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FICHE TECHNIQUE: Productions du poisson-chat africain et du tilapia du Nil


dans les retenues d’eau du Nord-Bénin

Technical Report · May 2020

CITATIONS READS

0 391

4 authors, including:

Rodrigue Orobiyi Edéya Pèlèbè Montchowui E.


Laboratoire de Recherche en Aquaculture et Ecotoxicologie Aquatique (LaRAEAq) National University of Agriculture, Porto-Novo, Republic of Benin
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Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Improvement of zootechnical performance and sanitary quality of fish reared in water reservoirs located at the cotton basin in northern Benin View project

Molecular identification of Sarotherodon melanotheron (blackchin tilapia) from some aquatic ecosystems in the Ouémé River basin, Bénin View project

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Université de Parakou
Faculté d’Agronomie
Laboratoire de Recherche en
Aquaculture et Ecotoxicologie Aquatique
(LaRAEAq)
Email : laraeaq.up@yahoo.com /
peleberodrigue@yahoo.fr ; Téléphone : (00229)
96132150 / 96975762

FICHE TECHNIQUE

Productions du poisson-chat africain et du tilapia


du Nil dans les retenues d’eau du Nord-Bénin

Dr PELEBE Edéya Orobiyi Rodrigue, Chercheur en Pêche et Aquaculture


Dr IMOROU TOKO Ibrahim, Maître de Conférences des Universités du
CAMES
Dr OUATTARA Nahoua Issa, Maître de Conférences des Universités du
CAMES
Prof. Dr MONTCHOWUI Hounnon Elie, Professeur Titulaire des
Universités du CAMES

Dépôt légal N° 12186 du 13 mai 2020, 2ème


trimestre, Bibliothèque Nationale (BN) du Bénin
ISBN : 978-99982-0-398-3
Mai 2020
Préface
Le poisson est une denrée alimentaire très
appréciée un peu partout dans le monde pour sa
valeur gustative et ses qualités nutritionnelles
(Dergal, 2015). Au Bénin comme dans la plupart des
pays africains, le poisson est le produit halieutique le
plus connu et constitue l’une des premières sources
de protéines animales dans l’alimentation des
populations (Rurangwa et al., 2014). Cependant,
depuis plusieurs années, les quantités de poissons
produits au Bénin sont essentiellement issues de la
pêche continentale et n’arrivent pas à couvrir les
quantités consommées qui comprennent également
des poissons congelés massivement importés (DPH-
SADA, 2019). L’importation des poissons constitue
une perte de devises et une dépendance vis-à-vis de
l’extérieur (Bricas et al., 2016). Par ailleurs, la
production actuelle des pêches de capture est
menacée de diminution à cause des mauvaises
pratiques de pêche continentale, de la pollution des
eaux et des effets des variabilités et des
changements climatiques (COMHAFAT, 2014). Par
conséquent, pour une amélioration de la sécurité
nutritionnelle des populations, l’augmentation des
niveaux de production piscicole voire aquacole au
niveau national devient une nécessité absolue. Cela
doit passer par le développement de la pisciculture

2
qui se révèle comme l’unique alternative selon le
Programme d’Actions du Gouvernement (PAG)
2016-2021, le Plan Stratégique de Développement
du Secteur Agricole (PSDS) 2025 et le Plan National
d’Investissements Agricoles et de Sécurité
Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017-2021.
La présente fiche technique intitulée “Productions du
poisson-chat africain et du tilapia du Nil dans les
retenues d’eau du Nord-Bénin” est le fruit des
travaux de recherche-développement conduits par
une équipe de chercheurs et enseignants-
chercheurs du Laboratoire de Recherche en
Aquaculture et Ecotoxicologie Aquatique (LaRAEAq)
de la Faculté d’Agronomie (FA) de l’Université de
Parakou (UP). La fiche technique retrace de façon
détaillée une technique de production marchande du
poisson-chat africain (Clarias gariepinus) et du tilapia
du Nil (Oreochromis niloticus) dans les retenues
d’eau du nord du Bénin.
L’utilisation de la fiche technique rédigée dans
un style technique mais simple doit contribuer à la
vision du Bénin « augmenter la production
halieutique nationale de 2000 tonnes par an qui va
provenir exclusivement de la pisciculture à l’horizon
2021 » inscrite dans le PAG.
Les auteurs que je félicite particulièrement l’ont écrit
dans un langage très accessible à tout lecteur. La
fiche technique va être utile à une panoplie d’acteurs

3
du secteur piscicole ainsi qu’aux utilisateurs des
acquis de recherche au Bénin. Ainsi, je souhaite un
bon usage aux pisciculteurs, aux agents de
vulgarisation, aux élèves des lycées techniques
agricoles, aux étudiants en production animale,
halieutique et aquacole, aux chercheurs et aux
enseignants-chercheurs.

Dr Ir. Guy Apollinaire MENSAH


Directeur de Recherche du CAMES en zootechnie et Faune
Chercheur à l’Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB)

4
1. Introduction
Au Bénin, le poisson joue un rôle nutritionnel crucial
puisque le régime alimentaire de la population est
essentiellement basé sur les céréales et
racines/tubercules riches en hydrates de carbone et
à faibles teneurs protéiniques (FAO, 2018). Les
quantités de poissons disponibles aux
consommateurs proviennent depuis 2005
minoritairement de la production locale (pêche de
capture et pisciculture) et majoritairement des
importations de poissons congelés. Hormis les
pertes économiques dont elle génère, l’importation
des poissons congelés constitue un important
facteur de risque sanitaire pour les consommateurs
au regard des risques de contamination chimique et
microbienne liés à la rupture fréquente de la chaîne
de froid lors de leur transport et commercialisation
surtout avant d’atteindre les régions septentrionales
du pays (Belco Latifou, 2020).
Face à cette situation, la pisciculture reste la pratique
à promouvoir et développer dans tout le pays pour
espérer répondre durablement aux besoins en
poissons de la population et garantir la sécurité
sanitaire des populations. Pour cela, les efforts
doivent être consentis pour l’utilisation rationnelle
des potentialités piscicoles de chaque région du pays
à travers l’amélioration des conditions actuelles de

5
leur valorisation et la définition des systèmes
d’exploitation efficiente.
Comme potentialités, le pays dispose d’environ 250
retenues d’eau disponibles à près de 97,2% dans les
régions centre et nord du Bénin (Azonsi et al., 2008).
Ce sont des réserves d’eau obtenues par
amélioration de la capacité de stockage d’une
cuvette naturelle (Figure 1). Il s’agit des
surcreusements de mares obtenus par un simple
dragage du fond d’une cuvette naturelle et des
barrages obtenus par élévation d’une digue en aval
immédiat d’une mare naturelle, suivie d’une
excavation plus ou moins légère de la cuvette
(Ibouraima, 2005).
La présente fiche technique est un outil pratique pour
la conduite de la pisciculture saine dans les retenues
d’eau du nord du Bénin ayant une qualité physico-
chimique d’eau convenable aux espèces d’eau
douce tropicale (Pèlèbè et al., 2019).

6
1 2

B 3

Différences entre un barrage (A) et


un surcreusement de mare (B)
Distribution des barrages et
Légende : 1 = cuvette ; 2 = digue et
surcreusements de mare au Bénin
3 = déversoir

Figure 1. Retenues d’eau au Bénin

7
2. Méthodologie
La méthodologie consiste à la description de la
technique convenable pour la production des
poissons sains dans les retenues d’eau du nord du
Bénin.

2.1. Infrastructures d’élevage et


cycle de production
Les cages fixes faites chacune de poche de filet
(mailles à choisir selon la taille des juvéniles)
suspendue dans l’eau dont les extrémités sont
attachées à des supports enfoncés dans le sédiment
(Figure 2) constituent les infrastructures d’élevage.
Ce sont des structures relativement simples en
technologie de fabrication. Contrairement à la cage
flottante qui demande la construction des structures
flottantes dont les coûts représentent plus de 50%
des dépenses engagées, la cage fixe est
relativement moins chère. Dans ces cages, les
poissons sont obligés à vivre uniquement dans la
colonne d’eau (1 m sépare la base de la poche du
sédiment aquatique). Ils n’ont donc pas accès au
sédiment aquatique qui piège le plus souvent les
molécules de pesticides les plus dangereuses
(Pèlèbè, 2019).

8
Filet de
couverture

Support
Filet poche
d’élevage
1m
Sédiment
aquatique

Figure 2. Description schématique de la cage fixe


(Pèlèbè et al., 2020)
Les poches des cages ont de couverture en haut
pour empêcher les pertes des poissons non
seulement lors des sauts mais aussi par prise
d’oiseaux piscivores. Le cycle de production s’étale
sur environ quatre (04) mois (mai à octobre lors de
nos recherches). Signalons que le pisciculteur qui a
la possibilité peut procéder à une phase facultative
de dépuration/décontamination au cours de laquelle
les poissons issus des cages sont transférés dans
des bacs hors sol alimentés en eau de forage. Durant
nos recherches, l’eau de forage utilisée a les
caractéristiques suivantes : conductivité (265,00 ±

9
14,50 µS.cm-1), température (27,6 ± 0,40 °C), pH
(6,81 ± 0,03), nitrates (20,68 ± 1,48 mg.l-1), nitrites
(0,04 ± 0,01 mg.l-1), ammonium (0,50 ± 0,38 mg.l-1),
sulfates (21,38 ± 4,8 mg.l-1), phosphates (1,90 ± 0,79
mg.l-1), fluorures (0,50 ± 0,09 mg.l-1), et dureté totale
(115,00 ± 30 mg.l-1). Nous traitons de facultatif cette
phase puisque les teneurs en résidus de pesticides
et la qualité microbiologique des poissons issus
directement des cages garantissent déjà une
sécurité sanitaire aux consommateurs (Pèlèbè,
2019). De même, la phase de décontamination
n’influence pas la qualité organoleptique et
l’acceptabilité des poissons par les consommateurs
(Pèlèbè, 2020). Toutefois, la décontamination est en
mesure d’améliorer l’état de santé des poissons et
leur permettre d’éliminer les résidus de pesticides
initialement accumulés dans la chair (Pèlèbè, 2019).

2.2. Choix du site d’élevage et


dimensions des cages
Le choix du site d’installation des cages est guidé par
trois principaux critères. Il s’agit de la profondeur (2,5
à 3 m), de la vitesse du courant d’eau (courant
modéré), et de la vitesse du vent (vent modéré).
Toutefois, les cages doivent être installées dans des
zones proches des agglomérations et entourées
d’une clôture. Ce sont des mesures préventives
d’éventuelles pertes liées aux vols et aux attaques

10
des crocodiles. Les cages devraient être conçues
pour un volume « utile en eau » de préférence 20 m3
pour une maniabilité facile et une exploitation
efficace de l’élevage.

2.3. Conduite technique de


l’élevage
Pour suivre la bonne marche de l’activité piscicole,
les pisciculteurs doivent suivre à la fin de chaque
pêche de contrôle (opération décrite dans la section
2.3.3.) trois principaux indices techniques (Encadré
1) à savoir le taux de survie (TS), le gain moyen
quotidien (GMQ) et l’efficacité alimentaire (EA).
Encadré 1. Formules pour déterminer les principaux
critères d’appréciation de la bonne marche
de l’élevage

- TS (%) = 100 x N2 / N1 avec N1 : le nombre initial de sujets mis en charge


et N2 : le nombre de sujets qui restent à la pêche de contrôle
- GMQ (g.jour-1) = (Pm2 – Pm1) / durée d’élevage (jours) avec Pm1 (g) :
le poids moyen initial et Pm2 (g) : le poids moyen obtenu à la pêche de
contrôle
- EA = (B2 –B1) / Qa avec Qa : la quantité d’aliment distribuée aux poissons
(g), B1 (g) : la biomasse initiale et B2 (g) : la biomasse obtenue à la pêche
de contrôle

11
2.3.1. Juvéniles initiaux et
empoissonnement des cages
d’élevage
Les juvéniles à mettre en charge dans les cages
doivent être de bonne qualité. Pour cela, ils doivent
provenir des fournisseurs qui adoptent de bonnes
techniques de production en matière de la qualité
des géniteurs et de l’alimentation des sujets. Toute
l’installation doit être prête avant le transfert des
juvéniles vers les cages et l’empoissonnement doit
être effectué tôt le matin ou tard dans l’après-midi.
2.3.2. Aliments et pratique du
nourrissage
Les poissons sont manuellement nourris deux fois
par jour sauf les dimanches, le matin entre 8 heures
et 9 heures puis le soir entre 17 heures et 18 heures
avec les granulés extrudés flottants (Le Gouessant,
contenant 42% et 32% de protéines brutes
respectivement pour C. gariepinus et O. niloticus a
été utilisé durant nos recherches). Le nourrissage est
à satiété apparente ; toutefois les quantités
journalières d’aliments à ne pas dépasser sont
fixées. Le processus de nourrissage doit être conduit
avec soins pour éviter les pertes d’aliments qui sont
causées principalement soit par l’agitation excessive
des poissons d’élevage eux-mêmes, soit par un
courant d’eau trop rapide entrainant la nourriture à

12
l’extérieur de la cage. Les sacs d’aliments sont
stockés dans un endroit frais et sec.
2.3.3. Suivi de la qualité physico-
chimique de l’eau, pêche de
contrôle et entretien des cages
La qualité physico-chimique de l’eau ne constitue
pas un facteur limitant pour la pisciculture dans les
retenues d’eau du nord du Bénin. Toutefois, nous
proposons que la température de l’eau, l’oxygène
dissous et le pH de l’eau soient suivis au moins trois
(03) fois par mois. Dans la conduite des élevages,
les pisciculteurs doivent organiser chaque un (01)
mois, une pêche au cours de laquelle environ 30%
des poissons sont à pêcher au moyen des épuisettes
pour contrôler l’évolution de leur croissance. Pour
garantir une circulation suffisante d’eau durant les
élevages, il est essentiel que les pisciculteurs
maintiennent les parois des infrastructures en bon
état. Les filets et les parois des supports doivent
donc être nettoyés à chaque pêche de contrôle de
croissance. Les végétaux aquatiques doivent aussi
être débarrassés des alentours des cages.
2.3.4. Conduite de la phase facultative
de décontamination
Les bacs hors sol de capacité d’au moins 1 m3
(Figure 3) doivent être utilisés pour cette phase
facultative mais importante surtout dans le bassin

13
cotonnier où le risque de pollution par les pesticides
agricoles est plus élevé. Les poissons issus
directement des cages y séjournent durant 28 jours
où ils sont nourris avec les mêmes quantités
d’aliments qu’ils recevaient avant leur transfert et
suivant le même processus. Les densités à utiliser
sont de 100 sujets.m-3 et 75 sujets.m-3
respectivement pour C. gariepinus et Oreochromis
niloticus. La pratique de la décontamination
n’influence pas le taux de survie des poissons;
toutefois, les paramètres physico-chimiques
notamment la température, l’oxygène dissous et le
pH de l’eau des bacs doivent être suivis au moins
une (01) fois par semaine. De même, l’eau des bacs
doit être totalement renouvelée tous les sept (07)
jours.

Figure 3. Exemple de bac hors sol pouvant être


utilisé pour la décontamination (Photo
R.O.E. PELEBE)

14
2.3.5. Récolte finale des poissons
Que cela soit des poissons issus directement des
cages, soit ceux décontaminés, la récolte finale doit
être faite dans de bonnes conditions d’hygiène. Le
pisciculteur doit essayer de livrer des poissons
encore en vie aux consommateurs pour préserver
leur qualité. Il faut donc éviter au maximum que les
poissons meurent lors de l’opération. Pour cela, il
faut les récolter avec moins de stress à l’aide des
épuisettes et les mettre dans des bacs contenant de
l’eau pour la vente.
3. Résultats
Dans le tableau 1 sont présentées les performances
zootechniques et la qualité nutritionnelle des
poissons C. gariepinus et O. niloticus produits dans
les cages de 1 m3 chacune, installées dans deux
retenues d’eau au nord du Bénin (la retenue d’eau
de Batran située dans le bassin de production
cotonnière et celle de Songhaï localisée hors de ce
bassin). L’intervalle de valeurs pour chaque
paramètre constitue une indication de base pour faire
de la pisciculture à grande échelle au moyen des
volumes plus grands de cages.

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Tableau 1. Paramètres zootechniques et qualité
nutritionnelle des poissons élevés durant
120 jours dans les cages de 1 m3 installées
dans les retenues d’eau du nord du Bénin

GMQ P
Espèces TS EA Pmf PB LB
(g.jour- (kg.m-
(%) (g) 1) (%) (%) 3)

Clarias
gariepinus de
poids moyen 98,67- 2,48- 296,83- 2,29- 16,54- 3,39- 27,2-
initial 22 g 99 2,99 701,09 5,66 16,58 8,83 67
chargé à 100
sujets.m-3
Oreochromis
niloticus
(sexes
mélangés) de 75- 1,61- 48, 42- 0,35- 9,49- 3,87- 2,95-
poids moyen 96,33 2,21 64, 65 0,48 12,51 4,49 5,51
initial 7 g
chargé à 100
sujets.m-3
TS= Taux de survie ; EA=Efficacité alimentaire ; Pmf= Poids
moyen final ; GMQ= Gain moyen quotidien ; PB= Protéines
brutes en % du poids humide ; LB=Lipides bruts en % du
poids humide ; P= Production
Dans le tableau 2 sont exposés les paramètres de
qualité et de risques sanitaires associés à la
consommation du poisson chat-africain et du tilapia

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du Nil produits dans ces deux retenues d’eau. Les
valeurs des résidus des molécules de pesticides
trouvées (deux composés sur les 77 recherchés)
dans la chair des poissons sont largement inférieures
aux limites maximales de résidus établies par la
Commission mixte FAO (Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et l’agriculture)/OMS
(Organisation Mondiale de la Santé) du Codex
Alimentarius. De même, ne contenant pas de germes
strictement pathogènes, ces poissons d’élevage sont
de qualité bactériologique satisfaisante selon le les
normes de la Commission Européenne (CE) et de
l'Organisation internationale de normalisation (ISO).
Prenant en compte toutes les deux molécules de
pesticides, les valeurs de l’indice de risque sanitaire
lié à la consommation du poisson chat-africain et du
tilapia du Nil produits dans ces deux retenues d’eau
au nord du Bénin n’indiquent aucun potentiel effet
néfaste sur la santé des adultes et des enfants
consommateurs.

17
Tableau 2. Qualité sanitaire de la chair des poissons
produits en cages durant 120 jours dans les
retenues d’eau du nord du Bénin et risque
sanitaire associé à leur consommation

Indice
Teneurs en résidus
Qualité microbiologique cumulatif de
de pesticides dans la
Espèces de la chair risque sanitaire
chair (µg.kg-1 du
(présence ou absence) associé aux
poids humide)
pesticides
Chlorpyriphos (éthyl) : Adultes :
8,9-12,1
0,023-0,039
Clarias
gariepinus 4,4’- DDE : Absence de : Enfants :
ND-1,4 Vibrio spp., Aeromonas 0,089-0,135
spp., Salmonella spp.,
Chlorpyriphos (éthyl) : Listeria spp., Escherichia Adultes :
ND-3 coli, Staphylococcus
Oreochromis NA- 0,020
aureus, Clostridium sulfito-
niloticus 4,4’- DDE : réducteurs
Enfants :
ND-3,9 NA-0,069

DDE= dichlorodiphényldichloroéthylène ; ND= Non


détecté ; NA= Non applicable

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4. Implication pour le
développement
La pisciculture en cages fixes est faisable dans les
retenues d’eau du nord du Bénin au vu des valeurs
assez élevées du taux de survie des poissons.
L’utilisation de la présente fiche technique pour
l’élevage du poisson-chat africain (Clarias
gariepinus) et du tilapia du Nil (Oreochromis
niloticus) dans les retenues d’eau du nord du Bénin
doit permettre -i- d’augmenter la production
halieutique nationale, -ii- de satisfaire ainsi le grand
marché intérieur, -iii- de favoriser localement la
disponibilité et l’accessibilité aux poissons frais, -iv-
de diminuer les énormes pertes de devises liées aux
importations et -v- d’assurer la sécurité nutritionnelle
aux populations.

5. Conclusion
La présente fiche technique décrit un itinéraire
technique pour la pratique de la pisciculture du
poisson-chat africain et du tilapia du Nil dans les
retenues d’eau du nord du Bénin. Pour l’élevage du
tilapia du Nil, le poids moyen initial de 7 g semble être
moins efficace puisque les poids obtenus à la récolte
finale n’atteignent pas la taille marchande qui est
d’au moins 100 g. Afin d’améliorer la survie des

19
poissons et de faciliter leur commercialisation, la
mise en charge du tilapia du Nil doit être faite à un
poids plus élevé d’environ 20-25 g en adaptant
évidemment la densité. En remplacement aux sujets
de sexes mélangés, l’utilisation des populations
monosexes mâles de Oreochromis niloticus pour les
élevages pourrait permettre une amélioration des
performances du système d’élevage.

6. Remerciements
Les auteurs de cette fiche technique remercient
d’une part le projet AquaTox-Bénin pour les facilités
techniques et d’autre part le Service de Coopération
et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au
Bénin, la Commission de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine et la Fondation
Internationale pour la Science pour leurs appuis
financiers dans le cadre des recherches. Ils sont très
reconnaissants envers le Dr ATTAKPA Yatchégnon
Eloi (Maître de Conférences des Universités du
CAMES) pour ses orientations lors de la conception
des protocoles de recherche. Ces auteurs adressent
également leurs remerciements à tous les pêcheurs,
les comités de gestion des retenues d’eau et les
autorités villageoises pour leur détermination et
franche collaboration durant les recherches
conduites sur le terrain. Enfin, ils expriment leur
gratitude au Dr Ir. Guy Apollinaire MENSAH
(Directeur de Recherche du CAMES) qui n’a ménagé
aucun effort pour lire le présent document et y

20
apporter de très pertinents commentaires et à M.
AKOUGBE Soukaleyn Tayéwo pour sa grande
implication dans le processus d’édition de cette fiche
technique.

7. Références bibliographiques
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24
Pour citer ce document : Pèlèbè, E.O.R., Imorou Toko, I., Ouattara, N.I., & Montchowui, H.E.
(2020). Productions du poisson-chat africain et du tilapia du Nil dans les retenues d’eau du Nord-
Bénin. Fiche Technique, Dépôt légal N° 12186 du 13 mai 2020, 2ème trimestre, Bibliothèque
Nationale du Bénin, ISBN : 978-99982-0-398-3, 24p.

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d’Ecotechnologie des Eaux

Dépôt légal N° 12186 du 13 mai 2020, 2ème


trimestre, Bibliothèque Nationale (BN) du
25
Bénin
ISBN : 978-99982-0-398-3
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