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LA TVA,

FONDAMENTAUX ET PERSPECTIVES

Créée par l’article 65 de la loi de finances pour 1991 à la faveur d’une réforme
ayant modifié profondément le système fiscal algérien par l’institution de
l’Impôt sur le Revenu Global (IRG) et l’Impôt sur les Bénéfices des Sociétés
(IBS), la TVA n’est entrée en vigueur qu’à compter du 1er Avril 1992.
L’efficacité de son rendement et sa neutralité économique la présentent,
aujourd’hui, comme étant la ressource principale du Budget de l’Etat. Elle
représente le tiers des recettes fiscales ordinaires et elle est appelée à jouer, à
l’avenir, un rôle plus renforcé dans le financement des dépenses publiques.

Dans ce contexte, la refonte de cette taxe, en l’adaptant au contexte


international, marqué par un élargissement de son assiette notamment dans le
domaine numérique, et en lui appliquant des taux qui ne doivent pas avoir des
conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes, s’avère
indispensable.

Une réflexion plus approfondie sur l’impact de l’élargissement de l’assiette de la


TVA sur les impôts et taxes sur le revenu et sur le capital, nous oriente vers leur
diminution voire leur suppression progressive compte tenu du rôle qu’ils jouent
dans la création de l’emploi, la distribution des salaires et la croissance
économique.

Dans cette optique, l’OCDE recommande régulièrement l’accroissement du rôle


et du poids de la TVA et, en parallèle, la diminution de la fiscalité portant sur le
capital ou le travail à l’exemple de ce qu’ont fait certains pays du nord de
l’Europe, comme la Suède et le Danemark au début des années 1990.

En Algérie, bien que cette question n’ait pas encore été débattue, il n’en
demeure que l’objectif d’élargir l’assiette fiscale, pour améliorer le
recouvrement des recettes fiscales globales, nécessite d’accorder une importance
particulière à cette taxe qui mérite une révision quant à son champ d’application,
ses taux, son droit à déduction, son remboursement et les avantages accordés et
dont il faut transcrire dans la législation fiscale.

Une entreprise redevable de la TVA facture la taxe dès lors qu’elle livre un bien,
elle effectue une prestation de service ou réalise des travaux immobiliers. Ainsi,
l’entreprise récupère la TVA qu’elle a facturée à ses clients pour la reverser
ensuite au Trésor. Dans ce cas, nous sommes en présence d’une TVA collectée
(I).

Parallèlement, cette même entreprise a engagé des dépenses et des frais auprès
de ses fournisseurs qui lui facturent, eux aussi, la TVA qu’elle doit supporter.
Cette Taxe supportée va être déduite, sous certaines conditions de forme et de
fond. Nous sommes devant une TVA déductible (II).

En définitive, l’entreprise ne paiera que la différence entre la TVA collectée et la


TVA déductible. On parle de TVA à payer (III).

Il faut signaler, à ce propos, que lorsque la TVA collectée est inférieure à la


TVA déductible, l’entreprise se trouve devant un précompte ou un crédit de
Taxe qu’elle peut imputer sur la ou les déclarations ultérieures jusqu’à son
épuisement.

Pour schématiser le fonctionnement général du système de la TVA, prenons


l’exemple d’une entreprise économique qui active dans le domaine de la
tannerie.

Il faut retenir de cette présentation du fonctionnement général de la TVA les


caractéristiques suivantes :

- sur un prix final pratiqué par le vendeur détaillant au particulier, qui est 9
500 DA, avec un taux de TVA de 19%, la TVA versée au Trésor, tout au long
du circuit, est de 1 805 DA (380+760+380+285), soit 19% du prix demandé au
consommateur final (9 500*19%=1 805). Ce montant de la TVA, qui est 1 805
DA, est supporté en totalité par le consommateur final.

- le nombre de transactions réalisées dans cette activité économique n’a


aucune incidence sur le montant de la TVA finalement payée.

- l’une des caractéristiques principales de la TVA, c’est sa neutralité.

- la somme des valeurs ajoutées (hors taxe) de toutes les transactions qui est
de 9500 DA (2000+4000+2000+1500) multipliée par le taux de la TVA qui est
19% est égale à 1 805 DA. C’est pourquoi on dit que la TVA grève la valeur
ajoutée des circuits économiques.

PARTIE I : LA TVA EXIGIBLE


La TVA est un impôt indirect qui s’applique sur des opérations obligatoirement
imposables ou sur option. Le prélèvement de la taxe est obligatoire si les
conditions légales de son exigibilité, auprès du client ou de l’usager, sont
réunies.

Pour qu’elle soit exigible, la TVA est conditionnée par le caractère imposable de
l’opération.

La TVA exigible suppose que soient définis :


- dans son champ d’application, les opérations imposables qui fondent
l’application de la taxe due ; il s’agit de déterminer, d’abord, le domaine
d’intervention de la TVA sans lequel elle ne peut être exigible ou collectée par
l’assujetti ;

- le fait générateur de la TVA, à savoir l’évènement qui donne naissance à


l’exigibilité de la taxe auprès du Trésor sur l’assujetti;

- l’exigibilité de la taxe connue comme la date à partir de laquelle la TVA


est due par le fournisseur ou le prestataire de service ou celui qui réalise des
travaux immobiliers au Trésor ;

- la base d’imposition, c’est-à-dire l’assiette de la TVA ou le montant légal


sur lequel est appliqué le taux de la taxe ;

- le taux de la TVA, en l’occurrence le taux normal de 19% et le taux réduit


de 09%.

Chapitre 1 : Champ d’application de la TVA

Le principe général d’imposition à la TVA est prévu dans le code des Taxes sur
le Chiffre d’Affaires, c’est un principe de droit.

Pour être imposable à la TVA, l’opération doit entrer dans son champ
d’application.

Son examen suppose que soient déterminées :

- les opérations obligatoirement imposables à la TVA :

- les opérations exonérées ;

- les opérations imposables par option ;

- les opérations exclues de la TVA.

I- Les opérations obligatoirement imposables

1- Principe général d’imposition

Aux termes des dispositions de l’article 1er du code des taxes sur le chiffre
d’affaires (CTCA): « Sont imposables à la taxe sur la valeur ajoutée :

1) les opérations de vente, les travaux immobiliers et les prestations de


services autres que celles soumises aux taxes spéciales, revêtant un caractère
industriel, commercial ou artisanal et réalisées en Algérie à titre habituel ou
occasionnel. Cette taxe s’applique quels que soient :

– le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des


opérations imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts ;

– la forme ou la nature de leur intervention.

2) Les opérations d’importation ».

Cet article prévoit expressément que les opérations de vente, les travaux
immobiliers, les prestations de services et les importations, qui ont le caractère
d’une activité économique, sont obligatoirement soumises à la TVA.

L’opération, qui doit être réalisée dans le cadre d’une activité économique, est
retenue dans le sens large du terme où elle englobe les activités des producteurs,
des commerçants, des prestataires de services ou des travaux immobiliers dès
lors qu’elles sont effectuées en Algérie à titre habituel ou occasionnel et ce :

- quel que soit l’objet de cette intervention qui peut porter sur un bien
meuble ou immeuble, corporel ou incorporel ;

- qu’elle soit réalisée en Algérie à titre habituel ou occasionnel;

- quel que soit le statut juridique des personnes, qui interviennent pour la
réalisation des opérations imposables, qui peuvent être des personnes physiques
ou morales ;

- indépendamment de la situation des assujettis au regard de tous autres


impôts.

Ainsi, l’article 2 du CTCA suscité énonce, sans distinction, toutes « les


opérations obligatoirement imposables ».

Dans un souci d’apporter de la méthodologie à ce type d’opérations, il est clair


que certaines d’entre elles, et elles sont nombreuses, sont des opérations
obligatoirement taxables par nature et les autres le sont par une disposition
expresse de la loi à l’exemple des importations et des livraisons à soi-même ou
celles qui sont assujetties sur option.

2- Les opérations obligatoirement imposables de par leur nature


2-1 Conditions d’assujettissement des opérations obligatoirement
imposables à la TVA

Les opérations obligatoirement imposables de par leur nature sont celles qui
remplissent les conditions générales d’assujettissement à la TVA citées par
l’article 1er du CTCA, à savoir :

- 1ère condition : l’exercice d’une activité économique ;

- 2ème condition : l’opération doit être réalisée à titre onéreux ;

- 3ème condition : l’opération doit être réalisée d’une manière indépendante.

1ère condition : l’exercice d’une activité économique ;

Au sens de l’article 2 du CTCA, l’activité économique s’entend de toute activité


de producteur, de commerçant, de prestataire de services et de travaux
immobiliers.

Y figurent notamment :

- les ventes et les livraisons faites par les producteurs ;

- les travaux immobiliers ;

- les ventes et les livraisons en l’état de produits ou marchandises


imposables importées, réalisées dans les conditions de gros par les commerçants
importateurs ;

- les ventes faites par les commerçants-grossistes;

- les opérations de location, les prestations de services, les travaux d’études


et de recherches ainsi que toutes opérations autres que les ventes et les travaux
immobiliers ;

- les ventes d’immeubles ou de fonds de commerce effectuées par les


personnes qui, habituellement ou occasionnellement, achètent ces biens en leur
nom en vue de leur revente;

- les opérations d’intermédiaires pour l’achat ou la vente des biens ;

- les opérations de lotissement et de vente faites par les propriétaires de


terrains dans les conditions prévues par la législation en vigueur ;
- les opérations de construction et de vente d’immeubles à usage
d’habitation ou destinées à abriter une activité professionnelle, industrielle ou
commerciale, réalisées dans le cadre de l’activité de promotion immobilière telle
que définie par la législation en vigueur.

- les opérations effectuées dans le cadre de l’exercice d’une profession


libérale réalisée, par les personnes physiques et les sociétés, à l’exclusion des
opérations à caractère médical, paramédical et vétérinaire.

En ce qui concerne les opérations à caractère médical, paramédical et


vétérinaire, leur assujettissement est différé au 1er Janvier 1997 ;

- Les prestations relatives à l'hébergement et la restauration fournie par les


établissements de soins autres que ceux relevant de la sante publique ;

- les spectacles, jeux et divertissements de toute nature organisés par toute


personne même agissant sous le couvert d’associations régies par la législation
en vigueur ;

- les prestations relatives au téléphone et au télex rendues par les services


des postes et télécommunications ;

- les opérations de vente faites par les grandes surfaces, les activités de
commerce multiple, ainsi que le commerce de détail, à l’ exclusion des
opérations réalisées par des contribuables relevant du régime du forfait ;

Par commerce multiple, il y a lieu d’entendre les commerces d’achat-revente


réalisés dans les conditions de détail et qui réuniraient les conditions suivantes :

• les articles mis en vente relevant d’au moins quatre catégories de


commerces différents quel que soit le nombre d’articles mis en vente ;

• le local doit être accessible en libre-service.

- Les opérations réalisées par les banques et les compagnies d‘assurances ;

- Les opérations de ventes réalisées par voie électronique.

De ce qui précède, les opérations obligatoirement imposables sont réparties en


trois grandes catégories, les livraisons de biens meubles ou immeubles, les
prestations de services et les travaux immobiliers.
La cour de justice des communautés européennes a précisé la notion d’activité
économique dans l’arrêt Floridienne SA et Berginvest SA (CJCE, 14 nov.2000,
affaire C-142/99, Floridienne SA et Berginvest SA : RJF 1/2001, n°127 ; Droit
fiscal. 2001, n°3, comm.21, note Ph. Derouin).

Les juges européens ont considéré que l’activité d’un holding consistant à mettre
un capital à la disposition de ses filiales ne pouvait constituer une activité
économique « consistant à exploiter un capital en vue d’en tirer des recettes à
caractère permanent sous la forme d’intérêts » qu’à partir du moment où
l’activité n’était pas exercée uniquement à titre occasionnel et ne se limitait pas
à la gestion des investissements. Cette activité du Holding devait être effectuée
« dans le cadre d’un objectif d’entreprise ou dans un but commercial,
caractérisé notamment par un souci de rentabilisation des capitaux investis ».

2ème condition : l’opération doit être réalisée à titre onéreux

La législation de la TVA n’a pas abordé de manière expresse le caractère


onéreux parmi les conditions d’assujettissement à la TVA.

Certes, dans le champ d’application de la taxe, tel que visé par l’article 1 du
CTCA, il est fait référence aux activités économiques qui revêtent un caractère
industriel, commercial ou artisanal et réalisées en Algérie et ce, quels que soient
le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des
opérations imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts et la
forme ou la nature de leur intervention.

Mais pour qu’une TVA soit exigible, il faut qu’il y ait une contrepartie qui
servira comme base à son calcul sans laquelle on est en présence d’opérations
qui sont réalisées à titre gratuit donc situées hors champ d’application de la taxe.

Ainsi, l’exigence du caractère onéreux suppose l’existence d’une contrepartie à


toutes les opérations à caractère économique pour qu’elles soient imposables à
la TVA.

C’est pourquoi une opération est réalisée à titre onéreux lorsqu’elle comporte
une contrepartie versée par le client au titre d’une livraison d’un bien, d’une
prestation de services ou de travaux immobiliers sous la forme d’espèces, en
nature ou tout autre moyen de paiement.

3ème condition : l’opération doit être réalisée d’une manière indépendante


Une opération économique est réalisée d’une manière indépendante lorsque
l’assujetti l’exerce pour son propre compte sans aucun lien de subordination
avec autrui. C’est le cas d’un salarié qui exerce son travail dans le cadre d’un
contrat avec son employeur ou du médecin qui travaille pour le compte d’un
établissement hospitalier.

L’enjeu du caractère indépendant d’une activité réside dans son assujettissement


ou non à la TVA. Par exemple, si une activité de prestation de service est
requalifiée en un contrat de travail, le prestataire de service ne peut prétendre ni
à la collecte de la TVA, ni au droit à déduction.

Le Conseil d’Etat français a tranché dans un arrêt rendu le 20 décembre 2011 la


question posée pour les dépositaires agréés auxquels a recours la Société
Baillardran pour vendre ses produits sur les marchés : s’agit-il de commerçants
indépendants ou bien sont-ils placés dans un rapport de subordination à l’égard
de la société ?

Le conseil d’Etat a jugé que les dépositaires ont été dans un état de
subordination à l’égard de la société, ce qui a eu pour conséquence de rendre
cette dernière redevable de la TVA sur les ventes des produits pour les
revendeurs. Les revendeurs qui utilisaient du matériel portant la marque de la
société fourni par elle, étaient tenus d’être présents en permanence sur les lieux
de vente à des horaires fixés par la société, laquelle leur imposait un tarif de
vente unique et supportait les risques d’invendus. (CE, 9ème et 10ème ss-sect.,
20 décembre 2011, n°322295, société Baillardran Spécialités : Dr.fisc. 2012,
n°10, comm. 177, concl.P. Collin ; RJF 2012, n°237).

De ce qui précède, et pour apporter les précisions nécessaires quant au champ


d’application de la TVA, on doit expliciter :

- la livraison de biens meubles ou immeubles ;

- la notion d’assujetti et les conditions d’assujettissement à la TVA ;

- les prestations de services.

3- La livraison de biens meubles ou immeubles

La livraison de biens est définie, par la cour de justice de l’union européenne,


comme étant le transfert du pouvoir de disposer d’un bien comme un
propriétaire. Il demeure clair que la livraison de biens ne requiert pas qu’il y ait
transfert du droit de propriété en tant que tel au profit du redevable de la TVA.
En d’autre terme, le transfert du pouvoir de disposer ne doit pas être entendu
seulement au sens de transfert juridique de propriété.

La cour de justice de l’Union Européenne a précisé que « la notion de livraison


ne se réfère pas au transfert de propriété dans les formes prévues par le droit
national applicable mais inclut toute opération de transfert d’un bien corporel
par une partie qui habilite l’autre partie à en disposer en fait comme si elle était
le propriétaire de ce bien ».

La notion de livraison de bien corporel doit être entendue dans son sens
économique et non pas juridique.

Le droit civil algérien ne souffle mot sur cette notion de transfert économique du
pouvoir de disposer d’un bien comme un propriétaire, il se réfère au transfert de
la propriété au sens juridique du terme.

En effet, l’article 351 du code civil a défini la vente comme étant un contrat par
lequel le vendeur s'oblige à transférer la propriété d'une chose ou tout autre droit
patrimonial à l'acheteur qui doit lui en payer le prix.

Le même principe s’applique s’agissant de la vente à crédit où la notion de


transfert économique n’a pas été retenue. Dans ce type de contrat, lorsque
l’acheteur a acquitté tous les versements, il est réputé avoir acquis la propriété
de l’objet vendu rétroactivement depuis le jour de la vente même si les
contractants ont qualifié de location le contrat de vente.

En outre, dans la vente à crédit, le vendeur peut stipuler que le transfert de la


propriété à l’acheteur n’interviendra qu’à la condition suspensive du paiement
intégral du prix, même si l’objet vendu a été livré. Par conséquent, la simple
livraison du bien ne peut constituer à elle seule un transfert de propriété et la
TVA, dans ce cas, ne peut être due conformément à la législation fiscale
algérienne, car il n’existe pas de livraison juridique du bien.

La question se pose également pour le contrat de crédit-bail qui prévoit, dans le


cadre d’un contrat de location, pouvant comporter ou non le transfert avec
option d’achat au profit du locataire et portant exclusivement sur des biens
meubles ou immeubles à usage professionnel ou sur fonds de commerce ou sur
établissements artisanaux.

L’une des formes de ce contrat on trouve le contrat de crédit-bail financier «


leasing financier », qui, conformément à l’article 2 de ladite ordonnance, est
celui qui prévoit le transfert au locataire de tous les droits, obligations,
avantages, inconvénients et risques liés à la propriété, si le contrat de crédit-bail
ne peut être résilié et s’il garantit au bailleur le droit de recouvrer ses dépenses
en capital et se faire rémunérer les capitaux investis.

Ce contrat est considéré, dans une première phase, comme une location
(prestation de service) et comme une livraison de bien dans une seconde phase,
une fois l’option est levée.

Le nouveau système comptable financier a tranché définitivement cette question


en consacrant la propriété économique au lieu de la propriété juridique.

Les transactions sont comptabilisées sur la base des droits constatés, c’est à dire
au moment de la survenance de ces transactions ou événements, et non quand
interviennent les flux monétaires correspondants.

Le droit fiscal algérien a retenu, contrairement au droit comptable, la propriété


juridique.

Ainsi, le simple pouvoir de disposer d’un bien n’octroie pas nécessairement le


droit de propriété et, par la même, il n’est pas un contrat translatif de propriété.

Un contrat translatif de propriété sous-entend le transfert de la propriété du bien


vers l’acquéreur à l’exemple d’un contrat de vente contrairement aux contrats de
prêt à usage qualifiés comme des prestations de services.

Cette distinction dans la qualification juridique des deux (02) contrats n’a
aucune incidence quant à leur assujettissement à la TVA. Les deux contrats sont
taxables. La différence réside principalement dans la localisation de ces deux
opérations dans le cadre du principe de territorialité de l’impôt ou du fait
générateur et de l’exigibilité de la taxe.

Par bien, il faut entendre tout bien corporel qu’il soit meuble ou immeuble.

3-1 Conditions d’assujettissement de la livraison à la TVA

Pour qu’une livraison de bien soit imposable à la TVA, il faut que les conditions
suivantes soient remplies :

- La livraison de bien doit être effectuée par un assujetti qui collecte la


TVA avec droit à déduction ;
- L’assujetti doit intervenir dans le cadre de son activité professionnelle de
livraison. Dans le cas contraire, la TVA n’est pas exigible et ne peut ouvrir droit
à déduction ;

- L’assujetti doit effectuer une opération de livraison de bien ;

- La livraison de bien doit être imposable et expressément visée par la loi.


Dans le cas contraire, elle ne peut donner lieu à imposition. Si la vente du bien
d’investissement n’est affectée, à titre d’exemple, qu’à concurrence de 40% de
son activité, la revente ne sera soumise à la TVA qu’à hauteur de 40% du prix ;

- La livraison de bien doit être réalisée à titre onéreux. Le caractère onéreux


suppose une contrepartie directe. Selon cette acception, les donations, les
successions, les testaments et même les jugements ne sont pas constitutifs de
livraison.

Le caractère onéreux ne suppose pas, par ailleurs, que la livraison ait entrainé un
lucre. La vente peut être à un prix dérisoire ou à un prix égal aux frais
d’acquisition.

- La livraison de bien doit être réalisée sur le territoire national en vertu de


l’article 7 du CTCA suivant lequel la vente est réputée faite en Algérie,
lorsqu’elle est réalisée aux conditions de livraison de la marchandise en Algérie.

FOCUS FISCAL SUR LA LIVRAISON DE BIEN

La livraison de bien doit porter sur un bien cité par la législation des taxes sur le
chiffre d’affaires. Il s’agit des biens, marchandises, produits, articles etc.

Le pouvoir d’utilisation d’un bien meuble corporel, selon la cour de justice


européenne, en l’absence de droit de propriété, peut être considéré comme une
livraison de bien.

La livraison de l’électricité et du gaz et ce, par dérogation au principe qui veut


que les livraisons de biens incorporels sont des prestations de services, est
considérée par certaines législations fiscales étrangères, à une livraison de biens
meubles corporels.

Le législateur algérien n’a pas précisé expressément cette question qui répond à
la nécessité de définir les modalités de l’imposition d’une part, et les règles
susceptibles d’être appliquées en matière de fait générateur et d’exigibilité
d’autre part.
Cependant, si la livraison de l’électricité et du gaz est assimilée à une livraison
de bien corporel, dans certaines législations fiscales étrangères, alors qu’en
réalité elle est une prestation de service, la position du législateur algérien
semble conforme pour deux raisons :

- D’abord, elle respecte les règles de fait générateur et d’exigibilité pour les
prestations de services qui est l’encaissement total ou partiel du prix ;

- Ensuite, elle ne met pas dans la difficulté financière l’entreprise de


distribution du gaz et de l’électricité, en l’occurrence Sonelgaz, puisqu’elle ne
s’acquitte de la TVA que lors de l’encaissement.

Cependant, et pour la même raison, en vertu des dispositions de l’article 14-a du


CTCA, le fait générateur de la vente de l’eau potable est constitué par
l’encaissement partiel ou total du prix contrairement aux autres livraisons de
biens corporels où le fait générateur est constitué par la livraison juridique ou
matérielle du bien.

Ainsi, le législateur algérien considère les biens incorporels, y compris les titres
au porteur, telles que les actions et les obligations, comme des prestations de
services sans aucune exception. Les modalités de calcul de l’imposition, les
règles de fait générateur et d’exigibilité de ces biens sont les mêmes que celles
applicables aux prestations de services.

Pour ce qui est des opérations de livraison de biens immeubles, celles-ci sont, en
principe, assujetties à la TVA conformément au CTCA, qui cite:

- les ventes d’immeubles ou de fonds de commerce effectuées par les


personnes qui, habituellement ou occasionnellement, achètent ces biens en leur
nom en vue de leur revente ;

- les opérations de lotissement et de vente faites par les propriétaires de


terrains;

- les opérations de construction et de vente d’immeubles à usage


d’habitation ou destinées à abriter une activité professionnelle, industrielle ou
commerciale, réalisées dans le cadre de l’activité de promotion immobilière ;

- les opérations d’intermédiaires pour l’achat ou la vente des biens


immeubles.
3-2 Qu’en est-il de l’assujettissement ou non à la TVA de certains actes
translatifs de propriété ?

Un acte translatif de propriété est un acte par lequel la propriété du bien objet de
la transaction est transférée d’une personne à une autre personne totalement
indépendante. Dans cet ordre d’idées, quatre actes translatifs de propriété seront
successivement traités, à savoir :

- la vente ;

- l’échange :

- l’apport en société ;

- le partage.

La vente : le contrat de vente est défini par le code civil comme étant : «

4- L’assujetti à la TVA et les conditions d’assujettissement

4-1 Présentation générale de l’assujetti

L’article 2 du CTCA ne cite pas, dans les opérations relevant de la TVA,


l’assujetti. Il se limite à définir les opérations qui sont imposables à la taxe tout
en précisant que cette imposition s’effectue quelques soient leur objet, le statut
juridique des intervenants et leur situation vis-à-vis des autres impôts.

Les articles 4 et 5 et 6 du même code énumèrent, par ailleurs, les activités


réalisées par un assujetti, à savoir le producteur, le grossiste et les sociétés
filiales qui, assurant l’exploitation d’une ou de plusieurs succursales d’une autre
société se trouvent placées sous la dépendance ou la direction de celle–ci.

La combinaison des articles 2, 4, 5 et 6 précités nous renseigne davantage sur la


notion d’assujetti qui doit comporter les éléments ci-après :

Toute personne qui accomplit, en Algérie, de manière indépendante, à titre


habituel ou occasionnel, les livraisons, les travaux immobiliers et les prestations
de services quels que soient leur objet, le statut juridique des intervenants et leur
situation vis-à-vis des autres impôts. Elle peut être :
1. Une personne physique ;

2. Une personne morale qui s’entend de toute société dotée de la forme


commerciale et de la personnalité juridique dont en particulier la société en nom
collectif, la société en commandite simple, la société en participation, la société
par actions (SPA), la société anonyme (SA), la société en commandite par
actions, la société à responsabilité limitée (SARL), l’entreprise unipersonnelle à
responsabilité limitée (EURL), l’entreprise publique économique (EPE),
l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) et les sociétés
coopératives et leurs unions.

3. Une société qui réalise les opérations et produits mentionnés à l’article 2


du Code des Taxes sur le Chiffre d’Affaires (CTCA) et qui relèvent
obligatoirement du champ d’application de la TVA.

4. L’opérateur doit être regardé seulement en matière d’assujettissement à


la TVA de ses activités économiques même s’il n’est pas soumis aux autres
impôts directs tels que l’IRG et/ou l’IBS.

Toutefois, on exclut de l’assujettissement les opérations réalisées à titre gratuit,


c'est-à-dire sans contrepartie et qui ne peuvent s’inscrire dans le cadre de
l’activité économique.

Par ailleurs, la simple participation dans le capital d’une société qui confère
uniquement la perception de dividendes ne peut être considérée comme
opération économique entraînant la taxation.

5. La personne assujettie doit exercer une activité économique d’une


manière habituelle ou occasionnelle.

Il ressort de cette condition que les personnes qui ne réalisent pas d’activités
économiques, à titre habituel ou occasionnel, ne sont pas soumises à la TVA.
Le caractère habituel d’une activité économique s’apprécie par rapport à une
certaine régularité et continuité et ce, peu importe les intervalles dans lesquels
elle intervient.

Ainsi, a le caractère d’une opération habituelle toute opération qui consiste en


plusieurs prestations ou travaux ou livraisons successives.

Suivant le critère de l’habitude, l’organisation d’une manifestation sportive,


culturelle ou artistique dans le cadre des mouvements nationaux ou
internationaux d’entraide est soumise à la TVA.

Cet assujettissement suppose que l’activité sportive ou culturelle ou artistique se


déroule d’une manière successive. Dans le cas contraire, elle est, en principe,
exclue de la taxe pour absence du critère d’habitude.

Or, l’autre critère retenu par l’article 1er du CTCA, qui est le caractère
occasionnel de l’opération, implique que dans certaines situations
l’assujettissement à la TVA n’exige pas le caractère habituel, il suffit tout
simplement qu’elle soit occasionnelle pour être recherchée au paiement de la
taxe.

Une telle implication nous interpelle à l’effet d’apporter certains


éclaircissements quant à la nature de la manifestation qui, dans la plupart des
cas, n’est ni habituelle, ni occasionnelle, encore moins à but lucratif. Elle est
organisée pour des raisons purement humanitaires ou de promotion de l’activité
sportive, culturelle ou artistique. L’association n’a pas été constituée pour
l’organisation de ces manifestations. Cette opération n’est pas assujettie à la
TVA.

Le caractère économique d’une opération est très significatif dans


l’assujettissement à la TVA. Sans ce principe, il est difficile d’assujettir à la taxe
une quelconque opération. L’exemple des opérations réalisées par l’État, la
Wilaya, la Commune et tout autre organisme de droit public paraît éloquent. En
effet, ces derniers ne sont pas considérés comme des assujettis pour les activités
ou les opérations qu'ils accomplissent en tant qu'autorités publiques. Mais
lorsqu’ils exercent des activités ayant un but lucratif, ils peuvent faire l’objet
d’assujettissement à la TVA s’il est prouvé que l’activité exercée a un caractère
économique et qu’elle vise le lucre.

4-2 La notion d’activité économique


Toute personne exerçant une activité économique est soumise à la TVA, qu’il
s’agisse :

- des professionnels relevant respectivement de l’IRG catégorie des


Bénéfices Industriels et Commerciaux ou des Bénéfices Non Commerciaux sous
certaines conditions ;

- des sociétés de capitaux passibles de l’IBS, même si elles exercent une


profession libérale ou une activité agricole ;

- des sociétés de personnes ou des associations en participation ayant opté


pour l’IBS.

4-3 Conditions d’assujettissement à la TVA

Pour être assujetti à la TVA trois conditions principales doivent être réunies :

1- L’assujetti doit exercer l’une des activités suivantes :

- Une activité économique à caractère industriel et/ ou commercial qui peut


être une vente, une production, des travaux immobiliers ou une prestation de
service;

- Une activité artisanale.

2- L’assujetti doit agir de manière indépendante, c’est-à-dire pour son propre


compte. N’ont donc pas cette qualité, les salariés qui exercent leurs activités
dans le cadre d’un contrat de travail, du fait de leur lien de subordination avec
leur employeur. Nous pouvons donner comme exemple également un comptable
qui travaille pour le compte de son entreprise par un contrat de travail dument
signé par les deux parties.

3- Que l’activité soit exercée à titre onéreux de manière habituelle ou


occasionnelle.
4-4 Conséquences de l’assujettissement à la TVA

Il résulte de l’assujettissement à la TVA des conséquences fiscales


substantielles aussi bien pour l’assujetti lui-même que pour l’opérateur qui
contracte avec lui.

Pour l’assujetti, il est tenu par l’obligation de facturer la taxe à ses clients pour
toutes les livraisons de biens, les prestations de services réalisées et les travaux
immobiliers qu’il effectue. Il peut, également, récupérer la taxe ayant grevé les
biens et services utilisés pour réaliser ces opérations soumises à la TVA. Dans le
cas où il dispose d’un précompte ou crédit de taxe, il a le droit de demander son
remboursement une fois qu’il remplit les conditions énumérées, à titre limitatif,
par l’article 50 du CTCA.

Le même assujetti est tenu par d’autres obligations liées à la souscription


périodique de sa déclaration mensuelle (G50) et l’acquittement de sa taxe, la
délivrance des factures, la tenue d’une comptabilité conforme etc.

4-5 Les catégories d’assujettis à la TVA

Le CTCA prévoit plusieurs catégories d’assujettis à la taxe. Son examen permet


de déterminer leur régime d’imposition en matière de TVA. En effet, on peut
être en présence d’assujettis avec un droit total de déduction, d’autres avec un
droit partiel de déduction. D’autres le sont sans droit aux déductions. Dans
d’autres situations, on peut se trouver devant des assujettis occasionnels ou sur
option.

a- Assujettis avec un droit total de déduction

Cette catégorie d’assujettis à la TVA est celle visée par les dispositions des
articles 1 et 2 du CTCA. Ils relèvent de plein droit de la TVA. Ils représentent la
catégorie de redevables pour lesquels les conséquences de l’assujettissement
produisent tous leurs effets tant en matière d’exercice du droit à déduction que
pour ce qui est de la collecte de la taxe et la possibilité d’exercer le droit au
remboursement. Ils ouvrent droit à la déduction de toute la taxe qui a grevé leurs
acquisitions ou les prestations de services qu’ils reçoivent de leurs fournisseurs.
On peut citer à titre illustratif, les prestataires de services dont notamment les
comptables, experts comptables, commissaires aux comptes, médecins,
conseillers fiscaux, les salons de coiffures, les banques, les assurances qui ne
relèvent pas de l’impôt forfaitaire unique (IFU), les producteurs, les entreprises
de construction, de travaux immobiliers et d’hydrauliques, les importateurs, les
grossistes, les livraisons de biens corporels suivis au régime du réel.

b- Assujettis avec un droit partiel de déduction (assujettis partiels ou


mixtes)

Les assujettis partiels ou mixtes sont toute personne physique ou morale qui
réalise à la fois des opérations soumises à la TVA et d’autres qui ne le sont pas
soit parce qu’elles sont soit exonérées, soit exclues ou exonérées et exclues en
même temps.

On peut citer le cas d’une société de production de métallurgie dont une partie
de la production est destinée à l’exportation et l’autre partie au marché local. Ou
alors une entreprise dont le chiffre d’affaires excède 30 000 000 DA qui
fabrique du pain, qui est exonéré, et en même temps elle fabrique la pâtisserie
qui est soumise à la TVA.

Le droit à déduction de la taxe pour les redevables partiels est calculé suivant un
prorata qui sera examiné lorsqu’on abordera cette catégorie d’assujettis.

c- Assujettis n’ouvrant pas droit à déduction de la TVA

Les assujettis qui n’ouvrent pas droit à déduction sont ceux dont les matières,
produits, objets ou services sont utilisés dans une opération non imposables à la
taxe.

Il s’agit en particulier des véhicules de tourisme et de transport de personnes qui


ne constituent pas l’outil principal d’exploitation de l’entreprise assujettie à la
taxe, les biens, services, matières, immeubles et locaux non utilisés pour les
besoins de l’exploitation d’une activité imposable à la taxe, les exploitants de
taxis et autres activités prévues par l’article 41 du CTCA.

Cette notion d’assujettis n’ouvrant pas droit à déduction englobe, également, les
entreprises individuelles dont l’activité se situe hors champ d’application de la
TVA telle que l’activité agricole.

d- Assujettis occasionnels à la TVA


Les assujettis occasionnels, contrairement aux assujettis permanents, sont ceux
dont l’activité n’est pas de réaliser, à titre habituel, une activité imposable à la
TVA. C’est le cas d’un particulier qui construit un immeuble neuf pour le
revendre. Cette activité entre dans le champ d’application de la taxe.

L’assujetti occasionnel bénéficie des mêmes droits et obligations qu’un assujetti


avec droit à déduction de la TVA dans la mesure où il exerce ce droit sur les
acquisitions destinées à la construction, comme il est tenu de verser au Trésor la
taxe qu’il a collectée sur ses ventes. Dans ce cas, il est tenu de s’acquitter
également des impôts et taxes prévus en matière d’impôts directs à savoir, l’IRG
ou l’IBS selon le cas et la TAP.

e- Assujetti à la TVA sur option

4-6 Les qualifications d’assujetti et de redevable

La distinction entre l’assujetti et le redevable revêt toute son importance pour les
fiscalistes. Elle consiste à distinguer entre un assujetti et un non-assujetti selon
qu’il entre ou non dans le champ d’application de la taxe, et un redevable et un
non-redevable selon qu’il collecte et qu’il paye ou non la taxe au Trésor.

On peut être devant les hypothèses suivantes :

a- L’assujetti redevable total : c’est l’assujetti qui réalise des opérations


qui entrent toutes dans le champ d’application de la TVA (assujetti) et la
collecte auprès de ses clients (redevable). Autrement dit, c’est l’assujetti
ordinaire ;

b- L’assujetti exonéré : l’assujetti exonéré est celui qui ne réalise que des
livraisons, des services ou des travaux immobiliers exonérés et n’ouvrant pas
droit à déduction.

Toutefois, il y a lieu de rappeler que certaines opérations bien qu’exonérées de


TVA bénéficient du droit à déduction en vertu de la législation fiscale. Celles-ci
concernent les exportations, les livraisons de biens et services à un secteur
exonéré ou bénéficiant du régime des achats en franchise de taxe ainsi que les
ventes de produits et de services exonérés dont les prix ou marges sont
réglementées.

c- L’assujetti partiel : c’est l’assujetti qui réalise à la fois des opérations qui
entrent dans le champ d’application de la taxe, imposables ou exonérées, et des
opérations exclues du champ d’application de la taxe ;
d- Le redevable partiel : il s’agit des redevables qui ne collectent qu’une
partie de la taxe et la reversent au Trésor. L’autre partie de la taxe ne peut être
collectée auprès des clients parce qu’elle bénéficie de l’exonération.

e- L’assujetti non redevable : c’est le cas des entreprises qui ont la qualité
d’assujettis mais qui n’ont pas la qualité de redevables de la taxe car elles
exercent une activité bénéficiant de l’exonération. On peut citer l’exemple des
opérations de vente portant sur le pain, les farines panifiables utilisées à la
fabrication de ce pain et les céréales utilisées à la fabrication de ces farines, ainsi
que celles portant sur les semoules ou les opérations de vente portant sur les
produits pharmaceutiques figurant dans la nomenclature nationale du
médicament (exonérées par l’article 9 du CTCA) ;

f- L’assujetti partiel redevable partiel : par opposition partielle aux


notions d’assujetti et de redevable total, l’assujetti partiel redevable partiel est
celui qui perçoit à la fois des recettes taxables, des recettes exonérées de la taxe
et des recettes hors champ d’application de la taxe. On peut citer l’exemple d’un
établissement bancaire qui accorde des prêts à ses clients et qui, parallèlement,
octroie des opérations de crédits bancaires au profit des ménages pour
l’acquisition ou la construction de logements individuels. La première opération
est assujettie à la taxe alors que la seconde bénéficie de l’exonération ;

g- L’assujetti ayant opté pour la TVA : l’option n’est accordée qu’aux


seuls contribuables qui sont hors champ d’application de la TVA, à l’exemple
des entreprises relevant de l’IFU ou exerçant une autre activité exclue, elle aussi,
de la taxe à l’exemple d’un agriculteur qui opte pour son imposition à la TVA.
Les contribuables ayant opté pour la TVA deviennent des assujettis redevables
sauf s’ils optent pour une partie seulement de leurs activités. Dans ce cas, ils
sont considérés comme des assujettis partiels. Pour plus de détails, il y a lieu de
se référer à la partie consacrée à l’option pour la TVA développée ci-dessous.

h- Le non-assujetti non-redevable : dans ce cas, nous sommes en présence


ni d’un assujetti au sens ci-dessus, ni moins d’un redevable. Il s’agit tout
simplement d’un particulier dont l’activité n’a rien d’économique ou de
l’activité de l’Etat ou un de ses démembrements qui intervient dans le cadre de
l’autorité publique ;

i- Le non-assujetti redevable : c’est le cas d’un contribuable exclu du


champ d’application de la taxe mais qui, par négligence, a facturé la TVA à son
client. Dans cette situation, il devient responsable quant à son paiement.
L’article 64 du CTCA n’a pas manqué de rendre responsable toute personne qui
mentionne la TVA lorsqu’elle n’est pas effectivement payée même si elle n’a
pas la qualité d’assujetti à la taxe.

5-Les prestations de services

Le code des taxes sur le chiffre d’affaires ne contient pas une définition précise
des prestations de services. Il se limite à considérer comme prestations de
services toutes les opérations qui ne sont ni des livraisons de biens, ni des
travaux immobiliers.

Y figurent notamment :

- les opérations de location ;

- les travaux d’études et de recherches ;

- les opérations effectuées dans le cadre de l’exercice d’une profession


libérale réalisée, par les personnes physiques et les sociétés ;

- les opérations à caractère médical, paramédical et vétérinaire;

- les prestations relatives à l'hébergement et la restauration fournie par les


établissements de soins autres que ceux relevant de la santé publique ;

- les spectacles, jeux et divertissements de toute nature organisés par toute


personne même agissant sous le couvert d’associations régies par la législation
en vigueur ;

- les prestations relatives au téléphone et au télex rendues par les services


des postes et télécommunications;

- les opérations réalisées par les banques et les compagnies d’assurances ;

- les opérations de ventes réalisées par voie électronique ;

- le crédit-bail ;

- les livraisons de biens incorporels ;

- les cessions ou concessions de brevets ou de concessions.


L’assujettissement à la TVA des prestations de services exige le caractère
onéreux de l’opération à savoir, une contrepartie ou une contrevaleur et, un lien
direct entre la prestation de service et la contrepartie obtenue ou, tout
simplement, la contrepartie doit être l’équivalent économique du service rendu.
A défaut, la prestation de service n’est pas soumise à la taxe.

Il faut retenir que la prestation de service assujettie à la TVA est celle qui
remplit toutes les conditions d’assujettissement tant dans la forme que dans le
fond et ce, au même titre que les opérations de livraison ou de travaux
immobiliers.

3-Les opérations imposables à la TVA par détermination de la loi

Certaines opérations bien que ne remplissant pas les conditions


d’assujettissement à la TVA, de par leur nature, tel que précisé précédemment,
sont soumises à la taxe par une disposition expresse de la loi. Il en est ainsi des
livraisons à soi-même, des importations et de certaines opérations de ventes.

3-1 Les livraisons à soi-même

Parmi les opérations obligatoirement imposables à la TVA par détermination de


la loi, on trouve les livraisons à soi-même.

La livraison à soi-même est l’opération par laquelle un assujetti se livre à lui-


même un bien ou une prestation de service à partir d’éléments qui lui
appartiennent qui peut être un bien immobilier ou un bien autre qu’immobilier.
C’est une autolivraison.

La livraison à soi-même s’entend de toute livraison où l’assujetti a, en même


temps, les qualités de fournisseur et de consommateur ou encore celles de
fournisseur et d’acquéreur.

Cette livraison à soi-même est imposable à la TVA par application du principe


de neutralité et ce, pour ne pas créer une distorsion de concurrence par
l’avantage fiscal qu’il aurait pu accorder s’il y avait non assujettissement de
cette opération.

Le CTCA distingue deux cas de figure :

- Les livraisons à soi-même d’immobilisations par les assujettis ;


- Les livraisons à soi-même de biens autres qu’immobilisations que les
assujettis se font à eux-mêmes pour leurs propres besoins dans la mesure où ces
biens ne concourent pas à la réalisation d’opérations passibles de la taxe sur la
valeur ajoutée ou exonérées.

a- Pour les livraisons à soi-même d’immobilisations par les assujettis

Il s’agit du cas où l’entreprise décide de fabriquer elle-même un bien constituant


une immobilisation, par ses propres moyens, à l’aide de son propre personnel, de
son matériel et de ses biens, pour l’utiliser, ensuite, pour les besoins de son
exploitation. On est en présence d’une situation où l’entreprise est à la fois
fournisseur et acquéreur. Or, si l’entreprise avait acquis ce bien auprès d’un
fournisseur externe, elle aurait, normalement, payé la TVA sauf si la loi n’en
dispose autrement.

Dans ce cas de figure, l’entreprise est redevable de la TVA par une disposition
expresse de la loi, ce qui l’entraine à collecter la TVA en sa qualité de
fournisseur, dès lors que l’opération est imposable, et de déduire,
simultanément, dans les délais légaux, la taxe en tant qu’acquéreur, si le droit à
déduction est accordé.

Remarque : en l’absence d’une disposition expresse de la loi, cette opération


n’aurait pas donné lieu à imposition car elle ne remplit pas les conditions
générales d’imposition à la TVA notamment le transfert de la propriété.

b- Pour les livraisons à soi-même de biens ne constituant pas des


immobilisations (stocks) que les assujettis se font à eux-mêmes pour leurs
propres besoins dans la mesure où ces biens ne concourent pas à la
réalisation d’opérations passibles de la taxe ou exonérées :

Les livraisons à soi-même de biens autres que les immobilisations ne sont


imposables que lorsque deux conditions sont réunies:

- Il faut que ces biens ne concourent pas à la réalisation d’opérations


taxables, c'est-à-dire exclues du droit à déduction tels que les biens et services
prévus par l’article 41 du CTCA, que nous avons expliqués ci-dessous, qui sont
exclus totalement, ou les biens qui concourent à la réalisation d’opérations
n’ouvrant pas droit à déduction.
- On peut déduire également que les livraisons à soi-même de biens autres
que les immobilisations sont imposables lorsqu’il s’agit de biens qui concourent
partiellement au droit à déduction tel que les redevables partiels suivant un
prorata de déduction ;

- Il faut que les biens ne concourent pas à la réalisation d’opérations


exonérées, c'est-à-dire n’ouvrant pas droit à déduction, à l’exception de celles
citées ci-dessous à savoir :

• Les opérations d’exportation;

• Les opérations de livraison de biens et services à un secteur exonéré ou


bénéficiant du régime des achats en franchise de taxe;

• Les opérations de ventes de produits et de services exonérés dont les prix


ou marges sont réglementées.

3-2 Les importations

Au même titre que les livraisons de biens, les prestations de services et les
travaux immobiliers, les importations sont imposables à la TVA sauf disposition
contraire de la loi et ce, contrairement aux exportations, qui sont exonérées
conformément à la loi.

L’importation est soumise à la TVA par des dispositions qui lui sont propres et
qui se démarquent sensiblement des autres opérations relevant du droit commun.

En effet, une TVA grevant une opération de livraison de bien ou de prestation de


service ne peut être valablement déductible que si elle est facturée distinctement
du prix de l’opération par le fournisseur. Or, lorsqu’il s’agit d’une livraison
provenant de l’étranger, c’est-à-dire une importation, le redevable ne dispose
pas d’une facture du fournisseur mentionnant la TVA car pour ce dernier
l’opération constitue, en principe, une exportation, donc exonérée.

Cette importation imposable astreint l’importateur à régler la TVA, au même


titre que les droits de douanes, au niveau des services douaniers, sauf disposition
contraire de la loi.

La TVA payée à l’importation bénéficie également du droit à déduction si elle


remplit les conditions générales de déduction. La taxe est portée sur la
déclaration à souscrire dans les vingt premiers jours du mois qui suit celui au
titre duquel l’importation a eu lieu.

a- Quels sont les biens imposables à l’importation ?

Au même titre que les biens imposables à la TVA à l’intérieur, tous les biens le
sont à l’importation.

L’assiette des biens imposables à l’importation est constituée par la valeur


déclarée en douane. Cette base imposable peut faire l’objet d’ajustement par des
éléments qui l’augmentent ou qui la réduisent à l’exception de la TVA elle-
même.

Sont à inclure dans la base imposable notamment les impôts, droits et taxes
payés tels que les droits de douanes, les redevances douanières, la taxe intérieure
de consommation payée à l’importation, les droits indirects payés sur les tabacs
et les boissons alcoolisées importées.

Parallèlement, sont à exclure de la base imposable, en particulier les remises,


escomptes, ristournes et rabais accordés à l’importation dès lors qu’ils sont
portés sur la déclaration.

b- Quels sont les biens exonérés ou bénéficiant du régime des achats en


franchise à l’importation ?

Cette question de l’exonération ou du régime des achats en franchise des biens à


l’importation fera l’objet d’un développement conséquent lors la présentation de
la base imposable à la TVA.

A cet effet, on peut citer le principe général selon lequel toutes les exonérations
de biens et/ou de services accordées à l’intérieur le sont également à
l’importation.

A titre illustratif, il y a les marchandises importées réalisées par un exportateur


destinées soit à l’exportation ou à la réexportation en l’état, soit à être incorporés
dans la fabrication, la composition, le conditionnement ou l’emballage des
produits destinés à l’exportation ainsi que les services liés directement à
l’opération d’exportation bénéficient du régime des achats en franchise. (Voir
article 42 du CTCA).

Les importations des biens d’équipement et services entrant directement dans la


réalisation de l’investissement de création ou d’extension lorsqu’elles sont
effectuées par des entreprises exerçant des activités réalisées par les promoteurs
soumis à cette taxes et éligibles au « Fonds national de soutien à l’emploi des
jeunes » ou au « Fonds national de soutien au micro-crédit » ou à « la caisse
nationale d’assurance-chômage bénéficient également du régime des achats en
franchise.

Le drawback

3-3 Les opérations imposables à la TVA sur option

L’article 3 du CTCA reconnaît expressément pour les personnes physiques ou


morales qui exercent une activité située hors champ d’application de la TVA la
possibilité de se soumettre à la taxe par le biais d’une option volontaire.

Les personnes physiques ou morales qui ont cette possibilité d’option doivent
exercer l’une des activités ci-après :

- Elles livrent à l’exportation ;

- Elles livrent aux sociétés pétrolières ;

- Elles livrent à d’autres redevables de la taxe ;

- Elles livrent à des entreprises bénéficiant du régime des achats en


franchise prévu par l’article 42.

Il ressort des dispositions de l’article précité qu’en dehors de cette liste expresse
composée de quatre activités, il n’est pas admis d’opter pour la taxe.

a- Les avantages de l’option à la TVA

S’il faut reconnaître que tout assujetti à la TVA doit impérativement s’acquitter
de la taxe et de se soumettre également aux autres obligations fiscales et
comptables dont en particulier la souscription des déclarations, la tenue d’une
comptabilité conforme, le contrôle fiscal, au même titre que tous les autres
redevables, il n’en demeure pas moins qu’en contrepartie, il bénéficie d’un
certain nombre d’avantages qui peuvent être résumés en ce qui suit :
- Tout d’abord, ce qui constitue un élément fondamental qui encourage l’option
à la TVA, c’est la structure de la clientèle citée supra, composée essentiellement
de redevables de la taxe qui ouvrent droit à récupération

- Il faut admettre, aussi, qu’une opération située hors champ d’application de la


taxe, quel que soit le niveau de commercialisation ou de distribution, n’ouvre
pas droit pour l’entreprise à la déduction de la TVA qui lui a été facturée par ses
fournisseurs de biens ou de services. La taxe devient une charge pour
l’entreprise entrainant une rupture de la chaine des déductions et un surcoût du
prix;

- L’option accorde la possibilité pour la personne physique ou morale concernée


de récupérer la TVA qui lui a été facturée grevant notamment ses
investissements et les frais d’exploitation à l’exception de ceux exclus du droit à
déduction ;

- L’option ouvre la possibilité pour la personne de facturer la TVA aux clients ;

- L’option ouvre droit pour les clients de déduire la TVA qui leur a été facturée ;

- Dans le cas où la personne physique ou morale concernée exerce parallèlement


une activité exonérée n’ouvrant pas droit à déduction faisant de lui un redevable
partiel, l’option lui augmente le pourcentage du prorata de déduction ;

- Au début de son assujettissement suite à l’option, le redevable bénéficie d’un


crédit départ, accordé à tout nouveau redevable de la TVA, sur le stock de
matières premières, les emballages et les produits, ouvrant droit à déduction
ainsi que sur les biens neufs amortissables et qui n’ont pas encore été utilisés à
cette date. Les nouveaux redevables de la TVA feront l’objet d’un
développement dans la partie qui lui est réservée dans la rubrique consacrée au «
régime des déductions » ;

- Pour l’entreprise qui réalise des opérations à l’exportation, l’option lui ouvre
droit de bénéficier conformément à la législation fiscale d’un remboursement de
la TVA. Sur ce point, le remboursement est également accordé lorsqu’elle cesse
son activité ou qu’elle réalise des opérations dont le taux de la taxe payée en
amont est supérieur à celui calculé en aval en vertu des dispositions de l’article
50 du CTCA.

b- L’option à la TVA : sa durée, sa dénonciation et son interruption


L’article 3 du CTCA prévoit expressément que l’option couvre obligatoirement
une période initiale, sauf cession ou cessation d’activité, de quatre années, dont
celle au cours de laquelle elle a été exercée. Ainsi, elle expire le 31 décembre de
la troisième année qui suit celle au cours de laquelle elle a pris effet. Elle peut
être demandée à toute période de l’année.

L’option prend effet au premier jour du mois suivant celui au cours duquel elle
est souscrite.

Exemple : une personne physique exerçant une activité exclue du champ


d’application de la TVA (agriculteur) a demandé à opter pour la TVA le 31 mars
de l’année 2020 auprès de l’inspection des impôts compétente. Cette option, qui
prend effet à partir du 1er avril, est valable jusqu’au 31 décembre de l’année
2023.

Toutefois, l’option peut être dénoncée par une déclaration expresse, au même
titre que la demande d’option, dans un délai de trois mois avant l’expiration de
chaque période. A défaut de dénonciation, elle est renouvelée par tacite
reconduction.

Exemple : suite à l’exemple précédent, la dénonciation de l’option doit être


formulée trois mois avant sa durée d’expiration, c’est à dire avant le 1er octobre
2023. Si elle est formulée après l’expiration du délai du 30 septembre 2023, elle
sera renouvelée par tacite reconduction jusqu’au 31 décembre de l’année 2026.

L’option continue à s’appliquer, à défaut de dénonciation, sans une aucune


limite dans le temps tant qu’elle n’est pas dénoncée expressément.

Par ailleurs, l’option pour la TVA peut s’exercer une seule fois ou à plusieurs
reprises après avoir fait l’objet de dénonciation. Elle peut être demandée à
nouveau après sa dénonciation pour une autre durée de quatre années y compris
l’année de l’option et ainsi de suite tant qu’elle est dénoncée à chaque dans les
délais impartis.

Exemple : suite à l’exemple précédent et dans l’hypothèse où la personne


concernée a dénoncé l’option avant le mois d’octobre 2023, elle est en droit
d’opter une autre fois au titre de l’année ou des années qui suivent. A cet effet,
elle peut opter pour la TVA au mois de novembre 2023 comme elle peut opter
au titre du mois de février de l’année 2024.
Dans la première hypothèse, l’option est valable jusqu’au 31 décembre de
l’année 2023. Dans la deuxième hypothèse, l’option est valable jusqu’au 31
décembre 2024.

A l’effet d’être valable, la personne physique ou morale concernée doit être


obligatoirement soumise au régime du réel.

L’option peut être interrompue en cas de cession ou de cessation d’activité.


Cette interruption entraine, en principe, des régularisations tant en matière
d’impôts directs qu’en matière de TVA. En matière de TVA, la personne peut
prétendre éventuellement au remboursement de la taxe ou de son reversement en
vertu de la loi.

L’option peut porter sur tout ou partie des opérations. Cette option, sauf cession
ou cessation d’activité, couvre obligatoirement une période expirant le 31
décembre de la troisième année qui suit celle au cours de laquelle elle a pris
effet.

Sauf dénonciation expresse, formulée dans un délai de trois mois avant


l’expiration de chaque période, elle est renouvelée par tacite reconduction.

c- Les personnes pouvant exercer l’option à la TVA

L’article 3 du CTCA énumère de manière claire les personnes susceptibles


d’opter pour la qualité de redevable de la TVA sur leur propre déclaration, bien
que leur activité soit située hors champ d’application de la taxe.

L’option peut être exercée par toute personne physique ou morale de droit public
ou de droit privé dès lors qu’elle exerce l’une des activités mentionnées ci-
dessus ou exerce, en même temps, certaines d’entre elles.

Elle est ouverte aux exportateurs, aux livreurs aux sociétés pétrolières, à des
revendeurs à d’autres redevables de la taxe et aux livreurs à des entreprises
bénéficiant du régime des achats en franchise.

En ce qui concerne les exportateurs, il faut rappeler que cette catégorie de


redevables bénéficie à l’exportation du régime des achats en franchise
conformément à l’article 42-2 du CTCA, comme elle peut prétendre au
remboursement de la TVA. Il est intéressant pour eux d’opter pour la TVA et
bénéficier de tous ses avantages.
Le même raisonnement peut être développé pour les sociétés qui bénéficient du
régime des achats en franchise sur leurs acquisitions de biens et services ainsi
que les travaux dont la liste est fixée par la réglementation relative aux activités
de recherche et/ou d’exploitation, de transport par canalisation des
hydrocarbures, de liquéfaction du gaz et de séparation des gaz de pétrole
liquéfiés livrées par leurs fournisseurs et destinées à être affectées exclusivement
aux activités susvisées, ainsi que les biens, services et travaux livrés par leurs
fournisseurs d’ouvrages de raffinage. Dans ce cas, la personne doit opter pour la
TVA et préserver sa clientèle qui leur exige la facture. Les bénéficiaires de ces
livraisons sont exonérés de la taxe conformément à l’article 9-9 du CTCA.

S’agissant des entreprises bénéficiaires du régime des achats en franchise, tel


que prévu à l’article 42 du CTCA, il y a lieu de préciser que leurs fournisseurs
ont également la possibilité d’opter pour la TVA et préserver les avantages
suscités.

Enfin, lorsque la personne livre à des redevables de la taxe, ces derniers exigent
la facturation de la TVA afin de la déduire conformément à la législation fiscale
en vigueur. De ce fait, il est plus intéressant pour la personne physique ou
morale, dans ce cas, d’opter pour la TVA.

d- Modalités et portée de l’option

L’option pour la TVA doit faire l’objet d’une déclaration expresse. La


souscription de la déclaration de la TVA, la demande de déduction ou de
remboursement de la TVA ne valent pas option. Cette dernière doit être
expresse.

L’option peut être demandée par simple lettre adressée au service des impôts
compétents qui peut être conformément à la nouvelle organisation de
l’administration fiscale une inspection ou un centre de proximité des impôts.

Une fois l’option acceptée par l’administration fiscale, elle produira tous ses
effets en matière de droit à déduction, de remboursement, de reversement et de
bénéfice du régime des achats en franchise, du régime de la franchise ou de
l’exonération de la taxe.

Il résulte également de l’article 3 du CTCA que l’option n’est pas tacite et que si
la personne concernée exerce plusieurs activités, l’option déclarée pour une
activité ne s’étend pas systématiquement aux autres activités. Chaque activité
doit, en principe, faire l’objet d’une option expresse pour qu’elle puisse produire
tous ses effets en matière de TVA.

Chapitre 2 : Le fait générateur et l’exigibilité de la TVA

En principe, le fait générateur doit être distingué de son exigibilité.

Le fait générateur est défini comme étant le fait par lequel sont réalisées les
conditions légales pour l’exigibilité de la taxe. En revanche, l’exigibilité est
définie comme étant le droit que le Trésor peut faire valoir, à partir d’une date
donnée, auprès du redevable, pour obtenir le paiement de la taxe.

L’article 8 du CTCA fait référence au fait générateur de la TVA. Il ne définit pas


l’exigibilité de la taxe. Il s’en suit qu’une telle omission est de nature à créer une
confusion autour de ces deux notions, même complémentaires, mais totalement
différentes. Elles ont, dans certaines opérations, tels que les prestations de
services et les travaux immobiliers, des conséquences fiscales pratiques.

En effet, c’est l’exigibilité, et non le fait générateur, qui détermine la périodicité


de la déclaration (mensuelle ou trimestrielle) des opérations imposables à la
TVA. C’est aussi l’exigibilité, et non le fait générateur, qui fixe le moment à
partir duquel prend naissance le droit à déduction chez le client.

Pour sa part, le fait générateur doit être déterminé en cas de changement de


législation le régime applicable ou en cas de modification de taux.

Ce qu’il faut retenir dans la distinction de ces deux notions, c’est qu’en matière
de livraison de biens ou de services, le fait générateur et l’exigibilité
interviennent en même temps, c’est-à-dire lors de la livraison. Dans ce cas, on
dit qu’ils sont concomitants.

Alors qu’en matière de prestation de services ou de travaux immobiliers, le fait


générateur et l’exigibilité ne sont pas concomitants.

Le fait générateur de la taxe, en matière de prestation de services ou de travaux


immobiliers, se situe lors de l’exécution du service ou des travaux alors que
l’exigibilité intervient à la date où l’opération réalisée doit être déclarée et la
taxe payée.

A partir de ce postulat, on doit aborder l’exigibilité des prestations de services


ou des travaux immobiliers puis celle des livraisons de biens.
I- Exigibilité des prestations de services ou des travaux immobiliers

Comme précisé précédemment, l’exigibilité de la taxe pour les services ou les


travaux immobiliers intervient lors de l’encaissement total ou partiel du prix.
Ainsi, la TVA est exigible lors de l’encaissement de l’acompte, du prix, de la
rémunération ou d’après les débits pour les travaux immobiliers ou les
prestations de services.

Or, lorsque le prix est facturé ou encaissé, totalement ou partiellement, avant


même l’accomplissement de la prestation ou des travaux immobiliers, la taxe est
due (exigible) dans la mesure de la facturation ou de l’encaissement.

L’encaissement d’une prestation de service ou de travaux dépend, en pratique,


du mode de paiement et peut revêtir, dans ce cas, plusieurs formes :

- Paiement par chèque bancaire ou postal ;

- Paiement par virement bancaire ou postal ;

- Paiement par effet de commerce ;

- Paiement par inscription des sommes au crédit d’un compte ;

- Paiement par la procédure de l’affacturage ;

- Paiement direct d’un sous-traitant par le maître d’ouvrage ;

- Paiement d’après les débits (paiement optionnel).

1- Paiement par chèque bancaire ou postal :

Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par chèque bancaire ou
postal, la TVA n’est exigible que lors de l’encaissement de ce chèque soit
directement, soit par inscription au compte.

Pratiquement, le redevable, devant s’acquitter de la taxe d’après l’encaissement,


est tenu de la payer dès remise du chèque par son client. Toutefois, lorsque le
client remet directement le chèque à son fournisseur redevable de la taxe, cette
transmission équivaut la remise du chèque.

Ainsi, le paiement n’est confirmé que lorsque le chèque est encaissé. Dans
l’éventualité où le chèque n’est pas provisionné, l’exigibilité de la taxe est
considérée comme n’étant pas effectivement intervenue et le redevable peut
opérer, dans ce cas, l’imputation de la TVA acquittée lors de la remise du
chèque.

Si le redevable obtient de son client le remboursement, en espèces, du montant


du chèque non provisionné, il doit soumettre à la taxe la somme correspondante.

2- Paiement par virement bancaire ou postal :

Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par virement bancaire
ou postal, la date d’exigibilité de la taxe est celle de l’inscription au compte du
fournisseur de la somme qui y est virée sur ordre du client, c’est-à-dire la date de
l’inscription au compte du prestataire.

3- Paiement par effet de commerce :

Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par effet de commerce,
la date d’exigibilité ou l’encaissement de la taxe intervient à la date d’échéance
de l’effet de commerce. Si l’effet n’est pas honoré à cette date, la date
d’exigibilité intervient lors du règlement effectif par le client.

Si l’effet est remis à l’escompte, l’exigibilité de la taxe est constituée par sa date
de paiement par le client et non lors de la remise de l’escompte.

A titre de rappel, Le dictionnaire économique et financier définit l'effet de


commerce comme étant un moyen de paiement non rattaché à un organisme
bancaire propre aux entreprises. Il peut revêtir la forme d'une lettre de change ou
d'un billet à ordre. Échangeable, il permet notamment de faire circuler les
créances d'un créancier à un autre.

L'effet de commerce implique la présence de trois acteurs : un tireur (celui qui


l'émet), un tiré (celui qui reçoit l'ordre de payer) et un porteur (celui qui en
bénéficie).

4- Paiement par inscription des sommes au crédit d’un compte:

Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par inscription au


crédit d’un compte courant ou compte fournisseurs, l’encaissement de la somme,
et par voie de conséquence, l’exigibilité de la TVA intervient lorsque la somme
correspondant au paiement est inscrite au crédit d’un compte mis à la disposition
du prestataire.

5- Paiement par la procédure de l’affacturage (factoring) :


Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par la procédure
d’affacturage, l’encaissement de la somme, et par voie de conséquence,
l’exigibilité de la TVA intervient lors du paiement effectif de la créance par le
débiteur.

6- Paiement direct d’un sous-traitant par le maître d’ouvrage :

Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés directement au sous-


traitant, suivant la procédure de l’affacturage ou factoring, par le maître de
l’ouvrage, ce paiement vaut encaissement chez le titulaire, et par voie de
conséquence, l’exigibilité de la TVA intervient au titre du mois au cours duquel
le titulaire du marché a été informé du règlement du sous-traitant.

7- Paiement d’après les débits (paiement optionnel) :

Les prestataires de services ou les entreprises de travaux immobiliers, pour


lesquels la TVA est exigible lors de l’encaissement total ou partiel du prix,
peuvent, légalement, opter pour le paiement de la taxe d’après leurs débits.

Le débit, qui est l’inscription de la somme correspondante au débit du compte «


client », coïncide avec la facturation.

Concernant les travaux immobiliers réalisés par les promoteurs immobiliers


dans le cadre exclusif de leur activité, l’exigibilité de la taxe, entrainant son
paiement, est constituée, en vertu de la législation fiscale, par la livraison
juridique ou matérielle du bien, au lieu et place de l’encaissement total ou partiel
du prix.

S’agissant des entreprises étrangères, et pour le montant de la taxe encore


exigible à l’achèvement des travaux, après celle payée à chaque encaissement,
l’exigibilité entrainant l’encaissement de la taxe, est constituée par la réception
définitive de l’ouvrage réalisé.

II- L’exigibilité des livraisons de biens corporels

Généralement, la livraison d’un bien intervient au moment où le bien est mis à la


disposition de l’acquéreur ou du cessionnaire ou lorsque le transfert de propriété
a eu effectivement lieu conformément au code civil.

Toutefois, dans certains cas, il faut apporter des précisions pour situer
réellement la livraison telles que :
- La vente avec montage, la livraison intervient lorsque le montage est
terminé ;

- La livraison de biens d’une manière continue, donnant lieu à des


paiements successifs, la livraison intervient à l’expiration de chaque période à
laquelle se rapporte un paiement ;

- La vente est accompagnée du transport par le fournisseur, la livraison


intervient lors de l’arrivée du bien chez le client.

L’article 14 alinéas a-b et c du CTCA prévoit que le fait générateur de la TVA


est constitué :

- pour les ventes, par la livraison juridique ou matérielle de la marchandise ;

- pour la vente de l’eau potable par les organismes distributeurs, par


l’encaissement partiel ou total du prix;

- pour les ventes réalisées dans le cadre de marchés publics, par


l’encaissement total ou partiel du prix. A défaut d’encaissement, la TVA devient
exigible au-delà du délai d’un (1) an à compter de la date de livraison juridique
ou matérielle ;

- pour les livraisons à soi-même de biens meubles fabriqués, par la


livraison.

De ce qui précède, quatre situations différentes liées au fait générateur de la


TVA applicable aux livraisons de biens s’avèrent vérifiables. Si, pour les ventes
et les livraisons à soi-même, le fait générateur a lieu lorsqu’il y a livraison
juridique ou matérielle du bien, par contre, pour les ventes réalisées dans le
cadre d’un marché public, le fait générateur a lieu lors de l’encaissement au lieu
de la livraison. Or, et s’il n’y a pas encaissement, la TVA devient exigible au-
delà d’un délai d’un an à compter de la date de livraison juridique ou matérielle.
Cette dérogation est accordée pour ne pas léser la trésorerie des assujettis
redevables de la taxe qui peuvent livrer le bien sans pour autant avoir encore
encaissé la contrepartie.

Pour ce qui est de la vente de l’eau potable, la même dérogation est accordée en
faveur des organismes distributeurs de l’eau qui, dans tous les cas de figures,
n’encaissent leur dû qu’après la distribution, ce qui constitue un avantage non
négligeable pour leur trésorerie.

1- La livraison, pierre angulaire du fait générateur et de l’exigibilité

La livraison du bien pour les ventes constitue la pierre angulaire du fait


générateur et de l’exigibilité de la taxe.

Lorsque le paiement intervient avant la livraison: dans ce cas, la taxe n’est pas
due suite à ce paiement. Elle ne sera exigible que lors de la livraison juridique
ou matérielle du bien.

Lorsque le paiement intervient après la livraison : dans ce cas, la taxe est


exigible pour le fournisseur du bien quand bien même il n’a pas encaissé. La
TVA est exigible dès lors que la propriété du bien a été transférée. On retrouve
le cas de paiement après le transfert lorsque le vendeur, par exemple, accorde un
crédit à l’acheteur.

2- Exigibilité de la TVA selon les types de ventes

Pour les ventes au comptant, la TVA est exigible lors de la livraison juridique ou
matérielle du bien.

Pour les ventes à crédit, la TVA est exigible lors de la livraison juridique ou
matérielle du bien. Le paiement dans ce cas n’a aucune incidence sur
l’exigibilité.

Pour les locations ventes, la TVA est exigible au moment de la livraison


juridique ou matérielle du bien. La taxe est calculée sur le montant cumulé des
loyers. Il convient de rappeler que dans les locations ventes, et lorsque les
versements cumulés ont atteint le montant du prix, le contrat de vente se
substitue au contrat de location.

Pour le crédit-bail, la TVA est exigible au moment du paiement de chacune des


redevances. Comme nous l’avons démontré précédemment et à l’expiration de la
durée du contrat, deux options sont ouvertes pour l’utilisateur, soit il restitue le
bien (crédit-bail opérationnel), ou lever l’option d’achat (crédit-bail financier).
Pour la première option, il n’y a aucune incidence fiscale. Dans la deuxième
option, la TVA est exigible sur le prix de la levée de l’option.
Pour les ventes avec clause de réserve de propriété, la TVA est exigible au
moment de la remise matérielle du bien. Dans ce type de ventes, le transfert de
propriété s’opère lors du paiement complet du prix.

3- Le fait générateur et l’exigibilité de la TVA à l’importation

L’importation d’un bien est réputée effectuée en Algérie au moment où le bien


entre sur le territoire national par voie terrestre, maritime ou aérienne.

La TVA est due dès lors qu’il y a importation. Ainsi, le fait générateur intervient
et la taxe devient exigible lors de l’introduction du bien en douane. Le débiteur
de cette taxe est le déclarant en douane.

III- La base d’imposition à la TVA

La base d’imposition à la TVA peut être définie comme étant la contrepartie des
marchandises ou des biens livrés, des travaux ou des prestations de services
fournis soumis à la taxe réalisés par un assujetti tous frais, droits et taxes inclus
exclusion faite de la TVA elle-même.

Suivant l’article 15 du CTCA, le chiffre d’affaires imposable comprend le prix


des marchandises, des travaux ou des services, tous frais, droits et taxes inclus à
l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même. Pour les ventes, elle est
constituée par le montant total des ventes.

C’est le prix qui constitue la contrepartie du client. Il est la contre-valeur en


argent de l’opération réalisée telle qu’elle est fixée entre les contractants au
moment où la TVA devient exigible.

Il demeure entendu que s’il est stipulé dans le contrat un prix unique pour
plusieurs biens ou services relevant de taux différents, chaque opération doit être
soumise séparément au taux de la taxe applicable en vertu de la loi. A défaut, il
doit être retenu le taux le plus élevé pour l’ensemble des opérations. Il est utile
de noter que cette solution bien qu’elle n’est pas expressément prévue par notre
législation fiscale, il n’en demeure qu’elle est symétrique à celle consacrée dans
la fiscalité directe qui a tranché l’application du taux majoré de l’IBS dans le cas
où …

On retient que la base imposable pour l’activité économique réside dans la


contrepartie obtenue ou à obtenir par toutes les sommes, valeurs, biens ou
services reçus ou à recevoir par le fournisseur du bien, du prestataire de service
ou du fournisseur des travaux immobiliers, en contrepartie de toutes ces
opérations, de la part de l’acheteur, du bénéficiaire du service ou des travaux
immobiliers ou même d’un tiers par le biais, en particulier, d’une subvention.
Dans cette dernière hypothèse, le prix peut être totalement ou partiellement payé
par le tiers ; dans ce cas, c’est un complément de prix.

S’il y a paiement par nature, c’est la valeur des biens, services ou travaux
immobiliers représentant la contrepartie de ces opérations assujetties à la taxe
qui est prise en compte.

1- La base imposable des opérations d’échanges

La base imposable à la TVA des opérations d’échanges est régie par des
dispositions spécifiques qui la particularisent des autres opérations imposables.

En effet, en application des dispositions du deuxième paragraphe de l’article


précité du CTCA, c’est la valeur des biens ou marchandises livrées en
contrepartie de celles reçues, majorée éventuellement de la soulte et ce, entre les
mains de chaque coéchangiste, qui constitue l’assiette de la TVA.

Il faut souligner que, s’agissant de l’échange, celui-ci est considéré comme une
double vente dont le prix est payé en nature.

Ainsi, en cas d’échange de biens, chacun des échangistes est considéré comme
réalisant une vente séparée. La base imposable de la TVA est constituée par la
valeur du bien reçu en paiement du bien livré majoré, le cas échéant, de la soulte
encaissée.

- Exemple : soit la vente d’une bibliothèque neuve par un assujetti dont le prix
est de 100.00 DA. Le règlement s’effectue par l’acquéreur, qui exerce l’activité
de libraire, par des livres usagés dont la valeur est estimée à 35 000 DA et par le
versement d’une soulte de 65 000 DA.

La base imposable à la TVA est constituée par 100 000 DA, soit 35 000 DA +
65 000 DA.

La base imposable à la TVA pour les échanges de services doit être constituée
par les services rendus mutuellement entre les parties à l’acte.

- Remarque:
- Le prix constitue la base d’imposition. Si le prix est libellé en devises
étrangères, il est converti au taux de change en vigueur à la date de conclusion
du contrat entre les parties ou de l’avenant.

La contrepartie est composée de toutes les sommes dues en vertu du contrat y


compris les charges conventionnellement supportées par l’acquéreur, les frais de
commissions, assurance et transport qui lui sont portés en compte ainsi que les
impôts, droits, prélèvements et taxes, exclusion faite de la TVA elle-même.

1.1 Eléments inclus dans la base imposable à la TVA


a- Les impôts, droits et taxes :

Le système fiscal algérien est constitué de plusieurs impôts, droits et taxes ; il y


a la fiscalité directe et la fiscalité indirecte.

L’article 15 du CTCA n’exclut de la base d’imposition que la TVA elle-même


dans la mesure où les taux de la taxe s’appliquent sur une base hors TVA. Sont
concernés, de ce fait, outre la contrepartie de la vente ou des échanges, tous les
impôts, droits et taxes de toutes natures à l’exclusion de la TVA.

On peut citer le cas notamment :

- De la taxe sur les produits pétroliers ;

- De la taxe intérieure de consommation ;

- Des droits indirects, tels que le droit de circulation sur les alcools, le droit
sur les appareils électroniques …

- Des droits de douanes ;

- Des droits d’urbanisme sur l’attribution des permis de construire, de


démolition, de lotissement, etc…

- Des taxes environnementales telles que la taxe sur l’activité polluante, la


taxe d’enlèvement des ordures ménagères, etc…

- De la taxe sur les viandes sanitaires, etc.

Quelle que soit leur nature, tous les impôts, droits et autres prélèvements autres
que la TVA, à l’exception de ceux dont l’entreprise n’est pas redevable en
application de la législation fiscale, doivent en principe être compris dans la
base imposable à la taxe.
b- Les frais acquittés par le client :

En application de l’article 15 du CTCA, entrent dans le montant de la vente


et/ou de l’échange tous les frais à la charge et acquittés par le client lui-même.

Par frais, il faut comprendre tous les frais acquittés par le client qui peuvent être
des compléments de prix ou des frais accessoires aux opérations économiques
de ventes, d’échanges, de services ou de travaux immobiliers. On peut citer à
titre d’exemple, les frais d’emballage, les frais de transport facturés aux clients,
les frais de commission ou de courtage, les frais d’assurance, les frais
d’affranchissement etc.

c- Les frais de transport

Ces frais sont en principe inclus dans la base imposable à la TVA au même titre
que les impôts, droits et taxes. En effet, les frais de transport que le fournisseur
d’un bien, par exemple, facture au client sont des frais accessoires à la livraison
du bien et constituent, à ce titre, un élément de la base d’imposition de cette
opération. Le même taux de la TVA doit s’appliquer pour les deux opérations,
soit celui de la livraison conformément à la règle de l’accessoire qui suit le
principal.

Cependant, il faut souligner que si le transport est effectué par l’acheteur ou


pour son compte, par un tiers qui lui facture ces frais de transport, ces frais ne
sont pas compris dans la base d’imposition.

En outre, lorsque le vendeur avance les frais de transport en les payant, comme
mandataire, au transporteur, la loi l’autorise à demander leur restitution à
l’acquéreur au titre des débours.

Par ailleurs, lorsque le transport est dissocié de la livraison, son prix doit être
soumis au régime fiscal applicable aux prestations de services (transports) dont
il faut distinguer de celui dû au titre des livraisons notamment pour ce qui est de
la détermination du fait générateur et de l’exigibilité de la taxe, du taux et de la
règle de territorialité dès lors que les deux parties se sont mises d’accord sur la
dissociation de l’opération de transport de celle de la livraison.

d- Les frais d’emballage

Il faut distinguer entre frais d’emballage perdus et frais d’emballage consignés


ou récupérables.
Les emballages perdus ne sont pas récupérables. Ils sont vendus en même temps
que la marchandise qu’ils contiennent. Leurs montants constituent un élément de
la base imposable de l’opération de vente ou d’échange.

Par contre, les emballages consignés ou récupérables doivent être restitués au


fournisseur à l’issue de l’opération de livraison. Leur montant n’est pas, de ce
fait, un élément de la base imposable.

Toutefois, si l’emballage n’est pas restitué, celui-ci aura le même sort que les
frais de transport, et il est considéré comme vendu et la consignation est alors
imposable.

e- Les frais d’assurance

Les frais d’assurance qui sont à la charge du fournisseur de bien ou de services


doivent être, une fois réclamés aux clients, un élément du prix de la fourniture et
doivent, de ce fait, intégrer la base d’imposition de la TVA.

f- Les frais d’affranchissement

Il faut entendre par frais d’affranchissement tous frais liés aux correspondances
pris en charge, en principe, par le fournisseur du bien ou du service. Ils
constituent un élément de la base imposable.

Toutefois, si ces frais sont engagés au nom et pour le compte du client, ils sont
exclus de la base imposable à la double condition qu’ils soient facturés selon
leur montant exacte et distinctement de la facture originale de l’opération.

Dans un souci d’apporter davantage de précisions, certaines législations fiscales


étrangères considèrent que lorsque l’entreprise redevable exerce une activité
principale de traitement des affaires par correspondance, les frais
d’affranchissement sont inévitablement un élément de la base imposable dans la
mesure où ils constituent des dépenses principales de l’exploitation de
l’entreprise.

1-2 Eléments exclus de la base imposable

Selon l’article précité, certains éléments ne sont pas compris dans la base
d’imposition de la TVA pour des raisons liées au fait qu’ils entrainent une baisse
de la base imposable dont les rabais et les ristournes ou qu’ils constituent des
remboursements de frais tels que les débours des mandataires et des courtiers.

Les éléments à exclure de la base imposable à la TVA concernent les rabais, les
remises, les ristournes et les escomptes de caisse. Les exclusions s’étendent
également aux droits de timbres fiscaux, au montant de la consignation des
emballages, aux débours ainsi qu’à la valeur ayant servi de base au calcul de la
taxe ad-valorem acquittée à l’occasion de l’apposition du poinçon de garantie.

a- les rabais, remises, ristournes accordés et escomptes de caisse :

Les rabais sont des réductions de prix accordés pour défaut de qualité ou de non-
conformité de la marchandise ou du service par rapport à la commande initiale.

Les remises sont également des réductions de prix accordées par le fournisseur
du bien ou du service en raison des quantités achetées ou des services fournis.

Les ristournes constituent des réductions de prix de la marchandise ou du service


pour récompenser un acheteur fidèle à l’entreprise redevable de la taxe.

Les escomptes de caisse sont des réductions de prix accordés par le fournisseur
pour paiement au comptant du prix.

L’article 15 ci-dessus prévoit expressément l’exclusion de la base imposable à la


TVA les rabais, remises, ristournes et escomptes de caisse consentis en faveur
du client.

Cette réduction est rendue très simple si elle figure sur la facture initiale.

Or, lorsque les rabais constituent le prix d’un service rendu, ils ne peuvent être
déduits de la base imposable. Cette manière de procéder est très répandue dans
la grande distribution.

- Exemple de remise:

Soit une marchandise vendue pour un prix de 150 000 DA ;

Le vendeur a accordé une remise de 3% : - 4 500 DA ;

Base imposable reconstituée : 145 500 DA ;

Taux de la TVA : 19% : 27 645 DA ;

Prix de vente total (TTC) : 173 145 DA.


- Exemple d’escompte:

Soit une marchandise vendue pour un prix de 300 000 DA ;

Le vendeur a accordé un escompte de 3% : - 9 000 DA ;

Base imposable reconstituée : 291 000 DA ;

Taux de la TVA : 19% : 55 290 DA ;

Prix de vente total : 346 290 DA.

b- Les débours

Ce sont les sommes avancées par le fournisseur d’un bien, d’une prestation de
service ou de travaux immobiliers pour les frais qu’il a engagés au nom et pour
le compte de son client. Ils sont exclus de la base d’imposition de la taxe.

La facture doit être établie au nom du client de telle sorte que le débours n’est
qu’une opération financière exclue de la taxe.

Par contre, les frais de déplacement ou de téléphone qui représentent des frais
généraux pour le fournisseur ne peuvent constituer des débours car ils font partie
intégrale de la base imposable même s’ils sont portés en compte distinctement
au client.

c- Les concessionnaires et les adjudicataires de droits communaux

Pour les concessionnaires et les adjudicataires de droits communaux, la base


imposable à la TVA est constituée par le montant de leurs recettes diminué du
montant de l’adjudication versée à la commune s’ils perçoivent les droits de
place pour leur propre compte ou alors par la rémunération fixe ou
proportionnelle qu’ils reçoivent de la commune si les droits sont perçus pour le
compte de cette dernière.

Par ailleurs, il est utile de préciser que lorsque les concessionnaires et les
adjudicataires de droits communaux qui louent des locaux professionnels
procurant des recettes accessoires, parallèlement à la perception des droits
communaux, ces dernières sont imposables à la TVA sur le montant total perçu.

d- Les commissionnaires de transport, courtiers, transitaires etc…


Pour les commissionnaires de transport, courtiers et transitaires, même traitant à
forfait, le chiffre d’affaires est constitué par la rémunération brute qu’ils
perçoivent déduction faite des débours afférents au transport lui-même, au
chargement, au déchargement et à la manutention. Cette atténuation n’est
accordée que lorsque ces frais sont indispensables au transport lui-même et au
dédouanement une fois justifiés.

L’article 15 suscité étend l’application de ces règles aux transitaires, même


lorsque les opérations de dédouanement ont été effectuées pour leur compte par
un de leurs confrères.

Il est de coutume que s’agissant d’intermédiaires, qui agissent au nom d’autrui,


ils ont le droit d’être remboursés sur les dépenses engagées au nom d’autrui et
qui n’ont aucun lien avec l’opération d’entremise.

Ainsi, les frais remboursés ne doivent pas être rattachés aux opérations de
fourniture de biens ou de services.

Dans un souci d’apporter plus de clarté à la notion d’intermédiaire, il y a lieu de


distinguer entre deux types de médiation :

- Si l’intermédiaire agit au nom d’autrui, en toute transparence, et par voie


de conséquence il met en relation deux parties qui contractent entre elles, il est
considéré comme courtier;

- Si l’intermédiaire agit en son nom personnel, en l’absence de toute


transparence, et que rien n’indique qu’il agit pour autrui, il est considéré comme
commissionnaire. Dans ce cas, le commissionnaire agit en son nom propre ou
sous un nom social pour le compte d’un commettant. Voir définition du
commissionnaire dans le code de commerce.

- Cas n°1 : TVA COLLECTEE

Une banque a réalisé, au titre du mois de septembre 2020, les opérations ci-après
:

- Le 13-09 : commissions pour crédits : 35 000 DA. TVA 19% ;

- Le 15-09 : vente d’un bien d’équipement constituant une immobilisation


(ce bien a été acquis en 2014) pour un montant de 500 000 DA.

• Frais de transport : 5 000 DA, à la charge de l’acquéreur ;


• Frais des intermédiaires : 3 000 DA, à la charge de la banque • Une remise
de 2% sur le prix de vente ;

• TVA 19%.

- Le 23-09 : commissions pour autres crédits : 45 000 DA. TVA 19%. DA

- Le 25-09 : achat d’un bien ouvrant droit à déduction (ce bien constitue un
amortissement) pour un montant de 200 000 DA.

 La déclaration du mois de septembre 2020 qui doit être souscrite


jusqu’au 20 du mois d’octobre 2020 se présente comme suit :

1- TVA collectée :

13-09 : Commissions pour crédits : 35 000 * 19% = 6650 DA.

15-09 : Vente du bien d’équipement :

• Prix de vente : 500 000 DA.

• Frais de transport (à la charge de l’acquéreur) : exclus de la base


imposable.

• Frais des intermédiaires (à la charge de la banque) inclus, soit 3 000 DA.

• Remise : exclue de la base imposable (2%) soit : 500 000 DA + 3 000 DA


* 2% = 10 060 DA.

• Base imposable : 503 000 - 10 060 = 492 940 DA.

• TVA : 19% exclue de la base imposable.

TVA collectée = 492 940 * 19% = 93 658,60 DA.

- Cas n°2 : TVA COLLECTEE

Une SARL, qui dépose mensuellement ses déclarations conformément à la loi, a


réalisé au titre du mois d’octobre 2020, les opérations suivantes :

- Le 12-10 : réparation d’une machine pour 3 000 DA.

La réparation a été effectuée à crédit. TVA : 19%.

- Le 15-10 : paiement d’une vente opéré par la SARL au titre du mois de


février 2020 pour une entreprise assujettie.
• 50 000 DA. TVA : 19%.

- Le 18-10 : livraison d’appareils réparés au profit d’une EURL redevable


de la TVA. Le paiement a été effectué au cours du mois d’Août 2020 pour un
montant de 10 000 DA. TVA : 19%.

- Le 20-10 : réparation d’une machine : 15 000 DA. Le paiement a été


effectué à moitié. TVA 19%.

- Le 22-10 : vente d’équipements industriels : 100 000 DA. La livraison


s’effectuera le mois prochain, soit au titre du mois de novembre 2020. Le
paiement a eu lieu le même jour. TVA : 19%.

- Le 25-10 : paiement d’une vente dont la livraison a été effectuée au mois


de septembre 2020 : 50 000 DA. TVA : 19%.

- Le 28-10 : réparation de machines dont la livraison sera effectuée le mois


prochain, c’est-à-dire le mois d’octobre 2020. Le paiement a eu lieu le même
jour : 5 000 DA. TVA : 19%.

 La déclaration du mois d’octobre 2020, qui doit être souscrite


jusqu’au 20 du mois de novembre 2020, se présente comme suit :

TVA collectée :

Le 12-10 : pas de fait générateur et d’exigibilité de la TVA. Il n’y a pas eu


d’encaissement. C’est une prestation de service dont le fait générateur et
l’exigibilité interviennent en même temps à savoir, l’encaissement total ou
partiel du prix.

Le 15-10 : pas de fait générateur et d’exigibilité de la taxe. La livraison a eu lieu


le jour de la vente, soit au mois de février 2020. Le fait générateur et l’exigibilité
de la TVA pour la vente interviennent concomitamment, c’est-à-dire lors de la
livraison juridique ou matérielle du bien. La date de paiement n’a aucune
incidence sur le fait générateur et l’exigibilité de la taxe.

Le 18-10 : pas de fait générateur et d’exigibilité de la TVA. L’encaissement a eu


lieu avant cette date, c’est-à-dire au mois d’Août 2020. Pour les prestations de
services, l’exigibilité de la taxe intervient lors de l’encaissement total ou partiel
du prix.

Le 20-10 : c’est une réparation (prestation de service). Le paiement a été


effectué à moitié. Il y a exigibilité de la taxe sur le prix payé à moitié. TVA : 15
000 DA / 2 = 7 500 DA * 19 % = 1 425 DA.

Le 22-10 : c’est une opération de vente. Il n’y a pas de fait générateur ni


d’exigibilité de la TVA. Il n’y a pas eu de livraison. Le fait générateur et
l’exigibilité de la taxe pour les ventes interviennent, en même temps, lors de la
livraison juridique ou matérielle du bien.

Le 25-10 : c’est une opération de vente. Il n’y a pas eu de fait générateur. La


livraison a eu lieu avant cette date, c’est-à-dire au mois de septembre 2020. On
rappelle que pour les ventes, le fait générateur et l’exigibilité de la taxe
interviennent lors de la livraison.

Le 28-10 : c’est une réparation (prestation de service). Il y a eu paiement de


l’opération, donc il y a exigibilité de la taxe. Le fait générateur pour les
prestations de services intervient lors de l’exécution du service. TVA : 5 000 DA
* 19%= 950 DA.

TOTAL DE LA TVA COLLECTEE : 1 425 DA + 950 DA = 2 375 DA.

Intérêt des deux (2) cas pratiques:

A travers ces deux cas pratiques, on a essayé de démontrer, d’une manière


simple et pédagogique, les mécanismes de détermination des règles d’assiette
applicables en matière de TVA.

Au titre du 1er cas, les éléments devant être compris ou exclus, selon le cas, de
la base imposable conformément à la législation fiscale algérienne, ont été mis
en exergue afin de montrer l’intérêt de la base imposable pour le calcul et la
collecte de la TVA qui doit être versée au Trésor.

Pour le 2ème cas, il est plutôt question de relever les évènements juridiques qui
sont à l’origine du fait générateur et de l’exigibilité de la taxe pour que celle-ci
puisse être calculée et comptabilisée comme TVA collectée ou exigible. Nos
agents vérificateurs doivent, avant d’opérer toute régularisation, s’assurer que la
TVA est due et qu’elle a été déduite dans le respect des conditions liées à la
forme et au fond et dans les délais de prescription qui lui sont propres.
Une fois calculée, la TVA collectée ou exigible doit être mentionnée dans la
déclaration série Gn°50 relative à la TVA dans la rubrique, chiffre d’affaires
imposable, dont les opérations sont réparties selon les deux taux de la TVA
applicables, à savoir 9% ou 19%.

1-2 La base imposable des livraisons à soi-même

Entrent dans le montant de la vente et de l’échange, visés aux paragraphes 1 et 2


ci–dessus, les droits de consommation à la charge de la marchandise et ce, alors
même que ces droits ne seraient pas encore acquittés à l’occasion de l’opération
donnant ouverture à l’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée.

Dans le cas où les ventes seraient effectuées par une société qui est filiale d’une
société assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée ou dont celle-ci est la filiale, la
taxe due est assise non sur le prix de vente de la société redevable à la société
acheteuse, mais sur le prix de vente appliqué par cette dernière qu’elle soit non
assujettie ou exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée.

Sont considérées comme filiales au sens de l’alinéa ci–dessus, les sociétés telles
qu’elles sont définies à l’article 6.

Dans le cas où les ventes seraient effectuées par une société dont un commerçant
assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée possède une partie du capital, directement
ou par personne interposée, ou dans laquelle il exerce des fonctions comportant
le pouvoir de décision, la taxe due est assise, non sur le prix de vente du
commerçant redevable à la société acheteuse, mais sur le prix de vente appliqué
par cette dernière, qu’elle soit non assujettie ou exonérée de la taxe sur la valeur
ajoutée.

Dans le cas où les ventes seraient effectuées par un commerçant possédant,


directement ou par personne interposée, une partie du capital d’une société
redevable de la taxe sur la valeur ajoutée, ou dans laquelle il exerce des
fonctions comportant le pouvoir de décision, la taxe due est assise non sur le
prix de vente de la société redevable au commerçant acheteur, mais sur le prix
de vente appliqué par ce dernier, qu’il soit non assujetti ou exonéré de la taxe sur
la valeur ajoutée.

Peuvent être déduits de la base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée,


lorsqu’ils sont facturés au client : – les rabais, remises, ristournes accordés et
escomptes de caisse ; – les droits de timbres fiscaux ; – le montant de la
consignation des emballages devant être restitués au vendeur contre
remboursement de cette consignation ; – les débours correspondant au transport
effectué par le redevable lui–même pour la livraison de marchandises taxables,
lesquelles relèvent des taux de T.V.A. qui leur est propre, lorsqu’ils sont facturés
à part.

Peut également être déduit, à l’occasion de l’imposition des ouvrages en métaux


précieux sertis de pierres précieuses visés au chapitre 71-13 du tarif douanier
algérien, la valeur ayant servi de base au calcul de la taxe ad-valorem acquittée à
l’occasion de l’apposition du poinçon de garantie. 3) Pour les livraisons à soi–
même : a) de biens meubles, par le prix de vente en gros des produits similaires,
ou à défaut, par le prix de revient majoré d’un bénéfice normal, du produit
fabriqué ; b) de biens immobiliers, par le prix de revient de l’ouvrage.

4) Pour : a) les commissionnaires de transport et les transitaires, même traitant à


forfait, le chiffre d’affaires est constitué par leur rémunération brute, c’est-à-dire
par la totalité des sommes encaissées par eux, déduction faite des seuls débours
afférents au transport lui-même, au chargement, au déchargement et à la
manutention, dans la mesure où ces derniers sont indispensables au transport lui-
même et au dédouanement, pourvu qu’il soit justifié desdits débours. Les
dispositions du présent alinéa sont applicables aux transitaires, même lorsque les
opérations de dédouanement ont été effectuées pour leur compte par un de leurs
confrères. b) les concessionnaires et les adjudicataires de droits communaux, la
base imposable est constituée :

– par le montant des recettes diminuées du montant de l’adjudication versée à la


commune s’ils perçoivent les droits pour leur propre compte ; – par la
rémunération fixe ou proportionnelle si les droits sont perçus pour le compte de
la commune. c) les lotisseurs, les marchands de biens immobiliers et de fonds de
commerce, le chiffre d’affaires imposable est constitué par la différence entre le
montant de la vente et le prix d’achat, tous frais, droits et taxes compris à
l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée. d) Abrogé. (1) 5) Abrogé. (2)

Art. 16 - Pour les affaires dont l’assiette n’est pas définie à l’article 15 du
présent code, elle est constituée par le montant brut des rémunérations reçues ou
des recettes perçues à quelque titre que ce soit, à l’occasion de la réalisation des
opérations taxables.

Art. 17 - Lorsqu’une personne effectue concurremment des opérations se


rapportant à plusieurs des catégories prévues aux articles qui précèdent, son
chiffre d’affaires est déterminé en appliquant, à chacun des groupes
d’opérations, les règles fixées par ces articles.

Art. 18 - Si l’impôt a été perçu à l’occasion d’opérations de vente, de travaux ou


de services, qui sont par la suite résiliées, annulées ou qui restent impayées, il
sera, soit imputé sur l’impôt dû sur les affaires faites ultérieurement, soit restitué
si la personne qui l’a acquitté a cessé d’y être assujettie. L’intéressé, pour
obtenir l’imputation de l’impôt, joint, à l’un des plus prochains relevés mensuels
à produire après la date de la résiliation ou de l’annulation, un état spécial
indiquant : 1) la nature de l’opération initiale ainsi que les nom et adresse de la
personne avec laquelle l’affaire a été conclue ; 2) la date de cette opération ; 3)
la page du registre de comptabilité sur laquelle elle a été inscrite ou du registre
spécial prévu à l’article 72. 4) le montant de la somme remboursée ou non
perçue. Le montant de la somme à déduire à la suite des rectifications
effectuées, comme il est dit ci–dessus, est imputé sur les sommes portées sur les
premiers relevés produits après le dépôt de la réclamation. La restitution de
l’impôt, quand elle ne peut être effectuée par voie d’imputation, conformément
aux dispositions qui précèdent, ne peut avoir lieu que sur demande spéciale
appuyée de toutes les justifications indiquées ci-dessus. En aucun cas,
l’imputation ou la restitution ne peut être demandée après un délai de quatre (4)
ans, à partir de sa perception.

IV- LES TAUX DE TVA

La fixation des taux de l’impôt, d’une manière générale, et de la TVA, en


particulier, relèvent en vertu de l’article 140-12 de la constitution du pouvoir du
Parlement. Suivant cet article, la création, l’assiette et le taux des impôts,
contributions, taxes et droits de toute nature relèvent des attributions exclusives
du parlement avec ses deux chambres.

Ainsi, la détermination du taux de la TVA est un principe à valeur


constitutionnelle où nulle autre institution n’est habilitée à le fixer.

Les articles 21 et 23 du CTCA fixent les taux de la TVA, 19% et 7%, et leur
répartition entre les différents biens et services.

Le taux normal de 19% s’applique à tous les biens, services et autres produits
qui ne figurent pas dans la liste des biens et services passibles du taux réduit de
la TVA de 7%.
Parallèlement, le taux réduit de 7% s’applique à une liste de biens et services
limitativement prévus par l’article 23 du CTCA.

1- Base imposable à laquelle s’applique les taux de la TVA

Comme signalé dans la base imposable à la TVA, les taux de la taxe


s’appliquent sur une assiette hors taxe tel que précisé par la législation fiscale
relative à la TVA.

Lorsque la base imposable est exprimée toutes taxes comprises (TTC), il faut
convertir cette base TTC à une base hors TVA en appliquant au prix TTC un
coefficient de conversion calculé selon la formule suivante :

100/ (100+Taux légal).

Les coefficients de conversion des deux taux retenus par le CTCA, à savoir 9%
et 19% sont les suivants :

- Taux réduit de 9% : 0,917.

- Taux normal de 19% : 0,840.

Les trois chiffres après la virgule ont été retenus par l’administration fiscale afin
de s’approcher le maximum possible du niveau réel du prix HT.

Dans le cas où l’entreprise réalise des opérations relevant des deux taux suscités,
elle doit ventiler les recettes y relatives pour chacun des deux taux.

Cependant, si le taux de la TVA a connu une modification, celle-ci ne doit


connaître aucun changement dès lors que le bien a été livré et les services
exécutés en conformité avec les règles régissant le fait générateur et l’exigibilité.

S’agissant du cas où les opérations réalisées sont soumises aux deux taux mais
vendues à un prix global, l’entreprise est tenue, en principe, de ventiler chaque
opération au taux qui lui correspond.

2- Biens soumis au taux réduit de 9%

Il s’agit notamment des biens suivants :

- Animaux vivants (chevaux, ânes, mulets, espèces ovine, bovine et caprine


etc.);

- Plants de vigne et jeunes plants forestiers ;


- Légumes (Tomates, concombres et cornichons, choux, choux- fleurs,
laitues, carottes, navets, betteraves, oignons, échalotes, poireaux ;

- Dattes fraîches ;

- Avoine, Riz, Sorgho à grains ;

- Produits de la minoterie ;

- Huile d’olive ;

- Farines lactées ;

- Pâtes (spaghettis, nouilles, macaroni, couscous fait à main conditionnés


dans des sacs n’excédant pas 10 KGS) ;

- Levures ;

- Produits pharmaceutiques à usage vétérinaire définis par voie


réglementaire ;

- Insecticides, anti rongeurs, fongicides et herbicides ;

- Equipement de conversion au GPL/carburant et au gaz naturel/ carburant ;

- Livres, brochures et imprimés, albums ou livres d’images et albums à


dessiner ou à colorier pour enfants, papier journal en rouleaux ou en feuilles ;

- vente portant sur la distribution d’électricité et du gaz naturel ;

- vente portant sur les journaux, publications, périodiques et les déchets


d’imprimerie;

- les actes médicaux ;

- les marchands de biens et assimilés;

- Le fuel-oil lourd, le butane, le propane et leur mélange ;

- les matelas anti escarres ;

- les articles et appareils d'orthopédie ;

- les sacs en plastiques produits en Algérie destinés au conditionnement du


lait ;

- le film plastique destiné au secteur agricole.


3- Services soumis au taux réduit de 9%

- les travaux d’impression réalisés par ou pour le compte des entreprises de


presse ;

- les produits des activités artisanales traditionnelles dont la liste est fixée
par voie réglementaire ;

- les loyers des logements sociaux perçus par les organismes chargés de
leur gestion;

- les opérations de restauration des sites et monuments du patrimoine


culturel;

- les adjudicataires de marchés, les commissionnaires et courtiers dont


l’activité est fixée par voie réglementaire;

- les exploitants de taxis ;

- les représentations théâtrales et de ballets, les concerts, cirques, spectacles


de variétés, jeux, spectacles et divertissements de toute nature ;

- les prestations d’enseignement et d’éducation offertes par les entreprises


agréées par l’Etat y compris les établissements d’enseignement préscolaires ;

- les transports ferroviaires de voyageurs ;

- les soins prodigués dans les stations de cure thermale et les stations de
thalassothérapie;

- les livres édités et diffusés en version numérique ;

- les opérations de ventes réalisées par voie électronique.

4- Travaux immobiliers soumis au taux réduit de 9%

- les opérations effectuées par les chantiers de construction maritime et


aérienne;

- les opérations de viabilisation, constructions et/ou de ventes de locaux à


usage d’habitation.
4- Quel est l’intérêt de l’application des taux de la TVA ?

L’intérêt de l’application des taux de la TVA réside dans l’assujettissement des


biens, produits, services et autres opérations au juste taux afin de ne pas
pénaliser d’abord, le consommateur final qui supporte la charge fiscale réelle de
la taxe en lui appliquant le taux légal. Ensuite, les intérêts du Trésor seront
préservés en lui affectant la part légale qui lui revient de droit dès lors que la
TVA représente presque le tiers des recettes de la fiscalité ordinaire.

En effet, outre l’exonération fiscale dont bénéficient les produits de première


nécessité, d’autres biens et services sont exemptés de la TVA pour des
considérations économiques, sociales ou culturelles, les autres produits relevant
du taux réduit de 7% sont destinés également aux couches sociales démunies ou
moyennes à l’exemple des légumes, des pâtes alimentaires, des activités
artisanales, des logements d’habitation, des transports ferroviaires, des
prestations d’enseignement et d’éducation offertes par les entreprises agréées
par l’Etat, des représentations théâtrales et de ballets etc.

Par ailleurs, l’intérêt de l’application des taux de la TVA pour les opérations de
livraison de biens et de prestation de services est visible dans la détermination
du taux en vigueur au moment où a eu lieu le fait générateur de la taxe.

En somme, c’est une consécration des principes de la légalité de l’impôt et de


l’égalité de tous devant l’impôt.

Cependant, lorsque le prix est encaissé totalement ou partiellement ou facturé


avant la livraison du bien ou l’exécution du service, la TVA est exigible lors de
la délivrance de la facture (pour les livraisons) ou lors de l’encaissement (pour
les prestations de services) sur la base du montant facturé ou encaissé. Dans ce
cas, le taux applicable est celui en vigueur au moment où la TVA devient
exigible.

Pour les opérations d’importation et d’exportation, la détermination du taux de


la taxe est déterminante. Pour les importations, le taux applicable est celui en
vigueur lors de l’introduction de la marchandise en douane. Pour les
exportations, le taux applicable est celui en vigueur lors de leur présentation en
douane.

5- Application des taux de la TVA pour des cas particuliers


Dans un souci d’expliquer l’assujettissement de certains produits, biens ou
opérations aux taux de la taxe qui leurs sont propres, il est important de mettre
l’accent sur les produits qui sont stratégiques pour les citoyens et les entreprises
en même temps. Dans cet ordre d’idées, dix produits ont été sélectionnés, à
savoir: les produits alimentaires, les produits laitiers, l’eau, les médicaments, le
livre, les appareils et équipements destinés aux handicapés, les repas destinés
aux cantines scolaires etc. à citer.

5-1 Les produits alimentaires

Les produits alimentaires destinés à la consommation sont, en principe, soumis


au taux réduit de 9%. On peut citer les légumes dont notamment : les tomates,
les concombres, les cornichons, les choux, les choux- fleurs, les laitues, les
carottes, les navets, les betteraves, les oignons, les échalotes et les poireaux.

On peut citer, également, outre les viandes animales, les pâtes alimentaires telles
que les spaghettis, les nouilles, le macaroni et le couscous.

Les produits alimentaires suscités relèvent du taux réduit de la TVA qu’ils soient
frais ou présentés à l’état frais ou réfrigérés.

Toutefois, d’autres produits alimentaires, considérés comme des produits de


première nécessité, sont exonérés de la TVA dont en particulier le pain, le lait,
les farines panifiables utilisées à la fabrication de ce pain et les céréales utilisées
à la fabrication de ces farines, ainsi que celles portant sur les semoules.

La même exonération est octroyée en faveur des opérations de vente de l’orge et


du maïs ainsi que des matières et produits destinés à l’alimentation de bétails.

5-2 Les produits laitiers

Le taux réduit de la TVA s’applique au lait destiné à l’alimentation. Ainsi, la


vente de lait et crème de lait, qu’ils soient concentrés ou non, additionnés ou non
de sucre, avec ou sans d’autres édulcorants, y compris les laits infantiles.

Les produits laitiers tels que les fromages et le beurre sont, quant à eux, soumis
au taux normal de TVA.

V- La territorialité - Quelle TVA appliquer selon le principe de


territorialité de l’opération ?

Le principe de territorialité de la TVA permet si une opération, quelle que soit sa


nature, qui peut être une livraison de biens ou une prestation de services, est
soumise à imposition en Algérie ou non car remplissant les conditions générales
d’assujettissement ou alors elle doit échapper à l’impôt étant non réalisée sur
notre territoire ou ce qui est communément appelée opération extraterritoriale.

L’application du principe de territorialité implique que l’activité entre dans le


champ d’application de la TVA. Elle distingue, selon l’article 7 du CTCA, entre
d’une part, la vente et d’autre part, les autres opérations à savoir, les services
rendus, les droits cédés, les objets loués ou les études effectuées.

La réalisation d’une opération sur le territoire national n’implique pas


systématiquement son imposition, la loi peut prévoir des exonérations pour
certaines d’entre elles.

On exposera tout au long de cette présentation les règles de territorialité qui


s’appliquent aux ventes pour, ensuite, examiner celles relatives aux prestations
de services.

1- La territorialité de la TVA pour les ventes

Conformément au principe de territorialité, une vente est réputée faite en Algérie


lorsqu’elle est réalisée aux conditions de livraison de la marchandise en Algérie.

Il faut retenir, pour ce qui est des livraisons d’une manière générale, que le
paiement de la TVA algérienne est exigible si le bien est livré en Algérie et ce,
indépendamment des lieux de conclusion du contrat ou du paiement.

Ainsi, la vente d’un bien a lieu sur le territoire national lorsque le lieu où elle est
réputée se situer, se trouve en Algérie.

Mais lorsque la vente ou la livraison est destinée à un autre pays (exportation),


elle est exonérée, sauf dispositions contraires de la loi pour certains produits et
services, et la TVA algérienne n’est pas due.

Il ressort de l’interprétation du 1er paragraphe de l’article 8 du CTCA que le lieu


de livraison d’un bien est réputé se situer à l’endroit où ce bien est mis à la
disposition de l’acquéreur.

Il faut signaler, à titre liminaire, que la règle de taxation repose sur le lieu où le
bien a été expédié ou livré ou, d’une autre manière, le lieu de sa mise à
disposition auprès de l’acheteur. L’identité du vendeur et de l’acheteur ainsi que
leur lieu d’établissement, ni le lieu de conclusion du contrat de vente n’ont
aucune incidence sur la taxation.

Pour résumer l’application de la TVA, suivant le principe de territorialité, on


peut citer les situations qui se déclinent pour les livraisons de biens comme suit:

- 1er cas : lorsque le bien est livré en Algérie par un vendeur établi en
Algérie à un acheteur établi en Algérie, la TVA est due en Algérie.

- 2ème cas : lorsque le bien est livré par un vendeur établi à l’étranger à un
acheteur établi en Algérie, la TVA est due en Algérie. L’assujetti algérien doit
s’acquitter de la taxe suivant le système de l’autoliquidation. A ce propos,
l’autoliquidation de la taxe est due en Algérie lorsque le fournisseur n’a pas
d’établissement en Algérie. Il livre le bien ou la prestation de service à partir de
l’étranger. Il incombe, de ce fait, au cocontractant algérien d’autoliquider la taxe
en lieu et place du redevable.

- 3ème cas : lorsque le bien est livré par un vendeur établi en Algérie à un
acheteur résidant à l’étranger, la TVA est due à l’étranger. Il s’agit d’une
exportation qui souvent est exonérée sauf dans certains cas expressément et
limitativement prévus par la loi qui interdit l’exportation de certains biens et
services.

2- La territorialité de la TVA pour les prestations de services

La législation fiscale est claire à ce sujet ; elle considère une prestation de


service soumise à la taxe algérienne lorsqu’elle est située ou exploitée en
Algérie.

L’article précité du CTCA prévoit qu’une affaire est réputée faite en Algérie en
ce qui concerne les autres opérations, c’est-à-dire autres que les ventes, lorsque
le service rendu, le droit cédé, l’objet loué ou les études effectuées sont utilisés
ou exploités en Algérie.

Les critères du lieu d’utilisation ou de d’exploitation sont déterminants dans


l’application de la TVA.

On peut recenser certains de ces critères de localisation de la prestation de


service qui peuvent être notamment:

- Le lieu d’utilisation du service quelle que soit sa nature ;


- Le lieu d’exécution du service ;

- Le lieu de destination du service ;

- Le lieu de l’établissement du preneur du service.

Le lieu de localisation du redevable de la taxe, en vertu de la législation fiscale,


doit être recherché surtout du côté du bénéficiaire du service et non pas du côté
du fournisseur. Dans ces deux cas, c’est la TVA algérienne qui s’applique.

Les pays de l’Union Européenne traitent différemment les prestations qui sont
fournies en faveur d’assujettis « business to business » de celles fournies aux
particuliers « business to consumer ». Les prestations fournies aux assujettis sont
localisées de manière générale au lieu d’établissement du preneur du service.

Par contre, les services fournis aux particuliers sont taxables, en principe, dans
l’Etat où le prestataire est établi.

3- Quelles sont les conséquences de l’exonération ou non des opérations


liées au principe de territorialité de la TVA ?

Contrairement aux opérations réalisées en interne, les exonérations liées au


principe de territorialité n’ont pas les mêmes conséquences fiscales en matière
de droit à déduction.

Celles réalisées en interne, peuvent être exclues du champ d’application de la


taxe, c’est-à-dire exclues définitivement du droit à déduction à l’exemple :

• de l’activité agricole ;

• des affaires de vente portant sur les produits passibles de la taxe sanitaire
sur les viandes à l’exception des viandes rouges congelées ;

• sur les dépouilles provenant des animaux soumis à la taxe sanitaire sur les
viandes, mais seulement en ce qui concerne la première vente après l’abattage ;

• sur les ouvrages d’or, d’argent et de platine soumis au droit de garantie à


l’exclusion des bijoux de luxe ;

• des opérations réalisées entre les sociétés membres relevant d’un même
groupe tel que défini par l’article 138 bis du code des impôts directs et taxes
assimilées.
D’autres opérations en interne font partie du champ d’application de la taxe,
mais sont exonérées par la loi. A ce propos, on distingue deux types
d’exonérations en interne; il y a celles dont l’exonération est octroyée par la loi
sans droit à déduction, qui est la règle générale, telle que l’exonération des
médicaments, des produits de première nécessité, des dons au profit des
associations humanitaires et du croissant rouge algérien etc.

Et celles qui sont accordées avec droit à déduction, en l’occurrence les


exportations, les opérations de livraison de biens et services à un secteur exonéré
ou bénéficiant du régime des achats en franchise de taxe et les opérations de
ventes de produits et de services exonérés dont les prix ou marges sont
réglementées.

Il y a lieu de relever que pour ces derniers cas prévus limitativement par la loi, il
n’existe que trois situations où l’exonération ouvre droit à déduction. Par contre,
celles qui n’ouvrent pas droit à déduction, l’article 9 du CTCA a cité vingt-sept
(27) cas d’exonérations.

Pour ce qui est des exonérations accordées par la loi en faveur des affaires faites
à l’importation, celles-ci peuvent être réparties en deux catégories:

- la première catégorie concerne les produits dont la vente à l’intérieur est


exonérée de la TVA qui sont, également, exemptés à l’importation, et ce, dans
les mêmes conditions et sous les mêmes réserves de la taxe.

- La deuxième catégorie a trait aux biens, marchandises et produits cités par


l’article 11 du CTCA, en particulier :

• les marchandises placées sous l’un des régimes suspensifs des droits de
douanes ;

• les marchandises faisant l’objet d’une admission exceptionnelle en


franchise de droits de douane ;

• les aéronefs destinés aux compagnies de navigation aérienne;

• les articles et produits bruts ou fabriqués devant être utilisés à la


construction, au gréement, à l’armement, à la réparation ou à la transformation
des aéronefs, écoles d’aviation et centres d’entraînement agréés ;

• les radoubs, réparations et transformations des navires et aéronefs


algériens à l’étranger ;
• l’or à usage monétaire, ainsi que la monnaie d’or ;

• les marchandises importées dans le cadre du troc dans les conditions


fixées par la législation ou la réglementation en vigueur ;

• les navires destinés aux compagnies de navigation maritime.

S’agissant des opérations d’exportation, le principe est leur exonération pure et


simple sous certaines conditions notamment celles liées aux lois et règlements
en vigueur, sachant que les exportateurs bénéficient en vertu de la loi d’un droit
à déduction total.

Cependant, la législation fiscale a soumis certaines affaires portant sur des


marchandises exportées à la TVA au même taux et dans les mêmes conditions
que celles réalisées en interne dont notamment, les ventes effectuées à
l’exportation par les antiquaires ou pour leur compte et portant sur les curiosités,
antiquités, livres anciens, ameublements, objets de collection ainsi que les
ventes portant sur les peintures, aquarelles, sculptures originales, gravures ou
estampes, à l’exception des ventes portant sur les collections d’histoire naturelle,
les peintures, aquarelles, dessins, cartes postales, sculptures originales, gravures
ou estampes émanant d’artistes vivants ou morts depuis moins de vingt ans. La
même exemption est prévue en faveur notamment des pierres gemmes, des
métaux précieux et de la joaillerie.

Les opérations d’achat en interne ou d’importation bénéficiant du régime des


achats en franchise de taxe, conformément à l’article 42 du CTCA, ouvrent droit
à déduction. Mais dans le cas où ce droit n’a pu être imputé entièrement, l’article
50 du CTCA accorde le droit au remboursement de la taxe. On peut citer, à ce
titre, les achats ou importations de marchandises, réalisés par un exportateur,
destinées soit à l’exportation ou à la réexportation en l’état, soit à être
incorporées dans la fabrication, la composition, le conditionnement ou
l’emballage des produits destinés à l’exportation ainsi que les services liés
directement à l’opération d’exportation.

L’intérêt de distinguer ces différents cas d’octroi du droit à déduction,


d’exonérations ou d’exclusions est que pour les opérations exonérées tant en
interne que pour celles liées au principe de territorialité, les incidences fiscales
sur le droit à déduction sont les mêmes conformément à l’article 10 du CTCA
précité.
En effet, les opérations exonérées ont un impact direct sur la réduction du droit à
déduction pour le vendeur suivant le principe de territorialité à l’exception de
celles qui ouvrent totalement droit à déduction tels que prévues au titre de
l’article 32 du CTCA.

Les redevables qui réalisent des opérations à l’exportation ouvrent droit à


déduction au même titre que les autres redevables de la taxe. Or, si ce droit ne
peut être exercé, la loi fiscale leur ouvre droit à restitution.

4- Qui est le redevable de la TVA ?

Le redevable de la TVA, dans tous les cas de figures, est le preneur du service
lorsque le prestataire est établi à l’étranger et que la prestation est réputée faite
en Algérie conformément à l’article 7 du CTCA précité.

Ainsi, lorsque la fourniture d’un service, la cession d’un droit, la location d’un
objet ou la réalisation d’études sont utilisées ou exploitées en Algérie, c’est au
redevable établi en Algérie qu’incombe le paiement de la TVA algérienne
suivant la procédure de l’autoliquidation. Le bénéficiaire du service est désigné
comme étant le redevable de la taxe.

Le fournisseur du bien ou du service qui facture ses opérations ne doit pas


facturer la TVA à son client dès lors qu’il appartient à ce dernier, qui est établi
en Algérie, d’autoliquider le taux de la taxe et son montant et le verser au
Trésor.

LA TVA DEDUCTIBLE

- Le principe de la globalité de la déduction

Selon l’article 29 du CTCA qui consacre le principe de la déduction : « La taxe


sur la valeur ajoutée mentionnée sur les factures, mémoires ou documents
d’importation, ayant grevé les éléments du prix d’une opération imposable, est
déductible de la taxe applicable à cette opération ».

Ce faisant, à chaque stade de la production ou de la commercialisation, le


redevable calcule et facture, lors de la vente ou de la prestation de service ou des
travaux immobiliers, la taxe due à son client (taxe d’aval).

Par la suite, il impute sur cet impôt le montant de la taxe qui a grevé les
éléments de son prix de revient (taxe d’amont) telles que les matières premières
achetées, les prestations de services payées, les marchandises en stock, les
immobilisations etc.

Il ne verse, en définitive, que la différence entre la taxe facturée à son client et la


taxe déductible qu’il a payée, à ses fournisseurs, lors de ses acquisitions.

Il ressort de cette présentation que la TVA frappe la valeur ajoutée de


l’opération économique de sorte qu’en fin de parcours la charge fiscale globale
ayant grevé l’activité corresponde à la taxe calculée sur le prix de vente au
consommateur.

La déductibilité de la TVA ne s’effectue pas opération par opération,


contrairement à ce qui est mentionné à l’article 29 suscité. Elle s’opère, dans la
pratique, suivant le principe de la globalité de la déduction.

En d’autres termes, la liquidation de la taxe s’applique sur l’ensemble des


opérations réalisées au cours d’une période mensuelle ou trimestrielle qui doit
correspondre à la même période qui donne droit à l’imputation de la taxe ayant
grevé l’ensemble des acquisitions de biens ou de services.

Dans le cas où le redevable n’a pas exercé son droit à déduction durant cette
période mensuelle ou trimestrielle, la loi l’autorise à pouvoir le reporter sur les
déclarations ultérieures jusqu’au 20 décembre de l’année qui suit celle de
l’omission. Cependant, cette taxe doit être inscrite séparément des taxes
déductibles relatives aux périodes mensuelles ou trimestrielles citées supra.

- Les caractéristiques du droit à déduction

Le droit à déduction est une particularité du système de la TVA. Ses


caractéristiques citées par le Professeur Françoise BALTUS, dans son ouvrage :
« La TVA Fondements et mécanismes » nous renseignent sur le rôle essentiel
que joue ce droit dans le fonctionnement général de la taxe. Celles-ci peuvent
être réparties comme suit :

1- Le droit à déduction assure une neutralité du système de la TVA : le droit


à déduction assure non seulement une neutralité du système de la TVA mais
aussi il constitue un droit exclusif des assujettis dès lors qu’ils réalisent des
livraisons de biens, des prestations de services ou des travaux immobiliers ; A
développer.

2- Le droit à déduction s’effectue « taxe sur taxe » : le mécanisme de


déduction permet à l’assujetti de récupérer la taxe déductible de la taxe qu’il
doit au Trésor ;

3- Le droit à déduction est immédiat : dans ce cas, on peut distinguer trois


(03) situations :

 La déduction signifie, d’abord, qu’il ne faut pas attendre jusqu’à ce que


les biens et les services sur lesquels elle porte soient utilisés par l’assujetti.
Exemple : un assujetti qui acquiert des biens et des marchandises mis en stocks
et qui ne seront livrés qu’ultérieurement ; la taxe sur ces achats peut être déduite
immédiatement ;

 La déduction signifie, aussi, qu’il ne faut pas attendre jusqu’à ce que


l’assujetti réalise des opérations taxables pendant la période imposable. Exemple
: un assujetti qui ne vend rien durant un mois donné peut exercer son droit à
déduction dans sa déclaration de ce mois tout le montant de la taxe qu’il a payée
durant ce mois ;

 La déduction signifie, par ailleurs, qu’il ne faut pas attendre que la taxe
déductible soit effectivement payée. Exemple : un assujetti qui a bénéficié d’un
délai de paiement de son fournisseur pour l’acquisition d’un bien meuble. Il
peut, dans ce cas, déduire la TVA sur cette livraison quand bien même il n’a pas
encore payé. En effet, la taxe est due au Trésor par le fournisseur lors de la
livraison même en l’absence de paiement.

4- Le droit à déduction est total : La déduction de la TVA par l’assujetti


s’opère, en principe, dans sa totalité. Or, cette déduction totale ne doit pas être
systématique puisque certains biens, services et matières prévus par la loi sont
exclus du droit à déduction et d’autres le sont partiellement. Dans ce dernier cas,
l’exercice du droit à déduction se fait suivant un prorata calculé par le redevable
lui-même.

Parallèlement, la déduction de la taxe sur une livraison d’un bien opérée en une
seule fois et ce, quels que soient son montant, sa durée de vie et celle de son
amortissement pour l’application des impôts directs.

5- Le droit à déduction est global : la déduction de la TVA se rapportant à


une période donnée, qui est dans la plupart des cas mensuelle, s’opère dans la
même déclaration qui reprend tout le montant de la déduction. S’il s’avère que le
montant de la taxe déductible est supérieur à celui de la taxe collectée, la
différence est reportée sur la ou les déclarations mensuelles ultérieures jusqu’ à
son épuisement.

- Les conditions d’exercice du droit à déduction

Pour être déductible, la TVA doit obéir à des conditions de fond et de forme.

-Conditions de fond

Pour ouvrir droit à déduction, la TVA doit réunir les conditions de fond
suivantes :

1- La dépense doit être réalisée dans le cadre d’une opération ouvrant droit à
déduction

C’est le fondement même du système de la TVA qui est celui d’accorder au


redevable le droit de récupérer la taxe payée en amont une fois que son activité
économique participe à la réalisation d’opérations passibles de la taxe.

Or, ce ne sont pas toutes les opérations réalisées par le redevable qui ouvrent
droit à déduction. Si la taxe ayant grevé certaines opérations est récupérable
dans sa totalité, d’autres le sont partiellement. Ces dernières feront l’objet d’une
étude à part dans la partie réservée aux exclusions partielles du droit de
récupération de la taxe. Le CTCA prévoit, par ailleurs, au titre de son article 41,
les biens, services matières et produits exclus définitivement du droit à
déduction en matière de TVA.

On se bornera dans ce développement à présenter les cas d’exclusion intégrale.

1-1 Les biens, services, matières, immeubles et locaux non affectés aux
besoins de l’exploitation de l’entreprise

Est exclue du droit à déduction les biens, services, matières, immeubles et


locaux non utilisés pour les besoins de l’exploitation d’une activité imposable à
cette taxe. Il en est, ainsi, notamment des biens et services utilisés à un usage
privé ou à une activité non taxable.

Il demeure clair que lorsque les biens ou services sont affectés partiellement à
l’exploitation de l’activité imposable de l’entreprise, ceux-ci sont soumis à des
règles spécifiques en ce qui concerne la déduction de la taxe.

La raison qui motive cette exclusion est d’éviter tout abus émanant d’un
redevable pour contourner l’impossibilité de ne pas pouvoir bénéficier du
remboursement de la TVA s’il remplit les conditions légales.

Conséquemment, le Trésor ne sera pas dans l’obligation de rembourser des


dépenses qui ne sont pas utilisées dans l’intérêt de l’entreprise.

Pour les fiscalistes, à l’instar du docteur Jean Lamarque, l’exclusion du droit à


déduction pour le cas d’espèce est l’équivalent de l’acte anormal de gestion
consacré en matière de fiscalité directe.

1-2 Les véhicules de tourisme et de transport de personnes qui ne constituent


pas l’outil principal d’exploitation de l’entreprise

Les véhicules de tourisme et de transport de personnes qui ne constituent pas


l’outil principal d’exploitation de l’entreprise assujettie à la taxe, n’ouvrent pas
droit à déduction. Cette exclusion s’explique dans la mesure où pour bénéficier
de la déduction, un bien doit être affecté, à titre principal, à l’exploitation. Or,
dans le cas d’espèce, les véhicules de tourisme et de transport de personnes
peuvent être utilisés à un usage mixte (privé/professionnel).
Ne sont, cependant, pas concernés par cette exclusion les prestations de services
réalisées pour le compte d’une entreprise de transport public des voyageurs ou
organisant le transport du personnel d’une entreprise pour les amener à leur
lieu de travail dans le cadre d’un contrat permanent.

Le même sort est réservé aux véhicules auto-école ainsi qu’aux véhicules de
transport public des voyageurs affectés exclusivement à cette activité. Dans ces
cas, l’exercice du droit à déduction est motivé par le fait que le transport
constitue l’activité principale de l’entreprise auquel il est destiné.

Par ailleurs, il y a lieu d’apporter une précision de taille en ce qui concerne


l’exclusion de la TVA grevant les véhicules de transport de personnes ou à
usage mixte :

- D’abord, lorsque le véhicule constitue pour l’entreprise une


immobilisation : c’est le cas d’une entreprise qui acquiert pour son chef un
véhicule de tourisme et qu’elle comptabilise en immobilisations dans ses
comptes. La TVA ayant grevé le véhicule de tourisme n’est pas déductible.

- Ensuite, dans le cas contraire, c’est à dire que le véhicule acquis est
destiné à la revente. Il n’est pas comptabilisé en immobilisations mais plutôt en
stocks. Dans ce cas, l’entreprise peut exercer le droit à déduction de la TVA
ayant grevé le véhicule de transport de personnes. Il faut préciser, à ce propos,
que le véhicule ne constitue pas l’outil principal de l’activité et que l’activité de
l’entreprise est l’achat revente de véhicules neufs.

1-3 Les services, pièces de rechange et fournitures utilisés à la réparation des


biens exclus du droit à déduction

La TVA ayant grevé les services, pièces de rechange et fournitures utilisés à la


réparation des biens exclus du droit à déduction n’est pas susceptible de donner
lieu à déduction, en l’occurrence les véhicules de tourisme et de transport de
personnes.
Cette exclusion s’applique à un champ très large englobant à la fois les
transports terrestre, maritime et aérien dès lors que les véhicules sont destinés à
un usage touristique ou de transport de personnes.

Les véhicules affectés à un usage mixte sont, en principe, concernés par cette
restriction à l’exemple des autobus, des avions de tourisme ou d’affaires ainsi
que les navires de plaisance.

Cette exclusion constitue la traduction de la théorie de l’accessoire qui suit le


principal puisqu’en l’espèce le traitement fiscal appliqué au principal est étendu
aux éléments accessoires.

1-4 Les produits et services offerts à titre de dons et libéralités

Les produits et services offerts à titre de dons et libéralités par les entreprises
redevables de la TVA sont exclus du droit à déduction conformément à l’article
41 paragraphe 5 du CTCA.

1-5 les opérations réalisées par les cabarets, les music-halls, les dancings, et,
de manière générale, les opérations réalisées par les établissements de danse ou
sont servies des consommations à tarifs élevés ;

1-6 les marchands de biens et assimilés;

1-7 les adjudicataires de marchés ;

1-8 les commissionnaires et courtiers ;

1-9 les exploitants de taxis ;

1-10 les représentations théâtrales et de ballets, les concerts, cirques, spectacles


de variétés, jeux, spectacles et divertissements de toute nature;

1-11 les réunions sportives de toutes natures.


2- L’activité exercée par l’assujetti doit être taxable

L’obligation de l’affectation des biens ou services à une opération soumise à la


TVA est une autre condition fondamentale du droit à déduction.

Dans ce contexte, la loi fiscale a retenu ce principe de déduction lorsque les


livraisons, les prestations de services ou les travaux immobiliers sont destinés à
une opération effectivement soumise à la taxe.

La taxation de l’opération a été étendue même à certaines opérations exonérées


à savoir, les opérations d’exportation, les opérations de livraison de biens et
services à un secteur exonéré ou bénéficiant du régime des achats en franchise
ainsi que les opérations de ventes de produits et de services exonérés dont les
prix ou marges sont réglementées.

L’application de la condition du caractère taxable de l’opération se trouve


limitée pour une certaine catégorie de redevables appelés les redevables partiels.
Ces derniers exercent, dans le cadre de leur activité économique, à la fois des
opérations qui ouvrent droit à déduction et des opérations qui n’ouvrent pas droit
à déduction.

Le redevable partiel exerce son droit à déduction au prorata de ses opérations


taxables par rapport à son chiffre d’affaires global qui contient, outre son
activité taxable, ses opérations exonérées ou exclues du champ d’application de
la taxe. Il ne pourra déduire la TVA grevant les acquisitions qu’il a effectuées
dans le cadre de son activité économique qu’en application de la règle
proportionnelle, appelée « la règle du prorata ».
Il demeure entendu que les personnes relevant de l’IFU ne peuvent prétendre à
la déduction de la taxe qu’ils s’acquittent auprès de leurs fournisseurs car les
opérations qu’ils réalisent ne sont pas taxables à la TVA.

3- La taxe à déduire doit être exigible

Cette condition montre toute l’importance de l’exigibilité de la taxe qui donne


naissance au droit à déduction.

Ce droit à déduction, qui constitue la colonne vertébrale de tout le système de la


TVA, a pour finalité principale d’assurer la neutralité de la charge fiscale de
toute l’activité économique à condition que cette dernière soit elle-même
soumise à la taxe.

A cet effet, l’article 64 du CTCA oblige tout redevable de la TVA qui réalise des
opérations de livraisons ou de services à un autre redevable de lui délivrer une
facture ou un document en tenant lieu faisant apparaître distinctement la TVA
exigible.

La facture représente une condition sine-quanon pour récupérer la taxe. A


défaut, le redevable qui paye la livraison ou le service ne peut ouvrir droit à
déduction. De même pour l’assujetti qui réalise ces opérations, il ne peut faire
valoir la collecte de la taxe. Dans le cas où il a récupéré la TVA sur ces
opérations, même s’il l’a payée à son fournisseur, il sera tenu de régulariser sa
situation et reverser la taxe.

La condition d’exigibilité de la taxe trouve également à s’appliquer une fois


facturée par l’assujetti même si elle n’est pas effectivement payée.
En effet, aux termes de la loi fiscale, toute personne, qu’elle ait ou non la qualité
d’assujettie, qui mentionne la TVA est soumise à l’obligation de la reverser au
Trésor, même si elle n’a pas été payée.

Pour les redevables suivis au régime de l’impôt forfaitaire unique, ceux-ci n’ont
pas le droit de porter la TVA sur leurs factures, sinon ils se verront appliquer les
sanctions fiscales prévues par l’article 114 du CTCA.

Conditions de forme

Pour prétendre au bénéfice du droit à déduction, la TVA doit réunir les


conditions de forme suivantes :

 Elle doit être mentionnée sur un document légalement établi ;

 Elle doit être déclarée ;

 Elle doit être comptabilisée.

1- La TVA doit être mentionnée sur un document légalement établi

La TVA n’est déductible que si elle figure sur un document légalement établi
qui peut être :

- Une facture, lorsqu’il s’agit d’une livraison, d’un service ou des travaux
immobiliers ;

- Un document douanier, lorsqu’il s’agit d’une importation ;

- Un acte notarié pour les ventes d’immeubles.

La facture constitue la clé de voûte du droit à déduction. La TVA ne peut être


récupérée si elle ne figure pas sur une facture délivrée par le fournisseur du bien,
du service ou des travaux immobiliers. Le redevable ne peut déduire une taxe
qui n’a pas été facturée même si elle a été payée au fournisseur.

L’article 29 du CTCA a précisé que seule la TVA mentionnée sur les factures,
mémoires ou documents d’importation ayant grevé une opération imposable qui
est déductible de la taxe applicable à cette opération.
Mais en tout état de cause, l’exigence de la facturation, ou tout autre document
tenant lieu, n’est pas suffisante à elle seule, car le redevable ne bénéficie du droit
à déduction que lorsque la TVA est légalement due par le fournisseur. Dans le
cas contraire, c’est à dire si la taxe a été facturée à tort, l’opération n’ouvre pas
droit à déduction, soit parce qu’elle est hors champ d’application de la taxe ou
qu’elle est exonérée sans droit à déduction.

Outre son rôle dans l’exercice du droit à déduction, la facture en bonne et due
forme constitue, par excellence, un élément indissociable du caractère probant
de la comptabilité.

Les vérificateurs doivent accorder à la facture, mémoires ou autres documents


d’importation toute l’importance voulue pour faire face à toute tentative de
fausse facturation ou d’absence de factures pouvant entrainer des pertes non
négligeables pour le Budget de l’Etat.

Conséquences de l’application territoriale des règles de facturation :

Il ressort des dispositions de l’article 29 suscité que les règles de facturation, de


mémoires et de documents douaniers d’importation s’appliquent en premier lieu
sur toutes les opérations réalisées sur le territoire national.

Sont, tout d’abord, concernées toutes les opérations effectuées en Algérie par
des assujettis ayant leur lieu d’établissement en Algérie au profit de redevables
eux-mêmes établis en Algérie.

La même règle s’applique lorsque le bien est délivré par un assujetti au profit de
personnes morales ou physiques non assujetties en leur qualité de consommateur
final.

La même règle de facturation s’applique également pour l’opérateur établi en


Algérie même lorsque le lieu de la livraison ou de la prestation de service se
situe à l’étranger.

Toutefois, dans certains cas, les règles algériennes de facturation ne trouvent pas
à s’appliquer si l’opérateur est établi dans un pays étranger à partir duquel la
livraison de biens ou la prestation de services est effectuée. On est ici devant une
situation d’autoliquidation de la TVA.

On peut supposer, par ailleurs, le cas précédent mais que le client algérien a reçu
un mandat pour facturer au nom et pour le compte de son fournisseur de bien ou
de son service établi à l’étranger. Dans ce cas, la règle de facturation algérienne
qui s’applique, soit l’autofacturation.

Cas pratique sur le droit à déduction de la TVA

Exemple n°1 :

Soit une entreprise individuelle relevant de plein droit du régime réel


d’imposition et qui souscrit mensuellement ses déclarations. Elle a réalisé au
titre du mois de septembre 2020 les opérations suivantes :

Le 03-09 : acquisition d’un bien soumis à amortissement : 250 000 DA. TVA :
19% ;

Le 08-09 : achat de marchandises : 50 00000 DA. TVA: 19% ;

Le 28-09 : paiement d’une prestation de services : 30 000 DA. TVA : 9% ;

Le 29-09 : achat d’un micro-ordinateur : 100 000 DA. TVA : 19%.

L’entreprise individuelle a réalisé au titre du mois d’octobre 2020 les opérations


ci-après :

Le 03-10 : une opération de vente : 80 000 DA. TVA : 19% ;

Le 18-10 : achat d’un bien d’équipement : 70 000 DA. TVA : 19% ;

Le 25-10 : achat de marchandises : 20 000 DA. TVA : 19%.

La déclaration du mois de Septembre 2020 doit être établie comme suit :

1- TVA collectée : néant ;

2- TVA déductible :

- Biens soumis à amortissement :

• 250 000 DA* 19% = 47 500 DA ;


• 100 000 DA* 19% = 19 000 DA.

• Soit : 47 500+19 000 = 66 500 DA.

- Autres biens et services :

• 50 000 DA * 19% = 9 500 DA ;

• 30 000 DA * 9%= 2 700 DA.

3- TVA due ou crédit de TVA: 66 500 DA + 9 500 + 2 700 = 78 700 DA.


(Crédit de TVA à reporter sur la déclaration du mois d’octobre 2020 ou sur les
déclarations ultérieures jusqu’à son épuisement).

La déclaration du mois d’Octobre 2020 doit être établie comme suit :

1- TVA collectée :

- Vente 80 000 DA * 19% = 15 200 DA.

2- TVA déductible :

- Bien soumis à amortissement :

• 70 000 DA * 19% = 13 300 DA.

- Autres biens et services :

• 20 000 DA * 19% = 3 800 DA.

Soit : 13 300 DA + 3 800 DA = 17 100 DA.

3- TVA due ou crédit de TVA :

- 15 200 DA (TVA collectée) – 17 100 DA (TVA déductible) = - 1 900


DA. (Crédit de TVA à reporter sur la déclaration du mois de Novembre 2020
qui doit être déposée jusqu’au 20 du mois de décembre 2020).

Exemple n°2 :
I- Une SARL exerce des opérations financières et bancaires. Elle relève de
plein droit du régime réel d’imposition et est astreinte au dépôt mensuel des
déclarations.

Au cours du mois de Septembre 2020, elle a réalisé les opérations suivantes :

- Commissions pour crédits : 100 00 DA (HT);

- Commissions pour escomptes : 500 000 DA (HT) ;

- Autres commissions : 200 000 DA (HT).

- Les prestations réalisées ont fait l’objet d’un règlement.

Les documents comptables de la SARL révèlent qu’au cours du mois de


Septembre 2020, elle s’est fait livrer les biens suivants destinés à son
exploitation :

- Micro-ordinateurs : 150 000 DA. TVA facturée : 28 500 DA ;

- Articles de bureau : 100 000 DA. TVA facturée : 19 000 DA.

La SARL a réglé au cours du mois d’Août 2020 une somme de 150 000 DA à
l’entreprise chargée de l’entretien et de la réparation des micro-ordinateurs.
Cette prestation a donné lieu à la délivrance d’une facture avec mention d’une
TVA de 28 500 DA.

La déclaration du mois de Septembre doit être établie comme suit :

1- TVA collectée :

- Toutes commissions : 100 000 + 500 000 + 200 000 * 19% = 152 000
DA.

2- TVA déductible :

- 150 000 DA * 19% = 28 500 DA.

- 100 000 DA * 19% = 19 000 DA.

- Soit : 28 500 DA + 19 000 DA = 47 500 DA.


3- TVA due ou à payer:

- 152 000 DA – 47 500 DA = 104 500 DA.

II- Au cours du mois d’Octobre 2020, la SARL a procédé à des achats divers
en rapport avec son activité d’un montant de 2 000 000 DA HT grevés d’une
TVA facturée au taux normal de 19%. Soit une TVA de 380 000 DA.

Au mois de Novembre 2020, la SARL a réalisé les opérations imposables


suivantes :

- 800 000 DA au taux réduit de 9%, soit 72 000 DA ;

- 400 000 DA au taux normal de 19%, soit 76 000 DA.

Par ailleurs, elle acquiert le même mois (Novembre) un bien d’équipement


d’une valeur de 1 000 000 DA (TVA facturée : 190 000 DA).

La déclaration du mois d’Octobre 2020 doit être établie comme suit :

1- TVA collectée :

- 72 000 DA + 76 000 DA = 148 000 DA.

2- TVA déductible :

- TVA sur immobilisation (bien d’équipement) : 1 000 000 DA * 19% =


190 000 DA.

3- TVA due ou crédit de TVA :

190 000 – 148 000 DA = 42 000 DA (Crédit de TVA à reporter sur la ou les
déclarations qui suivent jusqu’à épuisement).
L’autoliquidation de la TVA

Créée par l’article 36 de la loi de finances pour 2011, la procédure de


l’autoliquidation de la TVA s’applique exclusivement aux livraisons de biens
ou aux prestations de services fournies par un assujetti établi à l’étranger. La
taxe doit être, dans ce cas, auto liquidée et acquittée par l’acquéreur du bien ou
le bénéficiaire de la prestation de service.

La procédure de l’autoliquidation de la TVA constitue une dérogation au


principe de l’acquittement de la taxe. En effet, la TVA doit être payée, en
principe, par la personne qui réalise l’opération imposable en sa qualité
d’assujetti à raison de la livraison du bien ou de la prestation de service fournie.
Or et afin d’éviter toute fraude fiscale liée à cette opération et assurer le
paiement de l’impôt, la loi de finances pour 2011

Cependant, la législation fiscale a obligé le bénéficiaire du bien ou du service


s’acquitter de la taxe au lieu et place de l’opérateur établi à l’étranger.

L’autoliquidation constitue également un instrument juridique pour faire face au


commerce électronique illicite qui connaît ces dernières années un
accroissement exponentiel.

Art. 41 -Est exclue du droit à déduction, la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé
:(1)1 -les biens, services, matières, immeubles et locaux non utilisés pour les
besoins de l’exploitation d’une activité imposable à cette taxe ;2 -les véhicules
de tourisme et de transport de personnes qui ne constituent pas l’outil principal
d’exploitation de l’entreprise assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée ;3
-Abrogé ;(2)4 -Abrogé;5 -les produits et services offerts à titre de dons et
libéralités ;6 -les services, pièces détachées et fournitures utilisés à la réparation
de biens exclus du droit à déduction ;7 -les opérations réalisées par les cabarets,
les music-halls, les dancings, et, de manière générale, les opérations réalisées
par les établissements de danse ou sont servies des consommations à tarifs
élevés ;8 -les marchands de biens et assimilés;9 -les adjudicataires de marchés ;
10 -les commissionnaires et courtiers ;11 -les exploitants de taxis ;12 -les
représentations théâtrales et de ballets, les concerts, cirques, spectacles de
variétés, jeux, spectacles et divertissements de toute nature;13 -les réunions
sportives de toutes natures. 14 -abrogé.

Modalités d’exercice du droit à déduction

La législation fiscale énumère deux modalités d’exercice du droit à déduction :

- Le régime général de l’imputation ;

- Le régime exceptionnel du remboursement.

1- Le régime général de l’imputation

Le régime général de l’imputation est prévu par les dispositions de l’article 33


du CTCA aux termes desquelles si la TVA déductible est supérieure à celle
exigible, le reliquat de la taxe, qui constitue un crédit de taxe, est reporté sur les
mois ou les trimestres qui suivent jusqu’à épuisement, sans limitation de délai.

A contrario, lorsque la TVA déductible est inférieure à la taxe exigible, le solde


est versé au trésor.

Dans le régime de l’imputation, les assujettis liquident la TVA exigible pour


toutes les opérations imposables réalisées au titre du mois ou du trimestre
écoulé en imputant globalement la taxe qui a grevé l’ensemble des acquisitions
des biens corporels et des services réalisées ou des travaux immobiliers
effectués au cours de ladite période.

2- Le régime exceptionnel du remboursement


Le régime exceptionnel du remboursement de la TVA est prévu par l’article 34
du CTCA suivant lequel aucune déduction ne peut ouvrir droit au
remboursement de la taxe à l’exception des cas cités par l’article 50 du CTCA.

Il faut déduire de cette procédure de remboursement qu’elle n’est pas un


prolongement du régime général de l’imputation. Ainsi, le remboursement ne
peut être considéré comme une conséquence de l’absence de l’imputation de la
taxe prévue dans la première hypothèse, ni un droit que peut faire valoir le
redevable s’il n’a pu imputer la TVA dans sa totalité.

Le caractère exceptionnel du remboursement de la taxe doit être regardé comme


une procédure légale où toute demande y relative doit correspondre à un cas
prévu par la législation fiscale et respecter impérativement les procédures et les
délais légaux qui y sont également exigés.

Délais de l’exercice du droit à déduction

En principe, il n’existe pas un délai pour l’exercice du droit à déduction. Le


redevable de la TVA ne doit pas obligatoirement opérer la déduction dès le
paiement d’un service ou d’une livraison à son fournisseur. Il existe une période
durant laquelle le droit à déduction demeure valable mais au-delà de laquelle il
devient impossible.

Le redevable est autorisé à déduire la taxe au titre du mois ou du trimestre au


courant duquel elle a été exigible sans même attendre que le bien pour lequel il
ouvre droit à déduction n’ait fait l’objet de livraison à un acquéreur.

Le délai d’exercice du droit à déduction de la taxe qui n’a pas été déduite dans le
délai fixé, ci-dessus, pourra être portée sur les déclarations ultérieures jusqu’au
20 décembre de l’année qui suit celle de l’omission.

C’est ce qui est connu chez les fiscalistes comme la prescription du droit à
déduction.

Pour résumer, la déduction de la TVA ne peut s’opérer que dans la souscription


de la déclaration qui doit être déposée jusqu’au 20 décembre qui suit l’année au
cours de laquelle le droit à déduction a pris naissance.
Ce délai de prescription est spécifique au droit à déduction en matière de TVA.
Il constitue une exception au délai de la prescription quadriennale retenu en
matière de taxes sur le chiffre d’affaires, y compris la TVA, d’impôts directs,
d’impôts indirects et de droits d’enregistrement et de timbre à l’exclusion de la
prescription relative aux capitaux mobiliers qui est triennale.

Tout en respectant une telle mesure, on peut estimer que cette prescription
mérite d’être révisée pour l’aligner sur la prescription quadriennale.

En effet, si la prescription de quatre (04) ans paraît juste et équitable pour ne pas
léser les intérêts des contribuables qui ne font que réclamer leur droit, et qui,
pour des raisons diverses liées à une omission, n’ont pas sollicité ce droit dans
les délais impartis, le même motif demeure valable en matière de droit à
déduction de la TVA. En d’autres termes, quel est l’intérêt d’accorder une
prescription quadriennale dans le droit commun et une prescription
exceptionnelle et limitée dans le temps en matière de droit à déduction.

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