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FONDAMENTAUX ET PERSPECTIVES
Créée par l’article 65 de la loi de finances pour 1991 à la faveur d’une réforme
ayant modifié profondément le système fiscal algérien par l’institution de
l’Impôt sur le Revenu Global (IRG) et l’Impôt sur les Bénéfices des Sociétés
(IBS), la TVA n’est entrée en vigueur qu’à compter du 1er Avril 1992.
L’efficacité de son rendement et sa neutralité économique la présentent,
aujourd’hui, comme étant la ressource principale du Budget de l’Etat. Elle
représente le tiers des recettes fiscales ordinaires et elle est appelée à jouer, à
l’avenir, un rôle plus renforcé dans le financement des dépenses publiques.
En Algérie, bien que cette question n’ait pas encore été débattue, il n’en
demeure que l’objectif d’élargir l’assiette fiscale, pour améliorer le
recouvrement des recettes fiscales globales, nécessite d’accorder une importance
particulière à cette taxe qui mérite une révision quant à son champ d’application,
ses taux, son droit à déduction, son remboursement et les avantages accordés et
dont il faut transcrire dans la législation fiscale.
Une entreprise redevable de la TVA facture la taxe dès lors qu’elle livre un bien,
elle effectue une prestation de service ou réalise des travaux immobiliers. Ainsi,
l’entreprise récupère la TVA qu’elle a facturée à ses clients pour la reverser
ensuite au Trésor. Dans ce cas, nous sommes en présence d’une TVA collectée
(I).
Parallèlement, cette même entreprise a engagé des dépenses et des frais auprès
de ses fournisseurs qui lui facturent, eux aussi, la TVA qu’elle doit supporter.
Cette Taxe supportée va être déduite, sous certaines conditions de forme et de
fond. Nous sommes devant une TVA déductible (II).
- sur un prix final pratiqué par le vendeur détaillant au particulier, qui est 9
500 DA, avec un taux de TVA de 19%, la TVA versée au Trésor, tout au long
du circuit, est de 1 805 DA (380+760+380+285), soit 19% du prix demandé au
consommateur final (9 500*19%=1 805). Ce montant de la TVA, qui est 1 805
DA, est supporté en totalité par le consommateur final.
- la somme des valeurs ajoutées (hors taxe) de toutes les transactions qui est
de 9500 DA (2000+4000+2000+1500) multipliée par le taux de la TVA qui est
19% est égale à 1 805 DA. C’est pourquoi on dit que la TVA grève la valeur
ajoutée des circuits économiques.
Pour qu’elle soit exigible, la TVA est conditionnée par le caractère imposable de
l’opération.
Le principe général d’imposition à la TVA est prévu dans le code des Taxes sur
le Chiffre d’Affaires, c’est un principe de droit.
Pour être imposable à la TVA, l’opération doit entrer dans son champ
d’application.
Aux termes des dispositions de l’article 1er du code des taxes sur le chiffre
d’affaires (CTCA): « Sont imposables à la taxe sur la valeur ajoutée :
Cet article prévoit expressément que les opérations de vente, les travaux
immobiliers, les prestations de services et les importations, qui ont le caractère
d’une activité économique, sont obligatoirement soumises à la TVA.
L’opération, qui doit être réalisée dans le cadre d’une activité économique, est
retenue dans le sens large du terme où elle englobe les activités des producteurs,
des commerçants, des prestataires de services ou des travaux immobiliers dès
lors qu’elles sont effectuées en Algérie à titre habituel ou occasionnel et ce :
- quel que soit l’objet de cette intervention qui peut porter sur un bien
meuble ou immeuble, corporel ou incorporel ;
- quel que soit le statut juridique des personnes, qui interviennent pour la
réalisation des opérations imposables, qui peuvent être des personnes physiques
ou morales ;
Les opérations obligatoirement imposables de par leur nature sont celles qui
remplissent les conditions générales d’assujettissement à la TVA citées par
l’article 1er du CTCA, à savoir :
Y figurent notamment :
- les opérations de vente faites par les grandes surfaces, les activités de
commerce multiple, ainsi que le commerce de détail, à l’ exclusion des
opérations réalisées par des contribuables relevant du régime du forfait ;
Les juges européens ont considéré que l’activité d’un holding consistant à mettre
un capital à la disposition de ses filiales ne pouvait constituer une activité
économique « consistant à exploiter un capital en vue d’en tirer des recettes à
caractère permanent sous la forme d’intérêts » qu’à partir du moment où
l’activité n’était pas exercée uniquement à titre occasionnel et ne se limitait pas
à la gestion des investissements. Cette activité du Holding devait être effectuée
« dans le cadre d’un objectif d’entreprise ou dans un but commercial,
caractérisé notamment par un souci de rentabilisation des capitaux investis ».
Certes, dans le champ d’application de la taxe, tel que visé par l’article 1 du
CTCA, il est fait référence aux activités économiques qui revêtent un caractère
industriel, commercial ou artisanal et réalisées en Algérie et ce, quels que soient
le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des
opérations imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts et la
forme ou la nature de leur intervention.
Mais pour qu’une TVA soit exigible, il faut qu’il y ait une contrepartie qui
servira comme base à son calcul sans laquelle on est en présence d’opérations
qui sont réalisées à titre gratuit donc situées hors champ d’application de la taxe.
C’est pourquoi une opération est réalisée à titre onéreux lorsqu’elle comporte
une contrepartie versée par le client au titre d’une livraison d’un bien, d’une
prestation de services ou de travaux immobiliers sous la forme d’espèces, en
nature ou tout autre moyen de paiement.
Le conseil d’Etat a jugé que les dépositaires ont été dans un état de
subordination à l’égard de la société, ce qui a eu pour conséquence de rendre
cette dernière redevable de la TVA sur les ventes des produits pour les
revendeurs. Les revendeurs qui utilisaient du matériel portant la marque de la
société fourni par elle, étaient tenus d’être présents en permanence sur les lieux
de vente à des horaires fixés par la société, laquelle leur imposait un tarif de
vente unique et supportait les risques d’invendus. (CE, 9ème et 10ème ss-sect.,
20 décembre 2011, n°322295, société Baillardran Spécialités : Dr.fisc. 2012,
n°10, comm. 177, concl.P. Collin ; RJF 2012, n°237).
La notion de livraison de bien corporel doit être entendue dans son sens
économique et non pas juridique.
Le droit civil algérien ne souffle mot sur cette notion de transfert économique du
pouvoir de disposer d’un bien comme un propriétaire, il se réfère au transfert de
la propriété au sens juridique du terme.
En effet, l’article 351 du code civil a défini la vente comme étant un contrat par
lequel le vendeur s'oblige à transférer la propriété d'une chose ou tout autre droit
patrimonial à l'acheteur qui doit lui en payer le prix.
Ce contrat est considéré, dans une première phase, comme une location
(prestation de service) et comme une livraison de bien dans une seconde phase,
une fois l’option est levée.
Les transactions sont comptabilisées sur la base des droits constatés, c’est à dire
au moment de la survenance de ces transactions ou événements, et non quand
interviennent les flux monétaires correspondants.
Cette distinction dans la qualification juridique des deux (02) contrats n’a
aucune incidence quant à leur assujettissement à la TVA. Les deux contrats sont
taxables. La différence réside principalement dans la localisation de ces deux
opérations dans le cadre du principe de territorialité de l’impôt ou du fait
générateur et de l’exigibilité de la taxe.
Par bien, il faut entendre tout bien corporel qu’il soit meuble ou immeuble.
Pour qu’une livraison de bien soit imposable à la TVA, il faut que les conditions
suivantes soient remplies :
Le caractère onéreux ne suppose pas, par ailleurs, que la livraison ait entrainé un
lucre. La vente peut être à un prix dérisoire ou à un prix égal aux frais
d’acquisition.
La livraison de bien doit porter sur un bien cité par la législation des taxes sur le
chiffre d’affaires. Il s’agit des biens, marchandises, produits, articles etc.
Le législateur algérien n’a pas précisé expressément cette question qui répond à
la nécessité de définir les modalités de l’imposition d’une part, et les règles
susceptibles d’être appliquées en matière de fait générateur et d’exigibilité
d’autre part.
Cependant, si la livraison de l’électricité et du gaz est assimilée à une livraison
de bien corporel, dans certaines législations fiscales étrangères, alors qu’en
réalité elle est une prestation de service, la position du législateur algérien
semble conforme pour deux raisons :
- D’abord, elle respecte les règles de fait générateur et d’exigibilité pour les
prestations de services qui est l’encaissement total ou partiel du prix ;
Ainsi, le législateur algérien considère les biens incorporels, y compris les titres
au porteur, telles que les actions et les obligations, comme des prestations de
services sans aucune exception. Les modalités de calcul de l’imposition, les
règles de fait générateur et d’exigibilité de ces biens sont les mêmes que celles
applicables aux prestations de services.
Pour ce qui est des opérations de livraison de biens immeubles, celles-ci sont, en
principe, assujetties à la TVA conformément au CTCA, qui cite:
Un acte translatif de propriété est un acte par lequel la propriété du bien objet de
la transaction est transférée d’une personne à une autre personne totalement
indépendante. Dans cet ordre d’idées, quatre actes translatifs de propriété seront
successivement traités, à savoir :
- la vente ;
- l’échange :
- l’apport en société ;
- le partage.
La vente : le contrat de vente est défini par le code civil comme étant : «
Par ailleurs, la simple participation dans le capital d’une société qui confère
uniquement la perception de dividendes ne peut être considérée comme
opération économique entraînant la taxation.
Il ressort de cette condition que les personnes qui ne réalisent pas d’activités
économiques, à titre habituel ou occasionnel, ne sont pas soumises à la TVA.
Le caractère habituel d’une activité économique s’apprécie par rapport à une
certaine régularité et continuité et ce, peu importe les intervalles dans lesquels
elle intervient.
Or, l’autre critère retenu par l’article 1er du CTCA, qui est le caractère
occasionnel de l’opération, implique que dans certaines situations
l’assujettissement à la TVA n’exige pas le caractère habituel, il suffit tout
simplement qu’elle soit occasionnelle pour être recherchée au paiement de la
taxe.
Pour être assujetti à la TVA trois conditions principales doivent être réunies :
Pour l’assujetti, il est tenu par l’obligation de facturer la taxe à ses clients pour
toutes les livraisons de biens, les prestations de services réalisées et les travaux
immobiliers qu’il effectue. Il peut, également, récupérer la taxe ayant grevé les
biens et services utilisés pour réaliser ces opérations soumises à la TVA. Dans le
cas où il dispose d’un précompte ou crédit de taxe, il a le droit de demander son
remboursement une fois qu’il remplit les conditions énumérées, à titre limitatif,
par l’article 50 du CTCA.
Cette catégorie d’assujettis à la TVA est celle visée par les dispositions des
articles 1 et 2 du CTCA. Ils relèvent de plein droit de la TVA. Ils représentent la
catégorie de redevables pour lesquels les conséquences de l’assujettissement
produisent tous leurs effets tant en matière d’exercice du droit à déduction que
pour ce qui est de la collecte de la taxe et la possibilité d’exercer le droit au
remboursement. Ils ouvrent droit à la déduction de toute la taxe qui a grevé leurs
acquisitions ou les prestations de services qu’ils reçoivent de leurs fournisseurs.
On peut citer à titre illustratif, les prestataires de services dont notamment les
comptables, experts comptables, commissaires aux comptes, médecins,
conseillers fiscaux, les salons de coiffures, les banques, les assurances qui ne
relèvent pas de l’impôt forfaitaire unique (IFU), les producteurs, les entreprises
de construction, de travaux immobiliers et d’hydrauliques, les importateurs, les
grossistes, les livraisons de biens corporels suivis au régime du réel.
Les assujettis partiels ou mixtes sont toute personne physique ou morale qui
réalise à la fois des opérations soumises à la TVA et d’autres qui ne le sont pas
soit parce qu’elles sont soit exonérées, soit exclues ou exonérées et exclues en
même temps.
On peut citer le cas d’une société de production de métallurgie dont une partie
de la production est destinée à l’exportation et l’autre partie au marché local. Ou
alors une entreprise dont le chiffre d’affaires excède 30 000 000 DA qui
fabrique du pain, qui est exonéré, et en même temps elle fabrique la pâtisserie
qui est soumise à la TVA.
Le droit à déduction de la taxe pour les redevables partiels est calculé suivant un
prorata qui sera examiné lorsqu’on abordera cette catégorie d’assujettis.
Les assujettis qui n’ouvrent pas droit à déduction sont ceux dont les matières,
produits, objets ou services sont utilisés dans une opération non imposables à la
taxe.
Cette notion d’assujettis n’ouvrant pas droit à déduction englobe, également, les
entreprises individuelles dont l’activité se situe hors champ d’application de la
TVA telle que l’activité agricole.
La distinction entre l’assujetti et le redevable revêt toute son importance pour les
fiscalistes. Elle consiste à distinguer entre un assujetti et un non-assujetti selon
qu’il entre ou non dans le champ d’application de la taxe, et un redevable et un
non-redevable selon qu’il collecte et qu’il paye ou non la taxe au Trésor.
b- L’assujetti exonéré : l’assujetti exonéré est celui qui ne réalise que des
livraisons, des services ou des travaux immobiliers exonérés et n’ouvrant pas
droit à déduction.
c- L’assujetti partiel : c’est l’assujetti qui réalise à la fois des opérations qui
entrent dans le champ d’application de la taxe, imposables ou exonérées, et des
opérations exclues du champ d’application de la taxe ;
d- Le redevable partiel : il s’agit des redevables qui ne collectent qu’une
partie de la taxe et la reversent au Trésor. L’autre partie de la taxe ne peut être
collectée auprès des clients parce qu’elle bénéficie de l’exonération.
e- L’assujetti non redevable : c’est le cas des entreprises qui ont la qualité
d’assujettis mais qui n’ont pas la qualité de redevables de la taxe car elles
exercent une activité bénéficiant de l’exonération. On peut citer l’exemple des
opérations de vente portant sur le pain, les farines panifiables utilisées à la
fabrication de ce pain et les céréales utilisées à la fabrication de ces farines, ainsi
que celles portant sur les semoules ou les opérations de vente portant sur les
produits pharmaceutiques figurant dans la nomenclature nationale du
médicament (exonérées par l’article 9 du CTCA) ;
Le code des taxes sur le chiffre d’affaires ne contient pas une définition précise
des prestations de services. Il se limite à considérer comme prestations de
services toutes les opérations qui ne sont ni des livraisons de biens, ni des
travaux immobiliers.
Y figurent notamment :
- le crédit-bail ;
Il faut retenir que la prestation de service assujettie à la TVA est celle qui
remplit toutes les conditions d’assujettissement tant dans la forme que dans le
fond et ce, au même titre que les opérations de livraison ou de travaux
immobiliers.
Dans ce cas de figure, l’entreprise est redevable de la TVA par une disposition
expresse de la loi, ce qui l’entraine à collecter la TVA en sa qualité de
fournisseur, dès lors que l’opération est imposable, et de déduire,
simultanément, dans les délais légaux, la taxe en tant qu’acquéreur, si le droit à
déduction est accordé.
Au même titre que les livraisons de biens, les prestations de services et les
travaux immobiliers, les importations sont imposables à la TVA sauf disposition
contraire de la loi et ce, contrairement aux exportations, qui sont exonérées
conformément à la loi.
L’importation est soumise à la TVA par des dispositions qui lui sont propres et
qui se démarquent sensiblement des autres opérations relevant du droit commun.
Au même titre que les biens imposables à la TVA à l’intérieur, tous les biens le
sont à l’importation.
Sont à inclure dans la base imposable notamment les impôts, droits et taxes
payés tels que les droits de douanes, les redevances douanières, la taxe intérieure
de consommation payée à l’importation, les droits indirects payés sur les tabacs
et les boissons alcoolisées importées.
A cet effet, on peut citer le principe général selon lequel toutes les exonérations
de biens et/ou de services accordées à l’intérieur le sont également à
l’importation.
Le drawback
Les personnes physiques ou morales qui ont cette possibilité d’option doivent
exercer l’une des activités ci-après :
Il ressort des dispositions de l’article précité qu’en dehors de cette liste expresse
composée de quatre activités, il n’est pas admis d’opter pour la taxe.
S’il faut reconnaître que tout assujetti à la TVA doit impérativement s’acquitter
de la taxe et de se soumettre également aux autres obligations fiscales et
comptables dont en particulier la souscription des déclarations, la tenue d’une
comptabilité conforme, le contrôle fiscal, au même titre que tous les autres
redevables, il n’en demeure pas moins qu’en contrepartie, il bénéficie d’un
certain nombre d’avantages qui peuvent être résumés en ce qui suit :
- Tout d’abord, ce qui constitue un élément fondamental qui encourage l’option
à la TVA, c’est la structure de la clientèle citée supra, composée essentiellement
de redevables de la taxe qui ouvrent droit à récupération
- L’option ouvre droit pour les clients de déduire la TVA qui leur a été facturée ;
- Pour l’entreprise qui réalise des opérations à l’exportation, l’option lui ouvre
droit de bénéficier conformément à la législation fiscale d’un remboursement de
la TVA. Sur ce point, le remboursement est également accordé lorsqu’elle cesse
son activité ou qu’elle réalise des opérations dont le taux de la taxe payée en
amont est supérieur à celui calculé en aval en vertu des dispositions de l’article
50 du CTCA.
L’option prend effet au premier jour du mois suivant celui au cours duquel elle
est souscrite.
Toutefois, l’option peut être dénoncée par une déclaration expresse, au même
titre que la demande d’option, dans un délai de trois mois avant l’expiration de
chaque période. A défaut de dénonciation, elle est renouvelée par tacite
reconduction.
Par ailleurs, l’option pour la TVA peut s’exercer une seule fois ou à plusieurs
reprises après avoir fait l’objet de dénonciation. Elle peut être demandée à
nouveau après sa dénonciation pour une autre durée de quatre années y compris
l’année de l’option et ainsi de suite tant qu’elle est dénoncée à chaque dans les
délais impartis.
L’option peut porter sur tout ou partie des opérations. Cette option, sauf cession
ou cessation d’activité, couvre obligatoirement une période expirant le 31
décembre de la troisième année qui suit celle au cours de laquelle elle a pris
effet.
L’option peut être exercée par toute personne physique ou morale de droit public
ou de droit privé dès lors qu’elle exerce l’une des activités mentionnées ci-
dessus ou exerce, en même temps, certaines d’entre elles.
Elle est ouverte aux exportateurs, aux livreurs aux sociétés pétrolières, à des
revendeurs à d’autres redevables de la taxe et aux livreurs à des entreprises
bénéficiant du régime des achats en franchise.
Enfin, lorsque la personne livre à des redevables de la taxe, ces derniers exigent
la facturation de la TVA afin de la déduire conformément à la législation fiscale
en vigueur. De ce fait, il est plus intéressant pour la personne physique ou
morale, dans ce cas, d’opter pour la TVA.
L’option peut être demandée par simple lettre adressée au service des impôts
compétents qui peut être conformément à la nouvelle organisation de
l’administration fiscale une inspection ou un centre de proximité des impôts.
Une fois l’option acceptée par l’administration fiscale, elle produira tous ses
effets en matière de droit à déduction, de remboursement, de reversement et de
bénéfice du régime des achats en franchise, du régime de la franchise ou de
l’exonération de la taxe.
Il résulte également de l’article 3 du CTCA que l’option n’est pas tacite et que si
la personne concernée exerce plusieurs activités, l’option déclarée pour une
activité ne s’étend pas systématiquement aux autres activités. Chaque activité
doit, en principe, faire l’objet d’une option expresse pour qu’elle puisse produire
tous ses effets en matière de TVA.
Le fait générateur est défini comme étant le fait par lequel sont réalisées les
conditions légales pour l’exigibilité de la taxe. En revanche, l’exigibilité est
définie comme étant le droit que le Trésor peut faire valoir, à partir d’une date
donnée, auprès du redevable, pour obtenir le paiement de la taxe.
Ce qu’il faut retenir dans la distinction de ces deux notions, c’est qu’en matière
de livraison de biens ou de services, le fait générateur et l’exigibilité
interviennent en même temps, c’est-à-dire lors de la livraison. Dans ce cas, on
dit qu’ils sont concomitants.
Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par chèque bancaire ou
postal, la TVA n’est exigible que lors de l’encaissement de ce chèque soit
directement, soit par inscription au compte.
Ainsi, le paiement n’est confirmé que lorsque le chèque est encaissé. Dans
l’éventualité où le chèque n’est pas provisionné, l’exigibilité de la taxe est
considérée comme n’étant pas effectivement intervenue et le redevable peut
opérer, dans ce cas, l’imputation de la TVA acquittée lors de la remise du
chèque.
Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par virement bancaire
ou postal, la date d’exigibilité de la taxe est celle de l’inscription au compte du
fournisseur de la somme qui y est virée sur ordre du client, c’est-à-dire la date de
l’inscription au compte du prestataire.
Lorsque le service ou les travaux immobiliers sont payés par effet de commerce,
la date d’exigibilité ou l’encaissement de la taxe intervient à la date d’échéance
de l’effet de commerce. Si l’effet n’est pas honoré à cette date, la date
d’exigibilité intervient lors du règlement effectif par le client.
Si l’effet est remis à l’escompte, l’exigibilité de la taxe est constituée par sa date
de paiement par le client et non lors de la remise de l’escompte.
Toutefois, dans certains cas, il faut apporter des précisions pour situer
réellement la livraison telles que :
- La vente avec montage, la livraison intervient lorsque le montage est
terminé ;
Pour ce qui est de la vente de l’eau potable, la même dérogation est accordée en
faveur des organismes distributeurs de l’eau qui, dans tous les cas de figures,
n’encaissent leur dû qu’après la distribution, ce qui constitue un avantage non
négligeable pour leur trésorerie.
Lorsque le paiement intervient avant la livraison: dans ce cas, la taxe n’est pas
due suite à ce paiement. Elle ne sera exigible que lors de la livraison juridique
ou matérielle du bien.
Pour les ventes au comptant, la TVA est exigible lors de la livraison juridique ou
matérielle du bien.
Pour les ventes à crédit, la TVA est exigible lors de la livraison juridique ou
matérielle du bien. Le paiement dans ce cas n’a aucune incidence sur
l’exigibilité.
La TVA est due dès lors qu’il y a importation. Ainsi, le fait générateur intervient
et la taxe devient exigible lors de l’introduction du bien en douane. Le débiteur
de cette taxe est le déclarant en douane.
La base d’imposition à la TVA peut être définie comme étant la contrepartie des
marchandises ou des biens livrés, des travaux ou des prestations de services
fournis soumis à la taxe réalisés par un assujetti tous frais, droits et taxes inclus
exclusion faite de la TVA elle-même.
Il demeure entendu que s’il est stipulé dans le contrat un prix unique pour
plusieurs biens ou services relevant de taux différents, chaque opération doit être
soumise séparément au taux de la taxe applicable en vertu de la loi. A défaut, il
doit être retenu le taux le plus élevé pour l’ensemble des opérations. Il est utile
de noter que cette solution bien qu’elle n’est pas expressément prévue par notre
législation fiscale, il n’en demeure qu’elle est symétrique à celle consacrée dans
la fiscalité directe qui a tranché l’application du taux majoré de l’IBS dans le cas
où …
S’il y a paiement par nature, c’est la valeur des biens, services ou travaux
immobiliers représentant la contrepartie de ces opérations assujetties à la taxe
qui est prise en compte.
La base imposable à la TVA des opérations d’échanges est régie par des
dispositions spécifiques qui la particularisent des autres opérations imposables.
Il faut souligner que, s’agissant de l’échange, celui-ci est considéré comme une
double vente dont le prix est payé en nature.
Ainsi, en cas d’échange de biens, chacun des échangistes est considéré comme
réalisant une vente séparée. La base imposable de la TVA est constituée par la
valeur du bien reçu en paiement du bien livré majoré, le cas échéant, de la soulte
encaissée.
- Exemple : soit la vente d’une bibliothèque neuve par un assujetti dont le prix
est de 100.00 DA. Le règlement s’effectue par l’acquéreur, qui exerce l’activité
de libraire, par des livres usagés dont la valeur est estimée à 35 000 DA et par le
versement d’une soulte de 65 000 DA.
La base imposable à la TVA est constituée par 100 000 DA, soit 35 000 DA +
65 000 DA.
La base imposable à la TVA pour les échanges de services doit être constituée
par les services rendus mutuellement entre les parties à l’acte.
- Remarque:
- Le prix constitue la base d’imposition. Si le prix est libellé en devises
étrangères, il est converti au taux de change en vigueur à la date de conclusion
du contrat entre les parties ou de l’avenant.
- Des droits indirects, tels que le droit de circulation sur les alcools, le droit
sur les appareils électroniques …
Quelle que soit leur nature, tous les impôts, droits et autres prélèvements autres
que la TVA, à l’exception de ceux dont l’entreprise n’est pas redevable en
application de la législation fiscale, doivent en principe être compris dans la
base imposable à la taxe.
b- Les frais acquittés par le client :
Par frais, il faut comprendre tous les frais acquittés par le client qui peuvent être
des compléments de prix ou des frais accessoires aux opérations économiques
de ventes, d’échanges, de services ou de travaux immobiliers. On peut citer à
titre d’exemple, les frais d’emballage, les frais de transport facturés aux clients,
les frais de commission ou de courtage, les frais d’assurance, les frais
d’affranchissement etc.
Ces frais sont en principe inclus dans la base imposable à la TVA au même titre
que les impôts, droits et taxes. En effet, les frais de transport que le fournisseur
d’un bien, par exemple, facture au client sont des frais accessoires à la livraison
du bien et constituent, à ce titre, un élément de la base d’imposition de cette
opération. Le même taux de la TVA doit s’appliquer pour les deux opérations,
soit celui de la livraison conformément à la règle de l’accessoire qui suit le
principal.
En outre, lorsque le vendeur avance les frais de transport en les payant, comme
mandataire, au transporteur, la loi l’autorise à demander leur restitution à
l’acquéreur au titre des débours.
Par ailleurs, lorsque le transport est dissocié de la livraison, son prix doit être
soumis au régime fiscal applicable aux prestations de services (transports) dont
il faut distinguer de celui dû au titre des livraisons notamment pour ce qui est de
la détermination du fait générateur et de l’exigibilité de la taxe, du taux et de la
règle de territorialité dès lors que les deux parties se sont mises d’accord sur la
dissociation de l’opération de transport de celle de la livraison.
Toutefois, si l’emballage n’est pas restitué, celui-ci aura le même sort que les
frais de transport, et il est considéré comme vendu et la consignation est alors
imposable.
Il faut entendre par frais d’affranchissement tous frais liés aux correspondances
pris en charge, en principe, par le fournisseur du bien ou du service. Ils
constituent un élément de la base imposable.
Toutefois, si ces frais sont engagés au nom et pour le compte du client, ils sont
exclus de la base imposable à la double condition qu’ils soient facturés selon
leur montant exacte et distinctement de la facture originale de l’opération.
Selon l’article précité, certains éléments ne sont pas compris dans la base
d’imposition de la TVA pour des raisons liées au fait qu’ils entrainent une baisse
de la base imposable dont les rabais et les ristournes ou qu’ils constituent des
remboursements de frais tels que les débours des mandataires et des courtiers.
Les éléments à exclure de la base imposable à la TVA concernent les rabais, les
remises, les ristournes et les escomptes de caisse. Les exclusions s’étendent
également aux droits de timbres fiscaux, au montant de la consignation des
emballages, aux débours ainsi qu’à la valeur ayant servi de base au calcul de la
taxe ad-valorem acquittée à l’occasion de l’apposition du poinçon de garantie.
Les rabais sont des réductions de prix accordés pour défaut de qualité ou de non-
conformité de la marchandise ou du service par rapport à la commande initiale.
Les remises sont également des réductions de prix accordées par le fournisseur
du bien ou du service en raison des quantités achetées ou des services fournis.
Les escomptes de caisse sont des réductions de prix accordés par le fournisseur
pour paiement au comptant du prix.
Cette réduction est rendue très simple si elle figure sur la facture initiale.
Or, lorsque les rabais constituent le prix d’un service rendu, ils ne peuvent être
déduits de la base imposable. Cette manière de procéder est très répandue dans
la grande distribution.
- Exemple de remise:
b- Les débours
Ce sont les sommes avancées par le fournisseur d’un bien, d’une prestation de
service ou de travaux immobiliers pour les frais qu’il a engagés au nom et pour
le compte de son client. Ils sont exclus de la base d’imposition de la taxe.
La facture doit être établie au nom du client de telle sorte que le débours n’est
qu’une opération financière exclue de la taxe.
Par contre, les frais de déplacement ou de téléphone qui représentent des frais
généraux pour le fournisseur ne peuvent constituer des débours car ils font partie
intégrale de la base imposable même s’ils sont portés en compte distinctement
au client.
Par ailleurs, il est utile de préciser que lorsque les concessionnaires et les
adjudicataires de droits communaux qui louent des locaux professionnels
procurant des recettes accessoires, parallèlement à la perception des droits
communaux, ces dernières sont imposables à la TVA sur le montant total perçu.
Ainsi, les frais remboursés ne doivent pas être rattachés aux opérations de
fourniture de biens ou de services.
Une banque a réalisé, au titre du mois de septembre 2020, les opérations ci-après
:
• TVA 19%.
- Le 25-09 : achat d’un bien ouvrant droit à déduction (ce bien constitue un
amortissement) pour un montant de 200 000 DA.
1- TVA collectée :
TVA collectée :
Au titre du 1er cas, les éléments devant être compris ou exclus, selon le cas, de
la base imposable conformément à la législation fiscale algérienne, ont été mis
en exergue afin de montrer l’intérêt de la base imposable pour le calcul et la
collecte de la TVA qui doit être versée au Trésor.
Pour le 2ème cas, il est plutôt question de relever les évènements juridiques qui
sont à l’origine du fait générateur et de l’exigibilité de la taxe pour que celle-ci
puisse être calculée et comptabilisée comme TVA collectée ou exigible. Nos
agents vérificateurs doivent, avant d’opérer toute régularisation, s’assurer que la
TVA est due et qu’elle a été déduite dans le respect des conditions liées à la
forme et au fond et dans les délais de prescription qui lui sont propres.
Une fois calculée, la TVA collectée ou exigible doit être mentionnée dans la
déclaration série Gn°50 relative à la TVA dans la rubrique, chiffre d’affaires
imposable, dont les opérations sont réparties selon les deux taux de la TVA
applicables, à savoir 9% ou 19%.
Dans le cas où les ventes seraient effectuées par une société qui est filiale d’une
société assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée ou dont celle-ci est la filiale, la
taxe due est assise non sur le prix de vente de la société redevable à la société
acheteuse, mais sur le prix de vente appliqué par cette dernière qu’elle soit non
assujettie ou exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée.
Sont considérées comme filiales au sens de l’alinéa ci–dessus, les sociétés telles
qu’elles sont définies à l’article 6.
Dans le cas où les ventes seraient effectuées par une société dont un commerçant
assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée possède une partie du capital, directement
ou par personne interposée, ou dans laquelle il exerce des fonctions comportant
le pouvoir de décision, la taxe due est assise, non sur le prix de vente du
commerçant redevable à la société acheteuse, mais sur le prix de vente appliqué
par cette dernière, qu’elle soit non assujettie ou exonérée de la taxe sur la valeur
ajoutée.
Art. 16 - Pour les affaires dont l’assiette n’est pas définie à l’article 15 du
présent code, elle est constituée par le montant brut des rémunérations reçues ou
des recettes perçues à quelque titre que ce soit, à l’occasion de la réalisation des
opérations taxables.
Les articles 21 et 23 du CTCA fixent les taux de la TVA, 19% et 7%, et leur
répartition entre les différents biens et services.
Le taux normal de 19% s’applique à tous les biens, services et autres produits
qui ne figurent pas dans la liste des biens et services passibles du taux réduit de
la TVA de 7%.
Parallèlement, le taux réduit de 7% s’applique à une liste de biens et services
limitativement prévus par l’article 23 du CTCA.
Lorsque la base imposable est exprimée toutes taxes comprises (TTC), il faut
convertir cette base TTC à une base hors TVA en appliquant au prix TTC un
coefficient de conversion calculé selon la formule suivante :
Les coefficients de conversion des deux taux retenus par le CTCA, à savoir 9%
et 19% sont les suivants :
Les trois chiffres après la virgule ont été retenus par l’administration fiscale afin
de s’approcher le maximum possible du niveau réel du prix HT.
Dans le cas où l’entreprise réalise des opérations relevant des deux taux suscités,
elle doit ventiler les recettes y relatives pour chacun des deux taux.
S’agissant du cas où les opérations réalisées sont soumises aux deux taux mais
vendues à un prix global, l’entreprise est tenue, en principe, de ventiler chaque
opération au taux qui lui correspond.
- Dattes fraîches ;
- Produits de la minoterie ;
- Huile d’olive ;
- Farines lactées ;
- Levures ;
- les produits des activités artisanales traditionnelles dont la liste est fixée
par voie réglementaire ;
- les loyers des logements sociaux perçus par les organismes chargés de
leur gestion;
- les soins prodigués dans les stations de cure thermale et les stations de
thalassothérapie;
Par ailleurs, l’intérêt de l’application des taux de la TVA pour les opérations de
livraison de biens et de prestation de services est visible dans la détermination
du taux en vigueur au moment où a eu lieu le fait générateur de la taxe.
On peut citer, également, outre les viandes animales, les pâtes alimentaires telles
que les spaghettis, les nouilles, le macaroni et le couscous.
Les produits alimentaires suscités relèvent du taux réduit de la TVA qu’ils soient
frais ou présentés à l’état frais ou réfrigérés.
Les produits laitiers tels que les fromages et le beurre sont, quant à eux, soumis
au taux normal de TVA.
Il faut retenir, pour ce qui est des livraisons d’une manière générale, que le
paiement de la TVA algérienne est exigible si le bien est livré en Algérie et ce,
indépendamment des lieux de conclusion du contrat ou du paiement.
Ainsi, la vente d’un bien a lieu sur le territoire national lorsque le lieu où elle est
réputée se situer, se trouve en Algérie.
Il faut signaler, à titre liminaire, que la règle de taxation repose sur le lieu où le
bien a été expédié ou livré ou, d’une autre manière, le lieu de sa mise à
disposition auprès de l’acheteur. L’identité du vendeur et de l’acheteur ainsi que
leur lieu d’établissement, ni le lieu de conclusion du contrat de vente n’ont
aucune incidence sur la taxation.
- 1er cas : lorsque le bien est livré en Algérie par un vendeur établi en
Algérie à un acheteur établi en Algérie, la TVA est due en Algérie.
- 2ème cas : lorsque le bien est livré par un vendeur établi à l’étranger à un
acheteur établi en Algérie, la TVA est due en Algérie. L’assujetti algérien doit
s’acquitter de la taxe suivant le système de l’autoliquidation. A ce propos,
l’autoliquidation de la taxe est due en Algérie lorsque le fournisseur n’a pas
d’établissement en Algérie. Il livre le bien ou la prestation de service à partir de
l’étranger. Il incombe, de ce fait, au cocontractant algérien d’autoliquider la taxe
en lieu et place du redevable.
- 3ème cas : lorsque le bien est livré par un vendeur établi en Algérie à un
acheteur résidant à l’étranger, la TVA est due à l’étranger. Il s’agit d’une
exportation qui souvent est exonérée sauf dans certains cas expressément et
limitativement prévus par la loi qui interdit l’exportation de certains biens et
services.
L’article précité du CTCA prévoit qu’une affaire est réputée faite en Algérie en
ce qui concerne les autres opérations, c’est-à-dire autres que les ventes, lorsque
le service rendu, le droit cédé, l’objet loué ou les études effectuées sont utilisés
ou exploités en Algérie.
Les pays de l’Union Européenne traitent différemment les prestations qui sont
fournies en faveur d’assujettis « business to business » de celles fournies aux
particuliers « business to consumer ». Les prestations fournies aux assujettis sont
localisées de manière générale au lieu d’établissement du preneur du service.
Par contre, les services fournis aux particuliers sont taxables, en principe, dans
l’Etat où le prestataire est établi.
• de l’activité agricole ;
• des affaires de vente portant sur les produits passibles de la taxe sanitaire
sur les viandes à l’exception des viandes rouges congelées ;
• sur les dépouilles provenant des animaux soumis à la taxe sanitaire sur les
viandes, mais seulement en ce qui concerne la première vente après l’abattage ;
• des opérations réalisées entre les sociétés membres relevant d’un même
groupe tel que défini par l’article 138 bis du code des impôts directs et taxes
assimilées.
D’autres opérations en interne font partie du champ d’application de la taxe,
mais sont exonérées par la loi. A ce propos, on distingue deux types
d’exonérations en interne; il y a celles dont l’exonération est octroyée par la loi
sans droit à déduction, qui est la règle générale, telle que l’exonération des
médicaments, des produits de première nécessité, des dons au profit des
associations humanitaires et du croissant rouge algérien etc.
Il y a lieu de relever que pour ces derniers cas prévus limitativement par la loi, il
n’existe que trois situations où l’exonération ouvre droit à déduction. Par contre,
celles qui n’ouvrent pas droit à déduction, l’article 9 du CTCA a cité vingt-sept
(27) cas d’exonérations.
Pour ce qui est des exonérations accordées par la loi en faveur des affaires faites
à l’importation, celles-ci peuvent être réparties en deux catégories:
• les marchandises placées sous l’un des régimes suspensifs des droits de
douanes ;
Le redevable de la TVA, dans tous les cas de figures, est le preneur du service
lorsque le prestataire est établi à l’étranger et que la prestation est réputée faite
en Algérie conformément à l’article 7 du CTCA précité.
Ainsi, lorsque la fourniture d’un service, la cession d’un droit, la location d’un
objet ou la réalisation d’études sont utilisées ou exploitées en Algérie, c’est au
redevable établi en Algérie qu’incombe le paiement de la TVA algérienne
suivant la procédure de l’autoliquidation. Le bénéficiaire du service est désigné
comme étant le redevable de la taxe.
LA TVA DEDUCTIBLE
Par la suite, il impute sur cet impôt le montant de la taxe qui a grevé les
éléments de son prix de revient (taxe d’amont) telles que les matières premières
achetées, les prestations de services payées, les marchandises en stock, les
immobilisations etc.
Dans le cas où le redevable n’a pas exercé son droit à déduction durant cette
période mensuelle ou trimestrielle, la loi l’autorise à pouvoir le reporter sur les
déclarations ultérieures jusqu’au 20 décembre de l’année qui suit celle de
l’omission. Cependant, cette taxe doit être inscrite séparément des taxes
déductibles relatives aux périodes mensuelles ou trimestrielles citées supra.
La déduction signifie, par ailleurs, qu’il ne faut pas attendre que la taxe
déductible soit effectivement payée. Exemple : un assujetti qui a bénéficié d’un
délai de paiement de son fournisseur pour l’acquisition d’un bien meuble. Il
peut, dans ce cas, déduire la TVA sur cette livraison quand bien même il n’a pas
encore payé. En effet, la taxe est due au Trésor par le fournisseur lors de la
livraison même en l’absence de paiement.
Parallèlement, la déduction de la taxe sur une livraison d’un bien opérée en une
seule fois et ce, quels que soient son montant, sa durée de vie et celle de son
amortissement pour l’application des impôts directs.
Pour être déductible, la TVA doit obéir à des conditions de fond et de forme.
-Conditions de fond
Pour ouvrir droit à déduction, la TVA doit réunir les conditions de fond
suivantes :
1- La dépense doit être réalisée dans le cadre d’une opération ouvrant droit à
déduction
Or, ce ne sont pas toutes les opérations réalisées par le redevable qui ouvrent
droit à déduction. Si la taxe ayant grevé certaines opérations est récupérable
dans sa totalité, d’autres le sont partiellement. Ces dernières feront l’objet d’une
étude à part dans la partie réservée aux exclusions partielles du droit de
récupération de la taxe. Le CTCA prévoit, par ailleurs, au titre de son article 41,
les biens, services matières et produits exclus définitivement du droit à
déduction en matière de TVA.
1-1 Les biens, services, matières, immeubles et locaux non affectés aux
besoins de l’exploitation de l’entreprise
Il demeure clair que lorsque les biens ou services sont affectés partiellement à
l’exploitation de l’activité imposable de l’entreprise, ceux-ci sont soumis à des
règles spécifiques en ce qui concerne la déduction de la taxe.
La raison qui motive cette exclusion est d’éviter tout abus émanant d’un
redevable pour contourner l’impossibilité de ne pas pouvoir bénéficier du
remboursement de la TVA s’il remplit les conditions légales.
Le même sort est réservé aux véhicules auto-école ainsi qu’aux véhicules de
transport public des voyageurs affectés exclusivement à cette activité. Dans ces
cas, l’exercice du droit à déduction est motivé par le fait que le transport
constitue l’activité principale de l’entreprise auquel il est destiné.
- Ensuite, dans le cas contraire, c’est à dire que le véhicule acquis est
destiné à la revente. Il n’est pas comptabilisé en immobilisations mais plutôt en
stocks. Dans ce cas, l’entreprise peut exercer le droit à déduction de la TVA
ayant grevé le véhicule de transport de personnes. Il faut préciser, à ce propos,
que le véhicule ne constitue pas l’outil principal de l’activité et que l’activité de
l’entreprise est l’achat revente de véhicules neufs.
Les véhicules affectés à un usage mixte sont, en principe, concernés par cette
restriction à l’exemple des autobus, des avions de tourisme ou d’affaires ainsi
que les navires de plaisance.
Les produits et services offerts à titre de dons et libéralités par les entreprises
redevables de la TVA sont exclus du droit à déduction conformément à l’article
41 paragraphe 5 du CTCA.
1-5 les opérations réalisées par les cabarets, les music-halls, les dancings, et,
de manière générale, les opérations réalisées par les établissements de danse ou
sont servies des consommations à tarifs élevés ;
A cet effet, l’article 64 du CTCA oblige tout redevable de la TVA qui réalise des
opérations de livraisons ou de services à un autre redevable de lui délivrer une
facture ou un document en tenant lieu faisant apparaître distinctement la TVA
exigible.
Pour les redevables suivis au régime de l’impôt forfaitaire unique, ceux-ci n’ont
pas le droit de porter la TVA sur leurs factures, sinon ils se verront appliquer les
sanctions fiscales prévues par l’article 114 du CTCA.
Conditions de forme
La TVA n’est déductible que si elle figure sur un document légalement établi
qui peut être :
- Une facture, lorsqu’il s’agit d’une livraison, d’un service ou des travaux
immobiliers ;
L’article 29 du CTCA a précisé que seule la TVA mentionnée sur les factures,
mémoires ou documents d’importation ayant grevé une opération imposable qui
est déductible de la taxe applicable à cette opération.
Mais en tout état de cause, l’exigence de la facturation, ou tout autre document
tenant lieu, n’est pas suffisante à elle seule, car le redevable ne bénéficie du droit
à déduction que lorsque la TVA est légalement due par le fournisseur. Dans le
cas contraire, c’est à dire si la taxe a été facturée à tort, l’opération n’ouvre pas
droit à déduction, soit parce qu’elle est hors champ d’application de la taxe ou
qu’elle est exonérée sans droit à déduction.
Outre son rôle dans l’exercice du droit à déduction, la facture en bonne et due
forme constitue, par excellence, un élément indissociable du caractère probant
de la comptabilité.
Sont, tout d’abord, concernées toutes les opérations effectuées en Algérie par
des assujettis ayant leur lieu d’établissement en Algérie au profit de redevables
eux-mêmes établis en Algérie.
La même règle s’applique lorsque le bien est délivré par un assujetti au profit de
personnes morales ou physiques non assujetties en leur qualité de consommateur
final.
Toutefois, dans certains cas, les règles algériennes de facturation ne trouvent pas
à s’appliquer si l’opérateur est établi dans un pays étranger à partir duquel la
livraison de biens ou la prestation de services est effectuée. On est ici devant une
situation d’autoliquidation de la TVA.
On peut supposer, par ailleurs, le cas précédent mais que le client algérien a reçu
un mandat pour facturer au nom et pour le compte de son fournisseur de bien ou
de son service établi à l’étranger. Dans ce cas, la règle de facturation algérienne
qui s’applique, soit l’autofacturation.
Exemple n°1 :
Le 03-09 : acquisition d’un bien soumis à amortissement : 250 000 DA. TVA :
19% ;
2- TVA déductible :
1- TVA collectée :
2- TVA déductible :
Exemple n°2 :
I- Une SARL exerce des opérations financières et bancaires. Elle relève de
plein droit du régime réel d’imposition et est astreinte au dépôt mensuel des
déclarations.
La SARL a réglé au cours du mois d’Août 2020 une somme de 150 000 DA à
l’entreprise chargée de l’entretien et de la réparation des micro-ordinateurs.
Cette prestation a donné lieu à la délivrance d’une facture avec mention d’une
TVA de 28 500 DA.
1- TVA collectée :
- Toutes commissions : 100 000 + 500 000 + 200 000 * 19% = 152 000
DA.
2- TVA déductible :
II- Au cours du mois d’Octobre 2020, la SARL a procédé à des achats divers
en rapport avec son activité d’un montant de 2 000 000 DA HT grevés d’une
TVA facturée au taux normal de 19%. Soit une TVA de 380 000 DA.
1- TVA collectée :
2- TVA déductible :
190 000 – 148 000 DA = 42 000 DA (Crédit de TVA à reporter sur la ou les
déclarations qui suivent jusqu’à épuisement).
L’autoliquidation de la TVA
Art. 41 -Est exclue du droit à déduction, la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé
:(1)1 -les biens, services, matières, immeubles et locaux non utilisés pour les
besoins de l’exploitation d’une activité imposable à cette taxe ;2 -les véhicules
de tourisme et de transport de personnes qui ne constituent pas l’outil principal
d’exploitation de l’entreprise assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée ;3
-Abrogé ;(2)4 -Abrogé;5 -les produits et services offerts à titre de dons et
libéralités ;6 -les services, pièces détachées et fournitures utilisés à la réparation
de biens exclus du droit à déduction ;7 -les opérations réalisées par les cabarets,
les music-halls, les dancings, et, de manière générale, les opérations réalisées
par les établissements de danse ou sont servies des consommations à tarifs
élevés ;8 -les marchands de biens et assimilés;9 -les adjudicataires de marchés ;
10 -les commissionnaires et courtiers ;11 -les exploitants de taxis ;12 -les
représentations théâtrales et de ballets, les concerts, cirques, spectacles de
variétés, jeux, spectacles et divertissements de toute nature;13 -les réunions
sportives de toutes natures. 14 -abrogé.
Le délai d’exercice du droit à déduction de la taxe qui n’a pas été déduite dans le
délai fixé, ci-dessus, pourra être portée sur les déclarations ultérieures jusqu’au
20 décembre de l’année qui suit celle de l’omission.
C’est ce qui est connu chez les fiscalistes comme la prescription du droit à
déduction.
Tout en respectant une telle mesure, on peut estimer que cette prescription
mérite d’être révisée pour l’aligner sur la prescription quadriennale.
En effet, si la prescription de quatre (04) ans paraît juste et équitable pour ne pas
léser les intérêts des contribuables qui ne font que réclamer leur droit, et qui,
pour des raisons diverses liées à une omission, n’ont pas sollicité ce droit dans
les délais impartis, le même motif demeure valable en matière de droit à
déduction de la TVA. En d’autres termes, quel est l’intérêt d’accorder une
prescription quadriennale dans le droit commun et une prescription
exceptionnelle et limitée dans le temps en matière de droit à déduction.