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Ventilation artificielle II :
stratégies ventilatoires.
Logistique de la ventilation mécanique
J.-P. Viale, S. Duperret, P. Branche, M.-O. Robert, M. Muller

La ventilation mécanique a été décrite dans la ventilation artificielle (I), aussi bien dans ses différents
modes actuellement disponibles que dans ses conséquences physiopathologiques. Cet article propose une
approche plus opérationnelle en présentant les stratégies utilisées au cours des principales pathologies
nécessitant la mise en œuvre d’une ventilation mécanique. Ces techniques ventilatoires, actuellement
assez bien codifiées, sont basées sur des arguments expérimentaux, et pour la plupart d’entre elles
validées par de solides études cliniques et épidémiologiques.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Ventilation artificielle ; Modes ventilatoires ; Stratégies de ventilation

Plan insuffisance cardiaque (10 %), sepsis (8 %), traumatisme (8 %),


et syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA) (5 %) (Este-
¶ Stratégies ventilatoires en relation avec la pathologie 1 bam et al. JAMA 2002 ; 287 : 345-55). Pour l’ensemble de ces
Épidémiologie et principes généraux de ventilation 1 patients qui étaient ventilés en moyenne 5,9 jours, la mortalité
Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) : ventilation en soins intensifs était de 31 % et la mortalité hospitalière de
protectrice 2 39 %. De façon intéressante, l’étude des facteurs pronostiques
Ventilation du patient obstructif 6 montre que le devenir des patients dépend non seulement
Stratégies particulières 7 d’éléments présents à l’instauration de la ventilation mécanique,
que ce soit des comorbidités ou de la maladie justifiant la
¶ Stratégies ventilatoires en relation avec la technique
ventilation mécanique, mais aussi du développement de com-
ventilatoire 8
Ventilation non invasive 8
plications et de la nature des soins apportés en service de soins
Désynchronisation patient-ventilateur 9 intensifs. Ainsi, qu’il s’agisse de l’usage de la ventilation non
Sevrage de la ventilation mécanique 12 invasive (VNI), du volume courant, de la pression plateau de
ventilation, de l’usage d’agents sédatifs ou curarisants, les
¶ Logistique de la ventilation mécanique 13
stratégies ventilatoires utilisées, choisies ou imposées par l’état
Interface du respirateur 13
des patients, ne sont pas neutres en termes de devenir.
Humidification 14
Quant aux modes ventilatoires utilisés, la répartition est assez
Prévention des pneumopathies acquises sous ventilation
constante au cours des enquêtes, les modes volumétriques
mécanique 15
assistés représentent la moitié des protocoles ventilatoires, suivis
des modes barométriques assistés de type aide inspiratoire (AI)
pour 15 à 20 %. Les modes VACI (ventilation assistée contrôlée
intermittente) ou VPC (ventilation en pression contrôlée) ont
■ Stratégies ventilatoires une utilisation inférieure à 5 %. L’absence de preuve de la
en relation avec la pathologie supériorité d’un mode sur un autre, ainsi que l’expérience de
sécurité acquise avec le mode volumétrique expliquent large-
ment le choix. De fait, ce choix est indépendant de la patholo-
Épidémiologie et principes généraux gie en cause dans la détresse ventilatoire et ne varie guère en
de ventilation cours de ventilation, si la période de sevrage est exclue.
La voie utilisée, quand un tube endotrachéal est mis en place,
Épidémiologie des pratiques de ventilation est actuellement de façon très majoritaire la voie orotrachéale.
Il est en effet montré que la voie nasale conduit à utiliser des
La ventilation mécanique est une pratique très répandue, avec tubes de calibre inférieur, qu’elle entraîne une obstruction des
un spectre d’indication large. Une récente étude internationale orifices des sinus maxillaires, favorisant l’accumulation intrasi-
de suivi de patients ventilés plus de 12 heures observait que nusale, un risque de sinusite et de pneumopathie nosoco-
pour les 33 % des patients hospitalisés dans une unité de soins miale [1]. Il n’existe pas en revanche d’attitude consensuelle sur
intensifs qui étaient ventilés mécaniquement, l’indication était la place et le délai optimal de la trachéotomie. Cette pratique
une insuffisance ventilatoire aiguë dans 69 % des cas, un coma ne diminue pas l’incidence des lésions laryngées ou trachéales
dans 16 %, une décompensation de pathologie chronique postintubation, ni l’incidence des pneumopathies nosocomiales
obstructive pour 10 %, et une maladie neuromusculaire pour comparativement à la voie orale translaryngée, et ne modifie
2 %. Les causes de l’insuffisance ventilatoire aiguë se répartis- pas la mortalité hospitalière [2]. Ses avantages sont un soin
saient en origine postopératoire (20 %), pneumopathie (14 %), rendu plus facile, et un travail ventilatoire diminué pour le

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patient. Cela justifie probablement les attitudes pratiques Syndrome de détresse respiratoire aiguë
observées : dans les trois premières semaines de ventilation
mécanique, une trachéotomie est mise en place plus fréquem-
(SDRA) : ventilation protectrice
ment chez les patients neurologiques ou neuromusculaires, Fondements du choix
au-delà, il n’existe pas de différence entre les patients relevant
d’une pathologie chronique décompensée ou d’une insuffisance Trois considérations structurent le raisonnement fondant la
ventilatoire aiguë, le problème du sevrage devenant prépondé- stratégie de ventilation au cours du SDRA, considérations qui
rant. Les pratiques restent cependant très variables d’un pays à ont largement évolué ces dernières années.
l’autre, une étude internationale observait une incidence de • La ventilation mécanique à haute pression entraîne une
trachéotomie de 24 %, elle est inférieure à 5 % en France. lésion pulmonaire, le stimulus en est le volume distendant les
Le choix entre une interface invasive ou non est très hétéro- structures pulmonaires, et le mécanisme emprunte des voies
gène parmi les services enquêtés. Si pour une population de d’agression mécanique et inflammatoire. (cf. chapitre « Phy-
soins intensifs français, l’incidence moyenne de la VNI pour les siopathologie »).
patients admis non intubés et requérant une ventilation est de • La nature de la lésion responsable de la perte d’aération
35 %, les extrêmes sont de 0 et 67 % [3]. pulmonaire au cours du SDRA est actuellement discutée.
Schématiquement, deux conceptions se sont succédées, grâce
Objectifs généraux de la ventilation mécanique aux progrès de l’imagerie pulmonaire. La première décrit le
poumon agressé comme une pathologie représentée essentiel-
Les objectifs généraux de la ventilation mécanique sont
lement par un œdème interstitiel, augmentant le poids du
principalement la diminution du travail ventilatoire et/ou la
tissu pulmonaire, et provoquant un collapsus des petites voies
prise en charge d’une hypoxie ou d’une acidose ventilatoire
aériennes, et une atélectasie de compression. Ce phénomène
menaçantes. Les moyens mis en jeu au cours de la ventilation
est ensuite amplifié par une atélectasie de résorption, les
mécanique pour remplir ces objectifs sont au nombre de trois :
alvéoles distaux non ventilés sont alors dépourvus de leur
• l’assistance fournie aux muscles ventilatoires, plus ou moins
contenu gazeux. Cette conception de la lésion pulmonaire du
coordonnée au mouvement du patient : cette assistance est
SDRA a été résumée sous le vocable du « poumon
une pression, directement gérée par le ventilateur en mode
éponge » [6], le poumon s’affaissant en quelque sorte sous son
barométrique, ou résultant de la délivrance d’un volume en
propre poids. La zone non aérée est caractérisée par une
mode volumétrique. Une diminution, voire une suppression
disparition du volume gazeux sans augmentation associée du
du travail ventilatoire est observée après institution d’une
volume tissulaire. Le volume pulmonaire restant accessible au
ventilation mécanique adaptée, quel que soit le mode venti-
volume courant est réduit, décrit sous le terme de baby lung,
latoire. En mode ventilation assistée contrôlée (VAC), cette
mais le potentiel de recrutement en ventilation des zones
diminution est d’autant plus importante que le débit délivré
non aérées par augmentation de la pression transpulmonaire
par le ventilateur satisfait la demande du patient. À l’inverse,
est important. Cette conception de la lésion pulmonaire du
dans ce mode, une inadéquation du débit délivré peut exiger
SDRA a été acquise grâce à l’imagerie pulmonaire par tomo-
de la part du patient un travail supérieur à celui qu’il aurait
densitométrie, initialement lente et limitant l’exploration à
en ventilation spontanée [4]. En AI, la diminution du travail
trois coupes pulmonaires. L’amélioration de la qualité de
est proportionnelle au niveau d’aide inspiratoire [5] ;
l’imagerie pulmonaire a permis de compléter les connaissan-
• la modification de la ventilation alvéolaire : modifier la
ces de la lésion pulmonaire : si les œdèmes interstitiel,
ventilation minute totale conduit à changer la ventilation
alvéolaire, ou les deux sont globalement répartis dans toutes
alvéolaire, la relation dépend cependant de la modalité de
les zones pulmonaires au cours du SDRA, les zones non aérées
variation de la ventilation minute. Pour une même variation
sont caractérisées par une disparition du volume gazeux
de ventilation minute, l’augmentation du volume courant
associée à une augmentation du volume tissulaire, marqueur
(VT) à fréquence ventilatoire constante est un procédé plus
du comblement alvéolaire. Les compressions par atélectasie
efficace qu’une augmentation de fréquence ventilatoire à VT
ne sont observées que dans les zones caudales du poumon,
constant. Cette efficacité a cependant pour prix l’augmenta-
zones soumises aux pressions externes que réalisent le cœur
tion de la pression enregistrée à la bouche du patient (Paw) ;
ou la masse abdominale [7]. Dans ces circonstances, le volume
• la modification des volumes pulmonaires : les rapports
pulmonaire restant disponible pour la ventilation est toujours
ventilation-perfusion dépendent du recrutement alvéolaire en
réduit, mais le potentiel de recrutement des zones alvéolaires
ventilation. Ce dernier est gouverné par le régime de pression
comblées est plus modeste.
imposé par la ventilation mécanique. La pression de fin
Cette distinction des lésions anatomopathologiques finement
d’expiration détermine la capacité résiduelle fonctionnelle, la
décrites par l’imagerie par tomodensitométrie pulmonaire et
pression de fin d’inspiration le volume téléinspiratoire.
responsables du shunt intrapulmonaire recouvre partiellement
deux autres réalités :
Indications de la ventilation mécanique
C ces lésions ne sont pas uniformément réparties au sein du
Pour les principales pathologies pulmonaires pouvant requérir parenchyme pulmonaire. Si environ le quart des patients
une ventilation mécanique, il ne peut exister de critère indiscu- souffrant de SDRA a une perte d’aération également répartie,
table d’indication. Les seuils habituellement retenus pour les évoquant une atteinte pulmonaire diffuse, la majorité d’entre
paramètres de recueil simple sont les suivants : eux a une atteinte focale. L’aération est alors relativement
• une fréquence ventilatoire supérieure à 35 cycles/min ; conservée dans les lobes supérieurs, sa perte prédominant
• une capacité vitale inférieure à 15 ml/kg ; dans les lobes inférieurs. En termes d’expression radiologique,
• une force inspiratoire inférieure à 25 cmH2O ; l’atteinte diffuse réalise le classique poumon blanc radiologi-
• une PaO2 inférieure à 60 mmHg ; que, l’atteinte focale donne des images denses des quadrants
• une PaCO2 supérieure à 60mmHg. inférieurs, masquant la coupole diaphragmatique. Il est
La valeur de chacun de ces paramètres peut être discutée, probable que le potentiel de recrutement soit plus élevé dans
l’argumentation devant prendre en compte : les formes diffuses que dans les formes focales ;
• la vitesse d’installation de la détresse. Une PaCO2 élevée n’a C le mécanisme de l’agression initiale, pulmonaire ou extrapul-
par exemple pas la même valeur indicative selon qu’elle est monaire, réalise probablement des lésions de nature diffé-
associée ou non à une acidémie ; rente. Dans la première situation, le dommage est
• l’association d’atteinte extrapulmonaire. Une hypoxie en majoritairement intra-alvéolaire, alors qu’une atteinte extra-
présence d’un choc septique justifiera plus facilement une pulmonaire induisant un SDRA réalise plus volontiers un
ventilation mécanique que la même hypoxie survenant dans œdème interstitiel. Il est séduisant de penser qu’une atteinte
le cadre d’une décompensation de pathologie pulmonaire initiale extrapulmonaire réalise un SDRA diffus, et qu’une
chronique. agression pulmonaire initiale est plus volontiers responsable

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de lésions focales. Cette distinction conceptuelle est en fait la Paw. La Paw peut être assimilée à la pression transpulmonaire
peu pertinente d’un point de vue clinique, que ce soit en quand la compliance pariétale est peu modifiée, elle la surestime
termes de potentiel de recrutement [8, 9] ou de devenir [10]. Il dans le cas opposé.
est en fait très probable que des lésions initiales endothéliales Deux analyses de courbes permettent de documenter le
deviennent très rapidement endothélioalvéolaires et vice recrutement, la première nécessite une véritable manœuvre
versa, la distinction perdant alors de sa valeur [11]. d’exploration fonctionnelle, et donc rarement pratiquée, la
• Quelle que soit la nature histopathologique des lésions du seconde est de réalisation plus simple :
SDRA, les objectifs de ventilation oscillent entre deux • la réalisation de courbes pression-volume inspiratoires à partir
impératifs contradictoires : d’une part la nécessité d’assurer de niveau pression nulle et à partir de la pression utilisée
un recrutement alvéolaire optimal, d’autre part la volonté comme pression expiratoire positive (PEP). La superposition
d’éviter une surdistension pulmonaire responsable de lésions des deux courbes permet la mesure du volume recruté par la
pulmonaires induites. Une des difficultés est l’absence de PEP, en comparant les volumes pulmonaires à un même
moyen simple de mesure du recrutement ou de la surdisten- niveau de pression [15].
sion induits par la pression de ventilation, que ce soit celle • l’observation de la courbe Paw-temps pendant une phase de
de fin d’inspiration ou de fin d’expiration. ventilation contrôlée à débit inspiratoire strictement constant
L’imagerie pulmonaire par tomodensitométrie nécessite un permet de réaliser une courbe pression-volume pendant
transport, la disponibilité de scanner d’acquisition rapide, et l’inspiration, faisant l’hypothèse d’une résistance inspiratoire
une quantification des images. constante au cours du volume courant. Ainsi, il a été montré
en pratique qu’une courbe de Paw avec une concavité vers
La radiographie pulmonaire est de peu d’utilité pour docu-
l’axe du temps indiquait une persistance de recrutement. À
menter une variation de volume pulmonaire ou de densité
l’opposé, une courbe convexe vers cet axe révélait une
pulmonaire.
surdistension [16] (Fig. 1).
L’exploration pulmonaire par ultrasons semble actuellement L’amélioration gazométrique au cours d’une épreuve de PEP
un moyen séduisant pour documenter le recrutement. De fait, ou d’une manœuvre de recrutement reste un excellent moyen
il a été montré que, comparativement à la tomodensitométrie, de documenter le potentiel de recrutement par la PEP [17]. Les
l’échographie pulmonaire était sensible, spécifique, et reproduc- facteurs confondants sont peu nombreux, essentiellement la
tible pour diagnostiquer les principales entités pathologiques diminution du débit cardiaque et l’amélioration gazométrique
observées chez les patients en SDRA, à savoir le poumon par la réduction du shunt intrapulmonaire qui peut lui être
normalement aéré, le syndrome alvéolo-interstitiel, et la associée, par dérecrutement de zones à bas rapport
consolidation pulmonaire [12]. Il paraît donc logique d’inclure ventilation-perfusion.
l’échographie pulmonaire dans les outils utilisables pour
documenter les effets des pressions de ventilation. Ventilation du syndrome de détresse respiratoire
L’étude de la mécanique du système ventilatoire, et notam- aiguë en pratique : ventilation protectrice
ment la réalisation des courbes pressions-volumes, a fait
Les quatre paramètres à régler en ventilation contrôlée initiale
longtemps référence. Classiquement, elle montre trois particu-
d’un patient en SDRA sont le volume courant, la fréquence
larités par rapport à celle réalisée chez un sujet normal :
ventilatoire, la valeur de PEP, et la fraction inspirée en oxygène
l’existence d’un point de cassure inférieur, attribué au recrute-
(FIO2). Seul le dernier est de réglage indépendant. Le principe
ment alvéolaire, une zone linéaire de pente diminuée caracté-
est le même que l’on soit en ventilation volumétrique ou
ristique du poumon agressé, enfin, un point de cassure
barométrique. L’objectif du choix des paramètres est l’obtention
supérieur indicateur de surdistension. L’analyse de la courbe
d’échanges gazeux suffisants, en optimisant le recrutement
pression-volume permet donc théoriquement de fixer un niveau alvéolaire de fin d’inspiration et de fin d’expiration, et en
inférieur de pression assurant un recrutement optimal, et un évitant le risque de surdistension [18]. En fait, la seule donnée
niveau supérieur évitant la surdistension. Elle connaît cepen- forte acquise au cours de ces dernières années est la prédomi-
dant plusieurs limites. nance du risque de surdistension dans les compromis
L’interprétation de la nature du point de cassure inférieur nécessaires.
n’est pas univoque pour fixer la pression nécessaire au recrute-
ment alvéolaire. Il a été montré que le recrutement se poursui- Volume courant
vait tout au long de la partie linéaire de la courbe pression-
Si l’étude pivot montrant un avantage en termes de devenir
volume, particulièrement dans les formes diffuses d’atteinte des patients de bas volumes courants a été réalisée avec un VT
pulmonaire [13]. De fait, si le recrutement est un phénomène de 6 ml/kg [19], le débat qui a suivi a mis en évidence que le
inspiratoire qui nécessite des pressions transpulmonaires plus facteur déterminant était la pression plateau et non la valeur
élevées que celles qui sont nécessaires à maintenir ouvertes les absolue du VT [20]. La pression plateau doit être inférieure ou
alvéoles ou bronchioles terminaux, le maintien d’une pression égale à 30 cmH 2 O, pression autorisant des V T de 5 à
expiratoire au-dessus du point de cassure inférieur ne garantit 10 ml/kg [20].
pas l’ouverture de zones recrutées à l’inspiration [14].
Le point de cassure supérieur lui-même peut être interprété Gestion de l’hypercapnie
comme une zone de surdistension du poumon accessible à la La limitation de la valeur du VT par la pression plateau est
ventilation en cas de perte non homogène d’aération, ou souvent responsable d’une hypoventilation alvéolaire et d’une
comme la pression de fin de recrutement en cas de forme hypercapnie. Les moyens de la réduire sont au nombre de trois :
diffuse [13]. Il s’agit en outre d’une pression de surdistension • la réduction de l’espace mort du ventilateur et de la tuyaute-
moyenne, ne garantissant pas l’absence de surdistension rie. Le remplacement d’un échangeur de chaleur et d’humi-
régionale. dité par un humidificateur chauffant est un premier moyen.
La courbe pression-volume est en général inspiratoire, le La suppression ou le raccourcissement du raccord annelé liant
maintien du recrutement est un phénomène expiratoire. La la pièce en Y à la sonde d’intubation est possible chez les
disponibilité de logiciels permettant de réaliser les courbes patients ayant des mouvements de tête limités ;
inspiratoire et expiratoire sur les ventilateurs récents devrait • l’augmentation de la fréquence ventilatoire a pour objectif
faciliter leur réalisation. Il est cependant nécessaire que le d’augmenter la ventilation alvéolaire sans modifier le VT. La
patient n’exerce aucun effort musculaire pendant cette manœu- relation entre la fréquence ventilatoire et la ventilation
vre, limitant les indications ou imposant une sédation lourde. alvéolaire n’est cependant pas linéaire, plusieurs limites sont
Enfin, la pression responsable du recrutement ou de la à connaître :
surdistension est la pression transpulmonaire, soit la différence C l’augmentation du débit qui lui est associée, pour délivrer
entre la Paw et la pression pleurale (ou œsophagienne) et non le même V T en un temps réduit, peut conduire à une

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1 Figure 1. Courbes de débit, pression buccale


(Paw), et pression pleurale (Ppl) enregistrées
. dans des conditions expérimentales avant et
V 0 après induction d’un œdème lésionnel pulmo-
l.s-1 naire à l’acide oléique, chez un animal en ven-
tilation en volume contrôlé à débit inspiratoire
−1 constant. La courbe de Paw est rectiligne avant
la réalisation de l’œdème expérimental indi-
quant une relation pression-volume linéaire.
Après constitution de l’œdème pulmonaire, la
courbe est convexe vers l’axe du temps, indi-
20 quant une surdistension pulmonaire. En outre,
la Paw est considérablement augmentée, alors
Paw que les variations de Ppl sont diminuées, indi-
cmH2O quant une diminution de la compliance pulmo-
naire.

Pga
cmH2O

modification de la pression plateau lue sur le ventilateur, surdistension [24]. Le réglage de la PEP est donc soumis à deux
en général à 0,3 seconde de débit nul de fin d’inspiration. contraintes contradictoires : assurer un recrutement optimal des
Une lecture correcte nécessite alors une manœuvre de zones non aérées, sans surdistendre des zones normalement
pause de fin d’inspiration ; aérées. Les données cliniques ne permettent pas de proposer une
C le balayage de l’espace mort ventilateur est augmenté si ce attitude documentée. En effet, l’essai clinique destiné à trancher
dernier n’a pas été réduit auparavant. De même, comme la question de PEP élevée ou de PEP basse pour une même
conséquence de l’augmentation de la pression inspiratoire pression plateau inférieure à 30 cmH2O n’a pas montré d’avan-
maximale, la part du VT comprimé dans la tuyauterie au tage en termes d’effets secondaires ou de devenir pour un des
cours de l’inspiration est augmentée, part que ne reçoit pas deux niveaux de PEP, il a dû être prématurément arrêté pour
le patient ; futilité [25]. D’autres essais cliniques suivant une méthodologie
C la réduction du temps expiratoire peut conduire à la réglant le niveau de PEP sur des arguments indépendants des
constitution d’une PEP intrinsèque (PEPi), facteur de effets gazométriques devront être menés. À défaut d’arguments
diminution supplémentaire du V T . Dans certains cas, solides, la décision repose sur trois types d’indications, illustrés ici
l’augmentation de fréquence ventilatoire peut même par des exemples de travaux cliniques :
conduire à une augmentation apparemment paradoxale de • la pression responsable du maintien du recrutement est
la PaCO2 [21] ; inférieure à celle qui a été nécessaire pour l’instaurer. Une
• enfin, l’utilisation d’un débit de gaz ayant pour objectif le étude clinique corrélant pressions de ventilation et recrute-
rinçage de l’espace mort anatomique a été proposée [22]. Cette ment évalué par tomodensitrométrie (TDM) montre que si le
insufflation doit idéalement prendre place pendant l’expira- recrutement nécessite une pression voisine de 20 cmH2O, les
tion et nécessite d’être alors synchronisée avec le ventilateur. pressions de dérecrutement se distribuent autour d’une
pression modale de 5 cmH2O [24]. Cet argument plaide pour
Délivrée en continu, elle a plusieurs conséquences devant être
une valeur minimale de PEP autour de 5 cmH2O ;
prises en compte [23]. Elle augmente le volume courant délivré
• des lésions de surdistension sont observées au niveau des
au patient, de même que les pressions de ventilation et est
zones normalement aérées de poumons de patients souffrant
donc susceptible de créer des lésions de surdistension. Enfin,
de SDRA dès que les niveaux de PEP sont supérieurs à
elle peut être la source d’une PEPi génératrice d’une augmen-
10 cmH2O [26]. Ces lésions ont été observées chez des patients
tation des pressions de ventilation en ventilation volumétri-
souffrant de lésions focales de SDRA ;
que, d’une diminution du VT en ventilation barométrique.
• les effets sur le recrutement et la surdistension sont différents
Les effets de l’instauration d’un débit de gaz sur le VT et les
selon le type de lésion pulmonaire du SDRA. Chez la mino-
pressions sont donc peu prédictibles, ce qui représente un rité de patients ayant une forme diffuse d’atteinte pulmo-
inconvénient majeur. La difficulté ajoutée du conditionne- naire, des niveaux de PEP supérieurs à 10 cmH2O n’induisent
ment des gaz en température et humidité rend cette techni- pas de surdistension si la limite de pression plateau est
que non recommandable en pratique de routine pour gérer respectée [8]. Le résultat inverse est observé chez la majorité
une hypercapnie. des patients souffrant de SDRA à forme focale [26]. En outre,
chez ces patients, même des pressions élevées de 45 cmH2O
Réglage de la pression expiratoire positive ne sont pas capables de recruter les zones non aérées [27].
Si la question du niveau de PEP « optimal » a alimenté un Enfin, le réglage de la PEP ne saurait négliger son effet sur la
débat considérable dans la littérature internationale consacrée aux fonction ventriculaire droite. Il est en fait fréquent d’observer
soins intensifs, elle reste aujourd’hui réglée de façon pragmatique. une pression artérielle pulmonaire supérieure aux valeurs
La variation de PEP, à VT constant, modifie obligatoirement la normales au cours du SDRA [28], un plus faible pourcentage de
pression plateau de ventilation, et donc le recrutement de fin malades présentant un retentissement ventriculaire droit à
d’inspiration. Il est ainsi montré que si, comme attendu, le l’échocardiographie [29]. Il est cependant difficile d’imputer cet
recrutement de fin d’expiration est dépendant du niveau de PEP, effet à la pathologie pulmonaire ou à la stratégie ventilatoire
celui de fin d’inspiration en est lui aussi dépendant, pouvant mise en œuvre. Il apparaît logique de tenir compte de cet effet
même dépasser les pressions de recrutement et engendrer une pour le réglage de la PEP. En fait, l’incidence de la défaillance

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ventriculaire droite est plus fréquente aux stades tardifs global est une amélioration des échanges gazeux chez 70 % des
du SDRA, stades les moins sensibles au recrutement induits par patients souffrant de SDRA [41].
la PEP. Toutefois, au moins deux études publiées montrent que la
pratique du décubitus ventral ne modifie pas le devenir des
Réglage de la FiO2 patients [42, 43]. Une étude récente montre un rôle du décubitus
Si la toxicité de l’oxygène administré à haute concentration ventral sur le devenir quand il est appliqué précocement et sur
est démontrée en conditions expérimentales [30], il n’existe pas de longues périodes, au moins 20 heures par jour [44]. Ainsi, le
de preuve clinique de cet effet toxique. La seule indication décubitus ventral doit être considéré comme une stratégie
disponible en conditions cliniques est la survenue d’atélectasies ventilatoire alternative chez les patients souffrant de SDRA pour
de résorption favorisée par l’administration d’oxygène à une lesquels une pression intrathoracique élevée est nécessaire pour
concentration supérieure à 80 % en situation d’anesthésie assurer un recrutement alvéolaire. En pratique, la constatation
générale [31]. Même si la réalité de cet effet de résorption sur de condensations postérieures chez un patient nécessitant une
poumon agressé est discutée [32], ainsi que celle de la toxicité FiO2 élevée est une bonne indication de décubitus ventral [45].
directe de l’oxygène, il est recommandé de diminuer la concen- La mise en position proclive doit alors respecter les contre-
tration d’oxygène administrée en gardant comme objectif une indications, un protocole standard ; sa durée optimale n’est pas
saturation artérielle en oxygène minimale de 88 à 92 %. établie avec certitude, entre 6 et 12 heures [35].

En pratique Introduction précoce de la ventilation spontanée


Le principe de cette ventilation spontanée au cours du SDRA
Si l’on garde comme objectif l’obtention d’échanges gazeux
résulte de deux observations :
satisfaisants évalués par une saturation artérielle en oxygène
• la TDM pulmonaire a largement montré que la majorité des
minimale de 88 à 92 % :
patients ayant un SDRA présente des images de condensa-
• la première étape est de fixer le niveau de VT en se fixant un
tions ou de collapsus alvéolaires localisées dans les régions
objectif de pression plateau inférieur ou égal à 30 cmH2O ;
pulmonaires dépendantes [46] ;
• ensuite, le niveau de fréquence ventilatoire est adapté pour
• il a été montré que le maintien de la ventilation spontanée
limiter l’hypercapnie. Les effets de cette augmentation sont
conduisait à une redistribution de la ventilation vers les zones
appréciés, et complétés éventuellement par la diminution de
dépendantes en conditions expérimentales [47] puis clini-
l’espace mort du ventilateur ;
ques [48]. Le mécanisme en est probablement la présence
• enfin le niveau de PEP est adapté, dépendant de la forme
d’une contraction diaphragmatique active s’opposant à la
diffuse ou focale du SDRA. Cette dernière peut être appréciée
pression abdominale.
à partir des indications étiologiques, radiologiques, tomoden-
Le mode susceptible de permettre cette activité diaphragma-
sitométriques, ou encore plus simplement au lit du malade
tique est la ventilation à deux niveaux de PEP (APRV ou BIPAP).
par échographie pulmonaire [12] :
Chez des patients en SDRA, l’introduction d’une ventilation
C chez la minorité de patients souffrant de forme diffuse de
spontanée représentant 10 à 30 % de la ventilation totale
SDRA, un niveau de PEP supérieur à 10 cmH2O peut être
diminue le shunt intrapulmonaire, cet effet pouvant prendre
envisagé afin de permettre un recrutement sans risque de
place précocement [49], ou plus tardivement [50]. L’utilisation de
surdistension, à condition que le seuil de pression plateau l’AI ne semble pas dotée des mêmes effets sur les échanges
soit respecté ; gazeux, probablement parce que le mouvement diaphragmati-
C chez la majorité de patients présentant une forme focale, que n’est pas sollicité de la même manière [51].
un niveau de PEP inférieur ou égal à 10 cmH2O est res-
pecté. Le prix à payer pour ce niveau de PEP évitant les Manœuvres de recrutement
risques de surdistension des zones aérées peut être la
De nombreuses manœuvres de recrutement ont été décrites,
persistance de zones non aérées. La prise en charge de ces
résultant toutes en une augmentation, de durée plus ou moins
altérations fait appel à d’autres moyens thérapeutiques tels
longue, de la pression intrathoracique. Ainsi, il a été proposé la
que le traitement postural ou l’introduction d’une ventila-
réalisation de soupirs au cours de la ventilation [52] , une
tion spontanée au sein des cycles contrôlés (cf. infra) ;
augmentation de Paw à 40 cmH2O pendant 40 secondes [53], une
C ces niveaux sont périodiquement évalués de façon à augmentation graduelle de PEP suivie d’une décroissance tout
obtenir une FiO2 inférieure à 0,6. en limitant la pression inspiratoire de plateau à une valeur
maximale [54]. Toutes ces manœuvres induisent une améliora-
Traitements adjuvants de la ventilation tion des échanges gazeux quand il existe une potentialité de
mécanique recrutement en ventilation, donc surtout à la phase précoce du
SDRA. Cette amélioration est cependant passagère si le recrute-
Traitement postural ment n’est pas maintenu par une PEP [55]. Quand le recrutement
S’il est établi que la mise en décubitus ventral améliore les est déjà optimal, ou nécessite des pressions encore plus élevées,
échanges gazeux chez la majorité des patients en SDRA [33], les ces manœuvres peuvent avoir des effets secondaires de diminu-
mécanismes n’en sont pas clairement démontrés. Il apparaît que tion de débit cardiaque, de redistribution du débit pulmonaire,
cette amélioration est principalement secondaire à une homo- ou de surdistension [56]. Elles peuvent donc être réservées aux
généisation des rapports ventilation-perfusion au sein du situations de dérecrutement provoquées par les aspirations
poumon agressé. L’explication la plus commune est la redistri- trachéales ou le débranchement du ventilateur [57].
bution de la répartition du volume courant, au profit des zones
prévertébrales aux dépens des régions rétrosternales [34]. Le Redistribution du débit sanguin pulmonaire
traitement postural est une alternative intéressante chez les Chez les patients qui restent sévèrement hypoxémiques malgré
patients nécessitant des pressions intrathoraciques élevées pour une stratégie ventilatoire bien conduite et l’utilisation du
assurer un recrutement alvéolaire. décubitus ventral, une redistribution du débit sanguin pulmo-
Les effets favorables possibles de la position ventrale sont naire des zones peu ou pas ventilées vers celles qui sont mieux
bien décrits [35] : une augmentation de la capacité résiduelle aérées peut améliorer les échanges gazeux. Cet effet est obtenu
fonctionnelle régionale préférentiellement dans les zones par l’inhalation de monoxyde d’azote à faible concentration,
dorsales [36], une orientation des voies aériennes assurant un (5 ppm), qui peut être renforcée quand elle est associée à de
meilleur drainage, une homogénéisation des rapports l’almitrine (4 µg/kg/min) [58]. Cet effet est cependant inconstant,
ventilation-perfusion [37] , une amplification de l’effet des puisque certains patients ne sont pas répondeurs, il est transitoire,
manœuvres de recrutement [38], et peut-être une diminution des ne durant qu’environ 48 heures, et enfin il ne modifie pas le
lésions induites par la ventilation mécanique [39, 40]. L’effet devenir des patients [59]. Cette administration est donc réservée

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36-945-A-11 ¶ Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique

aux patients qui restent hypoxémiques chez qui une augmenta- La fréquence ventilatoire doit être choisie de façon à laisser
tion du recrutement par une pression intrathoracique élevée suffisamment de temps pour la vidange expiratoire. En pratique,
pourrait conduire à des lésions induites de ventilation mécanique. la fréquence optimale, étant donné les résistances élevées, est
située aux environ de 15-20 cycles/min, avec un rapport temps
inspiratoire (TI)/temps expiratoire (TE) de l’ordre du tiers ou
Ventilation du patient obstructif moindre. Pour éviter la constitution d’une PEPi élevée avec des
conséquences circulatoires délétères, il peut être nécessaire pour
Caractéristiques de la décompensation du patient obtenir une telle fréquence d’utiliser une sédation. Cette
obstructif situation est observée chez les patients à résistance expiratoire
élevée et fréquence ventilatoire spontanée rapide. Si la mesure
Connaître les caractéristiques du profil ventilatoire du patient de la PEPi est une manœuvre qui nécessite idéalement l’absence
obstructif en décompensation permet de comprendre les de ventilation spontanée de la part du patient, l’évaluation des
impératifs de la ventilation mécanique de ces patients. La conséquences des réglages de fréquence et le rapport TI/TE
limitation de débit aérien expiré est la caractéristique identitaire peuvent être faites en observant la courbe de débit expiratoire.
de la physiopathologie de l’acutisation de la maladie obstruc- Tant que le débit persiste en fin d’expiration, il existe une PEPi.
tive. Le temps disponible pour l’expiration ne permet pas une Le volume courant est fixé sous contrainte du pH. Il est
vidange complète du poumon et un retour à sa position de souvent de niveau modéré en début de ventilation, l’objectif
repos, il existe une pression positive à la fin de l’expiration initial étant le soulagement de l’effort inspiratoire du patient et
dénommée PEPi [60]. Des valeurs de 13 à 20 cmH2O sont des non la correction rapide de l’acidémie. La pression maximale est
mesures courantes de PEPi. Au cours d’une décompensation, ce souvent élevée, mais elle ne représente pas un indicateur de
phénomène est exagéré, le volume de fin d’expiration devenant lésion pulmonaire puisqu’elle est la conséquence de résistances
de façon dynamique encore plus important. L’effet de la inspiratoires élevées. La demande inspiratoire des patients
limitation du débit aérien est encore amplifié par le profil obstructifs peut être importante dès le début de l’inspiration,
ventilatoire adopté par les patients, caractérisé par une fré- l’adoption d’un débit décélérant en VAC ou d’un mode baro-
quence rapide et un VT bas. Ce profil est la conséquence directe métrique permet l’adaptation du ventilateur à cette demande et
de la nécessité pour ces patients de diminuer le travail élastique contribue à la diminution du travail ventilatoire. L’observation
et résistif. Les conséquences de cette hyperinflation dynamique de la courbe de Paw en fonction du temps est indicatrice du
sont déterminantes. niveau d’adéquation entre la délivrance et la demande.
Les muscles ventilatoires sont placés dans une relation Enfin, le réglage de la PEP externe n’est pas important à ce
longueur-force développée qui n’est pas optimale. Par ailleurs, le stade initial de ventilation contrôlée.
nouvel arrangement géométrique entre le diaphragme et la La mise en place d’une ventilation mécanique est souvent
paroi thoracique est défavorable quant à la génération d’un suivie d’une hypotension dont le mécanisme est plurifactoriel.
volume courant efficace. Ainsi, le rendement liant la force En dehors des causes pharmacologiques dues aux agents utilisés
musculaire développée au VT inhalé est beaucoup plus faible pour l’intubation en cas de nécessité, la correction de l’hyper-
que chez un sujet normal, la dépense énergétique de ces capnie et l’augmentation de la pression moyenne intrathoraci-
muscles est élevée. que sont deux facteurs majeurs d’hypotension, dont la
Le travail ventilatoire est augmenté pour au moins deux prévention passe par le choix des paramètres de réglage.
raisons : Vue l’importance accordée à l’hyperinflation dynamique due
• ventilant au sein de la capacité vitale à une valeur plus aux hautes valeurs de résistance expiratoires, cette stratégie
élevée, la compliance dynamique du système ventilatoire est ventilatoire est nécessairement associée au traitement médical
abaissée [61] ; bronchodilatateur, et à tout moyen utile pour limiter ces
• les muscles ventilatoires doivent assurer un travail contre la résistances tel que le choix des valves expiratoires de ventilateur,
pression positive de fin d’expiration afin d’inverser le flux. Ce ou un calibre de sonde d’intubation adapté.
travail peut représenter plus de la moitié du travail ventila-
toire total [62].
Enfin, l’hyperinflation pulmonaire impose au système circu- Phase de ventilation partielle
latoire une contrainte supplémentaire due à l’augmentation de Très rapidement, après la phase de ventilation contrôlée si
la postcharge ventriculaire droite. celle-ci a été nécessaire, est mise en place une ventilation
Les objectifs de la ventilation mécanique de patients en partielle. Les choix concernent alors la PEP externe et le mode
décompensation de maladie obstructive sont donc de compen- de ventilation.
ser le travail ventilatoire dans ses différentes composantes sans En effet, le réglage de la PEP externe est important dès que le
aggraver l’hyperinflation dynamique. patient déclenche lui-même le cycle. Cette PEP a pour rôle de
diminuer le travail musculaire imposé par la PEPi [63]. Idéale-
Prise en charge initiale ment, le niveau de PEP externe devrait être juste inférieur à
celui de la PEPi pour avoir les avantages sur le travail sans avoir
La prise en charge initiale d’une décompensation qui néces- les inconvénients de l’aggravation de la surdistension. En fait,
site une ventilation mécanique est en général une période de plusieurs facteurs limitent ce réglage optimal :
ventilation contrôlée, non invasive de façon préférentielle ou • la mesure de la PEPi nécessite une absence de mouvements
invasive en cas de contre-indication ou d’échec. spontanés de la part du patient, condition rarement réalisée
La FiO2 nécessaire est en général autour de 0,4, car le shunt sauf au prix d’une sédation importante ;
intrapulmonaire est peu important au cours de la décompensa- • la PEPi mesurée est une valeur moyenne, négligeant les
tion de la maladie obstructive. L’objectif recherché est une SpO2 variations régionales. Une PEP externe fixée par rapport à une
autour de 88-92 %. La nécessité d’une FiO2 supérieure doit valeur moyenne de PEPi pourrait distendre des régions
d’ailleurs faire rechercher une pathologie pulmonaire surajoutée. pulmonaires à PEPi basse ;
L’objectif de PaCO2 est en général élevé puisque ces patients • la PEPi est une valeur très variable, d’un cycle à l’autre,
disposent d’un niveau d’ions bicarbonates haut. Le réglage de la puisqu’elle dépend du temps expiratoire et ne peut servir à la
ventilation minute se fait donc sur la mesure du pH de façon à gestion d’une valeur de PEP externe.
éviter l’acidémie, et non sur la PaCO2 qui peut être voisine de En pratique, il est choisi une valeur de PEP externe relative-
60 à 70 mmHg. ment basse, de l’ordre de 5 cmH2O, et l’effet est observé sur la
La principale difficulté est le réglage des paramètres de la courbe de débit expiratoire. De tels niveaux sont contributifs à
ventilation. la diminution du travail ventilatoire [64].

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Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique ¶ 36-945-A-11

Il n’existe pas de données documentant l’intérêt décisif d’une aériennes comme dans la maladie obstructive chronique, une
modalité ventilatoire par rapport à une autre. En pratique, PEP externe a donc toutes les chances d’être transmise aux
quelques points doivent être notés : alvéoles et d’aggraver l’hyperinflation [69]. En revanche, dès
• en mode VAC, il n’est pas possible pour le patient d’augmen- que le patient reprend une activité ventilatoire spontanée,
ter le volume courant, et tout effort dans ce sens est fait en l’instauration d’une PEP externe a pour rôle de faciliter le
pure perte ; déclenchement inspiratoire ;
• en AI, cette augmentation est possible, cependant l’effort fait • la Paw maximale est un mauvais indicateur d’hyperinflation,
par le patient obéit au rendement de sa maladie chronique, il est particulièrement utile de mesurer la pression plateau.
il est faible. Il est donc important de bien régler le V T Cette mesure est la façon simple de mesurer l’hyperinflation,
minimum assuré par la pression d’assistance. Ce VT réglé fait l’alternative consistant à mesurer chez un patient sous
partie de la stratégie de sevrage, réalisé par diminution sédation, voire curarisation le volume expiré à la suite d’une
progressive de la pression d’assistance ; expiration prolongée. Un volume inférieur à 20 ml/kg
• les modes asservis ont tout leur intérêt à cette phase, la représenterait classiquement un seuil de sécurité, la manœu-
littérature reste cependant pauvre quant à leur rôle d’aide à vre n’est cependant pas dénuée de risques [70] ;
la libération des patients de leur ventilateur. • une sédation est souvent utile à la phase initiale pour
La phase de sevrage emprunte les stratégies habituelles avec imposer une fréquence ventilatoire basse ;
quelques particularités : Le choix du mode ventilatoire est ici le mode volumétrique.
• la durée des périodes d’épreuve de sevrabilité est préférentiel- En effet, en mode barométrique, deux facteurs pourraient
lement de 120 minutes après une décompensation de maladie contribuer à l’instabilité du volume délivré : les variations de
obstructive ; résistance inspiratoire et la constitution d’une PEPi diminuant
• l’optimisation du traitement médical est déterminante, la pression motrice. La nature du débit, constant ou décélérant,
adaptée au stade évolutif de la maladie obstructive [65], ainsi reste d’appréciation au cas par cas, le débit décélérant pouvant
que l’environnement de kinésithérapie ; assurer une meilleure adéquation à la demande du patient.
• enfin, envisager une trachéotomie comme aide au sevrage est L’addition d’hélium, gaz de faible densité, au gaz inhalé a
une décision lourde qui nécessite une réflexion éthique pour objectif de diminuer la résistance au débit turbulent.
prenant en compte les éléments habituels de ce type de Utilisé préférentiellement chez le sujet non ventilé, un usage
démarche. Le devenir des patients ayant fait une décompen- peut en être fait en ventilation mécanique à condition de
sation de maladie obstructive reste en effet très sombre, corriger les débits délivrés par le ventilateur [71]. L’avantage est
marqué par une diminution nette de la qualité de vie et une cependant modeste dans les quelques études réalisées, permet-
mortalité de 50 % à 12 mois [66]. tant une diminution plus rapide de la FiO2 administrée [72].
La ventilation non invasive représente une alternative
séduisante à l’intubation. Aucune donnée robuste ne permet de
Stratégies particulières proposer la technique en pratique clinique, seules deux études
Asthme aigu grave non contrôlées montrent une diminution de la durée d’hospi-
talisation après usage de ventilation non invasive [73, 74]. Si cette
La ventilation mécanique dans l’asthme aigu grave est une dernière est envisagée, l’évaluation précoce du succès ou de
thérapeutique de dernière ligne, mise en œuvre après échec du l’échec doit être réalisée afin de ne pas retarder une indication
traitement médical. La décision de ventilation mécanique est d’intubation.
surtout fondée sur un jugement clinique de fatigue progressant Au total, la ventilation mécanique pour asthme aigu grave
vers l’épuisement d’un patient en asthme aigu grave avec reste d’indication peu fréquente au cours de cette maladie.
altération de l’état de conscience. L’hypoxie ou l’hypercapnie ne L’utilisation de protocoles de ventilation adaptés à cette
sont pas des arguments de décision d’intubation, ces altérations pathologie au cours des 20 dernières années a participé à la
pouvant être traitées par l’administration d’oxygène ou une stabilisation de la mortalité de l’asthme aigu grave à moins de
ventilation non invasive. L’intubation peut représenter une 5 % [75].
difficulté technique étant données les conditions non anticipées
de sa réalisation, la ventilation mécanique qui suit doit éviter Ventilation postopératoire
les complications.
L’objectif du réglage des paramètres de ventilation n’est pas Réalisée chez des patients à poumons antérieurement sains, la
gazométrique, mais mécanique : il s’agit d’éviter l’induction ventilation mécanique postopératoire est de courte durée, après
d’une pression intrathoracique élevée et l’augmentation de épuisement des effets pharmacologiques des agents anesthé-
l’hyperinflation qui est déjà à un niveau très haut. Le principe siants, et récupération d’une température corporelle normale.
général est de laisser un temps expiratoire long, aux environs de Elle peut être nécessaire chez des patients insuffisants respira-
4 secondes, au prix d’une hypoventilation initiale. Un réglage toires chroniques chez qui l’acte chirurgical ajoute une
initial du ventilateur proposé depuis les années 1990 est assez contrainte sur la fonction ventilatoire. En période peropératoire,
consensuel [67] : il est maintenant bien démontré que la ventilation mécanique
• mode de ventilation : VAC ; associée à l’anesthésie générale est responsable de la constitu-
• ventilation minute inférieure à 10 l/min ; tion de zones atélectasiques [76]. La responsabilité de ces zones
• volume courant : 6-10 ml/kg ; dans la genèse de complications ventilatoires postopératoires
• pression plateau inférieure à 30 cmH2O ; reste incertaine. Les modifications ventilatoires postopératoires
• fréquence ventilatoire : 10-15 cycles/min ; essentielles dues à la chirurgie abdominale ou thoracique sont
• débit inspiratoire : 1 l/s ; un syndrome restrictif, une hypoxémie, une modification du
• TE : 4 s ; profil ventilatoire avec élévation de la fréquence ventilatoire et
• PEP : 0 cmH2O ; diminution du VT [77]. La dysfonction diaphragmatique rend
• FiO2 : objectif de SpO2 supérieure ou égale à 90 %. compte de la majorité de ces effets, dysfonction secondaire à
Ce réglage initial appelle quelques remarques : une inhibition réflexe de son activité, ayant pour point de
• l’allongement du temps expiratoire au-delà de 4 secondes départ le traumatisme chirurgical [78, 79]. La difficulté de prise en
n’offre que peu de gain en termes d’hyperinflation, le débit charge de ces patients est qu’il n’existe pas d’indicateur prédictif
expiratoire étant très réduit en fin d’expiration [68] . La de la nécessité de ventilation postopératoire d’un patient
fréquence ventilatoire et le débit inspiratoire choisis ci-dessus insuffisant respiratoire chronique après chirurgie abdominale ou
paraissent donc optimaux ; thoracique [80]. Si les données épidémiologiques récentes de la
• l’utilisation d’une PEP externe à cette phase initiale est littérature [81] permettent de construire des index composites de
inutile, car la limitation du débit aérien de l’asthme aigu prédiction de complication ventilatoire postopératoire, elles sont
grave est proximale et non due au collapsus des petites voies surtout utiles pour classer les patients dans un groupe à risque.

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L’attitude actuelle est d’utiliser toutes les stratégies de prise en années 1960. Rarement justifiée pour de courtes périodes,
charge permettant d’éviter le recours à la ventilation mécani- comme le temps d’une adaptation posologique d’un patient
que. Une étude vient de confirmer l’intérêt de cette attitude, myasthénique, la ventilation est envisagée au long cours. Les
montrant que l’administration préventive de VS-PEP en posto- indications de ventilation mécanique de ces patients sont le
pératoire chez des patients à risque permettait de diminuer maintien d’un pH normal, la survenue d’atélectasies ou une
l’incidence de l’intubation postopératoire [82]. capacité de clairance des sécrétions pulmonaires insuffisante
résultant d’un volume courant trop bas. La mise en place de
Traumatisme crânien cette ventilation, qui ne représente pas de difficulté technique,
est réalisée la plupart du temps en mode volumique à V T
Souvent nécessaire pour la protection des voies aériennes, la relativement élevé par rapport aux autres ventilations (12-
ventilation mécanique peut dans ces situations être utilisée 15 ml/kg). La difficulté est d’ordre éthique surtout quand cette
comme un outil thérapeutique de l’œdème cérébral. L’hyper- éventualité n’a pas eu le temps d’être anticipée dans le cours
ventilation a été utilisée depuis plus de 30 ans pour traiter évolutif de la maladie causale.
l’hypertension intracrânienne [83]. Bien que son mécanisme
intime ne soit pas clairement défini, la diminution de la PaCO2
provoque une vasoconstriction artériolaire, une diminution du
débit sanguin cérébral, et une baisse de la pression intracrâ- ■ Stratégies ventilatoires
nienne. Cet effet est puissant et dépendant de la valeur initiale en relation avec la technique
de PaCO2, à tel point qu’une hyperventilation n’est pas recom-
mandée à la phase initiale du traumatisme crânien, et qu’une ventilatoire
hyperventilation agressive peut être délétère chez le traumatisé
crânien [84]. Néanmoins, une hyperventilation modérée mainte-
nant la PaCO2 entre 30-35 mmHg est le meilleur traitement de Ventilation non invasive
l’hypertension intracrânienne [85]. Il est alors recommandé de
La ventilation non invasive (VNI), définie comme une
surveiller la SvjO2 si des niveaux inférieurs de PaCO2 doivent
assistance ventilatoire qui n’utilise pas de dispositif intratra-
être utilisés [86].
chéal, constitue la nouveauté majeure en matière de ventilation
La deuxième préoccupation relative à la ventilation mécani-
de ces dernières années [92]. Utilisée il y a 15 ans pour la prise
que des traumatisés crâniens est la question de l’influence de la
en charge de patients insuffisants respiratoires chroniques à
pression intrathoracique sur la circulation sanguine cérébrale.
domicile, elle ouvre actuellement de nouvelles possibilités
Indiqué au chapitre « Physiopathologie », cet effet implique une
thérapeutiques en soins intensifs et représente actuellement la
évaluation de l’effet de la ventilation mécanique à pression de
première ligne thérapeutique pour certaines pathologies. La
ventilation élevée sur la pression intracérébrale.
pratique de la VNI nécessite de faire le choix de l’interface, du
mode ventilatoire, et du matériel à utiliser.
Fistules bronchopleurales
Les fistules bronchopleurales sont définies comme une Interface
communication entre les bronches ou bronchioles de l’arbre
trachéobronchique et l’espace pleural. Elles sont le plus souvent Plusieurs interfaces sont actuellement disponibles, pouvant
secondaires à une chirurgie de résection pulmonaire, mais être regroupées en interface faciale autorisant l’entrée du
peuvent être observées dans l’évolution du traitement d’un mélange gazeux par la bouche et/ou le nez, une interface nasale,
SDRA, d’un traumatisme thoracique, ou d’une pathologie et un embout buccal qui est peu utilisé.
infectieuse pulmonaire. Elles deviennent une grave préoccupa- Le masque facial est généralement utilisé en première inten-
tion dès que le patient nécessite une ventilation en pression tion lors de la première prise en charge d’un patient en insuf-
positive. En effet, une partie du volume courant fuit au travers fisance respiratoire aiguë. L’expérience montre une meilleure
de la fistule, empêchant sa cicatrisation. À l’exclusion du acceptation de la part du patient, l’espace mort ajouté est
traitement chirurgical de la fistule par voie thoracique ou compensé par une adaptation de la ventilation minute délivrée.
endobronchique [87], les possibilités de ventilation à disposition La tolérance cutanée est un des facteurs de succès et nécessite
par ordre de difficulté croissante sont les suivantes : une prévention des lésions cutanées. Celle-ci est faite d’un
• une ventilation conventionnelle, avec comme objectif une ensemble de petits moyens, telles que la protection de la racine
ventilation alvéolaire suffisante pour éviter l’acidose ventila- du nez par un pansement adhésif, la tolérance d’une fuite
toire avec des pressions intrathoraciques les plus basses modérée, la pratique de l’alternance de masques ayant des
possibles. L’introduction précoce d’une ventilation spontanée, points d’appuis différents.
quand elle est possible, est le meilleur moyen d’abaisser les Le masque nasal présente plusieurs avantages potentiels. Il
pressions de ventilation ; ajoute un espace mort plus faible, il autorise l’expectoration en
• l’occlusion temporaire au moment de l’inspiration du drain cours de ventilation, l’alimentation et l’expression verbale. En
pleural. De nombreux procédés ont été proposés pour syn- revanche, son principal inconvénient est la possibilité de fuites
chroniser l’occlusion et l’inspiration [88] ; buccales, diminuant l’efficacité de la ventilation alvéolaire. Il
• une ventilation à poumons séparés permettant une ventila- demande une bonne coopération de la part du patient.
tion sélective des poumons à haute compliance et à basse Les nouvelles interfaces sont réalisées par des masques
compliance [89] ; s’appliquant sur la face entière et les casques de type heaume
• enfin, l’utilisation de procédés de ventilation non conven- prenant l’intégralité de la tête du patient.
tionnels tels que la ventilation à haute fréquence par jet ou Il n’existe pas d’étude comparative permettant de documenter
la ventilation par oscillation [90]. l’avantage d’un type d’interface [93]. Si l’expérience des centres
Le choix d’une méthode dépend de l’importance de la fuite est probablement le meilleur atout de choix, il est nécessaire
et de l’expertise locale. Ces fistules restent cependant des d’avoir à sa disposition un éventail de possibilités permettant la
complications redoutables, responsables de décès dans environ rotation des interfaces et l’adaptation au confort des patients.
30 % des cas après chirurgie de résection pulmonaire [91].
Choix du mode
Patients présentant une pathologie
neuromusculaire Les modes les plus communément utilisés sont la VAC et l’AI.
La VAC a l’avantage de la simplicité apparente d’utilisation.
Chez ces patients, la ventilation en pression positive, invasive Cependant elle est sensible à la présence de fuites. Dans ce cas,
ou non, a supplanté la ventilation par dépression depuis les le VT du patient est amputé de l’importance de la fuite si le VT

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Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique ¶ 36-945-A-11

n’est pas corrigé. Un VT trop élevé peut cependant être respon- • enfin, la surveillance de la SpO2, de la PaCO2 et du pH, par
sable de pression de ventilation haute et donc de fuites, un prélèvement effectué au bout de 60 minutes de pratique
générant un cercle vicieux. de VNI. Il permet de guider un éventuel changement de
L’AI peut théoriquement s’affranchir des difficultés liées aux stratégie ventilatoire. Une amélioration à la première heure et
fuites, le ventilateur compensant en débit la fuite pour mainte- encore plus son maintien pendant les premières 24 heures
nir le niveau de pression. Ce mécanisme de compensation sont un indicateur de succès de VNI [100, 101].
introduit une autre difficulté qui est la détermination de la fin
de l’inspiration. En effet, cette dernière repose sur la détection Indications de la ventilation non invasive
du passage du débit inspiratoire instantané en dessous d’une
valeur seuil. Si la fuite est supérieure à la valeur seuil, le Les indications ont été récemment précisées lors d’une
ventilateur peut ne pas détecter la fin de l’inspiration. La conférence de consensus tenue sur la VNI par les trois sociétés
savantes françaises concernées (3ème Conférence de consensus :
solution consiste à fixer une valeur de durée maximale de
ventilation non invasive au cours de l’insuffisance respiratoire
l’inspiration, ou à passer en mode ventilation en pression
aiguë. Octobre 2006. sfrl.org - sfar.org), permettant d’individua-
assistée contrôlée (VPAC) si le ventilateur ne dispose pas d’une
liser trois groupes d’indications en fonction de leur rapport
telle possibilité de réglage. Certains ventilateurs de réanimation
bénéfice/risque.
comprennent une fonction « ventilation non invasive » dont
De nombreuses publications convergent pour considérer que
une des caractéristiques est l’adaptation automatique du seuil de la décompensation de la maladie obstructive doit être traitée en
détection de fin d’inspiration. première intention par une VNI quand le traitement médical
Les études comparatives des deux modes n’ont pas mis en seul est un échec. Ces études contrôlées randomisées montrent
évidence d’avantage pour l’un des deux modes en termes l’avantage de la VNI en termes d’incidence d’intubation, de
d’échange gazeux, de durée de ventilation, ou de pourcentage durée de ventilation mécanique, de complication et finalement
d’échec [94]. Il semble exister cependant une meilleure com- de mortalité [97, 98, 102-104]. Il est intéressant de noter que la
pliance quand l’AI est utilisée. Si ce dernier mode est souvent seule étude négative comporte en fait un groupe contrôle où
utilisé lors d’une première prise en charge, la maîtrise des modes aucun patient ne nécessite une intubation [105].
volumétriques est indispensable pour permettre une adaptation L’œdème cardiogénique a bénéficié de la même évaluation,
au patient. sans qu’il soit possible pour l’instant de distinguer le rôle propre
Pour ces deux modes, le patient garde la possibilité de de la VS-PEP et de l’AI comme modalité apportant un bénéfice
déclencher le cycle inspiratoire par un trigger en pression ou en sur le devenir des patients [106]. Pour les deux types de ventila-
débit. En VNI, le trigger en débit demande un effort moindre de tion, la VNI diminue l’incidence d’intubation et la mortalité par
la part du patient comparativement au déclenchement en rapport à un groupe traité de façon conventionnelle. La
pression, probablement parce que ce trigger contribue, par son comparaison des deux modes entre eux ne permet pas de
mécanisme, à la diminution de la PEPi [95]. En pratique, la conclure [107, 108].
présence potentielle de fuites impose souvent le déclenchement Enfin, les patients immunocompromis étant particulièrement
en pression pour éviter les autodéclenchements. exposés aux complications de la ventilation mécanique, ils
apparaissent comme des cibles privilégiées de cette pratique
ventilatoire. Deux études contrôlées randomisées confirment
Matériel de ventilation et conditions de sa mise l’intérêt de la VNI dans le traitement de l’insuffisance ventila-
en œuvre toire aiguë chez des patients d’oncohémathologie ou après
transplantation d’organe solide. Dans les deux situations, la VNI
Schématiquement, deux types de ventilateurs sont utilisables diminue l’incidence de l’intubation et la mortalité en soins
pour la VNI. Les premiers sont les héritiers des appareils de intensifs [109] ou la mortalité hospitalière [110].
domicile initiaux, autorisant aujourd’hui la ventilation en Le second groupe rassemble des indications pour lesquelles la
volume ou en pression. Les seconds sont les appareils de balance entre le bénéfice et le risque est incertaine. Les patho-
réanimation, équipés ou non d’un module spécifique de VNI. logies ou les patients concernés sont :
Les premiers ont une montée en pression qui est en général • les pneumopathies hypoxémiantes de patients ayant des
plus lente, et une détection de l’effort inspiratoire moins antécédents de pathologie obstructive [111] ;
sensible comparativement aux seconds [96]. Si une pratique • les patients en insuffisance ventilatoire aiguë après chirurgie
nouvelle de VNI est plus facile avec un appareil de réanimation abdominale [82] ou résection pulmonaire [112] ;
que l’on maîtrise, l’habitude permet d’utiliser rapidement des • les patients bronchopathes chroniques comme stratégie de
appareils moins complets. sevrage ou comme prévention de décompensation post-
La durée des séances de VNI est variable, aucun argument ne extubation.
définissant une durée optimale, si ce n’est le besoin et la Enfin, des indications pour lesquelles aucun avantage n’est
tolérance du patient. La plupart des études rapportent des démontré. La VNI ne doit être entreprise que dans un environ-
durées de 6 à 8 heures par jour par séances successives [97, 98]. nement expert pour éviter l’aggravation du risque : asthme [113],
La surveillance de la VNI est la condition de son succès. Elle pneumopathie hypoxémiante [114] , traumatisme thoracique
a pour objectif de vérifier la tolérance et la réponse du patient, volet costal ou fracture de côtes multiples, décompensation
et de prévenir les éventuelles complications. Elle est assurée par après échec d’extubation ou de bronchopneumopathie chroni-
une présence aux côtés du patient pour les premières 20 minu- que obstructive avec acidose sévère et encéphalopathie ne
tes, puis la charge de travail diminue au cours des heures [99]. s’améliorant pas à 1 heure de pratique de la VNI.
Les éléments d’évaluation de la tolérance sont essentiellement
cliniques :
Désynchronisation patient-ventilateur
• l’appréciation du confort du patient. Il est licite de tolérer des
fuites modestes pour ne pas appliquer un masque de façon La désynchronisation patient-ventilateur est une difficulté
trop serrée sur le visage. La surveillance des fuites se fait par fréquente, source potentielle d’augmentation du travail ventila-
comparaison des VT inspirés et expirés ; toire et de durée de sevrage [115]. Les causes clairement identi-
• la modification du profil ventilatoire. Le succès est lié à fiables tenant au patient sont recherchées dans un premier
l’observation d’une diminution de la fréquence ventilatoire temps : installation d’un état septique, survenue d’une embolie
pendant la première heure d’instauration de la VNI. La pulmonaire, obstruction progressive d’une sonde, état d’agita-
diminution de la mise en jeu des muscles respiratoires tion. En fait, la majorité des épisodes de désynchronisation tient
accessoires est un élément d’appréciation de la pertinence des aux difficultés qu’ont les ventilateurs à s’adapter au profil
réglages choisis ; ventilatoire des patients aux trois temps principaux de

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0,6
.
V
l.s-1 0

20

Paw
cmH2O

0
5

Poes
cmH2O
− 15

EMGdi
au

Figure 2. Courbes de débit, de pression buccale (Paw), pression œsophagienne, et d’activité électrique diaphragmatique enregistrées au cours d’une
ventilation en aide inspiratoire. Le débit expiratoire n’est pas nul en fin d’expiration, indiquant la présence d’une PEPi. Le quatrième cycle est immédiatement
suivi d’un effort inspiratoire du patient, non efficace en termes de délivrance de VT. Cet effort est manifestement indiqué par la présence d’une dépression
œsophagienne et d’une activité électrique diaphragmatique. Au cours des cycles suivants, il persiste un effort inefficace en cours d’expiration du cycle
ventilateur. Ces efforts sont inapparents sur la courbe de Paw, tout au plus sur la courbe de débit expiratoire apparaît une encoche indiquant un ralentissement
du débit qui reste cependant expiratoire. Au cours des derniers cycles, la fréquence réelle du patient est le double de celle indiquée par le ventilateur qui ne
compte que les cycles effectivement délivrés.

l’inspiration, son déclenchement, sa délivrance, et sa terminai- ventilatoire affiche une valeur relativement basse, témoin
son. Les limites des ventilateurs sont dues à la nature des paradoxal d’un état satisfaisant.
signaux analysés : les ventilateurs analysent les pressions et
débits créés par les patients, alors que ces signaux sont en Délivrance du débit inspiratoire
décalage par rapport à l’activité musculaire qui les génère [116].
Un débit insuffisant par rapport à la demande du patient est
Déclenchement du cycle inspiratoire (Fig. 2) source de désynchronisation. En mode volumétrique, le travail
supplémentaire imposé peut être considérable, mais la détection
La première étape du déclenchement du cycle est la percep- en est relativement aisée par la simple observation de la courbe
tion par le ventilateur de l’effort inspiratoire du patient, par la de pression. La correction consiste en l’augmentation du débit
mesure de la dépression ou du débit créés par le patient. Alors délivré, l’effet étant suivi sur la courbe de P aw . En mode
que la sensibilité des valves pouvait être en cause dans la barométrique, l’adéquation est plus facilement obtenue, sauf en
difficulté de perception de l’inspiration imposant un travail cas de demande très importante du patient, dépassant la vitesse
supplémentaire non négligeable [117], les améliorations techni- de montée en pression. Cette pente peut alors être modifiée par
ques des ventilateurs de dernière génération offrent de bien réglage du ventilateur, ou par augmentation de la valeur de
meilleures caractéristiques, que ce soit pour les triggers en consigne de pression, élevant la valeur du VT délivré. Cette
pression ou en débit [118]. Cependant, la limitation due à la façon de procéder a cependant sa propre limite puisque l’aug-
mentation induite du VT est elle-même susceptible d’augmenter
présence d’une PEPi persiste. En effet, pour que le ventilateur
la PEPi, potentiellement source d’efforts inspiratoires
enregistre une variation de pression ou de débit inspiratoire, il
inefficaces [120].
faut que le patient ait fait l’effort imposé par la présence de la
pression positive en fin d’expiration (Fig. 3). En cas de PEPi
élevée, ou de commande ventilatoire affaiblie, le patient peut Fin de l’inspiration (Fig. 4)
échouer dans le déclenchement du cycle, conduisant à un effort Les durées d’activation inspiratoire musculaire (TI neural) ne
inefficace. Tous les facteurs d’augmentation de la PEPi sont sont pas obligatoirement superposées aux durées d’inspiration
susceptibles de créer une désynchronisation, à l’exception des mécanique (TI mécanique). En particulier, la fin de l’effort
PEPi dues à l’activité des muscles expiratoires [119]. Ainsi, la inspiratoire est rarement synchrone de la fin de l’inspiration
synchronisation peut être améliorée soit en diminuant la PEPi mécanique et la précède en général. Si le mode AI a été déve-
quel que soit le moyen, comme l’allongement du temps expi- loppé avec comme objectif une synchronisation de ces deux
ratoire ou la diminution du volume courant [120] , soit en temps inspiratoires, le but n’est en fait que partiellement
augmentant la PEP externe [115]. atteint. Si le déphasage entre le temps inspiratoire neural et le
La détection d’efforts inspiratoires inefficaces est essentiel- temps mécanique devient important, un asynchronisme peut
lement clinique, elle est importante car ces cycles augmentent survenir, à l’origine d’efforts inefficaces. En effet, la prolonga-
le travail du patient alors que le moniteur de fréquence tion de l’inspiration mécanique au-delà du TI neural diminue

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Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique ¶ 36-945-A-11

.
V 0
l.s-1

−1

10
Paw
cmH2O
0

0
PEPi
Poes
cmH2O

− 10
.
Figure 3. Courbes de débit aérien (V ), de pression buccale (Paw), et de pression œsophagienne (Poes) enregistrées au cours d’une ventilation spontanée en
ventilation spontanée-pression expiratoire positive (VS-PEP) chez un patient ayant une limitation du débit aérien. La dépression œsophagienne, traduisant le
début de l’effort inspiratoire, survient alors que le débit est encore expiratoire. Il est nécessaire d’abaisser la pression œsophagienne d’une valeur équivalente
à la PEPi avant d’inverser le débit qui devient alors inspiratoire.

.
V 0
l.s-1

−1
20

Paw
cmH2O
0

0
Poes
cmH2O
− 10
10
Pga
cmH2O
0
EMGi
au
Tmec

Tn
.
Figure 4. Courbes de débit aérien (V ), de pression buccale (Paw), œsophagienne (Peos), intragastrique (Pga), et d’activité électrique diaphragmatique
intégrée (EMGi) enregistrées au cours d’une ventilation en aide inspiratoire. L’effort inspiratoire du patient est désynchronisé par rapport au cycle délivré par
le ventilateur. Il commence avant que le débit inspiratoire ne soit délivré par le ventilateur comme indiqué par la dépression œsophagienne, survenant alors
que le débit machine est toujours expiratoire. L’activité électrique diaphragmatique, indiquant le temps d’activité inspiratoire neural du patient (Tn) est
terminée avant la fin du cycle inspiratoire du ventilateur (Tmec.), le débit est toujours inspiratoire alors que l’activité diaphragmatique inspiratoire est nulle.

le temps effectif d’expiration et augmente la PEPi chez le sujet Si la constatation d’épisodes de désynchronisation suppose
ayant une limitation de débit [119]. La détection de ce méca- une analyse de la cause, la correction représente une réelle
nisme repose sur l’observation de la courbe de débit expiratoire difficulté. Les ventilateurs ne sont pour l’instant pas aptes à
indicatrice de la constitution d’une PEPi. La correction fait appel saisir l’effort musculaire. Ils n’enregistrent que l’activité
à la variation de la consigne, seuil de détection de la fin de musculaire transformée en pression et débit. De plus, la correc-
l’inspiration, quand ce réglage est disponible sur le ventilateur, tion d’une cause de désynchronisation peut avoir ses propres
permettant de diminuer le TI mécanique [121]. effets adverses sur un autre mécanisme.

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Sevrage de la ventilation mécanique l’échec est la faiblesse musculaire, caractérisée par l’incapacité à
générer une force contractile normale. De fait, les patients en
Même si la définition du terme sevrage est imprécise, cette situation d’échec de sevrage ont une réponse diminuée à la
période obligatoire après une ventilation mécanique représente stimulation phrénique [134]. Cette faiblesse peut être, chez les
une étape à risque de morbidité et mortalité. Le pourcentage patients de soins intensifs, amplifiée par la distension pulmo-
d’échecs d’extubation varie selon la population étudiée, 2 à naire, l’existence d’un sepsis associé [135], les lésions dues à la
25 % des patients requérant une nouvelle intubation dans les ventilation mécanique elle-même [136], ou encore la dénutri-
24 à 48 heures [122]. Cet échec est en lui-même un facteur tion [137]. Une meilleure connaissance du rôle respectif de la
prédictif indépendant de décès, quand le modèle d’analyse fatigue et de la faiblesse musculaire ventilatoire permettra, dans
multivariée prend en compte les comorbidités [123, 124]. Ces deux l’avenir, de situer les stratégies de sevrage telles que les alter-
données justifient l’intérêt majeur accordé à cette période de la nances d’effort et repos, ou la rééducation ou l’entraînement
ventilation mécanique. La pratique du sevrage a évolué ces des muscles ventilatoires [138].
dernières années, passant de la construction d’index prédictifs Le passage de la ventilation en pression positive à la ventila-
complexes de succès de sevrage à l’élaboration de protocoles tion spontanée est associé à des modifications du fonctionne-
simplifiés réalisés systématiquement dans les unités. De plus, les ment du système circulatoire qui peuvent interférer avec le
deux étapes de l’extubation ont été clairement individualisées, sevrage.
réservant le nom de sevrabilité à la séparation du patient du La première conséquence est l’augmentation de la demande
en oxygène de l’organisme. Si les muscles ventilatoires consom-
ventilateur, et celui d’extubabilité à l’ablation de la prothèse
ment une très faible partie de l’oxygène de l’organisme en
endotrachéale.
conditions physiologiques, moins de 3 %, celle de sujets en
sevrage peut atteindre 20-25 % [139, 140]. Le travail cardiaque
Physiopathologie du sevrage de la ventilation doit faire face à cette augmentation, parfois au prix d’une
mécanique redistribution du débit cardiaque aux dépens d’autres territoi-
res [141]. L’inversion du régime de pression modifie les contrain-
Deux mécanismes principaux sont à la source de l’échec du tes de fonctionnement des cavités cardiaques. Le retour veineux
sevrage, l’inadéquation entre la capacité du système neuromus- est favorisé, alors que, dans le même temps, le ventricule
culaire ventilatoire et la charge qui lui est imposée d’une part, gauche fait face à une augmentation de postcharge. Enfin, ces
les modifications circulatoires induites par l’arrêt de la ventila- modifications surviennent au sein d’une activation du système
tion mécanique en pression positive d’autre part. sympathique mise en jeu par le stress émotionnel du sevrage et
La balance entre les capacités du système ventilatoire et la les modifications de pressions intrathoraciques [142].
charge qui lui fait face dépend évidemment de nombreux Les manifestations cliniques secondaires aux conséquences
facteurs, le rôle des indicateurs étant d’estimer cet équilibre. circulatoires qui peuvent être induites par le sevrage sont
Ainsi, de nombreux index ont été proposés ayant pour objectif maintenant bien décrites et associent l’ischémie myocardi-
d’estimer la réponse du système ventilatoire à la charge impo- que [143] , la décompensation ventriculaire gauche [144] , et
sée : le rapport de la pression inspiratoire développée à la l’hypoperfusion du territoire splanchnique [145]. La difficulté est
pression maximale, le time tension index (TTI) égal au produit du l’identification de patients à risque d’échec pour des raisons
rapport précédent par la durée d’inspiration exprimée en circulatoires avant l’épreuve, et la mise en évidence de la cause
pourcentage, enfin, le rapport de la fréquence ventilatoire au circulatoire de cet échec. L’échographie cardiaque et pulmonaire
volume courant [125-127]. sont des outils précieux dans cette situation.
L’augmentation de la charge ventilatoire représente probable-
ment le facteur déterminant, induisant par ses mécanismes Fondements des stratégies de sevrage
compensateurs la diminution de la capacité des muscles venti-
La littérature consacrée au sevrage est extrêmement riche,
latoires à faire face à cette demande. Chez les patients broncho-
focalisée jusqu’à ces dernières années sur la construction
pathes chroniques qui échouent à une épreuve de sevrage, la
d’index prédictifs de succès de sevrage, aux constructions plus
majeure partie du travail ventilatoire est due à la présence de la
ou moins complexes. Il existe actuellement probablement plus
PEPi et à l’augmentation des résistances inspiratoires et, à un
d’une soixantaine d’index, accumulés ces 30 dernières années.
moindre degré, à celle du travail élastique [128]. Chez les patients
La simplification a commencé par la publication de deux
en sevrage de SDRA, la charge de travail est répartie de façon
travaux contradictoires. Le premier, un essai contrôlé évaluant
assez semblable [129], l’augmentation de la charge résistive étant
l’intérêt respectif de différentes modalités de sevrage avait
probablement due à la réduction du volume pulmonaire [130].
conclu à l’avantage de l’AI [146]. Un an plus tard, un nouvel
Face à cette augmentation de charge, le système ventilatoire essai, très voisin dans la méthodologie, concluait à l’avantage de
ne peut faire face. Un défaut de commande des centres ventila- la période de ventilation spontanée sur tube en T [147]. Cette
toires n’est pas en cause dans cette incapacité puisque la apparente contradiction confirmait en fait que pour un même
commande ventilatoire des patients en échec de sevrage est plus mode de ventilation partielle l’adaptation au cours du sevrage
élevée que celle des patients qui réussissent l’épreuve [125]. De influence la durée de ce dernier, que la durée du sevrage peut
même, une éventuelle dysfonction phrénique dans le cadre dépendre du mode choisi, enfin, que le plus mauvais mode est
d’une polyneuropathie peut être éliminée [131], sauf dans des la VACI. Depuis, la littérature s’est enrichie de données permet-
circonstances bien particulières de cardioplégie, traumatisme tant d’envisager un protocole de sevrage raisonné.
cervical ou pathologies médiastinales [132]. Ce sont bien les La première donnée forte est l’intérêt de l’existence d’un
muscles ventilatoires qui se trouvent dans l’incapacité d’assurer protocole de sevrage. Ely et al. ont comparé l’évolution de deux
le travail imposé, le mécanisme de cette insuffisance est encore séries de patients dont l’un bénéficiait d’un protocole de
incertain. De fait, l’augmentation de la charge de travail chez sevrage [148]. L’essentiel de ce protocole résidait dans la réalisa-
un sujet sain inspirant contre une résistance provoque un état tion quotidienne d’une épreuve de ventilation spontanée,
de fatigue du muscle diaphragmatique qui nécessite plus de continuée pendant 2 heures quand la tolérance jugée sur des
24 heures pour disparaître [133]. Mais les patients en situation critères cliniques simples était satisfaisante. Le succès de cette
d’échec de sevrage ne montrent pas les signes caractéristiques de épreuve était notifié au médecin responsable, contrairement au
fatigue à fréquence rapide observée chez le sujet normal. Il est groupe contrôle pour lequel aucune notification n’était faite.
probable qu’ils mettent en jeu des stratégies de protection du L’extubation survenait plus tôt dans le groupe bénéficiant du
diaphragme vis-à-vis de la fatigue, tel qu’un profil ventilatoire protocole, avec un taux de complications plus bas, et une
particulier caractérisé par une fréquence rapide et un volume incidence de réintubation équivalente.
courant bas, le rendement des muscles expiratoires et de ceux La nature de l’épreuve de ventilation spontanée est restée
de la cage thoracique [134]. L’autre hypothèse explicative de longtemps débattue. Les épreuves réalisées sur tube en T ou en

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Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique ¶ 36-945-A-11

La durée de l’épreuve se situe entre 30 et 120 minutes, à


l’exception des patients insuffisants respiratoires chroniques et
Recherche des prérequis au sevrage :
neuromusculaires pour lesquels la durée est supérieure à
- absence d'inotrope ou de vasopresseurs
120 minutes.
- absence de sédation
- réponse cohérente aux ordres simples
Surveiller la tolérance de l’épreuve de sevrage. Les critères
- FIO2 ≤ 0,5 d’arrêt de l’épreuve, après prélèvement de gaz du sang sont :
- PEP ≤ 5 cmH2O • une fréquence ventilatoire supérieure à 35 cycles/min ;
• une SpO2 inférieure à 90 % ;
• une variation de la fréquence cardiaque ou de la pression
artérielle systolique supérieure à 20 % ;
Épreuve de sevrage sur tube en T • des troubles de la vigilance ;
ou aide inspiratoire • de l’agitation.
pendant 30 à 120 minutes 3. En cas de succès de l’épreuve de ventilation spontanée,
rechercher les critères prédictifs d’échec de l’extubation. Ces
derniers sont les suivants :
Recherche des signes d'intolérance : • nécessité d’aspiration trachéale au minimum toutes les
- fréquence respiratoire > 35 min-1 2 heures ;
- SpO2 < 90 % • toux ne permettant pas l’expectoration des sécrétions à
- variation de la PAS ou FC de plus de 20 % l’extérieur de la sonde d’intubation.
- sueurs, agitation, troubles de la vigilance En cas d’absence de ces facteurs, le patient est extubé.
4. L’échec de l’épreuve de ventilation spontanée définit le
sevrage difficile, et justifie la poursuite de la ventilation
Présents Absents mécanique avec un mode en AI à pression d’aide progressive-
ment réduite, ou en VAC avec réalisation d’épreuve de ventila-
tion spontanée (VS) au moins une fois par jour. L’échec du
- Réaliser des GDS artériels Recherche des critères sevrage de la ventilation mécanique est défini par la persistance
- Reprise de VM en AI d'extubation : de la nécessité de ventilation au-delà de 30 jours.
ou VS/VAC - efficacité de la toux 5. Les situations particulières sont les suivantes :
- fréquence des aspirations • patients insuffisants respiratoires chroniques : la tolérance de
la SpO2 est plus basse, aux environs de 88 %. Une alternative
à l’échec de l’épreuve de VS peut être l’utilisation de la VNI
Extubation comme stratégie de sevrage. Cette VNI peut en outre être
utilisée chez les patients dont les antécédents de bronchop-
Oui
neumopathie chronique font redouter la possibilité d’une
Sevrage difficile Réintubation décompensation après extubation.
• patients atteints de cardiomyopathie bénéficiant d’une
> 30 jours Non 48 heures
optimisation de leur traitement avant l’épreuve de VS, par la
Échec de sevrage Succès de sevrage réduction de leur volémie, des résistances vasculaires, ou le
traitement adapté de leur insuffisance cardiaque ;
• patients neurologiques : chez les patients souffrant d’atteinte
Figure 5. Arbre décisionnel. Sevrage de ventilation mécanique cérébrale, les échecs de sevrage sont plus nombreux en raison
(d’après [150]). PEP : pression expiratoire positive ; PAS : pression artérielle de l’encombrement, le recours à la trachéotomie est parfois
systolique ; FC : fréquence cardiaque ; GDS : gaz du sang ; VM : ventila- nécessaire. Chez les patients neuromusculaires, les mesures des
tion mécanique ; VS/VAC : ventilation spontanée/ventilation assistée performances musculaires peuvent guider le sevrage, une durée
contrôlée. d’épreuve de VS de 12 heures est probablement un bon usage.

AI avec une pression d’aide de 7 cmH2O se sont montrées tout ■ Logistique de la ventilation
à fait équivalentes pour détecter les patients en situation de
succès ou d’échec d’épreuve de ventilation spontanée [124]. De mécanique
même, il a été montré que la durée de cette épreuve pouvait
être indifféremment de 30 ou 120 minutes, sans incidence sur Interface du respirateur
la sensibilité de détection de patients en échec [149].
La surveillance de la ventilation mécanique comporte des
Sevrage en pratique clinique éléments spécifiques à la ventilation, et d’autres paramètres
communs à tout patient de soins intensifs. L’affichage des
Grâce à l’ensemble de ces données, le sevrage a pu être paramètres spécifiques constitue un des critères de choix du
formalisé d’une façon simple, adoptée par de nombreuses unités ventilateur, la plupart d’entre eux proposant actuellement des
de réanimation (Fig. 5) [150]. Elle peut être schématisée de la écrans configurables par l’utilisateur, rendant indispensable un
façon suivante. choix d’affichage.
1. La recherche des prérequis à l’épreuve de ventilation
spontanée. Elle doit être précoce, quotidienne et faire l’objet Valeurs affichées de la ventilation
d’un protocole de service. Elle peut être réalisée par un person-
nel infirmier ou kinésithérapeute. Les critères sont simples : Les ventilateurs actuels disposent d’écran d’affichage de
• absence de vasopresseurs et d’inotropes ; courbe et de valeurs caractéristiques de la ventilation.
• absence de sédation ; Les valeurs caractéristiques de la ventilation mécanique sont
• réponse cohérente aux ordres simples ; groupées en deux catégories : les grandeurs réglées par l’opéra-
• FiO2 inférieure ou égale à 0,5 ; teur, et les valeurs mesurées par le ventilateur. À l’évidence, leur
• PEP inférieure ou égale à 5 cmH2O. nature est opposée selon le mode volumétrique ou barométri-
2. Réaliser une épreuve de ventilation spontanée sur pièce en que de la ventilation. Si certaines grandeurs sont à la fois réglées
T avec un air humidifié et enrichi en oxygène, ou en AI à mais aussi leurs valeurs réelles mesurées, les écrans des appareils
7 cmH2O, sans PEP si un humidificateur chauffant est présent récents permettent toujours une claire différenciation des
dans le circuit inspiratoire. valeurs réglées et mesurées,

Anesthésie-Réanimation 13

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En mode volumétrique : Humidification


• les grandeurs réglées et affichées sont le V T , la fréquence
ventilatoire, la ventilation minute, la durée du temps inspira- En ventilation mécanique sur sonde endotrachéale ou sonde de
toire normalisée à la durée totale ou au temps expiratoire, la trachéotomie court-circuitant la filière nasopharyngée, l’humidi-
PEP ; fication et le réchauffement des gaz inspirés est une nécessité
• les grandeurs mesurées sont les pressions d’inspiration pour une ventilation au long cours. Ce conditionnement permet
maximale, de plateau inspiratoire, de fin d’expiration, le de protéger la muqueuse trachéobronchique [151]. Deux types de
volume expiré, et la fréquence ventilatoire réelle du patient. réchauffeurs humidificateurs sont à disposition : les humidifica-
En mode barométrique : teurs à eau chauffée situés dans la branche inspiratoire du circuit
• les grandeurs réglées et affichées sont la pression d’insuffla- et les filtres passifs échangeurs d’humidité et de chaleur, appelés
aussi nez artificiels. Ces derniers comportent actuellement très
tion, de fin d’expiration, la fréquence ventilatoire et la durée
souvent une fonction filtre, virale et bactérienne associée à la
du temps normalisée dans les modes à fréquence fixe (VPC,
fonction de conditionnement des gaz. Ces filtres sont de type
VPAC) ;
hydrophobe, caractérisé par une faible conductivité thermique
• les grandeurs mesurées sont les volumes courants inspirés et
responsable d’un gradient thermique à l’intérieur de l’échangeur,
expirés, la fréquence ventilatoire, la ventilation minute, les
ou hygroscopique, plus utilisé actuellement, fondé sur l’absorp-
pressions maximales réellement délivrées, la PEP.
tion chimique de l’humidité expirée et sa restitution à l’inspira-
Quelques affichages supplémentaires existent, notamment tion suivante. Les deux caractéristiques assurent une performance
l’opportunité de différentier la ventilation machine de la voisine [152, 153]. La recommandation générale est actuellement le
ventilation propre du patient pour les modalités autorisant cette changement hebdomadaire des nez artificiels [154]. La nature
possibilité, le signalement des cycles déclenchés par le patient. fermée ou ouverte du système d’aspiration trachéale ne modifie
La qualité actuelle des capteurs permet des réponses fiables pas l’incidence des pneumopathies, le choix est donc guidé par
aussi bien pour les pressions que les débits. Cependant, la mesure des considérations de coût [155].
du VT, aussi bien inspiré qu’expiré, surestime le VT réellement La comparaison de ces deux types d’humidificateurs ne montre
reçu par le patient de la valeur du volume comprimé dans les pas de différence en termes de maintien de perméabilité de sonde
tuyaux du respirateur lors de l’inspiration. Cette partie, de valeur ou de caractéristiques d’humidification du gaz inspiré, chez des
modeste en ventilation à pression normale, peut devenir non patients ventilés plus de 48 heures. Sur une ventilation mécani-
négligeable chez un patient nécessitant des pressions de ventila- que plus prolongée, il peut être mis en évidence, au-delà du
tion élevées, atteignant 25 à 30 % de son VT. 5 e jour, une différence de résistance de sonde d’intubation
mesurée par une méthode acoustique aux dépens des nez artifi-
Courbes affichées ciels, cette différence n’ayant aucune traduction clinique [156].
Les effets secondaires attendus du remplacement d’un humi-
La plupart des ventilateurs affichent actuellement au mini- dificateur à eau chauffée par un nez artificiel sont théorique-
mum les courbes de pression et de débit en fonction du temps. ment une augmentation des résistances, de l’espace mort du
Elles permettent de visualiser immédiatement les effets de circuit, et une diminution de l’espace compressible.
réglage des paramètres ventilatoires, de dépister les asynchro- La résistance des nez artificiels est faible, inférieur à
nismes et, grâce à la possibilité de figer les traces des courbes, 3 cmH2O/l/s, et ne varie pas au cours du temps sauf en cas de
de pratiquer une exploration fonctionnelle sommaire. sécrétions abondantes et épaisses, ou d’hémoptysie. Il est
L’analyse des courbes de pression est une première étape de recommandé dans ces situations de maintenir le nez artificiel en
détection des inadéquations de débit délivré à la demande du position haute par rapport à la sonde d’intubation. L’introduc-
patient. tion d’une résistance inspiratoire dans le circuit due au nez
L’analyse du débit expiré permet l’identification de la artificiel est en fait compensée par la suppression de l’humidi-
présence d’une PEPi par l’existence d’un débit non nul en fin ficateur dont la résistance n’est pas négligeable [157].
d’expiration, ou d’une incisure sur le tracé de débit expiré, La résistance expiratoire n’est pas modifiée de façon signifi-
traduisant un effort inspiratoire inefficace. cative par l’introduction d’un nez artificiel [158] . Chez les
Enfin, les respirateurs les plus récents disposent de touches de patients ayant une limitation du débit aérien, une diminution
fonction permettant : de la PEPi est même observée, probablement par levée partielle
• une pause téléinspiratoire permettant la mesure vraie de la du collapsus bronchiolaire expiratoire compensée par l’addition
d’une faible PEP externe [159].
pression plateau, et donc le calcul de la résistance inspira-
L’addition d’un espace mort est en fait la seule modification
toire ;
à prendre en considération, amputant la ventilation alvéolaire
• une pause télé-expiratoire permettant la mesure de la PEPi.
du volume de l’espace mort ajouté. En ventilation volumétri-
Ces deux manœuvres combinées donnent la possibilité de
que, pour assurer la même ventilation alvéolaire, il suffit
connaître la pression motrice vraie pour le VT administré, et
d’augmenter le VT délivré au prix d’une légère augmentation de
donc la compliance statique ;
la pression de ventilation. En ventilation barométrique, l’ajus-
• la mesure de la pression d’occlusion à 100 ms, qui est un
tement de la consigne de pression est nécessaire pour garantir
index de la commande ventilatoire ;
un même VT. Afin de ne pas augmenter le travail ventilatoire,
• la réalisation d’une insufflation et d’une expiration à débit
une pression supplémentaire de 5 à 8 cmH2O est alors utile [158].
lent réalisant les courbes pression-volume inspiratoire et La diminution de l’espace compressible, par suppression de
expiratoire ; l’humidificateur chauffant, diminue la part de VT comprimé à
• enfin, la mesure automatisée de la capacité résiduelle fonc- l’insufflation et non délivré au patient, elle contribue donc à
tionnelle. l’augmentation de la ventilation alvéolaire.
En pratique, l’usage des nez artificiels tend à s’étendre en
Affichage des alarmes raison de leur facilité d’utilisation et de leur coût réduit de
moitié par rapport aux humidificateurs à eau chauffée. Leurs
Il comprend deux parties : contre-indications sont l’existence d’hypersécrétion, d’hémop-
• les valeurs limites des alarmes pour les paramètres en sur- tysie, d’hypothermie franche, et l’existence d’une hypercapnie
veillance. Elles sont en général disponibles à l’écran sur aggravée par l’augmentation de l’espace mort. L’utilisation d’un
demande de l’opérateur ; humidificateur chauffant est alors préférable, en vérifiant
• l’affichage de la survenue de dépassement de valeurs seuil l’efficacité de ce dernier. En effet, la qualité d’humidification
d’alarme, affichage qui bénéficie d’un traitement hiérarchisé dépend de la température d’entrée du mélange gazeux dans
en fonction de la priorité de l’alarme, ainsi que d’un accom- l’humidificateur, un gaz trop chaud en raison d’une température
pagnement sonore. ambiante élevée est peu humidifié [160].

14 Anesthésie-Réanimation

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Ventilation artificielle II : stratégies ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique ¶ 36-945-A-11

Prévention des pneumopathies acquises


sous ventilation mécanique “ Glossaire
L’incidence globale des infections nosocomiales représente
une charge importante des services de soins intensifs et la part AI : aide inspiratoire
des infections pulmonaires est voisine de 40 à 50 % [161]. Si le ERS : élastance du système respiratoire
rôle propre de la pneumopathie acquise dans la mortalité FIO2 : fraction inspirée en oxygène
hospitalière est discuté, sa survenue est associée de façon I/E : rapport du temps inspiratoire au temps expiratoire
certaine à une augmentation de la durée de ventilation, de PETCO2 : pression partielle de fin d’expiration de dioxyde
séjour, et du coût d’hospitalisation [162-164]. La prévention est de carbone
donc un enjeu considérable et fait actuellement l’objet de PaCO2 : pression partielle de dioxyde de carbone dans le
recommandations concernant aussi bien la gestion de l’intuba- sang artériel
tion, les mesures spécifiques de soins aux patients ventilés, que PaO2 : pression partielle d’oxygène dans le sang artériel
les mesures générales en soins intensifs [165]. Palv. : pression alvéolaire
La pratique de la VNI est clairement devenue un standard de Paw : pression enregistrée à la bouche du patient ou à la
prévention des pneumopathies acquises sous ventilation, pour sonde d’intubation du coté de la pièce en Y
au moins trois groupes de pathologies : les décompensations de PEP : pression expiratoire positive
bronchopneumopathie, l’œdème aigu cardiogénique, et les PEPi : pression expiratoire positive intrinsèque
insuffisances ventilatoires aiguës des patients immunodéprimés. Passist. : pression d’assistance fournie par le respirateur
De même que l’utilisation de stratégies visant à réduire la durée Pmusc. : pression développée par les muscles respiratoires
de ventilation comme l’usage de protocoles de sevrage et de RRS : résistance du système respiratoire
protocoles de sédation raisonnés [166]. L’intubation par voie
SDRA : syndrome de détresse respiratoire aiguë
orale est préférée à la voie nasale, elle réduit l’incidence des
TE : temps expiratoire
sinusites et des pneumopathies nosocomiales. L’aspiration
TI : temps inspiratoire
continue sus-glottique peut réduire le risque de pneumopathie
précoce, mais l’inhomogénéité des études quant au résultat, le
V(V) AC : ventilation (en volume) assistée contrôlée
surcoût dû au matériel d’intubation et au temps nécessaire VACI : ventilation assistée contrôlée intermittente
rendent sa pratique difficile. L’utilisation de nez artificiels V(V) C : ventilation (en volume) contrôlée
diminue la colonisation des circuits de ventilation, mais n’a pas VAP : ventilation assistée proportionnelle
démontré d’effets sur l’incidence des pneumopathies nosoco- VM : ventilation mécanique
miales. Le changement périodique de circuit de ventilation pour VNI : ventilaton non invasive
un même patient n’a pas montré d’avantages en termes de VPAC : ventilation en pression assistée contrôlée
d’incidence de pneumopathie. VPC : ventilation en pression contrôlée
La position semi-assise (plutôt que le décubitus dorsal) est VS : ventilation spontanée
recommandée, particulièrement quand est pratiquée une VT : volume courant
nutrition entérale. Cette dernière est d’ailleurs préférée à la
nutrition parentérale pour des raisons de complications locales
d’accès veineux et de risque de translocation digestive. .

Les stratégies antibiotiques visant à modifier la colonisation


de l’organisme n’ont pas fait la preuve de leur intérêt et ne sont ■ Références
pas recommandées, que ce soit la décontamination digestive [1] Holzapfel L, Chastang C, Demingeon G, Bohe J, Piralla B, Coupry A.
sélective, l’utilisation préventive d’antibiotique par voie A randomized study assessing the systematic search for maxillary
systémique au moment de l’intubation, ou la modification de sinusitis in nasotracheally mechanically ventilated patients. Influence
la colonisation de l’oropharynx par des antiseptiques. Les of nosocomial maxillary sinusitis on the occurrence of ventilator-
mesures générales d’hygiènes sont seules appliquées. associated pneumonia. Am J Respir Crit Care Med 1999;159:695-701.
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“ Points essentiels
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Les stratégies ventilatoires sont maintenant bien during assisted mechanical ventilation. Chest 1985;87:612-8.
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• la ventilation de patients souffrant de syndrome de prevents diaphragmatic fatigue during weaning from mechanical ven-
tilation. Am Rev Respir Dis 1989;139:513-21.
détresse respiratoire aiguë a pour objectif majeur d’éviter [6] Gattinoni L, Vagginelli F, Chiumello D, Taccone P, Carlesso E.
les lésions pulmonaires induites par le volotraumatisme Physiologic rationale for ventilator setting in acute lung injury/acute
tout en assurant le meilleur recrutement alvéolaire, elle est respiratory distress syndrome patients. Crit Care Med 2003;31:
dénommée ventilation protectrice ; S300-S304.
• la ventilation mécanique des patients en décom- [7] Rouby JJ, Puybasset L, Nieszkowska A, Lu Q. Acute respiratory
pensation de maladie chronique obstructive repose distress syndrome: lessons from computed tomography of the whole
essentiellement sur l’éventail des ventilations partielles ; lung. Crit Care Med 2003;31:S285-S295.
• la ventilation non invasive est la modalité de première [8] Puybasset L, Gusman P, Muller JC, Cluzel P, Coriat P, Rouby JJ.
Regional distribution of gas and tissue in acute respiratory distress syn-
intention dans les décompensations de maladie chronique
drome. III. Consequences for the effects of positive end-expiratory
obstructive et les œdèmes pulmonaires cardiogéniques ; pressure. CT ScanARDS Study Group.Adult Respiratory Distress Syn-
• enfin le sevrage ventilatoire bénéficie actuellement de drome. Intensive Care Med 2000;26:1215-27.
deux considérations majeures : il doit être entrepris tôt [9] Albaiceta GM, Taboada F, Parra D, Luyando LH, Calvo J, Menendez R,
après une évaluation quotidienne de son opportunité, et et al. Tomographic study of the inflection points of the pressure-volume
faire l’objet d’une procédure de service. curve in acute lung injury. Am J Respir Crit Care Med 2004;170:
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Anesthésie-Réanimation 15

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S. Duperret.
P. Branche.
M.-O. Robert.
M. Muller.
Service d’anesthésie réanimation, Hôpital de la Croix Rousse, 100, Grande-Rue-de-Croix-Rousse, 69317 Lyon cedex 04, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Viale J.-P., Duperret S., Branche P., Robert M.-O., Muller M. Ventilation artificielle II : stratégies
ventilatoires. Logistique de la ventilation mécanique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Anesthésie-Réanimation, 36-945-A-11, 2008.

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