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A126 77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252

CA017 Introduction L’artérite à cellules géantes (ACG) est la vascularite


Corticothérapie et la démargination la plus fréquente du sujet âgé. Il s’agit d’une panartérite inflam-
matoire à cellules géantes de topographie segmentaire et focale
des leucocytes : des implications touchant les vaisseaux de moyen et grand calibre. Le traitement de
pratiques ? première intention reste toujours la corticothérapie, actuellement
R. Bourguiba ∗ , Y. Kort , H. Abdelhedi , N. Khammassi , O. Cherif recommandée à une dose initiale de 0,7 mg/kg pour les formes non
Service de médecine interne, hôpital Razi, La Mannouba, Tunis, compliquées et pour une durée minimale de 18 mois. Ces fortes
Tunisie doses de corticoïdes et une durée de traitement prolongée sont
∗ Auteur correspondant.
encore responsables de nombreux effets secondaires, malgré les
Adresse e-mail : bourguibarim21@gmail.com (R. Bourguiba) mesures préventives mises en place.
Introduction Le phénomène de démargination des leucocytes Patients et méthodes Cohorte rétrospective monocentrique des
responsable d’une hyperleucocytose après utilisation d’une corti- patients diagnostiqués et suivis pour une ACG (critères ACR) en
cothérapie est bien connu. L’importance de l’hyperleucocytose est service de médecine interne entre 2010 et 2018.
variable d’un individu à un autre. Résultats Cinquante-neuf patients, âge moyen au diagnostic
Cette variabilité a-t-elle des conséquences en pratique ? 72,4 ± 8,5 ans avec un suivi médian à 1,3 ans étaient analysés. Au
Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective total, 76,2 % (45/59) étaient de sexe féminin. Seul, 23,7 % (14/59)
sur 50 dossiers de patients recevant une corticothérapie à une dose étaient adressés par des ophtalmologues, 44,1 % (26/59) par leur
importante (> 0,5 mg/kg) et prolongée. médecin traitant et 32,2 % (19/59) par d’autres services du CHU ou
Nous avons relevé les données de la NFS avant et après 1 à de périphérie.
8 semaines du début du traitement. Vingt-deux patients (37,3 %) présentaient des symptômes oph-
Les complications liées à la corticothérapie ont été recherchées talmologiques (amaurose, flou visuel, baisse d’acuité visuelle,
Résultats Cinquante patients ont été inclus. La moyenne d’âge cécité) mais l’atteinte ophtalmologique n’était confirmée que chez
était de 50 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 86 ans. 19 patients (32,2 %). Tous les patients avaient eu une biopsie
L’indication de la corticothérapie était une connectivite (n = 32), une d’artère temporale ; 50,8 % étaient positives (30/59). Dix-neuf
vascularite (n = 11), une sarcoïdose (n = 2), encéphalite d’Hashimoto patients avaient une aortite confirmée sur l’imagerie (32,2 %).
(n = 2), uvéite (n = 2) et une maladie de Still dans un cas. La dose La dose moyenne de corticoïdes initiée au diagnostic était de
moyenne de corticoïde était de 0,8 mg/kg/j. 55,5 mg soit une dose-poids moyenne de 0,86 ± 0,21 mg/kg de
On a divisé les malades en 3 groupes selon le pourcentage prednisone sans prendre en compte les bolus dont les 17 (28,8 %)
d’augmentation des leucocytes : le premier groupe ayant un patients atteints de neuropathie optique ischémique antérieure
pourcentage d’augmentation < 30 % (n = 27 patients), le deuxième aiguë (NOIAA) faisaient l’objet. Les principales complications obser-
groupe : un pourcentage d’augmentation entre 30 % et 60 % (n = 18) vées étaient d’ordre neuropsychiatriques : 35,6 % des patients
et le troisième groupe > 60 % (n = 5). (21/59) dont 3 graves (syndrome confusionnel, hallucinations,
Les complications recherchées étaient le syndrome cushingoïde suicide). Le délai médian de survenue de ces troubles était de
clinique, l’hypokaliémie, la dyslipémie, l’hypocalcémie, le diabète 3 ± 5,6 mois pour une dose-poids moyenne 1,00 ± 1,88 mg/kg.
l’ostéoporose, l’ostéonécrose aseptique et la myopathie cortiso- Les diabètes cortico-induits ou déséquilibrés étaient rapportés
nique. pour 11 patients, pour des doses-poids élevées (1,34 ± 2,18 mg/kg
L’hypokaliémie constituait la complication la plus fréquente (16 %) de prednisone), survenant précocement avec une médiane à
suivie par la dyslipémie (8 %) et l’ostéoporose (4 %). 0,25 ± 4,8 mois. Onze patients (18,6 %) présentaient des compli-
Le pourcentage des complications était de 25 % dans premier cations ophtalmologiques à type de glaucome chronique ou de
groupe, 56 % dans le deuxième groupe et 18 % dans le troisième cataracte, avec un délai médian de survenue de ces événements
groupe avec une différence significative (p = 0,017). indésirables de 16 ± 9,8 mois à des dose-poids moyennes de
La dose de corticoïde était corrélée au pourcentage de la démargi- 0,18 ± 0,21. Les fractures survenaient généralement plus tardi-
nalisation avec une différence statiquement significative (p = 0,05). vement au cours du suivi (médiane 12 ± 8,8 mois) pour une
Conclusion Ces résultats préliminaires montrent qu’une démar- dose-poids moyenne de 0,36 ± 0,34 mg/kg de prednisone chez
gination intense des leucocytes pourrait être prédictive d’un risque 7 patients (11,8 %). Les complications infectieuses concernaient
accru de complications. Une étude prospective à plus large échelle 7 patients (11,8 %), dont une responsable du décès et une pneu-
est en cours. À terme, notre objectif est de déterminer si à partir de mopathie infectieuse grave, pour un délai médian de survenue de
l’intensité de la démargination, on pourrait prédire la corticorésis- 3 ± 6,62 mois à la dose de 0,39 ± 0,31 de prednisone.
tance, la corticodépendance ou les complications ce qui amènerait Discussion Quarante-deux patients (71 %) étaient victimes
à établir des modalités de surveillance personnalisées. d’effets secondaires de la corticothérapie au cours de leur
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir traitement d’ACG. Les complications neuropsychiques et les
de liens d’intérêts. décompensations de diabète apparaissent beaucoup plus précoce-
ment et pour des posologies plus élevées [1] que les complications
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.039
infectieuses, ophtalmologiques et osseuses plutôt liées à la durée
d’imprégnation cortisonique. Ces effets secondaires sont bien
CA018 connus des professionnels de santé [2], et malgré la mise en place de
Effets secondaires de la mesures préventives, nombreux sont les patients qui en souffrent
corticothérapie au cours du pouvant engendrer des problèmes d’observance. Les effets secon-
daires les plus gênants selon les patients semblent la myopathie
traitement de l’artérite à cellules cortisonique et la lipodystrophie [3] mais sont paradoxalement
géantes celles perçues comme les moins sévères par les médecins.
M. Belan ∗ , T. Moulinet , J. Campagne , M. Bourne-Watrin , Les effets secondaires étaient probablement sous-estimés car la
L. Tholin , S. Mohamed , J. Deibener-Kaminsky , J.D. De Korwin , durée médiane de suivi n’était que de 1,3 ans car 16 patients (soit
R. Jaussaud 27,1 %) étaient diagnostiqués au cours des deux dernières.
Département de médecine interne et immunologie clinique, hôpitaux Conclusion La corticothérapie forte dose et de durée prolongée
de Brabois, CHRU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France est toujours responsable d’effets secondaires très fréquents et par-
∗ Auteur correspondant.
fois graves chez des sujets âgés dans le contexte d’ACG pouvant se
Adresse e-mail : belan.martin@ymail.com (M. Belan) compliquer de défaut d’observance.

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