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LE FINANCEMENT DES

BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES QUÉBÉCOISES

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BBF avril 2016
HISTOIRE ET MODÈLES ÉCONOMIQUES
Stéphane Legault

La première véritable bibliothèque publique


Le modèle économique des québécoise fut la Bibliothèque de Québec
bibliothèques publiques
québécoises s’inscrit dans (Quebec Library) fondée en 1779 à l’initia-
une longue histoire. Ces
institutions, qui ne disposent tive du gouverneur Frederick H
­ aldimand.
pas d’une législation qui
en encadre le financement, Tout d’abord bilingue, le développement de
dépendent aujourd’hui
majoritairement de fonds cette bibliothèque se fit surtout en anglais,
municipaux, et dans une
moindre mesure d’une aide comme ce fut aussi le cas pour les biblio-
gouvernementale.
thèques montréalaises fondées entre 1796
et 1840.

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HISTORIQUE DE L’ÉVOLUTION dans le financement (compressions ­budgétaires
DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES de 25 % dans les subventions d’aide au fonc-
QUÉBÉCOISES tionnement) et à l’imposition d’un moratoire
sur l’aide à la construction et à la rénovation
des bibliothèques, qu’est mise sur pied, en
À partir de 1840, le clergé catholique favorisa la 1987, une Commission d’étude sur les biblio-
création de bibliothèques paroissiales et créa en thèques publiques qui sera connue sous le nom
1844 l’Œuvre des bons livres qui excluait géné- de Commission Sauvageau. Manifestement, de
ralement non seulement les romans, mais aussi nombreuses recommandations du rapport Sau-
1  Marcel Lajeunesse,
« Les bibliothèques
les documents à caractère économique et poli- vageau 4 ne furent pas mises en application.
paroissiales, précurseurs tique. Ce type de bibliothèque se développa Celui-ci demandait notamment une révision de
des bibliothèques partout au Québec pour atteindre le nombre de la loi sur les bibliothèques publiques afin d’y
publiques au Québec », 322 en 1937. Comme l’a souligné le professeur clarifier les rôles et les responsabilités des mu-
in Les bibliothèques
québécoises d’hier à
de bibliothéconomie Marcel Lajeunesse, « les nicipalités et du ministère des Affaires cultu-
aujourd’hui. Actes du bibliothèques paroissiales ne furent pas les pré- relles. Cette loi révisée devait notamment com-
colloque de l’Asted et de curseurs des bibliothèques publiques québécoises porter les éléments suivants 5 :
l’AQÊI, Trois-Rivières, mais elles en furent plutôt les substituts. Elles – la création d’une Direction générale des bi-
27 octobre 1997, Montréal,
Éditions Asted, 1998,
n’existèrent pour la plupart que pour empêcher bliothèques publiques au sein du ministère
p. 64. la bibliothèque publique d’émerger 1 ». Contraire- des Affaires culturelles ayant notamment
ment aux États-Unis et au Canada anglais, où pour mandat d’élaborer des normes qualita-
2  Commission d’étude de véritables bibliothèques publiques, démo- tives et quantitatives suite aux recommanda-
sur les bibliothèques cratisant l’accès au savoir, à l’information et à la tions du Conseil supérieur des bibliothèques
publiques du Québec, culture, se développaient. C’est dans cette pé- publiques et en surveiller l’application ;
Les bibliothèques
publiques : une riode que se trouve l’origine du retard québé- – l’énumération (à l’intérieur de la nouvelle loi)
responsabilité à partager, cois en matière de bibliothèques publiques, re- des services devant être dispensés par une
Québec, 1987, p. 17. tard historique que nous n’avons pas encore bibliothèque publique ;
totalement comblé près d’un siècle plus tard. – la gratuité de l’accès et de l’abonnement à une
3  Hélène Roussel, La situation des bibliothèques publiques qué- bibliothèque publique, ainsi qu’à l’utilisation
« Les  bibliothèques
publiques québécoises »,
bécoises connaîtra quelques progrès dans les de ses services tels que le prêt et la référence ;
Argus (vol. 37, no 1, années 1960-1970, mais il faudra attendre le – le fait qu’une municipalité ou un groupe de
printemps-été Plan Vaugeois de 1979 pour qu’il y ait un déve- municipalités devront choisir l’un des deux
2008), p. 59-64, et loppement significatif. Ce plan d’action « vise modes suivants de gestion de leur biblio-
Documentation et
bibliothèques (vol. 54, no 2
notamment la création de nouvelles biblio- thèque publique, soit une unité adminis-
(avril/juin 2008). thèques, l’augmentation de la superficie de trative distincte à l’intérieur de la structure
nombre d’entre elles, l’augmentation des revenus municipale, soit une corporation sans but
4  Commission d’étude et l’augmentation des collections 2 ». Malheureu- lucratif créée dans la forme juridique fixée
sur les bibliothèques sement, « au lendemain du plan quinquennal par le conseil municipal dont la seule fonc-
publiques du Québec, du ministre Vaugeois, on constate un essouffle- tion sera de gérer cette bibliothèque ;
Les bibliothèques
publiques, op. cit., ment de la progression des bibliothèques pu- – les modalités nécessaires pour la formation
p. 309-327. bliques, lesquelles n’ont pourtant pas atteint un de bibliothèques-ressources et d’ententes
niveau modèle 3 ». C’est en réaction à cet es- entre municipalités pour des projets de
5  Idem. soufflement, ainsi qu’en réaction aux coupes coopé­ration.

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Double page précédente
et ci-contre : bibliothèque
Paul-Mercier à Blainville.

En 1992, le ministère des Affaires culturelles publiques (aussi connu sous les termes Réseau
devient le ministère de la Culture et des Com- BIBLIO ou CRSBP), qui leur dispense des ser-
munications. « Dans la loi 52 créant le nouveau vices professionnels et qui met à leur disposi-
ministère, un chapitre de sept articles concerne tion des collections rotatives. 6  Marcel Lajeunesse,
les bibliothèques publiques et remplace la loi de Quant à elles, les bibliothèques publiques auto- Lecture publique et
1959 ; en une génération, on passe donc d’une nomes desservent habituellement des muni- culture au Québec (XIXe
et XXe siècles), Presses de
première loi sommaire à un ersatz de loi, quel cipalités de plus de 5 000 habitants. Plus de l’Université du Québec,
progrès ! 6 » 80 % de la population du Québec a accès à une 2004, p. 223.
Par la suite, la « Politique de la lecture et du bibliothèque publique autonome.
livre » de 1998 viendra aider le développement 7  Marcel Lajeunesse,
des bibliothèques publiques, en créant notam- « Bibliothèques publiques
ment la Semaine des bibliothèques publiques au Québec : une
HISTORIQUE DU FINANCEMENT institution stratégique
et en axant notamment la subvention accordée DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES pour le développement
aux bibliothèques publiques sur l’atteinte de AU QUÉBEC culturel », Bulletin des
l’objectif du ratio de trois livres par habitant. bibliothèques de France,
Point positif, la Politique mettait la table pour no 3, 2009. En ligne :
http://bbf.enssib.fr/
la construction de la Grande bibliothèque de Dans un article paru dans le Bulletin des biblio- consulter/bbf-2009-03-
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, thèques de France en 2009 7, Marcel Lajeunesse 0064-004
inaugurée en 2005. dressait un tableau comprenant des indicateurs
Actuellement, il existe au Québec deux types sur l’évolution des bibliothèques de 1960 à 8  Institut de la statistique
de bibliothèques publiques reconnues par le 2005. Ces données comprenaient l’ensemble du Québec, Statistiques
générales des
gouvernement provincial : les bibliothèques des bibliothèques québécoises, soit les biblio- bibliothèques publiques,
publiques autonomes et les bibliothèques pu- thèques autonomes, les bibliothèques affiliées par région administrative
bliques affiliées. et la Grande Bibliothèque. Le tableau en page et pour l’ensemble du
Les bibliothèques publiques affiliées desservent suivante reprend les données publiées dans le Québec, 2015. En ligne :
http://www.stat.gouv.qc.
habituellement des municipalités de moins BBF (jusqu’en 2005). Les données de 2010 et ca/statistiques/culture/
de 5 000  habitants. Elles sont affiliées à un de 2013 proviennent de l’Institut de la statis- bibliotheques/publiques/
Centre régional de services aux bibliothèques tique du Québec 8 et s’appliquent à l’ensemble stat_generale.htm

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Ratio des
dépenses municipales
par rapport
aux subventions
gouvernementales

1960 1973 1979 1985 1992 1999 2005 2010 2013

Contribution municipale
par habitant ($) e 0,47 e 1,64 e 4,75 e 9,57 e 17,42 e 19,75 e 20,89 e 33,95 e 37,53

Subvention gouvernementale
par habitant ($) * e 0,06 e 0,60 e 2,76 e 3,59 e 3,81 e 3,34 e 7,45 e 10,43 e 8,85

Ratio (contribution
municipale / subvention
gouvernementale) e 7,83 e 2,73 e 1,72 e 2,67 e 4,57 e 5,91 e 2,80 e 2,26 e 4,24

* Les subventions gouvernementales de 2010 et 2013 sont indiquées


comme étant des subventions « régulières » par l’Institut de la statistique du Québec.

des bibliothèques du Québec. Il est intéressant DÉTAIL DU FINANCEMENT 2014


de constater que de 1999 à 2013, la contribution DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES
des municipalités a augmenté de 90 %, tandis AUTONOMES
que celle du gouvernement québécois a aug-
menté de 165 %. Nous pouvons supposer que Les données 2014 pour l’ensemble du Québec
cette augmentation significative de la subven- n’étant pas disponibles au moment d’écrire ces
tion gouvernementale est liée à la mise en ap- lignes, l’analyse suivante ne détaillera que le fi-
plication d’une mesure structurante, soit la nancement des bibliothèques autonomes. En
« Politique de la lecture et du livre » de 1998. 2014, selon StatBib, le financement global de
9  Ministère de la Culture et
des Communications du Bien qu’elle ait eu un impact moindre que le ces dernières s’élevait à 302 810 025,88 $ 9. Ce
Québec et Bibliothèque Plan Vaugeois de 1979, qui avait apporté une montant est réparti selon la ventilation sui-
et Archives nationales du augmentation de 360 % de la subvention gou- vante :
Québec, « Statistiques
vernementale et une augmentation des inves- – 89,8 % de financement municipal ;
des bibliothèques
publiques du Québec », tissements municipaux de 190 % par rapport à – 6,8 % du ministère de la Culture et des Com-
2014, http://banq.qc.ca/ l’année 1973, la « Politique de la lecture et du munications du Québec ;
statbib livre » a eu des impacts positifs indéniables. Le – 0,3 % de subventions d’origines publiques
tableau démontre aussi à quel point le ratio des (autres ministères ou gouvernement fédéral) ;
10  Malheureusement, dépenses municipales par rapport aux subven- – 0,2 % de subventions en provenance du sec-
contrairement à l’Ontario,
le Québec ne dispose
tions gouvernementales varie selon les années. teur privé ou de sociétés diverses ;
pas de loi sur les Ainsi, en 2013, pour chaque dollar de subven- – 0,7 % de tarifications 10 telles que les cotisa-
bibliothèques publiques. tion, les municipalités versaient 7,83 $ au finan- tions pour l’abonnement, la location de
Conséquemment, cement des bibliothèques, tandis qu’à l’époque livres, la réservation des documents, la loca-
rien ne vient encadrer
les différents tarifs, et
du Plan Vaugeois, pour chaque dollar que le tion de postes informatiques, d’activités de
surtout, rien ne vient gouvernement du Québec investissait, les mu- formations, etc. ;
exiger la gratuité de nicipalités en dépensaient 1,72 $. – 2,2 % de frais divers tels que les frais pour
l’abonnement à la
bibliothèque.
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Bibliothèque de la ville de Montmagny.

11  Cf. note 9.

12  Ministère de la Culture


et des Communications
du Québec, « Appel
de projets en
développement
des collections des
bibliothèques publiques
autonomes ». En ligne :
https://www.mcc.gouv.
qc.ca/index.php?id=1101

13  Ministère de la Culture et


des Communications du
Québec, « Bibliothèques
publiques ». En ligne :
http://www.mcc.gouv.
qc.ca/index.php?id=4375

14  Par abonnement


gratuit, le MCC entend :
« L’inscription d’un usager
les documents en retard, les livres perdus de la Culture et des Communications sur son à la bibliothèque publique
s’effectue sans frais et
ou endommagés, les frais de photocopies et site web, « le choix de financer spécifiquement donne accès à un certain
d’impressions, etc. l’achat de documents découle de la Politique de nombre de services non
Les chiffres ci-dessus démontrent que les bi- la lecture et du livre de 1998 qui recommandait tarifés, comme l’emprunt
bliothèques publiques québécoises sont majo- que les collections de ces bibliothèques atteignent de livres de la collection
générale par exemple.
ritairement financées par des fonds munici- une moyenne de trois livres par habitant sur le Toutefois, certains autres
paux. Puisqu’aucune politique ni législation ne territoire desservi 13 ». Les fonds attribués le sont types de services peuvent
vient encadrer le financement des bibliothèques selon trois différents volets : être assujettis à des frais
publiques par les municipalités, celles-ci fi- – une contribution de base variant entre 1,30 $ dont la valeur est à la
discrétion des gestionnaires
nancent les bibliothèques selon leur bon vou- et 1,75 $ par habitant modulée en fonction de de la bibliothèque. »
loir. Cela a pour effet que de nombreuses dispa- la richesse foncière de la municipalité dont la
rités existent partout sur le territoire. Selon les population est desservie par la bibliothèque ; 15  Par services de base
données tirées de StatBib 11 pour l’année 2014, – une bonification variant entre 0,40 $ et gratuits, le MCC
les dépenses municipales varient entre 8,36 $ et 0,46 $ par habitant (aussi modulée en fonc- entend : « En plus de son
abonnement, l’usager
141,50 $ par habitant, les municipalités ayant les tion de la richesse foncière de la municipalité inscrit accède sans
dépenses les plus élevées étant des municipali- dont la population est desservie par la biblio- frais à tous les services
tés anglophones. thèque) pour les bibliothèques, dont l’abon- suivants : consultation des
Quant aux subventions gouvernementales, nement 14 et les services de base sont gra- ressources documentaires ;
service d’information et
elles représentent moins de 10 % du budget de tuits 15 ; de référence ; emprunt
fonctionnement des bibliothèques et elles – « un montant représentant un pourcentage des documents (tout
viennent financer presque exclusivement l’ac- (sujet à varier selon les crédits disponibles) support) ; réservation des
quisition de documents. Cette subvention se de 75 % du budget réservé à l’acquisition de documents ; prêt entre
bibliothèques ; accès à
fait via l’« Appel de projets en développement livres et de périodiques édités par des entre- internet et aux postes
des collections des bibliothèques publiques prises ayant leur siège social au Québec – ce informatiques ; formation
autonomes 12 ». Comme l’indique le ministère montant, qui est établi sur la base des prévi- des usagers. »

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Bibliothèque Saul-Bellow à Montréal.

16  Ministère de la Culture


et des Communications
du Québec, Plan culturel
numérique du Québec.
En ligne :
http://culturenumerique.
mcc.gouv.qc.ca/53-
appuyer-la-mise-a-
niveau-des-collections-
numeriques-des-
bibliotheques-publiques-
du-quebec/
sions budgétaires des bibliothèques, peut être thèques. Dans ces derniers cas, les biblio-
17  Ministère de la Culture rajusté l’année suivante si les états financiers thèques ne sont évidemment pas admissibles à
et des Communications montrent à ce chapitre des dépenses réelles l’« Appel de projets en développement des col-
du Québec, « Appel inférieures ». lections des bibliothèques publiques auto-
de projets en À ces trois volets qui sont établis depuis plus de nomes  ». Dans plusieurs cas, des activités
développement
des collections des dix ans, est venu s’ajouter en 2015 un montant d’animations ou de formations sont financées
bibliothèques publiques représentant un pourcentage (sujet à varier par l’entente à hauteur de 50 %. Malheureuse-
autonomes ». En ligne : selon les crédits disponibles) de 75 % du bud- ment, nous ne disposons pas du nombre de
https://www.mcc.gouv. get réservé à l’acquisition de livres numériques municipalités bénéficiant de telles ententes, ni
qc.ca/index.php?id=1101
dans le cadre du Plan culturel numérique 16 . des montants qui leur sont consacrés.
18  Ministère de la Culture
Cependant, ce montant de 75 % ne s’appliquait Par ailleurs, il existe de nombreuses autres
et des Communications que sur les sommes supplémentaires investies sources de financement d’origine publique.
du Québec. Entente de en livres numériques par les municipalités par Parmi celles-ci, il y en a deux qui méritent d’être
développement culturel – rapport au budget de livres numériques dé- signalées. Tout d’abord, il y a le « Pacte rural »
nature et contenu. Repéré
à https://www.mcc.gouv.
pensé en 2014. du gouvernement du Québec qui a financé plu-
qc.ca/index.php?id=1831 De plus, pour être admissible, la municipalité, sieurs projets dans les régions rurales québé-
pour sa part, doit débourser en achat de docu- coises. Ce programme a pour objectif de « sou-
19  Ministère des Affaires ments « au moins 50 % du montant de la tenir le développement des milieux ruraux 19 ».
municipales et ­subvention du Ministère. Cette part minimale Un autre programme assez répandu est le
Occupation du territoire correspond à 33,3 % du total des dépenses admis- « Programme de rencontres littéraires et de ré-
du Québec, Pacte rural
2007-2014. En ligne : sibles (c.-à-d. du budget total d’acquisition de sidences » du Conseil des arts du Canada. « Le
http://www.mamrot.gouv. documents prévu dans le projet). La subvention volet Rencontres littéraires offre une aide finan-
qc.ca/developpement- du Ministère ne peut donc dépasser 66,7 % de ce cière aux organismes qui souhaitent inviter des
regional-et-rural/ruralite/ total 17 ». écrivains à des rencontres littéraires publiques.
pacte-rural/
Si la contribution de la municipalité n’atteint L’objectif de ce volet est de promouvoir les œuvres
20  Conseil des arts du
pas 50 % du montant maximal d’aide permis, la littéraires des écrivains et d’offrir aux publics de
Canada, « Programme de subvention du Ministère est ajustée en consé- partout au Canada un meilleur accès aux au-
rencontres littéraires et de quence. teurs 20 . » Le Conseil des arts vient alors subven-
résidences : rencontres Le MCC finance aussi certaines bibliothèques tionner une partie des frais de déplacement et
littéraires ». En ligne :
http://conseildesarts.
via les ententes de développement culturel 18 . des cachets des auteurs reçus par les biblio-
ca/conseil/subventions/ Pour y avoir accès, la municipalité doit s’être thèques qui en font la demande.
trouver-une-subvention/ préalablement dotée d’une politique culturelle Le défi de diversifier les sources de revenus est
subventions/programme- et d’un plan d’action déterminant ses priorités de plus en plus présent. Certaines bibliothèques
de-rencontres-litteraires-
et-de-residences-
d’action. Certaines ententes de développement mettent sur pied des fondations via la formule
%C2%A0-rencontres- culturel intègrent un volet de financement pour des « Amis de la bibliothèque », qui vient aussi
litteraires le développement de collections des biblio- aider cette dernière à défendre ses intérêts face

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Bibliothèque Benny à Montréal.

21  Martin Prosperity


Institute, So Much More :
The Economic Impact of
the Toronto Public Library
on the City of Toronto,
2013, p. V. En ligne :
http://martinprosperity.
org/media/TPL%20
Economic%20Impact_
Dec2013_LR_FINAL.pdf

aux décideurs. Il s’agit cependant d’une infime gouvernemental, nous pouvons prétendre que 22  Ministère de la Culture et
des Communications du
minorité des bibliothèques qui ont l’occasion la situation financière des bibliothèques pu- Québec et Bibliothèque
de compter sur ce type de financement. bliques québécoises a grandement évolué de- et Archives nationales du
puis la Révolution tranquille. Les bibliothèques Québec, « Statistiques
sont nettement mieux financées qu’elles ne des bibliothèques
publiques du Québec »,
IMPACT ÉCONOMIQUE l’étaient et elles ont presque réussi à rattraper 2014, http://banq.qc.ca/
DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES l’écart de financement qu’elles ont vis-à-vis des statbib
QUÉBÉCOISES provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britan-
nique. En effet, selon les données citées dans 23  Benoit Allaire, État
l’État des lieux du livre et des bibliothèques, en des lieux du livre et
De nombreuses études ont été menées à tra- 2001, les bibliothèques publiques de l’Ontario des bibliothèques,
Observatoire de la culture
vers le monde démontrant l’impact écono- dépensaient 33,58 $ 23 par habitant, les biblio- et des communications
mique des bibliothèques publiques et chiffrant thèques de la Colombie-Britannique dépen- du Québec, Institut de la
quel était le retour sur investissement afin de saient 35,09 $ 24 par habitant, tandis que celles statistique du Québec,
convaincre les différents bailleurs de fonds. du Québec ne dépensaient que 25,10 $ 25 par 2004, p. 216.
Malheureusement, aucune étude de ce genre habitant. En 2012, les bibliothèques de l’Onta-
24  Ibid., p. 217.
n’a encore été menée au Québec. La seule rio et de la Colombie-Britannique dépensaient
étude d’importance ayant été réalisée sur le chacune 49 $ par habitant pour leur fonctionne-
25  Ibid., p. 212.
sujet au Canada le fut pour la bibliothèque de ment 26 , tandis que le Québec n’en dépensait
Toronto qui démontrait que pour chaque dollar que 45 $. Bien que l’écart se soit amenuisé au fil 26  Benoit Allaire,
investi, la bibliothèque en rapportait 5,63  21. du temps, la différence de 4 $ par habitant se « Les bibliothèques
Ainsi, si nous présumons que l’impact des bi- traduit tout de même par un manque à gagner publiques québécoises
bliothèques de Toronto est similaire au Québec, de 32 860 000 $ à travers le Québec, soit 11 % de 2002 à 2012 :
comparaisons
l’investissement combiné du MCC et des muni- du financement de l’année 2014. Pour atteindre internationales et
cipalités dans les bibliothèques autonomes en un niveau de performance comparable aux évolution récente », dans
2014 aurait rapporté 1 647 407 144,11 $ 22 . autres bibliothèques de l’Amérique du Nord, le Optique Culture, no 36,
Québec et les municipalités devront sans février 2015, p. 9.
En ligne : http://www.stat.
En résumé, bien qu’elles dépendent toujours en contredit continuer à bonifier leur investisse- gouv.qc.ca/statistiques/
très grande partie du financement municipal et, ment au cours des prochaines années. culture/bulletins/optique-
dans une plus petite mesure, du financement culture-36.pdf

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