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Introduction
La pression artérielle est la force exercée par le sang sur la paroi des
artères. La pression artérielle est le plus souvent maintenue dans d’étroites
limites autour d’une valeur moyenne, appelée valeur de consigne. Cette
stabilité implique l’existence de systèmes de régulation de la pression
artérielle.
Il faut de plus noter que les vaisseaux sanguins n'ont pas un volume donné
: dans des conditions de pression élevée, comme la diastole, les vaisseaux
auront des volumes supérieurs à leur état sous pression plus faible.
C’est autour de cette notion de pression artérielle, et de son effet sur les
artères (et d’un effet similaire sur les veines), que nous avons orienté nos
recherches. Il est intéressant de noter que les interventions se font
majoritairement sur les veines, que les pathologies affectent les veines ou
les artères, en raison de conditions de pression bien plus favorables à une
intervention contrôlée. Afin de passer en revue les connaissances passés
et présentes sur ce système et son fonctionnement, nous nous
intéresserons tout d’abord à un traitement empirique très répandu de
l’antiquité à l’époque moderne, la saignée. Nous aborderons ensuite une
intervention rendue possible par une plus grande connaissance du milieu
intérieur, la perfusion intraveineuse. Enfin, c’est vers une technique de
diagnostic non intrusive que nous orienterons la troisième partie de ces
travaux personnels, l’effet Doppler-Fizeau.
TPE : Comment les progrès en physique
et en médecine ont-ils permis une
amélioration des traitements et des
observations des problèmes de
tension dans la circulation sanguine.
Principe général
Claude Galien, physicien romain et médecin des gladiateurs, pratique la saignée au 2nd
siècle avant JC, s’inspirant des théories d’Hypocrate développées dans son œuvre De
la nature de l’homme et d’Aristote.
Ils déterminent les quatre qualités fondamentales : le bilieux (chaud et sec), l'atrabilaire
(froid et sec), le flegmatique (froid et humide) et le sanguin (chaud et humide). A la
Renaissance, ils détermineront aussi quatre tempéraments fondamentaux :
Lorsqu’un tempérament était trop sanguin (présentait des anomalies: on tenait alors les
fièvres et infections comme le résultat d’excès de sécrétions. Au milieu du XIVe siècle
on pensait que les maladies résultaient d'une hyperexcitation nerveuse. La soif, la faim,
les vomissements ou la saignée devaient libérer le patient de ces excès de sécrétion), il
fallait pratiquer une saignée pour retrouver cet équilibre idéal du corps sain. Ainsi le
défaut ou l'excès de ces humeurs étaient donc compris comme un déséquilibre qu'il
fallait rectifier selon les cas. On utilisait la saignée pour guérir tout type de maladies ,
notamment celle que l’on croit liées à des problèmes de tensions comme les fièvres. (le
concept de circulation sanguine n’apparaît qu’à partir du 17e siècle, mais on a déjà
l’idée d’une tension sanguine du sang sur les vaisseaux qu’il emprunte). La saignée
donne en effet lieu à une baisse de la pression sanguine. La technique consiste à
prélever du sang du système circulatoire par une ponction veineuse à l’aiguille. Elle est
très pratiquée ; Saint Bernard disait : « Il y a deux causes pour tirer du sang à l’homme :
ou bien il en a trop ou bien il l’a mauvais »
Comment saigne-t-on ?
La saignée était faite par l'ouverture d'une veine (phlébotomie) ou par l'application de
sangsues sur le corps pour qu'elles sucent le sang.
On utilisait pour les saignées :
représentation des instruments de la saignée, issue du cour de chirurgie de Dionis en 1707 (HERITIER 1987)
Elle est pratiquée depuis l’Antiquité. Mais de manière différentes et pour différents
besoin.
C’est une pratique ancestrale qui débute bien avant Hypocrate qui la définie au IIe
siècle avant Jésus-Christ. Elle touche toutes les civilisations et tous les pays.
Les Grecs et les Arabes (avant que l’Islam ne soit instauré) saignaient par ventouses :
cet acte était appelé la “hijama”. En Égypte, des traces de cette pratique ont été
retrouvées sur une sculpture d’un verre destiné à retirer le sang, gravé dans les murs
du temple Comombo.
Enfin, on pense que la Chine pratiquait la saignée par ventouse depuis plus de 4 000
ans.
En France, c’est au Moyen Âge, que fut pratiquée la saignée d’une manière excessive.
Cette évacuation de sang, désignée en 1130 sous le nom de saignée, était pratiquée
par des chirurgiens.
Du XVIe aux XVIIIe siècles, les saignées étaient abondantes, provoquant parfois la
mort des malades. On rapporte que sur les champs de bataille, la saignée était de mise
sur des blessés perdant leur sang et causait bien souvent leur mort.
A partir de la Renaissance elle connaît un regain de popularité jusqu'à devenir une
véritable panacée au XVIIe siècle est au XVIIIe siècle alors que fut découverte la
circulation sanguine. Les chirurgiens saignaient les malades, mais aussi les gens en
bonne santé. Par exemple, les moines étaient saignés quatre fois l’année dans un
espace appelé “la maison des saignées”. « Nul dans la capitale ne subit une
opération sans y avoir été préparé par une ou plusieurs saignées » (HERITIER
1987).
Etude de cas sur la Reine saignée : la mort de Marie Thérèse, 31 juillet 1683
“L’Histoire raconte que la Reine, rentrée d’un voyage dans le Berry où elle aurait
accompagné
le Roi, s’était rendue à la tombée du soir dans le parc de Versailles pour y admirer les
grandes
eaux. Après le repas du soir, elle se sent très fatiguée, n’en parle à personne. Le
lendemain,
D’Aquin, le Premier Médecin, prévenu, après avoir tâté le pouls de la Reine, prescrit
une
saignée au creux du coude, qui est renouvelée en fin de soirée. Le lendemain, le 27
juillet,
la situation ne s’améliorant pas, Fagon, l’autre médecin de la Cour, atteste de l’examen
de la
malade. La fièvre est forte, c’est donc la saignée qu’il convient de faire et on lui tire
plusieurs
onces de sang du bras, le matin et le soir. Les médecins décident de revoir la malade
tôt
le lendemain. Le 28, la question est de savoir si on ne va pas tenter la saignée au pied.
Finalement Dionis, le chirurgien de la Reine, fait à nouveau, dans la matinée, une
nouvelle
ponction au creux du coude. En prenant le bras de la malade il découvre au creux de
l’aisselle
une grosse tuméfaction qu’il montre aux médecins. Ceux-ci, avec rudesse, font taire
Quesnay,
il n’est que le chirurgien et n’a pas son mot à dire. Il tire à nouveau le sang des veines
dans
la palette. Cette manœuvre sera renouvelée le soir et le 29 deux fois. Deux jours plus
tard la
Reine expiait.
L’examen post-mortem révélait l’existence d’un abcès sous axillaire qui aurait fait
irruption dans
la cavité pulmonaire. Une seule chose aurait guidé les médecins: la fièvre et pour celle-
ci une
seule thérapeutique, la saignée.”
Après le XVIIIe siècle, la saignée tend à disparaître. Elle sera remplacée par la pose de
sangsues destinée à se nourrir du sang en l’aspirant. Il faudra que Georges
Washington, premier président de la république des États-Unis, meure en 1799 d’une
saignée pour que cette pratique cesse définitivement d’être utilisée abusivement.
• Pour apporter de l'eau et des sels minéraux (sodium, potassium, etc.) en quantité
précise
- rapidement : réhydratation, collapsus (chute de la pression d'un liquide corporel qui
crée un « effondrement » d'un organe creux et mou)
- étalée dans le temps : alimentation intraveineuse. Les perfusions intraveineuses
sont incontournables dès lors que le patient ne peut plus rien absorber par voie
orale (alimentation parentérale).
• Pour administrer un médicament rapidement et de façon continue.
Que perfuse-t-on ?
Où perfuse-t-on ?
« Je crois avoir le premier insisté sur cette idée qu'il y a pour l'animal réellement deux
milieux : un milieu extérieur dans lequel est placé l'organisme, et un milieu intérieur
dans lequel vivent les éléments des tissus. L'existence de l'être se passe, non pas dans
le milieu extérieur, air atmosphérique pour l'être aérien, eau douce ou salée pour les
animaux aquatiques, mais dans le milieu liquide intérieur formé par le liquide organique
circulant qui entoure et où baignent tous les éléments anatomiques des tissus; c'est la
lymphe ou le plasma, la partie liquide du sang, qui, chez les animaux supérieurs,
pénètrent les tissus et constituent l'ensemble de tous les liquides interstitiels,
expression de toutes les nutritions locales, source et confluent de tous les échanges
élémentaires... » Claude Bernard.
En biologie, le milieu intérieur est un concept qui fait référence aux principaux liquides
internes essentiels à la vie des animaux, leur survie dépendant du maintien de son
homéostasie.
L'homéostasie est la maintenance de l'ensemble des paramètres physico-chimiques de
l'organisme qui doivent rester constants (glycémie, température, taux de sel dans le
sang).
Le milieu intérieur d’un organisme pluricellulaire correspond à l’ensemble des liquides
extracellulaires (liquide interstitiel, plasma sanguin) contenus dans le corps, et séparés
du milieu extérieur par le tissu cutané. Le liquide extracellulaire est renouvelé par les
circulations sanguine et lymphatique.
L’existence d’un milieu intérieur permet à l’organisme de baigner par un liquide toutes
ses cellules, même s’il est globalement hors de l’eau. Les cellules ne peuvent vivre en
absence d’eau. L’existence de cette mer interne a permis, au cours de l’évolution aux
animaux de sortir du milieu aqueux.
Quand la quantité de sang dans l’organisme est trop peu importante, à la suite d’une
blessure grave par exemple, on effectue sur le patient une perfusion intraveineuse de
solution appelée succédané de sang (voir études de cas), qui doit présenter une masse
volumique proche de celle du sang (1060 kg/m3). Le volume de solution perfusée doit
être égal au volume de sang manquant. La solution entièrement perfusée, la pression
sanguine est rétablie.
2. Contrôle de la vasomotricité
Etudes de cas
Exemple d’un homme ayant subi une perte importante de plasma sanguin, par exemple
après une brûlure du troisième degré sur de grandes surfaces, ou à cause d’une grave
déshydratation.
La perfusion intraveineuse permet de rétablir le volume sanguin, mais il est impossible
de perfuser de l’eau pure, qui ne peut pas assurer les fonctions vitales du plasma.
On utilise donc, afin de ne pas perturber la balance osmotique, des succédanés de
plasma. Ce sont des solutions qui permettent de remplir les vaisseaux sanguins, et
ainsi de rétablir la pression sanguine et la natrémie (concentration en ion Na+), sans
perturber le système sanguin, c’est-à dire en respectant la balance osmotique, et
l’homéostasie du système sanguin. Ces succédanés de plasma sont donc sans
influence sur la température, sur la glycémie, sur le pH du milieu, sur la calcémie
(concentration en ions Ca2+) et sur la kaliémie (concentration en ions K+).
Il existe plusieurs molécules pouvant être mises en solution dans l’eau afin de former
des succédanés convenables au plasma sanguin. Ces molécules ne peuvent bien
évidemment pas remplacer le rôle du sang (globules rouges, globules blancs,…), mais
sont susceptibles d’assurer les fonctions vitales du plasma sanguin.
L’expérience de Quinton, biologiste français, en 1897, a démontré que l’eau de mer
isotonique peut remplacer le plasma, car ils sont tous deux de composition très
proches. Le plus simple succédané au plasma est donc le couple d’ions (Na+, Cl-),
communément appelé sérum physiologique.
III. Depuis les années soixante, l’effet Doppler-Fizeau,
une méthode diagnostique non invasive.
1. Le principe du Doppler : caractéristique du son
Le son
Quand un homme parle, ses cordes vocales vibrent en avant, puis en arrière, de façon
très rapide. En vibrant, elles créent une suite de dépressions et de zones de forte
pression dans l’air (en poussant l’air puis en se retirant). Ce sont les ondes sonores, qui
se déplacent à environ 340 m/s dans l’air. Les variations de pression que sont ces
vagues sont très petites : autour d’un dix-millième de la pression atmosphérique. De
plus, il faut noter que l’ensemble des particules constituant l’air ne se déplacent pas
avec la vague de son : elles entrent simplement en vibration autour de leur position de
base.
On peut émettre un son en tirant et poussant alternativement une couche d’air autour d’une
surface solide. Cette couche d’air pousse et tire ensuite la couche suivante, et ainsi de suite. La
propagation du son dans l’air est décrite par une onde progressive longitudinale . Mais
le son peut aussi se déplacer à travers des solides, des liquides ou d’autres gaz que
l’air. Le son ne peut pas traverser le vide, parce qu’il n’y a pas de particules dans celui
ci à mettre en vibration. Les médiums empruntés par le son sont donc très divers, mais
n’ont pas tous les mêmes propriétés. Le son se déplace cinq fois plus vite dans l’eau
que dans l’air, et encore trois fois plus vite dans le verre. Plus le milieu est dense, et
plus le son se déplace rapidement à l’intérieur de celui-ci.
Nous nous interesserons ici à la propagation du son dans le sang.
L'amplitude :
La pression varie de façon sinusoïdale au cours du temps. L’amplitude de pression
représente les valeurs max et min atteinte par la pression par rapport à la pression
normale ambiante.
L’intensité du son :
On définit l’intensité d’un son comme étant l’énergie transportée par l’onde sonore par
unité de temps et par unité de section. L’oreille humaine pouvant détecter des sons
d’intensité comprises entre 10-12 W/m2 et 1 W/m2 on exprime l’intensité sonore par une
échelle logarithmique où on définit le niveau d’intensité β en dB.
Période et fréquence :
La période est la durée (en secondes) entre surpressions . La fréquence, l’inverse de la
période (exprimée donc en Hertz), permet donc de quantifier le nombre de surpressions
mesurées par seconde. Quand l’amplitude nous renseigne sur l’intensité sonore, la
fréquence nous permet de déterminer si un son est plus ou moins aigu qu’un autre.
Le timbre : Le timbre enfin est l’ensemble des fréquences qui composent un son, Le
timbre d’un son est unique puisqu’il est lié à sa composition en fréquences. Dans
l’utilisation du son comme moyen d’observation qui nous intéresse ici, on utilise des
sons très purs, qui ont un minimum d’harmonique et donc une forme simple.
2. Application à la médecine
Le Doppler simple
Un stylet, à la fois émetteur et récepteur, émet à travers la peau une onde sonore
régulière. L’onde sonore est captée par celui-ci à son retour après réflexion sur le
premier fluide rencontré, qui en modifie la vélocité. Le traitement est soit informatique,
soit sonore : le signal capté à des fréquences et amplitudes audibles est réémis et le
praticien peut si la vitesse (et donc la hauteur de son) correspond bien à celle
attendue. Cependant, cette seconde méthode d’analyse, très peu précise, est en voie
de disparition, remplacé par l’analyse informatisée des résultats qui donnent des
vitesses très précises.
Le Doppler pulsé
Le Doppler pulsé permet d’étudier des veines plus profondes : en effet, lors d’un
doppler simple, le signal prépondérant est celui du premier fluide traversé. Or, il est
intéressant d’accéder à des veines ou artères plus profondes. Pour ceci, on émet un
signal de courte durée, puis on se place à l’écoute des ondes reçues. Selon la
profondeur du vaisseau nous intéressant, il faut attendre plus ou moins longtemps
avant d’écouter l’écho. Cette technique permet donc une observation plus précise que
le doppler simple : on peut grâce à elle atteindre tous les vaisseaux de l’organisme, à
condition de savoir précisément à quelle profondeur ils se trouvent.
De nouvelles méthodes ont été mises au point récemment pour pratiquer des
diagnostics par effet Doppler très précis, n’utilisant pas nécessairement les ondes
sonores.
3. Etude de cas : diagnostic de la phlébite
La phlébite
La phlébite est l’obstruction par un caillot de sang (le thrombus, d’où le second nom de
cette maladie, la thrombose veineuse profonde) d’une veine profonde, qui peut être du
à un ralentissement du flux sanguin ou une augmentation de la coagulation du sang,
souvent accompagné d’une lésion de la paroi veineuse. L’affection peut avoir de
complications graves : le caillot, détaché de la paroi, circule dans les vaisseaux
jusqu’aux artères pulmonaires ou la division des vaisseaux fait qu’il finit par se bloquer,
ce qui provoque une embolie pulmonaire, pathologie parfois mortelle. Il convient donc
de vérifier au plus vite si l’on a bien affaire à une phlébite, afin d’opérer avant les
complications.
Chapitre II
http://www.informationhospitaliere.com/pharma-10410-resistance-vasculaire.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Perfusion_intraveineuse
http://fr.wikipedia.org/wiki/Perfusion
http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/alimentation_parent%C3%A9rale/11058
http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/perfusion-6897/technique-medicale.html
http://www.worldlingo.com/ma/enwiki/fr/Superficial_vein
http://www.google.fr/search?q=capital+veineux&ie=utf-8&oe=utf-
8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a
http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/perfusion-6897/complications-maladie.html