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Comment les progrès en physique et en médecine ont permis une

amélioration des traitements et des observations des problèmes de tension


dans la circulation sanguine ?

Introduction

I. Dès l'Antiquité, la saignée, traitement empirique

1) En quoi la théorie des humeurs permet-elle d'expliquer le recours à la


saignée
2) Historique, traitement de la Reine Saignée.
3) Le traitement de l'hémochromatose par la saignée : titrage du fer

II. A partir du XXe siècle, la perfusion intraveineuse, intervention


thérapeutique.

1) La perfusion : pourquoi, où, quand et comment


2) La théorie du milieu intérieur de Claude Bernard : le fondement de la
perfusion artificielle.
3) Comment modifier la pression artérielle. Etude de cas :les
succédanés de sang.

III. Depuis les années soixantes, l'effet Doppler, une méthode


diagnostique non intrusive.

1) La principe du Doppler : caractéristiques du son, et sa mise en


évidence expérimentale

2) Application à la médecine, dans le cadre du diagnostic de la phlébite


A chaque époque, ses savants. D’Hypocrate à Doppler, nos connaissances
sur la circulation sanguine sont le résultat des travaux de générations de
savants.
Notre intention première était de réaliser notre TPE sur le thème de la
saignée. Cependant, nous avons réalisé en travaillant sur la circulation
sanguine que le sujet ne pouvait être limité à la méthode empirique qu’est
la saignée. Nous avons donc décidé d’aborder trois techniques
représentatives des savoirs de leur époque et d’une connaissance en
constante évolution. Il aurait été trop réducteur de s’arrêter à une simple
critique des connaissances antiques en matière d'anatomie. Afin de les
remettre en perspective, nous présentons donc ici un travail sur trois
techniques, de trois domaines, toutes trois ayant des répercutions sur la
pratique médicale actuelle, qui nous semblent permettre un bilan sur les
différents savoirs en matière de pression et tension sanguine.

La pression artérielle est la force exercée par le sang sur la paroi des
artères. La pression artérielle est le plus souvent maintenue dans d’étroites
limites autour d’une valeur moyenne, appelée valeur de consigne. Cette
stabilité implique l’existence de systèmes de régulation de la pression
artérielle.

La pression artérielle varie selon plusieurs facteurs :

1. Le volume de sang présent dans la circulation sanguine : plus il y a


de sang et plus la pression artérielle est élevée
2. La fréquence cardiaque : une augmentation de l’activité du nerf
sympathique accroît la fréquence cardiaque, et donc la pression
artérielle, de même, une augmentation de l’activité du nerf
parasympathique entraîne une diminution de la pression artérielle.
3. La diastole et la systole : Pendant la diastole, le cœur est décontracté
(à la fois les atriums et les ventricules), et la pression y est donc plus
basse dans l’organisme ; pendant la systole, le cœur est contracté, et
la pression artérielle y est donc maximale.
4. La vasoconstriction et la vasodilatation : la vasoconstriction
augmente la pression artérielle, alors que la vasodilatation la rend
plus faible.
5. L’effort produit par l’organisme : plus l’effort est intense, plus la
fréquence cardiaque est élevée, et donc plus la pression artérielle est
élevée.

Il faut de plus noter que les vaisseaux sanguins n'ont pas un volume donné
: dans des conditions de pression élevée, comme la diastole, les vaisseaux
auront des volumes supérieurs à leur état sous pression plus faible.

C’est autour de cette notion de pression artérielle, et de son effet sur les
artères (et d’un effet similaire sur les veines), que nous avons orienté nos
recherches. Il est intéressant de noter que les interventions se font
majoritairement sur les veines, que les pathologies affectent les veines ou
les artères, en raison de conditions de pression bien plus favorables à une
intervention contrôlée. Afin de passer en revue les connaissances passés
et présentes sur ce système et son fonctionnement, nous nous
intéresserons tout d’abord à un traitement empirique très répandu de
l’antiquité à l’époque moderne, la saignée. Nous aborderons ensuite une
intervention rendue possible par une plus grande connaissance du milieu
intérieur, la perfusion intraveineuse. Enfin, c’est vers une technique de
diagnostic non intrusive que nous orienterons la troisième partie de ces
travaux personnels, l’effet Doppler-Fizeau.
TPE : Comment les progrès en physique
et en médecine ont-ils permis une
amélioration des traitements et des
observations des problèmes de
tension dans la circulation sanguine.

I. Dès l’antiquité, la saignée, traitement empirique.


1. En quoi la théorie des humeurs seule explique l’utilisation de la
saignée

Principe général
Claude Galien, physicien romain et médecin des gladiateurs, pratique la saignée au 2nd
siècle avant JC, s’inspirant des théories d’Hypocrate développées dans son œuvre De
la nature de l’homme et d’Aristote.

À cette époque, ces philosophes-médecins pensaient, comme les médecins


traditionalistes chinois, que la santé de l’homme dépend de l’équilibre entre les quatre
humeurs du corps, correspondant par analogie aux quatre éléments de l’univers :
● le sang (feu) ; produit par le foie, il est reçu par le cœur
● la lymphe, ou pituite ou flegme (air) ; rattachée au cerveau, le liquide est
formé de plasma et de globules blancs, qui circulent dans les vaisseaux
lymphatiques, dont Hypocrate connaît l’existence sans en connaître la
composition
● la bile jaune (terre) : venant également du foie
● la bile noire ou atrabile (eau) : venant de la rate

Ils déterminent les quatre qualités fondamentales : le bilieux (chaud et sec), l'atrabilaire
(froid et sec), le flegmatique (froid et humide) et le sanguin (chaud et humide). A la
Renaissance, ils détermineront aussi quatre tempéraments fondamentaux :

Tableau d'Ambroise Paré présentant les caractéristiques des humeurs.


● le bilieux est « enclin à la colère ». caractère « bilieux », c'est-à-dire anxieux
● l'atrabilaire, « se dit de celui qu'une bile noir, aduste [terme médical : qui est
brûlé], triste. » On donnait autrefois cette épithète au sang et aux humeurs ; la
sécheresse du corps, la chaleur, la soif, la couleur noire du sang tiré des veines,
caractère mélancolique.
● caractère lymphatique : qui manque d'énergie; nonchalant.
● le sanguin : « Celui en qui le sang prédomine sur les autres humeurs. Il est
d'humeur gai, parce qu'il est sanguin caractère sanguin ou jovial, chaleureux
Pourquoi dans ce contexte, saigne-t-on ?

Lorsqu’un tempérament était trop sanguin (présentait des anomalies: on tenait alors les
fièvres et infections comme le résultat d’excès de sécrétions. Au milieu du XIVe siècle
on pensait que les maladies résultaient d'une hyperexcitation nerveuse. La soif, la faim,
les vomissements ou la saignée devaient libérer le patient de ces excès de sécrétion), il
fallait pratiquer une saignée pour retrouver cet équilibre idéal du corps sain. Ainsi le
défaut ou l'excès de ces humeurs étaient donc compris comme un déséquilibre qu'il
fallait rectifier selon les cas. On utilisait la saignée pour guérir tout type de maladies ,
notamment celle que l’on croit liées à des problèmes de tensions comme les fièvres. (le
concept de circulation sanguine n’apparaît qu’à partir du 17e siècle, mais on a déjà
l’idée d’une tension sanguine du sang sur les vaisseaux qu’il emprunte). La saignée
donne en effet lieu à une baisse de la pression sanguine. La technique consiste à
prélever du sang du système circulatoire par une ponction veineuse à l’aiguille. Elle est
très pratiquée ; Saint Bernard disait : « Il y a deux causes pour tirer du sang à l’homme :
ou bien il en a trop ou bien il l’a mauvais »

Comment saigne-t-on ?

La saignée était faite par l'ouverture d'une veine (phlébotomie) ou par l'application de
sangsues sur le corps pour qu'elles sucent le sang.
On utilisait pour les saignées :

● des lancettes pointues à double tranchant, et pourvues de lames droites ;


● des ventouses qui aspiraient le sang par succion (technique venant de
l’Antiquité) ;
● des ventouses à lames au XVIIè et XVIIIe siècles ;
● des sangsues.

Saignée par pose de sangsue Ventouse à lames


Selon les époques, les quantités saignées varient mais la saignée est généralement
abondante. De 16 à 30 onces étaient d'usage pour quiconque souffrait de "mauvaises
humeurs". Certains prolongent la saignée jusqu'à l'inconscience. La peau rosée du
patient est alors pâle, le pouls passe de 90 battements par seconde à 120, la fièvre
baisse et la nervosité du patient laisse place à un état proche de l'état de choc.

représentation des instruments de la saignée, issue du cour de chirurgie de Dionis en 1707 (HERITIER 1987)

Les instruments de la saignée selon Chabert (CHABERT, FLANDRIN, HUZARD 1808)


2. Bref historique de l’usage de la saignée

Elle est pratiquée depuis l’Antiquité. Mais de manière différentes et pour différents
besoin.
C’est une pratique ancestrale qui débute bien avant Hypocrate qui la définie au IIe
siècle avant Jésus-Christ. Elle touche toutes les civilisations et tous les pays.

Les Grecs et les Arabes (avant que l’Islam ne soit instauré) saignaient par ventouses :
cet acte était appelé la “hijama”. En Égypte, des traces de cette pratique ont été
retrouvées sur une sculpture d’un verre destiné à retirer le sang, gravé dans les murs
du temple Comombo.
Enfin, on pense que la Chine pratiquait la saignée par ventouse depuis plus de 4 000
ans.

En France, c’est au Moyen Âge, que fut pratiquée la saignée d’une manière excessive.
Cette évacuation de sang, désignée en 1130 sous le nom de saignée, était pratiquée
par des chirurgiens.

Du XVIe aux XVIIIe siècles, les saignées étaient abondantes, provoquant parfois la
mort des malades. On rapporte que sur les champs de bataille, la saignée était de mise
sur des blessés perdant leur sang et causait bien souvent leur mort.
A partir de la Renaissance elle connaît un regain de popularité jusqu'à devenir une
véritable panacée au XVIIe siècle est au XVIIIe siècle alors que fut découverte la
circulation sanguine. Les chirurgiens saignaient les malades, mais aussi les gens en
bonne santé. Par exemple, les moines étaient saignés quatre fois l’année dans un
espace appelé “la maison des saignées”. « Nul dans la capitale ne subit une
opération sans y avoir été préparé par une ou plusieurs saignées » (HERITIER
1987).

Etude de cas sur la Reine saignée : la mort de Marie Thérèse, 31 juillet 1683

La saignée est utilisée en réponse à d’innombrables pathologies : pour un rhume, Patin


se saigne sept fois ; Madame de Maintenon soigne ses rhumatismes à l’aide de
phlébotomies. Œil crevé, fluxion dentaire, épistaxis, rien ne résiste à la saignée, pas
même l’hémorragie, qui, censée dévier le sang de la zone hémorragique, est une
indication.

“L’Histoire raconte que la Reine, rentrée d’un voyage dans le Berry où elle aurait
accompagné
le Roi, s’était rendue à la tombée du soir dans le parc de Versailles pour y admirer les
grandes
eaux. Après le repas du soir, elle se sent très fatiguée, n’en parle à personne. Le
lendemain,
D’Aquin, le Premier Médecin, prévenu, après avoir tâté le pouls de la Reine, prescrit
une
saignée au creux du coude, qui est renouvelée en fin de soirée. Le lendemain, le 27
juillet,
la situation ne s’améliorant pas, Fagon, l’autre médecin de la Cour, atteste de l’examen
de la
malade. La fièvre est forte, c’est donc la saignée qu’il convient de faire et on lui tire
plusieurs
onces de sang du bras, le matin et le soir. Les médecins décident de revoir la malade
tôt
le lendemain. Le 28, la question est de savoir si on ne va pas tenter la saignée au pied.
Finalement Dionis, le chirurgien de la Reine, fait à nouveau, dans la matinée, une
nouvelle
ponction au creux du coude. En prenant le bras de la malade il découvre au creux de
l’aisselle
une grosse tuméfaction qu’il montre aux médecins. Ceux-ci, avec rudesse, font taire
Quesnay,
il n’est que le chirurgien et n’a pas son mot à dire. Il tire à nouveau le sang des veines
dans
la palette. Cette manœuvre sera renouvelée le soir et le 29 deux fois. Deux jours plus
tard la
Reine expiait.
L’examen post-mortem révélait l’existence d’un abcès sous axillaire qui aurait fait
irruption dans
la cavité pulmonaire. Une seule chose aurait guidé les médecins: la fièvre et pour celle-
ci une
seule thérapeutique, la saignée.”

D’après François VIDAL, Docteur en Chirurgie Dentaire, Diplômé de l'Ecole Pratique


des Hautes Etudes, IVe section, Sorbonne, Paris
Ici, après une première saignée destinée à rétablir l’équilibre humoral nécessaire au
bon
fonctionnement de l’organisme malade, les médecins saignent à cause de l’apparition
de fièvre.
Pourquoi saigner dans ce cas ?
“Montel a été fort malade, d’une fièvre continue, pour laquelle nous l’avons fait saigner
trente
deux fois - il est parfaitement guéri, dont je loue Dieu. " (Guy Patin, 1635) « Il n’y a pas
de remède au monde qui fasse tant de miracles que la saignée » s’exclame Gui Patin
La saignée donne en effet lieu à une baisse de la pression sanguine. Les effets de cette
baisse
sur l’organisme sont les suivants :
● Ralentissement présumé du flux sanguin et des heurts entre le sang et les parois : en
effet, il y a moins de liquide et donc on peut penser que celui-ci peut circuler moins vite.
● la douleur est vue comme une pression appliqué à la fibre nerveuse : en saignant, on
croit donc la faire disparaître.
● " L’ouverture de la veine constituait un soupirail par lequel s’échappait la chaleur "
C’est
en saignant que l’on fait sortir le sang, chaud, afin de faire baisser la température de
l’organisme.
● Enfin, on observe systématiquement après la saignée un ralentissement pulmonaire
et
du pouls. Celui-ci est vu comme une preuve du mieux aller du malade.
Ainsi, dans le cas d’une fièvre, le médecin des 17è et 18è siècles pense pouvoir curer
le
malade en jouant sur la pression sanguine.

Après le XVIIIe siècle, la saignée tend à disparaître. Elle sera remplacée par la pose de
sangsues destinée à se nourrir du sang en l’aspirant. Il faudra que Georges
Washington, premier président de la république des États-Unis, meure en 1799 d’une
saignée pour que cette pratique cesse définitivement d’être utilisée abusivement.

3) La saignée aujourd’hui : traitement de l’hémochromatose


Aujourd’hui encore elle permet de soigner une concentration trop abondante de
fer dans le sang : L’Hémochromatose, originaire de nombreux problèmes de
tension dans la circulation sanguine
L' hémochromatose est une maladie héréditaire autosomique, récessive dans
l'immense majorité des cas, se caractérisant par une surcharge de fer (hémosidérose)
dans l'organisme atteignant plusieurs organes, principalement le foie, le pancréas, le
cœur et l'hypophyse. À long terme, ces dépôts ferriques engendrent des lésions
anatomiques et fonctionnelles irréversibles.
L’hémochromatose représente l'une des maladies génétiques les plus fréquentes,
puisqu'elle touche jusqu'à une personne sur 300 en Europe. Le fer, qui vient de notre
alimentation, est absorbé au niveau des intestins.
Le fer , provenant de l'alimentation, et absorbé au niveau des intestins, s'accumule
dans le sang et dans les organes, ce qui n’est pas sans conséquences :
douleurs articulaires, fatigue extrême, problèmes cardiaques, diabète, et même cirrhose
du foie, qui évolue parfois en cancer et donc problème de tension dans la
circulation.
On a recours à des saignées pour traiter l’hémochromatose. Le traitement consiste à
vider le corps d'une partie de son fer grâce à des saignées régulières. Pourquoi une
saignée ? Parce que les globules rouges du sang constituent le principal stock de fer de
l'organisme.

Expérience : titrage du fer


II. A partir du XXè siècle, la perfusion intraveineuse,
intervention thérapeutique.

Définition de la perfusion artificielle intravasculaire :


La perfusion artificielle intravasculaire est une technique d’injection lente, prolongée et
continue de certaines substances au sein de l’organisme, via la circulation sanguine.
Elle permet d’alimenter un ou des organes de l’organisme, en substances nécessaires
à son bon fonctionnement. Les perfusions ont pour but l’administration de substances
indispensables à la vie d’un patient. La perfusion est donc une technique de traitement
intrusive.

Il existe différentes sortes de perfusions artificielles. Ici, nous nous intéresserons à la


perfusion intraveineuse, la plus connue du grand public, et la plus utilisée.
Ce système est très récent, puisqu’il a été mis au point et breveté par le médecin
américain Donald E. Baxter en 1931.

1. La perfusion intraveineuse : pourquoi, quand et comment?

Pourquoi fait-on une perfusion intraveineuse ?

• Pour apporter de l'eau et des sels minéraux (sodium, potassium, etc.) en quantité
précise
- rapidement : réhydratation, collapsus (chute de la pression d'un liquide corporel qui
crée un « effondrement » d'un organe creux et mou)
- étalée dans le temps : alimentation intraveineuse. Les perfusions intraveineuses
sont incontournables dès lors que le patient ne peut plus rien absorber par voie
orale (alimentation parentérale).
• Pour administrer un médicament rapidement et de façon continue.

Que perfuse-t-on ?

• Des solutés isotoniques (de « concentration équivalente » au sang)


• Du sang ou du plasma avec des précautions particulières.
• D'autres produits, plus rarement (hypertoniques contenant des acides aminés, des
lipides, etc.).
• Certains médicaments.

Où perfuse-t-on ?

Les perfusions intraveineuses peuvent se faire sur :


Des veines superficielles, veines qui sont situées près de la surface de la peau.
- du membre supérieur : plexus veineux du dos de la main, veines basiliques,
céphaliques, veines cubitales internes,
- du membre inférieur : saphène interne
- des veines temporales et veines du scalp chez le nourrisson, veines jugulaires
externes.
Des veines profondes, veines éloignées de la surface de la peau
Jugulaires internes, sous-clavières, fémorales, basiliques, sinus longitudinal, voire veine
ombilicale chez le nouveau-né.
La perfusion intraveineuse, comme la saignée est donc un traitement intrusif via les
veines. Cependant, la perfusion intraveineuse vise à ajouter des substances dans le
sang, alors que la saignée doit en enlever. De plus, la perfusion intraveineuse repose
sur un concept bien plus récent que la théorie des humeurs : le milieu intérieur.

2. La théorie du milieu intérieur de Claude Bernard, le fondement de la


perfusion intravasculaire artificielle.

« Je crois avoir le premier insisté sur cette idée qu'il y a pour l'animal réellement deux
milieux : un milieu extérieur dans lequel est placé l'organisme, et un milieu intérieur
dans lequel vivent les éléments des tissus. L'existence de l'être se passe, non pas dans
le milieu extérieur, air atmosphérique pour l'être aérien, eau douce ou salée pour les
animaux aquatiques, mais dans le milieu liquide intérieur formé par le liquide organique
circulant qui entoure et où baignent tous les éléments anatomiques des tissus; c'est la
lymphe ou le plasma, la partie liquide du sang, qui, chez les animaux supérieurs,
pénètrent les tissus et constituent l'ensemble de tous les liquides interstitiels,
expression de toutes les nutritions locales, source et confluent de tous les échanges
élémentaires... » Claude Bernard.

En biologie, le milieu intérieur est un concept qui fait référence aux principaux liquides
internes essentiels à la vie des animaux, leur survie dépendant du maintien de son
homéostasie.
L'homéostasie est la maintenance de l'ensemble des paramètres physico-chimiques de
l'organisme qui doivent rester constants (glycémie, température, taux de sel dans le
sang).
Le milieu intérieur d’un organisme pluricellulaire correspond à l’ensemble des liquides
extracellulaires (liquide interstitiel, plasma sanguin) contenus dans le corps, et séparés
du milieu extérieur par le tissu cutané. Le liquide extracellulaire est renouvelé par les
circulations sanguine et lymphatique.
L’existence d’un milieu intérieur permet à l’organisme de baigner par un liquide toutes
ses cellules, même s’il est globalement hors de l’eau. Les cellules ne peuvent vivre en
absence d’eau. L’existence de cette mer interne a permis, au cours de l’évolution aux
animaux de sortir du milieu aqueux.

Les liquides extracellulaires sont indispensables à la vie des organismes pluricellulaires,


puisqu’ils assurent, entre autres :

• Le transport des nutriments et du dioxygène nécessaires aux cellules


• L’excrétion de certains déchets (urée, acide urique, dioxyde de carbone…)
• Les échanges entre les cellules.
• La distribution de l’eau dans l’organisme.
• L’épuration dans le liquide interstitiel de substances étrangères
(microorganismes...)

Les échanges du milieu intérieur

Le concept du milieu intérieur, concept encore respecté aujourd’hui a permis de


comprendre les échanges de substances chimiques entre les cellules des organes
et les vaisseaux sanguins, assurés notamment par la lymphe et par le plasma
sanguin , tous deux de compositions très proches.

Le milieu intérieur a donc permis l’élaboration de la technique de perfusion


intraveineuse, : une substance perfusée via la circulation sanguine est transportée
par la lymphe et le plasma dans le sang, acheminée jusque dans les capillaires, où
ont lieu des échanges de liquides extracellulaires. Les cellules cibles sont donc
approvisionnées en substance perfusée.

3. Comment modifier la pression artérielle?

« RECOMMANDATIONS POSOLOGIQUES POUR LE TRAITEMENT DE


L'URGENCE HYPERTENSIVE :
En perfusion intraveineuse :
Le débit de perfusion sera de 2 mg/min (88 gouttes : 4,4 ml/min). Si la réduction
de la pression artérielle est suffisante, passer à la dose d'entretien. »
L’hypertension artérielle est définie par une élévation de la pression artérielle supérieure
ou égale à 140 mmHg pour la pression systolique, et/ou 90 mmHg pour la pression
diastolique, alors que la pression systolique normale est de 130 mmHg, et la pression
diastolique de 85 mmHg.
La perfusion intraveineuse est donc utilisée pour réduire la pression artérielle.

On a vu précédemment que la pression artérielle varie selon plusieurs facteurs,


notamment le volume de sang, la fréquence cardiaque, la diastole et la systole, la
vasoconstriction et la vasodilatation, et l’effort produit par l’organisme.
Pour agir sur la pression artérielle, la perfusion intraveineuse doit donc modifier un ou
plusieurs de ces paramètres. Une perfusion intraveineuse ne peut pas influencer le
rythme de contraction et de décontraction du cœur, ainsi que l’intensité de l’effort
effectué par l’organisme, ni la fréquence cardiaque, puisque celle-ci est régulé par les
nerfs sympathique et parasympathique.
La perfusion intraveineuse doit donc pouvoir influencer le volume du sang présent dans
la circulation sanguine, ainsi que la vasomotricité.

1. Contrôle du volume sanguin

Quand la quantité de sang dans l’organisme est trop peu importante, à la suite d’une
blessure grave par exemple, on effectue sur le patient une perfusion intraveineuse de
solution appelée succédané de sang (voir études de cas), qui doit présenter une masse
volumique proche de celle du sang (1060 kg/m3). Le volume de solution perfusée doit
être égal au volume de sang manquant. La solution entièrement perfusée, la pression
sanguine est rétablie.

2. Contrôle de la vasomotricité

La vasoconstriction est un mécanisme physiologique correspondant chez les animaux à


la diminution de la section des vaisseaux sanguins.
La vasodilatation, elle, correspond à l’augmentation de la section des vaisseaux
sanguins.
La vasomotricité dépend de deux facteurs : nerveux et hormonaux. Une perfusion
intraveineuse peut influencer la vasomotricité, et donc la pression artérielle avec
l’utilisation d’hormones contrôlant la vasomotricité.
Par exemple, la sérotonine, hormone libérée par les plaquettes ou dans le plasma,
provoque soit une vasoconstriction en contractant les muscles lisses des parois des
vaisseaux sanguins, en particulier des vaisseaux rénaux, soit une vasodilatation, en
décontractant ces muscles lisses. La réponse dépend du tonus préalable des vaisseaux
et de leur état normal ou pathologique ainsi que de la dose de sérotonine perfusée.

Il existe de nombreux vasoconstricteurs (la noradrénaline, la phényléphryne…) et de


nombreux vasodilatateurs (Adrénaline, Bradikynine…). Cependant, des substances
comme la noradrénaline, ou la phényléphryne ont des effets vasomoteurs différents
selon leur dosage.

Etudes de cas

1. Injection d’un succédané de plasma

Exemple d’un homme ayant subi une perte importante de plasma sanguin, par exemple
après une brûlure du troisième degré sur de grandes surfaces, ou à cause d’une grave
déshydratation.
La perfusion intraveineuse permet de rétablir le volume sanguin, mais il est impossible
de perfuser de l’eau pure, qui ne peut pas assurer les fonctions vitales du plasma.
On utilise donc, afin de ne pas perturber la balance osmotique, des succédanés de
plasma. Ce sont des solutions qui permettent de remplir les vaisseaux sanguins, et
ainsi de rétablir la pression sanguine et la natrémie (concentration en ion Na+), sans
perturber le système sanguin, c’est-à dire en respectant la balance osmotique, et
l’homéostasie du système sanguin. Ces succédanés de plasma sont donc sans
influence sur la température, sur la glycémie, sur le pH du milieu, sur la calcémie
(concentration en ions Ca2+) et sur la kaliémie (concentration en ions K+).
Il existe plusieurs molécules pouvant être mises en solution dans l’eau afin de former
des succédanés convenables au plasma sanguin. Ces molécules ne peuvent bien
évidemment pas remplacer le rôle du sang (globules rouges, globules blancs,…), mais
sont susceptibles d’assurer les fonctions vitales du plasma sanguin.
L’expérience de Quinton, biologiste français, en 1897, a démontré que l’eau de mer
isotonique peut remplacer le plasma, car ils sont tous deux de composition très
proches. Le plus simple succédané au plasma est donc le couple d’ions (Na+, Cl-),
communément appelé sérum physiologique.
III. Depuis les années soixante, l’effet Doppler-Fizeau,
une méthode diagnostique non invasive.
1. Le principe du Doppler : caractéristique du son

Le son
Quand un homme parle, ses cordes vocales vibrent en avant, puis en arrière, de façon
très rapide. En vibrant, elles créent une suite de dépressions et de zones de forte
pression dans l’air (en poussant l’air puis en se retirant). Ce sont les ondes sonores, qui
se déplacent à environ 340 m/s dans l’air. Les variations de pression que sont ces
vagues sont très petites : autour d’un dix-millième de la pression atmosphérique. De
plus, il faut noter que l’ensemble des particules constituant l’air ne se déplacent pas
avec la vague de son : elles entrent simplement en vibration autour de leur position de
base.
On peut émettre un son en tirant et poussant alternativement une couche d’air autour d’une
surface solide. Cette couche d’air pousse et tire ensuite la couche suivante, et ainsi de suite. La
propagation du son dans l’air est décrite par une onde progressive longitudinale . Mais
le son peut aussi se déplacer à travers des solides, des liquides ou d’autres gaz que
l’air. Le son ne peut pas traverser le vide, parce qu’il n’y a pas de particules dans celui
ci à mettre en vibration. Les médiums empruntés par le son sont donc très divers, mais
n’ont pas tous les mêmes propriétés. Le son se déplace cinq fois plus vite dans l’eau
que dans l’air, et encore trois fois plus vite dans le verre. Plus le milieu est dense, et
plus le son se déplace rapidement à l’intérieur de celui-ci.
Nous nous interesserons ici à la propagation du son dans le sang.

Caractéristiques d’un son


L’homme lui-même a appris à se servir du son non plus à travers ses seules oreilles,
mais aussi avec des outils d’analyse. Pour cela, il a fallu définir les sons. Voici les
différentes caractéristiques qui sont utilisés :

L'amplitude :
La pression varie de façon sinusoïdale au cours du temps. L’amplitude de pression
représente les valeurs max et min atteinte par la pression par rapport à la pression
normale ambiante.

L’intensité du son :
On définit l’intensité d’un son comme étant l’énergie transportée par l’onde sonore par
unité de temps et par unité de section. L’oreille humaine pouvant détecter des sons
d’intensité comprises entre 10-12 W/m2 et 1 W/m2 on exprime l’intensité sonore par une
échelle logarithmique où on définit le niveau d’intensité β en dB.

Période et fréquence :
La période est la durée (en secondes) entre surpressions . La fréquence, l’inverse de la
période (exprimée donc en Hertz), permet donc de quantifier le nombre de surpressions
mesurées par seconde. Quand l’amplitude nous renseigne sur l’intensité sonore, la
fréquence nous permet de déterminer si un son est plus ou moins aigu qu’un autre.
Le timbre : Le timbre enfin est l’ensemble des fréquences qui composent un son, Le
timbre d’un son est unique puisqu’il est lié à sa composition en fréquences. Dans
l’utilisation du son comme moyen d’observation qui nous intéresse ici, on utilise des
sons très purs, qui ont un minimum d’harmonique et donc une forme simple.

L’effet Doppler : principe physique


Certains animaux comme les chauve-souris, ou les baleines utilisent le son pour
repérer leurs proies. Ils émettent des sons à très haute fréquence et analysent l'écho
renvoyé, ce qui leur permet d'estimer la vitesse et la position de leurs proies : c'est
l'écholocalisation.
Si ces animaux peuvent analyser la vitesse et la direction de leur proie à l’aide de la
seule réflexion d’une onde, c’est grâce à l’existence de l’effet Doppler-Fizeau.
Découvert par Christian Johann Doppler en 1842, il est généralisé à d’autres ondes par
le français Fizeau qui le décrit en 1848 sans être au courant des travaux de Doppler.
Les deux scientifiques partent d’un constat : une onde sonore qui est émise par un
émetteur qui se rapproche du récepteur est perçue comme plus aiguë qu’elle ne l’est
réellement, et inversement, l’onde sonore émise par un objet qui s’éloigne est plus
grave.

Schématisation de l'effet Doppler-Fizeau à travers l'exemple d'un véhicule mobile.


En effet, on voit bien que l’objet en mouvement à vitesse v “pousse” l’onde sonore de
célérité c devant lui, diminuant ainsi la période et donc augmentant la fréquence (le son
perçu est plus aigu), de même, le son laissé derrière lui est étendu et l’observateur
perçoit un son plus grave.
La variation de longueur d’onde est égale à la distance parcourue entre deux ondes, on
a donc : λ' = λ - vT(lorsque l’émetteur sonore se rapproche du récepteur) , ce qui est
équivalent à f'=f/(1-v/c).

2. Application à la médecine

Réponse à un besoin d’observation évasive


Accéder à une connaissance tant ponctuelle que structurelle de l’intérieur de
l’organisme est rendu possible par les techniques d’imagerie par résonance dont fait
partie le Doppler. L’effet Doppler appliqué à la médecine, permet d’étudier la
circulation de fluides, et en particulier du sang, que ce soit dans les veines, les artères,
ou les capillaires de surface, et ce sans avoir à perturber leur fonctionnement.

Les différents systèmes permettant de pratiquer le Doppler


Pour étudier les flux sanguins, on utilise deux outils intégrant à la fois un émetteur et un
récepteur, qui permettent de mesurer la vitesse d’écoulement du sang en envoyant des
ondes sonores de célérité c connue, ondes qui sont réfléchies sur les globules rouges
circulant à vitesse v dans le sang f,f’ et v étant connus on peut alors déterminer la
vitesse v d’écoulement du sang.

Le Doppler simple
Un stylet, à la fois émetteur et récepteur, émet à travers la peau une onde sonore
régulière. L’onde sonore est captée par celui-ci à son retour après réflexion sur le
premier fluide rencontré, qui en modifie la vélocité. Le traitement est soit informatique,
soit sonore : le signal capté à des fréquences et amplitudes audibles est réémis et le
praticien peut si la vitesse (et donc la hauteur de son) correspond bien à celle
attendue. Cependant, cette seconde méthode d’analyse, très peu précise, est en voie
de disparition, remplacé par l’analyse informatisée des résultats qui donnent des
vitesses très précises.
Le Doppler pulsé

Le Doppler pulsé permet d’étudier des veines plus profondes : en effet, lors d’un
doppler simple, le signal prépondérant est celui du premier fluide traversé. Or, il est
intéressant d’accéder à des veines ou artères plus profondes. Pour ceci, on émet un
signal de courte durée, puis on se place à l’écoute des ondes reçues. Selon la
profondeur du vaisseau nous intéressant, il faut attendre plus ou moins longtemps
avant d’écouter l’écho. Cette technique permet donc une observation plus précise que
le doppler simple : on peut grâce à elle atteindre tous les vaisseaux de l’organisme, à
condition de savoir précisément à quelle profondeur ils se trouvent.

De nouvelles méthodes ont été mises au point récemment pour pratiquer des
diagnostics par effet Doppler très précis, n’utilisant pas nécessairement les ondes
sonores.
3. Etude de cas : diagnostic de la phlébite

La phlébite
La phlébite est l’obstruction par un caillot de sang (le thrombus, d’où le second nom de
cette maladie, la thrombose veineuse profonde) d’une veine profonde, qui peut être du
à un ralentissement du flux sanguin ou une augmentation de la coagulation du sang,
souvent accompagné d’une lésion de la paroi veineuse. L’affection peut avoir de
complications graves : le caillot, détaché de la paroi, circule dans les vaisseaux
jusqu’aux artères pulmonaires ou la division des vaisseaux fait qu’il finit par se bloquer,
ce qui provoque une embolie pulmonaire, pathologie parfois mortelle. Il convient donc
de vérifier au plus vite si l’on a bien affaire à une phlébite, afin d’opérer avant les
complications.

L’effet Doppler dans l’étude de la phlébite


Pour établir le diagnostic de la thrombophlébite, on effectue un examen par effet
Doppler pulsé du membre inférieur (voir vidéo). Il est nécessaire d’utiliser un Doppler
pulsé pour vérifier que la circulation est perturbée car les veines affectés sont
profondes.
Sources :
Chapitre I
http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/asclepiades/pdf/gdoniol.pdf
http://www.colvir.net/prof/chantal.proulx/702/concept_circul.htm
http://www.histanestrea-france.org/SITE/?Traite-de-la-Saignee
http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-medecine-infirmerie-saignee.html
http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/ATP/pressio.htm
http://www.cnrtl.fr/definition/saign%C3%A9e
http://www.bonjour-docteur.com/actualite-sante-des-saignees-pour-soigner-146.asp?1=1
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saign%C3%A9e_%28m%C3%A9decine%29
http://www.dinosoria.com/sangsue.htm
http://www.em-consulte.com/article/85789
http://vivre-au-moyen-age.over-blog.com/article-12044640.html
http://www.encyclopedie-universelle.com/

Chapitre II
http://www.informationhospitaliere.com/pharma-10410-resistance-vasculaire.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Perfusion_intraveineuse
http://fr.wikipedia.org/wiki/Perfusion
http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/alimentation_parent%C3%A9rale/11058
http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/perfusion-6897/technique-medicale.html
http://www.worldlingo.com/ma/enwiki/fr/Superficial_vein
http://www.google.fr/search?q=capital+veineux&ie=utf-8&oe=utf-
8&aq=t&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a
http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/perfusion-6897/complications-maladie.html

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