L’Afrique fait face depuis peu à un ennemi d’un nouveau
genre plus redoutable et sans visage. Il s’agit du terrorisme considéré comme étant un mode de communication, dans une relation d’asymétrie, entre le plus fort (victime de l’attentat), et le plus faible auteur de l’attentat), tout cela au service d’une stratégie et de revendications, politiques, ethnique, religieuses, sociales, ou mafieuses. Il est considéré comme nouveau par ce qu’avant, les crises africaines étaient liées à des coups d’Etat, des rebellions auxquelles pouvaient faire face les armées conventionnelles. Dès lors, comment comprendre cette nouvelle menace et construire des repères à la sécurité collective du continent africain ? Ainsi, l’étude commencera par établir une cartographie de la menace terroriste sur le continent africain. Elle analysera enfin les politiques envisagées ou mises en place par les Etats pour y faire face.
I- Cartographie de la menace terroriste sur le continent
africain.
De nos jours, le terrorisme domine tous les débats sur le
continent notamment les travaux du 23eme sommet ordinaire (à Malabo) de l’organisation panafricaine (l’Union Africaine). En effet, les groupes jihadistes progressent jusqu’au cœur du continent ou les attaques meurtrières et les attentats sont désormais quasi- quotidienne. D’autres zone du continent ou la mesure sévit sont l’Afrique du Nord, le Sahel et la corne d’Afrique.
A- L’Afrique du Nord et le Sahel
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Les groupes dits islamiques et pratiquant différents trafics
dont les prises d’otages se sont installés en Algérie, en Lybie, et au Nord du Mali à partir de la fin des années 1990 et surtout au début des années 2000. Il s’agit, en particulier du Groupe Salafiste pour la Prédilection et le Combat (GSPC), devenu Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) en 2007. Ainsi ce groupe islamique et d’autres armes (AnsarDineet le Mujao) se revendiquant de l’islam radical, ont failli désagréger le Mali en 2012.
B- Le Nigeria et la corne d’Afrique
Premier pays producteur d’or noir en Afrique, le Nigeria et
surtout l’Etat de Bornou, est depuis 2011 sous un climat insurrectionnel des groupes terroristes d’Ansaru et principalement de BokoHaram (l’enseignement occidental est impur, en Haoussa). Depuis lors, le groupe mène une campagne vicieuse du terrorisme contre des civils innocents au Nigeria et dans les pays voisins. En effet BokoHaram multiplie les enlèvements, massacres de villageois et attentats sanglants, et ses exactions débordent jusqu’au Cameroun voisin.
En ce qui concerne la corne d’Afrique, il importe de souligner
que cette partie du continent est aux prises des Shebab, Mouvement né en Somalie et inspire d’Al-Qaida, il multiplie les attaques meurtrières dans ce pays (en permanence au bord du chaos) et au Kenya.
Telles sont les espaces géographiques du continent où sévit le
terrorisme ; phénomène souvent détache des territoires où il prend racine et de ceux qu’il frappe. Cependant, face à la poussée des
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groupes djihadistes inspirent d’Al-Qaida sur le continent, des
stratégies sont adoptés ou envisagées.
La stratégie africaine face à la menace terroriste
Le conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a affirmé sa
<<profonde préoccupation>> face aux <<menaces terroristes>> pesant sur le continent. Ainsi, devant le conseil, el Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’UA, a appelé à une stratégie globale de l’Union ; une stratégie qui passe par la mobilisation des ressources financières conséquentes de la part des Etats, et une meilleure coordination des mécanismes régionaux afin d’assurer eux-mêmes leur sécurité individuelle et collective, et ne pas s’en remettre entièrement aux occidentaux.
A. La mobilisation des ressources financières conséquentes
de la part des états
Les appareils sécuritaires des états africains ne sont pas assez
complexes pour faire face au terrorisme. Pour cela, beaucoup plus de moyens doivent être déployés dans la lutte antiterroriste. A ce titre le commissaire de la Paix et à la sécurité de l’UA, Smail Chergui, déclare qu’ « il est impératif de rendre pleinement opérationnelle la force africaine en attente », chargée d’intervenir dans les conflits sur le continent et prévue dès la constitution de l’UA, mais sans cesse repoussée depuis. Cette stratégie doit se compléter par la nécessite de déconstruire mur entre les civils et les militaires pour mieux lutter contre les menaces globales et assurer la sécurité collective.
B. Une meilleure coordination des mécanismes régionaux
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On ne peut faire la « guerre aux territoire », mais on lutte
contre cette forme nouvelle de conflit, ou l’adversaire est partout et nulle part, ou il peut frapper n’importe où. C’est donc dans le renseignement, le combat dans l’ombre que se situe l’efficacité. A titre illustratif, face à la multiplication des attaques des jihadistes sur le continent africain, nombre de dirigeants prônent une plus grande coopération en matière de renseignement et une refonte des appareils sécuritaires inadaptés à ce type de menace. Ainsi, s’expriment à la tribune le sommet de l’union africaine à Malabo, en Guinée équatoriale, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a jugé que l’Afrique est désormais « menacée par le terrorisme transfrontalier » et invite les dirigeants du continent à prendre les mesures de ce fléau, qui impose de renforcer la coopération sécuritaire entre Etats. Aussi, considéré comme étant une « Guerre Globale », le ministère Kenyane des affaires étrangères, Amina Mohammed, préconise un « renforcement des capacités » permettant l’échange de renseignements et « interventions communes quand un pays est attaqué ».
C. Une gestion adéquate des minorités et de la diversité
L’aspect sécuritaire est certes primordial à court terme, mais
l’un des principaux enjeux à long terme repose sur la prise en compte des minorités et de la diversité. En effet, sur notre continent, les minorités-religieuses, ethniques, etc. sont souvent marginalises par les pouvoirs en place. Cet état des choses crée toutes sortes de frustrations, et partant les ingrédients pour faire prospérer ces mouvements jihadistes. A ce propos, le président ougandais Yoweri a dénoncé le fait que « certaines années ne sont pas baissées sur le mérite ou la compétence, mais sur des Brainprepa (www.brainprepa.com) Centre national de préparation des concours. www.orniformation.com
considérations sectaires », et qu’il faut « détribaliser les aimées
nationale » sous peine d’échouer à ramener la paix ».
CONCLUSION
Au total, il était question d’étudier le comportement de l’Afrique
face à la menace terroriste, sans prétendre l’exhaustivité, il importe de souligner que les groupes jihadistes progressent en Afrique du Nord, au Sahel, à la corne de l’Afrique et jusqu’au cœur du continent où attaques meurtrières et attentats sont désormais quasi quotidiens. Mais l’inquiétude devenant de plus en plus grandissant, plusieurs voix se sont levées pour signifier que l’efficacité de la lutte contre cette nouvelle forme de menace se situe dans la mobilisation de ressources financières conséquences de la part des Etats, la meilleure coordination des mécanisme régionaux et la prise en compte des minorités et de la diversité.
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