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ma/fr/content/quand-les-entrepreneurs-marocains-se-tournent-vers-les-pays-du-
sud
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Les dernières statistiques de l’Office des Changes montrent bien que les pays du Sud deviennent
progressivement des partenaires économiques privilégiés du Maroc. « Au temps de la
mondialisation, il n’est plus question de tête à tête entre le Maghreb et l’Europe » 1. Ainsi, l’Afrique,
« un espace vital » pour le Maroc selon Bakary Sambé (2010), représente, à fin 2012, 6,5% de nos
échanges extérieurs alors qu’en 2008 ce chiffre n’était que de 5,2%. De plus, alors qu’avec certains
pays comme le Brésil ou l’Inde, la balance extérieure du Royaume est fortement dépendante des
importations et exportations de matières premières telles que le phosphate, avec le reste des pays
du Sud (hors pays pétroliers bien sûr). Ce sont les stratégies d’expansion internationale des
entreprises marocaines qui sont au cœur du sujet.
C’est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous sommes allés interroger sur le terrain les
responsables exports ou les dirigeants de ces entreprises marocaines qui tentent l’aventure du Sud.
Au cours de 25 entretiens, nous avons essayé de décrypter le processus d’expansion internationale
des entreprises marocaines vers le Sud.
Pourtant, le moteur de cette expansion vers le Sud est ailleurs. Les entreprises marocaines sont à la
recherche de nouveaux débouchés commerciaux pour pallier au ralentissement des pays du Nord, en
temps de crise. De plus, nos interlocuteurs, industriels dans l’ensemble, se sentent à l’étroit sur le
marché marocain. Celui-ci est en effet, selon eux, le théâtre d’une compétition de plus en plus vive,
et les politiques de prix prennent souvent le pas sur les dimensions de service et de qualité des
produits. Ainsi, pour pouvoir développer des stratégies de volume et bénéficier d’économies
d’échelle qui garantissent une relative compétitivité des acteurs marocains dans un environnement
mondialisé, il devient indispensable de trouver de nouveaux débouchés. Comme nous l’explique un
responsable export : « Lorsqu’une entreprise atteint une certaine maturité sur son marché national, il
est normal qu’elle aille chercher de la croissance à l’international ». Les marchés du Sud, et l’Afrique
en particulier, offrent, selon les acteurs, des opportunités pour acquérir rapidement des parts de
marché et compenser ainsi les difficultés rencontrées dans les marchés traditionnels.
Lorsque l’on interroge les acteurs, les relations avec le Sud se limitent très souvent à l’Afrique, de
l’Ouest principalement, au Maghreb et dans une moindre mesure au Moyen-Orient. Tout
naturellement, ce sont les pays les plus proches culturellement et géographiquement qui ont la
préférence des dirigeants marocains. Comme nous l’explique un dirigeant export : « Ces pays
(Sénégal, Gabon, Mauritanie, etc.) sont des pays amis, avec lesquels il nous est plus facile de
communiquer ».
À cela s’ajoute l’importance des accords ou des conventions commerciales bilatérales qui, bien
souvent, donnent un avantage concurrentiel aux produits marocains. Ainsi, comme l’évoque le
dirigeant d’une SSII : « L’accord conclu entre la Mauritanie et le Maroc nous permet de ne pas payer
de droits de douane sur les produits informatiques ». Cet avantage-coût est essentiel sur des
marchés fortement sensibles au prix.
Comme pour tout nouveau marché, les entreprises marocaines commencent par chercher à obtenir
le maximum d’informations sur le pays et le marché ciblé. Cette première étape est déjà critique
puisque l’information qualifiée et pertinente est une ressource rare et que, comme nous l’explique
un des acteurs rencontrés, « sur ces marchés africains, il n’existe pas d’études sectorielles, et nous
devons pourtant arriver à obtenir les informations nécessaires à la prise de décision ». Les
entreprises, pour répondre à leurs besoins d’information, cherchent donc à nouer des contacts et à
obtenir ainsi les informations clés. Pour cela, les acteurs institutionnels, et en particulier les
caravanes de Maroc Export organisées ces dernières années, se sont avérées être des « mesures
d’accompagnement dynamiques qui apportent de la visibilité aux entreprises marocaines »,
expliquent nos interlocuteurs, et qui leur permettent de réunir rapidement de nombreuses
informations, obtenues directement sur le terrain. Les réseaux africains des banques marocaines,
principalement la BMCE et Attijariwafa Bank, sont eux aussi fréquemment utilisés pour collecter des
informations et identifier des opportunités d’affaires.
Une fois les études de marché réalisées et les premiers contacts noués, les entreprises marocaines
doivent, pour répondre à la demande spécifique de ces marchés, adapter leur marketing mix au pays
cible. Ainsi, on ne vend pas partout les mêmes produits. Comme nous l’apprend un exportateur de
produits alimentaires vers l’Afrique : « Le pouvoir d’achat dans ces pays est plus faible, ce qui
dissuade nombre d’acteurs économiques, et qui nous contraint à ne vendre que des produits dont la
valeur unitaire est inférieure à 1$ ». Dans le secteur de la pharmacie par exemple, les industriels
marocains, rompus à un marché intérieur à faible pouvoir d’achat, sont particulièrement bien placés
sur l’échiquier mondial pour répondre aux exigences de prix des autres marchés africains. Parfois, en
plus du prix et du produit lui-même, les industriels adaptent le packaging de leur produit et la
politique locale de promotion pour répondre aux attentes spécifiques.
Pour les entreprises marocaines, le lancement dans une aventure d’internationalisation vers le Sud
prend souvent la forme d’une expansion incrémentale aussi bien au niveau du choix des zones
géographiques que des modes de transaction.
Pour ce qui est du choix des pays cibles, les entreprises marocaines semblent s’inscrire dans une
approche d’expansion par zone géographique. Comme nous l’explique un responsable export : « On
travaille une zone, le sub-saharien par exemple, puis on passe à une autre ».
En ce qui concerne les modes de transactions, trois grandes étapes ont été distinguées. Les
entrepreneurs marocains préfèrent d’abord travailler avec des agents qui maîtrisent ces marchés et
qui ont une longue expérience avec les acheteurs locaux. Ensuite, ils optent pour l’exportation
directe sous contrats. « Nous avons pu lier des liens directs avec des entreprises locales et nous
avons commencé l’export direct sans passer par les agents. Ceci est bénéfique et pour le fournisseur
et pour le client », témoigne un dirigeant d’entreprise. Enfin, les entreprises marocaines s’orientent
vers l’implantation d’une représentation commerciale dans le(s) pays cible(s). Comme nous l’indique
un responsable export : « Cette modalité nous permet de vendre beaucoup plus de produits et de
réaliser une marge plus importante ». Cette évolution est perçue par les entreprises marocaines
comme le moyen le plus sûr pour éviter les mésaventures et maîtriser ainsi le risque de défaillance.
Les acquisitions de firmes locales ou les filiales locales restent plutôt la chasse gardée des grandes
entreprises, contraintes financières et ressources limitées des PME obligent ! Selon un responsable
export d’une grande entreprise : « On s’ouvre à l’international sous forme de filiale avec un objectif
commun pour l’ensemble de ces filiales : être un opérateur de référence dans leur région et
contribuer à y développer les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ».
En effet, tout n’est pas simple, loin s’en faut, lorsque les entreprises exportent au Sud, et s’organiser
est un vrai challenge. Les premiers problèmes évoqués sont liés aux problématiques de transport. En
effet, si certaines infrastructures routières ou autres sont peu à peu terminées, acheminer ses
produits jusqu’à leur destination finale reste souvent compliqué, et bien sûr très cher. Comme nous
l’expose un dirigeant : « Nous sommes souvent amenés à envoyer nos produits en Europe pour les
réacheminer ensuite en Afrique ». De même, les liaisons aériennes sont jugées insuffisantes pour
permettre des relations fréquentes et régulières, et leur coût est encore trop élevé.
De plus, l’exportation des produits et services met les PME marocaines devant un large éventail de
règlements techniques, des exigences en matière de conformité, des procédures douanières. Ces
mesures évoluent rapidement et sont spécifiques à chaque pays. Cela pose, comme le souligne le
dirigeant d’une entreprise, de grandes difficultés d’adaptation : « Nous avons surtout des difficultés
d’ordre administratif pour l’établissement des documents nécessaires pour nous adapter aux
exigences de chaque pays » ; exigences et difficultés qui varient avec le secteur d’activité et les pays
de destination. En plus de ces difficultés réglementaires, les interviewés évoquent les lourdeurs des
procédures douanières, qui contribuent parfois à « l’arrivée tardive des bateaux pouvant aller jusqu’à
un mois après la vente », comme l’évoque un responsable export.
Enfin, les contraintes financières ressortent comme l’une des principales menaces de l’expansion des
entreprises marocaines, spécifiquement les PME. En effet, la structure financière des PME étudiées
entrave la volonté d’investissements. Elles font principalement appel au financement à travers des
fonds propres ou à travers des établissements de crédit, refusant souvent de soutenir les mêmes
horizons, ce qui va à l’encontre de la réalisation des principaux processus d’internationalisation
espérés par les dirigeants. D’autres moyens de financement devraient donc être privilégiés, les fonds
d’investissement notamment : « Ces modes de financement peuvent indirectement encourager
davantage le processus d’internationalisation des PME marocaines ».
Alors que cette étude s’est au départ intéressée aux relations du Maroc avec l’ensemble des pays du
Sud et, alors que de nombreux accords de coopération commerciale existent, outre l’Afrique, avec
des pays du monde arabe et du Proche et du Moyen-Orient, les entrepreneurs marocains semblent
concentrer leurs efforts sur les pays au sud du Maroc afin de bénéficier de l’effet de hub. Les marchés
à l’Est, Égypte, Émirats arabes ou Turquie leur semblent moins accessibles. Que dire alors des
marchés d’Asie ou d’Amérique du Sud ?
Si les entrepreneurs marocains ont manifestement une véritable carte à jouer sur ces marchés
africains à forte demande, il est cependant nécessaire de travailler à lever peu à peu les obstacles qui
limitent ou ralentissent cette expansion au Sud.
https://www.cadtm.org/Maroc-tremplin-pour-les-conquetes-neocoloniales-de-l-Afrique
Sommaire
Les investissements directs étrangers (IDE) marocains en Afrique
Les politiques néolibérales renforcent la concentration, la centralisation et (...)
Les principaux secteurs de la pénétration du capitalisme marocain en Afrique
Présence des entreprises marocaines par secteur
Les tournées royales en Afrique pour booster les affaires
Petites et moyennes entreprises (PME) écartées
Des programmes sociaux en trompe l’œil
Processus d’internationalisation à faible impact
Maroc plate-forme pour les conquêtes néocoloniales de l’Afrique
Le concours des Institutions économiques internationales
Panafricanisme pour recouvrer notre souveraineté
Tableau des filiales, parts du marché et abonnés mobiles de Maroc Telecom (2016)
Pays Filiales Part de Année Abonnés %
marché1 d’acquisition mobiles (en
millions)2
47,82 100,0
Les filiales africaines de Maroc Telecom ont participé en 2016 à hauteur de 43 % de son
chiffre d’affaires consolidé qui est de 35 milliards de dirhams (3,5 milliards de dollars).
Le groupe Méditel, numéro deux de la téléphonie mobile au Maroc, créée en 1999 et qui
détient 32,80 % de part de marché, devient Orange Maroc à partir de juillet 2015. Le
groupe français Orange détient 49 % du capital de Méditel et consolide alors sa
présence en Afrique avec environ 120 millions de clients [9].
Cette privatisation des télécommunications au Maroc au profit des groupes français a été
facilité par le palais [10]. La Présidence française est intervenue auprès du Roi du Maroc
pour qu’il cède la part de Vivendi à Etisalat [11]. Les deux groupes marocains Finance
Com (grand groupe privé appartenant à la famille Benjelloun) et Caisse de dépôt et de
gestion (banque publique aux ordres du palais) rachètent, en septembre 2009, les parts
de Telefónica (Espagnol) et Portugal Telecom qui détenaient chacun 32,18 % dans
Méditel. Une année après, les deux groupes cèdent 40 % de leur capital à Orange qui
devient majoritaire à 49 %.
Ces associations avec les grands groupes étrangers de télécoms permettent aux
opérateurs marocains d’étendre leur présence en Afrique. Maroc Telecom revendique 30
millions d’abonnements mobiles alors que le groupe sud-africain MTN, premier opérateur
continental en termes d’abonnés aux services mobiles, possède plus de 168 millions de
clients et Vodafone britannique compte environ 120 millions d’abonnés sur le
continent [12].
Quant au groupe privé télécom Inwi, créée lui aussi en 1999, détenu à 69 % par le
holding royal, Société nationale d’investissement (SNI) et à 31 % par le groupe télécom
koweitien Zain, il vient en troisième position dans la téléphonie mobile au Maroc avec
23 % du marché. En 2017, Inwi s’associe au premier fournisseur mondial de services de
télécommunications par satellites, Intelsat, pour booster le haut débit dans toutes les
régions du Maroc et en Afrique de l’Ouest.
Cette expansion des techniques de l’information et de la communication qui s’insérait
dans le contexte du démantèlement du service public des télécommunications dans la
majorité des pays du continent [13] ouvre la voie au capital marocain et ses partenaires
étrangers. Les techniques de l’information et de la communication permettent tout
particulièrement l’intégration des ménages et des petits producteurs dans le secteur
financier. La téléphonie mobile accélère l’inclusion financière des populations locales
menée par les banques. Alors que le taux de bancarisation est encore faible en Afrique
subsaharienne (34 % des adultes disposaient d’un compte bancaire en 2014), celle-ci
compte une grande proportion des adultes titulaires d’un compte d’argent mobile : 12 %
contre seulement 2 % dans le monde [14].
De nombreuses sociétés marocaines spécialisées dans les domaines de l’informatique
et de la monétique entrent aussi dans la course comme la Hightech Payment Systems
(HPS) qui s’est associé en 2014 avec le groupe Attijariwafa Bank pour le développement
d’une plateforme monétique dédiée à la gestion de l’ensemble des filiales africaines du
groupe bancaire, ou Finatech Group qui est une filiale de FinanceCom , la Société
maghrébine de monétique (S2M), M2M, etc.
Présence des entreprises marocaines par secteur
Source : http://telquel.ma/2017/05/11/cartographie-de-la-presence-des-grandes-entreprises-marocaines-
en-afrique_1545709
L’immobilier et le BTP
Ce sont les mêmes grands groupes qui dominent les secteurs de l’immobilier et le BTP
au Maroc qui sont actuellement en pleine expansion sur le continent.
La Société nationale d’investissement (SNI) et le groupe suisse LafargeHolcim ont
décidé de lancer six nouveaux projets cimentiers en Afrique de l’ouest via leur filiale
commune LafargeHolcim Maroc Afrique déjà présente dans quatre pays : Bénin,
Cameroun, Côte d’Ivoire et Guinée.
Le groupe Addoha, dirigé par le milliardaire Anas Sefrioui, est quant à lui déjà bien
implanté en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cameroun, au Congo, au Tchad et au Sénégal.
Il possède 13 cimenteries dans 11 pays d’Afrique et une capacité de production installée
de plus de 9 millions de tonnes.
Le groupe ALLIANCES de Mohamed Alami Lazrak investit principalement en Afrique de
l’Ouest. En Côte d’Ivoire par exemple, il réalisera 640 logements. Il est aussi présent au
Congo, ainsi qu’au Cameroun où il va construire huit centres hospitaliers régionaux, 800
logements et réhabiliter 3 centres hospitaliers universitaires. Il a signé un contrat de
partenariat avec le gouvernement ivoirien pour la construction de 7 000 logements dans
la capitale Abidjan. Le groupe ambitionne de conquérir le continent africain via ses deux
filiales opérant dans le BTP, Somadiaz et EMT, acquises en 2009 auprès de
l’entrepreneur français Fernand Diaz [26].
Le groupe Ynna Holding (Chaâbi) est actuellement présent dans l’immobilier au niveau
africain en Égypte et en Guinée équatoriale.
Il y a aussi plusieurs groupes qui tentent de bénéficier aussi de leur part du marché
comme Palmeraie développement mais aussi la Somagec et la SGTM, etc. On trouve
aussi des entreprises publiques comme Marchica Med, compagnie publique marocaine
d’investissements touristiques engagée dans le projet pharaonique d’aménagement de
la baie de Cocody à Abidjan en Côte d’Ivoire avec une enveloppe globale de 450 millions
de dollars, et Al Omrane associée elle aussi à cette conquête de l’Afrique dans le
secteur de l’immobilier.
Le phosphate et ses dérivés
L’Office chérifien des phosphates (OCP), premier établissement public au Maroc avec un
chiffre d’affaire de 47 milliards de dirhams en 2015, premier producteur et exportateur
mondial de phosphate sous toutes ses formes, a entamé son projet d’ouverture de 14
filiales sur le continent qui seront majoritairement détenues par OCP Africa, bras armé
de l’OCP pour conquérir le marché africain des engrais. Les principaux pays visés par
cette opération sont : la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la République démocratique du
Congo, le Bénin, le Cameroun, le Nigéria, la Tanzanie, l’Angola, la Zambie, le
Zimbabwe, le Mozambique, le Kenya, le Ghana, et l’Éthiopie. L’Afrique représente
aujourd’hui 25 % du chiffre d’affaires du groupe, soit sa part la plus importante,
l’Amérique latine se situant en deuxième position (17 %), puis l’Europe du Sud (14 %),
l’Inde (13 %), l’Amérique du Nord (12 %) et l’Europe de l’Ouest (8 %) [28].
Le modèle d’agrobusiness marocain est donné en exemple pour promouvoir les ventes
d’engrais en Afrique. Celle-ci ne représente qu’une faible proportion de la consommation
mondiale d’engrais. Ce modèle permet aux agro-exportateurs de s’enrichir alors que le
Maroc est devenu un importateur net de céréales et a connu plusieurs mobilisations
sociales contre la cherté des denrées alimentaires. Ces fortunés contribuent aux vastes
opérations d’accaparement des terres agricoles africaines menées par des groupes
capitalistes chinois, indiens, européens et des monarchies du Golfe. Le cas de Sefrioui,
qui obtenu une superficie de 10 000 hectares au Sénégal, et qui s’apprête à devenir
producteur de riz dans ce pays et en Côte d’Ivoire, est dénoncé par les organisations de
la société civile sénégalaise.
L’agroalimentaire et la distribution
Le groupe Cosumar, unique sucrier du Maroc, issu de la privatisation des quatre
sucreries publiques en 2005 au profit de la SNI qui en a cédé un bloc d’actions au profit
de Wilmar International, premier groupe agroalimentaire asiatique, et d’un large nombre
d’investisseurs institutionnels, ambitionne de se développer en Afrique. Celle-ci
représente un déficit en matière de sucre de 6 millions de tonnes par an. Cosumar a, par
exemple, été choisi par le gouvernement du Cameroun pour reprendre le développement
du complexe agro-industriel sucrier entre Batouri et Bertoua, à l’est du pays.
La chaîne de supermarché Marjane, filiale de la SNI qui en détient 39,5 % du capital,
s’apprête à s’implanter en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon, au Mali et en Tunisie.
Le holding Sanam, dirigée par Saïd Alj, s’introduit dans l’agro-alimentaire à travers sa
filiale Unimer, spécialisée dans la conserverie des produits de la mer qu’il exporte vers
plusieurs pays du continent africain : Sénégal, Guinée, Togo, Bénin, Niger, Nigéria, RD
Congo et Afrique du Sud. Il compte investir 240 millions de dirhams en Mauritanie pour
l’implantation d’un complexe industriel intégré de transformation et de valorisation du
poisson pélagique pêché sur place.
L’industrie pharmaceutique
Le groupe Cooper Pharma dispose déjà d’une importante présence commerciale dans
environ une vingtaine de pays africains et en particulier dans les pays suivants :
Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, Togo et Gabon. Il a annoncé récemment la
construction d’une unité pharmaceutique en Côte d’Ivoire et une autre au Rwanda.
Le groupe Sothema possède une filiale à Dakar qui produits des médicaments
génériques destinés à soigner les pandémies les plus répandues de la région
(paludisme, diarrhées chroniques, choléra) et vise l’ensemble des 8 pays de la zone
UEMOA et plus largement les pays d’Afrique francophone.
Source : https://ledesk.ma/datadesk/actionnariat-de-la-sni-les-parts-de-mohammed-vi-et-de-la-famille-
royale/
Notes
[1] - Déclaration du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale le 08
juin 2017. http://www.leseco.ma/maroc/58061-pres-de-1000-entreprises-marocaines-en-
afrique.html
[2] - Office des changes. Échanges Maroc-Afrique subsaharienne. 2017. www.oc.gov.ma
[3] - Najib Akesbi. Économie politique et politiques économiques au Maroc. Revue
Marocaine des sciences politiques et sociales. Avril 2017.
[4] - M. Oubenal et A. Zeroual. Les transformations de la structure financière du capitalisme
marocain. Revue Marocaine des sciences politiques et sociales. Avril 2017.
[5] - M.S. Saâdi. Réformes néolibérales, groupes d’affaires et développement au Maroc.
Revue Marocaine des sciences politiques et sociales. Avril 2017.
[6] - M. Oubenal et A. Zeroual. Op. cit.
[7] - https://www.finances.gov.ma/Docs/2015/DAAG/almaliya58.pdf
[8] - www.iam.ma/
[9] - 1 africain sur 10 est un client Orange. 2016 https://www.orange.com/fr/Groupe/Orange-
dans-le-monde
[10] - Béatrice Hibou et Mohamed Tozy. De la friture sur la ligne des réformes. La
libéralisation des télécommunications au Maroc.
2002. https://spire.sciencespo.fr/hdl :/2441/1d1vlhp8p7t3k7k974kr28oa1/resources/ci14p91-
118.pdf
[11] - « L’Élysée est intervenu auprès de Vivendi, soutenue par le roi Mohammed VI, pour
qu’il ne cède pas Maroc Telecom à la société qatari Ooredoo, jusqu’ici la mieux placée,
soupçonnée de collusions avec les fondamentalistes musulmans du Nord-Mali. Vu que cette
filiale du groupe français contrôlait les principaux opérateurs du Sahel, elle revêtait semble-t-
il une grande importance pour le renseignement militaire, investi dans l’opération Serval. Il se
trouve que cette démarche a vraisemblablement porté ses fruits, puisque c’est finalement le
groupe émirati Etisalat qui a emporté le morceau ». Jean Batou. Redéploiement de
l’impérialisme français et sidération humanitaire de la
gauche.2014. https://www.legrandsoir.info/afrique-redeploiement-de-l-imperialisme-francais-
et-sideration-humanitaire-de-la-gauche.html
[12] - Télécoms : Qui aura le dernier mot en Afrique ? octobre
2017. http://www.leseco.ma/les-cahiers-des-eco/afrique/61068-telecoms-qui-aura-le-dernier-
mot-en-afrique.html
[13] - TIC et développement en Afrique : approche critique d’initiatives et
enjeux. https://rfsic.revues.org/939
[14] - http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2015/04/15/massive-drop-in-
number-of-unbanked-says-new-report
[15] - https://www.finances.gov.ma/Docs/2015/DAAG/almaliya58.pdf
[16] - http://fr.le360.ma/economie/maroc-afrique-banques-et-compagnies-dassurance-une-
presence-dans-32-pays-africains-94249
[17] - La banque universelle, appelée également « banque à tout faire » ou « banque
généraliste » représente un grand ensemble financier regroupant et exerçant les différents
métiers de la banque de détail, de la banque de financement et d’investissement, de la
gestion d’actifs, tout en jouant également le rôle d’assureur (on parle ici de
« bancassurance »). Cet ensemble intervient sur le territoire national mais également à
l’étranger avec ses filiales. Le principal danger de ce modèle bancaire consiste à faire
supporter les pertes des activités risquées de banque de financement et d’investissement
par la banque de dépôt et mettre ainsi en péril les avoirs des petits épargnants. Éric
Toussant. Bancocratie. P53.
[18] - www.attijariwafabank.com
[19] - http://www.gbp.ma
[20] - www.bmcebank.ma/
[21] - http://fr.le360.ma/economie/les-banques-marocaines-detronent-les-francaises-en-
afrique-30137
[22] - www.cdg.ma
[23] - https://www.creditagricole.ma
[24] - Wafa Assurance du groupe Attijariwafa bank (Royal) et RMA Watanya de la holding
FinanceCom (Benjelloun).
[25] - www.sahamassurance.ma
[26] - http://www.alliances.co.ma/
[27] - www.managemgroup.com/
[28] - www.ocpgroup.ma
[29] - http://telquel.ma/2016/10/17/tournee-africaine-de-mohammed-vi-voici-les-patrons-qui-
feront-partie-du-voyage_1519481
[30] - Voir liste des pays visités, dates et contenus des accords sur le
lien https://www.medias24.com/MAROC/NATION/174944-La-liste-des-accords-signes-
devant-le-Roi-Mohammed-VI-dans-8-pays-africains-et-qui-seront-audites.html
[31] - Institut Amadeus. Le Maroc en Afrique : La Voie Royale.
2015. www.institutamadeus.com
[32] - Les PME marocaines peinent à investir en
Afrique. http://lavieeco.com/news/economie/les-pme-marocaines-peinent-a-investir-en-
afrique.html
[33] - Najib Akesbi. op. cit.
[34] - ATTAC CADTM Maroc. Le système de microcrédit au Maroc : des pauvres financent
des riches. 2017
[35] - Office de change. Commerce extérieur du Maroc. Edition provisoire
2014. www.oc.gov.ma
[36] - Projet de loi de finances 2018. Rapport économique et financier. www.finances.gov.ma
[37] - Formation brute de capital fixe, FBCF, est l’agrégat qui mesure, en comptabilité
nationale, l’investissement (acquisition de biens de production) en capital fixe des différents
agents économiques résidents.
[38] - Najib Akesbi, op. cit.
[39] - Projet de loi de finances 2018. Rapport sur la dette publique. www.finances.gov.ma
Auteur.e
Omar Aziki
https://aujourdhui.ma/economie/amadeus-appelle-au-soutien-des-pme-tpe
Sur la question des PME-TPE, l’accent a été mis sur leur rôle prépondérant dans la lutte
contre le Covid-19. Il a été accompagné d’un appel à leur faire davantage «confiance» et
leur offrir plus de soutien, notamment au niveau régional. Pour les intervenants, ledit
soutien pourrait se faire en leur offrant la possibilité de répondre aux commandes
publiques et en les impliquant dans les projets de grande envergure. Le besoin d’accélérer
la digitalisation est aussi souligné, mais le manque d’utilisation d’outils tel le e-commerce
(moins de 1% de la population marocaine) et d’autres obstacles à ce passage rapide au
digital a été soulevé.
Fuite des cerveaux : Mise en place d’un dispositif institutionnel spécialisé
Les discussions se sont également focalisées sur la question de la fuite des cerveaux. Les
intervenants ont souligné la nécessité d’entreprendre des mesures visant à encourager les
jeunes talents marocains à rester au pays, tout en attirant ceux qui sont partis à travers la
mise en place d’un dispositif institutionnel spécialisé. Par ailleurs, la question de la
consommation a également été avancée, en y préconisant des actions visant à encourager
les consommateurs marocains à acheter des produits locaux et à valoriser le «Made in
Morocco» à l’international.
Les participants ont préconisé par ailleurs un passage progressif à l’économie verte, qui
permettrait non seulement le développement d’une industrie écologiquement
responsable, mais également de répondre aux questions sociales centrales du Maroc. Ce
passage pourrait se faire grâce à la chute drastique des prix qui sont devenus compétitifs,
ce qui permettrait une décarbonation à un coût relativement bas des grandes industries,
avec le soutien du gouvernement. Les intervenants ont également souligné le potentiel
qu’aurait le Maroc à produire et exporter du gaz à hydrogène vers l’étranger, notamment
en Europe.
https://www.leconomiste.com/article/1037020-adhesion-du-maroc-la-cedeao-pourquoi-quand-et-
comment
Quinze pays membres, 350 millions d'habitants et un PIB de l'ordre de 700 milliards
de dollars. C'est dire l'importance que représente aujourd'hui la Cedao (Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui a été au coeur des MEDays,
organisés à Tanger au début du mois de novembre, particulièrement la demande
d’adhésion du Maroc.
Le pays est déjà très présent en Afrique puisque ses exportations sur le continent ont
atteint 22,1 milliards de dirhams en 2017, soit 9% des exportations totales, dont
notamment vers le Sénégal, le Nigeria et la Côte d’Ivoire.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao ont donné leur accord de principe à
l’adhésion du Maroc lors du Sommet de Monrovia en juin 2017. Cependant lors du
Sommet suivant en décembre 2017, ils ont mis en place un Comité de chefs d’Etat et
de gouvernement composé du Togo, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée et Nigeria, pour
«adopter les termes de référence et superviser l’étude approfondie des implications de
l’adhésion du Maroc.
Le positionnement commercial du Maroc au niveau de cette région est insuffisant. Le Maroc
détient une part de marché importante au niveau de la Guinée (1,77%), du Mali (1,61%), du
Sénégal (1,46%) et de la Guinée-Bissau (1,40%)
Des marchés à prendre et à développer
Créée par le traité de Lagos le 28 mai 1975, la Cedeao s’est donnée pour objectif
principal de promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une
Union économique de l’Afrique de l’Ouest. Elle regroupe 15 pays membres: Bénin,
Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau,
Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
Sur le plan des échanges commerciaux de la Communauté, ils ont représenté 1,1% du
commerce mondial en 2016, mais seulement 10,6% des exportations et 7,8% des
importations sont réalisées entre les pays membres de cette zone. En valeur, le
commerce extérieur est passé de 45,3 milliards de dollars en 2000 à 144,4 milliards en
2016.
Les échanges avec le Maroc ont connu une tendance haussière au cours des dernières
années. Ils ont atteint 10,3 milliards de DH en 2017 contre 1,5 milliard en 2000. Cette
croissance reflète le dynamisme des exportations marocaines, qui sont passées de 2,8
milliards de DH en 2008 à 9,4 milliards en 2017.