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Octobre 2010
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Dédicaces
A mes très chers parents Belgacem et Hasnia qui ont toujours été là
soutien et amour ;
Je dédie ce Mémoire
Samia EL HAJ
2
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Remerciements
recommandations constructives.
3
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
SOMMAIRE
Page
INTRODUCTION 08
Chapitre deuxième : Autonomie de l’audit fiscal par rapport aux autres formes 29
d’audit
Section 1 : Autonomie de l’audit fiscal par rapport à l’audit comptable 29
Sous-section 1 : L’audit comptable comporte un contrôle de régularité de la 30
fiscalité
Sous-section2 : L’audit comptable ne se substitue pas à l’audit fiscal 33
Section 2 : Autonomie de l’audit fiscal par rapport à l’audit juridique 36
Sous-section 1 : Notion et spécialisation de l’audit juridique 36
Sous-section 2 : Le particularisme du droit fiscal par rapport aux autres 37
branches de droit
4
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
5
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
CONCLUSION 161
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
7
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
INTRODUCTION
Le mot « Audit » est d’origine latine. Il a été et demeure l’objet d’une littérature abondante et
croissante. La qualité des travaux d’audit et l’intérêt de ce type de mission pour l’entreprise se
sont rapidement affirmés et diverses réflexions sont nées dans le but de rechercher d’autres
développements, d’autres cadres pour l’audit, susceptibles de profits analogues à celui retiré
de l’audit comptable. Chaque information devient un objet potentiel d’audit.
Nous atteignons alors les formes les plus évoluées d’audit : audit qualité, audit marketing,
audit social, audit juridique, etc. La fiscalité n’y a pas échappé surtout que celle-ci est
aujourd’hui l’une des préoccupations majeures des entreprises. D’ailleurs, comme l’ont
souligné Mercadal et Macqueron « chaque opération de la vie des affaires croise l’impôt »1.
Par ailleurs et bien que le législateur, en matière fiscale, ait voulu instaurer une grande
réforme du système fiscal (dernièrement avec l’apparition du code des droits et des
procédures fiscaux promulgué par la loi n° 2000-82 en date du 9 août 2000) ayant pour
objectifs :
L’adhésion du contribuable au dit système fiscal, n’a pas été réalisée. Les obligations
fondamentales ne sont pas toujours respectées par un grand nombre de contribuables et
semblent être rejetées d’une manière organisée2.
1
B. Mercadal et P. Marqueron, Initiation au droit des affaires, Ed. Juridique F. LEFEBVRE, 1984, p. 348.
2
ABOUDA (A), Code des droits et procédures fiscaux : contrôle, contentieux et sanctions, Publication de
l’imprimerie officielle de la république tunisienne 2001.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Cette position est accentuée face à la possibilité que s’est donnée le législateur de contrôler
l’application de ses règles et de sanctionner les erreurs constatées afin de préserver l’intérêt de
l’Etat, créancier de l’impôt.
Ainsi, comme les dirigeants des entreprises ne sont pas généralement spécialisés dans le
domaine fiscal et se trouvent incapables de collecter des informations sur la situation fiscale
de leur entreprise, cette dernière encourt un risque fiscal éventuel.
De même, face à la multiplicité des dispositions fiscales, leurs complexités, et la rapidité de
leur évolution, l’entreprise devra être capable d’optimiser l’application du potentiel juridique
et fiscal mis à sa disposition et se comporter activement devant les possibilités qui lui sont
offertes. D’où la recherche de l’efficacité fiscale.
Recueillir des informations sur la nature et l’étendu du risque fiscal encouru par l’entreprise,
utiliser au mieux de la fiscalité par rapport à ses intérêts, élaborer un bilan de santé fiscale,
permettre une meilleure prise de décision par les dirigeants (performance fiscale), furent des
éléments suffisamment importants pour justifier un contrôle approfondi, spécialisé, qui puisse
apporter des éléments d’information, notamment aux dirigeants d’entreprises.
Toutefois, contrairement à l’audit comptable, la mission d’audit fiscal ne fait à ce jour l’objet
d’aucune normalisation qui permet de :
1. Définir les principes de base que la pratique de l’audit fiscal doit suivre ;
2. Fournir un cadre de référence pour la mise en place et la réalisation d’une démarche
d’audit fiscal apportant une valeur ajoutée ;
3. Etablir les critères d’appréciation du fonctionnement de l’audit fiscal.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Cette étude pourra présenter un guide méthodologique que pourra adopter un expert
comptable, bien évidemment, dans les entreprises ayant adopté une stratégie de
transparence fiscale qui est fondée sur un principe simple : « Respecter la loi, toute la loi et
rien que la loi »3 ; du fait qu’elle débouche sur les diligences et les contrôles spécifiques à
accomplir lors d’une telle mission.
Le présent mémoire sera divisé en deux parties. La première présentera les concepts généraux
de l’audit fiscal en particulier et en chapitre premier, la notion d’audit et l’extension de cette
notion au domaine fiscal ; les objectifs d’une mission d’audit fiscal.
Dans un deuxième chapitre, j’ai essayé de développer la notion de l’autonomie de l’audit
fiscal par rapport à certaines formes d’audit notamment l’audit juridique et l’audit financier.
Le troisième chapitre de cette première partie sera consacré à énumérer les principes de base
régissant l’audit fiscal, les qualités requises de l’auditeur fiscal ainsi que son choix.
Dans la deuxième partie, nous entamerons la démarche de l’audit fiscal proprement dite. De
ce fait, j’essayerai dans un premier temps et lors de l’exercice des contrôles de régularité de
transposer, tout d’abord, la démarche générale de l’audit financier à l’audit fiscal. Ensuite, de
citer les contrôles spécifiques applicables à cet audit. Dans un deuxième temps, j’exposerai
les contrôles d’efficacité pour déboucher enfin sur la confection du rapport de l’audit fiscal
ainsi que les limites de la mission.
Ces deux parties seront couronnées par un cas pratique portant sur la démarche d’audit fiscal
appliquée à un hôtel.
3
J.L GOEPP, la gestion du risque fiscal, Edition GUALINO EDITEUR, 2001, p. 18
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le terme audit a des origines fortement lointaines et a pris depuis son apparition diverses
formes et divers objectifs. En effet, au début, l’audit a évolué pour satisfaire plusieurs
utilisateurs de l’information financière et comptable. D’où l’apparition de l’audit interne et de
l’audit contractuel.
Pour cela, nous avons consacré cette première partie à vous présenter les concepts généraux
de l’audit fiscal, qui vous seront exposés en trois chapitres comme suit :
en chapitre premier : la notion et les objectifs de l’audit fiscal ;
en chapitre deuxième : l’autonomie de l’audit fiscal par rapport aux autres formes
d’audit ;
en chapitre troisième : les principes de base régissant l’audit fiscal, choix et qualités
requises de l’auditeur.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le terme audit est d’emploi courant dans le monde des affaires. Le terme « audit » semble
prendre de nos jours, selon les circonstances des significations différentes. Le plus souvent
l’audit évoque la notion de contrôle appliqué à la matière comptable. Cette conception
première de l’audit est dépassée ou tout au moins, ne caractérise plus à elle seule la mission
d’audit.
Pour beaucoup, l’audit résulte d’une démarche nouvelle qui conduit au simple examen
critique d’une information. L’audit est devenu en quelque sorte une notion de caméléon. Dans
cette conception, l’audit fiscal trouve naturellement sa place à coté de nombreuses formes
d’audit que l’on rencontre actuellement (section 1).
Parmi ces formes, on cite l’audit fiscal à travers lequel les prescripteurs de la mission
cherchent à atteindre des objectifs spécifiques qui ne se retrouvent pas dans d’autres missions
d’audit. D’où la nécessité de dissocier cette mission des autres missions voisines. C’est ce qui
va être développé en section 2 de ce premier chapitre.
Si le mot « audit » apparaît d’utilisation récente, ce n’est pas pour autant un mot nouveau
(sous-section 1). Bien au contraire, il a des origines lointaines. Ce terme a connu beaucoup
d’évolution pour prendre aujourd’hui divers significations et toucher plusieurs domaines
parmi lesquels le domaine fiscal (sous-section 2).
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
contrôlaient la comptabilité de toutes les provinces. Ces contrôleurs devraient rendre compte
oralement de leurs missions à une assemblée des auditeurs.
Aujourd’hui, Plusieurs définitions ont été proposées pour cerner au mieux une aussi vague
notion. Nous allons nous contenter dans le cadre de notre travail de citer un ensemble de
définitions les plus manifestes, présentées par des praticiens en la matière.
Selon C.H. Gary, l'audit est « un examen critique des informations fournies par l'entreprise ».
Cette définition qui s'avère restrictive et simpliste présente l'audit comme étant un diagnostic
d'un ensemble de données fournies par l'entreprise, ce qui nous laissera s'interroger sur les
autres informations non fournies.
Par ailleurs, l'ATH énonce ce qui suit : « l'audit est l'examen d'information en vue d'exprimer
sur cette information une opinion responsable et indépendante par référence à un critère de
qualité, cette opinion doit accroître l'utilité de l'information ». Ce qui rend l'audit comme une
appréciation d'un ensemble d'informations basée sur un critère de qualité qui est de nature à
accroître son utilité.
Une autre définition proposée par l'Encyclopédie Universalis se présente ainsi: « l'audit est un
travail d'investigation permettant d'évaluer les procédures comptables, administratives ou
autres en vigueur dans une entreprise afin de garantir à un ou plusieurs groupes concernés,
dirigeants, actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques, organismes publics) la
régularité et la sincérité des informations mises à leur disposition et relatives à la marche de
l'entreprise ».
Par conséquent, on constate que l'audit peut juger différentes procédures dans une entreprise
et ce en vue d'affirmer aux personnes intéressées, la régularité et la sincérité de telles
informations qui leurs ont été produites.
De son coté, Mr J.P. Ravalec expose la définition suivante : « il met en évidence et mesure les
principaux problèmes de l'entreprise ou de l'organisation à évaluer, il en évalue l'importance
sous forme de coûts financiers ou d'écarts par rapport à des normes, en apprécie les risques
qui en découlent, diagnostique les causes, exprime des recommandations acceptables en
termes de coûts et de faisabilité pour améliorer le fonctionnement ».
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Avec ces définitions, les techniques d’audit se sont étendues au delà de leur cadre initial qui
tournait autour de l'audit comptable, du commissariat aux comptes avec pour objectif la
certification des états financiers. Ce développement a été opéré en deux directions à savoir :
L’audit a évolué pour satisfaire plusieurs utilisateurs des états financiers dont leur besoin en
dehors du cadre légal, se fut ressentir. D’où, l’apparition d’autres formes d’audit à savoir :
l'audit contractuel et l'audit interne.
Pour la première forme, le contrôle de l'information peut être demandé par un tiers intéressé
ou un membre de l'entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur
devient contractuelle ou conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui souhaite connaître la
qualité des états financiers produits par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un
audit comptable de l'entreprise avant d'acheter des actions ou des parts sociales.
Concernant l’audit interne, son apparition est liée à l'importance du volume d'informations
comptables et financières qui fait augmenter le risque d'erreurs et d'omissions, et par
conséquent, un coût élevé d'un contrôle approfondi externe. D'où, les entreprises ont
progressivement mis en place des services internes, chargés d'effectuer des missions de
contrôle comparables à celles qu'effectuent les auditeurs comptables externes.
Avec le développement de l'audit interne, les entreprises perçurent l'intérêt que présenterait
pour elles l'expression d'une opinion sur des informations autres que l'information comptable
et financière. Chaque fonction de l'entreprisse, chaque type d'opérations et à la limite chaque
information devient ainsi un objet potentiel d'audit. D’où, l’extension de l’audit vers plusieurs
domaines. Citons par exemple, l'audit social, l'audit des achats, l'audit de la production, l'audit
informatique, l’audit des budgets, etc.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En d'autres termes, le concept d'audit connaît aujourd'hui une grande fortune même si,
globalement, la réflexion sur les extensions possibles de l'audit avance plus rapidement que
les travaux en vue de la mise en œuvre de ces missions.
L'audit fiscal paraît comme étant la formule qui répond au mieux aux préoccupations de
l'entreprise et ce pour diverses raisons :
En effet, et d’une part, le droit fiscal est une contrainte pour l'entreprise, qui lui impose le
respect de dispositions importantes en nombre, complexes et évoluant rapidement dans le
temps. Cette rigidité pourrait pousser l’entreprise vers l'extension de la fraude en cherchant à
minimiser la dette vis à vis de l'Etat, ainsi que vers l'évasion pour en profiter des lacunes
existantes entre les lignes des dispositions réglementaires.
L'entreprise est alors en situation de risque fiscal dont la mesure peut être un élément
d'information pour les dirigeants puisque son incidence financière sur la gestion de
l'entreprise est directement mesurable.
D’autre part, et outre le prélèvement obligatoire que représente en lui même l'impôt, la
fonction de collecteur d'impôt assignée à l'entreprise est en elle même génératrice d'un coût
additionnel. « L'entreprise est chargée d'opérations d'assiette, de déclaration, de perception et
de reversement de l'impôt. Elle supporte un coût qui lui est transféré par l'administration
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
fiscale. Il s'agit d'un coût ''subi'' par l'entreprise auquel elle ne peut se dérober »4. Ainsi, même
si l'entreprise joue le rôle d'intermédiaire neutre entre le redevable d'impôt et l'Etat, elle le
substitue s'il n'honore pas sa dette ou qu'il soit en situation d'insolvabilité.
De ce fait, et comme le soulignait M. Egret dans son étude pour les entreprises imposées selon
le régime réel, que la fiscalité est une « préoccupation quotidienne, majeure et souvent
irritante » qu'il serait rationnel de maîtriser.
Contrainte financière, risque, gestion fiscale sont des éléments suffisamment importants pour
justifier un contrôle approfondi et spécialisé qui puisse apporter des éléments d'information,
notamment aux dirigeants de l'entreprise. D’où, l’apparition de la formule d’audit fiscal.
L'intérêt d'un tel contrôle est clair. Il doit permettre en premier lieu de recueillir des
informations sur la nature et l'étendue du risque fiscal encouru par l'entreprise et de le mesurer
financièrement. Cet examen lève le voile sur les incertitudes, les interrogations fiscales de
l'entreprise et facilite dans une certaine mesure la prise de décision.
De même, il mesure l'aptitude de celle ci à utiliser la fiscalité aux mieux de ses intérêts. Le
prolongement de ce diagnostic à des recommandations ou conseils contribue à la sécurité
fiscale de l'entité et participe à l'amélioration de sa gestion fiscale.
L'audit fiscal se présente comme "une pièce maîtresse" dans l'élaboration du diagnostic fiscal
de l'entreprise. En outre, il permet d'apporter des éléments sur la faculté de l'entreprise à se
conformer ou non à la réglementation fiscale.
Ses résultantes informent sur la gravité du risque encouru financièrement ainsi que sur les
éventuelles défaillances de l'organisation de l'entreprise.
Il sert de guide à certaines décisions de gestion ainsi que celle de gestion des risques de
l'entreprise connue de nos jours sous « The risk-management ».
4
C. PEROCHON et L. KLEE, Structure économique et juridique de l’entreprise et TVA : Rev. Fr. de
comptabilité, mai 1982, p.233 – V. également A. GAZENGEL et H. DE LA BRUSLERIE, TVA et Besoins de
financement : Rev. Fr. de gestion, mai -juin1980, p.71.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L'audit fiscal étudie et analyse les dispositions desquelles résultent des obligations
légales auxquelles l'entreprise doit s'y conformer sous peine de sanctions, et ;
Il oriente les décisions prises par l'entreprise vers des choix rationnels et cohérents
fondés sur des avantages et/ou options fiscales qui sont de nature à lui procurer un
gain en terme d'impôt.
Le respect de la règle fiscale s’entend en principe par la conformité des décisions fiscales de
l’entreprise à la législation et à la règlementation fiscales auxquelles celle-ci est soumise. Le
risque fiscal est né suite à :
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’incertitude autour du risque fiscal est partagée par les membres de la société ainsi que ses
partenaires.
Les prescripteurs membres de la société sont les dirigeants et les associés de la société ainsi
que ses salariés.
Pour les premiers (dirigeants ou associés), le risque fiscal engendre un passif fiscal
supplémentaire. Les pénalités, indemnités ou majoration de droit engendrent des besoins
financiers nouveaux. Cette situation minore la rémunération potentielle des associés. De
même, le risque fiscal engage la responsabilité pénale des dirigeants.
Pour les salariés, on ne peut pas ignorer qu’un tel risque pourrait influencer l’évolution des
salaires, de l’emploi ou des conditions de travail.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le risque fiscal ne concerne pas seulement les dirigeants et associés de la société et le cas
échéant son personnel mais aussi certains de ses partenaires ou de ses interlocuteurs.
D’abord, pour les commissaires aux comptes, l’examen de la régularité fiscale découle de
leurs missions de contrôle des comptes. Le commissaire aux comptes est dans l’obligation
aussi, de demander communication des notifications de redressement adressées par
l’administration fiscale à la société. S’ils sont définitifs, il doit s’assurer de leur traduction
dans les comptes de la société. En plus, le commissaire aux comptes est tenu de révéler au
procureur de la république tous faits délictueux notamment ceux d’origine fiscale.
Ensuite, pour le futur associé ou actionnaire, connaitre la situation fiscale de l’entreprise qu’il
compte acquérir présente un double intérêt. Le premier est financier, du fait que le
recensement des éléments constituant la situation passive de l’entreprise est indispensable
pour une juste détermination du prix de cession des actions ou des parts sociales. La deuxième
préoccupation est de gestion. En effet, lorsque la cession d’actions ou de parts engendre un
changement de direction, il est essentiel pour la nouvelle équipe de connaître la situation
exacte de la société, quel est son potentiel et quelles sont les faiblesses de l’organisation. Cela
implique des investigations juridiques et fiscales.
Les banques et les organismes prêteurs, afin de garantir le remboursement des avances et prêts
qu’ils accordent aux entreprises sont intéressés par la situation de leurs clients et de leurs
capacités de faire face à leurs engagements. Les organismes financiers ont la faculté de
consulter les rapports des commissaires aux comptes.
La réalisation d’une mission d’audit fiscal se heurte à plusieurs obstacles parmi lesquels se
trouve le coût de la mission. Le besoin d’information en matière fiscale doit justifier
l’investissement correspondant. Les dirigeants de l’entreprise sont les premiers concernés par
la connaissance du risque fiscal encouru et son incidence sur la gestion de leur entreprise.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les futurs associés, sont aussi de possibles prescripteurs de l’audit fiscal et ce suite
généralement à un audit comptable plus général, à l’occasion duquel, seront précisément
apparues des failles sur le plan fiscal.
Le rôle des banques et des établissements financiers en tant que prescripteurs de l’audit fiscal
paraît, à l’inverse, plus limité puisque ces derniers sont plutôt à la recherche d’opinion sur la
situation d’ensemble de l’entreprise et de la fiabilité des informations contenues dans les états
financiers. Cette opération s’effectue généralement dans le cadre d’un audit comptable de
l’entreprise.
La situation du commissaire aux comptes est particulière puisqu’il peut constater au cours de
ses investigations des irrégularités fiscales. Mais, pour un contrôle plus approfondi, il pourra
demander à la société de procéder contractuellement à un audit fiscal.
En général, le coût d’une telle mission semble être un obstacle à l’existence d’autres
prescripteurs d’une mission d’audit fiscal à moins que l’importance de cette préoccupation ne
justifie l’engagement financier correspondant.
Il ne peut pas avoir uniformité des missions d’audit fiscal et ce pour la diversité des objectifs
des missions fiscales, la périodicité de la mission et la portée de chaque mission.
Un audit fiscal peut être prescrit par l’intéressé pour rechercher toutes les irrégularités fiscales
et mesurer l’ampleur du risque fiscal encouru par la société. Ce type de missions peut
répondre aux attentes des établissements financiers, du commissaire aux comptes.
Au delà, le prescripteur pourra demander d’obtenir des indications sur la possibilité de réduire
le risque ainsi décelé et d’éliminer les sources de ce risque. Le dirigeant de la société pourra
demander par exemple aux auditeurs de lui indiquer ce qui dans les méthodes, les procédures
ou l’organisation, peut engendrer les erreurs constatées et la possibilité de rectifier ces erreurs.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les vérifications fiscales opérées par l’administration fiscale portent sur une période de quatre
exercices. Le recours plus fréquent à l’audit fiscal, réduit le risque et procure un avantage
financier à l’entreprise puisque ça permet d’éviter l’accumulation des erreurs ainsi que les
pénalités correspondantes.
3.3. La mission d’audit fiscal peut porter sur tout ou partie de l’activité de l’entreprise
Le contrôle peut porter sur une entreprise ou un groupe dont les filiales sont implantées dans
différents pays. Il peut porter, au sein de l’entreprise même, sur un ensemble d’opérations
spécifiques ou une activité en cas de pluralité des activités de l’entreprise. On parle dans ce
cas de missions « à thème ».
3.4. La mission d’audit fiscal peut porter sur une ou partie des impôts payés par la
société
Les préoccupations des prescripteurs peuvent porter sur un type d’impôt ou taxe tel est le cas
de la taxe sur la valeur ajoutée ou la taxe professionnelle, du droit d’enregistrement…
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
La notion de gestion fiscale est une notion nouvelle. Le développement de ce concept est opéré
par la prise de conscience :
L’audit fiscal, comme tout audit, est un examen approfondi opéré par un spécialiste qui
s’intéresse au choix de la meilleure solution fiscale ainsi qu’à l’optimisation ultérieure des
incidences d’un tel choix. Il permet ainsi de procéder au contrôle de l’aptitude de l’entreprise
à utiliser la panoplie des décisions juridiques ou fiscales à sa disposition. L’audit fiscal
apparaît comme le contrôle de ce qui est convenu d’appeler les choix fiscaux de l’entreprise.
La finalité d’un tel contrôle est claire ; l’audit fiscal répond directement à un souci d’efficacité
fiscale, à une préoccupation de gestion. A travers les contrôles qu’il opère, l’audit doit
concourir à l’amélioration de la gestion fiscale de l’entreprise.
La faculté laissée aux entreprises de prendre des décisions fiscales plus ou moins opportunes,
et de pouvoir ainsi moduler l’importance de la charge fiscale, a longtemps été ignorée.
Aujourd’hui, la situation a quelque peu évolué et la possibilité d’effectuer des choix fiscaux
est unanimement reconnue. L’audit fiscal est précisément l’occasion de mettre en valeur
l’étendue des choix fiscaux.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Au début, l’expression du choix fiscal a été limitée aux options et choix offerts par la
législation fiscale à l’entreprise. Elle traduit, avant tout, le but poursuivi par l’entreprise, à
savoir la recherche d’un effet, d’un résultat fiscal.
Le choix fiscal prend selon le cas, la forme d’une option juridique ou fiscale. Tel est le cas de
l’option pour la taxe sur la valeur ajoutée qui est une option de nature fiscale et l’adoption
d’une forme juridique de société (société de capitaux ou société de personnes) qui est une
option juridique.
De même, la notion d’option fiscale ne doit pas être étendue strictement et être limitée aux
options qui apparaissent explicitement dans la législation fiscale. La marge de manœuvre dont
dispose l’entreprise peut résulter des silences ou des généralités de la législation sur certains
points.
Ensuite, la notion du choix fiscal a connu une évolution. Ainsi M. Agostini, dans son ouvrage
consacré aux options fiscales, est conduit à exclure du domaine de l’option fiscale les régimes
d’autorisation contenus dans la loi fiscale ou encore les décisions fiscales subordonnées à un
agrément puisqu’il considère que la réalisation du choix fiscal est aussi conditionnée par
l’obtention de l’agrément. Il semble alors que l’utilisation des régimes d’incitation constitue
l’aspect le plus élémentaire, le commencement de la gestion fiscale.
Cependant, si l’entreprise n’utilise pas les mesures d’incitation, elle éprouvera des difficultés
à exercer des options ou élaborer des constructions juridiques plus complexes.
L’audit fiscal doit ainsi être l’occasion de mettre en lumière les mesures délaissées par
l’entreprise et dont celle-ci aurait pu ou pourrait tirer un avantage. Compte tenu du fait que
bon nombre de ces dispositions sont temporaires et que chaque loi des finances en instaure de
nouvelles, en supprime les plus anciennes ou en modifie la portée, il y a, sans doute, un travail
important d’investigations à mener dans le cadre d’un audit fiscal axé sur l’efficacité.
Les choix fiscaux peuvent être classés en deux catégories. En effet, on peut distinguer les
choix des orientations fiscales majeures de l’entreprise, qui déterminent ses caractéristiques
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
majeures et les choix de gestion courante, de portée fiscale plus limitée mais qui peuvent
procurer ponctuellement un avantage à l’entreprise.
Les choix stratégiques sont des choix qui s’exercent occasionnellement et qui ne présentent
pas un caractère périodique. Ils se caractérisent également par le niveau de prise de décision
dont ils émanent. Ils ne sont généralement exercés que par la direction de l’entreprise.
Citons l’exemple de la réévaluation libre des bilans. Une telle décision est généralement
délicate à mettre en œuvre et peut avoir des conséquences importantes sur la situation fiscale
de la société.
Les choix tactiques sont des choix qui ne déterminent pas les caractéristiques fiscales de
l’entreprise. Ce sont des choix de moindre portée fiscale, qui n’engagent pas durablement
l’entreprise même s’ils procurent à cette dernière un avantage.
A l’inverse des choix stratégiques, les choix tactiques s’exercent de façon périodique et le
plus souvent sous l’autorité du responsable des questions fiscales dans l’entreprise (exemple:
le choix de la méthode d’amortissement).
Si l’entreprise ignore les possibilités que lui offre directement ou indirectement la législation
fiscale, il en résulte un comportement passif qui peut être préjudiciable. Si l’entreprise
manifeste une attitude active devant les choix fiscaux, elle peut exercer alors de bons ou de
mauvais choix.
Le rôle de l’audit est précisément de mettre en évidence les carences qui résultent d’un
comportement passif de l’entreprise ou de signaler les erreurs liées à certains choix.
L’audit fiscal doit ainsi permettre de sensibiliser l’entreprise à l’importance de l’écart existant
entre l’efficacité fiscale potentielle et l’efficacité atteinte. De cette façon, l’entreprise doit
adopter des mesures qui doivent lui permettre de tendre vers l’optimisation de ses choix
fiscaux, d’améliorer graduellement son efficacité fiscale.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
La société pourra par exemple, instaurer un système de contrôle de la conformité des pièces
de dépenses avant leur acheminement au service comptable pour comptabilisation.
Par ailleurs, le contrôle peut porter sur des choix fiscaux passés ou futurs. En effet, par un
contrôle des choix fiscaux passés de l’entreprise, les dirigeants cherchent à obtenir une
radiographie de leur situation fiscale. A partir des données passées, l’auditeur doit émettre un
avis sur le caractère opportun ou non des décisions retenues, sur l’aptitude de l’entreprise à
utiliser au mieux ses ressources juridiques et fiscales. Un tel bilan, permet aux dirigeants d’en
tirer utilement des conclusions pour l’avenir pour modifier certains choix fiscaux inadéquats.
La mission d’audit peut porter sur le contrôle des choix fiscaux à venir. L’intervention de
l’auditeur se situe en amont de la décision qui comporte un choix fiscal déterminé. Ainsi,
avant de mettre en œuvre un projet, l’entreprise fait contrôler par un œil extérieur,
indépendant, les modalités fiscales du projet envisagé. L’auditeur vérifiera que les solutions
fiscales retenues seront les mieux adaptées, ou que toutes les retombées fiscales du choix
fiscal envisagé seront bien perçues par l’entreprise.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’entreprise, et comme déjà énoncé, doit être efficace dans l’utilisation des dispositions
contenues dans la législation, c'est-à-dire être capable de mettre à son profit le potentiel
juridique et fiscal. Toutefois, l’efficacité fiscale ne s’apprécie pas seulement par rapport à ce
qui a été avancé, elle implique au contraire, de prendre en compte les autres données de
l’entreprise en matière de politique générale. L’efficacité fiscale suppose aussi l’adéquation
des options fiscales aux choix de politique générale de l’entreprise.
En matière d’audit fiscal, il ne suffit pas à l’auditeur de vérifier que les choix opérés se
justifient dans le contexte de l’entreprise. Celui-ci doit préalablement s’assurer que
l’entreprise n’avait pas à sa disposition d’autres solutions, d’autres possibilités offertes par la
législation juridique et fiscale et qui auraient permis de parvenir à un résultat identique, ou
même procurer à l’entreprise un avantage sensiblement plus important. Il s’agit en fait, de
vérifier que les bases sur lesquelles s’est exercé le choix, ont été correctement déterminées.
Le contrôle exercé par l’auditeur va au delà de ce qui a été présenté ci-dessus. En effet,
l’auditeur doit s’assurer que le paramètre fiscal doit s’intégrer au mieux avec la gestion de
l’entreprise et que les différentes décisions fiscales adoptées sont conformes aux orientations
de politique générale. Comme le soulignait M. Champoud, « le droit devient alors une
technique auxiliaire au management ». C’est bien en effet, la relation droit-management et
dans le cas d’espèce, fiscalité-management au sein de l’entreprise, qui est au centre du
contrôle de l’efficacité dans le cadre d’une mission d’audit fiscal.
Afin de s’assurer qu’une telle adéquation existe, l’audit doit retenir différents critères :
La plupart des décisions fiscales ont une incidence fiscale directement mesurable. En effet,
l’auditeur doit s’assurer que l’entreprise a bien mesuré l’effet fiscal de la décision objet du
contrôle tel que les répercussions sur l’impôt sur les bénéfices : charges qui deviennent
26
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par ailleurs, la mise en œuvre d’une décision comporte fréquemment des coûts annexes,
indissociables du choix exercé et qui peuvent être momentanés ou avoir un caractère durable
tel que les coûts de transformation d’une société, coûts administratifs de réaménagement pour
pouvoir exécuter une décision…
Cela signifie, comme déjà précisé, que le choix fiscal objet du contrôle fiscal doit être un
choix cohérent par rapport aux objectifs et à la stratégie de l’entreprise.
L’opportunité d’une décision fiscale s’apprécie non seulement par rapport à l’avantage fiscal
qu’elle procure mais aussi par rapport à sa simplicité. D’ailleurs, la volonté de mettre en
lumière la meilleure solution fiscale peut aboutir à des décisions satisfaisantes sur le plan
théorique mais dont la réalisation se heurte à des difficultés importantes ou du moins freiner
certains aspects de la vie sociale.
Il est nécessaire de vérifier que les choix fiscaux envisagés ou exercés ne sont pas porteurs de
risque fiscal et donc susceptibles d’être remis en cause par l’administration fiscale. Il s’agit de
contrôler la sécurité des choix fiscaux pour qu’il n’y ait pas un décalage entre la conception
théorique et la mise en œuvre de ces choix dans la pratique.
27
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les exemples qui permettent d’illustrer cet aspect ne manquent pas. Une entreprise ne se
développe dans un pays plutôt que dans l’autre non à cause de la législation fiscale mais
simplement parce qu’il existe un marché potentiel qui permet d’assurer des débouchés aux
produits de l’entreprise.
M. Ledouble soulignait aussi selon son expérience que : « le souci fiscal reste primordial dans
beaucoup de décisions, probablement trop dans certaines petites et moyennes entreprises, où
la direction tend à accorder une importance excessive aux considérations fiscales lorsqu’elle
n’a pas les capacités nécessaires sur le plan de la gestion.
En conclusion, nous pouvons dire que la mesure de performance fiscale n’a de sens que si elle
permet d’apprécier la contribution effective de ces décisions fiscales à la réalisation des
objectifs de l’entreprise. Cela n’est possible que si ces derniers ont été préalablement définis.
Ce n’est qu’à cette condition que l’audit fiscal peut prendre toute la signification et contribuer
à l’optimisation de la gestion fiscale de l’entreprise.
28
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
De ce fait, nous remarquons que le contrôle de régularité fiscale est un élément de l’audit
comptable (sous-section 1). Ce qui conduirait à nier les spécificités de l’audit fiscal.
Toutefois, l’audit comptable poursuit des objectifs plus généraux qui ne coïncident pas
forcément avec un contrôle approfondi de la régularité fiscale et ignore certains objectifs de
l’audit fiscal. Ainsi, l’audit comptable ne peut se substituer purement et simplement à un audit
fiscal (sous-section 2).
29
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’article 11 du code de l’IRPP et l’IS §1 stipule que « le résultat net est déterminé d’après les
résultats d’ensemble des opérations de toute nature effectuées par l’entreprise y compris
notamment la cession de tout élément d’actif ».
Dans son §2, le même article énonce que « le résultat net est constitué par la différence entre
les valeurs de l’actif à la clôture et à l’ouverture de la période dont les résultats doivent
servir de base à l’impôt sur le revenu, diminué des suppléments d’apports et augmenté des
prélèvements effectués au cours de cette période par l’exploitant ou les associés ».
Il en résulte que le bénéfice comptable est l’ingrédient de base du bénéfice fiscal ou encore,
l’une des fonctions de la comptabilité est d’être un « instrument fiscal ».
30
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
que les programmes, logiciels et applications informatiques utilisés pour l'arrêté de leur
comptes ou pour l'établissement de leurs déclarations fiscales ».
Si « dans une large mesure, la comptabilité est la fille de la fiscalité »5 la première a très vite
évolué jusqu’à faire accéder celle-ci à une certaine autonomie par rapport à la fiscalité. Des
divergences et distorsions sont alors apparues.
Nous pouvons conclure que les rapports entre la comptabilité et la fiscalité sont tous à la fois
originaux et complexes. Combien il est difficile d’être fiscaliste sans être comptable et
inversement, comptable en ignorant la fiscalité. Corrélativement, il apparaît impossible
5
J. Delmas-Marsalet, comptabilité et contraintes de la fiscalité : Actes du 35e congrès de l’O.E.C.C.A, Ed
Marquidet, Paris 1981, p.35
31
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Ainsi, l’auditeur comptable ne peut se dispenser du contrôle des règles fiscales puisque la
dette fiscale est mentionnée au bilan de l’entreprise et doit, de ce fait, faire l’objet d’un
contrôle. Or, la détermination de celle-ci est généralement la résultante d’une partie
importante de travaux de nature fiscale réalisés au cours ou à la clôture de l’exercice. Ainsi, le
montant de la dette intègre les divers ajustements extracomptables prescrits par le législateur
fiscal.
De même, la révision des états financiers impose à l’auditeur comptable d’examiner les
différents documents de synthèse parmi lesquels le tableau de détermination fiscale.
L’Association Technique d’Harmonisation des cabinets d’audit et conseil (A.T.H.) évoque
pour sa part la « nécessaire prise en considération des problèmes fiscaux par un auditeur
financier qui doit se prononcer sur les comptes annuels de l’entité »6. Quant à l’Institut
Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes, il a publié à l’usage de ses membres un
« guide fiscal » sous forme de questionnaire ordonné en fonction de la nomenclature du plan
comptable afin d’en faciliter l’utilisation dans le cadre de la révision comptable.
On pourra ainsi conclure que le contrôle de la régularité fiscale relève du domaine de l’audit
comptable. Toutefois, le travail des auditeurs comptables dans le domaine de l’audit fiscal
n’est pas exempt de limites difficilement conciliables avec les exigences d’un contrôle en
profondeur des questions fiscales. Il en résulte que si l’audit comptable comporte un contrôle
de régularité fiscale, l’audit comptable ne se substitue pas pour autant à l’audit fiscal.
6
A.T.H., P 23
32
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En outre, l’audit fiscal commande de procéder à des travaux spécifiquement fiscaux, travaux
qui échappent à la mission d’audit comptable (§ 2).
Enfin, l’audit fiscal, en cherchant à apprécier l’opportunité des choix fiscaux de l’entreprise,
opère un contrôle d’efficacité fiscale. Or, l’audit comptable ignore ce critère d’efficacité (§ 3).
§1. L’audit comptable n’a pas pour mission de contrôler d’une manière
approfondie la régularité fiscale
En matière d’audit comptable contractuel, même si la lettre de mission permet de préciser les
objectifs du prescripteur et les engagements qui en résultent pour l’auditeur, une mission
d’audit comptable ne pourra pas être axée principalement sur la régularité fiscale puisque les
objectifs d’une telle mission étant par définition plus larges.
Le prescripteur d’une mission d’audit fiscal n’attend pas de l’auditeur de lui confirmer si son
entreprise respecte ou pas la législation fiscale à laquelle elle est soumise. Il désire plutôt être
informé de la nature et de l’étendu des irrégularités détectées et sur les moyens à mettre en
œuvre pour corriger éventuellement les erreurs passées et réduire dans l’avenir les
irrégularités.
33
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Il convient aussi de soulever que lors de l’exercice d’une mission d’audit comptable,
l’auditeur tient compte de ce qu’on appelle le seuil de signification. En effet, il ne retient que
les erreurs susceptibles d’avoir une incidence significative sur la présentation des états
financiers et l’image que les tiers peuvent avoir sur la situation de l’entreprise. De ce fait, les
erreurs de moindre importance ne sont pas relevées. L’audit fiscal ne peut pas reprendre en
l’état ce seuil de signification dans la mesure où le critère de régularité fiscale s’apprécie en
fonction de la seule conformité à la législation et non en fonction de l’importance, ou de
l’incidence de l’irrégularité.
§2. L’audit comptable n’a pas pour mission de réaliser des travaux
spécifiquement fiscaux
Pour le premier cas, certaines opérations sont particulièrement examinées lors d’une
vérification fiscale et sont à haut risque fiscal bien que le traitement comptable correspondant
ne soulève aucune difficulté. Citons le cas des rémunérations excessives. Ainsi, l’auditeur
comptable s’intéresse à contrôler si ces rémunérations sont correctement comptabilisées et si
elles ne sont pas constitutives de délit d’abus de biens sociaux le cas échéant. En matière
fiscale, l’auditeur va effectuer des travaux minutieux peut être étrangers à la comptabilité
(examen des tâches effectivement accomplies, recherches d’éléments de comparaison avec
d’autres entreprises…) afin de se prononcer sur l’éventualité d’une remise en cause du niveau
de rémunération par l’administration fiscale.
Pour le deuxième cas, il s’agit de rechercher si l’entreprise est conforme aux dispositions
légales surtout de forme ou de délai. Le non respect de telles dispositions pourrait occasionner
à la société un préjudice important. Ainsi une entreprise qui omet de fournir un relevé détaillé
des provisions à l’appui de ses déclarations annuelles engendre leur non déductibilité du
résultat imposable même si leur inscription dans les livres comptables a été effectuée avec le
plus grand souci de protection.
34
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
De même, l’entreprise peut être soumise à un contrôle fiscal si elle se trouve dans une
situation d’incohérence fiscale de l’entreprise avec elle-même ou par rapport à son
environnement. En effet, l’administration fiscale pourrait procéder à une confrontation entre
les informations fournies par l’entreprise au niveau de ses déclarations, au calcul du taux de
marge brute et le confronter à celui des exercices antérieurs et à celui d’autres entreprises du
même secteur.
§3. L’audit comptable n’a pas pour mission de contrôler l’efficacité fiscale
L’émission d’une opinion sur les états financiers va être opérée par rapport aux critères de
régularité, de sincérité et de l’image fidèle. Le critère de régularité se trouve pleinement dans
le cadre de l’audit fiscal. Toutefois, le contrôle d’efficacité, critère de l’audit fiscal, ne se
trouve pas dans l’audit comptable.
Les critères de l’audit comptable illustrent bien que ce dernier n’a pas pour objectif
d’améliorer la gestion contrairement au critère d’efficacité utilisé en matière d’audit fiscal.
Pour reprendre les propos de l’A.T.H., « le rôle de l’auditeur financier n’est pas de dire
comment le profit a été obtenu, ni d’insinuer qu’il aurait été plus grand si l’on s’est été pris
autrement. Il est (…) de certifier que le profit annoncé est bon, en fonction des données dont
il a vérifié les fondements. Il n’émet pas une opinion sur la qualité de la gestion, mais sur la
sincérité du chiffre d’affaires résultant de cette gestion »7.
Comme déjà vu, l’audit de la comptabilité commande d’effectuer des contrôles de nature
fiscale. A ce niveau, il y a une complémentarité entre les deux formes d’audit qui appelle une
collaboration entre auditeurs comptables et fiscaux et qui implique un effort de coordination
entre les deux.
7
A.T.H., L’empire des chiffres d’affaires, Ed. Fayard, 1985, P.133.
35
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Chaque forme d’audit n’en conserve pas moins ses spécificités. Reste que l’audit comptable
est aujourd’hui une mission dont les contours sont connus avec précision contrairement à la
mission d’audit fiscal.
On perçoit dans cette définition les deux grands aspects qui dominent l’audit juridique à
savoir le respect de la règle de droit et l’efficacité du choix juridique ; objectifs de l’audit
fiscal.
8
A. Couret, Qu’est ce que l’audit juridique : cahier de droit de l’entreprise, n°29, 18 juillet 1985, P. 34.
36
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
De même, et comme pour les autres formes d’audit, on constate que si le critère de régularité
est admis sans difficulté, le critère d’efficacité ne l’est pas toujours. Déjà, le concept
d’efficacité est encore une préoccupation secondaire dans l’esprit de beaucoup de
prescripteurs.
L’appellation d’audit juridique est en elle-même quelque peu contradictoire. En effet, le terme
« juridique » désigne ce qui relève du droit. On perçoit d’emblée la difficulté que revêt à
priori la réalisation d’une mission d’audit juridique.
La solution réside ainsi dans la pratique de missions spécialisées dont les objectifs sont plus
restreints.
Pour M. du Pontavice9, la spécialisation nait du fait qu’en matière juridique, il n’est pas aisé
d’embrasser la totalité de cette discipline. On pourra donc pratiquer l’audit du droit des
sociétés ou l’audit fiscal ou l’audit contractuel ou l’audit de droit de la concurrence et de la
consommation ou l’audit social mais certainement pas la totalité des différentes catégories
d’audit juridique »10.
Les professionnels de l’audit juridique indiquent que l’auditeur doit disposer de guides
énumérant, discipline par discipline, les points à examiner, les documents à partir desquels
cette analyse doit être effectuée.
On doit ainsi conclure que la situation juridique d’une entreprise ne peut par elle-même être
l’objet d’une mission d’audit mais qu’en revanche, chacune des composantes de la situation
juridique est auditable et présente des caractères très spécifiques lors de la réalisation de la
mission d’audit.
9
M. Chadefaux, l’audit fiscal, Edition LITEC 1987, P. 142.
10
E. du Pontavice, Préface à l’audit juridique de l’entreprise, Nouvelles Editions Fiduciaire, Paris, 1985.
37
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Il est à signaler que l’autonomie de l’audit fiscal signifie simplement que la mission a un
caractère propre et qu’elle peut se concevoir indépendamment des autres missions.
§1. La mission d’audit fiscal possède des objectifs et une méthodologie spécifique
En effet, comme déjà précisé, la mission d’audit fiscal peut être conçue indépendamment des
autres aspects de l’audit juridique. Le prescripteur peut décider d’entamer une mission d’audit
fiscal dans son entreprise lorsqu’il estime que cette dernière est vulnérable sur le plan fiscal
ou pour des besoins d’organisation interne, ou parce que l’entreprise a réalisé une opération
fiscalement inhabituelle ou parce que l’entreprise exerce son activité dans un secteur à haut
niveau risque fiscal. Tout ça sans que l’entreprise ne soit menée à effectuer un examen
d’autres aspects juridiques.
Ce besoin étant plus senti puisque l’entreprise pourrait être soumise à un contrôle fiscal de
l’administration ; contrainte qui n’existe pas dans les autres branches de droit.
Par ailleurs, la méthode à mettre en œuvre diffère selon la branche de droit. Mais ce qu’on
peut signaler que le droit fiscal est très proche de la matière comptable. Il en résulte que le
contrôle de la situation fiscale d’une entreprise implique des contrôles très proches de la
comptabilité surtout en matière de contrôle de la régularité. La démarche d’audit fiscal est
alors très influencée par la coloration comptable de la matière fiscale, ce que l’on ne
retrouverait pas dans d’autres formes d’audit juridique.
38
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
2.1. Le particularisme du droit fiscal par rapport aux autres branches de droit
La notion de particularisme ne doit pas être perçue comme synonyme d’isolement de droit
fiscal. D’ailleurs, le silence de la règle fiscale impose parfois au fiscaliste de revenir aux
règles du droit commun. Il en résulte que si l’auditeur méconnaît ces règles, il ne sera pas en
mesure d’opérer un contrôle convenable des opérations. Ainsi, en matière de cession
d’élément de l’actif immobilisé, le droit fiscal ne définit pas expressément les règles
permettant de déterminer l’exercice au cours duquel la plus value de cession doit être
considérée comme réalisée. Il faut, par conséquent, revenir aux règles du droit civil et aux
conditions dans lesquelles la vente est réputée parfaite entre les parties.
L’audit fiscal suppose alors non seulement la connaissance approfondie de la matière fiscale
mais également une bonne culture juridique. Il incombe à l’auditeur d’avoir les compétences
nécessaires pour mener à bien de tels contrôles.
Par ailleurs, le droit fiscal présente la particularité d’être un droit quantifiable. Le risque fiscal
peut être évalué pour le principal ainsi que le montant des pénalités encourues. De même,
l’évaluation du coût fiscal résultant de l’exercice d’une telle ou telle option, est en matière de
gestion fiscale un élément déterminant du choix fiscal.
Le droit fiscal présente cette particularité d’être présent pratiquement dans chaque décision de
l’entreprise, et d’imposer à celle-ci des obligations quotidiennes, à l’inverse d’autres
domaines de droit, d’applications plus occasionnelles. Le droit fiscal ne dispose pas toutefois,
sur ce point d’une situation de monopole. Il suffit d’évoquer également le cas du droit de
travail qui impose également à l’entreprise de multiples obligations quotidiennes.
Il est des domaines du droit dans lesquels les erreurs constatées au plan de la régularité
peuvent être corrigées par l’entreprise. En cas de non respect d’obligation, l’entreprise peut
rétablir rapidement la situation.
39
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Préoccupation prioritaire ou non, l’audit fiscal paraît bien pouvoir faire l’objet d’une mission
autonome, dotée de ses objectifs propres qui répondent aux attentes exprimées par le
prescripteur dans le domaine strictement fiscal.
Cela ne signifie pas que l’audit fiscal ignore le droit car la mise en œuvre de l’audit fiscal
implique d’évidentes compétences juridiques de part de l’auditeur. En plus, l’audit fiscal a sa
place dans l’audit juridique d’un projet, d’une opération. Il peut s’insérer également dans un
ensemble de missions ayant pour objet d’avoir une synthèse sur la situation juridique d’une
entreprise.
40
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par ailleurs, les relations entretenues entre la fiscalité, la comptabilité et le droit ont fait en
sorte que les professionnels intervenants dans ce type de missions sont nombreux. Ces
professionnels, de part leurs réglementations professionnelles, sont astreints à respecter une
déontologie rigoureuse qui leur impose le respect des exigences d’indépendance, d’intégrité,
de compétence, de professionnalisme et de secret professionnel.
Pour cela, ce dernier chapitre de cette première partie va être scindé en trois sections pour
présenter en :
Section 1 : Les principes de base régissant l’audit fiscal
Section 2 : Le choix de l’auditeur fiscal
Section 3 : Les qualités requises de l’auditeur fiscal
41
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
majeure sur la nature, l'étendue et le calendrier d'application des procédés à mettre en œuvre
et sur l'évaluation de l'information probante recueillie. Puisque le domaine fiscal n’est pas
normalisé, l’auditeur fiscal doit définir en accord avec le prescripteur et par écrit (lettre de
mission) l’étendu des obligations contractuelles afférentes à la mission confiée pour planifier
convenablement sa mission et affecter les ressources matérielles et humaines suffisantes pour
l’accomplissement de la mission dans des meilleures conditions.
De même, l’auditeur doit s’abstenir d’auditer des entités dont la direction ne fait pas valoir la
transparence dans ses opérations commerciales ou déclarations fiscales. Les entreprises
auditées doivent adopter une stratégie de transparence vis-à-vis de leur devoir fiscal. Cette
stratégie de transparence fiscale est fondée sur un principe simple : « respecter la loi, toute la
loi et rien que la loi 11». Mais ceci ne signifie pas que cette entreprise ne tolère l’hypothèse de
subir des redressements suite à une vérification approfondie puisqu’une entreprise, même
respectueuse des obligations fiscales, est bien souvent exposée à certains risques. La
transparence ne peut lui éviter « le recours par le fisc à certaines techniques particulièrement
pénalisantes 12».
11
J.L. GOEPP, la gestion du risque fiscal, Edition Gualino Editeur, 2001, p. 18
12
F. CHOYAKH, La gestion du contrôle fiscal et le rôle de l’expert comptable, mémoire d’obtention du diplôme
d’expert comptable, juin 2006, p.8
42
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Nous signalons que les experts comptables et conseillers juridiques, conseillés fiscaux, se sont
affirmés rapidement en tant que principaux prétendants de l’audit fiscal. En effet, les
professionnels de la comptabilité pratiquent de l’audit dans le domaine comptable qui est
étroitement lié avec la fiscalité. Toutefois, d’autres professionnels estiment être parties
prenantes dans les missions d’audit fiscal.
Certains professionnels se déclarent être prêts à assurer des missions d’audit tel est le cas des
avocats qui acquièrent de plus en plus de l’expérience dans le domaine du droit fiscal, les
notaires qui se spécialisent dans le droit d’enregistrement ainsi que les aspects fiscaux des
transmissions d’entreprises. Chaque profession, mettant en valeur ses propres compétences
fiscales pourrait revendiquer la qualité d’auditeur fiscal.
D’une manière générale, il importe que cette mission soit confiée à des auditeurs qui satisfont
aux exigences prédéfinies d’indépendance, de compétence…. qui favorisent bien la sélection
des prétendants.
43
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’exigence de la pluridisciplinarité entraine que les missions d’audit fiscal ne peuvent être
confiées qu’à des cabinets eux même pluridisciplinaires ou à des professionnels aptes à
constituer des équipes pluridisciplinaires notamment dans les domaines comptable, fiscal,
juridique et informatique.
Par ailleurs, le chef de mission aura une tâche délicate de planification des travaux et de
coordination des interventions des différents spécialistes.
Sans pour autant dénier la place des autres professions (comptables, avocats, etc.), l’expert
comptable est un acteur incontournable dans le domaine fiscal. Au-delà de toute considération
juridique, ce caractère incontournable résulte d’abord de la nature de la formation dispensée
44
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par ailleurs, le cadre règlementaire autorise une telle intervention. En effet, en application des
dispositions de l’article 2 de la loi n° 88- 108 du 18 août 1988 portant refonte de la législation
relative à la profession d’expertise comptable, l’expert-comptable est autorisé à analyser la
situation et le fonctionnement des entreprises sous leur aspect juridique, économique et
financier, pour, ensuite, fixer des limites et interdictions qui sont toutes aussi claires (articles
11 et 23).
45
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
de l’entreprise» et considère que l’expert comptable assiste son client et lui donne des
consultations et avis».
En dehors de ses missions comptables classiques et sous réserve des interdictions légales,
l’expert-comptable peut être chargé d’autres missions fiscales spéciales telles que:
Les missions de diagnostic et d’audit fiscal: L’expert comptable est habilité à mener
toute mission de diagnostic et d’audit fiscal visant à analyser la situation fiscale de
l’entreprise afin d’examiner la manière, avec laquelle celle-ci appréhende la fiscalité et
s’assurer que l’entreprise ne s’expose pas à des risques fiscaux imputables au non
respect de la loi fiscale. L’intervention de l’expert comptable se présentera comme un
moyen de clarification et de mesure du risque fiscal.
Les missions de consulting fiscal: L’expert comptable est habilité à donner des
consultations sur toutes les questions fiscales soumises à son étude. A titre
d’exemples, l’expert comptable peut être consulté sur une question technique tel le
régime fiscal, les impacts fiscaux d’une décision, opération, restructuration, etc.
Les missions d’expertise judiciaire fiscale : lorsqu’il remplit les conditions prévues par
l’article 4 de la loi n° 93-61 du 23 juin 1993, l’expert-comptable peut s’inscrire dans la
liste des experts judiciaires et peut se voir confier des missions dans le cadre du
contentieux fiscal. Les missions de l’expert judiciaire comprennent notamment
l’expertise de la comptabilité, le calcul des nouvelles liquidations d’impôts et de
pénalités sur la base des décisions du juge fiscal etc. En dehors des affaires ayant trait
aux droits d’enregistrement ou à l’impôt sur le revenu au titre de la plus-value
immobilière, la faculté de recourir à l’expertise résulte implicitement des dispositions
de l’article 62 du code des droits et procédures fiscaux.
46
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Enfin, l’expert-comptable peut être appelé à assister et conseiller l’entreprise dans la réponse
aux résultats de la vérification fiscale et la fixation d’une stratégie de négociation ou de
contentieux.
En somme, il semble que la tâche de représentation ne peut être assurée que par les avocats et
les conseils fiscaux. Dans le cadre des procédures contentieuses, le ministère de l’avocat
devient obligatoire lorsque le montant de la taxation d’office ou celui relatif à la demande de
restitution est supérieur à 25.000 dinars. Aussi, faut-il remarquer que dans l’arrêt n° 35668 en
date du 30 octobre 2006, le tribunal administratif a considéré que l’expert comptable qui
47
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
représente son client devant la CSTO manque à ses obligations professionnelles et s’expose
de ce fait à des sanctions disciplinaires.
Enfin, lorsqu’il est désigné commissaire aux comptes ou réviseur d’une entreprise publique,
l’expert-comptable ne peut plus assumer une autre mission autre que l’audit. Ainsi, lorsque
l’expert comptable perçoit des honoraires en contrepartie d’une mission fiscale dans une
société, il ne peut plus être désigné commissaire aux comptes, réviseur légal ou commissaire
aux apports de cette société ou d’une autre société ayant des liens de capital avec elle. Ces
limitations trouvent leur origine légale notamment dans la loi n° 88-108 du 18 août 1988
portant refonte de la législation relative à la profession d’expert-comptable, le CSC et le
décret n° 87-529 du 1er avril 1987 fixant les conditions et les modalités de la révision des
comptes des établissements publics à caractère industriel et commercial et des sociétés dont le
capital est totalement détenu par l’Etat.
13
J. Raffegeau, P. Dufils, R. Gonzales et F. Ashworth, op cit p. 26.
48
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
D’ailleurs, concevoir une mission d’audit fiscal au plan interne par exemple, n’est possible
que si :
l’auditeur interne est en totale indépendance vis-à-vis des services de la direction avec
lesquels il est amené à travailler,
qu’il ait un certain recul par rapport à la situation de l’entreprise puisque bien
connaître cette dernière constitue un atout pour l’auditeur interne en matière de
contrôle d’efficacité mais peut conduire ce dernier à justifier certaines opérations ou
négliger certains facteurs de risque que les auditeurs externes ou l’administration
fiscale les relèveraient.
L’auditeur doit faire preuve d’honnêteté, d’intégrité et d’objectivité dans son comportement et
commande le respect d’une certaine morale des affaires. Il ne doit pas laisser les préjugés ou
l’influence des tiers nuire à son objectivité. L’exigence d’une telle qualité a pour but d’assurer
la bonne exécution de la mission dans la mesure où un tel auditeur indépendant va se mettre
dans les conditions d’un intervenant de l’administration fiscale.
Par ailleurs, le fait que l’auditeur fiscal assure d’autres missions d’audit au sein de l’entreprise
ne paraît pas à notre avis, compromettre son indépendance dans la mesure où il sera tenu de
faire preuve de la même impartialité et de la même objectivité surtout que la mission fiscale,
mission contractuelle, n’est pas encore normalisée. Toutefois, il y a lieu de rappeler qu’une
mission contractuelle d’audit fiscal ne serait être confiée à un professionnel qui exerce au sein
de la société les fonctions du commissaire aux comptes. En effet, l’auditeur légal ne peut
percevoir de rémunérations au titre d’activités autres que celles du commissaire aux comptes.
L’indépendance de l’auditeur fiscal est certes une condition nécessaire mais non suffisante.
En effet, les auditeurs doivent avoir un niveau de qualifications permettant de mener à bien
une mission de cette nature.
49
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Nous estimons que initialement, la mission d’audit fiscal nécessite de la part de l’auditeur
« une parfaite connaissance de la loi fiscale et une aptitude à gérer les différentes alternatives
offertes à l’entreprise en vue de lui faire bénéficier des opportunités et avantages
potentiels »14.
Mais, d’après les développements précédents, outre la maîtrise parfaite de la fiscalité des
entreprises, l’auditeur doit être également juriste. En plus, pour apprécier la régularité de la
situation fiscale, il faut être capable d’apprécier les enregistrements comptables ce qui
suppose également des compétences en matière comptable et aussi, le cas échéant en
informatique, support privilégié de la comptabilité.
Enfin, comment apprécier l’opportunité d’une décision fiscale sans de solide connaissance en
matière de gestion de l’entreprise notamment en matière de politique générale et de gestion
financière.
14
Salah AMAMOU, Séminaire portant sur l’audit fiscal, 2004, p4.
15
L’article 22 du CDP stipule que « le professionnel doit exécuter avec diligence conformément aux normes
professionnelles, tous les travaux nécessaires et utiles à son client en observant l’impartialité, la sincérité et la
légalité requise ainsi que les règles d’éthique généralement admises ».
16
L’article 22 du CDP stipule que « l’interprétation par le professionnel des textes en vigueur ne constitue pas
une faute dans la mesure où cette interprétation est, faite en respect des règles d’usage ».
50
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’auditeur fiscal :
doit utiliser avec prudence et protéger les informations recueillies dans le cadre de ses
activités,
ne doit pas utiliser ces informations pour en retirer un bénéfice personnel, ou d’une
manière qui contreviendrait aux dispositions légales ou porterait préjudice aux
objectifs d’éthiques.
17
Article 8 de la loi 88-108 du 18 août 1988 portant la refonte de la profession d’expert comptable.
18
Article 9 de la loi 2002-16 du 4 février 2002 portant organisation de la profession des comptables.
19
Article 39 de la loi 89-87 du 7 septembre 1989.
20
Article 60 de la loi 94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier.
21
Article 8 de la loi 93-61 du 23 juin 1993 relative aux experts judiciaires.
51
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Toutefois, l’audit comptable poursuit des objectifs plus généraux qui ne coïncident pas
forcément avec un contrôle approfondi de la régularité fiscale. Pour cela, la mission d’audit
fiscal commande de procéder à des travaux spécifiquement fiscaux.
Tous ces aspects seront développés dans cette partie en suivant la présentation ci-dessous :
Pour clôturer, dans un quatrième chapitre, par l’achèvement de la mission d’audit fiscal et ses
limites.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Cette étape est d'autant plus importante quand il s'agit d'une première intervention. Elle
permet à l'auditeur d'assimiler le contexte externe de l'entreprise (contexte juridique,
environnement économique, environnement social ...) et interne (l'activité et l'organisation
générale de l'entreprise). Elle met aussi en relief, les spécificités de l'entité ainsi que les
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
éventuels problèmes, risques ou failles pour orienter ses investigations. Cette étape donne lieu
à la constitution d’un dossier permanent de l’auditeur contenant les informations permettant
de déterminer la situation fiscale.
Cette description est d'autant plus rapide quant il existe un manuel de procédures au sein de
l'entité.
Une fois les procédures sont identifiées, l'auditeur doit vérifier que la description du système
de contrôle interne est correcte et reflète la réalité de l'entreprise, c'est-à-dire que l'ensemble
des sécurités identifiées correspondent à la réalité et sont véritablement appliquées. Il doit
aussi s'assurer qu'il n'existe pas d'autres procédures informelles applicables et qu'elles n'ont
pas été repérées.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
C'est l'étape la plus importante au niveau de ce stade où l'auditeur dégage les forces et les
faiblesses et formule un jugement sur la qualité du contrôle interne. L’outil privilégié est ici le
questionnaire dit fermé. L’auditeur va poser une série de questions qui porte chacune sur une
possibilité de faille dans le système de contrôle. Toute réponse négative va attirer l’attention
de l’auditeur.
Ces tests s'effectuent généralement par sondage. Ils visent à s'assurer que les procédures
jugées fiables, correctes et présentant des garanties suffisantes, sont effectivement appliquées
par l’entreprise. Ils confirment ou infirment l'évaluation préliminaire du contrôle interne.
Cette évaluation détermine l'étendue de la phase suivante à savoir le contrôle des comptes.
Si elle dégage des faiblesses, l'auditeur va consacrer plus de temps et plus d'importance au
contrôle approfondi des états financiers.
En plus, elle permet à l'entreprise d'améliorer son système de contrôle interne pour les
exercices ultérieurs.
Il y a lieu de rappeler que le contrôle interne s’applique aux opérations courantes réalisées par
la firme. Les opérations de nature exceptionnelle sont en dehors des contrôles précédents et
devront être examinées lors de cette phase de contrôle des comptes. Tel est le cas des
opérations dites de clôture.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Cette étape est importante pour l’auditeur fiscal surtout lors d’une première intervention
puisqu’elle permet à ce dernier de connaître les spécificités fiscales de l’entreprise et obtenir
ainsi de précieuses indications sur les orientations futures de ses travaux.
Comme dans le cadre de l’audit comptable, l’auditeur fiscal devra constituer son dossier fiscal
permanent. Ce dernier comportera notamment :
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les recherches de l’auditeur peuvent aussi porter sur les moyens matériels et humains dont
dispose l’entreprise pour appréhender les questions fiscales. L’auditeur va s’interroger sur
l’existence d’un service fiscal et le cas échéant, sur son organisation et sa position dans
l’organigramme de l’entreprise. A défaut, il doit déterminer les personnes qui prennent en
charge les problèmes fiscaux et évaluer leur niveau de qualification et les méthodes suivies
pour entretenir ces dernières (formations, documentations…).
De la même façon, l’auditeur doit examiner les conditions dans lesquelles l’entreprise recourt
à un ou plusieurs conseillers fiscaux extérieurs ainsi que la périodicité et la nature des
consultations demandées.
57
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les visites des locaux peuvent aussi intéresser l’auditeur fiscal puisque son attention peut y
repérer des éléments régis par des dispositions particulières tels que pour les véhicules, les
déchets industriels…
Par ailleurs, après avoir effectué une prise de connaissance générale de l’entreprise et avant de
mettre en œuvre les procédures de contrôle et de vérification, il est strictement nécessaire de
définir le cadre fiscal propre à la société auditée. La définition du cadre fiscal permet de
préciser :
Le cadre fiscal de la société auditée doit être établi de façon que la société supporte le
minimum d’impôt en toute légalité. Il ne s’agit pas là d’une tentative de fraude fiscale mais
d’une gestion saine de l’entreprise encore qualifiée d’habilité fiscale. En effet, la société doit
sauvegarder dans la limite de la loi ses intérêts propres et non ceux de l’Etat. Celui-ci dispose
de ses moyens propres pour sauvegarder ses intérêts et réprimer les fraudeurs.
58
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par prudence, les questions controversées et non tranchées par des prises de position
officielles émanant de la DGELF (dans ses réponses aux entreprises ou dans les notes
communes publiées) feront l'objet de consultations à adresser à cette dernière.
Cette étape préliminaire, implique une substantielle charge de travail pour l’auditeur et
particulièrement lors de la première intervention. Il en découle un travail important surtout de
recensement de données et d’observation physique. C’est un point de passage obligatoire pour
l’auditeur fiscal car il ne peut prétendre se livrer à un contrôle approfondi de la situation s’il
n’a pas, au préalable, une bonne connaissance de la situation de l’entreprise et de son cadre
fiscal. Cette étape est d’autant plus importante que les premières observations peuvent
conduire l’auditeur à relever quelques anomalies ou quelques points suspects susceptibles de
justifier une redéfinition partielle des objectifs de la mission avec le prescripteur ou confirmer
les orientations premières.
Notons que le dossier fiscal permanent doit être constamment mis à jour, notamment lorsque
la mission de l’auditeur s’étale sur une période relativement longue. Le dossier permanent
doit donc correspondre à la réalité actuelle de l’entreprise. En effet, il ne s’agit pas d’un
document historique mais plutôt d’un document qui suit la vie de l’entreprise.
Après avoir procédé à une prise de connaissance générale de l’entreprise et avoir déterminé le
cadre fiscal de la société, l’auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de
l’entreprise. L’auditeur sera amené à analyser, en particulier, le mode de traitement réservé
aux problèmes fiscaux au sein de l’entreprise auditée. Ces investigations le conduisent à
mettre en évidence les failles génératrices du risque fiscal.
L'auditeur fiscal doit décrire les différentes procédures d'établissement des déclarations
fiscales et doit identifier les sources des données déclarées. Cette étape lui permettra de :
- Savoir si les déclarations fiscales sont établies à partir des données comptables (cela
suppose que la comptabilité est constamment à jour) ou extracomptables (et cela
suppose une confrontation, à posteriori, des données déclarées avec les données
comptabilisées) ;
59
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En outre, il peut effectuer une revue sur les procédures d’envoi des déclarations fiscales et les
méthodes permettant au service émetteur (service fiscal, juridique ou comptable) d’obtenir la
confirmation, puis le cas échéant, les justifications du dépôt, dans les délais, des déclarations
fiscales.
De même, l’auditeur peut aller jusqu’à contrôler les conditions dans lesquelles sont effectuées
les versements au trésor : procédure d’autorisation des paiements, relations entre responsables
fiscaux et responsables de la trésorerie, contrôle de concordance entre les sommes dues par
l’entreprise et les montants effectivement acquittés.
L’attention de l’auditeur peut encore porter sur le sort réservé aux avis d’imposition reçus.
L’auditeur cherchera en particulier à vérifier si les éléments contenus dans ces avis et qui sont
contrôlables par l’entreprise, font effectivement l’objet de vérifications.
Notons que cet ensemble d’investigations constitue une évaluation d’un contrôle interne
spécifique appliqué à la fonction fiscale de l’entreprise.
Après avoir recensé les caractéristiques fiscales de l’entreprise, l’auditeur est conduit à mettre
en évidence les points forts ainsi que les faiblesses inhérents au mode de traitement de la
fiscalité dans l’entreprise et qui sont susceptible de minimiser ou alimenter le risque fiscal. A
partir des différentes constations ainsi opérées, il lui appartiendra alors de déterminer
60
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
l’orientation qu’il doit donner à la suite de ses travaux, notamment dans le cadre des contrôles
de régularités proprement dits.
Les conclusions de cette seconde étape dépassent largement le cadre du seul contrôle de
régularité. En effet, en étudiant le fonctionnement du service fiscal de l’entreprise, en dressant
un bilan des compétences des personnes chargées des questions fiscales et en analysant les
missions confiées à des conseillers extérieurs, l’auditeur peut obtenir quelques indices sur la
gestion fiscale de l’entreprise et l’aptitude des responsables de celle-ci à utiliser le plus
opportunément les possibilités offertes par la législation.
§3. Examen analytique de la cohérence des montants déclarés avec les montants
comptabilisés
Durant cette étape, il procèdera par conséquent, à la confrontation entre ce qui a été déclaré et
ce qui aurait dû être déclaré. Il dégagera ainsi les écarts avant les procédures de validation.
Ces travaux seront couronnés par le tableau suivant :
61
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Bien évidemment, ce tableau n'est pas définitif car il est établi compte tenu des informations
préliminaires recueillies et avant l'achèvement des procédures de validation.
l'examen de tous les documents ayant été pris en compte ou qui auraient dû être pris en
compte pour l'établissement des déclarations fiscales ;
4.1. Examen des pièces comptables en vue de valider ou corriger les données déclarées
L'examen des documents comptables (factures, contrats, quittances, reçus, PV, relevés, avis
de débit ou de crédit, etc.) est un examen physique auquel l’auditeur fiscal doit accorder une
importance capitale car il permet de :
La société dépose régulièrement et dans les délais légaux toutes les déclarations
fiscales exigées par la législation en vigueur ;
La société joint à ses déclarations tous les documents exigés par la législation en
vigueur ;
Les livres comptables légaux sont tenus conformément à la réglementation en vigueur,
permettant ainsi de se prémunir contre le risque de rejet de la comptabilité ;
La déclaration du logiciel comptable a été déposée conformément à la législation en
vigueur ;
62
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Ces différents travaux de validation seront développés dans le chapitre deuxième de cette
partie.
Cette dernière étape est l'aboutissement des étapes précédentes et revêt une importance
particulière étant donné que le rapport d'audit fiscal constitue le produit de la mission d'audit.
Ce rapport relève de la compétence exclusive du responsable de la mission d'audit fiscal, vu
l'importance des conclusions et recommandations qui y seront consignées.
Le contenu du rapport d'audit fiscal peut être résumé dans les points suivants :
- Insuffisances et anomalies au niveau des procédures ;
- Actions correctives et recommandations d'orientation ;
- Stratégie fiscale de l'entreprise ;
- Mesure du risque fiscal et des coûts d'opportunité.
La récapitulation des procédures de validation permet de donner une vue d'ensemble sur les
différentes conclusions auxquelles l'auditeur fiscal a abouti et de mesurer le risque fiscal
encouru ou inversement le manque à gagner par la société ou encore les paiements indus
d'impôt.
63
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par exemple, le contrôle de l’enregistrement comptable des achats et des autres charges de
l’exercice commande d’opérer différents rapprochements avec les pièces justificatives
correspondantes. Sur le plan fiscal, ce travail peut être utile pour vérifier l’existence et la
22
L’administration peut reconstituer le chiffre d’affaires, les achats ou les bénéfices d’un contribuable sur la base
d’une extrapolation à partir de coefficients, de pourcentages, de ratios, de rapports voire de faits réels. Dans la
plus part des cas, les coefficients d’extrapolation peuvent être déduits à partir d’un rapprochement entre :
- Les prix d’achats (ou coût de production) et les prix de vente ;
- Les prix d’achats (ou coût de production) et les taux de marge ;
- Etc.
64
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
validité des pièces justificatives, comme à l’occasion de vérifier le respect des règles de
facturation en matière de la taxe sur la valeur ajoutée dans la cadre des conditions de forme
liées à l’exercice du droit de déduction.
Les contrôles destinés à renseigner l’auditeur sur l’enregistrement convenable des ventes
peuvent être adaptés de façon à intégrer l’analyse du traitement de la taxe sur la valeur ajoutée
collectée auprès des clients.
D’une manière générale, la lecture des différents questionnaires d’audit comptable, atteste
l’intégration de la matière fiscale dans les différentes phases de contrôle. On constate une
assez large diversité d’un questionnaire à l’autre dans la répartition des questions fiscales
entre la phase de contrôle interne et celle d’examen des comptes.
Toutefois, l’audit comptable poursuit des objectifs plus généraux qui ne coïncident pas
forcément avec un contrôle approfondi de la régularité fiscale (voir développements au niveau
de la première partie, chapitre deuxième, section 1, sous-section 2, § 1)
En outre, l’audit fiscal commande de procéder à des travaux spécifiquement fiscaux, travaux
qui échappent à la mission d’audit comptable (voir développements au niveau de la première
partie, chapitre deuxième, section 1, sous-section 2, § 2).
65
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Enfin, l’audit fiscal, en cherchant à apprécier l’opportunité des choix fiscaux de l’entreprise,
opère un contrôle d’efficacité fiscale. Or, l’audit comptable ignore ce critère d’efficacité (voir
développements au niveau de la première partie, chapitre deuxième, section 1, sous-section 2,
§ 3).
Pour cela, nous allons s’intéresser dans le chapitre deuxième de cette partie, à développer les
travaux uniquement et spécifiquement fiscaux qui devront être réalisés par l’auditeur fiscal en
matière de contrôle de régularité et présenter en chapitre troisième les contrôles d’efficacité en
matière fiscale pour conclure en chapitre quatrième avec le rapport d’audit fiscal et les
recommandations ainsi que les limites d’une telle mission.
66
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Sur le plan de la mise en œuvre, les contrôles qui doivent être effectués par l’auditeur se
scindent en deux catégories, en fonction de l’outil de contrôle à utiliser. Le respect d’un
nombre important de dispositions fiscales peut être vérifié avec l’outil traditionnel de l’audit
qu’est le questionnaire (section 1). Toutefois, celui-ci ne s’adapte pas au contrôle de
l’ensemble des règles fiscales. Pour cela, l’auditeur a l’obligation de recourir à divers
contrôles complémentaires pour mener à bien sa mission (section 2).
Dans la plupart des cas, les questionnaires d’audit fiscal sont axés sur le respect des
dispositions de fond et à un degré moindre, sur le respect des conditions de forme et de délai.
En effet, ces deux derniers aspects font également l’objet de contrôles complémentaires
67
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
indépendamment des questionnaires d’audit et qui vont être détaillés au niveau de la section
suivante.
Le questionnaire d’audit fiscal doit précisément permettre de rapprocher et de synthétiser les
conclusions ponctuelles ainsi obtenues.
Le questionnaire d’audit fiscal se présente généralement sous la forme d’un questionnaire dit
« fermé » c'est-à-dire n’appelant que deux réponses possibles, oui ou non23. En principe le
questionnaire est conçu de façon à ce que toute réponse négative alerte l’auditeur sur
l’existence d’un risque fiscal. Deux précisions doivent être apportées à ce stade :
D’une part, il n’existe naturellement pas un questionnaire d’audit fiscal pour chaque
entreprise auditée. Les questionnaires sont préétablis au niveau des cabinets d’audit.
Toutes les questions ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les sociétés. Pour
cela, il est prévu une mention « non applicable » à coté de la réponse « oui » ou
« non » qui sont proposées.
D’autre part, sur certains points, les questionnaires laissent la possibilité à l’auditeur
de pratiquer des renvois en annexe afin de noter des observations particulières sur un
problème donné ou de mentionner la nécessité de contrôles plus approfondis.
Dans le cadre d’un contrôle de régularité portant sur la situation fiscale, les questionnaires
sont structurés généralement selon deux schémas distincts :
23
Cette pratique n’est pas uniforme, les questions étant parfois remplacées par des instructions de travail
données à l’auditeur : « s’assurer que », « vérifier que »…, pour une meilleure illustration, P. Bougon et J. M
Vallée, op, cit., tomme II.
68
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
comptable du bilan et du compte de résultat est donc analysé au plan des divers
problèmes d’impôts et taxes.
L’autre argument en faveur d’une telle présentation provient du fait que, dans
l’optique d’une collaboration entre auditeurs comptables et auditeurs fiscaux, les
questionnaires présentés selon ce schéma ont l’avantage de mieux correspondre à
l’organisation des travaux d’une mission comptable et de se prêter plus aisément à une
répartition de tâches entre les différents membres de l’équipe.
Le questionnaire d’audit fiscal peut, en second lieu, être structuré par catégorie
d’impôts, tel que l’impôt sur les sociétés, la taxe sur la valeur ajoutée et les autres
impôts et taxes. Cette seconde présentation a l’avantage de permettre une synthèse par
type d’impôt.
C’est la deuxième forme du questionnaire que nous avons adopté dans le développement qui
suivra pour traiter en :
Par ailleurs, si la phase de prise de connaissance générale relève que celle-ci a fait l’objet de
redressement ou a procédé dans le passé à une opération exceptionnelle tel que la fusion,
l’apport partiel de l’actif, l’augmentation du capital…), l’auditeur pourra adopter une série
additive de questions portant sur ces opérations.
69
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Pour contrôler la taxe sur la valeur ajoutée, nous avons procédé par vous présenter les aspects
suivants :
70
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
1.1.1. Cas d’une entreprise ayant prévu un paramétrage de la TVA au niveau de la facturation
Ces contrôles varient selon que les ventes sont effectuées avec facturation de TVA ou en
suspension de cette dernière, ou qu’il s’agit d’opérations d’exports indirects ou directs ou de
livraisons à soi-même, sans biens évidemment oublier le cas des dons. Ces contrôles sont
présentés à titre indicatif et non exhaustif dans le questionnaire présenté en annexe n°1.
1.1.2. Cas d’une entreprise dont la facturation n’est pas informatisée ou n’ayant pas prévu un
paramétrage des taxes au niveau de la facturation
Ces contrôles varient selon que les ventes sont effectuées avec facturation de TVA ou en
suspension de cette dernière, ou qu’il s’agit d’opérations d’exports indirects ou directs ou de
livraisons à soi-même, sans biens évidemment oublier le cas des dons. Ces contrôles sont
présentés à titre indicatif et non exhaustif dans le questionnaire présenté en annexe n°2.
71
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’objectif de cette étape consiste à s’assurer que les règles du fait générateur, prévues par
l’article 5 du code de la TVA, sont parfaitement respectées. Le questionnaire s’y rapportant
est présenté en annexe n°3.
L’objectif des travaux de cette étape consiste à s’assurer que les conditions de déductibilité de
fond et de forme, prévues par l’article 9 du code de la TVA sont respectées. Pour préserver
l’intérêt de la société, l’auditeur fiscal devra avoir l’assurance que toute la TVA, dont le droit
à la déduction est établi, a bel et bien fait l’objet de récupération.
Un examen physique exhaustif des pièces comptables ayant donné lieu ou devant donner lieu
à la récupération de la TVA devra être effectué et donnera lieu à l’établissement du tableau
suivant :
24
Le chiffre d’affaires comptable peut aussi être défalqué par nature de chiffre d’affaires.
72
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’ensemble des contrôles à effectuer est présenté à titre indicatif sous forme de questionnaire
présenté en annexe n°4.
Les contrôles s’y rapportant sont présentés à titre indicatif en annexe n°5.
La demande de restitution d’un crédit de TVA obéit aux contrôles indiqués dans
l’annexe n° 8.
Après avoir audité la TVA collectée, le fait générateur et la TVA déductible, l’auditeur
procèdera à l’audit des opérations de liquidation de la TVA et devra confronter les données
déclarées aux données dégagées par les travaux d’audit.
Cette confrontation donnera lieu à l’établissement du tableau récapitulatif suivant :
73
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les entreprises assujetties à la TVA qui ne fabriquent pas des produits soumis aux droits de
consommation, mais se limitent à la commercialisation de ces produits ne sont pas assujettis
aux droits de consommation. Toutefois, ils sont tenus de facturer à l’identique à leurs clients
le droit de consommation qu’ils ont supporté à l’achat.
Les contrôles liés aux droits de consommation sont résumés en annexe n° 9. Ils se rapportent
à l’audit des procédures de facturation des droits de consommation ou leur déduction.
74
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
N.B. Questionnaire présenté en annexe n° 13 et réservé aux entreprises qui cultivent le maïs
ou les tourteaux de soja relevant respectivement des numéros 100590.0 et 230400.0 du tarif
des droits de douane.
25
Les établissements de tourisme sont définis par l’article 1er du décret – loi n° 73-3 du 3 octobre 1973 comme
étant es entreprises commerciales dont l’activité principale consiste à offrir des prestations d’hébergement, de
nourriture et de boissons ou à organiser des loisirs à l’intention d’une clientèle touristique.
26
Telles que définies par l’article 2 de la loi n°2001-1 du 15 janvier 2001 portant promulgation du code des
télécommunications.
75
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
N.B. Questionnaire réservé aux entreprises qui fabriquent les produits soumis à la taxe pour la
protection de l’environnement (voir annexe n° 20).
Après avoir testé les procédures de facturation, de liquidation et de déclaration des taxes sur le
chiffre d’affaires, un contrôle annuel peut être effectué selon les modalités suivantes :
Les objectifs des travaux d’audit consistent à s’assurer que les retenues à la source sur les
traitements et salaires sont correctement calculées afin que :
d’une part, la société ne supporte pas des pénalités pour insuffisance de retenues,
le cas échéant ;
d’autre part, les salariés ne supportent pas des retenues indues.
76
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Un examen physique exhaustif des fiches de paie sera effectué en vue de recalculer les
retenues à la source qui doivent être opérées et les confronter aux retenues à la source
effectuées.
Ce travail donnera lieu à l’établissement du tableau suivant :
Retenue annuelle
Code Retenue
Salarié qui aurait dû être Ecart Explication écart
salarié annuelle opérée
opérée
Outre ces contrôles, d’autres vérifications doivent être effectuées. Ces vérifications sont
synthétisées au niveau du questionnaire présenté en annexe n° 21.
Les objectifs des travaux d’audit consistent à s’assurer que toutes les retenues à la source,
devant être effectuées par la société, ont été effectivement opérées, aux taux et aux modalités
appropriés et déclarées dans les délais légaux.
Un examen physique exhaustif des pièces comptables devrait être effectué. Les contrôles
correspondants sont résumés en annexe n° 22.
77
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
- Les formalités devant être respectées sont remplies, pour bénéficier des ristournes au
titre de la TFP.
2ème objectif : S'assurer que les tableaux de détermination du résultat fiscal des exercices
audités ont été correctement établis.
Pour ce, l'auditeur fiscal doit s'assurer que :
- Les réintégrations qui ont été effectuées sont exhaustives et justifiées.
- Les déductions qui ont été effectuées sont exhaustives et justifiées.
78
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Un examen physique exhaustif des pièces comptables ayant donné lieu ou devant donner lieu
à la constatation d'un produit ou d'une charge doit être effectué et doit donner lieu à
l'établissement des tableaux suivants :
Montant Montant
Montant de Motif du risque du rejet de
Réf. pièce réintégré par devant être Ecart
la charge la charge
la société réintégré
Montant Montant
Montant du Motif du bien fondé de la
Réf. pièce déduit par la devant être Ecart
produit déduction
société déduit
3ème objectif : S'assurer que la liquidation de l'impôt sur les sociétés au titre des exercices
audités a été correctement effectuée.
Pour cela, l'auditeur fiscal doit s'assurer que :
- Les modalités de calcul de l'IS dû sont correctes.
- Les trop-perçus, retenues, acomptes et avances imputables sur l'IS dû sont justifiés et
fondés.
- Les retenues, acomptes et avances justifiés ont été effectivement imputés.
- Les règles de calcul du minimum d'IS sont correctement appliquées, le cas échéant.
Par ailleurs, cette phase comporte l’audit des acomptes provisionnels dont les objectifs
consistent à s'assurer que :
79
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Désignation Montant
Résultat net après modifications comptables R1
+ Réintégration des charges non déductibles27 +r
- Déduction des produits non imposables28 -d
= Résultat avant déduction des provisions =R2
- Déduction des provisions - P (≤ 30%R2)
= Résultat après déduction des provisions et avant dégrèvements
R3
fiscaux
- Déduction des bénéfices exonérés provenant de l’activité de l’entreprise -d1
- Déduction des bénéfices réinvestis au sein même de l’entreprise
-d2
(réinvestissement physique)
- Déduction des bénéfices réinvestis dans le capital d’entreprises
-d3
encouragées
= Résultat imposable (ou Résultat fiscal) R4
Pour chacune de ces étapes, les questionnaires d’audit suivants doivent être remplis:
Les objectifs d’audit consistent à s’assurer que tous les produits réalisés par la société sont
comptabilisés et sont mesurés conformément aux règles fiscales en vigueur. Les contrôles des
produits et des déductions sont résumés en annexe n° 24.
Les contrôles des charges et des réintégrations sont résumés en annexe n° 27.
27
Y compris les montants portés au débit du compte 128 «Modifications comptables» lorsqu’ ils correspondent
à des charges non déductibles.
28
Y compris les montants portés au crédit du compte 128 «Modifications comptables» lorsqu’ ils correspondent
à des produits non imposables.
80
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Certaines autres réintégrations doivent faire l’objet de contrôles supplémentaires citons le cas
des plus values de réévaluation, les modifications comptables ainsi que les comptes courants.
Ces contrôles sont présentés à titre indicatif en annexe n° 33.
Pour auditer les déductions au titre des dégrèvements fiscaux, l’auditeur doit procéder au
contrôle :
des dégrèvements de bénéfices provenant de l'activité de l'entreprise ;
des dégrèvements au titre du réinvestissement physique ;
des dégrèvements au titre du réinvestissement financier ;
de l’ordre des dégrèvements.
Ces contrôles sont détaillés en annexe n° 34.
Les contrôles liés à l’audit de la déclaration annuelle de l’IS sont résumés en annexe n° 36.
81
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
A l’issue de ces travaux, l’auditeur fiscal devra être en mesure de faire la synthèse des erreurs
décelées et le cas échéant de pratiquer de nouvelles investigations afin de se confirmer à
l’existence ou mesurer l’ampleur de ces irrégularités. Mais pour formuler ses conclusions
définitives, il doit encore pratiquer des contrôles complémentaires.
Naturellement, d’une mission à l’autre, la nature et l’importance de ces contrôles vont varier
en fonction de l’étendu de l’information sur laquelle portent les travaux de l’auditeur.
82
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
De même, l’auditeur pourra s’assurer que l’entreprise souscrit les différentes déclarations
requises et qu’elles sont convenablement remplies et ne présentent pas d’incohérences
arithmétiques. L’auditeur pourra également s’interroger sur la fréquence des déclarations
rectificatives adressées à l’administration fiscale. Si celles-ci sont supposées amoindrir le
risque fiscal en corrigeant des erreurs précédemment commises, elles peuvent l’alimenter en
83
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Pour contrôler les délais, l’outil le plus approprié pour l’entreprise est sur ce plan,
l’échéancier fiscal, document sur lequel l’entreprise consigne l’ensemble de ses obligations en
matière fiscale, qu’il s’agisse des dates de dépôt de déclarations ou des dates de paiement des
différents impôts et taxes. Le travail de l’auditeur est ici de vérifier en premier lieu,
l’existence de cet échéancier fiscal, puis sa qualité et enfin son utilisation effective par
84
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
l’entreprise. L’auditeur peut ainsi s’assurer que cet échéancier est à la fois complet et
actualisé. Corrélativement l’auditeur peut vérifier l’absence de pénalités de retard dans la
comptabilité pour dépôt tardif des déclarations, et dans l’hypothèse contraire, s’en faire
expliquer l’origine : mauvaise coordination entre les services, négligences, difficultés à
émettre les déclarations à temps…
Enfin, toujours en fonction des objectifs de la mission, l’auditeur peut devoir, après avoir eu
l’assurance du contenu des déclarations fiscales, procéder à un rapprochement des différentes
déclarations entre elles afin de vérifier leur cohérence.
85
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
86
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
§2. Les infractions fiscales pénales relatives aux factures et aux titres de
mouvement
87
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
§4. Les infractions fiscales pénales relatives aux autres actes de fraude fiscale
A priori, les travaux menés jusqu’à ce stade peuvent sembler importants. En réalité, il
convient de nuancer cette appréciation en rappelant que les contrôles à opérer sont variables et
sont fonctions des objectifs assignés à l’auditeur, de l’importance de l’entreprise, du caractère
ponctuel ou périodique de l’intervention et de l’apport potentiel de l’auditeur comptable.
Une fois effectuant ces différents contrôles, l’auditeur est en mesure de procéder à la synthèse
de ses travaux et au recensement des différentes irrégularités relevées et à l’évaluation du
risque fiscal.
88
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Avant tout, il y a lieu de signaler que le concept d’optimisation fiscale et de gestion reste
moins répondu que la notion de contrôle de régularité. Et que la première ne peut s’inscrire
que dans la continuité d’un contrôle de régularité fiscale. Le contrôle d’efficacité pourra ainsi
utilement s’appuyer sur les différents travaux opérés lors d’un contrôle de régularité.
Avant d’entamer la pratique du contrôle d’efficacité proprement dit (section 2), nous allons
présenter dans une première section les exigences et les contraintes liées aux contrôles
d’efficacité.
89
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
ce qui a été fait ou à ce qu’il est envisagé d’être fait, mais il doit étendre ses travaux à la
recherche de ce que l’entreprise aurait pu faire (sous-section 1).
Ensuite, l’audit fiscal doit prendre en considération les opérations que l’entreprise pourrait, ou
aurait pu traiter sur le plan fiscal de façon plus opportune, en retenant une construction
juridique plutôt qu’une autre, qui est nécessairement fonction des conditions propres à
l’opération examinée et du contexte particulier de l’entreprise auditée et ce devant la diversité
des choix fiscaux offerts. Cette situation impose à l’auditeur une double exigence de
formation et d’information (sous-section 2).
Ces exigences et contraintes rendent la norme d’efficacité, une notion tout à fait fluctuante
d’une entreprise à l’autre. Elle ne peut résulter que d’un dosage entre les ressources juridiques
et fiscales d’une part et de la situation, des objectifs de chaque entreprise et du niveau de
connaissance de l’auditeur, d’autre part.
Les premiers, de portée moindre par rapport aux choix stratégiques, présentent un caractère
plus répétitif et se prêtent à des contrôles rapides, souvent techniques et limités au seul
domaine fiscal. A l’opposé, les choix stratégiques, par définition ponctuels et dont la portée
est rarement limitée au seul domaine fiscal, appellent de l’auditeur une allocation de temps
29
M. CHADEFAUX, l’audit fiscal, Edition LITEC 1987, P. 247.
90
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
plus importante et davantage, de contrôles qualitatifs. De ce fait, l’auditeur est amené à bien
différencier entre ces deux catégories de choix.
Par exemple, l’examen d’un projet d’implantation à l’étranger comportera ainsi un contrôle de
l’opportunité au plan fiscal de la solution envisagée, comparée aux autres solutions juridiques
ou fiscales qui s’offrent à l’entreprise. Puis, en supposant que cette solution est retenue
compte tenu de son adéquation, un contrôle des modalités techniques propres à la solution
retenue est envisagé. De même, pour le choix de la forme juridique d’une société lors de la
constitution (SA, SARL…).
Au cours de ses travaux, l’auditeur peut être amené à identifier les alternatives fiscales qui se
présentent à l’entreprise, en vérifiant que les solutions de rechange sont compatibles avec les
objectifs et les capacités de l’entreprise auditée. De même, l’auditeur, face à un choix fiscal
donné, doit s’assurer que l’entreprise a bien perçu et estimé l’ensemble des effets induits par
le choix fiscal. Or, ceci n’est possible que si l’auditeur possède des compétences en dehors du
domaine fiscal et est bien évidemment, familiarisé avec l’entreprise auditée.
91
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Lorsque l’auditeur doit se prononcer sur l’opportunité des choix stratégiques tels que le choix
du mode d’imposition ou la décision de transformation de l’entreprise, son appréciation ne
peut être réellement fondée que si celui-ci est préalablement informé de la situation de
l’entreprise auditée. L’auditeur ne peut proposer des solutions fiscales de rechange que s’il est
assuré de leur compatibilité avec les objectifs et les moyens de l’entreprise.
L’auditeur a donc, avant tout examen critique des choix fiscaux, un important travail de prise
de connaissance générale de l’entreprise. Cette constatation appelle trois observations :
• D’abord, la phase de prise de connaissance générale de l’entreprise a déjà été mise en
évidence comme un point de passage obligatoire avant tout contrôle de régularité. Il
s’agit ainsi d’une phase commune à ces deux étapes d’audit.
• Ensuite, la nécessité de procéder à une analyse de la situation de l’entreprise doit être
interprétée comme une exigence dans le cadre du contrôle stratégique, alors que le
contrôle des choix des techniques fiscales peut se satisfaire d’une prise de
connaissance générale telle qu’elle a été présentée dans le cadre du contrôle de
régularité.
• L’auditeur fiscal interne dispose sur ce point d’un atout considérable par rapport aux
auditeurs externes qui, pour eux, une intervention périodique favorise une bonne
connaissance de l’entreprise.
92
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
C’est seulement une fois ce travail est effectué que l’auditeur pourra entamer le contrôle des
décisions fiscales. Ainsi, le contrôle du cadre de l’efficacité fiscale (sous-section 1) doit
procéder le contrôle des choix fiscaux (sous-section 2).
Ainsi, comme dans un contrôle de régularité, l’auditeur doit recueillir des informations sur
l’existence ou l’absence d’un service fiscal, sur les différentes personnes chargées des
problèmes fiscaux à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, ou encore sur la
documentation fiscale utilisée. L’auditeur doit s’interroger sur le niveau de compétence des
personnes responsables des questions fiscales ainsi que leur propre conception de la gestion
fiscale.
Par le biais d’entretien, d’analyse de documents, l’auditeur pourra obtenir des indications sur
l’existence ou l’absence de définitions de tâches au niveau du service fiscal ou pour les
personnes chargées des questions fiscales. L’auditeur a intérêt à évaluer le temps que
consacrent les responsables pour les études, le conseil et les formations se rapportant au
domaine fiscal.
Si l’entreprise fait recours aux services de conseils extérieurs, l’auditeur doit déterminer les
motifs de ce choix ainsi que les critères de sélection des conseillers.
93
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Ce n’est que quelques exemples de contrôles auxquels l’auditeur peut procéder. Ainsi, ce
travail accompli, il devient alors nécessaire d’étudier la façon dont l’entreprise recherche
l’efficacité fiscale et comment elle intègre la dimension fiscale dans ses décisions.
Avant tout contrôle des choix fiscaux, l’auditeur fiscal va chercher à déterminer quel est le
comportement et quelles sont les habitudes de gestion fiscale de l’entreprise. Il s’agit
d’examiner la façon dont l’entreprise traduit en pratique le concept de gestion fiscale et la
recherche de l’efficacité30.
Pour cela, l’auditeur en s’appuyant sur les outils traditionnels de l’audit à savoir le
questionnaire, les entretiens, le contrôle direct des documents, va s’intéresser au
fonctionnement du service fiscal et de sa relation avec les autres services. L’auditeur peut
alors trouver des explications sur les personnes qui consultent le service fiscal et la façon par
laquelle s’opèrent ces consultations. Il va chercher à savoir comment les fiscalistes de
l’entreprise sont associés à l’étude d’un projet, et si une solution est retenue, le fiscaliste
participe t’il à la mise en œuvre et au suivi de la solution retenue ? Par exemple, en cas
d’obtention d’un régime de faveur suite à la réalisation de certaines conditions, l’auditeur doit
veiller à ce que l’entreprise satisfait ces dites conditions pour ne pas causer la déchéance du
régime de faveur ?
De plus, l’audit doit révéler si le service fiscal émet au plan interne une information fiscale
notamment destinée à la direction générale et financière. L’auditeur peut procéder à des
sondages destinés à apprécier la qualité des documents émis.
De même, pour évaluer le degré de prise en compte de l’efficacité fiscale, l’auditeur peut
rechercher l’existence de document retraçant la performance fiscale en indiquant par exemple
les taux globaux d’imposition, proportion des frais fiscaux dans le total des charges ainsi que
leur évolution dans le temps.
Ses conclusions influenceront nécessairement le contenu des travaux consacrés au contrôle
proprement dits des choix fiscaux.
30
M. CHADEFAUX, l’audit fiscal, Edition LITEC 1987, P. 254.
94
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le contrôle des choix tactiques dits encore techniques fiscales, doit permettre à l’auditeur
d’évaluer l’aptitude de l’entreprise à utiliser l’ensemble des ressources juridiques et fiscales
mises à sa disposition dans le cadre de sa gestion fiscale quotidienne.
L’examen des choix fiscaux comporte essentiellement deux aspects. Le premier, le plus
important, repose sur la revue des principaux choix de l’entreprise ainsi que l’utilisation des
régimes de faveur. Il s’agit du contrôle d’efficacité sous la forme la plus immédiate. Le
deuxième volet s’intéresse aux éléments de risques liés aux choix fiscaux.
Dans le cadre des régimes de faveur, l’approche de l’auditeur peut être très systématique.
Celui-ci, compte tenu des travaux préalables de prise de connaissance générale de l’entreprise
et éventuellement, à l’aide de questionnaires complémentaires, peut établir une liste des
incitations et avantages théoriques dont pourrait bénéficier l’entreprise. Il lui suffit alors
d’établir une comparaison avec la réalité et de mettre en lumière les dispositions omises par
l’entreprise. Cela suppose toutefois, que l’auditeur est préalablement outillé des différentes
mesures et incitations en vigueur.
Pour l’examen des options fiscales proprement dites, l’auditeur doit en effet, opérer un
rapprochement entre les pratiques de l’entreprise et les options qui s’offrent à cette dernière.
Son travail ne s’arrête pas là. Il doit étudier de façon plus détaillée les options que l’entreprise
utilise afin d’apprécier l’existence et la pertinence des critères permettant de choisir ces
options (leur bien fondé).
Mais, compte tenu de la multiplicité des choix tactiques, il paraît difficile, pour deux raisons
de temps et de coût, d’envisager un passage en revue systématique sur l’ensemble des choix.
En revanche dans le cadre de missions répétitives, il est possible de prévoir des contrôles
thématiques axés sur une catégorie d’impôt donnée ou sur un type particulier d’opérations de
95
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le lien entre risque fiscal et efficacité fiscale naît du fait que l’exercice des options fiscales
est fréquemment subordonné au respect de conditions, qu’il s’agisse de conditions relatives au
chiffre d’affaires, à l’effectif, à la nature de l’activité, ou encore de conditions de délai.
On perçoit alors comment l’exercice des options peut alimenter le risque fiscal et ce par
l’exercice de ces dernières sans remplir les conditions requises ou par le fait que l’entreprise
cesse de remplir les conditions requises au titre d’une option préalablement exercée et encourt
de ce fait, la déchéance de l’option.
L’auditeur doit aussi s’efforcer de vérifier que l’entreprise n’a pas exercé des options qui, en
réalité, n’existent pas, ou qui résultent d’une mauvaise interprétation d’un texte par l’audité ce
qui l’expose à un risque de remise en cause de ses choix.
A l’issu du contrôle des choix des techniques fiscales, l’auditeur est en mesure d’émettre un
avis sur l’aptitude de l’entreprise à utiliser les options et choix fiscaux dont elle dispose ; mais
surtout aussi de proposer aux prescripteurs des recommandations qui doivent permettre à
l’entreprise d’améliorer son niveau d’efficacité.
L’audit ne doit pas se limiter à énumérer ce que l’entreprise aurait pu faire et les avantages qui
auraient pu être retirés mais aussi les raisons qui ont provoqué les omissions constatées et
préconiser les mesures destinées à éviter leur survenance dans le futur.
Le rapport d’audit doit insister sur les choix d’audit méconnus par l’entreprise et qui peuvent
être encore exercés par celle-ci. Il doit émettre une opinion sur les méthodes et critères retenus
par l’entreprise pour exercer les choix fiscaux. L’auditeur peut notamment émettre des
suggestions sur les modifications qui doivent être apportées aux procédures en vigueur.
96
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le contrôle des choix stratégiques peut intervenir à priori ou à postériori. Le contrôle opéré à
postériori permet le plus souvent d’obtenir un diagnostic sur les grands axes de la politique de
l’entreprise. Dans cette perspective, il ne suffit pas de mettre l’accent sur les insuffisances
constatées dans le passé, mais au contraire, ce contrôle doit éclairer le prescripteur sur les
modifications qui pourraient être apportées afin d’améliorer l’efficacité fiscale.
Quand à l’étude du choix lui-même, l’auditeur doit contrôler la juste appréciation des
avantages et des contraintes liés à ce choix exercé ou envisagé. Ces avantages comme ces
inconvénients s’apprécient en fonction des critères prédéfinis à savoir naturellement le critère
financier.
Etant heurté à des montages juridiques complexes et différents, l’auditeur pourrait être
condamné à opérer une approche au cas par cas selon les spécificités de chaque entreprise.
L’impossibilité de faire recours à des outils plus systématiques de contrôle peut apparaître
comme un handicap, au développement de l’audit de l’efficacité fiscale.
Placé devant un choix de l’entreprise, l’auditeur peut en contrôler les avantages en respectant
un cheminement en deux étapes. Dans un premier temps, l’auditeur recense les avantages
fiscaux perçus par l’entreprise. Ensuite, l’auditeur vérifie la réalité de ces avantages.
Cette seconde phase, qui consiste à vérifier la réalité des avantages perçus comporte elle-
même deux aspects. D’une part, si les avantages escomptés ont une origine, un support légal,
l’auditeur doit en contrôler l’existence et s’assurer que l’entreprise satisfait bien aux
conditions lui permettant de bénéficier de ces mêmes avantages. D’autre part, l’auditeur doit
apprécier la portée de l’avantage non plus dans l’absolu, mais rapporté à la situation de
l’entreprise afin de voir si, en pratique, l’avantage est réel.
97
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’auditeur doit s’assurer aussi que l’entreprise a procédé au recensement des différentes
solutions qui lui sont offertes puis leur sélection. Cependant, le contrôle de la validité de la
sélection opéré impose à l’auditeur de prendre en compte non seulement les avantages mais
également les contraintes inhérentes au choix.
En matière de choix stratégiques, l’appréciation des contraintes liées à ces choix est
essentielle. Leur contrôle doit permettre de s’assurer que l’entreprise a su pondérer les
avantages respectifs des différentes solutions par la prise en considération des contraintes
correspondantes et l’évaluation de leur incidence.
L’auditeur doit s’assurer de la correcte perception par l’entreprise, de l’effet fiscal global du
choix envisagé ou exercé. Cette notion d’effet fiscal global englobe l’effet sur les principaux
impôts et taxes de l’entreprise, et aussi la répercussion du choix fiscal de l’entreprise sur la
situation fiscale globale d’un groupe de sociétés.
L’auditeur est amené à effectuer sa propre synthèse des avantages et inconvénients respectifs
du choix puis confronter cette synthèse à celle de l’entreprise.
En outre, l’auditeur cherchera à examiner si l’effet fiscal recherché n’est pas disproportionné
par rapport aux obligations juridiques et administratives qu’il entraine. Il doit s’assurer que
l’entreprise a tiré toutes les conséquences économiques du choix stratégique envisagé ou
exercé.
L’observation de M. Cosian selon laquelle « le jeu des options n’est ni un jeu aisé, ni un jeu
sans risque31 » formulé à propos des options fiscales, paraît pouvoir être largement étendu à
l’ensemble des choix fiscaux de l’entreprise.
Certains choix stratégiques apparaissent en outre, comme des choix risqués. La décision de
l’entreprise renferme, dans une telle hypothèse, un avantage fiscal, mais aussi, peut
transformer la décision en un foyer d’irrégularités pour l’entreprise porteur d’insécurités.
31
M. Cosian, avant propos à l’ouvrage de A. AGOSTINI, Les options fiscales, L.G.D.., 1083, p. 12.
98
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
D’une façon générale, le risque dans l’exercice du choix peut avoir deux origines. Le risque
naît en premier lieu, de l’incertitude qui entoure certaines données du choix au moment où
l’entreprise doit prendre sa décision. En deuxième lieu, le risque nait d’une éventuelle remise
en cause ultérieure de ce choix en particulier par l’administration fiscale, ce qui transformerait
le risque fiscal en une irrégularité fiscale.
Dans le premier cas, la diversité des éléments à prendre en compte dans le choix fiscal, le fait
que certaines données nécessaires à l’exercice de ce choix sont totalement ou partiellement
inconnues par l’entreprise au moment où celle-ci doit effectuer un choix ; rendent complexes
l’exercice d’un choix fiscal. Tel est le cas qui pourrait résulter de l’évolution de la législation
ou de la jurisprudence qui peuvent créer de nouvelles options plus opportunes.
Dans le deuxième cas, la possibilité donnée aux entreprises d’utiliser les ressources juridiques
et fiscales à leur disposition pour minimiser l’impôt, peut constituer une source de risque
fiscal, lorsque l’entreprise commence à éluder l’impôt. En effet, l’habilité fiscale est permise
mais sans excès ; sinon pour l’administration cela devient de la fraude. Comme l’indique M.
Cosian, « il n’est pas interdit d’être malin au plan fiscal, à condition de ne pas exagérer ».
Selon M. Martinez, il n’y a pas de séparation entre le légal et l’illégal, mais une sorte de
« zone grise »32 qui fait passer progressivement le contribuable de l’habilité fiscale admise à
l’efficacité fiscale prohibée.
L’auditeur ne peut qu’inclure, dans ses contrôles, cette notion de risque afin d’en rechercher
l’existence, puis d’en déterminer l’ampleur et tenter d’en évaluer le degré de probabilité. Il
doit procéder à un examen approfondi des montages juridiques auxquels l’entreprise a, ou
envisage de procéder afin de se prononcer sur le risque de remise en cause du choix
ultérieurement par l’administration. L’auditeur spécialiste de la matière fiscale, est dans une
position privilégiée pour émettre un avis sur cette question.
32
J.-C. Martinez, la fraude fiscale, Coll. Que sais-je ? P.U.F., 1984 p 10.
99
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
100
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Dès la confection du contrat d’audit, l’auditeur et prescripteur sont en mesure de fixer par
avance la structure générale du rapport qui conclura la mission. Certains points ne peuvent
toutefois, être prédéterminés ; ils seront fonction du déroulement de la mission et ainsi laissés
à l’initiative de l’auditeur.
Quelles que soient les attentes du prescripteur, le rapport final de la mission doit comporter
deux points dont la rédaction ne peut être laissée qu'à l'initiative de l'auditeur.
En premier lieu, ce dernier doit faire référence aux différents travaux qu'il a effectués dans le
cadre de sa mission. Cette description est importante, notamment en cas de litige ultérieur
101
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
entre les parties, afin de justifier le coût de la mission et d'apprécier la qualité des travaux
effectués par l'auditeur et déterminer si celui ci a été diligent ou non en cas de mise en cause
de sa responsabilité par le prescripteur.
Ensuite, il importe que le prescripteur ait bien conscience des conditions dans lesquelles
l'auditeur a pu effectuer ses investigations et en particulier des difficultés rencontrées.
L'auditeur doit pour cela, énoncer les contrôles auxquels il n'a pas pu procéder et les raisons
pour lesquelles ces contrôles n'ont pas pu être effectués.
De cette façon, l'auditeur présente dans son rapport les éléments essentiels faisant l'objet de la
mission, les travaux effectués ou ceux qui n'ont pu l'être et enfin les conclusions auxquelles il
est parvenu. Cela permet de rapprocher les conclusions des travaux, de les relativiser, de bien
mettre en évidence les bases sur lesquelles les conclusions et le cas échéant les
recommandations ont été formulées.
Au-delà du diagnostic, ces prescripteurs attendent de l'auditeur, spécialiste qui s'est livré à un
examen approfondi de toute ou partie de la situation fiscale de l'entreprise, qu'il donne son
avis sur la façon d'atténuer le risque fiscal ou d'éliminer les sources d'irrégularités. En d'autres
termes, le prescripteur ne se satisfait pas d'être informé sur ce qu'il ne fallait pas faire au plan
fiscal, il souhaite savoir ce que l'entreprise doit faire33.
Pour l'auditeur fiscal, il est amené à émettre des recommandations sans se substituer à
l'entreprise pour décider de les appliquer ou non. En effet, il est dans l'obligation de préserver
son indépendance.
En outre, les recommandations préconisées par l'auditeur doivent s'inscrire dans une double
perspective. Tout d'abord, l'auditeur doit indiquer si les irrégularités relevées sont susceptibles
d'être corrigées et donc s'il est possible d'adopter des mesures curatives. Ensuite, il doit
33
M. Chadefaux, op. cit., p 209
102
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L'auditeur doit indiquer si les irrégularités relevées sont susceptibles d'être corrigées. La
mission d'audit fiscal dans ce cadre, varie selon la nature de l'erreur à rectifier. Il est à
distinguer à ce niveau entre les erreurs purement fiscales et les erreurs commises dans
l'application des règles communes à la comptabilité et à la fiscalité.
Ce sont les erreurs commises lors de l'établissement des déclarations fiscales. Les modalités
de régularisation diffèrent selon que les irrégularités proviennent du défaut ou du retard dans
la production des déclarations, ou d'inexactitudes dans leur contenu.
A titre d'exemple, si le contrôle des déclarations fait apparaître des erreurs dans leur contenu,
alors il suffit à l'entreprise de souscrire une nouvelle déclaration remplaçant simplement la
précédente entachée d'erreurs, si le délai initial imparti pour le dépôt de la déclaration n'est
pas expiré. De même, pour les retenues à la source non effectuées, tant que le délai de
prescription n’est pas éteint, l’entreprise peut déposer une déclaration spontanée en vue de se
mettre en règle avec la loi fiscale.
L'intensité des liens entre la comptabilité et la fiscalité et le fait que le résultat comptable est
la base de détermination du résultat fiscal constituent des éléments suffisants pour expliquer
que des inexactitudes dans la détermination de l'assiette de l'impôt puissent avoir une origine
comptable.
Ces erreurs entraînent le plus souvent une sous estimation ou une sur estimation de l'actif net
et par conséquent du résultat imposable. Ainsi, par exemple, le fait d'inscrire un bien
immobilisé amortissable en charges de l'exercice, entraînera une double conséquence. D'une
part, il fait minorer le résultat à concurrence du montant de l'actif. D'autre part, il fait majorer
103
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
La rectification spontanée est, toutefois, déconseillée pour les entreprises car elle entraîne le
plus souvent une indemnité ou des intérêts de retard dans le cas d'insuffisance de déclarations
dont la possibilité de déduction reste incertaine.
Le traitement de ces erreurs est donc complexe ce qui amène l'auditeur à être objectif. Il doit
relever les irrégularités, évaluer le risque fiscal correspondant, puis si le prescripteur lui en
fait la demande, d’indiquer les erreurs qui sont susceptibles de rectification tout en précisant
les éventuelles conséquences.
Pour un tel type d’erreurs, et notamment celles relatives à la déduction des pertes sur
exercices antérieurs de l’exercice en cours ou à l’imposition des produits sur exercices
antérieurs au titre de l’exercice en cours, l’auditeur peut proposer à l’entreprise auditée
l’application de la correction symétrique. Cette dernière qui n’est autre qu’une technique
permettant de rattacher les charges à leurs exercices d’engagement et les produits à leur
exercice de réalisation, permet d’éviter que les charges rattachées à un exercice donné et qui
n’ont pas été comptabilisées parmi les charges déductibles afférentes à cet exercice ne soient
pas admises en déduction ni des résultats de l’exercice de leur engagement ni de ceux des
exercices postérieurs même en cas de comptabilisation différée.
libellé N N+1
Bénéfice déclaré 100 000 150 000
Charges relatives à N comptabilisées en N+1 -50 000 +50 000
Produits imposables au titre de N et comptabilisés en N+1 +60 000 -60 000
Résultat après correction symétrique 110 000 140 000
Impôt sur les bénéfices (30%) 30 000 42 000
104
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Suite à cette correction symétrique, l’entreprise est tenue de payer (sur l’exercice N) 3 000 =
((110 000-100 000)×30%). Pour les autres exercices, l’entreprise obtient un crédit d’impôt de
3 000 = (150 000-140 000)×30%) (sur l’exercice N+1) qu’elle peut demander la restitution ou
l’imputer sur l’impôt qui sera dû au titre des exercices postérieurs.
Cette correction symétrique se traduit par le dépôt de déclarations rectificatives.
Les irrégularités qui peuvent survenir lors de l'établissement des états financiers constituent
des sources potentielles de conflit avec l'administration en cas de contrôle fiscal. A ce titre,
l'auditeur doit attirer l'attention de la direction de l'entreprise auditée ou du prescripteur sur la
nécessité de les mesurer et de justifier le cas échéant sa position sur ces différentes questions.
Dans ce cadre, il doit émettre des recommandations pour prévenir ces anomalies. L'auditeur
doit s'intéresser à l'origine des irrégularités mises en évidence et proposer le cas échéant, la
mise en place de nouvelles sécurités dans le traitement des questions fiscales. L’absence
d’échéancier fiscal, le fait de ne pas pratiquer des recoupements entre les différentes
déclarations, l’absence de double contrôle sur les déclarations illustrent de tels risques.
• L’entreprise doit au fur et à mesure de l’enregistrement d’une charge (ou d’un produit)
dans la comptabilité, faire référence à un état comportant le tableau de détermination
du résultat fiscal, afin de la réintégrer (ou la déduire).
• L’entreprise doit accorder une attention particulière aux factures émanant des non
résidents : la TVA se calcule sur le montant actualisé et non pas sur le montant de la
date d’opération.
• L’entreprise doit accorder une attention particulière aux opérations dont le montant est
égal ou supérieur à 1000 D TTC conclues avec l’Etat, et organismes assimilés et
travaux immobiliers effectués pour le compte de l’Etat, des collectivités publiques
locales et des établissements publics à caractère administratif et entreprises publiques
puisque le fait générateur ne coïncide pas avec la date d’exigibilité.
105
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
• Les retenues à la source doivent être opérées à la date de l’encaissement et non pas à la
date de facturation.
• Etc.
• L’instauration des fiches de suivi des factures non encore reçues sur la base des bons
de réception établis.
• L’instauration d’un système de contrôle des factures préalablement à leur
comptabilisation qui consistent à vérifier les mentions obligatoires telles qu’elles sont
définies pas l’article 18 du code de la TVA.
• L’instauration d’une procédure de clôture mensuelle : les factures reçues au titre d’un
mois clôturé sont constatées et déclarées le mois suivant.
34
Séminaire de recherche coordonnée par Aziz. BESBES à l’IHEC Sfax, portant sur la gestion du risque fiscal,
2006, p 5, 6, 7, 8
106
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Pour conclure, le rapport d'audit fiscal est le résumé des travaux effectués tant sur le plan de la
régularité que sur celui de l'efficacité ; il doit ainsi comporter :
107
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’auditeur fiscal n’est pas présent en permanence dans l’entreprise. Lorsqu’il intervient dans
l’entreprise, c’est pour une période de temps limitée, selon un calendrier généralement
préétabli avec le prescripteur. L’intervention de l’auditeur est ainsi limitée dans le temps ce
qui, corrélativement, a pour effet d’empêcher une revue exhaustive de tous les facteurs de
risque.
De même, l’auditeur légal n’est tenu qu’à une obligation de moyens, et non de résultat. Pour
certifier des états financiers, il ne peut examiner l’ensemble des écritures comptables et des
documents justificatifs.
Sur certaines questions, l’auditeur ne peut procéder qu’à une estimation en ayant recours aux
sondages. Ainsi de nombreux aspects du contrôle de la régularité fiscale ne peuvent
déboucher que sur une opinion émise en fonction d’un certain degré de probabilité. L’auditeur
doit effectuer, en liaison le cas échéant avec des auditeurs comptables, des tests lui permettant
d’acquérir une conviction. Mais la conviction n’est pas la certitude35.
35
M. CHADEFAUX, l’audit fiscal, Edition LITEC 1987, P. 232.
108
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le contrat d’audit, qui fixe les obligations respectives des parties, en est certainement le
moyen privilégié. On imagine en effet, le risque auquel s’expose l’auditeur de voir sa
responsabilité mise en cause par des clients qui ont subi un redressement fiscal sur des points
non détectés lors d’une mission préalable d’audit.
Or, l’impossibilité de tout contrôler ne doit pas pour autant permettre à l’auditeur d’être
négligent dans ses travaux. On constate ici l’urgence d’une définition de normes de travail en
matière d’audit fiscal, normes permettant précisément d’apprécier le degré de diligence dont a
fait preuve l’auditeur dans ses travaux. L’urgence se justifie encore par le fait qu’en matière
d’audit, l’action en responsabilité à l’encontre l’auditeur est loin d’être une fiction.
Toutefois, la mise en cause de la responsabilité de l’auditeur ne trouve pas son seul fondement
dans un possible décalage entre les irrégularités découvertes par l’administration fiscale et
non découverte lors de l’audit fiscal. La mise en cause de la responsabilité peut provenir
également de divergences quant à l’appréciation du caractère régulier ou irrégulier de
certaines opérations.
Si certaines entreprises recourent à l’audit fiscal, c’est précisément pour recueillir l’avis de
spécialistes indépendants sur la régularité de certaines opérations au sujet desquelles, ils ont
du mal à caractériser.
En réalité, l’incertitude dans la détermination du risque fiscal est double et ne se limite pas
aux difficultés à qualifier certaines opérations de l’entreprise de régulières ou irrégulières. En
effet, s’il est parfois délicat de caractériser l’existence même du risque, il est tout aussi délicat
d’en déterminer l’ampleur et en particulier l’importance des sanctions auxquelles s’expose
l’entreprise.
109
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Lorsque les règles sont précises, leur contrôle ne soulève guère de difficultés. Dans d’autres
cas en revanche, la généralité du texte ou du principe s’oppose à un contrôle rapide et à
l’émission d’une opinion définitive. Le caractère régulier ou irrégulier au regard du droit
fiscal est alors partiellement fonction de l’appréciation du contrôleur, qu’il soit agent de
l’administration ou auditeur contractuel. Ceci ne permet pas la définition d’un ensemble de
critères objectifs permettant de caractériser l’irrégularité ou l’absence d’irrégularité.
L’exemple des rémunérations excessives sera retenu à titre d’illustration. En effet, les
rémunérations ne sont admises en déduction des résultats que dans la mesure où elles
correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives par rapport au service rendu. Les
critères pourront être retenus sont :
Dans ses conclusions, l’auditeur est ainsi amené à effectuer une partition entre les irrégularités
«certaines » pour lesquelles le manquement à la règle fiscale ne souffre d’aucune contestation,
et les irrégularités «potentielles » largement dépendantes du pouvoir d’appréciation du
vérificateur fiscal.
Les difficultés dans l’appréciation du risque fiscal ne se limitent toutefois pas, à ce seul aspect
car, au-delà de l’irrégularité, l’évaluation des sanctions encourues par l’entreprise est parfois
tout aussi délicate.
110
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Déterminer les bases d’imposition susceptibles d’être retenues par l’administration fiscale est
une tâche parfois bien aléatoire. Plusieurs exemples permettent de s’en convaincre, à
commencer par celui déjà évoqué des rémunérations excessives. Un vérificateur ayant établi
le caractère exagéré des rémunérations doit en contrepartie indiquer la rémunération qu’il se
propose de retenir comme « normale » afin de pouvoir, par différence, obtenir la base des
redressements qu’il entend notifier à l’entreprise.
En l’espèce, l’aléa apparaît donc à un double niveau : lors de la mise en évidence du caractère
excessif de la rémunération puis dans la détermination d’un montant « raisonnable» de
rémunération.
Diverses sanctions fiscales peuvent accompagner les suppléments d’impôts et taxes réclamés
par l’administration fiscale. Il en résulte que l’évaluation du risque fiscal encouru par une
entreprise, impose de procéder à l’estimation des pénalités afin de préciser l’impact financier
des irrégularités commises. Or, cette estimation s’avère généralement difficile et ce puisque
les sanctions sont fonction du temps écoulé entre la date à laquelle l’erreur a été commise et la
date à laquelle elle a été constatée par l’administration. L’évaluation à la date d’intervention
de l’auditeur n’a donc qu’une valeur purement indicative pour l’entreprise.
En plus, il peut y avoir un désaccord sur le taux à appliquer des pénalités à savoir 0,5%36 par
mois ou fraction de mois de retard, lorsque l’impôt est acquitté spontanément sans
36
Article 81 du Codes des droits et procédures fiscaux
111
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
l’intervention des services de contrôle ou 1,25%37 suite à leur intervention. Cette pénalité est
réduite à 50% lorsque l’impôt exigible est acquitté dans un délai maximum de trente jours à
compter de la date de reconnaissance de dette prévue par l’article 45 du CDPF et à condition
que cette reconnaissance intervienne avant l’achèvement de la phase de la conciliation
judiciaire prévue par l’article 60 du même code.
L’auditeur peut très difficilement quantifier l’incidence. Il est donc tenu à certaines réserves
dans l’estimation de la charge financière liée aux irrégularités de nature fiscale.
Le prescripteur d’une mission contractuelle doit être pleinement conscient de cet aspect, et
cela, avant même le commencement de la mission. A défaut, il est clair que, comme
l’impossibilité pour l’auditeur de se livrer à des contrôles exhaustifs, l’incertitude dans
l’appréciation puis dans l’évaluation du risque fiscal expose l’auditeur à une action en
responsabilité.
37
Article 82 du Codes des droits et procédures fiscaux
112
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
1.1.2. Cas particulier des entreprises clôturant leur bilan à une date autre que le 31 décembre
Pour les entreprises soumises à l'impôt selon le régime réel et pour lesquelles la date de
clôture du bilan ne coïncide pas avec la fin de l'année civile, le droit de reprise de l'impôt
exigible au titre d'un exercice donné s'exerce jusqu'à la fin de la quatrième année civile
suivant celle au cours de laquelle le bilan est clôturé.
En vertu de l’article 20 du CDPF, le délai de 4 ans prévu par l'article 19 du même code, est
porté à dix ans pour les impôts non déclarés.
Ce délai commence à courir, pour les droits d'enregistrement, à compter de la date de l'acte,
de la mutation, de l'écrit ou du jugement.
Selon l’article 26 du CDPF, le contrôle peut porter sur des périodes prescrites ayant une
incidence sur l'assiette ou le montant de l'impôt dû au titre des périodes non prescrites, et ce,
notamment par l'imputation de déficits reportés, d'amortissements différés ou de crédits
d'impôt. Toutefois, ce contrôle ne peut, en aucun cas, aboutir à la réclamation d'un impôt
supplémentaire au titre des périodes prescrites.
113
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En vertu de l’article 20 du CDPF, le délai de 4 ans prévu par l'article 19 du même code, est
porté à dix ans pour les droits d’enregistrement dus sur les opérations non déclarées.
Ce délai de 10 ans commence à courir à compter de la date de l'acte, de la mutation, de l'écrit
ou du jugement.
En vertu de l’article 21 du CDPF, les omissions et erreurs relatives aux droits de timbre
peuvent être réparées dans un délai maximum de dix ans de la date de l'exigibilité des droits.
Pour le décompte des délais de reprise en matière de droits d'enregistrement, la date des actes
sous-seing privé n'ayant pas acquis date certaine au sens de l'article 450 du code des
obligations et des contrats, n'est pas opposable à l'administration.
Rappelons que ledit article 450 dispose que les actes sous-seing privés font foi de leur date,
entre les parties, leurs héritiers et leurs ayants cause à titre particulier, agissant au nom de leur
débiteur.
114
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Si l’acte est souscrit, soit comme partie, soit comme témoin, par une personne décédée
ou réduite à l’impossibilité physique d’écrire, du jour du décès ou de l’impossibilité
reconnue ;
De la date du visa ou de la législation apposée sur l’acte par un officier autorisé ou par
un magistrat, soit en Tunisie, soit à l’étranger ;
Lorsque la date résulte d’autres preuves équivalentes et absolument certaines.
5.2. Droit de reprise et délais de prescription en matière des autres taxes de circulation
En vertu de l’article 23 du CDPF, les omissions et erreurs relatives à la taxe de circulation sur
les véhicules automobiles, à la taxe annuelle sur les véhicules de tourisme à moteur à huile
lourde, et à l'impôt additionnel annuel sur les véhicules utilisant le gaz du pétrole liquide
peuvent être réparées jusqu'à l'expiration de l'année civile au cours de laquelle l'impôt est dû.
§6. Application des délais de reprise aux pénalités liquidées sur le principal de
l'impôt
Selon l’article 25 du CDPF, les délais de reprise, ci-dessus définis, sont applicables aux
pénalités liquidées sur le principal de l'impôt.
115
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Selon l’article 27 du CDPF, la prescription est interrompue par la notification des résultats de
la vérification fiscale ou par la reconnaissance de la dette fiscale.
Toutefois, et en ce qui concerne les taxes dues sur les moyens de transport, la prescription est
interrompue par la notification du procès-verbal constatant l'infraction. Ladite notification
tient lieu de notification des résultats de la vérification fiscale.
L’audit des entreprises individuelles doit se limiter aux opérations de l’entreprise auditée sauf
en ce qui concerne l’impôt sur le revenu de l’exploitant.
En effet, étant donné que l’exploitant déclare un revenu annuel global, l’audit de l’IRPP de
l’exploitant doit intégrer l’audit de toutes les catégories de revenus qu’il a pu réaliser durant
l’exercice ou les exercices audités.
L’audit fiscal doit se limiter à l’entité auditée, identifiée par son identifiant fiscal. Il ne doit
s’étendre ni aux propriétaires de la société ni à d’autres sociétés apparentées.
En effet, la société est considérée comme étant une entité juridique et fiscale autonome et
distincte de ses propriétaires. Seules les opérations comptables et fiscales de l’entité auditée et
non celles des propriétaires doivent faire l’objet de l’audit.
Dans le cadre des groupes de sociétés, l’auditeur doit se limiter à l’audit de l’entité qui a
demandé la mission d’audit, sauf si :
116
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
l’audit de certaines opérations des autres entités est nécessaire pour asseoir l’opinion de
l’auditeur sur l’entreprise auditée ;
l’auditeur est autorisé à étendre le champ d’application de l’audit s’il le juge opportun
(cas notamment des auditeurs internes).
117
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
CAS PRATIQUE
APPLICATION DE LA DEMARCHE D’AUDIT
FISCAL A UN HOTEL
118
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
INTODUCTION
Avec la crise économique mondiale sur tout le Maghreb et après l’Algérie et le Maroc, la
Tunisie annonce à son tour des chiffres économiques en berne38. Les exportations tunisiennes
ont baissé de près de 20 % depuis le début de l’année par rapport à la même période de l’an
dernier. Seul le secteur du tourisme s’en sort encore bien. Les exportations tunisiennes ont
rapporté cette année un peu plus de 4 milliards d’euros, mais c’est contre 5,3 milliards d’euros
l’année dernière. Le textile habillement, qui représente la moitié des exportations, fait face à
une glissade de plus de 16,5 %, près de 2000 entreprises en Tunisie sont concernées. 16% ont
été enregistrées à la baisse pour les exportations de l’industrie mécanique malgré les
prévisions annuelles qui s’annonçaient positives. Enfin, le secteur énergétique est à la peine,
les ventes de phosphates et de ses dérivés ces cinq derniers mois ont été même carrément
divisées par deux.
C’est un coup dur pour la Tunisie qui, on s’en souvient, avait anticipé en lançant, c’était au
printemps dernier, un programme de promotion industrielle en direction des partenaires
européens principalement la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne,
vantant alors les facilités fiscales et commerciales du pays.
La Tunisie est mise dorénavant sur la perspective d’une bonne campagne céréalière pour
contrecarrer le repli de son industrie manufacturière. Notre pays pourra aussi s’appuyer sur le
tourisme comme étant le deuxième pourvoyeur en devises avec des recettes d’environ 1,9
milliard d’euros en 2008, le tourisme contribue à raison de 7% au PIB de la Tunisie et couvre
65% du déficit de la balance de paiement. Avec 230.000 lits répartis sur 814 unités hôtelières,
il génère 380.000 postes d’emploi directs et indirects39.
En effet, M. Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme a annoncé lors d’une rencontre de presse40,
que ce secteur n’enregistra pas de records en 2009. Néanmoins, les chiffres réalisés, au cours
38
http://maghrebinfo.actu-monde.com/archives/article5309.html, posté par R. Maghari le 29 juin 2009
39
http://maghrebinfo.actu-monde.com/archives/article3477.htm
40
http://www.businessnews.com.tn Tunisie - Conjoncture touristique : quel bilan à mi-saison ?
119
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
des sept premiers mois de l’année, à une échelle globale, confirment que le Tourisme tunisien
l’a échappé belle.
D’ailleurs, à comparer avec d’autres destinations touristiques qui ont enregistré des baisses de
20 et de 30% dans leurs recettes touristiques et leurs entrées, la Tunisie peut s’enorgueillir
d’avoir tiré son épingle du jeu. Elle doit sa réussite en premier lieu au marché limitrophe,
notamment libyen et algérien. Ces deux marchés ont enregistré les plus forts taux de
croissance, avec respectivement 18,2% et 11,6%, face à un marché européen, en baisse
générale de 8,4%. M. Khelil Laâjimi prévoit de finir l’année 2009, avec 3 millions de
touristes maghrébins, dont deux millions de libyens.
En outre, entre le 1er janvier et le 31 juillet 2009, la destination Tunisie aurait accueillie
environ trois millions 952 mille touristes, toutes nationalités confondues, enregistrant ainsi,
une évolution de 1,1%. Les touristes ont généré des recettes en devises de l’ordre de 970,7
millions d’euros, soit 1805,4 MD. Les recettes auraient enregistré ainsi une croissance de
4,7%, en dinars et de 2,4%, en euros, par apport à la même période de l’année écoulée. Par
contre, les nuitées sont en baisse de 6,3%. Ce qui confirme, au regard du ministre du
Tourisme, que le secteur touristique est sur la bonne voie en matière de rentabilité et que les
politiques adoptées, en ce qui concerne la rigueur dans la qualité des services et de la
formation professionnelle, commencent à porter leurs fruits.
En dépit de la crise économique mondiale, M. Khelil Laâjimi a affirmé, au moins jusque là,
que la destination Tunisie s’en tire pas mal, et que les répercussions de la crise économique
n’ont pas été désastreuses pour le tourisme tunisien. La destination Tunisie affiche des
résultats positifs, dans leur globalité.
Par ailleurs, et outre le fait que le secteur du tourisme est un secteur important pour
l’économie, ce dernier me paraît un secteur à haut risque fiscal vue la diversité des impôts et
taxes liés à ce secteur et spécialement pour les hôtels.
120
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’hôtel sur lequel on a appliqué cette démarche est de catégorie 5 étoiles, et d’une capacité de
266 chambres situé à Hammamet Sud. Il a été constitué sous forme d’une société anonyme au
capital de 7.000.000,000 DT.
Cet hôtel a exprimé son besoin d’être soumis à une mission d’audit fiscal et ce dans le cadre
d’une consultation lancée par son Directeur Administratif et Financier.
Suite à notre soumission, notre cabinet a été accepté pour mener cette mission. Pour vous
présenter le déroulement de cette dernière, nous allons commencer par vous soumettre, en
premier lieu, le modèle de la lettre de mission qui a été signée par les deux parties
contractantes. En deuxième lieu, on passera à vous décrire l’étape de prise de connaissance
générale. En troisième lieu, on entamera la phase de contrôle proprement dit, à savoir les
contrôles de régularité puis les contrôles d’efficacité pour en conclure enfin avec le rapport
d’audit et les recommandations.
121
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le contrat d’audit a pour objet de définir les termes de la mission à savoir officialiser la
nomination, le rôle, les responsabilités et préciser les engagements et les objectifs attendus
d’une mission.
Ce contrat remis dans l’intérêt des deux parties, doit être établi avant le début de la mission
afin d’éviter tout malentendu sur cette dernière.
Pour tout audit fiscal, le contrat d’audit doit être adapté aux exigences et aux conditions
particulières de la mission. Nous proposons ci-dessous le modèle de lettre d’intervention que
nous avons adopté lors de la réalisation de la mission d’audit fiscal de l’hôtel. Ce modèle
comportera les paragraphes suivants :
I. Proposition de la mission ;
II. Organisation de la mission ;
III. Documents comptables et annexes ;
IV. Documents juridiques concernant la vie sociale ;
V. Confirmation de la direction ;
VI. Secret professionnel ;
VII. Responsabilités – limites ;
VIII. Calendrier d’intervention ;
IX. Honoraires ;
X. Litiges.
122
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Date
Objet : Lettre de mission
Et : Société XXXX
Sise à XXXX
Représentée par Monsieur XXXX
Vous avez bien voulu nous confier la mission d’audit fiscal de votre société portant sur
l’exercice N.
Cette lettre de mission a pour objet de confirmer nos entretiens, de définir et de
contractualiser les conditions de nos prestations.
I- Proposition de mission
Cette mission d’audit fiscal portant sur les impôts et taxes de l’exercice N, comprendra les
prestations suivantes :
Audit des taxes assises sur le chiffre d’affaires, la TVA et de la taxe professionnelle au
profit du FODEC tourisme ;
Audit des retenues à la source, de la taxe de formation professionnelle et de la
contribution au FOPROLOS ;
Audit de l’impôt sur les sociétés et des avantages fiscaux ;
Audit des droits d’enregistrement et de timbre ;
Audit de la TCL ;
Audit de la taxe hôtelière ;
Audit du respect des obligations de forme ;
Le respect des obligations de délai et de communication ;
Les contrôles portant sur la cohérence fiscale.
Il est bien entendu que notre cabinet ne peut aucunement être tenu responsable des erreurs et
omissions comprises dans les déclarations fiscales qui sont complétées et signées par l’hôtel
selon les options qu’il a pu retenir.
123
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
V- Confirmation de la direction
La Direction, pour préparer les comptes, prend en considération des décisions de gestion, des
faits ou jugements qui ne sont pas en tant que tels enregistrés dans les comptes et pour
lesquels il n’est pas possible d’obtenir une confirmation indépendante. La Direction est tenue
de nous confirmer ces éléments par écrit.
Nous lui demanderons également de nous confirmer que toutes les autres informations
importantes et pertinentes ont bien été portées à notre connaissance et qu’aucune de celles-ci
n’a été omise ou ne nous a été dissimulée, notamment en ce qui concerne des engagements
pris ou reçus.
124
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
A l’achèvement de la mission notre cabinet restituera tous les documents qui lui ont été
confiés.
IX- Honoraires
Nos honoraires s’élèveront à XXXX. Nous facturerons un acompte de XX % préalablement à
notre intervention, puis nous facturerons le solde au moment de l’émission de notre rapport.
A défaut de paiement des honoraires 15 jours au maximum après l’émission du rapport, une
pénalité de retard de X % sera appliquée par jour (ou mois) de retard.
X- Litiges
Pour l’exécution des présentes, il sera fait application de la réglementation tunisienne. En cas
de non règlement amiable, tout litige sera soumis aux juridictions compétentes.
Nous vous serions obligés de bien vouloir nous retourner un exemplaire de la présente
en marquant votre accord sur ses termes.
Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire que vous pourriez
souhaiter.
125
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
XXXXXXXXXXX XXXXXXXXXXXXX
Gérant de la société XXXXX Direction de l’hôtel XXXX
126
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Suite à la signature de la lettre de mission, nous avons entamé les réunions et les interviews
avec le Directeur Administratif et Financier de l’hôtel, les comptables et ce afin de recueillir
les informations nécessaires à notre mission.
127
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Nous avons pu s’assurer à partir d’entretiens que l’hôtel ne dispose pas de manuel fiscal, ni de
cellule d’audit fiscal interne. Par contre, l’entité entretient avec un cabinet d’assistance
comptable, un conseiller fiscal et bien évidemment un commissaire aux comptes. Pour toute
question d’ordre fiscal, elle consulte les trois mandatés ci-dessus.
Notre prise de connaissance générale n’est pas limitée à une prise de connaissance fiscale
mais elle a touché aussi l’environnement interne et externe de l’hôtel. A cet effet, nous avons
demandé les rapports d’audit internes ou externes successibles de nous renseigner sur la
nature des procédures internes existantes, les rapports de gestion renseignant sur la marge de
l’hôtel sur les trois derniers exercices, les contrats et conventions (conventions collectives,
d’emprunts…).
A travers nos entretiens, nous avons voulu identifier le type de stratégie adoptée par l’hôtel
audité afin d’orienter notre mission d’une manière efficace. Cette stratégie peut être une
stratégie de légalité totale, une stratégie de fraude ou une stratégie intermédiaire.
Nous avons relevé que les dirigeants de l’hôtel adoptent la première stratégie qui signifie une
totale transparence et un très niveau de civisme fiscal.
Après cette prise de connaissance de l’hôtel, nous avons passé aux contrôles d’audit fiscal
proprement dit à savoir les contrôles de régularités et d’efficacité.
128
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Il est à noter que l’entité établit ses déclarations fiscales sur la base de données comptables
régulières et probantes conformément à la loi 96-112 du 30 décembre 1996 relative au
Système Comptable des Entreprises. Le responsable administratif et financier établit chaque
déclaration qui sera contrôlée par le cabinet d’assistance comptable (rapprochement entre
bases, impôts et taxes déclarés avec ceux comptabilisés, exactitude arithmétique). Ainsi que
par le conseiller fiscal.
Les contrôles de régularité que nous avons effectués ont porté sur les impôts et taxes
suivants :
Les taxes assises sur le chiffre d’affaires ;
La procédure de récupération de la TVA ;
Les retenues à la source ;
L’impôt sur les sociétés ;
La TFP et la contribution au FOPROLOS ;
l’impôt sur les sociétés et des avantages fiscaux ;
Le droit d’enregistrement et de timbre ;
La TCL ;
Le droit de licence et les débits de boissons.
L’audit du chiffre d’affaires et des taxes assises sur ce dernier appelle de notre part les travaux
suivants :
Le contrôle du chiffre d’affaires ainsi que de la TVA correspondante ;
Audit de la taxe professionnelle au profit du FODEC tourisme ;
129
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Par ailleurs, nous avons procédé au contrôle du bien fondé de l’établissement des factures
d’avoir ainsi qu’à d’autres contrôles complémentaires détaillés dans ce qui viendra.
Pour auditer le chiffre d’affaires ainsi que la TVA correspondante à chaque catégorie de
chiffre d’affaires, nous avons procéder, en premier lieu, par s’assurer de l’application du taux
approprié de la TVA pour chaque catégorie de revenu. Ensuite, nous avons effectué une
comparaison entre le chiffre d’affaires front office et chiffre d’affaires back office
(comptabilisé). Puis, nous avons comparé le chiffre d’affaires comptabilisé avec celui déclaré
ainsi que les taxes qui en découlent. Enfin, nous avons eu recours à des tests complémentaires
pour la prévention éventuelle d’un chiffre d’affaires non déclaré.
Nous avons vérifié si la société applique les taux de TVA appropriés par nature de revenu. Le
résultat de ce contrôle se résume dans le tableau suivant :
130
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le chiffre d’affaires est généré à partir du front office suite à la validation du Directeur
Administratif et Financier des recettes de l’hôtel.
Nous avons comparé le chiffre d’affaires par nature issu du « rapport journalier » édité à partir
du logiciel HOTIX – front office et celui comptabilisé. Cette comparaison effectuée pour
chaque mois, entre ces deux sources n’a pas dégagé de différence. Le tableau correspondant
se présente comme suit :
131
Janvier Février Mars
Rapport Rapport Rapport
Compte Désignation Comptabilisé Ecart Comptabilisé Ecart Comptabilisé Ecart
journalier journalier journalier
700010 REVENUS CHAMBRES 73 363,443 73 363,443 0,000 49 541,751 49 541,749 0,002 183 124,408 183 124,407 0,001
700110 REVENUS NOURRITURE 59 256,565 59 256,565 0,000 46 200,045 46 200,045 0,000 200 887,850 200 887,850 0,000
700210 REVENUS BOISSONS 44 139,339 44 139,339 0,000 11 906,098 11 906,098 0,000 48 857,232 48 857,232 0,000
700320 REVENU TENNIS 104,389 104,389 0,000 57,747 57,747 0,000 127,931 127,931 0,000
700330 REVENU GOLF 1 387,700 1 387,700 0,000 2 350,745 2 350,745 0,000 2 535,539 2 535,539 0,000
700360 REVENU MASSAGE-HAMMAM 1 867,453 1 867,453 0,000 759,154 759,154 0,000 2 395,172 2 395,172 0,000
700363 REVENU SAUNA 266,525 266,525 0,000 133,261 133,261 0,000 583,689 583,689 0,000
700364 REVENU MASSAGE 4 729,933 4 729,933 0,000 1 741,746 1 741,746 0,000 5 863,998 5 863,998 0,000
700369 REVENU HEALTH CLUB (SAL.SPORT) 151,033 151,033 0,000 58,636 58,636 0,000 271,854 271,854 0,000
700370 REVENU SALLE DEJEUX 97,725 97,725 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
705010 REVENUS NETTOYAGE A SEC 272,921 272,921 0,000 162,359 162,359 0,000 562,814 562,814 0,000
705100 REVENUS TELEPHONE 1 527,806 1 527,806 0,000 601,253 601,252 0,001 7 524,455 7 524,448 0,007
REVENUS TELEPHONE - INTERNET
705101 370,473 370,473 0,000 366,032 366,032 0,000 646,877 646,877 0,000
BUSINES
705120 REVENU SFAX 0,000 0,000 0,000 0,000 35,536 35,536 0,000
705800 REVENU SALON DE COIFFURE 772,920 772,920 0,000 325,161 325,161 0,000 915,064 915,064 0,000
705820 REVENU PHOTOCOPIE 22,211 22,211 0,000 62,189 62,189 0,000 0,000 0,000
705830 REVENU TRANSPORT 173,241 173,241 0,000 302,060 302,060 0,000 382,019 382,019 0,000
705860 REVENU PHOTOGHRAPHE 169,492 169,492 0,000 0,000 0,000 338,984 338,984 0,000
705870 REVENU FRAPPE 25,424 25,424 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
706000 REVENUS LOCATION DE SALLES 847,458 847,458 0,000 0,000 0,000 3 072,033 3 072,033 0,000
706100 REVENU MATERIELAUDIO-VISUEL 169,492 169,492 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
706800 AUTRES REVENUS DIVERS 4K 1 874,552 1 874,552 0,000 0,000 0,000 1 368,158 1 368,158 0,000
706804 REVENU ALGOFORME 986,140 986,140 0,000 0,000 0,000 167,022 167,022 0,000
706805 REVENU EQUITATION41 353,000 353,000 353,000 353,000 353,000 353,000
Total 192 929,235 192 576,235 353,000 114 921,237 114 568,234 353,003 460 013,635 459 660,627 353,008
41
L’écart sur le revenu équitation est dû au fait que le contrat commence chaque année le 1er octobre de l’année N au 30 septembre de l’année N+1. De ce fait, tout le revenu équitation a été
chargé au niveau du front office en N-1 et rapporté comptablement en revenu mensuellement à travers des écritures de régularisation pour le respect de la séparation des exercices.
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
42
L’écart sur le revenu équitation est dû au fait que le contrat commence chaque année le 1er octobre de l’année N au 30 septembre de l’année N+1. De ce fait, tout le revenu équitation a été
chargé au niveau du front office en N-1 et rapporté comptablement en revenu mensuellement à travers des écritures de régularisation pour le respect de la séparation des exercices.
133
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
43
L’écart sur le revenu équitation est dû au fait que le contrat commence chaque année le 1er octobre de l’année N au 30 septembre de l’année N+1. De ce fait, tout le revenu équitation a été
chargé au niveau du front office en N-1 et rapporté comptablement en revenu mensuellement à travers des écritures de régularisation pour le respect de la séparation des exercices.
134
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
44
L’écart sur le revenu équitation est dû au fait que le contrat commence chaque année le 1er octobre de l’année N au 30 septembre de l’année N+1. De ce fait, tout le revenu équitation a été
chargé au niveau du front office et comptablement. Puis à travers des écritures de régularisation comptabilisées le mois de novembre et décembre, le revenu comptable a été minoré de la part
se rapportant à l’exercice N+1 et ce pour le respect de la séparation des exercices (comptabilisés en produits constatés d’avance).
135
c. Comparaison entre chiffre d’affaires comptabilisé et déclaré
REVENUS BIJOUTERIE 1 250,000 1 250,000 1 250,000 1 250,000 1 250,000 1 250,000 1 250,000 1 250,000
COMMISIONS DE CHANGE 486,803 316,963 1 054,553 1 381,911 995,073 1 345,958 3 162,620 4 015,904 1 870,736 1 575,079 709,946 488,538
196 749,371 118 571,534 464 401,522 764 386,221 521 895,263 658 313,050 1 205 039,058 1 698 573,406 713 023,679 586 282,585 167 833,919 244 958,228
CA soumis à 12% 191 364,369 114 568,237 456 249,618 756 987,468 514 650,296 643 852,792 1 186 882,902 1 679 663,540 700 326,778 575 458,920 162 300,418 241 693,409
FDCST 0,5% 956,822 572,841 2 281,248 3 784,937 2 573,251 3 219,264 5 934,415 8 398,318 3 501,634 2 877,295 811,502 1 208,467
Base 12% 192 321,191 115 141,078 458 530,866 760 772,405 517 223,547 647 072,056 1 192 817,317 1 688 061,858 703 828,412 578 336,215 163 111,920 242 901,876
Calcul cabinet
TVA 12% 23 078,543 13 816,929 55 023,704 91 292,689 62 066,826 77 648,647 143 138,078 202 567,423 84 459,409 69 400,346 19 573,430 29 148,225
CA soumis à 18% 5 032,002 3 650,297 7 798,904 7 045,753 6 891,967 14 107,258 17 803,156 18 556,866 12 343,901 10 823,665 5 886,501 6 088,819
TVA 18% 905,760 657,053 1 403,803 1 268,236 1 240,554 2 539,306 3 204,568 3 340,236 2 221,902 1 948,260 1 059,570 1 095,987
Base taxe hôtelière 2% 215 399,734 128 958,008 513 554,570 852 065,094 579 290,373 724 720,703 1 335 955,394 1 890 629,281 788 287,821 647 736,560 182 685,351 272 050,101
Taxe hôtelière 4 307,995 2 579,160 10 271,091 17 041,302 11 585,807 14 494,414 26 719,108 37 812,586 15 765,756 12 954,731 3 653,707 5 441,002
TCL (25% IS N-1) 2704,095
Total taxes
FDCST 743,036 572,854 2 281,237 3 784,925 2 573,255 3 219,256 5 934,336 8 397,608 3 502,393 2 877,277 811,497 1 208,459
Comptabilisé
Taxe hôtelière 4 201,442 2 579,216 10 271,040 17 041,246 11 585,823 14 494,377 26 718,754 37 809,389 15 769,175 12 954,650 3 653,682 5 440,966
TVA 12% 17 926,607 13 816,938 55 023,695 91 292,702 62 066,850 77 648,665 143 138,109 202 567,521 84 459,439 69 400,385 19 573,441 29 148,212
TVA 18% 901,182 657,053 1 403,803 1 268,236 1 240,553 2 539,307 3 204,570 3 340,235 2 221,902 1 948,258 1 059,569 1 095,986
TCL (25% IS N-1) 2704,095
FDCST -213,786 -0,013 0,011 0,012 -0,004 0,008 0,079 0,710 -0,759 0,018 0,005 0,008
Ecart
Taxe hôtelière -106,553 0,056 -0,051 -0,056 0,016 -0,037 -0,354 -3,197 3,419 -0,081 -0,025 -0,036
TVA 12% -5 151,936 0,009 -0,009 0,013 0,024 0,018 0,031 0,098 0,030 0,039 0,011 -0,013
TVA 18% -4,578 0,000 0,000 0,000 -0,001 0,001 0,002 -0,001 0,000 -0,002 -0,001 -0,001
TCL (25% IS N-1) -2704,095 0,000 2704,095 0,000 -5,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
L’écart au niveau du mois de janvier est relatif aux taxes calculées à tort, par nos soins, sur un CA exonéré de 42.757,407 DT. Nous avons vérifié les justificatifs de ce CA exonéré. Aucune remarque n’a été relevée RAS
FDCST 743,036 572,854 2 281,237 3 784,925 2 573,255 3 219,256 5 934,336 8 397,608 3 502,393 2 877,277 811,497 1 208,459
Déclaré
Taxe hôtelière 4 201,442 2 579,216 10 271,040 17 041,246 11 585,823 14 494,377 26 718,754 37 809,389 15 769,175 12 954,650 3 653,682 5 440,966
TVA 12% 17 926,607 13 816,938 55 023,695 91 292,702 62 066,850 77 648,665 143 138,109 202 567,521 84 459,439 69 400,385 19 573,569 29 148,212
TVA 18% 901,182 657,053 1 403,803 1 268,236 1 240,553 2 539,307 3 204,570 3 340,235 2 221,902 1 948,258 1 059,569 1 095,986
138
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
TCL 2704,095
FDCST 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Taxe hôtelière 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Ecart
TVA 12% 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,128 0,000
TVA 18% 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
TCL 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
139
Nous avons comparé le chiffre d’affaires comptabilisé avec celui déclaré. Les écarts entre
chiffre d’affaires comptabilisé et celui soumis à la TVA sont justifiés par le chiffre d’affaires
réalisé en exonération de la TVA déclaré au niveau de la déclaration mensuelle au niveau de la
case correspondante.
En plus, en examinant le rapport journalier de chaque fin du mois édité à partir du front office
(main courante), nous n’avons relevé aucun chiffre d’affaires qui n’est pas encore
comptabilisé.
Lors de l’audit de cette taxe, nous avons procédé au remplissage du questionnaire suivant :
45
Voir tableau de recoupement du chiffre d’affaires.
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les contrôles que nous avons effectués sont récapitulés comme suit :
Les avoirs émis par la société sont justifiés et ne correspondent pas à des abandons de
créances. Ce qui nous évite de les qualifier d’actes anormaux de gestion. Ils font l’objet
mensuellement d’un état annexé à la déclaration.
Les autres contrôles ont porté sur le respect des conditions de forme pour les factures de vente
ainsi que le respect des conditions des ventes en suspension de la TVA.
141
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Nous rappelons que le non respect des obligations de forme au sens de l’article 18 du code de
la TVA pourrait entrainer en cas de contrôle fiscal éventuel, une amende de 250 dinars à
10000 dinars. Cette sanction s'applique à chaque infraction constatée, et ce indépendamment
du nombre de factures objet de l'infraction.
L’objectif des travaux de cette étape consiste à s’assurer que les conditions de déductibilité de
fond et de forme, prévues par l’article 9 du code de la TVA, sont respectées. En plus, pour
46
Les réductions de prix sont déjà prises en compte au niveau de la saisie de la tarification sur le logiciel Hotix
et ce après l’accord des parties.
142
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
préserver l’intérêt de la société, nous devrons avoir l’assurance que toute la TVA dont le droit
à la déduction est établi, a bel et bien fait l’objet de récupération.
Un examen physique des pièces comptables ayant donné lieu ou devant donner lieu à
récupération de la TVA devra être effectué et donnera lieu à l’établissement du tableau
suivant :
Nous n’avons pas relevé de pièces n’ayant pas donné lieu ou devant donner lieu à la
récupération de cette taxe.
En plus des tests effectués, nous avons procédé aux contrôles suivants :
Les objectifs des travaux d’audit consistent à s’assurer que les retenues à la source sur les
traitements et salaires sont correctement calculées afin que :
d’une part, la société ne supporte pas des pénalités pour insuffisance de retenues,
le cas échéant ;
d’autre part, les salariés ne supportent pas des retenues indues.
143
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Un examen physique exhaustif des fiches de paie sera effectué en vue de recalculer les
retenues à la source qui doivent être opérées et les confronter aux retenues à la source
effectuées.
Ce travail donnera lieu à l’établissement du tableau suivant47 :
Retenue annuelle
Code Retenue
Salarié qui aurait dû être Ecart Explication écart
salarié annuelle opérée
opérée
Nos travaux d’audit n’ont permis de dégager aucun écart entre les retenues sur salaires
effectuées par l’hôtel et celles calculées.
En outre, les tests suivants ont été appliqués par nos soins. Il s’agit de :
47
Vu le volume important de ce tableau et que ce dernier n’a pas dégagé d’écart, nous avons choisi de ne fournir
que le modèle de ce tableau.
144
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Nous avons audité les comptes de charges essentiellement de téléphone, mission, réception,
cadeaux, location, transport, carburant et qui peuvent engendrer un risque en matière de
retenues d’IRPP. Cet audit montre des avantages en nature accordés aux directeurs (voiture de
fonction, bons d’essences, téléphone …). Ces avantages non soumis à la retenue d’IRPP
peuvent engendrer un risque en cas de contrôle éventuel.
Nous avons effectué une simulation de l’IRPP normalement dû sur le salaire y compris les
avantages en nature pour dégager l’insuffisance de l’IRPP retenu et déclaré.
La retenue à la source due en plus sur ces avantages en nature est estimée par nos soins à
49.947,222 DT.
145
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les tests que nous avons appliqués se résument dans ce qui suit :
Après examen, nous avons relevé que la société ne procède pas à la retenue à la source au
taux de 15% sur les honoraires servis aux musiciens, animateurs, ou chanteurs (locaux ou
étrangers). Cette situation pourrait engendrer un risque fiscal en cas de contrôle éventuel. Ce
risque a été estimé par nos soins à 7.540,160 DT.
Par conséquent, ces honoraires risquent de ne pas être déduits en tant que charges vu qu’ils ne
figurent pas sur la déclaration de l’employeur.
L’audit de cette taxe a fait appel aux tests résumés dans le questionnaire suivant :
146
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le risque encouru par l’hôtel en matière de TFP est détaillé dans le tableau suivant :
En plus la société comptabilise une subvention de TFP à recevoir de l’Etat égale au salaire des
apprentis. Cette subvention augmente le crédit de TFP de l’hôtel. Ce report est ajusté suite à la
réception d’une décision de l’Etat relative à l’approbation du montant de la subvention
octroyée courant l’exercice concerné.
2.Contribution au FOPROLOS
Vu que les avantages en natures n’ont pas été soumis au FOPROLOS, la base rectifiée ainsi
que la contribution due sont calculées par nos soins comme suit :
147
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’audit des comptes de charge nous a permis de relever que certaines charges publicitaires ne
sont pas appuyées par des pièces justificatives. Il s’agit des publicités effectuées à l’étranger
par les agences de voyages étrangères (clients de l’hôtel). La charge comptabilisée correspond
au solde client non réglé transféré du compte client correspondant.
Nous avons recommandé à l’hôtel d’exiger des pièces justificatives en bonne et due forme.
En l’absence de pièces justificatives, l’hôtel est exposé à un risque de non déductibilité de
cette charge. Le montant des charges publicitaires relevées est de 35.780,700 DT.
Toutefois, et puisque l’activité de l’hôtel est déficitaire fiscalement, l’impact de ces charges
non justifiées se manifestera par une minoration du report déficitaire de la société
de 35.780 DT X 30% soit 10.734 DT et donc exigera la rectification des acomptes
provisionnels qui suivront.
Pour l’audit des droits d’enregistrement et de timbre, nous avons procédé aux tests décrits par
le questionnaire suivant :
148
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
2) Droits de timbre
Le tarif de droit de timbre est-il correct ? Oui
L'entreprise déclare-t-elle le droit de timbre de 300 millimes sur
Oui
toute facture émise?
Les factures d’avoir comporte-t-elles également le droit de timbre
Oui
de 300 millimes ?
VII.Audit de la TCL
Ayant un résultat fiscal déficitaire courant l’exercice N, nous avons adopté le questionnaire
suivant :
Selon le tarif fixé qui tient compte des catégories des établissements, l’hôtel doit payer 600
DT/ an pour ce droit de licence sur les débits de boissons.
A l’évidence, dans tout système fiscal déclaratif, les problèmes liés à la forme occupent une
place de choix. Ces contrôles ont porté sur les livres légaux et le respect des formalités de
dépôt.
1.Livres légaux
Les contrôles relatifs aux livres légaux se récapitulent dans le tableau suivant :
149
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
2.Formalités de dépôt
Les contrôles relatifs aux formalités de dépôts se synthétisent à travers le questionnaire ci-
dessous :
150
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Les douze déclarations mensuelles et la déclaration de l’impôt sur les sociétés pour
s’assurer de la cohérence du chiffre d’affaires déclaré.
151
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Comme déjà présenté dans le mémoire ci-dessus, les contrôles d’efficacité n’occupent pas
encore une part importante dans les missions d’audit fiscal.
152
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Monsieur,
Dans le cadre de la mission d’audit fiscal qui nous a été confiée, nous avons le plaisir de vous
exposer les différents travaux que nous avons effectués ainsi que les conclusions auxquelles
nous avons abouti et les recommandations que nous avons émises.
Nos travaux d’audit ont été effectués en respectant les étapes suivantes :
1ère étape : Prise de connaissance générale et définition du régime fiscal propre à l’hôtel
XXXXXX
Dans un premier temps, nous avons pris connaissance l’environnement de l’hôtel, sa stratégie
fiscale ainsi que son régime fiscal actuellement appliqué, et nous avons pu constater que
certaines pratiques et règles fiscales ne sont pas en conformité avec la législation fiscale en
vigueur. C’est la raison pour laquelle, nous avons défini, dans un deuxième temps, le régime
fiscal approprié à votre société.
Après avoir défini le régime fiscal propre à votre société, nous avons procédé à un nombre
d’opérations de contrôle et de vérification qui nous ont permis de relever certaines
irrégularités et d’asseoir notre opinion sur:
le risque fiscal encouru par votre société;
les corrections devant être effectuées pour réduire ce risque dans la mesure du
possible;
153
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
les recommandations devant être suivies pour améliorer la gestion fiscale de la société
dans l’avenir.
Ces risques et recommandations seront détaillés dans les pages qui suivront.
Signé
Auditeur fiscal
154
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Le régime fiscal de l’hôtel XXXXXX peut être résumé dans le tableau suivant :
48
Article 81 du Codes des droits et procédures fiscaux
49
Article 82 du Codes des droits et procédures fiscaux
155
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
L’hôtel risque de voir ses charges, non appuyées par des factures conformes, réintégrées au
niveau du tableau de détermination du résultat fiscal.
La TVA récupérée à tort sur les voitures de tourisme s’élève à 5.690,200 DT. Aucun autre
risque n’a été relevé par nos soins.
L’hôtel n’applique pas la retenue à la source sur la valeur des avantages en nature octroyés à
certain de son personnel. Le montant de la retenue à la source non déclaré est estimé à
49.947,222 DT.
En plus, nous avons relevé que l’hôtel n’applique pas la retenue à la source au taux de 15%
sur les honoraires servis aux animateurs, musiciens. Le montant des honoraires s’élevant à
50.267,333 fait ressortir un risque estimé à 7.540,160 DT et ce sans tenir compte des pénalités
de retard.
156
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
6. Autres Irrégularités
Droit de licence sur les débits de boissons : l’hôtel ne déclare pas cette taxe estimée
par nos soins à 600/ an (selon catégorie).
7. Obligations de forme
Nous avons relevé que la facturation en suspension de TVA ne répond pas aux
exigences du code de la TVA. Une amende de 250 dinars à 10000 dinars pourrait être
appliquée. Cette sanction s'applique à chaque infraction constatée, et ce
indépendamment du nombre de factures objet de l'infraction.
Compte tenu des irrégularités relevées, nous estimons que la gestion du dossier fiscal de
l’hôtel XXXXX n’est pas optimale. En effet, la société n’est pas dotée d’un manuel fiscal
décrivant la nature des pièces comptables devant servir de base pour les enregistrements
comptables.
Ce manuel est rendu nécessaire. En effet, son absence dans votre société augmente le risque
d’erreurs et d’omissions et par conséquent expose la société à un risque accru de redressement
en cas d’éventuel contrôle fiscal.
157
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
2- Elaborer des fiches de fonction pour le personnel intervenant dans les procédures
fiscales
Nous avons constaté que les tâches, les attributions, les responsabilités et les relations
fonctionnelles et hiérarchiques de chaque intervenant dans les procédures fiscales, ne sont pas
consignées dans le cadre de fiches de fonctions. Cette situation ne permet pas à chaque
intervenant de cerner clairement et sans aucune ambiguïté ses responsabilités, les limites de
ses pouvoirs et les relations avec ses supérieurs hiérarchiques et ses subordonnés.
Nous recommandons d’établir des fiches de fonctions pour chaque intervenant dans les
procédures fiscales. Une attention particulière devrait être accordée à cette recommandation
comme mesure d’accompagnement de la mise en place du manuel fiscal.
Nous avons constaté que l’hôtel XXXXXX ne dispose pas d’un fichier informatique
comportant un résumé des impôts et taxes ayant été déclarés durant au moins les dix derniers
exercices.
Cette situation ne permet pas d’avoir une base de données fiscales, simple à consulter et ne
présentant pas l’ambiguïté de recherche dans les archives, notamment lorsqu’on a besoin de
consulter les déductions et les réintégrations ayant été effectuées dans les tableaux de
détermination du résultat fiscal des exercices antérieurs. Nous recommandons de :
constituer une « Base informatique des données fiscales» (BIDF) en vue d’avoir une
idée sur les impôts et taxes qui ont été déclarés par la société, leur importance et leur
évolution dans le temps ;
prévoir et planifier les impôts et taxes que la société doit supporter dans les années à
venir ;
faciliter l’obtention de toute information concernant le dossier fiscal de l’hôtel.
L’audit des charges nous a permis de constater que l’hôtel XXXXXX a supporté des frais de
téléphone, d’entretien et de réparations de véhicules, normalement dus par certains de son
personnel.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En plus la société accorde d’autres avantages (bon d’essences…). Ces avantages en nature
n’ont pas été soumis à l’impôt ni aux cotisations sociales. Cette situation expose l’hôtel à un
risque de redressement fiscal et social, en plus des pénalités qui peuvent être réclamées en
sus.
Nous vous recommandons d’enregistrer ces charges dans les comptes de charges de personnel
et de les soumettre aux retenues fiscales et sociales.
Pour renforcer l’éventuelle détection de pièces non conformes aux conditions de l’article 18
du code de la TVA, nous recommandons de :
Mettre en place une procédure permettant la détection des pièces non-conformes pour
leur éventuelle régularisation.
Exiger des factures exclusivement au nom de la société et répondant aux exigences de
l’article 18 du code de la TVA.
Nous recommandons à l’hôtel de consulter le conseiller fiscal pour chaque nouvelle catégorie
de revenu intégrée au niveau du logiciel de facturation et de réviser quotidiennement les taux
saisis dans le logiciel de facturation afin de les mettre à jour.
Nous vous invitons à demander aux informaticiens de prévoir les cases nécessaires pour les
mentions obligatoires sur la facture surtout pour les factures en suspension de la TVA pour se
conformer à la réglementation en vigueur.
8- Retenues à la source
Avant chaque règlement d’honoraires, l’hôtel doit s’assurer en collaboration avec son
conseiller fiscal du taux de la retenue à la source à appliquer.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
9- Déclaration de l’imprimeur
L’hôtel devra procéder à la déclaration de son imprimeur dans les plus brefs délais.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
CONCLUSION GENERALE
L’audit fiscal peut être défini comme l’ensemble des opérations de contrôle, de recoupements
et de vérifications effectuées par un auditeur à l’entreprise en vue de :
Développer le cadre fiscal propre à l’entreprise ;
Détecter les anomalies et insuffisances pouvant mener à un redressement fiscal
significatif en cas de contrôle fiscal ;
Détecter les procédures ou les opérations qui entraînent des paiements indus d’impôts et
taxes ;
Savoir si l’entreprise profite des opportunités et des avantages offerts par la législation
fiscale ;
Proposer les améliorations devant être effectuées au niveau des procédures en vue
d’assurer le respect de la législation fiscale ;
Mesurer le risque fiscal encouru par l’entreprise, ou inversement, le manque à gagner
par l’entreprise (coût d’opportunité) ;
S’assurer que la direction de l’entreprise intègre la fiscalité parmi les critères de prise de
décision ;
Améliorer les procédures de circulation des informations ayant une incidence sur la
fiscalité de l’entreprise ;
Intégrer la fiscalité dans le système d’information de l’entreprise et notamment le
système d’information comptable.
Les techniques de contrôle adoptées par l’auditeur doivent permettre la détection des
éventuelles infractions à la législation fiscale afin de régulariser les infractions commises dans
la mesure où elles ne sont pas prescrites. Il doit attirer l’attention de la direction de
l’entreprise sur les retombées de la fraude fiscale et l’inviter à adopter une politique de
transparence en cette matière. Cette transparence signifie que l’entreprise est une entité
ouverte sur son environnement informationnel et que les informations dont dispose les tiers
correspondent le plus possible à la réalité de l’entreprise.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Face à ça, le prescripteur, peut avoir une conception erronée de l’audit fiscal qui vise à
considérer en quelque sorte la mission comme une sorte de garantie et, en cas de vérification
fiscale ultérieure, à se reposer sur les conclusions de l’audit fiscal en mettant en cause de
façon quasi-systématique la responsabilité de l’auditeur, s’il apparaît un décalage entre ce qui
a été relevé par l’auditeur et celui par l’administration.
Par ailleurs, étant un nouveau créneau, l’audit fiscal se présente comme un pôle privilégié de
développement pour les cabinets d’audit. Un certain nombre d’entre eux assurent déjà des
missions contractuelles axées sur la régularité. D’ailleurs, la possibilité ainsi offerte aux
entreprises d’accéder par le biais de l’audit fiscal à la paix fiscale devrait largement contribuer
au succès de ce type de mission. Mais, là je veux m’arrêter sur certains points.
En premier lieu, il ne faut pas trop attendre de l’audit fiscal actuellement puisque comme déjà
dit, les missions contractuelles ont axé sur la régularité. Même les séminaires actuellement
organisés développent des questionnaires d’audit axés sur ces contrôles et c’est déjà
encourageant. Ultérieurement, l’audit fiscal devra pouvoir s’élargir vers l’efficacité et la
gestion fiscale de l’entreprise, prenant ainsi sa pleine dimension.
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
En deuxième lieu, pour mettre en œuvre une mission d’audit fiscal, il n’y a pas une recette
miracle puisque le droit fiscal ne peut pas être résumé en une acquisition de quelques règles et
de quelques automatismes que l’on peut ressortir à n’importe quel moment et à n’importe
quelle entreprise. Dans la pratique, il n’existe pas un audit fiscal mais une variété de missions
d’audit fiscal puisque les méthodes à mettre en œuvre doivent varier en fonction des
caractéristiques de l’entreprise et des objectifs poursuivis par les prescripteurs. Il n’est donc
pas possible de décrire une méthodologie applicable à tous les cas.
Reste que ce modeste travail, même s’il n’a pas débouché sur des méthodes vraiment
opérationnelles, va pouvoir nourrir la réflexion de mes collègues sur la mise en œuvre de
démarches d’audit fiscal plus adaptées aux sociétés voir même par secteur d’activité et/ou par
forme juridique.
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ANNEXES
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PARTICULIERES
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51
Ventes de biens de services aux entreprises totalement exportatrices, aux entreprises établies dans les parcs
d’activité économiques, aux sociétés de commerce international et aux organismes bancaires travaillant
essentiellement avec les non résidents.
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15.1. Cas des exploitants des établissements touristiques et des exploitants des restaurants
touristiques classés
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ET DE TELECOMMUNICATION
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L’ENVIRONNEMENT
52
La liste de ces produits est fixée par décret n°2004-1191 du 25 mai 2004 (JORT 4 du 1er janvier 2004).
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Sinon les écarts non justifiés ont –ils été valorisés et réintégrés au
niveau du TDRF en tant que chiffre d’affaires non déclaré ?
Test 6 : recoupement du chiffre d’affaires par la méthode des
encaissements
L’écart dégagé entre le chiffre d’affaires déclaré et celui déterminé
par la méthode des encaissements a-t-il été réintégré au niveau du
TDRF en tant que chiffre d’affaires non déclaré ? (Annexe 25)
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200
Année
Perte
Bénéfice
Résultat fiscal
Dotations aux
amortissements
Amortissements
réputés différés
Report déficitaire
ordinaire de
l’exercice
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Report déficitaire
imputés
ANNEXE 26 : TABLEAU DES REPORTS DEFICITAIRES :
Report déficitaire
restant à imputer
Total reportable
201
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202
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53
Y compris les provisions pour créances douteuses et les provisions pour dépréciation des actions cotées en
bourse.
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54
Y compris les provisions pour dépréciation des stocks et les provisions pour dépréciation des actions cotées en
bourse.
55
Y compris provision pour dépréciation du stock et des créances douteuses.
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Test 06: Si le document probant est une facture, celle-ci porte-t-elle un n° pré imprimé ?
Le numéro pré imprimé constitue un indice significatif de fiabilité de la facture d’un point de
vu forme. C’est la raison pour laquelle, ce test est individualisé.
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II. Dons et subventions déductibles dans la limite de 0,2% du chiffre d’affaires TTC
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Année de
Action en Montant Montant de Reprise sur
constatation Intitulé Montant net
justice brut la provision provision
de la provision
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Nombre de Valeur
Matricule Nombres de Pourcentage de
Société Adresse titres de la nominale du
fiscal titres détenus participation
société titre
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
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La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
226
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
227
La démarche de l’audit fiscal dans le cadre d’une mission d’audit contractuel
Mémoires
- Faiez CHOYAKH, « La gestion du contrôle fiscal et le rôle de l’expert comptable »,
mémoire d’obtention du diplôme d’expert comptable, juin 2006.
- Mohamed KHOUFI, « L’audit fiscal des sociétés de capitaux en Tunisie : Approche
méthodologique », Commission nationale d’expertise comptable, 1997.
- Zouheir MARGHLI, « Audit financier et fiscalité », commission nationale
d’expertise comptable, 1993.
- Amna. SOUGUIR, « L'audit fiscal approche théorique et aspect méthodologiques »,
mémoire de DEA en droit fiscal 2002-2003, faculté de droits, des sciences
économiques et politiques de Sousse.
Articles et revues
- « Revue Tunisienne de fiscalité N° 1 – 2004 » Impression de l’imprimerie officielle de
République Tunisienne 2004.
- Le contrôle et la vérification dans le CDPF : Les prérogatives de l’administration
fiscale et les droits du contribuable, RCF, N° 60, deuxième trimestre 2003.
- La procédure de conciliation par le code des droits et des procédures fiscaux, peut-elle
réussir ? RCF n° 56 deuxième trimestre 2002.
- Chokri MSEDDI, article « L’audit fiscal : optimiser la gestion fiscale de l’entreprise »,
La revue de l’entreprise n °10 MARS- AVRIL 1994.
- Mohamed Mokdad MASTOURI, article «Qu’est ce que l’audit fiscal ?», La revue de
l’entreprise n °10 MARS- AVRIL 1994.
228
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Séminaires et autres
- La détermination du résultat imposable à l’impôt sur les sociétés » Février 2006 animé
par M. Raouf YAICH.
- L’audit fiscal, Association tunisienne des auditeurs internes, M. M’HIRI Mouadh,
2006.
- Manuel d’audit fiscal, Audit Finances & Conseils, 2006.
- Guide de détermination du résultat fiscal, WWW.profiscal.com.
- Séminaire de recherche coordonné par Aziz BESBES à l’IHEC Sfax, portant sur la
gestion du risque fiscal, 2006.
- Salah AMAMOU, Séminaire portant sur l’audit fiscal, 2004.
- J. Delmas-Marsalet, Comptabilité et contraintes de la fiscalité : Actes du 35e congrès
de l’O.E.C.C.A, Ed Marquidet, Paris 1981, p.35
Codes
- Code des droits et des procédures fiscaux.
- Code de l’IRPP et de l’IS.
- Code de la TVA.
- Code des droits d’enregistrement et de timbre.
- Code des incitations aux investissements.
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Page
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONCEPTS GENERAUX DE L’AUDIT
FISCAL
Chapitre premier : La notion et les objectifs de l’audit fiscal
Section 1 : La notion d’audit et son extension au domaine fiscal
Sous-section 1 : Définition de l’audit et son évolution
§ 1. Apparition de nouvelles formes d’audit
§ 2. Apparition de nouveaux objectifs de l’audit
Sous-section 2 : Les éléments favorables à l’extension de l’audit vers le
domaine fiscal
§ 1. Les opportunités d'apparition
§ 2. La tendance vers l'audit fiscal
Section 2 : Les objectifs de l’audit fiscal
Sous-section 1 : L’audit fiscal mesure le risque fiscal
§ 1. Naissance du risque fiscal
§ 2. La mesure du risque fiscal justifie le recours à l’audit fiscal
2.1. Les prescripteurs potentiels de l’audit fiscal
2.2. Les prescripteurs réels de l’audit fiscal
§ 3. La diversité des missions d’audit fiscal
3.1. Objectifs des missions d’audit fiscal
3.2. Périodicité de la mission d’audit fiscal
3.3. La mission d’audit fiscal peut porter sur tout ou partie de l’activité
de l’entreprise
3.4. La mission d’audit fiscal peut porter sur une ou partie des impôts
payés par la société
Sous-section 2 : L’audit fiscal permet d’apprécier la performance fiscale de
l’entreprise et son efficacité
§ 1. L’audit fiscal et la gestion fiscale
§ 2. L’audit fiscal correspond au contrôle de l’utilisation des choix fiscaux
2.1. Concept du choix fiscal
2.2. Classification des choix fiscaux
2.3. Contrôle des choix fiscaux
§ 3. L’audit fiscal permet le contrôle de l’efficacité fiscale
3.1. Contrôle de l’aptitude de l’entreprise à exploiter les ressources
juridiques et fiscales dont elle dispose
3.2. Contrôle de l’aptitude de l’entreprise à exploiter les ressources
juridiques et fiscales conformément à ses choix de politique générale
Chapitre deuxième : Autonomie de l’audit fiscal par rapport aux autres formes
d’audit
Section 1 : Autonomie de l’audit fiscal par rapport à l’audit comptable
Sous-section 1 : L’audit comptable comporte un contrôle de régularité de la
fiscalité
§ 1. L’interdépendance entre comptabilité et fiscalité
1.1. La comptabilité base de la fiscalité
1.2. Les divergences et distorsions entre comptabilité et fiscalité
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CONCLUSION
ANNEXES
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