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Chapitre 1 : Physiologie immunitaire dans les défenses anti-infectieuses

Les réponses immunitaires correspondent aux mécanismes de défenses de l’organisme qui


discriminent le « soi » du « non-soi ». Ces mécanismes sont devenus de plus en plus
complexe au fur et à mesure de l’évolution des espèces afin de combattre des agents
pathogènes évoluant également sans cesse. Parmi ces agents pathogènes on compte les
bactéries, les virus, les parasites et les cellules tumorales. Deux types de réponses
immunitaires rentrent en jeux :
 D’une part la réponse immunitaire innée (ou naturelle) qui est immédiate.
 D’autre part la réponse immunitaire adaptative (ou spécifique) qui est tardive.
I) Réponse immunitaire innée
L’immunité innée est la première ligne de défense vis-à-vis des agents infectieux et
pathogènes qui nous entourent, et ceci chez tous les organismes pluricellulaires. Elle est mise
en jeu immédiatement et est fonctionnelle 4 jours (96 heures). Attention, bien que ce soient ce
qu’on disait jusqu’alors, la réponse immunitaire innée n’est pas « non-spécifique ». Elle met
en jeu différents modules de défense :
 Des modules constitutifs comme la barrière peau-muqueuse.
 Des modules induits comme la phagocytose et la réponse inflammatoire, qui nécessite
les cellules phagocytaires et les cytokines.
La réponse immunitaire innée est induite par un signal danger émis suite à l’interaction
spécifique entre des récepteurs du soi appelés PRR (pour « Pattern Recognition Receptors »)
et des molécules du non-soi appelées PAMP (pour « Pathogen Associated Molecular Patterns
») présent au niveau des microorganismes qu’ils soient pathogène ou non.
Les PRR sont des groupes de récepteurs, dont les gènes ne sont pas polymorphe, ils sont
tous les mêmes au sein d’une espèce. Ces récepteurs sont exprimés au niveau de différentes
cellules : les macrophages, les cellules dendritiques (CD), les cellules NK (« natural killer »),
les polynucléaires, les mastocytes et les cellules résidentes (fibroblastes, cellules musculaires,
cellules épithéliales).
II) Réponse immunitaire adaptative
La réponse immunitaire adaptative est la seconde ligne de défense contre les agents
infectieux et existe uniquement chez les vertébrés. Elle se met en place au bout de 4 jours
environ et est caractérisé par la participation des lymphocytes qui ont un rôle majeur. Les
lymphocytes sont de deux types, les lymphocytes B (LB) et les lymphocytes T (LT).
L’immunité innée fait intervenir les récepteurs BCR présents sur les LB, et les récepteurs
TCR présent sur les LT ; ces récepteurs vont reconnaître un seul ligand uniquement. En effet,
un lymphocyte est programmé pour répondre à un antigène, il présente donc un seul type de
récepteur.
Les lymphocytes T seront responsables de la réponse cellulaire et les lymphocytes B de la
réponse humorale.

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Les cellules immunitaires et les organes lymphoïdes
Les cellules immunitaires sont caractérisées par les clusters de différenciation qui sont des
protéines exprimées à leur surface. Elles sont caractérisées par seulement certains d’entre eux
procurant aux clusters la propriété d’être de réels marqueurs diagnostiques utilisés pour
l’identification de ces cellules. Ils ont des rôles divers au sein de l’organisme, notamment
dans la différenciation de ces cellules au niveau de la moelle osseuse, mais encore dans la
réponse immunitaire, etc.
I) Les cellules de la réponse immunitaire innée
1) Les phagocytes
Les phagocytes ou cellules phagocytaires sont les éboueurs de l’organisme, capables
d’endocyter des bactéries et des cellules mortes ; on parle de phagocytose. Parmi eux on
compte les macrophages, les cellules dendritiques, et les polynucléaires.
a) Le monocyte
Le monocyte est une cellule sanguine immature de la famille des leucocytes, qui provient
de la moelle osseuse. Cette cellule se différencie une fois dans les tissus où elles résideront, et
sera ainsi à l’origine des macrophages et des cellules dendritiques.
b) Le macrophage
Le macrophage est la cellule phagocytaire par excellence qui provient de la différenciation
des monocytes. Il joue également le rôle de cellule présentatrice d’antigène, mais de manière
beaucoup plus occasionnelle que les cellules dendritiques, il présente donc les molécules de
classe II du CMH.
Un des rôles principal des macrophages est le nettoyage de l’organisme, dont des corps
apoptotiques et nécrotiques, les poussières et les agents pathogènes. Ils se doivent donc d’être
ubiquitaires au sein de l’organisme (tissus conjonctifs, foie, tissus nerveux, poumons, plasma,
rate, …). Les macrophages résidents portent chacun une appellation caractéristique suivant le
tissu dans lequel il se trouve : les cellules de Kupffer dans le foie, les cellules microgliales
dans les tissus nerveux, les macrophages alvéolaires dans les poumons…
Les macrophages présentent les récepteurs membranaires CD4, B7 et CCR5, pratiquement
tous les PRR membranaires (= PRR endocytique), et les molécules de classe I et II du CMH.
c) La cellule dendritique (CD)
La cellule dendritique est une cellule immunitaire présentant des expansions
cytoplasmiques appelées « dendrites », et présente dans l’ensemble des tissus de l’organisme,
plus spécifiquement au niveau de l’épiderme et au niveau du thymus. Elle a deux origines,
soit myéloïde en dérivant du monocyte, soit lymphoïde. La cellule dendritique a différent rôle
dans la réponse immunitaire :
 Elle joue le rôle de cellule phagocytaire et de cellules présentatrice d’antigène, lui
permettant d’activer les lymphocytes (B et T) présents au niveau des organes
lymphoïdes secondaires. Elle a donc un rôle principal dans l’activation de la
réponse immunitaire adaptative. En effet une fois l’antigène phagocyté et présenté,

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la cellule dendritique quitte sont lieu de résidence et migre vers les organes
lymphoïdes secondaires. Au niveau de l’épiderme elle est capable de s’insérer entre
les cellules épithéliales et ceci car elle exprime les mêmes molécules d’adhérences
que celles présentent au niveau des jonctions intercellulaires (occludines, …).

 Au niveau du thymus elle joue un rôle essentiel dans le maintient de la tolérance au


soi, dans la sélection négative des lymphocytes T.
Les cellules dendritiques présentent pratiquement tous les PRR membranaires (= PRR
endocytique), et les récepteurs membranaires CD4, B7 et les molécules de classe 1 et 2 du
CMH.
d) Les polynucléaires ou granulocytes
Les polynucléaires ou granulocytes sont des leucocytes ayant pour origine la moelle
osseuse. Attention leur appellation « polynucléaire » est a due à une erreur historique, en effet
ces cellules ne sont pas polynucléées mais présentent des noyaux polylobés. On en distingue
trois types : les neutrophiles, les basophiles et les acidophiles, qui portent leur qualificatif de
la propriété de leur cytoplasme et qui présentent des rôles distinct.
Les polynucléaires neutrophiles sont les plus nombreux dans le sang. Ils ont un rôle
principal dans la phagocytose et sont attirés sur le lieu de l’infection par les chimiokines
libérées par les macrophages et les autres cellules présentes. Il passe ainsi par diapédèse du
vaisseau sanguin où il situe en temps normal, vers les tissus conjonctifs cibles. Contrairement
aux autres cellules phagocytaires, les polynucléaires neutrophiles meurent suite à la
phagocytose.
Les polynucléaires basophiles sont les moins nombreux et jouent un rôle essentiel dans
l’allergie. En effet, lorsqu’ils rentrent en contact d’allergènes ils déversent le contenu de leurs
granulations, dont de l’histamine qui active la réaction inflammatoire. Dans leurs granulations
on trouvera également de l’héparine qui empêchera la coagulation sanguine et qui augmentera
la perméabilité des capillaires, augmentant la réaction inflammatoire et facilitant la diapédèse.
Les polynucléaires acidophiles (ou éosinophiles) ont une action antiparasitaire en déversant
sur eux le contenu de leurs granules, et jouent un rôle mineur dans l’allergie.
2) La cellule NK (pour « Natural Killer »)
La cellule NK fait parti des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde au
niveau de la moelle osseuse ; elle fait partie des grands lymphocytes granuleux (GLG). Elle
ne correspond cependant ni à un lymphocyte B ni à un lymphocyte T, ne présentant
respectivement ni le dimère Igα-Igβ ni le cluster de différentiation CD3. La cellule NK est
caractérisée par le cluster de différentiation CD56.
La cellule NK peut tuer les cellules cibles de manière spontanée, en faisant intervenir les
molécules de classe 1 du CMH, et sont capables de faire la différence entre une cellule saine
et une cellule « malade ». Pour se faire elle présente deux grands types de récepteurs :
 des récepteurs activateurs ayant comme ligand le « ligand activateur » présent à la
surface des cellules de l’organisme.

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 des récepteurs inhibiteurs ayant comme ligand les molécules de classe 1 du CMH qui
sont exprimées par toutes les cellules saines nucléées de l’organisme.
La cellule NK est donc spontanément une cellule tueuse envers toutes les cellules, mais
inhibée par la présence de molécule de classe 1 du CMH, d’où sont nom de cellule « Natural
Killer », ce qui donne en français « cellule tueuse naturelle ». La cellule NK exprime
également :
 Un dimère DAP-12 associé au récepteur activateur et présentant des motifs ITAM
nécessaire à la transmission du signal intracellulaire.
 Des récepteurs RFC qui sont des récepteurs reconnaissant les fragments constants
(Fc) des anticorps Ig-G. En effet ces anticorps jouent le rôle d’opsonines, qui sont
reconnu par la cellule NK permettant la lyse de la cellule cible. Ces récepteurs RFC
ne sont autre que le CD16.
3) Le mastocyte
Le mastocyte est une variété de leucocytes jouant un rôle primordiale dans les allergies. Il
est habituellement situé au niveau des tissus conjonctifs, des poumons, des ganglions
lymphatiques, de la rate et bien évidemment de la moelle osseuse où il est produit.
Le mastocyte contient des granulations contenant de l’histamine, de l’héparine, de la
sérotonine et des enzymes diverses. Tout comme le polynucléaire basophile, le mastocytes a
donc plusieurs effet : activation et amplification de la réaction inflammatoire, diminution de la
coagulation sanguine, augmentation de la perméabilité des capillaires facilitant la diapédèse.
Le mastocyte exprime des récepteurs membranaires aux fragments constants (Fc) des
immunoglobulines E (IgE) qui ont également un rôle caractéristique dans les allergies.
Lorsque le mastocytes, complexés avec ces IgE dirigé spécifiquement contre un allergène,
rentre en contact avec cet allergène, il y a dégranulation, provoquant des réactions allergiques
qui peuvent être très grave parfois même jusqu’à des chocs anaphylactiques.
4) Les cellules résidentes
En effet les cellules résidentes ont un rôle dans la réponse immunitaire innée, dans le sens
où ce sont des cellules nucléées qui expriment donc les molécules de classe 1 du CMH, ainsi
que des cytokines de type interférons. Ces cellules expriment également les récepteurs TLR
(PRR membranaires).
II) Les cellules de la réponse immunitaire adaptative
Les lymphocytes sont les cellules majeures de la réponse immunitaire adaptative qui font
partis des leucocytes. Ils sont principalement de deux types :
 D’une part les lymphocytes B (LB) ou cellule B, dont la lettre « B » provient de la «
Bourse de Fabrice » qui est un organe d’oiseaux dans lequel les LB arrivent à
maturité. Chez l’Homme, les lymphocytes B arrivent à maturité dans la moelle
osseuse. Ils sont caractérisés par la présence d’un BCR qui leurs permettent de
reconnaître des fragments antigéniques.

 D’autre par les lymphocytes T (LT) ou cellule T, dont la lettre « T » provient du «


Thymus », organe humain dans lequel les LT arrivent à maturité. Ils sont caractérisés

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par la présence d’un TCR qui leurs permettent de reconnaître des fragments
antigéniques.
Les lymphocytes ont différentes localisations suivant leur stade de maturité, en effet ils
sont d’avantages présents aux niveaux des organes lymphoïdes secondaires, du sang et de la
lymphe lorsqu’ils ne sont pas encore activé, et ont une localisation ubiquitaires lorsqu’ils sont
activés.
Les lymphocytes sont les seuls cellules sanguines à avoir une double différenciation, et
ceci sous l’influence de l’antigène.
1) Le lymphocyte B
Le lymphocyte B est responsable de l’immunité humorale, qui vise à produire les anticorps
spécifiques de l’agent pathogène. En plus du BCR, le lymphocyte B est caractérisé par un
dimère Igα-Igβ qui est associé au BCR (IgM), des récepteurs de cytokines, des protéines
membranaires telles que des intégrines (LFA-1), des sélectines, des immunoglobulines-like,
les récepteurs membranaires B7 et des clusters de différenciation CD19, CD21, CD35, CD45,
CD80 (ou B7-1 est le ligand de CD28 présent à la surface des lymphocytes T), CD81 et CD86
(ou B7-2 est le ligand de CD28 présent à la surface des lymphocytes T), etc. Le lymphocyte B
aura 2 destinées, en effet il se différenciera :
 Soit en plasmocytes qui sécrètent les anticorps solubles qui iront se fixer sur l’antigène
(opsonisation), facilitant ainsi la phagocytose. Ces cellules ne présentent pas
d’anticorps membranaires.

 Soit en lymphocyte B mémoire qui expriment à leur surface les anticorps spécifique
d’un antigène, permettant une réponse plus rapide si une seconde infection se présente.
Le lymphocyte B joue également le rôle de cellule présentatrice d’antigène et présente
donc ainsi les molécules de classe 2 du CMH, en plus des molécules de classes 1 du CMH.
2) Le lymphocyte T
Le lymphocyte T est responsable de l’immunité cellulaire, qui vise à détruire les cellules
pathogènes, que ça soit des bactéries ou des cellules cancéreuses. En plus du TCR, le
lymphocyte T est caractérisé par le cluster de différentiation CD3, ainsi que par un certain
nombre de protéines membranaires : des immunoglobulines, des intégrines, des sélectines L,
des récepteurs de cytokines et d’autres clusters de différenciation CD4 ou CD8, CD2
(récepteur des clusters CD48 et CD58 présents sur les cellules présentatrices d’antigènes),
CD28 (récepteur des clusters CD80 ou B7-1, et CD86 ou B7-2), CD45 et CD154 (ligand de
CD40 (CD40-L) que l’on trouve à la surface des cellules présentatrices d’antigènes), etc. On
distingue plusieurs types de lymphocytes T :
 Les LT CD8 qui ont comme destinée leur évolution en LT cytotoxique.
 Les LT CD4 qui donneront des LT helper (ou auxiliaires) qui ont un rôle de régulation
de la réponse immunitaire adaptative par activation d’autres cellules immunitaires.

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III) Cellules à l’interface entre les deux systèmes
1) La cellule NKT
La cellule NKT (pour « Natural Killer T ») est une cellule intermédiaire entre la cellule NK
et le lymphocyte T. Elle fait parti des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde
au niveau de la moelle osseuse, mais contrairement à la cellule NK, elle présente un TCR bien
qu’il soit quasiment invariant, autrement dit c’est le même sur toutes les cellules NKT.
La cellule NKT dérive de thymocytes au niveau du thymus, où elle acquiert son TCR α-β,
ainsi que le CD3 lors de l’ontogénie des LT, mais se distingue du LT α-β car elle ne présente
ni CD4, ni CD8.
Le TCR présenté par les cellules NKT est caractéristique dans le sens où il reconnait les
lipides et les glycolipides présentés par des molécules structurellement proches des molécules
de classe 1 du CMH, les CD1d qui sont également invariant. Parmi les lipides reconnus on
compte les glycosphingolipides d’origine bactérienne, ou d’origine endogène produit lors de
l’interaction avec des bactéries.
Lorsque la cellule NKT est activée, les cellules présentatrices d’antigène se fixe à la cellule
NKT qui produit ainsi un certain nombre de cytokines (IL-4, IL-13 et interférons γ) qui
activeront quasiment tous les types de cellules immunitaires.
2) Le lymphocyte T γ-δ
Les LT-γδ sont des lymphocytes T particuliers caractérisés par l’expression d’un TCR-1
associé à un CD3 mais ne présentant ni CD4, ni CD8. Il est beaucoup plus rare que les LT
présentent un TCR-2.
IV) Les organes et tissus lymphoïdes
Les organes et tissus lymphoïdes correspondent au lieu de résidence des lymphocytes et
d’autres cellules du système immunitaire. Ils se distinguent en deux groupes :
 Les organes lymphoïdes primaires ont la capacité de produire, et/ou de provoquer la
prolifération et la maturation des lymphocytes. Ils correspondent à la moelle osseuse et
au thymus.

 Les organes lymphoïdes secondaires sont des lieux de concentration des lymphocytes,
au niveau desquels s’effectue l’activation de la réponse immunitaire adaptative,
autrement dit l’activation des lymphocytes qui se différencieront en cellules effectrices
et cellules mémoires. Parmi eux on compte les ganglions lymphatiques, la rate et les
MALT (pour « Mucosa Associated Lymphoid Tissue » comprenant les amygdales et
les plaques de Peyer).
1) Organes lymphoïdes primaires
a) La moelle osseuse
La moelle osseuse correspond au tissu présent dans la partie centrale des os ; mais attention
seule la moelle osseuse présente au niveau des os courts et plats (sternum, côtes, vertèbres, os
iliaques, voute du crâne, épiphyses proximales de l’humérus et du fémur, …), possède une
activité hématopoïétique, autrement dit la capacité de produire les différentes lignées de
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cellules sanguines. En effet seuls ces os possèdent encore de la moelle osseuse rouge
constituée de cellules souches hématopoïétique multipotentes (CSH), en opposition à la
moelle osseuse jaune constituée de cellules graisseuses (adipocytes). Ces cellules souches
multipotentes ont la capacité de se multiplier à l’infini et de se différencier en un large
éventail de cellules.
La moelle osseuse est également constituée de cellules stromales qui constituent un tissu
de soutien permettant la multiplication et la différenciation des cellules souches
hématopoïétique.
Les sinus veineux présent dans la moelle osseuse sont très permissifs, permettant ainsi un
passage aisé des cellules sanguines vers le sang. En effet ces vaisseaux présentent une lame
basale discontinue.
b) Le thymus
Le thymus est un organe lympho-épithéliale situé dans la partie antéro-supérieur du
médiastin (cavité thoracique), qui va croître jusqu’à la puberté puis diminuer par la suite mais
sans disparaître totalement. Il joue un rôle primordial dans la différenciation des lymphocytes
T, mais ce n’est pas le seul organe à avoir cette propriété ; en effet d’autres tissus ont la
capacité de réaliser la différenciation des LT mais dans de moindre mesure, notamment au
niveau de l’épithélium digestif. Dans le thymus on trouve différents types de cellules :
 Des cellules dendritiques qui jouent un rôle essentiel dans le maintient de la tolérance
au soi, dans la sélection négative des lymphocytes T.
 Des thymocytes qui correspondent aux cellules lymphoïdes immatures provenant de la
moelle et qui prennent cette appellation en arrivant dans le thymus et jusqu’à ce
qu’elles en sortent.
 Des cellules épithéliales qui forment la trame dans laquelle va se loger les thymocytes
et qui sécrètent des facteurs nécessaire à la différenciation des thymocytes. En effet les
cellules épithéliales forment une structure caractéristique au niveau de la médulla, le
corps de Hassall ; ce dernier produit la lymphopoïétine.
 Des macrophages.
On distingue 3 zones dans le thymus :
 Le cortex est la zone la plus externe au niveau de laquelle se produit la sélection
positive (acquisition de la tolérance au soi) des thymocytes. On y trouve surtout des
cellules épithéliales, des thymocytes et quelques macrophages.
 La jonction cortico-médullaire est le lieu d’entrée des progéniteurs qui viennent de la
moelle et de sortie des cellules matures.
 La médula est la zone la plus interne au niveau de laquelle se produisent
l’accumulation des cellules matures et la sélection négative. On y trouve des
thymocytes, macrophages et des cellules dendritiques. La médulla donne l’impression
d’être lobulé, et chacun de ces lobules est centrée par un corpuscule de Hassall qui est
une différenciation kératinisante des cellules épithéliales.

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2) Organes lymphoïdes secondaires
a) Les ganglions lymphatiques
Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme, le plus souvent groupés en
aires ganglionnaires. Ils sont entourés d’une capsule fibreuse conjonctive, percée de vaisseaux
lymphatiques efférents qui déversent la lymphe au niveau de sinus, au niveau desquels la
lymphe traverse ensuite tout le ganglion pour finalement ressortir par les vaisseaux
lymphatiques afférents au niveau du hile. Les vaisseaux lymphatiques afférents ont des
valvules empêchant le retour de la lymphe du ganglion vers les lymphatiques.
Ces sinus bordent les différentes parties du ganglion : le cortex, le paracortex, et la
médulla. On distingue les sinus sous-capsulaires directement localisés sous la capsule
conjonctive, les sinus corticaux bordant latéralement le cortex, le paracortex et la médulla, et
enfin les sinus médullaires situés dans la partie centrale du ganglion.
Les ganglions jouent un rôle principal dans la réponse immunitaire car ils sont le lieu de
prolifération et de différenciation des cellules immunitaires, et également car ils jouent le rôle
de filtre de la circulation lymphatique. Le filtre dépend de la charpente réticulaire dont les
mailles arrêtent les éléments cellulaires : cellules cancéreuses, cellules présentatrice
d’antigène (cellules dendritiques, macrophages, LB…).
Les différentes parties du ganglion se distinguent les unes des autres par leur position dans
le ganglion ainsi que par leur contenu cellulaire.
Le cortex correspond à la partie la plus externe comportant les follicules lymphoïdes de
deux types qui sont tous deux caractérisés par la présence de lymphocyte B :
Les follicules lymphoïdes primaires sont des formations homogènes constituées d’une
population uniforme en lymphocytes B et au niveau desquels on n’observe pas de réponse
immunitaire, mais une multiplication accru de ces lymphocytes. En microscopie les follicules
lymphoïdes primaires apparaissent sombres.
Les follicules lymphoïdes secondaires correspondent à des follicules lymphoïdes primaires
modifiés, présentant des centres germinatifs au niveau desquels la réaction immunitaire est en
train de se produire. La stimulation antigénique est elle-même à l’origine de la croissance du
follicule secondaire. En microscopie les centres germinatifs apparaissent clairs par rapport au
reste du follicule qui est comparable au follicule primaire.
Le paracortex correspond à des nappes lymphoïdes entourant le cortex et caractérisé par la
présence de lymphocyte T, de cellules dendritiques ainsi que de veinules post-capillaires
cubiques que l’on appelle HEV (pour veinule à endothélium haut). C’est dans cette zone que
les LT et LB passent du sang dans les ganglions, et c’est là que se produisent les interactions
entre les LT et les cellules dendritiques, ainsi qu’entre les LT et les LB.
La médulla est la partie la plus interne des ganglions, correspondant à des cordons
médullaires et contenant surtout des macrophages, des plasmocytes et des LB mémoires.

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b) La rate
La rate est un organe abdominal intra-péritonéal, situé dans l’hypochondre gauche. Elle
n’est pas branchée sur la circulation lymphatique, mais sur la circulation sanguine. On y
distingue :
 La pulpe rouge est directement localisée sous la capsule et joue un rôle important dans
la régulation de la formation et de la destruction des éléments figurés du sang,
notamment des hématies. Elle correspond à la partie la plus vaste de la rate et est
constituée de deux éléments principaux.
 La pulpe blanche donne lieu à des rencontres antigènes-lymphocytes et est centrée par
une artériole. Elle est construite en deux zones : La gaine lymphoïde péri-artérielle
riche en lymphocyte T ; Le corpuscule de Malpighi correspond à un amas de
lymphocytes, essentiellement de LB.
c) Les amygdales
Les amygdales (ou tonsilles) sont des formations lymphoïdes pairs, en forme d’amande,
situés dans la gorge et jouant un rôle important dans les défenses immunitaires par leur
localisation. En effet, elles sont situées à l’entrée des voies respiratoires sur le pourtour du
pharynx. On distingue plusieurs types d’amygdales, dont les plus volumineuses sont les
amygdales palatines, les autres ayant des fonctions accessoires (amygdales linguales,
amygdales pharyngiennes, amygdales vélopalatines, amygdales tubulaires). L’ensemble des
amygdales constituent l’anneau de Waldeyer.
Les amygdales sont constituées de follicules lymphoïdes situés sous un épithélium multi-
stratifié non kératinisé, qui va former des invaginations appelées cryptes. Les follicules
lymphoïdes sont, comme au niveau des ganglions lymphatiques, des zones caractérisées par la
présence de lymphocytes B et sont particulièrement présent au niveau des cryptes. Entre ces
follicules on observe des nappes diffuses de lymphocytes T.
d) Les plaques de Peyer
Les plaques de Peyer correspondent à des agrégats de follicules lymphoïdes primaires et
follicules lymphoïdes secondaires présent au niveau de la paroi intestinale dans la partie
terminale de l’intestin grêle. A la surface de l’intestin on observe la présence de villosités qui
cessent en regard des follicules au niveau des plaques de Peyer. Ces follicules sont
caractérisés par la présence de lymphocytes B. Les lymphocytes T sont situés de manière plus
diffuse à la périphérie des follicules.
La plaque de Peyer possède dans sa partie la plus centrale un dôme qui est caractérisée par
la présence de cellules dites « cellules M ». Ces cellules caractéristiques forment une cavité
intra-épithéliale où se logent différents types de cellules du système immunitaire responsables
des défenses mises en place à ce niveau là : macrophages, cellules présentatrices d’antigènes,
lymphocytes…

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Les cytokines
I) Caractéristique des cytokines
Les cytokines correspondent à des glycoprotéines, comparables aux hormones, qui peuvent
être membranaires, ou sécrétées suite à une stimulation. Elles sont une centaine et classées par
classes suivant l’homologie de structures. Parmi elles on trouve le TNF-α, les interleukines,
les chimiokines et les interférons.
Chaque cytokine peut être synthétisée par plusieurs types de cellules et agir sur un grand
nombre de cellules cibles sur lesquelles elle aura des actions variées. Les cytokines agissent
selon différents modes d’action : autocrine, juxtacrine, paracrine et endocrine.
Les cytokines ne peuvent agir que par l’intermédiaire de récepteurs qui doivent être présent
sur les cellules. Certains de ces récepteurs se clivent après fixation et forment un récepteur
soluble inhibant ainsi l’action de la cytokine. La plupart de ces récepteurs n’ont pas d’activités
enzymatiques propres et sont associés à d’autres protéines cellulaires.
II) Rôles des cytokines les plus courantes
1) Les chimiokines
Les chimiokines sont de toutes petites cytokines, dont la plupart sont produites lors d’une
réponse inflammatoire et qui ont pour rôle d’activer les cellules immunitaires, ainsi que de les
recruter au site de l’inflammation. Parmi elles on compte IL-8 qui recrute les polynucléaires
neutrophiles.
2) Le TNF-α
Le TNF-α est la plus importante des cytokines pro-inflammatoires. Elle agit au niveau du
foie lors d’une infection en induisant la synthèse de molécules de la phase aigue de
l’inflammation, et agit également au niveau de l’endothélium vasculaire en induisant la
synthèse de protéines membranaires qui seront indispensable à la diapédèse des cellules
immunitaires.
3) Les interleukines (IL)
L’IL-1 est une cytokine pro-inflammatoire qui va agir au niveau de l’hypothalamus lors
d’une infection, afin d’induire la synthèse de prostaglandine qui sera à l’origine de la fièvre,
ainsi qu’au niveau du foie pour activer la synthèse de molécules de la phase aigue de
l’inflammation.
L’IL-4 est une cytokine produite par la cellule NKT. Elle permet la différenciation des
lymphocytes T-CD4 en lymphocytes T auxiliaire 2 (LTH2) et aide à la différenciation des LB
en plasmocytes.
L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire qui va agir au niveau du foie lors d’une
infection, afin d’activer la synthèse de molécules de la phase aigue de l’inflammation.
L’IL-7 joue un rôle indispensable à la maturation des lymphocytes B, grâce à sa sécrétion
au niveau de la moelle osseuse.

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L’IL-10 est une cytokine anti-inflammatoire, jouant un rôle de régulation de la réaction
inflammatoire, permettant ainsi qu’elle ne devienne pas exagérée et donc pathologique.
L’IL-12 est une cytokine pro-inflammatoire qui module l’activation des lymphocytes T.
Elle permet la différenciation des lymphocytes T-CD4 en lymphocytes T auxiliaire 1 (LTH1).
L’IL-13 est une cytokine produite par la cellule NKT.
L’IL-18 est une cytokine pro-inflammatoire qui module l’activation des lymphocytes T.
Elle permet la différenciation des lymphocytes T-CD4 en lymphocytes T auxiliaire 1 (LTH1).
L’IL-23 permet la différenciation des lymphocytes T-CD4 en lymphocytes T auxiliaire 17
(LTH17).
4) Les interférons
Les interférons sont des cytokines dont la production est induite suite à une infection
virale, une infection bactérienne, une infection parasitaire ou à la présence de cellule
tumorales, et ceci en réponse à la présence d’acide nucléique étranger à l’organisme. Ils ont
pour action principale d’interférer avec la réplication virale, mais ils ont également une action
antibactérienne, antiproliférative et d’activation d’autres cellules immunitaire telles que les
cellules NK, les macrophages et les lymphocytes. On distingue deux groupes d’interférons
suivant les récepteurs qu’ils activent :
- Les interférons de type 1 prennent en compte les interférons α et interférons β et jouent un
rôle dans la réponse immunitaire innée. Ils sont produits par les cellules du système
immunitaire mais également par un grand nombre d’autres cellules (cellules épithéliales…),
suite à différents types d’interactions (les récepteurs TLR et RLR sont détaillé dans le chapitre
« Les récepteurs PRR ») :
 L’interaction d’ARN double brin viraux avec les récepteurs TLR-3 et RLR.
 L’interaction d’ARN simple brin viraux avec les récepteurs TLR-9 et RLR.
 L’interaction d’ADN bactérien avec les récepteurs TLR-9.
 L’interaction des LPS présent à la surface des bactéries gram négative avec TLR-4.
- Les interférons de type 2 prennent en compte les interférons γ qui sont produit uniquement
par les cellules immunitaires (LB, LT, cellules NKT) lors de la réaction immunitaire
adaptative. Ils ont différents rôles plus ou moins direct au sein de l’organisme : protection
contre les infections virales, stimulation de l’activité phagocytaire des macrophages,
stimulation de la maturation des LT et LB, augmentation de l’expression des molécules des
complexes majeurs d’histocompatibilités I et II par les macrophages, activation des
polynucléaires neutrophiles et des cellules NK…
L’interaction interféron-récepteur active la voie de signalisation JAK / STAT. JAK (pour «
Janus Kinase STAT ») est une protéine kinase dont le rôle est d’activer les facteurs de
transcription STAT par phosphorylation.
L’activation des JAK entraîne la phosphorylation des facteurs STAT qui se détacheront et
formeront un complexe (dimère) qui lui-même s’associera à une protéine IRF9. Le complexe
STAT1-STAT2-IRF9 passera ensuite dans le noyau, où il se fixera sur des éléments se
trouvant en amont d’un grand nombre de gènes. Ces gènes codent pour des protéines qui
induisent une résistance à la réplication virale. Pour ce faire elles bloquent la traduction en

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favorisant la dégradation de l’ARN viral ou alors elles bloquent un facteur d’initiation de la
synthèse protéique, sans ce facteur, les virus ne peuvent plus induire la synthèse des protéines
qui leur sont nécessaires.

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