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Mathématiques avancées 2015-2016 Cl.

Gabriel

Partie 2 : calcul intégral

1 Intégrale définie : intégrale de Riemann


1.1 Introduction
Dans tout ce cours, a ă b sont des réels. L’idée intuitive d’intégrale d’une fonction est celle ”d’aire sous sa
courbe” (au moins pour une fonction positive). Nous allons ici donner une façon de construire théoriquement
l’intégrale à partir de cette idée (il existe d’autres constructions comme notamment celle de Lebesgue).
En fait, si f est une fonction continue et positive sur un intervalle ra; bs et si C est sa courbe représentative
dans un repère, alors on va définir l’intégrale de f sur l’intervalle ra; bs, notée :
żb
A“ f pxq dx. (1)
a
par l’aire A de la surface (grisée sur le dessin) délimitée par :

$

’ x “ a : droite verticale
x “ b : droite verticale
&

’ y “ 0 : axe des abscisses
Cf ” y “ f pxq : graphe de la fonction f
%

Plus précisément :
Si f est une fonction réelle positive continue prenant ses valeurs dans un segment I “ ra, bs, alors l’intégrale
de f sur I, notée :
ż żb ż
f pxq dx ou f pxq dx ou f pxq dx (2)
xPI a ra,bs

est l’aire d’une surface délimitée par la représentation graphique de f et par les trois droites d’équation x “ a,
x “ b, y “ 0, surface notée Sf , soit :

Sf “ tpx, yq P R2` | x P I et 0 ď y ď f pxqu (3)

On donne un signe positif à l’aire des surfaces comme Sf situées au-dessus de l’axe des abscisses.

Pour pouvoir traiter aussi les fonctions négatives, on donne un signe négatif aux portions situées sous cet axe.

Ainsi, pour définir l’intégrale d’une fonc-


tion continue dans le cas général (positive
ou négative), il suffit de définir f ` et f ´
comme suit :
#
` f pxq si f pxq ą 0
f pxq “
0, sinon
#
´f pxq si f pxq ă 0
f ´ pxq “
0, sinon

puis de définir l’intégrale de f à partir de


f ` et f – , fonctions continues et positives :
ż ż ż
f dx “ f ` dx ´ f ´ dx (4)
xPI xPI xPI

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Plus précisément, définir l’aire de cette surface consiste, dans la définition de la théorie de Riemann, à ap-
procher f par une suite de fonctions gn dont on connait l’intégrale (en général : des rectangles qu’on définit
d’aire égale à ˘ longueur ˆ largeur) et telle que la différence entre f et gn tende vers 0 quand n tend vers l’infini.

Il se trouve qu’avec cette méthode, il est possible de définir l’aire d’une fonction continue présentant un ensemble
dénombrable de points de discontinuité.
ş
On appelle f un intégrande, et on note (un s allongé, mis pour somme) l’opérateur mathématique, appelé
intégrateur, qui est associé à l’intégration.

1.2 Intégrale d’une fonction en escalier


1.2.1 Subdivisions
On appelle subdivision de l’intervalle ra, bs , un ensemble fini de points X “ tx0 , x1 , ¨ ¨ ¨ , xn u tels que
a “ x0 ă x1 ă ¨ ¨ ¨ ă xn “ b. Les xi (avec i P t0, ¨ ¨ ¨ , nu) sont alors appelés points de la subdivision
et les intervalles sxi´1 , xi r (avec i P t1, ¨ ¨ ¨ , nu) sont appelés intervalles de la subdivision.Le pas de la
subdivision, sera le plus grand des nombres xi ´ xi´1 lorsque i est compris entre 1 et n.

Une subdivision X 1 est dite plus fine que X , si l’ensemble X 1 contient X (plus fine = plus de points). Le pas de
la subdivision X 1 est donc plus petit que celui de X . Obtenir une subdivision plus fine que X “ tx0 , x1 , ¨ ¨ ¨ , xn u
revient à subdiviser les intervalles rxi´1 , xi s.
Exemple :

1.2.2 Définition : fonction en escalier


Une fonction f : ra; bs Ñ R est dite en escalier (ou encore étagée) si, et seulement si, il existe une subdivision
de ra; bs adaptée à f , c’est-à-dire un ensemble de points (subdivision) de ra; bs tel que :

a “ x0 ă x1 ă x2 ă ¨ ¨ ¨ ă xn´1 ă xn “ b pn P Nq ;
et un ensemble de nombres tλ1 , ¨ ¨ ¨ , λn u tels que, pour k variant de 1 à n, la fonction soit constante sur
l’intervalle sxk´1 , xk r et y prenne la valeur λk , c’est-à-dire :
@k P r1; ns X N , @x Psxk´1 ; xk r f pxq “ λk .

Remarque : aux points xk la fonction peut prendre d’autres valeurs éventuellement.

On dira que la subdivision X “ tx0 , x1 , ¨ ¨ ¨ , xn u est adaptée à la fonction en escalier f si f est constante
sur chacun des intervalles sxk´1 , xk r. Toute subdivision plus fine que X est encore adaptée à f .
Notation : on notera Epra; bsq l’ensemble des fonctions en escalier sur ra; bs .

Exemple : la fonction partie entière définie dans la partie sur les fonctions.
Si on la prend sur r0; 3s , alors t0; 1; 2; 3u est une subdivision adaptée à E sur r0; 3s . Par contre, t0; 2; 3u n’en
est pas une car E n’est pas constante sur r0; 2s .

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1.2.3 Quelques propriétés des fonctions en escalier


• Une fonction en escalier est bornée, puisqu’elle ne prend qu’un nombre fini de valeurs.
• Si f est une fonction en escalier sur ra, bs , et si g est une fonction définie sur un ensemble contenant
f pra, bsq, alors g ˝ f est une fonction en escalier sur ra, bs , et une subdivision adaptée à f est aussi adaptée
à g ˝ f . En effet, si f est constante sur sxk´1 , xk r, il en est de même de g ˝ f . En particulier, la fonction
| f | est en escalier, la fonction 1{f est en escalier si f ne s’annule pas, et, quel que soit λ réel, la fonction
λf est en escalier.
• Si f et g sont des fonctions en escalier sur ra, bs, il en est de même de f `g, de f.g, de maxpf, gq, de minpf, gq,
de f {g si g ne s’annule pas, et, plus généralement, de toute opération φpf, gq effectuéeŤsur f et g. En effet,
si X et X 1 sont des subdivisions adaptées à f et g respectivement, la subdivision X X 1 “ tx0 , ¨ ¨ ¨ , xn u
est adaptée à la fois à f et à g,Ť
et sur chacun des intervalles sxk´1 , xk r, les fonctions f et g sont constantes,
donc φpf, gq également et X X 1 est une subdivision adaptée. En particulier Epra; bsq est un espace
vectoriel sur R.

1.2.4 Définition : intégrale d’une fonction en escalier


Soit f une fonction en escalier définie sur ra, bs. Si X “ tx0 , ¨ ¨ ¨ xn u est une subdivision de ra, bs adaptée à f , et
si, pour k compris entre 1 et n, on appelle λk “ f pak´1 q la valeur prise par la fonction f en un point quelconque
ak´1 de l’intervalle sxk´1 , xk r, on peut considérer la somme :
n
ÿ n´1
ÿ
σ“ λk pxk ´ xk´1 q “ f pai q pxi`1 ´ xi q
k“1 i“0

Remarquons que le nombre | λk | pxk ´ xk´1 q est l’aire géométrique du rectangle de hauteur | λk | et de base
xk ´ xk´1 . Le nombre σ représente donc l’aire algébrique du domaine délimité par la courbe représentative de
f qui est formé d’une réunion finie de rectangles. Les aires des rectangles situés en dessous de l’axe des x sont
comptées négativement.

Cette somme ne dépend pas de la subdivision adaptée à f choisie. Prendre une subdivision plus fine revient à
décomposer les rectangles précédents en rectangles plus petits, et la somme reste inchangée. Cette somme ne
dépend que de f , et sera notée :
żb
Ipf q “ f pxqdx
a
et on l’appelle l’intégrale de f sur ra, bs.

En résumé, on a donc la définition suivante :


Soit f P Epra; bsq . L’intégrale de la fonction f sur ra; bs est le nombre réel :
żb n
ÿ n´1
ÿ
Ipf q “ f pxqdx “ λk pxk ´ xk´1 q “ f pai q pxi`1 ´ xi q
a k“1 i“0

où @i P t0, ¨ ¨ ¨ , n ´ 1u ai Psxi , xi`1 r.

Exemple : pour la fonction partie entière, on a en choisissant la subdivision tx0 , x1 , x2 , x3 , x4 u “ t0; 1; 2; 3; 4u :


ż4 ÿ4
Epxqdx “ pxk ´ xk´1 qEpxk´1 q “ 0 ` 1 ` 2 ` 3 “ 6 .
0 k“1

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Quelques remarques :
• Modifier la valeur de f en un nombre fini de points ne modifie pas la valeur de la somme. En particulier
si f pxq “ 0 sauf pour un nombre fini de valeurs de x, alors Ipf q “ 0.
• Si f est constante sur ra, bs et vaut λ, alors Ipf q “ λpb ´ aq.
• Si f est positive, alors Ipf q est positive, car tous les termes de la somme sont positifs.

1.2.5 Relation de Chasles


Si a ď c ď b, en introduisant le point c dans la subdivision, on a la relation de Chasles :
żc żb żb
f pxqdx ` f pxqdx “ f pxqdx
a c a
şa
(avec la convention a
f pxqdx “ 0q.

Preuve de la relation de Chasles


Soit X “ ta0 , ¨ ¨ ¨ , an u une subdivision adaptée à f . Quitte à ajouter un point à la subdivision X , on peut
supposer qu’il existe k P t1, ¨ ¨ ¨ , n ´ 1u tel que c “ ak .
Pour tout i P t1, ¨ ¨ ¨ , nu, notons hi la valeur de la fonction f sur sai´1 , ai r.
Puisque ta0 , ¨ ¨ ¨ , ak q est une subdivision de ra, cs adaptée à f |ra,cs , on a :
k
ÿ
Ira,cs pf q “ hi pai ´ ai´1 q.
i“1

Puisque tak , ¨ ¨ ¨ , an u est une subdivision de rc, bs adaptée à f |rc,bs , on a :


n
ÿ
Irc,bs pf q “ hi pai ´ ai´1 q.
i“k`1

On en déduit :
n
ÿ
Ira,cs pf q ` Irc,bs pf q “ hi pai ´ ai´1 q “ Ira,bs pf q.
i“1

1.2.6 Propriétés de l’intégrale des fonctions en escalier


Linéarité de I :
Si f et g sont deux fonctions en escalier définies sur ra, bs, et si µ est un nombre réel, alors on a :

Ipf ` gq “ Ipf q ` Ipgq (5)


Ipµgq “ µIpgq (6)

et l’application I est donc linéaire sur Epra, bsq.

Preuve
Pour les fonctions en escalier, la démonstration est purement calculatoire :
żb n´1
ÿ żb n´1
ÿ
Ipf q “ f pxqdx “ pxi`1 ´ xi qf pai q et Ipgq “ gpxqdx “ pxi`1 ´ xi qgpai q
a i“0 a i“0

(où tx0 ; x1 ; ¨ ¨ ¨ ; xn u est une subdivision adaptée à f et g à la fois, qui sera aussi adaptée à f ` g).
Il est alors clair, par les propriétés de la somme, que :
żb n´1
ÿ n´1
ÿ n´1
ÿ
Ipf ` gq “ pf pxq ` gpxqqdx “ pxi`1 ´ xi qpf pai q ` gpai qq “ pxi`1 ´ xi qf pai q ` pxi`1 ´ xi qgpai q
a i“0 i“0 i“0
żb żb
“ f pxqdx ` gpxqdx
a a
“ Ipf q ` Ipgq.

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De la même manière, µf est une fonction en escalier qui vaut pai q sur sxi , xi´1 r, donc :
żb n´1
ÿ n´1
ÿ
Ipµf q “ µf pxqdx “ pxi`1 ´ xi qµf pai q “ µ pxi`1 ´ xi qf pai q “ µIpf q
a i“0 i“0

Propriété : intégrale et ordre

Soient f, g P Epra; bsq . On a :


żb
f ě0ñ f pxqdx ě 0 ; (7)
a
żb żb
f ěgñ f pxqdx ě gpxqdx . (8)
a a

Preuve
Soit f P Epra; bsq et soit tx0 ; x1 ; ¨ ¨ ¨ ; xn u une subdivision adaptée à f . Si f ě 0 , alors :
żb n´1
ÿ
f pxqdx “ pxi`1 ´ xi qf pai q ě 0
a i“0

puisque xi`1 ą xi et f pai q ě 0 .


Le deuxième résultat se déduit du premier en considérant l’intégrale :
żb żb żb
pf pxq ´ gpxqqdx “ f pxqdx ` p´1q gpxqdx
a a a

et en utilisant la linéarité de l’intégrale.

1.3 Fonction intégrable au sens de Riemann


1.3.1 Définition
Toutes les fonctions envisagées désormais sont des fonctions à valeurs réelles définies sur un segment ra, bs et
bornées sur cet intervalle. Pour une fonction bornée, il existe donc un nombre M , tel que, pour tout x de ra, bs,
on ait :
´M ď f xq ď M .
Notons :
# żb +
E `
“ tφ P Epra; bsq | φ ě f u et I pf q “
`
Ipφq “ φpxqdx | φ P E `
.
a

L’ensemble I ` pf q n’est pas vide car il contient :


żb
M dx “ M pb ´ aq. (9)
a

D’autre part, si φ est une fonction en escalier telle que φ ě f , on a aussi φ ě ´M , et donc :
żb
φpxqdx ě ´M pb ´ aq.
a

L’ensemble I ` pf q est donc minoré. Il possède une borne inférieure. On note I ` pf q cette borne inférieure, qui
est appelée intégrale supérieure de f .
De même, si l’on pose :
# żb +
E ´
“ tψ P Epra; bsq | ψ ď f u et I pf q “ Ipψq “
´
ψpxqdx | ψ P E ´
a

(10)

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le même raisonnement montre que cet ensemble n’est pas vide et est majoré (par M pb ´ aq). Sa borne supérieure
existe donc. On note I ´ pf q cette borne supérieure, qui est appelée intégrale inférieure de f . Donc :

I ` pf q “ inf Ipφq (11)


φPEpra;bsq
φěf

I ´ pf q “ sup Ipψq (12)


ψPEpra;bsq
ψďf

La fonction f est dite intégrable au sens de Riemann si, et seulement si :

I ` pf q “ I ´ pf q
De plus, le nombre réel I “ I ` pf q “ I ´ pf q est alors appelé l’intégrale de Riemann de la fonction f sur
ra; bs et est noté :
żb
I“ f pxqdx (13)
a

En particulier, d’après ce qui précède, une fonction en escalier est Riemann-intégrable.


Remarque : la variable d’intégration est ”muette” : cela signifie que :
żb żb żb
f pxqdx “ f ptqdt “ f puqdu .
a a a

1.3.2 Critères d’intégrabilité


En revenant à la définition de la borne inférieure et de la borne supérieure, on peut donner divers critères
équivalents pour montrer l’intégrabilité.
Une fonction bornée f est Riemann-intégrable, si et seulement si, pour tout ε ą 0, on peut trouver, des
fonctions en escalier fε et Fε , telles que fε ď f ď Fε et :
żb
pFε pxq ´ fε pxqq ď ε (14)
a

Sur le dessin précédent l’intégrale IpFε ´ fε q est l’aire des rectangles limités par les courbes représentatives des
fonctions en escalier Fε et fε . Cette aire est inférieure à ε.

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Une fonction bornée f est Riemann-intégrable, si et seulement si, on peut trouver, deux suites pfn qně0 et
pFn qně0 de fonctions en escalier, telles que, pour tout entier n on ait fn ď f ď Fn et vérifiant :
żb
lim pFn pxq ´ fn pxqqdx “ 0
nÑ8 a

Dans ce cas : żb żb
Ipf q “ lim Fn pxqdx “ lim fn pxqdx
nÑ8 a nÑ8 a

Les sommes de Darboux


On peut définir d’une autre manière les intégrales supérieures et inférieures en prenant des fonctions en escalier
particulières. Si X “ tx0 , x1 , ¨ ¨ ¨ , xn u est une subdivision de l’intervalle ra, bs, posons :

Mk “ sup f pxq et mk “ inf f pxq (15)


xPsxk´1 ,xk r xPsxk´1 ,xk r

et considérons les fonctions FX etfX , appelées fonctions de Darboux, qui valent respectivement Mk et mk sur
sxk´1 , xk r, et f pxk ) en xk . Ce sont donc des fonctions en escalier particulières qui vérifient :

fX ď f ď FX

On appelle somme de Darboux, les intégrales :


n
ÿ
ΣX pf q “ IpFX q “ Mk pxk ´ xk´1 q (16)
k“1
ÿn
σX pf q “ IpfX q “ mk pxk ´ xk´1 q (17)
k“1

Remarquons que si X 1 Ă X , c’est-à-dire si X est plus fine que X 1 , on a :


fX 1 ď fX et FX 1 ě FX ,
et donc :
σX 1 pf q ď σX pf q et ΣX 1 pf q ě ΣX pf q

L’intégrale supérieure de f est la borne inférieure des sommes de Darboux ΣX pf q, et l’intégrale inférieure est
la borne supérieure des sommes de Darboux σX pf q lorsque l’on prend toutes les subdivisions X possibles de
ra, bs.

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On a alors la nouvelle caractérisation suivante des fonctions Riemann-intégrables :

Une fonction bornée f est Riemann-intégrable, si et seulement si, pour tout ą 0, on peut trouver une subdi-
vision X de ra, bs telle que :
ΣX pf q ´ σX pf q ď ε (18)

Les sommes de Riemann


Les sommes de Riemann vont permettre de caractériser de nouveau les fonctions Riemann-intégrables.
Si X “ tx0 , ¨ ¨ ¨ , xn u est une subdivision de ra, bs, soit, un ensemble de nombres Λ “ tλ1 , ¨ ¨ ¨ λn u : tels que, pour
k compris entre 1 et n le nombre λk soit dans l’intervalle rmk , Mk s. On appelle somme de Riemann, la somme :
n
ÿ
SX ,Λ pf q “ λk pxk ´ xk´1 q (19)
k“1

Sur le dessin précédent, la somme de Riemann est l’aire des rectangles.

Si la fonction bornée f est Riemann-intégrable, quel que soit ε ą 0, on peut trouver un nombre α ą 0, pour
lequel on a la propriété suivante : pour toute subdivision X de ra, bs de pas inférieur à α, et tout ensemble Λ,
on a :
| Ipf q ´ SX ,Λ pf q |ă ε

D’une manière plus concise, mais incorrecte, on dit que les sommes de Riemann tendent vers Ipf q, lorsque le
pas de la subdivision tend vers 0.
La réciproque de cette proposition donne un autre critère d’intégrabilité :
Si les sommes de Riemann tendent vers une limite I ˚ lorsque le pas de la subdivision tend vers 0, alors, f est
Riemann-intégrable et Ipf q “ I ˚ .

1.3.3 Propriétés de l’intégrale des fonctions Riemann-intégrables


Les propriétés de l’intégrale des fonctions en escalier se transposent dans le cas général aux fonctions Riemann-
intégrables.
Linéarité de l’intégrale de Riemann :
L’ensemble des fonctions numériques définies sur ra, bs et intégrables au sens de Riemann est un espace vectoriel
et l’application qui à une fonction associe son intégrale est linéaire.

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Positivité de l’intégrale de Riemann :


Si f est Riemann-intégrable et positive, alors Ipf q ě 0.

On en déduit la croissance de I.
Croissance de l’intégrale de Riemann
Soit f et g deux fonctions Riemann-intégrables sur ra, bs, alors si f ď g, on a Ipf q ď Ipgq.

Relation de Chasles :
Soit f une fonction numérique définie sur ra, bs, et a ď c ď b. La fonction f est Riemann-intégrable si et
seulement si ses restrictions f{ra,cs et f{rc,bs , sont Riemann-intégrables, et alors on a :
żc żb żb
f pxqdx ` f pxqdx “ f pxqdx
a c a
şa
(avec la convention a
f pxqdx “ 0).

1.4 Un exemple de fonctions Riemann intégrables : les fonctions réglées sur un


intervalle
1.4.1 Rappel : convergence uniforme
Supposons que la suite de fonctions pfn q converge simplement vers f sur D. Cela signifie que pour tout x P D
et pour tout ε ą 0 il existe N tel que si n ą N alors |fn pxq ´ f pxq| ă ε. L’entier N dépend évidemment de ε et
de x de sorte qu’il convient de le noter en toute rigueur N pε, xq.
On dit que la convergence de pfn q est uniforme sur D si l’entier N pε, xq ne dépend que de ε et pas de x.
Autrement dit :

@ε ą 0DN pεq tel que n ą N pεq ñ |fn pxq ´ f pxq| ă ε @x P D.

La convergence uniforme est donc une propriété plus forte que la convergence simple.

1.4.2 Fonctions réglées sur un intervalle

On dit que f est réglée sur ra, bs si f est limite uniforme d’une suite de fonctions en escalier sur ra, bs.

Concernant les fonctions réglées nous avons la proposition suivante :

Théorème 1.1 Toute fonction réglée sur ra, bs est Riemann-intégrable sur ra, bs.

Preuve Soit en effet ε un réel positif donné et g une fonction en escalier telle que supxPra,bs |f pxq ´ gpxq| ď ε.
Alors la fonction en escalier e “ g ´ ε minore f tandis que E “ g ` ε majore f , et on a :
żb żb
Epxqdx ´ epxqdx ď 2εpb ´ aq
a a

D’où notre proposition.


Nous allons maintenant caractériser les fonctions réglées sur un intervalle.

Théorème 1.2 Une condition nécessaire et suffisante pour qu’une fonction soit réglée sur ra, bs est qu’en tout
point x Psa, br f possède en x une limite à droite et une limite à gauche, que f possède une limite à droite en
a et une limite à gauche en b.

1.4.3 Quelques exemples de fonctions réglées (donc Riemann-intégrables).


Une fonction est dite continue par morceaux sur ra, bs est une fonction telle qu’il existe une subdivision
s “ tx0 , x1 , ¨ ¨ ¨ , xn u de ra, bs telle que :

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• f possède une limite à droite et à gauche en chacun des xi 1 ď i ď n ´ 1,


• f possède une limite à droite en x0 “ a, f possède une limite à gauche en xn “ b,

• f est continue sur chaque intervalle ouvert sxi , xi`1 r, 0 ď i ď n ´ 1.


Autrement dit f doit être prolongeable par continuité à chaque intervalle fermé rxi , xi`1 s.

• Les fonctions continues sont réglées


• Les fonctions monotones sont réglées

• Les fonctions continues par morceaux sont réglées


• Les fonctions monotones par morceaux sont réglées

Les fonctions monotones sont en effet réglées puisqu’en tout point elles possèdent une limite à droite et une
limite à gauche.
Par exemple si f est croissante xÑa
lim f pxq “ inf xăa f pxq.
xăa
Cependant les fonctions réglées, bien que constituant une catégorie importante de fonctions Riemann-intégrables,
ne sont pas les seules fonctions Riemann-intégrables. Un exemple classique est la fonction définie par f pxq “
sinp1{xq si x ‰ 0 et f p0q “ 0.
En effet, soit ε un réel positif donné.
f étant continue sur rε, 1s on peut trouver deux fonctions étagées f1 et f2 sur rε, 1s telles que :

f1 ď f ď f2
ż1 ż1
f2 pxqdx ´ f1 pxqdx ď ε
ε ε

Soit g2 la fonction étagée sur r0, 1s définie par g2 pxq “ 1 si x P r0, εr et g2 pxq “ f2 pxq si x P rε, 1s.
Soit g1 la fonction étagée sur r0, 1s définie par g1 pxq “ ´1 si x P r0, ε et g1 pxq “ f1 pxq si x P rε, 1s.
On a toujours :
g1 ď f ď g2 surr0, 1s
et on a : ż1 ż1
g2 pxqdx ´ g1 pxqdx ď 3ε
0 0

1.4.4 Un exemple de fonction non-intégrable au sens de Riemann


Soit E un ensemble et A une partie de E. On appelle fonction caractéristique de A, la fonction :
$
& 1 si xP A
χA : E ÞÑ t0, 1u : x ÞÑ
0 si xR A
%

La fonction caractéristique de Q n’est pas Riemann intégrable sur l’intervalle r0, 1s. En effet, il est facile de
voir que pour cette fonction f sur l’intervalle r0, 1s, les sommes de Darboux supérieure et inférieure valent
respectivement D “ 1 et d “ 0.

1.5 Intégrale d’une fonction continue par morceaux


1.5.1 Définition : fonction continue par morceaux

Une fonction f : ra; bs Ñ R est dite continue par morceaux si, et seulement si, il existe une subdivision
a “ a0 ă a1 ă a2 ă ¨ ¨ ¨ ă an “ b pn P Nq de ra; bs telle que :

• f soit continue sur chaque intervalle sai´1 ; ai r @i P r1; ns X N ;


• lim f pxq et lim f pxq existent et sont finies
xÑa`
i´1 xÑa´
i

Une telle subdivision est alors dite adaptée à f .

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Notation : on notera CMpra; bsq l’ensemble des fonctions continues par morceaux sur ra; bs .

Exemples : les fonctions continues et les fonctions en escalier sont des fonctions continues par morceaux.
Remarques :
• les valeurs prises par une fonctions continue par morceaux aux points de subdivision n’importent pas.

• si une subdivision X est adaptée à une fonction continue par morceaux alors toute subdivision plus fine
que X l’est aussi.

1.5.2 Propriétés des fonctions continues par morceaux

Théorème 1.3 Soit f, g : ra, bs Ñ R et λ P R.


Si f et g sont continues par morceaux alors λ.f ,f ` g,f.g et |f | le sont aussi.

Théorème 1.4 Soit f : ra, bs Ñ R et rα, βs Ă ra, bs avec α ă β.


Si f est continue par morceaux alors f{rα,βs l’est aussi.

Théorème 1.5 Toute fonction continue par morceaux de ra, bs vers R est bornée.

1.5.3 Approximation d’une fonction continue par morceaux par une fonction en escalier

Théorème 1.6 Soit f P CMpra; bsq une fonction continue par morceaux. Il existe deux fonctions en escalier
ψ et φ qui encadrent d’aussi près que l’on veut la fonction f , c’est-à-dire :
@ε ą 0, Dψ, φ P Epra; bsq | φ ď f ď ψ et ψ ´ φ ď ε

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Preuve
On fait la preuve d’abord pour f continue.
Comme f est continue sur l’intervalle fermé borné ra; bs , elle y est uniformément continue d’après le Théorème
de Heine. On a donc :

@ε ą 0, Dδε ą 0|@x, y P ra; bs, |x ´ y| ď δε ñ |f pxq ´ f pyq| ď ε


Soit ε ą 0 , soit n P N˚ suffisamment grand pour que pb ´ aq{n ď δε et soit ta0 ; a2 ; . . . ; an u une subdivision de
ra; bs à pas constant pb ´ aq{n, donc telle que @i P r0; ns X N, , ai “ a ` i b´a
n donc ai`1 ´ ai “ b´a n ď δε .
Pour tout 1 ď i ď n, la fonction f est continue sur le segment rai1 , ais et y admet donc un minimum et un
maximum en des points α, β P rai1 , ai s. Posons mi “ f pαq et Mi “ f pβq. Comme | β ´ α |ď| ai ´ ai1 |ď δε on a
| f pβq ´ f pαq |ď ε et on en déduit que 0 ď Mi ´ mi ď ε.
Définissons maintenant des fonctions φ et ψ qui vont être solutions de notre problème.
Pour 1 ď i ď n, on pose φ constante égale à mi et ψ constante égale à Mi sur sai1 , ai r.
Pour 0 ď i ď n, on pose φpai q “ ψpai q “ f pai q.
Les fonctions φ et ψ sont bien définies sur ra, bs et ce sont évidemment des fonctions en escalier.
En résumé, les fonctions ψ, φ P Epra; bsq sont donc définies par :

@x Psai1 , ai r φpxq “ mi “ min f pxq et φpai q “ f pai q;


xPrai´1 ;ai s

@x Psai1 , ai r ψpxq “ Mi “ max f pxq et ψpai q “ f pai q.


xPrai´1 ;ai s

L’encadrement φpxq ď f pxq ď ψpxq est vérifié sur chaque intervalle sai1 , ai r et aussi en les ai .
Enfin, l’encadrement 0 ď ψpxq ´ φpxq ď ε est vérifié pour les mêmes raisons.
Il reste à généraliser le résultat aux fonctions continues par morceaux.
Soient f une fonction continue par morceaux sur ra, bs, X “ ta0 , a1 ¨ ¨ ¨ , an u une subdivision adaptée à f et ą 0.
Pour 1 ď i ď n, notons fi la restriction de f à l’intervalle sai1 , ai r. On peut prolonger fi par continuité en ai et
en ai1 en posant fi pai q “ lim et fi pai1 q “ lim f .

i f a`
i´1

En appliquant le résultat précédent aux fonctions fi continues sur les segments rai1 , ai s, il existe des fonctions
en escaliers φi et ψi définies sur rai1 , ais vérifiant @x P rai1 , ai s, φi pxq ď f pxq ď ψi pxq et 0 ď ψi pxqφi pxq ď ε.
On peut alors définir deux fonctions en escalier φ et ψ qui vont résoudre notre problème.
Pour 1 ď i ď n, on pose φpxq “ φi pxq et ψpxq “ ψi pxq sur sai1 , ai r.
Pour 0 ď i ď n, on pose φpai q “ ψpai q “ f pai q.
Les fonctions φ et ψ sont bien définies sur ra, bs et ce sont évidemment des fonctions en escalier.
Par construction, l’encadrement φpxq ď f pxq ď ψpxq est vérifié sur chaque intervalle sai1 , ai r mais aussi en les
ai . Enfin, l’encadrement 0 ď ψpxq ´ φpxq ď ε est aussi vérifié pour les mêmes raisons.

Théorème 1.7 Toute fonction continue par morceaux est Riemann-intégrable.

Preuve
Introduisons l’ensemble Φ “ tφ P Epra, bs, Rq|φ ď f u des fonctions en escalier inférieures à f et celui Ψ “
tψ P Epra, bs, Rq|f ď ψu des fonctions en␣ escalier supérieures
( à f . D’après
␣ la définition
( de l’intégrale de Riemann,
il faut montrer␣ que les bornes
( α “ sup I
␣ ra,bs pφq|φ P Φ (et β “ inf I ra,bs pψq|ψ P Ψ existent et sont égales.
´ `
Notons I “ Ira,bs pφq|φ P Φ et I “ Ira,bs pψq|ψ P Ψ les ensembles formés des intégrales des éléments de Φ
et Ψ.
Comme la fonction f est continue par morceaux, elle est bornée et donc il existe m, M P R vérifiant m ď f ď M .
On en déduit que l’ensemble Φ est non vide car φ “ m est élément de Φ et par suite l’ensemble I ´ est non vide.
De même, avec ψ “ M , on obtient Ψ ‰ H puis I ` ‰ H.
De plus, pour tout φ P Φ, on a φ ď f ď M donc Ira,bs pφq ď Ira,bs pM q “ M pb ´ aq. Ainsi l’ensemble I ´ est
majorée par M pb ´ aq.
Finalement I ´ est une partie de R non vide et majorée donc α “ sup I ´ existe.
De même β “ inf I ` existe car I ` est une partie de R non vide et minorée par mpb ´ aq.
Il reste à montrer α “ β.
Pour tout φ P Φ, ψ P Ψ, on a φ ď f ď ψ donc φ ď ψ puis Ira,bs pφq ď Ira,bs pψq.
Par suite Ira,bs pφq est un minorant de I ` et donc Ira,bs pφq ď β. Ainsi β est un majorant de I et donc α ď β.
D’autre part, pour ε ą 0, il existe φ, ψ P Epra, bs, Rq telles que φ ď f ď ψ et ψ ´ φ ď ε.
Puisque ϕ P Φ et ψ P Ψ on a Ira,bs pφq ď α et β ď Ira,bs pψq.

12
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

De plus ψ ď φ ` ε donc Ira,bs pψq ď Ira,bs pφq ` Ira,bs pεq.


On en déduit β ď α ` εpb ´ aq.
Cette relation valant pour tout ε ą 0, on obtient β ď α, et finalement β “ α.

1.5.4 Propriétés de l’intégrale des fonctions continues par morceaux


Propriété : linéarité de l’intégrale

Soient f , g P CMpra; bsq et soit λ P R . On a :


żb żb
λf pxqdx “ λ f pxqdx ; (21)
a a
żb żb żb
pf pxq ` gpxqqdx “ f pxqdx ` gpxqdx . (22)
a a a

Preuve

• Cas λ ą 0
Pour toute fonction φ : ra, bs Ñ R en escalier inférieure à f , on a λ.φ ď λ.f . Par définition de l’intégrale
şb şb
de la fonction λφ, on a Ira,bs pλφq ď a λf et donc Ira,bs pφq ď a λf .
En passant cette inégalité en la borne supérieure en ϕ P Φ, on obtient :
żb żb
λ fď λf
a a
şb şb
De même, en partant d’une fonction en escalier ψ supérieure à f , on parvient à a
λf ď λ a
f et on peut
conclure : żb żb
λf “ λ f.
a a

• Cas λ ă 0
Même principe mais la multiplication par un scalaire négatif renverse les inégalités.
• Étude de la somme :
Soient φ1 et φ2 : ra, bs Ñ R des fonctions en escalier respectivement inférieures à f et g.
La fonction φ1 ` φ2 est alors inférieure à f ` g et par définition de l’intégrale de la fonction f ` g, on a :
żb
Ira,bs pφ1 ` φ2 q ď f `g
a

puis :
Ira,bs pφ1 ` φ2 q “ Ira,bs pφ1 q ` Ira,bs pφ2 q
En passant cette inégalité en la borne supérieure en φ1 et φ2 fonctions en escalier inférieure à f et g, on
obtient : żb żb żb
f` gď f `g
a a a
De même, en partant de fonctions en escalier supérieure à f et g, on obtient :
żb żb żb
f `g ď f` g
a a a

et on peut conclure à l’égalité.


Croissance de l’intégrale
Soient f, g : ra, bs Ñ R des fonctions continues par morceaux ; on a :
şb
• Si f ď 0 alors a f ě 0.
şb şb
• Si f ď g alors a f ď a g.

13
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Preuve şb
Si f est positive alors la fonction nulle est une fonction en escalier inférieure à f donc a f ě Ira,bs p0q “ 0.
şb şb şb
Si f ď g alors gf ě 0 donc a pgf q ě 0 puis par linéarité a g ě a f ě 0.

Relation de Chasles

Soit f P CMpra; bsq . @c P ra; bs on a :


żc żb żb
f pxqdx ` f pxqdx “ f pxqdx
a c a

Preuve
Si f est en escalier sur ra; bs et si pa0 ; a1 ; ¨ ¨ ¨ ; ap “ c; ¨ ¨ ¨ ; an q est une subdivision de ra; bs adaptée à f , alors :
żc p´1
ÿ
f pxqdx “ pai`1 ´ ai qf pai q
a i“0
żb n´1
ÿ
f pxqdx “ pai`1 ´ ai qf pai q .
c i“p

Le résultat est alors évident.


Corollaire

Soit f P CMpra; bsq . On a :


ża żb
f pxqdx “ ´ f pxqdx ; (23)
żba a

f pxqdx “ 0 . (24)
a

Propriété : intégrale et valeur absolue ou inégalité triangulaire

Soit f P CMpra; bsq . Alors : ˇż ˇ ż


ˇ b ˇ b
ˇ f pxqdxˇ ď |f pxq|dx (25)
ˇ ˇ
ˇ a ˇ a

Preuve

• On peut utiliser la croissance de l’intégrale :


şb şb şb
´|f |ď f ď |f | donc par croissance ´ a |f | ď a f ď a |f |
• Une autre démonstration peut se faire en considérant les parties positive et négative de la fontion f : f ` “
f `|f |
2 et f ´ “ |f |´f
2 .
On a alors f “ f ` ´ f ´ , et f ` et f ´ sont des fonctions positives, donc d’intégrales positives. Donc, en
utilisant les propriétés de la valeur absolue de la somme :
ˇż ˇ ˇż ˇ
ˇ b ˇ ˇ b żb ˇ
` ´
ˇ f pxqdxˇ “ ˇ f pxqdx ´ f pxqdxˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ a ˇ ˇ a a ˇ
ˇż ˇ ˇż ˇ
ˇ b ˇ ˇ b ˇ
` ´
ď ˇ f pxqdxˇ ` ˇ f pxqdxˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ a ˇ ˇ a ˇ
żb żb
ď f ` pxqdx ` f ´ pxqdx
a a
żb
ď |f pxq|dx
a

14
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1.6 Intégrale et moyenne


Définition : valeur moyenne d’une fonction

Soit f P CMpra; bsq . La valeur moyenne de f sur l’intervalle [a; bs est le réel :
żb
1
µ“ f pxqdx (26)
b´a a

Interprétation graphique : µ est la valeur de la fonction constante qui aurait sur ra; bs la même intégrale que
f.

Exercice 1

• Déterminer la valeur moyenne de la fonction f : x Ñ 9x2 ` 15 entre x “ 2 et x “ 5.

• Déterminer la valeur moyenne de la fonction f : x Ñ cospxq ` sinpxq entre x “ 0 et x “ 2π.

Inégalité de la moyenne

Soit f P CMpra; bsq .

Si Dm, M P R|@x P ra; bs, m ď f pxq ď M , alors :

mďµďM,

c’est-à-dire encore : żb
mpb ´ aq ď f pxqdx ď M pb ´ aq (27)
a

Preuve
Comme pour tout x de ra, bs, on a m ď f pxq ď M , on a, d’après la propriété de croissance de l’intégrale :
żb żb żb
mdx ď f pxqdx ď M dx
a a a

c’est-à-dire : żb
mpb ´ aq ď f pxqdx ď M pb ´ aq
a

15
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Exercice 2

• Montrer que @x P R˚` 1 ` x ď ex ď 1 ` x.ex .


Appliquez l’inégalité de la moyenne à la fonction t Ñ et sur l’intervalle r0, xs
• Montrer que @x P R˚` x
1`x ď lnp1 ` xq ď x.
1
Appliquez l’inégalité de la moyenne à la fonction t Ñ 1`t sur l’intervalle r0, xs

Théorème 1.8 Pour toute fonction f à valeurs réelles, définie et continue sur un segment ra, bs, avec a ă b,
il existe un réel c compris entre a et b (a et b étant exclus) vérifiant :
żb
1
f pcq “ f pxq dx. (28)
b´a a

Preuve
Par l’inégalité de la moyenne, on a :
żb
mpb ´ aq ď f pxqdx ď M pb ´ aq
a

Or, f étant continue sur ra; bs, elle prend toutes les valeurs comprises entre m et M au moins une fois (théorème
des valeurs intermédiaires). Donc Dc Psa; br tel que :
żb
1
f pcq “ f pxq dx.
b´a a

16
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2 Théorème Fondamental de l’Analyse : lien intégrale-primitives


Voici maintenant le lien entre l’intégration et les primitives :
Théorème Fondamental de l’Analyse (Leibniz-Newton)

Soit f une fonction continue sur un intervalle ra; bspa, b P Rq .

La fonction : żx
F : x ÞÑ f ptqdt (29)
a
est l’unique primitive de f qui s’annule en a .

On en déduit que pour toute primitive F de f :


żb
f pxqdx “ rF pxqsba “ F pbq ´ F paq (30)
a

Remarques :
• Dans la première partie du Théorème, la variable x est la ”borne d’en haut” de l’intégrale : c’est pour
cela qu’on parle parfois de ”l’intégrale fonction de la borne d’en haut”.
• Dans la deuxième partie du Théorème, la primitive F choisie est quelconque et ce n’est pas nécessairement
celle donnée dans la première partie.
• C’est ce Théorème qui permet de montrer que toute fonction continue admet des primitives.

Preuve

• Il est clair que F s’annule en a : ża


F paq “ f ptqdt “ 0 .
a
Il faut montrer maintenant que F est bien une primitive de f , c’est-à-dire que F 1 “ f ou encore (par
définition de la dérivée) que :
F pxq ´ F px0 q
lim “ f px0 q @x0 P R .
xÑx0 x ´ x0
On a : ˆż x ż x0 ˙
F pxq ´ F px0 q 1
“ f ptqdt ´ f ptqdt
x ´ x0 x ´ x0 a a
donc : ˆż x0 żx ż x0 ˙
F pxq ´ F px0 q 1
“ f ptqdt ` f ptqdt ´ f ptqdt
x ´ x0 x ´ x0 a x0 a

(où on a décomposé la première intégrale grâce à la Relation de Chasles) et finalement :


żx
F pxq ´ F px0 q 1
“ f ptqdt ,
x ´ x0 x ´ x0 x0

c’est-à-dire la valeur moyenne µ de f entre x0 et x (ou x et x0 , selon leur ordre).


Mais f est continue sur ra; bs et l’inégalité de la moyenne montre que :

min f ptq ď µ ď max f ptq ,


tPrx0 ,xs tPrx0 ,xs

donc le Théorème des Valeurs Intermédiaires assure qu’il existe cx0 P rx0 ; xs tel que :
F pxq ´ F px0 q
“ µ “ f pcx0 q .
x ´ x0
Comme cx0 est compris entre x0 et x (ou x et x0 ), le Théorème des Gendarmes assure que :

lim cx0 “ x0
xÑx0

17
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et (par continuité de f ) que :

F pxq ´ F px0 q
lim “ lim f pcx0 q “ f px0 q
xÑx0 x ´ x0 xÑx0

C’est précisément ce qu’il fallait démontrer.

• Soit G la primitive qui était désignée par F dans la première partie du Théorème. Alors :
żb
f pxqdx “ Gpbq “ Gpbq ´ Gpaq
a

puisque Gpaq “ 0 .
Toute autre primitive F de f diffère de G par une constante k P R , donc F pxq “ Gpxq ` k @x P ra; bs
et : żb
F pbq ´ F paq “ pGpbq ` kq ´ pGpaq ` kq “ Gpbq ´ Gpaq “ Gpbq “ f pxqdx ,
a
ce qui est le résultat annoncé.

Exemples :

ż1 ȷ1
x3 13 03

1
x2 dx “ “ ´ “
0 3 0 3 3 3
ż1 ȷ1
e2 ´ 1

2x 1 2x
e dx “ e “
0 2 0 2

ż1
I1 “ p1 ´ x2 q dx
´1
ȷx“1
x3

“ x´
3 x“´1
ˆ ˙ ˆ ˙
1 1
“ 1´ ´ ´1 `
3 3
2
“2´
3
4

3

ż2
1
I2 “ 2
dx
1 x
„ ȷx“2
1
“ ´
x x“1
1
“´ `1
2
1

2

18
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ż5
I3 “ xp2 ` x2 q3 dx
1
ż5
“ xpx6 ` 6x4 ` 12x2 ` 8q dx
1
ż5
“ x7 ` 6x5 ` 12x3 ` 8x dx
1
ȷx“5
x8 x6 x4 x2

“ ` 6 ` 12 ` 8
8 6 4 2 x“1
„ 8 ȷx“5
x
“ ` x6 ` 3x4 ` 4x2
8 x“1
ˆ 8 ˙ ˆ ˙
5 6 4 2 1
“ ` 5 ` 3.5 ` 4.5 ´ `1`3`4
8 8
“ 66420

ż 0,5
1
I4 “ dx
0 2 ´ 3x
On reconnaı̂t une fraction rationnelle constituée :
– au numérateur d’un polynôme de degré 0

– au dénominateur d’un polynôme de degré 1


Cette fraction peut se bricoler pour arriver à une ex-
1
pression de la forme uu , qui s’intégrera avec la fonc-
tion ln.
ż 0,5
1
I4 “ dx
0 2 ´ 3x
ż 0,5 ˆ ˙
1 ´3
“ ´ dx
0 3 2 ´ 3x
ˆ ˙
1 x“0,5
“ ´ rlnp2 ´ 3xqsx“0
3
ˆ ˙
1
“ ´ plnp0, 5q ´ lnp2qq
3
ˆ ˙
1
“ ´ p´ lnp2q ´ lnp2qq
3
2 lnp2q

3

2.1 Notion d’intégrale indéfinie (sans bornes)


Soit f une fonction définie sur un intervalle I admettant des primitives. On note :
ż
f pxqdx , (31)

l’ensemble de toutes les primitives de f sur l’intervalle I .


Donc, si F est une primitive de f sur I :
ż
f pxqdx “ tx ÞÑ F pxq ` k|k P Ru . (32)

Par abus de langage, cette notation désigne aussi une primitive quelconque de f : il faut toutefois bien garder
à l’esprit qu’il existe une infinité de primitives définies à une constante additive près.

19
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Exemple : ż
2x dx “ x2 ` C, C P R

Cette écriture signifie que les primitives de la fonction x ÞÑ 2x sont les fonctions de la forme x ÞÑ x2 à une
constante additive réelle C près.

Exercice 3

• On cherche une primitive sur s ´ 5; `8r de la fonction f pxq “ 3


px`5q2

1
– Rappeler la formule donnant la dérivée d’une fonction de la forme un
1
– A titre d’exemple, dériver la fonction Gpxq “ x`5

– Écrire f pxq en faisant apparaı̂tre la dérivée de G


– En déduire une primitive F de f sur R
– Vérification : F 1 pxq “ ¨ ¨ ¨

• De même sur 23 ; `8 avec f pxq “ 5 1


‰ “
p3x´2q3 en faisant apparaı̂tre la dérivée de Gpxq “ p3x´2q¨¨¨

x2
• De même sur s1; `8r avec f pxq “ p5x3 ´4q4 en faisant apparaı̂tre la dérivée de Gpxq “ ¨ ¨ ¨

Exercice 4

• Soit f : x ÞÑ x2 définie sur R. On demande de trouver la primitive F de f sur R telle que F p2q “ 3.
• Soit f : x ÞÑ x3 définie sur R. On demande de trouver la primitive F de f sur R telle que F p´2q “ 5.

• Soit f : x ÞÑ p2x´3q3 définie sur R. On demande de trouver la primitive F de f sur R telle que F p2q “ ´4.
• Soit f : x ÞÑ x
px2 ´1q2 définie sur s1; `8r. On demande de trouver la primitive F de f sur s1; `8r telle que
F p2q “ ´4.

20
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3 Techniques de calcul intégral


3.1 Primitives et intégrales élémentaires
3.1.1 Primitives de fonctions simples
Dans le tableau suivant, la première colonne est la fonction dont on cherche les primitives, la deuxième est son
domaine de définition et la troisième, les primitives de cette fonction sur un intervalle inclus dans ce domaine.
C, a, ω, φ désignent des constantes réelles, avec ω ‰ 0.
Tableau des primitives simples
f pxq DD F pxq
a R ax ` C
xa`1
xa , @ a P Rzt´1u R˚ si a P Z ; R˚` sinon a`1 ` C
1
x R˚ ln |x| ` C
cospωx ` φq R 1
ω sinpωx ` φq ` C
␣π R
1
sinpωx ` φq ´ ω cospωx ` φq ` C
1
Rz 2 ` kπ, k P Z
(
cos2 x tan x ` C
´ sin12 x Rz tkπ, k P Zu cotan x`C
2
Rz π2 ` kπ, k P Z
␣ (
tan x tan x ´ x ` C
ax
ax pa ą 0q R ln a ` C
␣ π R`
˚
lnpxq xplnpxq ´ 1q ` C
Rz 2 ` kπ, k P Z
(
tan x ´ ln | cos x| ` C
sin x. cos x R ´ 12 . cos2 x ` C
? 1 s ´ 1 , 1r arcsin x ` C
1´x2
1
´ ?1´x 2 s ´ 1 , 1r arccos x ` C
1
1`x2 R arctan x ` C
ch x R sh x ` C
sh x R ch x ` C
1
ch2 x R th x ` C
1
sh2 x R˚ ´ coth x ` C
2
th x R x ´ th x ` C
? 1
x2 `1
R argsh x ` C
? 1 s1 , `8r argch x ` C
x2 ´1
1
1´x2 s ´ 1 , 1r argth x ` C
1
1´x2 s1 , `8r argcoth x ` C
1
1´x2 s ´ 8, ´1r argcoth x ` C

3.1.2 Primitives de fonctions composées


Tableau des primitives composées
f pxq F pxq
λu1 λ u`C
u1 ` v 1 u`v`C
pv 1 ˝ uq.pu1 q pv ˝ uq ` C
ua`1
pua q.pu1 q, @ a P Rzt´1u a`1 ` C
u1
u ln |u| ` C
1
sin u.u ´ cos u ` C
eu .u1 eu ` C

3.1.3 Exercices de primitives et d’intégrales élémentaires


Exercice 5 Calculer les primitives et intégrales suivantes :

21
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• x5 dx • px2 ` ? 1 2
ş ş
3 xq dx
?

ş
px ` xq dx ş4
• ´5 p3x ´ 1q dx
?
• p ?x ´ x 4 x q dx
ş 3
ş3
• 1 x33 dx
ş x2

şπ
? dx
x • 0 p2 sin x ` 3 cos xq dx
şe
• • 1 p x1 ´ 2xq dx
ş 1 4
p x2 ´ x? x
` 2q dx
ş9
• • 4 xx´2
ş 1
4 x dx ? dx
?
x

• 1
ş 2 ş2
px ` ? 3 x q dx • ´2 p2x ´ 2ex q dx

Exercice 6 Écrire sans calcul les primitives suivantes.


żx żx żx żx
lnptq 2 t
• dt ; tet dt ; sinptqecosptq dt ; et`e dt ;
c t c c c
żx żx żx żx
1 sinptq 1 arcsin2 ptq
• 2t
dt ; dt ; ? dt ; ? dt ;
c 2`e c 2 ` cosptq c 2 t ` |t| c 1 ´ t2
żx żx żx żx
sinptq tanptq 1 cosptq
• dt ; dt ; dt ; b dt ;
c 2 ` cosptq c cosptq c sinptq tanptq c 1 ´ sin2 ptq
żx żx żx
1
• tan3 ptq ` tan5 ptqdt ; 1 ` tan6 ptqdt ; dt ;
c c c cos2 ptqp3 ` tanptqq
żx żx żx
2t ` 3 t`1 t`1
• dt ; dt ; ? dt ;
c pt2 ` 3t ` 5q2 c t2 ` 2t ` 5 c
2
t ` 2t ` 3
żx ? żx ? ? żx ? ´t
cosptq tanp tq ` tan3 p tq sinpe´t qe´t` cospe q
• e sinptq a dt ; ? dt` ; a dt ;
c sinptq c t c cospe´t q
żx
e2t psinpe2t q ´ sin3 pe2t qq
• ´ a ¯a dt .
c 1 ` 1 ` cos3 pe2t q 1 ` cos3 pe2t q

Exercice 7 Calculer les intégrales suivantes :


żπ ż3
• I1 “ cos t dt • I4 “ p12t17 ` 2t3 ´ tq dt
0 ´3
ż π ż ln 3
2 ´ π¯
• I2 “ sin t ` dt • I5 “ p1 ´ 2et q dt
0 4 ´ ln 2
ż1 ż1
2t
• I3 “ pt3 ` 2t2 ` 4t ` 1q dt • I6 “ ? dt
0 0 1 ` t2

Exercice 8 Déterminer deux primitives sur s0, `8r de chacune des fonctions suivantes :
3 1
f : x ÞÑ ` x2
x2 3
2 ?
g : x ÞÑ ? ´ x 2
x

3x3 ` 2x2 ` 1
Exercice 9 1. Déterminer deux primitives sur s0, `8r de la fonction f : x ÞÑ .
x2
7
2. Déterminer deux primitives sur R de f : x ÞÑ 5p4x´1q6 et deux primitives sur s1; `8r de g : x ÞÑ .
p3x ` 2q5
1
3. Déterminer une primitive sur s ´ 1; `8r de f : x ÞÑ ? , et une primitive sur s2; `8r de g : x ÞÑ
3x ` 5
x`1
?
2
.
x ` 2x ´ 8

22
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Exercice 10

?
• Soit g la fonction définie sur s0; `8r par gpxq “ x x. Calculer la dérivée de g sur s0, `8r.
?
• Soit f la fonction définie sur s0; `8r par f pxq “ x. Déduire de la première question une primitive de f
sur s0; `8r.
.
x
Exercice 11 Soit f la fonction définie sur s ´ 3, `8r par f pxq “ et F la primitive de f sur s ´ 3, `8r
x`3
qui s’annule en zéro.

• Étudier les variations de la fonction F sur s ´ 3; `8r.


• Étudier le signe de F pxq sur r´3; `8r.

• Soit g la fonction définie sur s ´ 3; `8r par gpxq “ F pxq ´ x.

– Démontrer que g est décroissante sur s ´ 3; `8r.


– En déduire que : si x ą 0, alors F pxq ă x.

Exercice 12 Déterminer les primitives suivantes :


ż
2
tet dt
ż
ln t
dt
t
ż
dt
t ln t

Exercice 13 Déterminer les primitives suivantes :


ż
cos t sin t dt
ż
tan tdt
ż
cos3 t dt

Exercice 14 Déterminer les primitives suivantes :

t2
ż
dt
1 ` t3
ż
t
? dt
1 ` t2
ż
t
dt
1 ` t4

Exercice 15 Déterminer les primitives suivantes :


ż
dt
it ` 1
ż
et cos t dt
ż
t sin tet dt

23
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Exercice 16 Calculer les intégrales suivantes :


ż2
dt
1 t2
ż1
dt
0 1 ` t2
ż 1{2
dt
?
0 1 ´ t2

Exercice 17 Calculer les intégrales suivantes :


ż 2π
cos2 t dt
0
ż2
ln t dt
1
ż1
t
? dt
0 1 ` t2

Exercice 18 Pour m, n P N, calculer


ż 2π
Im,n “ cospmtq cospntq dt
0

3.2 Primitives et intégration par changement de variable


3.2.1 Intégration par changement de variable : méthode

Soit f une fonction numérique continue, et φ une fonction de classe C 1 (c’est-à-dire dérivable et dont la dérivée
est continue) sur un intervalle ra, bs et dont l’image est contenue dans le domaine de définition de f . Alors :
ż φpbq żb
f puq du “ f pφpxqqφ1 pxq dx. (34)
φpaq a

Preuve
La fonction f étant continue, on considère une primitive F de f sur D l’ensemble de définition de f . La fonction
F ˝ φ est alors dérivable, comme composée de deux fonctions dérivables et on a :
pF ˝ φq1 “ pf ˝ φq ˆ φ1
D’où :
żb żb
f pφpxqqφ1 pxq dx “ ppf ˝ φq ˆ φ1 qpxq dx
a a
żb
“ pF ˝ φq1 pxq dx
a
b
“ rF ˝ φsa
“ F pφpbqq ´ F pφpaqq
ż φpbq
“ f puq du
φpaq

Dans ce calcul, on a en quelque sorte posé :


$
& u “ φpxq
. (35)
du “ φ1 pxqdx
%

La borne inférieure x “ a dans l’intégrale où la variable est x devient u “ φpx “ aq “ φpaq dans l’intégrale où
la variable est u et de même pour la borne supérieure b qui devient φpbq.

24
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

La formule peut s’appliquer dans les deux sens (cf. exemples 2 et 3 ci-dessous).
Exemples

1. Soit à calculer ż 2?π


?
2x cospx2 qdx
π
? ?
On pose le changement de variable u “ x2 et donc du “ 2xdx avec x variant entre π et 2 π. Par
conséquent u varie entre π et 4π.
ż 2?π ż 4π
2
?
2x cospx qdx “ cospuqdu “ rsinpuqs4π
π “ sinp4πq ´ sin π “ 0 ´ 0 “ 0.
π π

2. Soit à calculer : ż 1{2 a


I“ x 1 ´ x2 dx
1{3
Posons :
$
& u “ φpxq “ x2
. (36)
du “ φ1 pxqdx “ 2xdx
%

Si a “ 1{3, u “ φp1{3q “ 1{9 et si a “ 1{2, u “ φp1{2q “ 1{4 donc l’intégrale devient :


1 1{4
ż ı1{4
1 2”
I“ p1 ´ uq1{2 du “ ´ . p1 ´ uq3{2
2 1{9 2 3 1{9
" *
1 1 3{2 1 3{2
“ ´ p1 ´ q ´ p1 ´ q
3 4 9
" *
1 3 3{2 8
“ ´ p q ´ p q3{2
3 4 9
“ ¨¨¨ ?
16 ? 3
“ 2´
81 8
3. Soit à calculer : ż ?3{2 a
I“ 1 ´ x2 dx
1{2
Posons :
$
& x “ sin t “ φptq
. (37)
dx “ φ1 ptqdt “ cos tdt
%
? ?
Si x “ 1{2, 1
2 “ sin π6 . Si x “ 23 , 23 “ sin π3 , donc :
ż φpπ{3q a ż π{3 a
I“ 2
1 ´ x dx “ 1 ´ pφptqq2 φ1 ptqdt
φpπ{6q π{6
ż π{3 a
“ cos t 1 ´ sin2 tdt
π{6
ż π{3
“ cos t | cos t | dt
π{6
ż π{3
“ cos2 tdt
π{6
ż π{3
1 ` cos 2t
“ dt
π{6 2
„ ȷπ{3
t sin 2t
“ `
2 4 π{6
π π 1 2π π π
“ p ´ q ` psin ´ sin q “
6 12 4 3 3 12

25
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

3.2.2 Recherche de primitive par changement de variables


Cette méthode est basée sur la formule de dérivation des fonctions composées :

pG ˝ hq1 “ G1 ˝ h.h1 .

Donc on a : ż
pG1 ˝ hqpxq.h1 pxqdx “ pG ˝ hqpxq. (38)

Deux cas peuvent se produire :


• la fonction f à intégrer, s’écrit sous la forme g ˝ h.h1 . Dans ce cas on effectue le changement de variable
t “ hpxq, on calcule une primitive G de la fonction g, alors, la fonction G ˝ h est une primitive de f .
• on veut faire un changement de variable du type x “ kptq, pour ramener le calcul des primitives de f à
celui des primitives de f ˝ k.k 1 .
Il faut alors faire attention au domaine de définition de k, et le choisir de telle sorte que k soit bijective,
de manière à pouvoir écrire t “ k ´1 pxq, ce qui permettra de revenir en x à la fin du calcul. Si G est une
primitive de f ˝ k.k 1 , on aura alors
F “ G ˝ k ´1 (39)

On a donc la proposition suivante :


Soit f définie sur J ; on suppose que φ est de classe C 1 et réalise une bijection de I Ñ J ; alors :
ż ż
f pxqdx “ f pφptqqφ1 ptqdt

(on a donc posé x “ φptq, dx “ φ1 ptqdt, t “ φ´1 pxq),


en ce sens que, si G est une primitive sur J de la fonction t ÞÑ f pφptqqφ1 ptq et si F est une primitive de f , on
a:

@x P I F pxq “ Gptq ` C
“ Gpφ´1 pxqq ` C

Preuve
Lorsqu’on dérive par rapport à x l’expression :
Hpxq “ Gpφ´1 pxqq
on obtient :

H 1 pxq “ G1 pφ´1 pxqq.pφ´1 q1 pxq (par la règle de dérivation d’une fonction composée)
´1 1 ´1 ´1 1
“ f pφpφ pxqqφ pφ pxqq.pφ q pxq
(car G est une primitive de la fonction : t ÞÑ f pφptqqφ1 ptq ici calculée en t “ φ´1 pxq)
1
“ f pφpφ´1 pxqqφ1 pφ´1 pxqq 1 ´1 (par la règle de la dérivée de la fonction réciproque)
φ pφ pxqq
“ f pxq (40)

donc H est bien une primitive de f sur J

3.2.3 Exercices
Exercice 19 Déterminer les primitives suivantes en procédant par un changement de variable adéquat
ż
dt
? ?
t ` t3
ż
ln tdt
t ` tpln tq2
ż 2t
e dt
.
et ` 1

26
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Exercice 20 Déterminer : ż
dt
?
t t2 ´ 1

Exercice 21 Calculer les intégrales suivantes via un changement de variable adéquat :


że
dt
t ` tpln tq2
ż1e
dt
?
1 t ln t ` 1
ż1
dt
t
0 e `1

Exercice 22 Calculer les intégrales suivantes via un changement de variable adéquat :


ż1a
1 ´ t2 dt
0
ż1 a
t2 1 ´ t2 dt
0
ż2
ln t
? dt
1 t

Exercice 23
a) Observer
ż π{4 ż π{4 ´π ¯
lnpcos tq dt “ ln cos ´ t dt
0 0 4
b) En déduire
ż π{4
lnp1 ` tan tq dt
0

Exercice 24
a) Montrer que
ż π{2 ż π{2
cos t sin t π
dt “ dt “
0 cos t ` sin t 0 cos t ` sin t 4
b) En déduire
ż1
dt
?
0 1 ´ t2 ` t

Exercice
ş x25 Calculer les intégrales suivantes :
• 1`x • t2 sinpt3 ` 1qdt
ş
2 dx

• sin t cos t
ş ln3 x ş
• dx 1`sin2 t
dt
ş xx
• 1
ş
• 1`x4 dx x ln x dx
e2x
• sin 3xdx •
ş ş
e2x `2 dx
• x`2
ş 1 ş1 x2
dx • dx
0 p1`x3 q3
• px ` 2q3 dx
ş
ş?3{2 1
• 4x2 `9 dx
• lnxx dx 0
ş
şπ sin x
• dx
• sin x cos3 xdx
ş
0 1`cos2 x
ş0 2
• ?2x´1 • xe´x {2 dx
ş 1
dx ´1
ş1 2 ?
• e • x x3 ` 1dx
ş sin x
cos xdx 0
şπ{9
• 0
tan 3x lnpcos 3xqdx

27
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3.2.4 Nouvelles primitives ”élémentaires”


Soit à calculer les primitives du type :
ż
dx
I˘“ ?
x ˘ a2
2

Un changement de variable judicieux permet de calculer ces primitives.


• Calcul de I`
Posons :
$
& x “| a | sinh u

dx “| a | cosh udu
%

On obtient :
ż
dx dx
I` “ ? 2 “ b` ˘
x ` a2 |a| `1x 2
a
ż ż
|a| cosh udu cosh u
“ a “ du
|a| 2
1 ` sinh u cosh u
x
“ u ` C “ Argsh `C
|a|
ˇ a ˇ
“ ln ˇx ` x2 ` a2 ˇ ` C (41)
ˇ ˇ

• Calcul de I´
De la même manière, posons :
$
& x “| a | cosh u

dx “| a | sinh udu
%

On obtient :
ż
dx dx
I´ “ ? 2 “ b` ˘
x ´ a2 |a| x 2
´1
a
ż ż
|a| sinh udu sinh u
“ a “ du
|a| 2
cosh u ´ 1 | sinh u |
ż ˇ ˇ
u ˇ x ˇˇ
“ du “| u | `C “ ˇˇArgch `C
|u| | a |ˇ
ˇ a ˇ
“ ln ˇx ` x2 ´ a2 ˇ ` C (42)
ˇ ˇ

3.3 Primitives et intégration par parties


3.3.1 Théorème d’intégration par parties
L’intégration par parties est une méthode qui permet de transformer l’intégrale d’un produit de fonctions en
d’autres intégrales, dans un but de simplification du calcul.
La formule-type est la suivante, où u et v sont deux fonctions dérivables, de dérivées continues et a et b deux
réels de leur intervalle de définition :
żb ” ıb ż b
1
upxqv pxq dx “ upxqvpxq ´ u1 pxqvpxq dx (43)
a a a

ou encore, en remarquant que u1 pxqdx et v 1 pxqdx sont respectivement les différentielles de u et de v :


żb żb
u dv “ ruvsba ´ v du. (44)
a a

28
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En notant w “ v 1 et W “ v, l’énoncé ci-dessus correspond au suivant.

Théorème 3.1 Théorème d’intégration par parties


Soit I “ ra, bs un segment de R, w une fonction continue définie sur I et u une fonction de classe C 1 définie
sur I. Soit W une primitive de w sur I. Alors :
żb żb
b
upxqwpxq dx “ rupxqW pxqsa ´ u1 pxqW pxq dx. (45)
a a

On peut étendre ce théorème aux fonctions continues et de classe C 1 par morceaux sur le segment d’intégration
(mais la continuité est indispensable).

Preuve
La démonstration du théorème découle directement de la règle du produit :

pu ¨ W q1 “ u1 ¨ W ` u ¨ w.

On a donc
u ¨ w “ pu ¨ W q1 ´ u1 ¨ W

puis :
żb żb żb
upxqwpxq dx “ pu ¨ W q1 pxq dx ´ u1 pxqW pxq dx,
a a a
ce qui donne bien la propriété énoncée ci-dessus.

Dans un calcul de primitives, on a aussi :


ż ż
upxqv pxqdx “ rupxqvpxqs ´ u1 pxqvpxqdx
1
(46)

Exemples :
şπ
1. effectuons le calcul de : 03 x cospxq dx grâce à une intégration par parties.
Pour cela, posons upxq “ x, de telle sorte que u1 “ 1, et v 1 “ cos, de telle sorte que v “ sin, par exemple
(i.e. à une constante additive près, qui de toutes façons disparaı̂trait au cours des calculs intermédiaires).
Il vient :

ż π ż π
3 π 3
x cospxq dx “ rupxqvpxqs03 ´ u1 pxqvpxq dx (47)
0 0
ż π3
π
“ rx sinpxqs03 ´ sinpxq dx (48)
0
?
π 3 π
“ ` rcospxqs03 (49)
6
?
π 3 1
“ ´ . (50)
6 2
şb
2. effectuons le calcul de a xex dx.
Pour l’intégration par parties, posons upxq “ x et dv “ ex dx. Nous avons donc du “ dx et (par exemple)
v “ ex .
Utilisons la formule d’intégration par parties :
żb żb
b b
xex dx “ rxex sa ´ ex dx “ rxex ´ ex sa .
a a

On en déduit qu’une primitive (sur R) de la fonction x Ñ xex est la fonction x Ñ px ´ 1qex .

29
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3. recherchons une primitive sur R˚` de la fonction ln :


Posons : $
& upxq “ ln x

v 1 pxq “ 1
%

On a donc : "
u1 pxq “ 1{x
vpxq “ x
et on peut donc écrire :
ż ż
1
ln xdx “ x ln x ´ xdx
x
“ x ln x ´ x ` C

4. recherchons une primitive sur R de la fonction x sin x :


Posons : $
& upxq “ x

v 1 pxq “ sin x
%

On a donc : "
u1 pxq “ 1
vpxq “ ´ cos x
et on peut donc écrire :
ż ż
x sin xdx “ ´x cos x ` cos xdx
“ ´x cos x ` sin x ` C
ş
L’intégration par parties 46 peut être utilisée pour un calcul direct de upxq.v 1 pxqdx , en l’employant au besoin
plusieurs fois de suite.
Exemple :
ż
P pxqex dx (51)

où P est un polynôme.


On obtient par exemple :
ż ż
1 n
n ax
x e dx “ xn eax ´ xn´1 eax dx (n P Z{ t´1uq
a a

ou encore, si P une fonction polynôme quelconque et qu’on note P 1 sa fonction dérivée :


ż ż
1 1
P pxqeax dx “ P pxqeax ´ P 1 pxqeax dx
a a
L’intégration par parties peut fournir une relation de récurrence permettant de calculer de proche en proche
des intégrales dépendant d’un paramètre.
Exemple :

ż
cos2n xdx

Il se peut aussi qu’après plusieurs intégrations par parties on retombe sur l’intégrale de départ affectée d’un
autre coefficient, ce qui permet de la calculer.
Exemple :
ż
ex cos xdx

30
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3.3.2 Exercices
Exercice
ş 26 Déterminer les primitives et calculer les
ş intégrales suivantes :
• x2 ex dx • ex sin xdx
• lnx2x dx • sin 2x sin 3xdx
ş ş
ş2 ?
• xp3x ´ 2q7 dx
ş
• 1 x 1 ` xdx
• ln2 xdx
ş ş1
• ´1 px ` 1q2 e´2x dx
• x ln xdx
ş
şπ{2
• 0 x sin xdx
• x sin 3xdx
ş 2

Exercice 27 Déterminer les primitives suivantes :


ż
t ln tdt
ż
t arctan tdt
ż
t sin3 tdt

Exercice 28 Déterminer les primitives suivantes :


ż
pt2 ´ t ` 1qe´t dt
ż
pt ´ 1q sin tdt
ż
pt ` 1qchtdt

Exercice 29 Calculer les intégrales suivantes

ż1
lnp1 ` t2 q dt
ż0e
tn ln t dt (avec n P N)
1
ż eπ
sinpln tq dt
1

Exercice 30 Calculer les intégrales suivantes


ż1
arctan t dt
0
ż 1{2
arcsin t dt
0
ż1
t arctan t dt
0

Exercice 31 Calculer les primitives suivantes :


ż ż ż ż
ln x
ex cos xdx ; dx n P N ; xArctan xdx ; px2 ` x ` 1qex dx.
xn

Exercice 32 Calculer les primitives suivantes :


ż ż ż ż
ln x
ex cos xdx ; dx n P N ; xArctan xdx ; px2 ` x ` 1qex dx.
xn
ş1
Exercice 33 Soit In “ 0
p1 ´ t2 qn dt.

31
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

1. Établir une relation de récurrence entre In et In`1 .


2. Calculer In .
n
ř p´1qk k
3. En déduire 2k`1 Cn .
k“0

Exercice 34 Intégrales de Wallis


şπ
Soit In “ 02 sinn tdt.

1. Établir une relation de récurrence entre In et In`2 .


2. En déduire I2p et I2p`1 .
3. Montrer que pIn qnPN est décroissante et strictement positive.
4. En déduire que In „ In`1 .
5. Calculer nIn In`1 .
6. Donner alors un équivalent simple de In .

Exercice 35 Calculer par récurrence :


ż π
4 du
In “ .
0 cosn u

Exercice 36 Calculer par récurrence : że


Jn “ logpuqn du.
1

Exercice 37 Calculer les primitives suivantes par intégration par parties.


ş 2
1. x ln x dx
ş
2. x arctan x dx
pln xq2 dx
ş ş
3. ln x dx puis
ş
4. cos x exp x dx

Exercice 38 Voici quelques calculs de primitives utilisant l’intégration par parties.


żx
t sin t dt “ sin x ´ x cos x ` C .
żcx a
arcsin t dt “ x arcsin x ` 1 ´ x2 ` C .
c
żx
lnpx2 ` 1q
arctan t dt “ x arctan x ´ `C .
c 2
żx
1 1 1
pt2 ` 1q arctan t dt “ ´ x2 ` x arctan x ` x3 arctan x ´ lnpx2 ` 1q ` C .
6 3 3
żcx
1 1
tn ln t dt “ xn`1 ln x ´ xn`1 ` C .
c n`1 pn ` 1q2
żx ˆ ˙
2 3x 3x 1 2 4 4
px ` 2xqe dx “ e x ` x´ `C .
c 3 9 27

Exercice 39 Calculer les primitives suivantes, en utilisant l’intégration par parties.


żx żx żx
• tet dt ; t2 et dt ; t3 et dt ;
c c c
żx żx żx
• t lnptqdt ; 2
t lnptqdt ; t3 lnptqdt ;
c c c
żx żx żx
• t sinptqdt ; 2
t sinptqdt ; t3 sinptqdt ;
c c c
żx żx żx
• t cosptqdt ; 2
t cosptqdt ; t3 cosptqdt ;
c c c

32
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

żx żx żx
• arcsinptqdt ; t arcsinptqdt ; arctanptqdt ;
c c c
żx żx żx
• pt2 ` 1q arctanptqdt ; pt2 ` 2tqe3t dt ; pt ` 1q arcsinptqdt .
c c c

Primitives se ramenant à I “ eax .P pxqdx


ş
3.3.3
(où a est un nombre réel ou complexe, et P un polynôme de degré n).

• On applique n ´ 1 fois la formule d’intégration par parties, et l’on obtient un résultat de la forme :
ż
eax P pxqdx “ eax Qpxq,

où Q est aussi un polynôme de degré n.


• On peut également écrire a priori :
ż
eax P pxqdx “ eax pan xn ` an´1 xn´1 ` ¨ ¨ ¨ ` a0 q,

dériver cette relation et identifier, ce qui donne un système permettant de calculer les coefficients ai .

Exercice 40

• Calculer par ces deux méthodes la primitive ex px2 ` x ` 1qdx.


ş

• Calculer par ces deux méthodes la primitive e´2x px3 ´ x2 ` x ` 1qdx.


ş

3.4 Primitives contenant un trinôme du second degré ax2 ` bx ` c


dx
ş
3.4.1 Primitives du type I1 “ ax2 `bx`c

Idée : transformer le dénominateur en somme ou différence de 2 carrés en mettant le trinôme sous sa forme
canonique.
Canonisons le trinôme du second degré :
b2
„ ȷ
b c
ax2 ` bx ` c “ a px ` q2 ´ 2 `
2a 4a a
2
„ ȷ
b b ´ 4ac
“ a px ` q2 ´
2a 4a2
„ ȷ
b ∆
“ a px ` q2 ´ 2
2a 4a
„ ȷ
b 2
“ a px ` q ˘ k 2
2a
avec :

k2 “ ¯
4a2

“ ´ 2 si ∆ă0
4a

“ si ∆ą0
4a2
La primitive se ramène donc à une des formes :
ż
dx
I1 “ “ b 2

a px ` 2a q ˘ k2
qui se ramènent par changement de variable à des primitives élémentaires ; en effet, posons :
$ b
& t “ x ` 2a

dt “ dx
%

33
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

on obtient : ż
1 dt
I1 “
a t2 ˘ k2
qui est une primitive élémentaire.

• Le signe ` donne directement :


ż ż
dt dpt{kq t
“ “ arctan ` C
t2 ` k 2 pt{kq2 ` 1 k

• Le signe ´ demande une séparation en éléments simples :


ż ż ż ż
dt dt dt dt
“ “A `B
t2 ´ k 2 pt ` kqpt ´ kq t`k t´k
avec A et B deux coefficients constants tels que Apt ´ kq ` Bpt ` kq “ 1, donc :
$
& A`B “0

kpB ´ Aq “ 1
%

1
donc A “ ´B “ ´ 2k . On obtient donc finalement :
ż
dt 1 1
2 2
“ ´ ln | t ` k | ` ln | t ´ k | `C
t `k 2k 2k
ˇ ˇ
1 ˇt ´ kˇ
“ ln ˇ ˇ`c (52)
2k ˇ t ` k ˇ

Exemple : établir : ż ˇ ˇ
dx 1 ˇˇ x ` 1 ˇˇ
“ ´ ln `C
2x2 ` x ´ 1 3 ˇ ´x ` 1{2 ˇ

Ax`B
ş
3.4.2 Primitives du type I2 “ ax2 `bx`c dx

Idée : faire apparaı̂tre au numérateur la dérivée du dénominateur


On peut écrire :
A Ab
Ax ` B “ 2a p2ax ` bq ` B ´ 2a

Donc : ż ˆ ˙ż
A 2ax ` b Ab dx
I2 “ 2
dx ` B ´ 2
2a ax ` bx ` c 2a ax ` bx ` c
Le second terme est une primitive de type I1 et le premier terme peut se calculer par un changement de variable ;
en effet, posons :
$
& t “ ax2 ` bx ` c

dt “ p2ax ` bqdx
%

donc on obtient :
ˆ ˙
A Ab
I2 “ ln | ax2 ` bx ` c | ` B ´ I1
2a 2a
Exemple : ż ż
2x ` 3 1 8 dx
dx “ ln | 3x2 ` x ´ 1 | `
3x2 ` x ´ 1 3 3 3x2 ` x ´ 1

dx
ş
3.4.3 Primitives du type I3 “ ?
ax2 `bx`c

Procéder comme pour les primitives de type I1 pour se ramener aux primitives élémentaires :
ż ż
dt dt
?
2 2
ou ?
t ˘k k ´ t2
2

34
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

? Ax`B
ş
3.4.4 Primitives du type I4 “ ax2 `bx`c
dx
Procéder comme pour I2 et se ramener à :
ż ˆ ˙ż
A 2ax ` b Ab dx
I4 “ ? dx ` B ´ ?
2a 2
ax ` bx ` c 2a 2
ax ` bx ` c
ˆ ˙
Aa 2 Ab
“ ax ` bx ` c ` B ´ I3
a 2a

Exercice 41 Calculer les primitives suivantes :


ż
dx
x2 ` 3x ` 1
ż
3x ´ 2
2
dx
5x ´ 3x ` 2
ż
dx
?
2 ´ 3x ´ 4x2
ż
x`3
? dx
4x2 ` 4x ` 3
ż
xdx
2
2x ´ x ` 1
ż
dt
?
2
t ` 2t ` 5

3.5 Fraction rationnelle


3.5.1 Définition
Une fraction rationnelle est le quotient de deux polynômes à une indéterminée x dont les fonctions polynômes
associées sont à valeurs dans un ensemble K et n’ont pas de racine commune (sinon on simplifie). En pratique,
cet ensemble est généralement R (ensemble des réels) ou C (ensemble des complexes). Si Pn pxq et Qm pxq sont
deux polynômes, de degrés n et m et si Qm n’est pas le polynôme nul, la fraction f “ QPm n
est définie pour
tout x tel que QM pxq ‰ 0 par
Pn pxq
f pxq “ (54)
Qm pxq

Remarque : on peut toujours supposer Qm unitaire, c’est-à-dire de coefficient du terme xm égal à 1.

• Si n ă m, la fraction est dite régulière


• Si n ą m, la fraction est dite irrégulière

3.5.2 Décomposition en éléments simples


Pn pxq
Soit Pn et Qm deux polynômes, on veut décomposer la fraction rationnelle F pxq “ Qm pxq .

On s’intéressera, dans la suite, aux fonctions rationnelles (dites ”irréductibles”) simplifiées au maximum, c’est-
à-dire dans lesquelles Pn pxq et Qm pxq sont premiers entre eux et où Qm est de degré supérieur ou égal à 1. On
notera K un corps commutatif (en général C ou R).

Obtention d’une fraction régulière


La première étape consiste à réduire la fraction de telle sorte que le degré du numérateur soit inférieur à celui
du dénominateur (c’est-à-dire à se ramener à une fraction régulière). On procède pour ce faire à une division
euclidienne de Pn pxq par Qm pxq. On sait qu’il existe toujours un couple unique de polynômes Sn´m pxq et Rl pxq
tels que :
Pn pxq “ Qm pxq.Sn´m pxq ` Rl pxq
ou encore :

35
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Pn pxq Rl pxq
Qm pxq “ Sn´m pxq ` Qm pxq

avec :

• Sn´m pxq = quotient de la division, qui est un polynôme de degré n ´ m appelé partie entière de la fraction
• Rl pxq = reste de la division, qui est un polynôme de degré l ă m
Rl pxq
• Qm pxq qui est la fraction rationnelle régulière associée à F

x4 ´3
Exemple : décomposer x2 `2x`1

x4 ´3 x2 `2x `1
´x4 ´2x 3
´x 2
x2 ´2x `3
2x3 ´x2 ´3
`2x3 `4x2 `2x
3x2 `2x ´3
´3x2 ´6x ´3
´4x ´6

Éléments simples de première et deuxième espèces


La fraction rationnelle F “ QPm n
peut donc s’écrire F “ Sn´m ` QRml . Le polynôme Sn´m est appelé la partie
Rl
entière de F et c’est sur Qm que l’on va procéder à une décomposition en éléments simples.
Les polynômes irréductibles à coefficients réels sont du premier ou du second degré. Traditionnellement, dans
ce cas, les fractions rationnelles obtenues dans la décomposition sont appelées respectivement éléments simples
de première espèce et éléments simples de seconde espèce.
On appelle :
• élément simple de première espèce une fraction rationnelle de la forme :

α
px´aqp avec a, α P R et p P N˚

• élément simple de deuxième espèce une fraction rationnelle de la forme :


βx`γ
px2 `bx`cqq avec β, γ P R, q P N˚ et b, c P R et tels que b2 ´ 4c ă 0

36
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

P
Théorème 3.2 Soit F “ Q irréductible, alors si Q admet la factorisation :

Q “ px ´ a1 qp1 px ´ a2 qp2 ...px ´ ap qpr px2 ` b1 x ` c1 qq1 px2 ` b2 x ` c2 qq2 ¨ ¨ ¨ px2 ` bs x ` cs qqs
źr źs
“ px ´ ai qpi px2 ` bj x ` cj qqj
i“1 j“1

où les polynômes x2 ` bj x ` cj n’ont pas de racine réelle ( ∆ négatif, donc b2j ´ 4cj ă 0) alors F admet la
décomposition unique en éléments simples suivante :
α1 α2 p1 α
F “ S ` px´a 1q
` px´a 1q
2 ` ... ` px´a qp1
1
`¨¨¨
α1 α2 αpr
` px´a ` px´a 2 ` ... ` px´a qpr
rq rq r
βq1 x`γq1
` px2β`b
1 x`γ1
1 x`c1 q
` β2 x`γ2
px2 `b1 x`c1 q2 ` ... ` px2 `b1 x`c1 qq1
`...
` px2β`b
s x`γs
s x`cs q
` βs x`γs
px2 `bs x`cs q2 ` ... ` βs x`γs
px2 `bs x`cs qqs

ou encore :
pi
r ÿ s ÿ qj
ÿ αki ÿ βkj x ` γkj
F “S` ki
` 2 ` b x ` c qkj
i“1 ki “1
px ´ a i q j“1 k “1
px j j
j

où les αki , βkj et γkj sont des nombres réels et le polynôme S est la partie entière de F .

Exemples :
• on peut trouver des coefficients a, b, c, d et e en sorte que :
3x5 ` 2 a b c dx ` e
“c` ` ` ` 2
px ´ 1q3 px2 ` 1q x ´ 1 px ´ 1q2 px ´ 1q3 x `1

• on peut trouver des coefficients a, b, c, d, e, f et g tels que :


1 a b c dx ` e fx ` g
2 2
“ ` ` ` 2 ` 2
px ` 1qpx ` 2qpx ` 3qpx ` x ` 1q x ` 1 x ` 2 x ` 3 x ` x ` 1 px ` x ` 1q2

La difficulté principale est donc à présent d’identifier ces coefficients ; il existe pour ce faire plusieurs méthodes,
dont certaines sont illustrées dans les exemples suivants.
Exemples de détermination des coefficients de la décomposition en éléments simples :
1. Étude d’un exemple avec deux pôles simples : F “ x21´1
Q “ px ´ 1qpx ` 1q donc cette fraction admet deux pôles ”simples” (c’est-à-dire d’ordre 1) : 1 et -1.
On en déduit que F peut s’écrire sous la forme :
1 1 a b
F “ x2 ´1 “ px´1qpx`1q “ x´1 ` x`1

Il s’agit de déterminer a et b. Une méthode qui est toujours réalisable consiste à réduire au même
dénominateur le membre de droite de la décomposition et à identifier les coefficients des numérateurs.
Cette méthode n’est pas très efficace car elle demande la résolution d’un nombre d’équations correspon-
dant au nombre de coefficients à déterminer. On peut réduire grandement le travail en éliminant, par une
multiplication judicieuse, tous les coefficients sauf un. Ainsi dans notre exemple en multipliant par px ´ 1q,
on obtient
1 1 b
px ´ 1q px`1qpx´1q “ px`1q “ a ` px ´ 1q px`1q

En posant alors x “ 1, il vient a “ 1{2.


Puis, en multipliant F par px ` 1q et en posant x “ ´1, il vient b “ ´1{2 puisque :
1 1 a
px ` 1q px`1qpx´1q “ px´1q “ b ` px ` 1q px´1q

37
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

La fraction F se décompose alors en

1 1{2 1{2
F “ x2 ´1 “ px´1q ´ px`1q

x`3
2. Exemple avec quatre pôles simples : F “ x4 ´5x 2 `4

Par factorisation du polynôme bicarré et par utilisation des identités remarquables, on peut l’écrire
x`3
F “ px´1qpx`1qpx´2qpx`2q

qui se décompose en
x`3 a b c d
px´1qpx`1qpx´2qpx`2q “ x´1 ` x`1 ` x´2 ` x`2

Pour trouver le coefficient a, il suffit de multiplier les deux membres par x ´ 1 puis de remplacer x par 1 :

x`3 bpx´1q cpx´1q dpx´1q 1`3


px`1qpx´2qpx`2q “a` x`1 ` x´2 ` x`2 p1`1qp1´2qp1`2q “ a “ ´ 32

De même pour trouver b, il suffit de multiplier par x ` 1 et de remplacer x par ´1 :


´1`3 1
p´1´1qp´1´2qp´1`2q “b“ 3

Pour c, il suffit de multiplier par x ´ 2 et de remplacer x par 2 :


2`3 5
p2´1qp2`1qp2`2q “c“ 12

et pour d, on multiplie par x ` 2 et on remplace x par ´2 :


´2`3 1
p´2´1qp´2`1qp´2´2q “ d “ ´ 12

Donc finalement :
x`3 ´2{3 1{3 5{12 ´1{12
px´1qpx`1qpx´2qpx`2q “ x´1 ` x`1 ` x´2 ` x`2

3. Existence d’un facteur irréductible du second degré


Pour décomposer

10x2 `12x`20
x3 ´8

en éléments simples, observons d’abord que :

x3 ´ 8 “ px ´ 2qpx2 ` 2x ` 4q.

Le fait que x2 `2x`4 ne soit pas factorisable en utilisant des coefficients réels est visible car le discriminant,
22 4p1qp4q, est négatif. Nous cherchons donc des scalaires a, b, c tels que :

10x2 `12x`20 10x2 `12x`20 a bx`c


x3 ´8 “ px´2qpx2 `2x`4q “ x´2 ` x2 `2x`4 .

Les différentes étapes sont :

• En multipliant par px ´ 2q il vient :

px´2qp10x2 `12x`20q a
px´2qpx2 `2x`4q “ px ´ 2q x´2 ` px ´ 2q x2bx`c
`2x`4

soit :
10x2 `12x`20
x2 `2x`4 “ a ` px ´ 2q x2bx`c
`2x`4

• En posant x “ 2 :

38
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

10¨22 `12¨2`20 bx`c


22 `2¨2`4 “ a ` p2 ´ 2q 22 `2¨2`4

soit : 7 “ a.

• En posant x “ 0 et en utilisant que a “ 7, il vient :

20 7 c
´8 “ ´2 ` 4

soit : c “ 4.
• En posant x “ 1 et en utilisant que a “ 7 et c “ 4 :

10¨12 `12¨1`20 7 b¨1`4


p1´2qp12 `2¨1`4q “ 1´2 ` 12 `2¨1`4

soit b “ 3

La décomposition en éléments simples est donc finalement :

10x2 `12x`20 7 3x`4


x3 ´8 “ x´2 ` x2 `2x`4 .

4. Répétition d’un facteur irréductible du second degré

25
F “ px`2qpx2 `1q2

avec le facteur irréductible du second degré x2 `1 au dénominateur, la décomposition en fractions partielles


sera de la forme :

a bx`c dx`e
F “ x`2 ` x2 `1 ` px2 `1q2

La détermination de a se fait en multipliant par x ` 2 et en prenant x “ ´2. On obtient a “ 1. On peut


alors écrire :

bx`c dx`e a 25 1 ´x3 ` 2x2 ´ 6x ` 12


x2 `1 ` px2 `1q2 “F ´ x`2 “ px`2qpx2 `1q2 ´ x`2 “ ¨¨¨ “
px2 ` 1q2

En remplaçant, dans le numérateur, ´x3 `2x2 par x2 p´x`2q “ px2 `1´1qp´x`2q “ px2 `1qp´x`2q`x´2,
cette fraction devient :

px2 ` 1qp´x ` 2q ´ 5x ` 10 ´x`2 ´5x`10


“ x2 `1 ` px2 `1q2
px2 ` 1q2

La décomposition finale est donc

25 1 ´x`2 ´5x`10
px`2qpx2 `1q2 “ x`2 ` x2 `1 ` px2 `1q2 .

3.5.3 Primitives des éléments simples


L’intérêt de la décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples est que ceux-ci admettent des
primitives simples.
• La partie polynomiale s’intègre directement.

• Pour les éléments simples de première espèce, on a les résultats :


ż
α
dx “ α ln | x ´ a | `C
x´a
ż ż
α α α
k
dx “ α px ´ aq´k dx “ px ´ aq´k`1 ` C “ `C pour kě 2 :
px ´ aq ´k ` 1 p1 ´ kqpx ´ aqk´1

39
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

• Pour les éléments de deuxième espèce ax`b


px2 `px`qqn on fait apparaı̂tre au numérateur la dérivée de x2 `px`q.
On obtient :
ax ` b a 2x ` p ´ ap ¯ 1
“ ` b ´
px2 ` px ` qqn 2 px2 ` px ` qqn 2 px2 ` px ` qqn

La première partie s’intègre directement :

lnpx2 ` px ` qq si n “ 1
$
ż ’

2x ` p &
dx “ 1
px2 ` px ` qqn ’
’ p1´nqpx2 `px`qqn´1 si n ą 1
%

Pour intégrer le terme de degré 1 de la deuxième partie, on utilise la formule ;


ż
dx 2 2x ` p
“? arctan ?
x2 ` px ` q ´∆ ´∆

où ∆ désigne le discriminant p2 ´ 4q du trinôme.


Pour les termes de degrés plus élevés, on commence par mettre le trinôme sous forme canonique :
´ p ¯2 p2
x2 ` px ` q “ x ` `q´
2 4
et l’on effectue le changement de variable :
2x ` p
t“ ?
´∆
On se ramène ainsi à l’intégrale : ż
dt
In “
pt2 ` 1qn
On peut trouver une relation de récurrence entre In et In´1 et donc obtenir In en fonction de I1 “ arctan t.
Pour obtenir cette relation de récurrence, effectuons une intégration par parties :
$
& u1 “ 1

v “ pt2 ` 1q´n
%

On a donc :
$
& u“t
% v1 “ ´n
pt2 `1qn`1 .2t

Donc,

t2
„ ȷ ż
t
In “ ` 2n dt
p1 ` t2 qn p1 ` t2 qn`1
„ ȷ ż 2
t t `1´1
“ 2 n
` 2n dt
p1 ` t q p1 ` t2 qn`1
„ ȷ
t
“ ` 2n pIn ´ In`1 q
p1 ` t2 qn

On a donc obtenu :
t
2nIn`1 “ ` p2n ´ 1qIn
p1 ` t2 qn
c’est-à-dire encore :
t 2n ´ 3
In “ ` In´1 (56)
2pn ´ 1qpt2 ` 1qn´1 2n ´ 2
Exemples :

40
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

ş 1
– I2 “ pt2 `1q2 dt

On obtient directement :
t 1 t 1
I2 “ 2
` I1 “ 2
` arctan t ` C
2p1 ` t q 2 2p1 ` t q 2
ş 1
– I3 “ pt2 `1q3 dt

On obtient directement :
ˆ ˙
t 3 t 3 t 1
I3 “ ` I2 “ ` ` arctan t ` C
2.2p1 ` t2 q2 4 4p1 ` t2 q2 4 2p1 ` t2 q 2
t 3t 3
“ ` ` arctan t ` C
4p1 ` t2 q2 8p1 ` t2 q 8

Exercice 42 Déterminer les primitives des expressions proposées en indiquant l’ensemble de validité :
x5
• 1`x 12 • x31`1
• 1 • x
x3 ´1
xpx2 ´1q
x4 `1
• x`1
x2 ´x`1
• x4 ´1

• 1
x2 ´2x`2
• 1
x4 `x2 `1
• x
x2 `2x`2 • 1
px2 `x`1q2
• 1
xpx2 `1q • 1
x4 `1

Exercice 43 Calculer les primitives suivantes :


ş 5 4 ´8 x5
• x x`x •
ş
3 ´4x dx x3 ´1 dx

• 2x`3
ş 2x2 ´3x´3 ş
• px´1qpx2 ´2x`5q dx px´1q2 px`1q dx
4
`2x3 ´8x2 ´5x`16
• 12x2p2x
ş 3 ş
• x x`x´1
2 `2 dx 3 `x2 ´2x´6q dx (Remarquez
que 3{2 annule le dénominateur)
• xpx21`1q dx
ş

Exercice 44 Décomposer les fractions rationnelles suivantes ; en calculer les primitives.


1 1
1. 2 . 9. 3 .
a ` x2 t `1
1
2. p1`x 2 q2 . x3 ` 2
10. 2.
x3 px ` 1q
3. 2 . x`1
x ´4 11. 2.
4x xpx ´ 2q
4. 2.
px ´ 2q px2 ´ 1qpx3 ` 3q
12. .
1 2x ` 2x2
5. 2 .
x `x`1 x2
13. .
1 px2 ` 3q3 px ` 1q
6. 2.
pt2 ` 2t ´ 1q x7 ` x3 ´ 4x ´ 1
3t ` 1 14. 2 .
7. . xpx2 ` 1q
2
pt2 ´ 2t ` 10q 3x4 ´ 9x3 ` 12x2 ´ 11x ` 7
3t ` 1 15. .
8. 2 . px ´ 1q3 px2 ` 1q
t ´ 2t ` 10
Exercice 45 Calculer les intégrales suivantes :
ż1
dx
0 x2 ` x ` 1
ż1
x
dx
0 x3 ` 1
ż1
arctan x
dx
0 px ` 1q2

41
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Exercice
ż 1 46 Calculer les intégrales de fractions rationnelles
ż1 suivantes.
dx 2x4 ` 3x3 ` 5x2 ` 17x ` 30
1. 2
. 7. dx.
0 x `2 ´1 x3 ` 8
ż 1{2 ż3
dx 4x2
2. 2
. 8. 4
dx.
´1{2 1 ´ x 2 x ´1
ż3 ż0 3
2x ` 1 x ` 2x ` 1
3. dx. 9. 3
dx.
2
2 x `x´3 ´1 x ´ 3x ` 2
ż2 8
2x ` 5x6 ´ 12x5 ` 30x4 ` 36x2 ` 24
ż2
x dx
4. . 10. dx.
4
0 x ` 16 1 x4 px2 ` 2q3
a
´2x2 ` 6x ` 7
ż3 4 ż
x ` 6x3 ´ 5x2 ` 3x ´ 7
5. dx. 11. 4 2
dx pour a P R. Y
0 px ´ 4q3 0 x ` 5x ` 4
ż0 a-t-il une limite quand a Ñ `8 ?
dx ż2
6. 3 ´ 7x ` 6
. dx
´2 x 12. .
x4`1
0

Exercice 47 Calculer les primitives suivantes :

x4 ` 1
ż ż ż ż
dx xdx dx
3
dx ; ; ; .
xpx ´ 1q px ` 1q2
4 x ` x2 ` 1
4 px ´ 1qpx2´ 2x ´ 2q2

Exercice 48 Déterminer les intervalles d’étude et calculer les primitives des fonctions :
1
px ` 2qpx2 ` 2x ` 5q
2x
p1 ´ x ` x2 q2
x2
px ´ 1q2 px2 ` 4q
1
p1 ` x3 q3

Exercice 49 Effectuez les calculs de primitives ci-dessous


´ ¯
1 1 1 ?1
x3 ´1 3 ln |x ´ 1| ´ 6 lnpx2 ` x ` 1q ´ Arctan 2x`1
3
?
´3 ¯
1
px3 ´1q2 ´ 29 ln |x ´ 1| ` 19 lnpx2 ` x ` 1q ` 3? 2
3
Arctan 2x`1
?
3
´ x
3px3 ´1q
” 2 ı
1
´ 2x1 2 ` 61 ln xpx`1q
´x`1
´ ?13 Arctan 2x´1
“ ‰
?
x3 p1`x3 q 2
3
2
x `x`1 3 1
px2 ´1q2 ´ 4px´1q ´ 4px`1q
1 1
” ?
1`x?2`x2
ı
1
“ ? ? ‰
1`x4
? ln ` ? Arctanp1 ` x 2q ´ Arctanp1 ´ x 2q
4 2 ” 1´x?2`x22 ı 2 2
? ? ‰
x2 1 1´x 2`x 1

? ln ? ` ? Arctanp1 ` x 2q ´ Arctanp1 ´ x 2q
1`x4 4 2 1`x 2`x2 2 2
x Arctan x2 2

px4 `1q2 4 ` 4pxx4 `1q


x2 `x`1 7 3 2 1
x3 ´2x´4 10 ln |x ´ 2| ` 20 lnpx ˇ `ˇ 2x ` 2q ´ 10 Arctanpx ` 1q
x2 ´4 4 3x
` 11
ˇ x´1 ˇ
x6 ´2x4 `x2 x ` 2px2 ´1q
” 4 lnˇ x`1 ˇ ˇ ˇ
1 1
ř9 1 2
` x´cos kα ˘ı 1 ˇ x´1 ˇ π
x20 ´1 10 k“1 2 cos kα lnpx ´ 2x cos kα ` 1q ´ sin kα Arctan sin kα ` 20 lnˇ x`1 ˇ, α“ 10
ˇ ˇ
1 1 ˇ x´b ˇ řn´1 1
px´aqn px´bq pb´aqn ln ˇ x´a ˇ ` k“1 kpb´aqn´k px´aqk

42
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Exercice 50 Établissez ces quelques primitives de fractions rationnelles.


żx
2t ` 3
dt “ ln |px ´ 2qpx ` 5q| ` C .
c pt ´ 2qpt ` 5q
żx
t 1 1 3
dt “ ln |x ´ 1| ` ln |x ` 1| ´ ln |x ` 3| ` C .
c pt ´ 1qpt ` 1qpt ` 3q 8 4 8
żx ? ?
1 1 2 ? 2 ?
4 2
dt “ ´ arctan x ` ln |x ´ 2| ´ ln |x ` 2| ` C .
t ´t ´2 3 12 12
żcx ˇ ˇ
1 1 ˇˇ x ` 1 ˇˇ 1 x
2 2
dt “ ln ˇ ´ `C .
c pt ´ 1q 4 x ´ 1 ˇ 2 x2 ´ 1
żx
t`1 1 x´1 1
2 2
dt “ 2
` arctan x ` C .
c pt ` 1q 2x `1 2
żx ˇ ˇ
1 ˇ x ˇ 1 1
2 2
dt “ ln ˇ ? 2
ˇ ˇ` `C .
c tpt ` 1q x ` 1 ˇ 2 x2 ` 1
żx
1 1 1 1 x`1
2 ` 2t ` 5q
dt “ ln |x ` 2| ´ lnpx2 ` 2x ` 5q ` arctanp q`C .
c pt ` 2qpt 5 10 10 2
żx ?
16 15x4 ` 50x2 ` 32 15 2 x
2 2 3
dt “ ´ 2 2
´ arctanp ? q ` C .
c t pt ` 2q 4xpx ` 2q 8 2

Exercice 51 Calculer les primitives de fractions rationnelles suivantes.


żx żx żx
1 1 1
dt ; 2´1
dt ; 2 ´ 1q
dt ;
c tpt ´ 1q c t c tpt
żx żx x
t3 t5
ż
t
2
dt ; 2
dt ; 2
dt ;
c t `4 c t `4 c t `3
żx żx żx
1 3t ` 2 3t2 ` 2
2
dt ; 2
dt ; 2
dt;
c t `4 c t `4 c pt ` 4qpt ´ 1q
żx żx
1 1
2 2
dt ; 2 2
şx 1
c t pt ´ 1q c tpt ´ 1q dt ; c t2 pt2 ´1q2
dt ;
żx żx żx
1 t`1 1
2 2
dt ; 2 2
dt ; 2 2
dt ;
c pt ´ 1q c pt ` 1q c tpt ` 1q
żx żx żx
2t ` 3 t 1
dt ; dt ; 4 2
dt ;
c pt ´ 2qpt ` 5q c pt ´ 1qpt ` 1qpt ` 3q c t ´t ´2
żx żx żx 4
1 16 t `1
2 ` 2t ` 5q
dt ; 2 pt2 ` 2q3
dt ; dt .
c pt ` 2qpt c t c tpt ´ 1q3

3.6 Intégration de fonctions trigonométriques


ş ş
3.6.1 Primitives de la forme P psin x, cos xqdx ou P psinh x, cosh xqdx où P est un polynôme de
deux variables
On peut aussi intégrer des polynômes en sinpxq et cospxq, ou bien sinhpxq et coshpxq. On utilise pour cela les
formules d’Euler, et les propriétés de l’exponentielle (réelle ou complexe).
eix ´ e´ix
sinpxq “
2i
eix ` e´ix
cospxq “
2
ex ´ e´x
sinhpxq “
2
ex ` e´x
coshpxq “
2
Le principe est de linéariser, c’est-à-dire exprimer P psin x, cos xq sous forme de combinaison linéaire de fonctions
cosppxq et sinppxq où p et q sont entiers.
Plus précisément : tout polynôme en sin x et cos x est une combinaison linéaire de termes de la forme sinn x cosm x,

43
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

qu’il s’agit de linéariser, en les exprimant eux-mêmes comme combinaisons linéaires de termes en sinpkxq et
cospkxq, dont on connaı̂t une primitive.
Voici un exemple.
1 ix
sin4 pxq cos6 pxq “ pe ´ e´ix q4 peix ` e´ix q6
210
1
“ pe2ix ´ e´2ix q4 peix ` e´ix q2
1024
1
“ pe8ix ´ 4e4ix ` 6 ´ 4e´4ix ` e´8ix qpe2ix ` 2 ` e´2ix q
1024
1
“ pe10ix ´ 4e6ix ` 6e2ix ´ 4e´2ix ` e´6ix ` 2e8ix ´ 8e4ix
1024
`12 ´ 8e´4ix ` 2e´8ix ` e6ix ´ 4e2ix ` 6e´2ix ´ 4e´6ix ` e´10ix q
1 ` ˘
“ 6 ` 2 cosp2xq ´ 8 cosp4xq ´ 3 cosp6xq ` 2 cosp8xq ` cosp10xq . (57)
512
D’où une primitive de sin4 pxq cos6 pxq :
3x sinp2xq sinp4xq sinp6xq sinp8xq sinp10xq
` ´ ´ ` ` .
256 512 256 1024 2048 5120

Primitives de la forme sinp x cosq xdx où p et q sont des entiers relatifs
ş
3.6.2
Si P psin x, cos xq est combinaison linéaire de monômes de la forme sinp x cosq x. Pour un tel monôme :
• si p est impair, on écrit p “ 2p1 ` 1 et :
1
sinp x cosq x “ cosq xp1 ´ cos2 xqp sin x.
1
Le changement de variable t “ cos x ramène à intégrer le polynôme ´tq p1 ´ t2 qp .
• si q est impair, on procède de la même façon en inversant les rôles de sinus et cosinus.
• si p et q sont pairs tous les deux, on peut exprimer le monôme en fonction de cosp2xq ce qui abaisse le degré.
• si p ou q est nul, on peut intégrer par parties et obtenir une relation de récurrence. Par exemple :
ż ż
Ip “ sinp xdx “ sinp´1 x sin xdx
ż
p´1
“ ´ cos x sin x ` pp ´ 1q sinp´2 cos2 xdx

“ ´ cos x sinp´1 x ` pp ´ 1qpIp´2 ´ Ip q

d’où l’on tire :


pIp “ ´ cos x sinp´1 x ` pp ´ 1qIp´2
En résumé :

• si p est impair, poser encore t “ cos x


• si q est impair, poser encore t “ sin x
• si p et q sont pairs, poser t “ tan x ou linéariser à l’aide des formules :

cospa ´ bq ` cospa ` bq
cos a cos b “
2
cospa ´ bq ´ cospa ` bq
sin a sin b “
2
Dans tous les cas, on se ramène à intégrer une fraction rationnelle en t. On peut également essayer de réduire
les degrés en intégrant par parties.
Si p ou q est nul, la relation de récurrence obtenue dans la sous-section précédente reste valable pour un entier
quelconque.
Remarque : le changement de variable t “ tan x dans l’intégrale cos2n xdx donne p1`tdt
ş ş
2 qn`1 qui permet

d’obtenir l’une des primitives en fonction de l’autre quel que soit n dans Z.

44
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Exercice 52 Calculer les primitives suivantes :


ż
cos3 x sin4 xdx
ż
cos4 x sin2 xdx

Exercice 53 Calculer les primitives suivantes :


ż ż ż
pcos x cos 2x ` sin x sin 3xqdx ; cos x sin4 xdx ; cos6 xdx ;

ż ż ż
sin3 x cos xdx ; sin4 xdx ; sin3 x cos2 xdx ;

Exercice 54 Calculer les primitives suivantes, en utilisant les propriétés de l’exponentielle.


żx żx żx żx
3
3
cos ptqdt ; sin ptqdt ; 4
cos ptqdt ; sin4 ptqdt ;
c c c c
żx żx żx
2 2 3
cos ptq sin ptqdt ; cosptq sin ptqdt ; cos3 ptq sinptqdt ;
c c c
żx żx żx
2 3
3
cos ptq sin ptqdt ; 2
cos ptq sin ptqdt ; cosptq sin4 ptqdt ;
c c c
żx żx żx żx
3 3 4
cosh ptqdt ; sinh ptqdt ; cosh ptqdt ; sinh4 ptqdt ;
c c c c
żx żx żx
2 2 3
cosh ptq sinh ptqdt ; coshptq. sinh ptqdt ; cosh3 ptq sinhptqdt ;
c c c
żx żx żx
3 2 2 3
cosh ptq sinh ptqdt ; cosh ptq. sinh ptqdt ; coshptq sinh4 ptqdt ;
c c c
żx żx żx żx
et cosptqdt ; et sinptqdt ; e´t cosp2tqdt ; e´t sinp2tqdt ;
c c c c
żx żx
π π
e2t cospt ´ qdt ; e´2t cospt ` qdt ;
c 4 c 4
żx żx
π π
et cosp2t ´ qdt ; e´t cosp2t ` qdt ;
c 3 c 3

Exercice 55 ż ż ż
2 2 3
cosh x sinh xdx ; sinh x cosh xdx ; cosh x sinh3 xdx.

ş
3.6.3 Primitives de la forme P ptan xqdx où P est un polynôme
On effectue la division euclidienne de P pXq par X 2 ` 1. On a alors :

P pXq “ pX 2 ` 1qQpXq ` aX ` b,

où Q est un polynôme. On en tire


ż ż ż ż
P ptan xqdx “ Qptan xqdptan xq ` a tan xdx ` b dx, (58)

ce qui s’intègre facilement.

45
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ş
3.6.4 Primitives de la forme Rpsin x, cos x, tan xqdx où R est une fraction rationnelle de 3 variables
• Règles d’essai (règles de Bioche) :
si l’élément différentiel : Rpsin x, cos x, tan xqdx est invariant par le changement de x en
– π ´ x, effectuer le changement de variable t “ sin x
– ´x effectuer le changement de variable t “ cos x
– π ` x effectuer le changement de variable t “ tan x
Si plusieurs changements sont possibles, on peut essayer les lignes trigonométriques de 2x.

Exercice 56 Calculer les primitives suivantes en utilisant les règles de Bioche :


ż
cos x
dx
cos2 x ´ 4 sin x ´ 6
sin3 x
ż
dx
2 ` cos x
ż
dx
2 ´ sin2 x
• Méthode générale (à n’utiliser qu’en dernier recours).
On effectue le changement de variable t “ tan x2 qui implique dt “ 2
1`t2 dx. Comme on a :

2t
sin x “
1 ` t2
1 ´ t2
cos x “
1 ` t2
2t
tan x “
1 ´ t2
(59)

On est ramené à calculer une primitive de la fraction rationnelle :


´ ¯
2t 1´t2 2t 2
R 1`t 2 , 1`t2 , 1´t2 1`t2

şπ 1
Exemple : calculons I “ 02 2`cos t dt par la méthode générale
Le changement de variable de u “ tan 2t nous ramène à l’intégrale :
ż1 ż1
1 2 2
1´u2
du “ du .
0 2` 1`u2
1 ` u2 0 3 ` u2

Pour intégrer cette fraction rationnelle, il faut effectuer un nouveau changement de variable :
? ?
v “ ?u3 soit u “ 3v et du “ 3dv .

On a donc finalement :
? ż ?1 ? ?
2 3 3 1 2 3 1 2 3 π π
I“ 2
dv “ arctan ? “ “ ? .
3 0 1`v 3 3 3 6 3 3

Exercice 57 Établissez les résultats suivants :


żx
2 ` 3 sin t 3 23
cos t dt “ ´ sin x ` ln |4 sin x ´ 5| ` C .
5 ´ 4 sin t 4 16
żcx
tan t ` 2 3 1
dt “ lnp1 ´ sinp2xqq ´ x ` C .
c tan t ´ 1 4 2
żx ? ? ˆ ˙
1 3 2 3 sin x
dt “ x´ arctan ? `C .
c 2 ` cos t 3 3 cos x ` 3 ` 2
ż π2 ? ˙
1 ?
ˆ
cos t 3 3 4´ 2
2 dt “ p 2 ´ 1q ´ ln 3 ´ ln ? .
π sin t ` 2 tan2 t 4 16 16 4` 2
4

46
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Exercice 58 Déterminer les primitives des expressions proposées en indiquant l’ensemble de validité :
• cos x
1`cos2 x
• sin x
1`sin2 x
• 1
cos4 x
• 1
cos3 x .

Exercice 59 Déterminer une primitive sur R de la fonction


1
x ÞÑ
3 ` cos x
Exercice 60 Calculer :
ż π{2
dx
0 2 ` cos x
ż π{2
dx
0 1 ` sin x cos x
ż 2π
dx
0 1 ` cos2 x
şπ{2 sin α
Exercice 61 Calculer 0 1`cos α cos x dx pour α P s0, πr.

Exercice 62 Calculer les primitives suivantes :


ż ż
sin x cos x
dx et dx.
sin x ` cos x sin x ` cos x
Exercice 63 Calculer les intégrales suivantes :
ż π2 ż π
1 2 sin x
dx et dx.
0 1 ` sin x 0 1 ` sin x

Exercice 64 Établissez les primitives suivantes :


ˇ ˇ ˇ ? ˇ
lnˇˇ 1´?2 sin x ˇ
1 1 1
ˇ ˇ
´ 4 sin x ` lnˇ 1´sin xˇ
1`sin x ˇ ´
1
?
ˇ
sin x sin 4x 8 2 2 1` 2 sin x ˇ
tan x x 1
1`tan? x 2 ´?2 ln | cos x ` sin x| ?
sin x cos 2x 1
cos x cos 2x 2 ` 2? 2
Arcsinp 2 sin xq
1 1 1 2
sin x`sin 2x 6 lnp1 ´ cos
? ?xq ` 2 lnp1 ` cos xq ´ 3 ln |1 ` 2 cos x|
1
cos x cos 2x 2bArgthp 2 sin xq ´ Argthpsin xq
? b
? 1 ´2 1´sin
sin x
x
` 2 Arctan 1´sin x
2 sin x pposer u “ 1{ sin xq
sin x sin xp1`sin xq ˆ? ˙
? a sin x cos2 x´a2 sin2 x
cos x cos2 x´a2 sin2 x
´ Arctan a

Exercice 65 Calculer les primitives suivantes :


cos3 x sin3 x
ż ż ż ż ż
dx tan x ´ tan a cos x
dx ; dx ; ; dx ; dx ;
sin5 x 1 ` cos x cos4 x ` sin4 x tan x ` tan a 1 ` sin 2x
Exercice 66 Calculer les primitives suivantes.
żx żx żx
1 1 1
dt ; dt ; dt ;
sinptq c cosptq c sinptq cosptq
żcx żx żx
1 cosptq 2 ` 3 sinptq
dt ; dt ; cosptqdt ;
1 ` sinptq tanptq ` sinptq 5 ´ 4 sinptq
żcx żc x żx c
tanptq ` 2 1 1
dt ; dt ; dt ;
tanptq ´ 1 2 ` cosptq 2 ` sinptq
żcx c
żx c
żx
1 1 cosptq
dt ; dt ; 2 dt ;
c sinptqp1 ` cos 2 ptqq
c 1 ` 2 cos 2 ptq
c sin ptq ` 2 tan2 ptq
żx żx żx
1 1 cosptq
dt ; dt ; dt .
c sinptq ` sinp2tq c cosptq cosp2tq c sinp2tq cosp3tq

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3.7 Applications des fractions rationnelles


De nombreux calculs d’intégrales se ramènent, après un ou plusieurs changements de variable, à un calcul de
primitive de fraction rationnelle. Nous allons distinguer 4 types principaux, et donner pour chacun un exemple.
La fonction à intégrer est notée f . Nous supposons comme d’habitude que f est définie et continue sur l’intervalle
d’intégration, et que les changements de variable proposés peuvent effectivement être appliqués.

3.7.1 Type 1 : f est une fraction rationnelle en et , cosh t, sinh t


Le changement de variable à utiliser
ş2 1 est u ş“ et .
2 2
Exemple : soit à calculer I “ 1 sinh t dt “ 1 et ´e ´t dt .

Posons :
u “ et soit t “ ln u et dt “ u1 du .

ż e2 ż e2
2 1 2
1 du “ du
e u´ u
u e u2 ´1
ż e2 ı e2
1 1 ”
“ ´ du “ ln |u ´ 1| ´ ln |u ` 1|
e u´1 u`1 e

e2 ´ 1 e´1 pe ` 1q2
“ ln 2 ´ ln “ ln 2 .
e `1 e`1 e `1
Exercice 67 Calculez les primitives suivantes :
żx
1
t
dt “ x ´ lnp1 ` ex q ` C .
c 1 ` e
ż x 3t
e ´ 2et 1
t`2
dt “ e2x ´ 2ex ` 2 lnpex ` 2q ` C .
c e 2

Exercice 68 Déterminer les primitives des expressions proposées en indiquant l’ensemble de validité :
• 1
ex `1
• 1
e2x `ex
?
• ex ´ 1
• ? 1
1`e2x

ş1
Exercice 69 Calculer ? dx
0 ex `1

Exercice 70 Déterminer les primitives des fonctions proposées en indiquant l’ensemble de validité :
• thx
1`chx
• chx
1`ch2 x
• chx
shx`chx
• 1
ch3 x
.
ş1 dx
Exercice 71 Calculer 0 chx
.

Exercice 72 ż
sinh x cosh x
dx.
sinh4 x ` cosh4 x
Exercice 73 Déterminer les intervalles d’étude et calculer les primitives des fonctions :
cos3 x
sin x
1
1 ` tan x
1
th2 x

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Exercice 74 Calculer les primitives suivantes.


żx żx ż x 2t
1 et e
t
dt ; 2t
dt ; dt ;
c 1 ` e c 1 ´ e c 1 ´ et
żx ż x 3t x
e ´ 2et e2t ` 1
ż
1
2t t
dt ; dt ; dt ;
c e `e `1 c et ` 2 t
c 2e ` e
´t ` 1
żx żx żx
1 1 coshptq
dt ; dt ; dt .
c 1 ` coshptq c sinhptq coshptq c sinhptq ` coshptq

3.7.2 Type 2 : f est une fraction rationnelle en cos t, sin t, tan t


Nous avons vu plus haut que le changement de variable général à effectuer est u “ tan 2t .

1
3.7.3 Type 3 : f est une fraction rationnelle en t et p at`b
ct`d q
m

1
Changement de variable u “ p at`b qm .
şxct`d 1
Exemple : soit à calculer I “ c ?1`t` ? 3
1`t
dt .

Effectuons le changement de variable :


?
u“ 6
1 ` t soit t “ u6 ´ 1 et dt “ 6u5 du .
On obtient :
?
6
?
6
1`x 1`x
6u5 6u3
ż ż
I “ ?
du “ ?
du
6
1`c u3 ` u2 6
1`c u`1
?
6
ż 1`x
1
“ 6 ?
u2 ´ u ` 1 ´
du
1`c 6 u ` 1
” u3 ?
ı 6 1`x
u2
“ 6 ´ ` u ´ ln |u ` 1| ? .
3 2 6
1`c

Exercice 75 Vérifiez les résultats suivants :


ˇb ˇ
żxc ˇ x´1 ` 1 ˇ c
t´1 1 ˇˇ x ˇ x´1
dt “ ln ˇ b ˇ `x `C .
c t 2 ˇ x´1 ´ 1 ˇˇ x
x
ż5 c ?
t´2 3 ? 15 2
t dt “ lnp 2 ´ 1q ´ .
2 t`1 4 4

Exercice 76 Calculer les primitives suivantes.


żx żxc żx c
1 1`t t´2
? dt ; dt t dt .
c t` t´1 c 1´t c t`1
żxc żx żx ?
t´1 1 4t2 ´ 1
dt ; ? ? dt ; ? ? dt ;
c t c 1`t` 1´t c 2t ` 1 ` 2 2t ´ 1
?
3.7.4 Type 4 : f est une fraction rationnelle en t et at2 ` bt ` c
b
2
Changement de variable u “ |b24a b
´4ac| pt ` 2a q.

Il est déconseillé de retenir par cœur ce changement de variable. L’idée est de mettre d’abord le trinôme sous
forme
? canonique,
? puis?d’effectuer le changement de variable adéquat pour se ramener à l’une des trois formes
u2 ` 1, u2 ´ 1 ou 1 ´ u2 . Nous avons déjà vu un exemple pour chacun des 3 cas.
?
Une fois ce changement
? ? de variable affine effectué, il reste une fraction rationnelle en u et u2 ` 1 ou bien
u2 ´ 1 ou bien 1 ´ u2 . Il faut effectuer alors un nouveau changement de variable pour se ramener à une
intégrale du type 1 ou 2.
?
• fraction rationnelle en u et u2 ` 1 : changement de variable u “ sinh v.

49
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?
• fraction rationnelle en u et u2 ´ 1 : changement de variable u “ cosh v.
?
• fraction rationnelle en u et 1 ´ u2 : changement de variable u “ sin v.
ş1 2 ş1 t2
Exemple : soit à calculer I “ 0 ? 2 t 3 dt “ 0 ´? ¯3 dt .
p t `3t`2q pt` 32 q2 ´ 41

Effectuons le changement de variable :


u “ 2t ` 3 soit t “ 21 pu ´ 3q et dt “ 12 du .

On obtient :
ż5 1 2 ż5
4 pu ´ 3q 1 pu ´ 3q2
I“ ` 1 ˘3 `? ˘3 du “ ˘3 du .
2
`?
3
2 u2 ´ 1 3 u2 ´ 1

Nous devons alors remplacer u par cosh v (donc du par sinh v dv).
ż lnp5`?24q ż lnp5`?24q
pcosh v ´ 3q2 pcosh v ´ 3q2
I“ ? sinh vdv “ ? dv
lnp3` 8q psinh vq3 lnp3` 8q psinh vq2

On exprime alors cosh v et sinh v en fonction de et :


ż lnp5`?24q `e´v
v ż lnp5`?24q
pe 2 ´ 3q2 pe2v ´ 6ev ` 1q2
I“ ? v ´v dv “ ? dv
lnp3` 8q p e ´e
2 q2 lnp3` 8q pe2v ´ 1q2

C’est une intégrale du type 1 : le changement de variable w “ ev nous ramène à une fraction rationnelle.
ż 5`?24
pw2 ´ 6w ` 1q2 1
I “ ? dw
3` 8 pw2 ´ 1q2 w
ż 5`?24
1 4 16
“ ? ` 2
´ dw
3` 8 w pw ´ 1q pw ` 1q2
?
” 4 16 ı5` 24
“ ln |w| ´ ` ? .
w ´ 1 w ` 1 3` 8

Exercice 77 Vérifiez :
żx ?
1 1
? dt “ ? arcsinp 3p2x ` 1qq ` C .
´12t2 ´ 12t ´ 2 2 3
żcx
t a a
? dt “ x2 ` 2x ` 2 ´ lnpx ` 1 ` x2 ` 2x ` 2q ` C .
2
t ` 2t ` 2
c
żx
t2 1 a 3 a
? dt “ p3 ` xq x2 ´ 2x ` ln |x ´ 1 ` x2 ´ 2x| ` C
c
2
t ´ 2t 2 2

Exercice 78 Déterminer les primitives des fonctions proposées en indiquant l’ensemble de validité :
• ?x
1` x`1
?
1´?x
• 1` x
b
• x´1
x´2 .

Exercice 79 Déterminer les primitives des fonctions proposées en indiquant l’ensemble de validité :

• ?x`1
2´x2
• ? x
px´1qp3´xq
?
• x ´ x2 ` 6
• ?x`1
x2 `1

• ?1
x` 1`x2

50
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?
• x2 ´1
x .

dx
ş
Exercice 80 Déterminer ?
p2x`1q x2 `x`1
sur s´1{2, `8r.

Exercice 81 Calculer les intégrales suivantes :


ż3
dx
?
1 xpx ` 3q
ż2
dx
?
0 x ` 1px ` 4q
ż1
dx
? ?
´1 1`x` 1´x
ż1
dt
?
´1 t` t2 ` 1

Exercice 82 Calculer les primitives suivantes :


ż ż ż
dx dx x
? ; ? ; ? dx ;
x` x´1 x x2 ` x ` 1 9 ` 4x4
ż ?
3
? ż ż a
x`1´ x`1 x`1
dx ; ? dx. ; 1 ` x2 dx
x`2 ´4x2 ` 4x ` 1

Exercice 83 Déterminer les intervalles d’étude et calculer les primitives des fonctions :
8x ´ 3
?
12x ´ 4x2 ´ 5
a
x2 ´ 1
?
x x
x2 ´ 5x ` 4

Exercice 84
? ˇ ? ˇ
? x`1 x2 ´ 3x ` 2 ` 52 lnˇ2x ´ 3 ` 2 x2 ´ 3x ` 2ˇ
x2 ´3x`2 ?
4x´3
?
´4x2 `12x´5
´ ´4x2 ` 12x ´ 5 ` 32 Arcsinpx ´ 3{2q
?
1? 1´ 2x´x2
2x´x2 ` 2x´x2 x´1
1 ?
? ? ´ ¯
?
2`?1`x` 3´x
1 ` x ´ 3 ´ x ´ Arcsin x´1 2 pposer x “ 1 ` 2 cos φq
2`?x`3
? ? ? ? ?
1` x`4
p x ` 3 ` 4qp x ` 4 ´ 2q ´ 4 lnp1 ` x ` 4 q ` lnp x ` 3 ` x ` 4 q
? ? ?
px` a2 `x2 q2 2
x ` a2 ` x2 ? 4
` a2 lnpx `
?
a2 ` x2 q
? 2
px` a `x q 2 n`1
a `x2 qn´1
2
px ` a2 ` x2 qn ` a2 px` 2pn´1q pn ‰ 1q
”2pn`1q ı
u2 `u`1
1 1 1 2u`1
a
?
3
1`x3 6 ln pu´1q2 ´ ?3 Arctan ?3 , u “ 3 1 ` 1{x3 pposer v “ 1{x3 q

Exercice 85 Calculer les primitives suivantes.


żx żx żx
1 t t2
? dt ; ? dt ; ? dt ;
c t2 ` 2t c t2 ` 2t c t2 ` 2t
żx żx żx
1 t 1
a dt ; a dt ; ? dt ;
c t` tp4 ´ tq c pt ´ 1qp3 ´ tq c t` t2 ` 1
żx żx żx a
t 5t ´ 3
a dt ; ? dt ; t ´2t2 ` tdt ;
c 1` tpt ´ 1q c 2t2 ` 8t ` 1 c
żx żx żx
1 t t2
? dt ; ? dt ; ? dt .
c ´12t2 ´ 12t ´ 2 c t2 ` 2t ` 2 c t2 ´ 2t

51
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3.8 Primitives diverses


Exercice 86 Calculer les primitives suivantes.
ż
2
1. esin x sin 2x dx.
ż ż ż ż
2. cos t dt ; cosh t dt ; cos t dt ; sinh4 t dt.
5 3 4

ż
3. x3 ex dx.
ż ż ż
4. ln x dx ; x ln x dx ; arcsin x dx.
ż
5. cosh t sin t dt.
ż
dx
6. .
sin x
ż a
7. a2 ´ x2 dx.

e2x
ż
8. ? dx.
ex ` 1
ż ż
9. eax cos bx dx ; eax sin bx dx.
ż c
x
10. dx pour 0 ă x ă 1.
p1 ´ xq3
x2
ż
11. ? dx.
1 ´ x2
ż
dx
12. .
cos x ` 2 sin x ` 3
ż ?
x dx
13. ? avec 0 ă x ă a.
a ´ x3
3
ż
cosh x
14. dx.
cosh x ` sinh x

Exercice 87 Calculer les primitives suivantes :


ż ż ż
dx x 1 ` cos 2x
? ; dx ; dx ;
ch x ch 2x cos2 x 1 ´ tan2 x
ż ż
sin ax ` cos bx xp2 ` cos xq
dx ; dx.
ex sin2 x

Exercice 88 Déterminer les intervalles d’étude et calculer les primitives des fonctions :

chx sinp2xq
1
?
2 ` tan2 x
px2 ` 2x ` 2q cosp2xq
x2 cos x et x2 sin x en utilisant les complexes
1 1
et 2
px2 ´ 1q3 px ´ 1q2
?
1`x
?
x 1´x
ş1
Exercice 89 Calculer 0
lnp1 ` x2 q.

52
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4 Applications du calcul intégral : longueurs, aires et volumes


4.1 Calculs d’aires remarquables
" cos t
x“ 1`λ cos t
Exercice 90 Construire la courbe paramétrée C sin t où λ est un paramètre appartenant à r0, 1r.
y“ 1`λ cos t
Calculer l’aire S limitée par C de deux façons :
ş2π
• En se ramenant au calcul de 0 p1`λdtcos tq2 .
• En reconnaissant la nature géométrique de C.
şR ? x
Exercice 91 Calculer ´R
R2 ´ x2 dx (on posera θ “ arcsin R ) et en déduire l’aire d’un disque de rayon R.

Exercice 92 Calculer l’aire intérieure d’une ellipse d’équation :

x2 y2
2
` 2 “ 1.
a b
Indications. On pourra calculer seulement la partie de l’ellipse correspondant à x ě 0, y ě 0. Puis exprimer y
en fonction de x. Enfin calculer une intégrale.

Exercice 93

• Soit l’ellipse E ” 4x2 ` 9y 2 ´ 36 “ 0. Calculer l’aire de la surface de cette ellipse comprise entre les droites
verticales contenant ses foyers.
• Calculer l’aire de l’ellipse E ” b2 x2 ` a2 y 2 ´ a2 b2 “ 0 comprise entre les droites d’équation x “ ´ a2 et x “ a2 .
• Calculer l’aire du cercle C ” x2 ` y 2 “ r2 comprise entre les droites d’équation x “ ´ 2r et x “ 2r .
• Soit f pxq “ x.ex . Calculer l’aire comprise entre cette courbe, l’axe des x et les droites verticales comprenant
respectivement le minimum et le point d’inflexion de cette fonction.
2
• Soit f pxq “ x.e´x . Calculer l’aire comprise entre cette courbe, l’axe des x et la droite verticale comprenant le
maximum de cette fonction.
x2 y2
• Soit E ” 25 ` 9 “ 1. Calculer l’aire comprise entre cette ellipse et les droites verticales comprenant les foyers.

4.2 Aire entre deux courbes


Soient f et g deux fonctions continues dans l’intervalle ra, bs telles que f pxq ě gpxq, pour a ď x ď b. Calculons
l’aire A du domaine délimité par ces deux courbes.

Si g est positive (g ě 0) dans l’intervalle ra, bs, alors :


A= ! aire sous f " -! aire sous g "

donc żb żb żb
A“ f pxqdx ´ gpxqdx “ rf pxq ´ gpxqs dx (60)
a a a
Cette formule est aussi valable quand les fonctions ne sont pas partout positives. En effet, si g prend des valeurs
négatives dans l’intervalle ra, bs, on translate les deux courbes verticalement vers le haut de sorte que la fonction
g soit partout positive ou nulle. Il s’agit donc de trouver le minimum m de g sur ra, bs, puis de soustraire m

53
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

(car m ă 0) à f pxq et à gpxq. Puisque les deux courbes sont translatées de la même façon, il est clair que l’aire
entre les deux courbes ne va pas changer. On a alors :
żb żb
A“ rpf pxq ´ mq ´ pgpxq ´ mqs dx “ rf pxq ´ gpxqs dx (61)
a a

Exercice 94

• On donne les fonctions f et g. Calculez l’aire du domaine borné délimité par les deux fonctions.

– f pxq “ x2 et gpxq “ 8 ´ x2
– f pxq “ x2 ´ 3x ` 2 et gpxq “ x2 ´ x ` 6
– f pxq “ x3 ´ 5x2 ` 6x et gpxq “ x3 ´ 7x2 ` 12x
?
– f pxq “ 41 x3 et gpxq “ 2x

• Calculez l’aire du domaine compris entre les courbes des fonctions f et g et les droites verticales x “ a et x “ b.
– f pxq “ x2 ` 1, gpxq “ x, a “ ´1, b “ 2
– f pxq “ x3 , gpxq “ x, a “ 0, b “ 2

• Calculez l’aire du domaine compris entre les courbes y “ x, y “ ?1 ,


x
et les droites horizontales y “ 1 et y “ 2.

x2 1
Exercice 95 Calculer l’aire de la région délimitée par les courbes d’équation y “ et y “ .
2 1 ` x2

Exercice 96 Représenter et calculer l’aire comprise entre les graphes de f et g :

• f pxq “ ´ 31 px2 ´ 4x ´ 5q et gpxq “ x2 ´ 1


• f pxq “ 21 x2 ´ 32 x ´ 3 et gpxq “ ´ 14 x2 ` 3
?
• f pxq “ x2 et gpxq “ x
• f pxq “ ´x ` 2 et gpxq “ x2 ´ 4
• f pxq “ ´x2 ` 4 et gpxq “ 3
x2 `1
• f pxq “ x et gpxq “ 1
x et entre les droites x “ 1 et x “ 2

4.3 Volume d’un solide de révolution


4.3.1 Méthode des disques
Soit f une fonction continue et non négative sur l’intervalle ra, bs. Trouvons le volume V du solide généré par
la révolution autour de l’axe Ox de la portion de courbe y “ f pxq comprise entre x “ a et x “ b.

Volume de révolution obtenu en faisant tourner la courbe de gauche autour de l’axe Ox

54
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

L’idée est la même que lorsque l’on cherchait l’aire sous une courbe. On va découper l’intervalle ra, bs en n
sous-intervalles de même largeur rx0 , x1 s, rx1 , x2 s, ¨ ¨ ¨ , rxn´1 , xn s, avec x0 “ a et xn “ b. La largeur de chaque
sous-intervalle est égale à la largeur de l’intervalle ra, bs divisée par le nombre de sous-intervalles, c’est-à-dire :
∆x “ b´a n . Pour chaque i “ 0, 1, ¨ ¨ ¨ , n ´ 1,on dessine un rectangle ayant comme base le segment xi xi`1 et
comme hauteur f pxi q. Lorsqu’ils tourneront autour de l’axe Ox, chacun de ces rectangles va définir un cylindre
2
très fin (presque un disque) de volume π rf pxi qs ∆x. Le volume du corps de révolution sera la somme de tous
ces cylindres :
n
2
ÿ
V “ lim π rf pxi qs ∆x (62)
nÑ`8
i“1

qui n’est rien d’autre que l’intégrale définie :


żb
2
V “π rf pxqs dx (63)
a

Volume de révolution approché par une série de cylindres

Exercice 97

• Calculez le volume des solides générés par la révolution autour de l’axe Ox des courbes suivantes et donnez le
nom (quand ils en ont un) de ces solides :
– y“4 ´1 ď x ď 3
– y “ 3x 0ďxď2
– y “x`1 0ďxď3
?
– y “ R2 ´ x2 ´R ď x ď R
?
– y “ 3´x x ě ´1
– y “ x2 0ďxď2
• Donnez la formule permettant de trouver le volume engendré par une révolution autour de l’axe Oy, puis calculez
le volume du solide généré par la révolution autour de l’axe Oy de la courbe : y “ x3 ,0 ď y ď l.
?
• Trouvez le volume du corps engendré par la révolution autour de l’axe Oy de la courbe x “ l ` y ,y ď 3.

Exercice 98

πr 2 h
• Montrez que le volume d’un cône de rayon r e de hauteur h vaut 3 .
• Montrez que le volume d’un tronc de cône de hauteur h et dont les rayons respectifs de la petite et la grande
base sont r et R vaut πh 2 2
3 .pR ` rR ` r q.
• Montrez que le volume de la sphère de rayon R vaut 34 πR3 .
2 y2
• Montrez que le volume de l’ellipsoı̈de de révolution, engendré par la rotation de l’ellipse Ex xa2 ` b2 “ 1 autour
de l’axe des x vaut 43 πab2 .

55
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

• Montrez que le volume engendré par la rotation autour de l’axe des x de l’arc de 2
? la parabole d’équation y “ 2px
2 1 2
limité par l’origine et la droite d’équation x “ a vaut πpa “ 2 πab si b “ 2pa ce qui montre que le volume
du paraboloı̈de de révolution vaut la moitié du volume du cylindre de même base et de même hauteur.
• Montrez que le volume du tore engendré par la rotation autour de l’axe des x d’un cercle de rayon r et de centre
p0, Rqvaut 2π 2 Rr2 .

Exercice 99

• Calculer le volume d’un cône de révolution engendré par la rotation autour de l’axe x de la droite d’équation
y “ x2 . Le cône est limité par l’origine et a pour hauteur h.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de l’axe des x du quadrilatère ABCD si A “ p1, 0q, B “ p1, 1q,
C “ p3, 2q et D “ p3, 0q.
• Calculer en fonction de a et b le volume de l’ellipsoı̈de de révolution compris entre les plans perpendiculaires à
l’axe focal comprenant les points p´ a2 , 0q et p a2 , 0q de l’ellipse génératrice d’équation b2 x2 ` a2 y 2 ´ a2 b2 “ 0.
• Calculer le volume du segment sphérique d’une sphère x2 `y 2 `z 2 “ r2 , compris entre les plans perpendiculaires
à Ox aux points d’abscisse 0 et 2r .
• Calculer en fonction de a et b le volume de l’hyperboloı̈de de révolution compris entre les plans perpendiculaires
à l’axe focal, comprenant les points pa, 0q et p2a, 0q de l’hyperbole génératrice d’équation b2 x2 ´ a2 y 2 ´ a2 b2 “ 0.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de l’axe Ox de la surface limitée par le graphe de f pxq “ ?1
x
et les droites d’équation x “ a et x “ 2a (a ą 0).
• Calculer le volume engendré par le cercle x2 ` y 2 ´ 6y ` 5 “ 0 dans sa rotation autour de l’axe Ox.
• Calculer?le volume engendré dans sa rotation autour de l’axe Ox par la surface comprise entre les graphes de
f pxq “ x ` 4 et gpxq “ 14 px ` 7q.
• Considérons la surface limitée par la parabole P ” y “ 4 ´ x2 et la droite y “ 2. Calculer le volume engendré
par la rotation de cette surface autour de la droite y “ 2.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de l’axe des y de la surface limitée par la courbe y “ x2 ´ 1
et la droite y “ 2.
–• Calculer l’aire de la partie du plan comprise entre la parabole P ” y 2 “ 8x et la droite D ” x “ 2.
– Calculer le volume engendré par la rotation autour de la droite D de cette surface.
• Calculer le volume engendré par la rotation de la surface limitée par y “ x3 et y “ 8 et l’axe des ordonnées :
– autour de l’axe des x
– autour de la droite Dx “ 2
• Calculer le volume engendré par la rotation de la surface limitée par les courbes x “ 9 ´ y 2 et x ´ y “ y :
– autour de l’axe des ordonnées
– autour de la droite D ” x “ 2
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de l’axe des x de la surface comprise entre la parabole
y “ ´x2 ´ 3x ` 10 et la droite y “ 7 ´ x.

4.3.2 Méthode des tubes


Nous introduisons le principe de la méthode à partir d’un exemple. Soit à calculer le volume engendré par la
rotation autour de l’axe des y de la surface limitée par la parabole y “ x2 ´ 1 et la droite y “ 3.

56
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

On peut considérer ce volume comme la somme d’une infinité de ”tubes” de rayon r, d’épaisseur dx et de
hauteur 3 ´ y.
En approximant le volume de ce tube par celui d’un parallélépipède rectangle de longueur 2πx, de hauteur
3 ´ y “ 3 ´ x2 ` 1 “ 4 ´ x2 et d’épaisseur dx, nous avons donc :
ż2 ż2 ȷ2
x4
„ „ ȷ
16
V “ 2πxp4 ´ x2 qdx “ 2πp4x ´ x3 qdx “ 2π 2x2 ´ “ 2π 8 ´ “ 8π
0 0 4 0 4

Exercice 100

• Soit la surface limitée par la parabole y 2 “ 8x et par la droite x “ 2. Calculer le volume engendré par la rotation
de cette surface autour de l’axe des ordonnées.
• Soit la surface limitée par la parabole y 2 “ 8x et par la droite x “ 2. Calculer le volume engendré par la rotation
de cette surface autour de la droite x “ 2.
• Calculer le volume du tore engendré par la rotation du cercle x2 ` y 2 “ 4 autour de la droite x “ 3.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de l’axe des y de la surface limitée par la parabole y “ 2x2
et les droites y “ 0, x “ 0 et x “ 5.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de la droite d’équation x “ 6 de la surface limitée par la
parabole y “ 2x2 et les droites y “ 0, x “ 0 et x “ 5.
• Calculer le volume engendré par la rotation autour de la droite y “ 8 de la surface limitée par la courbe y “ x3 ,
l’axe des x et la droite x “ 2.

4.4 Longueur d’une courbe plane


Définition préalable
Une fonction est lisse sur un intervalle si sa dérivée est continue sur cet intervalle.
Soit f une fonction lisse dans l’intervalle ra, bs. Trouvons la longueur L de la courbe y “ f pxq de a à b.
L’idée consiste à découper l’intervalle ra, bs en n sous-intervalles rx0 , x1 s, rx1 , x2 s,¨ ¨ ¨ [xn´1 , xn s de largeur ∆x.
On pose évidemment x0 “ a et xn “ b. On relie ensuite par une ligne polygonale les points P0 , P1 , ¨ ¨ ¨ , Pn .

On obtiendra une bonne approximation de la longueur de la courbe en additionnant les longueurs Lk des n
différents segments, pour k “ 1, ¨ ¨ ¨ , n.
Regardons un segment.

Le théorème de Pythagore nous donne facilement sa longueur ∆s :


a
∆s “ p∆xq2 ` p∆yq2
que l’on peut aussi écrire : d d
p∆xq2 p∆yq2 p∆yq2
∆s “ ` .∆x “ 1` .∆x
p∆xq2 p∆xq2 p∆xq2
Si l’on regarde de segment rxk´1 , xk s, on peut écrire :
d ˆ ˙2
f pxk q ´ f pxk´1 q
Lk “ 1 ` .pxk ´ xk´1 q
xk ´ xk´1

57
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

D’après le théorème des accroissements finis,

f pxk q ´ f pxk´1 q
“ f 1 pξk q où xk´1 ă ξk ă xk
xk ´ xk´1

Par conséquent, a
Lk “ 1 ` rf 1 pξk qs2 .∆x
Donc, la longueur de la ligne polygonale est
n a
ÿ
L“ 1 ` rf 1 pξk qs2 .∆x
k“1

Si nous augmentons maintenant le nombre de sous-intervalles de sorte que ∆x Ñ 0, alors la longueur de la


courbe polygonale va approcher la longueur de la courbe y “ f pxq. Par définition, ce n’est rien d’autre que
l’intégrale définie suivante :
żba
L“ 1 ` rf 1 pxqs2 dx (64)
a

Exercice 101

• Calculez la longueur de la courbe y “ 2x entre les points p1, 2q et p2, 4q en utilisant la formule ci-dessus, puis
vérifiez votre réponse à l’aide du théorème de Pythagore.
3
• Calculez la longueur de la courbe y “ x 2 ´ 1 dex “ 0 à x “ 1.
2
• Calculez la longueur de la courbe y “ x 3 de x “ 1 à x “ 8. Pourquoi ne peut-on pas utiliser telle quelle la
formule pour calculer la longueur de cette courbe entre -1 et 8 ? Donnez un moyen de s’en sortir.
?
• Calculez la longueur de la courbe y “ 1 ´ x2 de x “ 0 à x “ 1.

Exercice 102

• Calculer la longueur du cercle de rayon R (par symétrie, on peut se limiter à la longueur du quart de cercle).
?
• Calculer la longueur de l’arc de la courbe y “ x3 entre les points x “ 0 et x “ 5.
` x x˘
• Calculer la longueur de l’arc de chaı̂nette y “ a2 e a ` e´ a de x “ 0 à x “ a.
• Calculer la longueur de l’arc de la courbe y 3 “ 8x2 de x “ 1 à x “ 8.
• Calculer la longueur de l’arc de la courbe 6xy “ x4 ` 3 de x “ 1 à x “ 2.
• Calculer la longueur de l’arc de parabole y 2 “ 12x limité par la droite x “ 3.

Exercice 103
Calculer la longueur des arcs de courbe suivants.
1
1. y “ lnp1 ´ x2 q pour 0 ď x ď 2
2. y “ x3{2 pour 0 ď x ď 5
?
3. y “ lnpxq pour 1 ď x ď 2 2.

Exercice 104
Déterminer a pour que la longueur d’arc de la cycloı̈de :
$
& x “ apt ´ sin tq

y “ ap1 ´ cos tq
%

vaille 8.
Astuce : penser aux petites formules de trigonométrie pour vous simplifier la vie.

58
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

4.5 Aire d’une surface de révolution


Soit f une fonction lisse et non négative sur l’intervalle ra, bs. Trouvons l’aire de la surface générée par la
révolution autour de l’axe Ox de la portion de courbe y “ f pxq comprise entre x “ a et x “ b.
L’idée est un peu la même que pour calculer la longueur d’une courbe : on va approcher la courbe par une ligne
polygonale. En faisant tourner cette ligne polygonale autour de l’axe Ox, la surface obtenue sera composée de
troncs de cônes circulaires droits mis bout à bout.

Si r1 est le rayon du grand cercle de base, r2 le rayon du petit et g la longueur d’une génératrice du tronc de
cône, son aire latérale vaut :
Acône “ πpr1 ` r2 q.g
Reprenons notre surface de révolution dont on veut connaı̂tre l’aire. Coupons-la en tranches de largeur ∆x,
comme le ferait un boucher avec un jambon. Ces tranches sont ! à peu près " des cônes tronqués. L’aire latérale
du tronc de cône numéro k est :
Ak “ 2π.f pmk q.Lk
k´1 f px kq`f px q
avec mk compris entre xk´1 et xk et tel que f pmk q “ 2 (le théorème de la valeur intermédiaire nous
assure que mk existe).
Lors des calculs de la longueur d’une courbe du paragraphe précédent, nous avons calculé que :
a
Lk “ 1 ` rf 1 pξk qs2 .∆x,
donc : a
Ak “ 2π.f pmk q. 1 ` rf 1 pξk qs2 .∆x
L’aire de la surface totale est la somme :
n
ÿ a
A“ 2π.f pmk q. 1 ` rf 1 pξk qs2 .∆x
k“1

Quand on augmente le nombre de segments, leur longueur diminue, et forcément ξ se rapproche de m. Si on


suppose qu’à la limite ces points sont confondus (ce qui est le cas car f et f 1 sont continues), on trouve l’intégrale
suivante : żb a
A “ 2π f pxq. 1 ` rf 1 pxqs2 .dx (65)
a

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Surface de révolution obtenue en faisant tourner autour de l’axe Ox la ligne polygonale approchant la courbe
De manière analogue, pour une fonction exprimée sous la forme x “ gpyq, avec g 1 pyq continue sur l’intervalle
rc, ds et gpyq ě 0 pour c ď y ď d, l’aire de la surface générée par la révolution de gpyq autour de l’axe Oy est
donnée par la formule :
żd a
A “ 2π gpyq. 1 ` rg 1 pyqs2 .dy (66)
c

Exercice 105
Trouver l’aire des surfaces engendrées par la rotation des arcs de courbes suivants

1. 4y “ x3 pour 0 ď x ď 1, autour de Ox
2. y 2 ` 4x “ 2 lnpyq pour 1 ď y ď 3 autour de Oy.

Exercice 106

• Trouvez l’aire de la surface engendrée par la révolution autour de l’axe Ox des courbes suivantes :
?
– y “ 1 ´ x3 0 ď x ď 12
– y “ 7x 0ďxď1
?
– y “ 4 ´ x2 ´1 ď x ď 1

• Trouvez l’aire de la surface engendrée par la révolution autour de l’axe Oy des courbes suivantes :
– x “ 9y ` 1 0ďyď2
a
– x“ 9´y 2 ´2 ď y ď 2
?
3
– y “ 3x 0ďyď2

4.6 Exercices divers


Exercice 107 On appelle tore la figure obtenue par révolution d’un cercle de rayon r autour d’une droite de
son plan passant à distance R de son centre (on suppose r ă R). Calculer l’aire A du tore, et son volume V .

Exercice 108 On appelle cycloı̈de la courbe décrite par un point d’un cercle de rayon R, lié à ce cercle, quand
celui-ci roule sans glisser sur une droite en restant" dans plan fixe. Montrer que dans un repère bien choisi, la
x “ Rpt ´ sin tq
cycloı̈de admet la représentation paramétrique : Représenter la cycloı̈de et calculer : la
y “ Rp1 ´ cos tq
longueur L d’une arche, l’aire A de la surface S comprise entre cette arche et la droite fixe pOxq, les volumes V1
et V2 obtenus par révolution de S autour de Ox et Oy respectivement, les aires A1 et A2 obtenues par révolution
d’une arche de la cycloı̈de autour de Ox et Oy respectivement.

Exercice 109 On appelle épicycloı̈de la courbe décrite par un point d’un cercle de rayon r, lié à ce cercle,
quand celui-ci roule sans glisser sur un cercle de rayon R en restant tangent extérieurement à ce dernier, et dans
son plan. On pose n “ R{r. Montrer que dans un repère que l’on précisera, l’épicycloı̈de admet la représentation
paramétrique : " ` ˘
x “ r`pn ` 1q cos t ´ cospn ` 1qt˘
y “ r pn ` 1q sin t ´ sinpn ` 1qt
Représenter la courbe pour n “ 1, 2, 3. En supposant n entier, calculer la longueur L de la courbe et l’aire A
limitée par celle-ci. Dans le cas n “ 1 (cardioı̈de), calculer de plus l’aire S de la surface de révolution obtenue
en faisant tourner la courbe autour de son axe de symétrie, ainsi que le volume V limitée par cette surface.

Exercice 110 Soit C un cercle fixe de rayon R. Un cercle C 1 de même rayon roule sans glisser sur C en restant
dans un plan (variable) perpendiculaire à celui de C. Un point M lié au cercle C 1 décrit
$ une courbe Γ. Montrer que
& x “ Rpcos t ` sin2 tq
suivant un repère convenablement choisi, Γ admet la représentation paramétrique : y “ R sin tp1 ´ cos tq .
z “ Rp1 ´ cos tq
%
En déduire la longueur L de Γ. Représenter les projections de Γ sur chacun des trois plans de coordonnées.

60
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Partie 3 : équations différentielles

5 Introduction sur les équations différentielles en général


Une équation différentielle est une équation liant une fonction et sa ou ses dérivée(s). La résoudre revient à
trouver une expression générale pour toutes ses solutions. On se limitera dans ce cours aux équations linéaires,
du premier ordre à coefficients fonctionnels et du deuxième ordre à coefficients constants.

5.1 Définition
Une équation différentielle (E.D) est une égalité liant une fonction et ses dérivées successives. On peut l’écrire
de la manière la plus générale :
Rpf, f 1 , f 2 , ...f pnq qpxq “ gpxq (67)
où R est une fonction de pn ` 1q variables et g une fonction de la variable x.

Les E.D font donc partie des équations fonctionnelles, dont l’inconnue est une fonction, et non un nombre.
Résoudre une telle E.D signifie : déterminer toutes les fonctions qui satisfont à l’égalité.
Remarque : il existe une grande variété d’équations différentielles, et elles sont en général beaucoup plus difficiles
à résoudre que les équations simples. On se limitera dans ce cours aux exemples classiques.

5.2 Équations différentielles linéaires d’ordre un


5.2.1 Définitions
Soient a, b et c trois fonctions de la variable réelle, a ne s’annulant pas. Soit f une fonction de R dans C
dérivable. Une équation différentielle ordinaire linéaire d’ordre un est alors une relation de la forme :

pEq : @x P R, a pxq f 1 pxq ` b pxq f pxq “ c pxq (68)

L’équation différentielle ordinaire linéaire homogène d’ordre un associée à cette dernière est :

pE0 q : @x P R, a pxq f 1 pxq ` b pxq f pxq “ 0 (69)

On appelle solution de l’équation différentielle toute fonction dérivable vérifiant la relation concernée. On ap-
pelle ensemble des solutions de l’équation différentielle les seules fonctions vérifiant la relation concernée.
Exemples :

• Préciser les valeurs de apxq, bpxq et cpxq dans l’équation suivante et donner l’équation homogène associée.

xf 1 pxq ´ 3f pxq “ sin x

• Préciser les valeurs de aptq, bptq et cptq dans l’équation suivante et donner l’équation homogène associée, sachant
que la variable est t et que la fonction inconnue est notée y.

t2 y 1 ptq ´ 3yptq “ sinptq

Un cas particulier important concerne le cas où ces fonctions sont constantes.

5.2.2 Résolution de l’équation différentielle y 1 “ ay ` b


L’équation y 1 “ ay ` b avec a et b réels est parmi les équations différentielles les plus simples, mais aussi les
plus importantes.

61
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Théorème 5.1 Soit a un réel non nul.

Les solutions sur R de l’équation différentielle y 1 “ ay sont les fonctions :

f pxq “ keax (70)

où k est une constante réelle quelconque.

Preuve
Il suffit de dériver une telle fonction pour voir qu’elle est solution.
Réciproquement, si on a une autre solution g, on pose ϕpxq “ gpxqe´ax .
En dérivant, on trouve que ϕ1 pxq “ 0 donc ϕ est constante et gpxq est de la forme annoncée.

Théorème 5.2 Solutions de l’équation y 1 “ ay ` b


Soient a et b des réels non nuls.

Les solutions sur R de l’équation différentielle y 1 “ ay ` b sont les fonctions :


b
f pxq “ keax ´ , (71)
a
où k est une constante réelle quelconque.

Preuve
Il est évident qu’une telle fonction est solution.
Réciproquement, si on a une autre solution f pxq, posons gpxq “ f pxq ` ab . Alors g est solution de l’équation
sans second membre et d’après le théorème précédent, elle se ramène à la forme annoncée.

Exercice 111 Résoudre les équations suivantes.

y1 “ y
y 1 “ ´2y
y 1 ´ 2y “ 3
5y 1 ´ 2y “ 3

La condition initiale
Le fait de fixer une seule valeur de la fonction solution suffit à la définir parfaitement.

Le sens physique de cette remarque est très intuitif : un système physique régi par une équation différentielle du
premier ordre voit son état déterminé par un seul nombre f pxq qui dépend de la variable x (en général le temps).

La connaissance de cet état à un instant donné (disons l’instant x “ 0 par exemple) détermine l’état du système
à tout instant.

C’est ce qu’on appelle la condition initiale.

Théorème 5.3 Théorème de Cauchy


Deux nombres réels x0 et y0 étant donnés, il existe une unique solution f de l’équation y 1 “ ay ` b vérifiant
f px0 q “ y0 .

Preuve
Il suffit de voir que la donnée de x0 et y0 suffit à fixer un unique k .

62
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

5.2.3 Équations différentielles linéaires quelconques à coefficients constants


Soient a, b et c trois nombres complexes, a étant non-nul. Soit f une fonction de R dans C dérivable. Une
équation différentielle ordinaire linéaire d’ordre un à coefficients constants est alors une relation de la forme :

@x P R, af 1 pxq ` bf pxq “ c (72)

L’équation différentielle ordinaire linéaire homogène d’ordre un à coefficients constants associée à cette dernière
est :
@x P R, af 1 pxq ` bf pxq “ 0 (73)

Solutions de l’équation homogène


L’ensemble des solutions de l’équation homogène est :
! b
)
S “ Ae´ a x | A P C . (74)

Preuve
C’est un cas particulier évident de l’équation différentielle particulière étudiée au paragraphe précédent.

Solutions de l’équation complète L’ensemble des solutions de l’équation complète est :


! b c )
S “ Ae´ a x ` | A P C . (75)
b
Preuve
C’est un cas particulier évident de l’équation différentielle particulière étudiée au paragraphe précédent.

Exercice 112 Résoudre les équations suivantes.

• y 1 “ y ; yp0q “ 1
• y 1 “ ´2y ; yp1q “ 3
• y 1 ´ 2y “ 3 ; yp0q “ 3
• 5y 1 ´ 2y “ 3 ; yp´2q “ 0

Exercice 113 Équations homogènes à coefficients constants


• Déterminer la solution générale de l’équation y 1 ` 2y “ 0
• Déterminer la solution unique vérifiant la condition initiale : yp0q “ 2

Exercice 114 Équations avec second membre à coefficients constants


• Déterminer la solution générale de l’équation y 1 ` 2y “ 3
• Déterminer la solution unique vérifiant la condition initiale : yp0q “ ´1

5.2.4 Retour au cas général des équations linéaires d’ordre un à coefficients variables
Espaces vectoriels
La linéarité d’une équation différentielle a des conséquences importantes facilitant la recherche de solutions.

• Les solutions d’une équation différentielle linéaire homogène forment un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel
des fonctions. Dans le cas d’une équation d’ordre 1, ce sous-espace est de dimension 1.
• Les solutions d’une équation différentielle linéaire forment un sous-espace affine de l’espace affine des fonctions.
Dans le cas d’une équation d’ordre 1, cet espace est de dimension 1.

63
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Ces considérations géométriques donnent le théorème suivant, très important dans la résolution en pratique.

Théorème 5.4 Les solutions d’une équation différentielle linéaire d’ordre un sont la somme d’une solution à
l’équation homogène associée et d’une solution particulière de l’équation complète.

Le problème est souvent de déterminer cette solution particulière.


Par exemple, si a et b sont des constantes non nulles et c une fonction polynôme ou trigonométrique, on cherchera
alors une solution particulière de la forme :

• d’un polynôme de degré n si c est un polynôme de degré n ;


• d’une combinaison linéaire de cospωx ` ϕq et sinpωx ` ϕq si cpxq “ A cospωx ` ϕq ` B sinpωx ` ϕq.
Si c est la somme de plusieurs fonctions c1 et c2 , on peut chercher une solution particulière de l’équation
différentielle de second membre c1 , puis une solution particulière de l’équation différentielle de second membre
c2 , puis faire la somme de ces deux solutions particulières. On obtient alors une solution particulière de l’équation
de départ.

La condition initiale
L’ensemble des solutions d’une E.D.L. du premier ordre étant un espace vectoriel de dimension 1, le fait de fixer
une seule valeur de la fonction solution suffit à la définir parfaitement.
Le théorème de Cauchy s’étend donc à toutes les équations différentielles d’ordre un :

Théorème 5.5 Théorème de Cauchy


Deux nombres x0 et y0 étant donnés, il existe une unique solution à une équation différentielle linéaire
d’ordre un vérifiant f px0 q “ y0 .

Équation homogène associée


L’équation différentielle linéaire homogène d’ordre un associée à l’équation (E) est :

pE0 q : @x P R, a pxq f 1 pxq ` b pxq f pxq “ 0 (76)

Solutions de l’équation homogène


L’ensemble des solutions de l’équation différentielle homogène d’ordre un est : :
! )
S0 “ Ae´Φpxq |A P C (77)

bpxq
où Φ est une primitive de : x ÞÑ apxq .

Preuve
En effet, dans le cas général, l’équation différentielle linéaire homogène s’écrit

apxq ¨ y 1 ` bpxq ¨ y “ 0 .

En travaillant sur un intervalle I où apxq ne s’annule pas, cette équation est équivalente à

bpxq
y1 ` ¨y “0
apxq
bpxq bpxq
Et, en notant Apxq une primitive de la fonction apxq , c’est-à-dire que A1 pxq “ apxq , par exemple :
żx
bptq
Apxq “ dt
x0 aptq

64
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

(où x0 est un réel que l’on fixe, par exemple 0)


l’équation est équivalente à
bpxq
y1 ` ¨y “ 0
apxq
bpxq Apxq
y 1 ¨ eApxq ` y ¨ ¨e “ 0
apxq
y 1 ¨ eApxq ` y ¨ A1 pxq ¨ eApxq “ 0

Cette forme est du type u1 ¨ v ` u ¨ v 1 , qui se simplifie en pu ¨ vq1 avec upxq “ ypxq et vpxq “ eApxq , donc l’équation
est équivalente à :
d
py ¨ eApxq q “ 0
dx
L’équation est équivalente à :
y ¨ eApxq “ C
L’ensemble des solutions est alors formé des fonctions, définies sur I, de la forme

ypxq “ C ¨ e´Apxq

où C est une constante réelle dont la valeur se détermine par la donnée des conditions initiales.
Le calcul de primitive nécessaire n’est pas toujours réalisable à l’aide des fonctions usuelles, la solution peut
donc n’avoir qu’une expression sous forme d’intégrale.

Solution de l’équation différentielle complète


L’ensemble des solutions générales de l’équation différentielle d’ordre un est :
"„ żx ȷ *
c psq `Φpsq
S“ A` e ds ¨ e ´Φpxq
|A P C (78)
x0 a psq

Avec
şx bptq
Φ : x ÞÑ x0 aptq
dt.

Preuve
On résout de manière générale une équation avec second membre ay 1 ` by “ c par la méthode de variation des
constantes. Celle-ci consiste à se ramener, par un changement de fonction variable, à un problème de calcul de
primitive.

On suppose que, sur l’intervalle d’étude, la fonction a ne s’annule pas.

On écrit la solution générale de l’équation homogène associée ay 1 ` by “ 0

ypxq “ Ke´Apxq , K P R,

on prend pour nouvelle fonction variable la fonction k définie par la relation

ypxq “ kpxqe´Apxq ,

ce qui explique la formulation imagée : on fait ! varier la constante ", en fait on la remplace par une fonction.

En reportant dans l’équation initiale, on obtient une équation équivalente à l’équation initiale mais portant sur
k:
apxqk 1 pxq “ cpxqeApxq
ceA
En notant B une primitive de la fonction a , l’ensemble des solutions est

kpxq “ Bpxq ` C

La solution générale s’écrit alors sous la forme

f pxq “ pBpxq ` Cqe´Apxq

65
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Soit finalement ˆ ż ˙" ż ˆż ˙ *


bpxq cpxq bpxq
f “ exp ´ dx C` exp dx dx
apxq apxq apxq
De nouveau il faut réaliser un calcul de primitive, ce qui peut empêcher de donner l’expression de la solution à
l’aide des fonctions usuelles.

Exercice 115 Résoudre les équations suivantes.

• xy 1 ´ 4y “ 0 sur s0; `8r


• x2 y 1 ` y “ 0 sur s0; `8r
• xy 1 ´ 2y “ 3x2 sur s0; `8r
• 5x2 y 1 ´ 2y “ 3x sur s0; `8r

Exercice 116 Équations à coefficients constants avec second membre variable

• Déterminer la solution générale de l’équation y 1 ´ 2y “ ´4t


• Déterminer la solution unique vérifiant la condition initiale : yp0q “ 3

Exercice 117 Équations homogène à coefficients variables

• Déterminer la solution générale de l’équation y 1 ´ 2ty “ 0


• Déterminer la solution unique vérifiant la condition initiale : yp0q “ ´2

Exercice 118 Équations à coefficients variables avec second membre

• Déterminer la solution générale de l’équation y 1 ´ 2ty “ ´2t


• Déterminer la solution unique vérifiant la condition initiale : yp0q “ ´2

Exercice 119 Résolutions générales d’équations complètes


Intégrer les équations suivantes :

1. p1 ` x2 q y 1 ` 2xy “ 1 ` 3x2
2. xp1 ` x2 q y 1 ` p1 ` x2 q y “ x
3. px2 ´ 1q y 1 ` xy “ x
4. p1 ´ x2 q y 1 ` 4xy “ ax , où a est un réel donné.
2x
5. px2 ´ 1q y 1 ` xy ` ?1`x 2 “ 0
´ 2
¯ ´ ¯
1´x2
6. y 1 ´ x1`3x
p1`x q2 y “ x 1`x2

Exercice 120 Déterminer l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles suivantes.

• y 1 ptq ´ yptq “ t ; y 1 ptq ´ yptq “ cosptq ; y 1 ptq ` 2yptq “ pt ´ 2q2 ;


• y 1 ptq ´ 2yptq “ tet ; y 1 ptq ´ 2yptq “ te2t ; y 1 ptq ´ 2yptq “ cosptq ;
• y 1 ptq ´ 2yptq “ t ; y 1 ptq ´ 2yptq “ e´t ; y 1 ptq ´ 2yptq “ te´2t .

Exercice 121 Soit pEq l’équation 2y 1 ´ y “ ´t2 ` 5t .


• Déterminer une solution particulière y0 de pEq sous la forme y0 ptq “ At2 ` Bt ` C .
• Résoudre, sur R l’équation pE0 q sans second membre associée.
• En déduire la solution générale de pEq .
• En déduire une solution de pEq vérifiant la condition yp´1q “ 5 .

66
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Exercice 122 Résoudre les équations différentielles suivantes :


a) y 1 ´ y “ sinp2xq ex
2
b) y 1 ` 2xy “ 2xe´x
c) y 1 ` y tan x “ sin 2x sur s´π{2, π{2r

Exercice 123 Résoudre sur s1, `8r l’équation différentielle


x
y1 ´ y “ 2x
x2 ´ 1

Exercice 124 Déterminer les solutions, s’il en existe, des problèmes de Cauchy suivants :
a) y 1 ´ px ` 1qpy ` 1q “ 0 et yp0q “ 1
b) p1 ` x2 qy 1 ´ px ` 1qy “ 2 et yp0q “ ´1.

Exercice 125 Résoudre les équations différentielles suivantes :


1. y 1 “ y ` x avec yp0q “ 1,
2. y 1 “ cos x ` y,
3. y 1 ` 2y “ px ´ 2q2 .

Exercice 126 Pour chacune des équations différentielles qui suit : écrire la solution passant par le point M(.,.)
et tracer sommairement le graphe de la solution.
1. y 1 ` 2xy “ 0, M “ p0, 1q,
2. y ` y tan x “ sin x cos x M “ p π4 , 0q,
1

3. xpx2 ´ 1qy 1 ` 2y “ x2 , On déterminera a, b, c P R tels que 1


xpx2 ´1q “ a
x ` b
x´1 ` c
x`1 .

Exercice 127 On se propose d’intégrer sur l’intervalle le plus grand possible contenu dans s0, 8r l’équation
différentielle :

ypxq
pEq y 1 pxq ´ ´ ypxq2 “ ´9x2 .
x
1. Déterminer a Ps0, 8r tel que ypxq “ ax soit une solution particulière y0 de pEq.
1
2. Montrer que le changement de fonction inconnue : ypxq “ y0 pxq ´ zpxq transforme l’équation (E) en l’équation
différentielle
1
pE1 q z 1 pxq ` p6x ` qzpxq “ 1.
x
3. Intégrer pE1 q sur s0, 8r.
4. Donner toutes les solutions de pEq définies sur s0, 8r.

Exercice 128 Trouver les solutions réelles des équations différentielles suivantes :
1. y 1 ptq ` 2yptq “ 0 ;
dx
2. ´ x “ 0;
dt
3. y 1 pxq ` 2ypxq “ 0 avec py ´ y 1 qp0q “ 0.

Exercice 129 Trouver les solutions réelles des équations différentielles suivantes :
1. p1 ` x2 qy 1 ´ xy “ 0 ;
2. y 1 ` y tan x “ 0, pour x dans s π2 , 3π
2 r.

Exercice 130 Soit l’équation différentielle

pEq y 1 ` 2xy “ x.

1. Résoudre l’équation homogène asociée.


2. Calculer la solution de pEq vérifiant yp0q “ 1.

67
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Exercice 131 Résoudre sur l’intervalle I de R proposé les équations différentielles suivantes :

1q x ln xy 1 ` y “ x, I “s1, `8r 2q xpxy 1 ` y ´ xq “ 1, I “s ´ 8, 0r


3q 2xy 1 ` y “ x4 , I “s ´ 8, 0r 4q y 1 ` 2y “ x2 ´ 3x, I “ R
x, I “ R
1
5q y 1 ` y “ 1`2e 6q y 1 sin x ´ y cos x ` 1 “ 0, I “s0, πr

Exercice 132 Résoudre l’équation différentielle p1´x2 qy 1 ´2xy “ x2 sur chacun des intervalles I suivants : I “
s1, `8r, I “s ´ 1, 1r, I “s ´ 1, `8r, I “ R.

Exercice 133 Résoudre les équations homogènes du premier ordre suivantes. Préciser le domaine de validité
des solutions.

• y 1 ptq “ 2yptq ; y 1 ptq “ ´yptq ; y 1 ptq “ typtq ;


yptq yptq
• t2 y 1 ptq “ ´yptq ; y 1 ptq “ ; y 1 ptq “ ;
1 ` t2 1 ´ t2
2t ` 3 yptq
• y 1 ptq “ yptq ; y 1 ptq “ ; y 1 ptq “ yptq sinptq .
pt ´ 2qpt ` 5q 1 ` et

Exercice 134 Résoudre les équations différentielles suivantes, par la méthode de variation de la constante.
Préciser le domaine de validité des solutions.
yptq
• y 1 ptq “ ´2typtq ` t ; y 1 ptq “ ´yptq tanptq ` sinptq cosptq ; y 1 ptq “ ´ ` t2 ;
t2´1
yptq yptq 1 yptq
• y 1 ptq “ ´1; y 1 ptq “ ´ 2
´ 3 ; y 1 ptq “ ´ 2 ` e1{t ;
t t t t
2t ´ 1 3t t3
• y 1 ptq “ 2typtq ´ p2t ´ 1qet ; 1
y ptq “ 2
yptq ` 1 ; y 1 ptq “ 2
yptq ´ 3 ;
t 1´t pt2 ´ 1q 2
cosptq 1 ` cos2 ptq
• y 1 ptq “ 2 yptq ` ; y 1 ptq “ cosptqyptq ` 2 cosptq ´ sin2 ptq cosptq ;
sinptq sinptq
t2 ` 1 yptq t
• y 1 ptq “ yptq ` 2 ; y 1 ptq “ ´ ? `1´ ? ;
tpt2 ´ 1q 1 ` t2 1 ` t2
• pt2 ` 1qy 1 ptq ` 4typtq “ 1 ; pt2 ` 1qy 1 ptq ` pt ´ 1q2 yptq “ t3 ´ t2 ` t ` 1 ;
• y 1 ptq cosptq ` yptq sinptq “ cosptq ` t sinptq ; pet ´ 1qy 1 ptq ` pet ` 1qyptq “ 3 ` 2et ;
• tpt ´ 1qqy 1 ptq ´ p3t ´ 1qyptq “ ´t2 pt ` 1q ; cosptqy 1 ptq ` sinptqyptq “ cosptq ` t sinptq .

5.2.5 Système autonome de 2 équations différentielles


Définition :
,
dx
“ φpx, yq
/
.
dt
dy
“ ψpx, yq /
-
dt
avec φ et ψ continues sur U un ouvert de R2 , est un système autonome de deux équations différentielles.

Une solution est appelée trajectoire du système autonome.

Système autonome et équation différentielle


dy ψpx, yq
On peut transformer un système autonome en équation différentielle classique “ Cela revient à
dx φpx, yq
faire disparaı̂tre ! t "

dy ψpx, yq
Réciproquement, une équation différentielle “ peut se transformer en système autonome en ! ajou-
dx φpx, yq
tant " du temps ! t ".
Le tout est de bien choisir les deux fonctions φ et ψ de façon à savoir intégrer le système autonome. On aura
ainsi les trajectoires du système qui sont les courbes intégrales de l’équation différentielle en paramétriques.

68
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Exemple
1`y
Soit l’équation différentielle y 1 “ , on pose
2x ` y
$
& dx “ 2x ` y

dt
dy

% “1`y
dt
Il est facile d’intégrer cette dernière équation, cela donne :y “ λet ´ 1, valeur que l’on reporte dans la
dx 1
première : “ 2x`λet ´1. Il est encore facile d’intégrer cette équation, cela donne cette fois : x “ µet ´λet ` .
dt 2
Finalement, on a les courbes intégrales en paramétriques :
1
#
x “ µet ´ λet `
2
y “ λet ´ 1

Intégration d’un système autonome


Si l’une des deux est une équation différentielle, on l’intègre et on reporte dans l’autre.
On peut aussi essayer de l’intégrer en passant en complexes,z “ x ` iy, en polaires ou par un autre changement
de variable en suivant les indications de l’énoncé.
# #
xptq
9 “ xptq ` yptq xp0q “ 2
Exercice 135 Résoudre le système différentiel : et .
yptq
9 “ 3xptq ´ yptq yp0q “ ´2

Exercice 136 Résoudre le système différentiel réel suivant


#
x1 “ cosptq x ` sinptq y
y 1 “ ´ sinptq x ` cosptq y

Exercice 137 Résoudre le système différentiel suivant


#
x11 “ p2 ´ tqx1 ` pt ´ 1qx2
x12 “ 2p1 ´ tqx1 ` p2t ´ 1qx2

Exercice 138 Résoudre le système différentiel suivant :


#
x11 “ pt ` 3qx1 ` 2x2
x12 “ ´4x1 ` pt ´ 3qx2

Exercice 139 Résoudre le système différentiel


# 1
x1 “ p1 ` tqx1 ` tx2 ´ et
x12 “ ´tx1 ` p1 ´ tqx2 ` et

Exercice 140 Résoudre le système différentiel suivant


#
x1 “ 4x ´ 2y
y1 “ x ` y

Exercice 141 Résoudre le système différentiel suivant


#
x11 “ ´x1 ` 3x2 ` et
x12 “ ´2x1 ` 4x2

Exercice 142 Résoudre le système différentiel suivant


# 1
x “ x ` 8y ` et
y 1 “ 2x ` y ` e´3t

69
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Exercice 143 Résoudre le système différentiel suivant


$ 1
&x “ y ` z

y1 “ x
% 1

z “x`y`z

Exercice 144 Résoudre le système différentiel suivant


$ 1
& x “ 2x ´ y ` 2z

y 1 “ 10x ´ 5y ` 7z
% 1

z “ 4x ´ 2y ` 2z

Exercice 145 Résoudre le système différentiel linéaire


$ 1
&x “ x ´ z

y1 “ x ` y ` z
% 1

z “ ´x ´ y ` z

5.3 Équation différentielle d’ordre un à variables séparées


Une équation différentielle d’ordre un à variables séparées est une équation différentielle qui peut s’écrire sous
la forme suivante
y 1 “ f pxqgpyq (79)

5.3.1 Solutions régulières


On recherche dans un premier temps les solutions telles que g(y) n’est jamais nul. De telles solutions sont dites
régulières.

Utilisation des notations de Leibniz


Cette présentation classique, notamment pour la résolution de problèmes appliqués, est difficile à justifier
mathématiquement mais elle permet d’obtenir une bonne partie des solutions. Elle utilise les notations de
Leibniz pour le calcul différentiel. Elle consiste à ! séparer les différentielles " en écrivant
1 dy
“ f pxq
gpyq dx

sous la forme
1
dy “ f pxqdx
gpyq
En intégrant séparément chaque membre :

Hpyq “ F pxq ` K

où H représente une primitive de 1{g et F représente une primitive de f et K une constante arbitraire. En
outre, la fonction H est continûment dérivable, strictement monotone, donc admet une fonction réciproque de
sorte que la solution s’exprime comme
y “ H ´1 pF pxq ` Kq (80)

Présentation alternative
Le calcul utilisé précédemment ne possède un sens mathématique précis que si l’on a introduit la notion assez
abstraite de différentielle. Il est possible d’en donner une version plus élémentaire, en primitivant chaque membre
de l’expression
1
y 1 pxq “ f pxq,
gpypxqq
par rapport à la variable x, ce qui conduit à
żx żx
1
y 1 puq du “ f puq du
x0 gpypuqq x0

70
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Ce qui, après changement de variable, est de la forme


ży żx
1
dv “ f puq du
y0 gpvq x0

Et la conclusion est identique à celle du paragraphe précédent.

Exercice 146 Résoudre les équations différentielles suivantes :

1. y 1 “ yp1 ` yq.
2. y 1 “ sin x cos y.
? a
3. 2yy 1 x “ y 2 ´ 1.
4. 1 ` xy 1 “ ey , condition initiale : yp1q “ 1.
a
5. y 1 “ |y| : étudier les problèmes de raccordements.

Exercice 147 Résoudre les équations différentielles suivantes. Préciser le domaine de validité des solutions.
• y 1 ptqyptq “ ´t ; y 1 ptq “ et´yptq ; p1 ` t2 qy 1 ptq “ 1 ` y 2 ptq ;
t 1 ` y 2 ptq
• y 1 ptq “ cosptqe´yptq ; y 1 ptq “ ; y 1 ptq “ ;
cospyptqq t2
t´1 pt ´ 1qpy 2 ptq ´ 1q
• y 1 ptq “ ; y 1 ptq “ et e´yptq ; y 1 ptq “ ;
1 ` yptq yptq
π
• y 1 ptq “ sinptqpy 2 ptq ` 1q ;
a
y 1 ptq “ cosptq 1 ´ y 2 ptq .
2

5.4 Équation différentielle linéaire du deuxième ordre à coefficients constants avec


second membre
5.4.1 Notations et définitions
Une équation différentielle linéaire d’ordre deux à coefficient constants avec second membre est de la forme :

af 2 ` bf 1 ` cf “ dptq (81)

On suppose que a n’est pas nul et que d est une fonction dérivable sur un intervalle I.

Exemples :

• y 2 ` y 1 ´ 2y “ t ´ 1
• y 2 ` 4y “ sin t

5.4.2 Équation homogène associée

L’équation homogène associée ou l’équation sans second membre associée à (Eq est :

pE0 q : af 2 ` bf 1 ` cf “ 0 (82)

Espace vectoriel
L’ensemble des solutions de pE0 q est un espace vectoriel de dimension 2.

Cela signifie qu’il suffit de déterminer 2 solutions linéairement indépendantes pour les avoir toutes par combi-
naison linéaire.

71
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Équation caractéristique
L’équation ar2 ` br ` c “ 0 est pEc q l’équation caractéristique de pE0 q .

Théorème 5.6 Une solution générale de pE0 q s’écrit différemment selon les solutions de l’équation ca-
ractéristique pEc q :

• Si ∆ ą 0 , les solutions de pEc q sont réelles r1 et r2 et la solution générale de pE0 q est :

f ptq “ Aer1 t ` Ber2 t (83)

• Si ∆ “ 0 , la solution unique r de pEc q est réelle et la solution générale de pE0 q est :

f ptq “ pAt ` Bqert . (84)

• Si ∆ ă 0 , les solutions de pEc q sont les complexes conjuguées α ` βi et α ´ βi et la solution générale


de pE0 q est :
f ptq “ pA cospβtq ` B sinpβtqqeαt (85)

Exercice 148 Résoudre les équations homogènes suivantes.

• y 2 ` y 1 ´ 2y “ 0
• y 2 ` 4y “ 0

Exercice 149 Résoudre sur R les équations suivantes :

1. y 2 ` 2y 1 ´ 3y “ 0
2. 9y 2 ´ 6y 1 ` y “ 0
3. 4y 2 ` 4y 1 ` y “ 0
4. 9y 2 ` y “ 0
5. 9y 2 ´ 6y 1 “ 0

Exercice 150 Déterminer l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles suivantes.
• y 2 ptq “ y 1 ptq ` 2yptq ; y 2 ptq “ ´yptq ; y 2 ptq “ yptq ;
• y 2 ptq ` 4y 1 ptq ` 3yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 6y 1 ptq ` 8yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` yptq “ 0 ;
• y 2 ptq ´ 4y 1 ptq ` 4yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 3y 1 ptq ` 2yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 4yptq “ 0 ;
• y 2 ptq ` 6y 1 ptq ` 9yptq “ 0 ; y 2 ptq ` y 1 ptq ´ 6yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 4y 1 ptq ` 13yptq “ 0 ;
• y 2 ptq ` 2y 1 ptq ` yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` 2yptq “ 0 ; 2y 2 ptq ´ 3y 1 ptq ` yptq “ 0 ;
• y 2 ptq ` 4y 1 ptq ` 4yptq “ 0 ; y 2 ptq ´ 5y 1 ptq ` 6yptq “ 0 ; y 2 ptq “ 5y 1 ptq ` 6yptq .

5.4.3 Équation avec second membre

Théorème 5.7 Une solution générale de l’équation pEq s’obtient en ajoutant une solution particulière de
pEq à la solution générale de pE0 q .

Remarque : le problème revient alors à trouver une solution particulière de pEq, ce qui n’est pas toujours évident.

72
Mathématiques avancées 2015-2016 Cl. Gabriel

Cas particulier où dptq “ eλt P ptq


Dans le cas où :
pEq : af 2 ` bf 1 ` cf “ eλt P ptq (86)
où P est un polynôme. Alors on a une solution particulière de la forme :

f ptq “ eλt Qptq (87)

où Q est un autre polynôme.

Degré de Q :
• Si λ n’est pas solution de l’équation caractéristique, le degré de Q est le même que celui de P ;
• Si λ est solution simple de l’équation caractéristique, le degré de Q est celui de P plus un ;
• Si λ est solution double de l’équation caractéristique, le degré de Q est celui de P plus deux.

Remarque : ce cas là inclut les fonctions trigonométriques. En effet sinptq “ ℑ eit et cosptq “ ℜ eit . Ainsi,
` ˘ ` ˘

pour résoudre une équation faisant intervenir ces fonctions, il faut donc passer par les exponentielles complexes.

Méthode générale
Il existe un procédé systématique de recherche des solutions, connu sous le nom de méthode de variation
des constantes. Elle peut être justifiée par la théorie générale des équations différentielles linéaires.

Soit l’equation y 2 ` apxq ¨ y 1 ` bpxq ¨ y “ dpxq, soient deux solutions y1 , y2 indépendantes de l’équation homogène
(donc un système fondamental de solutions). Alors les solutions de l’équation avec second membre sont les
fonctions de la forme y “ λ ¨ y1 ` µ ¨ y2 , où les fonctions λ, µ sont de classe C 1 et données par le système
#
λ1 pxq ¨ y1 pxq ` µ1 pxq ¨ y2 pxq “ 0
@x P I, (88)
λ1 pxq ¨ y11 pxq ` µ1 pxq ¨ y21 pxq “ dpxq

Dans la pratique, on écrira donc ce système, qui admet une solution pour chaque x. Les fonctions solutions
peuvent être primitivées et on obtient non seulement une mais toutes les solutions de l’équation avec second
membre (si l’on prend en compte les constantes d’intégration dans ce système).
Remarque : si une fonction multiplie y 2 , on pourra diviser toute l’équation par cette fonction afin de revenir au
cas étudié ici.
Exemple : oscillateur amorti et oscillateur forcé en physique
2
En physique, on utilise souvent l’équation différentielle ddt2x `2λ dx 2
dt `ω0 x “ y. L’équation différentielle homogène
2
associée p ddt2x ` 2λ dx 2 2 2
dt ` ω0 x “ 0q possède selon le signe de λ ´ ω0 les solutions suivantes :

• λ2 ą ω02 : xptq “ e´λt pAeαt ` Be´αt q, avec α “ λ2 ´ ω02 , dit régime d’amortissement apériodique,
a

• λ2 “ ω02 : xptq “ e´λt pAt ` Bq, dit régime d’amortissement critique,


• λ2 ă ω02 : xptq “ e´λt pAcospωtq ` Bsinpωtqq, avec ω “ ω02 ´ λ2 , dit régime d’oscillation amortie pseudo-
a

périodique.
: ` 2λx9 ` ω02 x “ y (en fonction du temps).
On note aussi cette équation différentielle x

Exercice 151 Déterminer une solution générale de pEq : y 2 ` 3y 1 ` 2y “ 3t ` 7

Exercice 152 Résoudre les équations du second ordre avec second membre suivantes :

• y 2 ´ 2y 1 ´ 3y “ 5
• y 2 ` 6y 1 ` 10y “ 4
• y 2 ´ 4y “ t ` 1
• y 2 ´ y “ 5x ` 2
• y 2 ´ 2y 1 ` y “ t2 ´ t ` 1
• y 2 ` y 1 ´ 2y “ t ´ 1

73
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5.4.4 Les conditions initiales


L’ensemble des solutions d’une E.D.L du second ordre est un espace vectoriel de dimension 2,
le fait de fixer deux valeurs suffit à la définir parfaitement.
Le sens physique de cette remarque est très intuitif :
un système physique régit par une équation différentielle du second ordre voit son état déterminé par une
fonction f(x) ;
pour déterminer cette fonction, il faut donner par exemple une position initiale f p0q et une vitesse initiale f 1 p0q.
C’est ce qu’on appelle les conditions initiales.
Théorème de Cauchy
Soit une valeur de la variable x0 , deux valeurs y0 et z0 étant données, il existe une unique solution à une
équation différentielle linéaire d’ordre deux vérifiant f px0 q “ y0 et f 1 px0 q “ z0 .

Exercice 153 Déterminer la solution de pEq vérifiant les conditions initiales données, si pEq : y 2 `4y 1 ´5y “ 10 ,
f p0q “ 4 et f 1 p0q “ 0

Exercice 154 Déterminer la solution de pEq vérifiant les conditions initiales données.

• y 2 ` 4y 1 ´ 5y “ 10 ; f p0q “ 4 ; f 1 p0q “ 0
• y 2 ` 4y 1 ` 5y “ 10x ´ 2 ; f p0q “ 1 ; f 1 p0q “ 1
• 2y 2 ´ 5y 1 ´ 3y “ ´3t2 ´ 10t ` 4 ; f p0q “ 0 ; f 1 p0q “ ´1

Exercice 155

• Résoudre l’équation différentielle : y 2 ` 4y “ 0


?
• Déterminer la solution particulière f de la variable t vérifiant les conditions f p0q “ 1 et f
`π˘
4 “ 3.
• Déterminer les réels K ą 0, ω ą 0 et ϕ Ps ´ π; πs tels que f ptq s’écrive : f ptq “ Kcospω t ´ ϕq .
?
• Résoudre, dans R, l’équation f ptq “ ´ 2 .

Exercice 156 Intégrer l’équation y 2 ` 4y “ sin t

Exercice 157 Résoudre sur R l’équation différentielle

pt2 ` 1qy 2 ´ 2y “ t

en commençant par rechercher les polynômes solutions.

Exercice 158 Résoudre sur R l’équation

p1 ` t2 q2 y 2 ptq ´ 2tp1 ` t2 qy 1 ptq ` 2pt2 ´ 1qyptq “ p1 ` t2 q

On pourra commencer par rechercher une solution polynomiale de l’équation homogène.

Exercice 159 Résoudre sur R`‹ l’équation

t3 y 2 ` ty 1 ´ y “ 0

Exercice 160 Résoudre sur R`‹ l’équation

t2 y 2 ` ty 1 ´ y “ 1

Exercice 161 Résoudre l’équation différentielle

e´2t
y 2 ` 4y 1 ` 4y “
1 ` t2
par la méthode de la variation des constantes.

74
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Exercice 162 Résoudre l’équation différentielle

y 2 ` y “ tan t

par la méthode de la variation des constantes.

Exercice 163 Résoudre l’équation différentielle

y 2 ` y “ tan2 t

par la méthode de la variation des constantes.

Exercice 164 Résoudre sur R l’équation


2t 1 1 t
y2 ` y ` 2 y“ 2
t2 `1 pt ` 1q 2 pt ` 1q2
en posant x “ arctan t.

Exercice 165 Résoudre l’équation différentielle


x
p1 ´ x2 qy 2 ´ 3xy 1 ´ y “ ?
1 ´ x2

(on pourra vérifier que l’application x ÞÑ ? 1 est solution de l’équation homogène associée)
1´x2

Exercice 166 Résoudre les équations différentielles du second ordre suivantes :


1. y 2 ` 4y 1 ` 3y “ 0,
2. y 2 ´ 6y 1 ` 9y “ 0,
3. y 2 ´ 2y 1 ` 2y “ 0.

Exercice 167 Résoudre les équations différentielles du second ordre suivantes :


1. y 2 ´ y “ x3 ` x2 ,
2. y 2 ´ 2y 1 ` y “ ex ,
3. y 2 ´ 2y 1 ` y “ cospmxq où m P R,
4. y 2 ´ 2y 1 ` y “ x3 ex ` 2 cos x ` px3 ` 3q (utiliser le principe de superposition).

Exercice 168 Résoudre l’équation :

y 2 ` k 2 y “ cos mx, k, m P R.

On discutera suivant les valeurs de k et m.

Exercice 169 Résoudre l’équation suivante :

y 2 ´ 3y 1 ` 2y “ ex .

Exercice 170 Résoudre l’équation suivante :

y 2 ´ y “ ´6 cos x ` 2x sin x.

Exercice 171 Soit m P R. Déterminer la solution de l’équation :

pEm q y 2 ´ 2y 1 ` p1 ` m2 qy “ p1 ` 4m2 q cos mx

qui vérifie yp0q “ 1 et y 1 p0q “ 0 (Indication : On traitera séparement les cas m “ 0 et m ­“ 0).

Exercice 172 Déterminer l’ensemble des solutions réelles des équations :


a) y 2 ` y 1 ´ 6y “ e3x , b) y 2 ` y 1 ´ 6y “ ex p2x ` 1q,
2 1
c) y ´ 4y ` 13y “ cos x, d) y 2 ` 3y 1 ` 2y “ e´2x px ` 1q avec yp0q “ 1, yp1q “ 0.

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Exercice 173 Déterminer l’ensemble des solutions réelles des équations différentielles suivantes.
• y 2 ptq ´ yptq “ t3 ` t2 ; y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` yptq “ et ; y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` yptq “ et ` cosptq ;
• y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` 2yptq “ tet cosptq ; y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` yptq “ t2 e´t ; y 2 ptq ` yptq “ t ;
• 2y 2 ptq ´ 3y 1 ptq ` yptq “ et ; y 2 ptq ´ 4y 1 ptq ` 4yptq “ t ; y 2 ptq ´ 4y 1 ptq ` 4yptq “ sinptq ;
• y 2 ptq ´ yptq “ e´t ; y 2 ptq ´ yptq “ tet ; y 2 ptq ` yptq “ cosptq ;
• y 2 ptq ´ 3y 1 ptq ` 2yptq “ et ; y 2 ptq ´ yptq “ ´6 cosptq ` 2t sinptq ;
• y 2 ptq ` 2y 1 ptq ` 4yptq “ tet ; 4y 2 ptq ` 4y 1 ptq ` 5yptq “ sinptqe´t{2 ;
• y 2 ptq ´ 2y 1 ptq ` yptq “ et sinptq ; y 2 ptq ´ 3y 1 ptq ` 2yptq “ pt2 ` 1qet ;
• y 2 ptq ` y 1 ptq ´ 6yptq “ e3t ; y 2 ptq ` y 1 ptq ´ 6yptq “ et p2t ` 1q ;
• y 2 ptq ` 3y 1 ptq ` 2yptq “ e2t pt ` 1q ; y 2 ptq ` 3y 1 ptq ` 2yptq “ e´2t pt ` 1q ;
• y 2 ptq ´ 4y 1 ptq ` 4yptq “ et ` p3t ´ 1qe2t ` pt ´ 2q .

5.5 Changements de fonctions et de variables


De nombreuses méthodes ont été inventées pour ramener certaines équations aux cas étudiés dans les sections
précédentes. L’idée générale consiste à modifier soit la fonction inconnue soit la variable. Nous nous contenterons
dans cette section de donner un exemple pour chacun des deux cas.

Le premier exemple est celui des équations de Bernoulli, qui se traitent par un changement de fonction.

y 1 ptq “ aptqyptq ` bptqy α ptq ,


avec α différent de 0 et 1 . Observons tout d’abord que pour α ą 0 , la fonction nulle est solution de cette
équation. Pour trouver les autres solutions, on remplace la fonction inconnue y par z “ y 1´α . En dérivant, on
obtient :
z 1 ptq “ p1 ´ αqy 1 ptqy ´α ptq “ p1 ´ αqpaptqy 1´α ptq ` bptqq ,
soit
z 1 ptq “ p1 ´ αqaptqzptq ` p1 ´ αqbptq ,
qui est une équation linéaire. Par exemple :
yptq 1
y 1 ptq “ ` .
2t 2typtq
Le changement de fonction zptq “ y 2 ptq conduit à :
zptq 1
z 1 ptq “ ` .
t t
La solution générale de cette équation linéaire est zptq “ Ct ´ 1 , sur?s ´ 8, 0r , ou bien s0, `8r . On en déduit
les solutions de l’équation de Bernoulli initiale, sous la forme yptq “ Ct ´ 1 , définie seulement si Ct ´ 1 ě 0 .

Nous donnons maintenant un exemple de changement de variable, avec les équations d’Euler.
t2 y 2 ptq “ aty 1 ptq ` byptq ` hptq ,
où a et b sont deux constantes, h une fonction de R dans R . Pour t P R`˚ , on pose t “ ex , et zpxq “ ypex q .
On a alors :
z 1 pxq “ ex y 1 pex q “ ty 1 ptq .
En dérivant une fois de plus,
z 2 pxq “ ex y 1 pex q ` e2x y 2 pex q “ ty 1 ptq ` t2 y 2 ptq .
Pour t P R´˚ , le changement de variable t “ ´ex conduit aux mêmes expressions de z 1 et z 2 en fonction de t
et y . On se ramène ainsi, pour t P R`˚ , à l’équation linéaire du second ordre en z :
z 2 pxq “ pa ` 1qz 1 pxq ` bzpxq ` hpex q

76
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Par exemple, l’équation t2 y 2 ptq “ ´ty(1 ptq ´ yptq , se ramène à z 2 pxq “ ´zpxq , dont la solution générale est
C1 cospxq ` C2 sinpxq, pC1 , C2 q P R2 . La solution générale sur R`˚ (respectivement : R´˚ ) s’obtient en

remplaçant x par lnptq (respectivement : lnp´tq ).

Exercice 174 Résoudre les équations de Bernoulli suivantes. Préciser le domaine de validité des solutions.
yptq y 2 ptq yptq tanptq 1
• y 1 ptq “ ´ ´ ; y 1 ptq “ ` 2 ;
t t 3 3y ptq
yptq yptq
• y 1 ptq “ ´ ´ y 2 ptq lnptq ; y 1 ptq “ ´ 2y 2 ptq ;
t t
a
2yptq 2 yptq 3yptq
• y ptq “ 2
1
´ 2 ; y 1 ptq “ ´ 3pyptqq2{3 sin3 ptq ;
t `1 t `1 sinptq cosptq
• ty 1 ptq ` 3yptq “ t2 y 2 ptq ; ty 1 ptq “ 2yptq ´ 2 yptq .
a

Exercice 175 Déterminer l’ensemble des solutions réelles des équations d’Euler suivantes.
• t2 y 2 ptq “ 2ty 1 ptq ´ 2yptq ; t2 y 2 ptq “ ´4ty 1 ptq ´ 2yptq ;
• t2 y 2 ptq “ ´ty 1 ptq ` yptq ; t2 y 2 ptq “ ty 1 ptq ´ yptq ;
• t2 y 2 ptq ´ ty 1 ptq ` 2yptq “ t ; t2 y 2 ptq ´ 2yptq “ t ;
• t2 y 2 ptq ` ty 1 ptq ` yptq “ t lnptq ; t2 y 2 ptq ` 3ty 1 ptq ` 4yptq “ t lnptq .

Exercice 176 On considère l’équation différentielle


1
pEq y 1 ptq ´ yptq ´ pyptqq2 “ ´9t2 .
t
1. Déterminer un réel a tel que yptq “ at soit solution de pEq . On note y0 cette solution.
2. Montrer que le changement de fonction inconnue yptq “ y0 ptq ´ 1{zptq transforme l’équation pEq en l’équation
suivante.
ˆ ˙
1 1 1
pE q z ptq ` 6t ` zptq “ 1
t
3. Déterminer l’ensemble des solutions de pE 1 q , définies sur s0, `8r .
4. En déduire l’ensemble des solutions de pEq , définies sur s0, `8r .

Exercice 177

1. Résoudre l’équation différentielle


ty 2 ptq ´ y 1 ptq ´ t3 yptq “ 0 ,
?
en posant t “ u.
2. Résoudre l’équation différentielle
2t 1 1
y 2 ptq ` y ptq ´ yptq “ 0 ,
1 ` t2 p1 ` t2 q2
en posant t “ tanpuq .
3. Résoudre l’équation différentielle
1 ´2t
yptqy 1 ptq ` y 2 ptq “ e ,
2
en posant zptq “ y 2 ptq .
4. Résoudre l’équation différentielle
y 1 ptq ` 3yptq ` y 2 ptq ` 2 “ 0 ,
en posant zptq “ yptq ` 1 .
5. Résoudre l’équation différentielle

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t2 y 1 ptq ´ y 2 ptq ` 2t2 “ 0 ,


en posant yptq “ tzptq .
6. Résoudre l’équation différentielle

p3t ` yptqqy 1 ptq “ 3yptq ` t ,


en posant yptq “ tzptq .
7. Résoudre l’équation différentielle

t2 y 2 ptq ´ 2ty 1 ptq ` p2 ´ t2 qyptq “ 0 ,


en posant yptq “ tzptq .

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Table des matières


1 Intégrale définie : intégrale de Riemann 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Intégrale d’une fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Subdivisions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Définition : fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.3 Quelques propriétés des fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.4 Définition : intégrale d’une fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.5 Relation de Chasles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.6 Propriétés de l’intégrale des fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Fonction intégrable au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.2 Critères d’intégrabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3.3 Propriétés de l’intégrale des fonctions Riemann-intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Un exemple de fonctions Riemann intégrables : les fonctions réglées sur un intervalle . . . . . . . 9
1.4.1 Rappel : convergence uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.2 Fonctions réglées sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.3 Quelques exemples de fonctions réglées (donc Riemann-intégrables). . . . . . . . . . . . . 9
1.4.4 Un exemple de fonction non-intégrable au sens de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Intégrale d’une fonction continue par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5.1 Définition : fonction continue par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5.2 Propriétés des fonctions continues par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.5.3 Approximation d’une fonction continue par morceaux par une fonction en escalier . . . . 11
1.5.4 Propriétés de l’intégrale des fonctions continues par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.6 Intégrale et moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2 Théorème Fondamental de l’Analyse : lien intégrale-primitives 17


2.1 Notion d’intégrale indéfinie (sans bornes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3 Techniques de calcul intégral 21


3.1 Primitives et intégrales élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.1.1 Primitives de fonctions simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.1.2 Primitives de fonctions composées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.1.3 Exercices de primitives et d’intégrales élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 Primitives et intégration par changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1 Intégration par changement de variable : méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.2 Recherche de primitive par changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2.4 Nouvelles primitives ”élémentaires” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Primitives et intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.1 Théorème d’intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.2 Exercices . . . . . . . . . . . ş. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3.3 Primitives se ramenant à I “ eax .P pxqdx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.4 Primitives contenant un trinômeş du second degré ax2 ` bx ` c . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
dx
3.4.1 Primitives du type I1 “ ax2 `bx`c . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
ş Ax`B
3.4.2 Primitives du type I2 “ ax2 `bx`c dx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.4.3 Primitives du type I3 “ ?ax2dx
ş
`bx`c
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
ş Ax`B
3.4.4 Primitives du type I4 “ ?ax2 `bx`c dx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5 Fraction rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.2 Décomposition en éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5.3 Primitives des éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.6 Intégration de fonctions trigonométriques
ş . . . . . .ş . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.6.1 Primitives de la forme P psin x, cos xqdx ou P psinh x, cosh xqdx où P est un polynôme
de deux variables . . . ş. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.6.2 Primitives de la forme ş sinp x cosq xdx où p et q sont des entiers relatifs . . . . . . . . . . 44
3.6.3 Primitives de la forme P ptan xqdx où P est un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

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ş
3.6.4 Primitives de la forme Rpsin x, cos x, tan xqdx où R est une fraction rationnelle de 3
variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.7 Applications des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.7.1 Type 1 : f est une fraction rationnelle en et , cosh t, sinh t . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.7.2 Type 2 : f est une fraction rationnelle en cos t, sin t, tan t . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1
3.7.3 Type 3 : f est une fraction rationnelle en t et p at`b qm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
?ct`d
3.7.4 Type 4 : f est une fraction rationnelle en t et at2 ` bt ` c . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.8 Primitives diverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

4 Applications du calcul intégral : longueurs, aires et volumes 53


4.1 Calculs d’aires remarquables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.2 Aire entre deux courbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.3 Volume d’un solide de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.3.1 Méthode des disques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.3.2 Méthode des tubes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.4 Longueur d’une courbe plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.5 Aire d’une surface de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.6 Exercices divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

5 Introduction sur les équations différentielles en général 61


5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.2 Équations différentielles linéaires d’ordre un . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.2.2 Résolution de l’équation différentielle y 1 “ ay ` b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.2.3 Équations différentielles linéaires quelconques à coefficients constants . . . . . . . . . . . . 63
5.2.4 Retour au cas général des équations linéaires d’ordre un à coefficients variables . . . . . . 63
5.2.5 Système autonome de 2 équations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.3 Équation différentielle d’ordre un à variables séparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.3.1 Solutions régulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.4 Équation différentielle linéaire du deuxième ordre à coefficients constants avec second membre . . 71
5.4.1 Notations et définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.4.2 Équation homogène associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.4.3 Équation avec second membre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.4.4 Les conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.5 Changements de fonctions et de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

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