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RAPPORT PROVISOIRE
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 4
1.1 Contexte de l’étude ................................................................................................................................... 4
1.2 Objectifs de l’étude ................................................................................................................................... 5
1.3 Méthodologie, plan et limitations de l’étude .......................................................................................... 5
2. GRANDES TENDANCES DE L’ECONOMIE NUMERIQUE AU NIVEAU MONDIAL ET
REGIONAL .................................................................................................................................................... 6
2.1 A propos de l’économie numérique ........................................................................................................ 6
2.2 L’économie numérique au niveau mondial .......................................................................................... 11
2.2.1. L’écosystème de l’économie numérique et son impact économique ...................................... 11
2.2.2 Opportunités, enjeux, risques et défis liés à l’économie numérique ....................................... 18
2.3 L’économie numérique au niveau continental ..................................................................................... 20
2.3.1 L’économie numérique : un socle pour la mise en œuvre de la vision 2063 de l’Union
Africaine ................................................................................................................................................ 20
2.3.2 Quelques indicateurs de performance et d’impact de l’économie numérique en Afrique.... 24
3. ETATS DES LIEUX DE L’ECONOMIE NUMERIQUE EN AFRIQUE CENTRALE ................... 27
3.1 Infrastructures de communications et services numériques .............................................................. 27
3.1.1 Les services de télécommunications et les services numériques ....................................... 27
3.1.2 Infrastructures de communications électroniques ............................................................ 32
3.2 Politiques nationales et sous régionales ................................................................................................ 33
3.2.1 Au niveau national .................................................................................................................. 33
3.2.2 Au niveau sous régional .......................................................................................................... 37
4. OPPORTUNITES ET DEFIS DE L’ECONOMIE NUMERIQUE POUR L’ACCELERATION DE
LA DIVERSIFICATION ECONOMIQUE ET DE L’INDUSTRIALISATION DANS LA SOUS-
REGION ........................................................................................................................................................ 40
4.1 Opportunités ........................................................................................................................................... 40
4.2 Défis……………. .................................................................................................................................... 48
5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS .................................................................................... 52
5.1 Conclusions ............................................................................................................................................. 52
5.2 Recommandations .................................................................................................................................. 53
Annexe 1 : Définition de la terminologie utilisée dans ce rapport ........................................................... 58
Annexe 2. Contribution des TIC à la réalisation des ODD ....................................................................... 60
Annexe 3 : Chaine des valeurs de l’économie numérique ......................................................................... 61
Annexe 4 : Principales écoles d’ingénieurs (ou universités), centres de recherche et cours en ligne en
Afrique …..………………………………………………………………………………………………….61
Annexe 5 : Tarifs d’interconnexion dans les pays de la CEEAC - ITU Résultats - Enquête 2018........ 63
Annexe 6 : Liste des points d’atterrissement et leur capacité , CEEAC (années les plus récentes) ...... 64
Annexe 7 : Taux de pénétration du téléphone fixe, CEEAC, 2017 .......................................................... 65
2
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
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ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
1. INTRODUCTION
1. Les experts sont de plus en plus unanimes pour affirmer que les technologies de l’information
et de la communication (TIC) occupent une place de plus en plus incontournable dans les sociétés
du XXIème siècle. La transformation numérique induite par les TIC a ainsi contribuer à la croissance
économique, à la création d’emplois directs et indirects, au développement des ressources humaines
et au renforcement des institutions. Dans le cas spécifique de l’Afrique Centrale, il est question dans
cette étude, d’étudier les voies et moyens de mieux tirer profit des opportunités offertes par le
numérique afin d’accélérer le processus de diversification économique et d’industrialisation, et de
s’inscrire dans l’ère de la quatrième révolution industrielle. Telle est la problématique de cette étude
que le Bureau Afrique Centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique
(BSR-AC/CEA) a décidé de mener au bénéfice de ses Etats membres.
1.1 Contexte de l’étude
2. L’Afrique est le continent dont la population connait la plus forte croissance démographique
(soit un taux de croissance annuel de 2,5% contre un taux de 1,12% au niveau mondial), avec une
forte proportion de population jeune. Selon le rapport « La consommation en Afrique - Le marché
du XXIe siècle » du cabinet Deloitte1, plus de 200 millions d’Africains, soit plus de 20 % de la
population totale de jeunes, sont âgés de 15 ans à 24 ans. Il précise que ce chiffre devrait passer à
321 millions d’ici à 2030 et que les jeunes Africains, soit une grande partie de la classe moyenne
émergente, aspireront à un plus grand choix de produits et de services, ainsi qu’à une plus grande
connectivité. L’Afrique devrait devenir le deuxième marché le plus important pour les
investissements des sociétés européennes des biens de consommation.
3. Cette tendance est davantage importante dans le domaine des TIC. En effet, l’Afrique Sub-
Saharienne enregistre le taux le plus élevé de croissance des télécommunications mobiles dans le
monde, avec un taux annuel composé (CAGR) de 6,1%, selon le rapport 2017 de GSMA sur
l’économie du secteur mobile en Afrique Sub-Saharienne2, et cette tendance devrait se poursuivre
sur plusieurs années encore. Quelques pays africains ont innové et sont devenus leaders dans des
domaines spécifiques, à l’instar du Kenya pour ce qui est de la finance mobile avec plus de 2,5
millions de transactions par jour, permettant ainsi une meilleure lisibilité et traçabilité de ces
transactions, un plus grand accès aux services financiers, et plus de transparence, entre autres. En
outre, l’Afrique a le plus grand taux de progression du nombre de consommateurs B2C en ligne sur
la période 2013 – 2018, soit 82% de croissance par rapport à une moyenne mondiale de 50% sur la
même période3, même si le pourcentage de la population ayant effectué un achat en ligne reste encore
l’un des plus faibles, soit 7,1%. Ce développement des TIC est de nature à contribuer à l’atteinte des
ODD, ainsi qu’affirme Houlin Zhao, Secrétaire Général de l’UIT : « Les TIC offrent des possibilités
exceptionnelles pour accélérer les progrès en matière de réalisation des ODD et améliorer la vie
des personnes de façon radicale4 ». Par ailleurs, la sous-région dispose d’un potentiel en ressources
1
https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/fpc/Documents/secteurs/consumer-business/deloitte_consommation-
en-afrique_juin-2015.pdf
2
https://www.gsmaintelligence.com/research/?file=0c798a6a56bdb31d4bc3b4ff4a35098d&download
3
CNUCED (2015) « Rapport 2015 sur l’économie de l’information de la CNUCED intitulé : Libérer le potentiel du
commerce électronique pour les pays en développement
4
Comment les TIC accélèrent la réalisation des ODD, ITU Magazine n°3/2017
https://www.itu.int/en/itunews/Documents/2017/2017-03/2017_ITUNews03-fr.pdf
4
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4. Pour ce qui est de l’Afrique Centrale, la plupart des pays se trouvent affectés par
l’effondrement des cours des principaux produits de base, dont le pétrole, et font face à des
déséquilibres macroéconomiques importants marqués par un fléchissement de la croissance
économique. Lors de la 33eme session du Comité Intergouvernemental d’Experts (CIE) d’Afrique
Centrale, tenue en 2017 à Douala (Cameroun), à travers le Consensus de Douala, un appel à l’action
a été lancé en direction des acteurs majeurs des secteurs public et privé, pour passer du cercle vicieux
de l’exportation des matières premières non transformées au cercle vertueux de l’ajout de la valeur
aux ressources naturelles, grâce à la diversification et l’industrialisation de leurs économies.
5. La transformation numérique est un pilier clé des
stratégies de diversification économique et
d’industrialisation. En prenant l’exemple du commerce Comment faire de l’internet
électronique, qui s’appuie sur la chaine logistique pour un bien public ?
son développement, il apparait que l’intégration sous
régionale ou encore la zone de libre-échange
continentale africaine (ZLECAf) sont des cadres
favorables à l’essor de l’économie numérique.
6. Cherchant l’opérationnalisation du Consensus de Douala, la 35eme session du CIE porte sur
le thème « Transformations numériques et diversification économique en Afrique Centrale : enjeux,
défis et opportunités ».
1.2 Objectifs de l’étude
Objectif général :
7. Ce rapport cherche à identifier les voies et moyens en vue de catalyser la transformation
numérique pour la diversification économique et la création de nouvelles opportunités de croissance
et d’emplois en Afrique Centrale.
Objectifs spécifiques :
8. De manière spécifique, il cherche à :
- Faire un état des lieux sur l’économie numérique en Afrique centrale ;
- Analyser les facteurs facilitateurs et ceux qui constituent des freins à son expansion et contribution
à la diversification économique et à l’industrialisation ainsi qu’au processus d’intégration régionale
dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) ;
- Formuler des recommandations d’actions à mettre en œuvre destinées aux Etats membres, aux
Communautés économiques régionales, aux organisations internationales, au secteur privé, aux
universités et aux bailleurs de fonds.
9. La méthodologie qui a été adoptée pour cette étude comprend essentiellement la recherche
documentaire et de données secondaires disponibles auprès des organisations nationales, sous
régionales, régionales et internationales spécialisées en la matière. Les indicateurs utilisés sont ceux
qui sont consacrés par l’UIT ou la CNUCED dans le cadre de leurs missions respectives.
5
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L’élaboration du rapport a bénéficié d’une interaction constante entre le consultant et les experts du
BSR-AC/CEA.
10. Après avoir présenté les grandes tendances de l’économie numérique au niveau mondial et
régional, un état des lieux de l’économie numérique en Afrique Centrale est dressé afin de disposer
d’une bonne connaissance de l’existant. L’analyse de l’existant combinée avec les tendances
générales nous a permis de dégager les opportunités et défis pour l’accélération de la diversification
économique et de l’industrialisation dans la sous-région, desquels découleront les conclusions et
recommandations de ce rapport.
11. Cette étude démontre que l’économie numérique se développe rapidement, qu’il s’agisse des
biens et services TIC ou des biens et services fondés sur les TIC et cela se traduit par l’accroissement
de leur taux de pénétration, ainsi que par l’importance accrue qu’occupent ces entreprises dans les
économies nationales. Les technologies numériques améliorent l’efficacité et la productivité des
entreprises, administrations et organisations qui les adoptent en effectuant leur transformation
numérique, en même temps qu’elles facilitent l’inclusion. Elles entrainent des changements profonds
dans la façon de produire, de commercialiser et dans l’organisation du travail, et ont permis
l’apparition de nouveaux modèles d’affaires disruptifs. Elles permettent des créations d’emplois,
mais aussi des destructions d’emplois.
12. Cette tendance générale qui fait du numérique un catalyseur du développement économique,
vaut également pour l’Afrique Centrale. Sur la base de leurs avantages comparatifs et dynamiques,
tout en s’appuyant sur une population ayant une forte proportion de jeunes, les pays de la sous-
région, en fonction de leur particularité, pourront trouver dans ce rapport des pistes de solution pour
passer à des économies plus diversifiées et a une phase d’industrialisation en maitrisant l’usage et le
développement des outils numériques.
13. Ce processus de diversification économique s’appuyant sur le numérique pour la création de
la valeur et des richesses ne peut être opérant que si les défis que ce rapport a dû affronter pour son
élaboration sont levés. Il s’agit essentiellement de la faible disponibilité de statistiques et d’études
portant sur la dynamique de la transformation numérique dans les pays de la sous-région ; le manque
de documents structurants sous forme de politiques et stratégies ; et la faiblesse des institutions de
suivi et d’évaluation. Toute cette armature aurait pu nous aider à mieux évaluer les progrès réalisés
avec les mécanismes et les outils, les leçons apprises avec les réussites et les échecs, le rôle du secteur
privé et des universités, en plus de celui des investisseurs étrangers.
14. L’économie numérique est mondialement reconnue comme étant un vecteur de croissance,
de productivité et de compétitivité des entreprises, des organisations et des pays. Son caractère
transversal fait qu’elle impacte tous les domaines de la vie et les secteurs de l’économie. Il importe
de définir ce concept et ceux qui y sont relatifs pour en circonscrire l’usage par la suite. Une
définition des principaux termes techniques utilisés dans ce rapport apparait en Annexe 1.
15. Définition de l’économie numérique : il n’en existe pas une seule qui soit universellement
reconnue. Nous donnons ci-après celle de la CNUCED. Selon le Rapport 2017 de la CNUCED sur
6
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l’économie de l’information5, l’économie numérique est caractérisée par son champ d’application de
base qui peut être étroit ou large. Le champ d’application étroit concerne le secteur de la production
télématique et englobent divers services numériques (par exemple, les services des centres d’appel
externalisés) et les services de l’économie des plateformes (par exemple Facebook et Google). Le
champ d’application large comprend l’utilisation de diverses technologies numériques dans
l’exécution d’activités telles que celles menées dans les secteurs des affaires électroniques, du
commerce électronique, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle. Cette définition est
illustrée par la figure ci-après.
Figure 1 : Représentation
de l’économie numérique
Source : Rapport 2017 de
la CNUCED sur
l’économie de
l’information6
16. Toujours selon la CNUCED et extrait du Rapport sur l’investissement dans le monde 2017 :
« L’investissement et l’économie numérique »7, l’économie numérique est l’application des
technologies numériques fondées sur internet à la production et au commerce des biens et services.
Ladite production et ledit commerce des biens et services sont subdivisés en deux : la production et
le commerce des biens et services TIC et la production et le commerce des biens et services fondés
sur les TIC.
5
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2017_fr.pdf
6
Idem
7
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/wir2017_overview_fr.pdf
7
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Encadré 1 : Définition de l’économie numérique telle que contenue dans le « Plan stratégique Cameroun
numérique 2020 »
17. La figure suivante donne une composition de l’économie numérique qui permet également
de cerner davantage cette notion. Cette Figure illustration en trois cercles concentriques présente une
nette similarité avec la définition portant sur trois dimensions de l’encadré ci-dessus.
18. Au sein du Système des Nations Unies, la vision en matière de développement de l’économie
numérique au niveau mondial est portée par la Commission «Le large bande au service du
développement durable» créée en mai 2010, qui comprend l’Union internationale des
télécommunications (UIT), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la
culture (UNESCO) et de hauts dirigeants des secteurs public et privé, ainsi que d’organismes
internationaux et d’organisations qui œuvrent pour le développement. La vision de la Commission
8
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est de « connecter l’autre moitié », partant du fait qu’environ 50% de la population mondiale est
d’ores et déjà connectée sur internet.
Encadré 2: Les sept cibles de la Vision à l’horizon 2025 de la Commission «Le large bande au service du
développement durable»
D’ici 2025, tous les pays devraient disposer d’un plan ou d’une stratégie au niveau national doté
de financements dans le domaine « du large bande » ou intégrer « le large bande » dans leurs
définitions de l’accès/du service universel.
D’ici 2025, les services à large bande d’entrée de gamme devraient être rendus financièrement
abordables dans les pays en développement, où ils devront représenter moins de 2% du revenu
national brut mensuel par habitant.
D’ici 2025, le taux de pénétration du large bande/de l’Internet devrait atteindre: a) 75% à
l’échelle mondiale b) 65% dans les pays en développement c) 35% dans les pays les moins
avancés.
D’ici 2025, 60% des jeunes et des adultes devraient avoir acquis un niveau minimum de maîtrise
en matière de compétences numériques durables.
D’ici 2025, 40% de la population mondiale devrait recourir à des services financiers numériques.
D’ici 2025, l’absence de connexion devrait être deux fois moins importante dans les
microentreprises et les petites et moyennes entreprises.
D’ici 2025, l’égalité entre les hommes et les femmes devrait être atteinte pour toutes les cibles.
Source : Commission « Le large bande au service du développement durable8».
19. L’Union internationale des télécommunications (UIT) qui est l’organisation des Nations
Unies spécialisée dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC)
a défini en 2018 sa vision pour : « une société de l'information s'appuyant sur un monde
interconnecté, où les télécommunications/technologies de l'information et de la communication
permettent et accélèrent une croissance et un développement socio-économiques et
écologiquement durables pour tous ».
20. Dans le cadre de l’agenda 2030 des Nations Unies où la communauté internationale a fixé 17
objectifs de développement durable (ODD), plusieurs études ont fait ressortir le rôle crucial que
peuvent jouer les technologies numériques. Aussi, selon le Rapport 2017 de la CNCED sur
« L’économie de l’information9 », les TIC, le commerce électronique et d’autres applications
numériques peuvent servir à promouvoir l’entrepreneuriat, notamment en assurant l’autonomisation
des femmes en tant que chefs d’entreprise et commerçantes (ODD5, cible b), les activités
productives, la créativité et l’innovation, ainsi que la création d’emplois décents. Ils peuvent
également stimuler la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises
(MPME) et faciliter leur intégration dans le secteur formel, notamment par l’accès aux services
financiers fondés sur les TIC (ODD 8, cible 3). Il est possible d’utiliser les solutions numériques
pour faciliter l’accès des MPME des pays en développement aux services financiers (paiements en
ligne et par téléphone mobile) et aux marchés (par exemple, en exploitant les possibilités offertes par
les marchés virtuels), ainsi que pour permettre leur intégration aux chaînes de valeur (ODD 9, cible
8
https://broadbandcommission.org/Documents/Translated%20Documents/Targets/Targets2025%20French.pdf
9
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2017_fr.pdf
9
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3). En outre, le commerce électronique va jouer un rôle de plus en plus important dans la réalisation
de l’ODD 17, cible 11 qui vise à accroitre les exportations des pays en développement et doubler la
part des pays les moins avancés dans les exportations mondiales d’ici 2020 (Voir Annexe 2).
21. Selon le dictionnaire du web10, la transformation numérique désigne le processus qui
consiste, pour une organisation, à intégrer pleinement les technologies digitales dans l’ensemble de
ses activités. Ainsi, la transformation numérique est une démarche continue qui consiste en
l’automatisation, par le biais des TIC, des processus internes (production, ressources humaines,
administration et finance), l’utilisation des TIC pour la dématérialisation de la gestion de la relation
client et la désintermédiation, et la réinvention du modèle économique pour se démarquer de ses
concurrents et disposer d’un avantage compétitif. La transformation numérique des entreprises et des
organisations est devenue un enjeu capital. En effet, selon une étude du cabinet McKinsey effectuée
en 2014 intitulée « Accélérer la mutation numérique des entreprises : un gisement de croissance et
de compétitivité pour la France11 », les entreprises qui réussissent leur mutation numérique ont une
augmentation brute potentielle de leur résultat opérationnel de 40% alors que celles qui ne
parviennent pas à s’adapter au numérique courent le risque de voir leur résultat opérationnel baisser
de 20%. Les résultats de cette étude extrapolés dans le contexte africain où l’arrimage au numérique
est plus faible, laissent entrevoir un risque plus grand pour les entreprises dans leur processus de
transformation numérique.
22. La transformation numérique est ainsi, et très souvent, un phénomène disruptif. A titre
d’exemple les plateformes de gestion de la mobilité urbaine, de la finance (Fintech), des assurances
(Insurtech) ou les réseaux sociaux offrant des services de télécommunications traditionnelles (OTT-
Over the top) ont non seulement intégré les TIC dans l’ensemble de leur processus, mais elles ont
innové en mettant en place un modèle économique leur permettant de devancer les concurrents se
trouvant déjà sur le marché. La transformation numérique, telle que définie ci-dessus, ne saurait
donc se limiter à numériser les processus et les outils auparavant utilisés pour faire la même chose
que ce que l’on faisait avant. Il s’agit en effet de réoptimiser l’ensemble du système de production,
des offres et de la relation clientèle en tenant compte des TIC.
23. De manière générale et de plus en plus, la société de l’information est associée à ce qu’il est
convenu d’appeler la 4ème révolution industrielle ou encore « Industrie 4.0 ». Dans un monde
interconnecté, qui le sera encore davantage dès l’avènement de la technologie mobile 5G, avec en
perspective plus d’abonnements aux télécommunications que d’humains sur la planète, de plus en
plus d’objets connectés (Internet des objets), de gigantesques volumes de données (Big data)
concernant tout (individus, organisations, équipements, services d’éducation ou de santé, etc.) vont
être échangés et traités au moyen de l’intelligence artificielle (IA). C’est l’IA qui est à la base des
systèmes dits intelligents qui ont donné lieu à des innovations majeures comme la voiture autonome,
la reconnaissance vocale ou la vision intelligente. L’importance des données dans l’économie
numérique est telle qu’elles sont qualifiées de nouvel « or noir » en comparaison au rôle joué
antérieurement par les hydrocarbures dans l’économie.
24. Il est tout à fait indiqué d’examiner les facteurs qui sont à la base des progrès continus que
connait le développement de l’économie numérique, à savoir les drivers. Selon le rapport intitulé
10
https://www.1min30.com/dictionnaire-du-web/transformation-digitale-numerique
11
https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Locations/Europe%20and%20Middle%20East/France/Our%20Insigh
ts/Accelerer%20la%20mutation%20numerique%20des%20entreprises/Rapport_Accelerer_la_mutation_numerique_de
s_entreprises.ashx
10
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25. Les services et les usages (e-santé, e-éducation, e-gouvernement, e-sécurité, e-finance, etc.)
se développent grâce aux innovations de l’IA qui devient un enjeu principal de la recherche &
développement de ce 21e siècle, comme l’a été par exemple la recherche spatiale. Cette importance
est telle que les Ministres des TIC et de l’innovation du G7ont adopté, au cours de leur réunion en
2017, une déclaration au sujet de l’IA dans laquelle ils ont exprimé une vision de l’IA centrée sur
l’humain et axée sur l’innovation et la croissance économique et se sont engagés à investir dans la
R-D de base et la R-D appliquée précoce en vue de produire des innovations en IA, et soutenir
l’entrepreneuriat en IA.
12
https://www.mawenzi-partners.com/publication/Le-Regard-Mawenzi-Partners--5---Drivers-du-num--rique.pdf
11
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les TIC. Dans la chaine des valeurs, les équipementiers télécom et réseaux qui conçoivent et
fabriquent les composants, matériels et logiciels (terminaux, centraux, routeurs, passerelles, répéteur
de transmission, etc.) viennent en premier, suivis par les opérateurs de télécommunications fixes,
mobiles et d’internet, puis les fournisseurs de services et autres plateformes complètent la chaine
(La chaine des valeurs complète de l’économie numérique est jointe en Annexe 3).
27. Pour ce qui est des biens TIC (ordinateurs personnels (PC) et smartphones), les récentes
tendances montrent que les ordinateurs personnels, toutes catégories confondues (de bureau ou
portables, bureautiques) ont vu leur vente décliner de 3,6 % au troisième trimestre 2017 (juin à
septembre) par rapport à la même période en 2016, selon le cabinet Gartner. Ainsi, seulement
67 millions d'unités se sont écoulées en 2017, contre 69,5 millions d’unités en 2016. Il s'agit là du
12e trimestre consécutif de baisse des ventes. En revanche, selon le cabinet IDC13, les ventes de
Smartphone dans le monde en nombre d’unités, se sont accrues de manière soutenue, de 2011 à 2016,
avant de connaitre un léger ralentissement par la suite. Il y a lieu de noter que six équipementiers
seulement détiennent 75% des parts de marché. Durant toute cette période, leur chiffre d’affaires a
constamment augmenté, malgré le léger repli, en termes d’unités vendues. En début de la période
considérée, c’est-à-dire en 2011, Nokia était le numéro un mondial, mais il ne figure plus parmi les
leaders du domaine. Samsung a pris la 1ère place depuis 2012, et se démarque de ses concurrents par
les innovations ; la dernière en date étant le smartphone pliable.
1,600.00
1,400.00
1,200.00
1,000.00
800.00
600.00
400.00
200.00
0.00
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Graphique 1 : Evolution des ventes totales de smartphone dans le monde (en millions d’unités) de 2011 à 2018
Source : Cabinet IDC.
28. Pour ce qui est des services TIC, et notamment des activités de fourniture des services de
télécommunications fixes et mobiles, et d’internet dans le monde, plusieurs indicateurs sont utilisés
dont i) le taux de pénétration du téléphone fixe, du téléphone mobile, du téléphonie mobile large
bande, ii) le pourcentage de foyers disposant d’un ordinateur, iii) le pourcentage de foyers ayant un
accès internet à domicile et iv) le pourcentage d’individus utilisant l’internet. De manière générale,
le taux de pénétration des télécommunications fixe décline, alors que celui du mobile et de l’internet
13
https://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-les-ventes-de-mobiles-et-de-smartphones-39789928.htm
12
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est en hausse. Ces taux, qui constituent en fait des moyennes mondiales, masquent les disparités
énormes existant entre les pays développés et ceux en développement.
120.0
Taux de pénétration du
100.0 téléphone fixe
Taux de pénétration du
80.0 téléphone mobile
Taux
Taux de pénétration du
60.0
moblie large bande
Pourcentage de foyers ayant
40.0
un ordinateur
- Pourcentage de parsonnes
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 utilisant internet
Année
Graphique 2 : Evolution de 2011 à 2018 du taux de pénétration du téléphone fixe, mobile, mobile large bande et
d’internet
Source : Extrait de la base de données ICTEYE de l’UIT14
14
https://www.itu.int/net4/itu-d/icteye/
13
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MICROSOFT
CHEVRON Coorp
ROYAL DUTCH SHELL
CHINA CONSTRUCTION BANK
BHP Billiton
PETROBRAS
INDUSTRIAL&COMMERCIAL BANK of CHINA
APPLE Inc,
PETROCHINA
EXXON Mobil
Jonhson&Jonhson
JPMorgan&Chase
FACEBOOK
ALIBABA
BERSHIRE HATHAWAY
TENCENT
AMAZON
MICROSOFT
ALPHABET (ex GOOGLE)
APPLE Inc.
Graphique3 : Comparaison du domaine des principales capitalisations boursières entre 2011 et 2018
Source : magazine FORTUNE via le site web15
30. Pour ce qui est des services fondés sur les TIC, malgré le manque de statistiques officielles
tel que souligné dans le rapport sur l’économie de l’information 2017 de la CNUCED
« Numérisation, commerce et développement16 », nous pouvons souligner les évolutions, par
exemple, de L'e-Gouvernement. L'utilisation des technologies de l'information et de la
communication (TIC) par les administrations publiques pour rendre les services publics accessibles
à leurs usagers et pour améliorer leur fonctionnement interne, voire les repenser pour améliorer la
transparence ainsi que la productivité de l'administration et des services rendus, est un aspect
important pour apprécier le développement de l’économie numérique. En fait, il s’agit de rendre les
informations au sein des administrations disponibles et accessibles en ligne, de délivrer des services
directement en ligne (obtention d’autorisations et de permis divers tels que le permis de conduire, le
permis de bâtir, les visas ou la déclaration et le paiement des impôts) ou de rendre ces services publics
15
https://www.journaldunet.com/management/direction-generale/1159250-entreprises-les-plus-riches-du-monde/
16
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2017_fr.pdf
14
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plus accessibles. Le graphique ci-après montre comment, de par le monde, les administrations
publiques ont de plus tendance à utiliser les TIC dans leur relation avec les citoyens.
Graphique 4 : Pourcentage des Gouvernements (%) ayant des sites web, avec des services utilisés, y compris par les
couches vulnérables de la population.
Graphique 5 : Poids du secteur des TIC dans le PIB pour les pays de l’OCDE en 2013
Source : OCDE 2015 « Perspectives de l’économie numérique de l’OCDE »17
17
https://read.oecd-ilibrary.org/science-and-technology/perspectives-de-l-economie-numerique-de-l-
ocde_9789264243767-fr#page48
15
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
32. En ce qui concerne les entreprises, l’automatisation des processus et des moyens de
production et de commercialisation accroit leur productivité. Le rapport sur le développement dans
le monde 2016 du Groupe de la Banque Mondiale « Les dividendes du numérique18» précise que les
technologies numériques augmentent la productivité du capital humain et la rentabilité dans la quasi-
totalité des secteurs de l’économie. Il illustre cela par l’exemple du Viêt-Nam où les entreprises qui
font le commerce en ligne ont une productivité totale des facteurs supérieure de 3,6 points à celle des
entreprises qui n’en font pas.
33. Pour ce qui est de la création d’entreprises et d’emplois, deux effets sont enregistrés : D’un
côté on observe une création d’emplois et de l’autre leur destruction et redistribution. La création
d’entreprises et d’emplois est entrainée par l’innovation et la disruption qui sont au centre des progrès
de l’économie numérique. Selon le même rapport sur « Le développement dans le monde 2016 » du
Groupe de la Banque Mondiale19, dans les pays en développement, le secteur des TIC n’emploie en
moyenne que 1 % environ de la population active alors que dans les pays de l’OCDE, environ 3 à 5
% des emplois sont dans ce secteur, ce qui est faible en comparaison de leur poids global dans
l’économie. Cependant, une création d’emploi dans le secteur des TIC crée d’autres emplois dans
d’autres secteurs à cause de ses effets multiplicateurs et dynamisant. En outre, de nouvelles
opportunités de création d’entreprises et d’emplois indépendants s’ouvrent rapidement dans
l’économie numérique. Il s’agit très souvent d’emplois de haute technicité nécessaires pour la
conception et la production de solutions logicielles et matérielles adaptées. Pour les pays et régions
disposant d’une main d’œuvre qualifiée et bon marché, l’externalisation (à l’instar des centres
d’appels) est une source de création d’emplois non négligeable.
34. En revanche, la plupart des emplois manuels et les
tâches répétitives et routinières (secrétaires et employés de
bureau, techniciens de fabrication ou de réparation,
caissiers, chauffeurs, gardiens, etc.) risquent d’être
supprimés. Or ce type d’emplois étant habituellement peu
rémunéré et exercé par ceux ayant de faibles
qualifications, il y a des risques de pertes d’emplois. Bien
plus, grâce aux avancées de l’intelligence artificielle et de
la robotique, certaines activités intellectuelles (traducteur,
conseil juridique ou fiscal, etc.) pourront être
automatisées, entrainant ainsi de possibles suppressions
d’emplois.
35. Les experts considèrent globalement que les
créations d’emplois pourront largement compenser les
pertes si des dispositions appropriées sont prises, car on assiste moins à une destruction qu’à une
redistribution des emplois. Selon le rapport 2017 du cabinet McKinsey & Co « Jobs lost, jobs
gained : work-force transitions in a time of automation20 » d’ici 2030, ceux-ci peuvent atteindre soit
800 millions d'emplois humains, 400 millions d’emplois humains ou 10 millions d’emplois humains,
selon que le rythme de transformation soit élevé, moyen ou lent. Malgré ces pertes d’emplois, ce
même rapport prévoit qu’il y aura une croissance de la demande de travail et par conséquent une
18
http://documents.worldbank.org/curated/en/527621468195004729/pdf/102724-WDR-WDR2016Overview-
FRENCH-WebResBox-394840B-OUO-9.pdf
19
Idem
20
https://www.mckinsey.com/
16
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
création d’emplois nouveaux liée à la transformation numérique estimée entre 555 millions et 890
millions d’emplois créés, soit des valeurs largement supérieures au nombre de destruction d’emplois,
et quelle que soit l’hypothèse considérée.
36. La figure ci-jointe extraite du Rapport sur l’économie de l’information 2017 de la CNUCED
« Numérisation, commerce et développement21 » donne quelques indicateurs de mesure de
l’économie numérique.
21
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2017_fr.pdf
22
https://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/ier2017_fr.pdf
17
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
38. Un autre défi est celui des ressources humaines. En effet, comme l’innovation est au centre
des progrès de l’économie numérique, il s’agit de disposer d’une masse critique de ressources
humaines bien formées et en permanence renouvelées et de disposer d’établissements et centres de
recherche de pointe. En outre, selon le rapport de l’OCDE publié en 2019 « Comment va la vie à
l’ère du numérique ? Opportunités et risques de la transformation numérique pour le bien être des
individus23 », les technologies numériques font courir à la société un risque majeur de creusement
des inégalités entre les personnes qui disposent des compétences adéquates pour les utiliser et celles
qui en sont dépourvues.
39. Le secteur du numérique, du fait de la demande en bande passante résultant de
l’accroissement du volume de données, a connu une progression du coût des investissements de
2014 à 2016, de l’ordre de 4% dans le monde et cette tendance va se maintenir dans les années à
venir. Le défi du financement des infrastructures de communications électroniques et services
numériques se pose pour accompagner les mutations technologiques qui pointent déjà et celles à
venir (5G, IA, robotique ...).
40. Etant donné que l’ensemble des processus de gestion de l’appareil de production, des
ressources humaines et financières, ainsi que les relations de l’entreprise avec les fournisseurs et les
consommateurs, s’appuie sur l’utilisation des TIC et qu’aucune technologie n’est sure à 100%, les
cybermenaces constituent un risque important et des mesures de protection pour y faire face
(cybersécurité) s’imposent. Les vulnérabilités des technologies numériques peuvent découler de leur
faible robustesse, du non-respect des procédures, de la mauvaise gestion des incidents, de
l’insuffisance de contrôle ou de l’inadaptation des ressources humaines, et donner la porte ouverte à
23
https://read.oecd-ilibrary.org/science-and-technology/how-s-life-in-the-digital-age/summary/french_9ae7e081-
fr#page2
18
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
des cyberattaques. Un autre type de risque existe ayant trait aux problématiques de sécurité liées aux
cyber harcèlements et aux failles de sécurités numériques.
Pays d’Asie du sud-est d’une superficie de 329750 km2 pour 31 millions d’habitants, la Malaisie est
classée parmi les meilleurs du monde dans le domaine de l’économie numérique. Le programme e-
Rezeki donne une vue de ce qui est fait là-bas. Il est disponible dans les centres de formation à travers
le pays, et a pour objectif d'aider les personnes qui font partie des 40% de ménages les plus pauvres
dont les revenus mensuels sont inférieurs à 4 000 MYR (environ 950 USD), à compléter leurs revenus
en trouvant un emploi en ligne. Il aide également les personnes qui jusque-là ne disposaient d'aucune
expérience en ligne à acquérir des compétences numériques de base. Il propose trois grands axes de
travail : les micro-tâches numériques, telles que l'extraction de données ou la modération de photos
; les tâches numériques, telles que la fourniture de services commandés en ligne ; et le travail
numérique, tel que celui réalisé par les graphistes ou les assistants virtuels.
En juillet 2017, le programme comptait 23 000 utilisateurs actifs et 150 000 personnes enregistrées
sur la plateforme. Le Gouvernement prévoit 200 centres en activité dans tout le pays en fin 2017. En
2016, 17,8% du PIB national malaisien reposait sur l'économie numérique, selon les chiffres du
Gouvernement. Il subsiste toutefois une division en matière de développement socioéconomique
entre le milieu urbain et le milieu rural. L'une des mesures prises consiste à faire en sorte que tous
les Malaisiens maîtrisent les TIC et que chaque Malaisien ait au moins accès à l'Internet de base,
ainsi que des connaissances en Internet de base.
Grâce à l'accès à l'Internet et aux actions de formation que proposent les centres Internet ruraux gérés
par l'Etat, les entrepreneurs locaux malaisiens renforcent leur présence en ligne et en récoltent les
bénéfices.
Ces centres de formation sont répartis un peu partout en Malaisie et forment les gens à la recherche
d'emploi en ligne. En 2016, 150 000 utilisateurs enregistrés ont gagné 17 millions MYR (près de 4
millions USD) grâce à ce programme. Sachant qu'une portion considérable des écoliers d'aujourd'hui
va occuper des emplois qu'il faut encore créer, les nouveaux programmes d'acquisition de
compétences numériques tels que celui-ci, seront importants pour préparer la force de travail de
demain.
Source : ITU news magazine N°3/2017 « Comment les TIC accélèrent la réalisation des ODD1 »
19
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
42. Pour bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant
une force dynamique sur la scène mondiale, l’Union Africaine a adopté l’Agenda 2063, cadre de
référence qui établit les priorités pour le développement du continent. Cet Agenda fixe les aspirations
de l’Afrique pour 2063 qui sont axées sur 7 points à savoir : une Afrique prospère fondée sur une
croissance inclusive et un développement durable ; un continent intégré, politiquement uni, basé sur
les idéaux du panafricanisme et sur la vision de la renaissance de l’Afrique ; une Afrique où règnent
la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et l’état de droit ;
une Afrique pacifique et sécurisée ; une Afrique dotée d’une identité, d’un patrimoine commun, de
valeurs partagées et d’une éthique culturelle forte ; une Afrique où le développement est axé sur les
populations et s’appuie notamment sur le potentiel des femmes et des jeunes ; et une Afrique, en tant
qu’acteur et partenaire fort, unie et influente sur la scène mondiale.
43. Pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063, en s’appuyant sur les technologies numériques,
l’Union Africaine s’est dotée en avril 2015, d’une vision ainsi formulée : « Les TIC : un continent
égal au reste du monde en tant que société de l’information, une économie en ligne intégrée où tous
les Gouvernements, les entreprises et les citoyens ont accès à des services de TIC fiables et
abordables, grâce à une augmentation de la pénétration du haut débit, de la connectivité à haut débit
de 20 points de pourcentage et de la fourniture d’accès aux TIC aux enfants dans les écoles, et de
capitaux risque aux jeunes entrepreneurs et innovateurs dans le domaine des TIC24 ».
44. Une autre institution panafricaine, l’Alliance Smart Africa s’est donnée pour vision de
« Transformer l’Afrique en un marché numérique unique ». Cette vision repose sur les principes
suivants : placer les TIC au centre de l’agenda national de développement socio-économique ;
donner la priorité au secteur privé, améliorer l’accès aux TIC, en particulier au haut débit ; améliorer
la responsabilité, l’efficacité, et l’ouverture grâce aux TIC et tirer parti des TIC pour promouvoir le
développement durable.
45. L’économie numérique présente de nombreuses opportunités pour l’Afrique. En effet, des
produits comme la conception et du développement des applications, l’intelligence artificielle ou le
traitement des données à grande échelle (Big data) demandent peu d’investissements en équipements
ou matériels, car nécessitant seulement un ordinateur muni de langages de programmation, et repose
essentiellement sur la matière grise, ce qui met les africains pratiquement au pied d’égalité avec les
autres pays (dans le cas où le déficit qualitatif et quantitatif en ressources humaines est résorbé)
pour le développements de solutions logicielles innovantes adaptées à leurs besoins.
46. Des exemples concrets existent qui démontrent bien l’impact positif de l’économie
numérique dans notre continent. Elle peut permettre d’améliorer sensiblement le ratio recettes
publiques / PIB du continent, donnant ainsi la possibilité de financer de manière adéquate les
programmes de développement nationaux cruciaux. Afin d’améliorer les recettes publiques, par
exemple, le Rwanda a augmenté la collecte de ses recettes de 6% du PIB en introduisant la fiscalité
électronique et l’Afrique du Sud a utilisé les paiements d’impôts en ligne pour réduire de 22,4% les
24
Union Africaine, « Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons »
https://www.un.org/fr/africa/osaa/pdf/au/agenda2063f.pdf
20
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
coûts de mise en conformité tout en réduisant de 21,8% le délai de conformité à la taxe sur la valeur
ajoutée. Le Kenya est pionnier dans le domaine du mobile money avec son produit M-Pesa.
Encadré 4 : Vers l’inclusion financière avec le mobile money M-Pesa au Kenya
M-Pesa (M pour mobile et pesa, argent en swahili) est un système de paiement et de transfert
d'argent par téléphone mobile, lancé en 2007 par Safaricom au Kenya. M-Pesa permet aux
utilisateurs en possession d'une carte d'identité ou d'un passeport de déposer, retirer et transférer
aisément de l'argent grâce à un téléphone portable. Ce service s’adosse sur un compte stocké sur
leur téléphone portable, et est exploité au moyen de SMS sécurisé par un numéro d'identification
personnel (PIN) et utilisant les codes USSD. Il permet de déposer et retirer de l’argent, de transférer
de l’argent à d'autres clients ou à des personnes non-clientes, de payer des factures, d’acheter des
crédits de communication, de transférer de l’argent entre le service M-Pesa et un compte bancaire
(dans certains pays seulement, dont le Kenya), de faire de l’épargne et d’obtenir des crédits.
M-Pesa s'est développé rapidement et, depuis 2010, est devenu le service financier par téléphone
portable ayant le mieux réussi dans les pays en développement. Ce service permet une meilleure
lisibilité et traçabilité des transactions et permet ainsi de lutter efficacement contre la corruption. Il
a aussi contribué à réduire la criminalité dans des sociétés largement basées sur les échanges
d'argent liquide.
La croissance du service est devenue phénoménale. En novembre 2014, les transactions de M-Pesa
pour les onze premiers mois de 2014 ont été évaluées à 2 100 milliards KES, en croissance de 28
% par rapport à 2013, ce qui représente presque la moitié du PIB du pays.
Le succès repose notamment sur le réseau d'agents qui forme un maillage serré de 60 000 petits
commerces pour qui être agent M-Pesa apporte un complément de revenus apprécié.
Depuis le 19 novembre 2014, Safaricom propose une application Android pour M-Pesa.
La pénétration de M-Pesa chez les clients de Safaricom est proche de 90 %. Au troisième trimestre
de l’année 2018, 730,2 millions d'opérations et près de 19,6 milliards de dollars ont transité via ce
processus dans le pays, représentant une progression de 19,45 % par rapport à l'année précédente.
Cet essor est notamment lié au taux de pénétration du mobile de l’ordre 100 % et de
l'interopérabilité mise en place en avril 2018, permettant à un client M-Pesa d'envoyer ou de
recevoir de l'argent en temps réel sur un compte d’un autre opérateur, grâce à un accord entre les
opérateurs de télécommunication, lequel garantit l'interaction entre les six plateformes de transfert
d'argent mobile que compte le pays.
Une autre explication du succès de M-Pesa repose sur le rôle des régulateurs, qui ont autorisé le
lancement du service, malgré le lobbying intense des banques et d’autres groupes pour l’empêcher.
Quand M-Pesa est arrivé, il n’y avait aucune réglementation sur le transfert d’argent via le téléphone
mobile, mais les autorités kényanes lui ont permis de fonctionner.
Source : Article Jeune Afrique « Mobile money : une success story nommée M-Pesa1 »
21
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
internet nationaux et régionaux est réalisée sous la bannière du projet AXIS (African Internet
eXchange System).
48. Cependant, le continent fait face à plusieurs défis. En effet, il est évident que la réussite de
projets dans la société de l’information et du savoir dépend fortement de la qualité des ressources
humaines. Les compétences dans le domaine du numérique sont devenues indispensables car les
outils TIC sont multiples et changent sans cesse. L’UIT a classé les différentes compétences en
trois catégories:
- Les compétences opérationnelles pour exploiter les outils numériques,
- Les compétences de gestion de l’information,
- Les compétences de création de contenus et sociales.
49. Les compétences les plus pointues s’acquièrent dans les facultés et écoles d’ingénieurs,
lesquelles doivent travailler étroitement avec les centres de recherche pour promouvoir l’innovation.
Cependant, le graphique ci-après montre que l’Afrique est la région du monde ayant le moins de
compétences numériques.
Graphique 6 : Pourcentage de la population ayant des compétences numériques dans les différentes régions du monde,
2017
Source: UIT, « Measuring the information society report, 201825 ».
50. La plupart des pays, quels que soient leurs niveaux de revenus, misent sur les STEM (Science,
Technology, Engineering & Mathematics) et sur la recherche et l’innovation pour stimuler leur
croissance économique durable et favoriser leur développement. Un des indicateurs pour mesurer les
efforts fournis dans ce domaine est la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) qui
correspond aux travaux de recherche et développement (R&D) exécutés sur le territoire national
quelle que soit l'origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations publiques, l'autre
par les entreprises. Cet indicateur prend en compte les dépenses courantes (masse salariale des
personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et les dépenses en capital (achats d'équipements
nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations immobilières réalisées dans
l'année). L’UNESCO a publié en 2015 « Le rapport de l’UNESCO sur la science, vers 2030 26» qui
indique la DIRD en pourcentage du PIB, par pays pour l’année 2011. Avec des valeurs qui varient
de 0,01 à 1,06, le rapport souligne le fait que, bien que la part de l'Afrique Sub-Saharienne dans la
25
https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2018/MISR-2018-Vol-1-E.pdf
26
https://en.unesco.org/sites/default/files/usr_19-7_5_researchers_gers_ssafrica_fr.pdf
22
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
population mondiale ait gagné un point de pourcentage entre 2007 et 2013, son PIB n'a augmenté
que de 0,3 % et sa dépense brute en R&D (DIRD) n'a progressé que de 0,1 %.
51. Nous allons aussi illustrer les efforts déployés dans la recherche et développement par le
graphique ci-après qui indique le nombre de chercheurs en Afrique Sub-Saharienne par millions
d’habitants. Il montre que le nombre de chercheurs par millions d’habitants en Afrique Centrale varie
de 31 (en RCA) à 350 (au Gabon), soit des valeurs nettement faibles par rapport à celle du Sénégal
(631) ou de l’Afrique du Sud (818).
Graphique 7 : Nombre de chercheurs en Afrique subsaharienne par millions d’habitants, en 2013 ou année la plus proche
27
https://en.unesco.org/sites/default/files/usr_19-7_5_researchers_gers_ssafrica_fr.pdf
23
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
53. Dans le domaine de l’économie numérique, il est primordial que les communications,
échanges et transactions soient fluides et sures. Cependant, les vitesses de transmissions de données
et de téléchargement des fichiers en Afrique sont les plus bas, comparés aux autres régions du monde.
Graphique 8 : Evolution de la vitesse de téléchargement, des abonnements au fixe et mobile large bande, ainsi que des
dépenses en capital, de 2014 à 2016
28
https://fr.unesco.org/Rapport_UNESCO_science/Afrique
29
http://www.konzacity.go.ke/
24
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
54. Un autre paramètre de mesure de performance du réseau internet qui demeure le réseau le
plus utilisé est la bande passante internationale dont dispose en moyenne chaque utilisateur pour son
trafic, exprimée en kbits/s par utilisateur internet. Le graphique suivant montre que cette bande
passante internationale est de loin la plus faible en Afrique.
Graphique 9 : Répartition de la bande passante internationale par utilisateur internet, régions du monde, 2017
55. La sûreté peut être évaluée à partir de l’indice global de cybersécurité qui agrège la robustesse
sur les cinq piliers suivants: légal, technique, organisationnel, de ressources humaines et de
coopération. Selon le rapport 2017 de l’UIT, le score obtenu par la région Afrique sur chacun des
cinq piliers est le moins bon par rapport aux autres régions du monde, même si quelques pays
africains (Ile Maurice, Rwanda et Kenya) sortent du lot et ont des scores tout à fait acceptables.
Tableau 2 : Mesure de l’indice global de cybersécurité dans les régions du monde sur chacun des cinq piliers
30
https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2018/MISR-2018-Vol-1-E.pdf
31
Idem
25
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
RENFORCEMENT
REGION LEGAL TECHNIQUE ORGANISATIONNEL COOPERATION
DE CAPACITES
56. L’impact positif du numérique à la formation du PIB ou dans la création d’emplois est attesté
par diverses études et cela est valable pour toutes les régions du monde. Dans « Measuring the
information society report » publié par l’UIT en 2018, il y est mentionné qu’un accroissement de 1%
du secteur du numérique entraine un accroissement du PIB de 0,13%. Dans notre cas, vu les limites
en termes d’informations nous allons nous servir des données du secteur du mobile (dont les données
sont disponibles) pour estimer son impact sur le PIB. Le graphique ci-après donne la contribution du
secteur mobile au PIB en Afrique Sub-Saharienne.
Graphique 10: Contribution du secteur mobile au PIB, pourcentage du PIB (%), Afrique Sub-Saharienne, 2014 - 2020
10.00%
9.00%
8.00%
7.00%
6.00%
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
2014 2015 2016 2017 2018 2020*
L’E-commerce offre une opportunité aux consommateurs des régions moins bien desservies la
possibilité d’avoir accès à un large choix de produits à des prix compétitifs par l'intermédiaire des
nouvelles technologies numérique. Il existe aujourd’hui un nombre considérable de startups
32
https://www.itu.int/dms_pub/itu-d/opb/str/D-STR-GCI.01-2017-R1-PDF-E.pdf
33
https://fr.readkong.com/page/l-economie-mobile-de-l-afrique-subsaharienne-2013-9377219?p=1
34
https://www.gsmaintelligence.com/research/?file=0c798a6a56bdb31d4bc3b4ff4a35098d&download
26
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
impliquées dans l’E-commerce en Afrique centrale, notamment au Cameroun (12), RDC (5), et au
Gabon (1). Avec la plateforme Africaine d’E-commerce JUMIA, qui a récemment été cotée à la
NYSE, les perspectives sont prometteuses pour ce secteur et son potentiel, notamment en termes de
création d’emplois et de la valeurs ajoutées.
57. Les services sont regroupés en services de téléphonie fixe et fixe large bande, services
mobiles et mobiles large bande, l’accès à internet et les services numériques. Le graphique suivant
donne le taux de pénétration de la téléphonie fixe et celui de la téléphonie fixe large bande pour les
onze pays de la CEEAC en 2017. Ces deux taux sont extrêmement bas (de 0 à 4%), et ont une
moyenne sous régionale respective de 0,87% (Taux de pénétration du téléphone fixe) et 0,18% (Taux
de pénétration de pénétration du large bande). Ces taux sont inférieurs à la fois à la moyenne africaine
et à la moyenne mondiale (de 12,4% pour la téléphonie fixe).
Graphique 11 : Taux de pénétration du fixe et du fixe large bande, pays de la CEEAC, 2017
MOYENNE CEEAC
Sao Tome & Principe
Rwanda
Gabon
Pays de laCEEAC
Guinée Equatoriale
Rép. Démocratique du Congo
Congo
Tchad
Rép.Centrafricaine
Cameroun
Burundi
Angola
58. Pour les services de téléphonie mobile et mobile large bande, le graphique ci-après nous
donne le taux de pénétration pour les pays de la CEEAC en 2017. Ces deux taux sont en constante
progression d’une année à l’autre, avec une moyenne sous régionale respective 65,81% et 22,48% et
35
https://www.itu.int/net4/itu-d/icteye/
27
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
sont proches de la moyenne africaine, mais encore en deçà de la moyenne mondiale (respectivement
de 103,6% et 62%).
59. Pour « le large bande », les vitesses de transmission de quelques mégabits (inférieurs à 10)
sont également faibles par rapport à la tendance mondiale (en centaines de mégabits par seconde).
Ces taux de pénétration de la téléphonie mobile ne tiennent pas compte des abonnés ayant plusieurs
cartes SIM, ce qui veut dire qu’il est encore plus bas s’il est calculé seulement pour les abonnés
uniques.
Graphique 12 : Taux de pénétration de la téléphonie mobile et du mobile large bande, pays de la CEEAC, 2017
MOYENNE CEEAC
Sao Tome & Principe
Rwanda
Gabon
Pays de la CEEAC
Gunée Equatoriale
Rép. Démocratique du Congo
Congo
Tchad
Rép.Centrafricaine
Cameroun
Burundi
Angola
60. Les tarifs d’interconnexion entre les opérateurs et fournisseurs de services, ou encore tarifs
de gros, influent sur le tarif de l’utilisateur final et peuvent constituer des barrières à l’entrée pour
les fournisseurs de service. Le graphique ci-après montre le tarif d’interconnexion de fixe à mobile
et de mobile à mobile, pour les pays de la CEEAC, dont les données sont disponibles. Ils sont extraits
d’un tableau plus général figurant en annexe 4. On peut remarquer que les pays comme le Rwanda
et le Gabon qui ont un tarif d’interconnexion de mobile à mobile bas ont également les meilleurs
taux de pénétration en téléphonie mobile.
36
https://www.itu.int/net4/itu-d/icteye/
28
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Fixe à Mobile
Sao Tome & Principe
Pays de la CEEAC
Rwanda
Gabon
Congo
Tchad
Cameroun
Angola
Tarif ($)
0 0.1 0.2 0.3 0.4
61. Pour apprécier l’accès à internet dans la CEEAC, trois indicateurs sont utilisés :
(i) Le pourcentage de la population utilisant internet
(ii) Le pourcentage d’habitations possédant un ordinateur
(iii) Le pourcentage d’habitations disposant d’un accès internet.
Graphique 14 : Population utilisant internet, habitations ayant un ordinateur, habitations avec internet, %, 2017
MOY MONDIALE
Moyenne CEEAC
Sao Tome & Principe
Rwanda
Gabon
Guinée Equatoriale
Rép.Democratique du Congo
Congo
Tchad
Rép.Centrafricaine
Cameroun
Burundi
Angola
0 10 20 30 40 50 60
% de la population utilisant internet % d'habitations ayant un accès internet
% d'habitations ayant un ordinateur
37
https://www.itu.int/net4/itu-d/icteye/
29
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Ces trois indicateurs sont illustrés par le graphique suivant. Ils ont des valeurs très inférieures aux
moyennes mondiales (respectivement de 48,6%, 46,9% et 54,5%). Si l’on compare ces indicateurs
pour les femmes et les hommes, pour tous les pays de la sous-région dont les données sur la
répartition du taux de pénétration de l’internet selon le genre sont disponibles, nous observons une
claire fracture numérique38.
62. Dans l’écosystème de l’économie numérique, les services numériques couvrent tous les
domaines et sont variés. S’agissant de services fondés sur les TIC, peu de statistiques sont disponibles
pour la sous-région. L’exemple du commerce électronique va être pris pour présenter l’état des lieux
actuel en Afrique Centrale. Le commerce électronique désigne le processus d’achat et de vente de
produits et services par des moyens électroniques, tels que les applications mobiles et Internet. Il
permet d’acheter et de vendre des produits sur une échelle globale, vingt-quatre heures par jour sans
encourir les mêmes frais généraux liés à un magasin physique. Il peut être un commerce entre
entreprises et particuliers (B2C), d’entreprise à entreprise (B2B) ou de particuliers à particuliers
(C2C). Lorsque le commerce électronique s’effectue au moyen d’appareils mobiles, il est appelé «m-
commerce» qui est sous-ensemble du commerce électronique. Selon le rapport « UNCTAD e-
Commerce index 2018 : Focus on Africa39 », en 2016, dans des pays comme le Royaume Uni de
Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, la Chine et la Malaisie le E-Commerce représentait
respectivement 7,3%, 6,9% et 6,4% de leur PIB.
63. Une évaluation des performances du e-Commerce peut être calculée à travers l’indice du e-
Commerce B2C qui se base sur (i) le pourcentage d’individus ayant accès à internet, (ii) le
pourcentage de personnes disposant d’un compte auprès d’établissements financiers, (iii) le nombre
de serveurs sécurisés et (iv) la qualité de la chaine logistique. Selon les données disponibles, le
Cameroun occupe la 10ème et le Gabon la 12ème place en Afrique (2017), sur un total de 44 pays.
Sont également classés le Rwanda (19eme), l’Angola (29eme), le Congo (38eme), le Burundi
(40eme), la RDC (41eme) et le Tchad (43eme). D’autre part, en se basant sur le pourcentage de
personnes ayant effectué un achat en ligne en 2017, le Gabon se classe 6ème en Afrique.
64. Pour donner une vue des prix pratiqués pour la téléphonie mobile, le rapport publié en 2018
par l’UIT « Measuring the Information Society », classe un ensemble de pays du monde, à partir
d’un panier de référence de services mobiles (53mn de communication et 100 SMS) et son prix pour
l’année 2017. Il exprime ce prix en pourcentage du revenu national brut (RNB) par mois et l’utilise
pour effectuer un classement des pays allant de Macao (1er avec 0,10%) au Libéria (dernier avec
58,14%). Le tableau ci-après en donne un extrait pour les pays de la CEEAC (sauf le Congo et la
Guinée Equatoriale qui n’y figurent pas par manque de données enregistrées par l’UIT). On peut
constater que tous les pays de la sous - région figurent à la fin de ce classement, ce qui indique que
les prix dans tous ces pays sont élevés comparés au niveau de revenu. Par ailleurs, la
Commission « Le large bande au service du développement durable » des Nations Unies a fixé que
le prix des communications électroniques devrait être inférieur à 5% du RNB mensuel en 2015 et
2% en 2025. Sur la base du tableau ci-dessous, il en ressort que l’objectif de 2015 est atteint par un
seul pays de la CEEAC, en l’occurrence le Gabon.
38
https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Pages/stat/default.aspx
39
https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/tn_unctad_ict4d12_en.pdf?user=46
30
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Tableau 3 : Comparatif des prix de téléphonie mobile, prix d'un panier de référence (51mn, 100s ms), CEEAC, 2017
65. Avec l’évolution technologique qui a conduit au tout numérique, tous les services offerts
dépendent de la qualité du trafic de données, en termes de rapidité, de délai de transmission et de
latence, et de disponibilité (assurée entre autres par la redondance des liaisons). Dans de nombreux
pays, la (faible) vitesse de l’internet est l’un des principaux problèmes limitant son utilisation.
- Tchad : la start-up Kouran Djabo a été créée en 2017 pour fournir de l'électricité aux familles les
plus modestes de Ndjamena. Elle met à leur disposition des kits solaires qui leur permettent, à
minima, de s'éclairer et de recharger les téléphones portables, moyennant un abonnement mensuel.
- Gabon : la start-up Easytech offre des solutions dans le domaine du conseil et de l’intégration
logicielle aux administrations et entreprises depuis 2012.
- Cameroun, concernant l’entreprenariat et l’innovation, plusieurs start-ups ont émergé, avec parfois
une certaine renommée. Parmi ces start-ups, on peut citer, sans être exhaustif : MBOA Store
d'ABEGA MOUSSA, une boutique d’application 100% africaine ; Kyrio Games, le tout premier jeu
vidéo africain ; Drone Africa, un service de drones fabriqués au Cameroun ; NJORKU, un moteur
de recherche d’emplois ; GIFTEDMOM, une application de suivi médicale de femmes enceintes ;
WAZAPAY, une plateforme de paiement en ligne et porte-monnaie électronique ; HImore Medical
(Cardiopad) ; CAYSTY pour l’initiation des jeunes filles aux TIC.
Les problèmes rencontrés par les start-uppeurs vont de l’insuffisance de l’accompagnement dans le
démarrage de leur projet, aux difficultés d’avoir des ressources techniques, en passant par le manque
de financement sans oublier le coût et la qualité de la connexion internet.
40
https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2018/MISR-2018-Vol-1-E.pdf
31
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
66. Les infrastructures dans le domaine des télécommunications et TIC, sont constituées
essentiellement de réseaux à fibre optique qui sont la dorsale (backbone) servant de support fiable
pour interconnecter les différents nœuds de réseau, utiles à toutes les parties prenantes du secteur,
qu’il s’agisse des opérateurs, des institutions ou des entreprises. Il sera présenté tour à tour les
infrastructures nationales et sous régionales.
67. Pour ce qui est du Cameroun, à titre d’exemple, le réseau de transport national terrestre à
fibre optique dispose d’un linéaire d’environ 12 000 kilomètres. Dix régions sur dix, 52 départements
sur 58 et 209 arrondissements sur 360 ont accès à la fibre optique. S’agissant des autres pays, les
unités administratives de premier niveau (région, province ou département selon le cas) ont
majoritairement accès à la fibre optique. Le taux d’accès à la fibre optique baisse pour les unités
administratives de deuxième niveau (départements, province ou district selon le pays) et diminue
sensiblement pour les unités administratives de troisième niveau (arrondissement ou district). Dans
tous les cas, l’utilisation de la fibre optique dans le réseau d’accès (FTTH Fiber To The Home) est
extrêmement rare et faible.
68. Pour permettre d'échanger du trafic Internet local dans un territoire donné, les infrastructures
physiques dénommées points d’échange internet (IXP) sont nécessaires, car elles permettent aux
différents fournisseurs d’accès Internet (ou FAI ou ISP), d'échanger du trafic Internet entre leurs
réseaux de systèmes autonomes en local grâce à des accords mutuels évitant les coûts
supplémentaires importants liés au transport des données sur des liaisons internationales. Au niveau
de la CEEAC, le Cameroun et le Congo disposent de deux IXP chacun et cinq pays (Angola, Burundi,
Gabon, RDC et Rwanda) possèdent chacun un IXP. Quatre autres pays n’ont pas encore d’IXP. Le
nombre de participants par IXP est donné dans l’Annexe 6. Ce nombre varie de 4 à 13 et laisse
entrevoir qu’il existe encore dans chaque pays disposant d’un IXP des fournisseurs d’accès internet
non raccordé à cet équipement.
69. Lorsqu’un IXP permet de raccorder des membres situés dans d’autres pays, il est appelé point
d’échange internet régional (RIXP : Regional Internet eXchange Point). Trois pays de la CEEAC
(Congo, Gabon et Rwanda) ont des RIXP. Le Congo et le Gabon ont d’ailleurs eu l’aval de l’Union
Africaine pour abriter un point d’échange internet régional. Cependant, la faible interconnexion
directe entre les pays de la CEEAC rend difficile l’effectivité de mise en fonctionnement d’un point
d’échange internet régional car un RIXP sans liaison d’interconnexion directe peut être comparé à
un pont sur un cours d’eau entre des pays voisins non encore desservis par aucune route.
70. Concernant les liaisons d’interconnexion directe entre les pays, nous pouvons mettre en relief
le projet Central Africa Backbone (CAB) qui est une initiative des chefs d’Etat de l’Afrique centrale
lancé en 2008 pour l’interconnexion fiable et à haut débit par fibre optique des pays de la sous-région.
Au nombre des résultats attendus de ce projet figurent la transformation du paysage des
télécommunications dans les pays ; la transmission de données d’un pays de la sous-région à un autre
sans transiter par les câbles sous-marins internationaux ; l’augmentation du taux de pénétration de
l’internet à haut débit et la dissémination de la connectivité internationale sur l’ensemble du territoire
des Etats concernés. A ce jour, trois interconnexions directes sont effectives (Cameroun - Tchad,
Guinée Equatoriale - Cameroun et Congo – Gabon). Il est important de remarquer que plusieurs
travaux d’interconnexion directe sont en cours.
32
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
71. Pour écouler leurs communications internationales, tous les pays de la sous-région Afrique
Centrale disposant d’une façade maritime possèdent une ou plusieurs stations d’atterrissement de
câbles sous-marins à fibre optique. Le projet CAB vise également à permettre aux pays de
l’hinterland d’écouler leurs communications internationales par ces mêmes stations d’atterrissement
à partir d’interconnexion directe avec le ou les pays concernés. La liste des stations ou points
d’atterrissement, par pays de la CEEAC, avec éventuellement leur capacité est jointe en Annexe 6.
Certains pays possèdent plusieurs points d’atterrissement (le nombre de ces points d’atterrissement
pouvant aller jusqu’à cinq) et le maillage du réseau à fibre optique devrait permettre de basculer le
trafic d’un point à l’autre en cas de problème.
72. Pour la sécurisation des transactions, le Cameroun, Gabon, et le Rwanda ont mis en place une
infrastructure à clé publique. Cette infrastructure est indispensable pour la confiance en l’économie
numérique, en ce sens qu’elle permet de garantir la sécurité des données à travers l’identification,
l’authentification des partenaires dans leurs transactions, l’intégrité et la confidentialité des données
échangées, ainsi que la non répudiation des messages ou transactions.
En Afrique centrale, les capacités en infrastructures large bande à fibre optique sont encore
faibles, l’ossature devant relier les pays entre eux reste encore à mettre en place, et les prix
des communications électroniques, en comparaison avec les autres régions du monde et le
niveau de revenu, sont très élevés.
73. Les défis à relever sont nombreux. On peut citer l’extension de l’infrastructure de transport
et d’accès à toutes les populations, ainsi que de l’interconnexion sous régionale. Une autre priorité
porte sur l’amélioration permanente de la qualité de service et d’expérience du consommateur des
communications électroniques afin de garantir la disponibilité des services 24 heures sur 24 et 7 jours
sur 7, dans des environnements où le réseau à fibre optique fait parfois l’objet de coupure alors que
sa redondance n’est pas toujours assurée, ou même le réseau électrique réseau est peu stable, tout
ceci sans occulter les questions qualité propre de la communication.
74. Certains pays disposent déjà d’une stratégie de développement de l’économie numérique,
mais d’autres n’en disposent pas encore. Il va être examiné spécifiquement le cas de quelques pays.
Le Burundi dispose d’un plan de développement du large bande dénommé « Burundi large bande
2025 ». Pour donner corps à la vision du Burundi pour les TIC, le Gouvernement a décidé de définir
une politique large bande, qui est l’acheminement de plusieurs formats (voix, vidéo, texte et données)
sur un seul canal via des techniques assurant des vitesses d’au moins 256 kbit/s, qui servira de
trajectoire à tous les acteurs des TIC, reconnaissant ainsi l’importance socio-économique des services
à large bande pour le développement national. Le Gouvernement veut garantir la disponibilité de
l'infrastructure nécessaire pour pouvoir fournir des services de qualité à tous les citoyens et à des
tarifs abordables. Le Burundi est conscient du fait que le haut débit est considéré comme une denrée
de première nécessité au même titre que l’électricité et va avoir un impact sur l’industrie 4.0 similaire
33
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
à celui que l’électricité a eu lors de la révolution industrielle. Le plan national large bande du Burundi
a pour objectif général de maximiser les avantages socio-économiques de la large bande aux
entreprises et aux citoyens par la disponibilité des services numériques à des prix abordables. Malgré
tout, l’évolution de l’Internet au Burundi est assez lente, les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI)
restant implantés uniquement à Bujumbura et dans quelques grandes villes de l’intérieur du pays,
occasionnant ainsi une faible pénétration et une fracture numérique entre les régions. C’est ainsi que,
tenant compte du fait que les TIC constituent un secteur transversal, générateur de revenus
substantiels et d’emplois et servant de base pour structurer, dynamiser et promouvoir d’autres
secteurs comme l’éducation, la santé, le commerce, l’administration publique, le transport, le
tourisme, le Gouvernement du Burundi a mis en place un Projet d’Infrastructure de Communication
(PIC) financé par la Banque Mondiale, un réseau de transport à fibre optique (Dorsale nationale)
couvrant tout le territoire national. Parmi les principaux acteurs, on peut citer le Ministère de la
Jeunesse, des Postes et des Technologies de l’information, l’Agence de Régulation et de Contrôle
des Télécommunications, les opérateurs (Econet Leo SA, ONATEL, etc.), les fournisseurs de
services et d’accès internet, etc.
75. Au Cameroun, la Vision à l’horizon 2035 intitulée « Le Cameroun : un pays émergent,
démocratique et uni dans sa diversité » et le document de planification décennale (DSCE - Document
de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi) accordent une priorité aux TIC et à l’économie
numérique. Pour opérationnaliser cette vision dans le secteur de l’économie numérique, un « Plan
stratégique Cameroun 2020 » a été élaboré en 2016. La vision du plan stratégique est de faire du
Cameroun « un pays numérique en 2020 ». Pour rendre concrète cette vision, les choix stratégiques
opérés s’articulent autour de huit axes associés chacun à un objectif stratégique. :
Axe 1 : « Développer les infrastructures large bande », avec pour objectif stratégique de généraliser
l’accès large bande pour les citoyens, les entreprises et les ménages.
Axe 2 : « Accroître la production et l’offre des contenus numériques » avec pour objectif de disposer
des contenus attractifs développés et hébergés au niveau local.
Axe 3 : « Assurer la transformation numérique de l’administration et des entreprises », avec pour
objectif d’accélérer la transformation numérique de l’administration et des entreprises pour accroître
leur efficacité, transparence, compétitivité et leur productivité.
Axe 4 : « Promouvoir la culture du numérique par la généralisation de l’usage des TIC dans la
société».
Axe 5 : « Renforcer la confiance numérique ».
Axe 6 : « Développer une industrie locale du numérique et encourager la recherche et l’innovation».
Son objectif est de développer au niveau national, des biens et services numériques produits
localement à travers des pôles d’excellence dans l’innovation en matière du numérique.
Axe 7 : « Assurer le développement du capital humain et le leadership dans le numérique ».
L’illettrisme numérique constitue un frein important à l’avènement de la société de l’information. A
cet effet, le renforcement des capacités des ressources humaines est une priorité.
Axe 8 : « Améliorer la gouvernance et l’appui institutionnel » avec pour objectif de créer un
environnement propice à l’essor du numérique pour le développement économique. En effet, la mise
en œuvre des activités transversales telles que l’adaptation du cadre juridique et réglementaire, la
mobilisation des financements nécessaires à la mise en œuvre de l’ensemble des projets identifiés à
34
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
travers des modes de financement innovants, tels que les fonds de capital-risque, sont autant de
facteurs indispensables à l’émergence d’une société de l’information inclusive au Cameroun. Un
plan d’actions prioritaires recense de nombreux projets à exécuter avec une évaluation sommaire de
leur coût.
76. Quelques valeurs cibles pour mesurer les progrès accomplis ont été fixées. Ainsi, la
contribution de l’économie numérique au PIB devrait passer de 5 à 10%, le nombre d’emplois directs
de 10 000 à 50 000 et la contribution annuelle au titre d’impôts et taxes de 136 milliards à 300
milliards de Fcfa. Parmi les acteurs, pour tenir compte de l’important rôle du capital humain, un
accent est mis sur la formation dans les universités et écoles d’ingénieurs ainsi que dans les instituts
privés d’enseignement supérieur.
D’autre part, la stratégie d’industrialisation du Cameroun est déclinée dans le Plan directeur
d’industrialisation adoptée en 2017. Ce plan est destiné à asseoir les bases solides pour un
développement industriel intégré et compétitif, cohérent et compatible avec l’énorme potentiel en
ressources du sol et du sous-sol camerounais. Parmi les filières porteuses qui sont ciblées, l’agro-
industrie, l’énergie et le numérique figurent au premier rang. Le Cameroun ambitionne ainsi
d’accroître de 24% contre 13% actuellement, la contribution du secteur industriel dans la formation
du PIB du pays afin d’atteindre les objectifs d’émergence à l’horizon 2035.
77. La République du Congo, dans sa vision « La Marche vers le Développement » a inclue
l’objectif qui cherche à « … arrimer le Congo au développement de l’économie numérique ». Il est
question de créer les conditions adéquates afin de bâtir une véritable société de l’information et du
savoir, dans laquelle l’administration, l’enseignement, la santé, le commerce et bien d’autres
services, utilisent les TIC. Un des défis identifiés porte sur la mobilisation des ressources nécessaires
pour achever la couverture nationale en télécommunications, et de donner la possibilité aux congolais
de se connecter et, par la même occasion, de faciliter la création d’applications et des services à
valeur ajoutée qui devraient stimuler la croissance économique et l’emploi.
Le Gouvernement congolais projette de mettre en place un cadre permettant d’assurer la connexion
des usagers au large bande ; de faciliter l’acquisition de l’outil informatique et de rendre l’utilisation
effective des technologies de l’information et de la communication obligatoire au sein des
administrations afin de contribuer à l’amélioration de l’environnement socioéconomique et d’assurer
la croissance durable sur la base d’une société de l’information et du savoir.
Des actions comme l’adoption de la politique nationale de développement des technologies de
l’information et de la communication (cyber stratégie), le renforcement des capacités du régulateur
(ARPCE) ou la mise en place effective du Fonds de Service Universel (FSU) comme réponse aux
obligations d’un accès aux services TIC pour tous les citoyens vivant dans des zones géographiques
non économiquement viables ou mal desservies sont prévues.
78. Au Gabon, la stratégie du Gouvernement définie dans le Plan Stratégique Gabon Emergent
(PSGE) accorde une place de choix à l’économie numérique. Le Plan sectoriel Gabon Numérique du
PSGE prévoit de disposer d’une infrastructure numérique sur l’ensemble de son territoire, permettant
le développement d’une large gamme de services « favorisant un saut qualitatif majeur dans les
services sociaux et l’éclosion des piliers du Gabon Émergent ». Ainsi, la mise en œuvre du
Programme Gabon Numérique devrait entrainer des progrès significatifs dans la couverture du
territoire national, notamment des zones rurales ; l’amélioration de la qualité de service ;
l’augmentation substantielle du débit d’Internet ; la construction d’un Backbone national en fibre
35
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
optique ; la baisse du prix des terminaux ; un cadre juridique complet sur les TIC ; et la baisse des
coûts de communication.
79. L’exemple de la politique nationale du Rwanda est donné dans l’encadré qui suit.
Encadré 5 : Un exemple de transformation numérique réussie - Le cas du Rwanda
Le Rwanda, petit pays de l’hinterland d’une superficie de 26 340 km2 et une population de 11
millions 900 mille habitants a connu des épreuves difficiles il y a 25 ans, ce qui ne l’a pas empêché
d’être désormais cité en référence au niveau africain dans le domaine de l’économie numérique. Le
pays s’est doté d’une boussole « Vision 2020 » et d’un plan directeur de développement « Smart
Rwanda master plan 2015-2020 ». L’un des principaux objectifs de la Vision 2020 est de transformer
une économie agricole en une économie de l’information et du savoir d’ici à 2020. Parmi les cibles
visées par le plan directeur, on peut citer :
- Self-Service 24-heures dans l’Administration. – Tous les services gouvernementaux devront
être en ligne en 2018
- Cashless et Paperless dans l’Administration. – Toutes les transactions financières dans
l’Administration devront être effectuées électroniquement, notamment via le mobile à partir de
2018
- Obtenir des gains d’efficacité d’une valeur de 50 millions US$
- Au moins un milliard de US$1 en termes d’opportunités pour le secteur privé – Ceci est une
valeur estimée du coût des projets à réaliser suivant le modèle PPP
- La contribution de SMART Rwanda au PIB portée à 10% - L’accès large bande et les projets
d’infrastructure TIC constituent un terreau pour la croissance économique
- Création de 100 000 emplois directs découlant des investissements prévus par le plan SMART
Rwanda Master Plan
– Un environnement favorable aux investissements privés va être mis en place et permettre la
création d’emplois, l’amélioration de la productivité et la compétitivité, le tout ayant pour support
l’innovation technologique.
Les résultats obtenus jusqu’à présent sont encourageants. Les recettes fiscales du Rwanda recueillies
pour l’exercice financier 2016/2017 ont atteint un nouveau record de 1.103 milliards RWF bruts (1,3
milliards de dollars) par rapport à un objectif de 1.094,3 milliards RWF (1 milliard de dollars). Cela
représente une augmentation de 10 millions d’USD au-dessus de l’objectif fixé. Dans le même
temps, la collecte des recettes fiscales ont progressé de 5,4 milliards RWF (6,5 millions de dollars).
Les impôts ont affiché une croissance de 10,2% au cours de l’exercice 2016/17 par rapport à la
performance de 2015-2016, ce qui représente une augmentation nominale de 100,2 milliards RWF
(119 millions de dollars).
- Sur le plan de la formation, l’accent est mis sur le numérique, de l’enseignement primaire à
l’enseignement supérieur. S’agissant du primaire, le projet One Laptop per Child, un partenariat entre
deux ONG américaines dont le but est de mettre des ordinateurs à bas prix entre les mains des jeunes
les plus pauvres de la planète est fonctionnel. Ainsi, OLPC a distribué plus de 200.000 ordinateurs
portables à plus de 400 écoles réparties dans tout le Rwanda, ce qui place le pays à la troisième place
du projet, derrière le Pérou et l'Uruguay, en termes d'appareils fournis.
- Pour ce qui est de la création d’entreprises et l’accompagnement des start-up, l’'un des projets
phares mis en place dans ce cadre est le kLab, soit knowledge laboratory ou laboratoire de la
36
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
connaissance. C’est un espace collaboratif unique permettant à des jeunes entrepreneurs et autres
ingénieurs d'accéder à du WiFi gratuit, de participer à des ateliers et des conférences, de se mesurer
entre eux lors de hackathons, ou tout simplement d'échanger des astuces de code. Ce centre s’appuie
sur l'expérience de 21 mentors, disponibles pour développer des idées en germe ou offrir des conseils
commerciaux à toute nouvelle entreprise projetant de percer dans le secteur technologique.
Le centre klab fonctionne en association avec le campus de recherche, de l'Université Carnegie
Mellon qui est un centre d’excellence de l’UIT dans le domaine de la formation.
Source : « Smart Rwanda Master Plan, 2015-202041 »
80. Au niveau sous régional, le cadre légal et réglementaire est défini par la CEEAC dans des
lois type pour harmoniser les politiques et garantir leur cohérence. Huit lois type dans le domaine du
numérique sont en vigueur et sont ainsi libellées :
Loi type portant cadre Juridique et Institutionnel général du secteur de communications
électroniques Brazzaville novembre 2016
Loi type relative aux régimes d’accès et aux activités de communications électroniques
Brazzaville, novembre 2016 ;
Loi type relative au service universel et les mécanismes de son financement Brazzaville,
novembre 2016 ;
Loi type relative aux fréquences radioélectriques et aux ressources en numérotation
Brazzaville, novembre 2016 ;
Loi type relative à l’interconnexion Brazzaville, novembre 2016 ;
Loi-type relative aux transactions électroniques ;
Loi-type relative à la protection des données à caractère personnel ;
Loi-type portant sur la lutte contre la cybercriminalité dans les Etats Membres de la
CEEAC/CEMAC.
81. Cependant, malgré l’existence de cette armature légale et règlementaire le niveau de
transposition de ces lois types dans les législations nationales des onze Etats membres de la CEEAC
reste faible. En fait, il se trouve qu’après la phase d’élaboration des lois type, il était prévu une
deuxième phase pour l’accompagnement et le suivi de leur transcription dans les lois nationales, mais
cette phase n’a pas véritablement démarré. Il faut également mettre en relief que tout en sachant que
l’économie numérique repose de plus en plus sur les données (Big data, IA, etc.), la plupart des pays
ne disposent pas de lois sur la protection des données à caractère personnel.
82. Au niveau des instances politiques sous régionales, plusieurs projets ont été arrêtés en faveur
du développement et de l’intégration sous régionale. Parmi ceux-ci figurent, le projet Central Africa
Backbone (CAB), le Plan d’Action Consensuel de Déploiement des Infrastructures de
Communications Electroniques de l’Afrique Centrale (PACDICE-AC), et l’Accord de coordination
des fréquences aux frontières. De plus, en 2008, au terme d’un sommet, les chefs d’Etat de la
Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale avaient décidé de doter la sous-région
d’un réseau de télécommunications fiable à haut débit qui devrait relier leurs pays, au moyen d’une
connexion terrestre à fibre optique ainsi que la mise en place d’un réseau one network. Au nombre
41
http://www.minecofin.gov.rw/fileadmin/templates/documents/sector_strategic_plan/ICT_SSP__SMART_Rwanda_M
aster_Plan_.pdf
37
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
des résultats attendus figurent la transformation du paysage des télécommunications dans un pays ;
la transmission de données d’un pays de la sous-région à un autre sans transiter par les câbles sous-
marins internationaux ; l’augmentation du taux de pénétration de l’internet à haut débit ; la
dissémination de la connectivité internationale sur l’ensemble du territoire des Etats concernés ; et
un tarif d’itinérance mobile sous-régional.
La mise en œuvre de ce programme devait permettra de lever les problèmes tels que des tarifs de
communications élevés; le contournement du trafic de la sous-région vers d’autres backbones ; la
perte des opportunités liées aux externalités de réseaux ; et la perte des devises dans la sous-région.
83. Dans le cadre des transactions électroniques, le problème de reconnaissance des certificats
électroniques émis par les infrastructures à clé publique (PKI) de chaque pays par les autres pays
restreint la sécurisation des transactions au niveau national. Pour garantir la fluidité du réseau internet
et faire en sorte que le trafic national ou sous régional ne transite pas par des pays hors - région, un
programme de déploiement des points d’échange internet (IXP) national et régional est déployé sous
l’égide de l’Union Africaine.
84. D’autre part, il existe des accords de coordination et de partage des fréquences
radioélectriques dans les zones frontalières entre certains Etats membres (entre le Cameroun et le
Tchad, par exemple). Ces accords comprennent le passage en revue des différentes conditions et
possibilités de partage des canaux dédiés aux opérateurs et fournisseurs de services de
communications mobiles. Ils fixent le cadre et les paramètres du contrôle d’empiètement des réseaux
dans les zones frontalières pour permettre un fonctionnement harmonieux des réseaux et éviter les
brouillages réciproques. Ces accords règlent également le problème de roaming accidentel,
notamment lorsque le free roaming n’est pas encore mis en œuvre, et jettent les bases en vue du
partage et de la coordination des fréquences aux frontières des pays pour une optimisation de la
gestion du spectre de fréquences radioélectriques pour l’ensemble des localités frontalières et
l’élaboration d’une cartographie de couverture. Cependant ces accords ne sont pas généralisés à
l’ensemble des pays de la sous-région.
85. A quoi attribuer le retard presque chronique de la sous-région ? La réponse ne peut tenir
en une seule phrase, mais il est évident que l’Afrique centrale ne peut se permettre le luxe de rester
un acteur passif face aux défis de cette quatrième révolution industrielle. Parmi les causes possibles,
on peut noter l'absence de suivi des décisions prises par les Chefs d'Etats ou encore celles des prises
lors des réunions sous régionales des ministres des télécommunications, nonobstant des conflits
sécuritaires que connait la sous-région. On peut également citer d’autres causes, dont :
38
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Une application tardive de la libre circulation des biens et des personnes qui est devenue
effective uniquement en 2017 dans la zone CEMAC alors qu'elle a été initiée il y a plus de
quinze ans ;
Un Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale (PDCT-AC) non réalisé.
Ce Plan, adopté en 2004 par la 11ième Conférence ordinaire des Chefs d’Etat et de
Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC),
avec pour objectif de relier, en 2010, les capitales de la sous-région par des routes bitumées,
d’une capitale à une autre et donc de développer le E-commerce sous-régional ;
L'absence d'un réseau one network (itinérance mobile), qui a fait l'objet de plusieurs études
de faisabilité et de plaidoyers initiés en 2009 par la CEA et l'UIT auprès des institutions sous
régionales, dont un récent début 2019 ; mais, à ce jour, il n'y a aucune feuille de route validée
pour une mise en œuvre ;
Un retard dans la transposition des textes communautaires CEEAC portant sur les lois types
relatives aux Télécommunications/TIC et le cadre de référence d’interconnexion
transfrontalière des Etats membres de la CEEAC adoptés en 2016. A ce jour, la plupart des
pays n'ont pas encore initié le processus de transposition.
86. Ces quatre points montrent combien la sous-région peine à mettre en œuvre les décisions
prises au niveau communautaire, malgré de moult réunions de travail ou de concertations
institutionnelles. Le roaming en est un parfait exemple : les textes sont adoptés depuis 2016, mais
aucune action n'est entreprise pour sa mise en œuvre malgré son potentiel à booster les échanges
commerciaux sous-régionaux et son caractère d'outil d'intégration. L'Afrique centrale ne peut faire
l'impasse de l'économie numérique.
87. Pour se faire, elle devrait se doter entre autres, d'une stratégie sous régionale de l'économie
numérique en y associant dès sa genèse le secteur privé afin de pouvoir préparer les réformes
structurelles transversales nécessaires, notamment en :
Reformant le secteur de l'enseignements et de la recherche ;
Renforçant les capacités humaines des CER dans le domaine de l'économie numérique qui
font cruellement défaut ou inexistante dans certains cas ;
Créant des partenariats avec le secteur privé ;
Définissant la quatrième révolution industrielle comme une priorité sous régionale à part
entière et non pas comme une activité de second rang ;
Contraignant les pays à adopter les réformes juridiques sous-régionales validées par les CER;
Développant une plateforme de régulation harmonisée du secteur de l’économie numérique
qui pourrait correspondre avec le reste du monde ;
Prenant en compte les femmes dans les politiques sous-régionales de développement du
numérique afin d'endiguer la fracture numérique genre qui continue de se creuser en Afrique;
Créant un fond de solidarité du numérique sous régional destiné à financer les startups qui
seront les employeurs de demain et,
Diminuant les couts d'accès « au large bande » et donc les couts d'accès à internet et des
télécommunications.
88. De plus, il serait judicieux que les Chefs d'Etats de la sous-région se dotent d'un comité
technique de suivi des décisions prises lors des réunions statutaires ( Sommets des Chefs d'Etats,
réunions des ministres thématiques de la CEEAC/CEMAC...) assorti d'un statut particulier lui
permettant de faire appliquer et de contrôler la bonne exécution des résolutions adoptées.
39
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Pour mesurer l’impact de l’économie numérique sur le PIB ou les recettes fiscales, seul le secteur du
mobile sera pris en compte à cause de la faible disponibilité de données pour les autres dimensions
de l’économie numérique.
Selon le rapport de la GSMA « L’économie du secteur mobile en Afrique subsaharienne 2017 », en
2016, les technologies et services mobiles ont généré 110 milliards de dollars de valeur économique
en Afrique Sub-Saharienne, soit 7,7% du PIB. La contribution du mobile au PIB devrait passer à 142
milliards de dollars, soit 8,6% du PIB d’ici 2020 puisque les pays bénéficient d’une amélioration de
la productivité et de l’efficacité apportées par l’augmentation des abonnements aux services mobiles.
L’écosystème du secteur mobile a également permis de soutenir 3,5 millions d’emplois en Afrique
Sub-Saharienne en 2016. Outre l’impact du secteur du mobile sur le PIB et l’emploi, il apporte
également une contribution importante au secteur public, avec 13 milliards de dollars payés en 2016
sous forme d’impôts42.
89. Sur la base de l’état des lieux, des tendances générales dans le domaine de l’économie
numérique et en tenant compte des potentialités des pays de la sous-région, les principales
opportunités pour l’accélération de la diversification économique vont être identifiées par pays ou
groupe de pays selon le cas, ainsi que les défis à relever pour les saisir.
4.1 Opportunités
90. Toutes les transactions financières sont devenues électroniques et donc, l’existence d’un socle
numérique, de qualité et sécurisé est devenu déterminant pour le bon fonctionnement du marché
financier régional. Les marchés financiers ont ainsi besoin des TIC pour décoller et donnent, ainsi,
l’opportunité de lever des fonds en vue du financement de l’économie en général et des activités de
transformation numérique ou d’industrialisation, en particulier.
91. L’économie numérique est une opportunité pour accroitre la taille du marché national et sous-
régional de manière considérable. La taille de marché qui était auparavant associée à la taille d’un
pays ou de la communauté économique à laquelle il appartient, est maintenant sans limite, où
correspond à 50% de la population mondiale accédant à internet, soit environ 3,8 milliards de
personnes. Cette caractéristique fait que les plus grandes entreprises de nos jours, ce ne sont plus les
entreprises pétrolières, mais celles qui qualifiées de « nouvelles économies » reposent sur les
plateformes qui accèdent, par le biais de l’internet, aux potentiels clients situés dans tous les pays du
monde. Plusieurs entreprises de par le monde en tirent profit. La qualité et robustesse des outils
numériques, alliée à un bon capital humain peut permettre à la sous-région de tirer davantage de
l’accès généralisé au marché qu’offre l’économie numérique.
92. Investir dans l’éducation permet d’apporter les ressources intellectuelles nécessaires à la
recherche et à l’innovation d’un pays. De même, construire des infrastructures, notamment dans le
42
https://www.gsmaintelligence.com/research/?file=0c798a6a56bdb31d4bc3b4ff4a35098d&download
40
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
domaine des TIC, sert de fondement aux plates-formes en faveur de l’innovation. Tel est, selon OMPI
Magazine, le rôle important que jouent les TIC en faveur de l’innovation.
93. L’économie numérique est une opportunité pour l’administration publique afin de mieux
répondre aux besoins des populations. En effet le e-Gouvernement présente de nombreux avantages,
tels que la simplification des démarches, l’amélioration de la célérité et de la transparence dans le
traitement des demandes des usagers, la lutte contre la corruption, la réduction des cas de vols à cause
du non maniement des espèces, etc. Les services visés ici sont nombreux et comprennent : la
déclaration d’impôts en ligne, le paiement en ligne des droits et amendes, la création d’entreprise en
ligne, la déclaration et l’obtention en ligne d’actes, permis ou documents divers (acte de naissance,
acte de mariage, carte grise, permis de conduire, carte nationale d’identité, permis de bâtir, visa, etc.).
94. De même, tous les pays de la sous-région ont dans leur agenda de développement l’ambition
de promouvoir le secteur des services (tourisme, commerce, activités financières…), pour lequel le
numérique est aujourd’hui incontournable.
95. En Afrique centrale, le secteur agricole
apparait comme un secteur avec des perspectives
favorables en termes de diversification
économique et le numérique peut aider à saisir les
opportunités de croissance dans le domaine
agricole et de l’agro-industrie. En effet, les
besoins en matière agricole sont nombreux et
croissants, les terres arables sont plus ou moins
abondantes et le numérique peut avoir une
contribution à apporter dans les différentes phases
de production et de commercialisation.
96. Dans la phase de production, le numérique peut contribuer à une meilleure sélection des
intrants adaptés au sol, à mieux surveiller l’évolution des cultures, contrôler l’irrigation ou apporter
le traitement phytosanitaire approprié. Ainsi, des applications croisent données satellitaires et
informations communiquées par les exploitants agricoles pour identifier les variétés les mieux
adaptées aux conditions locales de sol et de climat, ainsi que les traitements phytosanitaires les plus
indiqués. Des capteurs plantés dans le sol peuvent renseigner en temps réel sur la croissance des
semis et détecter rapidement des anomalies, comme par exemple des déviations par rapport aux
paramètres habituels de qualité des sols. Dans la phase de commercialisation, le numérique permet
d’assurer le marketing, la vente (y compris à distance), la livraison (GPS) et le paiement. Trois
problèmes majeurs, à savoir l’insuffisance des quantités produites, la faible transformation locale et
le vieillissement des producteurs sont ainsi identifiés et doivent être adressés. Le numérique est une
opportunité pour apporter des solutions à ces problèmes notamment en motivant les jeunes à
s’intéresser à l’activité agricole. En raison de son image traditionnelle, le secteur agricole n’est pas
d’emblée associé aux technologies numériques. Or l’usage de ces innovations se répand rapidement
dans tous les domaines, y compris, celui de l’agriculture. Enfin, l’accès aux informations relatives
aux marchés, aux demandes des fournisseurs et au prix, permet d’écouler rapidement la production
au meilleur prix tout en optimisation la gestion du stockage et des transports. Aussi, avec l’entrée en
vigueur prochaine de la Zone de Libre-Echange économique Continentale Africaine (ZLECAf), les
possibilités d’écoulement des produits se trouvent décuplées.
41
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
97. Dans un autre domaine, celui des machines agricoles, l’intégration de dispositifs numériques
permet d’optimiser leur utilisation. En diagnostiquant des défaillances mécaniques ou en formulant
des conseils adaptés à chaque utilisateur, le coût de fonctionnement des machines peut être réduit.
L’exemple de la Tunisie qui utilise des drones pour améliorer la productivité agricole est assez
édifiant. En effet, en Tunisie, la Banque africaine de développement (BAD), le ministère tunisien de
l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et l’agence gouvernementale sud-coréenne
Busan Techno Park, ont signé, le 8 avril 2019, un accord tripartite prévoyant le déploiement, dès la
fin avril, de drones dans des projets agricoles de la région de Sidi Bouzid, au centre du pays. Ce
projet pilote a été initié par la Banque qui, par le biais du fonds de coopération économique Corée-
Afrique (KOAFEC), a organisé le transfert de technologies pour l’utilisation des drones. Cet accord
a pour objectif de soutenir le Gouvernement tunisien dans sa politique visant à améliorer la
productivité agricole. Par la mise en fonction de drones, ce projet permettra de fournir rapidement
des informations clés susceptibles d’optimiser l’utilisation des systèmes d’irrigation et des engrais,
de détecter de manière précoce les maladies qui affectent la production agricole, et d’améliorer, par
l’actualisation des données statistiques, la prise de décision durant les différentes phases du projet.
Un centre d’excellence régional sera créé en Tunisie pour partager cette expérience à d’autres pays
africains.
Source : Article Webmanagercenter, avril 201943
98. Dans le domaine forestier, le bassin du Congo qui couvre le Cameroun, la République
centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la
Guinée équatoriale est le deuxième massif forestier tropical après la forêt amazonienne. Il couvre
plus de deux millions de km². Il connait une surexploitation du bois et la déforestation est importante.
Les dégâts sont écologiques avec une diminution de la biodiversité : mais les conséquences sont
aussi économiques avec la perte de ressources financières, liée à une faible transformation, voire une
absence de transformation. Le numérique est un outil puissant pour une gestion optimale des
ressources forestières et la création de la valeur ajoutée par la transformation. L’exemple du Gabon
est assez édifiant. Récemment, le ministère chargé des Forêts a annoncé la mise en place d’un
système national de surveillance satellitaire des forêts. L’objectif de ce dispositif de surveillance est
de prévenir les activités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité forestière, mais surtout de veiller
à l’exploitation rationnelle de la forêt. Cette surveillance améliorée permettra d’assurer le respect des
dispositions légales prévues par le Code forestier en République gabonaise relatives à l’élaboration
et au suivi des plans d’aménagement, pour une gestion durable des forêts au Gabon. Le système
facilitera l’exploitation rationnelle de la forêt, la faune sauvage et des ressources. En outre, l’outil de
surveillance satellitaire va permettre de cartographier les paysages, en particulier la forêt. Mais aussi,
de surveiller la déforestation ou la (re) végétalisation des zones exploitées.
99. Dans le domaine des services financiers, la technologie numérique a transformé de fonds
en comble les activités de ce secteur. Le service financier numérique le plus porteur dans les pays en
développement, en Afrique et dans la CEEAC est le mobile money. Le Mobile Money permet aux
gens de recevoir, garder et dépenser de l’argent en utilisant un téléphone portable. Il est appelé parfois
43
https://www.webmanagercenter.com/2019/04/08/433405/tunisie-des-drones-agricoles-pour-sidi-bouzid/
42
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
portefeuille mobile ou bien on utilise le nom propre au fournisseur du service tel que M-Pesa,
EcoCash, GCash, Tigo Pesa, MTN mobile money, Orange money, EU mobile money, etc. Chaque
utilisateur du Mobile Money a un numéro de compte unique et ce numéro est identique au numéro
de téléphone portable. En utilisant le menu ou l’application du portefeuille mobile sur leur téléphone
portable, les utilisateurs peuvent transférer des fonds à quelqu’un ou payer des sociétés comme des
magasins ou des restaurants, ou retirer de l’argent de leur portefeuille mobile auprès des agences
dans leur pays. Les portefeuilles mobiles sont une alternative populaire aux espèces et aux banques
parce qu’ils sont faciles à sécuriser et à utiliser partout où il y a un signal de téléphone portable. Les
possibilités de croissance du mobile money restent énormes.
100. Selon un rapport de la GSMA, 40% de la population adulte utilisaient le mobile money en
2016, pour un taux de pénétration de la téléphonie mobile de l’ordre de 65% dans la CEEAC. Si on
prend en compte le fait que ce taux de pénétration pourrait atteindre 90% dans les prochaines années,
et dans l’hypothèse d’une adoption toujours forte du mobile money par les populations et les acteurs
économiques (comparable à ce qui est observé au Kenya où 90 % des abonnés à la téléphonie mobile
utilisent le M-pesa), une simple extrapolation montre que le pourcentage de la population utilisant le
mobile money va être autour de 81%. Le mobile money va donc continuer à connaitre une croissance
phénoménale. Ce qui augure également de belles perspectives pour les fintechs.
Contraction de finance et technologie, le terme fintech est utilisé pour décrire des entreprises
innovantes et utilisant les technologies du numérique, du mobile, de l'intelligence artificielle, etc.,
pour fournir des services financiers de façon plus efficace et moins chère. Il s'agit géné ralement
de startups, même si des acteurs historiques du paiement ou du logiciel bancaire se présentent
parfois sous ce terme.
101. Selon le cabinet KPMG, les fintechs ont connu une explosion en 2015 avec des montants
investis par les fonds de capital-risque dans les startups du secteur de 47 milliards de dollars cette
année-là. Ils prennent, dans certains cas, la forme de néo-banque, avec la possibilité d’avoir un
compte bancaire ouvert sur internet et sans agence physique. Les néo-banques 100% digitales, sans
agence, proposent un compte et une carte de paiement à bas coûts ou disposent d’applications de
paiement de gestion des finances personnelles ainsi que des outils de gestion de patrimoine ou
d'investissement automatisé. Certains proposent des services financiers aux entreprises, PME ou
grands comptes, par exemple le transfert de devises en ligne ou l’affacturage dématérialisé.
102. D’autres, à l'image des plateformes de financement participatif, mettent en relation des
porteurs de projets, créateurs, commerçants, PME, et des investisseurs, particuliers ou
professionnels (crowdfunding en dons avec ou sans récompenses, crowdlending prêts aux PME,
ou crowdequity pour financement en capital). Les Insurtech dans le domaine de l’assurance offrent
les services de comparateur, d'assurance collaborative, ou d'assurance santé 100% digitale.
103. Il y a lieu de remarquer que l’innovation est au cœur des activités des fintech. Constatant
que les services financiers mobiles money ne sont pas interopérables, la start-up WeCashUp dont
le fondateur est Cédric Atangana, a développé une passerelle de paiement mobile universelle pour
l’Afrique. Selon Cédric Atangana, l’Afrique compte plus de 155 formats de paiement mobile. Avant
l’arrivée d’une application comme WeCashUp, les e-commerçants devaient intégrer ces multiples
plateformes en fonction des demandes clients. Une passerelle universelle comme WeCashUp facilite
grandement les paiements électroniques, grâce à l’intégration d’une API (interface de dialogue), qui
43
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
44
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
coltan. En effet, de par sa résistance à la chaleur et la corrosion, le tantale produit à partir du coltan
est très recherché dans la fabrication de certains composants électroniques, comme les condensateurs
d’ordinateurs et de téléphones portables. Selon les estimations, le secteur de l’électronique
monopoliserait 60 à 80% du marché du tantale. Son utilisation s’étend aux missiles, fusées ou encore
les avions. On l’utilise dans la composition d’alliages de cobalt et de nickel dans l’aéronautique et la
fabrication des réacteurs. Les ressources mondiales de coltan sont réparties dans de nombreux pays,
en particulier l’Australie, le Brésil, la Chine, le Canada, l’Espagne et la RDC. La RDC abrite les plus
importantes réserves de ce minerai, soit de 60% à 80% des réserves mondiales connues.
108. La RDC n’est cependant pas le seul pays de la sous-région riche en coltan. Le Rwanda voisin
peut également produire du coltan, notamment dans la région de Gatumba. Très souvent,
l’exploitation du coltan se fait de manière illégale et informelle et entraine des effets néfastes sur
l’écosystème local, notamment la faune, la flore et sur la vie quotidienne des communautés locales.
Depuis 2012, plusieurs actions ont été entreprises en vue de rationaliser l’exploitation du coltan. Le
Burundi, le Rwanda, et la RDC, ont lancé des projets de traçabilité pour s’assurer que les minerais
ne proviennent pas de zones de conflits. Les outils numériques s’avèrent très utiles et efficaces pour
la surveillance des sites et assurer la qualité et la traçabilité du coltan. L’industrialisation avec des
outils numériques d’automatisation des processus de production et de gestion pourrait dans un
premier temps, au moins avec des produits semi finis, permettre de bénéficier de davantage de cette
richesse.
109. Les Centres d’appels et, de manière générale, les prestations de services à distance sont des
opportunités découlant des progrès enregistrés par les technologies numériques, si ces technologies
sont de qualité et si les pays ou zones de délocalisation possèdent une main d’œuvre bien formée et
compétitive. De nombreuses entreprises font appel aux centres d'appel principalement pour leurs
relations externes mais aussi pour optimiser leurs interactions internes. C'est le cas des centres
d'assistance (help desks) internes qui dépannent à distance les employés, et des plateformes créées
pour renseigner les salariés sur leurs carrière, leurs droits et leurs obligations. Le nombre des centres
d’appels croît de façon exponentielle. De plus, de nombreuses entreprises industrielles ou de services
offrent aujourd’hui à leurs clients un service d’accès à distance par téléphone. Différentes
organisations du travail sont possibles : collaborateurs chez le client en délégation de personnel, en
télétravail et, majoritairement, dans des centres d'appel à proximité géographique ou délocalisés dans
des pays où le coût de la main-d’œuvre est moins élevé. Lorsque les équipes de conseillers clientèle
sont réparties sur plusieurs centres ou à leur domicile, on parle de centre d'appels virtuel.
La plupart des pays de la CEEAC ont des potentialités pour saisir les opportunités de
délocalisation des centres d’appels d’Europe ou d’Amérique sur leur territoire pour créer des
emplois au profit des jeunes qui maitrisent les technologies numériques et les langues parlées
dans ces pays, notamment l’Angola, le Cameroun et la Guinée Equatoriale.
110. Le secteur numérique est en constante et perpétuelle évolution et prend de plus en plus
d’importance du fait des incidences positives qu’il a sur tous les autres secteurs. Désormais, c’est la
maitrise du numérique qui donne la possibilité de contrôler et de developper les autres secteurs.
Puisqu’il s’agit d’une économie de l’information et du savoir, toute la puissance est dans
l’immatériel, l’intangible, les données et surtout l’intelligence artificielle et la richesse qui y est
45
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
contenue. Le numérique a aussi apporté un modèle économique de rupture où l’accent est mis sur
l’usage optimal d’un service plutôt que la possession du matériel permettant d’en avoir accès. C’est
ainsi que la tendance pour les particuliers comme pour les entreprises d’utiliser les ressources
informatiques matérielles ou logicielles, sans les posséder se développe de plus en plus et constitue
ce qui est désormais appelé cloud computing. Ces équipements matériels, logiciel et réseau sont
hébergés par les data centers.
111. Le Cloud Computing est un terme général employé pour désigner la fourniture de ressources
et de services à la demande par internet. Il se rapporte au stockage et à l’accès aux données par
l’intermédiaire d’internet plutôt que via le disque dur d’un ordinateur. Il s’oppose ainsi à la notion
de stockage local, consistant à entreposer des données ou à lancer des programmes depuis le disque
dur. Le cloud computing est en plein essor. Le grand public utilise de plus en plus de services cloud,
notamment pour le streaming vidéo, la recherche internet ou encore les réseaux sociaux. De leur
côté, les entreprises utilisent de plus en plus d’outils cloud pour leur gestion de ressources, la
collaboration et l’analyse de données. Cette utilisation des applications cloud va croitre de même que
le développement des Data Centers. D’autre part, l’essor de l’Internet des objets, l’apparition des
voitures autonomes, l’accroissement des villes intelligentes (smart cities), ou encore la prolifération
des appareils connectés pour la santé vont aussi augmenter la demande en Data Centers. Le cloud
présente plusieurs avantages. Il permet aux particuliers comme aux entreprises d’acheter des
ressources informatiques sous la forme de service, de la même manière que l’on consomme de
l’électricité, sans avoir à installer et entretenir des infrastructures informatiques en interne. Les autres
avantages sont l’approvisionnement en libre-service, l’élasticité, et le paiement à l’utilisation.
L’approvisionnement en libre-service permet aux utilisateurs finaux d’accéder à n’importe quelle
ressource informatique à la demande. L’élasticité offre l’opportunité d’augmenter ou de réduire la
consommation de ressources en fonction des besoins de l’entreprise. Enfin, le paiement à l’utilisation
autorise à ne payer que pour les ressources consommées. En outre, le cloud réduit les coûts d’accès
aux ressources informatiques, notamment pour les petites entreprises et les utilisateurs à faible
revenu, comme c’est majoritairement le cas dans la sous-région. Le cloud constitue ainsi une
opportunité pour les pays de la CEEAC d’accéder dans de meilleures conditions de qualité et de coût
aux ressources matérielles et logicielles dont ils pourraient avoir besoin.
112. L’intelligence artificielle (IA), du fait qu’elle permet à des machines et logiciels d’aider à la
résolution de problèmes complexes de la vie, constitue un enjeu stratégique de capitale importance.
D’ailleurs, cette nouvelle technologie figure au rang des priorités en matière de recherche,
d’innovation et de coopération de beaucoup de pays, en particulier ceux développés, à tel point
qu’elle a constitué le thème principal de la réunion des ministres des TIC et de l’Industrie du G7 à
Turin en 2017. L’IA comprend un ensemble de technologies complexes et puissantes qui toucheront,
voire transformeront, tous les secteurs et toutes les industries, et qui aideront la société à résoudre
certains de ses problèmes les plus épineux. En outre, les technologies de l’IA apporteront
vraisemblablement d’importants gains de productivité et ainsi naitront de nouvelles sources de
croissance économique. Pour réaliser le vaste potentiel des technologies de l’IA, il faudra des
investissements judicieux dans l’entrepreneuriat et l’éducation, de façon à promouvoir les
compétences et les connaissances utiles aux emplois de l’avenir et à s’adapter aux changements dans
la demande de compétences.
113. Il existe au moins un avantage réel à l’essor rapide de l’intelligence artificielle, c’est que cette
technologie ne nécessite pas le déploiement d’infrastructures particulières. L’absence de serveurs
peut facilement être compensée par l’accès au cloud computing. Ceci permettrait aux pays africains
46
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Initier une vaste campagne de sensibilisation pour introduire dès l’école primaire les carrières
du numérique, tout en vulgarisant sa culture ;
Faciliter les rencontres entre les startups et le secteur privé en organisant des foras spécifiques
afin de créer des synergies ;
Faciliter l'accès des startups aux entreprises publics comme à travers les appels d'offres;
Envisager un partenariat entre les startups et le secteur public afin faciliter leur développement
et la création de projets innovants créateurs d'emplois ;
Créer un fonds de garantie pour appuyer les startups dans leur recherche de financement auprès
des institutions financières.
116. Par ailleurs, l’IA et le numérique sont un secteur d’opportunité pour les jeunes du continent,
car la barrière d’entrée, en termes de coût d’investissement initial, est relativement bas, ce qui permet
d’entrer sur le marché sans lever d’importants financements. Avec une population constituée à 75%
de moins de 25 ans, l’Afrique a également des besoins spécifiques en termes d’éducation et de
formation, ce à quoi l’IA permettrait de répondre. En effet, en rendant possible un suivi robotisé et
personnalisé des élèves, l’IA pourrait optimiser les potentialités, dans des pays où le manque de
financements publics crée des classes surpeuplées, atteignant parfois jusqu’à 100 élèves pour un
professeur et le machine-learning et ses modèles prédictifs permettraient également de traiter celle-
ci de façon automatisée, en limitant le recours aux ressources humaines. Enfin, l’IA devrait donner
à l’Afrique les moyens d’exploiter ses propres données. L’extrême rareté de data analystes en
47
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
Afrique fait de ses data une réserve largement inutilisée, mais convoitées par les plus grandes
multinationales.
117. Dans le domaine du numérique, l’internet des objets est en pleine expansion. L’internet des
objets caractérise des objets physiques connectés ayant leur propre identité numérique et capables de
communiquer les uns avec les autres. Ce réseau crée en quelque sorte une passerelle entre le monde
physique et le monde virtuel. Il permet l'identification numérique directe et normalisée (adresse IP,
protocoles smtp, http...) d'un objet physique grâce à un système de communication sans fil. Les objets
connectés produisent de grandes quantités de données, dont le stockage et l’analyse fait partie
intégrante du big data. Ses applications sont multiples. En logistique, il peut s'agir de capteurs qui
servent à la traçabilité des biens pour la gestion des stocks et les acheminements. Dans le domaine
de l'environnement, il est question de capteurs surveillant la qualité de l'air, la température, le niveau
sonore, l'état d'un bâtiment, etc. En domotique, l'Internet des objets renvoie aux appareils
électroménagers communicants, aux capteurs divers (thermostat, détecteurs de fumée, de
présence...), aux compteurs intelligents et systèmes de sécurité connectés. Dans le domaine de la
santé et du bien-être, il renvoie aux montres connectées, aux bracelets connectés et d'autres capteurs
surveillant différents paramètres. L’internet des objets constitue une opportunité pour les industries
et entreprises de tous les secteurs. Les industries manufacturières vont y trouver des solutions qui
prennent en charge les opérations de fabrication et la gestion des actifs de production. Les
industries des transports s’en serviront pour la gestion de la flotte et le suivi du fret. Les
concessionnaires des services publics, quant à eux, vont investir dans les réseaux intelligents pour
l'électricité et l’eau tandis que dans le secteur de la construction les bâtiments intelligents seront
de plus en plus d’usage.
118. Dans la plupart des pays de la sous-région, une franche de la population rencontre
d’énormes difficultés à accéder aux services sociaux de base, faute d’acte d’état civil ou de pièce
d’identité. L’identification numérique est une opportunité pour pallier ces faiblesses. La délivrance
de carte d’identité numérique permettra d’effectuer tout type de transaction sociale, administrative
ou économique de manière fiable. Elle va surtout permettre une meilleure intégration des
populations marginalisées ou défavorisée.
4.2 Défis
119. Les nombreuses opportunités identifiées devraient être saisies afin d’accélérer le
développement économique et social pour la création d’emplois et de richesse, l’amélioration du
bien-être des populations et la réduction des inégalités. Pour répondre à ces objectifs de
développement et, en tenant compte à la fois de la situation actuelle des pays de la CEEAC et du
taux de croissance de la population, il est établi que la diversification économique et
l’industrialisation sont la meilleure réponse, l’économie basée sur les matières premières ayant
montrée ses limites. Pour ce qui est de la diversification et de l’industrialisation, le secteur du
numérique offre des avantages certains dans la mesure où il est transversal et touche tous les autres
secteurs.
120. Cependant, un ensemble de contraintes empêchent de saisir les opportunités ci-dessus
évoquées et entravent la transformation numérique et la diversification économique. On peut
citer notamment :
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ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
49
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
126. En ce qui concerne le secteur privé et le climat des affaires, les Gouvernements de la région
font face à des défis liés à l’ampleur des incertitudes qui entourent l’investissement, et freinent ainsi
le développement des entreprises et l’entreprenariat, notamment pour le domaine de l’économie
digitale. Dans cette perspective, il est essentiel pour les pays de la région, qui trônent pour la plupart
au bas du classement du « Doing business » pour diverses raisons, d’envisager très sérieusement de
s’attaquer aux freins à l’attractivité de la destination Afrique centrale.
127. Pour ce qui est de l’écosystème de l’économie numérique dans la sous-région, en dehors des
opérateurs et fournisseurs de services de télécommunications et TIC et services financiers mobiles,
les autres éléments sont manquants ou embryonnaires. Il s’agit notamment de la fabrication des
terminaux et équipements, de l’édition des logiciels ou de la fourniture des services à valeur ajoutée.
Des mesures incitatives d’ordre administratif ou fiscal peuvent amener à faire à ce que ces activités
encore en veilleuse puissent décoller.
128. S’agissant des investissements et des financements, la promotion du développement de
l’économie numérique, si l’on veut étendre la couverture et rendre l’accès et les services numériques
disponibles partout et pour tous, exige des efforts colossaux. La mobilisation de ressources afin de
financer les investissements dans les domaines prioritaires identifiés doit prendre en compte toutes
les possibilités existantes ou futures et les adapter à chaque type de structure. Les pays de la région
ont souvent tendance à mettre l’accent sur l’allocation des ressources plutôt que sur la mobilisation
des ressources dans la conduite des politiques de développement. Ils devraient accorder davantage
d’attention à la mobilisation des ressources et renforcer cette mobilisation en favorisant l’épargne
intérieure ; aussi, les modèles de financement basés sur le partenariat public privé sont de plus en
plus utilisés dans le secteur de l’économie numérique et devraient être davantage explorés. Le
financement participatif (crowdfunding) est un créneau où les start-ups interviennent amplement.
Les pays devraient fixer les lignes directrices concernant ce type de financement. Il en est de même
pour ce qui est des cryptomonnaies.
129. En ce qui concerne le capital humain, le contexte actuel de la mondialisation qui s’exprime
avec force dans le domaine de l’économie numérique, rend caduque le modèle traditionnel de
développement où on pouvait transposer dans les pays de la sous-région des solutions éprouvées
ailleurs et oblige à adopter, dans la mesure du possible, des stratégies qui reposent, sur le
développement des produits différenciés très innovants, ou des produits de niche à forte intensité
technologique. Ceci suppose la disponibilité d’une masse critique de ressources humaines hautement
qualifiées. Ainsi, le problème du développement des ressources humaines à tous les niveaux et, plus
spécialement, au niveau des formations universitaires et professionnelles se pose avec acuité. Il en
est de même des Centres de recherche et des pôles technologiques qui sont les lieux par excellence
où se développe l’innovation. L’état des lieux a relevé l’énorme carence de la région en structures
spécialisées de formation de haut niveau et centres de recherche et le très faible niveau de produits
de moyenne ou haute technologie issus de la région.
50
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
130. Pour ce qui est des infrastructures, de la couverture et des coûts d’accès, la connectivité a un
rôle central à jouer dans l'édification de la société de l'information.
131. Par ailleurs, l’atteinte des objectifs définis dans les différents engagements internationaux et
les ODD ainsi que les objectifs de développement demandent de formaliser le cadre devant favoriser
l’émergence de la société de l’information en Afrique centrale. Il s’agit de relever les défis de la
convergence multidimensionnelle (plate-forme d’offre de services multimédia), de l’infrastructure
large bande et de la confiance aux services de communications électroniques.
132. Il est amplement reconnu que les infrastructures de quantité suffisante et de bonne qualité
(transports, électricité ou communications électroniques), sont des conditions préalables au
développement de n’importe quel secteur économique. Dans le domaine de l’économie numérique,
ceci est tellement vrai que les infrastructures de communications électroniques sont appelées « le
cœur de l’économie numérique », en raison de son importance et de son rôle dans la bonne marche
des autres composantes de l’économie numérique.
133. L’état des lieux a mis en exergue d’énormes défis à relever en ce qui concerne les
infrastructures. Dans chacun des pays de la CEEAC, il faudra encore en déployer, notamment la fibre
optique, pour pouvoir offrir les services large bande dont les utilisateurs ont besoin. Ces
infrastructures devront être posées de façon à assurer la redondance et être en mesure de fonctionner
même s’il y a des coupures et donc être résilientes. Des efforts devraient être faits pour la baisse
substantielle des coûts, car il ne faut pas perdre de vue le fait que dans cette sous-région les prix sont
les plus élevés du monde, lorsqu’on les rapporte au revenu national brut mensuel. Il est aussi utile de
rappeler qu’une enquête de l’UIT a montré que les principales raisons qui amènent les gens à ne pas
utiliser internet sont la vitesse (débit pas suffisant et prix élevé). L’interconnexion sous régionale
devrait continuer d’être une priorité et l’accent mis sur les aspects opérationnels, l’état des lieux
ayant relevé que depuis dix ans par exemple que le projet CAB fonctionne, il s’est appesanti surtout
sur les aspects réglementaire et institutionnel. Cette interconnexion régionale est d’une importance
vitale car les points d’échange internet régionaux ne peuvent jouer leur plein effet que s’il y a
interconnexion directe entre les pays. En outre, l’interconnexion sous régionale est une motivation
supplémentaire pour la mise en œuvre du free roaming car les communications entre deux pays de
la sous-région n’auront plus à emprunter des réseaux tiers qui induisent des charges supplémentaires.
Aussi, pour tenir compte de la tendance mondiale qui est à l’utilisation du cloud computing, la
51
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construction de data centers nationaux ainsi que des infrastructures de sécurisation des transactions
devrait assurer la souveraineté numérique des pays et susciter la confiance dans l’utilisation des outils
numériques, dans un contexte où les cybermenaces vont croissant.
5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1 Conclusions
134. La plupart des pays de la CEEAC ont donné une place de choix aux TIC et à l’économie
numérique dans leur vision et leur politique de développement à long et moyen terme. Dans certains
pays, cette vision est déclinée dans des stratégies nationales de développement de l’économie
numérique telles que préconisée au niveau international et au niveau continental, mais dont
l’échéance est soit déjà arrivée, soit devrait l’être sous peu. Dans d’autres pays, ces stratégies ne sont
pas disponibles ou au mieux, sont encore en chantier.
135. A partir d’exemples et de cas concrets, nous avons montré que les outils numériques sont un
catalyseur du développement sur lequel l’Afrique Centrale devrait s’appuyer pour sa diversification
économique et son industrialisation. Bien que les outils numériques renvoient à la technologie, le
développement de l’économie numérique ne se joue pas seulement sur le terrain technologique et les
conditions pour son expansion sont des facteurs indispensables à la transformation et la
diversification économique par l’industrialisation, ce que le rapport de la banque mondiale de 2016
a qualifié de compléments analogiques du numérique. Une revue de cet environnement a permis de
conclure que son adaptation est nécessaire ainsi que le renforcement de son harmonisation au niveau
sous - régional.
136. La révolution numérique apporte un nouveau modèle d’organisation de l’activité économique
avec des outils pour transformer les processus de production, de gestion et de commercialisation par
l’accès non restreint aux marchés et la simplification des procédures de tous ordres. Les Etats ne
devraient pas être en reste et doivent procéder à parachever leur transformation numérique en vue de
l’avènement du e-Gouvernement afin de mieux fournir les services publics à la population et aux
entreprises dans les meilleures conditions d’efficacité, de transparence et de coût. Dans cette
mouvance, bien que la transformation numérique soit une question transversale qui concerne tous
acteurs de la société et de l’économie, le rôle de l’Etat reste central.
137. Dans le domaine des infrastructures de télécommunications fixes, les pays de la CEEAC
avaient, par le passé, un retard considérable lorsque les communications étaient principalement fixes.
Depuis l’avènement des communications électroniques mobiles, des progrès notables sont
enregistrés dans beaucoup de pays, ce qui a permis de résorber en partie leur retard (leapfrogging).
Toutefois, l’économie numérique s’appuyant désormais sur les réseaux haut débit ou large bande, le
risque de creusement du retard est réel, si l’on tient compte du faible développement des réseaux à
fibre optique à partir desquels les services haut débit actuels (4G pour le mobile ou FTTH pour le
fixe) ou futurs (5G pour le mobile) vont s’interconnecter. D’où la nécessité d’investir dans le
développement de ces réseaux.
138. La diversification économique pourra bénéficier de la croissance phénoménale des services
financiers numériques tels que le mobile money. En effet, de 2016 à 2020, le pourcentage de la
population adulte utilisant le mobile money en Afrique subsaharienne va passer de 40% à environ
52
ECA/SRO-CA/NRP/ICE/19
81%, soit plus du double. Il s’agit d’une opportunité contribuant grandement à l’atteinte de l’objectif
de l’inclusion financière. Cependant, les populations des couches défavorisées qui ne sont pas
touchées par les services numériques, sont souvent les mêmes qui n’accèdent pas aux services
d’identification (exemple services d’état civil) et l’identification numérique peut être une solution
pour généraliser les services d’identification, tout en les rendant davantage fiables.
139. Les mutations technologiques, notamment le passage de la 4G à la 5G dans le domaine des
communications électroniques mobiles couplées au besoin du maillage national des pays par des
backbone à fibre optique et d’interconnexion directe des pays entre eux, imposent des efforts
énormes à faire en matière d’infrastructure, y compris les data centers et les équipements dédiés à la
sécurisation. Ces infrastructures sont d’autant plus importantes que les plateformes de services
numériques ne peuvent fonctionner sans elles. En dehors des ressources humaines, les infrastructures
sont le maillon essentiel de la chaine de développement des services numériques. Dans le cadre du
développement des infrastructures, l’immensité de la tâche est telle que toutes les possibilités doivent
être explorées, y compris la recherche de partenariat multipartite public - privé ou le concours des
bailleurs de fonds, en réinventant les procédés et mécanismes de fonctionnement. Ce d’autant plus
que l’exemple du projet CAB mis sur pied il y a plus de dix ans avec le concours des bailleurs de
fonds, n’a pas, à ce jour, abouti à beaucoup de résultats concrets et tangibles.
5.2 Recommandations
140. Les recommandations formulées ci-après découlent des messages provenant des conclusions
ci-dessus et s’adressent tour à tour aux Etats, aux Communautés Economiques Régionales, aux
Organisations Internationales, au secteur privé, aux Universités et grandes écoles, et aux bailleurs de
fonds. Elles visent à mieux tirer profit de l’économie numérique pour répondre aux défis de la sous-
région, dont celui de la transformation structurelle à travers la diversification économique et
l’industrialisation.
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54
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Mettre en place des curricula de formation dans le domaine des technologies numériques
d’avenir et développer des partenariats, notamment avec le secteur privé, pour mener des
recherches et apporter des réponses aux problématiques nationales et sous régionales.
Créer une spécialisation thématique de pointe par pays qui permette le développement de
compétences dans l’ensemble des pays de la sous-région.
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BIBLIOGRAPHIE
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2. Annuaire statistique des télécommunications et TIC au Cameroun, édition 2017, MINPOSTEL-
INS
3. Atlas, mapping mining and SDGs
4. Global cybersecurity index 2017, ITU
5. ICT4SDG : Leveraging technology to achieve the global goals
6. Information economy report 2017 : digitalization, trade and development, UNCTAD
7. Innovating in a the digital economy, Global Information technology report 2016, World
Economic Forum
8. Global competitivity index, World Economic Forum, 2017-2018
9. Global information technology report 2016, World Economic Forum
10. ITU News magazine, n° 3/2017, intitulé « Comment les TIC accélèrent la réalisation des
ODD »
11. L’économie du secteur mobile, Afrique subsaharienne 2017, GSMA
12. Measuring the information society report, ITU publication 2018
13. Observatoire annuel 2017 du marché des communications électroniques au Cameroun, ART
14. OMPI Magazine : les TIC et l’innovation, septembre 2013
15. Plan stratégique Cameroun numérique 2020
16. Rapport 2015 sur l’économie de l’information de la CNUCED « Libérer le potentiel du
commerce électronique pour les pays en développement »
17. Rapport sur le développement dans le monde : Les dividendes du numérique, par la Banque
Mondiale, 2016
18. United Nations e-Government survey 2018
19. UNCTAD B2C E-commerce Index 2018, focus on Africa
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GLOSSAIRE
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ANNEXES
Annexe 1 : Définition de la terminologie utilisée dans ce rapport
5G : Technologie de communications mobiles, avec des débits de données plus rapides (de l’ordre
des gigabits par seconde), une connectivité fiable, un temps de latence ultra faible, une meilleure
efficacité énergétique, une sécurité accrue et autorisant un nombre très important de personnes et de
dispositifs connectés.
Backbone : Cœur de réseau englobant les nœuds de réseau et les artères de transmission
Big data : Importants volumes de données de différente nature, accessibles rapidement, traités et
transmis à grande vitesse et dont l’analyse permet de tirer des informations utiles dans de très
nombreux domaines tels que le comportement des consommateurs, l’épidémiologie, la lutte contre
la criminalité, etc.
Blockchain : Bases de données distribuées contenant les listes de toutes les transactions entre
utilisateurs réalisées depuis leur mise en route. Chaque liste de transaction est contenue dans un bloc
qui est lié au suivant, formant une chaine. Le champ d’application des blockchains est très étendu et
ils peuvent remplacer la plupart des tiers de confiance centralisés (métiers de la banque, notaires,
cadastres, etc.).
Cloud computing : Utilisation de serveurs distants accessibles par internet pour stocker, accéder à
ou traiter l’information, depuis plusieurs postes de travail de type varié (ordinateur, smartphone), en
lieu et place de la station de travail de l’utilisateur.
Cryptomonnaie : Monnaie électronique pouvant s’échanger de pair à pair sur une blockchain ou un
réseau décentralisé ou registre distribué et dont l’implémentation se base sur les principes de la
cryptographie pour valider les transactions et la génération de la monnaie elle-même.
Datacenter : Bâtiment sécurisé qui héberge des applications informatiques ou des équipements de
communication. Il est équipé de salles qui suivent des normes strictes (électricité, température,
humidité, contrôle d’accès, etc.) pour préserver la durée de vie des équipements.
Fintech : ce sont des entreprises, généralement des star-ups, qui évoluent dans le secteur de
l’innovation technologique applicable aux services financiers et bancaires. Leur champ d’actions
s’étend du financement alternatif des entreprises jusqu’au paiement en ligne, en passant par la gestion
d’épargne, le prêt, les agrégateurs de comptes bancaires, etc. Leur but : offrir aux clients des services
de meilleure qualité et moins coûteux. Les FinTech ont donc une approche disruptive de l’univers
de la banque, de la finance et de l’assurance.
Imprimante 3D : machine destinée à la fabrication de pièces en 3 dimensions par dépôt de couches
successives de matière fondue (plastique, métal, nourriture, etc.) et permettant de produire des objets
réels.
Industrie 4.0 : nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes pour la
fabrication de produits uniques et personnalisés, adaptés au besoin de chaque client.
Insurtech : entreprises s'appuyant fortement sur des activités technologiques pour créer de la valeur
sur les produits en assurance automobile, habitation, épargne‐vie et autres garanties professionnelles
et conquérir des parts de marché sur le marché de l'assurance.
Intelligence Artificielle (IA) : Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre pour permettre
à des machines, et plus particulièrement à des systèmes informatiques, de simuler les processus
cognitifs humains. Ces processus comprennent l'apprentissage (acquisition d'informations et de
règles liées à leur utilisation), le raisonnement (application des règles pour parvenir à des conclusions
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Certification
Centres de
N° Pays Principales Ecoles Titres délivrés Cours en
recherche
ligne
1 Angola Universidade Catolica de Licence professionnelle
Angola
2 Burundi Université du Burundi Master
Doctorat
3 Cameroun Ecole Nationale Supérieure -Licence Cisco
des Postes, Télécoms et professionnelle/ CCNP
TIC (SUP’PTIC) Ingénieurs de travaux CCNA
-Master/Ingénieurs de
conception
Doctorat
4 Ecole Nationale Supérieure Master/Ingénieurs de Cisco
Polytechnique de Yaoundé conception CCNP
Doctorat CCNA
5 Institut Polytechnique de Master
Maroua
6 Faculté de Génie Industriel Licence
de Douala Master
Doctorat
7 Institut Africain Licence professionnelle
d’Informatique (IAI) Master
8 Département Informatique Licence
et Réseaux des Facultés des Master
Sciences de chacune des Doctorat
huit Universités d’Etat
9 Ecole Supérieure Inter-Etat Ingénieurs
Cameroun Congo de
formation des TIC (Campus
à Sangmélima et Campus à
Ouesso)
10 Gabon Institut Africain Ingénieur de conception
d’Informatique
11 Ghana Ghana Technology Bachelor of science
University College travaux
Master
12 Accra Institute of Licence professionnelle
Technology Master
Doctorat
13 Nigeria Digital Bridge Institute Master E-learning
61
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Doctorat
14 Cote Ecole Supérieure Africaine Ingénieur E-learning
d’Ivoire des TIC (ESATIC) Master Cisco CCNA
Doctorat Microsoft IT
Academy
15 Kenya African Advanced Level Engineer Cisco & IT
Telecommunications Master CCNA
Institute (AFRALTI) security
16 Mount Kenya University Bachelor Huawei
Master CISCO
Certificate CCNA
Diploma E-learning
17 Technical University of Diploma Centre de recherche E-learning
Kenya Bachelor en science,
ingénierie,
technologie,
entreprenariat
18 Strathmore University Bachelor 10 centres de E-learning
Master recherche
Diploma
19 South Centre for learning Telkom Master Cisco
Africa Doctorat CCNA
20 Rwanda University of Rwanda, Licence professionnelle E-learning
College of Science and Maîtrise
Technology (URCST) Doctorat
21 Kigali Independant Bachelor E-learning
University (ULK) Master
22 Carnegie Mellon University Engineer
Master
23 Adventist University of Bachelor E-learning
Central Africa Master
24 Tchad Université Emi Koussi Licence
Master
25 Sénégal Universités Cheikh Anta Diplôme Supérieur de Laboratoire
Diop de Dakar : Technologie (DST) d'Informatique,
Ecole Supérieure Licences Réseaux et
Polytechnique de Dakar professionnelles Télécommunications
Diplôme d’Ingénieur
Technologue (DIT)
Diplôme d’Ingénieur de
Conception (DIC)
Masters
Doctorat
26 ESMT Licence professionnelle laboratoire e-INOV VSAT
Ingénieurs des Travaux ESMT CCN-
Masters professionnels Equipement
Doctorat Alcatel-
Lucent
Fibre optique
NSOFT
Cours en
ligne
27 Institut supérieur de Licence professionnelle Cours en
Formation/Management Masters professionnels ligne
Ingénierie et Technologie IT Pro
Source : Elaboration par auteur sur la base de données de sources diverses.
62
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Annexe 5 : Tarifs d’interconnexion dans les pays de la CEEAC - ITU Résultats - Enquête 2018
ITU/BDT Classification: Afrique
Pays Tarif Tarif Tarif- Tarif- Tarif- Tarif- Tarif- Tarif- Bien vouloir indiquer le
d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion d’interconnexion site web où les tarifs
sur le fixe- sur le fixe- sur le fixe- sur d’autres sur d’autres sur d’autres aux réseaux aux réseaux d’interconnexion sont
opérateur opérateur opérateur réseaux fixes: Réseaux fixes: réseaux fixes: mobiles: mobiles disponibles.
historique: historique: historique: Local Simple Transit Double Transit de fixe à Mobile de mobile à
Local Simple Transit Double Transit Mobile
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Annexe 6 : Liste des points d’atterrissement et leur capacité , CEEAC (années les plus récentes)
Point Point
Point Point d'atterrissement Point d'atterrissement
d'atterrissement Point d'atterrissement n°3 d'atterrissement
d'atterrissement n°1 n°4 n°6 Capacité totale
Pays n°2 n°5
(Gbps)
Capacité Capacité Capacité Capacité Capacité Capacité
Nom Nom Nom Nom Nom Nom
(Gbps) (Gbps) (Gbps) (Gbps) (Gbps) (Gbps)
WACS(en
Angola SAT3 ACE SACS
cours)
Burundi
Cameroo WAC NCSCS(MAIN ACE(en
SAT3 80 280 40 SAIL 2800 48,9 3200
n S ONE) cours)
Rép.
Centrafri
caine
Tchad
WAC
Congo
S
Rép.
Démocrat WAC
ACE
ique du S
Congo
Guinée
CEIB SAIL (en
Equatoria ACE CEIBA-2 40
A-1 cours)
le
Gabon SAT3 12,5 ACE
Rwanda
Sao
Tome & ACE
Principe
Source: ITU
SACS: South Atlantic Cable System Luanda - Fortaleza 6300 km
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Pays ISO Taux de pénétration du téléphone fixe Taux de pénétration du téléphone fixe
large bande % %
Angola AGO 0,3 0.54
Burundi BDI 0 0.22
Cameroun CMR 0,1 3.68
Rep. Centrafricaine CAF 0 0.04
Gabon 84 131,51
Rwanda 35 72,24
Sao Tomé & Principe 34 85,14
22,48 65,82
MOYENNE CEEAC
62,00 103,60
MOYENNE MONDIALE
Source: ITU World Tariff Policies Database
65
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Tchad TCD 0
Congo (CGIX) COG 2 4 ICT-Eye TP
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UPU
%
%
d’individus Serveurs Fiabilité
d’individus
ayant un Internet de la Valeur Variation
utilisant de Rang
Pays Compte sécurisés poste Indice
Internet l’indice Mondial
(normalisés) score
(15+, 2017 (2017) (2016-17)
(2017 ou (2017) (2017 ou
ou plus
plus récent) plus
récent)
récent)
5 Maroc 62 29 54 59 50.9 NA 81
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Source : UNCTAD.
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Taux
Mobile-cellular basket imposition PNB, USD,
Rank Economy inclus (%) 2017 %
% of PNB USD PPP$
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