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Wafa Bouaynaya
Université de Picardie Jules Verne
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All content following this page was uploaded by Wafa Bouaynaya on 07 June 2017.
Wafa BOUAYNAYA
Laboratoire d’économie et gestion de Nantes Atlantique
Université de Nantes
(France)
RÉSUMÉ :
La tendance technologique des ERP a pris fin, petit à petit au début des années
2010, pour laisser place au Cloud Computing. Les solutions cloud promettent
aux PME un libre accès aux ressources informatiques, disponibles auparavant
pour un nombre limité d’entreprises. Cette émergence ne laisse aucun choix aux
entreprises que d’adhérer à la nouvelle vague technologique. Du point de vue
économique le Cloud est une offre commerciale prometteuse pour les deux
parties que ce soit l’offrant ou le demandeur. Les PME sont amenées à
contractualiser les services de Cloud Computing qu'elles achètent pour définir,
outre que les exigences de service, les acteurs qui interviennent dans ce
processus de migration.
Beaucoup plus complexe qu'un simple rapport {fournisseur, client}, la
concrétisation d'un service cloud au sein d'un PME dépend fortement du modèle
de service et du modèle de déploiement et passe inévitablement par un routage
de données vers l’extérieur. L'intervention de plusieurs acteurs tout le long de ce
processus a suscité notre attention pour s'interroger sur leurs relations et leurs
rôles.
1.2.1.-Historique
1
Le modèle d’évolution des systèmes d’information proposé par Leon (2015) ne distingue pas entre
les infrastructures et les tendances technologiques [figure 20, page 88]
Figure 1: évolution des systèmes d'information depuis les années 70
Les premiers mainframes produits par IBM datent des années 60. Leur
architecture complexe et leur volume énorme ont fini par disparaître pour laisser
place à une architecture client-serveur dans les années 80 (Hennion et al., 2012).
L'explosion de l'internet à partir des années 1990 conduit à la généralisation de
cette architecture, même si le trafic mondial fonctionne sur le principe de la
distribution généralisée (Musiani et Schafer, 2011).
L'évolution des exigences clients, de la quantité d'informations traitées ainsi que
les environnements de développement logiciels a permis ensuite d'exploser
l'architecture 2-tiers (client- serveur) en une architecture 3 tiers pour séparer le
serveur d'application et le serveur des données. Cette architecture est ensuite
étendue sur un nombre de niveaux plus important pour donner naissance à un
réseau décentralisé qu'on appelle grille informatique (Grid Computing).
Parallèlement à la progression de l'infrastructure technique, l'infrastructure
applicative a suivi les tendances technologiques pour passer des programmes
assembleur durant la période des mainframes à des applications d'entreprises
dotées d'une interface graphique dans les années 80. L’émergence de l'internet a
permis ensuite l'organisation de la recherche d'informations à travers les moteurs
et les portails web et l’expansion du commerce électronique notamment à travers
les sites d'Amazon et eBay (Musiani et Schafer, 2011).
L'internet était le moteur de la transformation numérique qui a touché les
consommateurs et les entreprises des années 90. Le réseau a permis entre autres
la mise en place des systèmes ERP au sein des entreprises décentralisées
géographiquement et la banalisation d'accès à des applications et services web
pour les PME. Cette démocratisation progressive des technologies web a fini par
créer un nouveau concept d'usage de l'internet qu'on appelle web 2.0.
1.2.2.-Définition
Romain Hennion (2012) définit le cloud comme étant «un changement radical
du paradigme, une transformation profonde, inévitable et irréversible». Cette
définition trouve son fondement de l’évolution des systèmes d'information.
Romain Hennion a notamment proposé 8 définitions issues du milieu
professionnel (Cisco, Microsoft, EMC, Gartner, ACM, Open Group, McKinsey
et NSIT). Vaquero & al. (2009) recensent 22 dans l'article « A Break in the
Clouds: Towards a Cloud Definition » et Leon (2015) cite dans sa thèse 28
définitions issues de la littérature.
Nous tiendrons la définition de l’institut national des normes et de la technologie
(NSIT) avec ses trois modèles de service et ses quatre modèles de déploiement.
« Le Cloud Computing est un modèle qui permet un accès sur demande, de
manière simple, à des ressources informatiques partagées et configurables
(réseaux, serveurs, applications, bases de données reparties, services…) à partir
de n'importe quel type d'appareil et depuis n'importe quel endroit. Le Cloud
Computing assure une disponibilité permanente de ses ressources avec le
minimum d’infrastructures informatiques coté client. »
NSIT décerne 5 caractéristiques au Cloud Computing :
Libre-accès sur demande
Réseaux à bande passante élevée
Des services mesurés
Le partage des ressources
L’élasticité de l’offre
2
Julien Dupont-Calbo, « Deux ans après le triste bilan du cloud français », Les Echos 17/09/2014
Tableau 1. Définitions de l'externalisation SI (De Loof, 1997)
Auteurs Définitions
Buck-Lew L'entreprise demande les services d'une tierce partie pour
(1992) remplir une fonction ou plusieurs qui touchent au système
d'information.
Eggleton et Sous-traiter une partie ou la totalité du système d'information de
Otter (1991) l'entreprise.
Ketler & Un processus de transfert d'une partie ou de la totalité des
Walstrom fonctions du système d'information pour un fournisseur externe.
(1993)
Klepper Une sous-traitance de la partie matérielle, applicative et
(1991) fonctionnelle du système par un fournisseur externe.
Lacity & S'orienter vers une tierce partie pour avoir recours à des
Hirschheim produits et services d'information qui étaient auparavant fournis
(1994) en interne.
Richmond, La sous-traitance de certaines ou de la totalité des fonctions du
Seidmann & système d'information par l'entreprise à une autre
Whinston
(1992)
Willcocks & La mise en place d'une tierce partie pour la gestion des actifs IT
Fitzgerald et des personnels. Cela peut souvent comporter un transfert
(1993) partiel des actifs et du personnel de l'organisation vers un tiers.
L'une des deux entreprises a préféré garder l'anonymat. Nous nous limiterons
donc aux désignations « entreprise A » et « entreprise B ». Avant d'entamer les
entretiens au sein des entreprises nous avons opté pour une collecte
d'informations primaires disponibles sur internet et dans les revues de presse.
Si nous considérons les sources énormes disponibles à propos de l'entreprise A,
force est de constater que ceci revient en grande partie à sa forme judiciaire :
'société par actions simplifiée'. Outre que sa situation financière saine,
l'entreprise A a misé sur sa réputation dans les articles de presse pour conduire sa
stratégie marketing et gagner ainsi en nombre de clients et d'actionnaires.
Pour l'entreprise B, peu de données sont disponibles sur internet. Nous pouvons
facilement constater une ligne de conduite générale discrète, probablement par
soucis de confidentialité. Les seuls repères que nous avons pu avoir sont les
pages web dans les réseaux sociaux professionnels sans pour-autant pouvoir
définir la clientèle ou les cibles potentiels de l'entreprise. Il est donc difficile de
confronter ces quelques données primaires aux données secondaires collectées au
près de l'entreprise.
Nous avons mené 2 entretiens individuels semi-directifs d'une durée moyenne
d'une heure au prêt des deux dirigeants de chacune des entreprises, ainsi que 3
entretiens en groupe non directifs aux prêt des développeurs (1 chez l'entreprise
A et 2 chez l'entreprise B). Les principales caractéristiques des deux entreprises
sont présentées dans le tableau suivant :
Tableau 2. Caractéristiques des 2 entreprises
Entreprise A Entreprise B
Date de création Janvier 2012 Octobre 2014
Forme judiciaire Société par actions Société à
simplifiée responsabilité limitée
Informations
Les observations que nous avons mené concernent deux startups françaises
opérant dans le domaine TIC à travers une offre SaaS. Quoiqu'il existe plusieurs
différences dans leurs modes opératoires, les entreprises A et B se partagent un
point commun : l'utilisation d'une solution PaaS pour leur gestion interne ainsi
que le développement de leurs solutions (AWS pour l'entreprise A, windows
azure pour l'entreprise B). Les deux entreprises sont à la fois fournisseurs d'un
service Cloud SaaS et clients pour un fournisseur Cloud PaaS.
Les différences résident essentiellement dans le mode de développement qui
détermine, subséquemment, l'orientation de service, la relation client et la forme
de contractualisation de service. Pour l'entreprise A, son orientation vers un
produit de développement mobile l'oblige à standardiser sa solution et de mener
ainsi une relation distante avec ses clients à travers un contrat de service en ligne.
L'entreprise B, par contre, propose des outils d'entreprise basés sur le sharepoint.
Son orientation de service est plutôt mixte entre un produit plus au moins
standard avec des modules personnalisés aux besoins de ses clients. Les
développeurs sont amenés à se déplacer chez les clients durant une première
phase conceptuelle pour assurer la standardisation des données avant leur
migration.
L'envol vers le cloud est une étape inévitable pour la pérennité des PME. C'est
un phénomène qui passe par plusieurs étapes de maturation technologique allant
de la « recherche initiale » jusqu’à la phase de « popularisation ». (Tiers et al.,
2013). Il donc important de clarifier l'infrastructure technologique utilisée pour
pouvoir proposer ainsi un service qui contribue réellement à la création de valeur
pour la PME.
Les observations faites précédemment nous permettent de déduire que la relation
entre les fournisseurs cloud et les PME n'est pas une simple relation de couple
{client, fournisseur} mais elle dépend d'abord du choix de modèle de services.
Toutes les PME sont, au final, amenées à tirer profit d'un service Cloud
IaaS/PaaS de façon direct ou indirect.
Pour mieux appréhender cette relation, nous distinguons :
PME des autres secteurs que l'IT : Ce sont les entreprises qui sollicitent
les services d'autres PME pour l'adaptation d'une ou plusieurs solutions SaaS
chez eux.
Les PME du secteur IT / fournisseurs SaaS : Elles sont généralement
des start-up avec un business model basé sur le Cloud Computing depuis le
début. Ils sont à la fois fournisseurs Cloud et clients pour d'autres fournisseurs
cloud.
Fournisseurs PaaS/ IaaS : Ce sont les géants de IT qui disposent déjà de
l'infrastructure et l'expertise nécessaire à la gestion des datacenters distribués. Ils
agissent dans un marché biface puisque leurs activités de base sont autres que la
proposition des solutions cloud.
Les PME que ce soient du secteur IT ou autres sont fortement dépendants aux
capacités du Cloud offertes par les fournisseurs PaaS/IaaS dans un contexte d'un
marché biface puisqu'il existe des externalités inter-marché pour un produit
complémentaire à la firme proposant un service PaaS/IaaS. Par analogie au
marché des logiciels client - serveur étudié par Chenavaz et Leloup (2011), les
fournisseurs PaaS/IaaS sont capables de saisir des parts de marché à travers
leurs offres Cloud avec des prix beaucoup plus élevés que les prix de leurs
activités de base (édition de logiciels pour microsoft, e-commerce pour amazon).
Les données des PME finissent donc par acheminer dans les data-centers des
grandes firmes moyennant le Big Data.
Le Big Data a émergé suite à une croissance exponentielle de la création de
données et des technologies de traitement des données. Il est indissociable au
Cloud Computing puisque seules les possibilités offertes par des services Cloud
peuvent agir sur de telles données. Tel que le Cloud Computing, plusieurs
auteurs (Cointot & Eychenne, 2014) définissent le Big Data comme étant un
changement de paradigme et une révolution digitale au niveau économique :
« Les données alimentent l’économie – Data fuel the economy- ».
L'adoption d'un paradigme Big Data dans l'entreprise permet d'évaluer sa
réactivité vis à vis de ses clients à travers l'observation permanente de la totalité
du marché plutôt qu'un échantillon (Cointot & Eychenne, 2014). Cet apport est
d'autant plus important que la détection des comportements aberrants (les
signaux faibles) est importante. Ce qui rend Le Big Data une source primordiale
à la création d'un système de Business Environment Scanning (BES) pour
produire des alertes précoces à travers les signaux faibles collectés.
Pour synthétiser ce routage des données depuis les PME vers les fournisseurs
Cloud, nous proposons un modèle pyramidale expliquant entre autres les
relations entre les différents acteurs. La volumétrie des cases dans la pyramide
représente le volume des données traitées à chaque étape.
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LESCA H., LESCA N. Les signaux faibles et la veille anticipative pour les
décideurs: Méthodes et applications. [s.l.] : Lavoisier, 2011. 259 p.ISBN :
9782746231405.