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R. Jakobson (1963) met à jour six fonctions du langage : sont-elles toutes exemplifiées
dans l’extrait 1.
Extrait 1
Il [Gabriel] ajouta accablé :
- Ah là là, quelle misère !
- Tu veux qu’on s’arrête pour prendre l’apéro ?
- C’est une idée.
- A La Cave ?
- A Saint-Germain-des-Prés ? demande Zazie qui déjà frétille.
- Non mais, fillette, dit Gabriel, qu’est-ce que tu t’imagines ? C’est tout ce qu’il y a de plus
démodé.
- Si tu veux insinuer que je ne suis pas à la page, dit Zazie, moi je peux te répondre que tu
n’es qu’un vieux con. (R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio : 21) p
Dans cette analyse, je voudrais expliquer à quoi sert la langue dans cet extrait du roman
de R. Queneau, Zazie dans le métro. Je pense que la plupart des fonctions établies par
Jakobson dans l’ouvrage Essais de linguistique générale, se trouvent dans cette partie
du roman. Dans la première ligne, le narrateur emploi une fonction référentielle en
décrivant la forme accablée dont le personnage se sentait au moment de s’exprimer Donc
cela constitue un message véhiculé par le narrateur et qui fait référence à Gabriel et son
sentiment de colère : Il [Gabriel] ajouta accablé.
Le destinateur pose une question qui pourrait se comprendre comme une suggestion et la
fonction est associée au destinataire, c’est-à-dire que l’émetteur Gabriel attend une
réponse de son interlocutrice Zazie. Dans ce cas la fonction est conative. - Tu veux
qu’on s’arrête pour prendre l’apéro ?
Puis Gabriel pose une nouvelle question qui fait référence à un lieu, la cave, ce qui est
une fonction référentielle : - A La Cave ?
Cette fonction se répète dans la question de Zazie qui suit et qui fait à nouveau référence
à un lieu : - A Saint-Germain-des-Prés ?
La fonction qui suit est à nouveau conative, puisque l’émetteur pose une autre question
qui demande une réaction du récepteur. - Non mais, fillette, dit Gabriel, qu’est-ce que
tu t’imagines ?
Dans cette phrase la fonction expressive est également présente quand le destinateur
emploie le mot fillette, comme une expression de sentiment.
Mais, l’émetteur répond lui-même en faisant référence au même lieu, c’est-à-dire que
Saint-Germain-des-Prés est un endroit démodé (référentielle).
La seule fonction des six proposées par Jakobson qui n’est pas présente dans cet extrait
est la fonction Phatique, puisque je n’ai pas trouvé d’expressions qui puissent permettre
de vérifier le passage du message.
Dans l’extrait 2 relevez cinq signes désignatifs et cinq signes non désignatifs. Pour rédiger
la réponse, commencez par définir les notions de signe désignatif et de signe non
désignatif, puis justifiez précisément, mais de façon concise, votre relevé. E
Extrait 2 – Zazie a rejoint Laverdure […]. Gridoux et Turandot se débattent en silence avec
les fils du râpé. - Fameuse, hein, que leur dit Gabriel, cette soupe à l’oignon. On dirait que
toi (geste) tu y as mis des semelles de bottes et toi (geste) que tu leur as refilé ton eau de
vaisselle. Mais c’est ça que j’aime : la bonne franquette. (R. Queneau, Zazie dans le
métro, Folio : 223)
Saussure parle de signe comme d’une unité linguistique ayant un signifiant et un signifié.
Dans cet ordre d’idées il y a des signes à caractère désignatif et des signes à caractère
non-désignatif. Les signes désignatifs font relation à des choses qui sont au-delà de la
langue, comme peuvent être les formes, les caractéristiques, les objets ou les actions
entre autres.
Les signes à caractère non-désignatif, sont des signes linguistiques qui existent par sa
fonctionnalité grammaticale et qui établissent des relations parmi les signes désignatifs.
Dans cet extrait il y a des signes désignatifs, comme par exemple : Zazie qui désigne le
nom propre d’un personnage, c’est-à-dire la forme, le mode comment la personne
s’appelle. Le signe rejoint, qui désigne une action présente, voulant indiquer la condition
de deux ou plusieurs choses ou personnes séparées. Le signe Fameuse qui désigne une
caractéristique d’un autre signe, dans ce cas du signe soupe. Le signe bottes désigne un
objet et le signe semelles qui désigne un complément d’un deuxième signe ou signe
supplémentaire, que dans ce cas et le signe bottes.
On trouve également des signes à caractère non-désignatif, comme cette qui sert à
désigner, montrer un être, un objet, une idée que le locuteur a présente sous les yeux ou
dans sa pensée. Dans ce cas, il s’agit d’un objet que le locuteur veut préenter avec plus
de force : cette soupe.
Le signe et, sert à coordonner des termes, en exprimant une addition, une jonction. Dans
ce cas, il désigne le rapprochement entre deux noms, deux personnages : Gridoux et
Turandot.
Le signe le, est employé ici devant un adjectif qui qualifie un substantif, en indiquant qu'il
est masculin, singulier : le métro.
Le signe à dans ce contexte, désigne un ingrédient essentiel dans une préparation
gastronomique. C’est-à-dire que la soupe est composée principalement d’un ingrédient,
que dans ce cas est l’oignon.
Le signe ça a une valeur indéterminée, la signification est ambigüe et se réfère à une telle
ou telle chose, une telle qualité, telle autre, non précisée ou non précisable.
L’extrait 2 commence par un DN, où le locuteur 1 est le narrateur qui rapporte des faits.
Zazie a rejoint Laverdure […]. Gridoux et Turandot se débattent en silence avec les fils
du râpé. –
Le verbe rejoindre au passé articule l’énoncé sur une situation particulière dans laquelle le
fait s’est produit. Ce cas, présente un système pronominal repéré par rapport à la
situation du locuteur rapporté, Zazie, qui a rejoint Laverdure. C’est la même situation de
Gridoux et Turandot qui se débattent en silence avec le fils du râpé.
Le DD est présent dans la phrase : - Fameuse, hein, que leur dit Gabriel, cette soupe à
l’oignon. On dirait que toi (geste) tu y as mis des semelles de bottes et toi (geste)
que tu leur as refilé ton eau de vaisselle. Mais c’est ça que j’aime : la bonne
franquette. Il s’agit du discours cité par le locuteur 2 et introduit par un tiret qui indique la
prise de parole. Le verbe dire, agit comme introducteur des paroles en incise du discours.
Et dans ce cas, la superposition du discours citant sur le discours cité se fusionne en un
discours indirect libre, que leur dit Gabriel.
Dans l’Extrait 3 – Il peut arriver qu'une erreur du chef (par exemple son appréciation
insuffisante de la valeur de l'adversaire) l'amène à demander à ses troupes des
sacrifices exagérés, sacrifices que certaines unités accompliront avec une
abnégation si sublime que leur rôle sera par là analogue à celui de telle autre unité
dans telle autre bataille, et seront cités dans l'histoire comme des exemples
interchangeables : pour nous en tenir à 1870, la garde prussienne à Saint-Privat, les
turcos à Froeschviller et à Wissembourg.
Dans cette partie de l’extrait, le discours est narrativisé, car il rapporte des paroles du
locuteur directement, laissant au lecteur imaginer ce que l’expéditeur dit. Il s’agit d’un
discours traité comme un récit d’événements. Il contient un trait sémantique du « dire »
l'amène à demander à ses troupes des sacrifices exagérés et une information sur le
contenu du message, qui permet de comprendre la magnitude des sacrifices des troupes,
qui transcenderont comme un événement historique.
– Ah ! Interchangeables, très exact ! Excellent ! Tu es intelligent, dans cette partie du
récit, on retrouve le discours direct, introduit par des signes de ponctuation, le tiret qui
permet de reconnaitre la personne qui parle et des signes d’exclamation.
dit Saint-Loup, correspond au DI introduit par un verbe de parole. Les paroles citées
dépendent complètement du verbe introducteur dire qui indique qui prend la parole, ce
verbe est placé après la réplique, à la fin de la phrase.
Je n'étais pas indifférent à ces derniers exemples, comme chaque fois que sous le
particulier on me montrait le général. Mais pourtant le génie du chef, voilà ce qui
m'intéressait, j'aurais voulu me rendre compte en quoi il consistait, comment, dans
une circonstance donnée, où le chef sans génie ne pourrait résister à l'adversaire,
s'y prendrait le chef génial pour rétablir la bataille compromise, ce qui, au dire de
Saint-Loup, était très possible et avait été réalisé par Napoléon plusieurs fois.
Dans cette partie du récit, on retrouve le discours narrativisé, avec une séquence deux
fois temporelle, le temps de l’histoire « temps du signifié » racontée a l’imparfait (Je
n'étais pas indifférent, on me montrait, c'était que la valeur militaire, je demandais des
comparaisons, je savais les noms, lequel avait le plus une nature de chef, ne le
laissaient pas voir et me répondaient avec une infatigable bonté), le conditionnel passé
( j'aurais voulu), conditionnel présent,( ne pourrait) , le plus-que-parfait (avait été
réalisé) et le temps du récit « temps du signifiant » au présent (Tu es intelligent). Il s’agit
d’un récit de paroles, d’un résumé de paroles. Il consiste à résumer les paroles au lieu de
les rapporter textuellement, à dire que le personnage parle plutôt qu’à dire le contenu
complet de ce que le personnage dit.
Et pour comprendre ce que c'était que la valeur militaire, je demandais des
comparaisons entre les généraux dont je savais les noms, lequel avait le plus une
nature de chef, des dons de tacticien, quitte à ennuyer mes nouveaux amis, le DIL
est présent ici, la voix du narrateur se superpose avec la voix des locuteurs 2, ce qui fait
difficile de reconnaitre si c’est le narrateur ou le personnage qui parle. Et ce discours n’est
pas introduit à l’aide de ponctuation, ni tirets, ni guillemets, ce qui a pour effet la fluidité du
récit et des voix.
Ce discours est polyphonique, c’est-à-dire qu’il y a plusieurs voix, car derrière chaque
énonciation, il peut y avoir plusieurs personnes, l’écrivain, le narrateur et/ou le
personnage. On y retrouve des mots qui ont été dits par les personnages.
qui du moins ne le laissaient pas voir et me répondaient avec une infatigable bonté,
je pense que dans cette partie du discours il n’y a pas de contenu et par conséquent il n’y
a pas de discours rapporté.
Je voudrais aussi analyser le statut énonciatif du narrateur implicite dans ce discours. Ce
récit se caractérise par l’usage du « je ». Le « je » et d’autres codes linguistiques, servent
à identifier ce narrateur car le « je » ne doit pas nécessairement être l’expression d’un
seul narrateur (Je n'étais pas indifférent, je demandais des comparaisons, je savais les
noms). Ce narrateur est tout à la fois un personnage-témoin et un centre d’action puisqu’il
est le protagoniste de ce récit. Des constructions narratives, comme l’imparfait, relevées
dans le texte pourraient nous renseigner sur l’identité de celui qui parle et qui se cache
derrière ce « je ». Des structures énonciatives particulières, propres à l’énonciateur,
révèlent la présence potentielle d’un administrateur du discours.
Des éléments essentiels pour le discours (embrayeurs, déictiques et temps verbaux),
comme chaque fois que et les autres indices spatio-temporels peuvent définir la
trajectoire implicite du narrateur omniscient et la séparer de celle du narrateur
homodiégétique, narrateur ayant un savoir souverain. C’est-à-dire qu’il caractérise le
personnage qui raconte, tout en faisant lui-même partie de la narration, c’est un
personnage parmi les autres acteurs, mais une carence d’identité entoure la personnalité
de ce narrateur. Nous ne disposons pas de détails importants sur la personne du narrateur
et nous ne connaissons ni son prénom, ni sa description, ni son âge. Le lecteur tombe
ainsi dans la confusion d’identification et ne peut saisir à qui confier la narration. Je relève
un emploi hétérogène des pronoms personnels « je » et « on », qui renvoient
apparemment tous au narrateur homodiégétique. Pourtant, le référent de ces pronoms
n’est pas toujours clair. L'emploi et la portée sémantique de ces pronoms personnels dans
leur énoncé, conduit à saisir le narrateur implicite étant lui-même un narrateur fictif ayant
un rôle initial dans la progression des événements de l’histoire.
Les adjectifs bon et gentil ont en eux-mêmes une signification particulière, mais placés
devant un nom auquel ils vont qualifier, la signification peut varier. Selon Le Trésor de la
langue Française, « au sens le plus général bon, bonne indique que l'être, l'objet concret
ou abstrait désigné par le substantif répond positivement à ce qui est attendu de lui, sous
le rapport de sa nature, de sa fonction, de son efficacité, etc. » et l’adjectif gentil, gentille,
indique que l’être est agréable, sympathique ou affable.
Dans la première phrase, Un bon garçon la regardait, l’adjectif bon peut être remplacé
par l’adjectif gentil, mais avec un changement de la signification, car c’est complétement
différent de dire un garçon gentil, voulant exprimer qu’il est agréable ou charmant à dire
Un bon garçon la regardait, où le mot bon est employé dans un langage familier,
voulant dire qu’il est d’une simplicité naïve, sans malice.
Dans la deuxième phrase, Léo a pris le bon chemin, c’est également possible de
substituer l’adjectif bon par gentil, avec un changement mineur de la signification, car
dans ce cas, l’adjectif bon désigne la forme correcte. C’est-à-dire que le chemin pris est le
correct, que ce soit dans le sens physique ou moral, et en le substituant par un gentil
chemin la signification serait celle d’un beau chemin, bien décoré ou agréable. Cet
adjectif placé devant le nom d’un lieu, n’est plus utilisé dans le français courant d’après le
Tlfi.
Dans la troisième phrase Il vous faudra une bonne cuillère à soupe d’huile, bonne a
une signification de quantité, équivalente à une cuillerée, une mesure. Cet adjectif peut
être remplacé par gentille avec un changement mineur de la signification, car dans les
deux cas les signes font référence à une quantité copieuse.
Dans la première partie de la phrase numéro quatre, un bon vin, fait relation à la qualité
et changer l’adjectif par gentil n’est pas possible, étant donné que ce dernier n’aurait pas
une signification de qualité dans ce contexte, comme l’a bon vin. Par contre, dans la
deuxième partie une bonne douzaine d’huitres peut se remplacer par une gentille
douzaine d’huitres, mais avec une légère variation du sens. L’adjectif Bonne fait référence
à une quantité qui n’est pas exactement une douzaine, mais un petit peu plus, ce qui est
plutôt équivalent à dire : une gentille quantité d’huitres, avec une nuance augmentative.
Dans la phrase numéro cinq, Un bon élève a répondu, le contexte permet le changement
par l’adjectif gentil, mais avec un écart important de la signification. Dans le premier cas
l’adjectif bon qui qualifie l’élève, signifie que dans le genre élève, celui-ci présente des
qualités supérieures à la moyenne. Il s’agit donc d’un élève qui est capable d’obtenir des
résultats distingués dans ses études. Par contre un élève gentil est un étudiant
sympathique, agréable mais pas nécessairement doué.
En parlant d’un comportement habituel Vous êtes bien trop gentil, désigne une personne
dont l’attitude est toujours agréable face aux autres, qui possède un caractère doux, mais
les adverbes bien et trop donnent une nuance ironique a la phrase. On comprend que la
personne nommée est gentille en exagération. En remplaçant cette expression par vous
êtes bien trop bon, le sens changerait au complet, car dans ce cas, l’expression signifie
excès de bonté rayonnant en stupidité
Et pour finir, la dernière phrase : Léa portait une gentille, n’a en principe aucun sens, car
il manquerait un complément à la phrase. On peut utiliser l’adjectif gentille en parlant d’un
habit, d’une robe, mais je trouve que dans cette phrase le contexte n’est pas clair et en
conséquence irremplaçable par l’adjectif bon. Léa portait une bonne n’aurait aucune
signification. Dans ce cas il y a une véritable difficulté d’interprétation.