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Prise en charge de l’adulte « demandeur » de


rééducation de déglutition dysfonctionnelle

Isabelle Eyoum

Résumé
La prise en charge de ce trouble dysfonctionnel concerne habituellement l’enfant plus que
l’adulte. Pourtant il est moins rare qu’on pourrait le penser d’avoir une demande de soins
pour l’adulte.
La demande émane de l’orthodontiste ou bien du dentiste qui suivent l’adulte consultant
pour des problèmes dentaires (déchaussement, déplacements secondaires à une déglutition
dysfonctionnelle). Pourtant souvent l’adulte vient de son propre chef pour savoir s’il y a
encore quelque chose à faire pour corriger sa gêne. Sa motivation peut-être une gêne fonc-
tionnelle, une anomalie de prononciation mal vécue ou une raison esthétique, liée à un tra-
vail où le visage et le sourire ont une importance sociale : hôtesse d’accueil, commercial(e),
instituteur(rice), professeur. Le plus souvent ce sont des femmes qui consultent. Elles sont
plus assidues à la rééducation, investissent pleinement le travail à faire à la maison et, en
général, elles ont la ténacité voulue pour mener à bien un long travail de maîtrise de leur
déglutition.
Mots clés : déglutition dysfonctionnelle, adulte, rééducation, motivation, psychologie.

Remediation of swallowing disorders in adults asking for treatment.


Abstract
The treatment of swallowing disorders concerns children more often than adults. However,
requests made by adults are not as rare as one may think.
The referral is made by the patient’ s orthodontist or dentist who follow him (her) for dental
problems that are secondary to a swallowing disorder. However, the adult may consult of his
own volition to find out if some action can still be taken. The reasons for consulting may be
functional hindrance, articulation disorders or aesthetic reasons related to professions that
value facial appearance and smiling: hostess, businessman, teacher. Women consult more
often than men. Furthermore, they are more motivated and carry out the exercises and the
long home-based program to the end.
Key Words : swallowing disorder, adult, treatment, motivation, psychology.

Rééducation Orthophonique - N° 226 - juin 2006


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Isabelle EYOUM
Orthophoniste
Chargée de cours à Paris VI
et à l’université de Besançon
11 rue de Saint-Quentin
94130 Nogent-sur-Marne

L
a prise en charge de la déglutition dysfonctionnelle de l’adulte est parti-
culière. Elle nécessite patience et psychologie. En effet, c’est une réédu-
cation de longue durée car le patient adulte a « imprimé » un mauvais
mécanisme pendant de nombreuses années qui s’est automatisé au fil du temps.
Il va falloir « casser » ce conditionnement pour le remplacer par le déroule-
ment correct des processus de la fonction de déglutition.
La rééducation sera longue (environ 24 mois) et la répétition des exer-
cices peut s’avérer fastidieuse pour le patient. Il faut donc pouvoir le motiver
jusqu’à l’obtention du geste correct permettant une déglutition fonctionnelle.
Parmi les adultes ayant suivi une rééducation de ce type, les trois cas pré-
sentés dans cet article m’ont paru les plus représentatifs du travail de l’ortho-
phoniste dans cette prise en charge si spécifique.

♦ P r é s e n t a t i o n d e t ro i s c a s d ’ a d u l t e s
P re m i e r c a s
Madame Patricia P., âgée de 48 ans, consulte le 14 /02/ 2001, envoyée par
son orthodontiste qui lui a posé des bagues pour la deuxième fois consécutive.
Un premier traitement orthodontique avait été pratiqué en 1998. L’appareillage
avait été déposé en 1999 et replacé 6 mois plus tard, en raison d’une récidive,
objectivée par la réapparition du diastème initial des incisives centrales supé-
rieures. Le praticien n’avait apparemment pas remarqué de déglutition dysfonc-
tionnelle lors de la première pose de bagues et se demande si cette récidive est
la conséquence d’un mouvement d’appui lingual.
Le bilan orthophonique révèle :
– une béance latérale supérieure gauche et un diastème incisif,
– des lèvres peu toniques,
– un filet lingual très court gênant l’ascension linguale,
– des buccinateurs asymétriques et peu fonctionnels,
– une ventilation de type buccal,

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– une onychophagie importante qu’elle ne peut inhiber même pendant l’exa-


men (en rapport avec la béance gauche),
– un geste impulsif répétitif de se passer la langue sur les lèvres,
– des syncinésies bracchiales (sursaut avec resserrement des bras et élévation
des épaules lors de la déglutition volontaire),
– une articulation parfaite.
La langue, au repos, est plate, largement étalée sur le plancher et prend
appui, lors de la déglutition, à la hauteur des canines supérieures.
A la suite de nombreuses explications, Madame P. prend conscience de la
raison qui fait que sa déglutition dysfonctionnelle perdure et accepte de suivre
des séances d’orthophonie.
Elle est dans un métier de relation, travaillant comme directrice d’usine et
devant avoir de fréquents contacts commerciaux. Elle dit, elle-même, que son
charme et son sourire sont des atouts de vente ! Or, depuis un ou deux ans, son
articulé dentaire se dégrade, ses canines se tournent vers l’extérieur et il se
forme une béance antérieure marquée, ce qui l’a conduite à suivre un traitement
orthodontique.
Elle est assez stressée et avoue qu’elle a sucé son pouce jusqu’à l’âge de
40 ans, suite, pense-t-elle, à de très mauvaises relations avec sa mère. Au décès
de celle-ci, elle a suivi une psychanalyse et a réussi à arrêter cette succion du
pouce. A cause du stress dû aux difficultés de son entreprise, elle a débuté une
onychophagie massive, elle se ronge les ongles au sang, parfois jusqu’à la
lunule. Elle dit qu’elle ne peut s’en empêcher. Pour ses rendez-vous d’affaires,
elle se colle des faux ongles.
Mme P. a compris assez rapidement les mouvements à exécuter, la mus-
culature labio-jugo-linguale s’est restaurée en 3 semaines d’exercices. En volon-
taire, elle peut obtenir une déglutition correcte avec appui palatal et recul de
langue correct. Par contre, elle se dit incapable de le faire sans y réfléchir tout
au long du repas. 40 séances( sur deux années) se sont avérées nécessaires pour
obtenir l’automatisation du mécanisme. Tout au long de chaque séance, nous
avons travaillé aussi sur la prise de conscience de ce qui déclenchait le geste de
porter ses ongles entre les dents et je lui ai fait observer au miroir qu’à cet ins-
tant, la langue venait se glisser entre les dents pour téter l’ongle juste avant
qu’elle le mordille puis qu’elle l’arrache avec ses incisives. Elle a alors réalisé
que ce conditionnement, opéré plusieurs fois par jour, de façon inconsciente,
allait à l’encontre de l’automatisation du processus normal de déglutition. Nous
avons essayé d’aborder ce problème avec humour en jouant à nous attacher les
mains pendant la séance, ou en poussant un cri d’alerte dès que je voyais monter

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la main vers la bouche, etc. A la maison, elle s’est rendue compte que c’est en
regardant la télévision que l’onychophagie était la plus intense. Elle s’est égale-
ment rendue compte que si ses mains étaient occupées, elle se rongeait moins
les ongles. Nous avons donc alterné à la maison, soit le port de gants, soit le fait
de tricoter ou de broder un canevas pour tenter un déconditionnement.
En Juillet 2002, nous avons pris d’un commun accord la décision d’arrê-
ter la prise en charge. L’articulé dentaire n’avait pas bougé depuis 8 mois, date
de dépose des bagues, et elle se sentait capable de maîtriser ses impulsions
« onychophagiques ».
Deuxième cas
Madame Marie-Claude F., institutrice, âgée de 46 ans, vient consulter en
janvier 2003, envoyée par son orthodontiste. La béance antérieure supérieure est
telle que la fermeture buccale est incomplète, les lèvres ne peuvent se toucher.
Les incisives centrales supérieures se détachent en avant et sont encadrées des
deux autres incisives voisines légèrement plus en retrait. Elle se plaint surtout
d’un trouble de prononciation, encore plus que de l’aspect esthétique. En effet,
elle a quitté sa classe de CP pour enseigner en CM 1 et les élèves se moquent
d’elle ouvertement, ce qu’elle ne peut plus supporter.
Le passage de la langue entre les mâchoires qui ne la contiennent plus
provoque un déplacement des points d’articulation sur le /s/, le /t/, (moins sur le
/n/ et le /d/). De plus, on voit sortir l’apex lingual, même au repos. Cette dame
est très motivée actuellement. Pourtant, à 18 ans, elle avait déjà été suivie pour
un trouble de l’articulé dentaire, on lui avait fait passer des radios panoramiques
montrant, dit-elle, que « ses mâchoires n’étaient pas dans l’axe habituel ».
Devant le coût de l’opération annoncée, elle avait décidé de repousser dans le
temps l’appareillage proposé.
Le bilan orthophonique révèle :
– une béance antérieure très marquée,
– une prognathie avec proalvéolie supérieure, déviation des incisives en
avant et vers le haut,
– un chevauchement des canines,
– au repos, la langue est largement étalée en position interdentale, l’apex sor-
tant légèrement sous les incisives centrales relevées,
– la fermeture labiale n’est pas complète même à l’effort,
– lors de la déglutition, le sillon naso-labial est tendu,
– la houppe du menton est contractée, en accord avec la compensation lors
de la fermeture pour déglutir,

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– les buccinateurs semblent fonctionnels et symétriques lors du serrage den-


taire des molaires mais Mme F. se plaint d’une gêne lors de la mastication
des aliments qui lui est pénible et elle a modifié son alimentation de ce fait
en privilégiant les aliments mous, blancs de poulet, jambon, poisson ou
steaks hachés, purées, yaourts,
– pour dormir, elle sent « qu’elle est obligée de téter sa langue ». La suc-
cion de la langue se poursuit donc depuis des années. Le matin, l’oreiller
est trempé de salive par malocclusion labiale,
– la ventilation est totalement buccale, le test du ballon est impossible (ce
test consiste à faire gonfler par le patient un ballon tenu entre les lèvres
sans le tenir avec les mains, il renseigne sur le manque de force labiale
dans le cas où le ballon s’échappe des lèvres à la première poussée, ou sur
la mauvaise gestion de la ventilation nasale si le patient « réavale » par la
bouche l’air du ballon au lieu d’inspirer par le nez),
– on note la présence de syncinésies digitales lors de la déglutition,
– l’articulation montre un sigmatisme interdental marqué sur le /s/ et le /t/,
plus léger sur le /n/, très léger sur le /d/.
La prise en charge a débuté à la suite du bilan, Mme F. étant très motivée
et poussée par le stress ressenti au travail. Au bout de 40 séances, (hebdoma-
daires pour les 20 premières, puis tous les 15 jours pour les suivantes), elle est
arrivée à ressentir l’appui lingual au palais, le recul important que cela entraînait
chez elle, et les modifications que cela provoquait. En effet, les incisives se sont
redressées et la fermeture buccale étant possible, le sigmatisme sur le /s/ com-
mençait à régresser sérieusement. Parallèlement, pour l’aider à conserver une
ventilation nocturne nasale, une enveloppe linguale nocturne (E.L.N.) lui a été
prescrite par l’orthodontiste.
Mme F. est revenue en Janvier 2005, 7 mois après l’arrêt de sa prise en
charge. L’articulation étant normalisée et la mastication ne la faisant plus souf-
frir, la pose de bagues a alors permis à Mme F. de retrouver un sourire satisfai-
sant. Par sécurité, il lui a été placé un fil dentaire pour contention, à l’arrière des
dents de la mâchoire supérieure. Mme F. est très satisfaite et a retrouvé son
humour et sa gaieté.
Tr oisième cas
Monsieur Guy V. âgé de 48 ans, vient consulter en mai dernier, adressé
par son orthodontiste qui voit son état facial se dégrader au fur à mesure que ses
soins avancent, ce qui lui pose problème.
Le bilan orthophonique révèle que ces troubles remontent à 8 ans et qu’ils
empirent avec le temps quels que soient les traitements proposés par les nom-

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breux spécialistes consultés. Il y a une vingtaine d’années, Mr V. a subi l’extrac-


tion d’une canine. Pendant douze ans, rien n’a semblé bouger dans sa dentition.
Il y a huit ans, son dentiste constatant un trouble de l’articulé dentaire, lui pro-
pose de déplacer la prémolaire pour la mettre à la place de la canine manquante
et, par un appareillage, de corriger le trouble. Après la dépose de l’appareillage,
il y eut quelques semaines de rémission, puis un blépharospasme (spasme de la
paupière) très important est apparu, gênant Mr V. dans son travail. On lui plaça
des gouttières à porter jour et nuit, puis un bridge fut prévu pour remplacer la
prémolaire déplacée. Avec l’appareillage orthodontique (bas et haut), les dou-
leurs arrivèrent à un degré maximal, nécessitant l’injection de Botox pour faire
céder le spasme.
A l’examen clinique, l’hémi-spasme facial est complet : front, paupières
supérieure et inférieure, lèvre droite, surtout à la commissure, menton et cou.
Monsieur V. souffre beaucoup, n’arrive plus à travailler correctement, ressent
une gêne pour parler et pour mastiquer.
Quelques stimulations faciales sur le trajet du nerf facial et à la jonction
du trijumeau semblent le soulager mais cela ne dure que quelques minutes.
Devant ce tableau, il semblait logique de chercher une cause provoquant cette
névrite chronique et comme la vaso-dilatation provoquée par les stimulations
faciales le soulageait quelques minutes, il paraissait envisageable de penser à un
conflit vasculo-nerveux. Je lui ai donc conseillé d’aller voir un chirurgien très
compétent dans le domaine maxillo-facial. La suite a été fort heureuse pour ce
patient que je n’ai vu finalement que le temps du bilan !!!
Son témoignage me semble tout à fait important. Aussi, à ma demande, il
a accepté de se livrer afin que son « aventure » puisse aider d’autres patients
souffrant du même mal, car ces personnes sont trop souvent dites « patients
psycho-somatiques » (surtout si leur vécu se prête à ce diagnostic hâtif).
TEMOIGNAGE de Monsieur Guy V., patient né en Janvier 1957
Je tiens à témoigner d'une expérience médicale qui a mal commencé et
qui heureusement, grâce à l'enchaînement de certaines rencontres et le non
conformisme de certains médecins ou praticiens, m'ont amené à une guérison à
laquelle je ne croyais plus…
Il y a bientôt 9 années, le 26 décembre 1996, je perdais ma fille Caroline
qui nous quittait des suites d'une tumeur cérébrale foudroyante, elle avait 3 ans
et demi. Depuis cette date, beaucoup de choses dans ma vie ont changé. Ce qui
est certain, c'est que j'étais sujet à des douleurs faciales environ une année
avant le décès de ma fille et que les spasmes se sont accentués progressivement

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après son décès. J'ai donc commencé à consulter, il y a 8 ans environ, pour un
trouble qui a été longtemps identifié comme une pathologie liée à cet événe-
ment douloureux ou au stress. Les médecins généralistes que je consultais
m'ont prescrit du Magnésium, du Rivotryl, du Lexomil, du Myolastan ou
d'autres neuroleptiques de ce genre pendant quelques années. La douleur s'ins-
tallait, le sommeil devenait difficile, la vie en société se compliquait, je fuyais
par principe les rencontres, les dîners entre amis, voire les rendez-vous profes-
sionnels et toute tentative d'expression orale nécessitant des efforts considé-
rables. Je commençais à déprimer sérieusement. Pendant les trois années qui
ont suivi, j'ai tenté d'autres pistes sur conseil médical : extraction des 4 dents
de sagesse, 2 acupuncteurs, 1 magnétiseur, 1 médecin kinésiologue et même un
psychothérapeute, tout cela sans succès. Il y a 5 ans, ces troubles devenant
chroniques et entraînant des crispations faciales extrêmement douloureuses, je
décidais de consulter une neurologue parisienne qui ne sut que préconiser l'in-
jection de toxine botulique pour tenter de me soulager. Cette aventure entraîna
des complications car une paralysie de la lèvre supérieure droite ajouta, à mes
maux, un handicap supplémentaire pendant quelques semaines. Le spasme était
toujours là et cette expérience m'a éloigné de la voie médicale traditionnelle.
Mon horizon, bien trouble, commença à s'éclaircir avec la rencontre d'une
ostéopathe remarquable, spécialisée dans le traitement des douleurs faciales
(Elisabeth Roux). Pendant toutes ces années de galères, elle a été la partenaire
de mes soulagements ponctuels, elle m'a offert en me soulageant quelques
heures, des moments de répit après chaque séance et me préparait pour les
réunions importantes (car je dirige une entreprise d'une vingtaine de per-
sonnes, ce qui n'autorise pas les pauses médicales longues). Ces troubles per-
sistant et s'aggravant, j'explorais une voie nouvelle, celle de l'orthodontie. Tout
le monde sait que les dents sont un acteur majeur de notre équilibre, et me
voilà parti pour un traitement de 14 mois avec un accompagnement toujours
aussi soutenu de mon ostéopathe. Au cours du traitement, j'ai ressenti une amé-
lioration sensible mais j'étais encore très loin de la solution. Il faudra, grâce à
mon orthodontiste (le Dr Laurence de Maistre) que je rencontre tout d'abord
une orthophoniste (Isabelle Eyoum) qui, consciente du chemin jusque là par-
couru, pressent un conflit vasculo-nerveux. Elle m'envoie donc vers un chirur-
gien de Caen, spécialisé en chirurgie maxillo-faciale, le docteur Daniel Labbé,
qui me prescrit une IRM pour rechercher l'éventuelle présence d'un conflit vas-
culo-nerveux, et là « BINGO ! » l'examen pratiqué en pleine crise, révèle
l'origine certaine de tous mes maux. Je peux mettre un nom sur ma maladie :
un spasme hémi-facial. Mais voilà les spécialistes sont ra res, et le Dr Labbé,
spécialisé dans la chirurgie réparatrice, m'oriente vers un autre spécialiste,

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sûrement un des meilleurs. Il s'agit du professeur Jacques Magnan, chef de ser-


vice ORL à l'hôpital Nord de Marseille. J'ai donc pris contact avec le service
de cet hôpital et j'ai rencontré pour la première fois Monsieur Jacques Magnan
le 12 juillet 2005. Au premier coup d'œil sur mon I.R.M., il me rega rde droit
dans les yeux avec un sourire rassurant et me dit "je vais vous guérir Monsieur
V.". Je n'espérais même pas cela, il m'aurait dit : "je vais vous soulager", j'au-
rais été le plus heureux des hommes.
Il m'a montré l'anomalie, sur les clichés, et ce fameux conflit entre artère
cérébelleuse et nerf facial. Il me restait à prendre un rendez-vous pour une
intervention. Celle-ci fut pratiquée le 22 septembre 2005 à Marseille. Je suis
entré en salle d'opération à 16h45 pour en sortir à 19h15 débarrassé de ma
douleur. J'ai passé une semaine dans le service du professeur Magnan, aidé
par une équipe remarquable, à son image et depuis, je profite tous les jours, de
chaque moment sans douleur avec un plaisir que vous ne pouvez pas imaginer.
Un grand merci à tous les artisans de cette difficile aventure, aux personnes
qui ont su m'accorder leur attention et à toute ma famille, car ce qui était diffi-
cile pour moi l'était tout autant pour elle.
Merci, merci, mille fois merci !!!!
Guy V., le 8 novembre 2005

♦ C o n c lusion
Ces trois études de cas tenteraient de montrer que la prise en charge de
l’adulte ayant une déglutition dysfonctionnelle ne se résume pas simplement à
une rééducation d’une bonne position linguale mais à une prise en compte des
parafonctions (cas 1 et 2) comme l’onycophagie de Mme P. ou la pulsion lin-
guale de Mme F. Par contre, pour M.V., il s’agissait de poser un diagnostic
orthophonique différentiel qui l’orienta alors vers la nécessité d’une intervention
chirurgicale.
L’intérêt de la prise en charge de patients adultes ayant une plainte de
dysfonction linguale permet, une fois encore, de réfléchir à notre champ de
compétence, à la fois sur le versant anatomo-fonctionnel en relation avec un
traitement orthodontique et, d’autre part, à la nécessité de pouvoir orienter le
patient souffrant de douleurs oro-faciales vers des thérapeutes compétents spé-
cialisés dans ce domaine.
Contrairement à l’enfant, l’adulte a une plainte spécifique. Il ne s’agit pas
de le convaincre de l’utilité d’une prise en charge et d’une rééducation mais de
répondre à la gêne ou aux douleurs qu’il vit au quotidien. C’est pour cela que la
prise en charge est certainement plus longue mais moins souvent sujette à la
récidive.

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REFERENCES
CHAUVOIS A., FOURNIER M., GIRARDIN F. – Rééducation des fonctions dans la thérapeutique
orthodontique, Editions SID, Nantes, 1991, pp 75-181
MAURIN N.- Rééducation de la déglutition, L’Ortho-Edition, Isbergues, 1988, 159 p.
MOUTON L. – Dysfonction neuro-musculaire de la cavité buccale, Glossa, 1993, 36, pp 40-43

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