La Souris Verte Le journal des Jeunes Verts

Numero 3 - Lundi 07 Decembre 2009

ero Sp ecia l Cop enha g ue

Num Les enjeux et négociations
Dossier de Copenhague
Page 5

L’engagement américain
Page 11
Zoom sur Le nucléaire
Page 15

Ils seront présents

Jeunes verts à Copenhague

mondiaux Page 17

Les Jeunes Verts Francomtois

en maillots de bain !
Groupes Page 19

Locaux Sam de Paname fait le buzz

sur la toile
Page 20

Pour tout renseignements concernant ce journal, veuillez contacter Cyrielle Chatelain : cyrielle@jeunesverts.org ;
Fabrice Bazin : fabrice.bazin@laposte.net ou Fanny Dubot : fanny@jeunesverts.org.
Et pour tout autre renseignement sur le mouvement : http://jeunesverts.org.
Mis en page par Laura Venturini.
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N`3

Edito

L
e sommet de Copenhague, qui doit aboutir
à des objectifs contraignants concernant la
réduction des émissions de gaz à effet de
serre, est l’occasion de repenser les relations
entre les pays industrialisés et les pays en voie
de développement, qui seront les premières
victimes du réchauffement climatique. Les pays
du Nord doivent assumer pleinement notre
responsabilité en nous acquittant de la dette
écologique que nous avons envers eux afin de
les aider à suivre un modèle de développement
soutenable et sobre en énergie.
Ces accords vont aussi profondément modifier
notre mode de vie, nous allons réduire notre
consommation d’énergie, utiliser de plus en plus
les transports en commun, réduire nos déchets,
consommer local. Pour relever ces défis nous
devrons créer un monde, plus respectueux de
l’environnement et des Hommes, fondé sur la
solidarité. Cette solidarité doit passer par une
meilleure répartition des richesses, grâce à un
Revenu Minimum d’Existence, mais aussi par
le développement d’une économie écologique,
sociale et solidaire.
Le XXI siècle sera solidaire... ou ne sera pas :
Solidarité entre pays, solidarité entre citoyens,
mais aussi solidarité inter-générationnelle.
Copenhague est l’une des premiers pas vers ce
XXI siècle solidaire, il ne faut donc pas passer à
coté. Les Jeunes Verts vous présentent ici leur
vision du sommet de Copenhague : les dessous
des enjeux et des négociations ainsi que toutes
leurs actions pour informer et mobiliser l’opinion
publique quant à l’importance des décisions qui y
seront prises.
Cyrielle Chatelain et Rémi Guerber
Secrétaires Fédéraux des Jeunes Verts

C'est le moment de readherer !

L
es adhésions étant valables de septembre à septembre c’est le moment de réadhérer.
L’adhésion ou la ré-adhésion est une manière d’officialiser son engagement mais elle permet
aussi de participer au forum des Jeunes Verts, aux séminaires de la FYEG et de voter à l’AG des
Jeunes Verts.

Pour adhérer il suffit de remplir ce bulletin disponible sur :

http://jeunesverts.org/spip/IMG/pdf/adhesionJV2.pdf ou http://jeunesverts.org/spip/IMG/pdf/adhnb.pdf.

Et de le renvoyer à l’adresse suivante :

Les Jeunes Verts / La Souris Verte
ABS de Matthieu Hilbert
Local des Verts Alsace
7 rue de l’Epine
67000 Strasbourg

http://jeunesverts.org 2 http://www.ecosprinter.eu
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Presentation
Mais que se passe t-il à Copenhague ?
J
our après jour nous pouvons constater que
le dérèglement climatique n’a rien d’une
menace lointaine : les sécheresses, inonda-
tions, tempêtes, incendies et autres phénomènes
climatiques extrêmes se multiplient frénétique-
ment.
Ceci sans parler des progressives - et d’autant
plus sournoises - désertifications et montées
des eaux forçant aujourd’hui des centaines de
milliers de personnes à quitter leurs lieux de vie.
Les premières victimes sont et seront à l’avenir
les populations les plus vulnérables et les pays
les plus pauvres.
Les menaces induites par ce dérèglement
remettent alors en cause la possibilité de vivre
dans des sociétés construites sur des valeurs
de liberté, de solidarité, de justice sociale et de
démocratie. L’urgence est donc de limiter les
émissions de Gaz à effet de serre (GES), dans
l’espoir de pouvoir maîtriser un tant soit peu ces
évolutions climatiques.
Si ce constat est aujourd’hui enfin recevable
par une large partie de la population, il ne date
pas d’hier. L’évolution du climat est un sujet de
préoccupation depuis maintenant une trentaine
d’année : la première conférence mondiale sur le
climat a en effet eu lieu en 1979 à Genève. A alors
été lancé le Programme de recherche climatolo-
gique mondial, permettant dans un premier temps
la prise de mesures de protection de la couche
d’ozone.
Alors que le GIEC n’a pas encore confirmé
l’influence de l’homme dans les changements
climatiques, lors de la deuxième conférence sur
le climat se tenant à La Haye en 1989, les douze
Etats de la CEE (Communauté Economique
Européenne) prennent les devant et s’engagent
déjà à stabiliser leurs émissions de CO2 au
niveau de 1990 d’ici à 2000. La déclaration finale
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de cette conférence préconise la mise en place de
négociations en vue d’une convention internatio-
nale sur les changements climatiques.
C’est à la suite du Sommet de la terre de Rio de
Janeiro en 1992 que cette véritable gouvernance
climatique mondiale verra le jour.
Y sont créés les Agenda 21 et la Convention-
cadre des Nations unies sur les changements
climatiques y est ouverte à signature. Cette
convention est entrée en vigueur en 1994 et a été
ratifiée à ce jour par 189 pays dont les États-Unis et
l’Australie. Ces pays se sont collectivement engagés
à prendre des mesures de précaution pour prévoir,
prévenir ou atténuer les causes des changements
climatiques et en limiter les effets néfastes.
Concrètement, tous les pays ont l’obligation
de publier des inventaires de leurs émissions
de gaz à effet de serre, d’établir, de mettre en
œuvre et de publier des programmes nationaux
contenant des mesures visant à atténuer les
changements climatiques.
Le traité fils de cette convention, le protocole de
Kyoto, a été ouvert à ratification en 1998, et est
entré en vigueur en février 2005. Il a à ce jour
été ratifié par 172 pays à l’exception notable des
États-Unis. Il va plus loin que la Convention des
Nations unies car il comporte des engagements
absolus de réduction des émissions pour 38 pays
industrialisés, avec une réduction globale de 5,2 %
des émissions de dioxyde de carbone d’ici 2012
par rapport aux émissions de 1990.
Les engagements souscrits par les pays
développés sont ambitieux. Pour faciliter leur
réalisation, le protocole de Kyoto prévoit, pour ces
pays, la possibilité de recourir à des mécanismes
dits « de flexibilité » : échanges internationaux de
permis d’émission, mise en œuvre conjointe, méca-
nisme de développement propre. Ces mécanismes
permettent aux pays industrialisés de bénéficier
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de crédits-carbone résultant d’investissements en
technologies propres dans des projets de réduc-
tion d’émissions de GES à l’extérieur de leur zone
géographique.
Le protocole de Kyoto prendra fin en 2012,
il est donc temps de réfléchir aux suites qui
devront lui être données. Au mois de décembre
prochain, c’est le Sommet de Copenhague, qui le
remplacera et déterminera l’avenir du climat. Le
dernier rapport du GIEC, datant de 2007 indique
que des efforts beaucoup plus ambitieux que
ceux réalisés jusque là sont requis pour parvenir à
limiter le dérèglement climatique : avec le climat,
on ne négocie pas. Ainsi, si la conférence de
Copenhague n’est pas l’unique lieu où se jouera
l’avenir du dérèglement climatique, elle en sera
l’un des éléments déterminant.
Rappelons que lors de ce rendez-vous historique,
la France ne s’exprimera pas en son nom propre
mais en tant que pays-membre de l’Union
Européenne. Or, parmi les pays industrialisés,
responsables historiques du changement
climatique, l’Union Européenne est l’un des
acteurs clés pour aboutir à un accord suffisamment
ambitieux et éviter le chaos climatique.
La France doit donc peser de tout son poids au
sein de l’UE pour que celle-ci tire le futur accord
climatique vers le haut.
Un tel scénario ne sera possible que si à
Copenhague les gouvernements concluent un
accord fondé sur trois engagements majeurs :
● Les pays industrialisés doivent adopter des
objectifs contraignants de réduction de leurs
GES : plus de 40% en 2020 par rapport à 1990.
Ces objectifs devront désormais être réalisés
en grande partie sur leurs territoires nationaux.
Si la lutte contre les changements climatiques
requiert la participation de tous les pays, les
pays industrialisés devront être les premiers
à agir. En effet, responsables des émissions
passées de GES, ils restent aujourd’hui de
grands pollueurs, avec pour 25% de la popula-
tion mondiale, 50% des émissions de GES.
● Les pays industrialisés doivent débloquer
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jusqu’à 300 milliards d’euros par an d’ici à
2020 pour aider les pays en développement à
construire un modèle énergétique durable et
sobre en carbone, mais aussi à s’adapter aux
impacts des changements climatiques et à
lutter contre la déforestation et la dégradation
des forêts, responsables à elles-seules de 20 %
des émissions mondiales de GES.
● Les pays en développement doivent s’engager
à leur tour à limiter la croissance de leurs
propres émissions de GES d’ici à 2020. La lutte
contre le dérèglement climatique ne pourra en
effet être menée à bien sans leur participation.
Les experts et diplomates du monde entier
préparent depuis le mois de mars cette
rencontre internationale. Si pour certains, l’arrivée
au pouvoir de Barack Obama suscite d’immenses
espoirs, d’autres sont beaucoup plus sceptiques
sur les résultats à en attendre.
Il est en effet probable qu’un texte vide de sens
soit élaboré lors de cette conférence, puisque
personne ne voudra assumer la responsa-
bilité de l’échec d’un tel accord. Il est donc
urgent de se mobiliser pour que Nicolas Sarkozy –
c’est malheureusement sous son mandat que les
véritables décisions en matière de climat devront
êtres prises - défende un protocole fort, capable
de réellement changer la donne.
Fanny Thibert
4 http://www.ecosprinter.eu
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Dossier
Copenhague : Entre enjeux et négociations

L’enjeu énergétique

D
ans un peu plus d’une semaine la Conférence des Nations Unis sur le changement climatique
à Copenhague va débuter. Lors de ce sommet les différents membres de l’O.N.U vont devoir
prendre des décisions importantes pour lutter activement et rapidement contre le réchauffement
climatique. Les gouvernements du monde entier vont devoir débattre sur un nouvel accord international
pour limiter, entre autre, les émissions des Gaz à Effet de Serre (GES) par les pays industrialisés. Cet
accord prendra la suite du protocole de KYOTO, pour les années de 2013 à 2017.

Dans cet article j’ai choisi de ne traiter que des émissions de Dioxyde Carbone (CO2) dans
l’atmosphère.

Tout d’abord voici un tableau assez représentatif des émissions de CO2 dans l’atmosphère selon une
répartition mondiale plus économiques que géographique.

On peut donc voir que si le monde continue sur
le chemin qu’il empreinte actuellement, il y aura
pour la seule année 2015 plus de 33 Gt de CO2
déversées dans l’atmosphère soit plus de 5000 t
comparées à la quantité de l’année 2004.
Cependant pour une augmentation de 13.8 %
pour les pays d’Europe centrale et de l’est et CEI
(Communauté des Etats Indépendants), ainsi que
pour ceux de l’OCDE il y aura une augmentation
de 50 % pour les pays « en voie de développe-
ment ». Donc ceci prouve bien que ce contrôle et
cette baisse de l’émission des GES ne doit pas

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être seulement une réalité pour certains pays et
pas pour d’autre.
Cette diminution des GES doit être comprise et
exécutée par l’ensemble des pays du monde
(d’autant plus par le pays responsable de plus
de 20 % des émissions de GES avec ses 6045.8
Mt pour l’année 2004 et qui n’a pas ratifiée le
protocole de Kyoto). Et il faudra que les pays
« développés » apportent un soutien financier et
technologique au pays en développement.
Actuellement la teneur de l’atmosphère en CO2
est de 380 ppm avec une augmentation moyenne
de 2 ppm par an si cela continue pour les années
à suivre on atteindra le seuil de 450 ppm dans 35
ans soit pour 2045.
En effet dans le scénario 450 proposé par l’IEA
(Agence Internationale de l’Energie) ce seuil
de 450 ppm permet de diminuer de moitié la
probabilité d’une hausse de la température
moyenne mondiale supérieure à 2°C,
température a partir de laquelle les conséquences
du réchauffement climatique seront imprévisibles
et surtout irréversibles. De plus, pour l’instant
l’élévation de la température moyenne du globe
entre 1906 et 2005 est estimée à 0.74°C (plus ou
mois 0.18°C) avec une élévation de 0.65°C juste
pour la période 1956-2006 et 0.21°C pour 1991 à
2000.
Donc si la quantité de particules de CO2
relâchée tous les ans dans l’atmosphère
n’augmente pas ce n’est pas dans 35 ans que l’on
aura une augmentation de 2°C mais dans un peu
plus de 100 ans. Donc il est bien nécessaire de
comprendre que, pour les générations à venir, il
ne faut pas juste freiner nos émissions de gaz a
effet de serre mais impérativement diminuer les
émissions de CO2 au maximum possible.
Pour diminuer l’émission de CO2 il va falloir
effectuer une décarbonatation massive de nos
modes de production, de transport et de consom-
mation d’énergie. Tout d’abord il va falloir produire
l’énergie par d’autres moyens que par le pétrole
ou le charbon. Par exemple, pour ne pas ren-
trer dans le scénario 450, il faudrait, entre autre,
réduire de 50 % la production a partir du charbon
et compenser par les énergies renouvelables (ce
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qui sous-entend une volonté de développement
de ces moyens de productions d’énergie). Pour le
pétrole ce n’est pas un problème à long terme car
dans 40 ans les réserves mondiales seront vides.
Energie qui représente 43% de la consommation
mondiale.
Il va falloir aussi modifier nos styles de vie, par
exemple, pour correspondre au scenario 450 il
faut diminuer de 40% notre demande d’électricité.
Ainsi qu’éviter le gaspillage énergétique en
améliorant l’efficacité énergétique dans les
bâtiments.
A l’échelle du globe ce remodelage de la
production et de la consommation de l’énergie
couterait 430 milliards de dollars en 2020 (soit
0.5% du PIB Mondial) et 1200 Milliards de
dollars en 2030 (soit 1.1% du PIB Mondial). En
comparaison les dépenses militaires dans le monde
s’élevaient, en 2006, à 1204 Milliards de dollars
soit trois plus que l’argent nécessaire pour 2020.
Cette prise de conscience doit être collective
et non pas juste menée par les partis,
mouvements ou associations écologistes du
monde mais par l’ensemble du globe terrestre.
Pour que cela fonctionne il faut le faire d’une
seule voix.
Je pourrais vous inonder encore plus de chiffres
mais alors vous seriez vite submergés par la
vague.
Je pense que ceux que je vous ai proposés
ici suffisent pour se rendre compte, si il était
nécessaire, que le sommet qui va ouvrir ses
portes, le 7 décembre prochain, aura des
répercutions sur notre société actuelle et surtout a
venir ; mais aussi sur toutes les espèces vivantes
sur la planète (encore) bleue.
L’homme est vraiment très fort, il est la
seule espèce à brûler sa maison et à rester
dedans en attisant le feu.
Fabrice Bazin
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Dossier
Migrations climatiques :
Quels enjeux au niveau local et global ?
P
armi le cortège de conséquences du
changement climatique, une nouvelle
catégorie de migrants est apparue : les
migrants climatiques.
Un migrant climatique est une personne contrainte
de quitter son lieu de vie en raison d’un boulever-
sement lié au dérèglement du climat, comme la
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N`3
désertification, la hausse du niveau des eaux ou
l’épuisement des ressources naturelles comme
l’eau potable. Les chiffres varient d’une étude à
l’autre, mais le constat reste le même.
Les experts évaluent aujourd’hui à 50
millions le nombres de migrants climatiques.
Ils pourraient être 200 millions en 2050.
Les migrations climatiques prennent différentes
formes en fonction des zones touchées par le
conséquences du réchauffement de la planète.
Les inondations en Europe de l’Est, les crues au
Bangladesh et la désertification du Sahel en sont
des exemples.
Même si les motivations de départ se
recoupent parfois, ce qui distinguent les migrants
du climat de ceux qui s’exilent pour des raisons
économiques ou politiques, c’est que la plupart des
migrants du climat n’auront jamais la possibilité
de revenir dans leur région d’origine. Presque la
moitié de la population de La Nouvelle-Orléans
ayant migré après le passage de Katrina n’est
jamais revenue. Mais les imbrications entre poli-
tique, économie et climat sont fortes : le Darfour
est bien un conflit politico-ethnique qui prend ses
racines dans une lutte pour l’accès aux ressources
naturelles.
Les réponses à ce phénomène sont multiples,
car à la fois de court terme et de long terme, au
niveau local et au niveau global.
Le changement climatique repose sur une
triple inégalité. 80% des gaz à effet de serre
sont émis au Nord, alors que 80% des impacts
néfastes ont lieu au Sud. Évidemment, ces
régions qui seront les plus touchées sont aussi les
moins développées économiquement, et seront
par conséquent les moins capables de s’adapter.
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C’est la loi universelle des dérèglements
climatiques : les plus vulnérables sont les moins
responsables ! Cela est évident au niveau Nord/
Sud mais se vérifie également au sein des
populations d’une même zone. Par exemple, en
Europe, les Roms sont les premières victimes des
inondations destructrices de ces dernières
années. C’est donc aux pays responsables de
faire face à leurs responsabilités. La dimension
intergénérationnelle et historique est également
à prendre en compte : ce sont nos enfants et
petits enfants qui payeront le prix de nos
émissions d’aujourd’hui, tout comme nous payons
le prix des émissions de nos grands-parents.
D’où l’ « ultimatum climatique » et la
nécessité de parvenir dès Copenhague à un
accord ambitieux.
A court terme, un accord à Copenhague
permettrait de mettre en place un mécanisme
d’assistance aux déplacés du climat, via le
développement d’un fonds, alimenté par le Nord,
pour le développement de stratégies d’adaptation
au changement climatique. Car une réponse
immédiate réside dans la modification des
pratiques des habitants des pays touchés.
L’adaptation des modes de vie et des
pratiques agricoles est essentielle pour ceux qui
ne peuvent pas migrer. Car, comme pour les
migrations « classiques », les migrations s’effec-
tuent le plus souvent sur un modèle Sud ↔ Sud,
et accroissent la pression sur la zone de desti-
nation, généralement pauvre également et inca-
pable d’accueillir les migrants. Et ici aussi, ce sont
toujours les populations les plus aisées qui ont les
moyens de partir, les plus vulnérables étant forcés
de rester sur place.
Pour ceux qui parviennent à quitter leur zone
ou leur pays d’origine, les négociateurs de
Copenhague devront également trouver une
entente sur leur statut. La protection internationale
de ces personnes dépossédées de leur terre
passe par la création d’un statut administratif
propre.
Car les migrants du climat ne sont pas à
proprement parler des « réfugiés climatiques ».
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N`3
Ce serait un abus de langage car ces personnes
ne bénéficient pas d’une reconnaissance offi-
cielle au niveau international. La Convention de
Genève sur les réfugiés politiques de 1951 ne fait
aucune référence aux victimes des dégradations
environnementales. Au mieux, les migrants du
climat peuvent espérer bénéficier de la protection
subsidiaire temporaire, un statut beaucoup plus
« light » que celui défini par la Convention.
A l’heure actuelle, seule la Suède a consenti
à étendre la protection de la Convention de
Genève aux victimes de catastrophes naturelles.
Mais le Haut-Commissariat aux Nations-Unies
n’est pas compétent pour intervenir auprès des
migrants climatiques.
Pour autant, amender la Convention de Genève
ne suffirait pas à régler la question du statut. Car
au-delà de ceux qui franchissent les frontières, il
faut également inclure la protection des « dépla-
césinternes », ceux qui ne quittent pas leur pays
d’origine mais changent de région au sein de leur
Etat.
La conférence de Copenhague devra être l’occa-
sionde clarifier cette situation inédite mais vouée
à s’amplifier.
Enfin, au niveau global, l’accentuation de la lutte
contre les émissions de GES est la clef de voûte
pour espérer, à long terme, endiguer ces mouve-
ments de populations.
Fiona Texeire
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Dossier
Copenhague, le casse-tête des négociations :
Vers un échec programmé ?

S
elon les derniers rapports du GIEC, il apparaît essentiel de limiter le réchauffement climatique
à 2°C. Au-delà de ce seuil peuvent s’enclencher des boucles de rétroaction positives1 qui em-
balleront la machine climatique. Au-delà de ce seuil, effectivement, nous n’aurons plus aucune
emprise sur le système Terre. Pour remplir cet objectif des 2°C, il faut principalement :
● Pour les Pays industrialisés : réduire les émissions de 40% en 2020 (/1990) ;
● Pour les Pays en développement : « dévier » de 15 à 30% en 2020 ;
● Un soutien du Nord vers le Sud : de l’ordre de 120 à 200 milliards d’euros par an d’ici à 2020.

Copenhague n’est donc pas seulement un Sommet International du Climat comme nous en avons
déjà connu ces dernières années. Durant le mois de décembre peuvent être véritablement fixés
les futurs objectifs climatiques pour les décennies à venir, et, c’est ici la particularité, peuvent de
redéfinir les rapports des pays Nord/Sud, au niveau politique et économique. Aujourd’hui, en effet, 80%
des gaz à effet de serre accumulés viennent du Nord, alors que 80% des impacts néfastes ont lieu au
Sud ! Cela passe donc par des transferts de technologies et de fonds du Nord vers le Sud, mais aussi
d’engagements forts de réduction et une capacité, notamment du Sud, de faire respecter ces engage-
mentslocalement. On pense notamment à l’Indonésie ou à la Malaisie, où la déforestation est dénoncée
en façade lors des négociations internationales, mais demeurent largement réalisées localement à
travers un « laissez-faire » aveugle. Alors, quel accord ?

Exemple de boucle de rétroaction positive : + de réchauffement -> + de fonte des pergélisols -> + de méthane dégagé
(autrefois piégé sous les glaces) -> + de réchauffement -> + de fonte des pergélisols -> ... etc.

http://jeunesverts.org 9 http://www.ecosprinter.eu
 La Souris Verte ●● N`3
Aux vues du graphique présenté en page
précédente, on observe que, malheureusement,
ce sont toujours les pays au faible poids géopoli-
tiqueceux-là même qui sont les plus touchés par
le changement climatique, qui gardent une forte
volonté pour un accord ambitieux. Ils sont repré-
sentés en vert. En bleu, ce sont les puissants,
ceux qui feront l’accord. La Russie et l’OPEP2
n’ont aucune ambition pour le succès d’un
accord. Cette première reste néanmoins capable
du pire comme du meilleur, et peut faire durer les
négociations jusque très tard dans la dernière nuit.
Enfin, les pays en jaune sont qualifiés de « swing
states ». Autrement dit, ce sont eux qui peuvent
faire pencher la balance en faveur ou non d’un
consensus. Leur rôle demeure crucial, dans
l’optique de faire face à des chinois ou des améri-
cains plutôt tièdes.
Il existe justement, toujours, de nombreux
points de blocages, qui peuvent faire de ce
Sommet un échec programmé. Nous en citerons
notamment trois :
● Le premier, surnommé « the brick » 3, fait
référence à l’état actuel du futur traité,
comprenant toutes les conditions portées par
chacun des pays dans un « pavé » de 400
pages. Bangkok a permis d’en éliminer 200
déjà. Mais dans l’optique d’atteindre les 30
pages d’un document clair, énormément de
temps sera nécessaire. Y en aura-t-il assez à
Copenhague ?
● Second point de blocage, le droit de regard
international. Pour que l’accord soit efficace,
une instance internationale doit obtenir le droit
d’inspection dans tous les pays signataires pour
vérifier l’effectivité de l’application du dit ac-
cord. Toutes les nations accepteront-elles cette
condition ?
● Enfin, et non pas par ordre d’importance, le
Congrès américain porte sur ses épaules la
responsabilité du succès. A Washington les ré-
ticences demeurent puissantes, encore plus à
cause de l’arrivée synchrone du débat sur la ré-
forme du système de santé. Même au sein de
la population, le changement climatique n’est
pas vu comme une priorité, bien qu’il soit consi-
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N`3
déré comme un problème sérieux par 75% de
la population. Obama pourra-t-il devancer son
Congrès et s’engager réellement à Copenha-
gue ?
Ces questions demeurent ainsi en suspens,
et font craindre l’échec du Sommet. Un échec
serait signifié par l’impossibilité de trouver un
accord, mais encore plus par l’entente sur un
accord vide. Il serait en effet catastrophique pour
notre civilisation et notre planète si un tel accord,
désert d’engagements concrets, puisse être signé
à Copenhague.
Les gouvernements se targueraient d’avoir
rempli leur mission, la presse, on l’imagine,
prétendrait la même chose, ou au pire le qualifierait
d’un premier pas vers un mieux, alors qu’au final
un accord vide ne représenterait que la continuité
dans l’immobilisme, un premier pas vers le chaos !
Un mot d’ailleurs à ce propos. Les gouver-
nements de l’Union Européenne parlent
aujourd’hui d’un engagement fort par une réduction
de 20% de leurs émissions pour 2020 (par
rapport à 1990). Mais il faut savoir que depuis
l’intégration des pays de l’Est dans l’Union,
la chute des régimes communistes en 1990
avec pour traduction une désindustrialisation
massive, nous en sommes déjà à 10% de réduction
d’émissions de gaz à effet de serre ! Soit la moi-
tié de l’objectif fixé l’année dernière seulement !
Autant dire que les gouvernements, ne se fixant
comme réduction d’émissions que 10%, ne sont
pas si ambitieux qu’ils le prétendent.
D’aucuns avouent aujourd’hui de la
nécessité, pour l’Union Européenne, de réellement
donner un ton ambitieux lors de ce futur Sommet
International du Climat. Elle peut éventuellement,
dans un contexte difficile nous l’avons vu, déblo-
quer la situation pour un accord un minimum « ac-
ceptable ». Elle devra pour cela écouter son parle-
ment, et ne pas oublier de négocier également au
maximum, outre les puissants, avec ces fameux
« swing-states », puissances d’aujourd’hui et de
demain.
Noé Pflieger
Jeune Vert Besançon
10 http://www.ecosprinter.eu
 La Souris Verte ●● N`3
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Zoom sur
L’engagement américain :
« In carbon we trust »

L
eur billet est vert mais leur économie est
loin de l’être. Deuxième plus gros émetteur
de carbone après la Chine, l’implication des
Etats-Unis au sommet de Copenhague est un
enjeu majeur dans le succès des négociations.
reste une valeur sacrée…
En 2005, George W. Bush reconnaît pour la
première fois que l’activité humaine est en partie
responsable du réchauffement climatique, tout en
réaffirmant son opposition au protocole de Kyoto
Parallèlement, il se prononce pour la construction
de nouvelles centrales nucléaires aux USA….

Kyoto : faux départ

Membres de la Convention climat des

Nations Unies et signataires du protocole de
Kyoto en 1997, les Etats-Unis n’ont jamais
ratifié ce traité, qui s’est donc retrouvé sans effet
sur leurs émissions de GES. Pourquoi le Congrès
s’est-il dressé à l’unanimité contre le texte signé
par l’administration Clinton ? Pour les américains,
l’équation est simple : moins d’émissions de
GES signifie moins de croissance économique et
surtout, à l’époque, un désavantage concurrentiel
par rapport aux pays en développement (dont la
Chine) qui n’étaient alors soumis à aucune limita-
tion d’émissions par le traité.

La sombre ère Bush…

2001 : Avec l’arrivée de George W.Bush à la

présidence, les Etats-Unis se retirent purement
et simplement des négociations internationales,
leur « philosophie » affichée étant de favoriser
une gestion énergétique efficace et le dévelop-
pement d’énergies renouvelables plutôt que
d’imposer des contraintes de réduction d’émis-
sions aux industries. La liberté d’entreprendre
Copenhague : Yes, we can ?...
Suite à cette période sombre de la politique
environnementale (entre autres…) des Etats-
Unis, l’arrivée à la présidence de Barack Obama
a suscité beaucoup d’espoirs. Pour lutter contre

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 La Souris Verte ●● N`3
le réchauffement climatique, il proposait dans sa
campagne d’augmenter le prix de l’électricité,
d’investir dans les biocarburants et les énergies
alternatives, et se déclarait favorable à l’instaura-
tion d’un marché du CO2.
Quelle sera la position des USA d’Obama lors
du sommet de Copenhague ? Le responsable
de la délégation américaine, Jonathan Pershing,
a rappelé avec force l’opposition américaine au
protocole de Kyoto et il semble que les USA
veuillent obtenir un accord complètement
nouveau, qui laisserait chaque pays libre de
déterminer ses propres objectifs et calendriers de
réduction des émissions.
L’entrée des pays en développement, et
plus particulièrement de la Chine, dans le
Zoom sur
Le manque d’eau :
Peut-on éviter les guerres pour l’eau ?
I
ci des glaciers fondent, des lacs s’épuisent,
des fleuves n’atteignent même plus leur
embouchure, des forêts trop sèches brûlent, là
le niveau des mers montent, des torrents et des
coulées boue emportent des vies et détruisent
des habitations… Si la communauté scientifique
commence à comprendre avec précision les ori-
gines du réchauffement climatique, ces effets sur
la ressource en eau ont été très vite inquiétants et
ont lancé les premiers signaux de détresse.
Ce que nous disent les satellites
Alors que les observations géologiques et
archéologiques indiquent qu’au cours des
derniers millénaires, le niveau de la mer a peu
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N`3
processusde réduction des émissions de GES
fera-t-elle infléchir la position des Etats-Unis ? Le
prix Nobel de la Paix décerné à Barack Obama
peut-il l’inciter à adopter une attitude plus conci-
liante vis-à-vis des accords internationaux ? Mais
surtout, quelque soit l’issue du sommet de Copen-
hague, le Congrès américain est-il prêt à ratifier
un texte contraignant pour les industriels améri-
cains et rédigé par des pays qui sont surtout des
concurrents économiques ?
Le « tck tck tck » du tiroir caisse reste plus sonore
au pays du billet vert que le « tck tck tck » de
l’horloge qui avance vers une catastrophe clima-
tique…
Audrey Chauvet
varié (pas plus de 0.1 mm/an), les enregistre-
ments marégraphiques disponibles depuis près
d’un siècle témoignent d’une hausse significative
au cours des dernières décennies, de l’ordre
de 1.8 mm/an. L’élévation du niveau de la mer
du 20ème siècle est attribuée au réchauffement
climatique observé depuis quelques décennies.
Un archipel bientôt sous les eaux
L’impact de la montée du niveau de la mer est
désormais visible dans les zones de basse
altitude partout dans le monde, comme aux
Maldives dans l’océan Indien. Les atolls, qui s’élè-
vent rarement à plus de 50 centimètres au-des-
sus du niveau de la mer, sont particulièrement
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 La Souris Verte ●● N`3
vulnérables. Le Panel intergouvernemental des
Nations Unies sur le changement climatique
prévoit des augmentations comprises entre 9 et
88 centimètres au cours de ce siècle. « De nom-
breuses régions côtières de basse altitude vont
disparaître, indique le Pr Nunn. D’ici cinquante
ans, la géographie de la région Pacifique sera
complètement différente de ce qu’elle est au-
jourd’hui ».
La conférence de Copenhague aura pour
but de créer un statu de réfugier climatique aux 11
000 habitants de l’Etat de Tuvalu disséminés sur
neuf îles dont l’altitude moyenne ne dépasse pas
3 m au-dessus de la mer.
Une personne sur quatre dans le monde
n’a pas accès à l’eau potable
Les pénuries d’eau pourraient affecter
jusqu’à trois milliard d’humains sous l’effet du
réchauffement climatique, préviennent les experts
mondiaux sur le climat. « D’ores et déjà, l’Unesco
rappelle à l’occasion de la Journée mondiale de
l’eau, qu’une personne sur quatre dans le monde
n’a pas accès à l’eau potable. »
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur
le changement climatique (GIEC), qui a prédit
en février 2007 une hausse de 1,8 à 4° de la
température moyenne planétaire d’ici à 2100,
rendra le 6 avril à Bruxelles ses conclusions, dont
l’AFP a obtenu la dernière version en circulation,
http://jeunesverts.org
N`3
sur les impacts prévisibles de cette hausse.
À ce stade, les scientifiques estiment que pour
une hausse de 2°C des moyennes planétaires,
les ressources en eau diminueront alors que
les besoins d’irrigation augmenteront, que les
sécheresses seront plus fréquentes et qu’elles
affecteront des régions aujourd’hui semi-arides.
Selon leurs conclusions, ces 2°C supplémentaires
pourraient placer jusqu’à 2 milliards d’humains en
pénurie d’eau aggravée, dont 350 à 600 millions
seraient concernés en Afrique et 200 millions à un
milliard en Asie.
Parmi les impacts du réchauffement sur la
ressource en eau, les scientifiques du GIEC font
valoir les modifications apportées aux régimes
des lacs glaciaires et des rivières alimentées
par la fonte des neiges, notant que les réserves
d’eau contenues dans les glaciers et la couverture
neigeuse vont très probablement décliner.
Les pays situés sur les rives de la Méditer-
ranée, au Moyen-Orient ou en Asie centrale
risquent de devenir des zones intenses de conflits
liés à l’eau
Copenhague : la guerre ou la paix
Partage de l’eau douce, accueil des réfugiés
climatiques, prévision des catastrophes, irrigation
agricole, érosion des sols dus à l’agriculture
intensive, pollution des cours d’eau et des
nappes phréatiques, épuisement des eaux
fossiles et des lacs… Le défit est énorme autant
que l’attente des populations. Afin d’éviter les
conflits entre Etat, des accords devraient être
signé pour subir au mieux l’épuisement de la
ressource annoncé. Mais les accords de
Copenhague ne doivent évidement pas s’arrêter
là, il s’agit bien d’enrayer le réchauffement clima-
tique et les émissions de gaz à effet de serre. C’est
l’occasion historique de développer une autre
agriculture, de repenser globalement notre
consommation, de préserver pour les générations
futures une ressource qui est l’origine de la vie.
A.G. - Jeune Vert Strasbourg
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N`3

Zoom sur
La forêt : Elle ne sera pas un combustible
à réchauffement climatique !

O
ccupant 30% de la surface terrestre, la
forêt renferme 53% du carbone accumulé
par les écosystèmes terrestres. Les arbres
qui la composent captent le CO² atmosphérique
puis le séquestrent formant ainsi un formidable
puits de carbone.
Un puits qui risque fort de s’assécher !
13 millions d’hectares de forêts primaires
disparaissent chaque année, soit l’équivalent d’un
terrain de football toutes les deux secondes. En
libérant le carbone stocké dans les écosystèmes
forestiers, la destruction et la dégradation des
forêts est l’une des principale cause du dérègle-
ment climatique.
favoriser les projets de reboisements. Il conviendra
d’agir sur la préservation des stocks de
carbone forestier mais aussi sur le renforcement
des capacités d’absorptions de la forêt.
Conscients des menaces qui pèsent sur les
écosystèmes forestiers et de leurs impacts sur le
changement climatique nous avons aujourd’hui le
devoir de nous mobiliser pour les protéger. Les
forêts ne doivent pas être absentes du rendez
vous de Copenhague et les négociations se
doivent de donner des réponses respon-
sables, honnêtes et équitables vis-à-vis de ces
écosystèmes.

Mais les forêts ne sont pas un simple

grenier à carbone ! Elles sont aussi indispen-
sables à la survie de centaines de millions de
personnes (peuples autochtones) tout en servant
de refuge à plus de 50% des espèces végétales
ou animales vivants sur terre.

Reliant les préoccupations écologiques,

sociales et économiques auxquelles l’humanité
doit aujourd’hui faire face, la forêt fait figure
de priorité dans la lutte contre le changement
climatique. A ce titre : la déforestation, la gestion
durable des forêts et la maîtrise des stocks de
carbone forestier seront au cœur des négocia-
tions de Copenhague. Photo : pim, Sénégal mars 2009. La mangrove est l’un des
écosystèmes forestiers le plus productif et le plus riche de
Les discussions porteront tout d’abord sur la la planète. Au Sénégal comme partout dans le monde la
Réduction des Émissions dues à la Déforestation mangrove est détruite sous la pression de l’activité humaine.
L’ONU estime que 20% de leur surface a été détruite au
et à la Dégradation des forêts dans les pays en cours des 15 dernières années soit 3.5 millions d’hectares !
développement (REDD). Elles traiteront ensuite
de l’utilisation des terres, du changement d’utili-
sation des sols et de la foresterie (LULUCF). Pour que les conclusions de Copenhague ne lais-
Enfin les débats s’orienteront sur le Méca- sent pas de place à l’hypocrisie et ne favorisent
nisme de Développement Propre (MDP) afin de pas de nouvelles formes de spéculations et de

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 La Souris Verte ●● N`3
profits, nous devrons être attentif à ce que :
● Les plantations ne soient pas considérées
comme des peuplements forestiers et que les
forêts primaires ou naturelles soient préser-
vées. Il est inimaginable qu’une plantation de
palmiers ou d’eucalyptus puisse compenser la
destruction d’une forêt originelle !
● Le boisement et le reboisement soient ex-
clus des financements REDD afin de lutter
contre les comportements prédateurs qui dé-
truisent les forêts primaires au profit de forêts
artificielles à la biodiversité appauvrie.
● La capacité des peuples autochtones à dé-
fendreleurs droits et à subvenir à leurs be-
soins soient garantis. La lutte contre la défo-
restation est indissociable d’une collaboration
avec les populations locales (transferts de
compétences, partage des bénéfices, recon-
naissance des droits de propriétés, respect
des traditions…).
● Le maintien de la biodiversité forestière soit
placé à la hauteur de la richesse inestimable
Zoom sur
Le nucléaire :
Nuke pas le climat !
L
e Sommet de Copenhague et la lutte contre
le péril climatique doivent faire émerger de
nouvelles solutions énergétiques. Mais il
faut faire attention aux « fausses bonnes idées »
comme le nucléaire.
La lutte contre le changement climatique pousse-
t-elle de nombreux pays à se tourner vers le
nucléaire ? Non. Contrairement à ce qu’on
entend en France, très peu de pays sont prêts à
augmenter considérablement leur parc nucléaire.
En fait, la France est le seul pays au monde à
miser à ce point sur l’énergie nucléaire, au
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N`3
qu’elle constitue.
● Des mesures drastiques contre la destru-
tiondes forêts soient prises dés aujourd’hui
(on n’a plus le droit d’attendre) et qu’un sys-
tème de contrôle efficace soit mis en place
pour mesurer objectivement leur respect.
Face à l’urgence et convaincu qu’une action
ferme, coordonnée et précoce l’emportent
sur les coûts de l’inaction, nous ne pouvons
qu’espérer que le rendez vous de Copenhague
catalysera et fédérera les énergies. Il s’agit de
donner au monde les moyens de préserver son bien
commun qu’est la forêt !
Gageons qu’après ce sommet crucial pour notre
avenir, les forêts n’alimentent pas plus le feu
du dérèglement climatique, mais deviennent le
cœur de l’action mondial dans la réduction des
émissions de gaz à effet de serre en plus d’être le
poumon de la vie sur terre.
Pierre Mengin
détriment des énergies renouvelables et de la
lutte contre les gaspillages.
Les raisons de la panne du nucléaire dans le
monde sont nombreuses. Tout d’abord son coût.
Une centrale du type « EPR » coûte plus de 4
milliards pour la construction, mais avec les
retards et les difficultés de sécurité (relevées
par les autorités de sureté) il pourrait encore
s’accroitre. Il faut ajouter à cela les coûts
d’assurance, de transport et de démantèlement.
Peu de pays peuvent se permettre une telle
dépense, surtout en période de crise.
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N`3

Autre problème : la dépendance énergétique. inondations...), dont la fréquence augmente,

L’uranium, qui sert à faire de l’électricité nucléaire, accroissent les risques d’accidents. En 1999, la
est extrait dans des pays souvent très instables centrale du Blayais, près de Bordeaux, a frôlé
(ex : Niger) et l’approvisionnement est donc plus la catastrophe en raison d’une inondation et la
qu’incertain. ville a failli être évacuée. Inondée par le tsunami
Par ailleurs le centrales nucléaires fin 2004, la centrale indienne de Kalpakkam
produisent des déchets dont 90% ne sont pas a été arrêtée en urgence, 15 000 familles
recyclables et donc stockés dans un état qui évacuées le lendemain. Un accident majeur,
restera radioactif encore des centaines de toujours possible, contaminerait de vastes
milliers d’années. territoires pour des milliers d’années. La question
des coûts, économiques et humains, des
incidents et accidents nucléaires (petits
comme grands) se pose. D’après les récentes
estimations ce coût du risque ferait du nucléaire
l’une des énergies les plus chères et les plus
dangereuses au monde.

Le nucléaire crée peu d’emplois et ce sont

souvent des emplois non-durables et précaires
(intérim). Par contre, en moins de dix ans,
l’Allemagne a créé 300.000 emplois dans les
énergies renouvelables. Le secteur émergent
occupe déjà 2,5 millions de personnes dans le
monde. A investissement égal, les économies
d’énergie et les énergies renouvelables créent 15
fois plus d’emplois que le nucléaire !

Il n’y a donc pas photo : résistons aux campagnes

de pub d’Areva et aux nucléocrates qui peuplent
les couloirs des ministères et tournons le dos au
Le nucléaire n’est pas efficace pour lutter
nucléaire !
contre le CO2
Alexis Prokopiev et Benoit Ducasse
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE),
la contribution du nucléaire à la réduction des
émissions de CO2 serait de 6 % pour un coût
de mille milliards d’euros... contre 54 % pour les
économies d’énergie et 21 % pour les énergies
renouvelables, à un coût très inférieur. Et puisqu’il
faut environ dix ans pour construire un réacteur,
ce faible effet ne commencerait qu’après 2020,
bien trop tard. Contrairement à une idée reçue,
les centrales nucléaires émettent du CO2 lors
de leur fonctionnement mais surtout pendant
leur construction/démantèlement et à cause du
transport de l’uranium.

Les événements climatiques extrêmes (tempêtes,

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Jeunes Verts Mondiaux

Mobilisation pour Copenhague :
Un enjeu mondial

L
es Jeunes Verts Mondiaux (Global Young Greens en anglais) ont été fondé en janvier 2007, lors
d’une grande conférence réunissant plus de 150 jeunes du monde entier. Certaines personnes
venaient de mouvement de jeunesse politique déjà structurés, d’autres d’organisation environne-
mentales ou sociales et voulaient créer des jeunes verts dans leur pays.

Voilà pour les bases. En 2010, le deuxième congrès se déroula à Berlin, afin de continuer la
dynamique. Durant ce premier mandat, le comité de direction, composé de 4 fois 4 personnes
paritaires issues des grandes régions représentées
(Europe, Afrique, Amériques, Asie/Pacifique)
n’avait pas de mandat politique (pas de possibilité
de prise de position), mais plutôt la charge de
structurer le réseau. Ce qui a été fait avec le site
internet et la liste de diffusion, mais aussi en
participant à des organisations de jeunesse inter-
nationales, telles que l’ICMYO (International Coor-
dination Meeting of Youth Organisations), ou des
campagnes mondiales comme le Global Climate
Day, le 8 décembre.

Pour les Jeunes Verts Mondiaux, être présent à

Copenhague pour la conférence sur le climat est
essentiel : d’une part pour être visible sur la scène
internationale, mais surtout pour montrer que les
jeunes sont vigilants sur les décisions prises pour
la planète et ses habitants.

Alors à Copenhague, venez nous rencontrer au stand de la FYEG, les Jeunes Verts Européens, pour
renforcer encore l’impact de notre présence, pour nous connaître, et pourquoi ne pas vous investir au
sein du réseau !
Sarah Trichet-Allaire
Membre du comité de direction des GYG

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Groupes Locaux
Les Jeunes Verts réveillent Nicolas Sarkozy

L
es Jeunes Verts Ile-de-France ont participé
le samedi 24 octobre, à 50 jours de la
conférence de Copenhague à la flash-mob
(mobilisation éclaire) pour réveiller nos dirigeants
politiques. Ils ont répondu à l’appel d’ « Ultimatum
Climatique » et ont rejoint place de la Bourse à
Paris les autres organisations mobilisées pour le
climat.
Ensemble, ils ont fait sonné leurs réveils et fait le
plus de bruit possible pour attirer l’attention des
dirigeants occidentaux sur l’urgence climatique.
A 12h18 tapantes, les 200 personnes présentes
(dont une vingtaine de Jeunes Verts) se sont fait
entendre !
Cette mobilisation s’inscrivait dans un cadre
international puisqu’elle a eu lieu en même
temps dans de nombreux pays. L’heure n’a pas
été choisie au hasard 12h18, correspond au
18 décembre (à l’anglo-saxonne) , dernier jour
du sommet donc dernier jour crucial pour les
décisions sur le climat.

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Groupes Locaux
Les Jeunes Verts Alpes-Maritimes
pour Copenhague

L
es Jeunes Verts étaient présents dimanche
22 novembre dans la matinée sur le marché
du cours Saleya à Nice pour informer sur
les enjeux du sommet de Copenhague et faire
signer la pétition Ultimatum Climatique.

Ils ont recueilli un joli succès et comptent

mener une action sur les enjeux climatiques le 5
décembre.

Groupes Locaux
Les Jeunes Verts Franche-Comté
se déshabillent !

L
es Jeunes Verts franc-comtois ont montré Accompagnés des jeunes socialistes, ils
samedi 28 novembre l’intérêt qu’ils portaient ont interpellé les passants dans une tenue
au climat. légère.

L’idée était de montrer le dérèglement

climatique actuel d’une manière amusante.
Le fait que les jeunes se retrouvent en maillot
de bain en décembre sur la place principale de
Besançon était en effet interloquant pour les ba-
dauds.

Cette action s’accompagnait évidemment de

revendications pour le sommet de Copenhague :
un accord international ambitieux, des transferts
technologiques et financiers significatifs vers les
pays du sud et la mise en place de politiques
radicales alternatives et solidaires.

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Groupes Locaux
Les Jeunes Verts Franche-Comté
frappent encore !
P
our sensibiliser la population bisontine à
la question des réfugiés climatiques, les
Jeunes Verts de Franche-Comté se sont
lancés dans le théâtre de rue. Et cela, à 14 jours
de la conférence internationale de Copenhague
sur le climat.
En effet, les militants se sont transformés en
réfugiés, venus de leur île disparue sous l’océan
ou de leurs terres desséchées par le Soleil. Ils
sont arrivés à Besançon, au niveau du Pont
Battant, équipés de torches et vêtus de toges
blanches. D’autres jeunes ont alors interprétés
les dirigeants européens : Sarkozy, Merkel et
Berlusconi. Cela afin de repousser ces nouveaux
arrivants comme le stipule leurs politiques en
matière d’immigration.
Mais cette situation n’était pas tenable pour les
Jeunes Verts présents sur place. Ils ont donc
décidé d’interpeller la foule présente sur le pont
pour contrefaire le discours des trois hommes
Groupes Locaux
Sam de paname
A
J -3 de Copenhague les Jeunes Verts ont
sorti une vidéo chaude ! Une vidéo originale
et humoristique qui fait le buzz sur internet.
Le concept : Sam de Paname, le Roi de la
Flamme, en short et en t-shirt sur les Champs
Elysées.
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N`3
politiques.
Pour cela, ils avaient préparé un tract qu’’ils
ont alors distribué aux passants. De plus, pour
assurer une meilleure visibilité et compréhension
de leur message, ils ont déployé une banderole de
15m : « Copenhague : Votre décision, Notre sur-
vie. Jeunes Verts www.copenhagie-2009.com ».
Ils ont choisis de faire cette action pour dénoncer
le manque d’information sur les populations
victimes du bouleversement climatique. De plus,
Nicolas Sarkozy s’est déjà engagé à ne pas tenir
des comptes des recommandations des experts
en matière d’aide au développement des pays
du Sud. Enfin, rien n’est prévu pour accueillir ces
réfugiés climatiques pourraient représenter une
population, de 200 millions à 1 milliard d’individus
d’ici 2050, qui migreraient vers les pays dévelop-
pés.
JV Besançon
Sam de Paname est le Roi de la flamme ! Il
veut qu’à Paris il fasse +35°C en hiver, que tout
le monde soit en maillot de bain, qu’il y ait des
palmiers partout et qu’on puisse faire du surf
sur la Seine. Pour cela, une seule solution : le
changement climatique doit arriver plus vite ! Payé
par le lobby pétrolier et le lobby pro-nucléaire,
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N`3

Sam explique comment émettre le maximum
de CO2 tout en se promenant sur les Champs
Elysées.
Avec cette vidéo tournée à J-7 du Sommet de
Copenhague, les Jeunes Verts dénoncent le
poids des lobbies sur les négociations sur lecli-
mat et leur influence sur l’opinion publique. Les
lobbies pétroliers et pro-nucléaires vous désinfor-
ment tous les jours !
Alexei Prokopiev, porte-parole des Jeunes Verts
met ici en pratique une campagne visant à
tourner en dérision le réchauffement climatique
qui consiste à rompre avec le ton catastrophique
et alarmiste habituellement utilisé pour traiter du
réchauffement climatique. Montrer au contraire
une image idyllique et positive permettant de
critiquer mais par la dérision.

Appel au don
Aidons les Jeunes Verts à aller à Copenhague !

L
es Jeunes Verts veulent participer activement au sommet de Copenhague et y
envoyer certains d’entre eux le week-end du 12 décembre.
Nos objectifs sont doubles : Nous désirons tout d’abord avoir une influence sur les négociations
au travers d’actions visibles et d’une large communication, en association avec d’autres organi-
sations.Il s’agit également de montrer comment l’écologie politique constitue une réponse aux
problèmes globaux que posent le réchauffement climatique, aussi bien sur la sphère économique que
la sphère sociale.

Ceci est très important pour les Jeunes Verts qui

s’engagent depuis le 21 septembre aux côtés de
nombreuses associations sur la communication
de l’événement. Pour permettre à 10 Jeunes
Verts d’être présents à Copenhague le 12
décembre, nous sollicitons votre aide financière.

N’importe quel montant peut être utile, peu

importe qu’il soit grand ou petit.

Envoyer vos dons à :

Les Jeunes Verts / La Souris Verte

ABS de Matthieu Hilbert
Local des Verts Alsace
7 rue de l’Epine
67000 Strasbourg

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