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ANTINF-117; No. of Pages 9

Journal des Anti-infectieux (2015) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Infection du site opératoire après chirurgie


cardiaque
Sternal wound infection after cardiac surgery

A. Pourbaix a,1, M. Dubert a,*,1, F.-X. Lescure a, J.-C. Lucet b

a
Service de maladies infectieuses et tropicales, hôpital Bichat-Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard,
75018, Paris, France
b
Unité d’hygiène de lutte contre les infections nosocomiales, hôpital Bichat-Claude-Bernard, 75018 Paris,
France

MOTS CLÉS Résumé L’infection sternale (IS) est une complication sévère en chirurgie cardiaque. Les
Médiastinite ; définitions sont multiples expliquant les variations d’incidence, pouvant aller jusqu’à 5 % des
Sternite ; patients opérés. La physiopathologie est complexe et plusieurs modes de contamination, per- et
Prise en charge ; postopératoires, sont possibles. Le traitement repose sur une prise en charge médicochirurgi-
Traitement ; cale. Plusieurs techniques chirurgicales sont actuellement possibles, au premier rang desquelles
Drain de Redon ; la fermeture en un temps avec drainage par drain de Redon (DR). Une analyse bactériologique du
Antibiothérapie ; liquide des DR est réalisée 2 fois par semaine et les DR sont mobilisés après au moins 3 cultures
Mortalité ; consécutives négatives et 2 semaines de drainage. Cette pratique permet des suites opératoires
Rechute simples avec des risques infectieux faibles. L’antibiothérapie doit être multiple et bactéricide.
Sa durée (de 2 à 6 semaines) est dépendante du type d’IS. En cas d’endocardite associée, c’est
elle qui dicte la durée d’antibiothérapie. La mortalité de cette infection a diminué ces dernières
années, autant expliquée par l’infection elle-même que par le terrain sur lequel elle survient. La
prévention des IS comprend l’évaluation préopératoire du risque anesthésique, le respect des
mesures classiques de prévention de l’infection du site opératoire, la décontamination d’un
éventuel portage nasal à Staphylococcus aureus, l’équilibration du diabète et le choix de la
technique chirurgicale en cas de pontage.
# 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Summary Sternal infection (SI) is a severe complication of cardiac surgery. Definitions are
KEYWORDS multiple explaining changes of incidence, (up to 5% of patients). The pathophysiology is complex
Mediastinitis; and several modes of contamination are considered (pre-, per- and postoperative). Treatment is
Treatment; based on a medico-surgical management. Several surgical techniques are currently performed
Redon drains; among which primary closure and drainage with Redon drain (RD). A bacteriological analysis of

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : mariedubert@gmail.com (M. Dubert).
1
A. Pourbaix et M. Dubert ont contribué de façon équivalente à ce travail.

http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2015.01.003
2210-6545/# 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://
dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2015.01.003
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2 A. Pourbaix et al.

Antibiotic therapy; RD liquid is made twice a week and RD are mobilized after at least 3 consecutives negatives
Mortality; cultures and two weeks of drainage. This practice allows a simple postoperative course with low
Failure risk of infection. Antibiotic therapy should be multiple and bactericide. Duration (2 to 6 weeks)
depends on the type of SI. In case of endocarditis, antibiotic duration is dictated by the latter. SI
prevention includes assessing peroperative anesthetic risk, diabetes equilibration, chronic staph-
ylococcal carriage decontamination and choice of surgical technique in case of bypass surgery.
# 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction souvent la reprise opératoire comme le critère établissant la


« médiastinite » en France. Dans notre expérience, 65 % des
La médiastinite après chirurgie cardiaque est une infection infections définies par la reprise opératoire répondent à la
du site opératoire (ISO) touchant la cicatrice sternale, mais définition des CDC. Mais la distinction entre une désunion
elle est anatomiquement définie comme une atteinte de sternale mécanique en présence — physiologique — de micro-
l’espace médiastinal antérieur. Le terme de médiastinite organismes commensaux cutanés comme les staphylocoques à
recouvre plus largement l’ISO sévère de la cicatrice sternale, coagulase négative (SCN) et une réelle infection superficielle
imposant habituellement une reprise opératoire, allant de nécessitant un nettoyage chirurgical limité est parfois difficile.
l’infection limitée à la cicatrice et/ou des tissus présternaux
à l’infection avec présence de pus abondant dans l’espace Incidence
médiastinal. Par simplicité, le terme de médiastinite sera
utilisé pour la suite de ce texte. Ces difficultés diagnostiques expliquent en partie la varia-
La médiastinite est en fréquence la seconde complication bilité des taux de médiastinite. Pour la France, les séries
infectieuse après chirurgie cardiaque, derrière la pneumonie disponibles font état d’un taux de médiastinite de l’ordre de
postopératoire. Son diagnostic, sa prise en charge multidis- 1 à 1,5 % selon la définition des CDC [3—5], et d’un taux de 2 à
ciplinaire associant chirurgie et traitement antibiotique pro- 3 % quand l’infection est définie par la reprise opératoire
longé en font une ISO particulière, au même titre que [6,7]. Les autres raisons de la variation des taux tiennent à la
l’infection sur prothèse orthopédique. qualité et à la durée de la surveillance postopératoire (allant
de quelques jours à trois mois), au terrain des patients
Définitions opérés, au choix des techniques chirurgicales et au respect
des mesures de prévention.
La définition la plus couramment utilisée est celle des Cen-
ters for Disease Control (CDC) [1], qui repose sur la présence Physiopathologie et facteurs de risque
de microorganismes dans des prélèvements profonds à
l’aiguille ou lors d’une reprise opératoire ; ou de signes En chirurgie propre, il est classique de considérer que la
d’infection dans l’espace médiastinal visibles lors de la contamination de la cicatrice opératoire survient durant le
reprise. En l’absence d’atteinte médiastinale, le diagnostic geste opératoire. Un élément en faveur de cette hypothèse
se fonde sur l’association de signes infectieux (locaux et/ou est l’association entre le risque d’ISO et la durée de chirurgie
généraux) avec soit : (liée à celle d’ouverture de la plaie opératoire), régulière-
ment retrouvée dans le cas des médiastinites.
 un écoulement purulent provenant de l’espace
médiastinal ; D’où viennent les microorganismes ?
 la présence de microorganismes localement ;
 des hémocultures positives. Cette définition est donc basée Le patient lui-même : pour Staphylococcus aureus, il a été
sur des critères d’atteinte anatomique du médiastin, ou démontré que le portage préopératoire était un facteur de
d’infection plus superficielle avec bactériémie associée. risque indépendant. Ainsi, les souches de S. aureus respon-
sables d’infection sternale sont identiques dans 75 à 80 % des
Cependant l’infection peut être plus superficielle, tou- cas à la souche de portage retrouvée en préopératoire [8].
chant l’os sternal sans atteinte plus profonde, voire limitée Cependant, environ un patient sur deux infecté à S. aureus
aux tissus sous-cutanés. La gravité et le traitement de la n’en était pas trouvé porteur en préopératoire, montrant
sternite sont proches de ceux de la médiastinite antérieure, l’existence d’autres modes de contamination.
conduisant souvent à grouper les deux entités, dès lors L’équipe chirurgicale : plusieurs épidémies de médiasti-
qu’elles nécessitent une reprise opératoire [2]. nite à SCN ou à S. aureus résistant à la méticilline (SARM) ont
Dans la définition générique de l’ISO, qu’elle soit française été rattachées à une contamination chronique du chirurgien
ou des CDC, la limite anatomique entre infection superficielle [9,10]. Des travaux expérimentaux ont évalué systématique-
et profonde est l’aponévrose. En l’absence d’aponévrose, il ment l’origine de SCN ou de S. aureus présents en fin de
est parfois difficile de classer l’ISO d’une cicatrice de ster- chirurgie dans la cicatrice [11,12], montrant que ces sta-
notomie, d’autant plus que l’os sternal est généralement phylocoques pouvaient parfois être présents sur les mains de
touché. Les techniques de reprise opératoire, avec ou sans l’équipe chirurgicale en préopératoire.
réouverture sternale, résection des berges sternales, refixa- En période postopératoire : à partir des drains ou de la
tion ou changement des fils d’acier, conduisent à utiliser cicatrice, notamment en cas de retard de cicatrisation chez

Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://
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Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque 3

des patients à risque. La contamination survient alors de risque de médiastinite n’était pas significativement différent
« dehors en dedans », parfois assez tardivement en post- entre pontage avec une ou deux AMI. La deuxième revue [17]
opératoire, à un moment ou` le médiastin est déjà cloisonné, a analysé 23 études suggérant que les pontages utilisant des
et l’infection plus superficielle. C’est sans doute un méca- AMI squelettisées conduisaient à la survenue moins
nisme de contamination plus fréquent par les bactéries fréquente de médiastinite par rapport à des AMI non sque-
hospitalières plus résistantes [13—15]. lettisées. Enfin, une revue s’intéressant au risque infectieux
Par voie hématogène : plus fréquente en période post- chez des patients diabétiques pontés avec une ou deux AMI a
opératoire immédiate, à un moment ou` les cathéters revu 11 études [18]. Le taux de médiastinites était de 3,1 % et
centraux sont encore en place, et le médiastin fraîche- 1,6 % dans les pontages avec respectivement deux et une
ment refermé [5]. Il peut également s’agir d’infections à AMI, mais les pontages réalisés avec deux AMI squelettisées
porte d’entrée digestive ou urinaire, fréquemment à conduisaient à un risque identique avec pontage avec une
entérobactéries. seule AMI, alors que le risque infectieux était plus élevé si les
AMI n’étaient pas squelettisées.
Facteurs de risque
Diagnostic
Le Tableau 1 présente les principaux facteurs de risque.
Un des facteurs de risque spécifique de la chirurgie car- Le diagnostic est clinique et microbiologique.
diaque est le pontage par une ou par les deux artères Dans les suites opératoires, et notamment lorsque celles-
mammaires internes (AMI). La qualité et la durée de la ci sont compliquées (insuffisance respiratoire ou rénale
revascularisation sont meilleures avec l’utilisation de pon- aiguës, instabilité hémodynamique) nécessitant le passage
tage artériel par rapport au pontage veineux, ceci au prix en réanimation, la survenue d’un sepsis ou l’absence
d’un risque infectieux plus élevé quand les AMI sont utilisées. d’amélioration font systématiquement évoquer une médias-
Cette technique semble intéressante chez les patients coro- tinite au même titre qu’une autre complication infectieuse
nariens jeunes, afin de leur assurer une revascularisation de de réanimation.
meilleure qualité et plus prolongée. Mais ces patients cumu- Les formes typiques de médiastinite sont devenues plus
lent souvent les facteurs de risque, notamment l’obésité et rares ces dernières années. Il s’agit alors d’un patient opéré
le diabète. Le mécanisme de l’infection s’explique par la depuis une à deux semaines présentant des signes locaux et
moins bonne vascularisation de la paroi thoracique généraux d’infection, accompagnés d’un syndrome inflam-
antérieure avec la dérivation des AMI au profit de la vascu- matoire biologique. Les signes locaux sont un aspect inflam-
larisation coronarienne. Un retard de cicatrisation peut matoire de la cicatrice sternale, des douleurs spontanées ou
conduire à l’infection, parfois précédée d’une déhiscence provoquées à la palpation, un écoulement clair ou purulent,
mécanique de la cicatrice sternale. une désunion de cicatrice, un craquement de la cicatrice ou
Plusieurs analyses récentes de la littérature ont revu le une mobilité sternale à la palpation.
risque lié au pontage par les AMI. Une première revue [16] En cas d’infection précoce postopératoire, les microor-
montrait un risque plus important pour des pontages avec les ganismes responsables sont habituellement virulents
deux AMI par rapport à un pontage avec une AMI, notamment (S. aureus, entérobactérie) et l’infection généralisée à
chez des patients diabétiques ou âgés. Cependant, quand les l’ensemble de l’espace médiastinal antérieur. Ces infections
AMI étaient squelettisées, les études concluaient que le sont bactériémiques dans un cas sur deux [19].

Tableau 1 Facteurs de risque de médiastinite.


Constamment retrouvés Fréquemment retrouvés
2
Préopératoires Obésité (IMC > 30 kg/m ) Sexe (masculin ou féminin selon les études)
Diabète (insulino-requérant ou non) Âge élevé
Portage nasal de S. aureus BPCO et tabagisme
Chirurgie redux (antécédent de chirurgie cardiaque)
Séjour hospitalier préopératoire prolongé
Immunodépression
Score NYHA élevé, insuffisance cardiaque
Insuffisance rénale chronique
Artériopathie des membres inférieurs
Périopératoires Pontage coronarien Chirurgie en urgence
Pontage utilisant les 2 artères Durée de chirurgie
mammaires internes Pontage coronarien utilisant 1 artère mammaire interne
Antibioprophylaxie inadaptée Transfusion
Dépilation inadaptée (rasage)
Déséquilibre glycémique
Postopératoires Reprise opératoire précoce
Suites compliquées (ventilation
prolongée, inotropes. . .)

Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://
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4 A. Pourbaix et al.

Les infections peuvent survenir plus tardivement, jus- rapidité de la prise en charge est un élément pronostique
qu’au 2e ou 3e mois postopératoire. Il s’agit alors plus majeur en cas d’infection grave. Elle doit être d’autant plus
souvent d’une surinfection lors d’un retard de cicatrisation rapide que l’infection est précoce, plus souvent en lien avec
cutanée chez un patient à risque. La contamination survient des germes virulents et une atteinte médiastinale antérieure
alors en postopératoire, de dehors en dedans, souvent avec étendue. La reprise opératoire permet également de faire le
des SCN et limitée à une partie de la cicatrice cutanée. Elle diagnostic de certitude et d’avoir un diagnostic microbiolo-
concerne alors l’espace présternal et parfois l’os sternal gique fiable.
avec parfois une collection présternale, alors que le médias- Quatre traitements chirurgicaux sont possibles et sont
tin est déjà cloisonné. Cette présentation est parfois difficile détaillés dans le Tableau 2. Le traitement à thorax ouvert
à différencier d’une simple désunion mécanique. n’est que très rarement utilisé de nos jours, sa seule indica-
La ponction à l’aiguille est l’examen clé : après désinfec- tion demeurant les cas avec une perte de substance majeure,
tion cutanée, l’aiguille est introduite en zone de peau saine mais est de plus en plus souvent remplacée par la cicatrisa-
entre les deux berges sternales, et le liquide aspiré [20]. Ce tion dirigée de type VACTM en raison des nombreuses compli-
prélèvement peut être réalisé à différentes hauteurs de la cations et de la lourdeur des soins. L’irrigation-drainage a
cicatrice sternale en fonction des signes locaux. L’examen montré des taux de succès élevés, mais nécessite une sur-
direct du liquide permet d’orienter l’antibiothérapie proba- veillance rapprochée. La technique de drainage par drains de
biliste, si l’infection est confirmée. Redon a démontré une bonne efficacité pour des effets
Les électrodes épicardiques sont en règle enlevées à la fin secondaires modérés.
de la première semaine postopératoire. Plusieurs travaux ont
montré la très bonne valeur prédictive négative d’une Traitement médical
culture négative pour l’infection, mais sa faible valeur
prédictive positive [20,21]. Cet examen est en pratique Le traitement médical repose sur une antibiothérapie initia-
abandonné. Les hémocultures participent également au lement probabiliste, débutée idéalement juste avant la
diagnostic microbiologique. reprise opératoire, et si possible orientée par l’examen
Les explorations radiologiques par scanner sont d’inter- direct et/ou la culture des prélèvements bactériologiques
prétation difficile dans un espace remanié, et avec présence préopératoires. Elle doit être double et rapidement bactéri-
de fils d’acier. Elles ne sont généralement pas utiles, sauf en cide. Devant un prélèvement à cocci à Gram positif, on
cas d’infection tardive ou persistante. La place de l’imagerie recommande l’association d’une molécule couvrant les sta-
nucléaire de type tomographie par émission de positons (TEP phylocoques résistants à la méticilline (glycopeptides) et
scanner) ou scintigraphie aux leucocytes marqués en cas de d’un aminoside (gentamicine).
difficultés diagnostiques ou pour le bilan de lésions persis- En l’absence d’examen direct préopératoire disponible,
tantes est à préciser mais semble intéressante dans notre l’antibiothérapie probabiliste associera un glycopeptide et
expérience. une bêtalactamine à large spectre à activité anti-Gram
Enfin, le diagnostic est confirmé lors de la reprise chirur- négatif, souvent pipéracilline-tazobactam. Un carbapénème
gicale avec la présence de pus dans l’espace médiastinal ou peut être justifié si une infection à entérobactérie BLSE est
présternal, qui permet la réalisation de prélèvements per- envisagée, par exemple quand la médiastinite survient alors
opératoires. que le patient est dans un service de réanimation. L’adjonc-
tion d’un aminoside sera justifiée afin d’élargir le spectre de
Traitement curatif l’antibiothérapie et d’augmenter la vitesse de bactéricidie
contre les cocci à Gram positif. L’antibiothérapie sera dès
que possible adaptée aux prélèvements peropératoires et à
Il comporte trois volets : le traitement symptomatique, la
l’antibiogramme, en privilégiant, une fois la phase aiguë
prise en charge chirurgicale et le traitement médical.
passée, des molécules utilisables per os et à bonne diffusion
osseuse (rifampicine, fluoroquinolones. . .). Ces molécules ne
Traitement symptomatique seront jamais utilisées à la phase aiguë, en présence d’un
fort inoculum, pour limiter l’émergence de résistances. Ces
Il consiste à traiter les défaillances d’organes secondaires à la décisions doivent être multidisciplinaires, associant chirur-
médiastinite. Ces dernières années, ces patients étaient régu- gien, microbiologiste, anesthésiste-réanimateur le cas
lièrement pris en charge en réanimation ou en soins intensifs, échéant et référent infectiologue.
mais une prise en charge en hospitalisation conventionnelle est L’antibiothérapie intraveineuse est généralement main-
tout à fait possible à la condition d’une concertation pluridis- tenue 2 semaines dans les infections superficielles et 3 semai-
ciplinaire (chirurgien, cardiologue, infectiologue, microbiolo- nes dans les infections profondes, mais pourrait être
giste), similaire à celle de la prise en charge d’une infection raccourcie à une dizaine de jours si des alternatives per os
ostéo-articulaire complexe. En cas de bactériémie associée à bactéricides et à bonne diffusion osseuse existent. Il n’existe
une médiastinite à S. aureus, on recherchera systématique- aucune recommandation quant à la durée de l’antibiothéra-
ment une endocardite. pie, mais il est admis que la médiastinite doit être traitée
comme une infection osseuse. Dans notre expérience, l’anti-
Traitement chirurgical biothérapie est poursuivie pendant 4 à 6 semaines en cas
d’infection rétrosternale avec un germe réputé virulent et
Le traitement chirurgical nécessite une reprise opératoire 2 à 4 semaines en cas d’infection limitée et avec un germe
rapide, avec débridement et excision de tous les tissus peu virulent. Des études sont nécessaires pour définir la
infectés, résection des fils d’acier en zone infectée. La durée et les modalités optimales du traitement. En cas

Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://
dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2015.01.003
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Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://

Tableau 2 Bénéfices et inconvénients des différents traitements chirurgicaux.


Technique Avantages Inconvénients
Traitement à thorax ouvert Médiastin laissé ouvert après débridement et Intérêt quand les pertes de substances Soins lourds et douloureux imposant souvent la
excision des tissus infectés sont importantes avec notamment la poursuite de sédation et de ventilation
nécessité de résection de l’os sternal mécanique
Possibilité de fermeture avec plastie Risques de complications mécaniques,
musculaire dans un second temps hémorragiques et infectieuses
Cicatrisation lente
Fermeture avec Fermeture du médiastin de façon Taux de succès élevés [48,49] Surveillance attentive des entrées et sorties
irrigation-drainage [48,49] hermétique Charge en soins moindre Nécessité parfois de poursuite de la ventilation
Système d’irrigation à la partie haute et de mécanique
dépression à la partie basse de la cicatrice Risque de surinfection
Fermeture sur drain de Redon DR installés dans les espaces décollés Prise en charge en salle possible Risque de surinfection (moindre que celui de
(DR) [50,51] Surveillance du volume de chaque DR et des Soins infirmiers moins lourds l’irrigation-drainage et corrélé à la durée de
cultures bactériologiques Cicatrisation plus rapide maintien des DR)
Retrait progressif des DR quand les Surveillance plus facile
prélèvements bactériologiques sont Meilleur confort pour le patient
négatifs,
le volume quotidien produit faible, et après
une durée minimale postopératoire
d’environ 15 jours
Système de type VACTM Mousse de polyuréthane placée au contact de Intérêt en cas d’échec des méthodes Complications hémorragiques
la plaie avec un système d’aspiration précédentes ou en cas de perte de Douleur
étanche substance importante

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6 A. Pourbaix et al.

d’endocardite associée, c’est son traitement qui guidera la de S. aureus, la préparation cutanée, l’antibioprophylaxie,
conduite et la durée du traitement antibiotique. le contrôle de la glycémie périopératoire, la technique
opératoire.
Pronostic

Le pronostic de la médiastinite après chirurgie cardiaque a Les mesures de prévention générales de l’ISO
été transformé par l’amélioration des techniques de prise en
charge. Les mesures de prévention classiques de l’infection du site
La plus grande série de la littérature est celle de l’équipe de opératoire ne sont pas différentes pour la prévention de la
C. Gibert ou` la mortalité a été mesurée à 20 % [22]. Ce taux médiastinite. Elles permettent de limiter la contamination
était stable sur les dix ans de surveillance. Cependant, la même du site opératoire à partir de la flore du patient qui est le
équipe avait publié quelques années auparavant la comparaison principal mécanisme d’infection. Leur nécessité est égale-
entre une prise en charge en un temps avec fermeture sur drain ment liée aux taux élevés d’infection du site opératoire
de Redon par rapport à un traitement avec irrigation-drainage, après chirurgie cardiaque en comparaison de la chirurgie
avec une mortalité qui a diminué de 39 à 17 % [23]. prothétique orthopédique, et aux conséquences importantes
Les facteurs associés au décès en réanimation étaient un des infections médiastinales en termes de morbi-mortalité.
âge de plus de 70 ans, une chirurgie non coronaire, un score En chirurgie cardiaque comme dans d’autres chirurgies, la
de McCabe altéré, un score de gravité élevé à l’admission, réalisation de la dépilation par tonte ou l’absence de dépila-
une bactériémie persistante et une ventilation mécanique tion a été associée à une réduction du risque infectieux de
d’au moins 3 jours [22]. Mais cette série a été établie chez moitié par rapport à une préparation cutanée par rasage
des patients déjà présents en réanimation ou admis pour [26].
médiastinite, expliquant ce taux de mortalité relativement
élevé. Les décès directement imputables au choc septique Portage et décontamination de S. aureus
lié à la médiastinite étaient de 36 %, les principales autres
causes de décès étant des défaillances multiviscérales non Le lien entre portage nasal de S. aureus et survenue d’infec-
liées à l’infection initiale, des infections nosocomiales en tion en chirurgie thoracique a été établi depuis très long-
réanimation, une endocardite, des complications hémorra- temps, avant même que des antibiothérapies prophylactiques
giques ou une insuffisance cardiaque. soient utilisées [27]. La mise à disposition d’un antibiotique
Dans les séries les plus récentes, les taux de mortalité sont anti-Gram positif utilisé comme topique nasal, la mupirocine
habituellement inférieurs à 10 %. Les conséquences sont (Bactroban1) a lancé l’intérêt de la décontamination nasale
aussi importantes en termes de morbidité, avec une pro- chez les porteurs de S. aureus. Cette décontamination a
longation de durée de séjour d’environ 3 semaines, prolon- d’abord visé les porteurs de SARM et les patients en dialyse
gation expliquée d’une part par la présence de drains de chronique. Le lien entre portage nasal de S. aureus (SARM ou
Redon, d’autre part par la nécessité d’une antibiothérapie SASM) en chirurgie cardiaque et risque d’infection à S. aureus
curative prolongée [24,25]. a été établi dans les années 90 (risque environ trois fois plus
Nous avons revu rétrospectivement la prise en charge de élevé chez les porteurs que chez les non-porteurs) [8,28].
160 patients réopérés consécutivement pour infection pro- Plusieurs essais de décontamination globale du portage
fonde, répondant (64 %) ou non aux critères CDC de médias- nasal ont suggéré une certaine efficacité, mais les études
tinite [19]. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement en étaient de type avant/après avec comparaison historique et
un temps avec fermeture par drains de Redon. Cent six d’autres mesures de prévention pouvaient avoir été mises en
patients (66 %) présentaient une infection superficielle et place en complément de la décontamination [8,29]. La seule
54 (34 %) une infection profonde nécessitant la réouverture étude randomisée en double insu avait été réalisée en
du sternum. Une bactériémie était associée dans 54 cas. Sur chirurgie générale dans une population de patients porteurs
les six mois de suivi, le taux de mortalité était de 11 % et non porteurs de S. aureus : dans ces conditions, l’étude ne
(19/160), dont 12 décès dans les 45 premiers jours. Selon les montrait pas de bénéfice significatif sur la réduction des ISO à
critères CDC, la mortalité était respectivement de 17 % chez S. aureus [30].
les patients avec les critères et 3 % chez les autres Un essai randomisé en double insu chez les patients à haut
( p = 0,025), en concordance avec la littérature. risque d’infection à S. aureus, en majorité en chirurgie
Le taux de deuxième reprise était de 16 %, sans différence propre, a été publié récemment, visant à décontaminer
entre les infections superficielles et profondes et également les seuls sujets présentant un portage nasal [31]. La réduc-
compatible avec les données de la littérature. tion du taux d’infection du site opératoire était de 60 %, celle
Par ailleurs, 36 patients (23 %) répondaient au critère des ISO profondes de 80 %. Cette étude était pragmatique,
composite d’échec défini par la mortalité et/ou la nécessité avec un dépistage par méthode rapide par PCR, réalisé à
d’une seconde reprise chirurgicale. L’échec était associé au l’arrivée à l’hôpital, et une décontamination nasale et
sexe féminin, à un EuroScore préopératoire de risque de décès cutanée (douche à la chlorhexidine) débutée souvent le jour
élevé, à l’hospitalisation en soins intensifs avant et à la néces- précédant la chirurgie.
sité de transfert en soins intensifs secondairement à l’infection. L’actualisation de la conférence de consensus de la ges-
tion préopératoire du risque infectieux recommande main-
Prévention tenant de réaliser un dépistage préopératoire et de
décontaminer les patients porteurs de S. aureus avant chi-
Les mesures préventives concernant les facteurs modifia- rurgie cardiaque [32]. Cependant, de nombreuses questions
bles sont la prise en compte du portage nasal préopératoire restent ouvertes dans l’organisation du dépistage et de la

Pour citer cet article : Pourbaix A, et al. Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque. Journal des Anti-infectieux (2015), http://
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Infection du site opératoire après chirurgie cardiaque 7

décontamination, sur la durée nécessaire de décontamina- [41]. Il est donc raisonnable de limiter l’utilisation de la
tion, et sur le risque d’émergence de résistances à la vancomycine aux seuls patients allergiques aux céphalospo-
mupirocine. rines, aux patients allergiques de type I aux pénicillines, en
cas de reprise opératoire, enfin aux patients porteurs avérés
ou fortement suspectés de SARM. Peut-être serait-il égale-
Diabète et contrôle glycémique
ment justifié d’assurer une couverture antibiotique des
bacilles à Gram négatif en association avec la vancomycine.
Une hyperglycémie périopératoire est un facteur de risque
établi de médiastinite chez les patients diabétiques mais
aussi chez les non-diabétiques. Il est démontré que le main- Techniques chirurgicales
tien d’une glycémie dans les limites de la normale permet de
diminuer le risque de médiastinite [33]. Les données de la Plusieurs techniques de fermeture sternale ont été récem-
littérature montrent que ce contrôle glycémique ne doit pas ment proposées. Des compresses de collagène imprégnées
être trop strict pour éviter les hypoglycémies parfois de gentamicine, insérées soit en rétrosternal, soit entre les
sévères, il doit être prolongé pendant au moins 48 heures deux berges sternales au moment de la fermeture, libèrent
en postopératoire avec un objectif de maintenir une glycé- de la gentamicine localement pendant plusieurs jours post-
mie inférieure à 200 mg/dL [34]. opératoires.
Plusieurs études randomisées ont été réalisées [42—45] et
ont fait l’objet récemment de méta-analyses. Elles
Antibioprophylaxie concluent de façon diverse, mais insistent sur l’hétéro-
généité entre les études et la nécessité de travaux
Le bénéfice de l’antibioprophylaxie chirurgicale est complémentaires [46,47].
démontré depuis de nombreuses années, avec une réduction
du risque de médiastinite de l’ordre de 80 % avec une
Conclusion
prophylaxie et un bénéfice modeste à utiliser une céphalos-
porine de seconde génération plutôt que de première
génération, sans bénéfice de la prolongation de durée de Il y a une vingtaine d’années, la médiastinite après chirurgie
l’antibioprophylaxie au-delà de deux jours [35]. cardiaque avait la réputation d’une infection gravissime,
La chirurgie cardiaque est l’une des spécialités ou` les grevée d’une morbidité et d’une mortalité importantes.
modalités d’administration sont particulièrement importan- Le diagnostic et le traitement précoces, la prise en charge
tes. Le principe est d’administrer l’antibiotique à une dose chirurgicale en un seul temps avec fermeture sur drains de
double de la dose usuelle. Il est maintenant recommandé par Redon ont considérablement amélioré les suites après
la SFAR de doubler encore la dose initiale chez le patient médiastinite, et réduit la mortalité imputable. Mais cette
obèse avec un IMC > 35 kg/m2 [36]. Mais une dose adaptée au complication survient plus souvent chez des malades fragi-
poids pourrait aussi être bénéfique pour les patients obèses les, avec la nécessité d’une antibiothérapie prolongée. Chez
avec un IMC inférieur. Avec des durées opératoires habituel- les malades les plus instables restant hospitalisés en réani-
lement supérieures à 3 ou 4 heures, la réinjection en cours de mation, la médiastinite est redoutable, sans qu’il soit facile
chirurgie est aussi nécessaire [37]. de mesurer la part attribuable à l’infection dans une évolu-
Les recommandations françaises actuelles sont de ne pas tion défavorable.
poursuivre l’antibioprophylaxie chirurgicale au-delà du geste C’est dire l’importance d’une surveillance continue de
opératoire lui-même [36]. Cette attitude est basée sur l’incidence de ces complications et des facteurs associés,
l’absence démontrée de bénéfice d’une prophylaxie pro- pour permettre d’adapter la prise en charge chez les patients
longée en postopératoire dans d’autres spécialités chirurgi- à haut risque d’infection du site opératoire. Les mesures de
cales, notamment en chirurgie digestive, mais n’a jamais été prévention sont connues, et ont encore progressé tout
démontrée en chirurgie propre. Deux méta-analyses récen- récemment avec la recherche et la décontamination du
tes suggèrent qu’il pourrait être utile de prolonger la pro- portage de S. aureus.
phylaxie antibiotique au moins 24 heures postopératoires,
avec cependant les limites d’études hétérogènes sur les Déclaration d’intérêts
choix antibiotiques et un risque de biais dans ces méta-
analyses [38,39]. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
Une autre question est le choix de la molécule en cas de relation avec cet article.
suspicion ou de portage avéré de SARM. Une méta-analyse a
montré que l’efficacité de la vancomycine et des bêtalacta-
mines n’étaient pas différentes pour la prévention de la
Références
médiastinite en chirurgie cardiaque, mais que les germes
responsables d’infections étaient différents, avec moins de [1] Horan TC, Andrus M, Dudeck MA. CDC/NHSN surveillance defini-
tion of health care-associated infection and criteria for specific
Gram positif résistants à la méticilline quand la vancomycine
types of infections in the acute care setting. Am J Infect Control
est utilisée [40]. Ces différences sont expliquées par le 2008;36(5):309—32.
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