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Remerciements
Introduction
I-Blocages et maladies (Niveau animal de la maladie)
I-Blocages et maladies (Niveau animal de la maladie)
I-Blocages et maladies (Niveau animal de la maladie)
Hypothèse de base de la réflexion
La mémoire
L’adaptation et la mémoire
Fonctionnement de la mémoire
Mémoire et perception de la réalité
Mémoire et « équations folles »
Pour aller plus loin
Projection de pensée et de mémoire
Le stress
Le ressenti stressant
Subjectivité des ressentis stressants
Les besoins
La sécurité dans la guérison
II-Mode d’apparition d’une maladie
II-Mode d’apparition d’une maladie
Programmation et déclenchement d’une maladie
Le stress programmant
Le stress déclencheur
Caractéristiques du stress à l’origine d’une pathologie
Les trois phases de la maladie
Stress et événement positif
Pathologies secondaires
Théorie du regret de la maladie (partie humaine de la maladie :première partie)
III-La place du symbole
III-La place du symbole
Avant-propos : réel et imaginaire
Le symbole : archétypes et blocages
Le symbole et nos différentes facettes
Symbolique et diagnostic
Symbolique et pronostic
Pour aller plus loin
Nous en tant que symbole : par la famille
Nous en tant que symbole : par l’entourage
IV-La généalogie
IV-La généalogie
Mémoire généalogique
Aspect génétique et épigénétique de la mémoire généalogique
Pour bien comprendre
É pigénétique et transmission généalogique
Mémoire généalogique et regret
Grossesse et transmission
Transmission généalogique
Mode de transmission
Transmission généalogique et équations folles
La fratrie dans la généalogie
Les différences au sein d’une fratrie
Deux grandes stratégies pour obtenir l’attention des parents
V-Trouver le stress à l’origine de notre blocage
Les grilles de lecture
Par les données scientifiques
La physiologie
L’éthologie
É quations physiques et données scientifiques
Par le symbole
Symbolique propre à l’individu
L’étymologie
Langue des oiseaux, tarot, astrologie, numérologie
Les textes sacrés/La mythologie
Autres symboliques
VI-Guérison des stress de la partie animale
VI-Guérison des stress de la partie animale
Avant-propos
L’écoute de la maladie
Avancer sur la transformation de nos conflits
Nommer notre problématique
Trouver le « ressenti stressant »
Exprimer nos ressentis
Solutionner nos stress
Guérison et créativité
Actes symboliques et métaphoriques
Guérir notre arbre
Les étapes
Solutionner le stress de nos ancêtres
Généalogie et regrets
Réaction et action
De l’esprit au corps et du corps à l’esprit
Préambule
I-Enseignements de la maladie (Niveau humain de la maladie)
I-Enseignements de la maladie (Niveau humain de la maladie)
I-Enseignements de la maladie (Niveau humain de la maladie)
Vision symbolique du mot « maladie »
La beauté et l’aspect positif de la maladie
Aborder le cô té positif de la maladie
Les messages de la maladie
La leçon de vie de la maladie
Les désirs de la maladie
II-Le rêve de la maladie (Niveau spirituel de la maladie)
II-Le rêve de la maladie (Niveau spirituel de la maladie)
II-Le rêve de la maladie (Niveau spirituel de la maladie)
Théorie du rêve de la maladie
Rêve, spiritualité et maladie
Les trois niveaux d’interprétation de la maladie
L’habillage du rêve
Théorie du « verbe » de la maladie
Le rêve du corps
Le corps mode d’emploi de notre vie
La force que dévoile le rêve de la maladie et le deuxième piège du rêve
Le rêve et la généalogie
Ce qui peut nous boquer sur le chemin de nos rêves
Grilles de lecture pour découvrir les rêves de la maladie
La fonction de l’organe
L’éthologie
É quation de la physique
Le symbole
III-Enseignements des événements de notre vie
III-Enseignements des événements de notre vie
Les messages des événements de notre vie
Les deux grands modes d’apprentissage
L’apprentissage par opposition
L’apprentissage par mimétisme
Déclinaisons de l’apprentissage par mimétisme
Le couple comme guide
Nos enfants comme guides
Nous-même comme guide
Notre relation avec l’autre
Leçon de la généalogie : nous libérer du destin familial
Les pièges de l’apprentissage par opposition et mimétisme
Rêves et leçons des émotions primaires
La colère : ce que nous devons changer, le mouvement
La tristesse : la pause, l’introspection
La peur : ce que nous devons incarner autrement
La joie : ce que nous avons à partager, la voie à suivre
Le dégoû t : ce que nous devons éloigner
Détermination du rêve
Définir votre rêve
Ne pas réussir à déterminer ses rêves
Projetez-vous dans votre rêve
Théorie de la conjugaison du rêve
Imaginez et créez de multiples formes à vos rêves
Croyez en votre rêve
Réalisation du rêve
Osez commencer : agissez pour votre rêve
Osez donner vie à votre rêve, osez le vivre
Partagez vos rêves
Les choses à savoir pour aller vers son rêve
Ê tre et avoir
Fond et forme du rêve : le piège du rêve
Sortir de sa zone de confort
S’enlever la pression
Entourez-vous
Les alliés
L’erreur et l’échec
Rêve versus devoir
Besoin versus rêve
La leçon du pendu n° 2
Enfin…
Du corps animal au corps spirituel
Interactions entre les trois plans : animal-humain-spirituel/ besoin-désir-rêve /
corps-esprit-â me / survivre-vivre-exister
Le niveau animal : le corps, les besoins et la survie
Le niveau humain : l’esprit, les désirs et la vie
Le niveau spirituel : l’â me, les rêves et l’existence
Bibliographie
Thibault Fortuner
Décodage bio-philosophique
de la maladie
Quand la maladie se transforme en un guide
pour nous mener vers nos rêves
Droits d’auteur © Thibault Fortuner, 2016
tous droits réservés
Fortuner Thibault
www.thibaultfortuner.com
Du même auteur :
Aux É ditions Le Dauphin Blanc
Au fil des os (2012)
Votre poids vous raconte (2013)
Autoédition
L’être et les maux par les mots et les lettres : tome 1 (2016)
L’être et les maux par les mots et les lettres : tome 2 (2016)
Table des matières
Remerciements
Introduction
Partie I
Du corps animal au corps humain
I-Blocages et maladies (Niveau animal de la maladie)
Hypothèse de base de la réflexion
La mémoire
L’adaptation et la mémoire
Fonctionnement de la mémoire
Mémoire et perception de la réalité
Mémoire et « équations folles »
Pour aller plus loin
Projection de pensée et de mémoire
Le stress
Le ressenti stressant
Subjectivité des ressentis stressants
Les besoins
La sécurité dans la guérison
II-Mode d’apparition d’une maladie
Programmation et déclenchement d’une maladie
Le stress programmant
Le stress déclencheur
Caractéristiques du stress à l’origine d’une pathologie
Les trois phases de la maladie
Stress et événement positif
Pathologies secondaires
Théorie du regret de la maladie (partie humaine de la maladie :première partie)
III-La place du symbole
Avant-propos : réel et imaginaire
Le symbole : archétypes et blocages
Le symbole et nos différentes facettes
Symbolique et diagnostic
Symbolique et pronostic
Pour aller plus loin
Nous en tant que symbole : par la famille
Nous en tant que symbole : par l’entourage
IV-La généalogie
Mémoire généalogique
Aspect génétique et épigénétique de la mémoire généalogique
Pour bien comprendre
É pigénétique et transmission généalogique
Mémoire généalogique et regret
Grossesse et transmission
Transmission généalogique
Mode de transmission
Transmission généalogique et équations folles
La fratrie dans la généalogie
Les différences au sein d’une fratrie
Deux grandes stratégies pour obtenir l’attention
des parents
V-Trouver le stress à l’origine de notre blocage
Les grilles de lecture
Par les données scientifiques
La physiologie
L’éthologie
É quations physiques et données scientifiques
Par le symbole
Symbolique propre à l’individu
L’étymologie
Langue des oiseaux, tarot, astrologie, numérologie
Les textes sacrés/La mythologie
Autres symboliques
VI-Guérison des stress de la partie animale
Avant-propos
L’écoute de la maladie
Avancer sur la transformation de nos conflits
Nommer notre problématique
Trouver le « ressenti stressant »
Exprimer nos ressentis
Solutionner nos stress
Guérison et créativité
Actes symboliques et métaphoriques
Guérir notre arbre
Les étapes
Solutionner le stress de nos ancêtres
Généalogie et regrets
Réaction et action
De l’esprit au corps et du corps à l’esprit
Partie II
Du corps animal au corps spirituel
Préambule
I-Enseignements de la maladie (Niveau humain de la
maladie)
Vision symbolique du mot « maladie »
La beauté et l’aspect positif de la maladie
Aborder le cô té positif de la maladie
Les messages de la maladie
La leçon de vie de la maladie
Les désirs de la maladie
II-Le rêve de la maladie (Niveau spirituel de la maladie)
Théorie du rêve de la maladie
Rêve, spiritualité et maladie
Les trois niveaux d’interprétation de la maladie
L’habillage du rêve
Théorie du « verbe » de la maladie
Le rêve du corps
Le corps mode d’emploi de notre vie
La force que dévoile le rêve de la maladie et le deuxième piège du rêve
Le rêve et la généalogie
Ce qui peut nous boquer sur le chemin de nos rêves
Grilles de lecture pour découvrir les rêves de la maladie
La fonction de l’organe
L’éthologie
É quation de la physique
Le symbole
III-Enseignements des événements de notre vie
Les messages des événements de notre vie
Les deux grands modes d’apprentissage
L’apprentissage par opposition
L’apprentissage par mimétisme
Déclinaisons de l’apprentissage par mimétisme
Le couple comme guide
Nos enfants comme guides
Nous-même comme guide
Notre relation avec l’autre
Leçon de la généalogie : nous libérer du destin familial
Les pièges de l’apprentissage par opposition et mimétisme
Rêves et leçons des émotions primaires
La colère : ce que nous devons changer, le mouvement
La tristesse : la pause, l’introspection
La peur : ce que nous devons incarner autrement
La joie : ce que nous avons à partager, la voie à suivre
Le dégoû t : ce que nous devons éloigner
Partie III
Les étapes du rêve
Détermination du rêve
Définir votre rêve
Ne pas réussir à déterminer ses rêves
Projetez-vous dans votre rêve
Théorie de la conjugaison du rêve
Imaginez et créez de multiples formes à vos rêves
Croyez en votre rêve
Réalisation du rêve
Osez commencer : agissez pour votre rêve
Osez donner vie à votre rêve, osez le vivre
Partagez vos rêves
Les choses à savoir pour aller vers son rêve
Ê tre et avoir
Fond et forme du rêve : le piège du rêve
Sortir de sa zone de confort
S’enlever la pression
Entourez-vous
Les alliés
L’erreur et l’échec
Rêve versus devoir
Besoin versus rêve
La leçon du pendu n° 2
Enfin…
Conclusion
Du corps animal au corps spirituel
Interactions entre les trois plans : animal-humain-spirituel
/ besoin-désir-rêve / corps-esprit-â me / survivre-vivre-exister
Le niveau animal : le corps, les besoins et la survie
Le niveau humain : l’esprit, les désirs et la vie
Le niveau spirituel : l’â me, les rêves et l’existence
Bibliographie
Remerciements
À mes enfants et ma femme, qui tous les jours remplissent mon cœur de joie et
d’amour.
À ma famille : ma mère, mon père et ma sœur, pour leur aide inestimable dans la
relecture, l’illustration et l’élaboration de cet ouvrage.
À Anne-Cécile, Bérengère, Fabrice, Leslie, Marc, Mohamed, Sonia (Mamie) pour leur
amour, leur bienveillance, leur aide et leurs remarques pertinentes et constructives sur ce
livre.
À Joséphine, pour son travail de correction, sa disponibilité et son enthousiasme.
Introduction
Dans la nature, tout ce qui est créé, tout ce qui existe a une utilité : tout ce qui est inutile
est voué à disparaître. De ce constat est née une interrogation : et si la maladie avait une
utilité ? Si elle avait un sens ?
L’influence de l’esprit sur le corps a toujours été une évidence à mes yeux. L’effet
placebo en est d’ailleurs la plus belle démonstration. Cependant, si une croyance profonde
et positive peut nous aider à aller mieux (effet placebo), à l’inverse, une croyance profonde
et négative peut nous rendre malade (effet nocebo). J’ai donc souhaité comprendre de
quelle façon notre esprit et les croyances ancrées dans notre mémoire pouvaient modifier
notre physiologie et par quels moyens ils pourraient aider notre corps à retrouver son
équilibre en cas de blocage ou de maladie.
Lorsque nous tombons malades, la première question qui nous vient à l’esprit est :
« Que m’arrive-t-il ? Qu’est-ce que j’ai ? »
La non-compréhension de ce qui se passe est la première des interrogations à laquelle il est
fondamental de répondre. Lors de cette étape, la médecine joue le rô le principal. En effet,
grâ ce au diagnostic, elle est capable d’apporter des réponses précises sur ce qui se passe
dans notre corps. Ces précisions, pour les pathologies organiques, sont fondamentales.
C’est comme allumer une lumière : en sachant ce qui nous arrive, ce que notre corps a, nous
sortons de l’obscurité, de l’inconnu et nous pouvons ainsi commencer à avancer.
Une fois le diagnostic médical posé, une nouvelle inconnue peut survenir : « Pourquoi ?
Pourquoi cette maladie ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ?... »
C’est là que les réponses de la médecine peuvent se révéler plus évasives et font souvent la
part belle au dérèglement mécanique spontané sans cause réelle ou aux causes générales et
vagues. Or, lors d’une maladie ou d’une problématique de vie, l’absence de sens est souvent
traumatisante. Elle peut empêcher l’acceptation de la maladie et donc freiner la guérison.
Suivant le degré de gravité de la maladie ou du blocage, nous pouvons alors être dans le
ressassement, voire dans l’obsession et nous focaliser sur elle dans l’espoir de lui trouver
un sens, une explication qui nous apaiserait. Dans ce contexte, nous pouvons nous définir
ou être défini par notre maladie ou blocage, occultant ainsi les autres parties de nous-
même. Nous pouvons par exemple devenir le genou de la chambre 115, l’estomac de la
chambre 106… La réponse à ce « pourquoi » est donc un enjeu majeur et c’est en priorité à
cette inconnue que je cherche, dans un premier temps, à apporter une réponse.
Ma démarche se veut complémentaire de celle de la médecine et ne cherche en aucune
manière à la supplanter. La médecine est un outil formidable et indispensable. Cependant,
si elle est ultraperformante pour explorer le corps, elle peut avoir tendance à réduire la
maladie à la partie en dysfonctionnement, sans toujours prendre en compte le corps dans
sa globalité et encore moins le reste de la personne qui en souffre. Or, à mes yeux, notre
être ne se résume pas à un corps et une mécanique. Notre corps est en lien avec le reste de
nous-même, c’est-à -dire nos émotions, nos besoins, nos désirs, notre histoire, nos pensées,
nos croyances, nos aspirations… Au fond, notre corps peut être envisagé comme la partie
incarnée, visible et accessible de notre être ; celle à laquelle il est possible d’accéder
facilement et qui nous aidera et nous guidera dans la compréhension globale de ce que
nous sommes. Ainsi, d’après moi, traiter une maladie ne revient pas seulement à traiter le
corps mais également tout ce à quoi ce corps, ou la partie du corps touchée, est relié. C’est
pourquoi je considère mes recherches comme complémentaires de celles de la médecine.
Mon travail vise à étudier l’aspect psychologique et biologique des maladies ; à relier le
corps et ses pathologies à la mémoire et au vécu de chacun (à l’esprit) ; à réinscrire le corps
et ses blocages dans son histoire, son passé, sa spécificité et son unicité, afin de saisir le
sens éventuel que la maladie peut avoir chez la personne qui en est atteinte. Autrement dit,
je cherche à remettre la maladie dans la globalité de l’être et à prendre en compte, en plus
du corps, l’â me et l’esprit de la personne qui souffre. L’objectif de ces recherches est de
comprendre l’influence de notre passé sur notre présent pour ensuite saisir de quelle façon
notre blocage peut nous aider à aller vers notre avenir.
Du décodage-biologique à la bio-patho-philosophie
Je suis très loin d’être le premier à avoir cherché à comprendre l’influence de l’esprit sur
le corps. Depuis des millénaires, la médecine chinoise relie les émotions aux différents
systèmes du corps. Plus récemment, des médecins ou personnels de santé, comme Ryke
Geerd Hamer et Claude Sabbah d’abord puis Gérard Athias, Christian Flèche, Salomon
Sellam, Jean-Philippe Brébion et bien d’autres encore ont approfondi et affiné la quête du
sens de la maladie dans la vie de l’individu. Leurs recherches les ont amenés à :
faire un lien entre la survie, l’adaptation et la maladie ;
relier des stress donnés de notre vie (les conflits) à des maladies précises ;
comprendre les conséquences qu’ont les événements de notre passé sur notre
vie présente et particulièrement sur notre santé.
Aujourd’hui, cette vision de la maladie est le plus souvent appelée : « décodage biologique »
ou « médecine nouvelle ».
Dans le même temps, d’autres personnes, comme Alejandro Jodorowsky ou Anne Ancelin
Schü tzenberger, ont permis de relier nos blocages présents non plus seulement à notre
vécu mais également à celui de nos ancêtres : c’est ce que l’on appelle la « psycho-
généalogie ». Très rapidement, le décodage biologique et la psycho-généalogie se sont
rencontrés pour donner naissance à des disciplines telles que la psycho-bio-généalogie ou
la bio-psycho-généalogie…
À mes débuts, en parallèle de mes études d’ostéopathie, j’ai eu le privilège d’apprendre
avec plusieurs de ces enseignants et, même si je ne suis pas en complet accord avec
certaines de leurs conclusions, leurs recherches et découvertes sont, à mes yeux,
formidables, indispensables et fondamentales. Elles ont apporté un regard neuf, voire
révolutionnaire, sur la maladie et offert des pistes de réflexion innovantes et percutantes
sur son origine et son sens au niveau animal. La première partie de ce livre présente cette
vision de la maladie, avec mes apports et réflexions sur le sujet. Il est essentiel de bien la
comprendre pour mieux appréhender la suite du livre.
La deuxième partie du livre expose mes travaux qui sont, à mon sens, le prolongement
de leurs recherches, la suite du décodage biologique. J’ai nommé cette suite : la « bio-patho-
philosophie ».
Bio : le vivant.
Patho : la douleur, la maladie, ce que l’on éprouve et/ou subit.
Il s’agit donc d’une philosophie qui a pour objet l’étude des souffrances et maladies du
vivant. Si l’on considère que la philosophie est une quête des causes et du sens visant à
avoir une influence dans le réel, la bio-patho-philosophie cherche donc à découvrir l’origine
et le sens profond de ce qui affecte le vivant dans le but d’y apporter un changement, une
transformation, une amélioration.
À mes yeux, la maladie s’exprime simultanément sur trois plans :
animal : la survie ;
humain : la vie ;
spirituel : l’existence (le sens que l’on donne à cette vie).
Le décodage biologique interprète et donne un sens à la maladie au niveau animal. Sur ce
plan, la maladie permet inconsciemment de nous adapter à un stress du passé pour nous
aider à survivre dans le présent. Au niveau animal, nos pathologies sont en lien avec le
passé et la survie mais n’abordent pas clairement la vie et l’existence ; ni le plan humain ou
spirituel... C’est pourquoi, après avoir investigué le passé grâ ce à la maladie, j’ai souhaité
me retourner et voir comment celle-ci pouvait nous aider, dans notre présent, à nous
remettre en mouvement vers notre avenir ; à vivre et exister en plus de survivre ; à
progresser sur les plans humain et spirituel.
La bio-patho-philosophie explore les deux autres plans. Dans ce cadre, la maladie est
comme un rappel de ce que nous sommes venu expérimenter ici-bas. Nos blocages ne
représentent plus seulement une solution de survie mais aussi l’incarnation, dans notre
corps, des rêves oubliés ou mis de cô té dans notre vie (théorie du rêve de la maladie) ;
ils ne sont plus seulement des protecteurs mais également des guides destinés à nous
dispenser des enseignements afin de nous aider à réaliser pleinement nos aspirations les
plus profondes. En réalité, ils peuvent être vus comme des maîtres qui nous enseignent la
vie et le sens qu’elle peut avoir pour chacun.
Le décodage biologique étudie donc en profondeur la maladie sur le plan animal tandis que
la bio-patho-philosophie l’analyse sur les plans humain et spirituel. L’étude de la maladie
sur ces trois plans offre ainsi une vision corps-â me-esprit qui permet d’aider le malade à
survivre, vivre et exister sur son chemin de vie. C’est l’objet de la deuxième partie de ce
livre.
Une fois mis en évidence le lien entre nos maladies et nos rêves oubliés ou mis de cô té, il
me paraissait important de sortir de la maladie, de faire de la prévention et de traiter de ce
qui pouvait nous aider à réaliser nos rêves de vie. La troisième partie de ce livre présente
donc les étapes et exercices qu’il convient d’intégrer lorsque nous avons la sensation d’être
bloqué dans la réalisation de nos rêves.
Cet ouvrage n’a pas la prétention de détenir la solution miracle. Il ne fait que proposer
une réflexion, une autre vision de la maladie afin de lui trouver un sens à tous les niveaux.
Par ailleurs, ce livre contient de petits exercices qui n’ont aucun caractère obligatoire.
Ils ne sont qu’une invitation, une proposition pour avancer et se découvrir autrement, si
vous le jugez ou sentez utile et nécessaire pour vous. Il ne s’agit pas non plus de les
enchaîner le plus rapidement possible mais plutô t de prendre vraiment le temps de les
vivre et de les intégrer.
I
Blocages et maladies
(Niveau animal de la maladie)
Hypothèse de base
de la réflexion
Depuis toujours, le but archaïque de tous les êtres vivants (végétaux, animaux ou
humains) est de survivre. Nos comportements, réactions et stratégies visent à y parvenir et
dans notre corps, tous les organes, tissus et cellules ont des fonctions propres qui tendent
systématiquement vers cet objectif.
Exemples
Nos poumons absorbent l’oxygène nécessaire à toutes nos cellules ; notre système
immunitaire assure la protection de notre corps ; notre système digestif apporte à chaque
cellule l’énergie et les constituants dont elle a besoin ; notre système urinaire évacue
certains déchets produits par notre corps ; notre système reproducteur permet la
reproduction et par conséquent la survie de notre espèce en général et de nos gènes en
particulier ; notre graisse constitue une réserve d’énergie pour l’ensemble des cellules de
notre corps...
Chacune de nos cellules possède donc une ou plusieurs fonctions destinée(s) à répondre à
un besoin précis afin de favoriser ou d’assurer la survie de l’ensemble.
Jean-Baptiste Lamarck, premier théoricien de l’évolution, pensait que tous les
organismes vivants détiennent une force vitale caractérisée par une tendance à s'adapter et
se perfectionner. Cette tendance se manifeste particulièrement lorsque les conditions du
milieu extérieur changent. Dans ce cas, l'organisme fait des efforts pour s'adapter et
survivre. Pour tous les êtres vivants, la clé de cette survie tant convoitée est donc
l’adaptation. Depuis la nuit des temps, seuls les organismes vivants ayant su s’adapter aux
stress et contraintes de leur environnement ont pu éviter la mort. En tant qu’êtres humains
nous ne faisons pas exception à la règle. C’est pourquoi notre corps s’adapte spontanément
à ce qu’il vit quotidiennement dans son environnement en modifiant sa physiologie et son
fonctionnement… Et ce, afin de nous permettre de répondre à un besoin et nous aider ainsi
à survivre.
Exemples
Au contact du soleil, notre corps peut être agressé par certains de ses rayons.
Il va donc s’adapter en produisant plus de mélanine afin de nous protéger
(le bronzage).
En altitude, le niveau d’oxygène est faible. Notre corps va alors augmenter sa
production de globules rouges afin de favoriser le transport de la moindre
particule d’oxygène vers nos cellules.
Soumis au froid, notre corps va s’adapter en frissonnant d’abord et en
favorisant ensuite la circulation du sang vers les organes vitaux afin de
maintenir la température interne à un niveau compatible avec leur
fonctionnement et notre survie.
Soumis à la chaleur, notre corps va également s’adapter en produisant, par
exemple, davantage de sueur afin d’abaisser la température interne et la
maintenir à une température compatible avec le fonctionnement de nos organes
et notre survie.
Soumis à une forte luminosité, nos pupilles vont se rétracter (myosis) pour nous
permettre de conserver notre faculté visuelle…
L’objectif de ces modifications/adaptations corporelles est de nous permettre de continuer
à répondre à un besoin spécifique à un instant T afin d’augmenter nos chances de rester en
vie.
Notre corps ne s’adapte pas seulement en fonction des facteurs physiques de
l’environnement, il se modifie également en fonction de nos stress émotionnels. En effet,
chaque émotion possède une fonction propre et essentielle à notre conservation. Elles nous
permettent d’évaluer rapidement ce que nous vivons dans notre présent et d’y faire face au
mieux en modifiant notre comportement ou celui de notre corps afin de pouvoir continuer
à assouvir nos besoins et avoir ainsi davantage de chances de survivre.
Par exemple, face à un lion sauvage, si nous ne ressentons pas de peur, nous sommes en
danger de mort. En effet, c’est ce sentiment qui nous conduira à adopter un comportement
adapté de prudence ou de fuite. Sur le plan corporel, cette émotion va engendrer de
multiples modifications comme une accélération des battements cardiaques, une
augmentation de la sudation, une décharge d’adrénaline qui permettra à nos muscles de se
préparer à l’action… En cas de fuite, la peur modifiera le corps en amenant le sang de
préférence vers les membres inférieurs et en augmentant la fréquence respiratoire et
cardiaque afin de favoriser la course.
Ainsi, tous les jours, suivant la nécessité de l’instant, notre organisme modifie son
fonctionnement en augmentant ou en diminuant spontanément une ou plusieurs de ses
fonctions. Ce faisant, il nous permet de nous adapter au milieu environnant ainsi qu’aux
divers stress que nous vivons, afin de répondre à des besoins précis et ainsi survivre. Ces
modifications de la physiologie ne sont jamais aléatoires. Elles ont toujours un but
précis et une utilité concrète reliés aux stress qui les ont provoquées.
La maladie
Comme nous venons de l’évoquer :
tous les êtres vivants doivent s’adapter pour survivre ;
tous nos organes et tissus sont dotés de fonctions visant à favoriser notre survie ;
chaque jour, notre corps effectue des modifications de notre physiologie (de nos
organes, de nos tissus et de nos cellules) pour nous permettre de nous adapter au
mieux aux stress de la vie quotidienne afin d’assurer ou de favoriser notre survie ;
ces modifications ne sont pas le fruit du hasard et ont une utilité en lien direct avec
le stress qui les a engendrées ;
par ailleurs, la maladie n’est ni plus ni moins qu’une modification de la physiologie
d’une partie de notre organisme.
Les hypothèses de base sont alors les suivantes :
Et si la maladie était aussi une stratégie, une tentative d’adaptation, une sur-
adaptation de notre corps à un stress extérieur précis pour tenter de répondre à
un besoin précis ?
Et si la maladie était une réaction d’adaptation de notre corps à un stress précis
pour, inconsciemment, tenter d’y apporter une réponse ?
Selon Jean-Baptiste Lamarck, la fonction crée l’organe. On peut donc se demander si la
maladie, qui est une modification d’un organe ou d’un tissu, n’a pas en réalité une fonction,
un sens.
Au regard de ceci, la maladie, mais aussi les blocages comportementaux ou les blocages de
vie, peut être appréhendée comme un moyen inconscient de nous aider à faire face à un
stress précis. Le corps animal est donc la partie de nous-même qui est là , inconsciemment,
pour nous protéger.
À travers cette vision, la maladie cesse donc d’être un ennemi contre lequel nous devons
nous battre pour devenir un allié qui tente de nous aider, voire de nous sauver. Cet allié
peut nous sembler encombrant puisque, pour remplir sa mission, il va souvent nous faire
souffrir et parfois nous tuer. Néanmoins, dans cette hypothèse, l’objectif premier de la
maladie est de nous protéger.
Cette vision de la maladie nous invite donc à ne plus vivre notre chemin vers la guérison
comme une lutte contre un adversaire mais plutô t comme un dialogue à instaurer avec un
ami, un protecteur. Le but est de l’accepter, l’écouter, le comprendre, de saisir la raison de
sa venue pour pouvoir ensuite envisager une autre manière d’agir afin de ne plus avoir
besoin de lui et le laisser libre de s’en aller.
Dans les chapitres suivants, nous allons donc approfondir cette hypothèse de base en
étudiant chacune de ses parties :
l’adaptation au travers du concept de mémoire ;
le stress par la notion de ressenti stressant ;
les besoins.
La mémoire
L’adaptation et la mémoire
Si l’adaptation est la clé de la survie, la mémoire est, quant à elle, la pièce maîtresse de
l’adaptation. Elle nous permet de réagir et de nous adapter plus rapidement à un
événement présent en fonction d’une expérience passée. Sans elle, chaque génération serait
obligée de reprendre toujours tout depuis le début. Il n’y aurait donc pas d’évolution ni de
progression possible.
La mémoire contient et peut enregistrer un grand nombre d’informations auxquelles
nous n’avons pas forcément accès consciemment mais dont notre cerveau se sert
systématiquement sans que nous nous en rendions compte pour analyser notre quotidien.
Ainsi, chaque situation intense vécue par un individu est l’objet d’une analyse et d’un tri
permettant de déterminer et de conserver uniquement ce qui peut lui être utile.
La mémoire peut être envisagée comme une immense banque de données, une immense
bibliothèque contenant une multitude de livres. Chaque situation marquante est
photographiée et fait l’objet d’un livre où les ressentis, les odeurs, les bruits, les images et
les sensations vécus sont retranscrits. Ce livre viendra ensuite compléter notre
bibliothèque. Le but de cette bibliothèque est de nous permettre d’avoir le plus possible
d’informations à portée de main afin d’augmenter nos chances de trouver rapidement une
solution adaptée à ce que nous vivons dans le présent et nous donner ainsi, archaïquement,
plus de chances de survivre. Notre vie et ses drames passés ou présents sont ainsi
inventoriés dans notre mémoire sous la forme d’équations (nous verrons plus tard que le
vécu de nos ancêtres ainsi que le vécu collectif sont également répertoriés) afin d’assurer
une réponse rapide et efficace si la situation en question ou si une situation similaire se
représente.
Notre mémoire retiendra en priorité :
les solutions perdantes (les réponses ou les schémas qui ont échoué, qui ont
provoqué un drame ou la mort) ;
les solutions gagnantes (les réponses ou les schémas qui ont permis la survie, la vie,
la réussite ou la joie, mais également celles qui ont permis de se sortir d’un drame) ;
les solutions rêvées (les réponses ou les schémas que nous avons imaginés mettre
en place dans certaines situations de notre vie sans pour autant l’avoir fait).
Par la suite, chaque événement ou situation que nous vivons induit l’ouverture d’un ou
plusieurs livres de notre mémoire et déclenche ensuite une réaction liée à son contenu.
Notre mémoire nous permet donc de nous adapter rapidement à des situations du
présent en fonction d’événements de notre passé.
Fonctionnement de la mémoire
Quand nous vivons un événement, le mécanisme neurobiologique est simple :
la situation est spontanément évaluée par le cerveau. Ses différents composants vont
directement dans les zones cérébrales dévolues à notre mémoire et y sont analysés
instantanément. En réalité, sans que nous nous en rendions compte, nous allons dans notre
bibliothèque intérieure à la recherche d’un livre évoquant une situation similaire afin de
déterminer immédiatement si ce que nous vivons est positif, négatif, dangereux, un mal
nécessaire, neutre…
Dans un second temps, suivant le contenu de la mémoire, cette référence pourra
déclencher, en réflexe, une émotion ou une combinaison d’émotions : la joie, la colère, la
tristesse, le dégoû t, le mépris… Elle pourra également ne rien déclencher si la situation ne
fait référence à rien de particulier ou si elle est neutre.
Or, comme nous l’avons vu, les émotions ont un retentissement sur notre comportement
comme sur notre corps. Donc, une fois ces émotions activées dans notre cerveau, celles-ci
provoquent une modification de notre comportement et/ou de notre corps afin de nous
permettre de nous adapter à l’événement en question. Cette modification se fait en fonction
du contenu de notre mémoire, de ce qui est écrit dans le livre et non de la situation réelle.
C’est donc ce livre qui nous dira quoi faire ou comment réagir. Par exemple, si une situation
déclenche :
de la colère : nous allons peut-être nous mettre à crier ou vouloir affronter
l’autre, nous opposer à lui… ;
de la tristesse : nous allons peut-être souhaiter être seul(e), être consolé(e),
nous cacher, nous réfugier en nous-même… ;
de la peur : nous allons peut-être vouloir fuir ou éviter ce qui la provoque ;
du dégoû t : nous allons peut-être vouloir rejeter ce qui provoque cette
émotion…
Le mécanisme du cerveau nous permet donc d’évaluer rapidement ce que nous vivons
afin d’y répondre au mieux et au plus vite pour pouvoir assouvir nos besoins et augmenter
ainsi nos chances de survie ou de réussite.
Mémoire et perception de la réalité
La mémoire est la pièce maîtresse de l’adaptation et de notre survie mais elle peut
également engendrer des blocages. Comme nous venons de le voir, notre mémoire, notre
passé agissent comme un filtre : puisque tout ce que nous captons passe par la case
mémoire de notre cerveau, nous percevons la vie, dans un premier temps, non pas au
travers de la réalité mais au travers de celle contenue dans notre mémoire. La réalité est
donc filtrée par notre mémoire pour devenir notre réalité. Ainsi, des blocages peuvent
apparaître quand notre réalité ne concorde pas avec la réalité.
Le mécanisme neurobiologique de la vision en est un bon exemple. Lorsqu’une scène se
déroule devant nous, notre œil ne capte pas toute l’image en continu mais par saccades.
À chaque saccade, l’œil photographie une partie de la scène et c’est notre mémoire qui la
reconstitue dans notre cerveau en fonction de ses expériences passées. Nous ne captons
donc jamais la scène en question dans sa globalité. Ce que nous voyons n’est en fait qu’une
construction de notre mémoire, de notre cerveau ; une reconstitution à partir de morceaux
pris dans la réalité.
Ce mécanisme est important car il nous permet d’interpréter et d’analyser plus rapidement
une scène et ainsi de nous y adapter au plus vite. Cette particularité nous rend de grands
services mais peut aussi être à l’origine de blocages en nous laissant croire qu’une chose est
présente alors qu’elle ne l’est pas. C’est de cette particularité dont se servent certains
illusionnistes pour faire leurs tours de magie.
Pour illustrer ce phénomène, prenons l’exemple du chien. Lorsque nous lançons une balle
plusieurs fois à un chien, il va la chercher et nous la rapporte. Le chien grave alors la scène
dans sa mémoire. Après plusieurs lancers, si l’on fait semblant de lui envoyer la balle,
le chien, persuadé de l’avoir vue s’envoler, partira à sa recherche. Son œil a capté
différentes parties de la scène et sa mémoire l’a reconstituée : comme dans ses expériences
passées la balle partait systématiquement, son cerveau lui a alors envoyé l’information que
la balle était partie, entraînant un comportement inadapté chez le chien. Sa mémoire lui a
donc donné une vision erronée de la réalité, induisant ainsi un comportement qui est juste
si son maître a bien lancé la balle mais qui devient « fou » s’il l’a gardée.
Comme nous venons de le voir, ce mécanisme nous donne parfois une vision tronquée
de la réalité. Nous n’appréhendons pas le monde en fonction de ce qu’il est mais en fonction
de ce que notre mémoire pense qu’il est ; ce que nous appelons « réalité » n’est en fait
qu’une projection du contenu de notre mémoire sur l’écran de notre vie. Ainsi, notre
perception de la réalité, nos choix, nos comportements présents sont dictés par notre
passé. Suivant ce que nous entendons, voyons ou percevons, notre mémoire peut avoir une
influence sur nous et, comme pour le chien, provoquer des comportements ou des
réactions qui, parfois, seront pertinents (quand la mémoire sera en phase avec la réalité)
mais qui, d’autres fois, seront inappropriés, voire incompréhensibles (quand la mémoire
biaisera notre manière de percevoir la réalité). De nos croyances découleront donc nos
réactions, décisions et avis. Dans ce contexte, changer notre réalité présente passera
par une remise en question de notre passé et nous obligera à voir autrement le
contenu de notre mémoire ou plutôt certaines des histoires qu’elle contient.
Exemple
Un homme a vécu la guerre et les bombardements. À cette époque-là , une explosion
était signe de danger et il apprit à se jeter par terre et à se mettre à couvert chaque fois qu’il
en entendait une. Sa mémoire enregistra donc qu’il fallait se jeter à terre dès qu’il y avait
une explosion. Et elle lui fut alors d’un précieux secours puisqu’elle lui offrit davantage de
chances de survie en lui dictant la réaction adéquate à chacune des explosions.
Plus tard, pour échapper à la guerre et à ses atrocités, il fuit son pays pour aller dans un
pays en paix. Mais, un jour, alors qu’il se promenait dans la rue, il entendit un pot
d’échappement exploser. Et alors qu’il ne courait pas le moindre risque, sa mémoire altéra
sa vision de la réalité et l’incita à se jeter à terre alors que les gens autour de lui, qui
n’avaient pas la même mémoire, sursautèrent à peine. Son comportement légitime dans un
pays en guerre et bombardé devenait incongru dans un pays en paix. Il ne percevait donc
plus la réalité en fonction de ce qu’elle était mais de ce que sa mémoire lui disait être.
Sa mémoire avait donc une représentation fondée de la réalité en temps de guerre mais pas
en temps de paix.
Conforter sa réalité
Par ailleurs, comme ce que nous vivons passe par le filtre de notre mémoire, nous avons
tendance à capter du monde, en priorité, ce qui s’y trouve déjà . Nous pouvons ainsi ne
percevoir de la réalité que ce qui vient confirmer et conforter les histoires contenues dans
notre mémoire. Guérir revient alors à apprendre à s’ouvrir et à accepter d’autres formes de
réalité pour une situation donnée.
Exemple
Une femme avait en mémoire l’information que l’homme dénigre toujours tout. En effet,
petite, son père la dénigrait systématiquement. Plus tard, elle rencontra un homme qui
l’aimait et lui faisait toujours une multitude de compliments. Il était très fier d’elle.
Cependant, elle, ne retenait que les rares moments où il avait émis une critique. Alors
qu’objectivement celles-ci étaient toujours bienveillantes, elle ne parvenait pas à le vivre
ainsi. Elle lui disait alors : « De toute façon, tu me critiques toujours. »
En fait, tous les compliments qu’elle recevait la mettaient en joie sur le moment car,
inconsciemment, ils venaient apaiser les blessures de la petite fille qu’elle avait été. Mais
s’ils n’étaient pas répétés, elle doutait. Au fond, inconsciemment, elle n’en tenait pas
compte et ne se rappelait que ce qui venait confirmer le contenu de sa mémoire : les
critiques. C’est ainsi qu’elle gardait en elle l’information erronée que l’homme dénigre
toujours.
Mémoire et nouvelle vérité
De même, c’est parce que notre vision de la réalité est en lien avec notre mémoire que
les nouveautés ou certaines vérités peuvent mettre un certain temps avant d’être
concevables ou acceptées par tout un chacun… En fait, cela prend le temps que les
mémoires personnelles et collectives en fassent une empreinte. C’est pourquoi, il n’est pas
rare de voir dans l’histoire de grandes découvertes être d’abord rejetées, ridiculisées avant
de faire leur chemin et d’être acceptées comme une évidence par tous.
va provoquer chez nous une réaction ou une surréaction qui n’a pas lieu d’être dans la
réalité du moment. Ces « idées folles » peuvent entraîner des blocages (physiques ou
émotionnels) ou des comportements limitants. Naturellement, elles peuvent aussi être à
l’origine d’attitudes que l’on estime plus positives. Nous allons donc nous façonner, nous
structurer autour de ces idées et équations folles. Ces idées folles ne sont pas nos
ennemis. Bien qu’elles puissent parfois nous freiner, elles sont là , inconsciemment, pour
nous protéger et nous permettre de répondre le mieux possible et le plus rapidement à des
besoins.
Réagir à une idée ou une équation folle, c’est :
1. Réagir à quelque chose qui normalement ne devrait provoquer aucune réaction.
Les meilleurs exemples sont certaines phobies : ouvre-boîtes, fers à repasser… La vue
de l’un de ses objets peut déclencher, chez la personne qui en souffre, une angoisse terrible.
Celle-ci est la réponse à une idée folle contenue dans la mémoire de la personne qui lui
indique que ces objets sont liés à un grand danger. Il peut alors être intéressant de
rechercher l’histoire à l’origine de cette croyance.
2. Réagir de manière disproportionnée
Si, dans notre mémoire, un comportement est associé à quelque chose de dangereux ou
de négatif, toute personne adoptant ce comportement, même a minima, pourra alors
déclencher chez nous, en réponse, une réaction disproportionnée par rapport à la réalité de
ce qui a été fait.
Exemple 1
Le père d’une femme souhaitait absolument un garçon. À son arrivée, il fut donc très
déçu. Il estimait qu’elle était une erreur et la rejeta pour cette raison. Elle enregistra alors
dans sa mémoire que l’erreur était liée au désamour, au rejet et à la déception de l’autre. Au
cours de sa vie, dès qu’une personne lui pointait une de ses erreurs, cela déclenchait chez
elle un énorme stress. Celui-ci était tel qu’elle n’en dormait plus, s’imaginant avoir déçu
l’autre et perdu son amour. Apparaissait alors la sensation de ne pas être digne d’intérêt et
la peur d’être rejetée pour cela. Cette simple remarque, qui ne déclencherait pas grand-
chose chez la majorité des gens, provoquait, chez elle, une réaction disproportionnée par
rapport à la réalité de ce qui avait été dit et de ce que pensait l’autre. Sa réalité présente
était donc déformée par son histoire personnelle avec son père.
Quand nous avons une équation folle en nous, il est possible de se placer d’un cô té ou de
l’autre de l’équation. Dans l’exemple précédent, cette femme porte en elle le message :
erreur = « je déçois l’autre ». Elle peut donc avoir la sensation de décevoir l’autre lorsqu’elle
commet une erreur mais, si elle se place de l’autre cô té de l’équation, elle peut aussi se
sentir déçue par l’autre chaque fois qu’il en commet une.
3. Réagir à une équation qui a pu être vraie à un instant T mais qui ne l’est plus
nécessairement dans le présent.
Par exemple, dans certaines régions du monde, lorsqu’un éléphant sauvage est capturé,
il est attaché à un arbre avec une grosse chaîne. L’éléphant va alors tout faire pour se
libérer. Rapidement, il se rend compte qu’il ne pourra pas la rompre. Une équation s’inscrit
donc dans sa mémoire : chaîne = indestructible. Cette équation entraîne en réaction
d’adaptation, chez l’éléphant, une soumission : il cesse d’essayer de se libérer de sa chaîne.
Une semaine après, la chaîne est remplacée par une grosse corde. L’éléphant tente à
nouveau de s’en libérer mais son insuccès confirme et renforce l’équation précédente :
chaîne/attache = indestructible.
Au fil du temps, l’éléphant est attaché par une corde de plus en plus mince jusqu’à ce qu’il
ne soit lié à l’arbre que par une cordelette. Alors qu’il pourrait la rompre très facilement, il
n’en fait rien. En effet, dans sa représentation, une attache est indestructible. Il réagit donc
dans sa vie en fonction d’une équation qu’il a écrite dans un livre de sa mémoire et non plus
en fonction de la réalité. Ainsi, l’équation contenue dans sa mémoire et la réaction qui en
découle, qui étaient justes alors qu’il était entravé par une chaîne, sont devenues folles une
fois entravé uniquement par une cordelette.
Exemple 2
À 20 ans, une jeune femme vit mourir son grand amour. Elle inscrivit donc dans un livre
de la bibliothèque de sa mémoire l’information que l’amour est douloureux et transcrivit
l’équation : amour = souffrance par éloignement brutal de l’autre.
Elle s’adapta inconsciemment à cette mémoire et créa sa vie en restant célibataire et/ou en
évitant inconsciemment les personnes dont elle pouvait s’éprendre afin de se protéger et
de ne pas avoir à revivre le drame lié dans sa mémoire à l’amour. Mais, à chaque rencontre
de l’amour, ce livre se rouvrait et cette mémoire s’activait et déclenchait chez elle des
émotions telles que : la peur de perdre l’autre, de le voir partir ou celle qu’il lui arrivâ t
quelque chose. Ces émotions entraînaient à leur tour des modifications dans son
comportement avec ledit compagnon, mais également des changements dans son corps,
comme une prise de poids pour inconsciemment le garder auprès d’elle . [2]
Ainsi, la vision du présent de cette jeune femme était influencée par son passé. En effet,
dans son présent, il n’y avait aucune raison qu’elle perde brutalement son compagnon ou
qu’il lui arrive quoi que ce soit mais elle réagissait comme si c’était le cas.
En nous adaptant, par nos comportements ou dans notre corps, à quelque chose qui
n’existe pas vraiment ou qui n’existe plus, nous pouvons donc réagir dans notre vie en
fonction d’idées folles et d’illusions du passé et non réellement en fonction de la réalité du
présent. La désillusion sera alors une pièce maîtresse de la prise de conscience et le
premier pas vers la guérison. En sortant de l’illusion, nous pouvons nous ouvrir à d’autres
formes de réalités et ainsi avancer et créer du nouveau dans notre vie.
Notre mémoire détermine donc ce qui est stressant ou non, ce qui est dangereux ou non, ce
qui est positif ou non, pour nous. De la multiplicité et de la subtilité de nos équations folles
découleront celles de nos comportements ou réactions. Lorsque nous sommes en
surréaction ou lorsqu’un comportement ou une pathologie nous bloque, il est donc
important de se poser la question :
À quel événement de mon passé (ou du passé de mes ancêtres) suis-je en train de
m’adapter ?
Quel événement de mon passé provoque cette réaction ou ce blocage ?
Mettre en lumière les différents livres contenus dans notre mémoire éclairera les
différentes facettes qui nous constituent et nous permettra de découvrir les histoires à
l’origine de nos blocages ou de nos forces. Le but est de pouvoir être l’acteur et l’artiste de
notre vie ; de la créer en sortant des réalités du passé pour entrer dans la réalité de son
présent. En partant à la découverte de notre passé, nous avons la possibilité de changer
notre manière de voir notre présent et notre avenir. Nous pouvons sortir de la réaction et
commencer à agir en conscience. De cette manière, le passé cesse de nous définir et de nous
dicter notre comportement, nos choix et nos réactions. Nous gagnons en liberté et ainsi
nous pouvons devenir scénariste de notre vie.
Pour aller plus loin
Le stress
Revenons aux maladies et reprenons l’hypothèse de base de notre réflexion et ce que
nous venons d’appréhender dans le chapitre précédent sur la mémoire :
la maladie peut être considérée comme une tentative d’adaptation à un stress pour
répondre à un besoin et assurer notre survie ;
nos réactions sont des adaptations à notre vécu et sont conditionnées par le
contenu de notre mémoire.
Si, dans notre mémoire, un événement se rapporte à quelque chose de stressant, il pourra
engendrer une modification dans notre corps, une maladie. Pour avancer dans la
compréhension de nos blocages, comportements et pathologies, il est donc important de
comprendre, nommer et définir les besoins mais aussi les stress à l’origine de notre
problématique.
Le mot « stress » est un mot générique, un mot fourre-tout qui ne veut pas dire grand-
chose en lui-même. En effet, un mariage peut être source de stress, un deuil, un
accouchement, un entretien d’embauche également, etc. Ces situations provoquent un
stress mais celui-ci est différent selon l’événement et l’individu. Ces personnes vivent
toutes un stress mais ont toutes des ressentis différents. Ainsi, pour comprendre nos
pathologies ou blocages, il est donc important de définir le plus précisément possible le
stress en question. Ce sera le ressenti ou plus particulièrement le « ressenti stressant ».
La compréhension de nos maladies passe donc, non pas par la recherche du stress en
général, mais par celle du ressenti stressant précis qu’il contient. Leur diversité est à
l’origine de la variété des maladies.
Ce que nous appellerons parfois stress dans ce livre désignera en réalité les « ressentis
stressants ».
Le ressenti stressant
Définition d’un ressenti : éprouver vivement dans son corps, son â me ou son esprit
l’effet d’une cause extérieure.
Nous avons tous en nous des besoins archaïques qu’il est vital de satisfaire pour
survivre. Si ces besoins sont identiques pour tous, les stratégies pour y répondre divergent
d’une espèce à une autre, d’un individu à un autre. Elles dépendent des évolutions de
chaque espèce, de leurs particularités intrinsèques, de leur mémoire ainsi que des facteurs
et stress environnementaux avec ou dans lesquels elles évoluent.
Si nous cherchons toujours à répondre à nos besoins archaïques pour survivre, nous
pouvons parfois avoir la sensation que quelque chose nous en coupe. L’effet produit par cet
élément ou cette situation déclenchera en nous un stress ou plutô t un ressenti stressant
précis mais qui sera différent pour chacun selon la situation, l’obstacle mais aussi l’histoire
et la mémoire de l’individu.
Pour répondre à nouveau au besoin en question, il est donc, inconsciemment,
vital de trouver une réponse, de s’adapter à ce ressenti stressant précis ainsi qu’à
l’obstacle qui le provoque et qui nous coupe de notre besoin. C’est ce que fait notre
cerveau en modifiant notre comportement ou notre corps.
Tous les ressentis ne sont pas liés à la notion de stress ; tous ne sont pas des ressentis
stressants. Ils ne le deviennent que lorsque nous avons la sensation d’être coupé d’un
besoin ; quand ils déclenchent une émotion ou une combinaison d’émotions qui, à leur tour,
provoqueront une modification de notre comportement ou de notre corps.
Dans cette vision, les ressentis stressants négatifs se rapporteront à ce qui nous empêche
de satisfaire notre besoin tandis que les ressentis positifs se rapporteront à ce qui constitue
un moteur pour répondre à nos besoins.
Exemple
Madame X a un cancer du sein, plus précisément, un cancer des canaux galactophores.
Dans sa vie, cette pathologie est survenue suite à un stress en lien avec son enfant.
En effet, elle est inquiète pour son enfant qui vit un drame loin d’elle. Les besoins en jeu
sont : protéger son enfant ; le nourrir (l’aider à répondre à ce dont il a besoin) ; assurer la
survie de son bébé. Elle veut donc lui offrir ce dont il a besoin pour qu’il puisse s’en sortir
mais elle a la sensation qu’elle ne peut pas l’aider en raison de l’éloignement. Ainsi, dans sa
représentation, elle a tout ce qu’il faut pour l’aider mais la distance constitue le frein,
l’obstacle qui provoque son stress et l’empêche de répondre à son besoin d’aider son
enfant.
Dans sa mémoire familiale, deux de ses arrière-grands-mères ont perdu un enfant alors
qu’ils étaient loin d’elles, leur drame ayant été de ne pas avoir pu être près d’eux pour les
aider. Ainsi, la mémoire de madame X contient la croyance suivante : « Quand mon enfant
est en difficulté loin de moi, je ne peux rien faire pour lui. »
À cause de sa mémoire, le ressenti d’éloignement et de séparation de son enfant est
donc vécu de manière exacerbée par rapport à d’autres personnes. Il devient ainsi un
ressenti stressant car il met en jeu la survie. Il devient encore plus puissant lorsque cet
enfant a un souci loin d’elle car cet éloignement active cette équation folle dans sa
mémoire. En effet, l’idée folle que sa mémoire lui transmet est alors que cela va mal finir.
Ainsi, dans sa représentation inconsciente, c’est ce sentiment de distance qui l’empêche
d’apporter une solution au besoin de son enfant. C’est donc à ce ressenti stressant qu’elle
doit répondre pour pouvoir lui venir en aide. Sur le plan physiologique, les seins produisent
le lait dont la fonction est de protéger et de nourrir l’enfant. De plus, les canaux
galactophores ont une fonction de transport. Ils permettent d’acheminer le lait vers
l’extérieur, jusqu’à l’enfant. Ainsi, dans le corps, ce sont eux qui permettent à la mère
d’acheminer vers l’enfant ce dont il a besoin et de le protéger.
Ce cancer des canaux galactophores est donc la réponse d’adaptation, dans son corps, aux
ressentis stressants qu’elle vit dans sa vie :
celui de l’éloignement de son enfant ;
celui de ne pas pouvoir lui apporter ce dont il a besoin parce qu’il est loin.
En suractivant cette partie de son corps, elle fait donc dans son corps ce qu’elle ne réussit
pas à réaliser dans sa vie et ce que ses ancêtres n’ont pas réussi à accomplir dans la leur…
Dans cette vision, deux personnes ayant la même pathologie auront donc eu le même
ressenti stressant. Mais, chacun étant unique, il prendra sa source dans une situation
différente et s’inscrira dans une histoire propre à l’individu.
Il importe donc de se poser certaines questions, telles que :
À quel ressenti stressant suis-je en train de m’adapter par mon comportement ou
ma maladie ?
Quelle(s) situation(s) a/ont activé ce ressenti stressant dans ma mémoire ?
À quelle histoire de ma mémoire ce ressenti stressant est-il lié ?
Mettre des mots, définir les ressentis stressants à l’origine de nos blocages ou maladies
est fondamental pour avancer sur le chemin de notre guérison. Ce travail de prise de
conscience nous permettra de préciser quel changement mettre en place dans notre vie ; de
trouver une autre solution plutô t que notre maladie, à la situation qui l’a engendré.
Encore une fois, c’est donc la variété des ressentis stressants qui est à l’origine de la
variété de nos maladies. Il est donc très important de comprendre que nous ne pouvons pas
partir d’un événement stressant pour en déduire un ressenti et donc ensuite une
pathologie. En effet, le ressenti déclenché par un même événement pourra être différent
chez chacun et dépendra du contenu de la mémoire de la personne qui le vit. Nous partons
donc toujours de la pathologie pour en déduire un ressenti stressant possible et voir
dans quel événement de la vie de la personne il a vu le jour et non l’inverse.
Les besoins
Un besoin est une chose dont on ne peut se passer. Tous les êtres vivants ont le même
objectif archaïque de survie et ils y parviennent grâ ce à l’assouvissement de besoins eux
aussi archaïques. Même s’il peut y avoir de légères variantes suivant les espèces, ces
besoins sont les mêmes pour tous les êtres vivants. Ainsi, tant que nous répondons à ces
besoins, nous sommes inconsciemment en sécurité et notre survie est assurée, nous
n’avons donc pas à nous adapter. En revanche, dès que l’un de ces besoins n’est plus
assouvi, un stress apparaît et, s’il n’est pas géré, il engendre en adaptation une modification
de notre corps.
Dans toutes les pathologies, il est donc primordial de trouver et de nommer, derrière le
ressenti stressant auquel nous cherchons à nous adapter, le besoin archaïque auquel nous
tentons inconsciemment de répondre. Une fois le besoin déterminé, l’objectif est alors
de trouver ou de créer une autre stratégie, une autre voie que celle de la pathologie,
pour répondre à ce besoin. Les questions à se poser sont donc :
Quel besoin suis-je en train de tenter d’assouvir par ce comportement, ce blocage
ou cette maladie ?
À quel besoin pense répondre mon corps en modifiant ainsi sa physiologie ?
Les besoins archaïques sont :
respirer (ce besoin n’est pas commun à tous les êtres vivants mais il est impératif
pour tous les êtres humains) ;
manger ;
ne pas être mangé/tué ;
se reproduire ;
avoir un territoire.
D’autres besoins sont aussi importants à prendre en compte. Bien qu’ils ne soient pas
aussi archaïques, ils peuvent être néanmoins essentiels pour nous, êtres humains, car ils
sont souvent nécessaires pour satisfaire les besoins archaïques cités ci-dessus. Ces besoins
sont :
appartenir à un clan ;
se déplacer et agir ;
se sentir utile.
En résumé, remonter à l’origine de notre problématique passera par la recherche et la
découverte du ressenti stressant auquel nous nous adaptons par notre pathologie.
Ce stress, qui pourra être commun aux personnes ayant cette pathologie, s’inscrira
pourtant dans une histoire, un événement qui sera propre à l’individu. Cette histoire,
qu’elle soit personnelle ou généalogique, sera en lien avec un besoin qu’il faudra
déterminer afin de trouver une autre solution pour y répondre que celle de la maladie ou
du blocage.
La sécurité dans la guérison
D’après le dictionnaire Le Petit Robert, l’étymologie du mot guérison renvoie aux
notions de défense, de protection et de garantie… La guérison est donc liée à la sécurité.
Le besoin de sécurité est donc présent derrière chaque besoin archaïque : ne pas être
mangé ; se protéger et protéger nos proches ; se nourrir ; avoir un territoire, une place ; se
reproduire ; avoir un groupe ou encore pouvoir agir ou nous déplacer…
Dans cette interprétation, c’est donc lorsque nous nous sentons, à tort ou à raison, menacé
dans l’un de ces besoins que nous pouvons tomber malade pour, inconsciemment, tenter
d’y répondre.
L’étymologie du verbe guérir lie la guérison à la notion de garantir quelque chose. Nous
pouvons ainsi imaginer que guérir revient, d’une certaine façon, à garantir à nouveau la
réponse aux besoins archaïques dans une partie de notre vie. Cela nous donne donc une clé
pour avancer sur le chemin de la guérison : réussir à trouver et à apprendre de nouvelles
stratégies, de nouvelles voies pour parvenir à garantir une réponse à chacun de ces
besoins.
Le stress programmant
Le stress programmant la maladie sera celui qui gravera le drame dans notre mémoire.
C’est donc la première rencontre avec le conflit. Il est, le plus souvent, à rechercher dans
notre généalogie et/ou chez nos parents au moment où ils nous attendaient . Ce stress ne
[4]
déclenchera pas nécessairement une maladie mais il inscrira, dans l’un des livres de la
bibliothèque de notre mémoire, une histoire, des ressentis, des émotions, des sensations,
mais aussi des solutions possibles, imaginées ou vécues, pour y répondre.
La réponse immunitaire est une bonne métaphore pour illustrer ce stress programmant :
lors de son premier contact avec l’antigène (lors d’un vaccin par exemple), le corps va
garder en mémoire :
l’antigène (l’agresseur) ;
les anticorps liés à cet antigène (la réponse pour se protéger de l’agresseur).
De cette manière, si, plus tard, nous sommes à nouveau confronté à cet agresseur
(l’antigène), nous pourrons nous en protéger plus rapidement et plus efficacement.
Il en est de même pour nos stress programmants. Ainsi, comme pour la réponse
immunitaire, lors de la première rencontre avec un ressenti stressant important, nous
allons garder une mémoire :
du conflit (« l’antigène »). C'est-à -dire le stress, le ressenti stressant ;
de la réponse effectuée ou imaginée pour le solutionner (les « anticorps »).
Et ce, afin de pouvoir répondre au stress plus rapidement et plus efficacement si, par
hasard, il se présente de nouveau dans notre vie ou dans celle de notre descendance.
Ces stress programmants seront en lien avec :
des événements forts inconnus de notre mémoire et pour lesquels celle-ci ne
dispose pas de références ;
des stress importants rapidement solutionnés ;
des stress importants n’ayant pas reçu de réponse ;
des stress auxquels nous avons imaginé une réponse sans pouvoir la concrétiser.
Tous les livres d’une bibliothèque ne sont pas utilisés à chaque instant. Il en est de
même pour notre mémoire : nous pouvons avoir des livres dans notre bibliothèque
intérieure qui ne seront jamais ouverts. Nous pouvons donc être porteur de programmes
aboutissant, par une adaptation, à une maladie précise sans pour autant la déclencher. C’est
la raison pour laquelle il n’y a pas de prédiction possible et qu’il nous faut toujours partir
de la maladie pour remonter au ressenti stressant et à l’événement qui l’a engendrée dans
notre mémoire et non l’inverse.
Le stress déclencheur
Pour déclencher une maladie ou un comportement, la présence d’un stress
programmant dans la mémoire ne suffit pas. Un déclencheur est nécessaire, c'est-à -dire un
événement qui viendra activer cette mémoire. Ce sont les événements de notre vie qui
joueront ce rô le en ouvrant le livre contenant le ressenti stressant et en provoquant ainsi la
réponse qui lui est associée. À ce moment-là , si nous ne parvenons pas à trouver de
solution et/ou à mettre en place la réponse préconisée par le livre dans notre vie, nous
pourrons alors l’activer dans notre corps sous la forme d’une maladie.
Pour bien comprendre : le stress programmant est comme un programme installé dans
le disque dur de notre ordinateur mais dont nous ne nous servons pas nécessairement. Les
icô nes sont disponibles sur l’écran de l’ordinateur, sur le bureau, mais tant que nous ne
cliquons pas dessus, il ne se passe rien. Dans cette métaphore :
le « programmant » sera le stress qui installera le logiciel ou le programme dans
le disque dur (la mémoire) ;
le « déclencheur » sera le stress qui viendra « double-cliquer » sur l’icô ne pour
l’activer.
Exemple
Madame X a, dans sa mémoire familiale, une grand-mère qui a été contrainte de se
marier avec un homme qu’elle n’aimait pas et qui la brutalisait. D’où la programmation
dans sa mémoire ainsi que dans celle de sa descendance que le mariage était une prison
dangereuse.
La petite-fille de madame X porte donc, sans le savoir, cette information en elle. Après
quelques tentatives, cette dernière trouve enfin un homme qu’elle aime, qui l’aime et qui
est doux avec elle. Ils décident de se marier. Dès que le mariage a eu lieu et sans
comprendre pourquoi, elle se met à le trouver étouffant et a l’impression qu’il cherche à lui
imposer beaucoup de choses. Elle a même parfois peur de lui… Dans la réalité, il n’a pas
changé d’attitude mais ces sensations l’amènent à se demander si elle ne devrait pas se
séparer de lui.
Elle avait donc un programme en elle qui ne s’exprimait pas jusqu’au jour où un événement
est venu le déclencher : le mariage. Cet événement a fait passer son conjoint du statut de
compagnon à celui de mari. Or ces deux statuts font référence à un livre différent dans sa
mémoire. Après le mariage, elle ne le voit donc plus au travers du livre « Compagnon » de
sa mémoire mais au travers de celui de « Mari ». Sa vision de lui n’est donc plus en lien avec
la réalité mais avec celle que lui dicte cette partie de sa mémoire ou plutô t celle de sa
grand-mère.
Le mariage a ainsi activé chez elle une mémoire dormante qui contenait des ressentis et des
émotions comme la peur, le sentiment d’oppression et d’enfermement… ainsi que la
solution dont sa grand-mère avait rêvé : la séparation.
Caractéristiques du stress à l’origine
d’une pathologie.
Nous avons vu que la maladie pouvait être considérée comme une tentative
d’adaptation à un ressenti stressant dans une situation donnée. Mais, heureusement, tous
les stress que nous vivons ne vont pas déclencher une maladie. Il est donc important de
reprendre et de prolonger la réflexion de l’hypothèse de base en cherchant à comprendre
les caractéristiques et le processus pour qu’un ressenti devienne un ressenti stressant et
entraîne l’apparition d’une pathologie.
1. Il existe deux grandes catégories de stress :
Physique/chimique
Exemple
Dans la mémoire, un drame lié au froid peut amener en réponse d’adaptation une
pathologie comme le surpoids puisque l’une des fonctions de la graisse est de nous
maintenir au chaud .[5]
É motionnel
Exemple
Une rupture amoureuse vécue dans un ressenti stressant de séparation peut amener, en
réponse d’adaptation, une pathologie cutanée comme l’eczéma. En effet, dans le corps, la
peau est l’élément qui permet le contact. Ainsi, les pathologies de peau comme l’eczéma ou
le psoriasis vont donc souvent exprimer des stress en lien avec l’axe : contact/séparation.
Il est important de toujours prendre en compte l’aspect émotionnel lié aux stress
physiques, c’est-à -dire le contexte et les émotions ressenties lors d’un stress physique ou
chimique.
2. Le stress psychologique doit se transformer en stress biologique.
Tant qu’un stress ne met pas en jeu notre survie, il reste psychologique : il peut agir sur
notre humeur, notre état d’esprit et nos états d’â me mais pas sur notre corps. Pour qu’un
stress psychologique devienne un conflit biologique et descende dans le corps, il doit
mettre en jeu la survie de l’individu soit :
parce qu’il est lié à un besoin archaïque ;
parce qu’il risque de mener l'individu qui le vit à l'épuisement ;
parce que sa persistance amène l’individu à se focaliser dessus, diminuant ainsi
l’attention qu’il peut porter au reste de son environnement et le mettant alors
potentiellement en danger.
Exemple
Une personne absorbée par son problème et qui, sans s’en rendre compte, ne fait plus
attention aux voitures en traversant…
Lorsqu’un stress psychologique est lié à l’assouvissement d’un besoin vital, il devient un
conflit biologique. Il peut alors s’imprimer dans notre corps, sous forme d’une maladie,
pour tenter d’assouvir à nouveau ce besoin et ainsi survivre.
Exemple
Le manque de douceur d’une mère n’entraînera pas de maladie chez l’enfant car la
douceur n’est pas un élément de survie. Cela pourra éventuellement lui causer un stress
psychologique et comportemental mais pas une maladie (sauf si, dans sa mémoire, une
histoire a associé un drame au manque de douceur).
En revanche, un ressenti d’abandon dans la mémoire d’un enfant pourra avoir un impact au
niveau de son corps car l’abandon est en lien avec le besoin de manger et de sécurité (entre
autres) qui sont essentiels chez tous les êtres vivants d’une manière générale et chez
l’homme en particulier. Le ressenti stressant d’abandon étant en lien avec la réponse à un
besoin archaïque qui met en jeu la survie, il pourra donc, si la personne ne le gère pas dans
sa vie, programmer ou déclencher une adaptation dans le corps. Ainsi, si le besoin sous-
jacent au stress d’abandon est celui de manger, d’être nourri, la personne pourra alors
s’adapter en prenant du poids (la graisse étant une réserve de nourriture). Elle pourra
aussi chercher à manger plus chaque fois qu’elle se sentira abandonnée ou seule.
Un stress peut aussi devenir immédiatement biologique, sans même passer par la case
psychologique, lorsqu’il est lié à la survie immédiate et non pas à la survie à long terme.
Face à une maladie, il est alors important de rechercher des stress :
intenses dans un laps de temps court : un sur-stress, un drame nous prenant par
surprise.
Par exemple, un accident de voiture ; la femme qui découvre son époux au lit avec une
autre femme… ;
intenses et permanents, plaçant le cerveau de la personne qui le vit en surrégime :
le stress auquel on pense tout le temps et qui occupe tout notre espace psychique.
Exemple : une personne ne parvenant pas à retrouver un travail et se demandant à
chaque instant du jour et de la nuit comment elle va pouvoir répondre aux besoins de
ses enfants ;
plus ou moins forts mais présents sur un temps plus long : celui qui fait prendre au
cerveau le risque de s’épuiser.
Exemple : un employé qui craint son patron et qui tous les jours redoute les
remarques qu’il pourrait lui faire sans être certain qu’il en fera.
Lors d’une pathologie, il faudra alors chercher le ressenti stressant précis
correspondant à un choc précis, lors d’un événement précis ou le « ressenti précis »
omniprésent causé par une situation donnée.
3. Le stress ne doit pas avoir été géré dans notre vie :
En observant le fonctionnement de notre corps dans notre quotidien, nous pouvons
constater que l’apport d’une solution, d’une réponse à un stress dans notre vie peut annuler
l’adaptation du corps à ce stress.
Exemple : si je mets un tee-shirt au soleil ou si je reste à l’ombre, je ne bronzerai pas ; si je
mets un pull quand j’ai froid, mon corps cessera de frissonner…
Notre corps se modifie et s’adapte donc à un stress extérieur uniquement lorsque
nous ne lui avons pas trouvé de réponse, de solution dans notre vie.
Nous pouvons donc imaginer la même chose pour les pathologies. C’est lorsque nous ne
parvenons pas à mettre en place dans notre vie une stratégie pour répondre à un stress
précis que notre cerveau va demander à notre corps de se modifier pour tenter d’y
répondre. Autrement dit, lorsque le psychologique est dépassé, le biologique prend le relai
afin de le soulager et lui donner plus de temps pour trouver une solution à sa
problématique… La maladie est alors la transposition dans notre corps de la stratégie
que notre esprit n’a pas su mettre en place dans notre vie, afin de répondre à un
besoin précis.
Trouver le stress à l’origine de notre problématique est dès lors essentiel. Cela nous
indique la partie de nous-même ou de notre vie à laquelle nous devons apporter une
réponse, un changement, une autre stratégie ; autrement dit, la partie que nous devons
envisager différemment.
4. L’intensité du stress détermine la gravité de la pathologie.
Dans le même ordre d’idées, notre corps s’adapte toujours précisément et
graduellement aux stress environnementaux.
Exemple : lorsqu’il y a peu de soleil, nous bronzons peu et inversement. Nous pouvons donc
imaginer qu’il en sera de même pour nos pathologies. L’intensité du choc ou du stress
déterminera l’importance de l’adaptation et donc de la maladie. Si nous ne parvenons pas à
trouver une réponse à un petit stress, nous pourrons développer une pathologie bénigne ;
si nous ne parvenons pas à nous adapter à un stress énorme, nous pourrons développer
une pathologie plus grave.
Rappel :
Il est important de se souvenir que l’intensité du stress dépend de la représentation que
nous avons de l’obstacle dans notre mémoire. Ainsi, un obstacle peut paraître anodin pour
une personne et être angoissant pour une autre. De la même manière, une difficulté peu
stressante pour l’une pourra venir déclencher une grosse pathologie chez l’autre, selon les
références de sa mémoire.
5. Le sentiment de solitude et d’isolement.
Un choc, un stress ou un drame de notre vie vécu dans la solitude augmente la sensation
d’être dans une impasse et la difficulté à y trouver une réponse. La solitude est donc un
facteur important dans la « biologisation » de notre stress.
Se sentir seul ne signifie pas qu’il n’y a personne autour de nous. Cela implique qu’à un
moment donné dans notre vie, ou une partie de notre vie, nous n’avons pas pu ou su
exprimer ce que nous ressentions. Notre entourage peut donc savoir ce que nous vivons
sans se douter de ce que nous ressentons. Cela peut signifier également que nous ne
parvenons pas à exprimer certaines choses de notre présent ou de notre passé. Cela
survient souvent parce que nous n’osons pas ou nous ne pouvons pas exprimer ce que nous
ressentons par honte, par crainte de déranger ou d’être rejeté…
Il peut alors être important, face aux stress ou aux drames de notre vie, d’exprimer, non
seulement l’événement, mais surtout ce que nous ressentons ou ce que nous avons éprouvé
lors de celui-ci, afin de ne pas l’imprimer dans notre corps sous la forme d’une maladie,
d’un blocage comportemental ou d’un blocage de vie. Cet échange est primordial car il nous
permet de nous alléger, de nous décharger de nos émotions et d’éviter ainsi qu’elles
s’inscrivent en nous.
De plus, cette démarche permet de voir les choses autrement et d’augmenter nos
chances de trouver, par nous-même ou grâ ce à l’autre, des nouvelles solutions à ces
ressentis stressants. Enfin, elle nous offre aussi la possibilité de ne plus être seul dans notre
problématique, de sortir de la solitude inhérente aux stress pouvant aboutir à une
modification de notre physiologie ou de nos comportements.
Les trois phases de la maladie
1. Phase active du stress
Suite à un choc ou face à un stress sans cesse présent, notre corps peut modifier sa
physiologie pour s’adapter au stress extérieur. Cette phase n’est pas forcément
symptomatique ou douloureuse pour nous car c’est au cours de cette période que nous
avons besoin de toute notre énergie pour faire face à la situation stressante.
2. Phase réparatrice du stress
Il s’agit de la phase où nous venons de trouver une réponse à notre conflit, de lui trouver
une solution. Notre corps va alors chercher à se reconstruire en réparant ce qui a été
modifié pendant la phase active du conflit. C’est souvent lors de cette période que nos
symptô mes apparaissent et que nous tombons malades. L’inflammation dans une
pathologie est souvent une marque de réparation de conflit.
3. Retour à la normale
Le corps a fini de se réparer et peut fonctionner à nouveau normalement. La maladie
cesse.
Exemple non pathologique de la vie quotidienne
Une personne fait de la musculation. En soulevant des poids, elle soumet ses muscles à
un stress plus ou moins intense sur un temps plus ou moins long. Pendant l’effort, elle est
en phase active de ce stress physique.
Quand ce stress devient trop intense, son cerveau commence à lui envoyer des signaux de
fatigue. Ceux-ci constituent une réponse rapide de notre corps visant à nous inviter à
arrêter notre effort physique et ainsi sortir de ce stress.
Une fois que nous arrêtons et que nous nous reposons, le stress physique cesse. Le corps
passe alors en phase de réparation. Cette dernière est souvent la plus douloureuse et
handicapante pour nous et s’accompagne fréquemment de signes d’inflammation. Dans cet
exemple, ce sont les courbatures qui apparaîtront alors. Celles-ci sont présentes tout au
long de la phase réparatrice afin de reconstruire les fibres lésées durant l’effort. Cette
réparation ne se fait pas à l’identique, le corps s’adapte au stress vécu en fortifiant la fibre
musculaire abimée et ce, afin d’augmenter les chances de s’adapter à ce stress physique, si
celui-ci se représente.
Ces phases peuvent être fréquemment observées dans notre quotidien. Par exemple, le
travail peut représenter une source de stress. Nous pouvons donc être en phase active de
stress pendant la semaine. À l’inverse, les vacances ou les week-ends nous permettent de
nous extraire de ce stress et de passer en phase de réparation. Ce qui explique pourquoi,
c’est souvent au début des vacances ou dans le week-end que nous tombons malade.
Naturellement, les symptô mes déclenchés seront différents chez chacun et en lien avec le
ressenti stressant vécu au travail.
Exemple
Un étudiant passe des examens importants. Une partie de ceux-ci se passe à l’oral et sa
crainte est de ne pas parvenir à convaincre ses professeurs, à bien répondre et à faire
entendre ses arguments. Il vit alors un stress en lien avec sa parole et la peur de ne pas
réussir à se faire entendre et à se montrer convaincant. Or ce sont nos bronches qui nous
permettent de hausser la voix et donc de nous faire entendre. Au moment de son examen,
l’étudiant est en situation d’urgence, de stress. Ce n’est donc pas le moment de tomber
malade car il a besoin de toutes ses capacités, de toutes ses ressources et de toute son
énergie pour y répondre. Dans cette phase active de stress, ses bronches se creusent
augmentant ainsi leur capacité. Pendant cette phase, l’étudiant n’est pas malade et n’a pas
de symptô mes, même si son corps s’est modifié. Les examens passés, en vacances, son
stress disparaît et il n’a donc plus besoin de s’y adapter. Son corps doit donc revenir à sa
physiologie normale et réparer les micro-creux apparus lors de la phase active de son
stress. Il bascule en phase de réparation de conflit et une inflammation apparaît… Ses
premiers jours de vacances sont alors marqués par l’apparition d’une bronchite.
Que notre maladie soit en phase active ou de réparation, l’important est d’identifier le
ressenti stressant à l’origine de la pathologie afin d’en prendre conscience, de l’exprimer et
de trouver ensuite un autre moyen de s’y adapter. De cette manière, si nous sommes
confronté à nouveau à ce stress, nous pourrons nous y adapter autrement que dans notre
corps.
Dans les phases de réparation de conflits, il pourra être intéressant de repérer le moment
où le conflit a trouvé une solution dans la vie de la personne. En fait, de découvrir à la fois
ce qui a déclenché la maladie et ce qui a permis d’amorcer la phase de réparation.
Stress et événement positif
Les événements à l’origine de nos blocages sont souvent des événements vécus comme
négatifs mais il peut également arriver qu’un événement vécu comme positif en soit la
cause. Le plus souvent, ce sera parce qu’il viendra éclairer notre vécu personnel d’un jour
nouveau.
Par exemple, un enfant maltraité pourra déclencher un blocage le jour où une personne lui
donnera de l’amour et de l’attention ou bien le jour où il verra des parents s’occuper avec
amour et bienveillance de leur enfant. En effet, cet événement positif peut lui faire prendre
conscience de l’anormalité de ce qu’il a vécu jusqu’à présent et créer un stress inexistant
jusqu’alors.
Parfois, l’origine de la problématique viendra de l’association dans la mémoire d’un stress
négatif à un événement positif. Comme dans l’histoire de la mariée vue précédemment où
un événement positif (le mariage) est à l’origine d’un drame dans sa mémoire.
Exemple
Une femme est atteinte d’un cancer du col de l’utérus. Un des stress possibles en lien
avec cette pathologie est la frustration sexuelle.
Elle est restée des années avec le premier homme qu’elle a rencontré. Avec lui, l’acte sexuel
n’était pas épanouissant mais elle l’ignorait n’ayant eu que lui comme partenaire. Elle se
sentait vraiment anormale quand elle entendait ses amies parler du sexe comme « quelque
chose de magique ». Des années plus tard, ayant rompu avec ce compagnon, elle rencontra
un nouvel homme avec qui elle découvrit un monde de plaisir sexuel. Elle prit alors
conscience de ce qu’elle avait manqué jusqu’à maintenant.
Mais cette relation prit fin à son initiative. C’est à la suite de cette seconde rupture que sa
pathologie s’est déclenchée. Elle avait associé, dans sa mémoire, le plaisir sexuel à cet
homme. Une question est alors née : « Si je ne suis plus avec cet homme, le plaisir sexuel
sera-t-il à nouveau possible ? »
D’où le stress de ne plus ressentir à nouveau le plaisir sexuel. Elle voulait rompre avec lui
mais pas avec le plaisir qu’il lui avait procuré. Elle se retrouvait donc à nouveau frustrée
mais cette fois-ci en avait pleinement conscience. Cette idée folle a donc été à l’origine de sa
frustration sexuelle qui a amené ensuite, en adaptation, sa pathologie. Un élément positif
(la découverte du plaisir) a donc été à l’origine d’un stress : celui de ne plus pouvoir le vivre
un jour.
Pathologies secondaires
Comme nous l’avons vu, un stress peut déclencher une maladie. Cependant, cette
maladie ou l’annonce de son diagnostic peut engendrer, à son tour, un nouveau stress, dit
« stress secondaire » qui peut, s’il n’est pas solutionné ou géré, déclencher à son tour des
pathologies secondaires. C’est le cas, par exemple, des cancers secondaires, métastases ou
des pathologies chroniques.
Quels nouveaux stress ai-je depuis que j’ai cette maladie ?
Quels nouveaux stress cette maladie déclenche-t-elle chez moi ?
Quels stress l’annonce de cette maladie a-t-elle déclenchés chez moi ?
Exemple
Un homme a un cancer des bronches. Cette pathologie est chez lui la résultante d’une
adaptation à un stress lié à son licenciement sans ménagement après des dizaines d’années
de bons et loyaux services. Ce travail lui permettait de nourrir sa famille et, à son â ge, il ne
voyait pas comment il pourrait en retrouver un autre.
Lors de ce drame, il ne rencontra aucune oreille attentive et ressentit un sentiment
d’impuissance à faire entendre sa souffrance, à se faire entendre de ses supérieurs et à les
convaincre de le garder. Les bronches étant la partie de notre anatomie qui nous permet de
parler plus fort et donc de mieux nous faire entendre, il a fait dans son corps ce qu’il n’a pas
su faire dans sa vie, en développant un cancer des bronches.
L’annonce de sa maladie a déclenché chez lui un nouveau stress : « Je suis malade, je vais
donc avoir moins de chances de retrouver un travail et de gagner de l’argent, ce qui va
m’empêcher de nourrir les miens » ; « Je peux disparaître et je n’ai rien à laisser aux miens
pour qu’ils puissent vivre tranquillement. »
Il s’est alors adapté à ce stress secondaire en développant une autre pathologie. Le foie
étant en lien avec le ressenti de « manque » et notamment le manque d’argent, des
métastases au foie sont apparues en réponse à : « Je dois me faire entendre pour gagner de
l’argent et prendre soin des miens ».
De plus, comme le rappelaient Georges Lahy et Gérard Athias, il est à noter que la racine
hébraïque du foie est « kaved » et renvoie à la notion de « respect ». Le foie peut ainsi
exprimer symboliquement la sensation qu’on lui a « manqué de respect », c'est-à -dire le
ressenti de cet homme quand ses employeurs l’ont limogé sans aucun respect de son
ancienneté, des services rendus et sans même prendre la peine de venir le voir et l’écouter.
Théorie du regret de la maladie
(partie humaine de la maladie : première partie)
Au niveau animal, la maladie peut être envisagée comme une réponse dans notre corps
que nous n’avons pas su mettre en place dans notre vie, à un moment donné de notre
passé. Nous pouvons donc traduire la maladie par quelque chose que nous aurions dû ou
souhaité mettre en place dans notre vie sans y parvenir. La maladie est donc l’expression
dans le corps d’un conditionnel passé :
j’aurais dû faire/dire/avoir/être/penser…
j’aurais voulu faire/dire/avoir/être/penser…
Or, en français, le conditionnel passé est lié à l’expression d’un regret ou d’un remord.
Nous pouvons donc envisager la maladie comme la transposition dans notre
corps des regrets ou remords de notre vie.
Ainsi, alors qu’au niveau animal, la maladie est une adaptation pour survivre, au niveau
humain, elle est l’incarnation dans notre corps des regrets et remords de notre vie. Ce sont
donc eux qu’il est impératif de traquer et repérer dans notre histoire ou celle du patient,
eux qu’il est essentiel d’exprimer et de formuler. Dans cet exercice, notre corps, par la
partie touchée, va nous informer de la tonalité, de la subtilité de notre regret.
Exemple
Lors d’une séparation :
regret de ne pas pouvoir retenir l’autre près de soi : prise de poids ;
regret du contact : pathologie de peau comme l’eczéma ;
regret de ne pas avoir été compris : estomac…
Dans cette vision de la maladie, guérir revient alors à exprimer ce regret et à le
transformer. Les regrets et les remords étant intimement liés au deuil, guérir nécessite
donc de faire le deuil d’une situation, d’un instant passé pour pouvoir vivre pleinement
notre présent.
Là encore, il faut bien comprendre que ce n’est pas parce que nous ressentons un regret
ou un remord que nous allons forcément développer la pathologie associée. En revanche,
c’est lorsque nous sommes dans l’incapacité de les gérer dans notre vie que nous pouvons
les incarner dans notre corps, sous la forme d’une maladie.
De plus, là encore, de l’intensité du regret (ou remord) découlera le degré de gravité de
la maladie : un petit regret (ou remord) non géré entraînera une pathologie légère tandis
qu’un regret plus important entraînera une pathologie plus lourde.
Faisons une pause
III
La place du symbole
Avant-propos : réel et imaginaire.
D’un point de vue neurobiologique, entendre un son ou l’imaginer, voir une image ou
l’imaginer, activent les mêmes zones cérébrales du cerveau. Il est donc possible de
déclencher une même émotion et donc une même réaction que nous soyons dans le réel ou
l’imaginaire.
Par exemple, un homme jaloux pourra ressentir la même chose s’il imagine sa femme avec
un autre homme ou s’il la voit concrètement avec un autre homme. Une réaction similaire
aura lieu dans son corps ou comportement que la scène soit réelle ou pas.
Le symbole : archétypes et blocages
Avec le symbole, nous entrons dans le monde de l’irrationnel et de l’imaginaire. Si ce
monde peut paraître moins scientifique, ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas sa logique et
qu’il ne peut pas avoir un réel effet sur nous et sur notre vie. Pour s’en convaincre, il n’y a
qu’à observer la place et l’importance du symbole dans la vie publique.
Exemples
Lors des attentats de novembre 2015 à Paris, beaucoup de pays hissèrent les
couleurs de la France pour marquer l’union dans la difficulté. Pourtant, le
drapeau en lui-même n’est qu’un bout de tissu avec trois couleurs alignées. Mais
ce bout de tissu représentait l’unité et le soutien et véhiculait le message :
« Vous n’êtes pas seuls. »
Le nombre de marches du perron descendues par le président de la République
française à l’accueil d’une personnalité à l’É lysée symbolise le degré de
considération qu’il porte à cette personne. Cela peut donc déclencher des crises
diplomatiques si cette dernière estime qu’il n’en n’a pas descendues
suffisamment.
Les panneaux du Code de la route sont de simples images mais elles guident
pourtant notre comportement sur la route.
La blouse blanche du médecin, l’uniforme de police….
Qu’est-ce qu’un symbole ?
Un symbole est une image à laquelle est associée une émotion, une signification, une
histoire. Notre imaginaire est nourri des symboles contenus dans notre mémoire ou dans la
mémoire collective. Une image n’est donc qu’une image et n’a aucune incidence sur nous ou
nos comportements quand elle n’est porteuse d’aucune signification à nos yeux ou quand
elle ne correspond à rien dans notre mémoire.
Une image, un dessin, un son, une odeur, un geste… deviennent symboles quand ils se
chargent d’une signification, d’une histoire, d’une émotion.
Par exemple, si nous montrons une photo de notre maison d’enfance à un inconnu, elle ne
déclenchera sû rement aucun sentiment chez lui. En revanche, si notre mémoire a
enregistré que cette maison est celle du bonheur, sa photo pourra déclencher chez nous de
la joie ou de la nostalgie si nous en sommes éloigné… La vue de cette simple photo aura
donc influé sur notre humeur. Ces symboles ne sont pas seulement visuels, ils peuvent
aussi être auditifs, kinesthésiques, gustatifs, olfactifs…
Le symbole est comme un tiroir dans notre mémoire. Grâ ce à lui, notre mémoire peut
stocker en un minimum d’espace (dans une image, un mot, une odeur ou un son…), une
multitude d’informations et d’éléments. Il est très important de comprendre que notre
mémoire, par les histoires, les images, les équations et idées folles qu’elle contient,
fonctionne par le symbole.
Par exemple, si un enfant se fait mordre violement par un chien, il peut alors créer dans sa
mémoire un symbole associant l’image du chien à une émotion comme la peur ou la
colère… Chez cet enfant, le chien peut alors devenir synonyme de danger.
Un symbole ne contient donc pas une mais plusieurs significations. Certaines seront
propres à l’individu et à sa vie, d’autres seront issues de sa mémoire généalogique et du
vécu de ses ancêtres et d’autres encore de la mémoire collective : de celle de la société, de la
culture, de la religion… Ces diverses significations se retrouvent alors reliées les unes aux
autres, par cette image, dans notre mémoire. Notre cerveau fonctionnant par analogies,
nous pouvons donc inconsciemment créer des ponts entre les différents symboles ou les
différentes significations et émotions contenues dans ceux-ci.
Ces symboles et ces images chargés de sens et d’émotions peuvent alors former
dans notre mémoire des ancrages, des modèles (des archétypes) sur lesquels,
inconsciemment, nous nous structurerons et nous appuierons pour décrypter plus
rapidement notre quotidien afin de nous y adapter au mieux par nos comportements
ou dans notre corps.
Nos ressentis, nos émotions, nos stress, et donc par la suite nos réactions, sont intimement
liés aux archétypes, aux symboles que nous avons créés dans notre vie ou que notre société
et/ou notre famille nous ont transmis.
Par exemple, le père peut être considéré, archaïquement, comme un symbole d’autorité.
Donc chaque fois que nous serons en relation avec une figure d’autorité ou avec l’aspect
autoritaire d’une personne, cela pourra réveiller cette partie de nous, cet archétype dans
notre mémoire, à partir duquel nous nous sommes structuré. Si le père est un archétype
d’autorité, chacun d’entre nous va juxtaposer à la représentation paternel ses propres
significations et émotions en fonction de son vécu ou de celui de sa famille. Ainsi, une
problématique avec notre père, ou avec un père dans la famille, pourra aboutir à un blocage
similaire avec les figures d’autorité que nous croisons dans notre vie ou avec les personnes
qui se placent dans cette position.
Exemple
Monsieur X a, dans sa mémoire familiale, un père violent qui battait sa femme et ses
enfants. Ceux-ci ressentaient à la fois de la crainte et de la colère envers lui.
La mémoire de monsieur X contient donc l’équation : père = autorité = violence = danger.
Elle associe également à l’archétype paternel des émotions comme la peur ou la colère.
Pour s’en protéger, sa femme et ses enfants cherchaient à se faire discrets afin de ne pas lui
donner un prétexte de s’énerver, tout en rêvant d’avoir le courage de se rebeller contre lui.
Ils avaient donc peur de lui mais rêvaient de l’affronter.
Face à cet archétype, la mémoire de monsieur X contenait donc les équations et solutions :
rester discret = sécurité (solution appliquée) ;
affronter l’autorité = fin du problème (solution rêvée).
Monsieur X décryptait donc son quotidien au travers de cet archétype, de ce symbole.
Quand il croisait une autorité, même si celle-ci n’était pas agressive, la crainte pouvait
s’éveiller en lui et il guettait la moindre trace d’agressivité et de violence chez elle.
Il pouvait alors chercher à l’éviter, se cacher, rester discret, ne pas se faire remarquer pour
se protéger (solution mise en place par ses ascendants pour se protéger de la violence de ce
père).
En revanche, si celle-ci faisait acte d’autorité ou devenait clairement agressive, monsieur X
entrait automatiquement et démesurément dans une grande colère. Il se rebellait et la
rejetait (solution rêvée par la femme battue et les enfants, celle qu’ils n’avaient pas su
mettre en place dans leurs vies). Il devenait alors à son tour excessivement agressif,
incarnant ainsi ce qu’il pensait être une autorité. De fait, cet archétype, ce symbole inscrit
dans sa mémoire, provoquait chez lui une modification de son comportement et guidait sa
manière de réagir dans sa vie.
Dans cette vision, la charge émotionnelle et les histoires liées au symbole peuvent donc
nous influencer. La physiologie des parties de notre corps touchées par la maladie est
souvent utilisée en priorité pour comprendre le sens de nos pathologies. Mais, si la
physiologie est privilégiée, la symbolique liée au blocage ou à la partie de notre corps qu’il
touche joue également un rô le important et nous offre des pistes de réflexion sur son
origine, dans notre vie ou notre mémoire.
Quel symbole ma problématique réveille-t-elle dans ma mémoire ?
À quel symbole ma problématique est-elle liée dans ma mémoire ou la mémoire
collective ?
Exemple
Une femme avait de l’eczéma au niveau de la première phalange de l’annulaire gauche.
Comme nous l’avons déjà évoqué, l’eczéma peut être lié à un stress de séparation, à un
ressenti de manque de contact. Dans la mémoire collective, l’annulaire est le doigt portant
l’anneau. Il est donc un symbole d’union. Ainsi, par sa pathologie et la symbolique de sa
localisation, cette femme pouvait essayer d’exprimer un stress de séparation dans son
union ou dans une union.
Cette femme était mariée avec un homme qui faisait toujours passer sa famille avant elle.
Elle avait la sensation de ne pas avoir de moments privilégiés avec lui. Elle était donc bien
dans le ressenti stressant de manque de contact dans son union, avec la crainte que cela se
termine et qu’ils se séparent. Elle somatisait ainsi dans son corps, par l’intermédiaire du
symbole, le stress qu’elle ressentait dans sa vie et qu’elle ne parvenait pas à résoudre.
Il n’y a pas une symbolique meilleure qu’une autre ou une qu’il faille absolument
connaître. Chacun peut raisonner avec celle qu’il possède et/ou celle avec laquelle il se sent
le plus à l’aise.
Les diverses origines possibles peuvent donner aux symboles des significations très
différentes, parfois même contradictoires. C’est pourquoi, seule la personne concernée
pourra valider ou non les interprétations symboliques que nous lui proposons. Par
exemple, le blanc est un symbole de pureté. Dans notre société occidentale, il est souvent
associé au mariage (entre autres), mais dans certaines civilisations, il est relié au deuil et à
la mort.
Le symbole et nos différentes facettes
Poussons le raisonnement plus loin.
Tout ce que nous vivons passe par le filtre de notre mémoire.
Nous réagissons, nous modifions notre comportement ou notre corps en
fonction des archétypes, symboles et équations contenus dans notre mémoire.
Ces archétypes nous structurent et nous permettent de réagir et de nous
adapter plus rapidement et plus efficacement à ce que nous vivons.
Ainsi, si nous voyons ou percevons quelque chose chez quelqu’un qui provoque, chez
nous, une réaction émotionnelle disproportionnée, c’est que cette chose fait référence à une
histoire, un modèle, un archétype, un schéma ou une équation de notre mémoire. Elle nous
renvoie donc à une partie de nous-même sur laquelle nous nous appuyons pour déchiffrer
notre quotidien. Nous pouvons alors :
exprimer nous-même cette chose dans une autre partie de notre vie ;
craindre de l’exprimer ;
lutter contre elle dans une partie de notre vie.
Mais, que nous l’exprimions ou que nous luttions contre, dans tous les cas, nous nous
sommes, en partie, structuré autour de cet archétype. De plus, comme nous l’avons
vu, quand nous sommes porteurs d’une équation, nous pouvons nous placer d’un
côté ou de l’autre de celle-ci…
Ainsi, tout ce qui provoquera une réaction disproportionnée parlera aussi de nous ou
plus précisément d’une facette de nous-même. Carl Gustav Jung l’exprimait très bien
lorsqu’il disait : « On ne voit dans l’autre que les mille facettes de nous-même. »
Exemple
Reprenons l’exemple du chapitre précédent. Dans celui-ci, monsieur X, sans le savoir,
s’est structuré autour de l’archétype et de l’équation : Père, autorité = agressivité et
danger ; autorité = peur. Cette équation était utile pour lui pour décrypter son quotidien.
Quand une personne activait une partie de l’équation, cela l’amenait à vivre l’autre partie :
ainsi la moindre trace d’agressivité d’une autorité déclenchait chez lui un sur-stress, une
grande peur.
Cette surréaction à l’autorité parlait donc de lui ou plutô t d’une de ses facettes. En effet,
s’étant structuré en partie sur cet archétype, monsieur X avait la croyance folle qu’être une
autorité impliquait forcément l’agressivité et la crainte des autres. Il avait donc très peur de
lui-même et craignait de se mettre en avant, en figure d’autorité. De même, il n’était pas à
l’aise dès que quelqu’un le plaçait dans cette position. Il refusait donc systématiquement la
place de numéro 1, par crainte de faire du mal à l’autre ou d’être à l’origine de sa
souffrance.
En revanche, l’agressivité ou l’opposition d’autrui dans un domaine où il se considérait
comme une autorité, le faisait basculer de l’autre cô té de l’équation et entrer dans une
grande colère. Il activait alors sa facette « père » et la facette « peur » chez l’autre. Ainsi,
face à l’autorité, il se vivait en victime mais en position d’autorité ou d’opposition, il
devenait bourreau. Dans les deux cas, il ne faisait que réagir en fonction de l’équation
transmise, en se plaçant d’un cô té ou de l’autre de l’équation et même s’il n’a exprimé cette
facette de bourreau que très rarement dans sa vie, celle-ci faisait néanmoins partie de lui et
constituait un frein dans plusieurs aspects de sa vie.
Ainsi, ce qui, chez l’autre, nous met en surréaction peut parler de certaines parties de
nous-même. Dans cette vision du monde, parler de l’autre revient également à parler de
nous-même ou plutô t d’une partie de nous-même.
Changer ce qui nous dérange chez l’autre ou dans le monde passe alors d’abord par
se changer soi-même et changer la perception que l’on en a.
Exemple 1
Une femme reprochait à son mari de ne rien faire pour changer de métier alors que
celui-ci ne lui plaisait plus. Elle était toujours derrière lui pour qu’il rédige son CV et
l’envoie. Cette situation était source de frictions entre eux. En fait, ce qui la faisait réagir
dans le comportement de son compagnon parlait aussi d’elle. En effet, elle ne se plaisait
plus non plus dans son entreprise et ne faisait rien pour en changer, trouvant toujours de
bonnes excuses pour justifier son attitude.
Exemple 2
Une personne critiquait un ami. Il le trouvait irresponsable et puéril car il partait
systématiquement en voyage en laissant tout en plan. En réalité, lui aussi rêvait de voyager,
d’être aussi insouciant et de réussir à ne pas se préoccuper du lendemain, et ce qu’il voyait
de son ami parlait d’une facette de lui qu’il rêvait de vivre sans s’autoriser ou sans parvenir
à le faire. Sa critique était ainsi une tentative de justifier sa propre inaction. Cela ne signifie
pas qu’il avait complètement tort à propos de son ami (celui-ci avait peut-être une part
d’irresponsabilité) mais sa critique venait aussi révéler le rêve qu’il devait mettre en place
dans sa propre vie.
Vous pourrez trouver beaucoup d’exemples comme ceux-ci dans votre quotidien.
Faisons une pause
L’exercice du miroir
Ce que nous percevons chez l’autre parle d’une partie de nous-même. Cela peut donc
inspirer cet exercice.
Prenez une feuille et séparez-la en deux colonnes :
dans la première colonne, écrivez tout ce que vous détestez, reprochez, critiquez,
ce qui vous énerve, agace, blesse le plus chez les personnes de votre entourage,
mais aussi dans la vie en général ;
laissez la seconde colonne vide pour le moment. Nous la remplirons dans la
deuxième partie de ce livre.
Pensez fortement à ces situations ou à ces gens en écrivant leurs défauts, leurs
attitudes, les comportements qui vous font surréagir.
Une fois la liste établie, reprenez tout ce que vous avez écrit et, devant chaque ligne,
mettez un « Je » ou votre nom à la place de celui de la personne ou de la situation.
Prenez ensuite du temps pour penser à chaque ligne, posez-vous et regardez quand,
dans quelle partie de votre vie ou dans quelles circonstances :
vous êtes ou vous avez été, en fait, tel que vous avez décrit l’autre ;
vous avez vécu cette caractéristique, ce comportement ou ce défaut (même une
seule fois) ;
vous culpabilisez de l’avoir vécu, fait ou même seulement pensé ;
vous ressentez en vous cette caractéristique, tout en luttant contre elle pour ne
pas qu’elle s’exprime ;
Et/ou
vous rêvez, au fond, de faire ou d’avoir la même chose, sans oser franchir le pas.
Cet exercice vient révéler deux facettes de nous-même :
celle que nous n’aimons pas, celle qui a ce défaut ou qui imagine l’avoir. C’est la
facette de nous-même que nous refusons, celle contre laquelle nous luttons et qui
peut nous gêner, nous faire peur ou honte. Elle peut donc être à l’origine de nos
blocages et maladies ;
celle qui rêve de quelque chose sans le vivre. C’est la facette que nous ne
parvenons pas à vivre, celle dans laquelle nous aurons à mettre notre énergie pour
avancer (cette facette sera approfondie dans la deuxième partie de ce livre).
Ainsi, cette première colonne nous permet d’avoir une idée assez précise de là où
nous en sommes au niveau de nos freins, de ce que nous avons à modifier dans notre
vie, la partie de nous-même ou de notre vie à laquelle nous devons apporter du
changement. En fait, cet exercice peut nous aider à prendre conscience et à nommer
les parties de nous qui nous bloquent et nous empêchent d’avancer.
Comme le conseillait Marianne Costa, n’hésitez pas à donner un petit nom à chacune
de ces facettes, afin d’acter que si ces caractéristiques sont une partie de vous, elles ne
sont pas tout de vous. Ainsi, face à une situation qui réveille une de ces facettes, vous
pourrez mieux l’accepter en prenant de la distance, en mettant de la nuance et en
disant que c’est la partie X de vous qui s’exprime mais pas l’ensemble de ce que vous
êtes.
Par exemple, si une personne repère une partie jalouse en elle, elle peut lui donner un
petit nom : par exemple « Robert-le-jaloux ». Ainsi, quand elle sent la jalousie monter
en elle, elle peut prendre de la distance en se disant que ce n’est pas elle qui s’exprime
à ce moment précis mais sa facette « Robert-le-jaloux ».
Il est important de se souvenir qu’inconsciemment ces « défauts » visent à nous
protéger et qu’ils ne sont pas des ennemis. Il n’y a donc pas de jugement à porter sur
nous-même. Il ne s’agit que de les nommer pour en prendre conscience et commencer à
les accepter, afin, ensuite, d’être à même de travailler dessus et de les transformer en
moteurs au lieu de les percevoir comme des freins.
Symbolique et diagnostic
Revenons aux maladies et blocages.
Le symbole est une image à laquelle est associée une signification, une émotion, une
histoire, etc.
Nous décryptons et réagissons aux événements de notre vie en fonction de ces
symboles, de ces équations contenues dans notre mémoire.
Quand nous comprenons que notre cerveau fonctionne par symboles et analogies, il
devient alors essentiel de saisir ce que peut symboliser notre maladie, dans notre mémoire
ou la mémoire collective. Il s’agit de voir si notre pathologie se rattache d’une manière ou
d’une autre à une émotion ou à une histoire particulière, soit dans notre vécu, soit dans
celui d’un de nos ancêtres. En effet, dans ce cas, l’annonce d’un diagnostic peut elle-même
déclencher quelque chose chez nous, suivant la représentation que nous en avons, dans
notre mémoire. Le risque étant alors que la pathologie évolue vers l’idée que nous avons
d’elle.
« Quelle image ai-je de cette maladie dans ma mémoire ? »
« Qu’évoque et que représente cette maladie pour moi ? »
Exemple
Si une femme vient de visionner un reportage montrant des femmes atteintes de cancer
du sein mourir ou si sa grand-mère est morte des suites de cette maladie, sa mémoire
pourra contenir l’équation : cancer du sein = mort.
Dans ces conditions, l’annonce d’un diagnostic de cancer du sein ou même un simple et
bénin problème au sein pourra déclencher chez elle une forte réaction car sa mémoire lui
soufflera que l’issue est fatale.
Elle pourra alors voir ses symptô mes progresser rapidement ou bien il pourra être
beaucoup plus difficile de la traiter puisque sa mémoire lui enverra l’idée folle qu’il n’y a
pas de guérison possible.
D’où l’importance de la circonspection et de la psychologie dans l’annonce d’un
diagnostic par le médecin à un patient. Il est en effet, primordial de comprendre la
représentation qu’a le patient de sa maladie, de l’écouter et de discuter des cas de guérison
pour qu’il intègre qu’il existe des alternatives, d’autres issues possibles à cette maladie que
la mort. De cette manière, elle peut créer une autre voie, écrire un autre livre dans sa
mémoire.
À l’inverse, une femme ayant, dans sa mémoire, une grand-mère qui a survécu sans
problème à un cancer du sein pourra, éventuellement, accueillir l’annonce de sa maladie
plus sereinement et guérir plus facilement.
Il est donc important de se pencher sur ce que la maladie représente dans la mémoire
du patient (surtout quand la maladie est grave) pour en extraire et transformer les
éventuelles idées folles, afin qu’il puisse dissocier le passé du présent et ainsi s’autoriser à
agir autrement.
Symbolique et pronostic
Quand nous comprenons qu’une maladie est un symbole en soi, il est alors fondamental
pour tous les thérapeutes de se montrer prudents et de faire preuve de psychologie dans
l’annonce des diagnostics mais aussi et surtout dans celle des pronostics.
En effet, un pronostic peut engendrer un nouveau symbole dans la mémoire du patient,
c'est-à -dire qu’il peut associer à la maladie une issue ou une date de fin. Ces prédictions
peuvent être injustes car elles ne tiennent compte ni de l’unicité ni de la capacité de chacun
à modifier le cours des événements. Cela peut alors enfermer l’individu dans une voie,
quand il y en a peut-être d’autres possibles.
Exemple
Si l’on dit à une personne qu’elle n’en a plus que pour trois mois à vivre, on associe alors
à sa maladie une durée, une échéance dans sa mémoire. Ainsi, un symbole, une équation
peuvent être créés :
ma maladie = trois mois de vie ;
la mort est prévue à telle date.
Dans certains cas, notre cerveau peut alors chercher à appliquer le pronostic, ce qui ne
facilitera pas le traitement. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir, chez certains, une aggravation
brutale de leur état à l’approche de la date du pronostic alors qu’ils allaient relativement
bien auparavant. Naturellement, comme pour le diagnostic, le pronostic, lorsqu’il est bon,
peut aussi aider l’autre à guérir.
Il ne s’agit pas de mentir au patient ou de nier la gravité d’une situation, mais d’être à
son écoute afin de saisir l’impact de nos paroles sur lui. Comme pour le diagnostic, il s’agit
d’être diplomate et de comprendre ce que ces paroles peuvent avoir de limitant, afin de
l’aider à créer ou d’envisager avec lui d’autres voies. De cette manière, il n’est pas enfermé
par ce symbole et peut utiliser ses ressources pour avancer.
Faisons une pause
À la lumière de cette réflexion, il est intéressant d’aller examiner les idées toutes faites
que nous avons sur tel ou tel pathologie, situation ou concept ; d’observer les
affirmations, les dogmes qui nous ont été transmis afin de trouver des contre-
exemples, pour acquérir la certitude que d’autres options existent.
Exemple d’idées reçues
« Arrêter de fumer fait grossir » : rechercher des personnes qui ont cessé de fumer
sans grossir, voire qui ont maigri.
« Le mariage finit forcément mal » : rechercher des couples heureux après trente
ans de mariage.
« On ne peut plus rien faire quand on a un enfant » : rechercher des parents qui
s’occupent à la fois de leurs enfants et d’eux-mêmes…
Pour aller plus loin
Faisons une pause
Dans un premier temps, recherchons dans nos souvenirs :
Comment mes parents parlaient-ils de moi, me décrivaient-ils, me qualifiaient-
ils ?
Que souhaitaient mes parents pour moi ?
Dans un second temps, poser ces questions à nos parents pour découvrir ce que nous
avons pu occulter et voir si cela a eu ou non un impact sur notre vie.
L’objectif est d’en prendre conscience afin de s’autoriser à être soi-même. Cela ne
signifie pas nécessairement rejeter la définition de nos parents mais plutô t prendre
conscience de l’influence potentielle que ces définitions ont pu avoir sur nous et poser
des actes afin d’agir différemment si cette définition ne nous correspond pas ou plus.
Faisons une pause
Exercice 1
Posons-nous la question :
Comment avons-nous l’impression que les gens nous décrivent, nous
définissent, nous identifient ?
Quelle image ou rô le avons-nous auprès de l’autre ?
Qu’aimerions-nous que l’autre dise de nous ? Ou voit de nous ?
Comment nous définissons-nous nous-même ?
Pour faciliter la recherche, posons-nous la question et imaginons comment les gens
nous décrivent quand ils parlent de nous à une tierce personne ou quand ils
souhaitent lui rappeler qui nous sommes. En prendre conscience, pour en parler avec
l’autre et nous autoriser à lui montrer d’autres facettes de nous-même et ainsi être
accepté dans notre globalité. Nous pouvons alors identifier les parcelles de nous-
même que nous ne nous autorisons pas à être. Nous pourrons ainsi choisir de
commencer à dévoiler toutes nos différentes parties à l’autre ou de trouver d’autres
personnes à qui nous pourrons les révéler. De cette manière, nous ne nous nions pas
et nous permettons à chacune de nos parties de s’exprimer.
Exercice 2
Posons-nous les questions :
Comment étais-je lorsque je l’ai rencontré (amour/ami(e)s/ collègues…)
Quels étaient mes besoins, mes rêves, mes envies ?
Comment suis-je aujourd’hui ?
Quelles sont les différences entre le « moi d’avant » et le « moi
d’aujourd’hui » ?
Puis :
Comment était l’autre quand je l’ai rencontré ?
Comment est-il aujourd’hui ?
Quelles sont les différences entre le « lui d’avant » et le « lui d’aujourd’hui » ?
L’objectif est de prendre conscience de notre évolution et du chemin parcouru, ainsi
que de celui de l’autre pour ensuite le valider ou corriger la trajectoire, si elle ne nous
convient pas.
Il est essentiel de prendre conscience de notre cheminement tout en tenant compte du
passé, pour pouvoir l’affirmer à l’autre sans le lui imposer et lui offrir ainsi la
possibilité de nous y suivre ou non. É voluer ensemble dans ce que nous sommes au
présent et non plus uniquement dans ce que nous avons été au passé, pour être
accepté tel que nous sommes et accepter l’autre tel qu’il est.
IV
La généalogie
Mémoire généalogique
« Celui qui ne sait pas d'où il vient ne peut savoir où il va car il ne sait pas où il est. En ce
sens le passé est la rampe de lancement vers l'avenir . »[6]
Nous avons vu que la mémoire était la pièce maîtresse de l’adaptation et donc de la
survie. Plus elle contient d’expériences, plus elle nous permet de nous adapter à ce que
nous vivons. Notre mémoire contient donc les expériences de notre propre vie mais, pour
nous offrir plus de chances de survivre, également celles de la vie de nos ancêtres. Nous
sommes porteur de la mémoire génétique de nos ancêtres. De plus, quoi qu’ils aient vécu,
nous sommes en vie grâ ce à eux et à leur histoire : que celle-ci soit positive, négative, bonne
ou mauvaise... L’hypothèse suivante peut alors être posée : de même que nous portons la
mémoire génétique de nos ancêtres, peut-être portons-nous également la mémoire de leurs
expériences :
celles qui ont permis la transmission de la vie ;
celles qui ont provoqué des drames…
Cette transmission augmenterait alors la banque de données sur laquelle la descendance
peut se fonder pour s’adapter et répondre à ses besoins.
Dans cette vision, de la même manière que nous sommes porteur de gènes, sans en
avoir conscience et sans que ceux-ci s’expriment obligatoirement, nous pouvons hériter
d’histoires et de mémoires généalogiques dont nous n’aurons pas toujours conscience et
qui ne s’exprimeront pas forcément. Ces mémoires contiennent alors les stress
programmants évoqués dans les premiers chapitres de ce livre mais aussi des forces sur
lesquelles nous pouvons nous appuyer pour avancer.
Dépositaire de la mémoire de nos ancêtres, notre famille est le miroir qui nous permet
d’accéder directement et facilement à nos multiples facettes : les facettes motrices et celles
qui nous freinent. Les histoires de nos ancêtres deviennent ainsi une aide précieuse pour
mieux nous déchiffrer et mieux appréhender nos maladies, comportements, réactions…
en somme, pour mieux comprendre ce que nous vivons.
De ce point de vue, les non-dits, les ressentis, les regrets qui sont restés sans réponse dans
la vie de nos ancêtres, mais également les solutions imaginées ou vécues par eux pour
résoudre des problématiques, s’inscrivent dans la mémoire et sont transmis à la
descendance. Le but inconscient est d’offrir aux générations suivantes plus de chances de
s’adapter à une situation donnée, si celle-ci se représente dans leurs vies. Les maux de
notre vie peuvent alors être l’expression des non-dits de nos ancêtres.
Notre généalogie devient donc un miroir de nous-même et de notre inconscient et chaque
membre et chaque histoire représentera une facette de nous-même. C’est elle qui nous
permet d’accéder rapidement et simplement aux schémas, conflits, stress mais aussi aux
forces contenues dans notre mémoire. Finalement, notre généalogie nous offre un moyen
de :
saisir, comprendre et nommer toutes nos différentes parties ;
déceler l’origine de certains de nos actes, réactions, blocages de vie ou même
maladies ;
déchiffrer les mécanismes contenus dans notre mémoire susceptibles
d’engendrer une modification de notre conduite ou notre corps ;
capter la cause de notre blocage.
En partant du postulat qu’il n’y a pas de hasard et que chaque chose a un sens, nous
pouvons imaginer que si nous sommes dans une famille, c’est qu’elle représente le meilleur
moyen pour notre â me de grandir et de nous accomplir. Ainsi, si nous nous adaptons à un
stress déjà vécu par un ancêtre, c’est qu’il a également un sens pour nous. Dans ce
contexte, les blessures de nos ancêtres montreront en miroir nos blessures
profondes, celles de notre âme, tout comme leurs forces et leurs rêves révéleront ce
que notre âme est venue expérimenter . Ainsi, ce que nous captons de notre
[7]
Faisons une pause
Découvrir le parcours de nos ancêtres peut nous éclairer sur ce que nous sommes.
Posons alors des questions à chaque membre de notre famille (parents, grands-
parents, oncles et tantes, etc.) :
Que s’est-il passé dans ta vie de particulier ou d’ordinaire ?
Quels sont les drames de ta vie ?
Quels sont les grands événements de ta vie (positifs ou négatifs) ?
Que s’est-il passé dans ton enfance de spécial ou pas ?
Quel était ton quotidien ?
Quel était ton rêve d’enfant ?
Quels sont tes regrets et remords dans ta vie, dans ton couple, dans ton travail ?...
Raconte-moi tes premiers amours ?
As-tu vécu des fausses couches ?
Quels métiers as-tu exercés ?
Naturellement, il peut être intéressant de répondre nous-même à ces questions pour
notre descendance.
Exemple pour un objet
Avant la création de la calculatrice, celle-ci n’était qu’un projet dans la tête de son
créateur. Le projet dans la phase immatérielle était donc de pouvoir réaliser des calculs
plus rapidement. Lorsque son créateur lui a donné vie, elle est passée de la phase
immatérielle à la phase matérielle et n’a alors pu exprimer que le sens qui lui a été attribué
dans sa phase immatérielle : celui de calculer rapidement.
Cette « loi des choses » édictée par Claude Sabbah s’applique aussi bien à un objet qu’à
un être, à la différence qu’un objet ne possède, en général, que quelques sens ou fonctions,
quand un être en a une multitude. Nous appliquons donc, dans notre incarnation, les
projets que nos créateurs (donc nos parents) avaient lors de notre gestation, pour leur vie
propre ou par rapport à nous…
Dans ce mécanisme, changer le sens revient à prendre conscience des projets initiaux, pour
y apporter des modifications ou pour les appréhender différemment. Autrement dit, notre
vie, mais également nos blocages et maladies, sont l’expression des projets parentaux qu’il
faudra, quand ils nous freinent, mettre en lumière afin de les transformer ou de les vivre
autrement.
La compréhension du vécu de nos parents et de tous les événements qu’ils ont traversés
pendant cette période est alors une aide puissante pour mieux nous comprendre et mieux
appréhender nos mécanismes. On considère que cette période s’étend des dix-huit mois
avant la naissance aux dix-huit mois après. Il faut bien comprendre que la femme qui attend
son enfant est en fusion et ne fait qu’un avec lui. Pendant cette période, l’enfant enregistre
donc, tel quel, au mot près, dans sa mémoire :
ce que ses parents pensent, ressentent de positif ou de négatif ;
ce dont ils ont besoin (vie, couple, travail, enfant…) ;
ce qu’ils souhaitent et pourquoi ils le souhaitent ;
leurs soucis et inquiétudes ;
ce qui les tracasse ;
ce qui leur manque ;
les solutions qu’ils imaginent…
Il peut alors être très utile, pour mettre en lumière le contenu de notre mémoire et
l’origine de notre vision du monde, de connaître le plus possible d’éléments sur ce qu’ils
ont vécu durant cette période : dans leur vie propre, leur couple, leur travail, leur famille,
avec leurs amis… et également ce qu’ils ont ressenti et vécu par rapport à nous et à notre
arrivée.
Dans ce mécanisme, la pensée des parents pendant cette période devient le vécu de
l’enfant. Nous appliquons donc par nos comportements ou aspects non problématiques
mais aussi par nos blocages ou pathologies, les solutions qu’ils ont imaginées lorsqu’ils
nous attendaient.
Exemples
Relation fusionnelle
Madame X est fusionnelle avec sa mère. La grossesse de cette dernière s’est bien passée,
sauf à la fin car elle a dû accoucher prématurément. Madame X est ainsi une grande
prématurée et sa vie a donc, à ce moment-là , été en danger. Ses parents étaient très
inquiets à l’idée qu’elle puisse mourir et le regret de sa mère a alors été de ne pas avoir pu
la garder en elle plus longtemps (« J’aurais voulu garder mon enfant en moi plus
longtemps. »).
Par ailleurs, la mère de madame X a vécu le drame d’avoir perdu sa propre mère lorsqu’elle
n’avait que 17 ans. Elle avait donc inscrit dans sa mémoire le regret d’avoir perdu sa mère
trop tô t (« J’aurais voulu garder ma mère près de moi plus longtemps. »). Ce regret a donc
été ravivé pendant elle attendait madame X, qu’elle aurait rêvé de pouvoir lui présenter.
Durant sa grossesse, la mère de madame X lui a donc véhiculé le drame de la séparation
mère-enfant. Madame X porte ainsi dans sa mémoire les stress et regrets de sa mère de ne
pas avoir sa mère près d’elle et de ne pas avoir pu garder sa fille plus longtemps en elle.
Madame X cherche donc par son comportement fusionnel à résoudre le drame et le regret
de la vie de sa mère (qui ne lui appartiennent pas).
Hyperactivité
Une femme trouve son enfant hyperactif. La grossesse de cet enfant n’a pas été sereine
puisqu’elle a cru perdre son bébé au milieu de la grossesse. Son angoisse a alors été de ne
plus le sentir bouger. Elle a ainsi transmis ce ressenti et cette équation à son enfant : ne
plus bouger = mort.
En étant hyperactif, en remuant tout le temps, cet enfant tente, sans le savoir, de
solutionner le stress de sa mère, de la rassurer et de lui prouver chaque jour qu’il est en
vie… même si aujourd’hui elle n’a plus ce stress. Pour lui, inconsciemment, ne pas bouger
signifierait qu’il serait mort et que sa mère serait au désespoir.
Une autre femme avait le même souci avec son enfant mais, dans son cas, le médecin lui
avait recommandé le repos complet. Elle a donc vécu sa grossesse difficilement car elle
avait vraiment envie de bouger… Ce qu’a fait son enfant à sa place par son hyperactivité.
Hypersudation
Une femme souffre d’hypersudation. Elle transpire énormément et surtout en public dès
qu’elle est stressée. Cette pathologie est une véritable gêne qui la bloque dans sa vie sociale.
Elle en a honte. Or le métier de son fils est de construire des barrages d’eau. Celui-ci résout
donc, symboliquement, par son métier, le drame de sa mère en faisant ce qu’elle ne peut
faire, à savoir : retenir l’eau.
Autre exemple
Une jeune femme est la troisième de sa fratrie. Son père ne voulait que deux enfants
tandis que sa mère en souhaitait un troisième. Pour le père, avoir un troisième enfant
n’était pas son projet. C’est pourquoi la mère a dû convaincre son mari pour avoir ce
troisième enfant. Ainsi, même si elle a été aimée, cette jeune femme ne faisait pas partie du
projet initial et n’était pas désirée. Elle a donc reçu les informations :« Je ne fais pas partie
du projet. Surtout de celui de l’homme » ; « Je dois convaincre l’homme ou l’autorité de
m’accepter ou d’accepter ce que je veux. »
Attention, elle a été aimée par ses parents, mais cette information lui a néanmoins été
transmise. Dans sa vie, elle a toujours l’impression de ne pas faire partie des projets de
l’autre en général, de l’homme ou de l’autorité en particulier. Par exemple, en amour, elle
est toujours en train de demander à l’autre s’il ne regrette pas leur union ou de faire tel
projet avec elle ; lors de sa grossesse, elle a passé son temps à demander à son compagnon
s’il ne regrettait pas de faire cet enfant avec elle. Dans le travail, malgré ses grandes
qualités, elle a toujours l’impression qu’une autre personne peut la remplacer et que les
autres reçoivent plus d’attention qu’elle.
Tout cela l’amène à rechercher la reconnaissance de l’homme ou de l’autorité et à en faire
sans cesse plus afin que l’autre ne la rejette pas et l’accepte dans sa vie. En fait, elle
applique ce qui lui a été transmis par ses parents : en faire plus, convaincre l’autre pour
avoir le droit d’être présente.
Ainsi, pour comprendre nos comportements pouvons-nous interroger nos parents pour
apprendre ce qu’ils ont vécu pendant qu’ils nous attendaient (toujours des dix-huit mois
avant aux dix-huit mois après notre naissance) :
Que s’est-il passé d’ordinaire, d’extraordinaire ou de particulier pendant la période
où nos parents nous attendaient ? Dans leur vie professionnelle ou personnelle,
dans leur couple ?
Dans quelle situation étaient-ils, individuellement et en couple ?
Que souhaitaient-ils ? De quoi rêvaient-ils ?
Quels étaient leurs peurs, leurs stress ?
Quels sont les événements perturbants qu’ils ont vécus ?
Quels sont leurs ressentis et les drames qu’ils ont vécus pendant qu’ils nous
attendaient ?
Quels sont leurs plus gros regrets à ce stade de leur vie (regrets présents dans leurs
vies personnelles et professionnelles mais aussi regrets passés à ce moment de leur
vie) ?
Quelles sont les circonstances de notre venue au monde ?
É tions-nous désiré, attendu, accidentel ? É tions-nous désiré comme un garçon ou
comme une fille ? Pourquoi ?
Y-a-t-il eu des soucis particuliers pendant la grossesse, lors de l’accouchement, à la
naissance ?
Y-a-t-il eu des fausses couches avant ?…
Comme le rappelle Gérard Athias, ce qui est important et qui peut s’imprimer
chez la descendance n’est pas forcément ce que les parents expriment mais plutôt ce
qu’ils ne disent pas dans ce qu’ils racontent… ce qu’il y a derrière ce qu’ils expriment
et surtout ce que cela implique.
Exemple 1
Une personne souhaitant que son enfant soit avocat peut nous parler d’une peur sous-
jacente de la loi, d’une crainte d’être attaquée, d’un besoin d’être défendue... C’est cette
partie non dite qu’il sera important de mettre en lumière. Comme elle n’a pas été exprimée,
c’est donc elle qui pourra s’imprimer plus fortement dans notre mémoire et provoquer des
modifications dans notre corps ou nos comportements ou guider certains de nos choix et
décisions.
Exemple 2
Une jeune femme était attendue comme une fille. Ses parents voulaient absolument une
fille. On pourrait donc se dire que tout va bien puisqu’elle est effectivement née fille.
La question est alors : pourquoi voulaient-ils une fille ? La réponse de sa mère a été :
« Parce qu’un garçon, c’est chiant et ça ne parle pas. »
Ainsi, cette jeune femme portait l’information non dite : « Un garçon, c’est chiant, ça ne
parle pas. » Cette idée folle a donc engendré un blocage. En effet, ne voyant le monde qu’au
travers du contenu de sa mémoire, elle ne rencontrait que des garçons peu loquaces avec
lesquels elle finissait toujours par s’ennuyer : des garçons qui correspondaient à l’image
qu’on lui avait transmise. De cette manière, elle respectait l’équation folle transmise par sa
mère, même si cela ne la rendait pas heureuse.
Par ailleurs, comme dans le ventre de sa mère, on lui disait que les garçons étaient
« chiants », elle ne se mettait jamais sur son versant masculin pour ne pas être rejetée. Elle
se sentait donc dévalorisée chaque fois qu’elle se mettait dans cette énergie masculine ou
qu’on lui demandait de s’y mettre.
Exemple 3
À l’inverse, une jeune femme était attendue comme un garçon. Pour son père, les filles
étaient des « prostituées » et les hommes de « vrais travailleurs ». Ainsi, cette information a
été gravée dans la mémoire de cette jeune femme. Dans sa vie, elle était donc complètement
sur son versant masculin et appliquait la croyance que son père lui avait transmise :
toujours en action et travaillant énormément.
Chaque fois qu’elle était sur son versant féminin, elle se sentait souillée. Lorsqu’une
personne mettait en valeur son aspect féminin, elle se sentait insultée et méprisée.
Du reste, c’est le jugement qu’elle portait elle-même sur les femmes qui étaient féminines :
« Ce sont des putes. » Ainsi, sans s’en rendre compte, elle appliquait le symbole crée par le
père.
Naturellement, ce qui est valable pour nos parents l’est également pour nous-même : de
la même manière que nos ancêtres nous ont transmis leurs vécus avec leurs stress, leurs
regrets, leurs frustrations, leurs réussites et leur vision du monde, nous transmettons à nos
enfants, les nô tres.
Il est important de ne pas se juger ni se culpabiliser de ce que nous transmettons
inconsciemment à nos enfants car, comme nos ancêtres, nous faisons ce que nous pouvons
en fonction de notre histoire, des circonstances et événements de notre vie. L’objectif est de
comprendre et de mettre en lumière ce que l’on nous a transmis comme ce que nous
transmettons, afin de nous en libérer et d’en libérer nos enfants, s’ils en éprouvent le
besoin ou le désir. Cet héritage est incontournable car c’est grâ ce à lui, en le poursuivant ou
en allant à son encontre, que l’enfant pourra grandir et se construire. Ainsi, si nos enfants
ont un comportement particulier, un blocage ou une maladie, posons-nous la question
suivante :
À quel regret de ma vie ou de celle de mon conjoint (de notre vie présente ou de
celle que nous avions lorsque nous l’attendions), mon enfant est-il en train de
répondre par sa maladie ou son comportement ?
Par ailleurs, pour comprendre certains comportements de nos enfants, leur relation
avec nous, la façon dont ils nous perçoivent ou appréhendent le monde, il peut être
intéressant de se remémorer la période où nous les attendions, afin de nous interroger :
Comment parlions-nous de nos propres parents ?
Quelle vision avions-nous d’eux ?
Quels rapports avions-nous avec eux ?
Quels regrets avions-nous à leur égard ?
Comment parlions-nous de notre travail, de notre amour, de notre vie ?…
Exemple
Une personne ne comprend pas les réactions violentes de son fils à son égard. Or, depuis
toujours, cette personne estime que sa propre mère est violente avec elle. Elle en a toujours
eu peur. Son grand regret est de ne pas avoir osé l’affronter. Enceinte de son fils, elle lui a
donc transmis cette histoire telle qu’elle se l’est racontée en elle-même : « Ma mère me fait
peur, si seulement j’osais l’affronter. »
Son fils a donc enregistré cette phrase à l’identique et s’est rebellé contre sa propre mère,
alors que dans la réalité c’était sa grand-mère qui avait été violente. Il pensait donc
inconsciemment solutionner le drame de sa mère en faisant ce qu’elle n’avait pas osé faire :
affronter sa mère ; alors que dans la réalité, la sienne n’était pas violente avec lui.
Faisons une pause
Le plus beau cadeau que nous puissions offrir à nos enfants est de mettre à leur
disposition notre histoire, ce que nous avons vécu durant la période où nous les
attendions et celle où ils sont nés, afin qu’ils disposent des informations nécessaires à
la libération de certains schémas ou blocages de vie s’ils l’estiment nécessaire.
Exercice
Si vous attendez un enfant ou si vous en avez déjà , prenez un carnet et écrivez-lui tout
ce que vous avez vécu, simplement, avec les ressentis qui ont accompagné ces
événements, y compris les problèmes ou les stress qui ont trouvé une solution par la
suite. Bien entendu, cela concerne l’histoire des deux parents.
Nous pouvons écrire :
ce que nous avons vécu par rapport à eux, à leur venue ;
les réactions lors de l’annonce de la grossesse (les nô tres, celles de
l’entourage…) ;
les réactions lors de l’annonce du sexe (les nô tres, celles de l’entourage…) ;
nos attentes ;
la manière dont ils sont nés ;
les événements et ressentis pendant et autour de la naissance (positif, négatif) ;
les réactions à l’arrivée de l’enfant…
Par rapport à eux mais aussi dans notre vie de couple, dans le travail ou dans
notre vie en général :
ce que nous avons vécu ;
ce qui nous a obnubilé positivement ou négativement ;
ce qui était important pour nous à ce moment-là de notre vie ;
ce qui nous a stressé, nos craintes, nos inquiétudes ;
nos frustrations, nos déceptions ;
nos regrets ou remords ;
nos croyances ;
ce qui nous a rendu heureux ;
les événements ordinaires et extraordinaires ;
notre situation de vie ;
nos rêves, nos aspirations pour lui, pour nous, pour le monde.
Il ne s’agit pas de lui imposer cette histoire car peut-être ne sera-t-il pas prêt à la
recevoir ou n’en éprouvera pas le désir. Il s’agit de la tenir à sa disposition si un jour il
en éprouve le besoin pour comprendre certains blocages dans sa vie.
Transmission généalogique
Mode de transmission
Nous avons vu que :
nous percevons la vie en fonction du contenu de notre mémoire. De plus, dans
notre vie, nous pouvons avoir des stress ou des réactions sans en saisir la raison
profonde. La mémoire généalogique va alors être une clé importante pour nous
permettre de mieux appréhender l’origine de ces attitudes et de nos blocages ;
les réactions de notre corps ou nos comportements sont en lien avec des
équations folles contenues dans notre mémoire ;
nos ascendants ont vécu des stress, des drames lors de situations particulières.
Ce vécu s’inscrit dans notre mémoire sous la forme d’équations. Celles-ci
représentent les stress programmants et pourront être activées dans notre vie
par un stress déclenchant . La descendance, héritière de ces mémoires, peut
[9]
donc être amenée à regarder le monde et à réagir dans sa vie en fonction de ces
équations et/ou stratégies, même si la circonstance qui en était à l’origine
n’existe plus.
Nos ancêtres ont été soumis à des questions auxquelles, parfois, ils n’ont pas trouvé de
réponse. Nous héritons donc de celles-ci et allons, à notre tour, tenter d’y répondre via nos
comportements, activités, actions ou blocages. Pour rappel, la transmission généalogique
est basée sur la vie. Ce qui prime est de permettre à la descendance d’assurer sa survie.
Il n’y a donc pas de jugement : tout ce qui aura permis d’assurer la vie et d’éviter la mort
sera transmis dans l’inconscient et ce, que ce soit positif ou négatif, bien ou mal… Lors de
l’étude d’un arbre généalogique, il est donc essentiel d’explorer et de mettre en lumière
chez nos ancêtres différents éléments.
1. Les réponses, les schémas et les équations qui ont provoqué un drame, voire la mort
Tout ce que nos ancêtres ont fait ou subi et qui a abouti à une catastrophe, un drame ou
la mort sera mémorisé comme dangereux sous la forme de l’équation : événement ou
élément X = danger. Cette équation sera donc transmise à la descendance pour la protéger,
la mettre en garde ou l’empêcher de reproduire la même erreur. Ce sont ces événements
qui pourront principalement déclencher en nous des stress et provoquer, en réaction, des
blocages, des modifications comportementales ou corporelles pour tenter de nous y
adapter. Nous pouvons donc nous poser les questions suivantes :
Quels sont les situations, les événements, les schémas qui ont pu provoquer un
drame ?
Quels sont les actions, les dires ayant abouti à un drame ?
Quels sont les drames vécus par chacun de nos ancêtres ?…
2. Les réponses et les solutions rêvées mais qui n’ont pu être mises en place
Nos ancêtres ont vécu des événements dramatiques et ont parfois rêvé d’une solution
qu’ils n’ont pu incarner dans leurs vies. Ces réponses rêvées sont alors transmises à la
descendance pour lui permettre de mieux s’adapter. Ce sont ces réponses que la
descendance peut chercher à mettre en place dans sa vie en général ou lorsqu’elle est
confrontée à un stress similaire. Nous pouvons donc nous demander ce qu’auraient rêvé de
faire ou de dire nos ancêtres lors de ces drames.
3. Les réponses, les schémas, les équations qui ont permis la vie, l’arrivée de la vie ou de
quelque chose de positif
Il s’agit de regarder les événements, positifs comme négatifs, qui ont permis la vie.
En effet, si nous sommes en vie ou si quelque chose de positif est survenu grâ ce à un
schéma donné, nous chercherons à le répéter afin d’assurer notre survie ou de nous
permettre de vivre, à notre tour, l’élément qui en a été la source et ce, même si l’événement
ou le schéma en question est négatif.
Nous pouvons donc nous interroger :
Quels sont les événements, schémas, équations ayant abouti à la vie, à une
naissance ou à quelque chose de positif ou à un succès ?
Quels sont les événements, schémas, équations qui ont permis la création d’un
couple ?
L’ensemble de ces éléments formera un système de croyances que la descendance
pourra s’approprier puisque, positifs ou négatifs, elle est en vie grâ ce à celui-ci.
Quand un événement négatif aboutit à quelque chose de positif dans notre
généalogie, la descendance peut alors reproduire l’événement tout en cherchant à le
solutionner. Le reproduire parce que la vie est venue grâce à lui ; le solutionner
parce qu’il a provoqué un drame.
Nous répétons ces schémas négatifs :
parce qu’ils ont permis la venue de la vie ;
pour leur apporter une solution et l’offrir à l’ancêtre qui a vécu cet événement,
afin qu’il puisse retrouver la paix à ce sujet.
Ainsi, le vécu des ancêtres est enregistré dans la mémoire de la descendance et
constitue, inconsciemment, des schémas, des guides, des forces, des recettes, sur lesquels
elle pourra s’appuyer pour survivre et aller vers ce qu’elle souhaite dans son couple, son
travail…
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’amour au sein de la fratrie. C’est seulement que
chacun a besoin de l’attention de « papa et maman » pour survivre et que chacun va utiliser
une stratégie pour l’obtenir. Il existe deux moyens principaux pour solliciter cette
attention.
1. La compétition : « Tout ce que fait ma sœur ou mon frère, je le fais. »
Dans cette stratégie, les enfants partagent l’attention des parents dans un même
domaine. Une forme de compétition ou de rivalité à l’attention peut ainsi s’instaurer.
Exemple
Un frère commence le rugby, l’autre également ; puis l’un se met au violon, l’autre en fait
aussi ; l’un fait des grandes études, l’autre de même, etc.
Il est possible que l’enfant qui utilise cette stratégie se retrouve à réaliser des choses
qu’il ne souhaite pas profondément ou devienne ce qu’il n’est pas vraiment. Dans ce
système, une forme de compétition peut engendrer une comparaison pouvant entraîner à
son tour un sentiment de dévalorisation. En grandissant, l’enfant qui a utilisé cette stratégie
peut :
avoir la sensation de ne pas avoir vraiment de place à lui ;
avoir du mal à déterminer ce qu’il veut ou ce qu’il aime par lui-même, puisqu’il a
besoin d’un moteur pour avancer et prendre une voie (dans le travail/dans la
vie personnelle.) ;
tout faire pour être à la première place mais avoir néanmoins la sensation d’être
toujours le second ;
être dans une forme d’attente, voire d’immobilisme et avoir du mal à prendre
des initiatives. Il peut attendre qu’une autre personne lui montre la voie, pour
se motiver et l’emprunter à son tour…
Plus tard et dans l’autre sens, l’enfant qui est « copié » peut :
ne pas avoir de mal à faire les choses mais avoir l’impression de constamment
devoir lutter pour avoir une place qui lui soit propre ;
avoir la sensation que quelqu’un peut lui prendre sa place ou qu’il peut la
perdre à tout instant ;
avoir la sensation qu’il doit toujours en faire plus pour mériter ou continuer à
attirer/retenir l’attention de l’autre (dans le travail, en amour…).
2. La complémentarité : « Tout ce qu’est (ou fait) ma sœur ou mon frère, je ne le suis/fais
pas. »
Dans cette stratégie, l’enfant laisse toute la place à l’autre et va sur la branche où il y a
de la place pour recevoir l’attention nécessaire. Plus tard, le risque, pour l’enfant qui utilise
cette stratégie, sera de s’interdire une activité, une place, à partir du moment où quelqu’un
d’autre l’a fait ou l’occupe déjà . Il peut refuser de se battre pour sa place et peut se mettre
en retrait dès lors qu’une personne la lui dispute. Il peut avoir peur de la compétition et
chercher à faire ou à être différent des autres.
Exemple
Dans une fratrie, si le grand frère fait des études, le petit frère pourra s’interdire d’en
faire autant. Il pourra alors occuper une place que son grand frère a laissée libre : les arts,
par exemple.
Ces stratégies amènent des différences au sein d’une fratrie et ont pour but d’attirer
l’attention des parents (et plus tard celle des autres), afin qu’ils continuent à répondre aux
besoins de l’enfant (et plus tard, à la part enfantine en nous), le but ultime inconscient étant
de survivre. Parfois, un enfant adoptera une stratégie tandis que son frère ou sa sœur en
utilisera une autre. Par ses choix, l’un peut donc mettre en stress l’autre puisqu’il peut
l’empêcher de faire ce qu’il pense être le mieux pour recevoir de l’attention.
Bien entendu, de nombreux facteurs comme les mémoires généalogiques, le projet-sens et
ce que nous vivons influent et modifient ces comportements. Mais il peut être néanmoins
intéressant de prendre conscience de ces modes de fonctionnement afin de s’autoriser à
agir autrement.
V
Trouver le stress à l’origine
de notre blocage
Les grilles de lecture
Dans notre hypothèse de réflexion, la maladie est une réponse dans le corps à un stress
extérieur vécu pour assouvir un besoin précis. Si la maladie est une réponse, le but est d’en
trouver la question. Comprendre l’origine de nos maladies revient alors à jouer au jeu
« Jeopardy » où l’on doit deviner la question à partir de la réponse. Cependant, à une
réponse donnée, il y a rarement une seule question possible.
Exemple
Si la réponse est « Paris » plusieurs questions sont possibles :
Quelle est la capitale de la France ?
Où se situe la tour Eiffel ?…
De la même manière, nos organes ont plusieurs fonctions et peuvent également faire
référence à différentes symboliques. Ainsi, pour une maladie, il pourra exister plusieurs
pistes possibles de réflexion. Seule la personne concernée pourra dire celle qui est juste et
résonne pour elle, dans sa vie et sa mémoire. Pour découvrir ces pistes, mes recherches
sont issues de la rencontre et de la cohabitation de deux mondes :
le monde rationnel de la science régi par la logique, la raison, et qui tient compte
de ce qu'il peut voir et toucher ;
celui, irrationnel, du symbole qui ne peut être ni appréhendé ni cerné par des
moyens mesurables physiquement. Il pourra paraître échapper à toute
cohérence mais aura en réalité sa propre logique.
Ces mondes sont composés de grilles de lecture qu’il faudra analyser et transposer dans la
vie de chacun afin de voir ce qu’elles peuvent raconter. Dans le monde rationnel, il s’agira
des données physiques, physiologiques et éthologiques et dans le monde irrationnel, il
s’agira des symboles, des étymologies, des mythologies… L’intérêt de cette étude est de
trouver les réponses aux questions suivantes :
Dans quel ressenti stressant est notre cerveau pour modifier ainsi le
fonctionnement de notre organisme ?
À quel besoin pense répondre notre corps en modifiant ainsi sa physiologie ?
À quels regrets, stress ou histoires notre cerveau pense-t-il s’adapter au travers de
notre blocage ?
Toutes les grilles présentées dans ce livre ne sont ni obligatoires ni exhaustives. Chacun
peut donc apporter de nouvelles pistes de réflexion selon ses propres connaissances et
expériences.
Pour chaque pathologie, il existe plusieurs pistes possibles. C’est par l’échange que le
thérapeute pourra saisir celle qui résonne dans la vie de son patient, dans sa mémoire et,
surtout, celle qui lui est utile. Ces grilles de lecture visent à retrouver l’origine de nos
pathologies organiques (nos maladies). Le raisonnement sera identique pour comprendre
l’origine de nos blocages comportementaux ou de vie (par exemple, ne pas réussir à former
un couple, rencontrer toujours des gens qui nous trompent, etc.).
Par les données scientifiques
La physiologie
La physiologie est le guide privilégié pour remonter à l’origine d’une problématique.
Grâ ce à elle, le corps nous parle directement. Chaque partie de notre corps a une fonction
qui peut être transposée dans la vie de chacun. Dans une maladie, il est donc important de
comprendre en premier lieu :
Quelle partie du corps est touchée ?
Quel tissu est touché ?
Quel organe est touché ?
La réponse à ces questions est l’apanage de la médecine. Grâ ce aux différents examens
médicaux, il est possible de savoir précisément quelle partie de notre corps s’est modifiée
et comment. Il s’agit du diagnostic.
Une fois que nous connaissons la partie de notre corps qui est touchée, il nous faut nous
interroger :
Quelle est la fonction de cette partie ?
Quelle est la fonction de cet organe ?
Quelle est la fonction de ce tissu ?
Répondre à ces questions constitue un grand pas pour appréhender l’origine de notre
problématique. Il s’agira ensuite de transposer cette fonction dans la vie de la personne
pour comprendre le stress qui a pu la modifier.
Exemple
L’estomac
L’estomac est un exemple classique. Il est intéressant à étudier, pour commencer,
puisque la sagesse populaire en parle depuis longtemps.
L’estomac permet la digestion. Des maux d’estomac peuvent donc parler d’un stress en lien
avec quelque chose que l’on n’arrive pas à digérer dans une partie de notre vie (entre
autres). Or, quand nous ne parvenons pas à digérer quelque chose, c’est souvent parce
qu’une chose nous échappe ou que l’on ne se sent pas compris. Une atteinte de l’estomac
peut donc renvoyer dans notre vie à un ressenti stressant d’incompréhension.
Ainsi, lorsque nous sommes confronté à une situation provoquant en nous ces ressentis,
surtout si nous ne parvenons pas à y apporter une réponse dans notre vie, notre corps peut
prendre le relais et tenter de s’y adapter en affectant l’estomac dont c’est la fonction.
De cette manière, notre corps tente de réaliser ce que nous n’arrivons pas à faire dans
notre vie.
Monsieur X est homosexuel. Son angoisse est de l’annoncer à ses parents. Il espérait
que, passé le choc, ils comprendraient et l’accepteraient. Mais quand il y est enfin parvenu,
malgré tous ses efforts, il n’en fut rien. Il s’est alors senti complètement démuni et
incompris. Il n’arrivait pas à comprendre la réaction de ses parents. Ne parvenant pas à
trouver de réponse, d’exutoire dans sa vie, il a répondu à ce problème dans son corps et
commencé à souffrir de maux d’estomac.
Dans un second temps, après avoir mis en lumière la partie de notre corps incriminée
dans la pathologie, il est important de saisir de quelle façon elle est touchée et modifiée.
Notre corps se modifie en :
augmentant ou diminuant un tissu (faire de la masse ou creuser) ;
augmentant ou diminuant une fonction ou des secrétions ;
bloquant ou débloquant une fonction ou des secrétions.
Ainsi, si notre corps fait du « plus », nous pouvons imaginer que c’est parce que nous
ressentons ou qu’il existe un « moins », un manque dans une partie de notre vie ou dans
notre mémoire.
À l’inverse, si notre corps fait du « moins », nous pouvons imaginer qu’il y a un « trop » dans
une partie de notre vie ou dans notre mémoire.
Enfin, si notre corps bloque une fonction, c’est qu’il y a quelque chose à stopper dans une
partie de notre mémoire...
Il s’agit alors de comprendre la modification de la physiologie et de la transposer dans la
vie de la personne, afin de saisir précisément le stress qui l’a engendré. Au fond, il s’agit
donc de comprendre ce que :
la physiopathologie (la modification de l’organe) apporte à la physiologie
(le fonctionnement normal de l’organe ou du tissu) ;
la modification, en « plus » ou en « moins », apporte au fonctionnement normal.
Notre maladie nous pose donc les questions suivantes :
À quel stress cette modification peut-elle être une bonne adaptation, réponse ou
solution ?
En quoi cette modification de notre corps peut-elle être une bonne réponse ou une
solution ?
Dans quelles circonstances cette modification (ou plutô t sa transposition dans la
vie) pourrait-elle être considérée comme une bonne solution ?
En quoi modifier telle partie de notre corps peut-il s’avérer positif ?
Exemples
Les leucocytes
Les leucocytes ont pour fonction de protéger le corps. Lorsqu’une pathologie provoque
une augmentation conséquente de ces derniers, notre corps nous informe que la meilleure
adaptation au stress est d’augmenter la protection. Nous pouvons donc chercher un stress
lié à un manque de protection dans une partie de la vie de la personne touchée.
Cancer de la prostate
Le cancer est une prolifération anormale de cellules. Métaphoriquement, c’est comme si
nous cherchions à créer un second organe. Or, si nous en formons un second, c’est donc
qu’un seul n’est pas suffisant. Il y a donc une croyance inconsciente que la meilleure
réponse possible au stress vécu est de multiplier l’organe et donc sa fonction. D’où
l’importance de transposer cet organe et ses fonctions dans la vie de la personne pour en
déduire son conflit.
Dans le cas de la prostate, nous cherchons donc à en créer une seconde. La prostate
sécrète le liquide séminal qui a pour fonction de nourrir et protéger les spermatozoïdes
afin de leur permettre de vivre plus longtemps dans le corps de la femme. Elle cherche à
optimiser leurs chances d’atteindre l’ovocyte dans l’espoir que l’un d’entre eux puisse le
féconder.
Les spermatozoïdes représentent l’enfant.
Le cancer de la prostate peut donc évoquer en transposé un besoin de mieux protéger ou
répondre aux besoins d’un enfant pour qu’il aille plus loin, jusqu’au bout, et donc une
inquiétude liée à un enfant (ou un petit-enfant) mais également un drame dans lequel un
enfant aurait eu besoin d’une plus grande protection ou d’un meilleur soutien.
Nous pouvons donc voir la prostate comme la transposition de la fonction de père : celui
qui nourrit et protège. Une atteinte de cet organe peut donc révéler un stress, un regret,
un remord ou une dévalorisation en lien avec cette fonction.
Par cette grille de lecture, nous pouvons considérer la prostate comme le pendant du sein
chez la femme.
Les stress et regrets liés à cette pathologie peuvent être :
de ne pas être père ;
de ne pas avoir été un bon père ;
de s’inquiéter pour un enfant ou un projet ;
de ne pas avoir su répondre aux besoins ou protéger un enfant ou un projet;
de défendre un enfant ou un projet dans un milieu que l’on estime hostile ;
une crainte qu’un enfant n’arrive pas au bout de quelque chose d’important…
Les mémoires familiales en lien avec ces stress et regrets peuvent être (entre autres)
une mémoire :
de personne pas prête à devenir père (père trop tô t par exemple) ;
de père n’ayant pu répondre aux besoins d’un enfant ;
de père ayant regretté de ne pas avoir aidé davantage un enfant ;
de tragédie liée à la mort d’un enfant avec la sensation d’avoir échoué à l’aider ;
de fausse(s) couche(s) ou d’avortement(s) regretté(s) ;
de mère ne souhaitant pas l’enfant tandis que l’homme, lui, le désirait…
Par ailleurs, le liquide séminal est légèrement basique pour contrebalancer l’acidité du
vagin et permettre aux spermatozoïdes de s’épanouir dans un environnement idéal. Cela
peut donc rajouter une tonalité : « J’ai peur que mon enfant ne vienne pas dans un
environnement idéal. »
D’autre part, l’acidité est liée à la rancœur. Or, le vagin de la femme est plutô t acide.
Le liquide séminal étant alcalin, il peut donc y avoir la croyance que la femme en veut à
l’homme ou à l’enfant. Il est possible de retrouver un désir de se protéger de la rancœur de
la femme ou de protéger l’enfant ou un proche de la rancœur de la mère. Il peut donc être
intéressant de rechercher des mémoires personnelles ou familiales de rancœurs
importantes de la femme envers l’homme à cause d’une histoire sexuelle ou d’un projet,
ou encore de rancœurs énormes d’une mère envers son enfant…
Nous pouvons donc retrouver des stress et des mémoires de :
tromperies ;
rancœurs d’une femme envers un homme qui a fait un enfant ailleurs ;
rancœur d’une femme envers un homme qui l’a contrainte à avoir un enfant ;
d’histoires où la femme a eu plus d’enfants qu’elle ne le souhaitait ;
rancune d’une mère envers son enfant ;
personnes persécutées ou agressées par leur mère ou subissant leur rancœur, et
que l’on souhaite protéger.
Monsieur X a un cancer de la prostate. Dans sa jeunesse, une de ses compagnes est
tombée enceinte mais a décidé d’avorter car elle estimait qu’ils étaient encore trop jeunes
pour accueillir un enfant. Monsieur X, quant à lui, souhaitait le garder mais n’a pas osé le lui
dire. Il n’a donc pas pu mener l’enfant à son terme. Depuis, il porte le regret et la culpabilité
d’avoir accepté cet avortement.
Vers ses 55 ans, sa nouvelle compagne lui annonce sa future paternité. Bien qu’heureux de
cette surprise, l’arrivée de cet enfant réactive cette mémoire et ce d’autant plus que son
travail lui prenant beaucoup de temps, il n’est guère disponible pour son enfant à venir.
Une grande inquiétude l’envahit alors : celle de ne pas être capable de le protéger, de
répondre à ses besoins et de le conduire au bout. Il fait alors dans son corps ce qu’il a peur
de ne pas pouvoir réaliser dans sa vie. Il modifie sa prostate afin de donner plus de chance
à son enfant de vivre.
Aplasie médullaire
L’aplasie médullaire se caractérise par une anémie (baisse du nombre des globules
rouges), une leucopénie (baisse du nombre des globules blancs) et une thrombopénie
(baisse du nombre des plaquettes).
Le sang, les globules rouges sont la transposition symbolique du clan et de la
famille. Diminuer le taux de globules rouges s’apparente à enlever des membres
de notre clan, d’où l’équation possible : un membre du clan = danger.
Les globules blancs sont les protecteurs de notre corps. Si la solution est de les
diminuer, c’est donc qu’il y a la perception, dans la mémoire, que le protecteur
est à l’origine du danger. Il peut donc y avoir l’équation : le protecteur = danger.
Les plaquettes ont pour fonction de permettre la réunion des globules rouges
(important pour permettre la coagulation). Cette pathologie provoquant une
diminution du nombre de plaquettes, nous indique que la meilleure solution
pour la personne est la désagrégation du clan.
Ainsi, cette pathologie peut raconter un stress et une mémoire en lien avec :
« Je ne me sens pas assez fort pour supprimer un membre de mon clan que je juge
dangereux » ;
celui qui protège est celui qui peut tuer ou faire du mal ;
il faut désagréger une partie du clan pour retrouver la sécurité ;
« J’aimerais désagréger une partie du clan pour qu’il ne me tue pas ou qu’il tue un
autre membre de mon clan. »
Mademoiselle X a 25 ans. À l’â ge de 15 ans, elle déclenche une aplasie médullaire suite à
un événement traumatisant : elle et sa famille rentraient de soirée, son père était ivre et
c’est donc le fils qui conduisait. Le père, violent de nature, se mit, pour une raison oubliée,
à tabasser son fils au volant. À l’arrière, la mère de mademoiselle X hurlait de peur, ce qui
augmentait la rage du père qui y alla de plus belle, jusqu’à l’épuisement. Mademoiselle X
était terrifiée et elle pensait que son père allait tous les tuer, soit par les coups, soit par
accident. Elle voulait le tuer, le faire disparaître… mais elle ne pouvait rien faire car il était
bien trop fort pour elle.
Ainsi, dans son ressenti, son père, censé les protéger, était en fait l’origine de la menace.
Depuis ce drame, son désir était de partir (ce qu’elle réussit à faire vers l’â ge de 20 ans) et
elle souhaitait également que son frère et sa mère s’éloignent le plus loin possible de ce
père qu’elle jugeait dangereux. Mais ils n’en firent rien et restèrent avec lui. Tous les jours,
mademoiselle X est donc sans cesse dans la crainte qu’il leur arrive un malheur.
Par son aplasie médullaire, elle fait donc dans son corps ce qu’elle n’a pas pu faire dans sa
vie. Inconsciemment, en supprimant ses globules rouges, leucocytes et plaquettes, elle
désagrège le clan et enlève le membre du clan qu’elle juge dangereux, afin de sauver son
frère et sa mère.
Par ailleurs, lors de cet événement, le père ne s’est arrêté de taper que parce qu’il était
épuisé. Ainsi, dans sa représentation du monde : fatigue = sécurité. Or, chez mademoiselle X
le premier symptô me de sa pathologie a été la fatigue.
On ne peut pas agir sur l’autre, on ne peut agir que sur nous-même. Ne pouvant
provoquer la fatigue de son père, elle le fait donc en elle ; elle réalise donc dans son corps
ce qui, inconsciemment, a été bénéfique au maintien de la vie.
Oligospermie associée à une tératospermie
L’oligospermie se caractérise par un faible nombre de spermatozoïdes et la
tératospemie par le caractère anormal de ces spermatozoïdes, d’où la difficulté à concevoir
un enfant.
Dans l’oligospermie, il y a un spermatozoïde là où il devrait y en avoir plusieurs. C’est donc
comme si plusieurs spermatozoïdes étaient condensés en un seul. Les spermatozoïdes
représentant l’enfant et les projets, une personne atteinte de cette pathologie peut donc
avoir en mémoire :
l’équation : un enfant = plusieurs autres : des mémoires de vies survenues suite
à une hécatombe comme de multiples fausses couches, avortements…
des personnes ayant eu beaucoup d’enfants non désirés (dans cette situation,
diminuer le nombre de spermatozoïdes est alors une solution).
Par ailleurs, tératospermie vient du grec téras, tératos : monstre. Il peut ainsi y avoir une
chose ou un événement perçu comme monstrueux en lien avec une conception ou avec un
enfant dans la mémoire. Il convient donc de rechercher des conceptions vécues comme
monstrueuses dans la généalogie.
Monsieur X souffre d’infertilité. Il est atteint d’une oligospermie associée à une
tératospermie. Or, une histoire très particulière et macabre est véhiculée dans sa famille :
le grand-père de monsieur X était un médecin respecté dans sa région. Mais il avait aussi
une face plus sombre. Il eut de nombreuses conquêtes sur lesquelles il avait une grande
emprise. Son plaisir était de les mettre enceintes puis de procéder à leur avortement et de
conserver les embryons dans des bocaux qu’il collectionnait dans un placard. Plus tard, cet
homme prit conscience de ses actes et voulut se racheter en faisant un enfant à une femme
qu’il épousa. Monsieur X porte donc bien dans sa mémoire : un enfant pour plusieurs
autres.
En n’ayant plus que 1 spermatozoïde sur 100 (oligospermie) et ceux-ci étant
« monstrueux » (tératospermie), monsieur X raconte donc bien le schéma qui a permis la
vie dans sa mémoire.
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est caractérisée par une destruction des neurones au niveau
d’un noyau du système nerveux (le locus Niger) qui entraîne une diminution de la sécrétion
de dopamine. Comprendre la maladie de Parkinson revient à s’intéresser à la fonction de la
dopamine et à la raison pour laquelle notre corps considère qu’il est impératif de la
supprimer.
La dopamine est décrite comme l’hormone de la récompense, de la satisfaction et du plaisir.
C’est elle qui donne l’envie de recommencer quelque chose qui nous a satisfait. Par cette
particularité, elle entre dans le processus de mémorisation et d’apprentissage.
Naturellement, en nous invitant à renouveler les choses qui nous ont procuré du plaisir,
elle est au cœur de la physiologie de la majorité des addictions et dépendances.
En supprimant cette hormone, c’est comme si nous cherchions à enlever la possibilité de
recommencer quelque chose qui a pourtant été source de plaisir. Or, si nous cherchons à
supprimer un plaisir, c’est que celui-ci est jugé mauvais ou qu’il a eu des conséquences
désastreuses. C’est alors comme si le parkinsonien :
éprouvait de la honte d’une de ses actions, d’un de ses plaisirs ou d’une de ses
pulsions ;
cherchait à expier quelque chose ;
cherchait à s’empêcher de passer à l’action ou de refaire ce qui lui a procuré du
plaisir ;
avait peur de succomber ou de resuccomber à une tentation.
Nous pouvons donc chercher, dans la vie ou la mémoire familiale de la personne :
une culpabilité en lien avec une pulsion, un plaisir, un désir ou une action jugée
mauvaise ;
un désir ou un plaisir coupable ;
une honte liée à un plaisir, un désir ou une pulsion ;
le regret ou la culpabilité d’avoir cédé à un désir ou à une pulsion ;
un désir ou une pulsion ayant eu des conséquences désastreuses ou qui aurait pu
en avoir…
Cette pathologie a été décrite comme une « paralysie agitante ». C'est donc comme si
nous étions dans une forme de « Il ne faut pas bouger ou agir » ; dans une dualité entre le
désir de faire et la sensation de ne pas devoir passer à l’acte. Le tremblement de repos du
parkinsonien illustre bien cette incertitude : j’y vais/je n’y vais pas ; je fais/je ne fais pas.
Ces stress peuvent également bien correspondre à l’autre symptô me du Parkinson qu’est
l’akinésie. L’akinésie est l’allongement du délai entre le moment où le geste est initié par la
volonté et son exécution. C’est alors comme si ce symptô me exprimait : il faut réfléchir
avant d’agir ou « J’aurais dû réfléchir avant d’agir. »
Monsieur X atteint de cette pathologie a trompé sa femme. Il ne s’est jamais pardonné
cette incartade car peu de temps après la découverte de sa tromperie, sa femme est morte
de maladie. Dans son esprit, c’est lui qui l’a tuée. Après sa mort, il ne s’est jamais permis de
retrouver quelqu’un. Pour lui, son désir était honteux et la source du malheur des gens qu’il
aimait.
Monsieur Y, lui, est également atteint de cette pathologie. Dans sa vie, il n’a pas trompé
sa femme mais a eu du désir pour sa sœur. Ce désir incestueux a été sa croix et sa honte.
Il n’est jamais passé à l’acte mais son angoisse était de le faire. Il s’est ainsi éloigné d’elle
pour ne pas succomber à la tentation et tenter d’éloigner de lui ce désir. Sa maladie de
Parkinson est apparue peu de temps après qu’il l’a revue, à l’occasion d’une réunion
familiale à laquelle il ne pouvait pas échapper.
L’éthologie
L’éthologie analyse et tente de comprendre le comportement des animaux et leurs
stratégies d’adaptation aux milieux extérieurs. Elle peut être considérée comme l’étude des
différents guides de survie pouvant exister dans la nature ainsi que celle des différentes
stratégies possibles permettant de répondre à un besoin.
Pour avoir une chance de survivre dans la nature, les animaux ont parfois effectué des
modifications dans leur corps ou dans leurs comportements pour mieux s’adapter à leur
environnement et aux dangers de leur quotidien. En cas de succès, lorsque la modification a
permis d’échapper à un péril, elle peut se transmettre et devenir physiologique pour la
descendance. Certains animaux vivent donc, de manière physiologique, des modifications
qui sont considérées comme pathologiques chez nous. C'est le cas de la régurgitation qui
est le moyen naturel pour certaines espèces de nourrir leur progéniture alors que chez les
humains elle est signe de mauvaise santé.
Pour les éthologues, l’homme est un animal comme les autres. L’idée est donc de voir si
certaines de nos pathologies ou certains de nos comportements peuvent être comparés à
certaines modifications corporelles ou à certains comportements animaliers. Le but est de
comprendre l’objectif de cette adaptation chez ces animaux et de saisir à quel stress ou
danger elle a permis de s’adapter, afin de voir si la personne présentant cette même
modification ne vit pas un stress comparable dans une partie de sa vie. Cette maladie, cette
modification de notre physiologie ou de notre comportement, peut alors être interprétée
comme une solution inconsciente de survie à ce stress extérieur, contenue dans notre
mémoire archaïque. Les particularités corporelles qui ont permis aux animaux de
s’adapter, au fil du temps, à certains stress de leur environnement pourront donc nous
donner des pistes sur la cause possible de certaines modifications similaires chez nous.
Exemples
Boulimie avec vomissements et oiseaux
Dans cette pathologie, on mange beaucoup puis on se fait vomir. Dans la nature, certains
animaux et oiseaux vont chasser, mangent ce qu’ils ont trouvé puis reviennent au nid afin
de nourrir leurs petits. Le comportement de ces animaux est comparable à celui de la
personne boulimique qui mange beaucoup et va se faire vomir ensuite. On peut donc
imaginer qu’une personne souffrant de boulimie est dans le même stress que ces animaux :
répondre aux besoins de quelqu’un de proche et important à ses yeux pour qu’il puisse
grandir.
Mademoiselle X est atteinte de cette problématique. Elle n’a pas d’enfant mais a un petit
frère qui mène une vie dissolue et qui ne fait rien pour devenir adulte et construire son
avenir. Quoi qu’elle lui dise, rien ne change. Elle est inquiète pour lui et veut absolument
l’aider et le faire grandir mais n’y parvient pas.
Sa boulimie avec vomissements est donc venue répondre à ce stress… Elle mangeait pour
deux et vomissait ensuite pour, inconsciemment, le nourrir, répondre à ses besoins et lui
permettre de grandir et quitter le nid.
Adénome hypophysaire à prolactine et loups
L’adénome hypophysaire à prolactine est une tumeur de l’hypophyse qui est une glande
jouant un rô le important dans le cerveau. Cette glande a de nombreuses fonctions comme
sécréter l’hormone de croissance, la FSH (hormone folliculo-stimulante), la LH (hormone
lutéinisante), la prolactine et bien d’autres encore. Dans le cadre de l’adénome
hypophysaire à prolactine, la tumeur se situe dans la partie de la glande qui sécrète la
prolactine.
Les principaux symptô mes de cette pathologie sont une aménorrhée (absence de règles) et
une sécrétion de lait.
Pour comprendre l'adénome hypophysaire à prolactine, il est intéressant d’observer le
comportement des louves et des chiennes.
Dans une meute, seuls les dominants ont le droit de se reproduire pour assurer une plus
grande chance de survie à l'espèce en transmettant les gènes considérés comme les
meilleurs. Quand la louve dominante est grosse, il arrive que les autres louves fassent des
fausses grossesses avec sécrétion de lait, ce qui diminue leur désir d'avoir à leur tour un
petit. Nous avons donc une sécrétion de lait avec une aménorrhée en dehors d'une
grossesse, ce qui est le tableau clinique d'un adénome hypophysaire à prolactine.
Il faut bien comprendre que chez ces espèces, cette modification du corps n'est pas
pathologique. C'est une adaptation physiologique utile permettant d'offrir à l'espèce une
meilleure chance de survie car il n'y a alors pas de concurrence pour les louveteaux issus
du couple dominant et l'espèce peut se renforcer. De plus, s'il arrive malheur à la louve
dominante ou si elle part à la chasse, ses petits peuvent malgré tout être nourris par les
autres louves...
Ainsi l'adénome hypophysaire à prolactine peut prendre sens. Nous pouvons l’interpréter
comme une adaptation de quelqu'un vivant en sur-stress la situation de la louve dominée.
L'éthologie nous amène donc à chercher le stress ou la mémoire :
d’une femme se sentant dominée par une autre femme du clan (ou de son
entourage), qu'elle vit comme meilleure qu'elle, comme dominante par rapport à
elle (mère, sœur, amie...) ;
d’une grande dévalorisation par rapport à une autre femme... (regarder alors si
cette femme n’a pas fondé une famille dans les temps précédant l’apparition de la
maladie) ;
d’une dévalorisation en lien avec le sentiment de ne pas se sentir capable d'être une
(bonne) mère ;
de femme ayant dû ou devant s'occuper d'un enfant qui n'est pas le sien ;
d’un drame lié à une mère laissant seul son enfant (parce qu’elle est morte ou parce
qu’elle ne peut plus s’en occuper) ;
d’un enfant dont la mère a cessé d'être présente, de répondre à ses besoins…
Acné et crapauds
Les boutons sur notre visage ou notre corps peuvent être comparés aux pustules
qu’arborent certains animaux comme certains crapauds ou grenouilles. Ils indiquent de
cette façon qu’ils sont toxiques et qu’il ne faut donc pas les approcher… d’où un stress
possible en lien avec la notion de « tenir quelqu’un à distance ». Il est fréquent, à
l’adolescence, d’en avoir. Cela peut traduire :
un désir de tenir ses parents à distance ;
un besoin d’autonomie, de montrer qu’on peut se débrouiller seul ;
un désir de tenir une personne éloignée de nous ou de quelqu’un que l’on aime ;
une personne que l’on juge dangereuse ;
parfois, une certaine jalousie…
En revanche, dans les cas d’acné très importants ou tardifs, il peut y avoir des mémoires
d’agressions. On peut alors se poser la question : « Qui est-ce que je cherche,
inconsciemment, à éloigner de moi ? »
Diabète et grenouilles
Le diabète se traduit par un excès de sucre dans le sang. Dans la nature, certaines
grenouilles parviennent à survivre dans des froids extrêmes grâ ce à un taux très élevé de
sucre dans leur sang. En effet, le sucre agit alors comme un cryoprotecteur : il évite la
dégradation des cellules au moment de la cristallisation et de la décongélation de l'eau.
On peut donc imaginer que certaines personnes atteintes de diabète sont inconsciemment
dans la même situation que cette grenouille. Il convient alors de rechercher des mémoires
de drame en lien avec le froid (bien d’autres pistes existent pour le diabète).
Célibat et suricates
Chez les suricates, certains individus restent célibataires et ce, pour une raison simple :
ils sont chargés de défendre la fratrie. De cette manière, comme ils ont en partie les mêmes
gènes que leurs frères et sœurs, ils peuvent les transmettre par leur intermédiaire.
La continuité de l’espèce est donc assurée par leur fratrie, tandis qu’eux assurent leur
protection.
Une personne ne parvenant pas à être en couple peut ainsi être dans la même situation que
le suricate célibataire. Il peut alors être intéressant de rechercher si elle n’a pas vécu de
stress en lien avec le ressenti : « Je dois protéger mon frère ou ma sœur d’un danger. »
Cela ne veut pas dire que c’est le seul conflit possible pour une personne célibataire à
regret. Ce n’est qu’une des pistes possibles. Comme nous l’avons déjà évoqué dans les
chapitres précédents, seule la personne concernée peut dire si cette explication trouve un
écho en elle ou non.
Une femme ne parvient pas à se mettre en couple. Abusée par son père dans son
enfance et craignant que son petit frère subisse les mêmes abus, elle fit en sorte de ne
jamais laisser ce petit frère seul avec leur père. La sécurité de son petit frère était une
source d'angoisse perpétuelle.
Bien qu’ils ne vivent plus chez leurs parents depuis longtemps, ce schéma et cette équation
se sont ancrés dans sa mémoire et subsiste en elle cette inquiétude pour son frère et, par
extension, pour ses proches. Sa difficulté à former un couple peut alors être vue comme une
stratégie inconsciente pour pouvoir protéger son frère.
De son cô té, son frère rencontra également des difficultés pour se mettre en couple.
Difficultés qui provenaient également de son besoin de protéger sa sœur de son père, puis,
plus tard ses petits frères.
Femme célibataire avec enfants et le couple
Chez les lions ou les ours, quand un mâ le dominant prend le pouvoir dans une meute, il
tue les petits qui ne sont pas les siens. Les femelles redeviennent alors fertiles et il peut les
féconder et pérenniser l’espèce avec ses propres gènes. Nos mémoires archaïques peuvent
contenir ce fonctionnement animal. Cela peut alors donner des pistes de réflexion pour les
femmes ne parvenant pas à se remettre en couple lorsqu’elles sont mères.
En effet, lorsqu’une femme est attirée par un homme, elle peut le percevoir comme
« alpha », « dominant ». Une femme célibataire avec un enfant peut alors à la fois éprouver
du désir pour cet homme tout en ayant l’information que ses enfants sont en danger à
cause de cette mémoire archaïque. Dans ce cas de figure, la femme peut alors s’adapter en
choisissant inconsciemment :
de ne pas se mettre en couple afin de protéger l’enfant ;
d’avoir des relations avec un homme mais sans le faire entrer dans le foyer, dans la
sphère intime ;
de se mettre avec un homme sécurisant, c'est-à -dire un mâ le jugé comme non
« alpha », non « dominant » et donc inoffensif pour son enfant.
Bien entendu cette stratégie d’adaptation sera renforcée si la personne porte dans sa
mémoire l’information que l’homme peut être dangereux, violent ou peut faire du mal à
l’enfant.
Problématique entre enfant et beaux-parents
Cette mémoire archaïque peut aussi nous donner une réponse possible sur l’origine de
certaines difficultés relationnelles entre un enfant et l’un de ses beaux-parents. En effet,
dans le cas où un parent se met en couple avec une nouvelle personne, l’enfant peut le
percevoir comme le nouveau « mâ le ou femelle dominant(e) » du foyer. La mémoire
archaïque disant que le dominant peut tuer les petits pour s’approprier le clan peut alors
être activée et l’enfant se sentir en insécurité et rejeter le nouveau venu pour se protéger.
Équations physiques et données scientifiques.
L’univers suit des lois que les physiciens tentent de comprendre et de mettre en
équations. Des planètes aux particules, tous les éléments y sont soumis. Faisant partie
intégrante de l’univers, ces lois peuvent donc également nous être appliquées. Le but est
alors de transposer des équations ou des études scientifiques dans la vie pour comprendre
la signification de problématiques que nous vivons.
Exemple
Le poids
[10]
En physique, la loi de la force d’attraction universelle s’écrit :
F = -g ×
m = une masse ; d = la distance ; g = la gravité
Dans cette équation :
plus la masse d’un corps (m) augmente, plus la force d’attraction (F) augmente
elle aussi ;
plus la distance (d) entre deux corps augmente, plus la force d’attraction (F)
diminue.
La transposition de cette équation dans la vie peut donner un éclairage sur les
problématiques de poids : on peut voir une prise de poids (et donc une augmentation de la
masse) comme un besoin inconscient d’augmenter sa force d’attraction. Une personne qui
grossit peut donc chercher, inconsciemment, à rapprocher ou à garder auprès d’elle
quelqu’un ou quelque chose d’important à ses yeux. Il peut ainsi exister des stress et des
mémoires d’éloignement, de séparation ou d’abandon.
À l’inverse, d’après cette équation, une perte de poids racontera un besoin inconscient
de diminuer la force d’attraction. Une personne maigre peut donc chercher à se libérer, à
être libre, à sortir du contrô le, de l’emprise de quelqu’un ou de quelque chose.
Suite à la disparition brutale de son compagnon après une maladie, une femme se mit à
grossir. Son regret était de n’avoir pu le retenir et garder auprès d’elle. Par sa prise de
poids, elle réalisa alors dans son corps ce qu’elle n’avait pas réussi à faire dans sa vie, en
prenant du poids. Par la suite, chaque fois qu’elle tombait amoureuse d’un homme, cette
mémoire s’activait la plaçant dans l’angoisse qu’il lui arrive malheur.
Ainsi, à chaque éloignement de son compagnon (augmentation de la distance (d)), elle
cherchait à maintenir ou augmenter la force d’attraction en prenant du poids
(augmentation de la masse (m)), pour le garder près d’elle.
Par le symbole
Langue des oiseaux, tarot, astrologie, numérologie…
Plusieurs de ces outils sont souvent utilisés pour deviner l’avenir. À mes yeux, tenter de
deviner l’avenir est injuste car cela enferme une personne dans une seule voie quand il
existe une infinité de possibilités. Comme pour les pronostics, cela peut donc créer dans
notre mémoire une équation, un symbole, en associant notre vie (ou une partie de notre
vie) à un avenir donné. Le risque est alors que notre cerveau cherche à l’appliquer. C’est
pourquoi, que ce soit en matière d’astrologie, de tarologie ou de numérologie, mais
également en matière médicale (les pronostics), il peut être dangereux de prédire l’avenir à
quelqu’un.
Parce que véhiculés depuis des siècles, ces outils et leur symbolique font partie
intégrante de notre mémoire collective. Basés sur des archétypes forts, les images et les
nombres qu’ils véhiculent sont en lien avec des significations, des histoires et des émotions
inscrites dans notre mémoire collective. Le but n’est donc pas d’employer ces outils pour
prédire l’avenir mais plutô t de les utiliser comme une banque de symboles, une source
d’informations sur le contenu de notre mémoire. Ces symboliques nous permettent en effet
de faire des liens pour découvrir de nouvelles pistes de réflexion sur nous-même ainsi que
sur nos problématiques et pathologies.
Allons plus loin
La langue des oiseaux est l’étude des sens cachés des mots. Elle peut être utilisée pour
[12]
comprendre le sens profond d’un mot, d’un nom, d’une pathologie, d’un concept…
L’écoute phonétique du mot en est la partie la plus connue. Elle est fondée sur ce que
notre cerveau entend ou perçoit du mot : les jeux de mots, les mots contenus dans un autre
mot mais également les anagrammes… Dans le cadre de la langue des oiseaux,
l’orthographe ou le sens de lecture du mot n’ont pas d’importance. Seul compte ce que
notre cerveau entend ou perçoit.
L’objectif est d’observer si l’on peut découper un mot en plusieurs autres, le lire autrement
ou former un ou plusieurs autres mots avec les lettres qui le composent (anagramme)... et
ce, afin de découvrir si, en le lisant autrement, nous ne pourrions pas mettre à jour de
nouveaux sens, un nouvel éclairage ou une nouvelle signification.
Exemple
Sciatique
En découpant ce mot, nous entendons : Scia/tique.
Une scie permet de couper.
Une tique est un parasite qui peut transmettre des maladies.
Ainsi, la sciatique peut nous parler d’une aspiration à nous couper de quelque chose ou
de quelqu’un qui nous parasite.
Mais nous pouvons également entendre « tic », c'est-à -dire une manie, une habitude.
La sciatique peut alors évoquer un stress lié à un changement de routine dans notre vie qui
nous inquiète ou, au contraire, un désir profond de changer une partie de notre vie que nous
trouvons routinière ; de rompre avec une vieille habitude pour aller vers un renouveau.
À cô té du versant « phonétique des mots », la langue des oiseaux comporte un autre
aspect : l'interprétation des significations de chacune des lettres qui compose le mot. Pour moi,
l’étude de cet aspect révèlera le sens profond du mot .
[13]
Rappelons une fois encore que nous sommes dans la partie symbolique de notre être,
qu’il s’agit d’interprétations et que bien d’autres pistes peuvent exister.
Exemple pour un blocage comportemental
Ne jamais finir ce que l’on commence/Se saboter
Cela peut nous renvoyer à l’histoire de Pénélope attendant le retour d’Ulysse.
Après la guerre de Troie, Ulysse ne revient pas. Son absence se prolonge et une multitude
de prétendants viennent à Ithaque dans l’espoir de se marier avec Pénélope et de prendre
le trô ne d’Ithaque. Pour repousser ses prétendants et continuer à attendre Ulysse, Pénélope
emploie une ruse. Elle dit à tous ses prétendants qu’elle prendra un nouvel époux
lorsqu’elle aura fini une tapisserie destinée à son beau-père quand il mourra. Afin de
gagner du temps, chaque nuit, elle défait ce qu’elle a tissé le jour. De cette manière, elle ne
finit jamais son ouvrage. Elle sabote donc ce qu’elle fait afin de laisser une chance à Ulysse
de revenir.
Peut-être alors que les personnes qui ne parviennent pas à finir ce qu’elles commencent ou
qui se sabotent sont reliées à cette partie de la mémoire collective. Ce blocage peut alors
être lié à un désir inconscient :
de gagner du temps dans une partie de notre vie pour que quelque chose jugé plus
important advienne ;
de voir revenir quelqu’un.
Il peut être intéressant de rechercher, chez les personnes souffrant de ces problématiques,
des mémoires d’individus ayant vécu le drame de voir partir quelqu’un sans que celui-ci
revienne. Au fond, cela traduit un deuil non fait (que cela soit une rupture très difficile, une
disparition ou une mort).
Autres symboliques
D’autres symboliques issues d’autres civilisations ou du simple bon sens peuvent aussi
être utilisées.
Exemples
La cigarette
En fumant, nous mélangeons le feu et l’air : le feu de la cigarette et l’air de nos poumons.
Ces éléments ont de multiples symboliques.
L’air représente la vie puisque le premier souffle est associé à la naissance et le
dernier souffle à la mort.
Le feu est le symbole de l’amour, de la passion, de la socialisation, mais
également de la violence et de la destruction.
L’air et le feu sont également des transpositions du masculin, de l’homme, du
père (l’eau et la terre étant ceux du féminin).
Ainsi, par l’association de ces deux éléments en lui, le fumeur peut exprimer qu’il :
veut redonner vie à un homme ;
aimerait retrouver un homme dans sa vie.
Il peut donc y avoir un manque de père, d’homme ou d’amour dans la vie de la personne
qui fume ou des drames liés à la mort d’un homme dans la famille.
Que nous soyons homme ou femme, par cet acte, c’est comme si nous cherchions à activer
le masculin en nous, à le rapprocher, afin d’être plus puissant et protégé.
Par ailleurs, dans la nature, la fumée signale toujours un danger puisqu’elle implique la
présence d’un incendie. En fumant, la personne peut donc chercher à prouver sa capacité à
être dangereuse et ainsi se protéger de l’autre ou du monde extérieur.
Le feu évoquant également la socialisation, fumer peut donc révéler une dualité :
un désir d’être avec les autres et entouré tout en ayant peur de l’autre ;
ou
un désir d’être entouré avec la crainte de ne pas y parvenir ou que cela ne dure
pas : « J’ai peur de ne pas être suffisamment intéressant pour garder les gens
autour de moi. »
Une autre interprétation de l’association de ces deux éléments peut révéler :
une crainte ou la sensation de passer à cô té de sa vie ;
un manque de passion dans la vie : « Je ne vis rien qui me fasse vibrer » ;
une difficulté ou une impossibilité à vivre pleinement sa passion ou à vivre de sa
passion…
L’alcoolisme
Certains peuples nomment l’alcool « l’eau de feu ». Boire de l’alcool équivaut donc à
réunir en nous ou dans notre vie l’eau et le feu… le féminin et le masculin, la femme et
l’homme. L’alcoolisme peut donc renvoyer à des stress liés à :
l’incapacité ou l’impossibilité de réunir deux choses ou deux personnes
inconciliables ;
des ruptures douloureuses ;
des problématiques de couple…
En médecine chinoise, l’eau est associée à la peur et le feu à l’amour. Par ce biais,
l’alcoolisme peut donc nous parler d’une crainte d’aimer ou d’être aimé.
Le feu étant également un symbole de violence, il peut y avoir une peur de l’autre, une
crainte de son agressivité. Nous pouvons même imaginer que l’alcoolisme traduit une peur
d’aimer par crainte de faire du mal ou de souffrir.
Dans chaque grille de lecture, il n’est pas question d’ériger chaque piste proposée en
dogme ; il s’agit de pistes de réflexion permettant d’éclairer la problématique sous un jour
nouveau.
Seule la personne concernée est en droit de décréter si telle ou telle piste résonne dans sa
propre vie et chacun est légitime pour alimenter ces grilles de lecture par le biais de ses
propres connaissances, le but étant de trouver celle qui s’avérera utile à la personne
concernée.
VI
Guérison des stress
de la partie animale
Avant-propos
Il est important de garder à l'esprit que les solutions miracle n’existent pas. Quels que
soient les domaines, personne ne connaît vraiment ce qui permet une guérison ou non.
C’est pourquoi il n’y a pas de « recette », ni de manière unique d’y parvenir. Certaines
méthodes se révèleront efficaces pour les uns et inopérantes pour d'autres.
Dans cette première partie du livre, l’hypothèse posée est que la maladie, dans sa partie
archaïque, est une tentative d’adaptation à un stress afin de répondre à un besoin et ainsi
survivre. Dans cette hypothèse, la maladie est l’expression, dans le corps, de la stratégie
que notre esprit n’a pas réussi à mettre en place dans notre vie. Avancer sur la voie de la
guérison nécessitera obligatoirement la mise en place de changements : des changements
d’état d’esprit ou de stratégies, comme des changements dans notre vie ou dans une partie
de celle-ci. Dans cette vision de la maladie, sans changement de notre état d’esprit ni
concrétisation de celui-ci dans notre vie, il est difficile d’imaginer une modification dans
notre corps.
« La folie, c’est faire toujours la même chose et espérer
un résultat différent. »
[15]
L’écoute de la maladie
Comme expliqué précédemment, la maladie ne doit pas être conçue comme
nécessairement négative puisqu’elle cherche à nous protéger en tentant de nous aider à
nous adapter à un stress qui nous coupe d’un besoin vital. Nous pouvons donc la voir
comme une alliée dont la fonction est de nous aider à survivre tant bien que mal.
Cependant, si la maladie est une protectrice, il se peut que nous ne souhaitions pas,
inconsciemment, en guérir car cela reviendrait à retirer le moyen (la maladie) trouvé pour
augmenter nos chances de répondre à un besoin vital. Dans ce contexte, guérir peut donc
être synonyme de mort. C’est pourquoi, sans le vouloir et en toute bonne foi, une personne
malade peut ne pas donner toutes les bonnes informations nécessaires à sa guérison. Il est
donc essentiel d’écouter la personne au-delà de ce qu’elle raconte et d’être attentif à :
ce que dit la personne ;
ce qu’il y a derrière ce qu’elle dit ;
ce qu’elle ne dit pas ;
ce que sa maladie exprime.
Dans ce système, la maladie n’est donc pas un ennemi contre lequel il faut se battre,
mais plutô t un allié avec lequel nous devons apprendre à dialoguer afin d’envisager une
autre solution, une autre manière de répondre au besoin que par un blocage ou une
maladie. Il ne s’agit donc pas d’une « lutte contre » mais d’un « dialogue avec ».
Avancer sur la transformation de nos
conflits
Lors d’un travail sur soi, il est fréquent de confondre « compréhension » et « prise de
conscience ». Avoir une prise de conscience, c’est ressentir comme une évidence le lien
entre nos maux et leur origine dans notre histoire ; la prise de conscience est une certitude
absolue, viscérale, cellulaire quand la compréhension peut rester intellectuelle ou mentale ;
la prise de conscience peut guérir instantanément tandis que la compréhension peut
demander plus de temps. Il n’y a pas de jugement de valeur, il n’y en a pas une qui soit
meilleure que l’autre. Chacun à son rythme et c’est important de le respecter.
Exprimer nos ressentis
Une fois ciblés les ressentis stressants à l’origine de notre problématique, il est
important de ne plus les garder en soi et de les exprimer par des mots ou des actes.
Transformer nos conflits passe d’abord par apprendre à les accueillir sans nous juger…
pour pouvoir ensuite exprimer ces ressentis et les émotions qui leurs sont liées.
De multiples techniques et outils existent et chacun peut se tourner vers ceux qui lui
correspondent. Dans tous les cas, exprimer nos ressentis est important, que cela soit à des
personnes de confiance ou à des thérapeutes car cela permet de nous aider à :
trouver des réponses et des solutions ;
sortir la partie de nous-même concernée par ces stress de l’isolement et de la
solitude ;
nous libérer d’une partie du stress et, ce faisant, le rendre moins fort et donc
moins néfaste dans notre cerveau et notre corps.
Lorsqu’il nous est difficile d’exprimer nos ressentis ou de communiquer, que ce soit
dans notre quotidien ou dans le cadre de problématiques précises, des outils comme la
communication non-violente (CNV) peuvent apprendre et aider à le faire. Ils peuvent,
notamment, aider à mettre des mots et à formuler ce qui est ressenti, en étant juste avec
soi, sans pour autant agresser l’autre.
Exemple
Madame X faisait très souvent des bronchites. Elle avait un différend important avec son
patron. Celui-ci ne la considérait pas et ne l’écoutait jamais. Pire, il se permettait d’entrer
dans sa sphère privée, la jugeant sur ses problématiques de vie. Elle aurait aimé se faire
entendre de lui, lui crier dessus et l’empêcher de s’immiscer dans sa vie... bref, détruire ce
patron nocif pour elle. Naturellement, cela lui était impossible en raison des conventions
sociales, de la crainte de se faire renvoyer et également de celle de devenir à son tour un
bourreau.
Cette impossibilité à se faire entendre et à mettre une limite à son patron se biologisait
chez elle au niveau des bronches dont la fonction, comme nous l’avons vu, est de permettre
de parler et crier plus fort, de se faire entendre, de soumettre l’autre et de défendre son
territoire par la parole…
Après avoir pris conscience de l’origine de sa problématique dans son histoire de vie, cette
femme prit un sac de frappe, y colla une photo de son patron et se défoula dessus tout en
hurlant tout ce qu’elle avait sur le cœur. Plus tard, elle prit des cours de karaté. Elle
concrétisa symboliquement ce qu’elle ne pouvait et n’osait pas faire dans sa vie afin de
cesser de répondre à ce problème par ses bronches… Cela lui permit de prendre conscience
qu’elle pouvait répondre, s’opposer à l’autre et se défendre ; qu’elle était capable de ne pas
se laisser faire. Elle se sentit alors plus forte pour tenir tête, mettre des barrières et des
limites à son patron, de manière juste et appropriée, sans avoir à recourir à la violence.
Guérir notre arbre
Les étapes
Notre arbre généalogique est notre miroir. Il nous permet d’accéder facilement aux
diverses parties de nous-même : celles que nous jugeons positivement et celles que nous
pensons être négatives. Nos comportements et maladies sont souvent l’expression de
stress et regrets non solutionnés par nos ancêtres. Comprendre et résoudre leurs drames,
nous permet donc de comprendre et résoudre les nô tres.
Guérir notre arbre passe par plusieurs étapes :
comprendre les schémas, les fonctionnements, les stress et les émotions liés à nos
ancêtres ;
prendre conscience de ces liens, de ces répétitions et de leur influence sur notre
vie ;
trouver le moyen d’exprimer et d’extraire de nous les ressentis stressants que nos
ancêtres ont vécus, afin de ne plus les porter et de ne plus avoir à les vivre en nous
(voir les chapitres précédents). Sonder nos émotions en lien avec leur vécu est
important mais il faut faire attention à ne pas s’y complaire afin de ne pas
perpétuer le drame et le schéma en question ;
faire la paix avec notre arbre pour faire la paix avec nous-même. Notre arbre est
notre reflet ; si nous rejetons ou avons de la rancœur envers un ancêtre ou un de
ses agissements, en miroir, cela parlera d’une partie de nous que nous rejetons,
dont nous avons peur ou que nous nions.
Faire la paix avec son arbre passera donc par comprendre les raisons de leurs actions
surtout en cas de comportements blessants ou de situations dures. Faire ce travail
revient à saisir le pourquoi du pourquoi de notre blocage, la cause première à notre
problématique. Ceci, afin de pouvoir comprendre nos ancêtres et remettre ainsi de
l’amour sur cette partie de l’arbre et donc sur une facette de nous-même. De cette
manière, on peut sortir de la répétition et de l’émotion qui nous bloque pour pouvoir
agir autrement dans notre vie ;
prendre conscience des forces, des choses positives que nos ancêtres nous ont
transmises pour terminer de faire la paix.
L’objectif est de se libérer de nos stress et conflits sans forcément les supprimer
puisqu’ils font partie intégrante de nous-même et que nous nous sommes construit aussi
grâ ce à eux. En, réalité, le but est de gagner de la liberté en faisant en sorte qu’ils ne nous
fassent plus de mal, qu’ils ne dirigent plus une partie de notre vie, qu’ils ne nous définissent
plus, même partiellement. De plus, comprendre ne signifie pas forcément cautionner. Nous
pouvons comprendre certains agissements de nos ancêtres sans pour autant toujours les
justifier ou les accepter.
Au fond, chaque partie de notre arbre que nous n’aimons pas est en lien avec une partie
de nous-même que nous n’aimons pas non plus et donc contre laquelle nous luttons. Guérir
revient alors à remettre de l’amour sur ces parties afin de cesser de nous battre contre
nous-même, de nous juger et ainsi commencer sereinement à agir différemment.
Exemple
Madame X fait face à une problématique de poids importante. Le surpoids peut être
l’expression d’une dualité entre la volonté de rapprocher quelqu’un de soi et le souhait d’en
éloigner une autre par crainte qu’elle nous fasse du mal.
Dans sa vie, la personne qu’elle souhaitait alors éloigner était sa mère envers qui elle
ressentait une grande colère : elle estimait qu’elle l’avait étouffée et qu’elle était
responsable de l’échec de toutes ses relations importantes.
Dans sa mémoire familiale, la mère de madame X avait une sœur bien plus â gée qui tomba
amoureuse d’un homme qui la violenta et l’amena à se droguer. La grand-mère de
madame X assista impuissante au départ de sa fille avec cet homme néfaste pour elle. À ce
moment-là , son désir le plus profond fut de retenir sa fille et d’éloigner d’elle cet homme
afin de la protéger. Ces stress n’ayant pas trouvé de réponses dans la vie de cette grand-
mère, ils ont donc été transmis à la descendance et madame X s’y adapta par le biais de sa
prise de poids.
Une fois ses émotions exprimées vis-à -vis de sa mère, madame X accepta d’essayer de
comprendre pourquoi celle-ci avait agi de la sorte envers elle : pourquoi elle l’avait
empêchée de faire ce qu’elle voulait et de vivre ses histoires d’amour… À la lumière de
l’histoire familiale, on comprend que sa grand-mère et sa mère ont transmis l’information
suivante : si la fille suit l’homme qu’elle aime, si elle fait ce qu’elle veut, elle se détruit. La
mère de madame X a donc réagi dans sa vie en fonction de cette mémoire : elle chercha
donc à faire échouer toutes les relations de sa fille pour lui sauver la vie. Madame X comprit
alors que la volonté de sa mère de tout régenter était inconsciemment dictée par une
crainte profonde de la voir anéantie par un homme et par un désir de la protéger... même si
en fin de compte, par ses agissements, elle devenait, sans s’en rendre compte, le
« bourreau » de sa fille.
Cette prise de conscience lui permit de remettre de l’amour dans le comportement de sa
mère, sans pour autant l’accepter. Elle put ainsi sortir de la colère qui lui polluait la vie,
défendre son point de vue et poser des limites en tenant compte de cette blessure, la
rassurer au lieu de s’opposer à elle.
Dans l’autre sens, réinjecter de l’amour sur cette partie de sa mémoire généalogique lui
permit également de remettre de l’amour sur la partie d’elle-même qui cherchait à
contrô ler la vie des membres de son entourage. En le comprenant, elle put commencer à les
aider sans pour autant contrô ler leurs vies.
Généalogie et regrets
Par ailleurs, comme étudiés précédemment, au niveau humain, nos blocages peuvent
être envisagés comme des adaptations à des regrets ou des remords. La question que nous
devons alors nous poser concernant la vie de nos ancêtres est : « Quels sont les plus grands
regrets/remords de leur vie ? »
Il peut aussi être intéressant de se poser ces questions à propos de leur mort. Surtout si
celle-ci a été subite ou brutale :
Qu’a-t-il regretté de ne pas/plus pouvoir faire ou dire au moment de sa mort ?
Quelles pouvaient être ses craintes au moment de sa mort, pour ceux qui restaient
après eux ?
Qu’est-ce qui pouvait l’empêcher de partir sereinement ?
Dans l’exemple précédent, l’origine du blocage vient du grand-père dont le regret aura
été de ne pas avoir été présent auprès de sa femme pour la protéger. L’origine est donc liée
au drame de la grand-mère vu à travers le regard du grand-père. Cependant, un autre
blocage pourrait trouver sa source dans ce même drame observé cette fois-ci à travers le
regard de la grand-mère. Or, au moment de sa mort, son regret ou son stress à elle n’a peut-
être pas été lié à sa disparition en elle-même mais plutô t, par exemple, de laisser ses
enfants seuls…
C’est pourquoi suivant l’origine du blocage, il pourra être intéressant d’offrir à nos
ancêtres, symboliquement, la réponse à ce regret, afin de leur apporter la paix et d’apporter
la paix à la partie de nous-même en lien avec ce regret.
Réaction et action
Il est important de prendre conscience que la réaction à nos stress et à ce que nous
vivons dans l’instant est tout à fait normale. Nous ne devons ressentir aucune culpabilité
lorsque, face à un événement donné, nous ne parvenons pas à nous empêcher de réagir
d’une manière qui nous déplaît ou qui nous stresse. Cependant, s’il est difficile, voire
impossible, de nous empêcher de réagir à l’instant T, il est possible de passer à l’action
l’instant d’après, à l’instant T+1. Autrement dit, une fois que l’on est parvenu à nommer
clairement et précisément ce qui nous a fait réagir (notre ressenti stressant et ce qui l’a
déclenché), il est alors possible de :
revenir en arrière pour poser sereinement une action, une limite ou autre qui
soit moins énergivore pour nous, en dehors de toute réaction ;
faire ce que l’on n’a pas réussi et que l’on aurait aimé faire à l’instant T.
Ainsi, au fur et à mesure, nous enseignons à notre mémoire une autre façon d’agir que celle
qu’elle a enregistrée initialement. Nous récupérons donc le choix d’agir d’une manière ou
d’une autre, suivant la nécessité de l’instant.
Exemple
Une femme enceinte a eu une altercation verbale avec une collègue sur son lieu de
travail. Au cours de cette dispute, pour prendre le dessus, sa collègue lui répliqua que
c’était sa grossesse qui était la cause de leur différend. À court d’arguments et ressentant
une grande colère sans en saisir la cause, la femme enceinte ne put que balbutier et se
murer dans le silence.
Quelque temps plus tard, après réflexion, elle comprit que ce qui l’avait heurtée était la
sensation que sa collègue avait utilisé son enfant contre elle dans une querelle qui n’avait
rien à voir avec lui. Sur le moment, elle était restée sans voix. Lorsqu’elle comprit ce qui
l’avait fait réagir, elle put imaginer une réplique, une autre voie que celle de sa colère
silencieuse et ainsi passer à l’action. Elle retourna voir sa collègue deux jours plus tard pour
poser une limite et lui dire posément ce qu’elle aurait voulu lui répondre quand l’incident
avait eu lieu : « Je trouve indigne et inapproprié qu’on puisse utiliser l’argument de mon
enfant contre moi, dans une altercation qui ne le concerne absolument pas. » Elle lui
demanda alors calmement mais fermement de ne pas retourner sur ce terrain-là si un
désaccord venait à ressurgir entre elles. Elle a ainsi pu exprimer son ressenti, placer sa
limite et amener une solution en se respectant, sans pour autant agresser l’autre.
Travailler sur l’esprit peut se faire de multiples façons, à l’aide des différentes formes de
psychologie, psychanalyse, d’hypnose, la communication non violente (CNV)… De la même
manière, il existe de nombreux outils pour travailler sur le corps comme la médecine
traditionnelle, l’ostéopathie, la médecine traditionnelle chinoise, l’homéopathie, la psycho-
bio-acupressure (PBA), la nutrition, la naturopathie, la kinésiologie… La complémentarité
des approches est enrichissante et surtout très utile. Il n’y a pas qu’une seule voie possible
et aucune ne détient la vérité absolue… d’où l’importance de trouver celles qui nous
conviennent et qui nous sont concrètement utiles.
Préambule
Au cours de la première partie de ce livre, nous avons exploré l’aspect animal de la
relation corps-â me-esprit. Dans cette partie, l’esprit est amené à élaborer des stratégies
pour répondre aux besoins du corps et protéger les blessures de l’â me… et ce, dans un
unique objectif : la survie. Comme nous avons pu l’observer, ces stratégies peuvent parfois
devenir des freins, des « croyances folles » et nous bloquer dans une partie de notre vie,
en voulant nous aider à survivre. Notre part animale nous invite à nous tourner vers le
passé pour tenter d’assurer notre survie dans notre présent.
L’étude de la maladie sur le plan animal (le « décodage biologique ») nous permet d’en
toucher un des sens : nous aider à survivre, à être en vie l’instant d’après. Mais alors
surviennent de nouvelles questions : Pourquoi survivre ? Pourquoi guérir ? Pour quoi
faire ?
Si le « décodage biologique » nous permet de mettre en lumière nos limites, enlever les
freins d’une voiture ne la fait pas pour autant avancer, pour cela il faut un moteur. L’étude
de nos pathologies à ce niveau-là , bien qu’essentiel, ne répondait pas à ces questions. C’est
pourquoi, à mes yeux, il manquait quelque chose pour découvrir le sens de la maladie dans
son ensemble.
La deuxième partie de ce livre (la « bio-patho-philosophie ») cherche donc à répondre à
ces questions et à comprendre de quelle manière, après avoir contribué à notre survie,
la maladie peut nous aider à vivre et mieux encore à exister, à nous éveiller. Autrement dit,
après nous avoir dévoilé les freins de notre passé, elle peut nous rappeler et nous guider
vers nos moteurs pour nous permettre de nous (re)mettre en route vers notre sens et ce
que nous sommes venus expérimenter ici-bas.
Avancer sur la guérison passe par un changement dans notre vie. Cette partie du livre vise
donc à nous montrer dans quelle partie de notre vie ce changement peut avoir lieu, sur
quelle partie, nous devons focaliser notre attention, notre intention et notre énergie. Dans
cette partie du livre, la maladie et les événements de notre vie se transforment en
professeurs qui viennent nous enseigner :
la beauté et le cô té positif de la maladie ;
le rêve et la leçon de vie de la maladie ;
le rêve et la leçon de vie des événements de notre vie.
I
Enseignements de la maladie
(Niveau humain de la maladie)
Vision symbolique
du mot « maladie »
Quand nous écoutons le mot « maladie », nous pouvons entendre : [mal a dit]…
La maladie est donc l’expression d’un mal, d’un malaise, d’un mal-être. En inversant le mot
« mal » nous obtenons « l’â me ». Il est donc possible de voir la maladie comme une
expression de l’â me : ce que « l’â me a dit ». Mais, en langue des oiseaux, le « A » peut avoir
une signification privative de ce qui suit (comme dans : symétrique/asymétrique ;
typique/atypique). Dans ce sens, MAL A DIE, peut signifier : ce que l’â me ne parvient pas à
dire, à exprimer, à vivre. La maladie est donc à la fois une expression et une « non-
expression » : l’expression d’une « non-expression ». Nous pouvons donc envisager la
maladie comme l’expression dans le corps de ce que l’âme ne parvient pas à
exprimer dans la vie.
Dans cette vision, guérir revient donc à raconter notre « mal », ce qui nous blesse, nous
gêne ou ce dont nous avons honte… L’exprimer dans notre vie pour, peut-être, ne pas à
avoir à le faire dans notre corps, sous la forme d’une pathologie.
Si nous reprenons le sens de « l’â me a dit », nous constatons que l’â me a en son centre
un « M » qui peut s’entendre : [Aime]. Ainsi, le « M » peut parler d’amour. À l’écoute du mot,
la partie centrale de l’â me est donc l’amour. Une « maladie » devient alors un « M » non dit
et peut donc être aussi entendue, symboliquement, comme un amour non exprimé.
1. Envers nous-même
La maladie est alors la partie de nous-même que nous refusons, celle à laquelle nous ne
disons pas ou plus : « Je t’aime ». Elle nous invite à travailler à mettre ou remettre de
l’amour sur chaque partie de nous-même ou de notre vie. Elle nous invite également à être
doux avec nous-même ; à remettre de la douceur sur une partie de notre vie ; à cesser de
nous demander des choses qui nous font du mal et d’arrêter de rester dans des situations
qui nous blessent…
2. Envers l’autre
Posons-nous la question : depuis combien de temps n’avons-nous pas dit aux gens qui
nous entourent que nous les aimons ? Depuis combien de temps ne le leur avons-nous pas
exprimé et montré ?
Comme nous venons de le voir, la maladie est un « M » non dit. À un autre niveau, nous
pouvons donc le traduire par : « Je n’exprime pas ce que j’aime. » La maladie nous invite
ainsi à exprimer ce que nous aimons dans notre vie, à faire ce qui nous tient à cœur. Elle
nous dit que c’est lorsque nous n’y parvenons pas, que nous oublions ce qui nous tient à
cœur ou que nous ne l’exprimons pas dans notre vie, que la maladie apparaît et l’exprime
dans notre corps . [17]
Dans cette vision symbolique de la maladie, « guérir » revient à apprendre :
à exprimer ce qui nous fait du mal, ce qui nous blesse, ce qui nous stresse ;
à exprimer notre amour et notre gratitude aux gens que nous aimons mais
également à ceux qui ont traversé notre vie et qui nous ont été utiles, qui nous
ont aidé à un moment de notre vie. S’il est essentiel de dire à l’autre lorsque
quelque chose ne va pas ou quand il nous a blessé, il est également important de
lui faire savoir quand cela va ou quand il nous a fait du bien ;
à accepter et redonner de l’amour à toutes les parties de nous-même ou de notre
vie ;
à faire ce que nous aimons, à aller vers ce que nous aimons dans notre vie.
Faisons une pause
Exercice
Appelez les gens que vous aimez pour le leur dire (votre partenaire de vie, votre
mère, votre père, vos frères et sœurs, vos ami(e)s, les gens qui ont pu vous aider à
un instant donné…).
É crivez une lettre ou un mail à chaque personne qui compte ou qui a compté pour
vous ou qui vous a aidé à un moment de votre vie, pour lui exprimer votre
reconnaissance, même si vous pensez qu’elle le sait déjà ou que c’est évident pour
elle.
Seconde partie de l’exercice :
faites un cadeau aux gens que vous aimez ;
faites un cadeau à un(e) inconnu(e).
Il ne s’agit pas de dépenser des sommes folles mais d’offrir quelque chose que vous
achetez ou que vous faites vous-même pour l’autre, en pensant à lui.
La beauté et l’aspect positif de la maladie
La plupart du temps, la maladie est perçue négativement, comme une fatalité venant
nous détruire. Or, dans la vie, rien n’est négatif, rien n’est positif… ou plutô t rien n’est
entièrement négatif ou positif. C’est notre manière d’envisager un événement qui lui donne
sa connotation. Plus précisément, c’est ce que nous en faisons, le sens et les enseignements
que nous en tirons qui font qu’un événement dramatique passé reste un frein ou se
transforme en un moteur. C’est pourquoi, le premier enseignement de la maladie est
d’apprendre à se réapproprier le positif lié à nos maladies ou à nos blocages.
Chaque événement stressant ou traumatisant peut être comparé à une pièce de
monnaie constituée de deux facettes :
l’une, visible et consciente, qui est la face négative : le frein ;
l’autre, souvent cachée et inconsciente, qui est sa face positive : le moteur.
Lors d’un blocage, ces deux faces sont indissociables dans notre mémoire. Le travail
sur le côté positif du conflit ou de la maladie nous révèle donc une force présente en
nous mais que nous pouvons ne pas utiliser par crainte de revivre le drame ou le
ressenti négatif qui lui est associé dans notre mémoire. Inconsciemment, nous
pouvons croire que la mise en place de la face positive dans notre vie va réveiller la
face négative qui lui est liée en nous.
Nous pouvons alors :
nous priver d’une partie de nous-même ou nous empêcher de vivre certaines
choses, par crainte de revivre ce qui nous a blessé ;
vivre le positif en mettant en place ou en attirant à nous le négatif auquel il est
lié en nous.
Exemple
La mémoire d’un homme contenait un drame causé par une grosse incompréhension.
Cette mémoire engendra chez lui de nombreux problèmes relationnels dus à un
énervement rapide chaque fois qu’il était placé dans ce ressenti. Mais ce stress eut
également chez lui une influence positive. Inconsciemment, afin de s’y adapter, il développa
une grande capacité à s’exprimer. Il parlait donc très bien et très clairement, afin de ne pas
avoir à vivre cette incompréhension. Ainsi, sa peur de ne pas être compris était sur une face
de la pièce tandis que sa faculté à bien s’exprimer était sur l’autre. Cependant, dans sa vie, il
n’utilisait cette faculté que pour des sujets légers et superficiels, lorsqu’il ne craignait pas
d’être incompris. En revanche, lorsqu’il s’agissait de sujets importants pour lui, il se murait
dans le silence, renonçant à sa faculté de parole, par crainte de réveiller l’autre facette :
l’incompréhension. Ne parvenant pas à exprimer ce qui était important pour lui et l’autre
ne pouvant le deviner, il avait donc tendance à se sentir seul et… incompris. N’ayant pas fait
le lien entre ses deux facettes, il attirait donc à lui ce qu’il redoutait.
Dans l’optique d’éviter de vivre quelque chose de négatif, nous mettons souvent en
place dans notre vie tout ce qu’il faut pour le vivre. Nous vivons ainsi le négatif sans pour
autant vivre le positif. Il est donc primordial de travailler à repérer, à mettre en lumière les
aspects positifs et négatifs de notre pathologie et des événements qui l’ont provoquée, dans
le but de les dissocier en conscience dans notre mémoire. De cette manière, nous pouvons
dépasser ce frein en nous réappropriant une partie motrice de nous-même et en la
remettant au service de l’autre et de nous-même. Nous pouvons alors apprendre à nous
réapproprier ce positif en le remettant en place, en conscience, dans notre vie, par des actes
et des changements, mais départi de l’idée folle que nous allons vivre le négatif que nous lui
associions dans notre mémoire.
En plus des deux facettes, il existe une troisième partie à la pièce : sa tranche. Celle-ci est
en lien avec les enseignements de l’événement. Ceux-ci ne sont ni négatifs ni positifs, ils
sont au-delà de ces deux connotations . [18]
Faisons une pause
Exercice du miroir (suite).
Dans la première partie de ce livre, nous avons amorcé l’exercice du miroir : écrire
tout ce qui, chez l’autre, nous fait réagir de façon négative pour accéder à nos freins
ou aux rêves que nous ne vivons pas. Il s’agit maintenant de contacter nos parties
positives, les moteurs que nous n’utilisons pas forcément ou dont nous n’avons pas
conscience et que nous devons apprendre à mettre en place dans certaines parties de
notre vie.
Prendre la feuille de l’exercice du miroir de la première partie et écrire dans la
seconde colonne :
tout ce que vous aimez, admirez le plus chez vos ancêtres ;
tout ce que vous aimez, admirez le plus chez les personnes qui vous entourent ;
tout ce que vous aimez, admirez le plus d’une manière générale, chez des
personnes que vous ne connaissez pas forcément ou qui n’existent pas réellement
(héro de film, de roman, etc.).
Une fois terminé, reprenez ce que vous avez écrit et devant chaque ligne mettez « Je »
à la place du nom de la personne.
Cette seconde colonne met en lumière les forces et qualités présentes en nous mais
que nous avons peut-être mises de cô té, que nous ne nous sommes pas pleinement
appropriées ou que nous ne nous autorisons pas à exprimer.
Prenez un temps pour intégrer de quelle manière et dans quelle partie de votre vie,
au fond, ces qualités s’expriment. Une part du travail consistera à vous les
(ré)approprier dans votre vie car elles vous aideront à vous libérer de vos freins et à
aller vers vos rêves.
L’exercice du miroir dans son intégralité nous permet donc de passer par l’autre
pour accéder à nous-même, ou plutô t aux différentes parties de nous-même. Il nous
permet de réaliser une photo de nous ici et maintenant. Vous pouvez le refaire
régulièrement pour observer si ce qui vous faisait réagir auparavant vous fait
toujours le même effet. Cela vous permettra alors d’objectiver certaines de vos
avancées et évolutions.
Aborder le côté positif de la maladie
Il existe plusieurs manières de mettre en évidence la facette positive de notre
pathologie ou de nos drames en mettant l’accent sur :
les conséquences positives qui ont pu découler de notre maladie dans notre vie ;
les conséquences positives vécues suite au drame, au stress à l’origine de notre
maladie ;
le positif et la force qui peuvent se cacher dans les conflits eux-mêmes ou les
événements qui nous ont amené à vivre ces conflits.
1. Quelle est la conséquence positive de ma maladie, de mon comportement ou de mon
blocage ? Que m’a apporté de positif ma maladie ou ma problématique ?
Cette facette est importante à travailler car elle peut nous freiner sur la voie de notre
guérison. En effet, si notre maladie a une conséquence positive dans notre vie, nous
pouvons inconsciemment ne pas souhaiter guérir de peur d’en être privé. C’est le « bénéfice
secondaire » qu’évoquent souvent, à raison, les psychologues. Au fond, cela revient à se
poser la question : « Qu’est-ce que je vis de positif grâ ce à ma maladie ou depuis ma
maladie ? »
Notre maladie peut alors être envisagée comme la stratégie utilisée par la vie pour nous
amener à prendre conscience d’une chose importante pour nous mais que nous avons
oubliée. C’est alors comme si la maladie avait pour mission de nous faire découvrir et de
nous amener à ce positif, à ce changement que nous ne nous autorisons pas ou plus. Nous
pouvons alors considérer la maladie et nos blocages comme des guides dont le but est de
nous faire redécouvrir une part importante de nous-même afin que nous la remettions en
place dans notre vie, en focalisant notre énergie dessus.
L’objectif est alors de le porter à notre conscience, de passer un contrat avec nous-même
pour nous autoriser à le mettre en place dans notre vie, en sortant de l’idée folle que le
blocage ou la pathologie est un passage obligé pour y parvenir : vivre le positif, sans pour
autant en vivre l’aspect douloureux et pathologique.
Exemple
Monsieur X est un homme d’affaires important qui voyageait beaucoup. Il déclara une
maladie orpheline. Celle-ci lui provoquait des crises qui le paralysaient chaque fois un peu
plus. Pour les médecins, il était condamné à être en fauteuil roulant et n’avait que quelques
années d’espérance de vie.
La conséquence positive de sa maladie fut qu’il put rester chez lui et profiter de sa famille.
Cet homme d’affaires débordé devait subvenir aux besoins de sa famille. Cependant, la
satisfaction de cet impératif était à l’origine de son drame car elle l’éloignait de sa famille.
Ainsi, la survenue de cette pathologie paralysante, l’empêchant de fait de s’éloigner, le
ramena vers ce qu’il avait un peu délaissé et qui était essentiel à ses yeux : sa famille. C’était
donc elle qu’il devait réapprendre à mettre au centre de sa vie. La conséquence positive de
sa pathologie venait donc lui rappeler de mettre du « et » dans sa vie : de vivre et son
travail et sa famille. Elle venait lui enseigner de :
travailler sans pour autant se couper de sa famille ;
s’autoriser à rester près des siens sans pour autant abandonner le travail ;
répondre aux besoins des siens en étant auprès d’eux…
2. Quelles sont les conséquences positives des drames vécus soit par nos ancêtres, soit
par nous-même ? (Ceux à l’origine de notre maladie comme ceux à l’origine de nos blocages
de vie.)
Là encore, comme pour la maladie ou le blocage, cette facette peut être un frein à notre
guérison. En effet, si un drame est à l’origine de notre maladie ou d’un blocage, mais que ce
même drame a engendré quelque chose de positif dans notre vie, nous pouvons alors
inconsciemment craindre que la guérison ou la résolution du drame entraîne la disparition
de cet aspect positif, crainte qui peut ralentir notre guérison.
C’est la raison pour laquelle il est important de s’interroger sur les conséquences positives
du conflit à l’origine de notre problématique, afin de se les réapproprier sans penser devoir
repasser par le conflit, le schéma ou le drame lui-même pour vivre ce positif.
Quelles sont les conséquences positives des conflits à l’origine de ma maladie ?
Quelles sont les conséquences positives de chaque drame de ma vie ?
Quelles sont les conséquences positives de ce qu’ont vécu ou fait mes ancêtres ?
Exemple 1
Un homme ne parvenait pas à être en couple. Sa vie n’était qu’une succession d’histoires
et de ruptures qui le laissait effondré et désespéré. Chaque fois, pour se protéger, il
s’immergeait dans son travail. De plus, dans les périodes où il était seul, il sortait, allait voir
ses amis, pratiquait de nouvelles activités pour tenter d’oublier la femme qui était partie.
À la question de savoir quelles étaient les conséquences positives de ses ruptures, il ne
pouvait répondre que : « Rien, je suis malheureux. » Cependant, à y regarder de plus près, le
célibat lui offrait une sensation de liberté et la possibilité de faire ce que bon lui semblait.
Il cessait de nier ses envies et ses besoins. Mais, dans sa mémoire, ce positif étant lié au
négatif de la souffrance de sa rupture, il ne parvenait pas à le ressentir. Pour lui, liberté et
rupture étaient donc associées. Ainsi, dans l’autre sens, inconsciemment, chaque fois qu’il
était en couple, il s’empêchait de vivre cette liberté de crainte de déclencher l’autre partie
de l’équation : la rupture.
C’est alors comme si ses ruptures venaient lui indiquer qu’il devait cesser de se nier…
En effet, dès qu’il était en couple, il se niait et par crainte de perdre celle qu’il aimait,
il s’enfermait et restait à la disposition de l’autre. Il ne s’autorisait plus à exister.
Ainsi, tant qu’il ne comprenait pas et ne replaçait pas dans sa vie de couple ce positif, la vie
l’amenait à revivre la rupture pour qu’il apprenne à s’écouter et à s’occuper de lui…
Il devait donc apprendre à intégrer ce positif dans sa vie et surtout dans sa vie de couple.
De cette manière, sa problématique lui enseigne de :
parfois accepter d’être seul dans son couple ;
ne pas se nier… sans pour autant nier l’autre : ne pas toujours nier ses besoins
ou ses envies quand il est avec l’autre, ne pas toujours fusionner avec l’autre ;
ne pas forcément avoir à passer par la rupture pour parvenir à vivre ses désirs
et ses besoins et de pouvoir les vivre également avec l’autre.
Exemple 2
Un jeune homme voulait faire du sport le centre de sa vie. Il en faisait près de 20 heures
par semaine et souhaitait en faire son métier. Alors qu’il touchait au but, il se blessa et le
médecin lui annonça qu’il ne pourrait plus faire de sport. Cette annonce l’anéantit. Interdit
de sport, il découvrit la lecture et, par elle, un monde nouveau. Il devint alors chercheur.
Cette nouvelle voie le combla de joie.
Ainsi, son traumatisme eut une conséquence magnifique puisque grâ ce à lui, il trouva sa
voie. Cependant, dans sa mémoire s’inscrivit la croyance : pour se trouver et vivre une joie
pleine et entière, il faut d’abord vivre une énorme désillusion. D’où l’importance de prendre
conscience de ce parcours afin de se réapproprier le positif et réussir à parvenir à ses fins
dans sa vie future sans avoir à répéter ce schéma.
3. Le positif du conflit en lui-même : la sublimation
Il arrive que la facette positive surgisse à la suite du drame (c’est ce que nous venons de
voir) et parfois elle sera à rechercher au sein même du drame vécu.
À l’origine de notre maladie, il y a un conflit, un stress. Le plus souvent, ce ressenti
stressant s’exprime au sein d’un événement négatif ou vécu comme tel (personnel ou
généalogique). Dans cette vision, le conflit et l’événement qui l’a provoqué sont alors
perçus comme étant nos « ennemis ». Pour avancer, il est alors important d’analyser ce
conflit, cet événement ou cette histoire pour mettre à jour le positif qui s’y cache.
Pour cela, le fond (l’essence de l’événement) et la forme (la manière dont il s’est déroulé)
doivent être dissociés. C’est souvent dans la forme que réside le stress. En effet, la forme
peut être injuste et destructrice alors que le plus souvent le fond, lui, n’est ni bien ni mal, il
est neutre. Ce n’est pas un exercice facile car souvent la forme, qui nous a blessé et heurté,
nous empêche de saisir le fond.
À ce stade, il est primordial d’avancer prudemment car il s’agit souvent de blessures
profondes. Chercher à percevoir du positif dans des événements parfois terribles peut être
très compliqué et difficilement acceptable par la personne concernée. Néanmoins, il pourra
être important et bénéfique de se poser la question.
Il ne s’agit en aucun cas de minimiser le drame vécu par la personne. Il ne s’agit pas de
dire que l’événement est positif en lui-même, mais de chercher l’éventuel positif
caché dans cet événement négatif afin de le sublimer et qu’il cesse d’être un frein
dans notre vie ou dans une partie de notre vie. L’événement n’est donc pas positif en
lui-même mais il peut cacher en son sein quelque chose de positif qu’il est important
d’apprendre à se réapproprier, pour se libérer de la partie négative. Cette facette nous
invite à nous poser les difficiles questions :
Au fond, en quoi ma problématique est-elle positive en elle-même ?
En quoi ce que j’ai vécu est-il positif ?
En quoi ce que mon ancêtre a vécu est-il positif ?
Que révèle de positif l’événement ?
Exemple 1
Le bouc émissaire
La position de bouc émissaire n’est pas positive en soi. Elle est même terrible et bien des
gens en souffrent dans leur vie. À partir de cette situation, il s’agit de saisir le fond, le cô té
positif caché dans ce négatif, pour se le réapproprier pleinement, sans plus vivre l’aspect
négatif de la forme. La question est donc : en quoi le bouc émissaire est-il positif ?
Dans la nature, il n’est pas rare de voir dans une meute un animal massacré par ses
congénères. La place de cet animal est cruciale car, étant la cible de la violence des siens,
ceux-ci ne s’entretuent pas. Ainsi, grâ ce à lui, le groupe reste soudé et uni. Il est tellement
indispensable qu’en cas d’agression extérieure, il est souvent défendu bec et ongles par
l’ensemble du groupe.
En transposé, le bouc émissaire cache donc quelque chose de positif :
permettre aux gens d’être ensemble ;
éviter l’implosion d’un groupe ;
permettre une meilleure cohésion du groupe.
Le bouc émissaire nous montre donc une force cachée qu’il est important que la personne
se réapproprie sans avoir à passer par la forme injuste qu’est l’agression : permettre aux
gens de se rencontrer, d’être ensemble et s’autoriser soi-même à rencontrer l’autre et à
être avec les gens qui comptent vraiment.
Par ailleurs, symboliquement, le bouc émissaire est issu de la Bible. Abraham, qui devait
sacrifier son fils à Dieu, en fut empêché au dernier moment et sacrifia à la place un bouc.
Le bouc émissaire permet donc au père de conserver ce qu’il a de plus cher au monde. Les
personnes dans cette situation sont donc porteuses de la capacité de permettre à autrui :
de rester proches de ceux ou de ce qu’ils aiment plus que tout au monde ;
de ne pas avoir à se sacrifier ;
d’éviter de faire ce qu’ils ne souhaitent pas faire.
Au fond, ils permettent à l’autre d’être authentique dans une partie de leur vie. La personne
devra peut-être apprendre à se réapproprier cette force pour la mettre à son service et plus
seulement au service de l’autre.
Exemple 2
Reprenons l’exemple évoqué dans le chapitre « Grossesse et transmission » et
cherchons cette facette positive.
Une jeune femme est la troisième de sa fratrie. Initialement son père ne souhaitait que
deux enfants. Il disait qu’avoir un troisième enfant ne faisait pas partie de ses projets.
La mère dut alors le convaincre pour avoir ce troisième enfant. Non désirée dans le projet
initial, la jeune femme reçut donc lors de sa conception l’information suivante : « Je ne fais
pas partie du projet, surtout de celui de l’homme ; je dois convaincre l’homme ou l’autorité
de m’accepter. » Comme nous l’avons vu, cette mémoire a amené en négatif des sensations
comme celles de ne pas faire partie des projets de l’autre en général, de l’homme ou de
l’autorité en particulier, d’où une quête de reconnaissance et une tendance à en faire
énormément afin que l’autre la garde et l’accepte dans sa vie. En réalité, en en faisant plus,
elle applique ce qu’on lui a transmis pour, inconsciemment, tenter de convaincre l’autre de
la garder. Cette histoire fut donc à l’origine de divers blocages dans sa vie.
Cependant, à l’inverse, cette information révéla et permit le développement de belles
qualités telles que :
faire plus que le projet de base. En effet, elle vient en plus du projet initial ;
la capacité à transformer un non en oui puisqu’elle est en vie parce que sa mère a
pu convaincre son père ;
faire plus d’efforts, être plus tenace que quiconque.
Ainsi, dans sa vie, elle est capable d’en faire plus que les autres, d’aller au bout d’un projet
et de le mener plus loin. Elle a donc un cô té novateur. Par exemple, dans son travail, elle
était capable de faire toujours bien plus que ce que son patron lui demandait initialement.
Lorsque celui-ci lui donnait un travail pour un an, elle parvenait à le réaliser en six mois.
Ce qui lui laissait le temps, ensuite, de faire des choses en plus pour son entreprise. Par
ailleurs, cette même mémoire lui donne la capacité d’obtenir ce qui a été refusé aux autres ;
d’obtenir un oui là où les autres ont reçu un non.
L’objectif pour elle est de prendre conscience de cet aspect positif et de cette force pour
les vivre sans nécessairement vivre également la facette négative de cette histoire, celle qui
la stresse et la rend malheureuse.
Exemple 3
Le viol
Le viol est un acte terrible qu’il ne faut jamais minimiser ou banaliser. Les
personnes l’ayant subi se sentent généralement coupables et ont souvent la sensation, à
tort, qu’elles sont responsables de leur agression…
Il est extrêmement difficile d’extraire du positif d’un événement aussi traumatisant.
Essayons néanmoins de l’analyser en le dépouillant de sa forme injuste pour tenter
d’appréhender le fond : lors d’un viol, l’agresseur a eu une pulsion, un désir pour la
personne violée. La victime a donc été… désirable. Or, être désirable est, en soi, quelque
chose de positif. Cependant, chez les personnes qui ont subi ces agressions, ce cô té positif
peut être accolé dans leur mémoire à l’aspect négatif de se faire agresser et souiller.
Le positif que la personne aura alors peut-être à (ré)apprendre sera de s’autoriser à être, à
se sentir de nouveau désirable (à tous les niveaux et pas seulement sexuel) au moment et
dans le domaine qu’elle souhaitera (personnellement ou professionnellement…), en se
départissant de la croyance qu’elle doit ou risque de se faire agresser si elle l’est.
Autre piste d’analyse : par cet acte, le violeur fracture l’intimité de sa victime. Or, un
voleur ne force un coffre que pour en dérober un contenu de valeur. Ainsi, le viol rappelle
de manière injuste à la personne qui en est victime son immense valeur. Il est donc
primordial de travailler à sortir de sa dévalorisation, à se réapproprier, en conscience, sa
valeur, pour ne plus la laisser entre les mains de l’agresseur. Faire ce travail a pour but
d’aider la victime à reprendre des mains du violeur la partie d’elle qu’il lui a volée et, ce
faisant, la libérer de son emprise.
Il y a naturellement d’autres pistes à étudier suivant les circonstances de l’agression…
Cette démarche n’est possible qu’après avoir travaillé intensément sur la première
partie de ce livre, c'est-à -dire après avoir identifié, considéré, exprimé et commencé à
transformer les émotions, les mémoires, les schémas, les blessures… En réalité, après s’être
libéré de la partie vécue négativement. Il ne convient pas de commencer par l’exploration
de l’aspect « positif du conflit » car il n’y a rien de plus agressant que de dire à quelqu’un
que le drame de sa vie peut finalement contenir du positif. En revanche, il est impératif de
s’y pencher, dans un second temps, pour se le réapproprier. En effet, si cette seconde partie
n’est pas réalisée, la personne court le risque de voir sa mémoire continuer à la faire réagir
au travers du prisme de cette facette négative et de voir ainsi celle-ci la définir.
Faisons une pause
Exercice de la sublimation
Reprenez la lettre du dévoilement de la première partie de ce livre. Reprenez ce que
vous vivez comme vos défauts, ce que vous n’aimez pas chez vous. Le but de l’exercice
est de se pencher sur chacun d’entre eux en cherchant à voir en quoi finalement ce
défaut peut être quelque chose de positif, de beau, de fort... Le but est de voir en quoi
et dans quel domaine ce blocage peut finalement être un moteur.
Exemple 1
Un homme avait une tendance à la paranoïa. Cela lui causait du tort car cela le coupait
d’un nombre important de personnes. Cet aspect de lui-même, qui le handicapait dans
sa vie sociale, lui donnait la capacité de saisir tout ce qui n’allait pas : les failles, les
incohérences, etc. Dans le métier de la sécurité (en l’occurrence la sécurité
informatique), ce « défaut » devint un atout extraordinaire, puisque le but même de la
sécurité est d’être capable de détecter les failles d’un système. En le vivant en
conscience, dans une partie donnée de sa vie, cela lui a permis d’atténuer sa tendance
paranoïaque dans les autres parties de sa vie.
Exemple 2
Un jeune homme très grand n’assumait pas sa taille car il se percevait tel un monstre
par rapport à ses camarades d’école. Il fit du basket et, doué, il devint la star de son
lycée.
À l’inverse, un autre homme très petit rêvait d’être basketteur. Tout le monde lui
disait que ce serait difficile, voire impossible, en raison de sa taille. Il utilisa l’atout que
sa taille lui donnait. Son centre de gravité étant bien plus bas que celui des autres
athlètes, il était bien plus mobile. Il axa donc son jeu sur cette qualité et put ainsi
réaliser son rêve.
nous enseigne, sans aucun jugement, ce qu’il peut être bénéfique d’apprendre à faire ou à
mettre en place dans notre vie. Naturellement, seule la personne concernée sera légitime
pour dire si cette leçon de vie a un sens pour elle ou pas.
Au travers de cette vision de la maladie, la physiopathologie et les symptô mes vont nous
apporter des pistes de réflexion sur ce que nous pourrions mettre en place dans notre vie.
Ainsi, selon que la pathologie produit de la masse ou creuse, augmente ou diminue une
fonction, bloque ou débloque une fonction ou des substances, elle pourra nous révéler ce
que nous avons à apprendre à enlever ou rajouter, diminuer ou augmenter, bloquer ou
débloquer dans notre vie. Il s’agira alors de transposer dans la vie les modifications de
l’organe et des éléments impliqués dans la pathologie.
Exemple
La bronchite.
Dans cette pathologie, les bronches sont obstruées par du mucus dont la fonction est de
stopper les particules étrangères afin d’éviter qu’elles ne perturbent les alvéoles
pulmonaires.
Au niveau animal, la bronchite peut être liée à des stress ou des sensations tels que :
des disputes ;
une volonté ou une obligation de convaincre l’autre ;
être agressé par la parole de l’autre ;
être envahi ou la peur de l’être.
Dans les bronchites, notre corps nous raconte que la solution que nous n’avons pas su
mettre en place dans notre vie est liée au mucus. Il nous invite donc à apprendre « à mettre
du mucus » dans notre vie, c'est-à -dire à poser une limite à l’autre pour l’empêcher d’entrer
dans notre espace vital. La bronchite peut ainsi nous inviter à apprendre :
à poser un cadre, des limites pour se faire entendre ;
à exprimer à l’autre jusqu’où il peut aller sans nous blesser
ou sans nous envahir ;
à dire non ou stop quand l’autre va trop loin…
Et tout ceci, sans pour autant agresser l’autre.
Par ailleurs, les bronches étant bouchées, il peut également y avoir une invitation :
à exprimer, à affirmer ce que l’on pense, sans nécessairement chercher à imposer sa
parole ;
à ne pas chercher à systématiquement se justifier ;
à ne pas toujours chercher à avoir ou à démontrer que l’on a raison.
Cela pourra se faire par des actes symboliques ou des actions quotidiennes ou en se faisant
aider par un thérapeute.
Dans cette vision, la maladie est un guide, un professeur nous enseignant une nouvelle
stratégie pour parvenir à vivre et concilier notre corps animal et spirituel.
La plupart du temps, nous connaissons et appliquons déjà la leçon de notre maladie.
Mais si nous l’appliquons dans une partie de notre vie, nous ne le faisons pas forcément
dans les autres. Notre pathologie sonne alors comme un rappel nous invitant à l’incarner
dans les autres aspects de notre vie.
Les désirs de la maladie
Allons plus loin en reprenant et affinant la « théorie du regret de la maladie ». Dans cette
théorie, exposée dans la première partie de ce livre, la maladie est l’expression corporelle
de ce que nous n’avons pas su ou pu mettre en place dans notre vie, lors d’un choc passé.
Elle est donc liée au conditionnel passé, synonyme de regret ou de remord :
« J’aurais dû faire/dire/être/ … »
« J’aurais voulu pouvoir (ou savoir) faire/dire/être/… »
Or, si cette maladie est toujours présente, notre corps n’exprime donc plus seulement un
conditionnel passé mais également un conditionnel présent :
« Je devrais faire/dire/être/… »
« Je voudrais faire/dire/être/… »
Mais si le conditionnel passé est l’expression d’un regret, il y a toujours dans le
conditionnel présent et derrière un regret, un souhait non réalisé. Au travers de cette
vision, la maladie est donc l’incarnation dans le corps d’un souhait ou d’un désir
refoulé dans notre vie. La partie touchée de notre anatomie pourra nous dire lequel.
Avec les désirs, nous sortons de la survie pour entrer dans la vie. À la différence des
besoins, les désirs sont illimités, ils ne proviennent pas de la nature, ils ne sont pas
nécessaires à la survie et ne sont pas communs à tous les êtres vivants mais seulement à un
groupe d’individus. Les désirs, fruits de l’esprit, reflètent notre aspect humain, là où les
besoins évoquent notre versant animal.
Par ailleurs, les désirs sont la source du plaisir. Ils représentent l’ensemble des stratégies
agréables permettant de répondre à un besoin et donc de survivre. Les désirs permettent
donc de répondre à un besoin en apportant, en plus, de la joie et du plaisir. Si survivre
passe par la réponse à nos besoins, vivre revient à emprunter les voies les plus
confortables pour survivre. Pour un besoin donné, il peut donc y avoir une infinité de
désirs.
Exemple
Le besoin (la survie) : manger
Le désir (la vie) : manger un poulet, des légumes, des fruits… manger quelque
chose que l’on aime.
Ainsi, sur le plan humain, si la maladie est l’incarnation dans le corps d’un regret, elle
cache un désir refoulé, un souhait inassouvi, qu’il est important de nommer et de
conscientiser pour le mettre en place dans notre vie ou en faire notre deuil et envisager
ensuite d’autres désirs, d’autres voies pour répondre à ce même besoin.
II
Le rêve de la maladie
(Niveau spirituel de la maladie)
Théorie du rêve de la maladie
Reprenons et prolongeons la réflexion du plan humain :
la maladie est l’expression dans le corps d’un conditionnel passé : « J’aurais
voulu faire/dire/… » La maladie est donc l’incarnation dans le corps d’un regret
ou d’un remords ;
si nous sommes encore malade dans le présent, c’est que nous n’exprimons pas
seulement un conditionnel passé mais également un conditionnel présent :
« Je voudrais faire/dire… » La maladie est donc l’incarnation dans le corps d’un
désir, d’un souhait non réalisé.
À travers ces hypothèses, nous pouvons imaginer que plus la maladie est importante,
chronique ou récurrente, plus elle est révélatrice de quelque chose de profond et
d’essentiel qui nous tient à cœur, d’un désir, d’un souhait impérieux en nous : un rêve. Nous
pouvons alors envisager la maladie comme le porte-parole de nos rêves et aspirations les
plus enfouis.
La maladie peut donc être considérée comme l’expression d’un souhait ou d’un rêve en lien
avec un événement passé (celui à l’origine de notre maladie). Mais si nous en faisons une
maladie dans notre présent, c’est donc que ce rêve est important pour nous, aujourd’hui.
Il dépasse donc l’événement passé qui l’a provoqué, pour nous parler d’un rêve dans notre
vie, d’une manière générale.
Sur le plan spirituel, la maladie est un rappel, un guide. Elle met en lumière nos parties
oubliées. Elle est la matérialisation dans notre corps du rêve ou de l’aspiration que nous
n’avons pas incarné dans notre vie, que nous avons oublié, mis de cô té ou que nous ne nous
autorisons pas à vivre...
La maladie est l’incarnation dans notre corps des rêves oubliés de notre vie.
Par le prisme de cette réflexion, guérir revient à se souvenir de ses rêves et aspirations
profondes afin de les réaliser.
Si tous les niveaux peuvent parfois résonner pour la personne suivant ce qu’elle aura
résolu dans sa vie, ce sera surtout l’un d’entre eux qui lui apportera la réponse dont elle a
besoin.
La leçon de vie de la maladie et le rêve de la maladie peuvent être très proches
puisqu’une chose peut être « neutre » pour une personne et positive pour une autre et ce
qui est considéré comme anodin pour l’une peut être le rêve d’une autre.
Exemple
Si nous disons à une personne qu’elle doit aller au soleil, pour quelqu’un habitant dans
le sud de la France, cette injonction pourra sembler banale. En revanche, pour une
personne habitant dans une région beaucoup moins ensoleillée, cette instruction pourra
réveiller un rêve. C’est pourquoi, lors d’une interprétation, on parlera « d’une invitation ou
d’une aspiration à … ». Mais dans les deux cas, notre maladie nous invite à y focaliser notre
énergie.
Exemple approfondi
Monsieur X a une pathologie au ménisque d’un genou.
Dans la partie animale
Le genou peut être une adaptation à la sensation de ne pas vouloir se soumettre.
Le ménisque du genou étant un intermédiaire pour permettre une meilleure congruence
entre le fémur et le tibia, il peut exister un stress lié :
à une sensation d’être empêché, de ne pas pouvoir entrer en contact avec
quelqu’un d’essentiel à nos yeux ;
et/ou
une sensation que quelqu’un ou quelque chose nous coupe d’une personne
importante à nos yeux ou d’une autorité.
Dans une atteinte méniscale, il y a, au fond, un besoin de supprimer ou de trouver un
autre intermédiaire pour pouvoir entrer en contact avec une personne aimée ou une
autorité. Par ailleurs, le ménisque reposant sur les plateaux tibiaux, nous retrouvons
fréquemment dans cette problématique un sentiment d’injustice.
Monsieur X travaillait dans une grosse entreprise au Québec. Suite à des malversations
de ses patrons, lui et tous les employés se retrouvèrent au chô mage et perdirent leur
retraite du jour au lendemain. À son â ge avancé, il n’eut d’autre choix que de continuer à
travailler. Il eut la sensation d’être forcé de se soumettre à cette décision et situation
injuste. Par ailleurs, ses patrons étant partis, il n’avait aucun intermédiaire digne de ce nom
à qui parler et exprimer sa frustration. D’où l’atteinte méniscale.
Dans la partie spirituelle
L’interprétation négative du genou nous amène à la notion de soumission (se mettre à
genoux) mais son interprétation positive pourra faire référence au genou à terre et à
l’action noble de servir. Le genou peut donc porter le rêve de servir l’autre ou de servir
quelque chose jugé plus grand que soi.
Sur le plan physiologique, le ménisque est un intermédiaire permettant à deux os de mieux
entrer en contact. La pathologie de cet homme pouvait donc révéler une aspiration et une
faculté à :
servir quelque chose de plus grand que lui ;
permettre aux autres d’entrer en contact entre eux et avec quelque chose
d’important…
Sa pathologie vient donc lui rappeler cette partie belle et noble de lui-même.
Or, le rêve de cet homme était d’être thérapeute en Reiki, une forme de thérapie où celui
qui l’exerce est un intermédiaire entre « l’énergie universelle » et le patient. S’il s’était
formé jusqu’à devenir maître Reiki, il ne l’utilisait que très peu. Sa maladie venait donc lui
rappeler son rêve, là où il avait à mettre son énergie et à opérer un changement. Elle venait
lui rappeler de réaliser, même partiellement, son aspiration à aider les autres, par cet
intermédiaire.
Leçon de vie de sa pathologie
Les lésions méniscales ont généralement pour conséquence et symptô me une difficulté
à tendre la jambe. Notre corps nous enseigne donc que nous avons à apprendre à ne pas
« tendre la jambe » systématiquement. En transposé, nous devons apprendre à ne pas
toujours chercher à nous rebeller et à être plus diplomates… voire, parfois, à nous
« soumettre », pour pouvoir avancer ou faire avancer notre cause.
Dans le cas de cet homme, c’est comme s’il savait déjà s’opposer et se rebeller et qu’il devait
apprendre à accepter et parfois aller dans le même sens que l’autre ou que le monde ;
apprendre de temps en temps à accepter de faire comme tout le monde. Son corps est ainsi
venu lui rappeler que, s’il est parfois bon de se rebeller, il est aussi quelquefois bon de
laisser couler et d’accepter le système tel qu’il est pour pouvoir avancer et servir son idéal.
Enfin, le genou peut aussi nous parler d’efficacité. Il peut alors être question
d’apprendre à être plus efficace et ne pas remettre au lendemain ce que l’on juge important.
Or, Monsieur X avait une grande tendance à la procrastination et, s’il était efficace dans son
travail et pour servir l’autre, il ne l’était jamais lorsqu’il s’agissait de servir ses propres
aspirations.
L’habillage du rêve
Cette vision de la maladie est un rappel de ce que l’on est venu expérimenter : notre
sens, notre place, notre beauté et nos forces intérieures, le fond de nos aspirations
profondes oubliées ou mises de cô té. Or, si elle nous rappelle l’essence de notre rêve, elle
ne nous dit pas comment l’habiller, de quelle manière le vivre, de quelle façon le mettre en
place dans notre vie. C’est à chacun de trouver l’habillage dans lequel il incarnera
concrètement ses aspirations dans sa vie. C’est l’addition du fond et de la forme qui fait de
nous un être unique.
Exemple
Comme nous venons de le voir, le genou peut être en lien avec une aspiration à servir, à
être au service de quelque chose que nous jugeons plus grand que nous (il existe
naturellement d’autres rêves ayant trait au genou). Mais si cette pathologie peut rappeler à
la personne qui en souffre l’essence de son aspiration, elle ne précise pas sous quelle forme
celle-ci doit voir le jour. En effet, il existe de nombreuses manières de la vivre : médecin,
pompier, association caritative ou humanitaire, forces de l’ordre, thérapeute, sportif…
Ce rêve peut parfois se vivre au travers d’un métier, d’activités ou tout simplement
d’actions quotidiennes… L’important est de le vivre.
Théorie du « verbe » de la maladie
Comme nous l’avons vu, au niveau spirituel, la maladie est l’incarnation dans le corps
d’un rêve oublié. Or, le plus souvent, quand nous transposons la fonction d’un organe afin
d’en saisir le rêve, celui-ci nous est donné sous la forme d’un « verbe ».
Exemples
un des « verbes » du genou est : servir ;
un des « verbes » du foie est : produire ;
un des « verbes » des bronches est : communiquer ou transmettre ;
un des « verbes » de l’utérus est : enfanter ou donner naissance…
On peut donc envisager la maladie comme l’expression dans le corps d’un « verbe »
oublié ou mal conjugué dans notre vie.
La maladie nous offre donc le « verbe » ou le mot de notre vie, celui que nous devrons
exprimer en conscience dans notre vie, et ce, quelle que soit la manière tant que celle-ci
nous apporte de la joie, nous fait vibrer ou nous fait avancer.
La personne ayant l’aspiration de « servir », peut le faire de mille manières différentes.
Ce qui compte, c’est de l’exprimer de manière constructive pour elle. Nous pouvons
donc vivre notre « verbe » à un certain niveau à un instant de notre vie et le vivre à un
niveau différent à un autre moment de notre vie. En revanche, c’est lorsque nous ne
l’exprimons pas que nous pouvons déclencher une maladie qui sera chargée de nous le
rappeler.
De plus, puisqu’il est essentiel de vivre ce « verbe », si nous ne le faisons pas nous pourrons
le subir, c'est-à -dire le vivre sur un versant qui nous fera souffrir ; le vivre mais pas au bon
endroit ou de la bonne manière. Nous en serons informé car ce « verbe » engendrera
douleur, mal-être et stress au lieu de nous procurer de la joie. La maladie ou le blocage
représentera alors une invitation à exprimer ce « verbe » autrement et en conscience, à le
recadrer dans le bon lieu, dans la bonne partie de notre vie, là où il pourra nous faire
avancer au lieu de nous freiner. Ainsi, le « verbe » qui nous rend malade est identique à
celui qui nous guérit.
Exemple
Une femme se plaignait régulièrement de son estomac. L’estomac découpant ce qui vient de
l’extérieur en petits morceaux, peut être en lien avec des « verbes » comme : décortiquer,
analyser, comprendre, apprendre…
Porteuse de ces aspirations et « verbes », elle cherchait donc inconsciemment à les vivre.
Mais comme elle ne les mettait pas en place en conscience dans sa vie, ceux-ci s’imposaient
à elle de manière plus douloureuse et moins confortable. Elle les vivait donc, mais pas au
bon endroit ni de la bonne façon. Pour exemple, elle analysait et décortiquait tout ce qui se
passait à son travail, toutes les paroles et actes de ses collègues. Cette analyse perpétuelle
la consumait et la plongeait dans des doutes et des « prises de tête » qui l’empêchaient de
rester légère. Ces « verbes » pouvaient même l’empêcher de dormir puisqu’elle ressassait,
cogitait et analysait tout dès qu’elle se couchait. Elle ne vivait donc pas son rêve et son
« verbe » de manière constructive, que ce soit pour elle, pour l’autre ou pour le monde.
Son estomac l’invitait donc à exprimer ces « verbes », ces facultés, dans des domaines
importants pour elle afin d’éviter qu’ils s’expriment à son détriment… comme par exemple,
prendre des cours ou étudier la philosophie, la cuisine, la mécanique, la physique, la
religion, l’histoire, la biologie, les animaux… Faire vibrer ses « verbes » (analyser,
décortiquer, comprendre…) dans le domaine qui lui convenait pour empêcher qu’ils
s’expriment là où ils n’étaient pas toujours nécessaires.
Là encore, si l’organe et la pathologie nous fournissent notre « verbe », il appartient à
chacun de trouver la manière de le conjuguer et la forme sous laquelle l’exprimer. C’est à
nous de trouver celle qui nous apportera de la joie, seul ou avec l’aide de quelqu’un.
Le rêve du corps
L’organe et le rêve
Dans la nature tout ce qui est inutile est voué à disparaître. Dans notre corps, chaque
partie, chaque organe a donc une fonction, une utilité, une vocation qui lui est propre et qui
permet à l’ensemble du corps d’exister. Chaque organe trouve donc son sens dans sa
fonction. Sans ses composantes, il n’existe pas. Nous n’existons pas. En transposé, il en est
de même pour nous. Nous avons tous une vocation, une utilité ici-bas. Si nous ne les
exprimons pas, nous cessons d’exister. Nous pouvons survivre et pourquoi pas vivre mais
pas… exister. Nos maladies sont alors des rappels pour nous guider vers le sens de notre
vie, pour que nous l’incarnions.
Pour trouver le rêve de l’organe, la question est alors :
À quoi rêvent nos organes et les divers éléments de notre corps ?
Quelle est la fonction, la vocation de chaque organe, de chaque partie de notre
corps ?
La transposition en positif des fonctions ou de la symbolique de l’organe dans la vie de
chacun nous permettra de comprendre les rêves dont ils sont porteurs . De cette manière,
[20]
lors d’une maladie, l’organe ou les tissus impliqués nous permettront de comprendre
avec précision le thème global du rêve, le « verbe » que nous ne parvenons pas à
vivre pleinement.
Exemples
L’estomac
Comme nous venons de le voir, l’estomac poursuit la digestion et découpe les aliments
en petits morceaux pour les digérer. Transposé dans la vie, l’estomac peut être porteur de
l’invitation ou du rêve de « couper en petits morceaux » ce qui vient de l’extérieur. On peut
donc imaginer que l’aspiration de l’estomac est liée aux verbes : analyser, décortiquer,
comprendre et apprendre. Il peut aussi parler de tourner une page, de passer à autre chose
dans une partie de sa vie. Avec l’estomac, nous pouvons également avoir une aspiration ou
une invitation à vivre la gratitude et l’équité.
La peau
La peau constitue notre enveloppe physique, elle est la frontière entre notre intérieur et
l’extérieur. C’est elle qui nous circonscrit et nous démarque de l’extérieur. La peau peut
donc évoquer une invitation ou une aspiration à nous démarquer de l’autre, à vivre notre
différence, notre singularité, à être reconnu. Elle peut également nous renvoyer à une
invitation ou une aspiration à vivre l’intime (relations amoureuses, sociales, amicales, etc.)
Le duodénum (première partie de l’intestin)
C’est dans le duodénum que l’acidité de l’estomac se mélange aux sucs alcalins comme la
bile. C’est donc dans cette partie du corps qu’une forme de neutralité acido-basique peut
survenir. Le duodénum peut donc nous parler d’une invitation ou d’une aspiration à la paix,
à la neutralité, à apaiser, à sortir des rancœurs.
Naturellement, pour chaque organe, d’autres pistes, d’autres rêves et verbes peuvent
être mis à jour suivant les grilles de lecture que nous utiliserons.
La maladie et le rêve
Chaque partie de notre corps est donc en lien avec l’essence d’un ou plusieurs rêves
dans notre vie. Chaque organe a une ou plusieurs fonction(s), une ou plusieurs vocation(s).
Or, pour une meilleure efficience, il doit être capable de s’adapter en augmentant ou en
diminuant sa fonction suivant la nécessité de l’instant. Par exemple, lorsque nous
mangeons, l’estomac augmente la production des sucs gastriques puis la diminue quand il
n’a plus rien à digérer.
En réalité, et comme nous l’avons déjà vu, le corps peut :
créer de la masse (plus de tissu) ou creuser (moins de tissu) ;
augmenter ou diminuer une fonction ;
bloquer, stopper une fonction ou la débloquer.
En transposé, chaque organe nous montrera donc les versants possibles d’un rêve :
rêve « de plus », d’ajouter, d’augmenter ;
rêve « de moins », d’enlever, de diminuer ;
rêve de bloquer ou de stopper ;
rêve de débloquer ou de remettre en mouvement.
Transposé à l’humain, et donc à la vie, notre corps nous enseigne que pour vivre
pleinement un rêve, pour exprimer complètement un verbe, nous devons être
capable de le vivre en « plus » et en « moins », dans un sens et dans l’autre. Chaque
rêve possède donc toujours plusieurs facettes qu’il faut savoir incarner, si l’on veut le
réaliser pleinement. Notre corps nous enseigne donc la voie du milieu. Il nous apprend la
mesure, pour incarner nos aspirations.
À quoi rêve ma maladie ? Quel est le rêve de ma maladie ?
Quel est le verbe qui correspond à ma maladie ?
Ainsi, lors d’une pathologie :
l’organe touché nous donne le thème global du rêve, le verbe oublié que nous
voulons réaliser ;
la maladie (c'est-à -dire la manière dont cet organe est modifié) nous permet de
saisir la facette précise du rêve et du verbe qui nous bloque, que nous avons
oubliés ou négligés.
Le but est alors de transposer dans la vie de chacun, non plus la fonction de l’organe mais la
physiopathologie de la maladie (la modification de l’organe), afin de saisir la partie du rêve
que nous avons écartée de notre vie et que nous devons réinvestir afin qu’il ne s’exprime
plus à travers notre corps.
Exemple
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 se caractérise par une augmentation du sucre dans le sang car il ne
pénètre plus dans le muscle. Le sucre est donc en « plus » et le muscle en « moins »
(puisque sans apport de sucre, il fonctionne moins bien). Nous devons donc chercher à
comprendre le thème global de chacun des éléments de cette pathologie : le sucre, le sang
et le muscle.
La vocation du sucre est de fournir de l’énergie. Symboliquement, il est aussi une
transposition de la douceur.
Le sang est un transposé du clan, de la famille. Il y a donc avec le diabète une
aspiration liée à nos proches.
La vocation du muscle est d’agir.
Interprétation au niveau animal, sur le versant négatif : les conflits
Au niveau animal, la pathologie est une adaptation à un stress. En matière de diabète,
l’augmentation de sucre dans le sang apparaît donc comme la solution : l’augmentation du
transposé du sucre (l’énergie, la douceur) dans ce que représente le sang (le clan) est donc
la réponse au problème vécu.
Comme vu précédemment, si une pathologie modifie en plus un élément de notre corps,
c’est que nous avons ressenti un moins dans une partie de notre vie. Le ressenti stressant à
l’origine du diabète est donc lié à une sensation de « pas assez », de « manque » de sucre ou
plutô t de la transposition du sucre dans le sang. Nous pouvons donc imaginer que la
personne souffrant de diabète a dans sa mémoire personnelle ou généalogique des
ressentis stressants comme :
une crainte qu’un proche aille mal ;
une peur de faire du mal aux autres ou une peur de mal faire ;
un regret de n’avoir pas pu ou su aider quelqu’un ;
un remord d’avoir mal agi envers quelqu’un ;
un regret ou un remord de n’avoir pas été ou de ne pas être suffisamment doux
avec un proche ;
une mémoire de personne proche morte ou allant mal sans que l’on ait pu agir pour
elle…
Interprétation au niveau spirituel, sur le versant positif de la maladie : le rêve de la
maladie
Les transpositions des éléments impliqués dans cette pathologie nous éclairent sur le
thème global du rêve. Les informations relatives à la facette et la subtilité du rêve sont
apportées par la manière dont ces éléments sont modifiés par la maladie (la
physiopathologie) : le fait qu’il y ait plus de sucre dans le sang et ensuite moins de muscle.
Le diabète peut donc parler du rêve ou de l’aspiration :
de trouver et d’apporter aux gens que l’on aime (le sang) une énergie, un moteur de
vie, de quoi leur donner envie d’avancer sur leur chemin de vie (plus de sucre) ;
de faire avancer les gens que l’on aime ;
d’être un moteur pour les gens que nous aimons ;
à vivre ou à retrouver plus de douceur (plus de sucre) avec les gens que nous
aimons (le sang)…
Le sucre reste dans le sang car il ne rentre pas dans le muscle. Il y a donc moins de
muscle et plus de sucre dans le sang. Il peut donc y avoir également un rêve d’en faire
moins ou de se reposer (moins de muscle), pour pouvoir en faire plus pour les siens (plus
de sucre dans le sang).
Interprétation neutre, la leçon de vie du diabète :
Mettre plus de sucre dans le sang mais moins dans les muscles, nous invite à apprendre
à être présent, à être une source d’énergie pour l’autre, sans toujours chercher à agir à sa
place, à parfois laisser agir l’autre et ne pas toujours chercher à contrô ler sa vie. Au fond,
le diabète de type 2 demande d’apprendre à ne pas confondre « agir pour l’autre » avec
« agir à la place de l’autre ».
Dans cette pathologie, il y a un ralentissement, voire un arrêt du temps. C’est comme si
la personne souffrant de cette problématique pouvait rêver ou devait apprendre à ralentir,
à prendre du temps, pour elle-même, pour et avec les gens qu’elle aime. Dans son symbole
de douceur, le sucre dans le sang peut ainsi également inviter la personne à octroyer plus
de douceur à son entourage et à elle-même.
Le corps mode d’emploi de notre vie
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. »
[21]
Une fois que nous avons compris le lien qui peut exister entre corps, âme et
esprit, notre corps, par son fonctionnement et ses symboles, peut être une source
d’enseignements dans notre vie, en dehors de toute maladie. Il devient alors un
mode d’emploi, un maître pouvant offrir des cours sur la vie en général et ses
multiples aspects, sans pour autant avoir besoin de tomber malade.
Ainsi, dès que nous avons une aspiration, nous pouvons prendre les devants et regarder la
partie de notre corps qui lui est liée, afin de déterminer, grâ ce à son fonctionnement, les
différents versants auxquels nous devons prêter attention pour l’incarner pleinement.
Nous n’attendons donc plus d’être malades pour voir la facette du rêve oublié, nous les
recherchons toutes immédiatement.
Les pièges du rêve
L’un des pièges du rêve est de penser vivre notre rêve pleinement alors même que nous
n’en vivons qu’un versant. Au fond, nous confondons le rêve avec l’une de ses parties. Dans
ce cas de figure, bien que nous pensions vivre notre rêve, celui-ci ne nous apportera pas
une joie pleine et entière et nous pourrons alors ressentir un manque. Quand nous
sommes bloqué sur une facette de notre rêve, la partie oubliée peut se rappeler à
nous via l’émergence d’une maladie.
Dans sa physiologie, le corps augmente ou diminue une fonction ou un organe ou bien il
bloque le système. En transposé, il y a donc trois pièges possibles :
vivre son rêve uniquement sur le versant « plus » de la transposition de la
fonction ou de l’organe ;
vivre son rêve uniquement sur le versant « moins » de la transposition de la
fonction ou de l’organe ;
vivre son rêve sur le blocage, c'est-à -dire ne pas le vivre du tout.
Le corps, par son fonctionnement, nous permet d’anticiper et de ne pas tomber dans l’un de
ces pièges en nous rappelant les versants à ne pas oublier. Il peut ainsi nous permettre
d’avancer sur la réalisation de ce qui compte pour nous.
Exemples
Le genou : servir
Comme nous l’avons vu, une des aspirations du genou est de servir. Ainsi, si une
personne a le rêve de « servir » l’autre ou le monde, il peut observer le fonctionnement du
genou et transposer ce fonctionnement dans sa vie, pour voir s’il a saisi ou non ce
qu’implique le « service ».
Dans sa physiologie principale, le genou se plie et se tend. En transposé dans la vie, notre
genou nous dit donc que pour être pleinement dans le service de l’autre, de soi ou d’un
idéal, il faut savoir :
parfois se mettre à genoux (genou plié) et parfois rester debout (genou tendu) ;
parfois dire oui et parfois non ;
parfois aller dans le sens de l’autre et parfois s’y opposer.
L’un des pièges du rêve du genou est de vivre l’aspiration du genou uniquement sur un
versant, c'est-à -dire croire que pour servir, pour être utile à l’autre, il faut toujours lui dire
oui ou toujours s’opposer à lui, le critiquer et lui dire non.
Le cœur : partager
Physiologiquement, le cœur est une pompe qui reçoit et envoie du sang. Il est le centre
qui reçoit et donne. Transposé dans la vie de chacun, il nous parle de l’aspiration à partager
et à échanger. De par son fonctionnement, le cœur nous met en garde contre deux pièges :
celui de toujours vouloir donner (partie artérielle) ;
ou
celui de toujours vouloir recevoir (partie veineuse).
Le cœur nous enseigne donc que la meilleure manière de partager consiste à donner à
l’autre, à nous offrir à l’autre, mais également de laisser à l’autre la possibilité d’en faire
autant avec nous. Les personnes atteintes du cœur nous révèlent une véritable aspiration
au partage mais peuvent confondre le partage avec le fait de toujours donner ou de
toujours recevoir.
Si nous étudions plus précisément le fonctionnement du cœur, nous voyons qu’il reçoit
et envoie deux types de sang :
du sang riche en oxygène ;
du sang pauvre en oxygène.
Symboliquement, l’oxygène est la représentation de la vie. Or, par le ventricule gauche et
l’artère aortique, nous envoyons du sang oxygéné et riche en nutriments vers le corps.
Notre corps nous indique donc que partager, échanger c’est savoir donner, offrir à l’autre :
ce dont il a besoin : de l’aide, du soutien (les nutriments)… ;
nos joies et ce qui nous anime (notre oxygène)…
Par le ventricule droit et les artères pulmonaires, nous envoyons du sang pauvre en
oxygène vers les poumons. Le cœur nous rappelle donc qu’il est aussi important de savoir :
partager ses propres angoisses, ses malheurs (l’absence d’oxygène) ;
aller demander de l’aide à l’autre ;
conseiller et envoyer l’autre chercher un secours autre que le nô tre. Ne pas
chercher à être obligatoirement au centre de la vie de l’autre.
Par l’oreillette gauche et les veines pulmonaires, le cœur reçoit du sang riche en
oxygène. Ainsi, le corps nous dit que partager et échanger, c’est aussi savoir recevoir et
accueillir :
des cadeaux, des compliments, de l’aide mais aussi la vie de l’autre ;
la joie de l’autre, ce qui l’anime.
Par l’oreillette droite et les veines caves, le cœur reçoit du sang pauvre en oxygène.
Il nous rappelle donc qu’il est important d’apprendre à recevoir et accueillir :
les angoisses, les malheurs de l’autre ;
nos propres malheurs et angoisses.
Le système digestif.
La bouche
Grâ ce à elle, nous goû tons les aliments. Ceux-ci représentent l’apport du monde
extérieur, les événements de notre vie. En les appréciant, notre bouche nous dit s’ils sont
agréables ou non, s’il faut les accepter ou les rejeter. La bouche fait donc un premier tri et
nous guide vers ce qui est bon pour nous ou pas. Quand un aliment (donc un événement)
arrive, on le « goû te » avec la bouche et on commence à le couper en morceaux pour
pouvoir l’avaler, c'est-à -dire l’accepter.
L’estomac
Les événements de notre vie (les aliments) passent ensuite dans l’estomac où ils sont
scindés en tout petits morceaux. En transposé, l’estomac permet donc d’analyser et de
comprendre la situation. Dans cette phase, on peut identifier des rancœurs au travers de
l’acidité de l’estomac.
Le duodénum
Une fois l’événement compris grâ ce à l’estomac, il s’agira d’effacer les rancœurs et de
trouver la paix au niveau du duodénum. En effet, c’est là que l’acidité va être tamponnée,
notamment par la bile.
L’intestin
Les événements (les aliments) passent ensuite dans l’intestin où s’opère un tri afin
d’intégrer ce qu’ils nous apportent. L’intestin permet d’assimiler le positif, ce qui est bon
pour nous, et de rejeter le négatif, ce qui n’est pas bon pour nous. En transposé, on peut
donc y voir le « positif de la maladie » décrit au début de cette deuxième partie.
Le colon
Le colon finit la digestion. Il parle de pardon. Pardon de soi et de l’autre. Mais le colon
réabsorbe aussi l’eau des selles. Or l’eau est liée aux émotions. Le colon nous demande donc
de prendre du recul, de sortir de l’émotionnel, d’enlever tout jugement pour comprendre la
leçon, l’enseignement de ce que nous avons analysé et intégré dans l’estomac et l’intestin.
L’eau est aussi liée au monde des rêves. Il s’agit alors de se reconnecter et se
réapproprier ses rêves. Nous passons ainsi par :
le colon ascendant, soit l’enseignement, le rêve et le pardon liés à la généalogie
et aux ancêtres ;
le colon transverse, soit l’enseignement, le rêve et le pardon liés aux collatéraux,
aux gens qui nous entourent ou que nous croisons dans notre vie ;
le colon descendant, soit l’enseignement, le rêve et le pardon lié à notre
descendance.
Nos excréments ainsi constitués arrivent à l’anus. Les selles étant le meilleur engrais qui
soit, en transposé, nous offrons alors au monde le fruit de notre travail sur nous-même, le
fruit de nos expériences pour permettre la croissance d’autres parties du monde.
Bien entendu, ce ne sont que des exemples et il existe d’autres enseignements pour
chacun des organes. De plus, différentes parties du corps peuvent faire référence à un
même rêve, plusieurs pièges et leçons sont donc possibles. C’est en cela que notre corps
devient un maître pour nous, offrant autant d’enseignements qu’il y a d’individus. Encore
une fois, seule la personne concernée sera en mesure de dire ce qui a un sens pour elle dans
sa vie.
Le rêve et la généalogie
Les ascendants
Notre famille est le miroir qui nous permet d’accéder directement et facilement à nos
multiples facettes. Nos rêves ont donc pu nous être transmis par l’un de nos ancêtres. Notre
comportement et nos maladies seront alors la transposition dans notre corps des rêves de
nos ancêtres. La question qui se pose est : « Aux souhaits de quels ancêtres suis-je en train
de répondre par mon comportement ou ma maladie ? »
En partant du postulat que chaque chose a un sens, nous ne naissons pas dans notre famille
par hasard. Cependant, il faut bien comprendre que si nous sommes en lien, dans une
partie de notre vie, avec le rêve d’un ancêtre précis, c’est que le fond de ce rêve résonne
avec les aspirations de notre â me. Ce rêve parle donc également de nous-même et de ce que
notre â me est venue expérimenter. Dans ce niveau de lecture de la maladie, notre
famille, tel un miroir, nous donne accès aux blessures mais aussi aux aspirations de
notre âme : à ce qu’elle est venue apprendre et expérimenter pour grandir.
Ce qui peut nous poser problème et nous bloquer n’est alors pas le fond, l’essence du rêve
de nos ancêtres, mais plutô t la forme, la stratégie qu’ils ont employée pour le vivre et que
l’on pense, inconsciemment, devoir répéter ou solutionner pour le vivre à notre tour.
Il convient donc de prendre conscience du fond du rêve de nos ancêtres, que nous réalisons
par notre comportement ou maladie, pour pouvoir ainsi nous autoriser à le vivre
différemment, sous une autre forme. En réalité, pour s’autoriser à emprunter une autre
stratégie, une autre voie que celle de notre comportement ou blocage, pour le vivre
pleinement et à notre manière. Ainsi, nous restons fidèles et à notre clan, en réalisant
l’essence de leurs rêves, et à nous-même, en le réalisant à notre manière.
Les descendants
Si nous accomplissons, par notre comportement, les rêves de l’un de nos ancêtres,
il nous faut comprendre que nos enfants font de même avec les nô tres. Leurs
comportements et leurs maladies peuvent aussi être une réponse à un désir que nous
avions quand nous les attendions ou lorsqu’ils étaient encore bébés. Cette transmission
intervient un peu avant, pendant et juste après la grossesse et est fonction de l’intensité du
vécu. Nous pouvons ainsi reprendre le chapitre « Mémoire généalogique et regret » et nous
poser la question pour nous et nos enfants. Face aux comportements et maladies de nos
enfants :
À quel regret de ma vie ou de celle de mon conjoint mon enfant est-il en train de
répondre par sa maladie ou son comportement ?
Lequel de mes souhaits ou de mes rêves mon enfant est-il en train de réaliser par ce
comportement ou cette maladie ?
Exemple par un comportement
Monsieur X vivait sans arrêt des histoires d’amour-séparation. Il ne parvenait pas à
rester en couple. Sa mère, enceinte de lui, se sentait seule car son mari ne s’occupait guère
d’elle ; il était essentiellement tourné vers ses amis et sa passion pour la musique. De son
cô té, le père de Monsieur X estimait que sa femme lui prenait trop de temps et le freinait
pour vivre sa passion. Monsieur X est donc l’héritier de deux rêves :
celui de sa mère, d’avoir son mari rien que pour elle afin qu’il s’occupe plus d’elle ;
celui de son père, de consacrer tout son temps à sa passion et à ses amis.
Monsieur X recevra inconsciemment les deux rêves. Dans sa vie, il vit les choses
passionnément et est entouré d’une multitude d’amis. Par sa difficulté à former un couple
stable, il donne vie au rêve de ses deux parents. En effet, en couple, Monsieur X se prend de
passion pour sa compagne et ne s’occupe que d’elle, au point de délaisser ses amis et ce
qu’il aime. La rupture, qui le bouleverse, lui permet alors de retrouver ses proches et de
refaire ce qui lui tient à cœur.
Le problème ne vient donc pas du fond, des aspirations, des rêves de ses parents mais
de la forme, de la stratégie que ceux-ci lui ont transmise en lui transmettant les équations :
le couple ou les passions ; le couple ou les amis. Faire avancer son rêve consistera à être
attentif à trouver d’autres stratégies pour vivre pleinement son rêve, c'est-à -dire vivre et le
couple et ses passions et ses amis.
Exemple avec un descendant
Madame X a un enfant qu’elle aime plus que tout au monde mais qui parle tout le temps.
Or madame X vit avec un homme silencieux qui ne se raconte jamais, ne parle jamais de ses
failles et ne dévoile jamais ses émotions, quelles qu’elles soient. Bien qu’heureuse avec lui,
elle en a toujours souffert : au fond, l’attitude de son fils vient répondre au rêve de sa mère
d’avoir un homme qui s’exprime plus et se raconte plus.
Exemple personnel par un métier
Un de mes grands-pères avait pour rêve non réalisé d’exercer le métier de médecin.
De plus, mes deux grands-pères avaient une passion pour l’histoire et la généalogie. Or, une
partie de mes recherches vise à aider et pourquoi pas guérir les gens par… la généalogie.
De cette manière, par mon activité, je réunis et réponds aux rêves de mes grands-pères
sous une forme différente des leurs.
Faisons une pause
Acte d’offrande n°2
L’acte d’offrande n°1 était en lien avec notre partie animale. Il s’agissait d’apporter
une forme de sécurité à notre partie blessée et de soulager les regrets et remords de
la partie humaine.
L’acte d’offrande n°2 est en lien avec la partie spirituelle.
Partie 1
Nous sommes malades parce que nous n’avons pas réalisé un rêve. Avancer sur le
chemin de la guérison et s’aimer, c’est permettre à chacune de nos parties de réaliser
sa vocation. Si nous comprenons que le fond des rêves de nos ancêtres peut être en
lien avec ceux de notre â me, il peut alors être intéressant de se poser la question
quant à leur vie :
Quel était/est le rêve, l’aspiration de ma mère ?
Quel était/est le rêve, l’aspiration de mon père ?
Quel était/est le rêve, l’aspiration de ma grand-mère ? De mon grand-père ?
De leurs frères et sœurs ?…
Partie 2
Il est aussi intéressant de se poser la question à propos de la mort de nos ancêtres :
Quel était le rêve de mon ancêtre au moment de mourir ? Quel était son souhait
au moment de partir ?
À quoi aspirait-il pour sa descendance ou le monde après sa mort ?
Dans chaque partie, l’objectif est de leur offrir symboliquement ou réellement :
la possibilité de le réaliser ;
ou
la réalisation même de leur rêve…
Et ceci, même s’ils sont morts ou absents.
Offrir symboliquement à nos ancêtres la possibilité de réaliser leurs rêves, c’est
offrir, en miroir, à la partie de nous-même qui est en lien avec eux, dans notre
mémoire, la possibilité de réaliser le nô tre. Cela nous permet également de les
remercier pour les choses positives qu’ils nous ont transmises.
Nous pouvons également reprendre l’exercice de l’endormissement déjà évoqué en
fin de première partie et le mettre en pratique dans ce contexte.
Partie 3
Si cette question est importante pour nos ancêtres, elle l’est également pour nous,
dans notre présent mais aussi notre passé. Posez-vous la question : « Enfant, quels
étaient mes rêves, mes désirs, mes aspirations ? »
Et offrez symboliquement ou réellement à votre enfant intérieur, en tant qu’adulte, la
possibilité de le réaliser d’une manière ou d’une autre, même si aujourd’hui ce rêve
n’est plus d’actualité. Il s’agit juste de dire à votre enfant intérieur qu’il est possible
de réaliser ses rêves, pour pouvoir, en tant qu’adulte, réaliser les vô tres. Il s’agit
simplement de dire au « moi » du passé qu’il est possible de réaliser ses rêves pour
que le « moi » du présent puisse s’autoriser à réaliser les siens.
Parfois il est important de tout analyser, d’autres fois seul l’un des niveaux nous
apportera la réponse dont nous avons besoin. Il ne faut donc pas s’inquiéter si l’un des
niveaux nous échappe, il nous faut plutô t avancer sur ceux qui résonnent comme une
évidence dans notre vie.
Exemples
Conflit empêchant la réalisation d’un rêve
Une jeune femme ne parvenait jamais à aller au bout de ce qui lui tenait à cœur. Or, dans
son enfance, chaque fois qu’elle commençait quelque chose qui lui plaisait vraiment, sa
sœur l’imitait. En soi, cela n’avait rien de problématique. Cependant, à chaque fois, sa mère
la dévalorisait et encensait sa sœur. À cause de ce schéma, elle enregistra dans sa mémoire
que si elle faisait ce qu’elle aimait, si elle allait au bout de ce qui lui plaisait vraiment,
quelqu’un allait lui prendre sa place, son rêve, sa vie. Elle alla même jusqu’à s’empêcher de
savoir ce qu’elle désirait vraiment de peur de revivre cette mémoire.
Croyance qu’il n’y a qu’une seule stratégie pour réaliser son rêve
Dans la mémoire de madame X est programmée l’information suivante : ayant laissé
sans surveillance son enfant quelques instants, sa grand-mère le perdit. Toute sa vie, elle se
culpabilisa de cette mort, se vivant comme la pire des mères. Elle transmit alors à sa
descendance l’équation suivante : enfant sans protection un instant = mort = mauvaise
mère.
Madame X répond à cette équation en étant surprésente avec ses enfants, quitte à être
étouffante. Elle réagit donc bien à cette mémoire, puisqu’en étant toujours derrière ses
enfants, elle cherche inconsciemment à les sauver de la mort. Dans sa partie animale, elle
répond donc bien aux besoins archaïques de survie de l’enfant.
Cependant, dans sa partie humaine et spirituelle, madame X aspire à être une bonne mère
pour ses enfants, à leur donner de l’amour, à les voir grandir... Mais sa mémoire ne lui offre
qu’une seule stratégie pour parvenir à vivre ce souhait profond : être tout le temps sur le
dos de ses enfants.
Son aspiration, son fond est donc magnifique et n’est pas problématique, mais la forme,
c'est-à -dire ce qu’elle met en place pour parvenir à le vivre, peut parfois lui poser des
problèmes, à elle ou à ses enfants.
Conflit empêchant la réalisation d’un rêve
À la suite d’une séparation amoureuse, une jeune femme développa de l’eczéma.
Or cette rupture réactiva, dans sa mémoire, la séparation d’avec son père qu’elle avait
vécue à l’â ge de 8 ans.
Dans la partie animale, l’eczéma est une adaptation au stress de séparation. Dans la partie
spirituelle, l’eczéma peut être en lien avec une aspiration au contact ou à réussir à vivre
l’intimité avec l’autre.
Inconsciemment, elle avait donc la croyance qu’il n’y avait qu’une seule manière de
satisfaire cette aspiration en elle : en retrouvant le contact avec son petit ami. Or, l’une des
leçons de vie de l’eczéma peut être d’apprendre à :
enlever ou arrêter de mettre des barrières entre soi et l’autre ;
se mettre parfois à nu devant l’autre ;
oser montrer son intimité et oser aller dans celle de l’autre ;
ne pas chercher à faire ou à être systématiquement différent de l’autre et ne
montrer sa propre différence que lorsque cela a vraiment du sens. Pour être vu et
reconnu dans sa différence, il faut aussi être vu dans sa normalité…
La crainte de souffrir ou de revivre une séparation douloureuse l’amenait à placer
beaucoup de barrières entre elle et les autres en général et entre elle et les hommes en
particulier avec qui elle pouvait se montrer distante, effacée et parfois agressive. Ce conflit
pouvait ainsi l’empêcher de réaliser son rêve. Par ailleurs, son obsession d’agir toujours
différemment des autres l’empêchait de partager simplement quelque chose avec eux.
Conflit empêchant la réalisation d’un rêve
Monsieur X ne parvenait pas à aller au bout des choses. Dans sa généalogie, il y avait
beaucoup de gens qui avaient réussi quelque chose mais une de ces réussites se révéla
dramatique : ses arrière-grands-parents, très épris l’un de l’autre, se marièrent. Pour eux,
l’accomplissement de leur union et de leur amour devait se matérialiser par la naissance
d’un enfant. Malheureusement, à la suite d’une complication, son arrière-grand-mère
mourut en donnant la vie à leur enfant.
Monsieur X avait donc dans sa mémoire l’information que la réussite, l’aboutissement d’un
rêve pouvait déboucher sur un drame. Ce schéma l’amena à entamer de multiples projets,
à les faire traîner dans le temps sans jamais les achever par crainte inconsciente de revivre
le drame lié à la réussite inscrit dans sa mémoire.
Grilles de lecture pour découvrir les rêves
de la maladie
De la même manière qu’il n’existe pas une unique piste, un unique conflit pour nos
pathologies, il n’existe pas non plus un unique rêve et une unique leçon de vie liée à une
maladie. Il n’y a pas de dogmatisme possible, seule la personne concernée est légitime pour
désigner quelle piste fait écho en elle.
Dans un premier temps, nos rêves et aspirations pourront être trouvés en transposant des
besoins archaïques et les « verbes » trouvés dans les autres parties de l’être.
Pour Alejandro Jodorowsky, il existe différentes énergies : matérielle, sexuelle,
émotionnelle, intellectuelle et spirituelle.
Exemples
Le besoin archaïque de se nourrir
Transposé au niveau intellectuel, cela peut donner une aspiration à nourrir son intellect
et donc, par extension, un désir d’apprendre.
Au niveau émotionnel, il peut nous parler d’un besoin de nourrir un lien, une relation, il
peut donc révéler une aspiration à échanger et à partager…
Au niveau sexuel, il peut nous parler d’une aspiration à nourrir ses désirs ou ceux de
l’autre. Il pourra donc évoquer une aspiration à réaliser et partager des plaisirs et désirs
avec l’autre ou seul…
Le besoin archaïque de se reproduire
Transposé au niveau intellectuel, il peut évoquer une aspiration à appliquer ce que l’on
a appris, à transmettre, mais aussi à rêver, à créer des idées…
Au niveau émotionnel, ce même besoin pourra parler d’une aspiration à faire des choses
avec l’autre, à créer avec l’autre, à avoir des projets et vivre une relation unique avec lui.
Au niveau sexuel, ce besoin archaïque peut parler d’une aspiration à créer son œuvre.
Le besoin archaïque d’avoir un territoire
Transposé au niveau intellectuel, il peut renvoyer au désir d’avoir un territoire
intellectuel, d’avoir un monde et un univers à soi dans lequel on puisse s’épanouir. Il peut
également évoquer une aspiration à penser par soi-même.
Au niveau émotionnel, cela peut parler d’une aspiration à avoir une place définie dans la
vie de l’autre.
Dans un deuxième temps, ce sont les différentes grilles de lecture qui nous aiguilleront
sur le ou les rêve(s) en jeu dans une pathologie. Ce seront les mêmes que celles utilisées
dans la première partie de ce livre pour parvenir à trouver les stress à l’origine de nos
problématiques au niveau animal. Nous n’allons donc pas nous y attarder mais analyser
quelques exemples en lien avec chacune des grilles.
La fonction de l’organe
Comme pour le corps animal, la fonction de l’organe, ou celle des constituants qui
entrent en jeu dans la maladie, est l’axe privilégié pour comprendre la vocation de l’organe.
Il s’agira d’interpréter la modification de la physiologie, non plus du point de vue négatif,
comme dans la première partie, mais du point de vue positif, pour trouver le rêve ou
l’aspiration de la maladie.
Nous avons vu plusieurs exemples dans les chapitres précédents. En voici d’autres :
La maladie de Parkinson
Dans cette pathologie, il s’opère une destruction des neurones au niveau du locus niger,
entraînant une diminution de la sécrétion de dopamine.
Au niveau animal : interprétation en négatif de la maladie (différente de celle déjà
évoquée dans la première partie de ce livre).
La sécrétion de dopamine est diminuée. Si celle-ci est le plus souvent présentée comme
l’hormone du plaisir et de la récompense , sa fonction principale est d’inhiber la
[22]
prolactine. Or la prolactine a pour fonction de permettre la lactation. Elle parle donc du lien
mère-enfant. Elle agit également au niveau du désir de la femme en l’inhibant. C’est
pourquoi il est fréquent de remarquer une baisse de libido chez les femmes qui allaitent.
Dans cette maladie, il y a une limitation de la sécrétion de dopamine. En supprimant la
dopamine, c’est donc comme si nous cherchions à augmenter la prolactine.
Ainsi, au niveau animal, la maladie de Parkinson peut nous révéler des blessures liées à une
mère plus préoccupée de ses propres désirs (puisque la prolactine enlève le désir) que des
besoins de son enfant (puisque cela augmente la lactation). Nous parlons de la mère mais,
par extension, cela peut être en lien avec l’un des parents.
Il est donc possible de chercher dans la mémoire personnelle ou familiale des histoires
ou ressentis tels que :
« Je n’ai pas eu de maman car elle a dû répondre à ses besoins ou à ceux de la
famille au lieu de répondre aux miens. »
« Je n’ai pas eu de maman car elle a préféré assouvir ses envies ou pulsions au lieu
de répondre à mes besoins » ;
« Mes parents se sont plus occupés de leurs désirs que de mes besoins » ;
l’absence douloureuse d’une maman ;
une séparation mère-enfant (ou parent-enfant) dramatique ;
une activité, action ou pulsion qui a coupé le lien parent-enfant ;
des tromperies…
Au niveau humain
Il peut y avoir un regret ou un remord dans la mémoire personnelle ou familiale :
de ne pas s’être suffisamment occupé de l’un de ses enfants ;
de ne pas avoir réussi à aider davantage l’un de ses enfants ;
d’avoir privilégié ses envies au détriment de l’un de ses enfants…
Au niveau spirituel : interprétation en positif ou neutre de la maladie (c’est la personne
concernée qui déterminera s’il s’agit d’un rêve ou d’une leçon de vie à mettre en place dans
sa vie).
En éliminant la dopamine, la maladie de Parkinson permet, d’une certaine façon, à la
prolactine d’augmenter. Cette pathologie peut donc nous parler d’une invitation ou d’une
aspiration :
à créer, resserrer, renforcer les liens parents-enfants ou les liens entre un parent et
son enfant ;
à être utile pour l’un de ses enfants.
Par ailleurs, la dopamine est l’hormone de la dépendance. Ainsi, en supprimant la
dopamine, cette pathologie peut nous parler d’une invitation ou d’un rêve :
à sortir de toute dépendance ;
d’indépendance et d’autonomie ;
de sortir des plaisirs considérés comme futiles pour retrouver l’essentiel dans la
relation ;
Il peut y avoir une aspiration ou une invitation à reprendre le contrô le dans une partie de
sa vie.
L’alopécie
L’alopécie désigne la perte de cheveux. Chez les hommes, une des causes les plus
fréquentes de l’alopécie est un excès de testostérone. La testostérone est l’hormone mâ le
par excellence. Donc l’homme qui perd ses cheveux raconte l’aspiration à être un super
mâ le, un surhomme, un super-héros, un super protecteur…
Au niveau animal : interprétation de cette pathologie en négatif.
La testostérone est aussi l’hormone de la violence. En augmentant la testostérone, c’est
comme si l’on cherchait à être au-dessus de la meute, un surhomme ; comme si l’on
cherchait à se surclasser, à affronter une situation particulière ou quelqu’un de puissant à
nos yeux sans s’en sentir forcément capable. Il peut alors y avoir la sensation ou la crainte
d’être dominé dans une partie de sa vie.
Par ailleurs, l’homme souffrant d’alopécie peut ressentir un sentiment de solitude et
d’isolement, la sensation de ne pas être vu tel qu’il est ; d’être toujours là pour les autres
alors que personne n’est présent quand lui en ressent le besoin.
Il est possible de trouver des mémoires personnelles ou familiales :
d’homme fort, d’autorité ayant abusé de sa force ou de sa position ;
d’enfant ayant voulu se protéger ou protéger quelqu’un de son père ;
d’enfant ayant du grandir trop vite (décès ou départ d’un parent) ;
d’agression ;
de lâ cheté qu’on ne se pardonne pas...
Au niveau spirituel : interprétation de cette pathologie en positif ou neutre.
La testostérone est aussi l’hormone du risque, de la confiance en soi, du désir. Elle peut
révéler une invitation ou une aspiration à :
aider l’autre ;
prendre davantage de risques dans une partie de sa vie ;
réaliser ses désirs et ses besoins ;
oser, se lancer ;
oser affronter l’autre, sans pour autant l’abaisser ou l’annihiler ;
avoir confiance en soi et ses capacités ;
montrer sa puissance sans l’imposer ;
montrer ses capacités ;
être courageux et « monter au front » pour ce qui est important pour nous…
L’asthme
Dans l’asthme, il y a des bronchoconstrictions entraînant des difficultés respiratoires.
Comme si l’on cherchait à ne plus respirer l’air qui nous entoure.
Au niveau animal, cela renvoie à des mémoires dures, comme des mémoires d’asphyxie
à cause d’un gaz, d’intoxication par l’air comme dans les mines...
Au niveau spirituel, l’invitation ou le rêve sous-jacent est celui de changer de milieu,
d’endroit, de lieu, d’environnement...
Les bronches amenant l’oxygène vers les alvéoles pulmonaires, cela peut traduire une
invitation ou un désir de changer d’espace, mais aussi de trouver un groupe ou des
personnes avec qui il sera possible de partager des choses qui nous tiennent à cœur.
Cancer de la prostate
La prostate permet de nourrir et de protéger le spermatozoïde pour qu’il puisse
atteindre l’ovule. D’après sa fonction, la prostate invite ou aspire à :
être un bon père ;
aider et soutenir ses enfants (ou quelqu’un d’extrêmement proche) afin qu’ils
parviennent au bout de leurs projets ;
créer un environnement idéal pour l’épanouissement des projets ;
réaliser et mener à terme une œuvre importante pour soi, en laissant parfois l’autre
derrière nous ;
nourrir et protéger ses projets pour qu’ils aboutissent ;
créer une œuvre, faire quelque chose d’important qui ait du sens pour soi…
Leçons de vie :
apprendre à faire de multiples projets, quitte à ce que plusieurs échouent du
moment que l’un d’eux réussisse ;
apprendre à nourrir et protéger ses projets, même contre ceux qui veulent les voir
avorter… sans pour autant anéantir l’autre pour y parvenir ;
apprendre à réaliser ses projets sans forcément attendre l’approbation de l’autre ;
apprendre à mener les projets qui nous tiennent à cœur jusqu’à leur terme tout en
sachant aussi s’occuper de projets qui ne sont pas forcément voués à la réussite
mais qui nous séduisent ;
apprendre à sortir de la peur de l’échec…
L’éthologie
Comme dans la première partie de ce livre, l’éthologie peut nous révéler nos aspirations
profondes. Il s’agira alors de comprendre l’objectif du changement de la physiologie chez
l’animal pour voir si la personne présentant des modifications physiologiques similaires
n’aspire pas à vivre cette vocation, ce rêve dans sa vie.
Exemples
Le coccyx
Le coccyx est un vestige de la queue chez les animaux. Chez certains animaux comme les
guépards, la queue agit comme un gouvernail et leur permet de changer radicalement de
direction lorsqu’ils sont en pleine course.
Ainsi, une personne atteinte au coccyx pourrait parler d’une invitation ou d’un rêve de
changer de direction dans sa vie.
Le psoriasis
Physiologiquement, le psoriasis est une maladie chronique de la peau. Il se caractérise
par une croissance anormale des kératinocytes (un type de cellules de la peau). Ces cellules
se renouvellent alors à un rythme plus rapide que la normale : 4 jours au lieu de 28. Les
squames que l’on constate dans cette pathologie correspondent à l’accumulation d’un
excédent de cellules mortes. Les kératinocytes sont des cellules constituant 90 % de
l’épiderme (mais on les trouve aussi dans les ongles, cheveux et poils). Ces cellules
synthétisent la kératine qui assure à la peau ses propriétés d’imperméabilité et de
protection extérieure.
Par les pertes et le renouvellement accéléré de la peau, c’est comme si la personne
cherchait à enlever sa peau pour en mettre une nouvelle ou comme si elle cherchait à
rajouter une peau à celle déjà existante. Dans la nature, cela peut évoquer la mue
physiologique du serpent. Or, par cet acte, le serpent passe au stade suivant de son
évolution.
Ainsi, en transposé, une personne ayant du psoriasis peut nous parler du rêve de
changer de peau, de costume, de fonction… Elle peut également nous révéler un rêve de
grandir, d’évoluer à l’étape suivante (professionnellement, personnellement…).
Le psoriasis offre également un enseignement. En renouvelant rapidement les
kératinocytes, il nous dit que pour évoluer, réussir à changer de peau ou de costume, la
personne doit apprendre à :
mettre des limites, à marquer une limite ;
se démarquer davantage, montrer ce qui fait sa différence ;
oser mettre du renouveau dans sa vie…
Par ailleurs, cette pathologie peut également faire écho à la transformation de la
chenille en papillon et évoquer ainsi une aspiration à prendre son envol.
Un autre animal peut nous donner des pistes allant dans le même sens, pour cette
pathologie. Des physiciens japonais [23]
se sont aperçus que c’est parce que les dauphins perdent
leur peau et la remplacent toutes les deux heures, qu’ils nagent si vite. Grâce à ce processus, ils
diminuent les frottements et les turbulences susceptibles de les ralentir.
Ainsi, en transposant cette découverte, pouvons-nous imaginer que la personne qui souffre
de psoriasis est dans la même position que celle du dauphin. Derrière cette pathologie peut
donc se cacher un rêve :
d’aller plus vite, d’avancer et de progresser vite dans son milieu ;
de supprimer les résistances qui peuvent empêcher d’avancer…
Exemple approfondi
Mademoiselle X est atteinte de psoriasis. Celui-ci ne s’était pas manifesté depuis
longtemps quand une nouvelle crise survient.
Au niveau animal : le psoriasis peut être lié au stress de se sentir limité, enfermé dans
une peau, dans un costume trop petit pour soi. Il peut évoquer la sensation qu’une
personne s’oppose à nous et nous empêche d’avancer.
Mademoiselle X était dans une entreprise depuis trois ans et, bien qu’elle exerçâ t les
fonctions de postes supérieurs au sien, elle n’en avait pas le titre. Par ailleurs, un de ses
responsables hiérarchiques avait promu des personnes moins anciennes et moins
expérimentées qu’elle. Son stress était d’autant plus grand que sa promotion dépendait de
ce supérieur. Or, elle ne savait pas comment vaincre sa résistance. Sa crise de psoriasis
apparut au moment de ses évaluations où , bien qu’excellentes, il lui annonça qu’elle ne
serait pas promue. Son psoriasis était donc la manifestation dans son corps de ce qu’elle ne
parvenait pas à faire dans sa vie. Il lui permettait, inconsciemment, de changer de peau et
d’enlever les freins qui l’empêchaient d’avancer.
Par ailleurs, son psoriasis apparut sur son poignet dont la symbolique renvoie à la notion
de « récolter le fruit de ses efforts ». Son psoriasis racontait donc son stress de se sentir
coupée du fruit de ses efforts… à savoir, dans son cas, sa promotion.
Au niveau spirituel : sa pathologie est venue lui rappeler son rêve d’évoluer, de prendre
son envol, de changer de peau et d’avancer sereinement, sans résistance. Cette pathologie
peut ainsi évoquer une belle ambition.
En réalité, si mademoiselle X convoitait ces promotions, c’était pour avoir les titres et
l’expérience de certains niveaux qui lui permettraient de prendre son envol et de créer plus
facilement sa propre entreprise. Son psoriasis venait donc lui rappeler ce rêve et le fait
qu’elle devait y consacrer du temps et de l’énergie pour avancer sur le chemin de sa
réalisation.
Elle s’est mise en quête d’un nouveau travail qui pourrait lui offrir ce dont elle avait besoin.
Il ne fut pas nécessaire pour elle d’aller au bout de cette recherche puisque son supérieur,
en l’apprenant, eut peur de perdre un si bon élément et lui offrit les promotions attendues
et plus encore.
Une leçon de vie du psoriasis
Comme nous l’avons vu, la peau peut parler de montrer sa différence, sa particularité.
Le psoriasis de mademoiselle X pouvait donc l’inviter à apprendre à dévoiler ce qui faisait
d’elle quelqu’un d’important et d’unique. Au fond, c’est comme si le psoriasis lui demandait
d’apprendre à se mettre parfois plus en avant et à se montrer.
Par ailleurs, la peau évoquant le contact, le psoriasis, en accélérant son renouvellement,
pouvait lui demander d’apprendre à faire évoluer son rapport à l’autre, à créer, entretenir
et nourrir le contact avec l’autre.
En effet mademoiselle X, dans de nombreux aspects de sa vie, est discrète par crainte de
gêner. Son psoriasis l’invitait alors à s’ouvrir et entrer en contact avec l’autre, à créer des
liens avec lui. De plus, elle restait toujours en retrait et ne montrait jamais l’importance de
ce qu’elle faisait, préférant laisser cette place à l’autre. Adepte du travail d’équipe, elle
valorisait tout le monde, à l’exception d’elle-même. Elle mettait toujours les réussites sur le
compte de l’équipe, même si elle en était à l’origine… D’où l’importance pour elle
d’apprendre à également se mettre en avant et montrer ses spécificités, sans pour autant
dénigrer ou rabaisser le travail des autres… Ainsi, cela révélait une belle qualité : celle de
mettre en lumière l’autre. Mais son psoriasis venait lui enseigner à mettre du « et » dans sa
vie : mettre en lumière et l’autre et elle.
Équation de la physique
Il est également possible d’utiliser les données de la physique pour déterminer les rêves
et aspirations d’un blocage ou d’une maladie.
Exemple
L’étincelle de rupture
Quand deux fils électriques parcourus par un courant se séparent il y a une étincelle que
l’on appelle « étincelle de rupture ».
En transposé, les personnes ayant des relations en pointillés, celles soufflant le chaud puis
le froid et celles qui ne font qu’alterner contact/rupture ; adoration/reproche… peuvent
exprimer le rêve de recréer une étincelle, c’est-à -dire celui de faire renaître une passion.
Un couple passait son temps à se disputer violement et à se reprocher le moindre faux
pas. Ils alternaient ainsi entre bonheur et disputes. Cette notion électrique pouvait ainsi
leur apporter une leçon de vie : apprendre à chacun à mettre de la passion dans sa vie et
trouver une passion qui les réunisse.
En effet, en couple, l’homme et la femme avaient mis de cô té leurs passions respectives et
leur fonctionnement de couple était leur moyen de recontacter quelque chose de fort et
d’intense.
D’autre part, ils ne partageaient pas vraiment les mêmes centres d’intérêt. Il pouvait donc
être important pour eux de vivre leurs passions pour faire profiter l’autre de leur bonheur,
au lieu de lui reprocher de l’en priver.
D’ailleurs, le mot « reprocher » a la même étymologie que « rapprocher ». Ainsi, leurs
perpétuels reproches n’étaient en réalité que l’expression d’un désir profond de se
rapprocher et de rester l’un près de l’autre.
Le symbole
Comme nous l’avons étudié dans la première partie de ce livre, le symbole est une image
à laquelle est associée une histoire, une émotion… Par les symboliques liées à l’organe, il est
possible d’accéder aux aspirations de la maladie. Chacun peut utiliser les symboliques qu’il
connaît. Chacune d’elles peut dévoiler des pistes pour saisir l’utilité, le rêve de la personne
en lien avec sa maladie.
Exemples
Le cœur
Symboliquement, le cœur représente l’amour et la générosité. Un rêve lié au cœur
pourra être de vivre l’amour : donner et recevoir de l’amour. Il s’agira alors d’être attentif à
donner de l’amour mais aussi à laisser l’autre nous en donner.
Symboliquement, le cœur représente également le centre. Il peut ainsi parler du rêve de se
recentrer, de retrouver son centre mais aussi celui d’être le centre de l’attention, d’être
important dans une partie de notre vie ou dans notre vie en général.
L’annulaire
Il est lié à l’anneau et nous parle donc de nos rêves d’alliance, d’union, de confiance et
aussi d’avenir avec l’autre.
Madame X s’est fracturée l’annulaire gauche. Elle est avec un homme qu’elle n’aime plus
vraiment mais avec qui, malgré tout, elle reste. Après une énième dispute où elle menace de
partir, elle se fracture ce doigt en tapant dans un mur.
D’un point de vue animal, sa fracture la renvoie à son stress lié à l’éventuelle rupture. Mais
au niveau spirituel, celui-ci vient lui rappeler son rêve d’union et d’avenir avec un homme.
Cette fracture lui donne alors un enseignement : il faut parfois savoir rompre une alliance
pour pouvoir en vivre une autre. Or cela faisait des années qu’elle n’était plus heureuse
avec cet homme mais qu’elle restait avec lui par crainte de la solitude.
Vitiligo
Il s’agit d’une dépigmentation de la peau provoquant des taches blanches. Les pigments
de notre peau sont faits de mélanine produite par les mélanocytes. C’est grâ ce à ce pigment
que nous bronzons lorsque nous nous exposons au soleil. La mélanine est donc une
barrière entre le soleil et nous, qui a pour fonction de nous protéger. Dans le vitiligo, nous
renvoyons donc la lumière : le soleil.
Le soleil représente symboliquement le père, l’amour mais aussi la gloire et la renommée.
Il peut donc exprimer un rêve de gloire, de renommée, un rêve de briller, voire d’éblouir.
Transposé à notre vie, le vitiligo évoque le rêve de recevoir de la chaleur, de l’amour et
de faire sauter les barrières entre nous et l’amour, nous et le père, nous et la renommée…
À un autre niveau d’interprétation, le vitiligo nous parle d’une invitation ou d’un rêve
d’humilité, l’aspiration d’être une forme de sage au fond de sa grotte. En effet, le noir
absorbe toutes les couleurs à l’opposé du blanc qui les repousse, d’où une aspiration à faire
briller l’autre.
Donc, en réalité, le vitiligo peut traduire une invitation ou une aspiration à faire briller
l’autre tout en étant soi-même en retrait… tout comme l’éminence grise qui brille et fait
briller sans se montrer.
III
Enseignements des événements de notre
vie
Les messages des événements
de notre vie
Comme nous l’avons étudié lors de la première partie de ce livre, notre vie est jalonnée
d’événements plus ou moins intenses qui peuvent nous faire réagir. C’est lorsque nous ne
parvenons pas à leur trouver une réponse dans notre vie que nous pouvons être amené à y
répondre au travers de notre corps. Si nos maladies peuvent nous révéler des
enseignements et rappeler des rêves, les événements vécus le font tout autant. Lorsque
nous vivons un blocage, une situation particulièrement stressante, l’objectif est alors de
tenter de comprendre ce qu’il vient nous enseigner, afin de pouvoir l’appréhender
autrement et ainsi le dépasser. De cette manière, nous éviterons ou cesserons peut-être
de :
nous adapter dans notre corps au stress que cette situation a généré ;
nous adapter dans notre corps par une pathologie (si nous cherchons
l’enseignement de l’événement à l’origine de notre pathologie) ;
répéter l’événement en question, ainsi que le stress qu’il contient, sous forme de
schéma.
Pour comprendre les leçons de vie de ce que nous traversons, nous partons du
postulat qu’il n’y a pas de hasard. Nous pouvons ainsi considérer que si la vie (ou la
partie la plus profonde de notre être qui lui est connectée et qui nous guide) nous place
dans telle situation, c’est que nous avons à la vivre et à en apprendre quelque chose pour
grandir et nous accomplir.
À travers cette vision, la vie – ou plutô t cette partie profonde de nous-même qui lui est
connectée – peut être appréhendée comme un professeur qui nous dispense des
enseignements par les événements et situations auxquels elle nous confronte. Tant que
nous n’apprenons pas sa leçon, celle-ci nous est répétée jusqu’à ce que nous la
comprenions et l’intégrions. Dans un premier temps, elle peut nous l’expliquer au travers
de situations légères, de schémas répétitifs, de petits blocages… Cependant, si nous ne
l’écoutons pas, elle va nous la répéter en haussant le ton, par des événements plus durs,
jusqu’à ce que nous ne puissions plus l’ignorer.
Cet enseignement n’est pas une punition. C’est uniquement lorsque nous nous oublions,
lorsque nous oublions ce que nous sommes, notre fonction profonde, notre vocation, que la
vie nous envoie un signe pour nous rappeler notre voie et ce que nous sommes venus
expérimenter, accomplir et apporter au monde, à notre niveau. Ainsi, face aux blocages, aux
répétitions, aux drames de notre vie, lorsque nous sommes face à une situation qui nous
fait surréagir, nous pouvons nous demander :
Qu’est-ce que la vie cherche à m’apprendre en me faisant vivre cette situation ?
Qu’ai-je à apprendre de cette situation ?
Il ne s’agit en aucun cas de s’arrêter et de se poser cette question chaque fois qu’une
petite chose vient nous titiller, sinon nous cesserions de vivre. Il s’agit, au contraire, de se
poser la question lorsque nous sommes face à une situation particulière et très intense, un
blocage ou une situation qui se répète et qui nous fait réagir.
Pour saisir l’enseignement des événements, nous pouvons passer par différentes grilles
de lecture :
l’apprentissage par opposition ;
l’apprentissage par mimétisme et ses déclinaisons ;
les rêves et leçons de vie des émotions.
Les deux grands modes d’apprentissage
D’une manière générale, il existe deux grands modes d’apprentissage : par opposition
ou par mimétisme.
L’apprentissage par opposition
Le mode d’apprentissage par opposition est celui que nous utilisons tous,
instinctivement et spontanément, face à un événement difficile. Il s’agit d’un mode
d’apprentissage émotionnel et réactionnel. La plupart du temps, face à un événement ou
une situation qui nous blesse, nous allons réagir de manière émotionnelle en allant
spontanément contre ce qui nous touche ou en cherchant à inverser ce qui ne nous
convient pas. Nous sommes alors dans notre partie animale, dans la partie qui réagit, celle
qui cherche à se protéger. Nous apprenons ainsi, en tentant d’éliminer de notre vie ce qui
nous fait du mal, dans l’espoir de retrouver une forme de sécurité. Or, comme nous l’avons
évoqué au début de cette deuxième partie, les situations douloureuses sont comparables à
une pièce à deux facettes : l’une est négative et l’autre positive.
Ces situations difficiles possèdent donc également souvent un aspect positif. Le risque,
dans ce mode d’apprentissage, vient donc de la tendance inconsciente à vouloir éliminer
tout ce qui est en lien avec l’événement ou la situation en question. Ainsi, en voulant ô ter le
négatif de la situation, nous pouvons également en supprimer le positif qui pouvait
l’accompagner dans notre mémoire. Autrement dit, nous aurons tendance à vouloir jeter la
pièce dans son intégralité et non uniquement la facette qui ne nous convenait pas. Nous
risquons alors de nous priver d’une partie de nous-même ou nous empêcher de vivre
certaines choses ou encore nous interdire d’activer la facette positive de la pièce par
crainte de refaire vibrer la facette négative qui nous a blessé.
Exemple 1
Une jeune femme était en couple avec un homme qu’elle trouvait charismatique,
excentrique, beau, intelligent et drô le. Mais il avait aussi de mauvais cô tés. Il était parfois
violent et infidèle. Après une énième altercation, elle finit par mettre un terme à leur
relation. Peu de temps après, elle rencontra un autre homme avec qui elle se mit en couple
et qui était l’inverse du premier. Il était doux, discret, sécurisant mais elle s’ennuyait avec
lui et finit par le quitter.
Ainsi, en prenant un homme à l’opposé de son amour précédent, elle a, inconsciemment,
tout rejeté de sa première relation : le négatif comme le positif. Ce qui l’a amenée à nouveau
à rompre puisque le nouvel homme, bien qu’ayant lui aussi des qualités (celles qui
manquaient au premier), n’avait pas pour autant celles du premier, qui la rendaient
heureuse.
Exemple 2
Une femme était dans une grande recherche sur elle-même et la spiritualité représentait
une part importante de sa vie. Elle faisait partie d’un groupe composé de personnes qu’elle
aimait profondément et avec qui elle partageait toute sa recherche. Un jour, un conflit
survint au sein du groupe. Se sentant trahie, elle ne vit pas d’autre issue que de rompre
avec ce groupe. Cette situation la blessa profondément mais elle avança et rencontra de
nouvelles personnes qui avaient pour particularité de n’avoir aucune recherche spirituelle.
Sans s’en rendre compte, elle rejeta tout de sa précédente vie : les amis qui l’avaient trahie
mais également ce qui leur était associé : la spiritualité. Or, celle-ci était un véritable
moteur pour elle. Dans un premier temps, cette situation lui convint et la rassura mais
rapidement elle ressentit un mal-être : en rompant avec son ancienne vie et ce qui la
nourrissait, elle se coupa d’une partie d’elle vitale et motrice… Elle ressentit alors un vide
dans sa vie, qu’elle n’osait combler de peur de revivre le drame vécu dans son précédent
groupe.
Cet apprentissage par opposition est possible et efficace, mais il est souvent plus long et
douloureux car, au fond, nous allons contre ce que la vie nous amène et nous présente.
Nous cherchons à éliminer de notre vie un problème en l’affrontant ou en le fuyant. Cet
apprentissage peut donc être comparé à une solution directe au conflit. En nous faisant
aller d’un cô té et de l’autre, nous jouons alors au ping-pong jusqu’à trouver notre juste
milieu, celui où nous pourrons nous épanouir.
Faisons une pause
Pour gagner du temps, nous pouvons revenir sur nos précédentes expériences
marquantes et nous poser les questions suivantes :
« Qu’est-ce qui était positif/négatif dans cette situation ou événement ? »
Pour les histoires amoureuses qu’on a pu vivre :
Qu’ai-je aimé/pas aimé dans cette relation ou dans cette situation ?
Qu’est-ce que je veux encore vivre/plus vivre ?
Comme pour le positif de la maladie, le but est alors de prendre conscience des deux
parties, afin de les dissocier en conscience et de passer une forme de contrat avec
soi-même et avec l’autre : s’autoriser à vivre le positif et placer une barrière, une
limite, afin de ne plus avoir à vivre le négatif.
L’apprentissage par mimétisme
Le mode d’apprentissage par mimétisme est celui que nous utilisons le plus souvent
pour apprendre consciemment une activité ou un métier. Il est plus doux mais demande
davantage de discipline. Il s’agit d’un mode d’apprentissage plus conscient et moins
émotionnel.
Chez les êtres vivants, le mimétisme est la clé essentielle pour tout apprentissage. C’est
en voyant l’autre faire que l’on apprend. Un enfant n’apprend pas à marcher parce que nous
lui expliquons comment faire mais parce qu’il nous voit faire et cherche à nous imiter. Il en
est de même en grandissant : nous avons besoin que l’on nous montre l’exemple pour
apprendre (construire une maison, danser, pratiquer les arts martiaux…). La meilleure
manière d’apprendre est donc d’expérimenter ce que l’on nous montre jusqu’à ce que nous
sachions le faire à notre tour. En faisant l’expérience de la théorie, nous transformons un
savoir en une connaissance.
Cette manière d’apprendre, bien qu’utilisée pour apprendre consciemment quelque chose
de concret, est souvent délaissée lorsqu’il s’agit de tirer des enseignements des choses de la
vie, des événements qui nous font réagir : dans ces cas-là , nous allons instinctivement et
plus facilement utiliser l’apprentissage par opposition.
Théorie de la leçon de vie des événements par le mimétisme
Lorsque j’ai compris que le mécanisme naturel d’apprentissage était le mimétisme, j’ai
voulu voir comment il pourrait nous aider à avancer dans notre vie en le transposant aux
événements qui nous font fortement réagir : et si nous devions apprendre à reproduire ce
que la vie nous présentait au lieu de nous opposer à elle ?
Dans cette hypothèse, si la vie nous fait vivre une situation donnée, c’est que nous avons à
en apprendre quelque chose... non pas en nous y opposant, mais en apprenant à reproduire
ce que la vie nous montre. Nous sortons alors de la réaction qui nous amène à aller contre
ce que la vie nous présente, pour entrer dans l’action et ainsi aller dans le même sens
qu’elle.
Au contraire de l’apprentissage par opposition, l’apprentissage par mimétisme est une
solution de dépassement du conflit. Il est moins douloureux mais peut demander plus de
discipline et d’efforts puisqu’il nécessitera un travail et une attention quotidienne jusqu’à
ce que l’enseignement soit intégré.
Approfondissons cette nouvelle théorie
Comme nous l’avons vu :
ce qui nous fait réagir parle de nos différentes facettes ;
réagir ou, plutô t, surréagir, peut être considéré comme le moyen qu’a la vie de
nous dire que nous avons quelque chose à apprendre ou à changer pour
avancer ;
chacun ayant ses propres réactions face à un événement et tout le monde ne
réagissant pas aux mêmes choses, nous aurons donc tous des leçons de vie
différentes et personnalisées.
L’objectif de l’apprentissage par mimétisme est de saisir directement et plus
rapidement ce que la vie cherche à nous enseigner, afin d’avancer plus vite et plus en
douceur. Dans cette vision, si nous surréagissons (positivement ou négativement), c’est que
la vie cherche à nous enseigner quelque chose au travers de l’autre ou de l’événement.
La question qui se pose est alors :
« Que me montre l’autre ? »
« Que cherche à m’enseigner l’autre par son comportement ? »
« Que cherche à m’enseigner la vie à travers cette situation ? »
Comme pour la maladie où l’on transposait la physiopathologie dans la vie de l’autre,
l’apprentissage par mimétisme consiste à apprendre à faire ce que nous présente la
situation, à faire comme l’autre et non à faire l’inverse, reproduire ce qu’il fait dans le
fond et non dans la forme (qui, elle, peut être injuste) :
le fond n’est, le plus souvent, ni « bien » ni « mal », ni positif ni négatif ;
la forme peut, quant à elle, être injuste, nuire à l’autre, au monde ou à soi-même.
Exemple
Une personne veut exprimer un besoin. Ce n’est ni bien ni mal, c’est le fond.
En revanche, pour le faire, elle peut se mettre à crier, à s’énerver, à agresser, à faire du
chantage… : c’est la forme. Le fond peut donc être tout à fait juste et légitime et la forme ne
pas l’être du tout.
Il s’agira alors d’analyser et de déterminer précisément le fond de ce qui nous fait réagir
dans le comportement de l’autre ou dans la situation ; de saisir l’essence de ce que nous
montre l’autre ou la situation dépouillée de sa forme, dépouillée de tout jugement,
dépouillée de toute morale et dépouillée de l’émotionnel, pour apprendre à le mettre en
place à notre tour dans notre vie dans une forme différente qui nous sera propre et qui ne
nuira ni à nous, ni à l’autre, ni au monde. Il ne s’agit donc pas de devenir l’autre mais de
voir ce qu’il vient nous rappeler de nous-même en nous faisant réagir.
Si nous reproduisons ce que fait l’autre dans la forme et si celle-ci est injuste, nous
pouvons passer du statut de victime à celui de bourreau. Or, guérir et avancer, c’est aller
au-delà de la triangulation « victime-bourreau-sauveur ». Le but est donc de conserver son
identité propre et d’avancer sans plus être victime ni pour autant devenir bourreau ou
sauveur. Cet exercice de dissociation entre le fond et la forme pourra être difficile car
souvent la blessure que la forme a causée nous empêche de saisir le fond.
Ainsi, si l’autre nous montre ce que nous avons à apprendre, il ne le fait pas forcément
de la bonne manière. Il peut même parfois le faire de façon horrible et destructrice. C’est
pourquoi, il est un enseignant sans le savoir.
Ainsi, lorsqu’un événement provoque chez nous :
une surréaction négative :
la forme de ce qui déclenche chez nous cette réaction nous montrera les parties
de nous-même que nous refusons, qui nous effrayent, dont nous devons faire le
deuil, que nous devons modifier… (suivant l’émotion associée à la réaction) ;
le fond de ce qui déclenche la réaction nous montrera le rêve que nous ne
vivons pas et dans lequel nous devons placer notre énergie ou ce que nous
devons apprendre à mettre en place dans notre vie (surtout lorsque la réaction
est liée à l’émotion de la colère).
une surréaction positive :
le fond mettra en lumière le potentiel que nous avons, que nous avons oublié et
que nous devons nous réapproprier, ou bien le rêve vers lequel nous devons
nous diriger.
Ainsi, lors d’un événement nous faisant surréagir négativement, on peut mélanger les
deux modes d’apprentissage :
en reproduisant le fond de ce que l’autre nous montre (apprentissage par
mimétisme) ;
en allant contre la manière qu’il a de nous le montrer (apprentissage par
opposition).
La leçon de vie n’est pas un dogme. Elle doit être trouvée avec l’autre. C’est la personne
concernée qui pourra dire si celle-ci trouve un écho en elle ou non. Par ailleurs, elle vient
nous montrer un versant que nous avons pu oublier mais il ne s’agit pas de devenir
uniquement ce versant, juste d’apprendre à l’ajouter dans sa vie.
Exemple 1
Une personne s’énerve chaque fois qu’elle a la sensation que l’autre ne fait pas d’efforts
pour la comprendre dans ce qui compte pour elle.
Dans un premier temps, elle a donc cherché à voir dans quelle partie de sa vie elle faisait la
même chose et s’est rendu compte qu’elle avait une attitude identique uniquement avec sa
sœur .
[24]
Dans un second temps, elle a cherché à comprendre ce que ce blocage venait lui enseigner.
Par mimétisme, cette situation venait lui dévoiler qu’elle devait apprendre à faire la même
chose que l’autre mais dans une forme plus juste. Elle devait donc apprendre à ne pas
toujours chercher à comprendre l’autre. Or, en dehors de sa sœur, elle avait tendance à
systématiquement se mettre à la place de l’autre pour le comprendre. Quand l’autre la
blessait, elle cherchait d’abord à lui trouver des excuses et se mettre, elle, en tort. Elle
confondait comprendre l’autre et l’excuser. Elle finissait donc par se nier elle-même. Cette
situation venait donc lui enseigner :
de changer sa manière d’être avec sa sœur ;
de cesser de chercher à comprendre systématiquement l’autre, sans pour autant
tomber dans le travers inverse de ne jamais le comprendre ;
d’écouter et respecter ses ressentis, même si ceux-ci sont en désaccord avec l’autre.
Exemple 2
Reprenons l’exemple extrême et terrible du viol. Dans cet exemple, il ne s’agit
naturellement pas, pour la personne victime de viol, de devenir à son tour un violeur.
En effet, le violeur exprime un fond dans une forme injuste, inique, abjecte et destructrice,
qui nuit à l’autre. Or, encore une fois, une forme, une manière d’agir est juste quand elle ne
nuit ni à soi, ni à l’autre, ni au monde.
Si une personne a une mémoire personnelle ou familiale de viol, il s’agit d’extraire le
fond, l’essence de ce que l’autre a fait en occultant la forme, c'est-à -dire la manière qu’il a eu
d’exprimer ce fond. Lors d’une agression sexuelle, si nous enlevons la forme ignoble pour
trouver l’essence de l’événement, on peut s’apercevoir qu’au fond, l’autre suit sa propre
pulsion et réalise son désir… alors qu’on lui dit non. Une leçon possible pour les héritiers de
cette mémoire est alors d’apprendre à :
réaliser ses désirs sans attendre l’autorisation ou la bénédiction des autres… et ceci,
sans pour autant les écraser pour y parvenir ;
aller au bout de ses propres envies, sans détruire l’autre pour y parvenir et sans le
forcer à les suivre.
Encore une fois, il ne s’agit en aucun cas de nier le drame terrible que peut représenter
un événement pareil, ni la douleur qu’il a pu engendrer. Il ne s’agit pas non plus d’accepter
ou de trouver des excuses à l’agresseur, ou bien de dire que le violeur a ses qualités ou qu’il
est un maître. Il ne les a pas et ne l’est pas puisqu’il exprime ce fond de façon horrible
et abjecte. En revanche, l’objectif est de pouvoir se libérer de ce drame, se libérer de
l’agresseur, sortir de son contrô le en reprenant de ses mains et en se réappropriant
pleinement la partie de nous-même qu’il a pu nous prendre. Cet événement qui nous
freinait et nous limitait dans notre vie peut alors devenir moteur et pourra nous aider à
dépasser nos blessures et avancer sur notre chemin de vie. De cette façon, nous
commençons à définir nous-même notre vie au lieu de laisser un événement passé
nous imposer sa définition et nous définir.
Bien entendu, chaque événement étant différent et unique, chacun apportera son lot de
précisions à la leçon, ce qui pourra aider à la personnalisation de cet enseignement pour
l’autre.
Dans ce genre de mémoire, la leçon de l’événement n’est à rechercher qu’une fois que la
personne a bien avancé sur le chemin de la reconnaissance et la libération de cette blessure
et des émotions qui lui sont liées (voir la première partie de ce livre). Il ne s’agit surtout pas
de l’investiguer en première intention car cela pourrait être vécu comme une négation et
une banalisation de ce qui a été subi, ce qui ne doit en aucune façon être le cas. La leçon de
vie vient à la fin du processus pour permettre de finir de tourner la page et être vigilant à se
réapproprier toutes les parties de nous-même.
Exemple
Une mère se met systématiquement dans de grandes colères contre sa fille qui s’oppose
à elle. Celles-ci sont déclenchées par la grande obstination de sa fille qui, pour obtenir ce
qu’elle veut, est prête à se frustrer elle-même.
En miroir, cette situation la renvoie à sa propre frustration de ne pas faire ce qu’elle
souhaite dans la vie. Chaque émotion a un sens, la colère indique que c’est une partie d’elle-
même qu’elle n’aime pas et qu’elle rêverait de changer. Le fond de cette colère montre
également ce qu’elle rêve de mettre en place dans sa vie : cette mère faisait un travail qui
[25]
ne lui plaisait plus depuis longtemps à cause d’un patron qui lui mettait la pression et
l’apeurait. Elle appréhendait également une baisse de revenus si elle quittait son travail.
Elle savait donc qu’elle devait le quitter mais n’y parvenait pas.
Pour dépasser cette colère et aller vers ce qu’elle souhaitait, sa fille lui montrait, par son
comportement et par mimétisme, ce qu’elle devait apprendre à mettre en place dans sa vie,
à savoir :
ne pas toujours chercher à plaire à l’autre ;
parfois s’opposer à l’autorité ;
ne pas toujours s’en préoccuper ;
apprendre la frustration, sacrifier un plaisir, voire un besoin, pour réaliser quelque
chose de plus important à ses yeux et aller au bout de quelque chose qui lui tient à
cœur ;
s’obstiner pour faire ou obtenir ce qu’elle veut, quitte à prendre le risque de se
frustrer sur d’autres aspects ;
apprendre à ne pas faire en fonction de l’autorité mais de ce qu’elle juge important
pour elle…
L’idée est alors de comprendre le rêve que ces événements ou comportements qui nous
font réagir nous montrent et ce qu’ils viennent nous enseigner, pour pouvoir avancer et
aussi, peut-être, éviter de faire descendre la réponse à ce stress dans notre corps.
Dans cette démarche, les leçons de vie sont uniques pour chacun puisque nous vivons tous
des situations différentes et que nous y réagissons tous différemment. De ce fait, aucune
leçon n’est généralisable en dogme ; certains auront tel enseignement à apprendre, d’autres
son contraire.
Déclinaisons de l’apprentissage par
mimétisme
Faisons une pause
Nous pouvons faire la liste des événements traumatisants de notre vie et observer
comment, après chacun d’entre eux, nous avons « basculé » et ce que, spontanément,
nous avons mis en place lorsque nous étions sur l’autre cerveau. Nous pouvons
également faire la même chose lorsque nous avons repéré l’événement traumatisant
à l’origine de notre blocage ou maladie.
Ce que nous avons fait spontanément après chaque événement traumatisant
contiendra ainsi en son sein ce que nous ne devons pas oublier de nous-même et
l’essence de ce que nous devons apprendre à mettre en place dans notre vie pour
pouvoir dépasser ce stress et aller vers nos rêves.
directement à l’autre nos griefs mais cette fois-ci de manière posée, plus calme et plus juste
pour nous et pour lui, la partie hyperémotive ayant été exprimée dans l’acte symbolique.
En se pardonnant à soi et à l’autre, nous cessons d’être une « victime » ou un « bourreau » ;
nous sortons des luttes de pouvoir animales ; nous cessons d’être dans le pouvoir de l’autre
ou de garder l’autre dans le nô tre et ainsi plus personne n’est à sauver.
Pour sortir pleinement du cercle vicieux victime-bourreau-sauveur et le dépasser, il faudra
enfin appliquer correctement les apprentissages par opposition et par mimétisme et
comprendre ce que cet événement nous enseigne. Il s’agira alors de saisir l’essence de ce
que l’autre nous montre en le dépouillant de la manière dont il nous l’a montré… Capter le
fond pour ensuite lui donner une forme qui ne fera de nous ni une « victime », ni un
« bourreau », ni un « sauveur », autrement dit une forme qui nous permettra d’avancer sans
nuire à qui que ce soit, pas même à nous-même.
Rêves et leçons des émotions primaires
Comme nous l’avons vu dans la première partie de ce livre, les émotions sont
importantes puisqu’elles ont une influence sur notre comportement et sur notre corps.
Tout comme les organes et les différentes parties de notre corps, chaque émotion a une
fonction, une vocation, un objectif. Elle possède deux facettes : l’une réactive et protectrice,
l’autre instructive.
Face à un événement stressant, il pourra donc être utile de saisir l’émotion ressentie
afin d’en comprendre l’enseignement. De cette manière, nous vivons l’énergie de l’émotion,
non plus dans son aspect réactif et potentiellement bloquant, mais dans celui, moteur, qui
nous permettra d’avancer. Le but n’est pas de supprimer l’émotion ou de la nier mais de
l’accepter pleinement pour qu’elle nous aide ensuite à évoluer. Là encore, il s’agira de
dépouiller la situation de sa forme pour en saisir le fond et pour saisir l’essence de ce qui
déclenche chez nous cette émotion. C’est la partie la plus délicate et la plus difficile.
Par exemple, lors d’une rupture amoureuse, l’émotion déclenchée sera en lien avec des
sensations propres à chacun : rejet, perte de place, perte de statut, impossibilité nouvelle
de pouvoir partager…
Là encore, le but n’est pas d’analyser chaque phase de notre journée et d’en déduire une
leçon dès que nous ressentons la moindre émotion… nous ne vivrions plus. En revanche,
cela devient intéressant lorsque :
nous vivons un événement particulier entraînant une vive émotion (exemple :
un licenciement, une rupture, un accident, etc.) ;
une même situation réveille systématiquement la même émotion en nous ;
nous nous sentons dans une émotion depuis un moment sans parvenir à en sortir ;
nous avons tendance à réagir dans notre vie majoritairement avec une même
émotion.
L’objectif est de pouvoir accepter nos émotions et cesser de les refuser ; les prendre comme
guides et non comme des ennemies.
La colère : ce que nous devons changer, le mouvement
La colère est issue du refus et de la frustration. Elle peut survenir lorsqu’un obstacle se
met entre nous et notre besoin ou notre désir ; lorsqu’une chose nous empêche d’obtenir ce
que nous voulons ou que nous savons devoir modifier quelque chose dans une partie de
notre vie sans pour autant le faire ou sans y parvenir.
La colère est l’émotion qui permet d’aller contre, de s’opposer à l’obstacle ou à l’autre.
En permettant d’aller contre, elle peut donc nous demander d’apprendre à dire non dans
une partie de notre vie, de refuser, d’affronter, de nous opposer à l’autre ou d’exprimer
notre désaccord avec lui, sans pour autant le détruire.
En médecine chinoise, elle est associée à l’énergie du bois qui est lui-même en lien aussi
avec les muscles. Il s’agit donc d’une énergie d’action, de mouvement. Elle nous demande
de nous réapproprier notre puissance et de la mettre à notre service sans l’utiliser pour
faire du mal à l’autre. La colère nous invite à prendre garde à ne pas nous battre contre
l’autre ni contre nous-même au risque de nous détruire ou de détruire l’autre. La colère
nous parle de nous battre « pour » une chose et non pas « contre » : non pas contre
l’autre mais pour nous-même.
Pour aller plus loin, la colère est une énergie qui permet de mettre en action, de
commencer, d’initier, d’insuffler du mouvement et du changement dans notre vie : elle nous
invite à modifier une partie de notre vie. C’est l’émotion utilisée dans « l’exercice du
miroir » dans la première partie de ce livre.
Forme et fond de ce qui provoque l’émotion :
La forme à l’origine de la colère peut dévoiler la partie de nous-même ou de notre
vie que nous devons affronter ; celle que nous n’aimons pas, refusons et que nous
devons transformer. Elle nous parle de notre obstacle intérieur, sur lequel nous
buttons.
Le fond, à l’origine de cette colère, évoque la partie de nous-même pour laquelle
nous devons nous battre, le rêve que nous avons à réaliser et pour lequel nous
devons nous mettre en mouvement. Notre colère nous permettra donc de toucher
les aspirations que nous avons mises de cô té et l’endroit où nous devons mettre de
l’énergie dans notre vie.
Exemple
Une personne entrait régulièrement dans de grandes colères lors de conversations. Bien
qu’elle n’exprimâ t pas toujours cette colère, elle la ressentait souvent. Elle chercha alors à
en extraire le fond, c'est-à -dire le dénominateur commun de toutes ces situations qui la
déclenchaient.
Après introspection, elle découvrit que sa colère était déclenchée chaque fois que l’autre la
contredisait sur un sujet qu’elle pensait maîtriser.
Par le jeu du miroir, cette réaction pouvait donc révéler une partie d’elle-même qu’elle
n’aimait pas : celle de toujours être en contradiction avec les autres, de toujours être
« l’avocat du diable ». Cependant, elle n’exprimait pas forcément ce désaccord,
particulièrement vis-à -vis d’une figure d’autorité.
Chez cette personne, le facteur déclenchant est bien la contradiction. C’est donc ce fond
qu’elle doit apprendre à mettre en place dans sa vie, sous une forme différente.
Il est donc important de réfléchir à la signification profonde d’une contradiction. Dans le
fond, la contradiction est l’expression d’un désaccord, l’affirmation de sa pensée et de sa
différence.
Toutefois, sa colère survenait uniquement lorsque la discussion portait sur un sujet qu’elle
maîtrisait, à propos duquel elle détenait une certaine autorité. Ainsi, dans le fond, l’élément
déclencheur de son ire était l’expression d’un désaccord à une autorité. Sa colère l’invitait
donc à :
être attentif à exprimer son désaccord, sa différence par rapport à l’autre et en
particulier ceux qu’elle considérait comme une autorité ;
exprimer sa pensée sans pour autant l’imposer à l’autre.
De plus, puisque la colère vient nous révéler ce à quoi l’on aspire, sa colère révélait une
aspiration ou une invitation à être authentique.
Dans cette émotion, nous sommes vulnérables. Elle porte donc l’invitation à exprimer,
dévoiler nos vulnérabilités. La tristesse nous suggère de ne pas montrer uniquement nos
forces mais également nos failles, nos doutes, ce que nous prenons, souvent à tort, pour de
la faiblesse. Elle n’est pas une émotion d’action mais une émotion de pause, d’attente.
En médecine chinoise, elle est reliée à l’élément air ou au métal, eux-mêmes en lien avec le
poumon et le gros intestin. Par son lien avec le poumon, la tristesse nous invite à nous
questionner en profondeur sur notre vie ou sur une partie de notre vie, elle nous suggère
de nous interroger sur ce qui est fondamental pour nous. Elle sera alors l’émotion nous
aidant à nous remettre en question ou à remettre en question une partie de notre vie ; à
contacter nos questions existentielles.
Par son lien avec le gros intestin, elle nous demande également d’entrer dans le pardon en
nous invitant à évacuer ce qui nous bloque, nos « merdes » (rapport au contenu du gros
intestin). La tristesse invite à :
l’introspection ;
faire une pause, prendre un temps pour soi ;
aller en soi pour achever le deuil d’une partie de notre vie ;
aller en soi pour trouver et exprimer les regrets et remords liés à une partie de
notre vie ;
apprendre à demander et accepter de l’aide, du soutien ;
contacter ce qui nous fait nous sentir en vie ;
se poser des questions importantes ; s’interroger sur notre vie (les questions
existentielles).
La tristesse est déclenchée par un manque, une perte, une séparation. En arrière-plan, il
peut donc y avoir un besoin, un rêve insatisfait ou que l’on craint de ne plus pouvoir
satisfaire. Or, dans le postulat que chaque chose a un sens, si nous ne possédons plus une
chose, c’est que nous ne devons plus l’avoir et que nous n’en avons plus besoin ; c’est que
cette forme n’est plus utile pour nous sur notre voie parce que l’essence de cette chose (ou
de cet être) est déjà en nous ou qu’il existe d’autres façons de la contacter. La tristesse nous
invite alors à rechercher dans quelle partie de notre vie ou de notre être celle-ci se
manifeste, pour l’utiliser et l’offrir au monde.
Forme et fond de ce qui provoque l’émotion :
La forme de l’événement à l’origine de la tristesse nous raconte ce que nous
avons perdu, ce qui nous manque et dont nous devons apprendre à faire le
deuil. Faire le deuil et prendre de la distance avec la voie que nous pensions
incontournable pour assouvir un besoin ou réaliser un rêve. Elle nous parle de
nos regrets ou remords qu’il nous faut exprimer, réparer et dépasser pour
avancer.
Le fond de ce qui déclenche notre tristesse indique des forces et qualités
inscrites en nous mais que nous ignorons ou que nous ne pensons pas avoir et
dont il nous faut prendre conscience. Par ailleurs, il rappelle qu’il existe d’autres
voies pour assouvir ses besoins ou réaliser ses aspirations que celles qui nous
attristent. Il nous revient de faire un travail d’introspection, en nous faisant
éventuellement aider, pour les mettre à jour, les accepter et les emprunter.
Prendre conscience de ce fond et le mettre en place dans notre vie, nous aidera
à avancer dans la résolution de nos deuils (personnels, professionnels…)
Exemple
Un homme pleurait chaque fois qu’il voyait dans un film un père embrassant son fils et
lui manifestant de la reconnaissance. Il était dans le même état quand, dans un film, une
personne était reconnue par tout le monde ou par l’autorité.
En réalité, ce qui déclenchait chez lui cette émotion était la notion de reconnaissance et
surtout de considération. Cela le renvoyait au fait qu’il n’en avait pas reçue, notamment de
son père absent. Ce manque de reconnaissance paternelle l’amena à penser que quoi qu’il
fasse il ne l’obtiendrait jamais. Cette tristesse l’invitait donc à faire le deuil de la forme et à
incarner le fond. Certes, il ne l’avait pas eue de son père mais, s’il ne l’a pas reçue de lui,
c’est qu’au fond il n’en avait pas besoin et qu’il possédait déjà cette reconnaissance et ce qui
symbolise le père en lui. Il pouvait donc apprendre à accepter du monde extérieur cette
reconnaissance, pour pouvoir ensuite se l’offrir et l’offrir au monde. Pour cela, il devait :
détecter et accepter la considération que d’autres personnes pouvaient lui
apporter ;
reconnaître cette partie de lui-même et donner de la considération, valoriser ce
qu’il faisait ;
offrir cette partie de lui-même au monde.
Faisons une pause
Reprenons et affinons l’exercice du miroir effectué dans la première partie et au
début de la deuxième partie de ce livre. Dans ces chapitres précédents, nous avions
vu que ce qui nous fait réagir parle d’une partie de nous-même. Suivant les émotions
qui y seront liées, nous pourrons donc affiner l’exercice.
Dans l’exercice du miroir simple, nous nous sommes basés sur des réactions liées à
la colère et la rancœur au travers du reproche fait à l’autre : ce que l’on critique chez
l’autre, ce qui nous énerve chez l’autre, etc.
Maintenant que nous avons étudié, en partie, les autres émotions, il convient de
rajouter des colonnes et d’étudier les facettes de nous-même que nous révèlent les
réactions liées aux autres émotions et à ce qui les déclenche. L’émotion ressentie lors
d’un événement peut donc venir affiner son enseignement.
Détermination
du rêve
Si la maladie est en lien avec les rêves et aspirations profondes que nous avons mis de
cô té ou oubliés, peut-être pouvons-nous commencer à prendre les devants et nous poser
les véritables bonnes questions : « Et moi ? Quel est mon “verbe” ? » « Quels sont mes
rêves ? » « Où en suis-je dans la réalisation de mes rêves ? »
Il est important, tout en travaillant sur ses blessures, de chercher à avancer sur nos
rêves. En cas de blocage ou de difficulté pour le faire, il peut alors être utile de repérer les
étapes à ne pas oublier ou à se remémorer.
Comme pour tout, autorisez-vous à modifier votre contrat au fil du temps si une chose
ne vous convient plus ou en fonction de vos nouvelles expériences.
Faisons une pause
Projetez-vous dans votre rêve, prenez un carnet et écrivez-le à tous les temps :
au conditionnel : « J’aimerais… »/« Je rêverais… »…
Au futur : « Je ferai »/« Je vivrai »…
au présent : afin de voir si chaque détail de ce rêve s’accorde bien avec notre vie ;
au passé composé : comme s’il s’était déjà réalisé et que vous le viviez là ici et
maintenant ;
Enfin, écrire son rêve dans la gratitude qu’il vient de se réaliser ; comme si nous
remercions Dieu, la vie ou qui nous voulons pour sa réalisation : « Merci pour »
+ le rêve comme s’il était réalisé.
Faisons une pause
Reprenez le fond de votre rêve : trouvez et écrivez ensuite 10 formes ou 10 manières
différentes de le vivre.
Reprenez l’exercice lié à la créativité et appliquez-le à vos rêves. É crivez sur une
feuille votre but, votre rêve précis.
Faisons une pause
Exercice
Prenez un long moment, repassez-vous votre vie et faites le bilan de vos réussites, de
vos victoires, de vos avancées, aussi ténues soient-elles. Faites régulièrement le bilan
de là où vous en étiez et de là où vous en êtes.
Le but est de prendre conscience de votre capacité à réussir et que les choses
peuvent avancer. Tenez un carnet de ces réussites afin, lors d’une phase de doute,
de vous y replonger et de reprendre confiance pour continuer.
Réalisation du rêve
Être et avoir
Un des drames encouragé par la société actuelle est de privilégier l’avoir à l’être.
Le monde actuel véhicule la croyance que le bonheur se situe davantage dans l’avoir, dans
la possession de quelque chose, dans le matériel, que dans l’être. Nous pouvons donc
facilement tomber dans le piège de confondre nos rêves avec l’avoir alors qu’en réalité,
ceux-ci sont plus en lien avec l’être. Ils sont davantage liés à un état qu’à une possession.
L’avoir n’est pas pour autant à mépriser. En effet, il peut souvent faciliter l’avancée vers
notre rêve. Ainsi, le matériel peut être considéré comme un moyen et non comme une fin
en soi.
Exemples
Avoir une maison nous permettra de nous sentir en sécurité ou à notre place.
Avoir 250 euros permettra à quelqu’un de réaliser son rêve de voler en sautant
en parachute.
Avoir une caméra permettra à un réalisateur de raconter son histoire…
Il ne s’agit donc pas de dévaloriser ou de mépriser l’avoir et le matériel mais plutô t de
tenter de lui donner un sens dans notre vie ou dans celle du monde. Le danger peut venir
lorsque l’on fait du matériel une fin en soi.
Fond et forme du rêve : le piège du rêve
Précédemment nous avons vu que ce que nous percevons de l’autre parle également de
nous-même. Il en est de même pour les rêves. Cependant, il existe un piège à éviter car
lorsque nous saisissons le rêve de quelqu’un, nous pouvons confondre le fond et la forme.
Nous pouvons alors chercher à en reproduire la forme sans nous apercevoir que c’est le
fond de ce que nous captions chez lui qui nous attirait.
En effet, en voyant quelqu’un s’épanouir dans son rêve, il est possible de penser que c’est la
manière qu’il a eu de le réaliser qui est à l’origine de son bonheur. Or, si cela est bien le cas
pour la personne concernée, cela ne l’est pas nécessairement pour nous. Il est donc encore
une fois important de dissocier le fond de la forme afin de reproduire le fond dans une
forme qui nous est propre, qui nous ressemble et dans laquelle nous pourrons nous
épanouir et apporter quelque chose au monde.
Exemple
Un ostéopathe excelle dans son métier. Il rencontre un autre thérapeute qui lui raconte
qu’en plus de l’ostéopathie, il a étudié la psychologie. Enthousiaste, il parle avec passion de
la rencontre de ces deux disciplines et de leurs bienfaits pour ses patients, tant et si bien
que le premier se met à croire que s’il veut parvenir à être ce bon thérapeute dont il rêve, il
doit forcément l’imiter. Or, ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre.
En effet, s’il est un ostéopathe émérite, la parole n’est pas du tout son fort. Pour pouvoir
vivre son aspiration, il décide de suivre la même voie que son confrère et s’engage dans des
études de psychologie. Cependant, en empruntant une forme adéquate pour l’autre mais
qui ne l’est pas pour lui, il confond le fond et la forme du rêve. Or, il ne sert à rien pour le
monde d’avoir deux Freud, deux Einstein, etc. C’est pourquoi, il est également important de
dissocier le fond de la forme dans le rêve afin de le suivre à sa manière et non à celle d’un
autre.
En l’occurrence, l’autre par sa joie d’avoir trouvé son propre outil, l’invitait à définir le sien.
Cet ostéopathe pouvait alors s’améliorer en cherchant à définir l’outil qui lui
correspondrait le mieux, celui qui lui permettrait de ressentir la même joie que son
interlocuteur. Cela pouvait passer par la médecine chinoise, la naturopathie ou… la
psychologie.
Sortir de sa zone de confort
Lorsque nous sommes bloqué, que nous ne parvenons pas à définir notre rêve, ce n’est
pas en continuant de faire la même chose que nous allons réussir à le découvrir ou à le
définir ; en répétant inlassablement la même chose que nous allons découvrir la forme qui
nous correspondra le mieux ; en faisant toujours la même chose que nos rêves se
réaliseront subitement ou en réitérant toujours les mêmes choses dans notre vie que
quelque chose changera.
Il est donc important de savoir parfois prendre des risques en mettant en place de
nouvelles choses, en se mettant dans des situations inhabituelles pour nous. Au fond, il
s’agit d’apprendre à sortir de sa zone de confort, à mettre du changement dans sa vie, afin
de pouvoir :
découvrir de nouvelles facettes de nous-même susceptibles de nous aider à aller
vers nos rêves ;
affiner la définition de nos rêves, de ce que nous souhaitons vivre ou pas ;
affiner la manière dont nous souhaiterions vivre nos rêves ;
ouvrir notre esprit à de nouvelles opportunités nous permettant de nous
rapprocher ou de vivre notre rêve.
Il est donc important de prendre son temps et de partir à la découverte de nouvelles
choses, de voyager physiquement, émotionnellement, intellectuellement… jusqu’à
contacter cette partie de nous-même.
Faisons une pause
Exercice du saut dans le vide
Régulièrement, sortez de votre zone de confort pour découvrir et explorer de
nouvelles parties de vous-même.
Lancez-vous un petit défi. Celui-ci doit en être un à vos yeux ; il pourra donc
paraître facile ou impossible pour une autre personne. Ce qui compte, c’est qu’il
en soit un pour vous ;
Explorez des situations nouvelles.
Exemples
Une personne timide peut se donner comme défi d’aborder quelqu’un qu’elle ne
connaît pas ou à qui elle n’oserait pas s’adresser en temps normal. Une autre peut
se lancer le défi de s’inscrire à un cours de danse, de partir seule en voyage,
de s’habiller autrement, de changer de coupe de cheveux. Une personne sortant tout
le temps pour faire la fête peut se proposer de rester à la maison, dans le silence, etc.
Lancez-vous des défis en lien avec ce que vous aimeriez être ou savoir faire. Si vous ne
le savez pas, alors partez à la pêche en vous lançant des défis dans divers domaines,
cela vous aidera à affiner un peu plus ce que vous souhaitez vraiment.
Il ne s’agit pas forcément, dans un premier temps, de vous lancer des défis énormes
ni de vous faire violence, juste de sortir de votre zone de confort et de vous mettre en
insécurité pour découvrir de nouvelles opportunités et de nouvelles parties de vous-
même. Ensuite, n’hésitez pas à vous en lancer de plus importants à vos yeux.
Ces exercices ne sont certes pas toujours aisés mais ils sont source d’une profonde
satisfaction et font beaucoup pour maintenir ou reprendre confiance en soi.
S’enlever la pression
Le plus souvent, ce qui nous bloque dans l’accomplissement de nos rêves est lié à la
pression que nous nous mettons pour les réaliser. Il est donc important de ne pas en faire
une obsession et de s’ô ter cette pression :
en vous affranchissant de la notion de temps. En cessant d’exiger de vous-même
d'atteindre votre rêve du premier coup et tout de suite : cherchez des gens qui ont
atteint leur rêve après un laps de temps important ;
à l’inverse, en arrêtant de penser que cela prendra forcément un temps infini :
cherchez des gens qui ont réussi rapidement ;
en cessant de culpabiliser si vous n’y parvenez pas immédiatement, rapidement ou
même si vous n’y parvenez pas : l’important est le voyage, l’objectif est une
récompense, mais votre joie et votre énergie se trouvent aussi dans chaque pas qui
vous mène à votre but ;
en cessant de vous comparer aux autres tout en sachant apprécier leur réussite et
parfois même en tirer des idées pour la réalisation de vos propres rêves ;
en faisant parfois des pauses ;
en vous autorisant à modifier la trajectoire du fond ou de la forme de vos rêves, au
fur et à mesure de votre cheminement.
Entourez-vous
S’entourer est essentiel pour affronter certaines contraintes ou certains aspects plus
techniques ou complexes de notre rêve. Par ailleurs, comme nous l’avons vu dans la
première partie de ce livre, les stress dans la solitude peuvent amener à la somatisation.
S’entourer est donc essentiel puisque cela permet de ne pas se sentir isolé quand viennent
les moments de doute et de découragement. C’est pourquoi il est important d’être entouré
de personnes qui sauront vous soutenir dans ces moments délicats, de personnes qui
sauront faire preuve d’enthousiasme. L’enthousiasme est très important. Comme dit
Jennifer Vignaud, formatrice en développement et bien-être professionnels, qui a fait de la
réalisation des rêves sa spécialité : « L’enthousiasme est l’eau qui va abreuver les rêves. »
L’enthousiasme de l’autre est le moteur qui va nous donner la force, la confiance et le
courage de nous lancer mais c’est aussi ce qui va nous permettre de surmonter les
obstacles et nous donner la force de dépasser les phases de doute et de persévérer sur le
chemin. Entourez-vous :
de gens lucides qui croient en vous et en vos rêves ;
de gens qui sauront vous soutenir sur le fond de votre rêve tout en sachant aussi
faire preuve de discernement et d’esprit critique sur la forme de celui-ci ;
de personnes sachant vous dire ce qui va, ce qui est bon, mais aussi ce qui ne
l’est pas... lorsque vous le leur demanderez. De cette manière, en cas de besoin,
ils sauront vous ramener à l’essentiel et à une forme de réalité sans pour autant
devenir des freins.
Le danger est de s’entourer :
de « groupies » qui ne critiquent jamais rien et qui vous voient comme le meilleur
quels que soient vos agissements ;
de personnes qui n’attendent pas la demande pour imposer leur avis. Cette attitude
peut avoir un effet dévastateur si nous ne sommes pas prêt, à ce moment-là ,
à recevoir la critique négative. D’où l’importance de toujours attendre la demande
de l’autre pour émettre sa critique ;
de personnes dont l’avis est systématiquement négatif et qui ne mettent jamais en
avant le positif ; de personnes qui ne recherchent que les failles dans les projets des
autres. Critiquer ne signifie pas seulement dire le négatif. La critique doit être
constructive : elle doit consister à mettre en lumière le négatif et le positif, les
failles et les forces d’un projet. La critique est possible lorsque nous avons montré à
l’autre que nous avons compris l’importance, pour lui, de ce qu’il nous raconte. Elle
est juste si elle est faite avec amour, respect et bienveillance ; si elle est faite pour
aider l’autre à grandir et non, sous couvert de bonnes intentions, pour le rabaisser
ou s’élever soi-même à son détriment.
Entourez-vous donc de gens de confiance qui sauront vous soutenir sur le fond de votre
rêve et être critiques sur sa forme. Ils seront alors vos plus précieux alliés pour incarner
votre rêve.
Les alliés
Alejandro Jodorowsky disait : « Quand vous ne savez pas faire quelque chose, faites
semblant. Au début, vous ne saurez pas le faire puis, au fur et à mesure, vous apprendrez et
cela deviendra naturel. » Cela peut s’appliquer à une action comme à un comportement.
Dans cette démarche, vous pouvez prendre exemple sur des modèles qui deviendront vos
alliés.
Lorsque l’on reprend le fonctionnement de la mémoire, on se rappelle que tel un reflet dans
un miroir, ce que nous percevons chez l’autre nous renvoie à une partie de nous-même.
Quand nous admirons quelque chose chez quelqu’un, c’est donc qu’il nous met en contact
avec une belle facette de notre être, que nous possédons sans pour autant oser l’exprimer.
Cette personne devient donc un symbole de cet aspect et un moyen pour nous de le
contacter : elle devient donc notre alliée sans le savoir. Ainsi, lorsque dans une situation
donnée nous avons besoin de cette partie de nous-même, nous pouvons symboliquement
prendre exemple sur cette personne, la prendre comme un allié, en l’imitant jusqu’à ce que
cette facette se révèle pleinement chez nous. Dans une situation où nous en aurions besoin,
nous pouvons alors nous poser la question :
Comment aurait-il fait ?
Comment aurait-il réagi ?
Qu’aurait-il dit ?
Comment se serait-il comporté ?…
Nous pourrons ensuite adapter les réponses à notre forme, les réaliser à notre manière
pour nous rester pleinement fidèle.
Exemple
Une personne éprouvait des difficultés à parler en public. Parmi ses amis, l’un d’eux
excellait dans cet exercice et en cela elle l’admirait. Ce qu’elle percevait de lui n’était que le
reflet d’une partie d’elle-même qu’elle n’exploitait pas : une capacité à transmettre sa
pensée, à sa manière. Cet ami représentait symboliquement cette partie d’elle-même.
Chaque fois qu’elle dut parler en public, elle prit donc exemple sur cet ami en faisant en
sorte de l’imiter jusqu’à ce qu’elle réveille cette partie endormie d’elle-même et adopte son
propre style.
Puisque ce que nous saisissons de l’autre parle aussi de nous, il ne faut pas se limiter
dans la notion d’allié. Cela peut être aussi bien des personnes de notre entourage, des
personnes que nous admirons, mais aussi, pourquoi pas, des héros de romans, de films, de
mythes ou des figures du passé…
Les alliés peuvent également être utiles dans des actes symboliques. Nous pouvons, par
exemple, porter sur nous une représentation de cet allié quand nous en avons besoin.
Pour reprendre l’exemple précédent, la personne peut placer une photo de cet allié sur
chacun de ses poumons au moment où elle sait qu’elle aura à parler en public.
L’erreur et l’échec
Un autre blocage que nous rencontrons lors de la réalisation de nos rêves est le désir de
perfection. La perfection étant par essence inatteignable, l’exiger de soi-même revient donc
à se demander l’impossible. Dans ces conditions, la réalisation de son rêve est vouée à
l’échec.
Il est donc crucial de cesser de se l’imposer pour se demander de donner le meilleur de soi-
même. L’important est alors de rendre le rêve parfait pour nous et non parfait tout court.
La perfection est souvent liée à la crainte de l’erreur. C’est pourquoi, il est très important de
la réincorporer dans notre cheminement. Les plus grandes découvertes ont souvent été
faites à la suite d’une erreur, d’un accident, d’une négligence ou d’un échec. L’erreur est
dangereuse si nous la reproduisons sans chercher à en tirer de leçon. Dans le cas contraire,
elle est le plus grand atout, la plus grande alliée pour nous rapprocher de nos rêves et de
notre sens. Se tromper, ne pas avoir peur de se perdre, se mettre dans des situations
inhabituelles, nous permet de découvrir des trésors insoupçonnés. Ainsi, il ne faut pas
craindre et surtout ne pas culpabiliser de se tromper car, le plus souvent, c’est de là que
nous apprenons et que de nouvelles voies auxquelles nous n’avions pas pensé s’offrent à
nous. Les personnes qui sont dans le conflit de perfection, celles qui ont peur de commettre
des erreurs peuvent aller chercher dans la mémoire familiale ou personnelle les erreurs
ayant entraîné un drame, voire la mort.
Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, la créativité est la base de la
guérison :
au niveau animal, elle est la base de l’adaptation pour sortir des stress archaïques
qui menacent notre survie ;
au niveau spirituel, elle est la base de ce qui pourra nous permettre de réaliser nos
rêves.
Or, il ne peut y avoir de créativité si nous avons peur de nous tromper ou si nous
refusons l’erreur ou l’échec. Donc n’hésitez pas, trompez-vous, échouez, sortez de
votre zone de confort où vous maîtrisez et contrôlez tout, c’est le plus beau cadeau
que vous puissiez vous faire.
Comme le dit si bien Bernard Werber dans son livre L’Empire des anges : « La défaite est
novatrice et la réussite conservatrice. » Ainsi, de la défaite, de l’erreur ou de l’échec va
naître la créativité et de cette créativité pourra naître notre propre chemin, celui qui nous
mènera vers notre accomplissement.
Rêve versus devoir
Comme nous l’avons vu, la joie n’est pas uniquement dans l’accomplissement de nos
aspirations mais également sur le chemin qui y mène. Chaque étape franchie est source de
joie et de satisfaction. Mais l’accomplissement d’un rêve peut aussi demander des efforts et
de la discipline. En effet, tous s’accompagnent de contraintes, de devoirs qui peuvent être
plus ou moins bien accueillis mais qui sont indispensables à leur réalisation. Dans un rêve,
il y a donc généralement deux parties :
la partie qui nous apporte de la joie et qui nous fait vibrer : le rêve ;
la partie composée d’éléments qui nous amusent moins, voire qui nous ennuient,
mais qui sont indispensables à la réalisation du rêve : le devoir.
Exemple
Une personne crée un concept. Travailler et affiner son concept la passionne et elle rêve
de pouvoir lui donner naissance. Pour qu’il prenne vie, elle doit trouver le financement,
d’où des stratégies à mettre en place et des rendez-vous fastidieux avec les banques et les
investisseurs. Cette partie lui déplaît fortement mais la réalisation de son rêve passe par là .
Cette seconde partie peut donc nous arrêter sur le chemin de notre rêve, soit parce que
nous renonçons à lui car nous ne souhaitons pas remplir ces devoirs, soit parce que nous
nous laissons submerger par les devoirs et cessons de nous nourrir de ce qui nous
enthousiasme. Nous oublions notre rêve et ce pour quoi nous avions entamé ce chemin à
cause des devoirs et contraintes qui lui sont inhérents.
Dans les deux cas, la maladie peut alors survenir pour nous rappeler nos aspirations
premières. L’autodiscipline et/ou la demande d’aide autour de nous sont alors
indispensables pour avancer sur cette partie plus contraignante de notre rêve.
Si les devoirs sont souvent source de blocage, ils peuvent aussi être à l’origine d’une
satisfaction énorme. En effet, à chaque fois que nous aurons eu la discipline de nous y
atteler ou que quelqu’un nous aura aidé à nous en débarrasser, nous pourrons alors vivre
pleinement l’aspect joie de notre rêve.
Faisons une pause
Déterminez et écrivez tout ce qui entoure votre rêve, ce qui est indispensable à sa
réalisation et qui ne vous plaît pas. Créez une « To do list », une liste des choses à
faire.
Avancez chaque jour, même un petit peu, dans une de ces parties.
Demander de l’aide à quelqu’un pour qui il est facile et à qui cela fait plaisir de
vous aider dans cette partie.
Besoin versus rêve
Notre partie animale, en lien avec nos besoins et la survie, amène des devoirs.
Notre partie spirituelle, en lien avec l’existence, amène les aspirations et les
rêves.
Il ne s’agit pas d’opposer les deux et de réaliser l’un au détriment de l’autre mais plutô t
de les faire cohabiter.
Par exemple, nous pouvons vivre nos rêves tout en cherchant à gagner de l’argent, pour
pouvoir nous nourrir ou nourrir notre famille. Parfois, nous parvenons à réunir les deux
dans une même activité, parfois non. Peu importe. Ce qui compte, c’est d’avancer vers la
réalisation de nos aspirations profondes. Cette notion de devoir n’est donc pas à exclure du
processus du rêve. Certaines personnes vont parfois faire un travail « alimentaire » qui leur
permettra de satisfaire leurs besoins tout en vivant pleinement leurs rêves en parallèle.
Exemple
Un homme avait une grande connaissance de sa religion. Il était très respecté dans sa
communauté et l’étude de sa religion était ce qu’il y avait de plus important à ses yeux.
À cô té de cela, il avait une famille à laquelle il souhaitait offrir de quoi vivre et de quoi
réussir dans la vie. N’ayant pas fait d’études autres que religieuses et n’ayant pas de
qualifications particulières dans le pays dans lequel il avait émigré, il exerça le métier
d’éboueur. Il considérait que son métier n’était pas le plus valorisant qui soit mais il était
utile à la société et il lui permettait de répondre à ses besoins ainsi qu’à ceux des siens. Et,
le soir venu, il se rendait à son lieu de culte et continuait à étudier sa religion et à prodiguer
des conseils et des enseignements à ceux qui les lui demandaient. De cette manière, il
pouvait vivre et satisfaire sa part animale mais aussi sa part spirituelle.
L’important est de vivre son rêve dans sa vie sans pour autant faire abstraction de la
réalité de ce qui nous entoure. La réalité de demain nous permettra peut-être de faire
autrement. Aujourd’hui, certains parviendront à le vivre au travers de leur métier tandis
que d’autres le vivront au travers d’une activité annexe… L’important est de le vivre sans
barrières.
La leçon du pendu n° 2
Comme nous l’avons vu, un organe fonctionne convenablement s’il est capable d’activer
et de désactiver sa fonction. Ainsi, le corps nous informe que pour qu’une cellule puisse
vivre pleinement sa vocation, il faut aussi qu’elle soit capable de ne pas la vivre et/ou de
vivre l’inverse.
En transposé, pour vivre sa réalisation, il faut que nous fassions l’expérience de l’inverse de
cette même réalisation ; pour vivre pleinement son rêve, il peut également être intéressant
de faire l’expérience de l’inverse de ce rêve. De cette façon, nous explorons toutes les
facettes de notre rêve. C’est souvent ce que nous explorons au travers des épreuves de
notre vie.
Exemple
Si je veux diriger, je dois apprendre à servir ou expérimenter le service.
Si je rêve d’enseigner, je dois apprendre à être un élève.
Si je rêve d’aider les autres, je dois apprendre à m’aider moi-même et à accepter de
recevoir de l’aide.
Si je veux être en couple, je dois apprendre à être et à vivre seul...
Prenez votre rêve et chercher à faire l’expérience de l’envers de votre rêve pour pouvoir
appréhender toutes ses facettes et ainsi le vivre pleinement.
Enfin…
Nos ancêtres ont tout fait pour sortir de la survie et faire en sorte que leurs enfants
n’aient pas à lutter pour elle. Ils ont tout fait pour que nous puissions vivre et faire ce que
nous voulons. Faire honneur à nos ancêtres n’est pas reproduire ce qu’ils ont eu à vivre
mais profiter de ce qu’ils nous ont permis d’acquérir pour aller plus loin encore… Leur faire
honneur revient à sortir de la survie pour vivre.
Lorsque nous comprenons l’importance de nos rêves, nous pouvons saisir à quel point il
est primordial d’aider nos enfants à notre tour à s’écouter, à découvrir et à nommer leurs
forces, leurs qualités, leurs rêves et leurs aspirations profondes pour les vivre de manière
juste. Il est essentiel de leur permettre de mobiliser et développer leur créativité pour
pouvoir donner un sens à leur vie tout en répondant à leurs besoins quotidiens ; réaliser
leurs rêves tout en accomplissant leurs devoirs pour pouvoir survivre, vivre et exister…
Du corps animal au corps spirituel
[1]
Cette expression d’« idée folle » a été empruntée à Marianne Costa. Pour faciliter certains raisonnements, je l’ai ensuite
modifiée pour en faire : « équation folle ».
[2]
Cette modification sera expliquée plus amplement dans le chapitre « É quations physiques et données scientifiques »
[3]
Voir « Trouver le stress à l’origine de notre problématique »
[4]
Ceci sera développé dans le chapitre sur la mémoire généalogique
[5]
Naturellement, il existe bien d’autres pistes pour expliquer le surpoids
[6]
Citation de l'Archiduc Otto d'Habsbourg-Lorraine
[7]
Voir la deuxième partie du livre
[8]
Issu du tome 1 du livre de cours de Claude Sabbah : Biologie totale des êtres vivants
[9]
Voir les chapitres : « Le stress programmant » et « Le stress déclencheur »
[10]
Extrait de mon livre : Votre poids vous raconte (É ditions du Dauphin blanc).
[11]
Voir dans le chapitre : « Par les données scientifiques / la physiologie », l’exemple de la prostate
[12]
Voir les deux tomes de mon livre : L’être et les maux par les mots et les lettres
[13]
La signification de chaque lettre se trouve dans le tome 2 de mon livre : L’être et les maux par les mots et les lettres
[14]
Ceci fera l’objet de la 2e partie de ce livre
[15]
Phrase attribuée à Albert Einstein
[16]
Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez vous procurer son livre : Manuel de Psychomagie (Albin Michel)
[17]
Voir la théorie du rêve de la maladie dans les chapitres suivants
[18]
Cette partie sera traitée plus tard dans le chapitre : « Enseignements des événements de notre vie »
[19]
Bien qu’il y ait des différences dans le cheminement pour arriver à cette conclusion
et des nuances dans son application, cela rejoint la « loi du principe » de Jean-Philippe Brébion. Il expose sa théorie dans
son livre L’évidence aux É ditions Le Dauphin Blanc
[20]
Voir le chapitre : « Les grilles de lecture pour découvrir les rêves de la maladie »
[21]
Inscription sur le fronton du temple de la Pythie de Delphes
[22]
Voir le chapitre « Grilles de lecture » dans la première partie de ce livre
[23]
Yoshimichi Hagiwara et ses collègues de l'Institut de Technologie de Tokyo
[24]
Voir l’exercice du miroir dans la première partie de ce livre
[25]
La leçon de vie des émotions est approfondie dans les prochains chapitres
[26]
Dans le chapitre « Avancer sur la transformation de nos conflits »
[27]
Voir chapitre : « Théorie du regret de la maladie »