Les maladies musculo-squelettiques de l’appareil locomoteur provoquent des situations très
invalidantes dans la vie quotidienne de nombreuses personnes. Ils sont la deuxième cause d'invalidité après les maladies cardiovasculaires et touchent environ 40% de la population d’un pays. En fonction de l’âge, ils ont une prévalence d’environ 9% à 20 ans, 17% à 34 ans et atteignent 80% pour les plus de 65 ans (source : Institut UPSA de la douleur). De surcroît, ces affections sont coûteuses à la communauté. L’apparition précoce des symptômes est communément liée au type de profession et/ou à la pratique de sport. Elle induit souvent l’arrêt de l’activité pour un repos d’une durée pouvant atteindre plusieurs mois. L’orthopédie donne aujourd’hui la possibilité de corriger les origines de ces troubles conduisant à des pathologies douloureuses et invalidantes (douleurs articulaires, douleurs musculaires, tendinites, etc.). Ainsi, elle offre de nouvelles perspectives de prévention dans la correction des défauts fonctionnels de l’appareil locomoteur, et peut dans certains cas éviter ou retarder des traitements chirurgicaux plus lourds. Le traitement de correction par orthèses repose sur le concept innovant de la « Rééquilibration fonctionnelle » des efforts transmis dans la chaîne osseuse et musculaire. En d’autres termes, il s’agit de corriger les anomalies cinématiques de l’appareil locomoteur, pour uniformiser les efforts sur les surfaces articulaires, et réduire ainsi les pressions sur les zones surchargées. Par conséquent, l’orthèse conduit à une dynamique mécanique de moindre contrainte, en « réajustant » la position des centres articulaires lors des phases du mouvement. Les gains fonctionnels se traduisent par un rétablissement de la congruence entre les articulations, et une réduction potentielle de l’usure localisée des cartilages pouvant conduire à une arthrose prématurée (pathologie ostéo- articulaire). En effet, le système musculo-squelettique constitue la chaîne osseuse et musculaire. Le pied est à l'origine de la transmission de force sur la chaîne articulaire. Il restreint la trajectoire des entités segmentées en aval par le comportement de ses supports au sol. Par conséquent, le pied est l'articulation principale interdépendante. La biomécanique des défauts de positionnement du pied en charge (ses appuis sur le sol) peut entraver le bon fonctionnement de la chaîne osseuse du membre inférieur. Elle constitue une cause dans l’apparition de troubles ostéo-articulaires. De ce fait, la semelle peut agir sur la biomécanique du pied en modifiant les appuis plantaires. Ces modifications rééquilibrent la chaîne articulaire et permettent ainsi aux membres inférieurs de retrouver un fonctionnement plus physiologique. Cependant, malgré une efficacité clinique reconnue des semelles correctrices thermoformées, son étude reste limitée (Nester, 2002). Effectivement, le diagnostic en podologie est basé sur l'observation visuelle de la marche. Par conséquent, ils ne dépendent pas des caractéristiques objectives du dysfonctionnement du système musculo-squelettique. CHAPITRE I : Evaluation des pathologies ostéo-articulaires courantes