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ISSN 1662 – 4599 14 juin 2010

Horizons et débats
Horizons et débats
10e année
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Hebdomadaire favorisant la pensée indépendante, l’éthique et la responsabilité


pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
Edition française du journal Zeit-Fragen

«Propriété oblige. Son usage


doit contribuer en même temps au bien de la collectivité.»
par Karl Müller
Le 3 mars de cette année, la Chancelière al- est lié à la démocratie et si l’on peut dire quel
lemande Angela Merkel a, dans son discours ordre économique correspond le mieux à une
de présentation de l’Allensbacher Jahrbuch démocratie.
der Demoskopie [bible allemande des études Notons qu’il s’agit plutôt d’inviter au
d’opinion], indiqué clairement sa position à débat que d’énoncer un dogme intangible.
propos de la démocratie en Allemagne. Ci- Nous l’avons montré dans le premier arti-
tant un ancien président fédéral, elle s’est op- cle de cette série, la société ouverte se carac-
posé au fait d’«écouter le peuple» et a déclaré térise par une authentique liberté d’opinion
que si l’on fondait la politique sur la volonté et de débat, par une structure sociale faite
populaire, «la mission de pilotage et la con- de citoyens égaux, par le refus des dogmes
ception de la politique n’y trouveraient pas et une culture politique qui libère les capa-
leur compte» et elle a poursuivi en disant: cités critiques des individus et est donc ou-
«Mais c’est justement pour cette raison que verte aux correctifs et aux changements. Cela
je suis profondément persuadée qu’il est bon est également valable pour la question de sa-
que nous ayons une démocratie représentative voir comment la vie économique d’un pays
et non une démocratie plébiscitaire et que la doit être organisée et cette question se pose
démocratie représentative nous donne, pen- aujourd’hui avec une urgence particulière.
dant des périodes déterminées, la possibilité Jusqu’ici, on a essayé de fonder «théo-
de prendre des décisions, de faire de la pro- riquement» la décision politique en faveur
pagande en leur faveur et de modifier ainsi les d’une économie globalisée et le radicalis-
opinions. Si nous jetons un regard rétrospectif me du marché international qui se résume
sur l’histoire de la République, nous pouvons très bien dans les 4 «libertés» («liberté» de
dire que les grandes décisions n’avaient pas le circulation des biens, des services, des ca-
soutien d’une majorité lorsqu’elles ont été pri- Apprentis allemands au début des années 1950. Après la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont pitaux et des personnes). Pourtant ces lieux
ses. L’introduction de l’économie sociale de réussi à surmonter peu à peu une situation de départ extrêmement difficile. Et de quoi ont-ils besoin communs de théories économiques – car cela
marché, le réarmement, les traités avec l’Est, aujourd’hui? De respecter la Loi fondamentale qui stipule ceci: «Propriété oblige. Son usage doit n’a jamais été davantage que des lieux com-
la «double décision de l’OTAN» [de 1979, contribuer en même temps au bien de la collectivité.» Ils ont besoin d’un ordre économique favorable muns – ne sont pas convaincants. La réfé-
visant à moderniser les forces nucléaires de à l’épanouissement de l’individu et qui renforce la cohésion sociale. (photo keystone) rence à Adam Smith qui, dans son ouvrage
théâtre à longue portée], le maintien de l’uni- paru pour la première fois en 1776 et intitu-
té, l’introduction de l’euro de même que l’en- server la gestion des affaires et le pouvoir cette date ne fait pas apparaître de grands lé «Recherches sur la nature et les causes de
gagement accru de la Bundeswehr dans le de décision et chercher à «convaincre» les progrès. la richesse des nations», prétendait que c’est
monde, presque toutes ces décisions ont été citoyens – la plupart du temps après coup – Dans les 3 premiers articles de cette série, bénéfique pour tout le monde que chacun re-
prises contre la majorité des Allemands. C’est via les médias. Ce faisant, elle prétend être il s’agissait essentiellement de montrer com- cherche son propre avantage, ne tient pas la
après coup seulement que dans bien des cas, «plus raisonnable» que le peuple et elle re- bien, depuis la Révolution française, les élites route. Adam Smith avait ajouté des commen-
ils ont modifié leur opinion. Et je trouve tout jette la démocratie directe en la qualifiant politiques allemandes ont de la peine à ne se taires qui ne conviennent pas au monde glo-
à fait judicieux que la population attende de péjorativement de «plébiscitaire». (Plèbe est considérer que comme des «serviteurs du balisé. Ainsi, il partait de l’idée que chacun
voir les résultats d’une mesure pour se forger un terme péjoratif signifiant bas peuple, po- peuple» (ministre vient du latin minister, qui cherchait à investir une bonne partie de son
une opinion. Je crois que c’est l’expression du pulace et plébéien signifie notamment sans signifie serviteur) et de respecter la volonté capital dans son environnement proche, donc
primat de la politique. Et nous devons nous éducation.) A vrai dire, le roman de Lud- du peuple comme le demande la Loi fonda- pour soutenir le commerce indigène; que
y tenir.» wig Thoma intitulé «Ein Münchner im Him- mentale allemande. chacun faisait en sorte que le revenu national
Ce que la Chancelière a exprimé ici de ma- mel» et publié en 1911, c’est-à-dire il y a soit chaque année aussi important que pos-
nière très édulcorée est «une idée consensu- exactement 100 ans, n’est pas seul à avoir La question de l’ordre économique sible car il partait de l’idée que les entrepre-
elle fondamentale» d’une grande partie de jeté le soupçon sur les décisions divines de Le présent article concerne la question de sa-
la classe politique allemande. Elle veut con- la classe politique. Ce qui s’est passé après voir comment l’ordre économique d’un pays Suite page 2

Le Conseil des Etats est pour une modification de la Convention de Berne


Les avantages indéniables du parlement de milice suisse
thk. Le 2 juin, le Conseil des Etats (la repré- 15 animaux. Depuis l’année passée, la popula- est l’un des quelques Etats, qui ont ratifié sans cord avec la tendance de la motion.» Depuis
sentation des cantons) avait à décider d’une tion des loups en Suisse a augmenté de façon réserve la Convention de Berne, fixant entre la position initiale du refus du Conseil fédé-
motion parlementaire qui avait été déposée brutale et les dégâts ont déjà été énormes sur autre la protection du loup, plusieurs motions ral concernant les propositions d’ôter au loup
en mars par le conseiller aux Etats valaisan les animaux de rente. Cette année il faut s’at- ont été déposées au Conseil national et au son statut d’«animal sévèrement protégé», il
Jean-René Fournier. Dans cette motion il tendre à encore plus de moutons et de chèvres Conseil des Etats qui insistent sur un change- montre aujourd’hui une position plus con-
demande au Conseil fédéral de modifier l’ar- tués. Le gibier sera aussi décimé. La «Luzer- ment de cette Convention et exigent une nou- ciliante, même si, à la fin de la discussion,
ticle 22 de la Convention de Berne (Conven- ner Zeitung» a mentionné plus de 400 bêtes velle orientation du «Plan loup». Leuenberger a recommandé au Parlement de
tion de la protection des espèces de 1980) et tuées en 2009. Le nombre de loups vivant en rejeter la motion.
de l’adapter à la situation actuelle (cf. encadré Suisse se situe entre 15 et 20, dont quelques Le Conseil fédéral Pendant le débat, plusieurs parlementaires
avec un extrait du texte de la motion). femelles. Sur la base de ces chiffres dévasta- se montre prêt à faire un compromis ont pris la parole, la plupart se sont engagés
teurs d’animaux tués par le loup et des pro- Même si le Conseil fédéral se montre peu fa- pour la motion et ont recommandé à leurs
Réserves contre le loup testations de la population qui s’amplifient, vorable à cette motion, on peut reconnaître collègues de l’accepter. Le conseiller aux
Cette démarche est urgente, car d’après les surtout dans les régions concernées, les re- quelque bonne volonté pour un compromis. Etats Theo Maissen (PDC) a souligné dans
dires de divers experts du loup il existe en présentants du peuple se sont senti obligés Ainsi, le conseiller fédéral Leuenberger a son intervention: «Les loups ne sont pas une
Suisse le danger de formation de meutes. Cela d’examiner de près l’état actuel des lois et de donné en principe son accord à la Motion espèce menacée au niveau mondial. La Suisse
veut dire que dans notre pays nous n’avons le changer le cas échéant. Comme la Suisse Fournier: «Nous sommes tout à fait d’ac- ne peut pas contribuer à la protection de cette
plus seulement à faire à des loups solitaires, espèce.» Le motionnaire Jean-René Fournier
mais à toute une meute, c’est-à-dire à 10 à a encore une fois mentionné la situation con-
L’été dans les alpages marqué par des victimes du loup crète du Valais.
Le président du Alpwirtschaftlichen nomie d’alpage du canton de Lu-
Motion Verein (Association d’alpages) du cerne. Le danger de formation de meutes
«En Suisse, le canus lupus est considéré canton de Lucerne AVL a fait le bilan Pius Schmid décrit les problèmes qui «Sur la base de la situation actuelle avec
comme une espèce pouvant être chas- du dernier été d’alpage et conclu que en sont issus et les tentatives de solu- le loup (la formation de meutes), les coûts
sée, ceci afin de prévenir ses influen- du point de vue de l’économie d’alpa- tions qui, jusqu’à présent ne sont pas augmentent massivement. Au Valais, de
ces négatives sur d’autres espèces, et ge, l’été 2009 a eu un très bon rende- satisfaisantes. «Nous de l’AVL, nous es- nombreux moutons ont été victimes du loup et
d’empêcher des nuisances importan- ment avec une descente d’alpage avan- pérons qu’avec la pression politique, le il y a déjà eu des attaques contre des vaches.
tes sur les animaux de rente, sur tous cée. Cependant, le 13 juin 2009, avec statut de protection du loup sera abais- La protection des troupeaux devient de plus
les autres biens ainsi que sur les activi- la première fois qu’un loup a fait des sé afin qu’on puisse agir plus tôt», a en plus compliquée, avec une réduction
tés cynégétiques et touristiques.» victimes parmi les moutons, une nou- conclu le président. marquée des profits pour les paysans. Cer-
Source: www.admin.ch velle époque a commencé pour l’éco- Source: Montagna 5/2010
Suite page 2
page 2 Horizons et débats No 23, 14 juin 2010

«Propriété oblige. Son usage …» bien au-delà de la critique du «pilotage glo-


suite de la page 1 bal de l’économie» introduit en 1967 par le Economie sociale de marché
biais de la «loi sur la stabilité».1 Cette loi de-
km. Pour la plupart des Allemands, la marché» Joachim Starbatty a, lors d’une
neurs cherchaient à écouler le plus de pro- vait obliger l’Etat à veiller à la stabilité des
notion d’«économie sociale de marché» cérémonie, lancé un «Appel en faveur
duits possible dans leur pays et veillaient à prix, au plein emploi, à l’équilibre du com-
évoque un ordre dans lequel l’économie d’un renouveau de l’économie sociale
ce qu’il y ait un pouvoir d’achat correspon- merce extérieur et à une croissance écono-
de marché et la «compensation sociale» de marché». Il s’est exprimé notamment
dant. En outre, il parlait du devoir de l’Etat mique constante.
sont liées et qui assure ainsi à une grande sur la conception de l’homme dans cette
de faire en sorte que chaque membre de la so-
Attaque de l’économie sociale partie de la population un niveau de vie économie: «L’économie sociale de mar-
ciété soit protégé dans la mesure du possible
de marché et du «capitalisme rhénan» assez élevé. Franz Böhm, Ludwig Erhard, ché [est] l’ordre social correspondant à
contre les injustices ou l’oppression exercées
Walter Eucken, Alfred Müller-Armack, la conception chrétienne de l’homme et
par d’autres individus, du devoir de l’Etat de Les allusions très claires à l’échec du mar-
Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow aux principes de la doctrine sociale du li-
créer et d’entretenir les institutions publiques ché et à la demande d’une régulation politique
n’en avaient pas une conception unitaire. béralisme humaniste. […] La doctrine so-
qu’un individu ou un groupe d’individu ne étatique qu’avaient formulée sans ambiguïté
Avant, pendant et après le Seconde ciale du christianisme et du libéralisme
pouvaient pas diriger par intérêt personnel les tenants de l’économie sociale de marché
Guerre mondiale, leurs réflexions sur humaniste met l’accent sur la personne.
parce que le profit ne pourrait jamais en cou- (cf. encadré) ne plaisaient pas à la nouvelle
l’ordre économique de l’après-guerre di- Elle ne doit être ni une pâte à modeler
vrir les coûts; aujourd’hui, on dirait: mettre à génération de professeurs d’économie influen-
vergeaient en partie considérablement. entre les mains de planificateurs collecti-
disposition des biens dans le cadre des servi- cés par les Anglo-Saxons.
Elles présentent cependant les points vistes ni l’objet exploitable d’intérêts éco-
ces publics. Pourtant les arguments contre le radica-
communs suivants: nomiques particuliers ou de politiques
lisme du marché et l’échec de celui-ci étaient
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, • l’idée qu’un marché sans cadre juri- qui considèrent la redistribution comme
évidents et figurent aujourd’hui encore dans
il était évident que le capitalisme dique connaît des développements une politique sociale satisfaisante. L’hom-
les manuels d’économie allemands.2 Au fond,
avait échoué économiques et sociaux indésirables; me doit être libre afin d’assumer ses res-
nous devons nous demander aujourd’hui
• la nécessité d’une régulation politique ponsabilités devant Dieu et lui-même. La
Après la Seconde Guerre mondiale, tous les pourquoi ces gens ont pu triompher en Al-
étatique qui apporte un cadre juri- dignité de l’homme implique également
Allemands savaient que le capitalisme d’avant- lemagne avec leur économie très répandue
dique approprié; qu’il subvienne à ses besoins dans la me-
guerre était en grande partie responsable de bien que sa valeur scientifique fût mince et
• l’insistance sur la liberté de la vie éco- sure du possible.
la catastrophe allemande. Le «Programme que ce triomphe n’était rien de moins que la
nomique et de la propriété privée et le L’estime de soi résulte avant tout du
d’Ahlen» de la CDU pour la zone britannique victoire sur la raison d’une idéologie créée
refus d’un pilotage étatique direct de travail et des occupations. La collectivi-
est très important parce qu’il montre combien par un petit nombre de personnes. Ce qui leur
l’économie; té est davantage qu’un ensemble d’in-
la critique du capitalisme était répandue: «Le avait ouvert politiquement la porte n’était pas
• la nécessité d’empêcher les cartels et dividus. En tant qu’être social, l’homme
système économique capitaliste n’a pas ré- avant tout le droit allemand mais le droit de
les monopoles et d’assurer une concur- est tout à fait disposé à manifester du ci-
pondu aux intérêts vitaux, politiques et so- l’UE qui s’opposait au droit allemand, à la
rence sans limite des entreprises; visme. A la longue, une société ne peut
ciaux du peuple allemand. Après l’effroyable Loi fondamentale, à la Loi sur la stabilité et
• le soutien de toutes les PME; pas survivre sans civisme. La double na-
effondrement politique, économique et social accordait la primauté à la politique de stabi-
• l’idée que la politique sociale est avant ture de l’homme – d’une part vouloir être
résultant d’une politique hégémonique cri- lité des prix au sens de Friedman. Dans leurs
tout une aide à l’autonomie. libre pour pouvoir s’affirmer et d’autre
minelle, il ne peut y avoir qu’un ordre tout à ouvrages contre l’euro,3 Wilhelm Hankel,
Le 20 juin 2008, 60 ans après la réforme part se sentir protégé dans la collectivi-
fait nouveau. Les objectifs de ce nouvel ordre Wilhelm Nölling, Karl Albrecht Schachtsch-
monétaire allemande, le président du té et s’y engager – est le fondement de
social et économique ne peuvent pas être la neider et Joachim Starbatty ont montré cela
«Groupe de travail Economie sociale de l’économie sociale de marché.»
recherche du profit et du pouvoir capitaliste de manière très détaillée.
mais uniquement le bien de notre peuple. Il Les tenants allemands des idées de Milton
faut donner au peuple allemand un ordre éco- Friedman ne pouvaient pas s’appuyer sur la non seulement socialement mais également loi fondamentale est la loi morale (ou le prin-
nomique axé sur la satisfaction des besoins Loi fondamentale. En effet, elle stipule ceci: économiquement. Or depuis 20 ans les idées cipe d’amour). Seule une telle république réa-
collectifs et un ordre social qui correspon- «Propriété oblige. Son usage doit contribuer d’Albert n’ont pas essaimé. lise le principe du droit. Elle réalise la paix
dent au droit et à la dignité de l’homme, qui en même temps au bien de la collectivité.» Revenons à l’Allemagne. Personne d’autre universelle grâce à une coopération relevant
contribuent au relèvement moral et matériel (art. 14-1) que Karl Albrecht Schachtschneider n’a étu- du droit international, également et surtout
de notre peuple et assure la paix intérieure et Dès le début des années 1990, certains se dié avec autant d’attention l’importance des en économie, coopération qui permet la li-
extérieure.» Le «Programme d’Ahlen» n’était rendaient déjà compte où l’on allait après la dispositions de la Loi fondamentale pour berté, l’égalité et la fraternité et qui ne dégé-
pas un programme socialiste. Il était oppo- guerre froide. Le Français Michel Albert a l’ordre économique. Opposé à l’idée qu’elle nère pas en un despotisme global – qu’il soit
sé au remplacement du capitalisme privé par écrit un ouvrage intitulé «Capitalisme contre ne prescrit pas d’ordre économique précis, capitaliste ou socialiste – qui se développe
le capitalisme d’Etat et qualifiait ce dernier capitalisme» (Points, Seuil, 1998) dans lequel il en a, à l’issue d’une analyse approfondie lorsqu’on abandonne la démocratie, forme
d’«encore plus dangereux pour la liberté po- il demandait pour son pays et pour l’Europe du texte, tiré des conclusions sur ce qu’il im- politique de la liberté, de l’égalité et de la fra-
litique et économique de l’individu». un modèle économique qu’il appelait «capi- plique en matière d’ordre économique. Dans ternité qui ne peut se réaliser que dans les pe-
talisme rhénan». Il s’agissait là pour lui d’une un document intitulé «Marktliche Sozial- tites unités.»
Entrée en scène forme de capitalisme dérivée du système éco- wirtschaft»4 [Economie sociale de marché], C’est là un réquisitoire contre la globa-
des adeptes de Milton Friedman nomique et social de l’Allemagne. Il lui op- il a livré des réflexions fondamentales. lisation actuelle, contre le radicalisme du
Tous ceux qui ont étudié l’économie dans posait le modèle néolibéral avant tout amé- marché, contre le démantèlement des Etats
l’Allemagne de l’après-guerre ont appris que ricain. Pour Albert, le «capitalisme rhénan» Un ordre économique nations et un plaidoyer en faveur des droits
le système du «marché» ne fonctionne pas. consiste notamment en un partenariat social de liberté, d’égalité et de fraternité de l’homme et d’un ordre économique axé
C’est seulement à la fin des années 1970 et au entre les syndicats et le patronat, en des sa- Il écrit notamment: «L’ordre économique qui sur la liberté, l’égalité et la fraternité, en fa-
début des années 1980 que firent leur appa- lariés plus loyaux et mieux formés grâce au correspond à la nature de l’homme et par là veur de la démocratie. C’est aussi pour cette
rition dans les universités allemandes de cu- système «dual», en une réglementation plus même au principe d’universalité du droit est raison que l’Allemagne doit se démocrati-
rieux marginaux qu’on ne prit pas tout à fait stricte du marché par l’Etat et surtout en une un ordre favorable à l’égalité, à la liberté et ser. •
au sérieux. Ils se référaient à un certain Mil- population favorable dans sa grande majo- à l’autonomie des individus. La liberté et la
ton Friedman et voulaient réduire les mis- rité à une société orientée vers l’égalité des propriété en constituent ainsi les fondements,
1
En 1966, l’Allemagne de l’Ouest avait vécu son
premier repli conjoncturel depuis 1949.
sions de l’Etat au seul maintien de la stabili- droits et l’intérêt général. Albert doutait alors la liberté étant conçue comme une liberté po-
té monétaire. Ils polémiquaient contre le bien que ce modèle puisse s’imposer. Il était certes litique et la propriété comme une propriété
2
Par exemple le manuel Volkswirtschaftslehre
dont la 6e édition a paru en 2000.
commun et l’économie orientée vers l’intérêt plus équitable que le modèle américain mais sociale. Cette conception de l’ordre écono-
général et subodoraient du socialisme dans au début des années 1990, d’autres forces mique est libérale et sociale mais pas au
3
Die Euro-Klage. Warum die Währungsunion
scheitern muss (1998, ISBN 3-449-22359-3) et
chaque réglementation touchant l’économie et dominaient la politique mondiale. Ce qui est sens où la liberté consisterait à pouvoir faire Die Euro-Illusion. Ist Europa noch zu retten?
dans chaque législation sociale. Ils exercèrent particulièrement intéressant dans «Capitalis- n’importe quoi, où elle négligerait autrui, où (2001, ISBN 3-499-23085-2)
une grande influence sur Margret Thatcher et me contre capitalisme», c’est que pour son elle ne serait pas soumise à la morale. C’est 4
www.kaschachtschneider.de/Schriften/Doku-
Ronald Reagan. Leur attaque massive allait auteur, le «capitalisme rhénan» est supérieur l’ordre économique d’une république dont la mente-herunterladen/Sozialwirtschaft.pdf

«Le Conseil des Etats est …» 60 000 moutons. D’autre part, on a déjà pu té de décider eux-mêmes d’une réduction de Les différentes motions concernant le
suite de la page 1 constater des problèmes relatifs à l’agressivi- la population de cet animal suivant les don- comportement envers le loup dans notre pays
té démontrée par certains chiens de protec- nées nationales. Les pays qui n’avaient pas de en sont un petit exemple qui n’est pas sans
tains troupeaux ne sont plus estivés, avec le tion vis-à-vis de promeneurs ou de randon- loups lors de la signature de la Convention de importance. D’autres pays avec une démo-
risque d’abandon des alpages […]. Le nombre neurs.» Berne, comme par exemple la Suisse et l’Al- cratie représentative, comme par exemple
de chiens requis pour protéger la totalité des Lors de la votation de la motion, après le lemagne, se retrouvent maintenant devant ce l’Allemagne, ont souvent des chemins très
alpages valaisans est irréaliste. Lorsque l’on débat, c’est le bon sens qui a pris le dessus. problème. compliqués devant eux et doivent dans beau-
a affaire à plusieurs loups sur un même terri- La motion a été acceptée avec une majorité En Suisse, depuis quelques années, la cri- coup de cas s’adresser aux tribunaux avec
toire, la norme serait de posséder un chien confortable et donc renvoyée au Conseil fé- tique du «Plan loup» du Conseil fédéral qui une issue incertaine. (cf. Horizons et dé-
pour 100 moutons. Vous pouvez donc ima- déral. Prochainement, c’est la grande cham- s’oriente strictement selon la Convention de bats no 18 du 10 mai 2010). Les parlemen-
giner ce que cela donnerait en Valais avec bre, le Conseil national, qui devra prendre Berne, augmente. Les moutons tués et les taires de ces pays ont souvent perdu le lien
position. protestations conséquentes des éleveurs de avec le pays et le peuple et font une poli-
Petit cours civique *** moutons et d’autres organisations ont conduit tique uniquement orientée d’après leurs in-
La procédure décrite ci-dessus doit être sou- de toute évidence à une réflexion approfondie térêts et nullement d’après les intérêts de la
thk. Une motion peut être lancée par lignée dans son importance. Le mouvement auprès des responsables politiques. population dont ils sont en réalité les repré-
un ou plusieurs parlementaires. Lors- qui s’est créé en Suisse quant au bon «Plan sentants élus.
qu’une motion est déposée, elle doit Loup», est l’expression de la démocratie di- Proximité du citoyen Suite a cette motion, le Conseil fédéral a
être approuvée par la Chambre à la- recte. grâce au système de milice est obligé à changer de cap sur cette ques-
quelle appartient l’auteur de la mo- La Suisse n’est pas le seul pays à avoir, ces Le parlement suisse de milice représente un tion, ce qui montre l’importance de ce débat
tion (Conseil national ou Conseil des dernières années et jusqu’à présent, de gros grand avantage et avec cela la base d’un Etat politique uniquement orienté vers les ques-
Etats). Si celle-ci rejette la motion, elle problèmes avec le loup. Il y a entre autres réellement démocratique, car les politiciens tions concrètes. Le Conseil national comme
est classée. Si elle l’accepte, elle char- l’Italie, la France et l’Allemagne. 11 pays, ne perdent pas le contact avec la population, seconde chambre votera cette motion lors de
ge le Conseil fédéral de déposer dans surtout de l’Europe de Est et du Nord, qui avec les citoyens, les habitants de leur propre la session d’automne. Si la motion est accep-
les deux ans un projet de loi ou d’ar- avaient déjà des loups dans leur pays lors de pays. Ils sont ancrés dans leurs communes, tée le Conseil fédéral sera obligé d’agir et de
rêté visant un but déterminé, ou de la ratification, ont ajouté une réserve à la Con- leurs cantons et connaissent les préoccupa- réaliser la motion. Pour tous les gens concer-
vention de Berne concernant le comportement tions de la population, et ils en sont les repré- nés ce sera un soulagement et le loup pourra
prendre une mesure.
vis-à-vis du loup et ils ont donc la possibili- sentant au Parlement. à l’avenir plus facilement être contrôlé. •
No 23, 14 juin 2010 Horizons et débats page 3

Résolution adoptée par l’Assemblée générale (A/RES/63/303) du 9 juillet 2009, deuxième partie

Résultat de la Conférence sur la crise financière et


économique mondiale et son incidence sur le développement
hd. Dans la dernière édition d’Horizons et rantir qu’elles soient opportunes, adaptées
débats, nous avons reproduit la première et ciblées et aident bien les pays en dévelop-
partie de la Résolution de l’Assemblée géné- pement à faire face aux problèmes, finan-
rale des Nations Unies sur la crise financière ciers, économiques et développementaux. A
et économique mondiale adoptée le 9 juillet ce sujet, nous notons l’amélioration récente
2009 par 192 pays dans un consensus his- des opérations de prêt du Fonds monétai-
torique. re international (FMI), qui a modernisé les
Dans les premiers points de la déclaration, conditionnalités et créé des instruments et li-
les chefs d’Etat et de gouvernement et les hauts gnes de crédit plus souples, ce qui est bien-
représentants expriment leurs inquiétudes à venu. Les programmes en cours et nouveaux
propos de la crise, la plus grave après celle ne doivent pas comporter de conditionnalités
des années 1930, dont les effets menacent des procycliques injustifiées. Nous engageons les
millions de personnes dans le monde et qui banques multilatérales de développement à
en a déjà plongé 50 millions, avant tout des s’orienter vers des formes d’aide souples, con-
femmes et des enfants, dans une pauvreté ex- cessionnelles, à versement rapide en début de
trême. Outre une présentation de la situation période, de façon à aider rapidement et de
actuelle, des causes et des effets de la crise, façon appréciable les pays en développement
la Résolution demande d’agir rapidement et qui se heurtent à des déficits de financement.
avec détermination pour éliminer les «fragi- Ce faisant, ces banques doivent, pour ne pas
lités et déséquilibres généralisés persistants» compromettre la stabilité financière, appli-
du système financier et économique qui exis- quer les garanties convenues.
tent depuis longtemps et que la crise a révélés
au grand jour. Elle insiste sur le rôle impor- «Ce n’est pas seulement un ‹deux
tant des Nations Unies organisation qui est poids, deux mesures›. Puisque les pays
la mieux à même, en raison de son caractère développés suivent constamment des
universel, d’engager des processus de réforme politiques monétaire et budgétaire
visant à «favoriser un développement écono- Tout en reconnaissant la décision prise par le G 20, nous sommes résolus à renforcer le rôle de contracycliques (comme ils l’ont fait
mique sans exclusive, plus équitable, mieux l’Organisation des Nations Unies et de ses Etats membres dans les affaires économiques et sociales, dans cette crise), mais que les pays
équilibré, davantage axé sur le développement notamment son rôle de coordination. (photo mt) en développement sont forcés de sui-
en général et durable et [à] contribuer à vain- vre des politiques procycliques (bais-
cre la pauvreté et l’inégalité». manœuvre dont ils disposent dans leur poli- times l’Organisation mondiale du commerce se des dépenses, hausse des impôts
Même si la Résolution, comme l’a préci- tique de relance budgétaire, tout en assurant (OMC) et, en dernier ressort, d’imposer des et des taux d’intérêt), les fluctuations
sé l’initiateur de cette conférence, l’ancien la viabilité à long terme de leurs finances pu- restrictions temporaires au mouvement des des pays en développement sont plus
président de l’Assemblée générale des Na- bliques. Nous encourageons également les capitaux et de chercher à négocier, entre dé-
prononcées qu’elles ne le seraient sans
tions Unies Miguel d’Escoto Brockmann est pays à adapter leur politique de lutte contre la biteurs et créanciers, des accords sur une sus-
les politiques suivies, et celles des pays
«inévitablement le résultat d’un compromis et crise à leurs caractéristiques propres et à uti- pension temporaire du service de la dette,
d’une ambiguïté calculée», elle n’en reste pas liser toutes les possibilités de mobiliser leurs afin d’aider à amortir les répercussions de la développés plus réduites. Cette situa-
moins un document impressionnant de forma- ressources intérieures. crise et à stabiliser le développement macro- tion renchérit le capital pour les pays
tion d’une volonté politique démocratique. En économique. développés, ce qui accroît l’avantage

14
tant que résultat d’un consensus réalisé par Si un certain nombre de pays dévelop- des seconds sur les premiers.» (Extrait
les représentants de quasiment tous les pays
du monde, elle pourrait être le point de dé-
part d’une réforme viable. Elle traduit l’idée
pés et émergents à économie de mar-
ché ont appliqué des mesures de relance, la
majorité des pays en développement, dans le
16 Nous saluons le sommet du G 20 tenu
le 2 avril 2009 à Londres et constatons
sa volonté de dégager, pour relancer l’écono-
de Joseph E. Stiglitz, Le triomphe de la
cupidité, p. 359 sqq.)

que, malgré les rapports de forces actuels, on


ne trouvera pas de solution tant que l’on igno-
rera le droit des peuples et des individus à dé-
monde, n’ont pas la marge de manœuvre suf-
fisante pour prendre des mesures budgétaires
anticycliques afin de lutter contre les effets de
mie mondiale, un montant additionnel de 1,1
billion de dollars. Une grande partie de ces
ressources sera disponible pour être affectée
18 L’interdépendance toujours plus grande
des économies nationales dans une éco-
nomie mondialisée et l’émergence de régimes
terminer eux-mêmes leurs conditions de vie. la crise et stimuler la croissance. Beaucoup aux marchés émergents et aux pays en déve- fondés sur des règles dans les relations écono-
La crise n’a pas été provoquée par les pays en de ces pays manquent également de devises. loppement. Une proportion beaucoup plus li- miques internationales ont fait que la marge
développement mais par les pays industriali- Pour répondre au mieux à la crise, les pays mitée (50 milliards de dollars) en serait af- de manœuvre des politiques économiques
sés, et au sein de ceux-ci non pas par la popu- en développement auront besoin d’une pro- fectée expressément aux pays à faible revenu. nationales, en particulier dans le domaine du
lation mais par les élites. L’idée qui constitue portion plus grande d’éventuelles ressources Nous demandons au G 20 de réfléchir à nou- commerce, de l’investissement et du dévelop-
le fondement de la vie en société, c’est-à-dire additionnelles – aussi bien sous forme de li- veau aux besoins des pays en développe- pement international, est désormais souvent
que «tous les êtres humains naissent libres et quidités à court terme que de financement du ment, en particulier des pays à faible revenu. rognée par des règles et des engagements in-
égaux en dignité et en droits, qu’ils sont doués développement à long terme. Nous nous enga- Nous appelons également tous les membres ternationaux et par des considérations ayant
de raison et de conscience et doivent agir les geons à examiner les mécanismes qui seraient du G 20 à veiller à ce que leurs engagements trait au marché mondial. Nous constatons que
uns envers les autres dans un esprit de frater- propres à assurer la fourniture aux pays en soient bien honorés et à en suivre l’applica- ces régimes, disciplines, engagements et con-
nité» a entamé sa marche triomphale dans développement, en particulier les moins avan- tion. Tout en reconnaissant la décision prise sidérations font problème pour beaucoup de
le monde. Plus vite nous la comprendrons, cés, de ressources adéquates. Nous rappelons par le G 20, nous sommes résolus à renforcer pays en développement qui cherchent à met-
mieux nous serons en mesure de trouver des que les pays en développement ne doivent pas le rôle de l’Organisation des Nations Unies et tre en œuvre eux-mêmes une réponse natio-
solutions correspondant aux demandes men- subir indûment le fardeau financier résultant de ses Etats Membres dans les affaires éco- nale à la crise financière et économique. Nous
tionnées ci-dessus. de la crise et de ses effets. nomiques et sociales, notamment son rôle de constatons aussi que beaucoup de pays en dé-
Ainsi la seconde partie de la Résolution coordination. veloppement ont demandé à pouvoir exer-
reproduite ci-après doit permettre de pour-
suivre le débat et la réflexion initiés par Mi-
guel d’Escoto Brockmann, Joseph Stiglitz et
15 Les pays en développement qui se
heurtent à une pénurie aiguë et grave
de devises du fait des répercussions de la 17 Les pays doivent en effet avoir la marge
de manœuvre nécessaire pour appli-
cer une plus grande latitude dans le choix de
leur politique économique, dans la limite de
ces contraintes, car c’est un élément indispen-
beaucoup d’autres. crise, qui retentit sur la balance des paie- quer des mesures anticycliques et mener, sable du relèvement après la crise et de la so-
La troisième et dernière partie du texte pa- ments, ne doivent pas être privés du droit face à la crise, une politique bien conçue et lution de problèmes nationaux spécifiques,
raîtra dans notre prochaine édition. d’utiliser les mesures correctives commercia- bien ciblée. Nous préconisons donc une ra- notamment les effets humains et sociaux de
les contingentes que prévoit dans les cas légi- tionalisation des conditionnalités pour ga- la crise, la nécessité de préserver les gains ac-
***
quis dans la réalisation des Objectifs du Mil-
La marche à suivre. lénaire pour le développement, l’utilisation
La relance doit profiter à tous «En tant qu’unique organisation in- En matière de gouvernance écono- plus efficace des facilités de crédit et des li-

12 On a déjà tenté aux niveaux national,


régional et international de remédier
aux effets immédiats de la crise par plusieurs
tergouvernementale légale à l’échelle
mondiale qui détienne un mandat pré-
mique globale, la voix de l’Assemblée
générale a une autre raison de se pré-
quidités, la régulation des marchés financiers
locaux, les institutions, instruments et mouve-
ments de capitaux locaux, et le recours à des
cis en matière économique, l’Assem- tendre unique. Etant donné le statut
mesures. Tout en saluant ces tentatives, nous blée générale des Nations unies a un des Nations Unies en tant qu’instance mesures correctives commerciales contin-
encourageons une plus grande coopération et rôle particulier et unique à jouer dans sous l’égide de laquelle les principales gentes. Il appartient à chaque gouvernement
une meilleure coordination entre les pays sur nos délibérations globales. Cela notam- institutions de l’organisation actuel- de se demander comment arbitrer au mieux
le plan budgétaire et économique. Le soutien ment parce qu’elle offre un forum dans le ont été établies, étant donné le rôle
entre les avantages de l’acceptation des règles
apporté au développement est un élément es- et engagements internationaux et les incon-
lequel tous les Etats sont libres de par- de l’Assemblée générale en tant qu’or-
sentiel du règlement de la crise mondiale, no- vénients de la perte de marge de manœuvre
ler et de s’engager sur un pied d’égali- gane délibérant et constitutif, celle-ci
tamment par des mesures visant à relancer dans le choix des politiques.
durablement la croissance économique, éli- té et par conséquent le seul forum où constitue le forum le plus important et

19
miner la pauvreté et faciliter le développe- ceux dont la voix est moins représentée le plus nécessaire, bien que de loin pas Nous constatons qu’à côté de l’appro-
ment durable. Nous encourageons les pays, dans les conseils de gouvernance éco- le seul, pour débattre de la réforme du priation nationale des politiques et des
dans les mesures de relance qu’ils prennent nomique globale doivent être entendus système global.» stratégies, la bonne gouvernance continue
au niveau national, à éviter le protectionnisme non par politesse mais au nom du droit. d’avoir une grande importance. Nous nous
C’est ici seulement que la voix des pays Extrait de la préface de Miguel d’Escoto
sous toutes ses formes, de façon à écarter les engageons à promouvoir des institutions éco-
Brockmann au Rapport de la Commission
répercussions possibles sur les pays tiers, en du Sud se fait entendre avec une clarté nomiques et financières efficaces à tous les
d’experts du Président de l’Assemblée
particulier les pays en développement. égale et que, par conséquent, les ques- générale sur les réformes du système niveaux car c’est une condition indispensable
tions d’équité et de justice ont le plus monétaire et financier international de la croissance et du développement écono-

13 Nous encourageons les pays qui sont à


même de le faire à utiliser la marge de
de chances d’être abordées. (Traduction Horizons et débats)
Suite page 4
page 4 Horizons et débats No 23, 14 juin 2010

«Résultat de la Conférence …»
suite de la page 3
«La déréglementation a joué un rôle
crucial dans la crise; il faudra un nou-
24 Nous reconnaissons que la crise éco-
nomique actuelle risque d’augmenter
le volume des ressources à consacrer à l’aide
dans les pays avancés. Nous devons résister à
la tentation de traiter les travailleurs migrants
de manière inéquitable et discriminatoire et
mique à long terme. Nous nous engageons vel ensemble de réglementations pour humanitaire aux pays en développement. d’assujettir les migrations de travailleurs à
aussi à accélérer le relèvement collectif par empêcher qu’il y ait d’autres crises Nous soulignons qu’il faut prendre des me- des restrictions déraisonnables afin de maxi-
une plus grande transparence, l’éradication de et rétablir la confiance dans les ban- sures pour dégager des ressources adéquates miser les avantages des migrations internatio-
la corruption et une meilleure gouvernance. ques. Au cours de la préparation de la pour la coopération internationale à cette aide nales, tout en nous conformant à la législation
A ce sujet, nous engageons instamment tous deuxième réunion du G 20, au début humanitaire. nationale pertinente et aux instruments inter-
les Etats qui ne l’ont pas encore fait à envi- de l’année 2009, on s’est demandé nationaux applicables. Nous reconnaissons la
sager de ratifier la Convention des Nations
Unies contre la corruption1 ou à y accéder, et
engageons tous les Etats parties à l’appliquer
dans certains cercles ce qui était le
plus important: une stimulation coor-
donnée au niveau mondial ou une ré-
25 La crise a de graves effets sur le com-
merce international de la plupart des
pays, notamment les pays en développement.
contribution importante que les travailleurs
migrants font aux pays d’origine et aux pays
hôtes. Nous nous engageons à faire en sorte
vigoureusement. glementation coordonnée au niveau Pour beaucoup de ceux-ci, les effets de la que les migrations de travailleurs puissent sa-
mondial? La réponse est évidente: il crise comprennent la chute des exportations tisfaire les besoins du marché du travail.

20 La crise a des effets divers selon les


régions, les sous-régions et les pays.
Ce caractère hétérogène de l’effet de la crise
faut les deux. Si la réglementation
n’est pas partout, il y aura ‹évasion ré-
et la perte de recettes d’exportation, un accès
plus restreint aux moyens de financer le com-
merce, une réduction des investissements 28 Pour répondre efficacement à la crise
économique actuelle, il faut appliquer
glementaire›: les activités financières
complique la réalisation de notre objectif iront dans le pays le moins réglemen- d’équipement ou orientés à l’exportation, une en temps utile les engagements pris en mati-
commun qui est d’éliminer la pauvreté, de ré- té.» (Extrait de Joseph E. Stiglitz, Le diminution des recettes fiscales et des pro- ère d’aide. Il faut absolument que tous les do-
duire l’inégalité et de promouvoir le dévelop- triomphe de la cupidité, p. 351 sqq.) blèmes de balance des paiements. Nous nous nateurs honorent les engagements qu’ils ont
pement humain. Comme les institutions ré- engageons à résister à toutes les tendances pris dans le domaine de l’aide publique au
gionales et sous-régionales sont attentives aux protectionnistes et à rectifier les mesures pro- développement (APD) bilatérale et multilaté-
besoins propres des pays de leur région, nous reprise économique et sociale rapide et soute- tectionnistes qui auraient déjà été prises. En rale et qu’ils atteignent les cibles convenues,
constatons l’intérêt que présentent les orga- nue dans les pays en développement, en par- même temps, nous reconnaissons le droit des entre autres, dans la Déclaration du Millénai-
nismes de coopération régionale et sous-ré- ticulier dans les pays les moins avancés. Ces pays de tirer pleinement parti des flexibilités re,4 le Consensus de Monterrey5 et le Docu-
gionale pour répondre aux difficultés causées ressources additionnelles devraient être ache- compatibles avec les engagements et les obli- ment final du Sommet mondial de 2005,6 au
par la crise économique mondiale et nous les minées par le canal des institutions existantes gations qu’ils ont contractés dans le cadre de sommet du G 8 à Gleneagles, dans la Décla-
engageons à coopérer, par exemple par le que sont le système des Nations Unies pour l’OMC. Il importe que tous les pays contri- ration de Doha7 et au sommet du G 20 tenu à
canal des banques régionales et sous-régio- le développement, la Banque mondiale, qui a buent aux efforts que font l’OMC et d’autres Londres. Nous soulignons l’importance cruci-
nales de développement, et les arrangements proposé un fonds et une structure pour remé- organes compétents pour surveiller et signa- ale que revêtent les engagements concernant
commerciaux et en matière de monnaie de ré- dier à la vulnérabilité, et les banques multi- ler les mesures protectionnistes et notamment l’APD, notamment les engagements pris par
serve aux niveaux régional et sous-régional latérales de développement, selon le cas. Ces leur effet sur les pays en développement. de nombreux pays développés de consacrer
ainsi que toutes autres initiatives régionales, fonds, notamment ceux qui passent par le sys- 0,7% du produit national brut (PNB) à l’APD
qui contribuent à la réponse multilatérale à la
crise actuelle et renforcent la capacité de ré-
cupération des pays à d’éventuelles crises fu-
tème des Nations Unies pour le développe-
ment, devraient avoir un caractère prévisible.
En outre, nous soulignons l’importance du
26 Pour surmonter la présente crise, il
nous faut également exploiter tout le
potentiel que représente le commerce en tant
en faveur des pays en développement d’ici à
2015 et d’atteindre le niveau d’au moins 0,5%
du PNB consacré à l’APD d’ici à 2010, ainsi
tures. système des Nations Unies pour le dévelop- que moteur d’une croissance et d’un dévelop- que de consacrer de 0,15 à 0,20% du PNB
pement, qui est largement présent sur le ter- pement économiques soutenus. A cet égard, à l’APD en faveur des pays les moins avan-
«La démocratie et les forces du mar-
rain et qui facilite les activités menées au ni- nous réaffirmons notre engagement au servi-
ché sont essentielles pour un monde veau du pays pour amortir l’impact de la crise ce d’un système commercial multilatéral qui «L’idéologie du libre marché servait
juste et prospère. Mais la ‹victoire› de dans les pays en développement. soit universel, réglementé, ouvert, non discri- d’excuse à de nouvelles formes d’ex-
la démocratie libérale et de l’économie minatoire et équitable. Nous redisons que le ploitation. ‹Privatisation› signifiait

23
de marché équilibrée n’a rien d’inéluc- Nous nous engageons à aider les Na- commerce international est le moteur du dé- possibilité pour les étrangers d’ache-
table. La crise économique, largement tions Unies à s’acquitter de leur mandat veloppement et d’une croissance économique ter à bas prix mines et champs pétro-
créée par la conduite – ou l’inconduite en matière de développement. Les fonds, pro- soutenue. Aussi réitérons-nous notre appel lifères dans les pays en développe-
– de l’Amérique, a porté au combat grammes et organismes des Nations Unies, pour une conclusion rapide, ambitieuse, réus- ment. Le mot voulait dire aussi qu’ils
pour ces valeurs fondamentales un dans la limite de leurs mandats respectifs, sie et équilibrée du Cycle de Doha qui aug- pouvaient engranger de gros profits
coup très dur, plus préjudiciable que ont un rôle important à jouer pour promou- mente l’accès au marché, suscite le dévelop- avec des monopoles ou quasi-mo-
tout ce qu’un régime totalitaire aurait voir le développement et en préserver les ac- pement des courants commerciaux et soit
nopoles, par exemple dans les télé-
jamais pu dire ou faire.» (Extrait de quis, conformément aux stratégies et priorités entièrement axée sur les besoins des pays en
communications. ‹Libéralisation des
Joseph E. Stiglitz, Le triomphe de la nationales, notamment les progrès accomplis développement. Nous saluons l’engagement
marchés financiers et de capitaux› si-
cupidité, p. 364) jusqu’à présent vers la réalisation des objec- pris d’accorder aux pays les moins avancés
tifs de développement convenus sur le plan un accès en franchise et sans contingente- gnifiait possibilité pour les banques
international et en particulier les Objectifs ments aux marchés des pays développés, étrangères d’obtenir des intérêts éle-
Endiguer les effets de la crise
du Millénaire pour le développement, que la comme convenu dans la Déclaration minis- vés sur leurs prêts; s’il y avait des pro-
et améliorer la capacité
crise économique actuelle menace. L’Orga- térielle de Hong Kong issue de la Conféren- blèmes de paiement, le FMI imposait
de récupération mondiale future
nisation des Nations Unies devrait tirer parti ce réunie par l’OMC,2 de veiller à l’efficaci- la socialisation des pertes, autrement

21 La crise n’affecte pas seulement les sec-


teurs économiques et financiers. Nous
en constatons les effets humains et sociaux et
de la situation économique actuelle pour sai-
sir toutes les occasions d’améliorer l’effica-
cité de ses programmes de développement et
té opérationnelle du principe d’un traitement
spécial et différencié pour les pays en déve-
loppement, d’éliminer parallèlement toutes
dit présurait des populations entières
pour les rembourser.» (Extrait de Jo-
seph E. Stiglitz, Le triomphe de la cu-
nous observons les problèmes qui se posent la cohérence du système. Nous constatons le les formes de subventions à l’exportation, de pidité, p. 357 sqq.)
quand on cherche à y remédier. Des mesures rôle unique que joue l’Organisation, qui est soumettre à des disciplines toutes les mesu-
à court terme doivent tenir compte des ob- une tribune universelle propre à faciliter une res en matière d’exportation qui ont un effet cés. Nous reconnaissons que nombre de pays
jectifs à long terme, en particulier ceux qui meilleure compréhension de l’impact social équivalent et de réduire substantiellement le développés ont arrêté des calendriers de-
concernent l’élimination de la pauvreté, le dé- et économique de la crise et à dégager les ré- soutien national qui a des effets de distorsion vant leur permettre d’atteindre le niveau d’au
veloppement durable, la protection de l’envi- ponses adéquates. des échanges, conformément au mandat du moins 0,5% de l’APD d’ici à 2010. Nous en-
ronnement et l’obtention de ressources éner- Cycle de Doha et à la Déclaration ministé- courageons d’autres donateurs à élaborer des
gétiques propres et renouvelables, la sécurité «La crise financière a révélé et accélé- rielle de Hong Kong (OMC), et de respecter calendriers nationaux d’ici à la fin de 2010
alimentaire, l’égalité entre les sexes, la santé ré l’érosion de la confiance. Nous avi- les engagements en matière d’aide au com- afin d’accroître leur aide dans le cadre de
publique, l’éducation et la croissance écono- ons traité la confiance comme si elle merce. Nous réaffirmons également la néces- leurs processus respectifs d’allocation bud-
mique soutenue, notamment le plein emploi allait de soi; résultat: elle s’est rédui- sité de réaliser des progrès dans l’application gétaire pour atteindre les objectifs fixés sur
productif et le travail décent pour tous. Le te. A l’avenir, si nous ne procédons du programme de travail de l’OMC concer- le plan de l’APD. La pleine réalisation de ces
renforcement des filets de sécurité sociale qui pas à des changements fondamen- nant les pays de taille modeste sur le plan engagements accroîtra considérablement les
existent déjà, la création de nouvelles formes taux, nous ne pourrons plus compter économique, comme l’exige la Déclaration ressources disponibles pour promouvoir le
de protection là où elles sont nécessaires, et sur elle. Cela transformera profondé- ministérielle de Doha.3 programme international de développement
la préservation des dépenses sociales sont des ment la façon dont nous nous traitons et aider les pays en développement à atténuer
conditions importantes d’un développement
centré sur l’homme et de la solution des pro-
blèmes humains et sociaux déclenchés par la
les uns les autres, entravera nos rela-
tions, modifiera notre pensée sur nous 27 Les travailleurs migrants sont une po-
pulation des plus vulnérables dans le
contexte de la crise actuelle. Les envois de
les effets de la crise et à remédier plus ef-
ficacement à celle-ci dans le cadre de leurs
stratégies nationales. Les donateurs devraient
et sur les autres. Notre sentiment de
crise. Nous réaffirmons notre volonté de réa- constituer une communauté s’affai- fonds, qui procurent des ressources finan- examiner et, au besoin, accroître ou réorien-
liser à temps les objectifs de développement blira encore plus, et même l’efficaci- cières privées importantes aux familles dans ter leur aide aux pays en développement pour
dont nous sommes convenus au plan interna- té de notre économie sera compromi- les pays dont les migrants sont originaires, ont leur permettre d’atténuer les effets de la crise
tional et notamment les Objectifs du Millé- se.» (Extrait de Joseph E. Stiglitz, Le
subi de plein fouet le contrecoup de la montée et de répondre plus efficacement à celle-ci
naire pour le développement. du chômage et de la faible croissance des re- dans le cadre de leurs stratégies nationales.
triomphe de la cupidité, p. 458 sqq.)
venus des travailleurs migrants, en particulier

22 Une coopération plus étroite et plus vi-


goureuse entre le système des Nations
Unies pour le développement, les banques
27. La crise actuelle reflète des pro-
blèmes qui vont au-delà de la politique
tionales – comme le Fonds monétaire
international, la Banque mondiale, les
29 Nous soulignons l’importance qu’il y
a pour les acteurs du développement à
poursuivre les réformes de l’économie et de la
régionales de développement et la Banque monétaire et de la réglementation du banques de développement régiona- gouvernance et autres mesures visant à amé-
mondiale, et l’intensification de leurs efforts secteur financier; elle a fait apparaître les et l’Organisation mondiale du com- liorer l’efficacité de l’aide à partir des prin-
sont effectivement de nature à répondre aux des insuffisances ultérieures dans la merce – ainsi que les accords internatio- cipes fondamentaux que sont la maîtrise na-
besoins de ceux qui sont le plus gravement compréhension du fonctionnement naux qui sont basés sur ces hypothèses tionale, l’alignement, l’harmonisation et la
touchés et à garantir que leur situation diffi- des marchés. L’idée était très répandue admises. gestion des résultats par les pays.
cile ne soit pas oubliée. Nous appelons à mo- que les marchés agissant souveraine-
biliser des ressources supplémentaires pour
la protection sociale, la sécurité alimentaire
et le développement humain auprès de toutes
ment étaient par eux-mêmes autocor-
recteurs et efficients.
Source: Rapport de la Commission d’experts
du Président de l’Assemblée générale sur
30 Nous encourageons aussi les pays en
développement qui sont en mesure de
le faire à continuer de s’efforcer concrètement
28. Cela suggère qu’il est nécessaire la réforme du système monétaire et
les sources de financement du développe- d’augmenter le nombre des initiatives de coo-
de revoir les stratégies soutenues ac- financier international. p. 16
ment, et notamment les contributions bilaté-
tuellement par des institutions interna- (Traduction Horizons et débats)
rales volontaires, afin d’affermir la base d’une Suite page 5
No 23, 14 juin 2010 Horizons et débats page 5

«Résultat de la Conférence …»
suite de la page 4

pération Sud-Sud et de rendre celles-ci plus


efficaces, conformément aux principes régis-
sant l’efficacité de l’aide. Nous réaffirmons
notre soutien à la coopération Sud-Sud, ainsi
qu’à une coopération triangulaire, toutes me-
sures qui doivent apporter des ressources sup-
plémentaires bienvenues pour l’exécution des
programmes de développement.

31 De nouvelles formes volontaires et in-


novantes de financement peuvent nous
aider à faire face aux problèmes qui se posent
dans le monde. Nous sommes favorables à
l’intensification du financement du dévelop-
pement à partir des sources existantes et à la
création, s’il y a lieu, de nouvelles formes vo-
lontaires et innovantes de financement qui
doivent permettre de disposer de sources
supplémentaires stables de financement du
développement, lesquelles doivent complé-
ter et non pas remplacer les sources tradition-
nelles de financement et doivent être affectées
en fonction des priorités des pays en dévelop-
pement, sans constituer pour eux une charge
indue. Nous demandons à nouveau au Secré- «Nous encourageons également les pays à adapter leur politique de lutte contre la crise à leurs caractéristiques propres et à utiliser toutes
taire général de présenter un rapport intéri- les possibilités de mobiliser leurs ressources intérieures.» (photo reuters)
maire d’ici à la soixante-quatrième session climatiques, de s’adapter à ceux-ci, d’organi- crise sur l’endettement des Etats en dévelop- initiatives dans le domaine de la coopéra-
de l’Assemblée générale, en tenant compte de ser le financement et les transferts de techno- pement et éviter une nouvelle crise de l’endet- tion économique et financière qui sont prises
toutes les initiatives déjà prises. logie en faveur des pays en développement ou tement. A cet égard, nous estimons qu’il faut ou qui voient le jour aux niveaux régional et
réaliser une gestion durable des forêts. Nous tirer pleinement parti de la souplesse qu’offre sous-régional afin de remédier, entre autres,

32 La crise ne doit pas avoir pour effet


de différer les mesures à prendre par
encourageons aussi le secteur privé à partici-
per à de telles initiatives nationales, confor-
le Cadre de viabilité de la dette. au manque de liquidités et aux problèmes que
la balance des paiements pose à court terme
la communauté internationale pour faire face
aux changements climatiques et à la dégra-
dation de l’environnement, en tenant compte
mément aux stratégies et priorités de dévelop-
pement des différents pays. Nous faisons des
vœux pour le succès de la quinzième session
34 Nous demandons aux Etats de redou-
bler d’efforts pour honorer les engage-
ments qu’ils ont pris en ce qui concerne l’al-
pour les membres.
1

Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 2349,
no 42146.
des responsabilités communes mais différen- de la Conférence des Parties à la Convention- légement de la dette et soulignons que tous 2
Organisation mondiale du commerce, document
ciées des pays et de leurs capacités respec- cadre des Nations Unies sur les changements les créanciers et débiteurs assument une res- WT/MIN(05)/DEC. Disponible à l’adresse suivan-
tives. Nous reconnaissons que la lutte contre climatiques qui doit se tenir à Copenhague en ponsabilité touchant la viabilité de la dette. te: http://docsonline.wto.org.
la crise offre un vaste champ au développe- décembre 2009 et qui s’inscrit dans le cadre Nous tenons à souligner que tous les créan- 3
A/C.2/56/7, annexe.
ment des initiatives en faveur d’une économie de nos efforts globaux en vue d’un redresse- ciers doivent bénéficier d’un traitement équi- 4
Cf. résolution 55/2.
écologique. A cet égard, nous encourageons le ment écologique après la crise. valent. Par ailleurs, les donateurs et les ins- 5
Rapport de la Conférence internationale sur le fi-
recours aux plans de relance nationaux, dans titutions financières multilatérales devraient nancement du développement, Monterrey (Mexi-
les pays qui sont en mesure de le faire, afin de
contribuer au développement durable, à une
croissance viable à long terme, à un plein-
33 L’aggravation de la crise menace d’aug-
menter l’endettement des pays en déve-
loppement; partant, elle menace la viabilité
envisager toujours davantage de consentir des
dons et des prêts à des conditions favorables
en tant que modalité préférée de leurs instru-
que), 18–22 mars 2002 (publication des Nations
Unies, numéro de vente: F.02.II.A.7), chap. I, réso-
lution 1, annexe.
emploi productif et à un travail décent pour de la dette. Cette pression croissante réduit la ments de soutien financier visant à garantir la
6
Cf. résolution 60/1.
tous, ainsi qu’à l’élimination de la pauvreté. capacité de ces Etats d’adopter des mesures viabilité de la dette. Nous ne manquerons pas 7
Cf. résolution 63/239, annexe.
Il importe que les initiatives et propositions fiscales appropriées afin de réduire l’impact non plus d’examiner de près les méthodes de
écologiques soient intégrées et portent sur le de la crise ou de s’engager dans la voie du restructuration de la dette souveraine qui se
développement durable et sur tous les défis financement du développement. Nous affir- fondent sur les cadres et principes existants
et atouts en matière d’environnement, qu’il mons qu’il faut prendre les mesures néces- et sur une participation poussée des créan-
s’agisse d’atténuer les effets des changements saires pour réduire l’impact négatif de la ciers et des débiteurs, le fardeau étant réparti
de manière comparable entre les créanciers.
Nous nous pencherons aussi sur la nécessité
et la faisabilité d’un cadre mieux structuré en
Objectifs du Millénaire pour le développement vue de la coopération internationale dans ce
domaine.
En septembre 2000, tous les pays • OMD 5: Améliorer la santé mater-
membres de l’ONU se sont mis d’accord nelle: Réduire de trois quarts le taux
sur 8 Objectifs du Millénaire pour le dé-
veloppement (OMD) destinés à garantir
de mortalité maternelle.
• OMD 6: Combattre le VIH/sida, le pa-
35 Nous reconnaissons le rôle utile que
joue l’augmentation des liquidités mon-
diales dans le règlement de la crise financière.
un développement durable viable. Les ludisme et d’autres maladies: Stopper Aussi appuyons-nous et recommandons-nous
pays riches et les pays pauvres s’y sont la propagation du VIH/sida et com- résolument qu’on envisage sans tarder une
engagés à tout mettre en œuvre pour mencer à inverser la tendance actu- nouvelle allocation générale de droits de tira-
réduire considérablement la pauvreté, elle. Maîtriser le paludisme et d’autres ge spéciaux (DTS) d’un montant de 250 mil-
promouvoir la dignité de l’homme et grandes maladies, et commencer à in- liards de dollars. Nous lançons aussi un appel
l’égalité des droits, et réaliser la paix, verser la tendance actuelle. pour qu’on ratifie sans retard le quatrième
la démocratie et la coopération en ma- • OMD 7: Assurer un environnement amendement des statuts du FMI pour per-
tière d’écologie. durable: Intégrer les principes du dé- mettre une allocation spéciale de DTS à titre
Les chefs d’Etat et de gouvernement veloppement durable dans les poli- exceptionnel, telle qu’elle a été approuvée par
ont défini pour la première fois des ob- tiques nationales; inverser la ten- le Conseil des Gouverneurs du FMI en sep-
jectifs précis et un calendrier jusqu’en dance actuelle à la déperdition des tembre 1997. Nous sommes conscients de la
2015. ressources environnementales; Ré- nécessité de maintenir à l’examen la question
• OMD 1: Réduire l’extrême pauvreté duire de moitié le pourcentage de la de l’allocation de DTS aux fins de développe-
et la faim: Réduire de moitié la pro- population qui n’a pas accès de façon ment. Nous reconnaissons également qu’une
augmentation des DTS peut continuer à l’ac- ISBN: 978-2-918597-05-6
portion de la population dont le re- durable à un approvisionnement en
venu est inférieur à un dollar par eau potable Améliorer sensiblement
croissement des liquidités mondiales pour
«Nous nous sommes engagés très loin
faire face aux déficits financiers causés par
jour. Réduire de moitié la propor- la vie d’au moins 100 millions d’habi- sur une autre voie: nous avons créé une
la présente crise et aider à prévenir d’autres
tion de la population qui souffre de tants de taudis, d’ici à 2020. société où le matérialisme l’emporte sur
crises à venir. Ce moyen devra être étudié de
la faim. • OMD 8: Mettre en place un partena- l’engagement moral; où la croissance
plus près.
• OMD 2: Assurer l’éducation primaire riat mondial pour le développement: rapide que nous avons atteinte n’est
durable ni sur le plan environnemental,
36
pour tous: Donner à tous les enfants, Poursuivre la mise en place d’un sys- La crise a amené certains Etats à de-
garçons et filles, les moyens d’achever tème commercial et financier multi- ni sur le plan social; où nous n’agissons
mander à cor et à cri une réforme du
un cycle complet d’études primaires. latéral ouvert, fondé sur des règles, pas ensemble, collectivement, pour ré-
système mondial de réserves afin de remé-
• OMD 3: Promouvoir l’égalité des sexes prévisible et non discriminatoire. – pondre à nos besoins communs, car l’in-
dier aux insuffisances de celui-ci. Nous pre-
dividualisme acharné et le fanatisme
et l’autonomisation des femmes: Eli- Répondre aux besoins particuliers nons acte de la demande formulée par de
du marché ont miné tout sentiment de
miner les disparités entre les sexes des pays les moins avancés (PMA). – nombreux Etats qui voudraient qu’on exami-
communauté: ils ont conduit à une ex-
dans les enseignements primaire et Traiter globalement le problème de ne dans quelle mesure un système de réser-
ploitation éhontée des moins prudents
secondaire d’ici à 2005, si possible, et la dette des pays en développement ves plus efficace est faisable et souhaitable, y
et des moins protégés et à une frac-
à tous les niveaux de l’enseignement par des mesures d’ordre national et compris le rôle que pourraient jouer les DTS
ture sociale croissante. Il y a une éro-
en 2015, au plus tard. international propres à rendre l’en- dans un tel système et le rôle complémentaire
sion de la confiance – et pas seulement
• OMD 4: Réduire la mortalité infan- dettement tolérable à long terme. que pourraient jouer différents mécanismes
à l’égard de nos institutions financières.
tile: Réduire de deux tiers le taux de régionaux. Nous reconnaissons aussi qu’il
Il n’est pas trop tard pour colmater ces
mortalité des enfants de moins de faut s’attacher à dégager un consensus sur les
Source: www.un.org/fr/millenniumgoals/ brèches.» (Extrait de Joseph E. Stiglitz,
5 ans. poverty.shtml
paramètres d’une telle étude et sur la suite à
Le triomphe de la cupidité, p. 437 sqq.)
y donner, tout comme nous prenons acte des
page 6 Horizons et débats No 23, 14 juin 2010

Comment mettre fin à la violence dans l’espace public


Une offre de formation de la police municipale de Winterthur
par Roland Güttinger
Des années de silence et de refus de voir
Si vous voulez en savoir plus sur le «cou-
les choses ont en maints endroits induit une
rage civique», reportez-vous aux stages
perte du sens civique et favorisé la violence
de formation de la Chaire de psychologie
et le manque de respect d’autrui. Quand de
générale de l’Université de Zurich sous
nos jours la police appose des affiches «Non
la direction de Veronika Brandstätter-
à la violence contre la police!» et que des se-
Morawietz [Lehrstuhl für Allgemeine
couristes déclarent ne plus pouvoir porter se-
Psychologie der Uni Zürich]
cours sans une protection contre les bandes
qui les agressent, nous avons affaire à une Davantage sous www.psychologie.uzh.ch/
fachrichtungen/motivation/
attaque frontale de l’Etat de droit et il faut
zivilcourage.html
agir d’urgence. A l’aide d’un «tour en ville
contre la violence» la police municipale de
Winterthur vise à impliquer davantage les ci- qu’un être humain est traité de manière in-
toyens dans l’espace public et les inciter à digne.
agir sans se mettre eux-mêmes en danger. Nous avons très vite réalisé à quel point
il est difficile de crier spontanément «stop»
Une annonce parue dans les journaux régio- et de s’exposer soi-même en tentant d’in-
naux «Landbote» et «Tössthaler» invitait les tervenir. Les acteurs savaient s’adapter à de
personnes intéressées à participer à un «tour nouvelles circonstances avec une rapidité in-
en ville contre la violence». Cette invitation croyable – et avec authenticité. Au préalable
provenait de la Police municipale de Win- on réfléchissait brièvement à l’intervention, a
terthur, du National Coalition Building Insti- posteriori on l’analysait en détail et on portait
tute NCBI (www.ncbi.ch) et du Forumtheater La Conférence des directrices et directeurs des Départements cantonaux de justice et police (CCDJP) un jugement sur ses bons côtés et ses dangers.
Konfliktüre (www.konfliktuere.ch). suit l’évolution de la violence par et parmi les jeunes avec inquiétude. Elle a donc mandaté la Pré- Peu à peu les participants prenaient courage,
Un vendredi après-midi après le travail, vention Suisse de la Criminalité (PSC) fin 2006 pour élaborer un concept d’information / un plan de leurs propositions gagnaient en imagination.
nous nous sommes retrouvés devant le com- mesures sur le sujet «Les jeunes et la violence». Cela permettait de voir de plus en plus clai-
missariat principal de la police municipale des scènes déplaisantes, à ne pas intervenir plus violemment dans trois scènes succes- rement quel type d’interventions était contre-
de Winterthur. D’abord une remarque préli- directement, mais à suivre d’abord ce tour en sives. Ce tour d’horizon qui a duré presque productif, voire dangereux, et lequel était tout
minaire: j’ai été étonné du nombre de jeunes ville avec empathie et à commencer par dire deux heures nous a confrontés – beaucoup de à fait abordable et utile.
gens parmi les participants mais aussi du clairement «stop!» si nous souhaitions inter- participants l’ont confirmé – de manière di- Un autre aspect intéressant, c’était l’am-
nombre respectable qu’atteignait le groupe: venir spontanément. Ensuite nous aurions la recte et émotionnelle avec une bagarre qui a biance dans le groupe. Au début nous for-
24 personnes, c’était encourageant. possibilité de formuler nos réflexions, puis tout à coup dégénéré ou le sentiment diffus mions un bloc anonyme. Parallèlement aux
La curiosité était palpable, presque une d’essayer une reprise en temps réel. de malaise face à une scène de vandalisme entretiens et expériences, on s’est mis à réflé-
tension intérieure. Un animateur du National Tout cela a pu se faire parce que des ac- typique, mais pas extrêmement violente. Une chir avec son voisin à ce qu’on aurait pu faire
Coalition Building Institute NCBI nous a in- teurs du Forumtheater Konfliktüre nous ont troisième situation a éveillé en nous le senti- de plus ou à ce que l’on trouvait particulière-
vités à être très attentifs, à nous préparer à impliqués assez à l’improviste, mais d’autant ment oppressant qui s’empare de nous lors- ment habile. Il s’est établi une relation entre
participants – exactement ce qu’exige aussi
une telle situation.
Si l’on est témoin de violences dans l’es- • Aller chercher de l’aide si une interven- • Mettre à profit toute occasion de En ce qui me concerne j’ai, dans les jours
pace public, il faut d’abord s’attacher aux tion personnelle vous semble trop dan- s’échapper, si l’on n’arrive pas à discu- suivants, approfondi ma réflexion et discuté
points suivants: gereuse. ter. avec d’autres personnes. Parfois je me suis
• Porter plainte contre l‘agresseur. arrêté sur le manque de propreté dans l’abri-
• Tout d’abord observer pour évaluer Si l’on est soi-même en danger, voici les bus; mais parfois aussi sur la situation qui
quel degré de «chaleur» la situation a points à observer: Au sujet de la peur: «règne» sur la place publique. Qui n’en a pas
déjà atteint. • Essayer de garder un comportement et Se mettre dans une situation qui fait l’expérience?
• Essayer de rester calme et de détendre un ton de voix calmes. risque de se retourner contre vous n’aide J’avais l’impression que nous sommes en
l’atmosphère. • Eviter de toucher physiquement l’agres- pas non plus la victime. La peur consti- bonne voie pour nous y habituer et à réflé-
• Ne jamais provoquer, toucher ou inju- seur. tue dans une certaine mesure un signal chir à une justification dans l’air du temps ou
rier les agresseurs. • Essayer calmement, mais avec détermi- d’alarme face à une situation dangereuse à nous donner un ulcère à l’estomac ou une
• Essayer au premier chef de protéger la nation de discuter avec elle/lui. et donc une protection. Mais si elle nous humeur de dogue.
victime, non de faire la leçon à l’agres- • Ne pas jouer les victimes – se mettre en paralyse et nous interdit d’intervenir en Eh bien – toutes ces réactions sont mau-
seur. situation d’infériorité est contre-pro- permanence, personne ne fera jamais vaises, aussi bien pour ceux qui ne sont pas
• Attirer l’attention des autres témoins ductif. rien nulle part. Tout est donc affaire de directement concernés que pour les victimes
sur la situation; ne jamais intervenir • Eviter toute provocation, menace ou dosage: sachez écouter votre peur, mais ou les fauteurs de troubles. Les premiers ne
seul face à une escalade de violence injure. ne la laissez pas vous prendre tous vos font pas avancer les choses, les derniers se
physique. • Attirer sur soi l’attention des témoins. moyens!
Suite page 7

La capacité à l’empathie des étudiants


Les assises du PS et les jeux violents de collèges actuels diminue nettement
Lors de leurs assises à Frauenfeld, les délégués Ce n’est pas par hasard que l’armée amé- Une étude élaborée à l’Université du Michi- mêmes, et les plus individualistes qu’il y ait
du Parti socialiste suisse ont décidé de renon- ricaine organise des concours de tir avec gan, qui évalue des recherches faites durant jamais eu », a fait savoir Konrath qui est aussi
cer à une prohibition des jeux violents suite à des armes à feu. Les participants de ces les 30 dernières années, a montré que la ca- membre du département de la psychiatrie de
une résolution des membres de la jeunesse so- concours de jeux violents «Army Gaming pacité d’empathie des étudiants américains l’Université de Rochester.
cialiste. Le Conseil des Etats suisse avait dé- Championship» peuvent se mesurer dans des des collèges actuels diminue nettement. «L’augmentation de la consommation
posé récemment une motion avec 19 à 12 voix jeux tels que «America’s Army», «Counter- «C’est depuis l’an 2000 que nous avons médiatique ces derniers 30 ans pour-
pour l’interdiction des jeux vidéo violents. Strike» ou «Call of Duty». Des récompen- constaté le plus grand recul d’empathie», dit rait en être un facteur», a-t-elle déclaré,
Ainsi le Conseil des Etats s’est joint au Conseil ses de 200 000 dollars sont versées. On dit Sarah Konrath, chercheuse à l’Institut pour «aujourd’hui l’Américain moyen est exposé
national. Si maintenant les délégués du Parti que jusqu’à maintenant les vainqueurs du la recherche sociale de l’université du Mi- à trois fois plus d’informations en dehors du
socialiste contestent cette motion du Conseil concours ne sont heureusement pas favori- chigan, dans une déclaration de presse. «Les temps de travail qu’il y a 30 ans. Quant au
des Etats et du Conseil national et prennent sés dans un éventuel recrutement de l’armée tests standards pour mesurer ces caractéris- contenu de la consommation médiatique,
position contre une prohibition de ces jeux pour aller trouver la mort héroïque en Irac ou tiques de la personnalité ont montré que les cette génération d’étudiants des collèges
vidéo violents et pervers, ils devraient prendre en Afghanistan. étudiants des collèges sont de 40% moins a grandi avec les jeux vidéo. Et de plus en
en considération ceci: Les jeux violents sont D’un côté les socio-démocrates sont pour empathiques que leurs collègues d’il y a 20 plus de recherches, celles de mes collègues
une manière efficace d’animer la jeunesse à la un durcissement du droit de port d’armes, ils ou 30 ans.» de l’université du Michigan inclues, mon-
guerre, à l’armée et au service militaire. Ces sont pour une interdiction d’exportation de Les résultats présentés lors de la réunion trent que la consommation de médias à con-
jeux mènent à une hébétude chez les adultes et matériel de guerre, et de l’autre côté les délé- annuelle de l’Association pour la Science tenu violent rend indifférent à la détresse
les jeunes à une désensibilisation envers la vio- gués du Parti socialiste suisse ne sont pas pour Psychologique ont été l’aboutissement de d’autrui.»
lence. Ils produisent des casseurs. une interdiction du lavage de cerveau par des la vérification de 72 études exécutées entre Selon Sara Konrath, un milieu social ori-
Déjà dans les années 90 du siècle dernier jeux de guerres brutaux et pleins de sang. Par 1979 et 2009. enté davantage vers la concurrence mais
on a utilisé des jeux violents, dit simulateurs exemple «Call of Duty» est un jeu violent où L’analyse a abouti au résultat que les étu- aussi le fait que les amitiés soient de plus en
d’homicide, pour l’entraînement du combat il s’agit de tuer et de survivre pendant la Se- diants actuels font moins d’efforts pour com- plus entretenues par l’intermédiaire des mé-
rapproché de l’armée US et de la police. Plus conde Guerre mondiale. Dans ce jeu, des sé- prendre la perspective de leurs collègues, dias électroniques et Internet en sont d’autres
tard ces jeux ont été privatisés par le mini- quences audio incitent à tuer des Allemands, comparés à leurs collègues des années 70. Ils causes. La possibilité existant là de tout sim-
stère de guerre des Etats-Unis, par le Penta- d’autres crient: «Tuez les bâtards.» Dans le sont moins sensibles et soucieux envers ceux plement «décrocher» et de ne plus répondre
gone. Par la suite la vente des jeux électroni- jeu «Dawn of War» «quatre races en jeu» se qui se portent plus mal. risque bien de devenir un modèle de conduite
ques violents a connu un boom. Aujourd’hui heurtent, s’entretuent, comme dans la derniè- Nombreux sont ceux qui considèrent les qui se transfère aussi au niveau du contact so-
l’industrie des jeux continue de travailler re guerre des Balkans, en Croatie, en Serbie, étudiants actuels des collèges – qualifiés de cial direct. •
étroitement avec le Pentagone, comme la en Bosnie-Herzégovine. «génération Ego» – comme une des géné-
branche du cinéma pour la production des rations les plus égoïstes, narcissiques, con- Source: Association for Psychological Science.
films d’Hollywood glorifiant la guerre. H. Frei, Zurich currentielles, les plus convaincues d’elles- Communiqué de presse du 28/5/10
No 23, 14 juin 2010 Horizons et débats page 7

Albert Anker – proche de l’être humain,


de la vie quotidienne et du bien commun
Exposition d’art à l’occasion du centenaire de sa mort au musée des Beaux-Arts de Berne
par Urs Knoblauch, Fruthwilen (TG)
La population suisse a accordé à juste titre
une grande estime aux toiles d’Albert Anker
(1831–1910) comme à peu d’autres œuvres
d’art et elles sont entrées dans notre mémoire
culturelle visuelle. L’excellente exposition re-
présentative avec des peintures, des dessins,
des aquarelles et des faïences importants
au musée des Beaux-Arts de Berne montre
de manière impressionnante pourquoi il en
est ainsi. Avec son réalisme psychologique,
Anker est à la fois un peintre traditionnel et
moderne. De même, les formidables perfor-
mances sociales que nos ancêtres ont appor-
tées pour l’édification de la Confédération
suisse et de notre économie nationale, pour
lesquelles il faut se porter garant, deviennent
évidentes. «Horizons et débats» a déjà rendu
hommage à cet artiste à l’occasion d’autres
expositions.

Au seuil de l’industrialisation et avec la con-


struction de la jeune Confédération suisse en
1848, le grand artiste suisse dépeint de ma-
nière empathique la vie quotidienne des gens.
Comme un bon photo-reporter et documenta-
liste, il dirige son attention vers les fins dérou-
lements des relations entre les individus, les
façonnements traditionnels et culturels de la
vie quotidienne et des processus d’histoire so-
ciale. Ses tableaux sur la vie campagnarde, sur
le travail dans les communes, sur l’institution
de l’école primaire, ses toiles représentant des
enfants, ses œuvres sur le milieu bourgeois et
citadin et ses formidables peintures sur la tra- «Die Armensuppe II» [La soupe des pauvres II], 1893. (Photo tirée du catalogue «Albert Anker – Monde en beauté»)
dition sociale et humanitaire suisse constituent
un grand trésor artistique de la Suisse. Ancré dans le village natal, lement et le placent dans le cadre de vie re- notamment des hôpitaux, des universités et
Il est méritoire que les musées et les collec- dans la communauté démocratique présenté. des voies de transport. On a également ins-
tionneurs d’art, comme par exemple l’ancien et ouvert sur le monde Il connaissait cependant aussi la vie bour- titué la scolarité générale obligatoire et édi-
Conseiller fédéral Christoph Blocher, acquiè- Albert Anker est né en 1831 à Anet dans le geoise et le milieu citadin de Paris. Avec sa fié l’école élémentaire et secondaire. Aupara-
rent des œuvres d’Albert Anker (et d’autres Seeland bernois près de la Romandie. En famille, il passait les mois d’hiver en tant que vant déjà, en 1835, on avait introduit dans le
peintres suisses importants) et puissent pré- 1836, son père a été promu vétérinaire canto- peintre sur faïence à Paris et était proche de la canton de Berne la scolarité obligatoire pour
server ainsi le bien culturel de notre pays. nal à Neuchâtel où la famille a vécu jusqu’en scène artistique parisienne. Matthias Frehner, les filles et les garçons, une grande conquête
La réception de son œuvre de vie tient tou- 1852. Plus tard, après ses études de théologie directeur du musée des Beaux-Arts de Berne, sociale et politique, au profit de la démocra-
jours plus nettement en compte de sa dimen- et des séjours d’études, l’artiste est retourné écrit à ce sujet: Anker «sait s’identifier avec tie directe, où chaque citoyen doit être bien
sion humaine et historique sociale et de son habiter dans la maison parentale au village autrui. Cette empathie pour l’être humain formé et sur plan d’égalité pour participer à
actualité. Lors de ventes aux enchères d’œu- d’Anet où beaucoup de ses œuvres ont vu le confère à ses représentations des hommes toutes les décisions. De cette manière, la vie
vres d’art, les tableaux d’Anker atteignent les jour. cette crédibilité qui attire et convainc direc- communautaire démocratique, la solidarité,
prix les plus élevés et ils sont toujours plus Tous ses tableaux montrent clairement tement aujourd’hui encore au-delà de cette les points communs et avant tout un rééqui-
recherchés notamment en Asie. Les exposi- qu’Albert Anker et sa famille étaient étroi- époque.» librage social devaient être garantis dans la
tions d’Anker au Japon ont eu un succès im- tement liés à la population campagnarde du Même dans sa commune natale d’Anet population. En 1864, on a introduit les tra-
portant. village et qu’il y a trouvé un grand nombre dans le Seeland bernois, empreinte du monde vaux à l’aiguille à l’école pour les filles et la
de ses modèles et motifs. Les individus cher- paysan, l’industrialisation a commencé à gymnastique pour les garçons. Finalement,
«Comment mettre fin à la violence …» chaient également des conseils et de la con- laisser ses traces. Le tableau «Le géomètre» en 1874 l’enseignement élémentaire gratuit et
suite de la page 6 solation auprès de leur peintre et concitoyen. de 1885 montre admirablement la manière non-confessionnel a été inscrit dans la Cons-
Les représentations humaines et les thèmes dont les enfants du village suivent avec at- titution fédérale suisse.
trouvent confortés dans leur manière d’agir sociaux montrent qu’il avait une vaste in- tention et intérêt les innovations dans le vil- Au cours de son histoire, la Suisse a connu
irréfléchie et irresponsable. En outre, je me struction humaniste et culturelle, qu’il pos- lage, le mesurage de la future ligne ferro- beaucoup de périodes de disette. Les pein-
permets de supposer que l’individu «tolérant» sédait une bonne connaissance de l’homme viaire Berne–Neuchâtel. Dans la toute jeune tures d’Anker intitulées «Die Armensuppe»
qui ne se sent pas concerné – s’il se posait et qu’il pouvait s’identifier avec autrui. Ses Confédération, on a créé avec de grands ef- [La soupe des pauvres], «Die Zwangsverstei-
honnêtement la question – se sentirait très peintures touchent l’observateur émotionnel- forts de nombreuses institutions étatiques, gerung», [La vente judiciaire], «Der Zinstag»
concerné si les choses se passaient dans son [Le paiement des intérêts] ou «Die Länderkin-
espace privé. der» représentent aussi des sujets sociaux ac-
Ainsi, c’est aussi un petit exemple de notre tuels qui laissent toujours percevoir dans leur
façon de regarder notre «vie commune» se représentation les liens humains et la dignité.
décomposer de l’intérieur. Mais franchement, La détresse et la misère y sont représentées.
n’est-ce pas l’une de nos premières tâches so- L’œuvre de l’artiste comprend encore de
ciales que de nous comporter de façon plus grands trésors avec des références actuelles
coresponsable dans l’espace public? C’est et attend sa remise à neuf dans l’histoire de
surtout dans les villes et agglomérations qu’il l’art par exemple au point de vue de son esti-
nous faut reconquérir l’espace public et le me et de sa ressemblance avec les oeuvres du
rendre accueillant à tous. Il est encourageant grand réaliste français Gustave Courbet. Les
de voir déjà organiser ce genre de manifesta- toiles d’Anker, les thèmes humains, sa soi-
tions dans diverses villes. gneuse observation et sa reproduction de fins
J’ai aussi reconnu de plus en plus claire- détails, la matérialité parfaite et la vivacité
ment l’effet préventif de cette initiative de ainsi que les traits d’histoire culturelle produ-
la police municipale de Winterthur. Préparer isent un effet d’intemporalité et de modernité
l’avenir: la crise économique que nous traver- dans son art. Matthias Frehner présente dans
sons exige des solutions constructives visant sa contribution au catalogue intitulé «Monde
à renforcer l’intérêt commun. La lutte des en beauté» l’univers pictural d’Albert Anker
classes, ici, ne sert pas à grand-chose, l’his- en le comprenant avec celui de Johanna Spyri
toire nous l’a suffisamment prouvé. Notre et reconnaît un réalisme poétique moderne et
démocratie nous offre tous les moyens de ré- psychologique dans leurs œuvres.
soudre de manière non-violente les problèmes
économiques et sociaux à venir. L’actualité du réalisme psychologique,
Le «tour en ville contre la violence» cons- sociologique et poétique d’Anker
titue une étape dans cette direction: ne pas L’exposition de Berne et les catalogues mon-
abandonner la place aux violents, mais endi- trent et soulignent que justement la jeunes-
guer l’excès de pouvoir que certains se sont se d’aujourd’hui, habituée aux images média-
arrogé en créant une présence publique et tiques, s’intéresse beaucoup au réalisme
corriger cet excès en s’appuyant sur les droits concret et humain des peintures d’Anker. Ils
humains et le sentiment naturel du droit. •
Source: www.ncbi.ch Die kleinen Strickerinnen [Les jeunes tricoteuses], 1890. (Photo tirée du catalogue) Suite page 8
page 8 Horizons et débats No 23, 14 juin 2010

Bien gérer le budget familial en temps de déclin économique


ew. Même en Suisse prospère, les gens taires, faisaient leur preuve dans la vie pro-
peuvent devenir chômeurs de façon impré- fessionnelle et disposaient de certaines expé-
vue en raison de fermetures d’entreprises ou riences de vie en communauté, mais, quant
de maladie, il y a des réductions de salaires, à la gestion du ménage, ils avaient besoin de
des indemnités de vie chère réduites ou même rattrapage.
supprimées. Sans en être responsable, les re- Au cours de sept soirées, nous avons in-
venus ne couvrent plus les dépenses et les fac- troduit les participants aux divers thèmes tels
tures ne peuvent plus être payées, et le bud- que soupes, tartes, plats divers à base de céré-
get familial se retrouve dans une situation ales, pommes de terre, légumes, fruits, viande,
précaire. Dû à la crise financière, l’endette- lait et produits laitiers. Bien sûr, tout était pré-
ment de nombreux pays a considérablement paré de fond en comble, nous n’avions pas re-
augmenté et aura des conséquences sur les sa- cours aux produits finis ou semi-finis. Toutes
laires et caisses de pension dans un proche les trois, nous discutions à fond la prépara-
avenir. Mais il y a aussi les coups du destin tion des cours et étions très attentives à ce que
qui, comme une séparation ou un décès, ré- toutes les techniques de base de la cuisine, la
duisent souvent le revenu. plupart des pâtes à gâteaux, etc. soient faites
Cependant même dans des moments diffi- sur place et que tous les participants reçoivent
ciles, il y a toujours une marge de manœuvre le maximum d’«outils» pouvant être transfé-
qui permet de garder la situation bien en main, rés à de nombreux autres plats.
d’apporter soi-même une contribution à l’as- Encouragées par le «succès», nous avons
surance de l’existence. Les gens savent faire proposé à plusieurs reprises un cours d’un
beaucoup plus qu’ils ne le pensent, accomplir jour pour apprendre la conservation des fruits
des travaux, fabriquer des produits ou effec- et légumes. Toutes les méthodes de conser-
tuer de petites réparations. Une grande partie vations furent présentées et mises en œuvre.
de ce qui était autrefois évident pour nous a «Il est à espérer que dans le domaine de l’économie familiale une approche différente se fasse jour. Après chaque cours, les participants ren-
disparu aujourd’hui. Dans le canton de Zurich, le soi-disant ‹Obli› (un cours d’économie familiale obligatoire) qui avait traient avec un sac plein de petites bouteilles,
Mettre la main à la pâte pour bien gérer été supprimé dans le cadre de mesures d’économie, a dû être réintroduit sous la pression de la popu- de petits sachets ou de verres remplis de con-
le budget familial en temps de crise peut lation.» (photo mad) fiture stérilisée à chaud ou de fruits secs, de lé-
être une source de loisirs et un enrichisse- Des travaux pratiques sont source de grand. Nous pourrons alors y avoir recours gumes marinés dans du vinaigre ou de l’huile,
ment non seulement pour ceux qui sont tou- satisfaction même hors des temps de crise en cas de besoin. de sel aux légumes et de sauces tomates. Les
chés par le chômage ou le chômage partiel, Un ami me racontait souvent comment il avait J’aimerais bien vous raconter un exemple conserves faites à la main et ornées de belles
mais aussi pour la population active. Pen- aidé son grand père à donner des coups de de mon travail professionnel. Lorsque la pre- étiquettes servaient de provisions ou de petits
dant son temps libre, la jeune génération marteau, à clouer et à peindre quelque chose. mière guerre d’agression de l’OTAN a eu lieu cadeaux utiles.
fait l’expérience d’un travail exemplaire en Il était patient et veillait à ce que le travail soit sur sol européen, il était clair que cela allait Il est à espérer que dans le domaine de
collaboration avec d’autres, ce qui peut être bien fait. Ensuite, tous deux réchauffaient des changer la vie pour nous tous dans les an- l’économie familiale une approche diffé-
particulièrement important en vue d’un ave- saucisses sur un vieux fourneau. Aujourd’hui nées à venir. En 1999, le Kosovo fut attaqué. rente se fasse jour. Dans le canton de Zurich,
nir professionnel qui s’avère souvent moins encore, il a recours aux expériences d’alors, en J’ai proposé, avec deux autres enseignantes le soi-disant «Obli» (un cours d’économie
rassurant. demandant conseil aux collègues ou autres ar- en économie familiale, un cours de cuisine familiale obligatoire) qui avait été supprimé
Pour un enfant, il n’y a pas de meilleure tisans, et il est capable de réfléchir et d’agir lui- de base qui s’adressait essentiellement aux dans le cadre de mesures d’économie, a dû
préparation à des périodes plus difficiles dans même, ce qui lui permet de faire des écono- femmes adultes – il y avait aussi un homme être réintroduit sous la pression de la popula-
la vie que de voir comment mère et père tra- mies et lui procure en plus pas mal de plaisir. participant – qui n’avaient pas eu l’occasion tion. Avec satisfaction, j’ai lu dans Horizons
vaillent ensemble au jardin, effectuent de pe- Beaucoup de lecteurs pourraient y ajou- – ni dans leur famille ni lors de leur forma- et débats no 21 que, dans divers cantons, des
tits travaux de rénovation dans la maison ou ter des exemples similaires. Il est bien d’ap- tion – de suivre une introduction systéma- motions ou interpellations ont été déposées
ailleurs, et font participer l’enfant selon son prendre ces choses-là avec une certaine «pas- tique au savoir-faire culinaire. La plupart des pour promouvoir l’enseignement de l’écono-
âge. sion» quand le besoin n’est pas encore trop participants avaient fait des études universi- mie familiale. •

«Albert Anker – proche de …» Isabelle Messerli a parfaitement repré- Anker s’intéressait particulièrement à l’édu- En pédagogie, on commença à considérer
suite de la page 7 senté dans ses contributions au catalogue les cation et à la formation, en tant que politi- l’enfant comme une personnalité indépen-
«Kinderwelten» [le monde des enfants] de la cien, il s’engagea également au Grand Con- dante, participant à la réflexion et aux activi-
y accèdent plus facilement qu’aux œuvres ab- jeune Confédération. Ainsi, elle se réfère par seil pour ces domaines. Son amour particulier tés, et à l’encourager dans ce sens. Tous les
straites qui ont toujours été présentées comme exemple au livre de lecture de Thomas Ignaz allait aux enfants et aux jeunes. Lui, qui avait tableaux d’Anker représentant des enfants et
le véritable «art moderne». L’observation Scherr destiné à la troisième classe primaire, initialement étudié la théologie, qui estimait adolescents montrent ceux-ci lors d’activités
exacte du tableau «Der Gemeindeschreiber» publié en 1848: «C’était donc une grande in- la pédagogie de Rousseau, de Fröbel et de culturelles renforçant la personnalité comme
[le secrétaire de commune] montre aux jeunes justice que l’on ait si longtemps et à beau- Pestalozzi, était également actif au niveau lit- l’écriture, la lecture, le calcul et les travaux
par exemple l’univers d’une direction respon- coup d’endroits fait peu ou rien pour la for- téraire. Isabelle Messerli constate qu’«aucun manuels et ménagers. Albert Anker a rédigé
sable d’une commune, dans lequel on écrivait mation des paysans. Réjouissons-nous que autre peintre suisse n’a traité en Suisse aussi avec une haute compétence pédagogique et
soigneusement à la main, sans aucun moyen selon les lois de notre pays, les enfants des intensément le motif de l’enfant jouant ou ap- psychologique des écrits à ce sujet comme
électronique et technique. Suite au succès que paysans et des journaliers reçoivent le même prenant qu’Albert Anker» et cela vaudrait la par exemple pour l’enseignement du fran-
ce tableau à connu, Anker a dû le repeindre enseignement à l’école élémentaire que les peine de le confirmer en comparaison avec çais et de l’allemand ou pour le développe-
plusieurs fois avec des variations. C’est spé- enfants des nobles et des riches.» les artistes d’autres pays. ment des enfants et adolescents. Les dévelop-
cialement ses œuvres humaines et sociales qui pements actuels en matière de centralisation,
attirent les jeunes. Matthias Frehner écrit dans de commercialisation et de démantèlement de
l’introduction du catalogue: «Les jeunes gens
d’aujourd’hui n’ont pas de problèmes avec Horizons et débats la formation au moyen de réformes à la «Bo-
logne» apparaissent, face à cet arrière-plan de
Anker, il les enthousiasme même spontané- Hebdomadaire favorisant la pensée indépendante, l’éthique et la responsabilité
haute qualité de la formation pédagogique et
ment» et il pense que «cela ne joue idéologi- pour le respect et la promotion du droit international,
sociale, encore beaucoup plus inquiétantes.
quement aucun rôle si les enfants rêvent assis du droit humanitaire et des droits humains
On peut conseiller chaleureusement aux
sur des bancs verts devant un fourneau» ou écoles et aux parents de visiter cette exposi-
s’il se meuvent dans un monde virtuel d’ima- Abonnez-vous à Horizons et débats – journal publié par une coopérative indépendante tion pour se consacrer de manière plus appro-
ges. Cependant, la vraie référence humaine et L’hebdomadaire Horizons et débats est édité par la coopérative Zeit-Fragen qui tient à son indépendance fondie à ce grand artiste suisse et à l’époque
«le fait d’être touché» est décisif pour la for- politique et financière. Tous les collaborateurs de la rédaction et de l’administration s’engagent passionnante de l’édification de la Confédé-
mation naturelle de l’âme. bénévolement pendant leur temps libre. L’impression et la distribution sont financées uniquement par ration. De la même façon, la Suisse actuelle
les abonnements et des dons. La coopérative publie aussi l’hebdomadaire Zeit-Fragen en allemand et le et les performances de nos ancêtres méritent
mensuel Current Concerns en anglais. un hommage positif plus accru.
L’excellente exposition au musée des
Je commande un abonnement annuel au prix de 198.– frs / 108.– € Beaux-Arts a été réalisée par Matthias Freh-
Je commande un abonnement annuel au prix d’étudiants de 99.– frs / 54.– €
ner, Therese Bhattachary-Stettler et Isabelle
Messerli. On peut la visiter jusqu’au 5 sep-
Je commande un abonnement de 6 mois au prix de 105.– frs / 58.– € tembre 2010 à Berne, puis l’admirer sous
Je commande un abonnement de 2 ans au prix de 295.– frs / 185.– € une forme modifiée du 6 novembre 2010 au
Je commande à l’essai les six prochains numéros gratuitement. 6 mars 2011 au Musée Oskar Reinhart au
Stadtgarten à Winterthur. Les deux musées
Veuillez nous envoyer _____ exemplaires gratuits d’Horizons et débats no _____ pour les disposent d’une propre collection de pré-
remettre à des personnes intéressées. cieux tableaux d’Anker. Le catalogue infor-
matif «Albert Anker – Monde en beauté» a
Nom / Prénom: été complété en coopération avec le Musée
des Beaux-Arts à Berne et la Fondation Mai-
Rue / No:
son Albert Anker Anet par l’excellent ouvrage
NPA / Localité: intitulé «La société rurale et la culture maté-
rielle chez Albert Anker (1831–1910)». Dans
Téléphone: ce livre, l’univers pictural d’Anker est remis
à jour dans un judicieux échange interdisci-
Date / Signature: plinaire. •
A retourner à: Horizons et débats, case postale 729, CH-8044 Zurich, Fax +41-44-350 65 51 Renseignement sur l’exposition:
CCP 87-748485-6, Horizons et débats, 8044 Zurich Musée des Beaux-Arts de Berne,
ISBN 978-3-7272-1129-4 tél. +41 31 328 09 44, info@kunstmuseumbern.ch

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