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Franck Enguehard
Estelle lacona
Transferts thermiques
Introduction aux transferts
d'énergie
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se édition
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DU NOD
Illustration de couverture : © Martin Cape k - Foto lia.com
.
rectement est aujourd'hui menacée.
Nous rappelons donc que toute
dreprodudion, portielble ou totale,
Le C e e 1o propriété inte ec- e 1o présente pu 1icotion est
tuelle du 1er juillet 1992 interdit LE Pl+:)T(X:CMJILLAŒ interdite sons autorisation de
en effet expressément la photoco- TUE LE LIVRE l'auteur, de son éditeur ou du
pie à usage collectif sons aulori - Centre français d'exploitation du
sotion des ayants droit. Or, cette pratique droit de copie (CFC, 20, rue des
s'est généralisée dons les établissements Grands-Augustins, 75006 Paris).
Avant-propos XIII
PARTIE 1
PREMIÈRE APPROCHE DES TRANSFERTS THERMIQUES
Ill
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
IV
Table des matières
V
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
VI
Table des matières
"'
'5
7.2.4 Modèle CK 286
F! 7.2.5 Modèles globaux 289
-ci
0
c 7.2.6 Comparaison entre modèles approchés 291
"'
0
7.2.7 Abaques de Hottel 292
@
VII
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
VIII
Table des matières
IX
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
Bibliographie 453
"O
Index 461
0
c
::J
0
v
T"-f
0
N
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
X
AVANT-PROPOS
XI
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
en compte l'épineux problème des corrélations spectrales. Le chapitre sur les dif-
férentes voies de modélisation des transfe1ts turbulents intègre des développements
récents de la recherche. Le chapitre « Bases physiques des transferts » constitue une
innovation de cette cinquième édition. Au-delà du traitement des transferts diffusifs et
radiatifs en non-équilibre et à l'équilibre thermodynamique local, ce chapitre consti-
tue une introduction à la nanothermique. Cette deuxième partie du cours constitue
aussi une référence pour les ingénieurs d'études avancées et de recherche, ainsi que
pour les chercheurs.
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0
c
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Ol
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a.
0
u
XII
INDEX
DES NOTATIONS
l p (Pa) pression
~ P, P (Wm- 3 , W) puissance volumique, puissance totale
: Q efficacité (théorie de la diffusion)
§ q, qi (Wm- 2 ) vecteur flux surfacique
0
@ r,R(JK- 1kg- 1 , JK- 1mol- 1) constante massique, molaire des gaz parfaits
XIII
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
XIV
Index des notations
Nombres caractéristiques
Bi nombre de Biot
CF coefficient de frottement
Ec nombre d ' Eckert
Fr nombre de Froude
Gz nombre de Graetz
Gr nombre de Grashof
Kn nombre de Knudsen
Le nombre de Lewis
Nu nombre de Nusselt
Oh nombre de Ohnesorge
Pe nombre de Péclet
Pr nombre de Prandtl
Ra nombre de Rayleigh
Re nombre de Reynolds
Ri nombre de Richardson
Sc nombre de Sherwood
St nombre de Stanton
We nombre de Weber
Indices usuels hauts
a absorbé (rayonnement)
d diffusé (rayonnement)
e émis (rayonnement)
ext
éteint (rayonnement)
incident (rayonnement)
_p partant (rayonnement)
r
"O
0
réfl échi (rayonnement)
c R
::J radiatif
0 0
v
T"-f
équilibre
0
N directionnel
@ de frottement (T*, v* , · · · )
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0 relatif aux structures dis si patives (turbulence)
u
relatif aux structures énergétiques (turbulence)
de débit (vitesse), de mélange
relatif à une espèce s
grandeur turbulente
grandeur spectrale
XV
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N
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Ol
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>-
0..
0
u
Cette première partie de l'ouvrage, de niveau Licence 3, constitue à la fois une intro-
duction aux transferts thermiques fondée sur la compréhension physique des phéno-
mènes et un document de base pour l'ingénierie thermique. Les trois modes de trans-
fert, par conduction, rayonnement et convection thermiques, sont abordés et couplés
dans des applications concrètes. La maîtrise du premier principe de la thermodyna-
mique et de notions élémentaires de mathématiques de niveau licence de mécanique
ou physique est suffisante pour une complète assimilation du cours. Un ensemble de
-0
0 compléments, en fin d'ouvrage, permettent de dimensionner, au moins en première
c
0
::J approche, de nombreux systèmes au sein d'applications variées.
"1"
.-!
Comme cette première paitie est focalisée sur la compréhension physique des phé-
0
N nomènes, les transferts thermiques sont le plus souvent traités à une dimension, de
@ façon à alléger le formalisme mathématique. Une attention pai·ticulière est portée
......
..c
Ol à la modélisation des systèmes thermiques dans des exercices d'application et des
ï::::
>-
a. problèmes de synthèse qui illustrent le cours : d'abord en définissant une stratégie de
0
u résolution, ensuite en construisant à pa11ir d'hypothèses réalistes des modèles simples
et en résolvant ces problèmes alors bien conditionnés, enfin en validant a posteriori
ces modèles.
Le premier chapitre introduit à un niveau élémentaire les modes de transfert et le
bilan d'énergie en régime stationnaire, en absence de mouvement. Le second chapitre
est consacré aux modèles linéaires de conduction thermique stationnaire, quand les
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
'O
0
c
::J
0
v
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0
N
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~
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Ol
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a.
0
u
2
LES PRINCIPAUX
MODES DE TRANSFERT
D'ÉNERGIE
Notions cl és
Équilibre Thermodynam ique Local (E.T .L.), flux cond uctif, flux radiatif, fl ux
co nvecti f, flu x cond ucto-convectif, cond itio ns aux li mites, bil an en rég ime sta-
tionnaire sans mouvement .
1.1.1 Le système
Tout système physique se compose de deux sous-systèmes en interaction perma-
nente : un système matériel et un champ de rayonnement.
Le système matériel est en général considéré du point de vue des milieux continus.
Il est en fait constitué, à l'échelle élémentaire, de molécules (atomes, ions, molé-
cules), d' électrons, de particules fictives telles que les phonons (qui représentent des
quanta d'énergie de vibration dans un solide). Adopter le point de vue des milieux
continus consiste à limiter l'analyse d' un système matériel à des éléments de vo-
lume arbitrairement petits à l'échelle macroscopique mais suffisamment grands pour
que les nombres de molécules qu'ils contiennent soient extrêmement élevés [1 12]. À
titre d' exemple, l'état d'un système matériel fluide, dans un élément de volume dV,
"O
c
0 pendant un bref intervalle de temps dt, est caractérisé par des grandeurs physiques
::J
0 macroscopiques : pression, vitesse hydrodynamique (vitesse du centre de masse des
v ;a;
T"-f
0
"O molécules dans d V), etc. et, sous certaines conditions seulement, température.
c
N ::l
@ .,.,
~ Le champ de rayonnement électromagnétique est caractérisé à l'échelle macro-
~
..c
'<I)
·-=g"'
scopique par la donnée à chaque instant t, en tout point r de l' espace, pour toute
Ol
ï:::: ::l
CO direction u, d' une grandeur énergétique L~ dépendant de la fréquence v et appelée
>- c
a.
0
0
c
c
luminance monochromatique 1 , qui sera définie dans le Chapitre 4. Le champ radiatif
u .~
0
::l
résulte de la distribution des photons caractérisés chacun par une fréquence v, une
"O
e quantité de mouvement p et un état de spin m 5 •
Q,
~
~
::l
i8
-ci
0
c
::l
0
@ 1. La luminance est introduite directement en physique statistique (voir paragraphe 10.1.4).
3
Chapitre 1 • Les principaux modes de transfert d'énergie
2. La température absolue est introduite quantitativement [1 12], à partir du seul postulat fondamental
de la physique statistique appliqué à une partition d ' un système isolé à l'équilibre thermodynamique
(construction de l'ensemble représentatif canonique).
3 . C'est, en toute rigueur, l'état correspondant à la solution d'ordre zéro de l'équation de Boltzmann
(voir un cours de physique statistique, par exemple [46]).
4
1.1. Limitations physiques et objectifs
@ .,.,
~
~
..c
'<I)
"'
1.1.3 Objectifs des transferts thermiques - Conventions
·-=
g
Ol
ï:::: ::l
CO
sur les flux
>-
a. 0
c
c
0
u c
.~
L'objectif des transferts thermiques est de déterminer, dans tout système matériel
0::l
"O
physique voisin de l'E.T.L., les évolutions des champs de température T(r,t) et de
e flux d'énergie, quelle que soit la forme de cette énergie, en vue de la maîtrise et du
Q,
~
~
conditionnement thermique de ce système.
::l
i8
-ci
0
c
::l 4. Le champ de rayonnement est voisin de l'E.T.L. uniquement dans les milieux dits optiquement épais
0
@ (voir paragraphes 6.4 et 10.5).
5
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
Une transformation sera dite instationnaire si, par rapport à un référentiel donné,
les grandeurs physiques A(r,t) considérées, scalaires, vecteurs ou tenseurs, dépendent
explicitement du temps :
8A(r,t) O
8t *. (1.1)
8A(r,t) = O
8t . (1.2)
Nous adopterons les conventions définies ci-dessous pour les flux à travers une sur-
face ouverte :
• La puissance élémentaire d<P, exprimée en W, traversant algébriquement une sur-
face élémentaire dS orientée p ar une normale n (figure 1.1) et appelée flux élémen-
taire d 'énergie à travers dS, s'écrit en fonction du vecteur flux surfacique d'éner-
gie q:
d<t> = q · n dS. (1.3)
d~
~"
q
Figure 1.1 - Élément de surface orienté.
"Cl
0 <p= q ·n (1.4)
c
::::i
0
Pour chacun des modes de transfert cités précédemment (conduction, convection,
0"""
..-1
N
rayonnement) nous définirons les quantités d<P, q et <p. En pratique, les normales
@ aux surfaces ouvertes sont orientées dans le sens des axes du référentiel. Ces flux
.µ
..c à travers des suifaces ouvertes sont comptés positivement dans le sens des axes .
Ol
·;::
>-
a.
0
u 1.2 PREMIÈRE NOTION DE FLUX RADIATIF
Le Chapitre 4 est consacré à l 'étude du rayonnement thermique dans des cas simples.
Nous nous limitons dans le présent paragraphe à introduire la notion de flux radiatif.
De l'énergie est échangée en permanence entre un système matériel et le champ de
rayonnement par deux processus : l'émission et l'absorption. L'émission spontanée de
6
1.2. Première notion de flux radiatif
co1ps
d opaque X
@ .,.,;:;; Par souci de clarté, absorption et émission ont été représentées en des points diffé-
.µ ,,,
'V
..c
Ol
·;::
s:::> rents sur la figure 1.2. Soit un corps opaque dont la surface frontière est normale en 0
·;::
>- "'c à l'axe Ox (figure 1.3). Le flux suif'acique radiatif 'PR caractérise la puissance échan-
a. 0
c
0
u c
.~
gée entre le corps opaque et le champ de rayonnement. Il s'écrit algébriquement avec
0:::>
"O
ec.
1!! 5. Le phénomène antagoniste de l'absorption, appelé émission induite, qui joue un rôle essentiel dans
~
:::> les milieux lasers, n'est pas abordé ici. Ce phénomène est globalisé avec celui d'absorption dans Je cas
~
-d
considéré où Je système matériel est proche de l'E.T.L.
0
c
:::> 6. En effet, les phénomènes d' émission et d'absorption sont tous deux produits par un mmnent dipolaire
0
9 électrique, qui caractérise la distribution de charge électrique au sein de l'élément matériel considéré.
7
Chapitre 1 • Les principaux modes de transfert d'énergie
(1.5)
Dans cette expression, <.pe et <.pa sont des grandeurs arithmétiques, respectivement les
flux surfacique émis et flux surfacique absorbé par le corps opaque au point 0, qR
est le vecteur flux radiatif et n le vecteur normal unité. Dans le cas d'un solide par
exemple, le premier terme de l'équation 1.5 <.pe représente la disparition d'énergie
matérielle (phonons, etc ... ) par émission, le second <.pa l'apparition d'énergie maté-
rielle à la frontière du corps par absorption. Les quantités <.pe et <.pa sont intégrées sur
tout le spectre des longueurs d'onde (fréquences) et sur toutes les directions du demi-
espace correspondant. Il est important de noter que le flux réfléchi n'intervient pas
dans l'équation 1.5.
À l'équilibre thermique, le flux radiatif surfacique <.pR est nul. Hors d'équilibre,
<.pR représente un flux d'énergie qui se propage sous forme radiative dans le milieu
transparent et diffuse sous forme conductive dans un solide opaque.
Un milieu semi-transparent réfléchit, absorbe, diffuse ou transmet sur une lon-
gueur finie un rayonnement incident ; il émet également du rayonnement. Si dans
le cas de corps opaques les interactions rayonnement-matière peuvent, en première
approximation, être considérées comme superficielles, elles doivent être nécessaire-
ment traitées comme volumiques dans le cas d'un milieu semi-transparent. Le cas
des milieux semi-transparents est abordé dans le Chapitre 6.
8
1.3. Transfert conductif
Dans le cas d' un fluide, les p01teurs élémentaires (molécules, atomes, ions etc.)
sont caractérisés par des énergies de translation, éventuellement de vibration-rotation,
des énergies électroniques, etc. Le formalisme d'Enskog [26, 46, 60] dérivé del' équa-
tion de Boltzmann permet de calculer, avec une excellente précision, la conductivité
thermique d'un gaz comme toutes les autres propriétés de transport (viscosité, diffu-
sivités d' espèces, etc.), même dans le cas d'un mélange dans un milieu réactif.
Dans le cas de solides, les atomes sont liés dans un réseau cristallin plus ou moins
parfait. Les vecteurs élémentaires de l' énergie sont les phonons (quanta de vibration
du réseau) et, éventuellement, les électrons libres (ou de conduction électrique et
thermique). La modélisation des transferts par conduction électrique et thermique
relève des méthodes de la physique du solide [76, 162].
La loi de Fourier correspond à l'approximation de la réponse au premier ordre
d'un système et est analogue à de nombreuses autres lois physiques correspondant à
des phénomènes similaires de diffusion, engendrant des flux de charge électrique, de
fraction massique, etc. :
• la loi d'Ohm, sous sa forme vectorielle :
(1.8)
9
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
10./--------~
J.. (Wm- 1K ~
,
ur
I0 .....__-...-+----+-....,......-+--.......
1 JO JO-
10
1.4. Flux convectif et conducto-convectif
cuivre
aluminium
JO~ '
acierAJSI3J6
JO
: 1.1 verre
J
, eau {liquide)
-r<J.6 1~téflon
'
-1
JO
T(K)
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol
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>-
c
::;
"'cc
1.4 FLUX CONVECTIF ET CONDUCTO-CONVECTIF
a. c
0 c
u .S!
1.4. l Le phénomène de convection
ti
::i
"O
2
o..
~ La convection thermique est un transfert d'énergie par rapport à un repère donné,
s"' consécut~f à un transport macroscopique de masse dans ce repère.
F
-ci
c
c
::i
Considérons l'écoulement d'un fluide au travers d'une surface élémenta.ire dS ca-
0
@ ractérisée par une normale orientée n (voir figure 1.6). Le débit de masse à travers
11
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
plafond
X
y
OO
plancher chaud
Figure 1.6- Fl ux convectif. Figure 1.7- Exemp le de convection
naturelle.
12
1.4. Flux convectif et conducto-convectif
proche du plafond, va monter sous l'effet d'une force d'Archimède, tandis que l'air
froid va descendre (figure 1.7). L'écoulement est freiné par les forces de frottement
visqueux, premier phénomène dissipatif, et 1' écart de température, cause du phéno-
mène, est amoindri par conduction thermique, second phénomène dissipatif. Sous
1' effet de deux forces antagonistes (d'Archimède et de frottement), le fluide atteint
sous ce1taines conditions une vitesse limite conduisant en tout point à un écoule-
ment stationnaire. Cet écoulement fait passer de l'énergie du plancher au plafond : ce
transfert est évidemment beaucoup plus important qu'un transfert purement conduc-
tif dans l'air immobile, dont la conductivité est faible. La convection naturelle est
en général beaucoup moins efficace que la convection forcée, qui aurait lieu dans
1' exemple précédent si on utilisait un ventilateur dans la pièce. On est cependant sou-
vent obligé de se limiter à un transfert par convection naturelle dans de nombreuses
applications pour des raisons techniques ou économiques (coût et fiabilité). Des ai-
lettes permettent alors d'augmenter la surface d'échange entre le fluide et le système :
refroidissement de pompes, de gros transformateurs électriques, d'éléments électro-
niques (voir paragraphe 2.2).
La convection mixte correspond au couplage des deux phénomènes précédents
(convections naturelle et forcée) quand les vitesses d'écoulement, fictives, dues aux
deux types de convection sont, considérées séparément, du même ordre de grandeur.
Quel que soit le type de convection considéré on distingue, suivant la vitesse du
fluide, deux régimes d'écoulement : laminaire et turbulent. Nous limiterons la pré-
sente introduction à une description qualitative. Considérons un écoulement dans un
tube transparent de section constante et supposons qu'on puisse suivre par des tra-
ceurs les évolutions d'éléments matériels macroscopiques de ce fluide.
À faible vitesse, l'écoulement se fait de façon ordonnée, parallèlement aux géné-
"O
ratrices du tube, sans brassage du fluide : un mince filet d'encre ne s'étale pas sensi-
0
c
::J
blement. Il ne s'étale que par phénomène de diffusion. C'est un régime laminaire. En
0 tout point, on peut définir de façon déterministe la vitesse et la température du fluide
v ;a;
T"-f
0
"='
c
à chaque instant, à partir des conditions initiales.
N
"'
@ .,"'"' Si la vitesse croît, le type d'écoulement change totalement à pa1tir d'une vitesse
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
critique Ve (qui dépend de la nature du fluide, du diamètre du tube, voire de la rugosité
ï::::
>- "'0c des parois). Les filets d'encre sont animés de mouvements tourbillonnaires de carac-
a. c
0 c
u .Q tère apparemment aléatoire; le mouvement du fluide devenu chaotique se fait à trois
ü
"'
"='
2 dimensions, avec un brassage important qui favorise les échanges thermiques comme
o.
~ il accélère la répartition du colorant dans tout le fluide. C' est un régime turbulent. De
"'
'5
F! la même manière, la température moyenne du fluide est homogénéisée dans chaque
-ci
0
c section du tube. L'écoulement étant devenu chaotique, il n'est plus possible de pré-
"'
0
dire de manière exacte les valeurs des champs de vitesse et de température du fluide.
@
13
Chapitre 1 • Les principaux modes de transfert d'énergie
En premières approches, ces champs sont considérés comme étant les superpositions
de champs moyens 8 v et t et de champs fluctuants v' et T'.
Dans un problème de convection, il est nécessaire de déterminer à la fois les
champs de vitesse et de température pour déterminer les flux d'énergie échangés dans
le système9 . Dans ce cours introductif, nous allons traiter un grand nombre d' ap-
plications à partir du modèle phénoménologique simple du coefficient de transfe1t
convectif h, qui va être introduit dans le paragraphe suivant sur un exemple signifi-
catif. L'évaluation de ce coefficient h dans un certain nombre de situations pratiques
fait l'objet du Chapitre 5.
'P
cdlpf = - Ai éJT11
oy p.r' (1.13)
14
1.4. Flux convectif et conducto-convectif
'<I)
~
..c ·-=g"'
où TP désigne la température locale de la paroi et Tc la température caractéristique
Ol ::l
ï::::
>-
a.
CO
c
0
locale du fluide. Celle-ci peut être la température au loin en convection forcée le
c
0
u c
.~
long d' une structure, celle du fluide au repos en convection naturelle, la température
0
moyenne dans la section droite d' une conduite, appelée température du mélange,
::l
"O
e
Q,
~ pondérée au sens d'une loi définie dans le paragraphe 5.3.2 a). L'expression 1.16 a
~
i8 été prise en valeur absolue : le signe dépend en effet du choix des axes.
::l
-ci
0
c
::l 11. h est à distinguer d'une enthalpie massique, notée h.
0
@ 12. h peut cependant dépendre de l'état de surface (rugosité) de la paroi.
15
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
'l (y)
T . ~ prqftl conduclifpur
1
y • • • • ••••• profil réel
T1 · · ••••• profil adopté
//// T,,,
I v (1) T] ~o~~~~~~~·-··-·----=~'~~--t..
1( (r) y
X ~ zone ftfrbulent~ ~ •
/ '-.sous couches /
pariétales
Figure 1.8- Configuration d'écoulement. Figure 1.9 - Champ t hermique simplifié.
où l désigne la distance entre les deux parois. Comme (T2 - T1) et (Tm - T1) sont du
même ordre de grandeur, le rapport des flux surfaciques conductifs en l'absence et en
présence de couplage avec la convection est de l'ordre de (/l, quantité qui est petite
"Cl
0
devant 1, ce qui démontre l'efficacité des transferts convectifs.
c
::::i Nous avons, à titre indicatif, regroupé dans le tableau 1.1 des ordres de gran-
0
deur des valeurs atteintes par le coefficient de transfert convectif h suivant le type
"""
.-1
0 de convection, la nature du fluide et le régime d'écoulement. Le cas d'échanges di-
N
@
.µ
phasiques est également abordé.
..c
Ol
·;::
>-
a.
0 1.4.3 Application aux caloducs
u
Un caloduc est un dispositif exploitant les valeurs élevées des coefficients de trans-
fert h en régime diphasique liquide-vapeur et des chaleurs latentes de changement
de phase pour transférer un flux important de chaleur d' un évaporateur (côté source
chaude) vers un condenseur (côté source froide). Comme la variation de température
du fluide à l'intétieur du caloduc est faible et que le caloduc se présente extérieure-
16
1.4. Flux convectif et conducto-convectif
ment comme un barreau inerte, il est clair, d'après la loi de Fourier que le caloduc est
caractérisé par une conductivité équivalente très élevée.
évaporateur condenseur
Source ------------
vapeur---• Source
chaude ------------ froide
L st111cture cap;//aire
Figure 1.10 - Coupe d'un caloduc.
Le liquide circule le long des parois dans une structure capillaire de relativement
faible section. Cela permet au système de fonctionner contre la gravité. À l'évapora-
teur, il reçoit la chaleur fournie par la source chaude et se vaporise : le coefficient de
transfert convectif est alors excellent (voir tableau 1. 1). La vapeur engendrée est éva-
cuée dans le cœur du caloduc avec une section de passage beaucoup plus importante
"Cl
0
que celle offerte au liquide et est condensée à l'autre extrémité au niveau de la source
c
::::i froide, avec également un excellent coefficient de transfert convectif. Compte tenu
0
;o; du faible écart de pression, l'écart de température est très faible entre condenseur et
"""
..-1
0
"O
c évaporateur.
N ::i
@ .,"'"' Les avantages de cette technique sont nombreux : a) le système est passif, du
.µ '~
..c ·c
Ol
·;::
c
::; point de vue de l'utilisation, donc fiable; b) les surfaces d'échange côté évaporateur
>- "'cc et côté condenseur peuvent être très différentes. Si on souhaite un refroidissement
a. c
0 c
u .S! par convection naturelle (fiable et peu coûteux), on a intérêt à augmenter la surface
ti
::i
"O
2
d' échange du condenseur. Réciproquement, la surface d'échange de l'évaporateur
o..
~ peut être de faible dimension, et de forme adaptée à la géométrie d'une pièce dif-
s"'
F ficile d'accès (partie profonde d'un moule de fonderie par exemple) ; c) la gamme
-ci
c
c
::i
des points de fonctionnement est très étendue : ils sont liés aux températures d' équi-
0
@ libre liquide-vapeur du fluide choisi. On peut utiliser des fluides cryogéniques (azote,
17
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
ammoniaque), de l'eau (autour de 100 °C) ou des métaux liquides (sodium jusqu'à
900 °C); d) à haute température, un caloduc creux constitue un four particulièrement
stable.
oTs R
- ls ox x:;:o
1
= h[Ts (0) - To] + cp (1.18)
où cpa et cpe représentent les flux arithmétiques associés aux rayonnements émis et
absorbé, sur toutes les longueurs d' ondes et dans toutes les directions, au voisinage
"Cl de x =O.
0
c
::::i
0 fluide
solide solide fluide
"""
..-1
0 opaque transparent semi-transparent 1ranspare111
N
h y;
@
.µ
0 J...,:r: s
Àf T
' f
..c R R
Ol
·;::
Às ,T s Àr ,1r cp s (0 ) qJf (0 4;
>-
a. 0 X
0 X
u <p
18
1.5. Conditions aux limites classiques
(l.20)
-ls oTsl
~ = h[Ts (0) - To] (1.21)
ux x=O
Le problème à résoudre est plus complexe que le précédent, car la température dans
"O
c
0 le milieu semi-transparent Ts (x) est très étroitement couplée au champ de rayonne-
::J
0 ment.
v ;a;
T"-f "O
0 c
N
@
::l
.,.,
~ 1.5.4 Exemple 4: contact thermique
'<I)
~
..c
Ol
Considérons un élément cylindrique de conductivité 1 1, enchassé dans un manchon
·-=g"'
::l
ï:::: CO
de conductivité A2 (figure 1.13). Quelle que soit la précision de l' usinage des faces r =
>-
a.
c
0
c
0
u c
.~
R 1 du cylindre et du manchon, le contact entre ces deux pièces n'est pas parfait, du fait
0
de la rugosité, des coefficients de dilatation différents, etc. En pratique les contacts
::l
"O
e
Q,
~
sont aléatoires et dans les interstices se loge de l'air; comme les dimensions des
~
interstices sont très faibles, del' ordre du µm, la convection ne peut se développer ; les
::l
i8
-ci
0
c
::l 13. Les flux radiatifs dans le solide cp~ (0-) et dans le fluide cp~ (ü+) peuvent être déterminés à partir des
0
@ modèles présentés au Chapitre 4.
19
Chapitre l • Les principaux modes de transfert d'énergie
transferts sont conductifs et radiatifs à la fois. Comme, de plus, l'air est très mauvais
conducteur, la chute de température entre deux surfaces fictives extrêmement proches
à l'intérieur de chacune des deux parois peut ne pas être négligeable à une échelle
macroscopique de modélisation simpl~fiée :
(1.22)
Le flux surfacique d'énergie reste évidemment continu puisque les surfaces qui se
correspondent dans les milieux 1 et 2 sont extrêmement proches. Il est nécessaire de
recourir à une modélisation assez délicate du contact thermique car la géométrie de la
lame d' air est difficile à préciser. En régime stationnaire, il est possible d 'introduire la
notion de résistance thermique de contact. Des données grossières sont données dans
la référence [7] par exemple. En régime instationnaire, le problème est beaucoup plus
délicat.
"""
.-1
~
@
1.6 BILAN D'ÉNERGIE EN RÉGIME STATIONNAIRE
~
Ol
SANS MOUVEMENT
·;::
>-
g-
u
1.6. l Formulation générale du bilan d'énergie
Les systèmes considérés sont supposés ici indéformables, fixes, continus, matériels.
Le système de volume V est limité par une surface S (figure 1.14); en régime sta-
tionnaire, l 'énergie interne totale 8 du système est invariante. En l ' absence de mou-
vement, donc de travail, le bilan énergétique consiste à écrire que la somme du flux
traversant algébriquement la surface S et de la puissance engendrée dans le volume
20
1.6. Bilan d'énergie en régime stationnaire sans mouvement
V est nulle. Sous forme intégrale, l'équation de bilan d'énergi e s'écrit alors :
d
dV
Ü M(r)
21
Chapitre 1 • Les principaux modes de transfert d'énergie
dT
cpcd(x) = - À - . (1.27)
dx
22
1.6. Bilan d'énergie en régime stationnaire sans mouvement
T,j
e X
L s
d(l dcpcd )
-q.next dS = [</(x)+cpcd(x)-cpR(x+dx)-cpcd(x+dx)]S = - - +- (
Sdx. (l.28)
dx dx
La puissance engendrée dans le volume du système vaut P(x)S dx. Il vient donc à partir de
l'équation 1.23 :
d2 T
À-+ K f fl e - KX +P(x) = 0 (l.29)
dx2 't'O '
équation del' énergie du système, dont la solution dépend de deux constantes à déterminer
à partir des conditons aux limites; soient, d ' une part:
T(e) = To, (1.30)
D'autre part, en x = 0, la plaque est soumise à un flux conducto-convectif et à un flux
radiatif. De plus, le milieu est considéré comme semi-transparent et il y a, séparément,
continuité du flux surfacique d'énergie thermique (égalité 1.3 1. ci-dessous) et du flux sur-
facique radiatif cp0 en x = 0 (voir paragraphe 1.5.3) :
dT
- A- (0)
dx
= h[Tf - T(O)]. (l.31)
Dans l'équation 1.29 le terme Kq>o e-Kx s'apparente à une puissance volumique engendrée
dans le milieu, comme P(x); l'interprétation en est évidente: ce terme représente la frac-
tion d'énergie radiative absorbée (qui a été convertie en énergie matérielle volumique).
"Cl
0
Si quel que soit x, le terme en exp(-Kx) est négligeable à l'échelle macroscopique au
c voisinage de x = 0, alors la contribution radiative disparaît de l'équation 1.29, qui devient:
::::i
0
"""
..-1
;o;
"O d2 T
0
N
c
::i
il dx2 + P(x) = 0, (1.32)
@ .,"'"' assortie des conditions aux limites :
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::; T(e) = To, (1.33)
>- "'cc
a. c
0 c
u .S!
dT
ti
::i
"O -il-(0) = h[Tf - T(O)] + <po. (1..34)
2
o..
dx
~
L'équation 1.34 exprime que le flux radiatif cpR(O) est absorbé en surface. Le flux émis,
s"'
F rappelons-le, a été négligé dans cet exemple: le corps est un corps opaque froid . La plaque
-ci
c
c
::i
est dans ces conditions un cO!ps opaque, qui correspond au cas limite où Ke est très grand
0
@
devant 1 (voir paragraphe 1.2).
23
Chapitre 1 • Les principaux modes de transfert d'énergie
Solution
Le problème est monodimensionnel (suivant Or). Il s'agit d'écrire le bilan d'énergie dans
un anneau élémentaire du crayon dont Je rayon est compris entre r et r + dr et de hauteur
dz (voir fig. 1.16). Les flux surfaciques sont comptés positivement suivant Or.
P, : '' r+dr
h,Tf
:
r
À ~
''
:n ext : »ext
~
"O
0 Figure 1.16 - Le système considéré.
c
::J
0
v Par symétrie, le flux surfacique est nul aux sections de cotes z et z + dz. Le flux d'énergie
T"-f
0 à travers la surface fermée S du système, orientée vers l'intérieur, vaut alors :
N
@
~
..c ( -q.next dS = [+cpcd(r)S(r)- cpcd(r + dr)S(r + dr)] = -~[cpcdS(r)]dr. (1.35)
Ol
ï:::: Js dr
>-
a.
0 Le bilan d 'énergie s'écrit donc:
u
d
--(2n:rdzcpcd)dr + 2n:rdrdzP = 0 (1.36)
dr
Avec:
(1.37)
24
1.6. Bilan d'énergie en régime stationnaire sans mouvement
on obtient:
d dT
-(rÀ-) = - Pr, (1.38)
dr dr
avec les conditions limites :
dT
-il dr (R) = h[T(R) - Tt] (1.40)
p 2 2 PR
T(r) - Tt= - - (r - R ) + -
4À . 2h
____ (1.41)
)
"O
0
c
::J
0
v
T"-f
0
N
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
25
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
TRANSFERTS
CONDUCTIFS
STATIONNAIRES
,
LINEAIRES
Notions clés
Résistance et conductance thermiques, approximation de l'ailette, nombre de
Biot, ailettes infinie et idéale; méthodologie de résolution.
L'objectif de ce chapitre est d'appliquer le formalisme du bilan d' énergie dans des
cas simples de transferts conductifs stationnaires au sein d'un milieu immobile. Dans
les conditions aux limites apparaissent des transferts conducto-convectifs ou radiatifs,
dans l'hypothèse où ils sont linéarisables, ce qui sera discuté dans le paragraphe 4.5.3.
Comme les conductivités et les coefficients de transfert sont, dans cette première ap-
proche, supposés indépendants de la température, les transferts conductifs sont li-
néaires.
Un modèle fondé sur l'analogie électrique est développé dans le paragraphe 2.1 ;
le modèle classique de l'ailette fait l'objet du paragraphe 2.2 ; une synthèse de ces
différents modèles et une méthodologie de résolution sont proposées dans l'exercice
d'application 2.5 : le bilan énergétique simplifié, en régime stationnaire, d'un appar-
tement.
"O
c
0
::J
2.1 L'ANALOGIE ÉLECTRIQUE ET SES LIMITES
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c
Ce modèle est limité à des géométries relativement simples et permet de dégrossir
N
"'
"' 1' étude de systèmes stationnai res.
@ .,"'
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c 2.1.1 Principe
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"=' Nous avons vu dans le Chapitre 1 que l'expression du flux conductif donné par la loi
2
o.
~ de Fourier:
"'
'5
F! q cd = - 11.( T)VT (2.1)
-ci
0
c
"'
0
@
27
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
est analogue à la loi de Fick (équation 1.8) et à la loi d' Ohm sous forme locale (équa-
tion 1.7). Notons les correspondances évidentes entre grandeurs électriques et ther-
miques:
conductivité électrique a-(T) ~ À(T) conductivité thermique
potentiel Ve1 ~r température
vecteur courant j ~qcd vecteur flux conductif
intensité du courant J ~ <Pcd flux conductif
Les isothermes (équipotentielles) sont normales aux lignes et aux tubes de flux
(lignes et tubes de courant). L'intérêt, en régime stationnaire, de l'analogie électrique
est d'appliquer aux transferts thermiques les techniques simples et bien connues de
l' électrocinétique linéaire et stationnaire : résistance et conductance, association en
série, en parallèle, lois des réseaux, etc.
Cependant, l'usage de ces méthodes est plus limité qu'en électrocinétique pour
deux raisons essentielles. D'une part, les conductivités électrique et thermique dé-
pendent en général de la température T; si ceci ne présente que peu d'inconvénient
dans le cas de la conduction électrique, cette propriété rend les problèmes non li-
néaires en T dans le cas de la conduction thermique. Pour appliquer l'analogie élec-
trique, la conductivité thermique doit donc être supposée homogène, isotrope et indé-
pendante de T, tout au moins dans la plage de température correspondant à l'appli-
cation considérée. Une deuxième limitation est que le transfert conductif se produit
souvent en concurrence avec un transfert radiatif, rarement linéarisable. Quand le
rayonnement thermique n'est pas linéaire, l'analogie électrique ne peut être utilisée
(voir à cet égard le paragraphe 4.5 .3).
s, <p = 0
---'Ylf-+------t?'\
/~;j____ -----~,,,
! ~
"O
0
\
\ .....:
c
::J dS
0
v
,..-!
T(s)
0
N
Figure 2.1 - Tube de flux.
@
~
..c
Ol
ï:::: Étant données ces deux réserves, il est possible de définir une résistance et une
>-
a.
0 conductance thermiques. Considérons un tube élémentaire de flux compris entre deux
u
sections élémentaires isothermes dS 1 et dS 2 , orthogonales aux génératrices du tube
et à températures Ti et T2 respectivement (figure 2.1). Le flux conductif d<P à travers
une section orthogonale isotherme courante dS , caractérisée par l'abscisse curviligne
s, s'écrit:
dT
d<P = -À-dS (s). (2.2)
ds
28
2.1. L'analogie électrique et ses limites
(2.6)
~' qui est la résistance thermique du tube entre s 1 et s2, est l'inverse d'un élément
différentiel. La relation 2.6 est analogue à la loi d'Ohm sous sa forme usuelle :
(2.7)
"O
0
bilan se réduit à :
dt
l
-d8 = - qcd .Ilex1 dS = Û,
s
(2.3)
c où S surface totale du système comprend dS 1, dS et la surface latérale du tube élémentaire. Par défini-
::J
0 tion, il n'y a pas de flux à travers cette dernière surface.
v ;a;
T"-f "O
Par convention, les flux à travers les surfaces dS 1 et dS, considérées indépendamment, sont comptés
0 c
N ::l positivement dans le sens de l'axe 0 1s.
@ .,.,
~
Mais, dans le bilan d'un sys1ème, on comple posilivement les.flux quand les normales sont entrantes .
'<I)
~
..c "'
·-=
g Dans ces conditions, la contribution au bilan du système à travers dS 1 est - ÀoT/ôs(s 1)dS 1 qui corres-
Ol ::l
ï:::: CO pond à un flux algébrique compté positivement dans le sens de l'axe; inversement, la contribution au
>-
a.
c
0
0
c bilan du système à travers dS est + ÀÔT/ôs(s)dS qui correspond à un flux algébrique compté négative-
c
u .~ ment dans le sens de l'axe. L'équation de bilan du système élémentaire devient :
0::l
"O
eQ,
~
(2.4)
~
::l
i8 ou:
-ci
0 d<t>
ar ar
= - À - (s,)dS 1 = - À - (s)dS . (2.5)
c
0
::l
0s 0s
@
29
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
<p 0
z Rl R2 z
Rl Ti R2 r
dz
8 I
Figure 2.2 - Manchon (sections Figure 2.3 - Manchon (sections
droites extrêmes isolées). droites isothermes).
"Cl
0
c
::::i 1]
0
0
"""
..-1
0
N
@
.µ
..c
Ol
·;::
Figure 2.4 - Tronc de cône.
>-
a.
0
u
Solution
1. On raisonne sur une tranche d'épaisseur dz, en coordonnées cylindriques. Les cylindres
coaxiaux de rayon courant r sont isothermes à T(r); les lignes de flux sont radiales. Avec
les notations habituelles, on a, quel que soit r :
dT d<P R?
d<P = -À-2nrdz soit : Ti - T, = - - ln --=. (2.9)
dr - 2rr,1dz Ri
30
2.1 . l'analogie électrique et ses limites
(2.12)
et la conductance thermique :
I'=Eh. (2.15)
h apparaît comme une conductance thermique swfacique. Notons que h peut être un co-
efficient de transfert convectif hcc, un coefficient de transfert radiatif hR (voir paragraphe
4.5.3), dans les conditions très spécifiques de linéarisation du flux radiatif, enfin un coeffi-
cient de transfert global (h = hcc + hR).
31
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
Solution
Entre r = R1 et l'air ambiant, on a une association de résistances thermiques en série,
suivant le schéma de la figure 2.6. On obtient une résistance thermique globale pour une
longueur dz, d'après 2.10 et 2.14 :
(2.16)
Celle-ci passe par un minimum, en fonction de R2 , pour: R;lin = À/h, si toutefois R 1 est
infé1ieur à À/h. Dans cette hypothèse, le flu x dissipé <1> est maximum pour R 2 égal à À/h
et prend une valeur supérieure au flux dissipé en l'absence de manchon isolant <1>0 (fi-
gure 2.7). Si R 1 est supérieur à À/h, le flux dissipé décroît continûment quand on augmente
1'épaisseur de lisolant.
r R1
re.nstance résis1ance R
conductive conducto-convective
Figure 2.6 - Schéma électrique équivalent. Figure 2.7 - Paradoxe de l'isolant.
Le fait que le flux dissipé passe par un maximum pour R1 égal à À/h est catastrophique
dans certaines applications. Supposons qu'on veuilJe isoler une conduite d 'eau chaude et
que l' isolant, altéré par l'humidité, ait une conductivité de 0,5 W m- 1K- 1 • Le flux sera
alors maximal pour un diamètre externe d ' isolant de 0,1 m si on adopte la valeur réaliste:
h = 10 W m- 2 K- 1. Ce fait, bien connu, constitue le paradoxe de l'isolant et caractérise
la géométrie cylindrique ~ l' explication en est simple : l'effet d 'augmentation de surface
externe, qui tend à augmenter le flux dissipé, l'emporte sur l'augmentation de la résistance
de conduction due à l'épaisseur. En pratique, on a intérêt à rendre étanche ce type de
manchon isolant.
"Cl
0
c
::::i
Exercice 2.3 Résistance thermique d'un élément d'échangeur plan; coeffi-
0 cient d'échange global
"""
..-1
0 Énoncé
N
@ On considère un échangeur entre deux fluides caloporteurs circulant entre plans
.µ
..c
Ol
·;::
parallèles : une paroi d' épaisseur e sépare les deux fluides (figure 2.8), caractérisée
>-
a. par une conductivité il et au travers de laquelle ont lieu les échanges thermiques. On
0
u se limite à un élément d'échangeur, de longueur dx suffisamment petite pour qu'on
puisse considérer comme constantes (suivant x) les températures caractéristiques TA
et TB des fluides A et B et les températures T pA et T pB des deux faces de la paroi mé-
diane.Lest la dimension transverse suivant Oy de l'échangeur, suffisamment grande
pour qu'on puisse négliger les effets de bord. On néglige la conduction axiale dans la
paroi (suivant Ox) devant le transfert suivant Oz. Les fluides n'échangent de la cha-
32
2.1 . l'analogie électrique et ses limites
leur avec la paroi médiane que par transfert conducto-convectif ~ soient hA et hs les
coefficients de transfert convectif. On néglige le transfert radiatif.
Solution
z! T.l fluide A
.: X
Ipe. ':paroi: T
A
T
pA
T
pB
TB
Ta fluide B :À e
--~~~~~~~~--
dx
'
/\MIW\JWv
Figure 2.8 - Élément d'échangeur. Figure 2.9 - Montage électrique
équivalent.
Il s'agit d 'écrire l'expression du flux échangé entre les deux fluides en fonction de la ré-
sistance thermique du système à partir du schéma électrique équivalent donné par la fi-
gure 2.9 . Le flux d'énergie échangé entre les deux fluides dans l'élément dx est alors :
(2.17)
___
conditions d 'utilisation (suies, moules dans les circuits de refroidissement des centrales
F
-ci nucléaires, etc.).
c
c
::i
)
0
@
33
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
a;/elles
g~ / 0 l8l
'=' ·
composant
~
=">:/eles
Qlr
"Cl
0
c Figure 2.10 - Systèmes ailettés.
::::i
0
""'"
.-1
0
N Les dimensions des ailettes sont à optimiser en fonction de considérations écono-
@
.µ
miques : augmentation du transfert attendue en regard de l'augmentation de l'inves-
..c tissement. On utilise aussi des ailettes en convection forcée, dans un radiateur d'au-
Ol
·;::
>-
a. tomobile par exemple, du côté du fluide présentant la plus faible valeur du coefficient
0
u h: l'air.
Une notion importante est l'efficacité d'une ailette, ou d'un ensemble d'ailettes. On
en trouve deux définitions dans la bibliographie. Nous adopterons en général comme
définition del' efficacité d'une ailette :
(2.19)
34
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
soit le rapport du flux dissipé par une ailette <Pa au flux <P0 que dissiperait, dans les
mêmes conditions extérieures, la base nue (en absence d'ailette). Par mêmes condi-
tions, il faut entendre que le fluide extérieur garde la même température Tf de réfé-
rence et est caractérisé par le même coefficient de transfert h ; en toute rigueur les
coefficients de transfe1t convectif entre ce fluide et la pièce nue ou le système ailetté
diffèrent, de même que les coefficients de transfert radiatif hR, dans l'hypothèse où les
transferts radiatifs sont linéarisables : voir le paragraphe 4.5.3. On a intérêt à rendre 77
le plus grand possible et supérieur à l'unité, au moindre coût. Mais des limitations ap-
paraissent très vite pour maintenir la valem de h si le nombre d'ailettes croît. L'autre
définition de l'efficacité, utilisée couramment dans les échangeurs, est :
où <Pa(T0 ) désigne le flux qui serait dissipé par la même ailette dont toute la surface
serait à la température T0 de la base (ailette idéale de conductivité infinie : voir le
paragraphe 2.2.3).
z
h ,Ta
-
T{y, z) . . . . ._
------ -- - --- -- - ~
\
T(z}
"Cl
0
c y
::::i
0 -a 0 a b)
;o;
"""
..-1
0
"O
c
N ::i
Figure 2.11 - a) Exemple d'ailette ; b) Profil de température dans une section droite.
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol
·;::
c
::; Nous supposons que les transferts entre l'ailette et l'environnement sont unique-
>- "'cc ment conducto-convectifs ; néanmoins des transferts radiatifs sont aussi, dans cer-
a. c
0 c
u .S! tains cas, linéarisables : voir le paragraphe 4.5 .3. Le coefficient de transfert est pris
ti
::i
"O
2
constant, égal à h, sur toutes les faces de l'ailette exposées à l'air. Le problème est
o..
~ de déterminer le flux dissipé par conduction par toutes les faces de l'ailette baignées
s"'
F par le fluide. En régime stationnaire, ce flux est égal à celui traversant par conduction
-ci
c
c
::i
la base de l' ailette (z = 0). En théorie, il est nécessaire de déte1miner au préalable le
0
@ champ de température à trois dimensions, en tout point de l'ailette. En pratique, le
35
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
(2.21)
Ce flux smfacique, caractérisé par une faible valeur du coefficient de transfert convec-
tif h, est alors petit devant le flux surfacique conductif -iloT/oz(M) dans l'ailette, au
point M, à travers un élément de surface normal à Oz (voir figure 2.11 .a) ; soit :
(2.22)
Ceci s'applique quels que soient les points P et M appartenant à la tranche [z, z + dz]
de l'ailette. Il ressort des expressions 2.22 que, quelle que soit la direction considérée
normale à Oz, les variations de température au sein de l'ailette dans cette direction
sont petites devant les variations de température suivant Oz.
L'approximation de l'ailette consiste à supposer que les isothermes au sein de
l'ailette sont normales à Oz (ce qui revient à dire qu'on néglige les variations de
température suivant une direction normale à Oz). Le champ de température est alors
monodimensionnel suivant Oz, ce qui simplifie considérablement les calculs. En pra-
tique, on remplace un profil de température bidimensionnel T(y,z) ou tridimensionnel
T(x,y,z) par le profil T(z) moyenné sur une section droite (figure 2.11.b).
Sil' ailette considérée sur la figure 2.11 .a est pleine, il est également possible d'en-
visager des ailettes creuses avec éventuellement un autre fluide à l'intérieur caracté-
"O risé par une température de référence T~ et un coefficient de transfert h' différents ;
0
c
::J
l'approximation de l'ailette se généralise sans peine à ce cas.
0
v
,..-!
0
N
2.2.2 Calcul de l'efficacité d'une ailette
@ Le modèle linéaire de l'approximation de l'ailette n'est applicable que si la conduc-
~
..c
Ol tivité du matériau est indépendante de la température, que si les flux radiatifs sont
ï::::
>-
a. négligeables ou linéarisables et enfin que si le coefficient de transfe1t h est supposé
0
u uniforme. En 1' absence de puissance dissipée dans la matière, le bilan énergétique
s'écrit:
d~l(t) = l -q. llext dS =O. (2.23)
36
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
z l > 5/m
h T
' a
h T
' a
cp cc(z)
léché par le fluide. Trois flux thermiques apparaissent dans le bilan d'énergie : deux
flux conductifs aux sections z et z+dz, et un flux conducto-convectif à la paroi latérale.
Le bilan s'écrit donc :
(2.24)
avec:
<pcd = - À dT(z) (2.25)
dz
soit :
d2 T hP -
- 2 - --[T(z)-T] =O. (2.26)
dz À YI a
37
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
Retournons à 1' équation de bilan dimensionnée 2.26. Deux conditions aux limites
lui sont associées ; par exemple :
dT -
en z = l (bout d'ailette) : - / l - (l) = h[T(l) - Ta] · (2.32)
dz
Le système d'équations 2.26, 2.31 , 2.32 est résolu, en posant:
m2 = Ph/:l{ll. (2.33)
Soit:
2mA/h
T (l) = Ta + (To - Ta) · (2.35)
exp(ml)(l + mÀ/h) - exp(-ml)(l - mÀ/h)
(2.36)
Ce flux est à comparer au flux échangé par la base seule, en l'absence d'ailette (on
suppose avoir le même coefficient de transfert h) :
ml« 1, (2.39)
38
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
la température de l'ailette reste en tout point très voisine de To. L' efficacité d'une
telle ailette isotherme est obtenue par passage à la limite de la relation 2.38, compte
tenu de 2.39 et 2.27 2 :
77isotherme ~ l/D,. (2.40)
Le gain apporté par une ailette isotherme est de l'ordre du rapport de la surface laté-
rale à celle de la base.
Cette relation est, en pratique, vérifiée dès que l est supérieur à 3/m (précision de
4.10- 2 ) ou 5/m (précision meilleure que 10- 2 ). Il apparaît sur l'équation 2.38 que
dans le cas d'une ailette infinie, vérifiant l'équation 2.41 , le gain en efficacité est
quasiment nul à partir d'une certaine longueur d'ailette; aucun flux n'est plus dissipé
en bout d' ailette. En effet, au bout d'une ce1taine longueur la température de l'ailette
est proche de la température de référence du fluide; le flux échangé tend alors vers O.
L'efficacité d'une ailette infinie est :
~
'<I)
À paitir du champ de température obtenu en supposant vérifiée 1' approximation de
..c "'
·-=
Ol g
::l
l'ailette (éq uation 2.34), il est possible d'étudier la validité du critère 2.22. Il suffit de
ï:::: CO
>-
a.
c
0 calculer le rapport :
c
0 c
u .~
0::l
"O -ÀdT/dz mil exp[m(l - z)](l + mil/h) + exp[-m(l - z)](l - mil/h)
e ----= (2.43)
h exp[m(l - z)](l + mÀ/h) - exp[-m(l - z)](l - mÀ/h)
Q,
~ h(T - Ta)
~
::l
i8
-ci
0
et de le comparer à 1.
c
::l
0
@ 2. Pour obtenir 2.40, on a supposé que Bi défini par la relation 2.30 est très petit devant 1.
39
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
Dans le cas d'une ailette infinie, tant que la quantité exp[m(l - z)] est grande de-
vant 1, c'est-à-dfre à une certaine distance de l'extrémité de l'ailette, le rapp01t donné
par 2.43 tend vers la quantité mÀfh. Le critère 2.22 est vérifié au sens du profil local
de température, si :
40
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
le flux exactement dissipé par une ailette, sans faire l' approximation d' une tempé-
rature fonction de z seulement, et de comparer ce résultat à celui obtenu en faisant
l' approximation de l' ailette.
Considérons une ailette infinie suivant Oz au sens de 2.41 , infinie géométrique-
ment suivant Oy, de largeur 2a suivant Ox. La base (z = 0) est maintenue à To ;
l' ailette est refroidie par convection dans l'air à Ta, avec un coefficient de transfert h
supposé constant. Le problème, invariant par translation suivant Oy, se traite à deux
dimensions suivant Ox et Oz (figure 2.13). Si nous admettons que la conductivité est
indépendante de la température, l'équation locale de bilan d 'énergie 1.25 prend la
forme simple:
éPT ô2 T
- 2 + -= 0 (2.45)
ôx ôz2
avec les quatre conditions aux limites :
T( x,O) = To (2.46)
ôT
- À ôx (a,z) = h[T(a ,z) - Ta ] (2.48)
(2.49)
"O
y + (x+ +) = T - Ta
,z To - Ta
X
+ X
= - z+ = -z (2.50)
c
0 a a
::J
0
v ;a;
le système précédent devient :
T"-f "O
0 c
N ::l
@ .,.,
~
a2 r + a2 r +
~
'<I) -- + -- =0 (2.51)
..c
Ol
·-=g"' ôx+2 ôz+2
::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0
c
0 c
u .~ (2.52)
0
::l
"O
e
Q,
~
~
::l (2.53)
i8
-ci
0
c
::l 4. Le choix de a, demi-largeur de l'ai lette, comme longueur de référence est cohérent avec l'équa-
0
@ tion 2.27.
41
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
(2.54)
IJT+
IJx+ (0, z+) = 0 (2.55)
Dans le cas d'une ailette finie, le système dépendrait d' un deuxième paramètre, l/a.
(2.57)
La solution du système 2.51 à 2.55 est obtenue par la méthode de séparation des
variables développée dans le Complément A.2. Soit :
cpex = 2d À(T - T)
a Y O a
fi 2sin2 kn
Ukn + sm
· kn cos kn (2.58)
n=I
Bi< 1, (2.60)
obtenu ici, est beaucoup moins sévère que le critère local Bi << 1 obtenu dans le
paragraphe 2.2.6. La raison est qu'on ne s'intéresse ici qu'au flux global dissipé par
l'ailette.
42
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
Solution
Pour une ailette en acier (À::::: 15 wm- 1K- 1), l'approximation de l'ailette est fondée si
L'approximation est justifiée suivant le critère 2.60 tant que h est inférieur à
15 000 Wm - 2 K - 1, soit en convection naturelle pour tout fluide et en convection for-
cée pour les fluides usuels (gaz, eau, huile). Par contre, elle ne le serait plus en convection
forcée avec un métal liquide, ni s'il se produit un changement de phase sur les parois de
l'ailette (ébullition, condensation). Notons, de plus, que l'acier choisi dans notre exemple
représente un cas défavorable du point de vue de l'approximation de l'ailette, par rapport
à l' aluminium ou au cuivre (15 ou 25 fois plus conducteur).
43
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
l1 S . s1 loggia S .Si
I,
l chambre:!
e
c
entrée palier
séjour S
murs porreurs
L~--- -~- .. ... ' 't!f'rt! ... . ...........L ~..
structure porteuse par des joints parfaitement isolants. Les cotes des cloisons internes,
d'épaisseur ec, de conductivité Àc, sont reportées sur la figure 2.14.
L'air intérieur (appartement, palier) est, à une certaine distance des parois externes, à
température Ti. Le milieu extérieur est à température Te; on prendra comme coeffi-
cients de transfert hi sur toutes les parois internes et he sur toutes les parois externes.
"Cl
0 Ces coefficients de transfert tiennent compte des échanges radiatifs linéarisés et des
c
::::i transferts conducto-convectifs. L'air de l'appartement est renouvelé par appott d'air
0
externe à Te, à raison d'une fois le volume de l' appartement par heure (phénomène
"""
..-1
0
de convection).
N
@
.µ Exprimer la puissance nécessaire au maintien de la température Ti dans l'ap-
..c
Ol
·;:: partement, en régime stationnaire, avec les données suivantes :
>-
a. l = 2 m; l1 = 2 m; H = 2,5 m; L = 4,8 m; d = 2,5 m; D = 1,5 m; ep = 0,30 m;
0
u e1 = 0,20 m; ec = 0,15 m; ev = 4.10- 3 m; Àp = 5 ;A1 = 0,2 ;Àc = 1,5; Àv = 1
(Wm- 1K- 1);Sv = 1m2 ;Sf=2,5m2 ;hi = JO;he = 30(Wm- 2 K - 1); Te = 0 °C;
Ti= 19 °C.
Les propriétés thermophysiques de l'air sont à trouver dans le Complément D .
44
2.2. Ai lettes et approximation de l'ailette
Solution
La démarche décrite au paragraphe 1.6.2 va être suivie.
• Les paramètres clés
Le milieu source est l'intérieur de l'appartement à Ti; l'énergie est dissipée vers le mi-
lieu extérieur à Te. Une question se pose: quelle est exactement la partie de la structure
de l'appartement qui est à Ti ? La modélisation devra préciser ce point.
• Le système
Jll. <p 0
1'1 11 1
.
· ····· · · · · · · ·· · · · ······ · · · ···· · · · · · · ····· · ·~~ · · · · · ·
T; ~I, i
-o .:
1 T; hi Tl '1 i
: <p - 0
1 j[ ' h1
1;1 q, -o r, 11 1 I l l
Figure 2.16 - Plans de symétrie.
s"'
F les transferts à travers la smface extérieure des murs porteurs, plafond et plancher :
-ci
c
c ce calcul semble complexe en raison de l'existence des structures internes à l' appar-
::i
0
@
tement; c'est ici que la modélisation est déterminante.
45
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
(2.62)
(2.63)
À une distance supé1ieure à 1,4 m des façades toutes les cloisons internes (palier com-
p1is) sont isothermes à Ti: les cloisons internes de l'appartement ne jouent aucun rôle
dans l'étude. De la même façon les murs de la loggia sont à la température Te à 0,8 m
de la façade.
• Bilans d 'énergie :
> Renouvellement de /'air. Les flux convectifs entrant et sortant sont mhe et mhi
où m, he et hi désignent respectivement le débit massique d'air (entrant et sortant), l'en-
thalpie massique de l'air extérieur et l'enthalpie massique de l'air intérieur. Le flux de
chaleur dû au renouvellement del' air est donc :
(2.64)
> Transferts à travers les façades Net S. D'après le schéma équivalent précé-
-0 dent (figure 2.17), le flux traversant la façade nord est, avec les notations de l'énoncé :
0
c
)-] ( )-]l
::J
[(
0
v N 1 ev 1 1 er 1 ·
,..-!
0 <!>. = (T -T)
1 2S1· - + -1 + - + (2LH - 2S1·) -h · + -1 + -h (2.65)
N fac e h1· llv he 1 llf e
@
~
..c
Ol
soit : <I>'.lac ~ - 1, 0 kW. De même pour la façade sud :
l
ï:::
>-
a.
46
2.2. Ailettes et approximation de l'ailette
précédente. Les isothermes sont perpendiculaires à Ox, à la fois dans le mur conductif
entre x = 0 et x = e1, et dans l' ailette: x > e,. Le flux <1> 1 traversant la face x = 0 s'écrit :
(2.67)
2
2
d T' - hi (T' - T·)
. , = 0 ·, T'(
. oo) = T. i ; T'(e1) = T(
. e1) . (2.68)
dx 2 À.pep
Soit:
(2.69)
On obtient donc :
(2.70)
Tpe he Te
\ 0
0 e1 1'(-oo) 'l'e
<P 0
- -·-·-- ..... -... -...... <P
1, (>.~
... ... ... .. Q.....
T'(x)
,, ; r,. cp 0 e1 p 0
......... ..............
"Cl
0 T(oo) - T;
c
::::i
0 X T( t oo) T.
I
;o;
"""
..-1
0
"O
c Figure 2.18 - Ailette couplée à un Figure 2.19 - Ailettes couplées.
N ::i
@ .,"'"' mur.
.µ '~
..c ·c
c
Ol
·;::
>-
::;
"'cc
>- Transferts à travers les murs porteurs externes, plancher et plafond
a.
0
c
c
nord. Le modèle adopté est celui de la figure 2.19 : deux ailettes infinies, couplées par
u .S! un pont conducteur d'épaisseur e1 . Le flux traversant la face x = 0 s'écrit:
ti
::i
"O
2
o..
~
s"' (2.71)
F
-ci
c
c
::i
0
@
où H2 est le périmètre des cloisons considérées: H2 = H + 2L + 2ep.
47
Chapitre 2 • Transferts conductifs stationnaires linéaires
(2.72)
économiquement intéressants.
_____
de l'énergie thermique utilisable de l'air vicié, et d ' autre part, un double vitrage, seraient
)
"O
0
c
::J
0
v
T"-f
0
N
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
48
CONDUCTION
INSTATIONNAIRE
Notions clés
conductivité, diffusivité, effusivité thermiques; théorème de superposition et
théorème n; échelles caractéristiques de temps et de longueur; nombres de
Fourier et de Biot.
Par souci de simplicité, l'étude se limite ici à des systèmes caractérisés par des pro-
priétés thermophysiques uniformes, en particulier par des conductivités thermiques
scalaires (isotropes) indépendantes de la température et par des coefficients de trans-
fert uniformes, intégrant le cas échéant un transfert radiatif linéarisé. Par conséquent,
les équations de bilan d'énergie et les conditions aux limites considérées ici sont li-
néaires. En effet, dans ce chapitre on privilégie une approche physique de la diffusion
basée sur des échelles caractéristiques de longueur et de temps. Il sera ici question de
conduction thermique instationnaire, mais les résultats obtenus pourront être étendus
à tout phénomène de diffusion.
3.1 INTRODUCTION
L'objet de ce chapitre est limité au cas de systèmes matériels immobiles et indé-
formables. Dans un cas contraire, apparaîtraient des déplacements des frontières du
"Cl
système, donc des phénomènes de convection. L' équation de bilan d'énergie s'écrit
0
c
::::i
pour un tel système de volume V limité par une surface S (figure 3.1) :
0
;o;
"""
..-1
0
"O
c (3.1)
N :::>
@ .,.,;:;;
.µ ,,,
'V
..c ·;::
Ol s:::>
·;::
>- "'c
a. 0
c
0 c
u .~
0:::>
"O
ec.
1!!
~
:::>
~
-d
0
c
:::>
0
9
Figure 3.1 - Système fixe indéformable.
49
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
T(r,t), cp(r, t), p(r, t) et P(r,t) représentent les température, capacité thermique mas-
sique à pression constante dans le cas d'un gaz, masse volumique et puissance vo-
lumique dissipée au point M(r) à l'instant t; qcd et qR les vecteurs flux smfaciques
de conduction et de rayonnement en r à l'instant t. L'équation 3.1 s'écrit aussi sous
forme locale :
(3.2)
Le flux conductif qcd s'exprime en général par la loi de Fourier, dans le cas d'un
milieu isotrope :
qcd = - À(r,t)VT. (3.3)
Les approximations linéaires du Chapitre 2 ne sont vérifiées que si la conductivité
thermique À, exprimée en W m- 1 K- 1, est indépendante de la température. Si le milieu
n' est pas isotrope, l'équation 3.3 se généralise sous forme tensorielle 1 , ce qui rend
la résolution du problème plus délicate sur le plan numérique, mais non sur le plan
physique. De ce fait, nous n'envisageons pas ici ce cas qui se rencontre dans des
milieux textiles, pneumatiques par exemple, ou dans des matériaux composites dont
l'emploi se développe actuellement.
L'équation 3.3 ne tient compte d'aucun phénomène de retard dans la réponse en
flux à une perturbation brutale du champ de température. Si on considère des phéno-
mènes très rapides (par exemple, les réponses à des impulsions de lasers de 1' ordre de
10- 12 à 10- 15 s), cette loi n' est plus satisfaisante. Le phénomène de conduction est en
effet dû à des transferts d'énergie par des porteurs (interactions molécule-molécule
dans un gaz ou un liquide, ou interactions mettant en jeu des phonons et des électrons
dans un réseau cristallin) : les temps caractéristiques des transferts ou temps de re-
laxation sont de l'ordre de 10- 10 à 10- 12 s. À ces échelles de temps, la loi de Fourier
n' est plus valable2 .
"O
Une autre limitation de l'équation 3.3 concerne les nanosystèmes, couches ex-
0
c
::J
trêmement minces de l'ordre du nanomètre, pour lesquels la conductivité the1mique
0 n'est pas nécessairement définie. Mais dans la plupart des applications qui concernent
v
T"-f
0 l'ingénieur, une réponse à 1 ns près ou à une fréquence inférieure à 1 GHz est suffi-
N
@ sante ; l'équation 3.3 est alors correcte.
~
..c L'introduction du vecteur flux surfacique radiatif qR (voir paragraphe 4.2.4) n'a
Ol
ï:::: d' intérêt que pour l'étude des milieux semi-transparents. Le te1me - V· qR repré-
>-
a.
0 sente alors la différence entre puissances volumiques absorbée et émise3 . À l' inté-
u
l. qfd = - À;/âT/âxj), où À;j est un tenseur de conductivité.
2. Le critère de validi té de la loi de Fourier est: Kn « l, où Kn désigne le nombre de Knudsen, rapport
du temps de relaxation des porteurs à une durée d' intérêt physique pour le système, ou rapport du libre
parcours moyen des porteurs à une échelle spatiale d'intérêt physique, par exemple la plus petite échelle
spatiale considérée : voir Je paragraphe 10.4.1.
3. Ce point est développé dans Je Chapitre 6.
50
3.1. Introduction
rieur d'un corps opaque, et non pas à sa frontière, le flux radiatif est nul, tandis que,
dans l'autre cas limite d' un milieu parfaitement transparent qui n' interagit pas avec
le champ de rayonnement, on obtient V · qR = O. Cette dernière relation traduit le
fait que toute l'énergie radiative entrant dans un système transparent quelconque en
resso1t sous forme radiative. Donc, quand le système considéré ne comprend que des
corps opaques baignés dans des milieux transparents, l'équation de l'énergie prend
la forme simplifiée4 :
ôT
pcpBt =V. [/l(r,t)VT] + P(r,t). (3.4)
Les flux radiatifs n'interviennent plus que dans l'expression des conditions aux li-
mites aux parois des corps opaques.
Un problème de conduction instationnaire est, dans ces conditions, défini par un
système comprenant :
b) les conditions aux limües thermiques sur l' ensemble des smfaces frontières.
Les différents types de conditions aux limites classiques (conduction, convection,
rayonnement etc.) ont été abordés dans le paragraphe 1.5 ;
Nous supposerons dans tout ce chapitre que les transferts conductifs sont représentés
"O
0 par des systèmes linéaires en T , c'est-à-dire que la conductivité À, la masse volumique
c
0
::J
p, la capacité thermique massique Cp et les coefficients de transfert convectifs h sont
v ;a; constants et que les éventuels transfe1ts radiatifs intervenant dans les conditions aux
T"-f "O
0 c
N ::l
limites sont linéarisables. L'équation de l'énergie 3.4 devient alors si on introduit la
@ .,.,
~
~
'<I) difj'usivité thermique a (en m2/s) :
..c ·-=g"'
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0 À
c
0 c a= - (3.5)
u .~ pcp
0::l
"O
e
Q,
~
~
équation de diffusion. Il est important de noter qu'une équation linéaire similaire à
::l
i8 l'équation 3.5 est aussi vérifiée par les composantes du vecteur flux.
-ci
0
c
::l
0
@ 4. L'équation 3.4 s'applique aussi à des milieux semi-transparents si - V· qRest intégré dans P(r, t).
51
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
h1 h1 < h,
À,p ,c,a,P
eI À ,p ,c,a,P
e2 > e1 Te T(x,t) T0
t
eau
R t
eau
t
eau
R t
eau
À, a, p, c
X
/ <... 0
Figure 3.2 - Conditions initiales et finales. Figure 3.3 - Mur semi infini.
52
3.2. Théorèmes généraux
(3.7)
(3.8)
• la condition initiale :
T2(r,t = 0) = Tf (r). (3.9)
Tf(r) représente la solution stationnaire initiale, associée au couple (h 1 , 81), qui est
la solution du système d'équations 3.10 à 3.12 dans lequel on adopte la valeur i = 1:
i = 1,2 a(-
2
d Tf
-
dr2
+
1 dTf
- -
r dr
+
p
-
pc
=0
l (3.10)
dT 5
i = 1,2 - .tl-i (R) =hi
dr
[rs' (R) - 8i] (3.11)
"O
0
c dT 5
::J
0 i = 1,2 l (0) = 0
-À - (3.12)
v ;a; dr
T"-f
"='
0
"'"' dont la solution est (voir exercice 1.2 au paragraphe 1.6.3) :
c
N
@ .,"'
~ ~ 2 2
..c 't: R - r R )
Ol
ï::::
0
'5 T f = 8i + P ( 4À. + 2h; (3.13)
>- "'0c
a. c
0 c
u .Q
T~ est la solution stationnaire hypothétique du système pour le couple (h2 , 82 ) au bout
ü
"'
"='
2 d'un temps dit infini, notion qu'on précisera ultérieurement. La résolution directe
o.
~
"'
'5
du système d'équations 3.6 à 3.9 est possible mais laborieuse. Il est beaucoup plus
F! simple de poser, en utilisant la technique de superposition :
-ci
0
c
"'
0
T2(r,t) = T~(r) + T(r,t) (3.14)
@
53
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
Le système d'équations 3.6 à 3.9 est remplacé par le système d'équations 3.10 à 3.12
pour i = 2, de solution T~(r) connue, et par un système en T(r,t) obtenu par diffé-
rences membre à membre des équations homologues des deux systèmes précédents
(avec i = 2 dans le deuxième cas) ; soit :
2
oT =a (o T + ~ oT) (3.15)
or2
1
ot r or
oT
- À or (R ,t) = h2T(R, t), (3.16)
oT
- À or (O ,t) = 0, (3.17)
54
3.2. Théorèmes généraux
(3.19)
Soient:
- II1 = r/R = r+ : distance adimensionnée ;
- II2 = at/R2 = Fo : ce groupement, déduit de la dimension de a et appelé
nombre de Fourier noté Fo, représente un temps adimensionné t+ = t/Tcd,
avec: ~d = R2 /a;
- ll3 = T/To : rapport d'écarts de températures caractéristiques.
Il reste à déterminer un groupement ll4, qui fasse intervenir À et h2, grandeurs
"O
physiques non utilisées dans les groupements précédents. Le plus simple est
0
c de poser:
::J
0
v ;a;
- fl4 = h2R/ À = Bi, nombre de Biot introduit dans le Chapitre 2. La signification
T"-f
"='
0
N
c physique de Bi sera abordée dans le paragraphe 3.5.2.
"'
@ .,"'"' Sans aucun calcul, on sait, à partir du théorème il que la solution du système
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
d'équations 3.15 à 3.18 peut s'écrire:
ï::::
>- "'0c
a. c
0
u c
.Q f(T/To, Bi, Fo, r/R) =O. (3.20)
ü
"'
"='
2
o.
~ Il s'avère qu'elle s'écrit même: T/To = g(Bi, Fo, r/R), après résolution du système
"'
'5
F! (voir Complément A). Notons, à ce stade, que dans ce type de problème, relatif à une
-ci
0
c géométrie finie, les variables adimensionnées spatiale r/R et temporelle F o jouent
0"'
@ des rôles bien distincts.
55
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
ôT ô2 T
(3.21)
ôt =a ôx2 '
Ce système dépend den = 5 grandeurs physiques : (T - Te, To - Te, t, a, x), dont les
unités respectives (K, K, s, m2/s, m) dépendent de k = 3 unités indépendantes. Il est
caractérisé par n - k = 2 groupements sans dimension :
On pose alors fl2 = at/x2 = Fo, nombre de Fourier ; et le phénomène étudié a une
solution du type f (T +, Fo) = 0 qui, dans ce cas, se met d'ailleurs sous la forme
T+ = g(Fo) (voir paragraphe 3.3.la)).
Il apparaît également dans le groupement at/ x 2 qu'il est équivalent de faire tendre x
vers l'infini (hypothèse initiale du mur semi-infini) ou le temps vers 0; il est clair que
le modèle d'un mur semi-infini caractérise la réponse d'un système dans les instants
56
3.3. Géométrie semi-infinie. Réponse après un intervalle de temps court
qui suivent immédiatement une perturbation tels que : t << L2/a , si Lest la dimension
finie du mur (réponse aux courts instants) 5 .
La suite de cette étude sera divisée en deux parties : l'étude des phénomènes phy-
siques liés à des géométries semi-infinies, ou à la réponse aux courts instants, dans
le paragraphe 3.3 et celle des géométries fini es, ou de la réponse à un instant quel-
conque, dans le paragraphe 3.4.
"O
c
0 l'équation aux dérivées partielles 3.21 dégénère en une équation différentielle6 en u:
::J
0
v ;a;
d2 T + dT+
T"-f
0
"O -- 2
+ 2 u - =Ü. (3.24)
N
c
::l du du
@ .,., Le sens physique de cette transformation est clair : ce type de problème est gouverné
~
'<I)
~
..c ·-=g"' par l'unique grandeur adimensionnée Fox = at/x2 , nombre de Fourier introduit au pa-
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0
ragraphe 3.2.2b). La condition initiale et la condition à la limite x ~ oo ont fusionné
c
0
u c
.~ pour donner
0
::l
"O
(3.25)
e
Q,
~ En effet, l'infini n' est jamais affecté par une pe1turbation en x =O.
~
::l
i8 5. Par contre, il n'est pas équivalent de considérer les solutions à t ~ oo et x ~ 0, car dans le premier
-ci
0
c
::l cas le modèle physique n'est plus fondé.
0
@ 6. En effe t, on a, pour t t:. 0 : 8 2 T /8x2 = (1 /4at)d2 T/du 2 et 8T /8t = -(u/2t)dT/du.
57
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
(3.26)
dT+
v=- ·- = A exp(- u2). (3.27)
du
Le facteur 2, introduit arbitrairement dans l'équation de définition 3.23 de u, conduit
à la forme simple précédente. Puis, intégrant (3.27) et tenant compte des condi-
tions (3.25) et (3.26), on aboutit :finalement à :
I
T - T
e
T(x,t)
0,5 cp (1)
0 À, a, p , c
{2(al)/ 1 -'
0
·-~- -
0,5
-+
1.1
X
2,-1
7. En fait, ce résultat est valable pour tous les phénomènes de diffusion : si D est la diffusivité, en m2/s,
associée au phénomène de diffusion considéré (diffusion de quantité de mouvement, de concentration
d'espèce, de charge électrique, etc.), le temps caractéristique associé est r = x 2/D.
58
3.3. Géométrie semi-infinie. Réponse après un intervalle de temps court
Le modèle du mur semi-infini n'a de sens que tant que la dimension du mur sui-
vant x, notée L, vérifie
Le groupement :
b=~, (3.31)
appelé ejfusivité du matériau, caractérise physiquement la réponse d'un système aux
instants qui suivent immédiatement une perturbation. L'intérêt de cette grandeur ap-
paraîtra de façon plus manifeste dans le paragraphe 3.3.3.
On notera la décroissance du flux en r 112 à la paroi x = 0 du mur, caractéristique
de la réponse du mur semj-infini.
'<I)
~
..c ·-=g"' r.p(O,t) = t.po r.p(x ~ oo ,t) = 0 r.p(x,0) = O. (3.33)
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0
0
c
c
Le système d'équations 3.32 à 3.33 est formellement du même type que le sys-
u .~
0 tème d'équations 3.21 à 3.22 dont la solution est donnée dans le paragraphe 3.3.la).
::l
"O
e Compte tenu des différences de conditions aux limites et irutiales, on trouve :
Q,
~
~
::l
i8
-ci
0
c
r.p(x,t) = t.po {1 - erf [x/(2 Vat)]} = t.po erfc [x/(2 Wt)] t * 0, (3.34)
::l
0
@ 8. Expression généralisable à tout phénomène de diffusion : l = ..../Dt.
59
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
2<po Yt
T(x,t) = _~
Loo , ,
erfc(u )du + To avec at/L2 « 1. (3.35)
yÀpc x/2Vai
L'intégrale, appelée ierfc, qui apparaît dans l'équation 3.35, est tabulée dans le Com-
plément B.1. Dans cette expression apparaît encore l'ejfusivité YXiiC notée b, qui
caractérise la réponse du système aux instants qui suivent immédiatement une per-
turbation. On constate qu'un système de grande effusivité verra sa température plus
faiblement pe1turbée qu'un système de faible effusivité.
Notons que:
• À la paroi x = 0, la température du système croît en Yi, dès lors que la condi-
tion at/L2 « 1 est vérifiée.
• L'analyse dimensionnelle montre que le système d'équations 3.32 à 3.33 dé-
pend de six grandeurs indépendantes (T - T 0 , x, t, a, À, <po), s'exprimant en
fonction de quatre unités indépendantes (m, s, W, K). La solution dépend donc
de deux groupements indépendants : at/x2 et <pox/[À(T - T0 )]; en fait ici ce
sont les combinaisons x/(2 Vat) et il (T - To)/'Po Vat = b (T - To)/'Po Yt qui
interviennent explicitement dans l'équation 3.35.
• La fonction intégrale qui apparaît dans l'équation 3.35 a une largeur caracté-
ristique : x/(2 Vat) = 1/2 ; la constante de temps de ce phénomène est toujours
r = x2/a et la longueur de diffusion -Vat.
a) Analyse du problème
Considérons un mur semi-infini (x > 0), initialement à température To et soumis en
x = 0 à un flux <p = <po(l +cos wt), c'est-à-dire modulé sinusoïdalement autour d'une
60
3.3. Géométrie semi-infinie. Réponse après un intervalle de temps court
aT a2 r (3.36)
ot =a ox2 '
(3.38)
(3.41)
"'
'5 au bout d'un temps infini; B2(x) vérifie évidemment le système :
F!
-ci
.JWe2 = ad-28-2
0
c
"'
0 (1) 82(00)=0 (3). (3.43)
@
dx2
61
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
La condition initiale n'a alors plus de sens. L'équation caractéri stique de l' équa-
tion 3.43(1) s'écrit:
p 2 = jw/a. (3.44)
D 'où:
lh (x) =A exp [-(w/2a) 112 (1 + j)x ] + Bexp [Cw/2a ) 112 (1 + j)x]. (3.45)
A = (<po/il)(a/2w) 1/ 2 (1 - j) B= O. (3.46)
r ; cx ,t) = (<po/À)(a/w) 112 exp [-(w/2a) 112 x] cos [wt - (w/2a) 112 x - n/4] . (3.47)
ep = (2a/w) 1/ 2 (3.49)
62
3.3. Géométrie semi-infinie. Réponse après un intervalle de temps court
Le nombre de Fourier associé Fow = af(wep 2 ) est voisin de l'unité, égal à 1/2.
On constate l'existence d'un déphasage n/4 entre le flux excitateur <po cos wt et la
réponse en température en x = O.
Toutes ces propriétés traduisent l'existence d'un effet de peau lors de la propaga-
tion d'une onde thermique de pulsation w. Rappelons, à ce stade, qu'on est en droit de
parler de propagation et d'onde thermique à fréquence fixe w, mais que, si le phéno-
mène est envisagé globalement, il s'agit de diffusion, caractérisée par une dispersion
de la célérité.
Une perturbation thermique dépendant du temps imposée en la face x = 0 d'un mur
semi-infini peut être décomposée par analyse spectrale en composantes élémentaires
de pulsation w. Chacune des composantes se propage avec une célérité C(w) et est
caractérisée par une profondeur de pénétration ep(w). Le signal global correspond à
1' ensemble des composantes à toutes les pulsations et est doublement déformé lors
de son transport à 1' intérieur du milieu : c'est le phénomène de diffusion.
Une méthode mathématique puissante pour résoudre ce type de problème consiste
à faire subir au système une transformation de Laplace (voir Complément A.1) :
l'équation aux dérivées partielles que représente l'équation de l'énergie dégénère
alors en équation différentielle s'il y a une seule variable d'espace à considérer. La
transformation de Laplace correspond à une analyse spectrale du signal thermique ;
le fait que l'équation de l'énergie à une dimension spatiale dégénère à une fréquence
donnée en une équation différentielle correspond à la dégénérescence du phénomène
de diffusion en phénomène de propagation, plus facile à étudier. La transformation
inverse permet de reconstituer par intégration spectrale la réponse du phénomène de
diffusion.
'O
g
::J
3.3.3 Exercice d'application
0
v
,..-!
0
N
, ( Exercice 3.1 Contact thermique
@ "'
~ ~ Énoncé
..c 't:
0
Ol
ï:::: ~ Un problème courant consiste à étudier l'évolution the1mique d'un système constitué
>-
a.
0 ~ de deux corps notés 1 et 2, initialement isothermes à des températures différentes Tf
u
·~ et rg,
et mis brusquement en contact thermique à l'instant t = 0 (figure 3.6). On fait
l les hypothèses suivantes :
~
"'
~ • Les grandeurs thermophysiques caractérisant les deux corps (ili, Pi, ci, ai, bi
-ci
0
c
i = 1,2) sont uniformes,
=i
63
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
Solution
1. Le système à résoudre, en utilisant le modèle adapté de deux murs semi-infinis, s'écrit:
(3.50)
(3.51)
Ti (-oo,t) = r? (3.52)
T1(x,O) = T? (3.53)
"Cl Le système dépend de neuf paramètres indépendants (Tg - T?, T 1 - T?, T 2 - rg, À 1 , À2 ,
0
c x,t,a 1 , a2) qui eux-mêmes dépendent de quatre unités indépendantes (K,W,m,s); la so-
::::i
0 lution s'exprime en fonction de cinq produits sans dimension indépendants. On pose, a
"""
..-1 priori: (T 1 -T?)/(T~ -T?), (T2 - rg)/(T?-T~), Ài/À.2 ,a 1t/x2 , a 2t/x2 . On remarquera que
0
N dans le choix des produits, on s'est attaché à ne pas détruire la symét1ie du système: a 1/a 2
@
.µ
est obtenu par rapport des deux derniers groupements .
..c
Ol Il s'agit de résoudre le système d'équations 3.50 à 3.53. En variables sans dimension,
·;::
>- choisies de façon à ne pas rompre la symétrie du système :
a.
0
u + Ti - T~ T + _ T2 -T2° X
Tl = _T_o__T_o ' 2 - T o T o' Ut= ' (3.54)
2 - 1 1 - 2 2~
le système devient :
(3.55)
64
3.3. Géométrie semi-infinie. Réponse après un intervalle de temps court
(3.56)
(3.57)
Tt(-oo)=O (3.58)
Les solutions des équations 3.55 vérifient les relations (paragraphe 3.3.la)):
(3.59)
(3.61)
(3.62)
(3.63)
"O
0
c soit:
::J
0
v ;a;
T"-f
"=' (3.64)
0 c
N
"'
@ .,"'
"'
~ ~
..c
Ol
't:
0 2. Intéressons-nous à l'évolution des températures au point de contact (x = 0) aux instants
ï:::: '5
>- "'0c qui suivent ce contact. Comme erfc(O) vaut 1, il vient :
a. c
0 c
u .Q
ü (3.65)
"'
"='
2
o.
~
Immédiatement après le contact, une température intermédiaire entre T~ et T~ s'établit au
"'
'5
F! point de contact, et celle-ci se maintient apparemment indéfiniment dans le temps. En fait,
-ci
0
c elle ne se maintient que tant que le modèle des murs semi-infinis (limité aux instants qui
"'
0 suivent la perturbation) a un sens : a 1tfL7 « 1, a1t/L~ « 1. Le résultat remarquable est
@
65
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
que le corps de plus grande e.ffusivité tend à imposer sa température à l'autre. En effet, si
b1 » b2, on obtient:
(3.66)
Les conditions du paragraphe 3.3.1 sont donc réalisables dans ce cas. C'est aussi l'ex-
plication d'un phénomène courant mais paradoxal : marcher à pied nu (à 37 °C) sur une
plaque métallique à 60 °C ou sur un morceau de boi s à la même température ne donne pas
la même sensation de température : la première est insupportable, la seconde est tout-à-
fait tolérable. La réponse est simple : l' effusivité du pied est assimilable à celle de l'eau :
bp ~ 1600 (SI), celle du bois vaut : bb ~ 11 (SI) et celle de l'acier : ba '.::::'. 13000 (SI).
Lors du contact pied-acier, une température s' établit immédiatement : T pa = 57 ,5 °C. Lors
du contact pied-bois, on obtient seulement : T pb = 37 °C. Si, par contre, on persiste à res-
ter debout sur la planche de bois, très vite l'effet sera le même que sur la plaque d ' acier.
C'est une démonstration par l'absurde, facile à réaliser, que le modèle du mur semi -infini
n'est valable qu'aux temps courts. Les Sages Je savent bien, qui ne font que passer sur Jes
brasiers ardents !
L'ejfusivité -yxpë représente dans tous les cas envisagés aux paragraphes 3.3.1 et 3.3.3
une grandeur caractérisant la réponse instationnaire d'un système aux instants suivant une
perturbation (tant que le milieu peut être considéré comme semi-infini). Elle représente
physiquement la capacité du milieu à résister (en température) à une modification brutale
des conditions extérieures. _ _ _J
ôT ô2 T
-= a-- (3.67)
ôt ôx2
66
3.4. Géométrie finie. Réponse d'un système à un instant quelconque
ôT ôT
- À ô x (L,t) = h [T (L,t) - Te] - À ô x (0 ,t) = 0 , (3.68)
aT+ +) . + +)
- (l, t +Bi T (l., t = 0 (3.71)
8 x+
(3.72)
Ce système linéaire ne comporte qu ' une équation non homogène 3. 72 ; il peut être
résolu dans ces conditions par différentes techniques, dont les plus classiques sont
la transformation de Laplace ou la méthode de séparation des vari ables. La solution
dimensionnée , détaillée dans le Complément A.2, est:
T (x ,t) - Te _ fi(
- L.J 2 sin(kn)
. )
cos
(k x )
n-
( 2 at )
exp -kn L2 , (3.73)
To - Te n=O kn + sm(kn) cos(kn) L
où les kn sont la suite des solutions de :
(3.74)
"O
0 Cet exemple est représentatif du type de solutions obtenues, pour une géométrie finie
c
0
::J quelconque. Quand il est possible d ' obtenir une solution analytique, elle se présente
v ;a; généralement sous la forme de séries infinies. Une telle solution est valable quelle
T"-f
"='
0
N
c
"' que soit la valeur de t. Il est clair que le temps caractéristique T cct = L2 /a qui apparaît
@ .,"'"' dans le temps adimensionné t+ (ou nombre de Fourier) représente la constante de
~ ~
..c
temps du système. À la limite où : at/L 2 >> 1, on peut se contenter d' un seul terme :
't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c la réponse du système aux temps longs prend une forme exponentielle. Quand, au
a. c
0
contraire : at/L 2 << 1, c' est-à-dire aux courts instants après la perturbation, tous les
c
u .Q
ü
"'
"='
2 termes doivent être pris en compte. Dans ces conditions, le milieu peut être considéré
o.
~ comme semi-infini puisque le phénomène de diffusion n'affecte pratiquement pas la
"'
'5
F! frontière x = 0 du système. Des solutions directes, plus aisément exploitables peuvent
-ci
0
c souvent être obtenues (voir paragraphe 3.3.1). Dans les cas intermédiaires, il sera en
"'
0
général suffisant de limiter la série à 2 ou 3 termes.
@
67
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
68
3.5. Échelles de temps et de longueur
cc pc dV pcR
T = h dS = 2h . (3.78)
(3.79)
Notons que cette inégalité, qui doit être considérée au sens d'une exponentielle
"O
très petite, est peu contraignante : rd 3 à 5 fois plus petit que Tee est suffisant.
0
c
::J
Dans l'hypothèse inverse:
0 (3.80)
v ;a;
T"-f "O
0
N
c
::l la conduction thermique peine à transférer au milieu l'énergie apportée à la paroi
@ .,.,
~
~
'<I)
par transfert conducto-convectif : c'est la limite où on considère que h tend vers
..c "'
·-=
Ol g
::l
l'infini. Le transfert conducto-convectif impose alors la température Te à la paroi
ï:::: CO
>-
a. 0
c de la barre et il convient de résoudre complètement le problème de conduction
c
0 c
u .~ instationnaire au sein de la barre (voir les paragraphes précédents).
0::l
"O
eQ,
~
~
::l
i8 9. Dans un problème instationnaire, cette propriété d'isothermie instantanée n'est atteinte qu'au bout
-ci
0
c
::l d'un délai de l'ordre de quelques Tcd . Cet intervalle de temps correspond à l'établissement d'un régime
0
@ stationnaire local.
69
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
70
3.5. Échelles de temps et de longueur
@ .,.,;:;;
.µ ,,,
'V
fil métallique J gaine
..c ·;::
Ol s:::>
·;::
>- "'c
\==·
a. 0
c
0 c
u .~
/-______,_,,
0:::>
"O
ec.
1!!
~
:::>
~
-d
fll mérallique 2 magnésie
0
c
:::>
0
9
Figure 3.7 - Coupe d 'un thermocouple commercial.
71
Chapitre 3 • Conduction instationnaire
Solution
Si on suppose, pour simplifier, le matériau constituant le thermocouple homogène et de
diffusivité a , on peut introduire un temps de réponse conductif transverse: T ed = R2/a et
un temps de réponse conducto-convectif: T ee = pcR/h. Les deux temps de réponse T ed et re
sont en série et caractérisent globalement la réponse du thermocouple ; rd et T ee diminuent
sensiblement quand R décroît, d'autant plus, dans le second cas, que h augmente fortement
quand R décroît (voir Complément C.1).
On a donc intérêt, si on veut privilégier une réponse rapide d' un thermocouple, à diminuer
autant que possible le rayon R. Si les thermocouples usuels, dans l' industrie et au labo-
ratoire, ont un rayon de 0,5 mm , les thermocouples les plus pe1formants ont des rayons
de l'ordre de 10-2 mm. Le coût d ' un tel thermocouple croît en raison exponentielle de
l' inverse du rayon.
Exercice 3.3 Pont thermique
Énoncé
Un fluide opaque s'écoule en régime stationnaire suivant Ox entre deux plaques pa-
rallèles de longueur L maintenues à la température uniforme Tp (voir figure 3.8). La
température de mélange du fluide, qui est à la pression p, est supposée uniforme sur
la longueur Let de valeur Tf . Une barre cylindrique en acier de rayon R et de conduc-
tivité thermique À maintient les deux plaques à une distance H l'une de l'autre. Le
coefficient de transfe1t conducto-convectif entre le fluide et la barre est supposé uni-
forme et de valeur h.
t
1
1
"O
0 H =SOcm - - - - - - ---+- -+-- - - - - - - --+ X
c
::J 1j = 100°c
0 1
v i
-
T"-f
7~ = 20°C
0
N
2R=6 mm
@
~
..c L= 3m
Ol
ï::::
>-
a.
Figure 3.8 - Section du système.
0
u
1. h = 81 W.m- 2 .K- 1 (air comprimé). Donner, à partir du modèle le plus simple
possible, l'expression analytique et la valeur numérique du flux échangé entre la
barre et le fluide.
2. h = 5105 W.m- 2 .K- 1 (sodium liquide). Écrire le système d'équations le plus
simple possible permettant d'obtenir le champ de température dans la barre.
72
3.5. Échelles de temps et de longueur
=
Données : L 3 m ; H = 50 cm ; R =3 mm ; ,l = 15 W.m- 1.K-1 ; p = 3 bar ;
TP = 20 °C ; Tf = 1OO ° C.
Solution
Les efficacités comparées du transfert conductif dans le solide et du transfert conducto-
convectif dans le fluide ont un impact direct sur la solution de ce type de problème. Le
nombre de Biot donne un ordre de grandeur du rapport entre les temps caractéristiques T ed
et re. Le système présentant un plan de symétrie (Je plan d'équation z = H /2), seule une
moitié de la barre, de longueur H /2, est étudiée.
1.Le nombredeBiotvautBi = hR/;t = 0,016.CommeBi « 1,l'approximationdel'ailette
est valide en termes de champ de température et de flux échangé. Soit T (z) le champ de
température au sein del' ailette (l' axez est défini sur la figure 3.8). Le bilan d'énergie pour
une tranche [z, z + dz] de la barre s'écrit:
nR2 [cp (z) - <P (z + dz)] - h [r (z) - Tf ] 2n R dz =0 (3.86)
ou encore:
d2T 2
-
dz 2
- m [r (z) - Tf] = O (3.87)
(3.89)
73
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
TRANSFERTS
RADIATIFS ENTRE
CORPS OPAQUES
Notions clés
milieux opaques, transparents et semi-transparents; luminance; rayonnement
d'équilibre; étendue spectrale d'une source; absorptivité, émissivité et réflecti -
vité d'un corps opaque; flux radiatif; corps immergé dans un système à l'équi-
libre radiatif.
Si on se limite aux échanges d' énergi e radiative entre corps opaques 1 à travers un
milieu transparent (voir les définitions dans le paragraphe 1.2), les transferts radiatifs
n'apparaissent dans le bilan thermique d' un système qu'au niveau des conditions aux
limites (voir paragraphe 1.5). Nous adopterons ce point de vue dans le présent cha-
pitre et n'aborderons que des configurations géométriques et physiques simples. Le
problème essentiel est ici d'exprimer le flux smfacique radiatif <pR, qui intervient dans
l'expression du flux d' énergie à la frontière d' un corps opaque (voir paragraphe 1.5).
Le champ de rayonnement thermique se décompose en rayonnements élémen-
taires, caractérisés par des fréquences v ou des longueurs d'onde l. Le flux surfacique
radiatif <pR en un point, compté positivement dans le sens de la normale à la smface,
représente la somme sur tout le spectre de longueurs d'onde l du flux surfacique
monochromatique d<p~, défini pour l'intervalle spectral [l, l +dl] :
"O
c
0
::J
<pR = rl=oo d<p~. (4.1)
0 j A=O
v ;a;
T"-f "O
0
Les flux radiatifs surfaciques <pR et d<p~ sont algébriques; d<p~ s'exprime en fonction
c
N ::l
@ .,.,
~
~
'<I) de flux surfaciques monochromatiques particuliers définis dans le paragraphe 1.2
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO
(voir figures 4.1 .a et 4.1 .b), qui sont des quantités arithmétiques intégrées dans un
>-
a.
c
0 demi-espace :flux émis, d<p~ ;flux absorbé, d<p~ ;flux réfléchi, d<p~ ;flux incident, d<p~;
c
0 c
u
0 flux partant, d<p~ Du point de vue du corps opaque, le flux surfacique radiatif mono-
.~
e chromatique d<p A s'écrit en x = o-, avec le sens choisi pour Ox sur la figure 4.1.a :
::l
"O
Q,
~
~
::l
i8 (4.2)
-ci
0
c
::l
0
@ 1. Le traitement général des milieux semi-transparents est détaillé dans Je Chapitre 6.
75
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
d'PAR_dp d i (4.3)
- 'PA - 'PA·
Les équations 4.2 et 4.3 sont équivalentes pour un corps opaque. En effet, le flux
monochromatique incident sera en partie absorbé et en partie réfléchi :
tandis que le flux surfacique partant se compose des flux émis et réfléchi :
(4.5)
X : ~ X
/lux ~lux
émis
~
a) Point de l'lie b) Point de vue
du COIJJS OfXJq11e du milieu transparent
"Cl
Le rayonnement thermique est constitué de quanta, appelés photons, d'énergies hv,
0
c particules ultrarelativistes dont l'étude relève de la statistique de Bose-Einstein des
::::i
0 particules en nombre indéterminé [39]. Nous considérons dans ce chapitre que le
"""
..-1
0
rayonnement se propage dans des milieux transparents d' indice absolu n égal à 1
N
@
(vide et, en excellente approximation, gaz transparents : N2 , 0 2 , etc.). La grandeur
.µ
..c fondamentale caractérisant un rayonnement est la fréquence v, invariante lors d' une
Ol
·;:: réflexion ou de la traversée d' un milieu quelconque. Avec les hypothèses précédem-
>-
a.
0 ment faites, la longueur d'onde ,l du rayonnement est également invariante2 :
u
;l = c0 /v, (4.6)
2. /l n'est pas invariante dans un milieu semi-transparent ; en effet, net c peuvent dépendre des propriétés
locales du milieu, présenter une partie imaginaire ou même dépendre de v et de la direction u. L' unité
spectrale sera, dans un tel milieu, liée à la fréquence (Hz) ou plus comamment au nombre d 'onde dans
le vide (cm- 1).
76
4.1. Domaine du rayonnement thermique
dans le paragraphe 4.4 que la longueur d'onde Âm la plus représentée dans un milieu
transparent à la température T , en équilibre thermodynamique avec les corps opaques
qui J' environnent, vérifie la relation remarquable :
6 7
-1 80 300 2500 5600 JO - JO T(K)
"Cl
0 -./
c À (.ttm ) 36 10 1,2 3,3 10
0,55
::::i
0
;o; microonde
.!
"""
..-1
0
"O
c 0 11 '
! U. v.:
N :::>
77
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
On obtient finalement :
(4.9)
78
4.2. Expression d'un flux monochromatique
(4.10)
(4.11)
On obtient, à partir de relations analogues à l'équation 4.8, la relation entre les lumi-
nances correspondantes :
p -
LuI I e
- Lu+ L1,i,·Ir (4 . 12)
79
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
ou partant de dS 1 s'écrit (figure 4.4) sans symbole' puisque c'est un flux hémisphé-
nque:
s=i,a,r,e,p (4.16)
s = z, a, r, e, p (4.17)
dQ
corps
opaqu
"Cl
Si la luminance du rayonnement considéré est indépendante de la direction (on notera
c
0
dans ce cas la luminance L,1. en omettant le symbole'), alors les équations 4.16 et 4.17
::::i
0 se simplifient compte tenu du fait que:
"""
.-1
0
N r;rr/2
@
.µ
Jo cos 812n sine, d81 = 7T. (4.18)
..c
Ol
·;::
>-
a. Soit:
0
u (4.19)
(4.20)
80
4.2. Expression d'un flux monochromatique
(4.21)
À partir des équations 4.16 et 4.21 , on obtient à ce stade deux expressions du flux
radiatif:
(4.22)
(4.23)
~
'<I) La quantité entre parenthèses dans l'équation 4.26 est appelée vecteur flux radiatif
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO
monochromatique6 . On définit par intégration sur le spectre un vecteur flux radiatif
>-
a.
c
0 qR, analogue à q cd :
c
0 c
u
L~(M,u)udn,
00
.~
0::l qR = ( dit ( (4.27)
"O
e
Q,
~
Jo J 4rr
~
::l 5. La lecture de ce paragraphe n'est pas nécessaire pour la compréhension du Chapitre 4.
i8 6. Le vecteur flux radiatif monochromatique est directement introduit par dénombrement des photons :
-ci
0
c
::l voir paragraphe 10.1 . S ' il présente peu d' intérêt pour calculer les transferts entre corps opaques, il joue
0
@ un rôle essentiel dans la modélisation des milieux semi-transparents.
81
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
tel que :
(4.28)
À l'échelle élémentaire, les phénomènes de transfert par rayonnement et conduction
présentent une grande analogie (voir paragraphe 10.1) :
82
4.3. Équilibre thermique et propriétés radiatives
Figure 4.6 - Flux incident sur dn.. Figure 4.7 - Flux partant de dn..
(4.30)
(4.31)
on déduit la relation :
(4.32)
L'équation 4.32 est vérifiée même quand le corps opaque est totalement hors d'équi-
libre.
"Cl
0 4.3.2 Rayonnement d'équilibre
c
::::i
0 On démontre en physique statistique [112] que dans un milieu transparent, non dis-
;o;
"""
..-1
0
"O
c
persif, d'indice 1, en équilibre the1mique avec les corps opaques avoisinants, il existe
N :::>
83
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
k8 = 1,3805 io-23 J/K ; h = 6,626 io- 34 J.s ; c0 = 2,998 108 m/s. (4.34)
(4.36)
et d'un flux réfléchi (d5 <P~rryq dans l'angle solide df! 1, en provenance de toutes les
directions du demi-espace vu par le corps opaque (figure 4.7). Ces différents flux
vérifient la relation :
(4.37)
84
4.3. Équilibre thermique et propriétés radiatives
(4.42)
Cette relation sera supposée vérifiée hors d'équilibre pour le système matériel (mais
au voisinage de l'E.T.L. de celui-ci).
(4.43)
Cette approximation est souvent faite de façon inconsidérée. Un corps peut géné-
ralement être considéré comme gris dans certaines plages de longueurs d' onde. Par
exemple, dans l'infrarouge moyen, autour de 10 µm, le plâtre sec a une émissivité
dans la direction normale del' ordre de 0,9 : on pourra le considérer comme gris pour
des rayonnements issus de sources à faible température (murs, sol, atmosphère, habi-
tants, etc.). Mais le plâtre est beaucoup plus réfléchissant pour le rayonnement solaire
(de température caractéristique 5 600 K). Son absorptivité n'est plus alors que de 0,2
environ. Il pourra encore être considéré comme gris mais avec une autre valeur de
l'absorptivité pour ce dernier rayonnement. Le verre est un autre exemple de cette
"O
0 limite de la notion de corps gris (voir paragraphe 4.5.4).
c
::J
0 10. On peut introduire également, à partir de l' équation 4.37, une réflectivité monochromatique hémi-
v ;a;
T"-f
0
"O 5phérique directionnelle P1', qui à l'équilibre est liée à l'émissivité directionnelle par la conservation de
c
N ::l
l'énergie. En divisant l'équation 4.37 par L?i (T 1) dS 1 cos01 dQ 1 dl!, il vient, en utilisant l'équation 4.35 :
@ .,.,
~
'<I)
~
..c ·-=g"' (4.40)
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0 relation analogue à l' équation 4.32. pfq représente la réflectivité dans un angle solide élémentaire dQ
c
0
u c
.~
(notation '),associée à un rayonnement incident de luminance isotrope. En fait , p:{1 et pfq s 'expriment
0::l en fonction d'une réfl ectivité bidirectionnelle (voir Chapitre 6), et il est possible de démontrer, en théorie
"O
e de la diffusion ([55]), que :
Q,
~
~ (4.41)
::l
i8 point également discuté dans la référence [67). Ce résultat est traditionnellement appelé principe de
-ci
0
c
::l réciprocité de Helmholtz. Une conséquence immédiate de l'égalité précédente et des équations 4.32
0
@ et 4.40 est la deuxième loi de Kirchhoff (équation 4.42).
85
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
(4.44)
Cette approximation se justifie souvent par le fait que, même pour des corps à pa-
rois optiquement lisses 11 , les indicatrices directionnelles d'émissivité et d' absorpti-
vité sont stationnaires au voisinage de la direction normale (figure 4.8); par exemple,
s~ et a~ varient peu entre 0 et 60°. Or ces incidences, proches de la normale, sont
déterminantes dans l'expression du flux, à cause de la pondération par cos 0 1 dans
l'équation 4.9. Dans le cas de parois rugueuses, cas plus réaliste, la distribution locale
des pentes de la paroi est aléatoire à l'échelle de la longueur d'onde : les propliétés
radiatives du corps opaque tendent encore plus vers l'isotropie de ce fait. L'intérêt
de l' approximation d'isotropie est évidemment de simplifier considérablement les
calculs.
s'
• ). 20°
--
---
alunîï'nium bronze
' 60°
0,1 o../
"Cl
0 Figure 4.8 - Émissivité directionnelle des métaux.
c
::::i
0
""'"
.-1
0
N
@ c) Corps noir
.µ
.,C
Ol
·;::
Un corps noir, par définition, absorbe tout rayonnement, quelles que soient sa lon-
>-
a. gueur d'onde et sa direction ; soit:
0
u
(4.45)
11. Paroi optiquement lisse : telle que la rugosité (échelle de longueur caractérisant l'état de surface)
est très inférieure aux longueurs d'onde à considérer dans l'application.
86
4.4. Propriétés du rayonnement d'équilibre
87
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
1.0
12 0.9
0.8
JO
':::" 0.7
..."'
.....
8 0.6
~
...._,
-~
~
.<"
0.5
6 -~ ·<
~ ...:) 0.4
<:>
à-. 4 0.3
0.2
2
/
/
- --1300
0.1
/
0 0.0 ............................................................................................................................................
2 4 6 1 2 À/A 3 4
À[µm] m
L~(T)dÀ =
00
L 0 (T) = ( a- T 4 (4.50)
Jo n
relation remarquable, dans laquelle a- représente une constante universelle, dite
constante de Stefan, fonction de h, ks et c 0 :
(4.51)
~
Pour calculer les transferts radiatifs, on utilise en pratique la fonction z :
..c
Ol
88
4.5. Modèles simples de transfert radiatif
(4.54)
Dans cette expression, le point délicat est d'exprimer la luminance incidente sur
I.
dS1L j.
s"' où d<P~ et d<P~ représentent les flux émjs et absorbé dont les expressions sont:
F
-ci
c
c
::i
0 (4.56)
@
89
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
e'
corps ,.,,..1)..
opaque "-'
1j
et:
(4.57)
(4.58)
soit :
(4.59)
Le flux radiatif ne dépend pas de la géométrie de S 2 qui peut être concave, ni de son
aire!
Dans le cas d'un corps gris d'émissivité isotrope s 1(T 1), il vient, d'après l'équa-
tion 4.20 :
"Cl
c
0
::::i
0
M>~ = dS1t:1(T1) f rr[(LA(T1)- LA(T2)]d.l (4.60)
90
4.5. Modèles simples de transfert radiatif
enceinte un corps opaque, convexe, de très petite dimension, maintenu par un moyen
quelconque à une température T 1 ; ce corps apporte une perturbation négligeable au
rayonnement existant dans l'enceinte (dans la mesure où sa température n' est pas
élevée devant celle de l'enceinte, le rayonnement qu'il émet, ou celui qu'il absorbe,
est négligeable devant le rayonnement émis par l'enceinte). Le flux radiatif échangé
d<Pf a donc exactement la même expression que dans le paragraphe 4.5.1 , mais le
phénomène physique est très différent. On retrouve évidemment l'équation 4.61 si
l' émissivité du corps 1 est grise et isotrope.
Remarques:
• Si l'enceinte est un corps noir, la luminance incidente sur 1 est la luminance émise
par l'enceinte;
• Sinon, la luminance incidente sur 1 est la luminance partant de l'enceinte, qui inclut
une composante émise et une composante réfléchie.
(4.62)
En parallèle se produit généralement un échange conducto-convectif du type :
(4.63)
par convection forcée, naturelle ou mixte. Quand <pcc et 'PR sont du même ordre de
grandeur, il est parfaitement inutile de calculer 'PR avec une précision élevée, dans la
"O
c
0 mesure où, de plus, s est généralement estimé avec une précision qui n' excède pas
::J
0 10%. Si (T - Ta) est très petit devant T, on peut linéariser l'équation 4.62, soit:
v ;a;
T"-f
"='
0
N
c
"' (T4 - T~) = (T - Ta)(T + Ta)(T2 + T'!'z) ~ 4T~(T - Ta) (4.64)
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
0
où Tm est une température intermédiaire qu' on peut prendre en première approxima-
Ol '5
ï::::
>- "'c tion égale à (T + Ta)/2 ou même à Ta dans la mesure où celle-ci est connue. Cela
a. 0
c
0
u c
.Q
revient à écrire l'équation 4.62 sous la forme:
ü
"'
"='
2
o. (4.65)
~
"'
'5
F! analogue à l'équation 4.63 où le coefficient de transfert radiatif hR vaut 4scrT,~ . Il est
-ci
0
c évident que la condition de linéarisation doit être vérifiée dans chaque cas particulier,
"' en fonction du niveau des températures considérées et de la précision souhaitée.
0
@
91
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
Par exemple, pour une application au bâtiment, les températures sont voisines de
300 K et leurs écarts de quelques K; alors hR : : : 6 W m-2 K- 1 pour s = 1, ce qui
est peu différent de h cc :::::: 4 W m-2 K- 1, couramment utilisé en première approche
pour caractériser la convection naturelle ; on obtient alors le fameux coefficient de
transfe1t heq :::::: 10 W m- 2 K- 1, attribué généralement à la convection, alors que le
rayonnement est du même ordre de grandeur ! Les transfe1ts thermiques (conductifs,
convectifs, conducto-convectifs, radiatifs) intervenant dans le bâtiment (voir exer-
cice à la fin du Chapitre 2) sont donc linéarisables. Ce fait explique l'existence dans
les normes de cette industrie d 'un coefficient global smfacique K (homogène à une
conductance thermique surfacique) tel que les pertes d 'un immeuble s'écrivent, en
régime stationnaire :
(4.66)
(4.67)
12. Une étude générale des milieux semi-transparents est présentée dans le Chapitre 6.
92
4.5. Modèles simples de transfert radiatif
d{p_' h r
n /... r e:.n
J'ec· h r·
t:~ (Oo) a;, (0°)
5<1>.'a 0,95
d À
absorbé
1
i<P; """\ \ lransmis o ,__~~-L-~01---==::::..__1_~
0 Â.c J..(µm) 0
@ .,.,;:;;
.µ ,,,
'V
..c ·;:: 13. Dans le domaine visible, une fraction importante du rayonnement solaire est transmise par l' atmo-
Ol s:::>
·;:: sphère. En très grossière approximation, ce rayonnement est assimilable au-dessus de l' atmosphère à
>- "'c
a. 0
c celui d'une source ponctuelle noire à 5700 K. Au sol, on reçoit :
0 c
u .~ une contribution directionnelle (venant du point source considéré : Je soleil);
0:::>
"O une contribution diffuse, en première approximation isotrope, due à la diffusion du rayonnement solaire,
ec.
1!! soit par les gouttelettes d 'eau contenues dans les nuages (gris), soit par les molécules de l'atmosphère
~
:::> (bleu du ciel) : voir le paragraphe 7 .1.2.
~
-d
14. Un calcul à partir de la fonction z (équation 4.53 et Complément E .1) conduit à 98% de transmission.
0
c
:::> 15. Dans un effet de serre idéal, la vitre devrait être totalement réfléchissante au lieu d'être absorbante,
0
9 ce qui annulerait les pertes radiatives du sol.
93
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
94
4.5. Modèles simples de transfert radiatif
corps gris d'émissivité éc = 0,8. La température caractéristique du gaz Tg(= 600 °C)
et la température de la paroi Tp (= 200°C) sont supposées constantes sur une dis-
tance L grande devant D, ainsi que la température T du thermocouple. Les différents
coefficients de transfert convectif sont hc = 100 W m- 2 K- 1 et hp = 30 W m- 2 K- 1 à
la paroi du thermocouple et à celle de la conduite respectivement.
ep
thermocouple "- h c T ec f r
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·\ri . ... . tèra n
D T q>=O __.f--~~~-1~~~~--~
g Td
········· ···· ··· ······· ·········;,···
L>>D
Figure 4.16 - Coupe du système (proportions non respectées).
Solution
• La température T du thermocouple dépend de celle du gaz Tg par transfert conducto-
convectif mais aussi de celle de la paroi T P par transfert radiatif.
• Le point délicat est de modéliser le transfert radiatif thermocouple-paroi; le gaz transpa-
rent ne participe pas à ce transfert : sa température ne joue aucun rôle. Le thermocouple
de diamètre d = 5.10- 4 m est dans un tube isotherme à température Tp. de diamètre
D = 0,6 m. Si on néglige la présence du thermocouple, il règne en tout point à l'in-
térieur du tube et dans toutes les directions un rayonnement d'équilibre de luminance
"Cl
c
0 L~ (Tp). La perturbation apportée par le thermocouple est liée au rapport du flux émis
::::i
0 par ce thermocouple au flux émis par le tube par unité de longueur. Soit :
;o;
"""
..-1
0
"O
c (4.69)
N ::i
@ .,"'"' Si, en première approximation, qui constitue une majoration, on pose T = Tg, ce rapport
.µ '~
..c
Ol
·c
c vaut 1,5 .10-2 . Il est justifié de négliger la perturbation apportée par le thermocouple .
·;:: ::;
>- "'cc Celui-ci reçoit un rayonnement d 'équilibre à la température T P' quelle que soit la valeur
a. c
0
u c de Sp !
.S!
ti
::i
"O • Le seul bilan à faire est celui du thermocouple en régime stationnaire :
L
2
o..
~
95
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
(4.74)
qui est résolue par itération. Soit T ~ 760 K qui est à rapprocher de Tg = 873 K et
Tµ = 473 K.
Dans le rayonnement incident sur le thermocouple, une partie représente le flux émis par
le tube SpcrT;, l'autre partie (1 - êp)crT; représente un flux réfléchi par ce tube. La somme
de ces deux contributions correspond au rayonnement d'équilibre.
L'écart de température Tg - T est considérable! Le the1mocouple donne sa propre tempé-
rature, pas celle du gaz. Pour remédier à cet inconvénient, on dispose, en pratique, un écran
de diamètre 8 petit devant D autour du thermocouple. De cette façon, l' écran se trouve à
une température voisine de T déterminée précédemment: en fait, sa température Te est
même plus proche de Tg puisque l'écran échange de la chaleur avec le gaz par ses deux
faces. Le rôle perturbateur sur Ja nouvelle température T' du thermocouple est alors assuré
par cet écran, et non plus par la paroi du tube. Cet effet est plus faible dans la mesure où
l'écart Te-T'est faible, et d'autre part le rapport d/8 n'est pas très petit. L'écran n'impose
plus un rayonnement d'équilibre sur le thermocouple ; cependant la correction n'est pas
parfaite.
96
4.5. Modèles simples de transfert radiatif
O. ./+----~
0,1 1
On suppose dans un premier temps que le filament de tungstène est un corps gris
d'émissivité cF = 0,4.
Déterminer le rendement de l'ampoule, rapport de la puissance lumineuse émise
entre 0,4 et 0,8 ~tm à la puissance P. Déterminer Tv. Justifier que la température
du verre est uniforme dans le sens radial.
Si le tungstène a en fait une émissivité donnée sur la figure 4.18, quelles consé-
quences en découle t-il ?
Données:
P = 60 W ; R = 2, 5 · l 0- 2 m ; e = 5 · l 0- 4 m ; S F = 2 · l 0- 5 m2 ; a = 1,5 · l 0- 2 m ;
Ta = 20 °C; h = 5Wm- 2 K- 1•
, , 1
verre : /lu =
lW
m
- IK- 1
; c u;t :
{À ::; 3,5~un
1
: T u;t = 1 ; c u;t = 0
0 1
/l > 3 , 5 ~lm : T uA. = ; c u;t = ·
"Cl
0
c
::::i
Solution
0
;o; > Analyse. Les paramètres gui conditionnent l' étude thermique sont la puissance rp de
0"""
..-1 "O
N
c
::i
l' ampoule, la température T 0 du verre, celle du milieu extérieur T 0 • En fait i.1 est nécessaire
@ .,"'"' de connaître la répartition spectrale du rayonnement émis par la lampe ; donc un paramètre
.µ '~
..c ·c
c
clé est aussi la température TF du filament. Les sous-systèmes à étudier sont, d'une part, le
Ol ::;
·;:: filament, dont le bilan conduit à la température TF, gui permet de déterminer le rendement
>- "'cc
a. c de la lampe, et, d 'autre part, l'enveloppe de verre dont le bilan permet de déterminer la
0 c
u .S! température du verre. On notera que le verre est ici assimilé à un corps noir vis-à-vis de
ti
::i
"O
2 toute source de température inférieure à 428 K (région [Àm/2, 8J171]).
o..
~
Si on ne considère que des transferts radiatifs, avec un vetTe de température a p1iori infé-
rieure à 428 K :
(4.76)
Tv étant évidemment négligeable devant TF, l'équation 4.76 permet d'évaluer TF : TF ~
3400K. Le maximum d'émission du filament se produit pour: Âm (TF)= 0,88~tm, ce qui
est à la limite du visible et de l'infrarouge.
Le rendement de l'ampoule est le rapport du flux émis dans le visible et transmis par le
verre au flux rp dissipé par la lampe; soit :
>- Bilan du verre. Avec la pièce extéiieure, le vetTe, assimilé à un corps noir pour Tv <
428 K, échange del' énergie par transfert conducto-convectif, mais aussi par rayonnement.
Le verre reçoit un rayonnement d'équilibre 18 (flux surfacique cpi) à la température T 0 et
émet du rayonnement. Soit :
(4.78)
À l'intérieur del' ampoule, le verre absorbe le rayonnement émis par le filament au delà de
3,5 ~tm. Il reçoit aussi un rayonnement émis par lui-même (autoéclairement), qu'i l absorbe
entièrement. Ce rayonnement est exactement compensé par le rayonnement qu'il émet vers
l'intérieur (équilibre radiatif vetTe-vetTe). Le bilan s' écrit donc en utilisant l'équation 4.53 :
18. L'ampoule est évidemment de faible dimension par rapport à la pièce et ne perturbe pas le rayonne-
ment d'équilibre de celle-ci.
98
4.6. Métrologie radiative; pyrométrie bichromatique
>- Avec des données plus réalistes sur l' émissivité du tungstène, les résultats de l' étude
sont modifiés. L' émissivité étant inférieure ou égale à 0,4 et la puissance électrique dissipée
par la Jampe inchangée, la température du filament TF est plus élevée. Dans .le domaine
visible, SFÀ est inchangé, mais TF a augmenté, donc le rendement R croît. Enfin, la fonction
z[O, 3,5/11.m(TF )] augmente puisque TF augmente~ donc la température Tv diminue.
En fait, on est obligé d'introduire un gaz inerte dans l'ampoule, sous une pression assez
faible de façon à empêcher la volatilisation du filament. Dans ce gaz apparaissent des
mouvements complexes de convection naturelle relativement faibles mais qui ont pour
effet de refroidir le filament et de faire chuter le rendement.
_ _ _J
@ .,"'"'
.µ
..c
'~
·c c) Le système centré optique, focalisant le rayonnement en un point du détecteur, est
Ol c
·;:: ::; parfaitement connu.
>- "'cc
a. c
0 c
u .S! d) Deux filtres interférentiels (étalons Fabry-Pérot avec un seul mode passant), dont
ti
::i
"O
2
les propriétés de transmission et de réflexion sont grossièrement schématisées sur
o..
~ la figure 4.21 , peuvent être placés devant le détecteur. Pour un filtre interférentiel
s"'
F donné j (} = l ou 2), le détecteur ne reçoit un flux incident D. <J/ que dans l'inter-
-ci ./
c
c
::i
valle spectral [À.1, A1 + D.A.i]; ce flux donne lieu à une tension électrique, qui est
0
@ mesurée.
99
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
L
À-+~À ·
L
1 1
. SC
11<1>} = dE cosBd.Q T,i s~L~(T)dil avec cos(}~ 1 (4.82)
~lù Àj
L'intégration directionnelle se fait sur l'angle solide !iw sous lequel l'élément de
surface dS est vu au niveau du détecteur à travers le système centré de transrnit-
tivité T~c et le filtre interférentiel (voir figure 4.20); l'angle B est évidemment
pratiquement nul en excellente approximation.
e) L' émissivité s~ . du corps dS est invariante sur !iil j et sur les directions conjuguées
J
de celles comprises dans l'angle solide !iw; de même, T1c est invariante sur !iilj.
.......... -----..........
1: '
À
. .
P;.'
dS corps milieu
détecteur ...l
opaque transparent
dI
.
"".
n L1w ".
système ..
optique filtre
E'}. 1' ..f; À.
inteJjérentie/ F 1
-0
(4.83)
0
c
::::i
0
Le rapport des flux associés aux deux filtres :
"'"
.-1
0
N
@
.µ
..c
Ol
·;::
(4.84)
>-
a.
0
u
dépend de T, grandeur à déterminer, par l'intermédiaire du rapport des deux inté-
grales (fonction bijective de T, parfaitement connue numériquement) ; du rapport
connu des transmittivités du système centré ; du rapport inconnu, dans des condi-
tions industrielles, des émissivités aux deux longueurs d'onde ,l1 et A2 du corps à
étudier.
100
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
rÂ=oo d(/J~(r).
"='
0 c
N
"' ql(r) = (4.85)
@ .,"'"' J Â=Ü
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c Le flux radiatif monochromatique s'écrit indifféremment, avec le sens de la normale
a. c
0
u c
.Q
choisi :
ü
"'
"=' d'fJ~(r) = d'fJ~(r) - d'fJ~(r) , (4.86)
2
o.
~
"'
'5
F! (4.87)
-ci
0
c
"'
0
@
101
Chapitre 4 • T ransferts radiatifs entre corps opaques
Les indices a, e,i,p se rapportent respectivement aux flux absorbé, émis, incident et
pattant de la surface. L'expression locale en M du flux radiatif 4.86 est, d' après 4.55
à 4.57 :
s~(r,u) {L~[(T(r)] -
00
(4.89)
f
où L désigne la luminance du rayonnement partant en M dans dO autour de la direc-
tion u. La complexité du problème est grande si on considère l'équation 4.88. Dans
l'absolu, il est nécessaire de connaître s~ (r,u) en chaque point. Il est, en pratique,
peu réaliste de tenir compte des dépendances angulaires de l' ém.issivité pour des ma-
téri aux opaques, corrodés, oxydés ou encrassés dans des conditions industrielles.
c~
M.'l:
•
dQ
"Cl
0 Figure 4.22 - Convent io ns. Figure 4.23 - Complexité d u champ de
c luminance i ncidente.
::::i
0
"""
..-1
0
N
D ' autre part, la détermination du champ des luminances incidentes Z:J,
pour toutes
@ les directions u, en tout point de chaque paroi, est irréaliste à cause des phéno-
.µ
..c mènes de réflexions multiples ; la considération du cas particulier de la figure 4.23 en
Ol
·;:: convaincra le lecteur. La méthode numérique dite de Monte Carlo permet au prix d' un
>-
a.
0 investissement numérique important de résoudre ce type de problèmes (voir le Cha-
u
pitre 6). En général, il est nécessaire de recourir à des approximations réalistes : c'est
l'objet du paragraphe 4.8. Néanmoins, dans quelques cas particuliers simples, il est
possible de calculer directement les flux radiatifs en tenant compte des phénomènes
de réflexions multiples.
102
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
L;
où A désigne la luminance, isotrope dans ce cas particulier, du rayonnement in-
cident sur 1 (en effet, car e u , eu , p u et Pu sont isotropes et la géométrie est
plane). Le rayonnement incident sur 1 se compose d'une part initialement émise
par 1 et subissant un nombre impair de réfl exions sur 2 ou 1 et d'une part initia-
lement émise par 2 19 . La fraction de la luminance du rayonnement incident sur 1
correspondant à l'émission par 2 comprend les termes suivants : E2,iL~ (T2) (trajet
2 ~ 1); E2,iPuP2,iL~ (T2) (trajet 2 ~ 1+1 aller-retour); · ·· ; e2,i (p up2,itL~ (T2) (tra-
jet 2 ~ 1+n aller-retours);· · ·. La somme de ces termes est: e1,iL ~(T2)(1-pupu ) - 1 •
Par un raisonnement analogue, la fraction de luminance du rayonnement incident
sur 1 due à l'émission par 1 est: eup2,i L~(T1)(1 - P uPu)- 1• Il vient donc :
émis
-- .. . . ------·-- . . .... . ~ absorbé
MT. ---
-·-· -·--ré.fléchi s
E
2}..
•• -- ----- - -
- - -- --- }). c.o. Tc
C.o.
-;;;;;;hÎ-------------- ···-------
';/ '
r~fléchj.• · ~
~
absorbé
...
"Cl
X
0
c
::::i Figure 4.24 - Réflexions multiples. Figure 4.25 - Écrans
0
radiatifs.
;o;
"""
..-1
0
"O
c
N :::> Le flux smfacique s'obtient, dans ces conditions, à partir des équations 4.90 et 4.91 :
@
.µ
..c
Ol
·;::
.,.,;:;;
,,,
'V
·;::
s:::>
"'c
R R
'P1 = 'P2 =
0
1 00
e u e2,vr [L~ (T2) -
1 - (1 - et,l)(l - e2À)
dl,
L~(T1)]
(4.92)
>-
a. 0
c
0
u c
.~ où, pour T 1 = T 2 , le flux s'annule. Dans le cas de deux corps gris, l'équation 4.92
0:::>
ec. devient:
"O
1!!
~
:::>
(4.93)
~
-d
0
c
:::> 19. Sur la fi gure 4.24 on a représenté, par commodité, le cas d' un rayon : le raisonnement s' applique
0
9 ici, en fait, au cas d'une réflexion isotrope.
103
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
L'équation 4.93 permet d'estimer les pe1formances d'un système de N écrans radia-
tifs placés entre deux milieux à TF et Tc (figure 4.25). En régime stationnaire, le flux
échangé est constant et les écarts de température sont faibles du côté de la source
chaude (pas de convection naturelle) mais importants du côté de la source froide. En
pratique, on utilise des nids d'abeilles ou des empilements de pailles, en cryogénie
par exemple.
a) Hypothèses générales
(4.94)
Dans cette expression, Ptl désigne à la fois p~h qui ne dépend pas de l'angle d'inci-
dence, etPT qui ne dépend pas del' angle d'émergence (voir le paragraphe 4.3).
>- Hypothèse H2 : le système est discrétisé en N surfaces, notées S j (j =
l, · · · ,N), supposées isothermes à Tj et caractérisées par des propriétés radiatives
uniformes. La validité de cette hypothèse repose sur la finesse de la discrétisation
adoptée, d'où un optimum du rapport précision/temps de calcul à définir.
En première conséquence des hypothèses Hl et H2, la luminance L jtl du rayon-
"O
0 nement émis par la surface S j est isotrope et uniforme, indépendante du point de la
c
::J surface considéré :
0
v
T"-f
(4.95)
0
N
L'isotropie de la luminance du rayonnement pa1tant découle de l'hypothèse Hl rela-
@
~
..c
tive àpjtl et E:jtl· L'uniformité de L Ptl repose sur une hypothèse supplémentaire:
.!
Ol
ï::::
>-
a.
>- Hypothèse H3 : le flux surfacique monochromatique incident sur une surface
0
u S j• défini par la relation :
dans laquelle L1À représente la luminance, dépendant de() et de l'azimut TJ, du rayon-
nement incident, est uniforme (indépendant de r).
104
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
Ce flux est caractérisé par une luminance incidente isotrope équivalente uniforme
L~;i· soit:
(4.97)
qui est indépendante du point r. Notons bien que la luminance du rayonnement inci-
dent réel dépend, en général, de la direction.
(4.98)
d'fJ/f (dQ ~ 2n) = L'jX'(dQ ~ 2n) cos BdQdil = (1 - Ej,i)L~~ cos Bdndil, (4.99)
(4.101)
R_[
N
"'
.,"'"' i)
n (p
@
~
..c
~
't:
'Pj - LjA - LjÀ. dil. (4.102)
Ol 0
'5 0
ï::::
>- "'0c
a.
0
u
c
c
.Q
Il reste à exprimer la luminance incidente isotrope équivalente L~;i· Le flux mono-
ü
"' chromatique d<P~;i incident sur S j provient des N surfaces opaques intervenant dans
"='
2
o.
~ le système, y compris la surface S j elle-même :
"'
'5
F! N
-ci
105
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
P
d<Pk-+1. À
•
_
-
P
LkA d/l
LL
sk sj
dS kcosBkdS jcosBj
rkj
2 (4.104)
compte tenu des propriétés d'isotropie et d'uniformité de Lf,i· En prenant comme ré-
férence le flux monochromatique global partant de k noté d<Pf,i, on définit la quantité
purement géométrique fkj, appelée :facteur de forme de k à j :
(4.105)
Soit:
< .< .. - _1_
0 - fk; - 1 f k; - S'
rc k s k s j
LL
dS kCOS8kdS jCOS8 j
?-
kj
(4.106)
"""
.-1
0
N N
N
d<J>f,i = L: d<J>f-+j,A => L:fkj = 1. (4.108)
@
.µ j=I j=l
..c
Ol
·;::
>-
a. En particulier, si j entoure complètement un corps convexe k :
0
u
fkj = l. (4.109)
106
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
L' égalité 4.103 peut être réécrite en exprimant les différents flux monochromatique
du terme de droite à l'aide de la relation 4.105 :
N
nL~AS 1dil = .2.: fkJS knLL_dil, (4.111)
k=J
Vj : Ej = Œj = 1 - PJ (4.113)
les équations 4.101 , 4.102 et 4.112 s'expriment en flux après intégration sur tout le
spectre:
R ,...P i
<p-=t.p;-'{J·
J J J
(4.114)
(4.115)
"O
0
c
::J
0 N
'P~ = I 11kcr1
v
T"-f
0
(4.116)
N
k= I
@ "'
"'
~ ~
..c
Ol
ï::::
·~ 4.7.4 Exercice d'application
>- "'0c:
a. c
0
u
·~(Exercice 4.3 Étalon de luminance - corps noir
2
~ Énoncé
s"'
f2Considérons une sphère creuse de rayon R, opaque, d'émissivité isotrope E,i, iso-
-o
§ therme, à la température T (figure 4.27) munie d' un orifice circulaire de rayon r
~ (r << R).
107
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
On fait l'hypothèse que Je flux monochromatique incident est uniforme à l' intéri eur
de la sphère (cette unifo1mité n'est, en toute rigueur, perturbée que par la contribu-
tion très faible de l'orifice à ce flux). Les conditions Hl, H2 et H3 sont supposées
réalisées.
Donner l'expression de la luminance monochromatique sortant de l'orifice nor-
malement à la sphère.
Solution
Les luminances des rayonnements incidents et partants L~ et L~ en tout point de la sphère,
hors l'orifice, sont :
(4.117)
(4.119)
"Cl
0
c
::::i où Te est la température d'équilibre de la pièce contenant la sphère. Il vient:
0
"""
...-1
0
!sr= J ; frs = fsr(S /};) = S /J: ; frr = 1 - S/L:, (4.120)
N
@ et après calcul :
.µ
..c
Ol
·;::
>- (4. 121)
a.
0
u
i o SJL: ( o o ]
L,1 = L;i (T) + ( l - )S/~ L,1 (Te) - L;i (T) (4.122)
EA + EA ,;..,
Comme S /J; est très petit devant 1 et que Te est en général très inférieur à T, on peut poser:
(4.123)
108
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
@ .,.,
~
des couches fluides les plus proches mais également et à grande distance, parce que le
'<I)
~
..c "'
·-=
g
fluide est transparent, par les transferts radiatifs avec les parois, généralement beaucoup
Ol
ï:::: ::l
CO plus froides, qui tendent à faire baisser la température du thermocouple. Le remède,
>-
a. 0
c
0
c partiel, à cette perturbation classique par les parois consiste à protéger le thermocouple
_____
c
u .~
0::l
par un écran radiatif (voir l'exercice d'application 4.1 ).
"O
eQ,
)
~
~
::l
i8
-ci
0
c
::l 20. Démontrée, rappelons-le, en physique statistique (statistique de Bose-Einstein pour des bosons en
0
@ nombre indéterminé).
109
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
"Cl
0
c
::::i
0
"""
..-1
0 Figure 4.29 - Sphères Figure 4.30 - Cube (6 faces
N
@
concentriques. participantes).
.µ
..c
Ol
·;::
>-
g-
u
Exemple 2 : cas d'un cube
Soit un cube dont les 6 faces internes, notées 1 à 6, sont caractérisées par des pro-
priétés différentes mais uniformes. On a en théorie (figure 4.30) 36 facteurs de forme
et 6 + 15 + 6 = 27 relations, donc 9 facteurs de forme indépendants à calculer direc-
tement. En pratique, compte tenu de toutes les symétries du problème, il n'y a que
deux facteurs de forme différents : f relatif à des faces adjacentes, f' relatif à des
110
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaques
faces opposées. Il ne reste qu' une relation, non triviale, qui exprime la conservation
de l 'énergie :
f' + 4f = 1. (4.125)
Il faut donc calculer directement un facteur par l'équation 4.106, ou chercher la va-
leur du facteur de forme correspondant dans une table (voir Complément E.2). On
trouvera également des données dans des ouvrages généraux de rayonnement ther-
mique [64, 128].
donc:
/1 2 = /10 = 2/rr /11 = 1-2/rr. (4.127)
@ .,"'"' Considérons le système constitué par les surfaces S 1 et S 2 en regard et les éléments
.µ '~
..c ·c
::; différentiels dS 1 et dS 2 (figure 4.32). On définit différents facteurs de forme différen-
Ol c
·;::
>- "'cc tiels à partir de l' équation 4 .106 :
a. c
0 c
u .S! de dS 1 vers dS 2 :
ti
::i
"O
2
o..
(4.128)
~
s"'
F de dS 1 vers S 2 :
-ci
c
c
0
::i
(4.129)
@
111
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
de S 1 vers dS 2 :
df. = dS 2 ( dS t cosB1 cosB2
(4.1 30)
s ,, ds2 rrS 1 Js1 rT2
et enfin un facteur de fo1me global :
F
JS 1,S '>
-
. = _l_
S
rr 1
LL
S1 S2
dS 1dS 2cosB1cosB2
2
rl2
(4.131)
dx dx'
c.o.
x'
Les facteurs de forme différentiels se déduisent facilement des facteurs de forme glo-
baux. Soit à calculer, à l'intérieur d' un tube, le facteur de forme entre deux segments
cylindriques élémentaires de largeurs dx et dx' (figure 4.33), noté par commodité
f dx,dx'. Supposons connaître le facteur de forme f x,x' entre les deux disques de rayon
R, centrés en x et x' respectivement. On a de manière évidente :
ô ' R ô
dfx,dx' = fx,x' - fx,x'+dx' = - Ôx'fx,x' dx f dx' ,x = - 2 Ôx' fx,x' (4.132)
N
donc aisément du facteur de forme entre deux disques noté fx,x' (Complément E.2).
@
:§, 4.7.6 Exercice d'application
·;::
>-
a.
0
u ( Exercice 4.4 Structure isolante en cryogénie
Énoncé
On utilise souvent, à l' intérieur d'une enceinte vidée 00- 2 à io- 6 torr)21 , une struc-
ture isolante constituée d' un empilement de pailles (tubes cylindriques creux) pour
21. 1 torr (Torricelli) = 1 mm Hg.
112
4.7. Méthode générale de traitement du transfert radiatif entre corps opaq ues
limiter 1es transferts radiatifs entre les parois extérieures et Ja zone à conditionner
à très basse température. En effet, en l'absence de transferts conducto-convectifs
(vide) et compte tenu de la faiblesse des transfe1ts conductifs (faible conductivité
des "pailles", mauvais contact thermique entre génératrices de pailles voisines), les
échanges radiatifs sont importants même aux très basses températures considérées.
Soit un empilement régulier de pailles, d'émissivité s indépendante de la longueur
d'onde et de Ja direction (figure 4.34).
On considère pour simplifier que tous les éléments des demi-couches 2n et (2n + 1),
constituées de demi-cylindres, sont isothermes à T 2n et T 2n+ l respectivement et véri-
fient les propriétés Hl , H2 et H3.
z z
2n+2
cp p' 2n+l
2n
1 13
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
b) À l'extérieur de 4 quarts de cylindre (figure 4.36), les facteurs de forme requis se cal-
culent avec la méthode de la surface fictive :
Les relations entre les flux smfaciques <.p~;i+ I, 1.p!(t- 1 etc. sont analogues aux relations 4.134
à 4.136. Les flux radiatifs par unité de surface /k
et~,, sont constants, en régime station-
naire, de n = 1 à n = 2N si les transferts autres que radiatifs sont négligeables et vérifient :
R
(2/n )<.po = <.pR'1 = <.pR"J = i.{J2R' = i.{J2R" = · · · = <.p2n
R'
= <.p2nR" = · · · = <.p2N+
R
1(2/n) • (4.138)
ce qui conduit aux rel ations cherchées entre Jes températures T 0 , T 1, ... , T1N+I ·
_____ )
114
4.8. Généralisation de la méthode
(2)
D
(3)
(4.139)
Notons que, contrairement au cas d' un corps opaque, cette grandeur n'est pas intrin-
sèque. De la même façon, si on introduit les flux globalement transmis d<P~ dans (3),
vers les z < 0, et globalement absorbé d<P~, on définit des transmittivité et absorptivité
globales, grandeurs extrinsèques, par :
(4.140)
"Cl
0
c
::::i D' une manière évidente, la conservation de l'énergie s'écrit:
0
@ .,"'"' On appelle rayonnement globalement émis par la paroi l'ensemble des rayonne-
.µ '~
..c ·c
::; ments qui, ayant été émis en un point quelconque du milieu (2), se propagent soit
Ol c
·;::
>- "'cc dans le milieu (1) (vers les z > 0) soit dans le milieu (3) (vers les z < 0) après avoir
a. c
0 c
u .S! subi éventuellement des phénomènes de diffusion et de réflexion multiple au sein
ti
::i
"O
2
du milieu (2) et finalement un phénomène de transmission. En général, le milieu (2)
o..
~ n'est pas isotherme; les flux émis globalement vers (1) et vers (3) sont différents.
s"'
F Comme il n'y a pas de température de référence, on ne peut définir d'émissivité glo-
-ci
c
c
::i
bale (analogue à œÀ). Le calcul des flux émis dans ces conditions est complexe: voir
0
@ le Chapitre 6.
1 15
Chapitre 4 • Transferts radiatifs entre corps opaques
Si nous nous limitons au cas paiticulier d'une paroi isotherme, en régime insta-
tionnaire, telle que Bi « 1, le problème se simplifie : il est possible de définir une
émissivité globale23 , grandeur extrinsèque, par référence à la température T de cette
paroi, telle que le flux surfacique monochromatique émis (aussi bien vers les z > 0
que vers les z < 0) est :
(4.142)
Nous considérons toujours le cas simplificateur de propriétés radiatives isotropes. On
démontre aisément, à partir de considérations sur une situation d'équilibre, que, dans
ce cas particulier, on a alors la relation :
(4.143)
(4.145)
où la luminance L~,i représente le rayonnement issu de II et transmis dans I.
"O
c
0 • Le sous-système II comprend la face supérieure de la paroi et le milieu extérieur.
::J
0 Les rayonnements au-dessus de la paroi sont caractérisés par les deux luminances
v
,..-! L~, ,i et L~, Il; la luminance L~, Il dépend du milieu extérieur uniquement; la lumi-
0
N
nance L~, A a pour expression :
@
~
..c (4.146)
Ol
ï::::
>-
a.
0 23. Dans le cas d'une paroi mince, les réflectivité, absorptivité et transmittivité globales introduites dé-
u pendent en général non seulement des propriétés du matériau mais aussi de l'épaisseur d de la paroi :
ce ne sont pas des propriétés intrinsèques comme dans le cas d'un corps opaque. De ce fait, certains
auteurs soulignent cette caractéristique en utilisant des terminologies différentes : absorptance, réftec-
tance, transmittance du milieu et éventuellement des notations différentes. Dans un souci de simplicité
de langage, ce choix n'a pas été retenu dans cet ouvrage. À la limite où la paroi est optiquement épaisse,
sans être opaque, ces propriétés deviennent des propriétés intrinsèques du matériau tout au moins s' il
est proche de 1' isothermie (la transmittivité est alors nulle).
116
4.8. Généralisation de la méthode
Le couplage entre les deux sous-systèmes est assuré par les te1mes exprimant les
rayonnements transmis :
(4.147)
À l'intérieur de l'enceinte/, les transferts entre les parois opaques sont traités avec
le modèle classique des flux incidents et partants.
(4.148)
"O
c
0 où L~A. désigne la luminance isotrope du rayonnement partant de la surface S k ·
::J
0 • d' un rayonnement directionnel, qui n' apparaît que dans un angle solide dQ élé-
v ;a;
T"-f
0
"='
c
mentaire, si la source est ponctuelle, unique et à l'infini ; ce rayonnement est carac-
N
"' térisé par la luminance Lj,.i dir . La seule difficulté de ce type de problème consiste
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
0
à exprimer Lj,.i dir et la fraction du flux associé à cette luminance qui est réfl échie
Ol '5
ï::::
>- "'0c par la surface S .i.
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
2
o.
~
"'
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
117
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
1NTRODUCTION
AUX TRANSFERTS
CONVECTIFS
Notions clés
Flux convectif, systèmes ouvert et matériel, théorèmes de transport, nombres de
Nusselt, Reynolds, Prandtl, régimes laminaire et turbulent, régime établi, convec-
tion forcée, convection naturelle, température de mélange, diamètre hydraulique.
Les systèmes étudiés dans les Chapitres 2 et 3 sont fixes ; aucun transfert convectif
n'est pris en compte au sein de tels systèmes. Cependant un mouvement apparaît le
plus souvent dans un fluide du milieu extérieur. Le transfert convectif associé à ce
mouvement est couplé au phénomène de conduction 1 dans le fluide, supposé trans-
parent ou opaque, et modifie le champ de température au sein de celui-ci au voisinage
de la paroi. Le flux conductif dans le fluide à la paroi couplé à la convection est appelé
flux conducto-convectif (voir paragraphe 1.4.2).
Ce chapitre a pour objet principal d'exprimer ce flux conducto-convectif. Il est
alors nécessaire de prendre en compte les transferts convectifs thermiques. L'étude
de ces phénomènes est abordée de façon progressive. Dans le paragraphe 5 .1, nous
envisageons le cas simple d 'un système indéformable, à la fois des points de vue
du système matériel et du système ouvert. Nous introduisons ensuite, dans le para-
graphe 5.2, le formalisme général applicable à un fluide défo1mable et introduisons
l'équation de bilan d'énergie2 . Ce formalisme est appliqué, en première approche, à
des cas simples relatifs aux échangeurs de chaleur dans le paragraphe 5.3. Le para-
graphe 5.4 introduit des résultats pratiques en vue de la détermination du coefficient
"O
c
0 de transfert h en convection forcée, à partir de la seule analyse dimensionnelle. Les
::J
0 évolutions de h en convection forcée laminaire ou turbulente dans des configurations
v ;a;
T"-f
0
"O ouvertes ou fermées classiques sont étudiées dans les paragraphes 5.5 et 5.6. Les trois
c
N ::l
~
'<I)
mixte.
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO Des corrélations classiques pour la détermination du coefficient de transfert dans le
>-
a.
c
0
0
c
c
cas de configurations géométriques, mécaniques et thermiques standard sont données
u .~
0
::l
dans le Complément D.3 en convection naturelle ou forcée, laminaire ou turbulente.
"O
e
Q,
~ l. Dans le cas d'un fluide semi-transparent un couplage se réalise, au sei n du fluide, entre conduction,
~
::l convection et rayonnement (voir Chapitre 9 et par exemple [ 160, 161 ]).
i8 2. Le formalisme général de l'équation de bilan d'énergie appliquée à un fluide monophasique éven-
-ci
0
c
::l tuellement composé de différentes espèces (transferts de masse et de chaleur couplés) est développé
0
@ dans le Chapitre 8, dans lequel des modèles avancés de convection naturelle et forcée sont détaillés.
119
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
où Dext est le vecteur unitaire normal en M à S m (t) orienté vers l'extérieur. Une autre
formulation possible est la suivante : (v - w) · Dext• appelée vitesse de convection au
travers de la frontière, est nulle. Il n'y a pas de transfert convectif à la frontière d'un
système matériel.
On applique à un tel système le premier principe généralisé sous la forme :
d ( ) . . (5.2)
dt o + Ocin + op = W + Q
120
5.1 . Bilan d'énergie pour un système indéformable
<p cc
r h Ta
À,e,c
<p
cd
X 1dx
0 !},
référentiel Oxr. Nous supposons la température constante dans chaque section droite
(voir le paragraphe 2.2.6).
Les flux extérieurs à prendre en compte pour ce système matériel sont :
• les flux conductifs I<pcd (x) et J:<pcd(x + dx) à travers les sections droites du fil et le
flux conducto-convectif 'Pdxh[T(x) - Ta] à travers la surface latérale, si 'P désigne
le périmètre mouillé du fil. Ce dernier flux est compté positivement suivant Or.
L'air est en mouvement, de convection forcée, dans le référentiel du fil.
• un flux radiatif 'Pdx<pR, compté positivement suivant Or, entre la surface latérale
de la tranche et le milieu extérieur.
Dans l' équation 5.2, l'énergie cinétique Ôcin du système matériel dans le référentiel
choisi est constante, les variations del' énergie potentielle de pesanteur 8p sont négli-
geables, et le terme W est nul ; il vient, d'après cette relation, en assimilant enthalpie
et énergie interne pour un solide :
s"' d1{
F
-ci
dt = (pEu) c dT = rh c dT (5.5)
c
c
::i
121
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
d<J{ d8 dT d2 T R
dt= dt= pi cu dx dx = ÀE dx2 dx + Pdx [h(Ta - T) - <p (Ta,T)], (5.7)
122
5.1. Bilan d'énergie pour un système indéformable
Le premier terme ,U;'(d2 T/dx2)dx représente l'effet global des contributions conduc-
tives dans les plans x et x + dx; le second terme 'Pdx[-<pR + h(Ta - T)] les contri-
butions radiative et conducto-convective sur la surface latérale du fil ; le dernier
terme -J:pcu(dT/dx)dx la somme des contributions convectives J:pu h[T(x)] en x et
-J:pu h[T(x+dx)] en x+dx. Il est évident que, formellement, l'équation de bilan 5.12
est identique à l'équation 5.7 obtenue avec le point de vue du système matériel dans
laquelle le terme de convection de l'équation 5.12 J:pcu(dT/dx)dx apparaît au pre-
mier membre changé de signe.
Si on ignore le flux radiatif <pR, la solution du sytème d'équations 5.7 et 5.8 s'écrit:
12
T - Ta = exp{-pcux[(i + 4'PhÀ ) / _ 1]}· (5.13)
To - Ta 2,i J;p2c2u2
La contribution de la conduction axiale suivant Ox, représentée par À, est négligeable
devant la contribution convective (point du vue du système ouvert) si :
(5.14)
Dans pratiquement toutes les applications usuelles, cette condition est réalisée, qu'on
"O
ait affaire au mouvement d'un solide (le fil par exemple), d'un liquide ou d'un gaz.
0
c Pour s'en convaincre, il suffit d'envisager des valeurs réalistes de À,p, c, des valeurs
::J
0 réalistes de 'Pet J:, et enfin les plages de variation du coefficient de transfert convectif
v ;a;
T"-f
0
"='
c
h (cf. tableau 1.1 du paragraphe 1.4.2). Nous admettons dans la suite que le transfert
N
"' conduct~f axial, pour un solide, un gaz ou un liquide, est en pratique négligeable de-
@ .,"'"'
~
..c
~
't:
vant le transfert convectif dans la même direction. Ce fait est justifié rigoureusement
0
Ol
ï:::: '5 pour un fluide dans le paragraphe 8.5. l.
>- "'0c
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
5.1.5 Exemple 2 : interface solide-liquide, front de fusion
2
o.
~ Une des méthodes pour stocker l'énergie en vue d'une utilisation différée consiste à
"'
'5
F! utiliser la chaleur latente importante de changement d'état liquide-solide. On utilise
-ci
0
c des sels dont le point de fusion peut atteindre 900° C, ce qui permet de ne pas dé-
0"'
@ grader le niveau thermique. On peut utiliser des échangeurs classiques avec parois,
123
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
peu efficaces, ou mieux des échangeurs à contact direct gouttes-fluide. Un des pro-
blèmes à résoudre est de relier la vitesse de déplacement du front de fusion aux flux
d'énergie à l'interface, côté liquide et côté solide. Si on fait l'hypothèse simplifica-
Liquide : À l p
z z
~q>~ }q>~
) cp cc/ Jcp CV
) s l s
Solide : À s' P
Figure 5.2 - Modèle d'interface.
trice que les masses volumiques Ps et PL des phases solide et liquide sont égales à la
valeur p, on peut, en première approche, modéliser le front de fusion par une couche
indéformable d'épaisseur 7], isotherme à TF, constituée des deux phases intimement
liées (figure 5.2). Le système le plus simple à choisir est le front de fusion lui-même
d'épaisseur 1J qui est en mouvement, de vitesse ZF par rapport à un axe fixe Oz. C 'est
un système ouvert. On applique le bilan d'énergie par rapport à un système d'axe OZ
lié à ce front de fusion. Des transferts convectif et conductif sont à considérer sur
chaque face (voir figure 5.2)6 :
(5.15)
"Cl
où .E, hs(TF) et hL(TF) désignent la smface du front et les enthalpies massiques des
0
c phases solide et liquide à la température de fusion TF. in représente le débit massique,
::::i
0 évidemment constant, de liquide et solide à travers les faces du front de fusion ; soit :
"""
..-1
0
N
@ in= -p.EZ,p. (5.16)
.µ
..c
Ol
·;:: L'équation de bilan devient :
>-
a.
0
u
(5.17)
6. L'équation 5.15 est valable si les deux phases sont toutes deux soit opaques, soit transparentes.
124
5.2. Bilan d'énergie pour un système fluide monophasique
d3l = ~ ( ( A dV) = (
0
c
::J
ôA dV + ( A w.next dS. (5.19)
0 dt dt J v(t) J v(1) ôt J s(t)
v ;a;
T"-f
0
"='
c Dans cette expression, llext représente la normale orientée vers l'extérieur d 'un élé-
N
"'"' ment de la surface S et w le vecteur vitesse de déplacement de l'élément de surface
@ .,"'
~ ~
..c 't:
0
dS dans le référentiel d 'étude (et non celui de l'élément matériel en ce point à l' ins-
Ol '5
ï::::
>- "'c tant considéré, noté v).
a. 0
c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
b) Théorème de Reynolds pour un système matériel
2
o.
~
monophas iq ue
"'
'5
F! Un système matériel de volume Vm(t) et de surface S mU) est défini par (para-
-ci
0
c graphe 5.1.1) :
"'
0
(5.20)
@ w (r ,t).next = v(r ,t).nexr,
125
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
d
d3{
t
= d
d
t
(l V111 (t)
A dV =)l V,,,(1)
ôA d V +
7)
t
LS,,,(t)
A v · Dext dS (5.21)
m. = -dm =
dt
l V,.,,(t)
ôp dV +
7)
t
L
S 111 (!)
pV.Dext dS =O. (5.22)
ôp
- + V· (pv) = 0 (5.23)
Ôt
-d3I = -d
dt dt
(J:
Vm(t)
padV )= l V,,,(t)
[ - + aop
pôa
8t
- + aV.(pv) + pv.Va] dV,
8t
(5.24)
7. Certains auteurs notent la dérivée totale dA/dt avec des D majuscules (DA/Dt) et l' appellent dérivée
matérielle.
126
5.2. Bilan d'énergie pour un système fluide monophasique
-dJI = -d
dt dt
(J:
V 111 (t)
padV =) J: (
V 111 (t)
p -ôa + v ·Va) dV =
Ôt
J:
V111 (t)
da
p-dV,
dt
(5.25)
da(r, t) ôa(r,t) V )
= ô + v. a(r,t (5.26)
dt t
"O Le terme v.Va(r,t) représente la contribution à l'évolution temporelle de l'élément
0
c matériel due au seul déplacement par unité de temps dt de cet élément dans des
::J
0
v champs qui seraient figés à l'instant t : cette contribution existe en régime station-
;a;
T"-f
0
"O
c . L ôa(r,t) . . . , .
N ::l narre. e terme ôt est le terme mstat1onnaue complementarre.
@ .,.,
~
'<I)
~
..c "'
·-=
g
Ol
ï:::: ::l
CO 5.2.2 Bilan d'énergie (approche simplifiée)
>-
a. 0
c
c
0
u c
.~
L'équation de bilan d'énergie est établie dans ce paragraphe sous l'hypothèse restric-
tive d'un fluide soumis à une faible variation de pression8 , tant des points de vue d'un
0::l
"O
e
Q,
~ système matériel que d'un système ouvert. Une démonstration complète et générale
~
est exposée dans le paragraphe 8.1 .
::l
i8
-ci
0
c
::l 8. Une faible variation de pression est en effet nécessaire pour engendrer le mouvement du fluide dans
0
@ une conduite par exemple.
127
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
d<Jim
- - =
dt
L (cd
S 111 (t)
- q + q R) .next dS + l Vm(t)
PdV (5.27)
Le premier te1me du second membre ne prend en compte que des flux conductif
et radiatif (qR .next représente le flux radiatif smfacique 'PR à travers la surface du
système orientée vers l'extérieur). Il n'y a pas de terme de convection dans ce bilan
écrit du point de vue d' un système matériel. Pest la puissance calorifique volumique
engendrée dans le milieu. Dans la mesure où le fluide est un liquide ou un gaz parfait,
l'enthalpie massique h9 vérifie :
(5.28)
- - = -d
d1im
dt dt
(l Vm(t)
phdV )= l Vm(t)
dh
p-dV
dt
= l V 111 (t)
dT
pcp-dV
dt
(5.29)
Compte tenu des deux équations 5.27 et 5.29, l'équation de bilan d'énergie sous
forme intégrale s'écrit :
d<Jim
- - =
dt
l
V 111 (t)
pc p -dT. d V = -
dt
LS ,,,(t)
q cd .Ilext dS + l (V 111 (t)
PR + P ) d V (5.30)
128
5.2. Bilan d'énergie pour un système fluide monophasique
du fluide aux mêmes points, sinon V0 (t) serait un volume matériel. Par conséquent,
des flux convectifs q~v · Dext apparaissent en ces points à travers la surface S 0 (t); ils
sont donnés par 10
q~v · Dext = A (V - W) · Dext = pa (V - W) · Dext (5.31)
Le théorème général de transport 5.19 permet d'exprimer le taux de variation de la
grandeur globale 5l pour le système matériel :
d5lm = d
-d-
t
d
t
(J:V111 (t)
) J:
pa d V =
V111 (t)
o(pa) d V +
0t
L S m(t)
pa v · Dext dS (5.32)
d5lo = _5!. ( (
dt dt JV0 (t)
pa d v) = J( V0 (t)
{) ~a) d V + (
t JS 0 (t)
pa w · Dext dS (5.33)
On notera que la vitesse du fluide v, qui apparaît dans l'équation 5.32, est remplacée
par la vitesse w de la frontière S 0 (t) dans l'équation 5.33. Comme, à l'instant t, les
smfaces S 0 (t) et Sm (t) sont égales ainsi que les volumes V0 (t) et Vm (t), il découle
de ces deux équations le résultat suivant :
d5lo = -d-
-d-
t
d5lm -
t
L S 0 (t)
d5lm -
pa (V - W) · Dext dS = -d-
t
L S oU)
cv
qa · Dext dS (5.34)
Le taux de variation de la grandeur extensive 5l sur le système ouvert est donc égale à
la somme du taux de variation de la même grandeur sur le système matériel occupant
le même volume à l'instant t et de l'intégrale sur la frontière du système ouvert du
flux convectif q~v donné par l'expression 5.31 et compté positivement vers l'intérieur
du système.
Ce résultat général peut à présent être appliqué à l'enthalpie 11. Le premier terme
des second et troisième membres de l'égalité 5.34 d<J{m/dt est donné par l'équation
"O
0
de bilan d'énergie pour un système matériel (équation 5.30):
c
::J
0
v
ct'l1m -
dt
r a(Ph) dV
JV111 (t) ---al + Js
r (t) P
h
V · Dext
dS
T"-f
;a;
"O
111 (5.35)
0
N
@
c
::l
.,.,
~
= - fs 111 (t) qcd · Dext dS + fvm(t) (PR+ P) dV
'<I)
~
..c "'
·-=
g
Il s'ensuit que le taux de variation de l'enthalpie du système ouvert d1{0 / dt a pour
Ol
ï::::
>-
::l
CO
c
expression :
a. 0
c
0
u c
.~
0
ct11a -
dt
r
)Vo(t)
ô(ph) dV
-af
f
+ Js o(t) p
h
W . Dext
dS
::l
"O
e (5.36)
~
Q,
~ - fs o(t) ( qcd + qfiv). Dext dS + Jva(t) (PR+ P) dV
::l
i8 10. Cette expression est plus générale que celle du paragraphe 1.4.1 : (v - w) · nex1 représente la vi-
-ci
0
c
::l tesse normale du fluide par rapport à l'élément de smface dS 0 (t) mobile, encore appelée vitesse de
0
@ convection.
129
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
La vitesse axiale une se conserve pas dans un tube de flux dans la mesure où p varie.
>- Hypothèse H 3 : le fluide est un gaz parfait ou un liquide.
130
5.3. Applications simples : transferts dans une conduite; échangeurs de chaleur
(5.39)
1
T - T
e
0,5 1
"Cl
0
c
::::i
0
;o;
JI?
0"""
..-1 "O x1[2(at)) -
c
N ::i
0 0,5 1,2 2,./
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol
·;::
c
::; Figure 5.4 - Déformation temporelle de l'élément matériel.
>- "'cc
a. c
0 c L'intégrale sur J; peut s'interpréter comme une moyenne de la température pondérée
u .S!
ti
::i
"O
par le débit massique. On appelle température de mélange la quantité:
LL L
2
o..
~
131
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
(5.41)
(5.42)
(5.43)
11. Dans un écoulement turbulent, cette moyenne spatiale est pratiquement réalisée au cœur de l'écoule-
ment, tout au moins si on considère les champs moyennés sur des échelles de temps grandes par rapport
à celles des fluctuations turbulentes.
132
5.3. Applications simples : transferts dans une conduite; échangeurs de chaleur
@L cp - 0
. T
me
d -d<P
:
' c
h 1 x ~ dx
. e J.. X
"Cl
~ T pF
c
0
::::i d
.
: -
0 : mF TmF
"""
..-1
0
;o;
"O
:<- J
N
c
::i cp =O
@ .,"'"'
.µ
..c
'~
·c Figure 5.6 - Coupe de l'échangeur plan.
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a.
0
c
c
1. Bilan thermique d'un échangeur
u .S!
ti
::i
Donner les expressions reliant les températures de mélange d'entrée et de sortie
"O
2
o.. des fluides chaud et froid. Commenter.
~
s"'
F 2. Efficacité et nombre d'unités de transfert
-ci
c
c
::i
Un échangeur peut être considéré comme un quadrupôle (les pôles étant les entrées
0
@ et sorties des fluides froid et chaud); les températures des fluides sont désormais
133
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
affectées d'un indke e pour l'entrée et s pour la so1tie. On appelle débit de capacité,
noté Cr, le module du produit incp (capacity rate en anglais), et on pose :
(5.44)
(5.45)
Pour préciser la notion de perfo1mance d'un échangeur, on introduit un nombre sans
dimension E, appelé efficacité de l'échangeur, et défini comme le rapp01t du flux
transmis <Pau flux maximal théoriquement transmissible <Prh·
a) Exprimer la quantité de chaleur maximale théoriquement échangée entre le
fluide chaud et le fluide froid <l>th en fonction du débit de capacité Cr.
b) Exprimer l'efficacité d'un échangeur à co-courant ou à contre-courant en
fonction d'un paramètre physique appelé nombre d'unités de transfert NUT dé-
fini par NUT = hgSmaJCrmin· Discuter.
Solution
1. Les bilans d'énergie pour des tranches matérielles de fluide comprises à l'instant t entre
x et x + dx (figure 5.6) s'écrivent:
"O
d<t> = -Ldxhg(TmF - Tmc), (5.48)
0
c
0
::J
expression où hg vaut 12 (d' après l' équation 2.18):
v
,..-!
1
0 1 e 1 )-
N
hg = ( hc + A+ h F (5.49)
@
~
..c
Ol
ï::::
Le système se simplifie en :
>-
a.
0
u (5.50)
12. On pourrait ajouter des résistances d' encrassement, ce qui revient à ajouter de part et d'autre de
la paroi conductrice des couches faiblement conductrices supplémentaires dont les propriétés sont à
évaluer.
134
5.3. Applications simples : transferts dans une conduite; échangeurs de chaleur
On obtient, si l'entrée del' échangeur est en x = 0, à partir des équations 5.50 et 5.51 :
Tmc(x)-TmF(x) = [Tmc(O)-TmF(O)] exp[-hgLx(-._l_ + . l )]. (5.52)
mcCpc mpCpF
En substituant l'équation 5 .52 dans les équations 5 .50 et 5 .5 1, il vient, si on note S max la
quantité Ll :
Tmc(O) - T,,ic(l)
(5.53)
Tmc(O) - TmF(O)
TmF([) - TmF(O)
Tmc(O) - TmF(O)
Les équations 5 .53 et 5.54 sont valables pour tous les types d'échangeurs à co-courant
(me, mF > 0) et à contre-courant (me > 0, fn.F < 0), quelle que soit la géométrie de
la section : cylindrique, triangulaire, etc. En général, dans un échangeur industriel plus
complexe, la surface d'échange S max offerte à l'un des :fluides est plus importante que la
smface offerte à l'autre. Dans ce cas, le coefficient global d'échange hg est par convention
rapporté à S max .
Dans le cas particulier où mFCpF (ou mcCpc) tend vers l'infini, alors TmF(x) garde la valeur
constante TmF(O) (Tmc(x) garde la valeur T mc(O)): c'est le cas d' un tube à température de
paroi constante, cas déjà traité : paragraphe 5.3.2 , équation 5.43.
Tmc Tmc
0 l 0 l
"Cl
0
c Figure 5.7 - Échangeur à co-courant. Figure 5.8 - Échangeur à
::::i
0 contre-courant : inFcpF + incCpc =O.
;o;
"""
..-1
0
N
"O
c
::i
> Dans le cas des échangeurs à co-courant, les températures des deux :fluides
tendent à converger à la sortie commune de l'échangeur (figure 5.7).
@ .,"'"'
.µ '~
..c
Ol
·c
c
::;
> Dans le cas des échangeurs à contre-courant, les arguments des exponen-
·;::
>- "'cc tielles dans les équations 5.52, 5.53 et 5.54 s'annulent en même temps que la quan-
a.
0
c
c tité mFcpF + mccpc· On distingue les différents cas d'évolutions représentés sur les fi-
u .S!
ti
::i
gures 5.8, 5.9 et 5.10. Lorsque mFCpF + mcCpc = 0, les profils de température sont des
"O
2
o..
droites parallèles. Par ailleurs, il apparaît que pour un échangeur à contre-courant, le fluide
~
froid peut sortir plus chaud que ne sort le fluide chaud : Tm F(O) > T,,u..(l) (figures 5.9
s"'
F et 5 .10), ce qui est impossible avec un échangeur à co-courant. Un échangeur à contre-
-ci
c
c courant est donc plus performant qu' un échangeur à co-courant. Nous allons préciser cette
::i
0
@
notion dans ce qui suit.
135
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
~llC 1/nc
~nF TmF
0 I 0 l
Figure 5.9 - Échangeur à Figure 5.10 - Échangeur à
contre-courant : tnfCpF + tncCpc > 0. contre-courant : tnfCpf + tncCpc < 0.
2. Pour exprimer le flux maximal thé01iquement transmissible ct>11i, on considère qu' un des
fluides subit la variation maximale de température autorisée par le second principe, soit
(T,~ic - r:,
1
F). Cette situation est réalisée par exemple dans un échangeur à contre-courant
de longueur infinie. Il est faci le de se convaincre que seul le fluide de plus petit débit de
capacité Crmin peut subir cette vaiiation de température. Donc cf>r11 est:
(5.55)
Un schéma de quadrupôle est donné sur la figure 5.11. Tl existe de très nombreux types
d'échangeurs de chaleur (à cc-courant, contre-courant, courants croisés, courants bras-
sés, etc.), mais tous se réduisent au quadrupôle précédent. La relation fondamentale d'un
échangeur parfait, sans pertes vers l'extérieur, s'écrit:
(5.56)
Rappelons que les échangeurs industriels sont constitués d'empilements très compacts de
modules élémentaires ; de ce fait, les pertes sont en pratique négligeables. Dans l'équation
précédente, lc/>I exprime le flux échangé entre les deux fluides sur toute la longueur de
l'échangeur.
L'efficacité de l'échangeur, définie comme le rapport du flux transmis et> au flux maximal
thé01iquement transmissible ct>11i, est donc :
"Cl
cf> Crc(T~c - T,~1c) CrF(TiiF - T,~F)
= <Prh = Crmin(T:iu: - T,~F) Cr111in(T,~1c - T1~1F).
0 (5.57)
c
::::i
E -
0
CrF
0"""
..-1
N
@ e 1 E
.µ
..c
Ol
'lin c
·;::
>-
a.
0
Crc
u
s NUT
O .._~~~~~~~~__.
T,11
0 5
136
5.3. Applications simples: transferts dans une conduite; échangeurs de chaleur
(5.59)
Il apparaît sur les expressions 5.58 et 5.59 que les efficacités des deux types d'échangeurs
sont d'au tant plus élevées que la smface maximale d'échange est plus grande; dans le
cas de l' échangeur à co-courant, E est bornée par (1 + Crmjn/Crmax)- 1 tandis que pour
un échangeur à contre-courant E peut atteindre 1, mais pour un échangeur de longueur
infinie, notion qui sera précisée ultérieurement. Les augmentations de la surface d'échange
entre les deux fluides, donc de l' encombrement et surtout du coût de l'échangeur, sont
évidemment limitées par des raisons économiques.
L'efficacité de l'échangeur est une fonction de deux grandeurs adimensio1mées, le rap-
port Crmin/Crmax d'une part, et d'autre part la quantité hgS max/Crmin· Cette demière appa-
raît comme le rapport de la surface maximale d 'échange S max à une surface de référence
Crmin/hg, qu 'on appelle unité de transfert; hg représente, rappelons-le, le coefficient global
d ' échange moyen pour tout l'échangeur rapporté à la surface maximale d'échange et C rmin
le débit de capacité minimum des deux fluides ; la surface de référence est celle qui est
nécessaire pour élever d' un degré environ la température d ' un des fluides quand l' écart de
température caractéristique entre les deux fluides est de l' ordre du degré.
Nous appellerons nombre d 'unités de transfert NUT d'un échangeur de type donné (ou
NTU dans la bibliographie anglo-saxonne) la quantité :
(5.60)
"O
0
c
::J où Smax désigne la surface d'échange la plus importante, hg le coefficient d'échange glo-
0
v bal moyen de l'échangeur rapporté à S max , et Crmin le débit de capacité minimal. D ' une
T"-f
;a;
0
"='
c manière générale, la relation caractéristique d'un échangeur est du type:
N
"'
@ .,"'"' E = f(NUT, Crrrûn/Crmax ) . (5.61)
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï:::: Pour tout type d ' échangeur, le constructeur foumit cette relation (voir un exemple fi-
>- "'0c
a. c
0 c gure 5.12). L'efficacité est d ' une manière générale d'autant plus élevée que :
u .Q
ü
"'
"='
2
>- le NUT, donc la surface d ' échange, est plus élevé; pour un NUT de l'ordre de 4,
o.
~ l'efficacité tend vers une valeur asymptotique; une augmentation de la surface d'échange
"'
'5 provoque alors un gain fai ble en efficacité.
F!
-ci
0
c >- le rapport Crrrûn/Crmax est plus faible; mais à la limite, le débit d'un des fluides est
"'
0 négligeable, ce qui en général est peu intéressant.
@
137
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
138
5.4. Analyse dimensionnelle en convection forcée
paroi fluide
Tp h T(1·) To
diffùsions convec1ions
mécanique y
visqueuse
et et
cond11c1ive thermique
Figure 5.1 3 - Schématisation des transferts dans un fluide au voisinage d'une paroi.
"Cl T=µ-
au (5.62)
c
0 8y
::::i
0
;o; oùµ désigne la viscosité dynamique (en kg/ms). Si 8u/8y est positif, r accélère le
"""
..-1
0
"O
N
c
:::> mouvement de la couche y < Yo ; par exemple, le fluide situé au coeur de l'écoule-
@ .,.,;:;;
.µ ,,,
'V
ment accélère le mouvement de la couche inférieure, qui serait freinée par une paroi
..c ·;::
Ol s:::> en y = O. En d' autres termes, la viscosité assure la continuité du profil de vitesse dans
·;::
>- "'c le fluide à partir de la paroi, où cette vitesse est nulle, par continuité également.
a. 0
c
0 c
u .~
0:::>
"O
ec.
1!!
~
:::> 15. Cette convention est 1' inverse de celle utilisée en transferts thermiques : il n'apparaît pas de signe -
~
-d
comme dans la loi de Fourier qui est issue de la même physique ; en effet, la convention adoptée revient
0
c
:::> à considérer, pour une surface fermée dont la normale est orientée mathématiquement vers l'extérieur,
0
9 l'action du milieu extérieur sur Je système fluide.
139
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
rf~
X
X
!D
Yo y
aTI
<p(x) = h(x)(Tp - To) = - i l - . (x) (5.63)
8Y paroi
lL
"O
0
c
0
::J - P - To) = -l
ëp = h(T h(x)(TP - To)dx (5.64)
v
,....f
L o
0
N -
@ Dans ce deuxième cas, le problème de la détermination de h, associé au flux
~
..c conducto-convectif transverse, dépend d'un certain nombre de grandeurs et
Ol
ï::::
>- phénomènes physiques qui pilotent le problème :
a.
0
u • la seule éche11e de longueur utilisable est la longueur L de la plaque;
• le flux surfacique convectif16 axial de quantité de mouvement est caractérisé
par l'échelle puouo qui est homogène à une force surfacique, tandis que la
diffusion visqueuse axiale 17 est caractérisée par l'échelle de force surfacique
µu 0 /L (d'après l'équation 5.62);
140
5.4. Analyse dimensionnelle en convection forcée
c = -d + l , b = d - a , e = a , f = a - 1. (5.66)
"O
(5.67)
0
c
::J
0 où C est une constante, et qui s'écrit également sous la forme:
v ;a;
T"-f "O
0
NuL = C Re~ Pr8
c
N ::l
(5.68)
@ .,.,
~
'<I)
~
..c ·-=g"' où apparaissent le nombre de Nusselt rapporté à la longueur L :
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0
0
c
c NuL = hL/il, (5.69)
u .~
0::l
e 16. Tout flux convectif surfacique a pour échelle pu0 a, où a est la grandeur massique de référence; la
"O
Q,
~ quantité de mouvement massique de référence est la vitesse u0 ; l'enthalpie massique de référence est
~
::l cp(Tp - T0 ).
i8 17. La diffusion visqueuse est essentiellement transverse. Mais, à ce stade, nous ne disposons pas
-ci
0
c
::l d'échelle de longueur transverse; d'où ce choix d'échelle caractéristique axiale, qui n' influe pas sur
0
@ le résultat.
141
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
et le nombre de Prandtl:
Pr= µcµ/À. (5.71)
(5.72)
ou:
Nux(x) = C' Re~ Pl1 (5.73)
Les exposants qui apparaissent dans les équations 5.68 et 5.73 sont évidemment
identiques, et les coefficients C et C' sont liés 18 . On introduit également souvent
le nombre de Péclet, rapporté à x ou L :
'O
18. La relation entre C et C' découle de l'équation 5.64, laquelle se réécrit sous la forme de l' équa-
tion 5.84. En particulier, C' = 2C pour a = 1/2 et C' = 5C/4 pour a = 4/5, valeurs courantes de
l'exposant cr.
19. Il s'agit ici d'une simple analyse de phénomènes, qui ne vise qu'à caractériser des ordres de gran-
deur.
142
5.4. Analyse dimensionnelle en convection forcée
- les gaz, dont le nombre de Prandtl est voisin de 0,7 et les liquides usuels (eau,
huiles légères, etc.) pour lesquels l'ordre de grandeur du nombre de Prandtl est
proche de l'unité (Pr = 7 pour l'eau à 20 °C, Pr = 2 à 90 °C).
- les métaux liquides, très conducteurs (K, Na, Li, NaK, etc.), souvent utilisés
comme fluides caloporteurs, en particulier dans des réacteurs nucléaires à neu-
trons rapides, et dont le nombre de Prandtl est très faible (qq 10- 2 ) : ces fluides
ont un compo1tement très différent des précédents lors du transfert d' enthalpie.
"O
0 - les huiles très lourdes, dont le nombre de Prandtl peut dépasser 103 .
c
.
::J
0
v
T"-f ~ Le nombre de Nusselt local Nux(x) = h(x)x/il représente le gradient de température
0 c
N ::l
@ .,.,
~ adimensionné à la paroi. En effet, si on pose :
~ ~
..c ·-=
Ol g
::l
y+ = y/x ; y+ = (T - Tp)/(To - Tp) (5.78)
ï:::: CO
>-
a.
c:
0
0
c:
c: l'expression du flux conductif à la paroi :
u .~
0::l
"O
e
Q,
~
-il-arl
ôy paroi
= h(Tp - To) (5.79)
~
::l
i8
-o 20. En effet, toute l'analyse développée au Chapitre 3 en conduction thermique peut être étendue à
0
5 n'importe quel phénomène de diffusion, et dans le cas présent à la diffusion de quantité de mouvement
0
© caractérisée par la diffusivité mécanique v.
143
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
devient:
Nux(x) = ar+
~ +
1
. (x). (5.80)
uy paroi
Cette expression est à rapprocher de celle du coefficient de frottement C Fx en mé-
canique des fluides, défini comme le rapport de la contrainte visqueuse à la paroi à
l'énergie cinétique volumique, de l'écoulement amont dans le cas considéré :
Tp
CFx(x) = -1 - = 1µ 2OUI
- (x) (5.81)
-pu2
2 0 2 0 oy
-pu paroi
(5.82)
2 au+
Cpx(x) = -R ~ +
1
_(x) (5.83)
ex uy paroi
-
• Le nombre de Nusselt global NuL = hL/;i a un intérêt pour calculer le transfert
global par la plaque. Il se rapporte au coefficient de transfert moyen h, et s'exprime
en fonction du nombre de Nusselt local Nux (x) par:
Nux(x)d
L
L
N UL = X (5.84)
0 X
144
5.4. Analyse dimensionnelle en convection forcée
"'
'5 5.4.5 Transition entre régimes laminaire et turbulent
F!
-ci
0
c Dans ce paragraphe, les domaines associés aux régimes laminaire et turbulent sont
"' définis pour deux configurations géométriques particulières : écoulement parallèle
0
@
145
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
à une plaque plane d'une part, et écoulement au travers d' une conduite, plus pré-
cisément d'un tube circulai re, en régimes mécanique et thermjque établis, c' est-à-
dire suffisamment loin de l'entrée pour que l'écoulement ait perdu la mémoire de
ses conditions d'entrée (voir paragraphe 5.6.1). Pour d' autres configurations géomé-
triques, les résultats peuvent différer sensiblement de ceux donnés ici (voir Complé-
ments C. l et C.2).
Dans tous les cas, il n'existe pas de critère précis caractérisant la transition entre
un régime laminaire et un régime turbulent. Cette incertitude est due au fait que, pour
n'importe quel phénomène physique, 1' amorçage d'instabilités nécessite souvent des
conditions favorables très spécifiques et incontrôlables. Néanmoins, 1' objectif le plus
souvent recherché dans les applications industrielles est de produire de la turbulence,
par exemple au moyen de promoteurs de turbulence (rugosités de parois artificielles,
etc.) ou encore en faisant vibrer le dispositif. Un document de référence sur les ca-
ractéristiques physiques de la transition entre écoulements laminaire et turbulent est
la référence [120].
En convection f orcée externe, c' est-à-dire lorsqu' un fluide s'écoule le long d'une
structure, les champs de vitesse et de température dans le fluide sont perturbés par
les parois du fait des phénomènes de diffusion (viscosité et conduction thermique
respectivement). Ces régions proches de la paroi, où les champs de vitesse et de
température sont perturbés, s' appellent des couches limites. Ici, l'étude se limite au
cas d' une plaque plane; la distance de référence est alors la distance x depuis le bord
d'attaque, c'est-à-dire le premier point de la plaque rencontré par le fluide.
Les résultats importants qui suivent sont essentiellement issus d'expériences,
quelques-uns de simulations numériques, mais aucun n'a été tiré d' un modèle phy-
sique.
"O
• L'écoulement est laminaire, au voisinage de la plaque, depuis le bord d' attaque (en
0
c x = 0) jusqu'à une certaine abscisse XIe ; un premier nombre de Reynolds critique
::J
0 Rexlc est associé à XIe·
v
T"-f
0
N
• Une zone de transition apparaît entre x 1e et une seconde abscisse X2c ; un second
@
~ nombre de Reynolds critique Rex2c est associé à x2e · Les premières instabilités
..c
Ol
ï:::: apparaissent dans cette zone de transition et prennent de l'ampleur ; l'écoulement
>-
a.
0
est intermittent, tantôt laminaire tantôt instable.
u
• Au-delà de X2e apparaît un régime de turbulence développée. Un certain ordre
s' établit dans le chaos. Dans ce régime d' écoulement, les champs de vitesse
et de température présentent des structures bien définies, avec différentes sous-
couches, dans n'importe quelle section d' abscisse x normale à la plaque (voir pa-
ragraphe 5.5.2 et, pour plus de détails, le paragraphe 9.2.3).
146
5.4. Analyse dimensionnelle en convection forcée
Les valeurs critiques Rex1c et Rex2c ne sont pas universelles. En effet, tout écoulement
réel présente une ce1taine intensité de turbulence21, et aucune plaque n'est parfaite-
ment lisse. De plus, la configuration géométrique réelle au bord d'attaque joue un rôle
important : par exemple, un bord d'attaque pointu génère de nombreux tourbillons.
Néanmoins, les résultats généraux qui suivent peuvent être considérés comme va-
lides :
• Même avec une forte intensité de turbulence initiale, l'écoulement est générale-
ment laminaire aux abscisses x telles que Rex < Re_tlc = 2105 [120, 153].
• Pour Rex compris entre 2105 et 6105 , l'écoulement peut être laminaire, de transi-
tion ou turbulent [120]. Dans des conditions de laboratoire extrêmes (surfaces par-
faitement lisses, pas de vibrations, intensité de turbulence initiale quasiment nulle),
ce1taines expériences ont montré des écoulements laminaires pour un nombre de
Reynolds local Rex allant jusqu'à 6105 [120].
• De nombreux auteurs ont observé que, dans des conditions communes, le régime
de turbulence développée apparaît pour un nombre de Reynolds local Rex plus
grand que 5 à 6105 [120]. En présence d'une intensité de turbulence initiale im-
portante, ce régime a été observé à des nombres de Reynolds locaux Rex situés
dans l'intervalle [3 105 ; 6105 ].
En conclusion, dans une application faisant intervenir une plaque de faible rugosité et
une intensité de turbulence initiale typiquement inférieure à 0,01, seule une estima-
tion des résultats peut être faite avec les valeurs suivantes des nombres de Reynolds
critiques définis précédemment22 :
"O En convection forcée interne, le fluide s'écoule au travers d'une conduite ou d'une
structure. Nous nous limitons ici au cas d'un tube circulaire de diamètre23 D et de
0
c
::J
0 régimes mécanique et thermique établis (ces notions de régimes établis seront préci-
v ;a;
T"-f
0
"O
c sées au paragraphe 5.6.1). Cet écoulement est caractérisé par un nombre de Reynolds
N ::l
'<I)
~
..c
Ol
"'
·-=
g Reo = puoD/µ (5.90)
::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
0
c 21. L'intensité de turbulence est définie par le rapport de l'écart-type de la fluctuation de vitesse à la
c
u .~ v.itesse moyenne; voir paragraphe 5.5.2.
0
22. Certains auteurs simplifient cette approche et considèrent que Je régime est laminaire jusqu'à 3 105
::l
"O
eQ,
~ et turbulent au-delà de cette valeur; il s'agit là d'une manière pragmatique de tra.iter la zone de transition
~
::l très mal connue.
i8 23. Dans le cas d'une conduite de section constante non circulaire, la longueur caractéristique utilisée est
-ci
0
c
::l le diamètre hydraulique D1i (voir paragraphe 5.6.4) ; il s' agit du diamètre du tube circulaire équivalent
0
@ à la conduite considérée pour des écoulements turbulents.
147
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
Comme précédemment dans le cas de la plaque plane, les résultats qui suivent sont
issus d' expéri ences et quelquefois de simulations numériques, mais n'ont aucune
justification théorique.
Le régime est toujours laminaire, partout dans le tube, pour [120]
Le régime peut être turbulent pour Re 0 > 2300 si les conditions sont favorables à
l'initiation d 'instabilités turbulentes (vibrations de la conduite, rugosité de smface,
...).Mais, dans le cas d 'une conduite et de conditions opératoires bien maîtrisées (pa-
rois lisses, pas de vibrations, utilisation d'un convergent à l' entrée de la conduite, in-
tensité de turbulence initiale très faible), l'écoulement peut encore être laminaire à des
valeurs de Re0 allantjusqu'à 6104 [120] ! Par conséquent, dans des conditions indus-
trielles, des promoteurs de turbulence sont couramment utilisés pour rendre l'écoule-
ment turbulent en régimes établis pour des nombres de Reynolds supérieurs à 2300.
Cependant, il est recommandé de dépasser sensiblement cette valeur pour être bien
sûr de la nature turbulente de l'écoulement.
148
5.5. Convection forcée externe
est la zone de fluide comprise entre la paroi et le lieu des points dont les écarts de
température avec la paroi (T - T p), comptés sur les normales à la paroi, sont 0,99 fois
l'écart de température (To - T P) entre la partie du fluide non perturbée et la paroi
(figure 5.15).
couche limite
mécanique
) -1 !/ l'r.r T. j
6r1r(~J
région non perturbée To
Figure 5.1 5 - Couches limites en convection forcée externe. Par souci de clarté, les
couches limites mécaniques et thermiques sont représentées respectivement en haut et
en bas de la figure. Dans la réalité elles sont évidemment imbriquées. Les profils de
v itesse et de température adimensionnés ont été représentés, en des pos itions X; fixées,
en fonction de y.
@ .,"'"' Pour un écoulement de convection forcée externe laminaire, parallèle à une plaque
.µ '~
..c ·c
::; plane, le calcul des champs de vitesses et de température est mené à bien dans le
Ol c
·;::
>- "'cc paragraphe 8.5. Il s'agit, en s'appuyant sur des connaissances de mécanique des
a. c
0 c
u .S! fluides, de résoudre les équations de bilan de masse globale (dite de continuité),
ti
::i
"O
2
de quantité de mouvement (dite de Navier-Stokes) et d' énergie généralisant l'équa-
o..
~ tion 5.30. Nous considérons uniquement dans ce paragraphe les résultats essentiels,
s"'
F sous l'angle de la physique des phénomènes. Ils sont valides pour les fluides usuels
-ci
c
c
::i
tels que Pr > 0,5 ; ils ne sont pas valides pour les métaux liquides, caractérisés par de
0
@ très faibles nombres de Prandtl.
149
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
Le nombre de Prandtl, rapport des diffusivités mécanique et thermique v/a, est direc-
tement lié au rapport des épaisseurs locales des couches limites mécanique et ther-
mique24 :
Ôrh (x) = Pr-1/3
T P uniforme ; Pr > 0,5 : (5.93)
Ôm (x)
Pour les gaz usuels, le nombre de Prandtl est voisin de 0,7. Dans ces conditions
les couches limites sont en pratique confondues (ôrhlôm '.: : :'. 1,13). Pour des huiles
lourdes, Pr est très élevé : la couche limite thermique est beaucoup plus fine que la
couche limite mécanique : c'est aussi le cas de l'eau entre 0°C et 100°C mais dans
une bien moindre mesure (Pr compris entre l, 7 et 7). Pour des métaux liquides (Pr
de l' ordre de 10-2) apparaît le phénomène contraire : la couche limite thermique
est plus épaisse, en théorie, que la couche limite mécanique, ce qui conduit à une
situation instable. En effet, l'existence d 'un gradient de température en dehors de la
couche limite mécanique est susceptible de déclencher un phénomène de convection
naturelle dans cette partie de la couche limite thermique, conduisant en fait à un
écoulement de convection mixte.
Le nombre de Nusselt local Nux (x), dans le cas d'un fluide usuel, s' exprime en
fonction du coeffi cient de frottement CFx (x) et du nombre de Reynolds Rex par les
relations suivantes :
24. Il est prouvé au paragraphe 8.5. l que, pour un fluide de nombre de Prandtl égal à 1, les champs
adimensionnés de vitesse u+ et de température T + sont égaux.
150
5.5. Convection forcée externe
On remarquera les liens entre N ux (x), h (x) et l'épaisseur de la couche limite ther-
mique Ôth (x) :
X il
Tp uniforme ; Pr > 0,5 Nux (x) = 1,63 ( ) h(x) = (5 96)
Ôth X 0,61 Ôth (x ) ·
112
T p uniforme; Pr > 0,5 : h(x) = Nux; x)il = 0,332 Pr 113 ( u: ) il x- 112 (5.97)
"'
'5 5.5.2 Convection forcée externe turbulente
F!
-ci
0
c Dans les modèles simples de turbulence appliqués à un fluide de masse volumique
"' p supposée uniforme, les champs spatio-temporels de vitesse et de température sont
0
@
1 51
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
uo_______
amon~t----::
écoulement.<:::
____:
.
1 - - - ',
l
___ _,
L l l
1
L
uO-------
écou/ement amont
Figure 5.16 - Réseau de plaques espacées.
Les grandeurs moyennes correspondent à des moyennes temporelles sur des durées
grandes devant les périodes caractéristiques des fluctuations turbulentes. Cette ap-
proche, appelée prise de moyenne de Reynolds, permet la détermination des champs
moyens de vitesse et de température dans des cas simples. Les difficultés principales
de tout modèle de turbulence proviennent des termes moyens de convection de quan-
tité de mouvement, par exemple p uv où u et v sont deux composantes du champ v, et
de convection d'enthalpie, par exemple pep uT . En effet, on démontre que les valeurs
moyennes de ces termes de convection dépendent non seulement des champs moyens
-- - -
mais aussi de termes de c01Télation du type u'v' et u'T' :
Le problème de base est de déterminer les termes du type pu' v' et pcP u'T' , lesquels
dépendent des lois statistiq ues très mal connues de la turbulence. Ces termes portent
"Cl de fortes non-linéarités associées au transport turbulent25 , lequel est le phénomène
0
c prédominant au cœur d'un écoulement turbulent.
::::i
0
Les fluctuations mécaniques et thermiques sont caractérisées par l' énergie ciné-
"""
..-1
0 tique turbulente par unité de masse k = u'2 + v' 2 + w'2/2 d'une part, et par la va-
N
@
.µ
riance des fluctuations de température e = T' 2 d'autre part, et aussi couramment par
..c les intensités de turbulence mécanique et thermique
Ol
·;::
>-
a.
0 (5.100)
u
où V est le module de la vitesse v et To est une température de référence.
25. Le terme pu' u' peut être interprété comme étant le transport de fluctuation de quantité de mouvement
par unité de volume dans la direction x pu' corrélé par la fluctuation de vitesse dans la direction yu'.
De même, pc,, u'T' peut être interprété comme étant le transport de fluctuation d'enthalpie volumique
pcpT' corrélé par la flucluation de vitesse dans la direction x u' .
152
5.5. Convection forcée externe
c ,
( _
'
,
couches limites zone de ~ (statistique)
laminaire : transitio11
~ turbulence dé veloppée
-::--- {interniillente) sous couche visqueuse
X~
4
.............. "::::__ /
définir, en moyenne temporelle sur une durée !:lt grande par rapport aux périodes des
tourbillons, une couche limite turbulente d' épaisseur ô. La frontière, définie statisti-
quement, de cette couche est néanmoins traversée périodiquement par des tourbillons
dont la taille caractéristique est de l'ordre de ô (figure 5 .17).
"Cl
0
Si on observe le champ d'indice optique associé au fluide en écoulement par une
c
::::i technique optique (strioscopie, interférométrie .. .), donc en pratique le champ de tem-
0
;o; pérature pour un fluide homogène quasi-isobare, on constate au voisinage immédiat
"""
..-1
0
"O
c de la paroi la présence de franges représentant des isothermes très resserrées et pa-
N ::i
@ .,"'"' rallèles à cette paroi. Dans cette sous-couche, qualifiée de conductive, il existe certes
.µ '~
..c ·c
Ol c
::;
des structures tourbillonnaires convectant des fluctuations d'enthalpie, mais le trans-
·;::
>- "'cc fert dominant est conductif. De la même façon, au voisinage immédiat de la plaque,
a. c
0 c
u .S! le champ de vitesse est en pratique parallèle à la paroi, comme dans un écoulement
ti
::i
"O laminaire: c'est la sous-couche visqueuse. Les sous-couches visqueuse et conductive
2
o..
~ jouent un rôle déterminant puisque c'est dans celles-ci qu'est calculé le flux conductif
s"' à la paroi, donc le coefficient de transfert.
F
-ci
c
c
::i
La production de turbulence lors de l'interaction entre un fluide non réactif et
0
@ une paroi lisse est due principalement au cisaillement visqueux dans la zone fluide
153
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
"O
ô(x) = 0,37 Re~I/5 (5.101)
0 X
c
Il s'ensuit que ô (x) est proportionnel à x415 . Pour une plaque plane lisse et dans la
::J
0
v
T'-f
0
zone de turbulence développée, on trouve les corrélations suivantes :
N
@
~
Pr> 0,5 Nux (x) = ~ C Fx (x) Rex Pr113 = 0,0296 Re~5 Pr113 (5.102)
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0 Pr> 0,5 : NuL = hL/À = Pr 1/ 3 [0,664 Re~12 + 0,037 (Re~5 - Re~15 )] (5.103)
u
26. Dans cette région le gradient de vitesse est très important. On peut donner un argument si mple pour
expliquer le phénomène; un élément au voisinage de la paroi est soumis, dans un référentiel entraîné à
la vitesse du champ moyen, à un couple résultant de deux forces (contraintes) de sens opposés, l'une
freinant cet élément (du côté de la paroi), l'autre l'accélérant (du côté du coeur de l'écoulement) : il
en résulte l'apparition d'un tourbillon superposé au champ moyen, qui tend à partir de la paroi vers
l'arrière de l'écoulement. Une justification plus précise est donnée dans Je paragraphe 9.1.
154
5.5. Convection forcée externe
Dans l'équation 5.103, le tenue 0,664 Re~12 rend compte de l'écoulement laminaire
jusqu'à la valeur du nombre de Reynolds critique Rec, à choisir en cohérence avec la
discussion du paragraphe 5.4.5.
N
c
::i 20 °C parallèlement à la plaque.
@ .,"'"' À quel endroit le refroidissement est-il le plus efficace ?
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a. c
0 c Solution
u .S!
ti
::i
Il s'agit de calculer le coefficient de transfert conducto-convectif h (x), en convection for-
"O
2
o.. cée externe le long de la plaque (selon Ox). On pourra par exemple comparer la valeur
~
numérique de h proche du bord d ' attaque (en x = 1 cm) et au début du régime turbulent
s"'
F (en x = x2c). La démarche consiste à déterminer .l e régime d'écou.l ement puis à calculer
-ci
c le nombre de Nusselt local Nux (x) à partir de la con-élation adéquate. Le coefficient de
c
::i
0
@ transfert est ensuite déduit de la relation h (x) x/ À.
155
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
156
5.6. Convection forcée interne
"Cl
..- --- -
... ...
0
c
::::i
0
;o;
"""
..-1
0
"O
c
N ::i
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc Figure 5.20 - Couches limites thermiques en régime laminaire.
a. c
0 c
u .S! 6m(x) et Ôrh(x) sont les épaisseurs des couches limites mécanique et thermique. Au
ti
::i
"O
2 bout d'une certaine longueur L;P dite longueur d'entrée mécanique, les couches li-
o..
~
mites mécaniques se rejoignent (figure 5.19). De même, au bout d' une longueur L~h '
s"'
F dite longueur d'entrée thermique, les couches limites thermiques se rejoignent (fi-
-ci
c
c
::i
gure 5.20). Au delà, sous certaines conditions, c'est la zone de régime établi (voir
0
@ paragraphe 5.6.1 c).
157
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
"O au+ + u
0 - = 0 avec u =- (5.104)
c
0
::J ox Um
v
T"-f
0 Um est la vitesse de débit et a pour expression :
N
@
~
..c (5.105)
Ol
ï::::
>-
a.
0
où mdésigne le débit massique de l'écoulement et J; la section de la conduite.
u
On définit une température locale adimensionnée T + en prenant comme référence
l'écart entre la température de paroi T µ(x) et la température de mélange du fluide
dans la section droite x, notée T m(x) (paragraphe 5.3.2 a)) :
+ T(x,y,z) - Tµ(x)
T (x, y , z) = Tm(x) - Tp(x) (5.106)
158
5.6. Convection forcée interne
Il est établi dans le paragraphe 8.7.2 qu'un régime thermique établi est caractérisé
par:
ar+
-=0 (5.107)
ox
Finalement, à partir de l'entrée d'une conduite, trois régions sont associées à trois
types de régimes mécanique et thermique:
• Les régions très proches de l'entrée, où les régimes mécanique et thermique sont
identiques à ceux au voisinage du bord d'attaque d'une plaque plane,
• Les régions intermédiaires, de longueurs L~1 et L~h' correspondant à l'établissement
des régimes mécanique et thermique,
• Les régions très éloignées des zones d'entrée de longueurs L;n et L~h' où les régimes
mécanique et the1mique sont établis.
"'
'5
exemple);
F!
-ci
0
c • de la superposition ou non des zones d'établissement des régimes mécanique et
"'
0 thermique.
@
159
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
Transition Turbulence
Établiss établie
Xr Xe
Une fois le régime d'écoulement établi dans un tube de section constante, la struc-
ture d'écoulement est tout-à-fait comparable à celle observée en turbulence dévelop-
pée le long d' une plaque plane (figure 5.22): présence de sous-couches visqueuse et
"Cl
0 conductive, production maximale d'énergie cinétique turbulente principalement sous
c
::::i forme de tourbillons de taille typique D au voisinage de ces sous-couches, dissipa-
0
tion de ces tourbillons par les mêmes phénomènes que précédemment. Les champs
"""
.-1
0
moyens sont également presque uniformes au cœur de l'écoulement et les gradients
N
- ·- .- ··c·;u ·- . . . . ·a ·-
@ pariétaux importants.
.µ
..c
Ol
·;::
~r
>-
a.
0 Sous couches visq11e11m
u
160
5.6. Convection forcée interne
(5.109)
161
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
(5.111)
"O
• Dans le premier cas, les épaisseurs Ôm (x) et Ôrh (x ) des couches limites mécanique
0
c et thermique,
::J
0
v • Dans le second cas, le diamètre du tube D.
T"-f
0
N Considérons à présent les expressions du coefficient de transfert associées à ces deux
@
~
cas:
..c
Ol
ï:::: • En convection forcée externe laminaire, l'équation 5.96 donne
>-
a.
0
u h (x) = 1,63 À/Ôth (x) (5.112)
• En convection forcée interne laminaire, dans un tube circulaire, l'équation 5 .108
donne en tout point où le régime est complètement établi :
flux imposé aux parois : h = Nu0 À/D = 4,364 À/D (5.113)
température imposée aux parois : h = Nu 0 il/ D = 3,657 il/ D (5.114)
162
5.6. Convection forcée interne
Dans les deux cas, le coefficient de transfe1t apparaît comme étant le rapport de
la conductivité the1mique du fluide À. à l' échelle spatiale
" .
associée aux variations
du champ de température : Ôrh (x)/1 ,63 en convection forcée externe, D/4,364 ou
D/3,657 en convection forcée interne. Ôm (x ) et Ôrh (x) apparaissent dès lors comme
étant les véritables échelles spatiales caractérisant la viscosité et la conduction ther-
mique à la paroi d' une plaque plane. Elles sont plus pertinentes que x , qui ne fait que
décrire la direction axiale.
Ôm (x ) 1/2
Reo,,.(x) = Rex = 4,92 Rex (5.115)
X
où le rapport Ôm (x) /x a été remplacé par son expression 5.92. Avec ce nombre de
Reynolds transverse, la fin du régime laminaire, associée au critère Rexlc = 2105 , est
à présent caractérisée par le critère Reo,,,(x lc) = 2200. Ce résultat correspond à celui
associé à la fin du régime laminaire dans un tube.
La théorie est donc cohérente, mais elle manque d'explication physique sur la va-
leur de ce critère unifié, issu uniquement d'expériences ou de simulations numé-
"O
c
0 riques.
::J
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c
c) Écoulement turbulent
N
"'
@ .,"' En régime turbulent, que ce soit en convection forcée externe (le long d'une plaque
"'
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
dans la zone de turbulence développée) ou interne (dans un tube en régime complè-
ï::::
>- "'0c tement établi), les effets des phénomènes de diffusion (viscosité et conduction ther-
a. c
0 c
u .Q mique) ne sont pas totalement négligeables dans des zones au contact des parois et
ü
"'
"='
2
d' épaisseurs faibles par rappo1t aux épaisseurs ô ( x) des couches limites turbulentes
o.
~ ou au diamètre D du tube. Une analyse plus détaillée de ces zones, appelées zones
"'
'5
F! internes mécanique et thermique, est donnée au paragraphe 9.2.3.
-ci
0
c Au cœur de l'écoulement, les profils de vitesse et de température ont des allures
"'
0
similaires. Un profi l universel de vitesse souvent cité, et tracé à la figure 5.23, est
@
163
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
y/R
0 1
Figure 5.23 - Profil de vitesse turbulente, Re 0 =106 , de Nikuradze, cité par
Schlichting [ 120).
exprimé par :
u/ Umax = (y/ R) l /n avec n = 3 Re~ 08 (5.1 16)
où y et R sont la distance à la paroi du tube et son rayon. Les zones internes méca-
nique et thermique correspondent grossièrement à: y/ R < 0, l. Ici nous nous bornons
à considérer que ces sous-couches sont des pellicules d'épaisseur unifo1me le long
du périmètre mouillé d' une section du tube ou le long de la couche limite. Dans une
section, les variations des champs moyens de vitesse et de température ne se pro-
duisent que dans ces sous-couches ; par conséquent, le coefficient de frottement et le
nombre de Nusselt ne dépendent que des conditions mécaniques et thermiques dans
ces sous-couches. De plus, les résultats concernant le coefficient de transfert pour
une plaque plane (équation 5.102) et un tube (équation 5.110) sont très semblables,
contrairement au cas de l'écoulement laminaire :
h (x) = Nux (x) il.lx= 0,0296 Re~5 Pr 113 il./x = 0,0296 Pr 113 : (5.117)
(v/uo) 15 xl /5
"Cl
0
c
::::i
il
0
h = Nuv il.ID= 0,023 Re~ 5 Pra il.ID= 0,023 Pra (5.118)
"""
..-1 (v/um) 415 Dl/5
0
N
@ Les longueurs caractéristiques (v/uo) 415 x 115 et (v/um)415 D 115 apparaissant dans les
.µ
..c
Ol
deux expressions ci-dessus font intervenir d' autres longueurs caractéristiques : v / uo
·;::
>- et v / um respectivement. Ces quantités peuvent être interprétées comme étant la lon-
a.
0
u gueur l telle que l'échelle temporelle de convection l/uo (respectivement l/um) est
égale à l'échelle temporelle de diffusion de quantité de mouvement t2 /v. L'échelle
spatiale v/uo (v/um) caractérise l'écoulement turbulent au voisinage de la paroi; dans
cette zone, l'écoulement est caractérisé par un nombre de Reynolds27 Re = uoy/v
27. En réalité, la vitesse de référence dans le nombre de Reynolds est une vitesse de frottement u* : voir
paragraphe 9.2. l.
164
5.6. Convection forcée interne
(umy/v) qui n'est autre que la distance à la paroi y rapportée à cette échelle spatiale
v/uo (v/um).
165
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
166
5.7. Convection naturelle externe
Toutes conditions étant identiques, on note que le coefficient d ' échange pour l' air est le
plus faible, que les coefficients d'échange pour l' eau et pour l'hélium sont du même ordre
de grandeur malgré des nombres de Reynolds très différents, et que le sodium liquide
fournit le coefficient d 'échange le plus élevé et ce malgré un nombre de Reynolds faible.
b) Parois rugueuses:
Dans ce cas, les nombres de Reynolds et de Prandtl étant inchangés par rapport au cas
précédent, il découle de la relation 5 .110 NuD = ~ CF D ReD Pt1' que les nombres de
NusseJt et par conséquent les coefficients de transfert conducto-convectif sont multipliés
par un facteur égal au rapport du coefficient de frottement du tube rugueux à celui du tube
"O
0 lisse. Le diagramme de Moody (reproduit dans le Complément C.2) permet d'évaluer ces
c
::J divers coefficients de frottement. Ainsi, pour l'air (Rev = 63600 ~ 6 104 ), le coefficient
0
v ;a;
Cp D vaut environ 0,031 pour la paroi rugueuse (s/ D = 4 10-3 ) et 0,020 pour une paroi lisse
(on retient ici la courbe de rugosité relatives/ D minimale, c'est-à-dires/ D = 510- 6 ); le
T"-f
"='
0
_____
c
N
"'
"' coefficient de transfert du tube rugueux sera donc égal à environ 1,5 fois celui du tube lisse.
@ "'
~
..c
"'
~
't:
)
0
Ol
ï:::: '5
>- "'0c
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
2
o.
5.7 CONVECTION NATURELLE EXTERNE
~
"'
'5
F! Le phénomène de convection naturelle n'est pas dû à une cause mécanique externe,
-ci
0
c ce qui est le cas de la convection forcée. Il est dû à un mouvement résultant de dif-
"' férences de masse volumique au sein du fluide et qui a pour origine les conditions
0
@
167
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
aux limites thermiques ou les conditions initiales imposées à un système dans un cas
instationnaire. Ce paragraphe ne traite que de la convection naturelle thermique.
Le terme moteur de la convection naturelle thermique provient des variations de la
masse volumique du fluide avec la température. Ces différences de masse volumique
du fluide en des cellules voisines créent une situation d'instabilité. Un mouvement est
alors engendré sous l'effet de forces volumiques d'Archimède. Deux effets diffusifs
s'opposent à ce mouvement: la viscosité du fluide joue le rôle de frein; le phénomène
de diffusion thermique tend à détruire à la source les écarts de température qui sont à
l'origine de la convection naturelle.
De ce point de vue, la convection naturelle est un phénomène plus complexe que
la convection forcée, dans laquelle le terme moteur (énergie cinétique volumique) est
issu d'une cause mécanique externe et est beaucoup moins couplé aux autres champs
du fluide, tandis que le seul effet diffusif est la viscosité du fluide.
L'objet de ce paragraphe est limité à une première approche de la convection natu-
relle, en suivant la même démarche globale que celle qui a été suivie pour la convec-
tion forcée. Elle repose essentiellement sur une technique d'analyse dimensionnelle,
laquelle fournit la structure générale des solutions. Une analyse plus détaillée, dé-
crite à la référence [6], dite analyse d'échelles, prédit les grandeurs adimensionnées
pe1t.inentes dans différentes conditions et pour différents types de fluides. Les phéno-
mènes de convection naturelle the1mique et massique sont également abordés dans
les paragraphes 8.6 et 8.8.
Afin de simplifier l'analyse, les hypothèses suivantes dites hypothèses de Boussi-
nesq [12] seront faites :
>- Hypothèse Hl : les propriétés thermophysiques du fluide sont supposées uni-
f01mes28 (cas deµ, il, cp), à l'exception de la masse volumique p dans le seul terme
moteur (Archimède) de la convection naturelle.
"O
0
>- Hypothèse H2 : les variations de la masse volumique sont supposées linéaires
c
::J en température, données par la relation suivante où T 0 représente la température du
0
v
T"-f
fluide non perturbé :
0
N
@ /3(T - To) << 1 p(T) =Po (To) [1 -/3(T - To)] (5.120)
~
..c
Ol
ï::::
>-
La condition H2 est vérifiée par les liquides. Dans le cas d' un gaz parfait, on a :
a.
0
u
f3 = l /T : les variations relatives de la température absolue du fluide doivent être
faibles.
La plupart des fluides sont caractérisés par des valeurs positives de f3. Une excep-
tion célèbre est l' eau liquide, uniquement entre 0 °C et 4 °C ; cette propriété singu-
lière, qui conduit à une inversion de la direction du mouvement de convection natu-
28. On adopte, comme précédemment, les valeurs de ces grandeurs à (T0 + Tp)/2, température de film.
168
5.7. Convection naturelle externe
relle dans la plage de température [0 °C; 10 °C] proche du point de fusion de l 'eau,
est exploitée dan s certaines applications.
X
L fluide au repos
au loin
1~
lg To , uo - 0
0
Figure 5.25 - Problème de référence en convection naturelle externe.
Comme dans le cas de la convection forcée externe, des couches limites méca-
nique et thermique apparaissent à partir du bord d'attaque (en x = 0). La définition
de la couche limite mécanique diffère de celle introduite en convection forcée. En
convection naturelle externe, la couche limite mécanique est la zone fluide située
"Cl
0
entre la plaque et le lieu des points où la vitesse axiale est égale à 1 % de sa valeur
c
::::i maximale dans la direction transverse ; la figure 5 .26 illustre cette définition. Quant
0
;o;
à la couche limite thermique, elle a exactement la même définition qu 'en convection
"""
..-1
0
"O
c forcée externe.
N ::i
@ .,"'"' Le problème de transfert global est enti.èrement détenniné par sept grandeurs
.µ '~
..c ·c
::; h,p0 ,µ, À, cP, Let le terme moteur p 0 g[3(Tp - T 0 ). Au lieu d ' utiliser la méthode
Ol c
·;::
>- "'cc mise en oeuvre dans le cas de la convection forcée, nous procédons par analogie
a. c
0 c
u .S! avec ce cas. Si nous avons introduit le terme moteur pogf3(Tp - To) dans les para-
ti
mètres physiques, c'est que le choix d ' une vitesse de référence Ur, analogue à uo,
::i
"O
2
o..
~
n'est pas évident. Néanmoins, une expression de u,. qui dépendrait de pogf3(Tp - To)
s"'
F et des autres grandeurs physiques permettrait d' utiliser directement les équations 5.67
-ci
c
c
::i
et 5.72, en y substituant u,. à uo, vitesse de référence en convection forcée. Pour ce
0
@ faire, écrivons l'équilibre entre la force motiice volumique maximale pogf3(Tp - To)
169
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
Figure 5.26 - Couches limites en convection naturelle externe (plaque verticale). Par
souci de clarté, les couches limites mécanique et thermique sont représentées
respectivement en haut et en bas. En réalité, elles se recouvrent. Les profils de vitesse et
de température sont également tracés en fonction de y en des positions x données.
Le problème est alors déterminé par les sept grandeurs physiques : h, po, µ,À, cp, L
et u,.. Dans l'équation 5.67, le nombre de Reynolds prend la forme:
p6gf3(Tp - To)L3
------=GrL (5.122)
µ2
Il est appelé nombre de Grashof GrL, rapporté à la longueur L. Les expressions des
nombres de N usselt global et local sont alors :
(5.123)
"Cl
0
c
Nux(x) = C' Gr~ Pr8
::::i
0 (5.124)
"""
..-1
0 Dans l'équation 5.124 apparaît le nombre de Grashof local rapporté à x:
N
@
.µ
..c
Ol
(5.125)
·;::
>-
3a. Cette simple étude dimensionnelle a permis de dégager un résultat essentiel
de convection naturelle : si le transfert thermique croît avec le terme moteur
Pof3g(Tp - To), il croît à une puissance trois fois plus élevée avec la distance ca-
ractéristique x (ou L). La viscosité joue évidemment un rôle de frein dans le transfert
29. Celle-ci est rapportée à L dans la mesure où, comme en convection forcée, on ne dispose pas à ce
stade d'échelle transverse de longueur.
170
5.7. Convection naturelle externe
(terme en l/µ 2 dans le nombre de Grashof). Enfin, on notera que le nombre de Gra-
shof a la même signification physique que le nombre de Reynolds : il est le rapp01t
du terme source du mouvement au terme de dissipation mécanique. Par conséquent,
la valeur de ce nombre permettra de caractériser la nature laminaire ou turbulente de
l'écoulement. La zone de transition entre ces deux régimes sera elle aussi décrite par
deux valeurs critiques du nombre de Grashof.
En convection naturelle, on a l'habitude d' introduire d'autres groupements sans
dimension:
o)
g{J ( T p - T x 3
Rax = Grx Pr = - - - - - -
av
L' intérêt physique des nombres de Rayleigh et de Boussinesq apparait dans l' ana-
lyse d' échelles suivante, détaillée dans la référence [12] :
17 1
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
• Ils représentent le rapport du terme source du mouvement pog/3 (TP - To) x, travail
d'une force volumique, à une énergie dissipée par unité de volume par viscosité
µ 2/ (Pox2 ), par couplage viscosité-conduction µa/x2 et par conduction poa2/x2 .
• Ils représentent également le carré du rapport d'une échelle de temps associée
à la viscosité x 2 /v, au couplage viscosité-conduction x 2 / yav et à la conduc-
tion x 2/a à une autre échelle de temps associée au terme source du mouvement
~x/ [g/3 (Tp - To)].
Néanmoins, les coefficients de transfert local h (x) et moyen lis' obtiennent, pour tous
les fluides, via des expressions du type (voir Complément C.3) :
172
5.7. Convection naturelle externe
Ôm (x) ,.., Ôrh(x) ,.., 3,93 (0,952 + Pr) 114 Gr- 1/4
(5.132)
x x Prl/2 x
173
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
fluide T paroi T
a) c I I I I C/
>>>>>>>>
fluide
I I
T
c c
/, L
Figure 5.27 - Inversion des conditions Figure 5.28 - Inversion des conditions
aux limites; plaque verticale isotherme. aux limites; plaque horizontale
isotherme.
le bord de fuite et vice-versa. Si l'origine et le sens de l'axe des abscisses sont chan-
gés, les expressions du nombre de Nusselt local Nux (x) et du coefficient de transfert
local h (x) sont inchangées.
Les résultats diffèrent en revanche si on considère le transfert par convection na-
turelle le long d'une plaque horizontale. En effet, l'une des deux situations est favo-
rable au transfert tandis quel' autre ne l'est pas. Supposons que la plaque est infinie et
que, comme dans la grande majorité des cas3 1, la masse volumique du fluide décroît
lorsque la température augmente.
Si les couches fluides inférieures sont plus froides, et donc plus lourdes, que celles
au dessus (cas de la figure 5. 28 a), une stratification du fi uide s'installe, le fi uide
restant au repos. Si des instabilités et un écoulement de convection naturelle prennent
naissance, ce ne peut être que du fait d'effets de bord liés à une taille finie de la
plaque. Même dans de telles circonstances, les valeurs du coefficient de transfert sont
faibles, car les conditions ne sont pas favorables au développement d'un écoulement
de convection naturelle. Des résultats associés à cette configuration sont donnés dans
"Cl
c
0 le Complément C.3. Les mêmes conclusions s'imposent si une paroi froide est placée
::::i
0 sous le fluide.
"""
..-1
0
En revanche, si les couches inférieures du fluide sont plus chaudes, et donc plus
N
légères, que celles au dessus (cas de la figure 5.28 b), le système est instable. Cette
@
.µ
..c
configuration est favorable au développement d'un mouvement de convection natu-
Ol
·;:: relle. La valeur du coefficient de transfert est plus grande que dans le cas précédent,
>-
a.
0
comme on pourra le constater à l'examen de corrélations données dans le Complé-
u ment C.3.
En conclusion, l'inversion des sources froide et chaude ou l'inversion de la gravité
conduisent, dans les deux configurations examinées, tantôt à des écoulements exacte-
ment semblables (cas de la plaque verticale), tantôt à des écoulements très différents
174
5.7. Convection naturelle externe
Solution
Le flux fourni par le radiateur au local par convection naturelle a pour expression :
<!> = h(T,. -T )S
0 (5.133)
___
'5
F! faible hauteur du radiateur, mais le gai n par rapport à un radiateur de grande hauteur est
-ci
0
c assez faible. )
"'
0
@
175
Chapitre 5 • Introduction aux transferts convectifs
Solution
Dans cette configuration géométrique, l'échange thermique par convection naturelle in-
terne est caracté1isé par la notion de conductivité équivalente Àeq· Cette grandeur dépend
"O
c
0 du nombre de Rayleigh RaH défini par
::J
0
v (5.135)
T"-f
0
N
@ et du rapport H / d de la cavité. Une fois la conductivité Àeq évaluée, le flux échangé par
~
..c
convection naturelle interne entre les deux parois verticales se déduit par la relation
Ol
ï::::
>-
a. (5.136)
0
u
Le calcul du nombre de Rayleigh aboutit à la valeur RaH = 1, 10 109 . Le rapport H / d
de la cavité étant sûrement assez grand, et le fluide considéré étant de l'air, on trouve la
corrélation suivante dans le Complément C.4 :
H)4/7 !!:_
(d Ra~ 7
> 30 Àeq
À.
= 0 364 Ra 114
' H H
(5.137)
176
5.9. Convection mixte: compétition entre convection forcée et convection naturelle
Ri . _ Grx (5.138)
x - Re2
X
"O
c
0 Ce nombre définit les domaines de convection forcée dominante (Rix « 1), de
0
::J
convection naturelle dominante (Rix >> 1) et de convection mixte (Rix ~ 1). Cette
v ;a; analyse est valide quelle que soit la longueur de référence x.
T"-f
"='
0 c
N
"' On aura donc intérêt à choisir ill et il.2 dans la plage [0,6ilm(T); 0,9il.111 (T)], c'est-
@ .,"'"' à-dire là où la fonction LA(T) est la plus pentue. La validation de l'hypothèse d'inva-
~ ~
..c 't:
Ol
ï::::
0
'5 riance des~ s'obtient en utilisant une troisième longueur d'onde A3 et en comparant
>- "'0c les températures T 12 , T 13 et T23 déte1minées pour l'élément dS à paitir des couples
a. c
0 c
u .Q (A1, il.2), (il.1, À.3) et (À.2, il.3) respectivement.
ü
2
"'
"='
On peut s'affranchir, par une technique laser et modulation du rayonnement inci-
o.
~
"' dent, du rayonnement réfléchi par dS dans l'hypothèse où il n'est pas négligeable.
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
177
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
PROBLÈMES DE
SYNTHÈSE DE LA
PARTIE 1
Connaissances requises
Transferts linéaires (Chapitre 2); convection (Chapitre 5).
Il s'agit de réaliser un calcul d' avant-projet pour une configuration donnée. De ce
fait, certaines hypothèses, introduites à ce stade pour permettre un calcul mo-
nodimensionnel, sont contestables. Dans le cadre de ces hypothèses, il est de-
mandé de construire un modèle physique simple, fondé sur des approximations
justifiées, et de calculer tous les paramètres clés du problème aussi précisément
que possible.
"' de l'extérieur.
'5
F!
-ci
0
c On fera l'hypothèse simplificatrice que la température en y = E est unifo1me. On
"' négligera tout transfert radiatif.
0
@
179
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
y q? = 0
L+2E cuivre
L+E
: canaux
qc T,,=3600K
chambre de
combustion ~·
·'O.
:11 .:
~:
E ~... :::: .... ::.:.:..... ,..... , .... ····.... T(r::)
cuivre
0 - - - - - - - - T, -?OOK
t <p
ch.ambre de combustion
Données: e = 2 mm ; E = 2 mm ; L = 10 mm.
Propriétés des gaz chauds à 2150 K:
1 ,...,
Ile- 0 , 35 Wm- LK- 1 ' Prc -
,..., 0, 6, µc ~ 6,4 10- 5 kg m- 1s- 1 •
Propriété Unité A B
"'O À W·m- 1·K- 1 0,000205 0, 123
0
c p kg·m- 3 - 0,0346 21,24
::J
0 kg·m-1.ç1 2,75 10-s 5 10- 1
µ
<::!""
.......
0 Pr 0 0,7
N
@
..c.
C'I
~
>-
a.
0
Les notations usuelles dans cet ouvrage des différentes grandeurs sont utilisées.
a) Stratégie de résolution
Trouver qf revient à détermjner le coefficient de transfert h1 . Le problème à résoudre
est résumé sur la figure 2.
180
Prob lèmes de synthèse de la partie 1
T1 =700K
ailette
~~~~~~~~~~_y_~ y
0 E <p= O E +L
Figure 2 - Schéma de la géométrie à étud ier.
b) Calcul de hc
"Cl
0
c
::::i
0
;o;
"""
..-1
0
"O
c
c) Calcul du flux et de T(y = E)
N ::i
@
.µ
.,"'"'
'~
'P = hc(Tc - Tt) = 4,8 107 W/m2
..c ·c
c
Ol
·;:: ::; <p = Àcu[Tt - T(y = E) ]/E
>- "'cc
a.
0
u
c
c
.S!
Àcu(300 ° C) = 384 Wm- 1K- 1 ==::} T(y = E) = 449 K
ti
Le cuivre était incontournable : Tt - T(E) ~ 251 °C !
::i
"O
2
o..
~
s"' d) Calcul de hf
F
-ci
c
c
On fait l' hypothèse d' une ailette infinie, en supposant l'approximation de l'ailette
::i
0
@
justifiée (à vérifier ultérieurement). Dans ce cas (voir paragraphe 2.2) :
181
Transferts the rmiques. Introduction aux transferts d'énergie
7]00= l/ Ylli, avec Bi = hfe/(2lcu) (on raisonne sur une demi-ailette). hf est solution
de l'équation 1, du second degré en .JhÏ':
ÀJ(255 K) = 0,175 Wm - 1 K - 1 ,
Pr1(255 K) = 0,7.
Le diamètre hydraulique est: D1i = 4I/P = 4Le/[2(L + e)] = 3,33 10-3 m, avec :
I = 2 10-5 m 2 . On en déduit le nombre de Nusselt puis, en utilisant une corrélation
de régime turbulent, le nombre de Reynolds et le débit :
Nuv11 = h1D1i/Àf = 0,023 Re~,~ Prj
3
182
Problèmes de synthèse de la partie 1
assemblage
élément
fi
Le schéma d'ensemble des circuits thermiques d'un surgénérateur est donné figure 3.
Dans le cœur, la matière fissile est disposée sous forme de crayons de rayon R 1 dans
des gaines en acier inoxydable (on considèrera un acier au chrome-nickel 18/8 (18 %
Cr/ 8 % Ni)) de longueur Let de rayon R1. On supposera que les crayons occupent
toute la longueur des gaines et sont jointifs, délimitant des interstices ; 270 éléments
gaine-crayon sont groupés dans un assemblage. Les 120 assemblages sont jointifs et
constituent le cœur (figure 4): ce sont des structures de section hexagonale d'arête a.
Le sodium primaire (fluide I) circule dans le cœur, dans les interstices entre gaines.
Le coefficient de transfert conducto-convectif dans le coeur, entre la gaine et le so-
dium, supposé uniforme, est h1 . La puissance thermique tot<:ùe du surgénérateur est
P . Les conduites entre le cœur et l'échangeur sont parfaitement isolées et l' échan-
geur à contre-courant est supposé sans pertes. Le fluide primaire entre dans le cœur
à T 1e avec un débit massique q 1 • Le fluide secondaire (sodium également) sort de
l'échangeur à T2s avec un débit massique q1.
On fera les approximations suivantes :
"Cl
0
c • la puissance volumique P, dissipée dans la matière fissile uniquement (crayons),
::::i
0
est homogène et constante pour tous les crayons (grossière approximation),
"""
..-1
0 c
N
~ • les flux conductifs axiaux (au sens de l'écoulement de Na 1 ) sont négligés aussi
@ "'
.µ ·~ bien dans les crayons, les gaines, les parois d'assemblages que dans le fluide,
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- ~ • les débits de N a1 sont les mêmes dans tous les interstices entre gaines,
a. c
c
0 c
u .S!
• la conductivité thermique de U02 À.u est supposée indépendante de la température
ti
::>
2o.. (grossière approximation),
~
s"' • pour simplifier le calcul de h 1, on prendra, dans cette première approche, les pro-
F
-ci
c
c
priétés thermophysiques du sodium uniformes à (T1e + T2s)/2 : À.Na, µ Na, PNa et
8 CpNa·
@
183
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
Solution
a) Stratégie de résolution
Deux inconnues pilotent le problème: q 1 mais aussi T 1s. La détermination de T 1s est
liée à celle de Tmax. En effet, étant donnée la symétrie de révolution de 1' ensemble
gaine-crayon et le fait que nous pouvons considérer la puissance volumique P comme
"O
constante, la température T max est atteinte sur l'axe du crayon et en sortie d'assem-
0
c
::J
blage, au niveau où la température du fluide est la plus élevée, T1s. Un bilan en cette
0 section conduira à une première relation entre q 1 et T 1s. Un bilan global sur le coeur
-.;t
......
0 conduira à une deuxième relation entre ces grandeurs .
N
@
...... b) Bilan global
..c
Ol
ï:::: La puissance totale 'P du réacteur est intégralement emp01tée par le fluide 1. Soit:
>-
a.
0
u (2)
184
Problèmes de synthèse de la partie l
185
Transferts the rmiques. Introduction aux transferts d'énergie
Ainsi on dispose d ' un système de trois équations 2, 7 et 9 dont les inconnues sont au
nombre de trois: q 1, T 1s et hr. La combinaison de ces 3 équations permet d 'aboutir à
la relation suivante vérifiée par q 1 :
r,. + q,
P
CpNa = ym» -
PR
-;i1
ll
2
Àa
2
+ R1 (106020 + 19,914 q~· 85 ) +
2ln(R2 /R 1) ]
Ag
La résolution numérique de cette équation donne q 1 = 11530 kg/s. Avec cette valeur
de q 1 , Rev1i vaut 1,78 105 : l' écoul ement est bien turbulent. Par ailleurs, la connais-
sance de la valeur de q 1 pe1met de calculer celles de h1 et T1s : h1 = 1,62 105 W/m2/K
et Ti s = 619 °C.
2) Dimensionnement de l'échangeur
Comme l'échangeur est sans perte:
(10)
ce qui donne: lq2 1= 15790 kg s- 1 • Considérons, à l' instant t, des tranches matéri e1les
[x ,x + dx] des deux fluides dans cet échangeur à contre-comant (voir figure 5).
i 1
qz <U li.r l
1
11(x) fi
1
(x + dx)
"O
0
u x x+dx L
c
0
::J
Figure 5 - Schéma de l'échangeur.
<::!"
Cj Des bilans élémentaires conduisent à (voir exercice d'application au para-
N
@ graphe 5.3.3) :
.µ
.c
0\
ï::: q, > 0 (11)
>-
a.
0
u
q2
-CpNadT2 = 2H dx h9 (T, - T2) (12)
Ne
où h9 désigne le coefficient global d'échange transverse :
186
Problèmes de synthèse de la partie l
Notons que les températures des deux fluides T 1(x) et T 2 (x) décroissent quand x croît.
On obtient donc, en résolvant ce système :
(14)
On introduit la surface totale d'échange S tot = 2NcH L ; S 101 a donc pour expression
(15)
Il reste maintenant à évaluer hg, et ceci passe par l'évaluation des deux coefficients
d'échange hi et h1.
Avec les données du problème, on trouve :
J; = dH Pm= 2(d + H) ~ 2H
qiDh
ReiD1i = N J; RelD11 = 48340 Re2D,, = 66190
c µNa
NuiD" = h~/lNa
Dh = 6,3 + 0,0167 Re~~'~ Pr~~3 Nuw 11 = 7,41 Nu2v11 = 7,74
187
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
vitre interne et l'absorbeur sont égales à ô. Un fluide caloporteur opaque, assimilé ici
à de l'eau, entrant à température Ti s'écoule horizontalement en régime établi, avec
un débit massique q, dans le canal d'épaisseur E constitué par le plan 6 et la paroi
externe isolée 7.
1
verticale
vitres <p = 0
SUD
~
7
absorbeur
fluide
caloporteur
<p =0 d
188
Problèmes de synthèse de la partie l
Ti = 70 °C ; Te = 7 °C ; T s = 5 750 K ;
'PO= 400 W/m 2 ; E = 0,5; a = 0,9 ; vo = 10 m/s.
Solution
"O
0 1. Une estimation est obtenue en supposant que tout le flux solaire incident se1t à
c
0
::J chauffer l'eau de ôT f :
v
T"-f
;a; (16)
"='
0 c
N
"' On en déduit ôT1::::: 0, 1 °C.
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
0
2. a) Stratégie de résolution
Ol '5
ï::::
>- "'0c
On exprimera, en régime stationnaire, la conservation du flux d 'énergie à travers tous
a. c
0 c
u .Q les plans du système. Pour ce faire, on exprimera d'abord en fonction des tempéra-
ü
"' tures les flux suivants :
"='
2
o.
~
• flux radiatif pour il< 3 ~tm de 1 à 5 (d' origine solaire),
"'
'5
F!
-ci
0
• flux radiatif en 1 pour À> 3 µm,
c
"' • flux total en 1 (côté fluide), incluant tous les types de transferts,
0
@
189
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
• flux totaux en 3 (côté fluide) et 5 (côté fluide), incluant tous les types de transfe1ts,
• flux total en 6 (côté fluide) , incluant tous les types de transferts.
Après une analyse des résultats et une comparaison des différentes contributions, on
déduira un modèle simplifié de résolution.
b) Flux radiatif pour À < 3 µm de 1 à 5
Le flux solaire incident 'PO appartient au dessus de l'atmosphère à l'intervalle
[ Àm (Ts) /2 = 0,26 ~Lm; 8 Àm (Ts) = 4,2 ~Lm] et sur le capteur, après transmission par
l'atmosphère, à [0,26 ; 3 µm]. La partie du flux solaire transmise par l'atmosphère
vaut donc cp0 = cp0 z [0; 3/Àm (Ts)J = 390,3 W/m2 . Comme l'absorbeur est un corps
noir sur le domaine spectral [0,26 ; 3 ~Lm], ce flux cp0 sera absorbé sur la surface 5
après transmission par les vitres.
Aucun autre flux n'existe dans ce domaine spectral (ni les vitres ni l'absorbeur n'y
émettent).
c) Flux radiatif pour À > 3 µmen 1
Pour le sol, le capteur et l'atmosphère, la température est d'environ 300 K, le do-
maine spectral utile est donc [5; 80 ~Lm]. Le flux dcp~À. absorbé en 1 par le verre, qui
est un corps gris d'absorptivité œ dans le domaine spectral À > 3 ~Lm, dépend des
contributions de l'atmosphère et du sol :
190
Problèmes de synthèse de la partie l
Le coefficient h~c est donné par : NuL = h~c L/ Àair · Les propriétés du fluide sont prises
à 280 K. Le nombre de Reynolds est: ReL = voL/vair = 7,09105 . Le régime étant tur-
bulent, la corrélation à utiliser est NuL = Pr~; [o,664Re~12 + 0,037 (Ref 5 - Re: 15 )]
avec Rec = 3 105 . On en déduit h~c = 27 ,46 W/m2/K.
Le flux total en 1 devient:
<pi = h~q (Te - Ti)+ <p~ + <p; (20)
avec h~q = hf + h~c = 31,95W/m2 /K.
e) Flux en 3 et 5
>- Convection naturelle entre 2 et 3 et entre 4 et 5. Pour d' éventuels calculs itératifs
de convection naturelle, il faut postuler des températures d' interfaces initiales. On
peut poser:
Ts =Ti= 343K
Ce choix majore les écarts de température donc surestime la convection naturelle.
Entre les smfaces 2 et 3, le rapport hauteur/ largeur vaut L/ô = 100, et le nombre de
Rayleigh a pour expression :
g'f3ait-(T3 -T2)L3 -~
RaL = avec g' = g/-v2
GairVair
Les propriétés de l'air sont prises à Tfilm = (T2 + TJ) /2 = 295,75K. Le calcul donne
RaL = 2,17 109 < 10 13 et (L/6)4/7 Ra~7 = 300 > 30; on a donc affaire à une longue
cavité, et la corrélation à utiliser est NuL = Àeqf Àair = 0,364 Ra~ ô/L. Le cal-
4
cul donne Nul = Àeq/Àair = 0,79 < 1; on est donc là dans un régime de pseudo-
conduction, et le flux conducto-convectif à la paroi 3 a pour expression :
"O
0 <p~c = Àair (Tfi!m = 295,75K) (T2 - T3) = h3c (T2 - T3) (21)
c ô
::J
0
v
T"-f
;a; avec h3c = 2,60 W/m2 /K. De même, le flux conducto-convectif sur la surface 5 est:
"='
0 c
<p~c = Àait-(Tfilm = (T4 +ôTs)/2 = 327,25K) (T4 - Ts) = h~c (T4 - Ts)
N
"' (22)
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
0
Ol
ï::::
>-
'5
"'0c avec h~c = 2,83 W/m2/K.
a. c
0 c
u .Q
ü >- Rayonnement de 2 à 3 et de 4 à 5. Il s' agit d' un échange radiatif entre 2 corps gris
"'2 plans parallèles infinis. En effet, pour le domaine spectral considéré ([5; 80 ~Lm]) , les
"='
o.
~
"'
'5
vitres et l'absorbeur sont opaques et ont pour émissivités œ et E respectivement. Le
F! fi ux radiatif est :
-ci
0
c (23)
"'
0
@
191
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
Soit, d'une pait, avec ci = c1 = œ : cp~3 = h23(T2 - T3) et h23 = 4,80 wm-2 K- 1, et
d'autre pait, avec ci= œ et c1 = c: cp:5 = h4s(T4 - Ts) et h4s = 3,77 wm-2 K- 1 .
f) Flux total en 6
(25)
Les propriétés du fluide (eau) sont prises à sa température d'entrée Ti : µeau =
4,01 io-4 kg/m/s, Preau = 2,52 et Àeau = 0,663 W/m/K. Le diamètre hydraulique
associé à l'écoulement est Dh ~ 2E, et le nombre de Reynolds est:
2q
ReD h = - - = 4988
µeau L
h62E o8 o3 2
Nuv" = - 1- = 0,023 ReD1i Pre~u =} h6 = 1830 W/m /K
/leau
soit:
"O
0
c /
(T3 - T4 ) + cp0 = h5eq (T4 - Ts ) + cp0 = d
Àu / Àacier
0
::J = -;; (Ts - T6 ) = h6 ( T6 - Tt )
-.;t
......
0 avec h;q = h13 + h~c et h~q = h4s + h~c
N
@
...... Les applications numériques montrent que, en première approximation, on peut po-
..c
Ol ser: T1 = T2; T3 = T4; Ts = T6 = Tt. On obtient:
ï::::
>-
a.
u
0
cp = (Te - Tt)+ cp~/h~q + ,
l/h~q + l/h;q + l/h~q 'Po
En prenant pour Tt la valeur Ti = 70 °C, on obtient cp = 188W/m2 . La surface
d'échange S est obtenue par un bilan: fneauCp eau/)..Teau = P eau:rcpeau/),_Teau = cpS,
ce qui conduit finalement à S = 4,95 m2 .
192
Problèmes de synthèse de la partie 1
Connaissances requises
La ten-e est représentée par un corps opaque gris d' émissivité Er et température T,.
Du point de vue radiatif, l'atmosphère est représentée par une couche, disjointe de la
terre, de température uniforme Ta, qui est un milieu transparent ou un corps noir sui-
vant les bandes de longueurs d'onde (voir son spectre d'émissivité êa,.t à la figure 7) .
•
a~ -!
1 -
1 -
0.15 z 9 Il 8(} À(J.Ull)
193
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
à durée de vie longue) est augmentée par l'activité humaine, en particulier par tout
type de combustion.
Étudier l'impact sur T 1 d'un rétrécissement de la fenêtre de transparence atmo-
sphérique de [9 - 12 µm] à [9,05 - 11,95 ~tm]. Quel est en wm- 2 l'effet sur le
flux émis par la terre ?
Solution
194
Problèmes de synthèse de la partie l
is L~ (Ts) dJ L~ (Ts) dJ
dlp,lt = (1 - êaA) roo <[JO = (1 - êaA) 4 </JO (31)
Jo L~ (Ts) dil a-Tsflr
( 'P0 (1 - (32)
Jo a-Ts4
Si on fait l'hypothèse Ta ~ 300K, l'intervalle spectral utile associé à Ta est
[5 ; 80 ~Lm]. On peut alors écrire les diverses égalités suivantes :
= J: L~ (Ta) dil +fu L~ (Ta) dil = (}";;: [z(0 , A~,~~:))+ 1 - z(0 , ~,~t~~))]
Jo
00
(1 - EaÀ) L~ (Ts) dÀ = Jo.;! (1 - Ea i) L~ (Ts) dÀ = Jo~26 L~ (Ts) dÀ
1
= r2LoÀ (Ts) dÀ =
Jo
crr; z
n
(o ' A,,,(Ts)
2~Lm )
"O
0
le flux absorbé par la ten-e a pour expression :
c
::J
0 'Pf =Er {a-T: [1 + Za (9) - Za (12)] + 'POZs (2)}. (33)
v ;a;
T"-f
"='
0 c
N
@ ~"' b) Bilan global (terre + atmosphère)
~ ~
..c
Ol
't:
0
Il est judicieux ici d' utiliser les notions de flux incident sur l'ensemble (teITe + atmo-
'5
ï::::
>- "'c sphère) <fJ~+a et de flux partant <fJf+a. En effet, le flux incident 'P~+a vaut tout simplement
a. 0
c
0
u c
.Q
'PO· Quant au flux partant <fJf+a ' il comporte 3 te1mes :
ü
~ • La fraction du flux solaire <po transmise par l' atmosphère, réfléchie par la terre, et
o.
~ transmise à nouveau par l'atmosphère. Ce flux vaut
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
195
Transferts thermiques. Introduction aux transferts d'énergie
• La fraction du flux émis par la ten-e qui est transmise par l'atmosphère. Ce flux vaut
n Et fo
00
(1 - Ea i) L~ (T,) dÀ. Si on fait l'hypothèse T 1 ~ 300K, l'intervalle spectral
1
utile associé à Tr est [5 ; 80 ~lm]. On peut alors écrire les diverses égalités sui-
vantes:
7r Et Jo
00
(1 - Ea,i) L~ (Tt) dÀ = 7r Et Js80 (1 - Ea,i) L~ (T,) dÀ = 7r Et
12
]; L~ (Tt) dÀ
= E1crT')- [Zr (12) - Zr (9)] avec la notation Zt (À-0) = z(O, ,i1 ~i,))
• Le flux émis par l'atmosphère, qui a pour expression crTd [l + Za (9) - Za (12)]
(voir bilan sur la ten-e).
Le flux partant r.pf+a vaut donc :
r.pf+a = (1 - Er) r.po Zs (2) + ErcrT'} [z, (12) - Zt (9)] + crTd [l + Za (9) - Za (12)] (34)
196
Les premiers objectifs de cette partie, de niveau master, sont d'approfondir l'étude du rayon-
nement thermique et de la convection, étendue aux transferts d'espèces. Les milieux semi-
transparents en rayonnement sont abordées de façon générale (Chapitre 6), ainsi que les pro-
priétés radiatives tant des milieux denses que des gaz avec ou sans particules (Chapitre 7). Les
équations générales de bilan et le modèle des couches limites en convection sont introduits
en incluant les transferts d'espèces, mais en limitant l'étude à des mi.lieux monophasiques
(Chapitre 8). Une attention particulière est apportée à l'étude des phénomènes de base de
la turbulence, sous l'angle des flux transférés, et à la modélisation pratique des transferts
turbulents (Chapitre 9).
L'objectif du dernier chapitre de l'ouvrage (Chapitre 10) est d'introduire les bases phy-
siques des transferts thermiques. Suivant le cursus suivi ou les centres d'intérêt du lecteur,
ce chapitre peut être considéré comme une conclusion, mettant en évidence les limites des
modè.les de milieux continus et ouvrant vers la nanothermique, ou au contraire comme une
-0
0
introduction physique à l'ensemble de l'ouvrage.
c Si la première partie de l'ouvrage était focalisée sur la compréhension des phénomènes
::J
0
"1"
physiques, en se limitant de ce fait à des approches le plus souvent monodimensionnelles,
.-!
0 cette seconde partie aborde les sujets traités avec des modè.les avancés. Une attention par-
N
ticulière est apportée aux changements d'échelles (de celle des molécules ou des photons à
@
..... celle des milieux continus, de celles des champs instationnaires turbulents à celle des champs
..c
Ol
ï::::
moyens, après moyenne d'ensemble). Les solutions sont alors généralement numériques. Cet
>-
a. ouvrage aborde la plupart des modèles physiques qui sont utilisés dans les solutions numé-
0
u riques, mais n'a pas vocation à traiter des méthodes numériques en général, moins encore des
algorithmes associés.
Dans chaque chapitre, le lecteur trouvera une bibliographie récente correspondant à l'état
de l'avancement de la recherche dans les différents thèmes des transferts thermiques, ce qui
constitue une ouverture sur les méthodes les plus avancées des bureaux d'étude et centres de
recherche.
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
RAYONNEMENT
DES MILIEUX DENSES
ET DES GAZ
Notions clés
émission, absorption, autoabsorption, diffusion, épaisseur optique, milieux opti-
quement minces, milieux optiquement épais.
Le Chapitre 4 abordait l'étude des des transfe1ts radiatifs entre corps opaques à tra-
vers un m.ileu transparent d'indice n égal à 1 (vide ou gaz en première approxima-
tion). C'est une limitation importante, qui est loin d'être générale. Il apparaît en ef-
fet des milieux semi-transparents 1 dans les applications relevant des sciences de la
terre et de l'univers et dans de nombreuses applications industrielles. Le Chapitre 7
traite de la caractérisation des propriétés radiatives des milieux : corps opaques mais
aussi milieux semi-transparents (gaz, milieux denses, particules). Le présent chapitre
est consacré à une approche générale des transferts racliatifs dans les m.ilieux semi-
transparents.
En sciences de la terre, l' atmosphère et les océans sont des milieux semi-
transparents [96]. En effet, H20, C02 et les espèces organiques en phases gazeuse
ou dense émettent et absorbent du rayonnement en volume. Si ces milieux sont divi-
sés (gouttelettes d'eau, glace, . . .) ou contiennent des aérosols ils sont susceptibles,
de plus, de d~ffuser du rayonnement ; c'est aussi le cas, à une autre échelle, des molé-
cules de 1' air. Ces phénomènes de diffusion conditionnent notre environnement (fond
du ciel bleu, dégradés subtils de gris de la couverture nuageuse des ciels bretons,
"O couleurs des levers et couchers de soleil, etc.). En astrophysique, l'étude de la struc-
0
c
::J
ture interne des étoiles, du soleil en particulier, nécessite de recourir au formalisme
0 des milieux semi-transparents également. Que ce soit en météorologie ou en astro-
v ;a;
T"-f
0
"O
c physique, les techniques de mesure sont pratiquement toutes radiatives et reposent
N ::l
@ .,.,
~ sur 1' inversion de l' équation de transfert du rayonnement, qui sera introduite dans ce
'<I)
~
..c ·-=g"' chapitre.
Ol
ï::::
>-
::l
CO
c
Parmi les nombreuses applications industrielles des milieux semi-transparents, la
a. 0
c
0
u c plus importante est constituée par les transferts dans les milieux en combustion ou
.~
0
::l
"O
dans les produits issus de cette combustion. En effet C02 et H20, les deux produits
e
Q,
les plus courants d' une combustion, sont des espèces dont les spectres d'émission
~
~
::l et d'absorption sont très intenses. Paimi les produits de combustion se trouvent éga-
i8
-ci
0
lement des suies, particules de carbone plus ou moins agglomérées, des paiticules
c
::l
0
@ 1. voir la dé finiti on dans le paragraphe 1.2.
199
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Enfin une simple couche d' air (de quelques cm à quelques m) doit souvent être
considérée comme un milieu semi-transparent en fonction de la nature de l' applica-
tion considérée. En effet un air humide, même sans phase liquide, à température am-
biante est caractérisé par une fraction molaire en H2 0 atteignant 0,02 et une fraction
molaire en C02 de 3, 6.10-4 , abondance naturelle en dehors de sources de pollution.
Certaines bandes d'absorption (et d'émission) par H2 0 et C02 sont, même dans ces
conditions, d'intensités non négligeables. De ce fait, toutes les mesures radiatives réa-
lisées au voisinage des bandes à 2, 7 ~lm, 4,3 µm, 15 ~lm seront fortement perturbées
par le caractère semi-transparent de l'air. Les transferts radiatifs gaz-gaz perturbent
également les écoulements de convection naturelle dans des pièces de grandes dimen-
sions. Savoir s'il faut modéliser l'air comme un milieu semi-transparent en transfe1ts
thermiques est une question délicate, qui ne trouve de réponse que cas par cas.
L' étude des phénomènes d'émission, d' absorption et de diffusion, l' établissement
"O
c
0
de l'équation de transfert du rayonnement, sous deux formulations, et les conditions
::J
0 aux limites radiatives courantes font l'objet des paragraphes 7.1 à 7.3.
v
T"-f
0
N Le paragraphe 6.4 est consacré à la résolution analytique de problèmes classiques
@ en géométrie monodimensionnelle, pour des milieux non diffusants éventuellement
~
..c
Ol hétérogènes et anisothermes. Le cas du mur plan hétérogène et anisothe1me est dé-
ï::::
>-
a. taillé dans la mesure où il sert de solution de référence à tout modèle de transfert
0
u en géométrie complexe. Les cas limites essentiels des milieux optiquement minces
et optiquement épais sont abordés dans le paragraphe suivant. À la limite d' un mi-
lieu optiquement épais sur tout le spectre, la modélisation du rayonnement par une
conductivité fortement non-linéaire en température est discutée. La méthode de di-
mensionnement de Hottel pour des milieux non diffusants isothermes est introduite
dans le paragraphe 6.6 . Des exemples de transfert radiatif au sein d'un milieu diffu-
200
6.1. Généralités
sant sont abordés dans le paragraphe 6.7. Enfin les méthodes générales de transfe1t
radiatif les plus utilisées sont brièvement exposées dans le paragraphe 6.8.
6.1 GÉNÉRALITÉS
Un milieu dense homogène ou un gaz est un milieu semi-transparent, caractérisé op-
tiquement par un indice complexe n égal à n + }X (n est l'indice réel et x 1' indice
d'extinction du milieu). n varie en fonction de la variable d'espacer et de la direc-
tion u. Il sera établi dans le Chapitre 7 que, pour des milieux semi-tramparents, x
est généralement petit devant n (verre, air, etc). Nous utiliserons cette propriété dans
la suite en ne considérant que 1' indice réel n pour définir les propriétés géométriques
du faisceau. Il est cependant évident que 1' absorption et/ou la diffusion volumique
par le milieu, qui lui confèrent son caractère semi-transparent sont étroitement liées
àx. D'autre part, si la fréquence d'un rayonnement qui se propage dans un milieu est
invariante dans un référentiel donné, la longueur d'onde de ce rayonnement est une
fonction de r et de u :
201
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.4)
Il vient, à partir des deux dernières relations, dans le cas d'un milieu transparent :
(6.5)
"Cl
0
c
::::i
r..,;M b)
0
~ dQ
0""" dV ~
..-1
N
@
.µ
..c Figure 6.1 - Conjugaison optique. Figure 6.2 - Absorption en volume .
Ol
·;::
>-
a.
0
u
6.2. l Absorption
Considérons le flux d 5 cf>~ associé à un rayon élémentaire se propageant dans d.Q, en
s, normalement à un élément de surface dS dans un milieu semi-transparent. Soit
(figure 6.2a) :
(6.6)
202
6.2. Phénomènes volumiques d'absorption, d'émission et de diffusion
6.2.2 Émission
"O
c
0
Tout milieu susceptible d'absorber du rayonnement est susceptible d'en émettre. 4 Le
::J
0 flux émis dans l'angle solide élémentaire d.Q, par un volume élémentaire dV, dans dv
v ;a;
T"-f
0
"O
c
est, par définition :
N ::l
@ .,.,
~ (6.10)
'<I)
~
..c "'
·-=
g 17v(s) est appelé coefficient monochromatique d'émission en s .
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
0
c 2. Dans des milieux poreux homogénéisés, le flux absorbé peut ne pas être proportionnel à la lumi-
c
u .~ nance incidente. Un formalisme généralisé, adapté à ces milieux, non Beeriens est développé dans les
0::l
"O
e références [134, 131 , 24].
Q,
~ 3. En pratique, net K,, dépendent de la température; l'isothermie est donc nécessaire pour que le milieu
~
::l soit considéré comme homogène en net Kv.
i8 4. On ne considère ici que l'émission spontanée de rayonnement. L'émission induite, pas toujours né-
-ci
0
c
::l gligeable en rayonnement thermique, est comptabilisée négativement dans le coefficient d'absorption
0
@ de l'équation 6.7 : voir paragraphe 10.2.3.
203
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.11)
Cette relation est généralisée dans l'hypothèse de faible déséquilibre du milieu semi-
transparent (qui reste au voisinage de l'E.T.L.). Dans cette hypothèse, le flux émis
par l'élément de volume dV, dans l'angle solide d.Q, a pour expression :
(6.12)
Si le milieu semi-transparent est très fortement hors d'équilibre (loin de l'E.T.L.), T/v
s'exprime directement à paitir d' un modèle cinétique local (voir paragraphe 10.2.3).
>- Cas particulier d'une colonne homogène et isotherme
On considère à nouveau une colonne homogène, isotherme, rectiligne, de longueur l,
(Kv et n uniformes : figure 6.3). À l'équilibre thermique à la température T , le flux
incident (en s = 0) et le flux partant (en s = l) sont caractérisés par la luminance
n2 L~(T). Soit, si on considère que dS est normale à Os:
Or, d5 <P~(l) se compose d'un flux émis et d' un flux transmis par la colonne, soit:
(6.14)
avec:
(6.15)
'O
0
c
Par définition de l' émissivité monochromatique de la colonne isotherme5 et homo-
0
::J
gène du milieu comprise entre 0 et l, on pose :
v
,..-!
0
N
(6.16)
@
~
..c Soit, d'après les équations 6.13 à 6.16 :
Ol
ï::::
>-
a. s~ = 1 - T~ = œ~ = 1 - exp( -Kvl) (6.17)
0
u
Les équations 6.16 et 6.17 représentent le flux globalement émis et l 'émissivité glo-
bale de la colonne de longueur l. Elles tiennent compte de 1' ensemble des phénomè-
nes d' autoabsorption de rayonnement par la colonne, c'est à dire des rayonnements
5. Notons que si la notion de transmittivité garde un sens pour une colonne hétérogène et anisotherme,
l'émissivité n'a pas de sens pour une colonne anisotherme.
204
6.2. Phénomènes volumiques d'absorption, d'émission et de diffusion
émis par tous les éléments ds entres et s + ds et absorbés par les éléments ds' entre
s' et s' + ds' (figure 6.4). Les équations 6.16 et 6.17 sont généralisées au cas d' un
déséquilibre thermique faible du milieu semi-transparent (hypothèse de l'E.T.L.);
l'expression générale de la luminance en l est alors, pour une colonne isotherme en
faible déséquilibre avec son environnement :
L~(l) = <L~(O) + (1 -<)n2 L~ (T) (6.18)
Le premier terme représente la luminance du rayonnement transmis par la colonne,
le second celle du rayonnement émis globalement par celle-ci.
d~~~ d~~m
0 s s' J
a{_______~o, 1 11 1 1 1
s s '+ds'
Figure 6.3 - Émission par une colonne. Figure 6.4 - Colonne discrétisée
(autoabsorption).
6.2.3 Diffusion
La diffusion du rayonnement est un phénomène volumique qui a deux effets sur le
flux d 5 <P~(s) qui se propage dans l'angle solide dQ:
• un effet d'extinction : une fraction de ce flux se propage en s + ds dans des di rec-
tions, telles que u', n' appartenant pas à l'angle solide dQ (figure 6.5a).
• un effet constructif : certains rayonnements qui se propageaient hors de l' angle
solide dQ en s, se propagent en s+ds dans cet angle solide (figure 6.5b).
u
"Cl
0
a) b)
c dQ (.<;) dQ (s.,.ds)
::::i
0
;o; Figure 6.5 - Diffusion: a) extinction, b) terme source.
"""
..-1
0
"O
c
N :::>
@ .,.,;:;; Le premier phénomène est énergétiquement analogue à l' absorption du seul point de
.µ ,,,
'V
..c
Ol
·;::
s:::> vue du rayonnement transmis; le flux éteint par diffus.ion a pour express.ion6 :
·;::
>- "'c
a. 0
c - d6 <t>'d-
V
= d 6 <t>'V =-a-V L'V d.QdVdv (6.19)
0 c
u .~
0:::>
"O
où a-v représente le coefficient volumique de diffusion, exprimé en cm- 1 • On intro-
ec.
1!! duit, compte tenu des équations 6.7 et 6.19 un coefficient d'extinction f3v et l'al-
~
:::> bedo Wv:
~
-d
0
c
f3v = Kv + 0-v (6.20)
:::>
0
9 6. Les limitations physiques sur l'équation 6.7 s'appliquent aussi à la diffusion.
205
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.21)
Il est plus délicat de prendre en compte l'effet constructif de la diffusion décrit par la
figure 6.5b. À une luminance incidente en s, dans l'angle solide élémentaire d.Q' cen-
tré sur la direction u', dans dv, est associé un flux éteint par diffusion (diffusion dans
toutes les dfrections) par l'élément de volume dV : CF vL~dVd.Q' dv. La probabilité pour
que la luminance éteinte soit diffusée dans d.Q(u) est (d.Q/4n)pv(u', u) où pv(u', u)
désigne la/onction de phase associée au milieu diffusant dans l'élément dV. Le flux
provenant de l'ensemble des directions de l'espace et diffusé constructivement par
dV dans l'angle solide d.Q est:
206
6.3. Équation de transfert du rayonnement
flux radiatif, comme l'atteste la présence du facteur cos e dans sa relation de défini-
tion. Pour un rayonnement incident dans une direction u0 , le cas g = 1 correspond
à un rayonnement diffusé dans no, soit à une distribution de Dirac avant (absence
de diffusion) ; le cas g = -1 à un rayonnement émergent dans -no, soit à une dis-
tribution de Dirac arrière ; le cas g = 0 à un rayonnement diffusé caractérisé par un
flux global nul : la diffusion isotrope (p = 1) répond à cette propriété. Si 1' exti nction
par diffusion se produit sur un volume dS ds correspondant à un trajet ds suivant la
direction no et normalement à la surface dS , gv représente physiquement le rapport
du flux associé au terme source de diffusion à travers dS au flux éteint par diffusion à
travers dS. L'importance du paramètre d'asymétrie apparaîtra dans la définition des
échelles de longueur associées au flux radiatif: voir le paragraphe 6.3.5.
d6<t>'
d V dOv dv = -(Kv+CTv) L~(u,s)+Kv n 2
(u,s)L~(T)+
cr
4
; Jo(4nPv(u', u, s)L~(u' ,s)dO'
(6.28)
"O
c
0 Pour exprimer d <t>~, terme du premier membre de l'équation 6.28, considérons le
6
::J
0 volume paiticulier dV défini sur la figure 6.6, limité en s et s + ds par les smfaces
v
T"-f
0
;a;
"O dS (s) et dS (s + ds) normales à la trajectoire. On pose :
c
N ::l
@ .,.,
~
~
'<I) d 6 <t>~ = d 5 <t>~(s + ds) - d 5 <t>~(s) (6.29)
..c "'
·-=
g
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
c
D'après le théorème de Clausius, il vient8 :
0 c
u .~
0::l L' (s + ds)
d 5 <t>~(s + ds) = dS(s + ds)dO(s + ds)n2 (s + ds) ;
"O
eQ,
dv (6.30)
~ n (s + ds)
~
::l
i8 7. Ce formalisme est généralisé dans la référence [131 ] quand les équations 6.7 et 6.19 ne sont pas
-ci
0
c
::l applicables.
0
@ 8. La notation condensée L~(s) représente L~[u( s) ,s)]; la direction u dépend sur une trajectoire des.
207
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
dQ (s+ds)
s ~ds
s , L~(s + ds)
d <Pv(s + ds) = dS (s)d.Q(s)n2 (s) dv (6.31)
n2 (s + ds)
Soit:
2 dL~ '
n (u, s)-d {- [u(s),s)]} = -(Kv + crv)Lv(u,s) + Kv n 2 (u,s)Lv(T)
o
s n2
208
6.3. Équation de transfert du rayonnement
(6.35)
Soit:
J4JT
où u désigne le vecteur unitaire de la direction courante.
Une autre forme de pR est souvent utilisée. Dans le cas d'un milieu d' indice uni-
"O
0
forme (trajectoires rectilignes) il vient au premier membre de l'équation de transfe1t:
c
::J
d L~ = div(L~u).
0
v ;a; (6.37)
T"-f
0
"O
c ds
N ::l
@ .,., Quand n est uniforme, il est donc possible de remplacer le terme divergence de
~
'<I)
~
..c ·-=g"' l 'équation 6.36 par le second membre de l'équation de transfert 6.33. Après inté-
Ol ::l
ï::::
>-
CO
c gration sur toutes les directions de l'espace, les termes d 'extinction et de construc-
a. 0
c
0
u c
.~
tion par diffusion se compensent et il ne reste plus que les termes d'émission pe et
0
::l
"O
d'absorption pa soit:
e
Q,
~
Kv(r)L~(u,r)dQdv - Kv(r)n2L~(T)dv = P° - p e
00 00
~
::l
PR(r, t) = ( 4n ( (6.38)
i8
-ci
0
c
::l
Jo J~ (
Jo
0
@ 9. La notation L:(u ,r) est la plus générale quand on ne considère pas un rayon particulier.
209
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Un dernier couplage est réalisé par les conditions aux limites thermiques, parmi
lesquelles apparaît le flux radiatif à une paroi opaque par exemple, qui s'écrit
(voir Je paragraphe 4.2.4) :
d L' L'
-d 2v + f3v 2v = S v (6.40)
sn n
L'
n; = C exp l-Jo( s f3v(s')ds')] (6.42)
ls lss Ls
::::i
0
"""
..-1 L' ,s) = -i<uo,0)
-i<u L' exp [- f3v(s')ds')J + v(u, s') exp r- f3v(s")ds"]ds'
0
N n n o o l s'
@ (6.43)
.µ
..c
Ol
·;:: i i +-1
>-
a.
0
u Ii I
o a) b)
210
6.3. Équation de transfert du rayonnement
ou diffusés (terme source de diffusion) dans d.Q dans tous les segments [s1,s1 + d s1]
et transmis de s1 en s. Si on introduit la transmittivité monochromatique de s1 à s :
<s' s = exp[- rs
Js'
f3v(s")ds"] (6.44)
(6.45)
Dans le cas particulier d' un milieu non diffusant (<Tv = O,f3v = Kv), il vient:
L1
V
L1V I
? (u, s) = ? (uo,O)Tvos +
n- n- o
ls 0
Lv [T(s )J--1ds
8s
I
ÔT1vs' s I
(6.46)
"O
0
L
n.
I
V
n-
LI
V 1
- 2 (u,Nc) = ? (Uo,O)TvON +
c
L: L ov{T j )(Tv1N·
Ne
1 1
- Tv1·- 1N )
c c
(6.47)
c j =l
::J
0
v ;a;
T"-f
0
"O
c
avec:
N ::l
.,.,
@
~
~
'<I)
T~}Nc =exp ( - L:
Ne
Kj'vlj'
J (6.48)
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO
j' =j +l
>-
a.
c
0
c
0 c
u .~
0
::l
"O
e Remarque
Q,
~
~
::l On pourrait s'éton ner que le terme source associé au seul phénomène d'émission soit
i8 dans l' équation 6.45 , compte tenu de 6.4 l , À en (Kv/f3J L~ (T)8/8 s' r:5, 5 • Cela vient simple-
-ci
0
c
::l
ment du fait que l'expression du terme d'émi ssion dans l'intégrale de l'équation 6.45
0
@
est Kv L~ (T) r~ 5, 5 • Si l'émission est caractérisée par Kv, l'extinction est caractérisée par f3v·
211
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
1 L .Q=2JT
+- p~1-P (u, u' ,r)L~1- (u,r) cos 8d.Q (6.49)
'lf f!=O k
où l' émissivité est définie pour un milieu de propagation d'indice n isotrope, par:
L' utilisation des équations 6.49 et 6.50 est limitée, dans des situations concrètes
usuelles, par le manque de données.
Nous nous limiterons à deux hypothèses classiquement faites (voir discussion du
paragraphe 7 .1) :
"O
0
Dans le cas d'une paroi opaque optiquement lisse (en optique infrarouge par
c
::J exemple), on utilise les lois de Fresnel (réflexion spéculaire) qui dépendent de
0
v la polarisation :
T"-f
0
N
L~/u',r) = s~p/u',r)n2 L~(T) + [1 - s~p/u',r)]L~pk(u'* ,r) (6.51)
@
~
..c
Ol
où u'* désigne le vecteur unitaire symétrique de u' par rapport au plan de l' élé-
ï::::
>- ment de paroi.
a.
0
u Dans le cas d' une paroi d'état de surface grossier par rapport à la longueur d'onde
du rayonnement considéré, on fait l' hypothèse d'isotropie de Sv et P v (voir le
Chapitre 6) :
212
6.3. Équation de transfert du rayonnement
L;f/u,r)dS cos Bd.0 = L~(u* ,r)dS cos Bd.0 + i:p(u' ,r)dS cos e' d.0' (6.54)
En divisant cette relation par l'étendue optique nidS cos Bd.0 et en utilisant le théo-
rème de Clausius 6.3, on obtient la relation qui exprime la conservation de la lumi-
nance dans le vide à l' intelface :
Li L'r z;r
- Vp (
2
u,r) = Vp (
-? u * ,r) + - Vp
2
(
u f ,r) (6.55)
nl nï n2
"Cl
c
0
::::i
·. ................ .·
0 .•••• zone de
;o; (J) nI ••
"""
..-1 "O réflexion totale
0 c
N ::i
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a. c
0 c
u .S!
ti
::i
"O Figure 6.8 - Réflexion et transmission à une interface
2
o..
~
213
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
avec évidemment :
I I 1 (6.57)
Pvp+ Tvp =
Ces grandeurs sont exprimées dans le Chapitre 7.
-dLV
/ (u) + -LV
1 / (u) = --:n
1 2 Lv(T
o )
+ -1-d [ 7T Pv(U /'u,s)Lv(u
1 1s)d.H.Al ' (6.58)
ds l~ l~ 4nlv o
dans laquelle u désigne le vecteur unitaire de la direction de propagation de la lumi-
nance et dQ l' angle solide associé. Les échelles d' absorption, de diffusion et d' ex-
tinction peuvent être considérées comme des libres parcours moyens des photons,
qui se propagent en ligne droite avant qu' un évènement (absorption, diffusion,... ) ne
survienne. Ces échelles sont évidemment à comparer à une échelle spatiale d carac-
téri sant le système considéré, qui apparaît naturellement au premier membre si on
pose : s+ = s/d. Un milieu sera dit optiquement épais vis à vis de l'absorption, la
diffusion ou l'extinction si, respectivement: te/d << 1, l~/d << 1 ou l~/d << 1.
"O Les échelles précédemment introduites sont des échelles directionnelles. On définit
0
c également une échelle caractéristique globale de longueur associée au flux transféré.
::J
0
v Par souci de clarté, nous utiliserons partiellement la notation tensorielle pour repré-
T"-f
0
N
senter une composante u1, suivant l'axe O x.i, du vecteur unitaire courant u et une
@ composante q1 du flux radiatif:
f
~
..c
u.iL~(u)d.Q = ~q7vdv
00
Ol
ï::::
>- q7 = ( dv[JT (6.59)
a. Jo o o dv
0
u
En remplaçant, en notation tensorielle, dL~/ds par uioL~/oxi et en intégrant l' équation
de transfert locale 6.33 multipliée par u.i sur toutes les directions de l' espace, il vient
(on suppose n uniforme) :
f:Ja
u Xi
[o 7T uiu1 L~(u)dQ + f3v~q
dv 1
~v = CTv [ 7T u1ctn [ 7T pv(u',u)L~(u')d.Q'
4n o o
(6.60)
214
6.3. Équation de transfert du rayonnement
Si on fait l'hypothèse, non générale mais courante, que Pv ne dépend que de l'angle
(u', u), ce qui correspond à une fonction de phase axisymétrique, le second membre
de l' équation précédente s'écrit simplement en fonction du paramètre d'asymétrie gv,
défini IO dans le paragraphe 6.2.3 :
1 )dQ = crvgv-d q jv
4no o 4n o v ·
(6.61)
Le flux devient à paitir de l'équation 6.60 et après une transformation simple :
00
a [Jr
q1 = -
. 1
Q
(
1
)
Kv + 1 - 9v crv
dv-;-
UXi Q
UiU 1L~(u)dQ (6.62)
(6.63)
Cette nouvelle échelle dépend très fortement du paramètre d' asymétrie 9v· Dans le
cas d'une diffusion isotrope (gv = 0), on retrouve l'échelle classique de diffusion.
Dans le cas extrême d'une diffusion pointue vers l'avant (gv = 1 - (v), où ?v est sup-
posé très petit devant 1), l'échelle de diffusion au sens du flux z~d est considérable
"O (égale à zegv). Il est possible de montrer par des simulations numériques stochas-
0
c
::J
tiques (marche au hasard) que 3 à 5l~d COlTespond à la longueur au bout de laquelle
0
v
une composante directionnelle de la luminance (faisceau collimaté; cas d'un faisceau
T"-f
;a;
0
"O
c laser, par exemple) est éteinte, après un certain nombre d'événements de diffusion.
N ::l
'<I)
·-=g"' résultat se retrouve dans les propriétés conductives d' un milieu diffusant très épais
~
..c
Ol ::l
ï::::
>-
CO
c
(voir le paragraphe 6.5.2).
a. 0
c
0 c
u .~
0::l
"O 10. Démonstration de la propriété utilisée :
eQ,
~ On veut établir: S 1 = .Îon
p(u', u)u1dn = 4nguj.
~
::l On choisit u' suivant Oz. Dans ces conditions u a pour composantes (sine cos l/f, sinesinl/f, cos e) suivant
i8
-ci Ox, Oy, Oz; dQ est égal à sinededl/f et Pv est seulement une fonction de cos e. Les deux composantes
0
c
::l S x et Sy sont nulles à cause de l'intégration sur l/f. Seule la composante de u1 dans la direction de Oz
0
@ (c'est-à-dire de u') est non nulle. D'aprés la définition 6.26 de 9v. on obtient Je résultat cherché.
215
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Elle dépend :
• de l'intervalle spectral considéré ; dans le cas des gaz, le fait de ne pas me-
ner les calculs à haute résolution spectrale impose de prendre en compte les
corrélations spectrales entre les phénomènes d'émission, de transmission et
d'absorption par la même espèce gazeuse, point délicat à traiter (voir le para-
graphe 7.2);
• du point M(r);
• de la direction u considérée. Cette dépendance directionnelle est souvent dé-
routante pour les mécaniciens des fluides et rend le rayonnement difficile à
intégrer dans les logiciels de mécanique des fluides. Si le milieu est diffusant,
deux niveaux de dépendance directionnelle sont à prendre en compte (4 dimen-
.
SIOnS ')
..
216
6.4. Transferts radiatifs en géométrie monodimensionnelle
r, M2
n, 1( V• T 1i
Elv E
2v
V
1 2
'.)
M1 0 l
X
f
;o;
"""
..-1
'P~ =
"O
0 c
N ::i
rr(Lf, - L\ , )dv (6.64)
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol
·;::
c
::; avec:
>- "'cc (6.65)
a. c
0 c
u .S!
ti
::i
Une différence essentielle avec l'approche du Chapitre 6 est l'apparition du facteur
"O
2
o..
~
n2 dans l'expression de la luminance émise ; c'est une propriété du milieu de propa-
s"' gation, et non du corps opaque. D'autre part, on pose:
F
-ci
fo
1r
c
c 2 1
2 17
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.67)
(6.68)
Les calculs sont simplifiés dans la mesure où Liv' luminance du rayonnement paitant
de 2 est isotrope. On pose alors :
µ = cose (6.69)
L'équation 6.66 devient, après un changement de variable, compte tenu des équa-
tions 6.67 et 6.68 :
(6.70)
Cette fonction est brièvement caractérisée dans les Données de Base. Notons en parti-
culier que : E 3 (0) = 1/ 2, E 3 (3,5) ~ 5 10- 3 . L'équation 6.70 s'interprète physiquement
"O en introduisant les transmittivité et émissivité globales du mur 11 :
0
c
::J
0 (6.72)
v
T'-f
0
N
@ Il vient alors :
~
..c (6.73)
Ol
ï::::
>-
a.
0 Le premier te1me de 1' équation 6.73 correspond à la transmission globale du rayon-
u
nement pattant de 2 par le milieu compris entre les deux parois ; le second terme à
l' émission isotrope vers 1 de ce même milieu. On retrouve à travers un milieu trans-
parent (T1 2v = 1 et B12v = 0) que LL est égal à Liv·
11. vis-à-vis d'un rayonnement incident isotrope pour la transmittivité. Ces quantités sont évidemment
symétriques vis-à-vis de 1 et 2.
218
6.4. Transferts radiatifs en géométrie monodimensionnelle
Pour une couche de mrneu semj-transparent homogène et isotherme, deux cas li-
mites sont à considérer en fonction de l'épaisseur optique ev = KvL de la couche,
quantité sans dimension :
'Pf =
T[2vê2v7r[L~(T1)
- L~(T2)] + ê[2v[l + (1 - ê2v)T12v].7r[L~(T1) - L~(T)]
L
oo
êtv . dv
O 1 - (1 - êtv)(l - ê2v)T212v
(6.74)
Cette relation s'interprète directement, compte tenu des réflexions multiples sur les
parois 1 et 2. La raison de la série géométrique qui donne sa structure au dénomina-
teur c01Tespond à une réflexion sur chaque paroi et deux transmissions par le milieu
semi-transparent. Au numérateur, on trouve les échanges directs paroi-paroi à tra-
"O
0
vers le milieu (premier terme) et paroi-milieu (deuxième terme, qui tient compte de
c
::J l'émission du milieu vers 1 et de l'émission du milieu vers 2, suivie d'une réflexion
0
v ;a; par 2 et d'une transmission vers 1).
T"-f
'='
0
N
@ "'
~
~ 6.4.2 Exercice d'application
..c
Ol ·=
0
ï::::
>-
a.
0
J( Exercice 6 . 1 Sphère homogène et isotherme (non diffusante)
c:
u .Q
g Un milieu semi-transparent homogène isotherme (n,Kv,T) est contenu dans une
} sphère à paroi opaque, de rayon R , d'émissivité êpv et de température Tp (figure 6.11).
s"'
: Établir l'expression du flux radiatif 'P~ à la paroi de la sphère.
0
c:
=i
0
@
219
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
n,
T1 T2
E
pv E
E
j V 2v
1 2
0 X
l
Solution
Le flux radiatif <l,i sur la paroi est donné par un système similaire aux équations 6.64
à 6.67 en posant LL = L~v et Lfv = Liv (une seule paroi). Une autre différence réside dans
l'expression de T'..,
in2
M :
1V
___ (6.77)
)
s > s'
1
+( )
LV s,() = TvosLV
I 1
+ (0
,e) + Jo( Sn2 LV0( sI) os'
Q
Tvs'sds
II (6.79)
220
6.4. Transferts radiatifs en géométrie monodimensionnelle
1
+ 1
+ 0 0
X> X
1 I
LV (x,8) = Tv0...Lv ( ,()) + Jo
( X 2 0 I
n Lv(x) ox' T vx'xdx
I I
(6.80)
Dans cette expression la luminance L~ dépend de x' par la température locale T(x')
et <x'x' égale à T~s's' désigne la transmittivité monochromatique directionnelle du
milieu, suivant u, de x' à x :
ev est par définition l'épaisseur optique d' une colonne normale aux parois planes
entre x' et x ; l'épaisseur optique est une grandeur sans dimension qui joue un rôle
essentiel en transferts radiatifs :
L
1 1
1 - I - 2 0 I U I I
X >X Lv (x,()) = TvLxLv (L,()) + n Lv(x )-;-Tvx'xdx (6.83)
L ux' ·
(6.84)
"O
0 où on a posé:
c
::J
f l'
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c µ>0 'PR'(x) = 2rr dv z;,,+(x ,µ)µdµ (6.85)
N
"'
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
f l' L~-(x,µ')µ'dµ'
ï::::
>- "'0c
a. c
0
u c
.Q
µ<0 µ' = - µ, ()' = TC - () 'PR_(x) = 2rr dv (6.86)
ü
"'
"='
2
o.
~
La puissance volumique dissipée en un point x est d'après les équations 6.36 :
"'
'5
F!
-ci
0
c
R d<pR d<pR- d<pR+
"'
0 P (x) = --(x) = - ( x ) - - ( x ) (6.87)
@ dx dx dx
221
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.89)
où apparaît la quantité :
(6.91)
"O
0
c
::J
0 avec maintenant :
v
,..-!
0 (6.92)
N
@
~
Les équations 6.89 et 6.91 généralisent les expressions relatives à un mur plan homo-
..c
Ol
ï::::
gène et isotherme de type 6. 70. Les premiers termes correspondent à la transmission
>-
a. jusqu' à x du rayonnement issu d'une paroi, (x = 0 ou x = L); les seconds termes
0
u aux effets cumulés des rayonnements émis par les tranches de murs (x' ,x' + dx') et
transmis jusqu'au plan x.
Les relations permettant d'exprimer L~(O) et L-;(L) sont, pour des parois opaques
à propriétés radiatives isotropes, avec les notations de la figure 6.12 :
(6.93)
222
6.4. Transferts radiatifs en géométrie monodimensionnelle
(6.94)
(6.95)
pR(x')=r
1 n[L~(L)aaX TvLx - L:(o)aaX TvOx]dv +
00
f {nL~(x)(
0
lim aa' Tvxx)
x' -~ X
( l) (2) (3)
(4)
(5) (6)
~
'<I)
(5) : émise par la tranche en x' (x' > x) et absorbée par la tranche en x (> 0);
..c ·-=g"'
Ol ::l
ï::::
>-
CO
c
(6) : émise par la tranche en x' (x' < x) et absorbée par la tranche en x (> 0).
a. 0
c
0
u c
.~ L'équation 6.98 s'écrit de façon plus explicite en utilisant les propriétés des fonctions
0::l
e intégroexponentielles (voir le Complément B.2.):
"O
Q,
~
~
::l
i8 (6.98)
-ci
0
c
::l
0
@ 12. on utilise : dd· rox .f(x,x')dx'
x Jo
= Jorox aa.rx (x,x')dx' + ).J,x
lim .f(x,x').
223
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Soit:
(6.99)
( 1) (2)
-fo 4rrKv(x)L~(x)dv
00
(3) et (4)
+fo LL 2rrL~(x')Kv(x)Kv(x')E1
00
dv [ev(x,x')]dx'
(5)
+ fo 00
(6)
Les expressions précédentes, quelque peu austères, ont été détaillées dans la me-
sure où le cas du mur plan traité précédemment est l'un des seuls cas réalistes qui
conduisent à une solution (presque) analytique, avec des champs monodimensionnels
de température, coefficients d' absorption et indices. Il constitue un cas-test classique
et redoutable pour tous les codes de tranfert bi- et tridimensionnels.
224
6.5. Cas limites de milieux optiquement minces ou optiquement épais
où L~, L~, rpe et rpa. désignent respectivement les luminances moyennes isotropes
des rayonnements incident et partant de la paroi et les puissances totales émise et
absorbée par le milieu.
Les puissances émise et absorbée par le milieu modifient le rayonnement d'équi-
libre à la température Tp, qui règnerait dans l'enceinte si le milieu était parfaitement
transparent. Si les températures du milieu et de la paroi sont proches (a fortiori si la
paroi est beaucoup plus chaude que le milieu), les rayonnements émis et absorbé par
le milieu perturbent peu ce rayonnement d'équilibre.
Si le milieu est beaucoup plus chaud que les parois (torche à plasma,
combustion ... ) ce rayonnement d'équilibre peut être cependant négligeable devant
le flux émis par le milieu. Le rayonnement absorbé par le milieu est alors négligeable
(l' autoabsortion du rayonnement du milieu est négligée et la luminance de la paroi
est négligeable devant celle du milieu). Il vient, par intégration de l'équation 6.12 :
'P' - 'P" ~ 4rrn2 lv dV r Kv(r' T)L~ (T) dv = 4n2 lv K(r' T)crT 4 d V (6.102)
K(r,T) = ( (6.103)
a-T
Il convient de noter que cette notion ne présente d'intérêt que si simultanément le
milieu est mince et le flux absorbé négligeable.
Il est intéressant de noter que, dans ces conditions très particulières mais courantes,
le flux pariétal moyen <pR donné par l'équation 6.102 ne dépend pas de l'émissivité
de paroi Ep·
"O
0
c
::J
6.5.2 Milieu hétérogène et an isotherme optiquement épais:
0
v
loi de Fourier radiative; moyenne de Rosseland
T"-f
;a;
"='
0 c
N
"' On considère le mur plan hétérogène étudié dans le paragraphe 6.4.3 dans des condi-
@ .,"'"' tions telles que sur une distance 7Jv dépendant de la fréquence v et vérifiant :
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c 1Jv > 3/Kv (6.104)
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
2
les quantités Kv, T ,ôT/ôx peuvent en excellente approximation être considérées
o.
~ comme uniformes. Le milieu est alors localement optiquement épais, sur une dis-
"'
'5
F! tance de l'ordre de T/v et le flux radiatif prend une forme remarquablement simple.
-ci
0
c On a alors:
0"'
@ Vx > 1Jv n = 3,4 (6.105)
225
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
l x
E3[ev(x' ,x)]dx' = -1/Kv
Lo E3(u)du = E4(0)/Kv = l/(3Kv) (6.107)
0 ev(O,x)
1
X< X u = ev(x,x') et du = Kv(x')dx' (6.108)
Dans ces conditions, les équations 6.89 et 6.91 deviennent, pour x > 1Jv :
r.pR+(x) =
oo nn L~(x)dv - -2Jr[ Loo - -L~(T)dv
2 d ]dT
-
n2
(6.110)
Lo 3 o Kv dT dx
00 2
2 2n [ ( n d 0 ] dT
3 Jo
R [
r.p - (x) =
0
nn Lv(x)dv + Kv dTLv(T)dv dx. (6.111)
0
Soit:
(6.112)
_!_ ~ L~(T)dv =
00
4 2
ÀR(T) = nn ( l6n2 o-T3/(3KR), (6.113)
"O
3 Jo Kv dT
0
c
0
::J relation qui définit la moyenne de Rosseland KR du coefficient d'absorption. À tempé-
v
T"-f
rature élevée, la conductivité radiative devient pour des matériaux tels que les verres
0
N et certains réfractaires beaucoup plus importante que la conductivité phonique, à la-
@ quelle elle s'ajoute.
~
..c
Ol Il est imp01tant de souligner que 1' obtention de 1' équation 6.113 ne résulte pas
ï::::
>-
a. d'un hasard providentiel. Il y a une analogie très complète entre le transport d'éner-
0
u gie cinétique par les molécules d'un gaz monoatomique, pour simplifier, qui mène à
la conductivité thermique et le transport de quanta d'énergie hv par des photons qui
mène à la conductivité radiative (voir la comparaison des flux conductif et radiatif
dans les paragraphes 4.2 et D.2). Dans un milieu optiquement épais, les conditions
du champ de rayonnement sont proches de celle de l'équilibre thermodynamique lo-
cal : c'est-à-dire que le champ ne diffère que par une petite perturbation, d'ordre 1,
226
6.6. Méthode de dimensionnement: hémisphère équivalente de Hottel
d'un état d' équilibre radiatif tangent, caractérisé par la luminance L~ [T(x)] dans
toutes les directions au point M(x). En effet, les premiers termes des expressions
des flux ql?+ et 'PR_ dans les équations 6.110 et 6.111 correspondent aux contribu-
tions d'équilibre. Or c'est précisément au voisinage de l'E.T.L. pour la matière, et
uniquement dans ce cas, que le flux conductif peut-être exprimé grâce à l'hypothèse
de fermeture de Fourier: voir le paragraphe 10.4.l.
L'équation 6.112 est généralisée à trois dimensions sous la forme de la loi de Fou-
rier radiative 13 , à condition que l'indice optique local du milieu soit isotrope; dans
le cas contraire, on obtient un tenseur conductivité, comme en conduction thermique.
Notons que la très forte dépendance de À.R(T) avec la température rend les problèmes
de conduction radiative fortement non linéaires en T.
Il convient d'autre part de veiller à ce que la condition 1Jv > 3/Kv soit bien vérifiée
en tout point du système et pour toutes les zones spectrales jouant thermiquement un
rôle appréciable. Au voisinage des parois, dans les couches limites d' un fluide semi-
transparent comme un verre en élaboration dans un bain, même si le mouvement est
très faible, cette condition est rarement vérifiée ; il est alors nécessaire de recourir à un
traitement exact à partir des équations 6.89 et 6.91. Un modèle monodimensionnel est
généralement approprié, de façon locale. Dans le cas d'un gaz, le milieu n'est jamais
optiquement épais sur tout le spectre utile, y compris dans le cas de l'atmosphère. On
ne retrouve pas pour de grandes valeurs de xpl un comportement de type conductif
dans toutes les zones spectrales.
Une condition quantitative de validité de la loi de Fourier radiative, due à Gomart
et Taine [51] est présentée dans le paragraphe 10.4.3.
@ .,.,
~
'<I)
~
..c
Ol
"'
·-=
g
6.6. l Principe de la méthode
::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
c
a) Émissivité d'une hémisphère homogène isotherme vers le
0 c
u .~ centre de sa base
0::l
"O
e On considère un milieu semi-transparent homogène et isotherme, non diffusant (d'in-
Q,
~
~
::ldice réel n unifo1me), contenu dans une hémisphère de rayon R, qui émet du rayon-
i8
-ci
0
nement vers l'élément de surface dS au centre de la base de cette hémisphère
c
::l
0
@ 13. Ce point est traité, avec de plus une diffusion anisotrope, dans Je paragraphe 6.7.1
227
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(figure 6.13). Le flux émis par l'hémjsphère vers la smf ace élémentaire dS est,
compte tenu de l' autoabsorption du rayonnement par le milieu :
fo
fr
On pose :
(6.115)
avec:
é:vI:O = 1 - exp(- KvR) (6.116)
Dans le cas particulier d'un milieu optiquement mince (KvR << 1), l'émissivité de
l'hémisphère de milieu homogène et isotherme est :
(6.118)
(6.121)
228
6.6. Méthode de dimensionnement: hémisphère équivalente de Hottel
Le flux surfacique moyen émis par le milieu sur la paroi de surface totale S 14 , noté
< dcp~ >s, est:
< d<p~ >s= dr/J~/S =< Ev >s nn2 L~ (T)dv, (6.122)
en posant:
< Ev >s= (4V/S)Kv (6.123)
< c >s est l'émissivité moyenne du milieu vers un élément de surface de S relati-
vement à l'intervalle spectral [v,v + dv]. Ce résultat permet de définir la dimension
caractéristique de la relation 6.1 19 :
De = 4V/S (6.124)
@ .,.,;:;;
.µ ,,, c) Généralisation (hardie)
'V à un milieu homogène et isotherme
..c ·;::
Ol s:::> quelconque
·;::
>- "'c
a. 0
c
0
u c
.~
Le raisonnement qui suit, très pragmatique, est initialement dû à [64]. Si l'hémisphère
0:::>
"O
équivalente de rayon R = De a un sens physique pour un milieu optiquement mince,
ec. on est fondé à espérer qu'elle reste crédible pour un milieu d'épaisseur optique quel-
1!!
~
:::> conque. C' est évident pour un milieu homogène et isotherme épais ; en effet dans cet
~
-d
0
c
:::> 14. Il s 'agit d'un flux émis par le milieu et directement reçu par la paroi, sans prendre en compte
0
9 d'éventuelles réflexions.
229
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
autre cas limite l'émissivité moyenne< cv > vaut 1. L'émissivité moyenne d'un mi-
lieu semi-transparent homogène isotherme vers un élément moyen de sa smface est,
suivant l'hypothèse de Hottel, d'après les équations 6.116 et 6.123 :
relation postulée arbitrairement pour 4Kv V/S de 1' ordre de 1. Le flux émis par le
milieu vers la paroi est, dans cette approche, compte tenu de l' autoabsorption du
rayonnement :
(6.126)
Des comparaisons avec des calculs exacts pour un certain nombre de géométries [64,
128] révèlent des erreurs de l'ordre de 10 à 15%, introduites par l'approche crue
des équations 6.125 et 6.126. Un coefficient C, empirique, permet généralement
d'améliorer les résultats :
(6.128)
"O d<P~ = d<P~ - d<P~ =< Tv >s d~ = (1- < Œv >s)d~ (6.129)
0
c
::J
0 où d<P~ et d<P~ sont les flux absorbé et transmis. Notons à ce stade que d<P~ repré-
v
T"-f sente la totalité du flux absorbé, dans la mesure où d<P~ prend en compte tous les
0
N
rayonnements successivement réfléchis par la paroi de su1face S.
@
~
..c
À l'équilibre thermique à la température T du milieu semi-transparent et de la
Ol
ï:::: paroi, les flux émis globalement par le gaz (compte tenu de l'auto-absorption) et
>-
a.
0
absorbé par le milieu (en provenance des parois) sont égaux. Le rayonnement paitant
u
de la surface S est alors :
(6.130)
230
6.6. Méthode de dimensionnement: hémisphère équivalente de Hottel
Ce résultat est généralisé hors d'équilibre au cas d ' un flux paitant des parois sup-
posé uniforme et caractérisé par une luminance isotrope. D'après les équations 6.129
et 6.131, il vient:
< T v >S = 1- < Œv > S = 1- < Ev >S (6.132)
où < Tv >s représente la transmittivité globale de l'ensemble de la surface S vers
l'ensemble de la surface S à travers le milieu semi-transparent, unifo1me et isotherme,
si la luminance du rayonnement partant est unif01me et isotrope.
Solution
Le flux radiatif cherché est par unité de surface :
<.pR = <.pi _ ~ (6.133)
où <.pi et cpP désignent les flux surfaciques incident et partant de la paroi, supposés en pre-
mière approximation uniformes; le flux surfacique moyen partant d ' une paroi s'écrit:
Loo rr~dv = L
00
S <.pi = S Loo rrL~dv = Loo < Tv >s SnL~dv +Loo (1- < Tv >s )Srrn2L~(T)dv (6.135)
"O
0
c Le premier terme de l' équation 6.135 représente la partie du flux partant de l' ensemble
::J
0 de la paroi interne S du tube, incidente après transmission par Je milieu sur l'ensemble de
v ;a; cette même paroi. Le second terme représente la cont1ibution du milieu semi-transparent
T"-f
"='
0 c
N
"' au flux incident sur la paroi de surface S. Tous calculs faits, le flux radiatif surfacique
@
~
..c
Ol
ï::::
.,"'"'
~
't:
0
'5
s'exprime:
<.p =
R
O
l OO
Spv <Sv >s nn v
2[Lo(T) Lo(T )]
- v P
1 - (1- < Sv > S )( 1 - S pv)
dv (6.136)
>- "'0c
a.
0
c Il reste à exprimer l' émissivité globale du milieu < Sv >s. Si L désigne la dimension
c
u .Q
ü
longitudinale du tube, le volume de milieu est V = a2 L et la surface latérale S = 4aL. Le
"'
"='
2
rayon de l'hémisphère équivalente au milieu, en tout point, est en première approche:
o.
~
231
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
"Cl
0
c
::::i
0 av (.r) p 1
""'"
.-1
0
1'1 n , '\t (.\), T (x) T2
N
@
.µ
11 , K\f (x) . T (x)
..c
Ol 1 2 b}
·;:: 0 v (x) p 1
>-
a.
0 0 X
L
u
Figure 6.1 5 - Mur plan anisotherme et Figure 6.16 - a) Mileu poreux réel; b)
diffusant. Milieu semi-transparent équivalent.
15. Il peut sembler y avoir une contradiction entre ces deux hypothèses. En fait, c'est à l' ordre zéro de
perturbation (voir éq. 6.145) que T sera supposé uniforme sur cl et à l'ordre un de perturbation (voir
éq. 6.147) que dT/dx sera supposé uniforme sur cl.
232
6.7. Exemples simples de transferts radiatifs avec diffusion
On introduit la longueur d'extinction lev = /3~ 1 et on pose pour adimensionner l' équa-
tion de transfe1t :
X+ = xjd (6.142)
ce qui conduit à :
La solution du problème est unique. Si on suppose que L~O) est isotrope, on obtient par
intégration membre à membre de l'équation 6.145, compte tenu de la relation 6.24 :
(6.146)
v ;a; (6.147)
)l~(I l dQ'
T"-f
"='
0 c
N
"' cos 8dQ [ ' Pv(u'. u
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
En appliquant la transformation introduite par l'équation 6.61 il vient :
ï::::
>- "'0c
(4Jr L~(l)cosBdQ = 4
7rn2 (v ~L~(T) + Wv (4Jr 4ngvLY) cosB'd.Q'.
a. c
0 c
u - (6.148)
.Q
ü
"'
"='
2
Jo 3 dx+ 4n Jo
o.
~ Finalement, l'expression du flux radiatif, à l'ordre 1 en (v de la méthode de perturba-
"'
'5
F! tion est:
-ci
dL~ (T) =
0 00
c
"'
0
ql(x) = _ 4n n 2 dT ( 1 - ÀR dT
(6.149)
@ 3 dx Jo Kv + (1 - 9v)O-v dT dx
233
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
avec:
ÀR 4n 2
= -n ·Loo 1 -dLv(T)dv.
0
(6.150)
3 O Kv + (1 - 9v)O-v dT
234
6.7. Exemples simples de transferts radiatifs avec diffusion
Solution
l. L'équation de transfert du rayonnement régissant ce problème en luminance direction-
nelle L~(x,B) est :
(6.151)
dL+
cos(}> 0 cos(} - v + (Kv + O"v)L~ = O"v/2[L~ (x) + L; (x)] (6.152)
dx
dL-
cos(}< 0 cos ( } -v + (Kv + O"v)L~ = o-vf2[L~(x) + L;(x)] (6.153)
dx
Après intégration des équations 6.152 et 6.153 sur un demi-espace on obtient:
(6.154)
et:
(6.155)
Le terme de diffusion no- v (L~ + L;) couple les deux équations, dont la solution est :
"'
'5 ê voo = œvoo = 1 - Pvoo (6.159)
F!
-ci
0
c Quand Kv tend vers 0, Yv tend vers 0; la profondeur de pénétration dans le milieu y; 1
"'
0
est grande et Pv tend vers 1 ; le milieu est parfaitement réfléchissant, sous forme diffuse.
@
235
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Inversement, si crv tend vers 0, un développement limité de Pvoo tend vers 0; le milieu est
alors un corps noir. Une étude expérimentale du milieu permet de déduire Kv/crv à partir de
la mesure de Pvoo· On notera que Pvoo est une propriété intrinsèque du matériau.
2. Les conditions aux limites du système à résoudre sont: L~(O) connu, L;(d) = 0; il vient
alors:
16. La structure générale d'un calcul de transfert a été présentée dans les paragraphe 6.4a et 6.4b.
236
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
a) Discrétisation
Un système tridimensionnel, dont une coupe de principe est représentée sur la fi-
gure 6.17, est caractérisé par des ensembles de Np nœuds de parois Pj (j = 1, ... ,Np)
et de Nm nœuds Mk au sein du milieu considéré (k = 1, ... , Nm). Ces nœuds peuvent
être distribués de façon complètement in-égulière et être, par exemple, issus d'un
maillage non structuré de mécanique des fluides. Seuls les nœuds comptent dans la
méthode, et non les mailles.
À chaque nœud de paroi Pj sont associés, en début de calcul, un ensemble de
propriétés thermophysiques :
• pour une paroi opaque, la température Tj et la réflectivité (bidirectionnelle et po-
larisée dans le cas général p'!, spéculaire p'.JV ou isotrope et non ··polarisée dans la
JV ·
plupart des applications p jv) ;
• pour une paroi semi-transparente ou une ouverture, les luminances monochroma-
tiques directionnelles Lfv
des rayonnements partant de la paroi vers l'intérieur du
système considéré, qui sont issues d'un calcul de couplage avec le milieu extérieur.
De plus, une condition aux limites couramment utilisées est une condition de symétrie
à la paroi (corps opaque de réflectivité spéculaire égale à 1).
"Cl
0
c
::::i
0
;o;
"""
..-1
0
"O
c
N ::i
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc Figure 6.1 7 - Éléments de discrétisation.
a. c
0 c
u .S!
ti
::i
"O
2 À chaque nœud de volume Mk sont associées les propriétés thermophysiques per-
o..
~
mettant de caractériser localement le milieu : température Tb pression Pb fractions
s"'
F molaires en constituants i Xki, fractions volumiques en particules i' Îki'• distributions
-ci
c
c
::i
de tailles Pki'(R). Les coefficients d'absorption et de diffusion Kkv et <Tkv et la fonction
0
@ de phase Pkv(u ,u ' ) sont calculables à partir de ces données.
237
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
L'objectif est d'obtenir, indépendamment, les flux radiatifs <p7 aux nœuds P1 et les
puissances volumiques radiatives Pf aux nœuds Mk. Ces deux quantités reposent sur
la détermination préalable des champs de luminances L~(P1 ,ud) et L~(Mk.ud) en tous
les points correspondants de la discrétisation pour les 2Nd directions discrètes 17 ud
de l'espace (d = 1, ... , 2Nd sur4n stéradians). Le flux radiatif surfacique <pR s'obtient
.!
alors à paitir de l'équation 6.39, la puissance volumique Pf à partir de l'équation 6.36
ou de l'équation 6.38.
R _
<p j -
L0
l oo dv 7r
2
'i 'p
(L jvd - L jvd) COS BdQ (6.162)
où L'1vc,
! 1 et L )VPd sont les notations condensées des luminances directionnelles, mono-
chromatiques, des rayonnements incident en P1 et partant de P1, soient L~(P1 ,ud)
et Lf (P1,ud). Ljvd s'exprime à paitir de la lumjnance L~(fl1 ) du rayonnement par-
tant, dans la même direction ud, du point II1, antécédent de P1 sur la paroi (voir
figure 6.17) ; soit en formulation en termes de transmittivités :
ll·P· O
l
1 , I j j
l _ p f 2 0 , I ,
L1.vd - L V / fl.j)TvllP + n Lv[T(s)]-;-TvsP·ds (6.163)
J J Ü US J
"O
où s désigne l'abscisse du point courant M s sur II1P1.
0
c Avec certains modèles de propriétés radiatives du milieu, on pourrait aussi utiliser
::J
0 une formulation de l'équation 6.163 en termes de coefficients d' absorption (voir le
v
T"-f
0
paragraphe 7 .2). Dans l'approche suivie, l'équation 6.163 est discrétisée et les pro-
N
@
priétés associées à un point Ms de la discrétisation de la trajectoire sont interpolées à
~
..c partir des propriétés correspondantes associées aux nœuds Mk de la discrétisation du
Ol
ï:::: milieu 18 . Par exemple :
>-
a.
0
u
L~[T(Ms)] = I akL~[T(Mk)] (6.164)
k
17. Dans le cas de champs de luminances tridimensionnels fortement anisotropes, Nd doit être typique-
ment choisi au moins égal à 400.
18. Notons que, par commodité, de représentation la figure 6.1 7 a trait à un plan de coupe contenant
P/11 et Ms mais que les nœuds Mk sont à considérer dans Je volume environnant Ms.
238
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
(6.165)
Inversement, les luminances des rayonnements partants des nœuds P1, s'expriment
en fonction de la distribution anisotrope des luminances incidentes L}vd'. Soit, à une
paroi opaque 19 :
L 'jvd
p -- 8 'Jvdn 2Lo(T)
v J + ;.1 l "
2Jr
Pjvd'd L'ijvd' COS 0ntd'""'
~l. (6.166)
de résolution sont diverses. Cette résolution qui conduit aux luminances L')V! d' et L )Vt
puis au flux pariétal par l'équation 6.162 doit être conduite fréquence par fréquence.
La puissance radiative volumique dissipée en un nœud Mk résulte alors d' un calcul
explicite immédiat, en termes de coefficient d'absorption :
"O
0
c
::J
0 (6.167)
v ;a;
T"-f "O
0 c
N ::l
@ .,., où L~vd luminance en Mk, dans la direction Uc1 s'obtient à partir de nb point an-
~
·-=g"' técédent sur la paroi, par une relation strictement analogue à l'équation 6.163, qui
'<I)
~
..c
Ol
ï:::: ::l
CO nécessite également des interpolations du type l' équation 6.165 pour caractériser les
>-
a.
c
0
0
c
c
luminances des rayonnements partants des points flk. Dans le cas de modèles de pro-
u .~
0
::l
priétés radiatives fondées sur la transmittivité, l' équation 6.167 est remplacée par une
"O
e relation du type del' équation 6.36.
Q,
~
~
::l Les calculs mis en jeu dans le modèle précédent sont lourds et implicites sur les
i8
-ci
0
parois. De plus, la réflectivité bidirectionnelle p~ est généralement mal connue. Très
c
::l
0
@ 19. Une approche plus générale tiendrait compte des effets de polarisation du rayonnement.
239
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
souvent ce modèle est utilisé avec des propriétés radiatives de parois opaques iso-
tropes. La luminance du rayonnement pattant d' un point de paroi P1 est alors isotrope
et 1' équation 6.166 devient :
(6.168)
L ]V
Î
. = -7f1 l
2n
1
Pour chaque valeur de la fréquence, le système constitué par l'équation 6.168 d'une
part et les équations 6.169 et 6.163 d' autre part n'est plus que de rang 2Np avec 2Np
inconnues : L~v et L~v· Cette méthode est praticable dans des foyers aéronautiques,
par exemple.
c) Milieux diffusants
Dans le cas d' un milieu diffusant en volume, le calcul devient implicite non seulement
en chaque point de paroi, pour chaque direction (la réfl exion est en fait un phénomène
de diffusion) mais aussi en tout point volumique du milieu, pour chaque direction.
L'équation 6.163 qui permet d'exprimer la luminance incidente dans une direction
donnée sur un nœud de paroi P,; (ou sur un nœud du milieu Mk) devient, dans une
formulation fondée sur les coefficients d'absorption Kv, de diffusion a-v et d'extinction
f3v, et en posant :
(6.170)
"O
0
c
::J
0
v
(6.171)
T"-f
0
N
@
.:t:Ol Après discrétisation de la trajectoire, la luminance dans la direction " d', au point Ms'
·~ de cette discrétisation, s'exprime en fonction des valeurs des luminances con-espon-
a.
8 dantes des nœuds voisins Mk de la discrétisation du système :
(6.172)
240
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
en tous les nœuds de paroi et du mrneu, pour toutes les directions. Ce calcul est to-
talement implicite. En théorie, ces champs de luminances s'obtiennent par résolution
d'un système linéaire. En pratique, seule la méthode similaire, mais statistique, de
Monte-Carlo est actuellement susceptible de résoudre un tel problème, en géométrie
complexe (voir paragraphe 6.8.4).
@ .,., rique. Dans les méthodes, dites d'interpolation, abordées dans le paragraphe 6.8.2, le
~
~
..c
'<I)
·-=g"'
volume des calculs est au contraire optimisé en utilisant les résultats obtenus en des
Ol
ï:::: ::l
CO points voisins, au prix d'une très forte diffusion numérique.
>-
a. 0
c
c
0 c
u .~
0::l
6.8.2 Méthodes d'interpolation et d'ordonnées discrètes
"O
eQ,
~ Nous regroupons sous ces appellations la très populaire famille de méthodes équiva-
~
i8 lentes, dites aux ordonnées discrètes, [47, 48, 49, 145, 118] par exemple et des mé-
::l
-ci
0
c
::l 20. ou Nv valeurs de la discrétisation du coefficient d'absorption dans certains modèles globaux : voir
0
@ SLW et ADF dans le paragraphe 7.2.
241
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
thodes de transfe1t radiatif par interpolation directe [158]. Les idées principales de
ces méthodes sont, dans un souci d'allègement des calculs :
• de calculer les luminances dans une direction donnée, de proche en proche, par
interpolation ou à partir d' un bilan de maille (ordonnées discrètes);
• éventuellement d' alléger la discrétisation directionnelle en utilisant des quadra-
tures pour intégrer sur les directions. Le nombre de directions prises en compte
passe alors d'au moins 200 à une dizaine (en ordre de grandeur): c'est la deuxième
originalité, purement technique, de la méthode des ordonnées discrètes. L'usage de
ces quadratures se justifie pour des champs de luminances assez faiblement aniso-
tropes. I1 est évident que les gains en volume de calcul se traduisent par une perte
de précision, tout au moins dans des cas réellement tridimensionnels, caractérisés
par des champs de luminances anisotropes et des zones chaudes localisées.
La structure du calcul des flux pariétaux et des puissances volumiques est identique à
celle de la méthode de tracés de rayon. Nous aborderons ici le calcul des luminances
par la seule technique d' interpolation directe dans le cas d' un milieu absorbant et
émissif2 1, mais non diffusant, au sein d' un schéma itératif.
On suppose avoir détermjné, à l'itération n, la distribution des luminances des
rayonnements partants de tous les nœuds de parois P1, soient ((v~n), et des luminances
en tous les nœuds Mk du milieu, L~~ - À l'itération (n + 1), on calcule pour chaque
direction ud, les luminances de proche en proche en partant d' une paroi, suivant le
schéma décrit sur la figure 6.18. Il s'agit de déduire la luminance L~vd au point D ,
B
)€
•
)f
D'
•
E
)( ,.
D Utf
•
"Cl
0
c
::::i ~ ~
0 A c
0""'"
.-1
(6.173)
21. Ces méthodes sont peu adapatées à un calcul de diffusion avec une fonction de phase complexe.
22. Le schéma peut s'appliquer à N luminances connues.
242
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
avec évidemment :
L~'vd = ~ a1 L~vd (6.174)
f =A,B,C
243
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
où (siSJ)v est appelée surface efficace de transfert et où r;jv est la transmittivité spec-
trale du milieu du centre de dS i au centre de dS j, distants de rij. À partir de la relation
de réciprocité 4.107, il vient :
Compte tenu des symétries des équations 6.177 et 6.176 vis à vis de i et j, il vient
(principe de réciprocité) :
(6. 178)
(6.179)
l K;vT~.
l L
l)V
(gis)v = - dVi 2..
COS 81dS .i (6.180)
7r v. 1
s.J r Lj
"O
0
c
0
::J Compte tenu des symétries, le principe de réciprocité s'écrit dans ces conditions :
v
T'-f
0 (6.181)
N
@
~ La puissance émise par un élément de volume dVi, isothe1m e à Ti et directement
..c
Ol
ï:::: absorbée par un élément de volume dVj s'écrit:
>-
dPf}v = Kivn L~(Ti)dVi<1 JiKjvdVjdv
a. 2
0
u
(6.182)
On introduit la smface efficace de transfe1t (gig j)v caractérisant 1' échange entre les
volumes globaux discrets Vi et V1 isothe1mes à Ti et T 1 de coefficients d'absorption
Kiv et Kjv uniformes :
(6.183)
244
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
La puissance émise par Vi et di rectement absorbée par v1 s' exprime dans ces condi-
tions :
(6.184)
et le principe de réciprocité :
dP)fjL~ (Tj) = (gigj)vn2 ndv = dfJ>f}jL~ (Ti) (6.185)
Le pricipe de réciprocité s'applique aussi à un milieu diffusant, y compris de façon
anisotrope.
I
dc/>fv = €iv€jv(sis)vn 2 n[L~(Tj) - L~(Ti)]dv (6.186)
j
Le deuxième terme du second membre de l'équation 6.187 tient compte des flux ré-
fléchis par les surfaces S 1, non pris en compte dans la formulation en flux d'échange.
De la même façon, la puissance radiative dans un volume Vi s'exprime en fonction
des puissances échangées avec l'ensemble des S1 et des VJ' :
"O
c
0
0
::J dPfv = I S,;v(gis,;)vn 2 n[L~(Tj) - L~(Ti)]dv (6.188)
v j
;a;
T"-f
0
N
@
"='
c
"'
.,"'
"'
+ Io - Sjv)(sJgi)vn n[L~v - L~(Tï)]dv
j
2
~ ~
..c
+ L (gi g.i' )vn2 n[L~(T.r ) - L~(Ti)]dv
't:
Ol
ï::::
0
'5 (6.189)
>- "'0c
a.
0
c .i'
c
u .Q
ü
"'
"='Dans les équations 6.187 et 6.189 L~v représente la luminance monochromatique iso-
2
o.
~ trope équivalente incidente sur la paroi S 1, qui s'exprime à partir d'expressions gé-
"' néralisant celles du paragraphe a :
'5
F!
-ci
245
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
(6.191)
En pratique, la méthode des zones a généralement été appliquée à des milieux gris
(K uniforme) ou gris sur quelques bandes spectrales. C 'est dans ce cas une méthode
précise, souvent considérée comme de référence. Elle peut donc être utilisée pour
traiter certains milieux denses.
La méthode des zones nécessite des temps de calcul importants. Si, comme pour
la méthode des tracés de rayons, une enceinte cubique est discrétisée en Nm = N~l
volumes et Np = 6Nf surfaces pariétales, on a C~m ,..., (N? )/2 quantités (gigj)v à
calculer dans un cas général, par bande spectrale considérée, sans compter les (gi sj)v
et (sis)v· Le calcul d'une quantité telle que (gigj)v est complexe et laborieux et ne
peut faire l'objet de tabulations dès lors que l'hypothèse d'un coefficient d' absorption
K uniforme sur une bande spectrale n' est pas acceptable.
La méthode est numériquement inadaptée à traiter le cas de milieux et de parois
présentant des structures spectrales complexes. En effet le calcul ab initio de toutes
les surfaces effi caces (sis j)v, (sig j)v et (gig j)v dans une géométrie complexe et pour
toutes les fréquences requises par le calcul de transfert est prohibitif. Il vaut mieux
dans ce cas utiliser la méthode de Monte-Carlo, méthode statistique, qui présente une
certaine parenté avec la méthode déterministe des zones (utilisation fréquente de flux
d'échange et du pricipe de réciprocité).
246
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
"O
(6.193)
0
c
0
v
::J
On en déduit les flux <Pf et les puissances PJ
sur les surfaces S i et dans les volumes
T"-f
;a;
"O V,;, par sommation des échanges avec toutes les autres cellules k' du système :
0 c
N ::l
@ .,.,
~
e chaque tir d' un rayon, dont les coordonnées du point d'émission au sein de la cellule,
"O
Q,
~
~
::l 24. Ce trajet inclut divers phénomènes de réflexion pariétale ou de diffusion volumique.
i8 25. Dans un système complexe, c'est, à ce jour, irréaliste. Dans un volume discrétisé en 1003 mailles,
-ci
0
c
::l à la limite des grands nombres (103 valeurs de la puissances par maille), il faut stocker environ 109
0
@ informations.
247
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Nk
"Cl
c
0
::::i
Pfk'v = -1{,kv = - L Pfc% v t[l - L~(Tk1 )/L~(Tk)] .
1 (6.195)
t=I
0
"""
..-1
0 Une autre manière de calculer la même puissance est de considérer les tirs émis par
N
@ la cellule k' :
.µ
..c Nk'
Ol
·;::
>-
a.
0
Pfk'v = -P:,kv = L pZ~kv t' [1 - L~(Tk)/L~(Tk' )] · (6.196)
u t'= I
248
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
dans les directions définies par les intervalles angulaires [8, e +dB] et [<p, <p + d<p] et
dans l'élément de volume dV, autour d'un point M(x,y,z) est:
À partir de cette approche, il est possible d'affecter à chaque tir t par une méthode
Stochastique des Valeurs des Variables indépendantes 8, <p et V et dépendantes X, y
et z. Pour respecter les lois physiques de l'émission, on considère la fonction de
distribution cumulée de chaque variable indépendante, qui est une fonction monotone
croissante, inversible, dont les valeurs appartiennent à l' intervalle [O, l]. Dans le cas
de la fréquence v, on obtient la fonction de distribution cumulée g3(v) :
"O
La méthode consiste à tirer à partir d'un générateur de nombres aléatoires dans [0, l]
0
c une valeur av et à inverser la fonction de distribution cumulée, en posant :
::J
0
v ;a; (6.201)
T"-f
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"' ce qui conduit à une réalisation statistique de la valeur de la fréquence du tir. À
Vr
~ ~
..c
Ol
't:
0
la limite des grands nombres de tirs (Nk très élevé), la loi physique de l'émission est
ï:::: '5
>- "'0c respectée de façon précise. De la même façon, les fonctions de distribution cumulées
a.
associées à e et <p sont :
c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
2
o.
~ 8 E [0,rrj Ü $ g1 (8) =.((sin 8/2)d8 = (1 - COS 8)/2 $ J (6.202)
"'
'5
F!
-ci
0
@
0
c
"' 'P E [0,2rr] 0 $ g2('/') = f (1/2rr)cùp = '{J/2rr $ 1 (6.203)
249
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Pour chaque tir t, les angles de la direction d'émission sont défini s pare, = g! 1(ag)
et 'Pt = g21(aip ) à partir des tirages indépendants des deux nombres aléatoires ag et a'P
dans l' intervalle [0, l]. Des algorithmes spécifiques permettent de tirer aléatoirement
un point d' émission M (x ,y,z) au sein du volume V 1.
et 9a(s), fonction de distribution cumulée d' absorption le long du trajet, qui est une
définition statistique de l'absorptivité de la colonne hétérogène [0, s] :
0 :::; 9a(s) =
rsexp[- Jors'Kv(s")ds"]Kv(s')ds' = 1 -
Jo exp[- JorsKvds'] = œ~sv :::; 1
(6.205)
Un tirage aléatoire d'un nombre aa, compris dans [0, 1] , permet de déte1miner par
inversion de l'équation 6.205 la distance sa au bout de laquelle toute la puissance
~/Nk du tir t est en totalité absorbée : sa = g~ 1 (aa). Dans cette approche de la
méthode, toute la puissance est absorbée dans la cellule k' à laquelle appartient le
"O point d'abscisse curviligne sa :
0
c
::J
0 (6.206)
v
T"-f
0
N
Remarque
@
~ La plupart des logiciels reposent, en fait, sur des méthodes hybrides dans lesquels
..c
Ol l'absorption est traitée de façon déterministe et continue , tout au long du chemin
ï::::
>- optique brisé de la trajectoire (voir, par exemple, Tessé et al., [ 13 7]). La puissance
a.
0 'P~~' v r absorbée par un volume discret j' est calculée lors de chaque traversée de ce
u
volume par la trajectoire. Cette méthode hybride accélère la convergence du proces-
sus (diminue les écarts-types pour un nombre de tirs fixé).
250
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
effet, la probabilité pour qu' il y ait diffusion entres et s + ds sur un chemin optique
est donnée par :
.,.,
~
rpe:l nS i fo
00
Eivn 2 L~(Ti)dv (6.208)
'<I)
~
..c ·-=g"' = f{(B)dB f2 (tp)dtp J;(v)dv f~(x,y,z)dxdydz
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0
0
c
c
OÙ apparaissent les fonctions de distribution des variables indépendantes 8, l.fJ et V :
u
f
.~
0
251
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
252
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
(6.210)
"O
c
0
0
::J
Am.(r)
[y
= !rr
0
L'V ym*
[
dQ (6.212)
v ;a;
T"-f
0
"='
c
Dans l'équation de transfert réduite (sans diffusion), en notation tensorielle :
N
"'
@ .,"'"'
~ ~ (6.213)
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c
a. c
0 c les cos ai désignent les cosinus directeurs de u par rapport aux trois directions prin-
u .Q
ü
"'
"='
cipales Ox 1 , Ox2, Ox3, qui vérifient :
2
o.
~
"'
'5
cosa1 = sinBcos<p = (2n/3) 112 (Y1 1 + Yf)
F!
-ci
0
c
cosa2 = sinBsin<p = i(2n/3) 112 (Y1 1 - Y/) (6.214)
"'
0
@ cos a3 = cos e = (4n/3) 112 Yf (6.215)
253
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
Après multiplication des deux membres de l'équation 6.213 par Yf2* et intégration
sur 4n stéradians, on obtient, compte tenu de l'équation 6.210 :
(6.217)
La quantité cos œiYf2*, somme de produits d'harmoniques sphériques d'après l' équa-
Y;:
tion 6.215, se décompose sur la base des 1' . Après usage de l'équation 6.210, l' en-
semble des équations 6.217 couplent les inconnues A~~~(r).
Les quantités dp~)dv représentent les dérivées par rapport à v des composantes du
tenseur spectral des pressions de rayonnement, analogue au tenseur des pressions
de la mécanique des fluides (voir Complément B.3).
254
6.8. Méthodes générales de transfert radiatif
• Moments d'ordre l + 1 :
(6.221)
Dans ces conditions, les projections de l'équation de transfert 6.213 sur les produits
de cosinus directeurs conduisent aux relations suivantes :
• À l' ordre zéro, après intégration de l' équation 6.213 sur 4n stéradians, il vient:
ôd dPR
____!:::_ = 47l"Kv L V (T ) -
0
Kv
M (O)
V
= _d v (6.222)
ÔXi V
j = 1,2,3 (6.223)
"'
'5
Le système à résoudre se déduit des équations 6.223 et 6.226 :
F!
-ci
0
c
"'
0 j = 1,2,3 (6.227)
@
255
Chapitre 6 • Rayonnement des milieux denses et des gaz
~( _ 1 ôdiv) _ ôL~(T) d·
j = 1,2,3 Kv Ô - 47r Ô + 3Kv }V (6.228)
ÔXj Xi Xj
La résolution du système d'équations 6.228 conduit aux trois moments d'ordre 1 div,
c'est-à-dfre aux composantes du flux radiatif d<piv, et par intégration des trois équa-
tions 6.227 à M~O), moment d'ordre 0, ou à la densité volumique d'énergie radiative,
si des conditions aux limites ont été définies. Compte tenu de l'équation 6.215 on
obtient des relations entre dJv et A;~ et entre M~O) et A6~, qui conduisent à:
L~ = { M~ü)(r) + 3[d1v(r) sin Bcos <p + d2v(r) sin Bsin <p + d3v(r) cos B] }!4n (6.229)
La méthode P 1 est populaire dans la mesure où elle consiste à résoudre, pour chaque
intervalle spectral un système de trois équations aux dérivées partielles, ce qui s' appa-
rente aux méthodes de la mécanique des fluides. Néanmoins la troncature à l'ordre 1
est grossière, ce qui apparaît clairement dans les conditions aux limites radiatives du
système considéré.
Par exemple, le cas trivial d'une paroi noire ne peut être traité précisément par la
méthode P 1 (ni par P3) : comme la luminance du rayonnement partant est indépen-
dante de la luminance incidente, une forte discontinuité de L~ apparaît pour e = n/2,
qu'une base tronquée de fonctions ne peut prendre en compte. Il en va de même pour
une paroi de propriétés radiatives quelconques. En pratique, pour une paroi opaque,
la condition à la limite ne peut être imposée que globalement (contrainte molle), ce
qui conduit à des résultats erronés :
(6.230)
"O
0
c
::J
0 Si on utilise le développement 6.229 de L'! et L~ dans l'équation 6.230, on obtient la
v
T'-f
0
condition aux limites effective, quel que soit l'axe Oxi considéré, valable en chaque
N
@
par01:
~
..c (6.231)
Ol
ï::::
>-
a.
Les écarts constatés sont discutés notamment dans la référence [128]. On trouvera
0
u une généralisation à la méthode P3 dans les références [110, 95]. En conclusion, les
méthodes Pn sont inadaptées au traitement des transferts pariétaux. Elles peuvent
être intéressantes pour traiter des problèmes en champ libre, y compris avec diffusion
de rayonnement.
256
PROPRIÉTÉS
RADIATIVES
DES MILIEUX
257
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
258
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
a) Lois de Fresnel
Soit une onde électromagnétique monochromatique plane (figure 7.1) se propageant
initialement dans un milieu d 'indice 1, incidente sur un milieu homogène d 'indice
n
complexe 2 , non magnétique(µ = 1) dans la direction u 1. La normale à l'interface
est n. Les équations de Maxwell permettent de calculer les réflectivités 11 et r~.L <
des composantes du champ électrique E polarisées, d' une part parallèlement au plan
d'incidence défini par u 1 et n et, d'autre pait, perpendiculairement au plan d'inci-
dence [ 11] :
(7.5)
où k 1z et k2z sont les projections sur Oz des vecteurs d'onde complexes k j = kj + jk'j
dans les milieux 1 et 2 ; soit, si 0 1 est l' angle d' incidence :
... 2 . 2 )1/2
Jm(kjz) > 0 ; kjz = w/co ( nj - sm B1 (7.6)
"""
..-1
;o;
"O
Milieu
0 c
N :::> d'indice
.,.,;:;; plan
@ n1 I
.µ ,,,
'V d'incidence
..c ·;::
Ol s:::>
·;::
>- "'c
a. 0
c
0
.
c
u .~
0 .••
0:::> ' X
"O
ec. Milieu /\
1!!
~
d'indice n 2
:::>
~
-d
0
c
:::>
Figure 7.1- Interface lisse entre milieux homogènes.
0
9
259
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
0,6 a) 0.6
0,./ 0,./
11 0 11 po/arisee b)
0,- O,_
0 0
oo 30° oo 90°
260
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
I
1
0, 8 t-----f-f--./-_j
0,8
0.6
réflectivité p 1; 0.6
0,.1
O,_
0
0
oo 60° 90° 0
Figure 7.3 - Allures des réflectivités non Figure 7.4 - Émissivité non polarisée
polarisées de métaux à 300 K et d'un matériau vitreux en fonction du
10 ~tm [ 143): a) or; b) platine; c) plomb; rapport n 2/n 1 : a) 5; b) 3; c) 1,5.
d) nickel-chrome; e) graphite (2 300 K).
@ .,"'"' fractale, ... ), une taille s, ou une distribution de tailles P(s), un nombre de particules
.µ '~
..c ·c par unité de volume q, ou une fraction volunùque f v·
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a. c
0 c
u .S!
a) Interaction entre une particule et une onde plane incidente
ti
::i
"O
2
o..
~ Une onde plane monochromatique incidente se propageant dans un nùlieu d'indice
s"'
F supposé réel nmv(Smvi µmv) est définie par les champs électrique et magnétique:
-ci
c
c
::i
0
@ E; = Eo exp[j(k · r - 2nvt)] Hi= Ho exp[j(k · r - 2nvt)] (7.10)
261
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Cette onde va être en partie diffusée par la pa1ticule. Dans le cas de 1'onde plane
.incidente le flux surfacique associé <fJiv est, compte tenu des relations entre E 0 et Ho :
(7.11)
L'interaction particule-onde est solution des équations de Maxwell, respectant la
continuité des composantes tangentielles à la surface de la particule :
où Eint et H;nr sont les champs intérieurs et E et H les champs extérieurs à la particule,
écrits sous la forme :
E =Et+ Ed (7.1 3)
Le flux radiatif cf; à travers une surface de normale extérieure n est donné par le flux
du vecteur de Poynting P :
Les champs Ed et Hct, appelés champs diffusés, sont considérés à une distance r
grande par rapport à la taille caractéristique a de la particule (figure 7 .5). Ils ont des
structures d'ondes sphériques [10] : par exemple, pour le champ électrique :
"Cl
0
c
::::i
0
"""
.-1
0
N Figure 7.5 - Diffusion en champ lointain; le plan de figure est celui de diffusion: u est
@ confondue avec la normale extérieure à la sphère next·
.µ
..c
Ol
·;::
>- L' amplitude complexe de l'onde diffusée T, dépendant de la direction, s'exprime,
a.
0
u après résolution des équations de Maxwell, linéairement en fonction des composantes
de Eo. Le vecteur de Poynting associé à l'onde globale s'écrit en champ lointain:
(7.16)
262
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
En effet, le flux de Pv à travers une sphère .E, de rayon r grand devant a, et de normale
externe u conduit à2 :
Le premier terme du second membre est la puissance absorbée par la particule <Pav.
le second la puissance diffusée <Pc1v · Le premier membre représente la puissance du
rayonnement éteint :
<Pextv = <Pav + <Pc1v (7.18)
(7.19)
avec:
C extv = C av + C c1v (7.20)
Q av = C av/S p 1 (7.21)
(7.22)
"O
0
c
::J
où P dv ·U représente la luminance L~v du rayonnement diffusé à la distancer, propor-
0
v
tionnelle à r - 2 d'après les équations 7.14 et 7.15. La fonction de phase de diffusion,
T"-f
;a;
0
"O
c introduite dans le paragraphe 6.2.3, est liée à la probabilité pour un rayonnement
N ::l
'<I)
~
..c ·-=g"'
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a.
c
0 (7.23)
c
0 c
u .~
0
::l
"O
e D ' une manière générale (voir figure 7.5), il faut prendre en compte les phénomènes
Q,
~
~
::l
de polarisation. Une approche très générale de la polarisation repose sur le vecteur de
i8 Stokes à 4 composantes [25].
-ci
0
c
::l
0
@ 2. Le flux associé à l'onde incidente uniforme à travers la sphère est nul.
263
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Kv = q L 00
Cav(s, v , .. .)P(s)ds
cr, = q L 00
Cdv(s,v, .. .)P(s)ds
(7.24)
f3v = Kv + CFv
0
v
,..-!
c) Propriétés de particules sphériques homogènes
0
N
@
L'application du modèle précédent à des particules sphériques est appelée théorie de
~
..c Mie. La solution dépend de deux paramètres [10]. D' une pait, le paramètre optique :
Ol
ï::::
>-
a. m(v) = (nv + .iXv)/nm(v) (7.26)
0
u
est le rapport des indices. D ' autre part, le paramètre de taille est défini par :
x = 2nnm.R/Ào (7.27)
264
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
Dans le cas général, Q av, Qc1v et Pv s'expriment à paitir des fonctions de Bessel et
de Hankel sphériques; il n'est pas utile de mentionner ici ces expressions analytiques
quelque peu rébarbatives. On trouvera dans (Bohren et Huffman, 1983) des logiciels
de calcul. Deux cas limites sont particulièrement intéressants : celui des particules
grandes par rapport à la longueur d' onde du rayonnement considéré et celui des pe-
tites paiticules :
• Les grandes particules sont définies par:
(7.29)
"O
0
ou C av + Crr v = nR2 (7.32)
c
::J
0 La section efficace de diffraction, qui ne peut s'expliquer que du point de vue ondu-
v ;a;
T"-f
0
"O
c
latoire de 1' optique physique, est égale à la section effi cace évidente associée aux
N ::l
@ .,.,
~ autres phénomènes qui conduisent à l'extinction : absorption, réflexion et transmis-
~
..c
'<I)
·-=g"' sion dans une autre direction que la direction d' incidence. Ce résultat, surprenant à
Ol
ï:::: ::l
CO première vue, s'obtient à partir du théorème de Babinet [11]. La diffraction corres-
>-
a.
c
0
0
c
c pond, en pratique, dans le cas de très grandes particules, à un infime changement
u .~
0
::l
"O
de direction du rayonnement incident.
e
Q,
~
Compte tenu de 7.24, 7.25 et 7.29, il apparaît que, dans la limite des grandes par-
~
::l
i8
ticules, le coefficient d'extinction global f3 associé à un ensemble de particules est
-ci
0
c
::l 4. Dans le cas d' une particule opaque, le phénomène de transmission disparaît et il vient :
0
@ Q dv = Q di.lfrac1io11 + Q,. et C dv = C diffrac1io11 + C,.
265
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Qav =
m2 -
4xlm ( 2
Il Qdv =
8
3x
4 m2 - 1 2
m2 +1 (7.34)
m + 1
J,, = f 3
(4/3)rrR qP(R)dR, (7.36)
"O
0
c
::J
il vient, à partir de 7.24, 7.33 et 7.34 :
0
v
T""f
0 KA = 6rrlm[(m2 - l)/(m2 + l.)]nmfv/À = A fv/À (7.37)
N
@
~
..c Il sort de cette relation que l'effet des petites paiticules (absorption et émission)
Ol
ï::::
>-
est pour une source à très haute température (3 000 K) important dans le domaine
a.
0 spectral [0,5-2 ~Lm] ou [5 000-20 000 cm- 1] qui est un domaine de relative trans-
u
parence des gaz de combustion, tandis que l'effet de ces gaz est important en deça
de 5 000 cm- 1, à cause de la localisation spectrale des bandes d'absorption.
Du point de vue de la diffusion, Qdv et C dv sont proportionnels à x 4 ; la diffusion
est donc généralement négligeable devant l 'absorption, si le milieu est absorbant.
Cependant, dans les applications métrologiques (diffusion Rayleigh) ou pour
266
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
1' atmosphère5 ce phénomène est impo1tant. Qc1v et Cc1v sont alors propo1tionnels à
v4 (ou ,t-4 ).
Il peut être intéressant de comparer pour une masse donnée de particules par unité
de volume du mélange fluide-particules Cm l'absorption par des petites particules et
par des grandes particules. On obtient pour des petites particules :
(7.38)
où Pp est la masse volumique intrinsèque des paiticules. Par exemple, dans le cas de
suies (Dalzell et Sarofim, 1969 , Buckius et Tien, 1977) :
A~ 5,5 (à 1,5 près KA. en m- 1 et À en m) (7.39)
Pour de grandes particules, de rayon Rr:l' on obtient :
~
'<I)
cielles, vai·iable dans le temps, et un état de surface rugueux susceptible d'engendrer
..c "'
·-=
Ol g
::l
des phénomènes de diffusion.
ï:::: CO
>-
a. 0
c
0
c 5. Ce phénomène de diffusion explique la couleur bleue du ciel. Dans une direction qui n'est pas di-
c
u .~ rectement celle du soleil, le rayonnement visible reçu par un observateur est à la fois proportionnel à
0
,t-4 et grossièrement à la luminance L~ (5 700 K), qui est celle du corps noir à la température équi -
::l
"O
eQ,
~ valente du rayonnement issu du soleil. De ce fait, pour la partie visible du spectre [0,4 à 8 µm], les
~
::l rayonnements bleus sont privilégiés. Inversement, lors d'un coucher de soleil , le ciel est rouge dans la
i8 direction du soleil. L' observateur voit, après une traversée oblique de l'atmosphère, qui augmente son
-ci
0
c
::l épaisseur optique, un rayonnement privé de ses composantes spectrales diffusées : ce rayonnement est
0
@ donc principalement rouge.
267
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Q. Q..
0.30
4.0
0.20
2.0
0. 10
.r
o.o 0 2 4 6 8 0 2 4 6
8 0.00
6.0 0.8
l G
0.6
4.0
l 0.4
2.0
0.2
:r J'
0.0 0.0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
268
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
h)
1e+02
0. 1
0.01
() 0
0.01 0.0001
0 100 150 0 50 100 150
1.0
ù)
0.8
0.6
0.4
0.2
Il
0 .0
0 50 100 150
plus superficielles du matériau sont à prendre en compte pour caractériser les pro-
priétés radiatives. Or, ces couches sont précisément celles qui sont le plus soumises
aux effets d'un environnement agressif: oxydation, corrosion, encrassement, défauts
superficiels de structure, etc. De ce fait, ce ne sont plus les propriétés physiques (in-
"Cl
c
0 trinsèques) du matériau qui interviennent mais celles de la surface du matériau dans
::::i
0 un environnement donné, compte-tenu également de son histoire. Un matériau défini
"""
..-1
;o;
"O
va, par exemple, en fonction de cette histoire se couvrir d' une couche constituée d' un
0 c
N ::i
mélange d'oxydes divers de composition et d' épaisseur variables. Un cas frappant est
@ .,"'"' l'évolution des propriétés radiatives d' un corps réputé inoxydable, un acier spécial
.µ '~
..c ·c
::; du type inconel, en fonction de la couche très mince d' oxydes déposée (figure 7.8).
Ol c
·;::
>- "'cc L' appelation inoxydable signifie ici que la couche d'oxyde est stable et protège les
a. c
0 c
u .S! couches profondes du matériau; si les propriétés mécaniques de celui-ci ne sont pas
ti
::i
"O
2
o..
modifiées, ses propriétés radiatives le sont fortement.
~
269
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
I s'
T(K)
0 ~~~~~~~~~~~--
600 1200
Figure 7.8 - Émissivité totale de l'inconel en fonction de l'état de surface, adapté de
Touloukian et De Witt [ 139).
"Cl
0
c
::::i
0
"""
..-1
0
N
@
.µ
..c
Ol
·;::
>-
a.
0
u
I 2 I
){.wu)
270
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
directions, ce qui a pour effet d'augmenter l'absorption par le matériau par effet de
cavité. Il est possible de passer de façon continue, en fonction de la rugosité, d' une
réflexion spéculaire (cas optiquement lisse) à une réflexion quasiment isotrope (cas
où les orientations des éléments de surface sont aléatoires).
La rugosité d ' un matériau peut aussi être artificiellement contrôlée : augmenta-
tion de l'absorptivité par effet de cavité, modification de l'indicatri ce de diffusion
par rainurage, technique de sablage, microbillage, etc. Une étude systématique de la
rugosité naturelle ou contrôlée est développée par Beck.man et Spizzichino [3] par
exemple.
271
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
comme la somme d' une composante diffuse p:so et d' une composante spéculaire
p~spec . Cette dernière est déduite des lois de Fresnel en utilisant l' approximation de
Kirchhoff [3, 102]. La composante diffuse se déduit de l'absorptivité directionnelle,
mesurable par ailleurs, à partir de la relation en réflectivités directionnelles :
(7.43)
272
7.1. Propriétés radiatives des milieux denses
nombre de paramètres à optimiser. D' autre part, elles reposent généralement sur un
forçage des lois physiques. Une autre approche [34, 88, 87] consiste à appliquer aux
équations de transfert radiatif les techniques déterministes de prise de moyenne vo-
lumique de Whitaker et Quintard [154], qui trouvent leur pleine justification en mé-
canique des milieux continus.
Une méthode statistique plus générale, qui repose non seulement sur les valeurs
moyennes mais aussi sur l'ensemble des moments, permet de caractériser exhaus-
tivement les propriétés radiatives d 'un matériaux poreux à partir des fonctions de
distribution des cordes. Ces fonctions de distribution caractérisent déjà parfaitement
la morphologie d 'un milieu poreux [138] et sont obtenues généralement à partir
d'images tridimensionnelles à haute résolution spatiale, issues de tomographies X
ou y. L' idée clé est que pour un milieu poreux avec une phase opaque et une phase
transparente, la fonction de distribution cumulée d'extinction Gext de la phase ho-
mogénéisée de propagation, complément à 1 de la transmittivité directionnelle, est
simplement la fonction de distribution cumulée des cordes [134]. Quand une phase
homogénéisée suit la loi de Beer, Gexr(s), égale à 1 - exp(- ,Bs), est caractérisée par
le seul coefficient d 'extinction ,B. La méthode, dite RDFI [134, 156] permet alors de
valider le caractère Beerien ou non Beerien d ' une phase homogénéisée et de déter-
miner, dans la première hypothèse, le coefficient d' extinction et plus généralement,
à partir des lois locales de réflexion des parois opaques, les coefficients d'absorption
et de diffusion de la phase homogénéisée. Il est remarquable que dans cette approche
la fonction de phase de diffusion du milieu poreux est directement déterminée sans
aucune approximation, à partir de la connaissance des lois de réflexion à l' échelle
locale [134, 157, 9, 24]. Cette méthode a été également utilisée ensuite par d' autres
auteurs [105, 104, 57, 56, 58].
De nombreuses phases homogénéisées de milieux poreux, statistiquement aniso-
"O tropes ou même statistiquement isotropes de porosité intermédiaire, sont très loin
0
c d' être caractérisées par une extinction exponentielle : voir l'exemple [24] de la fi-
::J
0
v gure 7 .1O. Les propriétés radiatives d' un tel milieu poreux sont alors exhaustivement
T"-f
;a;
"='
0
N
c caractérisées par la fonction de distribution cumulée d'extinction représentée sur la
"' figure, la probabilité cumulée de diffusion, la fonction de phase de diffusion et, si
@ .,"'"'
~ ~
..c
Ol
't:
0
la phase est statistiquement anisotrope, un indice optique directionnel effectif. Les
ï:::: '5
>- "'0c transferts radiatifs sont alors régis par une équation de transfert généralisée (GRTE
a. c
0
u c
.Q
en Anglais), établie dans la référence [131], qui est résolue aussi facilement, par une
ü
"'
"='
méthode statistique de Monte Carlo, que l' équation de transfert classique, dans la
2
o.
~
mesure où elle est déj à fo1mulée en termes de fonctions de distribution.
"'
'5
F! Un fo1mali sme général de couplage entre transferts radiatifs et autres transferts
-ci
0
c the1miques au sein d'un milieu poreux, incluant les couplages à échelle locale, a été
"' développé dans la référence [84].
0
@
2 73
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
2 4 6 8 10
f3re/s'-.s)
Seules les notions strictement utiles à la compréhension des transferts radiatifs dans
un milieu gazeux sont .introduites dans cette partie. Les bases physiques du rayon-
nement des gaz (transitions, profils de raies, .intensités, etc.) ont été détailJées dans
"Cl
0
un article de synthèse [133]. Certaines notions clés sont développées dans le para-
c
::::i graphe 10.2.3.
0
L'approche raie par raie, la plus générale, est esquissée dans le paragraphe 7 .2.1.
"""
..-1
0
N Le problème, crucial pour les gaz, des corrélations spectrales entre phénomènes
@ d'émfasion, de transmission et d'absorption est abordé dans le paragraphe 7.2.2. En
.µ
..c
Ol
·;::
pratique, les modèles approchés adaptés aux transferts radiatifs peuvent être clas-
>-
a. sés en modèles de bandes, qui caractérisent les propriétés radiatives dans des bandes
0
u spectrales discrètes, et en modèles globaux, fondés sur une fonction de distribution
cumulée du coefficient d'absorption sur tout le spectre. Parmi les modèles de bandes,
le modèle statistique à bandes étroites (MSBE) fait l'objet d'une attention particulière
dans le paragraphe 7 .2.3, dans la mesure où il présente un grand intérêt pédagogique
pour mettre en évidence aisément toutes les situations susceptibles d'être rencontrées.
Le modèle CK, compatible avec le traitement de la diffusion par des particules, est
274
7.2. Propriétés radiatives des gaz
abordé dans le paragraphe 7.2.4. Les modèles globaux, moins précis, dans le para-
graphe 7.2.5 . On trouvera une étude exhaustive de ces modèles, des comparaisons
de leurs performances dans différentes conditions et des critères de choix dans la
référence [133].
Kv = (7.44)
consrituanrs absorbants raie.si
dans la mesure où les raies peuvent être considérées comme isolées. Cette approxima-
"O
tion, non générale, est discutée par Taine et Soufiani [133]. L'approche précédente,
0
c appelée raie par raie, est rigoureuse si, pour toutes les conditions considérées (T,p,x,
::J
0 etc.), les grandeurs physiques clés sont connues pour toutes les raies :
v ;a;
T"-f
0
"O
c • les positions des centres des raies vi;
N ::l
@ .,.,
~
~
'<I)
• les profils normalisés des raies Fi(v), tels que :
..c "'
f
·-=
g
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
F;(v) = 1 (7.45)
c
0 c
u .~
0::l
"O 6. Cette bande (de vibration) ne doit pas être confondue avec la notion de bande spectrale associée à un
eQ,
~ intervalle il v.
~
::l 7. Les molécules polaires possèdent de ce fait une bande dite de rotation pure (couplant des états ro-
i8 tationnels d'un même niveau vibrationnel, en particulier du niveau fondamental). Cette bande s'étend
-ci
0
c
::l d'une fréquence faible à quelques dizaines, centaines ou milliers de cm- 1 en fonction de la température.
0
@ La bande rotationnelle de H2 0 permet le chauffage par microondes des aliments.
275
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Ces profils dépendent de diverses causes d'élargissement [53, 133] : effet Doppler (lié
à l'observation du rayonnement dans un référentiel différent de celui de la molécule
qui l'émet ou l'absorbe) auquel est associé un profil gaussien caractérisé par une
demi-largeur à mi-hauteur 'YiD ; effet Lorentz ou des collisions, auquel est associé un
profil lorentzien, caractérisé par une demi-largeur à mi-hauteur 'YiL; effets couplés
Lorentz et Doppler, auxquels est associé un profil Voigt résultant de la convolution
des deux premiers profils, etc.
Dans les conditions thermiques usuelles (300 à 2 500 K, 1 atm), 'YiL est de l' ordre
de qq 10- 2 cm- 1 pour C02 et H 20 et le profil est pratiquement lorentzien. À très basse
pression, YiL , proportionnel à la pression, est négligeable devant ym , indépendant de
la pression et de l'ordre de qq 10- 3 cm- 1, à 300 K, pour les mêmes espèces : le profil
est pratiquement de type Doppler, sauf dans les ailes lointaines des raies. Dans des
conditions inte1médiaires, le profil est de type Voigt.
• les intensités des raies, dont deux définitions existent :
276
7.2. Propriétés radiatives des gaz
1.5 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
8:9
0.6
0.4
0.2
0.0 1-+-+-++-~f-++++-~+.-~llllillJIJMI
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0 l-+-+-++-~f-++++-~-1-1-"l""l'"l~UJllllllll
0.15
0.10
0.05
0. OO l-+-.-+-+--1-+--+-+-+-+-<---"'illJlllll~•
~ L..._._ L. . .~...-~~~~==~~~~
1950 2000 2050 2100 2150 2200 2250 2300 2350 2400 2450
1
v(cm. )
Figure 7.11 - Spectre d 'absorption de C02 , à haute résolution, calculé avec les données
EM2C, ECP. T = 3 000 K, p = 1 atm, Xc o 2 = 0,02, XN 2 = 0,98. Les quatre figures supérieures
sont relatives à des bandes de vibration identifiées ; la figure inférieure représente le
spectre global (communication de Ph. Rivière).
1.5 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
0.5
B:Q
0.6
0.4
0.2
"O 0.0 1--'-"'+-'-"+'"""+--'-'+-L>.\-"'+-".........,...........+'""""lf-'-'-+""'-+............"--+"''-+"--+---+>-+--~f--L'+-<>+-"-+'"-+"~
0 0.20
c 0.15
::J
0 0.10
v 0.05
T"-f
;a;
"O
0.OO lb....lll.....4--11+-JJ..+.1.l.....j.ll..-4-4-!.....,l.........~!::....1.+---+---+-..A.µL..+&--4-!4..ll.....,ll.....lll-L4.ll.....11.....U...!1...4l-..l.ll
0 c 0.15
N ::l
@ .,.,
~ 0.10
~
'<I) 0.05
..c ·-=g"' 0.OO IA-ll-A..\LlJ..4i.11.JU4!U\,.ii..il,.li..il,l!>M-1l.jll..l\..\l.A.l!IAJl./l.iW\Ajl.i!~8,!W\MllC!M1!!MilMMil!l!!!!~
Ol ::l
ï:::: CO
4
>-
a.
c
0
c
0 c 2 . ll,~\J"l~lll.••VlJW1 1lll'\!RWI
fil'Vl"IN/"l.~~·~1~r\N1 11.,.,.,,f/J'l\}'
u .~
0 0 '---'~~~_,_~~~""--"'---'~~~_,_~~~""--"'---'~~~~
::l
"O 2300 2305 2310 2315 2320 2325
e
Q,
v(cm.1)
~
~
::l
i8 Figure 7.12 - Spectre d 'absorption de C02 , à haute résolution, calculé avec les données
-ci
0
c EM2C, ECP: détails. Même légende que pour la figure 7.11 (communication de Ph.
::l
0 Rivière).
@
277
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
0.40 ~-------------------
0.30 000 -> 001
0.20
0.10
0.00 ~~AlUUll~ll.lllll~ll.ltJl.llllllli~
0.15
0.10
0.05
B:BQ
0.06
0.04
0.02
0.00 i'LLWl.JIU.Ul"WMW--
0.015
0.010
0.005
0.000 f----4-
0.6
0.4
0.2
0.0 U.llWlllll-
3000 3200 3400 3800 4000 4200
Figure 7.13 - Spectre d'absorption de H 2 0, à haute résolution, calculé avec les données
EM2C, ECP. Même légende que pourla figure 7.11 (communication de Ph. Rivière).
la structure des raies apparait clairement. L'ensemble d'un spectre IR est représenté,
avec une résolution spectrale dégradée de 25 cm- 1, sur la figure 7 .14a.
Les raies n'apparaissent plus. Seules les enveloppes d'un ensemble de bandes d'ab-
sorption (bande : ensemble des raies associées à des transitions entre deux niveaux
de vibration) apparaissent à cette résolution.
278
7.2. Propriétés radiatives des gaz
1.0
(a)
0 .8
0.6
0.2
0.0
0.0 2000.0 4000.0 6000.0 8000.0
0.03
-0.02
-/
v (cm )
-0.07
0.0 2000.0 4000.0 6000.0 8000.0
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c 100
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a. c
0 c
u .S!
ti
::i
"O
2
o..
~ Figure 7.1 5 - Valeur maximale de 6v en fonction du critère de précision€.
s"'
F
-ci
c
c
::i
Un exemple cat.icatural permet de mettre en évidence l'importance de ce phéno-
0
@ mène de corrélations spectrales. Soit un intervalle spectral ôv dans lequel il existe
279
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Soit:
--~v Ll.v
d<P' 1 ( lvo+2 , , )
A=
L~(T1 )did.Qilv
= -ilv vo-~
&1v&2 vdv = ov ôv
+ ov'
= 1/4 (7.51)
vo-2
V
Ll.v lv
(7.52)
et à se livrer à un calcul non c01rélé entre colonnes du flux considéré. Le résultat 7.51
"Cl
0 deviendrait dans ces conditions : Ane = &~v ~v &;v~v = 1/16, et sous-estimerait quatre
c
::::i
0
fois le flux ! Si un spectre réel n'a pas l'allure caricaturale des créneaux choisis, il
n'en est guère éloigné, comme il apparaît sur les figures 7.11, à 7.13 .
"""
..-1
0
N En conclusion, un calcul correct, même approché, des transferts dans un gaz doit
@ tenir compte du phénomène de corrélations spectrales d'origine quantique, même si
.µ
..c
Ol
·;::
on ne s'intéresse qu'à un flux global (en wm-2 ) . Toutes les méthodes qui recourent
>-
a. à des modèles de gaz gris ou gaz gris par bandes, même spectralement étroites (box
0
u models) reposent sur une erreur physique grossière et sont susceptibles de conduire
à des résultats aberrants quantitativement, et même qualitativement, sauf dans des
cas particuliers qui seront précisés ultérieurement. Comme l'approche raie par raie
est, à ce jour encore, prohibitive en volume et temps de calcul, en transferts 2D et
3D dans des systèmes complexes, il convient d'envisager des modèles approchés, qui
constituent des compromis entre temps de calcul et précision.
280
7.2. Propriétés radiatives des gaz
a) Hypothèses physiques
Une étude détaillée des hypothèses est menée dans l'article de synthèse [133]. D' une
manière sommaire, nous postulerons que :
>- Hypothèse Hl : les centre des N raies d'absorption présentes dans un intervalle
spectral !:J..v sont supposés occuper des positions aléatoires au sein de l'intervalle.
>- Hypothèse H2 : chacune des N raies de l'intervalle considéré est supposée
appartenir à une suite infinie de raies identiques, positionnées dans un très grand
nombre d'intervalles consécutifs de largeur !:J..v (ensemble représentatif).
"O
>- Hypothèse H 3 : les N raies del' intervalle qui ont des largeurs distinctes Ym, sont
c
0
bien représentées par une largeur moyenne Y. On considère ici uniquement l'élargis-
::J
0 sement par collisions8 (Lorentz).
v ;a;
T"-f
0
N
"O
c
::l >- Hypothèse H4 : les intensités S des N raies suivent une loi de distribution P(S)
@ .,., fixée a priori.
~
'<I)
~
..c ·-=g"'
Ol ::l
ï:::: CO
>- c
a.
0
0
c
c
b) Cas d'une colonne homogène et isotherme
u .~
0
Compte tenu de toutes ces hypothèses, il est démontré que la transmittivité d'une
::l
"O
e
Q,
~ colonne gazeuse homogène et isotherme, avec une seule espèce absorbante, est ca-
~
-ci
0
c
::l
0
@ 8. Des généralisations ont été menées, en domaine Yoigt (115].
281
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
-
• k(T) qui représente le quotient de l'intensité moyenne des raies par l'espace-
ment moyen des raies (en cm- 1 atm- 1) ;
• 1/o(T), inverse d'un espacement caractéristique des raies (en cm);
• y, largeur moyenne des raies (en cm- 1), qui dépend de l'espèce absorbante, de
la température, de la pression, des concentrations dans les différentes espèces
du milieu.
- -
Les deux premières grandeurs k et 1/8 sont, en pratique, tabulées en fonction de
T et de l'intervalle spectral considéré, par exemple par Rivière et Soufiani [ 116] et
Ludwig et al. [91 ] ; les demi-largeurs moyennes y sont données par des expressions
analytiques9 .
La transmittivité moyenne sur Llv d'une colonne homogène et isotherme, de tempé-
rature T, pression p, fraction molaire en gaz absorbant x et de longueur l, est donnée
dans le modèle de (Malkmus, 1967) par :
"O
0 c) Propriétés essentielles des spectres gazeux
c
::J
0 La loi de Beer sur l' absorption, valable en toute généralité à haute résolution et repo-
v
T"-f
0
sant sur la notion de coefficient d'absorption, n'est en général plus valable si on consi-
N
dère une transmittivité moyennée sur un intervalle Llv. Il apparaît sur l'équation 7.53
@
~
..c
qu'un coefficient d'absorption moyenné n'a plus en général de sens physique (on re-
Ol
ï:::: trouve la discussion du paragraphe 7 .2.2). La précision typique de 1 % du modèle
>-
a.
0 statistique à bandes étroites montre qu'il prend très bien en compte le phénomène de
u
9. Par exemple, les demi-largeurs moyennes utilisées [129] sont:
Y~o7- = (p/ps)(Ts/T)0 •75 (0,07xco7- + 0,1XH2o + 0,05Xo 2 + 0,058Xamre )
Y~2 o = (pfps)f0,462(Ts/T)XH2 o + (Ts/T)0 ·5 [0.106xco 2 + 0,036xo 2 + 0,079xautre]}
où les x; désignent les fractions molaires en constituants i du mélange, Ts et Ps les température et
pression de référence : 296 K et 1 atm. Il est très important de n'utiliser que des ensembles de données
(k, 1/8, y) cohérents, issus de la même génération de modèle par les mêmes auteurs.
282
7.2. Propriétés radiatives des gaz
(7.56)
"O
0
> La limite dite de l'absorption faible de l'équation 7.53 est définie par:
c
::J
0 2rcxpl(k//3) << 1 ou xplk(ofi) « 1 ou xpl(S EfÏ) « 1 (7.58)
v ;a;
T"-f
"='
0 c
N
"' L'expression de la transmittivité moyennée r'!:lv se simplifie alors en :
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
0 -!:lv -
Ol
ï:::: '5 r' = exp(-xiplk) (7.59)
>- "'0c
a. c -
0 c
u .Q Cette situation est idéale en ce sens que k apparait comme un coefficient d'absorption
ü
"'
"='
2 moyen par unité de pression partielle.
o.
~ Quand la largeur de raie est plus petite que 8, espacement typique des raies, le fait
"'
'5
F! que la condition 7.58 soit vérifiée conduit même à une expression de la transmittivité
-ci
0
c voisine de 1 ; l'expression 7 .59 peut alors être linéarisée : le milieu est optiquement
"'
0
mmce.
@
283
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
.Mais si les raies sont suffisamment larges par rapport à leurs espacements (cas de
forts recouvrements : ofY « 1), le fait que la _90ndition 7.58 soit vérifiée n'implique
pas que le milieu soit optiquement mince : xplk peut être del' ordre de quelques unités
(milieu optiquement épais) et la transmittivité moyennée faible; dans ce dernier cas,
toute dynamique a disparu du spectre qui est très lisse en fonction de la fréquence,
comme pour un milieu dense. Cette situation se rencontre dans les gaz à pression
élevée (y est proportionnel à p , comme dans les liquides).
V p
-~v = n-~v
T Ti n-~v
Tp (7.60)
i=l p =l
284
7.2. Propriétés radiatives des gaz
par une longueur l 1 et un ensemble de condition 10 (T1,p1,xi1,xk1), des valeurs des pa-
- -
ramètres k(Tj), l/ô(Tj) et y(T1,p1 ,xiJ,XkJ) des modèles statistiques à bandes étroites.
Une hypothèse supplémentaire est nécessaire à ce stade pour obtenir concrétement
r'~v pour l'ensemble de la colonne non uniforme. Il s'agit en fait de modéliser les
corrélations spectrales entre éléments de colonne. D ' innombrables approximations
sont proposées. Une discussion complète de ces approximations est détaillée dans des
articles de (Young, 1975 a et b). L'approximation de Curtis-Godson, la plus simple,
donne généralement des résultats satisfaisants pour les applications usuelles à haute
température, en particulier dans un milieu en combustion. Dans cette approche, on
définit la quantité extensive caractérisant la composition du milieu :
u= li x;(s)p(s)ds . (7.61)
-
On introduit pour la colonne non uniforme un paramètre ke global, pondéré par u,
soit:
k,u = li x;(s)p(s)Ïc(s)ds, (7.62)
- -
et un paramètre f3e moyen pondéré par keu soit:
(7.63)
Cela revient à associer à la colonne non uniforme une colonne équivalente uniforme
- - - - -
caractérisée par ke et f3e, plus précisément par ke et f3eke, qui sont les deux grandeurs
physiques essenti elles du modèle, et qui régissent les limites de l'absorption faible
et de l'absorption forte. L'approximation de Curtis-Gordon consiste à poser que la
transmittivité moyennée sur !:J..v de la colonne non uniforme est celle de cette colonne
"O
c
0
équivalente; c'est-à-dire qu 'on utilise l'expression 7.53 du modèle de Malkmus :
::J
0
v ;a; (7.64)
T"-f "O
0 c
N ::l
@ .,., Cette approximation est en pratique d ' autant meilleure que le paramètre f3 varie fai-
~
'<I)
~
..c ·-=g"' blement sur la colonne non homogène et non uniforme. Un exemple de spectre cal-
Ol ::l
ï::::
>-
CO
c culé avec l ' approximation de Curtis-Godson est comparé sur la figure 7 .14 au même
a. 0
c
0
u c
.~
spectre calculé par la méthode raie par raie. La précision typique de 1' approximation
0
::l
"O de Curtis-Godson pour des milieux en combustion est d' environ 5 %. Le calcul des
e
Q,
~ luminances pour une colonne anisotherme et non uniforme est alors effectué à partir
~
::l
i8
de l'équation 6.47.
-ci
0
c
::l 1O. Dans l'ordre température, pression totale, fraction molaire du constituant absorbant i et des autres
0
@ constituants k.
285
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
7.2.4 Modèle CK
Le modèle CK a été initialement introduit pour des applications atmosphériques [53,
78] puis généralisé à des applications à des milieux en combustion [113, 114]. Il
a été étendu pour les applications à la télédétection en modèle CKFG, non abordé
ici [85, 113].
' -~v
où k(g) désigne la fonction réciproque de g(k). A partir de l'expression der~ il
est aisé d'exprimer la luminance émise et le flux émis par la colonne homogène et
isotherme, dans la mesure où L~ (T) est supposé uniforme env sur l'intervalle ~v.
286
7.2. Propriétés radiatives des gaz
Dans ce cas, les spectres associés aux différentes conditions thermophysiques sont
affines et les corrélations spectrales sont rigoureusement prises en compte en faisant
se correspondre, pour les différents points s, les valeurs de k associées aux mêmes
valeurs de g. Cela revient à dire que g est une pseudo-fréquence sans dimension.
La loi d' échelle 7.67 est rigoureuse en profil Doppler et constitue une bonne
approximation en profil Lorentz (conditions thermiques usuelles) pour des milieux
quasi-isothermes, de fractions molaires variables en C02 , voi re de pression variable
(tant que la largeur de raie varie faiblement du fait de x et de p). Mais de fortes
variations de température, de pression ou de la fraction molaire en H 2 0 modifient
fortement les spectres et mettent en principe en défaut la loi 7.67. L' hypothèse de
séparabilité des dépendances spatiales et fréquentielles n 'est plus exacte dans ces
conditions.
Bien que la condition suffi sante 7 .67 ne soit pas vérifi ée, la loi de c01Télation ap-
prochée utilisée dans la méthode CK consiste à considérer g comme une pseudo-
fréquence adimensionnée, c' est-à-dire à associer les valeurs de k de même valeur de
g en tout point. C 'est la cause principale d' erreur de la méthode. L' erreur dans des
conditions typiques de combustion est de 5 % sur la transmittivité (voir figure 7.14b).
Considérons l'exemple d'un milieu hétérogène et anisotherrne comprenant un seul
gaz absorbant caractérisé par k(s ,g) dans le modèle CK et une assemblée de paiti-
cules caractéri sées par des coefficients d'absorption et de diffusion Kv 0 (s) et crv0 (s)
et une fonction de phase Pv0 (u', u) supposés uniformes sur Liv. En utilisant la loi
de c01Télation précédente, l'équation de transfert locale pour un milieu absorbant et
diffusant (voir paragraphe 6.3.1) moyennée sur Liv , en fait sur g, devient, pour une
bande centrée en vo :
l d
i
o ds
-L~0 (g,u, s)dg = -
li
o
[k(s, g) + K v0 (s) + crv0 (s)]L~/g , u, s)dg
"O
c
0
v
0
::J
;a;
+ L;0 (s) li [k( s,g) + Kv0 (s)]dg + : : [ ' P v0 (n' ,u) (l L~,(g,u'
1
,s)dq) d!!'
T"-f
0
"=' (7.69)
c
N
"'
@ .,"'"' Les limitations de la loi de corrélation utilisée en CK sont di scutées dans la réfé-
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
rence [133]. Un avantage est d'associer de façon biunivoque à un coefficient d' ab-
ï::::
>- "'0c sorption k(g,T) pour un milieu homogène de température T , un coefficient d' absorp-
a. c
0 c
u .Q tion unique k' (g, T' ) pour le même milieu, mais à température T' , alors qu' en fait,
ü
"'
"='
2 dans un spectre réel, compte tenu des modifications des fonctions de distributions cu-
o.
~ mulées dues à l' effet de température, différentes valeurs Kv(T') peuvent être associées
"'
'5
F! à une valeur donnée Kv(T).
-ci
0
c L' intérêt pratique de la méthode CK est que k(g) est une fonction monotone crois-
"'
0
sante de g. Une interprétation physique consiste à considérer k(g) comme un spectre
@
287
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
r'
L~0 (u, s) = J o L~0 (g,u, s)dg = I n.
WjL~/u, s) (7.70)
0 j =l
où L~
1est la valeur de la luminance au point discret gj de [0,1], de poids Wj . Les
N couples (gj ,wj) sont indépendants de la bande spectrale et des conditions thermo-
physiques. Avec la transformation 7.70 l' équation de transfert moyennée sur ~v est
résolue dès lors qu' on a résolu les N équations de transfert associées aux N valeurs
discrètes gj :
:s L~/u,s) = - [kg/s) + Kv0 (s) + CTv0 ]L~/u, s) + [kg/ s) + Kv0 (s)]L~0 (s)
+ crvo (4rr Pg1 (u', u)L~ (u' ,s)dQ' (7.71)
4n ) 0 1
"O
0
homogène et isotherme, la transformée de Laplace de f(k):
c
::J
0 - f),y ( OO
v
T"-f
0
r~ = Jo exp( -kl)f (k )dk (7.72)
N
@
~
..c
Si les variables k1 et k2 associées aux coefficients d' absorption de deux espèces
Ol
ï:::: gazeuses différentes sont statistiquement indépendantes, la fonction de distribution
>-
a.
0 jointe du mélange / 12 (k 1 ,k2 ) est le produit de convolution des fonctions de distribu-
u
tion / 1(k1) et fi (k2) des deux espèces. Compte tenu de 7.72 la transmittivité moyen-
née du mélange de gaz est alors le produit des transmittivités moyennées associées
à chaque espèce prise séparément : voir l'équation 7.60. En conséquence, pour un
mélange, deux voies sont possibles :
13. La même expression peut être écrite pour r~ ou toute autre grandeur.
288
7.2. Propriétés radiatives des gaz
• utiliser l' équation 7.60 mais cela fait perdre l'intérêt d' une fo1mulation de l'équa-
tion de transfert en coefficient d'absorption, compatible avec la diffusion (rela-
tion 7.69).
• augmenter considérablement dans chaque intervalle spectral de recouvrement
d'absorption l'ordre de la quadrature, à paitir de la relation rigoureuse exprimant
1' indépendance statistique de 1' absorption par deux espèces :
(7.73)
où les points courants g.i et g.i' et les poids w1 et w.r se rapportent aux deux espèces.
(Ce sont évidemment les mêmes points et poids). En pratique, pour une bande
de recouvrement d' absorption par deux espèces, on considère N 2 couples (g.i,g.i' )
auxquels sont associés les poids w1w J' . Si cette approche est pénalisante dans une
méthode de transfert déterministe, elle ne l'est pas dans une méthode de Monte-
Carlo.
"'
'5
4
'F(T ,x ,p,k ) = (<rT /rr)-
1
L,.<k L~(T)dv (7.74)
F!
-ci
0
c La sommation est étendue à toutes les valeurs de la fréquence v telles que Kv soit
"' inférieur à k.
0
@
289
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
Un spectre réel ne respecte pas la loi d'échelle 7.67 (voir la discussion du pa-
ragraphe précédent, relatif à CK). Mais, même si on faisait cette hypothèse, les
fonctions de distribution cumulées à deux températures T et T' seraient très diffé-
rentes à cause de la pondération par L~(T). Une approximation due à Dennison et
Webb [36], tend à contourner cet inconvénient en introduisant une température de
référence unique Tref pour tout le système et une fonction de distribution cumulée à
deux températures :
De cette façon, les valeurs de r associées à deux valeurs de T et T' seraient affines,
si la loi d'échelle était respectée. Les mêmes valeurs de r seraient associées aux
mêmes valeurs de k* = klTJ.
Si on considère deux bornes de l'espace des k, ki min et ki max, la quantité ai défini e
par:
ai(T1Tref) = 'F'(T1Tref 1Xref1 Pref1 ... 1 ki max )
(7.76)
-'F'(T1Tref1 Xref1 Pref1 · · · 1 ki min)
représente le poids spectral (la fraction de a-T:ef) associé aux valeurs du coeffi-
cient d'absorption K v appartenant à l'intervalle [ki mini ki maxl On introduit égale-
ment la valeur unique ki du coefficient d'absorption, représentative de l'intervalle
[ki min i ki max ], pour une température T, par la relation :
(7.77)
290
7.2. Propriétés radiatives des gaz
Un inconvénient majeur de la méthode en transfert radiatif est que les résultats sont
généralement sensibles au choix des conditions de référence.
Une variante de l'approche SLW, due à Pierrot et al. [106, 107] et connue sous le
nom de modèle ADF, repose exactement sur la même structure de calcul de ':F mais
consiste à exprimer plus précisément le terme d'émission par :
Les précisions de ces modèles sont discutées dans les références [106, 107].
Dans le cas d'un mélange de gaz absorbants, la solution la plus simple consiste
à considérer un milieu de composition figée ou dont le rapport des fractions mo-
laires est uniforme, pour lequel les tabulations sont à réaliser. Une méthode générale,
dont la mise en œuvre est laborieuse, consiste à considérer des fonctions de distri-
bution cumulées jointes des coefficients d'absorption des différentes espèces absor-
bantes [106, 107].
Les modèles de bandes sont plus précis que les modèles globaux, mais nécessitent
"O
c
0 un effort de calcul plus important. Cependant l'effort de calcul requis pour des
::J
0 mélanges traités, en toute généralité, avec un modèle global, redevient important,
v ;a; ce qui fait perdre beaucoup d'intérêt à une telle approche.
T"-f
"='
0 c
N
"' Seuls les modèles de bandes permettent de traiter des parois de propriétés radia-
@ .,"'"' tives réelles (non grises). C'est une limitation forte des modèles globaux.
~ ~
..c 't:
Ol
ï::::
0
'5 Les modèles de bandes de type CK et les modèles globaux sont fondés sur des
>- "'0c
a.
0
c (pseudo)-coefficients d'absorption. De ce fait toutes les approches de l'équation
c
u .Q de transfert (locales et intégrales) sont utilisables avec ces modèles, tandis que
ü
2
"'
"='
seules les approches intégrales sont utilisables avec les modèles statistiques à
o.
~
"'
'5
bandes étroites.
F! Pour traiter les phénomènes d'absorption et de diffusion par des particules paral-
-ci
0
c lèlement à l'absorption par les gaz, seule une approche fondée sur le coefficient
"'
0
@
291
Chapitre 7 • Propriétés radiatives des milieux
rrs~(T)L~(T)dv (7.81)
292
I
EQUATIONSI I
GENERALES DE LA
CONVECTION (FLUIDE
MONOPHASIQUE)
"O
8.1 ÉQUATIONS DE BILAN POUR UN FLUIDE
0
c
::J
HOMOGÈNE
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c
8.1.1 Dépendance en température et pression
N
"' des grandeurs thermophysiques
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
Des tableaux assez complets illustrant le comportement de la conductivité ther-
ï::::
>- "'0c mique À, la masse volumique p , la capacité thermique massique cp, la viscosité dyna-
a. c
0 c
u .Q miqueµ , la vicosité cinématiique v, la diffusivité thermique a et le nombre de Prandtl
ü
"'
"='
2
Pr sont donnés pour des fluides usuels dans le Complément D ; le lecteur est invité à
o.
~ s' y reporter au cours de la lecture de ce paragraphe. Des données plus complètes sont
"'
'5
F! accessibles [142, 143].
-ci
0
c Les liquides ne sont, en excellente approximation, ni compressibles ni même di la-
"'
0
tables (sauf dans le terme moteur de la convection naturelle). Ils suivent des transfor-
@
293
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
mations isovolumes :
P =po (8.1)
(8.5)
294
8.1. Équations de bilan pour un fluide homogène
(8.6)
Les contraintes ti(nexr j) groupent les forces de pression et les forces visqueuses ; on
se limitera ici aux fluides usuels, newtoniens.
(8.7)
Les contraintes visqueuses résultent au contraire des effets cumulés des interac-
tions élémentaires entre molécules du fluide, dirigées par les potentiels intermo-
léculaires, lorsque des déformations sont imposées à un élément matériel de ce
fluide. La notion de déformation est précisée dans le complément B.3, par oppo-
sition aux autres transformations d'un élément matériel (translation ou rotation
dans un référentiel donné). À la suite de déformations imposées à un élément
"O
0
matériel, il apparaît en tout point de la surface de cet élément un champ vectoriel
c
::J de contraintes visqueuses, dans le cas d'un fluide newtonien, caractérisé par le
0
v
T"-f
;a; vecteur contrainte tvi(next j) :
"='
0 c
N
"' (8.8)
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c où Ti.i désigne le tenseur des contraintes visqueuses qui s'exprime simplement
a.
0
c
c en fonction du tenseur di.i des taux de déformation du fluide (voir le Complé-
u .Q
ü ment B.3).
"'
"='
2
o.
~
"'
'5
F! Les contraintes visqueuses représentent l'effet cumulé du transport dans la direc-
-ci
0
c tion j, à travers la surface considérée, de la quantité de mouvement dans la direction i
"' des molécules (et réciproquement à cause de la symétrie). Le tenseur des contraintes
0
@
295
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
(8.9)
On appelle tenseur des pressions, également appelé tenseur des contraintes totales,
P ij le tenseur résultant :
(8.10)
(8.11)
J:Sm(t)
ti(next j ) dS m = (
Jsm
next jP ij dS m = ( Ô~
Jvm .i
P ij dVm, (8.12)
où TiJ est donné par l'équation 8.9 dans le cas d'un fluide newtonien. C'est l'équation
de Navier-Stokes. Si on suppose que la viscosité dynamiqueµ est indépendante de la
température et plus généralement uniforme, il vient2 :
2
dvi Ô Ô µ Ô ( ÔVk)
p - =pgi - - p +µ-vi + - - - . (8.14)
"O
0 dt Ôxi ôx~ 3 oxi OXk
c J
::J
0
v
Remarquons que dans le cas de transformations isovolumes du fluide (équation 8.4)
T'-f
0 le dernier te1me de l'équation 8.14 est nul.
N
@
~
..c
Ol 8.1.3 Bilan d'énergie
ï::::
>-
a.
0 On applique le premier principe de la thermodynamique. Si e désigne l'énergie in-
u
terne massique du fluide, ce dernier s'énonce :
d (8 + 8c) = -d
-d
t
d
t
l (
Vm(t)
v~ )
p e + -2 dVm = l V,,,(t )
p (de dvi
d ) dVm = . + Q,
-d + Vi-
t t
. w (8.15)
296
8.1. Équations de bilan pour un fluide homogène
@ .,., L'équation d'évolution de l'énergie interne s'écrit, après des transformations élémen-
~
'<I)
~
..c "' taires :
·-=
g
Ol ::l
ï::::
>-
a.
CO
0
c
c
de = -p ( - a vi) +Ti· -v·+P-
p- a - a ( q.1th +q- . R) (8.21)
0
u c
.~
dt axi .! axi .! axi l
0::l
"O
e Pour obtenir l'équation 8.21 , on a utilisé le fait que via/axjTji est égal à vja/axiTij
Q,
~
~ puisqu'une double sommation est faite suri et jet que le tenseur Tij est symétrique.
::l
i8
-ci
0
c
::l 3. q;h représente, dans le cas d' un mélange d'espèces, un flux thermique qui n'est pas seulement conduc-
0
@ tif; un effet de transport d'enthalpie lié à la diffusion de masse sera introduit dans le paragraphe 8.2.3.
297
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
dh = - Ô
p- th R) dp.
- ( q. +q. +P+Tï - Ô v· + - (8.24)
dt OXi l l .! OXi .! dt
Les trois premiers termes du second membre con-espondent à des échanges in-éver-
sibles de chaleur; le troisième, toujours positif, con-espond à l'échauffement du fluide
par le travail ifféversible des forces visqueuses. Le dernier terme est réversible et cor-
respond à la compressibilité du fluide.
Cas particulier d'un fluide homogène (sans transport d'espèces).
Dans le cas d'un liquide la différence entre enthalpie et énergie interne est souvent
académique ; on pose généralement :
dh = Cp dT, (8.25)
où cp désigne la capacité thermique massiq ue du liquide. Dans le cas d'un gaz réel,
l'expression de l'enthalpie massique est donnée par :
où/3 est égal à -ljp(ôp/ôT)p. L'équation générale de l'énergie prend, dans ces condi-
tions, la forme déduite de l'équation 8.24 et totalement rigoureuse pour un fluide
monophasique homogène newtonien4 :
"O
0
c
0
::J
pc - o(
dT= - - q.cd +q.R) + P +T/3-dp +Tï·- v ·. o (8.27)
v
T"-f
p dt ÔXi 1 1
dt .! ÔXi .!
0
N
@ La quantité scalaire qui représente 1' échauffement dû aux contraintes visqueuse, pro-
~
..c po1tionnel àµ, si µ est constant, appelée fonction de dissipation , s'écrit générale-
Ol
ï::::
>-
ment:
a.
0
u (8.28)
Dans le cas d' un gaz parfait (/3 = l/T), en transformation adiabatique, l'équation
locale de 1' énergie devient :
pcpdT = dp. (8.29)
4. Comme le fluide est homogène, q;11 représente seulement un flux conductif q~·d .
298
8.2. Équations de bilan pour un fluide hétérogène
Notons que le premier membre de cette équation représente pour un solide, un liquide
ou un gaz parfait la dérivée temporelle de l'enthalpie d<J{/dt.
En conclusion, les équations de bilan de masse 8.3, de quantité de mouvement 8.13
et d'énergie, en formulation enthalpique 8.27 ont été établies du point de vue d' un
élément matériel de fluide monophasique newtonien (avec un fluide homogène à ce
stade). Le point de vue d' un système ouvert à frontières éventuellement mobiles a été
abordé dans le paragraphe 5.2.2.
"O
Dans le cas d'un fluide constitué d' un mélange hétérogène de S espèces s, les
0
c équations locales instantanées de bilan de masse globale 8.3 et de quantité de
::J
0 mouvement 8.13 sont, en un point M, à l' instant t, formellement identiques à
v ;a;
T"-f
0
"O
c
celles établies dans le paragraphe 8.1 pour un fluide homogène. Ces équations
N ::l
@ .,.,
~ de bilan dépendent alors des propriétés thermophysiques relatives au mélange :
~
..c
'<I)
·-=g"'
p(M,t), cp(M, t), il(M,t) , µ(M, t) ... . Des équations de bilan de masse complémen-
Ol
ï:::: ::l
CO taires doivent être établies pour S - 1 espèces du mélange hétérogène. L'équation
>-
a.
c
0
0
c
c
relative à la derni ère espèce est déduite des S - 1 équations précédentes et de celle
u .~
0
::l
de bilan de masse globale. L'équation de bilan global d'énergie du fluide intègre,
"O
e
Q, de plus, de nouvelles contributions, associées aux transferts d'enthalpie par les diffé-
~
~
::l
rentes espèces au sein d'un élément matériel du mélange. En effet, chaque espèce s est
i8 caractérisée5 par une vitesse de d(ffusion v0Sl.(M,t), différence entre la vitesse moyenne
-ci
0
c
::l
0
@ 5. Toutes les grandeurs qui suivent sont précisément introduites dans Je paragraphe 10.1.3.
299
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
m D V si (8.32)
qs i = Cs vsi' VD.
Sl = - Vi 1
(8.33)
avec:
dsi = J_(nsi ) + (ns _ Cs)~J_p- Cs [Fs _ ~ Fs'Ps' ), (8.38)
Ôxi n n p p ôxi p 4s p
300
8.2. Équations de bilan pour un fluide hétérogène
où Fs désigne la résultante des forces massiques sur l'espèce s. Il ressort de ces ex-
pressions que v~, vitesse de diffusion de l'espèce s, dépend des coefficients de diffu-
sion D ss' del' espèces dans des bains constitués par les espèces' et des quantités krs'
caractérisant les effets d' un gradient de température sur la diffusion des espèces s'.
Hirschfelder et al., [60] traitent également de ce sujet pour les gaz et les liquides.
Considérons deux cas particuliers importants :
• Dans le cas de mélanges binaires de concentrations quelconques en constituants
A et B, le flux de masse de A, de fraction massique YA, a pour expression [81]:
m ( Ô . kr Ô kp ô )
qAi = -p1JAB - YA + - - - T + - - - p , (8.39)
ÔXi T ÔXi p ÔXi
où 1JAB est la diffusivité massique6 de A dans le mélange et k7 1JAB le coefficient
de thermodiffusion (1.JAB en m2 s- 1 est une grandeur homogène à a diffusivité ther-
mique et v viscosité dynamique). Dans un cas où les effets liés aux gradients de
température et pression sont négligeables, on obtient une équation de bilan clas-
sique à paitir des équations 8.36 et 8.39 :
dYA Ô ( Ô ) (8.40)
pdt = ÔXi p1JAB ÔXi YA +RA,
expression semblable à l'équation de bilan d'énergie 8.27.
Le flux d'énergie diffusée par le mélange binaire, à prendre en compte dans l'équa-
tion de bilan d'énergie 8.24, groupe un terme de conduction (qui existe toujours
en l'absence de transport de masse) et des termes de convection d'enthalpie aux
vitesses de diffusion des différentes espèces; soit, dans la mesure où q~i est égal à
-qm.
Ai.
(8.41)
@ .,.,
~ isovolumes), on obtient avec les mêmes approximations sur Tet p, la loi de Fick:
'<I)
~
..c "'
·-=
g
Ol
ï:::: ::l
CO
(8.42)
>-
a.
c
0
c
0 c
u .~ 6. Dans Je cas d'un mélange binaire de deux gaz, il est possible de retrouver l'équation 8.40 à partir de
0::l
"O l'équation 8.39. En effet : DM = 1JAs(ce/cA)MAMs(n/p) 2 et DAs = - 1JAsMAMs(n/p) 2 [46]. Compte
eQ,
~
tenu du fait que : ôxA/ôxi = - ôxe/Ôx;, il vient :
~
::l cf; = cAvf = - cA(DAA - DAB)âxAfâx; = - p1JABMAMB(n/p)2âxAfâx; = - pVABâYAfâx;.
i8 1JA 8 s'exprime en fonction de l'intégrale de collision D.~~· 1 >, fonction uniquement de T :
-ci
1JA 8 = 3RT/ ( 16np.0.~ ~· 1 )), oùµ désigne la masse molaire réduite, ce qui explique que 1JA 81p soit tabulée
0
c
::l
0
@ en m2 s- 1a1m.- 1 en fonction de la température pour un gaz parfait A dilué dans un gaz B.
301
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
(8.43)
Compte tenu de l'équation 8.4, l'équation de bilan de masse d'une espèce 8.35
devient:
des a a a( a )
-d = -;;-Cs+ Vï-;:;-Cs = -;:;- Dsb-;:;-Cs + Rs, (8.44)
t ut UXi UXi UXi
Compte tenu de 1' équation de bilan de masse del' espèce s 8.35, l'équation précédente
"O
0 devient:
c
0
::J
d31s
dt ( [ das ( o m)j
= Jvm(t) Cs dt +as Rs - OXi qsi dV. (8.46)
v
T"-f
0
N
@
Le premier terme du second membre est analogue au second membre du théorème de
~
..c
Reynolds (équation 5.25). Le deuxième terme représente la variation de la grandeur
Ol
ï:::: 31s par unité de temps due à la production (algébrique) del' espèce s dans une réaction
>-
a.
0 chimique; le dernier terme représente la variation due au phénomène de diffusion de
u
l'espèce s au sein d'un élément du système matériel global.
302
8.2. Équations de bilan pour un fluide hétérogène
Il vient alors, pour des gaz patfaits ou des liquides,à partir de l'équation 8.367 :
(8.48)
avec:
s
pep = L CsCps 1 (8.49)
s=I
et à partir de l'équation de bilan d'énergie 8.24, dont on néglige les derniers termes :
d Ô ( th R) (8.50)
P dt h = - ôxi qi + qi + P,
(8.51)
'<I)
~
..c "'
·-=
g
équation dans laquelle tous les termes sources radiatifs, chimiques ou d'autres ori-
Ol
ï::::
>-
::l
CO
c
gines, ont été globalisés dans la puissance volumique P.
a. 0
c
0 c
u .~ 7. On pourra.it aussi utiliser l' équation 8.46 et exprimer que la variation de l'enthalpie totale d'un mé-
0::l
Q,
~ 8. Les capacités thermiques massiques des espèces varient peu avec la température. Dans le cas de
~
::l gaz, elles sont de l'ordre de 1050, 1100, 980, 930 J/(kgK) pour l'air, N2 , C02 , 0 2 respectivement; le
i8
-ci second terme du second membre de l'équation 8.51 est alors négligeable. Mais cP est de l'ordre de 2000
0
c
::l et 14.000 J/(kgK) pour la vapeur d'eau et H2 : l'hypothèse précédente s'applique difficilement à une
0
@ combustion cryogénique, par exemple. Dans le cas des liquides, les valeurs de c" sont très variables.
303
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
~ + v . grad T)
c
0
v
::J
pocP ( = Â il. T+ P (8.55)
,..-!
0
N
@
Le problème mécanique défini par les équations 8.53 et 8.54 est découplé du pro-
~
..c blème thermique de l'équation 8.55. Le système d'équations 8.53 à 8.55 est à ré-
Ol
ï:::: soudre avec des conditions initiales de champs de température et vitesses et des
>-
a.
0 conditions aux limites mécaniques et thermiques.
u
9. Quelque soit le système de coordonnées adopté (cartésien, cylindrique ou sphérique,...) l'équa-
tion 8.54 est à projeter sur trois axes. Les notations grad. v et Av signifient que les opérateurs grad
et 6. sont appliqués aux composantes associées de la vitesses dans le système de cordonnées choisi.
Par exemple, en coordonnées cartésiennes la projection sur Ox de l'équation devient simplement :
p0 ~ + p 0 v.grad u = -!~ + µô.u. Des équations similaires peuvent être écrites pour les projections
sur Oy et Oz.
304
8.3. Équations de bilan adimensionnées (transformations isovolumes)
v+ = v/vo (8.58)
"O
0
c
::J où vo désigne une vitesse de référence, caractéristique de la convection forcée, et :
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c
(8.59)
N
"'
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
Ol
ï::::
0
'5 y+ = (T - To)/ôT (8.60)
>- "'0c
a. c
0 c To est une température de référence et ôT un écart de température, réel ou défini à
u .Q
ü
"'
"='
paitir d'un flux surfacique, par exemple Htpo/À. L' équation 8.56 devient, après trans-
2
o.
~
formation :
"'
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
305
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
expression dans laquelle grad+ et /1 + sont définies à partir des grandeurs spatiales
adimensionnées et apparaissent:
> le nombre de Grashof:
(8.62)
(8.65)
'O (8.67)
0
c
::J
0 On retrouve sur les équations 8.61 et 8.65 le rôle déterminant joué par les nombres :
v
T'-f
0
Re, Gr, Pe, Pr (voir paragraphes 5.4.3 et 5.7).
N
@
Le terme Gr/(Re2 )T+ dans l'équation 8.61 où apparaît le nombre de Richardson:
~
..c
Ol
ï::::
Ri= Gr/Re2 (8.68)
>-
a.
0
u permet de définir précisément les domaines de prépondérance de la convection forcée
et de la convection naturelle :
10. Normalien, cofondateur de !'École Centrale des Arts et Manufactures (E.C.P.); premier professeur
de physique de !'École. Le nombre de Péclet est surtout utilisé dans les milieux poreux et pour l'étude
des métaux liquides.
306
8.3. Équations de bilan adimensionnées (transformations isovolumes)
307
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
où ôcs est un écart de concentration de référence (réel ou construit à partir d'un flux
surfacique imposé).
"O
0
L'équation de bilan adimensionnée de quantité de mouvement (pour une seule es-
c
::J pèce diluée) devient :
0
v
T"-f
dv+ ôv+ ( 1 GrsH ) 1
0
- = - + v+ · grad+(v+) = - grad+z+ - + - -c'. - grad+p+ + --A+(v+)
N
@ dt+ ôt+ FrH Rei
s ReH
~
..c (8.75)
Ol
ï::::
>-
expression dans laquelle apparaît, de plus, le nombre de Grashof d'espèces :
a.
0
u
P6 9Ys Ôcs H 3
GrsH = (8.76)
µ2
qui a exactement la même structure et les mêmes propriétés que le nombre de Grashof
the1mique. La discussion sur le type de convection peut être étendue à un nombre de
Richardson Ris fondé sur le nombre de Grashof d'espèces.
308
8.4. Analogie entre transferts thermiques et transferts massiques
(8.77)
Dans cette expression apparaît le nombre nombre de Schmidt Ses, relatif au consti-
tuant s et strictement analogue au nombre de Prandtl Pr et au nombre de Lewis Les :
(8.78)
Notons qu'en convection forcée il suffit de substituer Ses à Pr, pour passer de la
solution T+ à la solution c;et qu'en convection naturelle il faut, de plus, substituer
Grsx à Grx. Le modèle précédent est aisément généralisable au cas d'un mélange de
S espèces s (s = 1, ... ,S) diluées dans un bain de l'espèce B. En effet, dans ces
conditions, l'approximation de Boussinesq s'applique et l'équation 8.1 devient :
L'ensemble des termes ~~=I ys(cs - cso) se substituent, comme termes moteurs d'ori-
gines massiques, à Ys( Cs - Cso) dans l'équation 8. 72 de bilan de quantité de mouvement
et une équation de bilan de masse peut être écrite pour chaque espèce s. L'analogie
décrite précédemment s'applique à chaque espèce séparément.
2
"'
"='
a) À la conductivité thermique À est associée la diffusivité Ds dans les expressions
o.
~
"'
'5
des flux 8.42 et 8.43.
F! b) À la diffusivité thermique a est également associée la diffusivité Ds dans les
-ci
0
c équations de diffusion 8.44 et 8.52.
"'
0
@
309
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
310
8.4. Analogie entre transferts thermiques et transferts massiques
-au 1 au+
+ U - Up U
u = = CFx(x) = -T p = - µ 1
(x) = - -1 (x)
UQ - Up UQ pu6 pu6 ay paroi Rex ay+ paroi
(8.81)
e) Le nombre de Sherwood local (Shsx = hsx/Ds) est l'analogue du nombre de
Nusselt local. Il représente le gradient de concentration adimensionné à la paroi. En
effet, on introduit phénoménologiquement un coefficient de transfert d'espèces hs (en
m s- 1), par analogie avec les transferts conducto-convectifs, par la relation à la paroi :
"O
0
c (8.82)
::J
0
v ;a;
T"-f
0
"='
c ce qui conduit, après adimensionnement à :
N
"'
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't: Cs - Cso
Ol 0
'5
c+ = - - - (8.83)
ï::::
>- "'0c s S Cs
a. c
0 c
u .Q
"' Les mêmes analyses physiques que pour le nombre de Nusselt peuvent être faites.
ü
"='
2
o.
~ j) Le nombre de Nusselt global (NuL = hL/À) et le nombre de Sherwood glo-
"'
'5
F! bal (Shs = hL/Ds) ont un intérêt pour calculer le transfert global par une structure.
-ci
0
c Ils sont associés à des coefficients de transfert moyennés sur une distance L et aux
"' nombres caractéristiques rapportés à cette distance : ReL, PeL, GrL, RaL ...
0
@
311
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
(8.84)
312
8.5. Couches limites en convection forcée externe laminaire
"O
>- Projections sur Ox et Oy du bilan de quantité de mouvement
0
u~v + v~ v = _2_
N
"' Ôp + v(ô2v + a2v)
@ .,"'"' (8.90)
~
..c
~
't: ôx ôy Po ôy ôx2 ôy2
0
Ol
ï::::
>-
a.
'5
"'0c >- Bilan d'énergie, sans terme source
c
0 c 2 2
u ô T + v-
ô T = a (ô
.Q
ü u- - T2 + -ô T)
2
. (8.91)
"'
"='
2
8X 8y ÔX Ôy
o.
~
Dans une couche limite les gradients suivant Ox se rapportent à la distance L, lon-
"'
'5
F! gueur de la plaque ; on a donc, en ordre de grandeur :
-ci
0
0
c
"' -
a 1
"" -
a2
- ~
1
- (8.92)
@ ôx - L' ôx2 L2
313
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
(8.94)
La composante v de la vitesse est un infiniment petit en 8m/L par rapport à u. D'où:
a
u- == v- == -
ua (8.95)
ox oy L
Les termes de convection des premiers membres des équations 8.89, 8.90 et 8.91 sont
du même ordre de grandeur au sein d'une même équation. Les termes en o2/ox2 de
1' ordre de 1/L2 sont négligeables dans toutes les équations devant les termes corres-
pondants en o2/oy2, de l'ordre de 1/8~1 ou l/8;h. Comparons les termes homologues
des équations 8.89 et 8.90 : u ov/ox est négligeable devant u ou/ox; il en va de même
pour V ov/oy devant V ou/oy et pour V o2v/oy2 devant V o2u/oy2. L'équation 8.90 se
réduit dans ces conditions à:
(8.96)
Cette expression conduit à poser que p n'est fonction que de x : la même fonction
dans la couche limite que dans la zone non perturbée (quand y tend vers l'infini). Le
gradient de pression op/ox dans la couche limite est donc le même que dans la zone
non perturbée, à un terme d'ordre supérieur près. Si on suppose que l'écoulement
-g non perturbé au loin est à vitesse constante u0, on considérera que op/ox est nul (ou
§ plutôt tout à fait négligeable) :
0
op == o(8m) (8.97)
ox L
~
..c En supposant uo et To uniformes et en posant:
Ol
ï::::
>-
a.
x+ = x/L, y+ = y/L, u+ = u/uo, v+ = v/uo, y + = (T - Tp)/(To - Tp) (8.98)
0
u on obtient le système d'équations adimensionnées :
au+ av+
- +- = 0 (8.99)
iJx+ iJy+
uoL
avec: Rel= - (8.100)
V
314
8.5. Couches limites en convection forcée externe laminaire
au+I
CF(X) = - ar+I (8.103)
+ ; Nux(x) = ô + .
Ôy paroi Y paroi
315
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
Les équations de bilan associées, compte tenu des approximation de la couche limite,
sont :
ôu + ôu = 0 (8.108)
ôx ôy
ôu ôu ô 2u
u- + v- = v - (8.109)
ôx ôy ôy2
ar ar a2
u- + v- =a-
r (8.110)
ôx ôy ôy2
316
8.6. Couches limites en convection naturelle externe laminaire
On retrouve évidemment que pour Pr= 1, cas pour lequel a = v, les épaisseurs des
couches limites ô11i etôm sont égales : ces couches limites sont confondues. Pour les
fluides usuels, une excellente approximation de l'équation 8.117 est donnée par :
Pr;?: 0,7 ô11i/6m = Pr- l/3 (8.118)
résultat remarquable, qui établit le lien entre les épaisseurs des couches limites et le
nombre de Prandtl, rapport des diffusivités mécanique et thermique (v/a).
Exprimons le nombre de Nusselt local Nux, dans le cas d'un fluide usuel (Pr ;?:
0,7), en utilisant l'équation 5.80 (sans les approximations de la méthode intégrale):
- h(x)x - X ôT - 3 X - 0,5 1/3
T ) [- À-ô (x,O)] - - ~
Nux(x) - - - - (
'1 '1 T 0 - P y 2 u11i
( ) - 0,323 Rex Pr
x
(8.119)
valeur, qui diffère peu de la valeur plus précise de l'équation 5.93. On remarquera
surtout, dans ce modèle, les liens entre Nux,h(x) et l'épaisseur de la couche limite
thermique 611i(x) :
3 À
h(x) = - - - (8.120)
2 Ôrh(x)
Nul = _!.. ( L Nux dx = 0,671 [Pr/(Pr + 0,986Pr 1/ 2 + 0,492)] l/4 Ra~4 (8.129)
"O
0
LJ0 x
c On retrouve, ici, avec une dépendance en x plus molle, un résultat analogue à celui
::J
0
v obtenu en convection forcée pour la partie laminaire de la couche limite :
T"-f
0
N h(x) = ÀNuxfx = cstex- 1/ 4 (8.130)
@
~
..c
Ol
Les épaisseurs de couches limites mécanique et thermique supposées confondues et
ï:::: calculées par la méthode intégrale sont [63], pour un nombre de Prandtl voisin de 1 :
>-
a.
+ Pr)l/4 Gr; l/4
0
u Ôm(x)/x,..., Ôrh(x)/x = 3,93 Pr-0 •5(0,952 (8.131)
318
8.7. Convection forcée interne laminaire
ou(x,r) + ~ o(rv) = 0
(8.132)
ox r or
ou ou 1 oP v o ou
u- + v- = - - - + --(r-) (8.133)
0X 0r Po 0 X r or or
319
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
.,.
m=poEum =Po L () L )
E
Ue r dE =Po
E
uoo(r dE = ponR2 -
Umax
2
- (8. 140)
(8. 144)
320
8.7. Convection forcée interne laminaire
+ T(x,r) - Tp(x)
T (x,r) = - - - - (8. 146)
Tm(x) - Tp(x)
Nous allons démontrer qu'on obtient, pour des valeurs élevées de x, un régime ther-
mique établi défini par :
ar+
-=0 (8.147)
ôx
et ceci, pour différentes condüions aux limites thermiques. Nous étudions y + dans
-g diverses situations qui, sous les hypothèses de l'introduction du paragraphe 8.7, dé-
§ pendent:
0
~ . des conditions d'entrée. Si les conditions thermiques sont imposées dès le bord
d'attaque de la géométrie considérée (tubes, plaques parallèles etc.), les établisse-
~
..c
ments mécanique et thermique sont interdépendants. Si la conduite est adiabatique,
Ol
ï:::: ou isotherme à la température constante du fluide, sur une longueur plus grande que
>-
a.
0 Lr:n et que le conditionnement thermique n'est imposé qu'ensuite, les problèmes
u
sont dits de Graetz (voir un exemple sur la figure 8.1). Les deux établissements de
régimes sont indépendants.
"'
~ • des conditions thermiques aux parois. Par exemple, température constante Tp , flux
-ci
0
c constant <pp, profil linéaire de température, etc. Des résultats détaillés, pour di-
=i
0
@
verses conditions thermiques sont données dans le paragraphe C.2.
321
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
T(x,R) = T P ou (8.150)
âT
âr (x,O) = 0 (8.151)
'l (011 qJ - 0)
<p ='P
/1 0
e
............. -..... ....l.J1t .... -•-.... -... <p
p
=<p 0
I
Figure 8.1 -
"Cl
0
c
2
::::i
0 r+ d ar+ 1 dT ] (a r+ 1 ar+ )
Uoo [ () ( )-(Tm- Tp)+-ô + d p = a -?- + --;- (8. 152)
0"""
..-1 Tmx - Tpx dx x Tm -Tp x ôr- r ur
N
@
.µ >- Flux pariétal <pp constant
..c
Ol
·;:: Les conditions aux limites sont:
>-
a.
0
u
ar+
r +(Ü,r) = r : (r) (2) ; -a,:-(x,0) = 0 (4)
(8. 153)
La résolution du système d'équations 8.152 et 8.153 conduit, pour x ~ oo, à:
ar+ D
r
+
= -r Nuo =-- (oo , 1) = -h
il
00 = 48/.11 Gz- 1 2: 0,25 (8.154)
R r+ 8
322
8.7. Convection forcée interne laminaire
h(x), coefficient de transfert local à 1' abscisse x, tend vers la valeur asymptotique hco
associée au nombre de Nusselt asymptotique Nuv; Gz est le nombre de Graetz:
Comme hco et par conséquent (Tm - Tp) sont des constantes et que:
(8.156)
ar+(x+ 0) = 0 (8.158)
ôr+ '
Le nombre de Nusselt local Nuv(x) prend une valeur importante à l'entrée de la zone
the1miquement perturbée et décroît continûment jusqu'à la valeur asymptotique Nuv,
obtenue au bout de la longueur d'établissement (voir Complément C.2). La situation
"O au voisinage de l'entrée de la conduite est à rapprocher de celle obtenue pour une
0
c
::J
géométrie ouverte. Loin de l'entrée, les deux situations diffèrent; en effet, pour une
0
v
géométrie ouverte, on n'obtient pas de limite asymptotique, mais pour Rex 2 2 105
;a;
T"-f
0
"='
c une transition vers la turbulence.
N
"'
@
~
.,"'"'
~
> Température de paroi constante
..c 't:
Ol 0
'5
Les conditions aux limites adimensionnées, associées à l'équation 8.152 sont, si on
ï::::
>- "'c poser+ = r/R et x+ = x/R :
a. 0
c
323
Chapitre 8 • Équations générales de la convection (fluide monophasique)
-Nuo + +
u00 (r ) (a r+ ar+)
2
T +(r+ ) = - - + -1 -- (8.163)
ôr+2 r + ôr+
expression qui, associée aux conditions 8.160, conduit à une solution asymptotique
unique. La longueur d' établissement est encore donnée par l'équation 8.159, dans le
cas d'un tube. La même remarque que dans le cas d'un flux constant peut être faite
concernant les évolutions de h(x) et Nuv(x) de l'entrée de la conduite à la zone où
le régime est établi. Des expressions approchées de Nuv(x) et du nombre de Nusselt
Nuv,L sont données dans le Complément C.2, pour différentes géométries.
Il est évident que pour des valeurs de x élevées on doit retrouver les mêmes solutions
asymptotiques pour les nombres de Nusselt locaux Nuv (x). Des résultats détaillés
sont exposés dans le Complément C.2.
324
TRANSFERTS
TURBULENTS
Notions clés
Équations locales instationnaires; contraintes turbulentes; décomposition de
Reynolds; équations statistiques de bilan; échelles caractéristiques de produc-
tion et de dissipation.
325
Chapitre 9 • Transferts turbulents
• d'étudier la structure d'un écoulement turbulent établi dans une conduite au voi-
sinage d'une paroi ou développé sur une plaque (paragraphe 9.2); cette étude de
base en transferts thermiques et en transferts d'espèces est indispensable à la com-
préhension des modèles numériques.
• d'introduire différentes voies actuelles de modélisation des tranferts thermiques
turbulents (paragraphe 9.3).
-
a v·=O (9.1)
P =Po ==> ox·J J
-0
0
c
0
::J
b) Bilan de quantité de mouvement, déduit 1 de l'équation 8.14, considéré ici sous
v
,..-! le seul angle de la convection forcée, sans terme source:
0
N
@
~
..c (9.2)
Ol
ï::::
>-
a.
0
u c) Bilan d'énergie, déduit de l'équation 8.27, considéré sans terme source:
(9.3)
1. Il suffit d'utiliser l'équation 9.1 pour déduire l'équation 9.2 de l'équation 8.14 et d'utiliser de plus le
fait que Bh/Bx; = cp(8T/8x;) pour obtenir l'équation 9.3 à partir de l'équation 8.27 .
326
9.1. Équations de bilan et échelles caractéristiques
- une moyenne temporelle, en un point M(xi), entre t et t + ôt, sur une durée
ôt grande par rapport aux grandes échelles de temps de la turbulence ; cette
"O
0 approche ne permet de traiter un problème instationnaire qu'à des échelles de
c
0
::J temps plus grandes que celles de la turbulence.
v ;a;
T"-f
0
"O
c
une moyenne d'ensemble, sur un nombre arbitrairement grand de réalisations
N ::l
@ .,.,
~ (en Xi, t), ce qui correspond à l'approche usuelle de la physique statistique.
~
..c
'<I)
"'
L'équivalence des deux approches est la fameuse question del' ergodicité des
·-=
g
Ol
ï:::: ::l
CO phénomènes.
>-
a. 0
c
c
0 c
u .~
0::l
"O
Toute grandeur physique, A(x;,t) peut être décomposée en une partie moyennée
e A(xi,t) (moyenne de Reynolds) et une partie dite ftuctuante2 A'(xi,t):
Q,
~
~
::l
i8 A= A+ A' avec : A'= 0 (9.5)
-ci
0
c
::l 2. Avec des propriétés thermophysiques variables du fluide , on utilise généralement la moyenne de
0
@ Favre f45), telle que: p = pA, A =  +A" , Â'' = 0 mais A" ::/=O. Notons que, si la moyene
327
Chapitre 9 • Transferts turbulents
Après avoir moyenné les équations locales instationnaires de bilan 9.1 à 9.4 on
obtient les équations statistiques de bilan, pour des propriétés thermophysiques uni-
formes:
~V.=0
ox· J (9.8)
J
avj a r.;-_ _) op
po-+po-\viv·1 = - - + - µ-v·-pov.v.
a ( a_ ---,-,) (9.9)
ot axi 1
axj axi axi ' 1
"O
c
0
v
0
::J éJT + POCp:;-(ViT)
POCp--;;-
ut
o - = ::;--
UXi
éJ(éJT
À:;- - POCpv;T'
UXi UXi
-i (9.10)
T"-f
0
N
@
~
..c (9.11)
Ol
ï::::
>-
a.
0
u Ces équations statistiques de bilan sont similaires aux équations locales instation-
naires, à la différence près qu'elles font apparaître des termes de transport turbulent
liés à des effets corrélés entre composantes de la vitesse, composante de la vitesse et
température ou composante de la vitesse et concentration :
de Favre permet de traiter correctement les termes de convection, elle est inadaptée aux autres types de
termes en particulier à ceux de diffusion moléculaire.
328
9.1. Équations de bilan et échelles caractéristiques
- de l'échelle élémentaire des molécules, représentée par le tenseur -p0 Cie .fo
à celle du milieu continu, représentée par le tenseur des pressions PiJ défini
par -po < CiCJ >. Ce changement d 'échelle constitue un succés majeur de
la physique statistique qui introduit rigoureusement, au voisinage de l' E.T.L
seulement, la notion de viscosité moléculaire; soit, dans le cas particulier d'un
fluide à propriétés thermophysiques uniformes [46] :
OVJ
- po<CiC1>= µ ( - + -
oui) (9.12)
oxi OXj
"'
'5
constitue le problème majeur, généralement mal résolu, de la turbulence et
F! donnera lieu à diverses techniques de fermeture des équations statistiques de
-ci
0
c
"'
0
bilan (paragraphe 9.3.2).
@
329
Chapitre 9 • Transferts turbulents
Po (ok _1 o
- +u·- k) = -o- (-, 1 -,,, ok)
p'u.+-pou.u.u.-µ-
ot ox1 ox1 2 1 ox.1 l
1
1
"O
0 (9.15)
c -I I 0 - ou~l ou~l
::J
0 -pou.u . -ui - µ - -
v 1 .! OXj OXj OXj
T"-f
0
N
@ Le premier terme du second membre, terme de transport, se décompose en un terme
~
..c
Ol
de diffusion moléculaire de soit 2 k µo k/ox],
et en des termes qui font apparaître des
ï::::
>-
a.
moments d' ordre deux p'uj (lié au travail turbulent des fluctuations de pression) et
0
u d' ordre trois u; u;uj (lié au transport turbulent des fluctuations de l' énergie cinétique
3. Les termes < C; e > correspondent à une généralisation à des molécules polyatomiques, présen-
tant des degrés internes, de l'approche du paragraphe 10.1.3, limitée par souci de simplicité à des gaz
monoatomiques, sans degrés internes, donc à des termes< C; CjCJ > .C'est après diverses transforma-
tions de l'équation de l'énergie tenant compte de l'équation de bilan de masse que l'enthalpie massique
apparaîtra finalement, à l'échelle macroscopique, à la place de l'énergie interne massique.
330
9.1. Équations de bilan et échelles caractéristiques
20
10
u*ytv
o .__~...__~_._~~"--~-'=--- O ,__~~~--~~~~~---
o 0,2 0.-1 0,6 0,8 0 JO 20 ylR
0 2 10 ·3
Figure 9.1 - Production d'énergie cinétique turbulente dans un tube, d'après (Lauter,
1954). On a posé: y= R- r; u• est défini par l'équation 9.36.
"Cl
Le dernier terme del' équation 9.15 est toujours négatif et représente la dissipation
0
c
::::i
irréversible d'énergie cinétique turbulente par frottement visqueux, notée s, phéno-
0 mène irréversible ; en fait, on pose :
;o;
"""
..-1
0
"O
c ôu~ ôu~
-pos = - µ 1- -l < 0
N :::>
@ .,.,;:;; (9.17)
.µ ,,,
'V
ÔXj ÔXj
..c ·;::
Ol s:::> Cette dissipation d'énergie cinétique se traduit par un échauffement du fluide, qui
·;::
>- "'c
a.
0
0
c apparaît au sein de la fonction de dissipation de l'équation de bilan d' énergie intro-
c
u .~
duite dans le paragraphe 8. 1.3. L'énergie cinétique de la turbulence est uniquement
0:::>
"O
ec.
1!! 4. Il a été établi que dans la section droite d'un écoulement turbulent au sein d'un canal , la valeur
~ moyenne den est positive [80]. Citons aussi un argument heuristique : dans les modèles d 'ingéniè-
:::>
~ rie, -pu;uj est fermé par un modèle également heuristique de diffusion turbulente, soit µ,~ (voir le
-d
0
c
:::> paragraphe 9.3.2), ce qui conduit à un résultat positif. Cependant, dans diverses configurations d'écou-
0
9 n
lements turbulents, en combustion turbulente notamment, peut être localement négatif.
331
Chapitre 9 • Transferts turbulents
dissipée par viscosité moléculaire. L'échelle des structures prépondérantes dans cette
dissipation sera discutée dans le paragraphe b. s, comme n, est maximale au voisi-
nage de la paroi, dans la mesure où les gradients de vitesses fluctuants, donc leurs
corrélations, y sont importants.
k et s servent de base à la construction d'échelles caractéristiques de la turbulence.
s est également déte1minée, comme k, à paitir d'une équation statistique de bilan
supplémentaire du même type que les équations 9.8 à 9.11 et 9.15 et couplée à
celles-ci. Une forme simplifiée, fermée avec l'hypothèse de diffusion turbulente, de
cette équation est donnée dans le paragraphe 9.3.2 d (équation 9.94). Nous allons
considérer, dans un premier temps, les grandes structures de production de l'énergie
cinétique turbulente ou structures énergétiques et, dans un second temps, les petites
structures ou structures dissipatives de cette énergie.
a) Échelles énergétiques mécaniques de turbulence
Les grandes structures de l'écoulement, tourbillons les plus énergétiques, sont carac-
térisées par :
• une échelle énergétique de vitesse :
Ve -- kl/2 (9.18)
'
Notons que ui et u; sont de l'ordre de k 112 et, d'autre part, u;u; et u;uj de l'ordre
de k.
• des échelles énergétiques de temps et de fréquence déduites de l'équation 9 .15
de bilan de k, réduite aux termes de transport et de dissipation : ~~ = -s ;
soient:
k c
Te= -, Ve= -, (9. 19)
c k
ce qui pe1met de déduire, à paitir de l'équation 9.18 :
"O
c
0 • des échelles énergétique de taille le, typiquement de 1'ordre de 1'épaisseur de
::J
0 la couche limite turbulente le long d'une plaque ou du diamètre hydraulique
v
T""f
0
d'un canal, et de nombre d'onde Ke (en effet, les tourbillons sont considérés
N
comme des oscillateurs) :
@
~
..c k~2 1 e
Ol
ï:::: le = UeTe = ----;-' Ke = le = k 312 . (9.20)
>-
a.
0
u Il apparaît à partir des équations 9.16 et 9.20 quefl/p et s, termes de production
et de dissipation de k, sont du même ordre de grandeur:
k3/2
fl/p ~ c ~ - ~ Ke k312 . (9.21)
le
Cela correspond à un certain équilibre de la turbulence, en régime établi.
332
9.1. Équations de bilan et échelles caractéristiques
(9.22)
(9.23)
ce qui conduit à :
• une échelle dissipative de vitesse vc1 :
(9.24)
333
Chapitre 9 • Transferts turbulents
E(K) est représentée en échelles logarithmiques sur la figure 9.2a. 11 y apparaît que
la quasi totalité de l'énergie cinétique turbulente correspond aux grandes strnctures,
dites énergétiques, de nombre d'onde voisins de Ke. Corrélativement, la contribution
ln [E (K) (e v 5) -1 ./]
ln {E (K)}
K-5' 3
/
ln (K) b)
N
structure énergétiques caractérisées par Ke et les structures dissipatives, caractérisées
@ par Kd, des structures intermédiaires, dites inertielles, sont caractérisées par un argu-
.µ
..c
Ol
ment dû à Kolmogorov [59] : E(K) ne dépend dans cette zone que de K et&. Soit,
·;::
>- compte tenu des dimensions respectives de E , K et s (L3 T - 2 , L- 1 et L 2 r-3 ):
0.
0
u E(K) = C K- 5!3 s 213 • (9.28)
Cette dépendance est représentée par une droite, dite droite de Kolmogorov, en
échelle logarithmique (voir figure 9.2b). La densité spectrale de dissipation turbu-
lente D(K), égale en turbulence homogène et isotrope à 2vK 2 E(K), maximale pour
Kd est représentée sur la figure 9.3, inspirée de Monin et Yaglom [97].
334
9.1. Équations de bilan et échelles caractéristiques
unités arbitraires
tl
335
Chapitre 9 • Transferts turbulents
lc1e = lfKde· Les évolutions de Ee(K) et D 8(K) sont comparées à celles de E(K) et
D(K) par Monin et Yaglom [97] pour diverses valeurs du nombre de Prandtl. Pour Pr
voisin de 1, il apparaît que :
et (9.30)
• dans des zones voisines d'une paroi, où les gradients de vitesse et de tem-
pérature sont grands, mais pas immédiatement à la paroi (voir le para-
graphe 9.2.3c);
• au voisinage des fronts de réactions chimiques, en particulier des fronts de
flamme, là où les gradients de température, de masse volumique, de vitesses
sont également très importants; la combustion turbulente est une discipline en
plein essor.
• au voisinage de microstructures le long des parois, appelées promoteurs de
turbulence ; les gradients de vitesse y sont considérablement augmentés. C'est
un moyen efficace pour provoquer la turbulence d'un écoulement de nombre
de Reynolds global supérieur à 2300 dans un tube, qui risquerait néanmoins
de rester laminaire en l'absence de vibrations ou de ces promoteurs (voir le
paragraphe 5.4.5).
"O
0
c
::J
L'observation d'écoulements révèle que les tourbillons de grandes tailles sont dif-
0
v fusés et convectés, mais dégénèrent statistiquement en tourbillons de plus en plus
T"-f
0 petits et de fréquences de plus en plus élevés, pour finalement être dissipés en cha-
N
@ leur du fait de la viscosité moléculaire du fluide, principalement quand leurs tailles et
~
..c nombres d'onde sont de l'ordre de ld et Kd. Cet effet est statistique et irréversible: des
Ol
ï::::
>- échanges réciproques ont lieu entre classes de tourbillons de différentes tailles, mais
a.
0
u globalement l'énergie de la turbulence passe progressivement des grandes échelles de
production aux petites échelles de dissipation. Les mécanismes responsables de cette
cascade énergétique de la turbulence sont les transfe1ts convectifs turbulents, c'est à
dire les te1mes non linéaires des équations de bilan 9.2 à 9.4 :
336
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
c'est -à-dire un champ caractérisé par trois nombres d'onde différents Kix, KJx• Kkx,
°.
suivant la seule direction x pour simplifier. Du fait du te1me p 0x, (viv1-) de l'équation
instationnaire de bilan de quantité de mouvement 9.2, et plus précisément du produit
vivJ, la vitesse vi à un instant ultérieur va être affectée par toutes les combinaisons
de nombres d' onde du type Kix + K 1x et Kix - KJx · Ce processus est responsable du
transfert de l'énergie entre classes de tourbillons de nombres d'onde différents plus
grands ou plus petit que le nombre d'onde initial. Comme les tourbillons de grands
nombres d' onde sont beaucoup plus vite dissipés en chaleur que les autres, le puits
de disparition des tourbillons est constitué par ces tourbillons de grands nombres
d'onde. La même analyse peut être faite sur les autres équations de bilan.
'<I)
d' une plaque plane, condition de température imposée ... ), à condition d' adapter les
~
..c ·-=g"' échelles de longueur de référence.
Ol ::l
ï:::: CO
>-
a. 0
c
c
Dans une approche plus pragmatique que dans le paragraphe précédent, de nou-
0 c
u .~ velles échelles macroscopiques sont introduites :
0
::l
"O
e • les grandes structures des champs de température et de vitesse sont rappo1tées au
Q,
~
~
::lrayon R du tube5 ;
i8
-ci
0
c
::l 5. À l'épaisseur locale de la couche limite, le long d'une plaque plane, au (demi) diamètre hydraulique
0
@ dans un canal de section constante.
337
Chapitre 9 • Transferts turbulents
8
u* > 0, U < 0, Tp > 0. (9.32)
8r
3 0.06
2/ -
1/ ?' ~
0.2
0,02
r!R
q O,OOf 0. 0~8 0101 1VR 0 0.2 O../ 0,6 0.8 /
O 20 .JO 60 80 y u•/ v 0,2 O..J 0,6 0,8
"""
.-1
0
N Il est intéressant, à ce stade, de considérer des données expérimentales relatives à
@
.µ u' 2 et v' 2 (figure 9.5), u'v' (figure 9.6) et à la production d 'énergie cinétique turbu-
..c
Ol
·;:: lente Il (figure 9. 1) en fonction de la distance à la paroi y = R - r . Il apparaît sur
>-
a. la figure 9.5 que les fluctuations de vitesses croissent à partir de la paroi jusqu'à une
0
u zone où elles sont maximales. Cette zone est caractérisée par une valeur du nombre
de Reynolds de la turbu.lence
Rey* = U *!f/ V (9.34)
6. Rappelons que, par convention, µ ?ft: est la contrainte exercée par Je milieu situé du côté de la normale
orientée (ici du côté des grandes valeurs der) sur l'autre milieu.
338
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
I
mercure
(Hochreiter, 1971) y/ R
0 0.5 1
Figure 9.7 - Fluctuations de température. Lissages d'expériences d'après Pimont [ 108].
~ u + u' ... ) et annulation de nombreux termes sur la base des hypothèses faites, il
:::> 7
-d
0
c
:::> 7.Pour: c = uouT,div(c v) = c div(v) + v. grad (c).
0
9 - a) Dans le cas c = u, après moyenne d'ensemble : div(u v) = fx u2 + ~ f,. ruu + ~ ,~ uw.
339
Chapitre 9 • Transferts turbulents
vient finalement:
- ôp + !~
ôx r ôr
[r (µ ôuôr - pu'u')] =O. (9.36)
(9.37)
En effet, la quantité Jx (ru' u') est nulle en régime établi et grfrp wpar raison de symé-
trie. Comme Jx (rv' 2 ) est nul en régime établi, il vient:
~!_p = o. (9.38)
ô r ôx
L' expression de la contrainte totale au sein du fluide 'T,0 ,(r) est alors déduite :
• de l' intégration de l'équation 9.36, de 0 à R. Comme la vitesse et la contrainte
- pu' u' sont nulles à la paroi, Jx p a pour expression en r = R : - 2/R T P' où T P
désigne la contrainte exercée par le fluide sur la paroi (voir l' équation 9.32).
• de la substitution de cette expression de Jx p, dans l'équation 9.36 intégrée de 0
à r.
Il vient:
_
T 101 (r
) = +µ-(r
du ) - p -u' u'(r) = - -r
= - -r pu*2 . TP (9.39)
dr R R
Un résultat remarquable est que le module de la contrainte totale croît linéairement de
la valeur 0 au cœur de 1' écoulement à la valeur r P à la paroi. Des déterminations expé-
rimentales de la contrainte turbulente - p u'v' montrent que celle-ci est prépondérante
"O
0
au cœur de l'écoulement et décroît fortement au voisinage de la paroi (figure 9.6).
c
::J
0
v
T"-f
9.2.2 Flux surfacique thermique radial total
0
N Un régime thermique établi 8 est caractérisé par:
@
~
..c
Ol
a-
-ôx T * 0 · -T+
a - = 0 avec -y + =
' ôx '
r - r/1 • -
Tm - T p ' ôx
a- - a --
u'T' = 0 · - u'T' =O.
' ôx
ï::::
>-
a.
0
u
fx
Le terme u2 = ïi + fx fx
u' 2 est nul en régime établi. Le terme; a~ uw est nul du fait de la symétrie
cylindrique. II ne reste donc que : !r .!!..
fJr
ruu = !r ô.!!..r ru'u' ' puisque ü est nul.
- b) Dans le cas c = T, après moyenne d'ensemble : div(T v) = fx uT + ; f,. ruT + ; a: wT.
.!L uT devient u .!L
Le terme ôx ôx
T ' puisque .!L
ax
uet .!Lax u' T ' sont nuls en régime établi. Le terme !/' .!L
81(>
wT est
nul du fait de la symétrie cylindrique. Comme ü est nul , le terme ; f,. ruT devient ; f,. ru'T' .
8. Les défini tions de la température de mélange et de la températures adimensionnée en conduite ont
été introduites dans le paragraphe 5.3.
340
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
La moyenne d'ensemble de l'équation de bilan d' énergie 9.2 du fluide s'écrit avec
les hypothèses faites, incluant celle de la couche limite :
_oT
p ox
i o
pc u - - = - -
r or
r [ (À- - oT
-
or
-
pc v' T'
p
)] . (9.41)
oT -
m (r) =
'Tfot - Àor- + pcpv'T' (9.42)
ne dépend que der. En effet, la quantité JxvT' est nulle en régime établi et lx ffr T est
également nul si le flux pariétal est uniforme9 . De la même façon, ~~ ne dépend pas
der.
Le profil universel de vitesse moyenne de Nikuradze-Schlichting [120] (voir équa-
tion 5.114) conduit à la limite où Rev tend vers l'infini à un champ de vitesse u éga-
lement uniforme en r : nous ferons cette approximation. L' intégration de l'équation
statistique de bilan d'énergie 9.41 de 0 à R conduit à:
(9.43)
et son intégration de 0 à r à :
oT - r
"O Re 0 ---7 oo : <p101 (r) = - À or (r) + pcpv'T'(r) ='Pp R (9.44)
0
c
::J
0 Dans cette éqation, <p101 (r) et 'Pp sont des flux algébriques, comptés positivement dans
v ;a;
T"-f
0
"O
c
le sens de l'axe. L'expression lPtot(r) obtenue est analogue à celle de la contrainte to-
N ::l
@ .,., tale 'T101 (r). Les écarts à la loi linéaire dans l'équation 9.44 sont faibles, de l'ordre de
~
'<I)
·-=g"' 20% pour Rev voisin de 5 000 et décroissent quand Reo croît. Nous adopterons dans
~
..c
Ol
ï::::
>-
::l
CO
c
la suite l'équation 9.44. Les modules du flux thermique radial total et de la contrainte
a. 0
0
c
c totale, croissent linéairement de la valeur 0 au centre de l'écoulement à <p P et T P à
u .~
0
::l
"O
la paroi, respectivement : les contributions turbulentes, faibles à la paroi, sont pré-
e pondérantes dans le coeur de l'écoulement, l'inverse étant vrai pour les contributions
Q,
~
~
::l diffusives (conduction thermique et viscosité).
i8
-ci
0
c
::l
9. En régime thermique établi, fx T+ = O. Soit: -J;cf - Tp) = K 'i;(T 111 - Tp) =K ;x 'P:, = O. Ni TP, ni
0
@ T ne dépendent alors de r.
341
Chapitre 9 • Transferts turbulents
_0 r(Y)
Tr = +µ du
dy (y) - p -u'u'(y) = Tp (1 - R
y) = pu*1 ( Y) .
1- R (9.46)
En régime turbulent établi dans un tube, deux types de zones sont définis par référence
- --
aux propriétés des contraintes turbulentes -u'v' et v'T' :
• des zones internes, voisines de la paroi, dans lesquelles les contributions diffusives
"O
c
0 (visqueuse et conductive) ne sont pas totalement négligeables : dominantes à la
::J
0 paroi, ces contributions deviennent cependant très faibles à l'autre limite d'une
v
T"-f zone interne.
0
N
@ • des zones externes, qui ne sont en pratique le siège que de contrainte et flux tur-
~
- --
..c bulents : -u' v' et u'T' ; ces zones qui sont géométriquement les plus importantes
Ol
ï::::
>- constituent le cœur de l'écoulement turbulent.
a.
0
u La frontière entre zone interne et zone externe est floue ; ces zones se différencient
essentiellement par les échelles de longueur de référence adoptée pour les grandeurs
moyennées et turbulentes. On parlera de zone interne mécanique (Z.I.M.) et de zone
externe mécanique (Z.E.M.) si on fait référence à la contrainte turbulente u'v', de
zone interne thermique (Z.l.T.) et zone externe thermique (Z.E.T.) si on fait référence
à v'T'.
342
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
---
ôu+
Trot _ ( -V-) - UV
i+ i+ -_ l -y+ (9.49)
pu*2 u*R ôy~ e
(9.50)
(9.52)
343
Chapitre 9 • Transferts turbulents
Dans la zone interne thermique, proche de la paroi, on définit par une démarche
analogue à la précédente, qui ne sera pas détaillée, la longueur de référence l~h par:
344
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
interne mécanique et dans la zone externe mécanique, à la frontière entre ces deux
zones:
du u*2 du + u* du +
=---=--- (9.62)
dy V dyt R dy~
En multipliant les deux membres par y/u*, on obtient :
-+
+ du
d- +
+ u
1
Yi dyt = Ye dy~ kvK (9.63)
L' égalité entre deux fonctions de variables différentes implique qu'elles sont égales
à une constante kvk,
inverse de la constante de Von Karmann. Ceci conduit, au
voisinage de la frontière entre les deux zones à un profil logarithmique des vitesses ;
soit, dans la zone interne :
u+ = kvkln(yu*/v) + c. (9.64)
Les valeurs des constantes préconisées avec une bonne prec1s10n par Sclich-
ting [120], sur la base d'expériences de Nikuradze pour de l'eau, sur une plage
importante de nombre de Reynolds global Re 0 = umD/v allant de 3. 103 à 3.24106
sont : kvK = 0,40 et C = 5,5 (voir figure 9.8). Ces valeurs ont été retrouvées
pour des fluides usuels transparents par de nombreux expérimentateurs, ainsi que
par simulation numérique directe, avec une très bonne précision. Des valeurs diffé-
rentes sont données par Pimont [108] pour des métaux liquides, de faible nombre
de Prandtl.
Cette région de la zone interne mécanique où le profil des vitesses est logarith-
mique est appelée sous-couche inertielle. Elle s'étend au delà de y7 = 30 jusq u'à
la frontière mal définie avec la zone externe mécanique; la valeur de cette frontière
généralement adoptée 10 est y/R = 0,1.
De la même façon, on introduit une sous-couche inertielle dans la zone interne
the1mique au voisinage de la zone externe, en identifiant les gradients moyens
"O
0 de température dans les zones interne et externe respectivement. On obtient, par
c
0
::J analogie avec l'équation 9.64, un profil logarithmique de température tant dans la
v ;a; zone externe au voisinage de la zone interne que dans la zone interne au voisinage
T"-f "O
0 c
N ::l de la zone externe. Soit, dans le second cas :
@ .,.,
~
1
~
'<I)
T + = k - J ln(yu*/a) + C'. (9.65)
..c "'
·-=
g
Ol ::l
ï::::
>-
CO
c
Des valeurs récentes [69] sont: k' = 0,36, C' = 3,07 (constante rapportée à y7+),
a. 0
c
0
u c
.~
pour des gaz : k' a une valeur voisine de la constante kvK de Von Karman. La
0::l
"O
région de la zone interne caractérisée par un profil logarithmique de température,
eQ,
sous-couches inertielle thermique, s'étend également de y7+ = 30 à la frontière
~
~
::l avec la zone externe the1mique, conventionnellement pris égale à y/R = 0, 1 (voir
i8
-ci
0
la figure 9.9).
c
::l
0
@ 1O. Dans le cas d'un canal de diamètre hydraulique D 11 , Rest remplacé par D1i/2.
345
Chapitre 9 • Transferts turbulents
10 100 10 100
y+ y+
Figure 9.8 - Profils moyens de vitesse Figure 9.9 - Profils moyens de
dans un canal plan obtenus par simulation température dans un canal plan obtenus
numérique directe: o [75], line [ 160]. par simulation numérique directe : o :
Pr=2, 1:;. : Pr=0,71, 1:::.: Pr=0,1, [ 74];
line [ 160]. Notons que ces courbes
rapportées à y+ et non à y++ dépendent
alors de Pr.
• Au sein des zones internes mécanique et thermique, les sous couches comprises
entre les sous couches visqueuses et conductives et les sous couches ine1tielles
sont appelées sous-couches tampons, : y+l ou y""!"+l
y varient entre 5 et 30. Ces
sous couches jouent un rôle essentiel : tant la production d'énergie cinétique tur-
bulente II que sa dissipations y sont maximales, au voisinage de = 12 (voir la y7
figure 9.1). Il en va du même pour les termes de production et de dissipation des.
Van Driest [147] a grossièrement modélisé, dans la sous-couche mécanique tam-
pon, l'amortissement des fluctuations de vitesse dû à la paroi par un facteur expo-
nentiel, ce qui conduit à généraliser l'expression de la contrainte turbulente 9.60
"O
c
0 dans cette zone. Un modèle plus récent fondé sur cette approche est présenté dans
::J
0 le paragraphe 9.3.2 a. La production d'énergie cinétique turbulente II calculée par
v
,..-!
0
ce modèle passe par un maximum pour y7
~ 12, en accord avec des résultats
N
expérimentaux.
@
~
..c
Ol
ï::::
d) Structure s des zones externes
>-
a.
0 Dans la zone externe, au voisinage de la zone interne, l'intégration de l'équation 9.63
u
et d'une équation similaire pour T + conduit également à des profils logarithmiques
des champs de vitesse et température :
T + = ôT/T* = k
1
- l ln y; + E (9.67)
346
9.2. Écoulement turbulent au voisinage d'une paroi
Ces expressions sont appelées lois déficitaire des vitesses et températures puisque les
vitesse et température de référence, u0 et T 0 , sont maintenant celles de l'écoulement
moyen sur l'axe de la conduite. Elles sont applicables à la plus grande partie du
tube, depuis la frontière des zones internes (conventionnellement y/R = 0, l)à environ
y/R = 0,3. Elles ne le sont évidemment pas au voisinage de l'axe, où vitesse et
température sont stationnaires. Le profil universel de Schlichting (Eq. 5.114) peut
être utilisé au coeur de l'écoulement.
La valeur de D , difficile à mesurer ou à déterminer par simulation numérique di-
recte, est faible de l'ordre de 0,5. Mais les grandes structures des champs de vitesse
et de température au coeur de l'écoulement sont assez bien déterminés par la plupart
des modèles, contrairement au cas des structures voisines de la paroi.
"O
• La sous-couche tampon thermique de 100 µm à 30 v/u* = 600 µm de celle-ci;
0
c
0
::J • La zone inertielle (logarithmique) mécanique interne de 420 ~Lm à 5 mm de la paroi,
v ;a;
T"-f
0
"='
c
• La zone inertielle (logarithmique) thermique interne de 600 ~tm à 5 mm de la paroi,
N
"'
@ .,"' • La zone inertielle (logarithmique) mécanique externe de 5 mm à 15 mm de la paroi,
"'
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
"'0c • La zone inertielle (logarithmique) the1mique externe de 5 mm à 15 mm de la paroi.
>-
a. c
0 c
u .Q Comme les épaisseurs des sous couches sont très faibles, ces résultats ne sont va-
ü
"'
"='
2 lables que pour des parois lisses, c'est à dire de rugosité faible par rapport à l'épais-
o.
~ seur d'une sous couche. Rappelons que des corrections empiriques des coefficients
"'
'5
F! de frottement, des nombres de N usselt et, à partir de là, des coefficients de transfert
-ci
0
c peuvent être réalisées à paitir des abaques de Nikuradze-Moody (voir le Complé-
"'
0
ment C.2).
@
347
Chapitre 9 • Transferts turbulents
348
9.3. Les différentes voies de modélisation
Suivant que l'un ou l'autre des phénomènes précédents l'emporte, le flux conductif
pariétal est susceptible d' être fo1tement augmenté ou diminué. Quand ils sont du
même ordre de grandeur, l'effet sur le flux conductif est faible, même si les flux
radiatifs sont importants.
Une analyse physique de ces phénomènes complexes, dont la prévision est déli-
cate, a été conduite par Zhang et al. [160] à pait.ir d' une simulation numérique directe
de la turbulence couplée à un calcul Monte-Carlo des transferts radiatifs. Des critères
quantitatifs définissant des conditions dans lesquelles la modification des champs
thermiques et du flux conductif pariétal sont importantes ont été établis. Un mo-
dèle de simulation des grandes échelles de la turbulence a été couplé à une approche
Monte Carlo du rayonnement et à des modèles monodimensionnels de turbulence et
rayonnement au voisinage de la paroi, en vue d'application à des calculs d' ingénié-
rie [161 ].
349
Chapitre 9 • Transferts turbulents
adaptées à des écoulement à dfrection principale, traitent généralement mal les pro-
blèmes de recirculation, par exemple. De plus, comme les structures vosines de la
paroi ne peuvent être traitées correctement, ces méthodes doivent être complétées par
des « lois de paroi », qui reviennent à imposer en grande partie les expressions de la
contrainte et du flux thermique à la paroi.
La seule méthode qui permet de résoudre directement les structures turbulentes au
voisinage de la paroi, et donc de calculer ab initio le flux thermique et la contrainte
à la paroi, ce qui est l'objectif principal en transferts thermiques, est la Simulation
Numérique Directe (SND ou DNS en anglais). Mais cette méthode, évoquée dans le
paragraphe 9.3. l , reste actuellement confinée à des faibles valeurs des nombres de
Reynolds et des configurations géométriques simples. De plus elle repose souvent
sur des conditions aux limites simples, qui contraignent le problème à traiter. La
simulation numérique directe est cependant un important outil de simulation, par
exemple pour établir des lois de parois utilisables par les autres méthodes.
Une méthode actuellement en essor depuis vingt ans environ est la Simulation des
Grandes Échelles (SGE ou LES, Large Eddy Simulation,en Anglais), dont le principe
est donné dans le paragraphe 9.3.3. C'est en pratique une méthode hybride entre les
deux classes précédentes. La turbulence est traitée de façon instationnaire, comme en
simulation numérique directe, pour les grandes échelles spatiales jusqu' à une échelle
de coupure. Les structures spatiales plus petites que cette échelle de coupure sont
alors traitées par des méthodes similaires aux méthodes RANS. De cette façon, des
effets tels que les recirculations au sein d'un écoulement sont correctement traités.
Les fermetures sont également moins brutales, dans la mesure où elles portent sur
des échelles spatiales plus petites que dans les méthodes RANS.
11. Dans des gaz à températures élevées, il est parfois impératif de prendre en compte les couplages en
volume avec le champ de rayonnement : voir, par exemple, les références [ 160] (couplage simulation
numérique directe-Monte Carlo), [161) (couplage simulation des grandes échelles-Monte Carlo), ...
350
9.3. Les différentes voies de modélisation
351
Chapitre 9 • Transferts turbulents
des lois de paroi dans des conditions particulières, plutôt que de réaliser des simula-
tions complètes sur des systèmes tridimensionnels réels. À titre d'exemple, pa1mi de
nombreuses publications, on citera les travaux de Zhang et al. qui permettent d'accé-
der aux lois de couplages entre transferts conductif, convectif et radiatif au voisinage
des parois dans le cas de gaz, issus d' une combustion par exemple [160, 161]. Ces ré-
sultats sont alors utilisés, par exemple, dans des méthodes de simulation des grandes
échelles (SGE ou LES, en Anglais), qui sont aujourd'hui les méthodes d' ingénie-
rie les plus avancées (voir le paragraphe 9.3.3). On trouvera aussi des informations
sur la simulation numérique directe de la turbulence dans les références [75, 74], par
exemple, et dans le cas d' un modèle de combustion avancée dans la référence [119].
352
9.3. Les différentes voies de modélisation
I dT
IT 1 tx l1h dy. (9.73)
où lrh est une longueur de mélange thermique, longueur sur laquelle un tourbillon
conserve son identité thermique, à priori différente de lm; on déduit de cette relation,
puisque v'T' est de l'ordre de grandeur de (v'2 T'2 ) 112 soit de lv'llT'I, l'expression :
dT du
"O
0
u'T' tx - l l rh - -
m dy dy. (9.74)
c
::J
0
v Des conductivité et diffusivité the1miques turbulentes sont introduites par :
T"-f
;a;
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"' (9.75)
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c Le nombre de Prandtl turbulent, défini par:
a. c
0 c
u .Q (9.76)
ü
"'
"='
2
o.
~ apparaît, dans ce modèle, comme le rapport des longueurs de mélange mécanique et
"'
F! thermique. De façon similaire la diffusivité d'espèce turbulente Dsr est définie par:
'5
-ci
0
c
"'
0
-V des (9.77)
@ St dy
353
Chapitre 9 • Transferts turbulents
et un nombre de Schmidt turbulent Scs1 , ainsi qu'un nombre de Lewis turbulent Les1,
par:
(9.78)
Dans toutes les approches considérées dans ce paragraphe, les termes -pv;vj, v; c~
et pcpv;T' sont alors exprimés grâce à des diffusivités turbulentes, fondées sur une
analogie avec les phénomènes de diffusion moléculai re :
Dans cette approche, les équations statistiques de bilan sont alors les mêmes que dans
un régime laminaire, dans lequel seraient utilisées des diffusivités effectives :
(9.80)
354
9.3. Les différentes voies de modélisation
> Dans les sous-couches inertielles (ou logarithmiques) des zones internes
d'un écoulement (voir le paragraphe 9.2.3 c), il vient en dérivant les équations 9.64
et 9.65 :
du u* dT T*
= = (9.81)
dy kv K y ' dy k' y .
D ' autre part, les équations 9.60, 9.71 , 9.72 et 9.61 , 9.75 conduisent à:
(9.83)
355
Chapitre 9 • Transferts turbulents
v, µ
Pr, = - = 0,85 + 2,0--. (9.88)
a1 µ , Pr
La première est la plus précise pour des gaz [ 161] ; la seconde permet de traiter
d'autres fluides également.
Le modèle de longueurs de mélange, qui repose sur un formalisme simple et prag-
matique, est couramment utilisé pour représenter, le plus souvent avec succès, les
champs moyens au sein des zones internes dans les modèles numériques appro-
chés de turbulence, en particulier en simulation des grandes échelles (voir le para-
graphe 9.3.3). Il est d' autre pait peu adapté à la modélisation des phénomènes in-
tervenant dans la zone externe (dans laquelle on adopte souvent, faute de mieux, les
valeurs des longueurs de mélange obtenues à la frontière avec la zone interne, soit
k vKR/lO et k' R/10). Mais ces zones sont traitées directement dans les modèles nu-
mériques approchés précédents.
La diffusivité turbulente d' espèces se calcule en posant le plus souvent, pour des
gaz par exemple :
où Sc, et Le, sont les nombres de Schmidt et Lewis turbulents. L' avantage principal
-0
de ce modèle est sa simplicité.
0
c
::J
0
v
,..-! c) Modèle de Prandtl-Kolmogorov (1 équation supplémentaire)
0
N
@ Dans cette approche, µ , s' exprime en fonction de la valeur locale de k, énergie ciné-
~
..c
Ol
tique turbulente, et d'une longueur de référence. De simples considérations dimen-
ï::::
>- sionnelles conduisent à poser :
a.
0
u
µ , = pkl/2 t. (9.90)
La différence essentielle avec le modèle précédent est que k est calculé en tout point
du maillage comme solution de l'équation statistique de bilan 9.15 dont les termes
faisant intervenir des moments corrélés sont fermés comme suit (voir une démons-
356
9.3. Les différentes voies de modélisation
ok
P or
- ok
+pu·-
1 OXj
_~ [(µ + µ t )~]
- ox.J ox.
+ µ (oui + OUJ) oui _
O"k ox. ox· ox. f
pê
'---- _,,
J J l J -v--
~
'---v--' dissipation
instationnaire convection diffusion production
(9.91)
où on a aussi posé, à paitir d'une analyse dimensionnelle :
ê= _µ_ _
c pk2
(9.92)
µt
"O
c
0
::J
_ os =o- [(µ+-
+ PUJ-
OXj
µt ) -os +Cie-µ
OXj 0-e OXj
l
s [ ,(-oui + -ouJ)-oui -pcies/k
k
2
OXj OXi OXj
l
'-v---'
0 . ~ . ~ dissipation
v ;a; mstat10nmure convection diffusion production
T"-f
"='
0
N
c
"' (9.94)
@ .,"'"' On adopte généralement les coefficients empiriques : a-e = 1, 3 ; c le = 1,4 ; c2e = 1, 92
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
et on utilise comme précédemment un nombre de Prandtl turbulent pour exprimer Àr
ï::::
>-
a.
"'0c
c
et Ser pour exprimer D sr· Les champs moyens ui, T, k et s sont donc obtenus par la
0 c
u .Q résolution de cinq équations statistiques de bilan en tout point du maillage.
ü
"'
"='
2 Dans sa formulation classique, la méthode k - s pose de très sérieux problèmes
o.
~ de convergence au voisinage de la paroi. Cette approche globale de la turbulence
"'
'5
F! ne permet pas de cerner les petites structures qui y sont présentes. (C'est en effet la
-ci
0
c zone où la production et la dissipation de turbulence sont maximales : voir le para-
"'
0
graphe 9.3.2 b). De plus, la discrétisation spatiale d'un calcul k - s est généralement
@
357
Chapitre 9 • Transferts turbulents
insuffisante dans cette zone. Des « lois de paroi » sont alors utilisées pour clore le
calcul à une paroi. Différentes voies sont envisagées.
• La méthode la plus courante en ingéniérie consiste à utiliser dans les sous-couches
inertielles des zone internes de l'écoulement les profils universels logarithmiques
de vitesses et températures introduits dans le paragraphe 9.3 .2 b. Par exemple, on
impose aux vitesses, v1 et v2 et aux températures T 1 et T2 des deux premiers points
y 1 et y2 du maillage numérique de vérifier ces lois. On en déduit grossièrement
d' une pait la vitesse de frottement à la paroi u*, donc le coeffi cient de frottement,
et d' autre part une relation entre la température de paroi et le flux conductif à
celle-ci.
• Des méthode, comme celle développée notamment par Lam et Bremhorst [79],
consistent au sein d'un modèle k - E utilisé dans tout le fluide à introduire des
fonctions d'amortissement de façon à essayer de prendre en compte l'anisotropie
de la turbulence au voisinage des parois. Cette technique permet de faire converger
le code de calcul, même au voisinage de la paroi, au prix d'un raffinement extrême
du maillage. Une étude assez détaillée de ces modèles a été réalisée par Patel, Rodi
et Scheuerer [103]. Ces modèles s'appellent souvent modèles à bas Reynolds.
Les fonctions d' amortissement notées fµ , f 1 et h portent respectivement sur cµ (dans
l' expression de µ 1 et l'équation de transport de k) et c 18 , c28 (dans l' équation de
transp01t des). Les expressions adoptées par Lam et Bremhorst [79], par exemple,
sont: ( 20 5)
fµ = [ 1 - exp(0,00165 Rey)2 ] 1 + R~r , (9.95)
avec:
/1 = 1 (O~Sr
+ fi = 1- exp(- Re}). (9.96)
kl/2 y klf2(k3/2 j E) k2
Re
y
= -V- Rer = V
= VE (9.97)
"O
0
où k 312 js est l'échelle énergétique de longueur le introduite dans le paragraphe 9.1.3a.
c
::J La parenté est évidente entre la fonction d' amortissement qui apparaît dans fµ et celle
0
v du modèle de Van Driest.
,..-!
0
N
On peut aussi écrire des équations statistiques de bilan pour B = T' 2 et sa dissipa-
@
~
tion Ee [100] pour X = c?, etc.
..c
Ol Les méthodes RANS, de type k - E, et leurs innombrables variantes, sont les mé-
ï::::
>-
a. thodes couramment utilisées pour les applications industrielles, compte tenu de leur
0
u facilité relative d'emploi comparées aux méthodes de simulation des grandes échelles
ou de transport des moments d'ordres élevés. Leurs limitations physiques sont cepen-
dant nombreuses. Le traitement de la dissipation de turbulence sur la seule base de
l'équation de transport de E est très imparfait. Les méthodes de type k - E sont in-
adaptées au traitement :
• de couches limites soumises à des gradients de pression importants,
358
9.3. Les différentes voies de modélisation
• de l'expansion de jets,
• de recirculation, impact ou d' écoulement fortement tridimensionnels,
• etc.
359
Chapitre 9 • Transferts turbulents
La difficulté essentielle repose sur l' expression p uiv1F . On pose alors, comme dans
la décomposition de Reynolds :
(9.99)
360
BASES PHYSIQUES
DES TRANSFERTS
10
THERMIQUES
Notions clés
Notions clés : fonction de distribution, vitesse (hydrodynamique) d'un fluide, vi-
tesse de diffusion, flux de diffusion, luminance, flux radiatif, pression, tenseur
des pressions, ETL, nombre de Knudsen, conductivité thermique, viscosité, diffu-
sivité thermique.
L'objectif de ce chapitre est d'introduire les bases et les limites de la physique des
milieux continus sous l'angle des sciences de transfert, en particulier des transferts
the1miques, c'est-à-dire :
• introduire physiquement les notions de vitesse macroscopique et pression d'un
fluide, et de luminance du champ de rayonnement;
• introduire, sur des bases physiques claires, le modèle, pratiquement universel en
mécanique des fluides, transferts thermiques et génie des procédés, de l' Équilibre
Thermodynamique Local (ETL) pour le système matériel et ses limites. C'est au
voisinage de L'ETL seulement que les expressions usuelles des flux de diffusion
(lois de Fourier, de Fick, contraintes visqueuses newtoniennes, ...) peuvent être in-
troduites. L'ETL s'oppose à l' Équilibre Thermodynamique Parfait (ETP) d'un sys-
tème, qui n'est alors soumis à aucun flux.
• aborder les méthodes de calcul des flux de diffusion (flux de masse d'une espèce,
"O
0 flux conductif, tenseur des pressions, ... ) et du flux radiatif et introduire les gran-
c
0
::J
deurs physiques correspondantes (diffusivité, viscosité, conductivité, ... ).
v ;a;
T"-f
0
"='
c • introduire la nanothermique, branche de ce qu'il est convenu d'appeler les nanos-
N
"' ciences. Il s'agit plus précisément de milieux de natures très diverses, à des échelles
@ .,"'
"'
~
~
..c 't:
0
non nécessairement nanométriques, pour lesquels les conditions de l'ETL ne sont
Ol '5
ï::::
>- "'c pas réalisées et les lois des milieux continus ne s'appliquent plus. Divers modèles
a. 0
c
0 c de Non Équilibre doivent alors être développés.
u .Q
ü
"'
"='
2 • Mener un parallèle entre la modélisation des tramferts radiatifs, c'est-à-dire du
o.
~ champ de photons, et celle des tramferts diffusifs d'origine moléculaire, en fonc-
"'
'5
F! tion des types de milieu rencontrés et de leurs états (équilibre, ETL, non équilibre).
-ci
0
c En effet, de nombreux modèles de nanothermique reposent sur des modèles de non
0"'
@ équilibre, précédemment appliqués au rayonnement thermique.
361
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
1. En physique statistique, l'état de l'ensemble des Ns particules s est caractérisé par un point dans un
grand espace de phase à 3Ns dimensions; le passage de cette approche générale à l'approche simplifiée
décrite ici, appelé hiérarchie BBGKY (associée aux noms de Bogoliubov, Born, Green, Kirkwood et
Yvon) est donnée par exemple dans la référence [39).
362
l 0.1. Fonction de distribution des vitesses, Luminance, Flux
miné, tandis que les molécules seront ici considérées à la limite classique des sta-
tistiques quantiques : la statistique semi classique de Maxwell-Boltzmann leur est
applicable.
La connaissance des fonctions de distribution des vitesses permet de calculer les
flux de diffusion au sein du milieu matériel supposé continu (flux de masse d' une
espèce, flux conductifs électrique et the1mique, tenseur des pressions, ... ) ; celle du
champ de luminance permet de calculer le vecteur flux radiatif en tout point.
Plus généralement, la valeur moyenne d' une grandeur quelconque P s(r,t) liée aux
particules s a pour expression, au point r :
"O
0
ns(r,t) Ps(r,t) ~ J Ps f~(r,Vs,t)d3 Vs (10.2)
c
0
::J
Pour que la moyenne Ps(r,t) ait un sens, l'élément de volume généralisé d3 rd3 Vs
v ;a; doit être macroscopiquement petit, c'est-à-dire:
T"-f "O
0 c
.,., • suffisamment grand pour que le nombre total de particules s contenues soit très
N ::l
~
@
~
..c
'<I)
"'
élevé et obtenir un comp01tement statistique valide;
·-=
g
Ol
ï::::
>-
::l
CO
c
• suffisamment petit pour que l'état d'une paiticule soit caractérisé (au sens macro-
a. 0
0
c
c scopique du milieu continu4 ) par r et Vs.
u .~
0::l 3
e 2. La notation d r représente J' élément de volume physique, indépendamment du système de coordon-
"O
Q, 3
~ nées choisi , par exemple dxdydz; d Vs l' élément correspondant de J'espace des vitesses dVsxdVsydVsz·
~
::l 3. Dans l'équation 10. l et celles qui suivent, la sommation est réalisée sur toutes les valeurs possibles
i8
-ci de Vs, c'est-à-dire que Vw Vsy et Vsz varient indépendamment de -oo à +oo.
0
c
::l 4. Il s'agit d'état au sens de la mécanique des milieux continus; de très nombreuses particules occupent
0
@ cet état. Inversement, si on considère un état quantique p d'une particule, indiscernable par nature, il
363
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
(10.3)
(10.4)
Cs ~ Vs - v(r,t), (10.6)
364
l 0.1. Fonction de distribution des vitesses, Luminance, Flux
• L'énergie interne volumique dufluide E(r,t) (limitée ici aux seuls degrés de trans-
lation) est définie par :
- "'\"' J
E(r,t) = LJ
s c2
-ms - s fs(r,Vs,t)d 3 Vs
2
= 2:s cs(r,t)C./r,t).
-2
2
(10.8)
s=l s=l
-E(
M
)~f,
r,t - LJ
s= l
J ms[Cs + v(r,t)]
2
2
f s(r, V s t)d3 Vs
1
_ -( )
- E r,t +
2
2
p(r,t)v (r,t)
.
(10.9)
C'est la somme de l'énergie interne et de l'énergie cinétique du fluide liée au mou-
vement macroscopique ; son expression est obtenue en remarquant à partir des
équations 10.4 à 10.7 que:
s
= Icsv~ = 0, (10.10)
s= l
ce qui constitue une propriété essentielle des vitesses de diffusion des différentes
espèces.
365
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
À un scalaire [As] (charge électrique, masse d' une espèce s, énergie cinétique, etc.)
est associé un vecteur flux [qA] (vecteur densité de courant électrique, vecteur flux
de masse d'une espèce, vecteur flux conductif, etc.) ; à un vecteur [A s] (quantité de
mouvement) est associé un tenseur [qA] (tenseur des pressions P), etc.
v
T"-f
Le vecteur flux de masse globale est évidemment nul, dans le référentiel du système
0
N matériel, d'après l'équation 10.10.
@
~
..c
Ol c) Flux d'énergie cinétique relative (vecteur flux conductif)
ï::::
>-
a.
0
[As] = m~C~
u
Le vecteur flux conductif est associé au flux de l'énergie cinétique relative dans le
cas d'un système animé des seuls degrés de liberté de translation :
s c2
qcd(r,t) = If ms s (r,t) C s fs(r,Vs,t)d3 Vs.
2
(10.16)
s =l
366
10.1. Fonction de distribution des vitesses, Luminance, Flux
-mÇ~
- c~
milieu 1 milieu 2
milieu 1 milieu2
X
X
@
.µ
.,.,;:;;
,,,
'V
sons la nonnale orientée na dans la direction a : la quantité nams CsaCsafs(r, J
..c
Ol
·;::
s:::> Vs,t)d3 Vs, toujours positive, s'interprète comme la force smfacique exercée par
·;::
>-
a.
"'c
0
les particules s du milieu 1, situé du côté des a négatifs, sur le milieu 2, situé du
c
0
u c
.~
côté des a positifs. La sommation sur toutes les valeurs possibles de Vs inclut non
0:::>
"O seulement l'effet des particules s du milieu 1, qui traversent dI dans la direction a,
ec.
1!! mais aussi celles de ce même milieu 1 qui ont traversé dI en sens contraire, en
~
:::>
~
provenant du milieu 2.
-d
0
c
:::> 6. Les actions du milieu extérieur sur le système sont considérées comme positives ; ce point est précisé
0
9 dans le paragraphe 5.4. l
367
Chapitre l 0 • Bases physiques des transferts thermiques
J
na L:~= I ms CsaCsafs(r,Vs,t)d3 Vs représente donc la composante normale à la
smface dE de la force surfacique positive (suivant a), exercée sur le mmeu 2 par
toutes les particules des différentes espèces du milieu 1. Cette quantité est la pres-
sion Pa exercée par les particules du milieu 1 sur celles du milieu 2, à travers la
smface d.E.
Si on considère l'effet du milieu 2, considéré comme milieu extérieur, sur le mi-
lieu 1, le même raisonnement est appliqué par inversion de la direction de la nor-
male à dE ; une force de pression opposé à la précédente est obtenue, suivant le
principe del' action et de la réaction. C'est la signification physique du signe moins
introduit dans na Paa : par convention, en mécanique des fluides, l'action du mi-
lieu extérieur sur le système est comptée positivement.
Dans des conditions usuelles, même hors équilibre, les trois composantes diago-
nales du tenseur des pressions sont égales : la pression est isotrope au sein du fluide
et à une paroi :
"Cl
0
milieu 1 milieu
c
::::i
0
F,,
""'
...-1
0
N
Figure 10.2 - Notion de contrainte.
@
.µ
..c
Ol
·;::
>-
En suivant la démarche précédente, 1: dVsb L:
dVsc(msCsb )CsafsCr,Vs,t)dVsa
représente le transport dans la direction a de la quantité de mouvement relative
a.
0
u msCsb dans la direction b, par les particules s de vitesse relative suivant a voisine
de Csa par unités de surface normale à a et de temps. En notations tensorielles :
na L:;=I ms Csb Csa fs(r, Vs,t) d3Vs est la composante suivant la direction b de
J
la force surfacique exercée par toutes les particules de fluide 1 sur le fluide 2, au
sein d'une surface normale à la direction a: c'est la contrainte de cisaillement dans
la direction b exercée par le fluide 1 sur le fluide 2 au sein d'une surface normale
368
l 0.1. Fonction de distribution des vitesses, Luminance, Flux
.,., statistique, le nombre moyen N(r,p, ms ,t) de photons occupant un état quantique
N ::l
~
@
'<I)
~
..c ·-=g"' 7. D'un point de vue électromagnétique, à p est associé un vecteur d'onde k : p = nk = (h/2rr)k et
Ol
ï:::: ::l
CO aux deux états de spin, caractérisés par les projections nms (ms = + 1 ou - 1) sur l'axe défini par p, sont
>-
a.
c
0
0
c associées respectivement les polarisations circulaires droite et gauche d ' une onde.
c
u .~ 8. Le critère de validité de l'approximation classique (il 08 = h/p « L) correspond, en théorie élec-
0
::l
"O tromagnétique, à la notion de champ lointain, par opposition aux conditions de champ proche : au
e
Q,
~ voisinage d'une paroi, il existe un champ d'ondes transverses, non propagatives, dont l'extension spa-
~
::l tiale normale à la paroi, dans le matériau et hors de celui-ci, est de l'ordre de il. Ces ondes, recèlent une
i8 énergie importante. Un résultat concret est que le flux radiatif transféré entre deux parois, distantes de
-ci
0
c
::l quelques il, est d 'un ordre de grandeur considérable par rapport au flux prédit par un modèle usuel de
0
@ rayonnement thermique [18, 126].
369
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
(r, p, ms) à un instant t. Le nombre total moyen de photons occupant une cellule
élémentaire de l'espace de phase, à l'instant t, est alors :
2 N(r,p, ms ,t)dI'
dN(r,p, ms ,t) = h3 = F(r,p, ms ,t) dI' (10.21)
La quantité :
"O 3- 43-
c
0 '( ) _ 2hv N(r,p, ms ,t) h v F(r,p, ms ,t)
::J Lv v,u,ms ,t - = (10.24)
0 c2 c2
v
T"-f
0
N
qui caractérise énergétiquement le rayonnement se propageant dans l'intervalle spec-
@ tral dv et dans l'angle solide dQ, autour de u, au point considéré, à l'instant t, est
~
..c appelée luminance monochromatique directionnelle du rayonnement. La polarisation
Ol
ï::::
>-
a.
des champs, associée à ms, n'est généralement pas prise en compte en transferts ther-
0
u miques.
,
10.2 EQUILIBRE THERMODYNAMIQUE PARFAIT
L'Équilibre Thermodynamique Parfait repose sur l'équilibre du système matériel,
l'équilibre du champ de rayonnement et l'équilibre mutuel du système matériel et du
370
10.2. Équilibre Thermodynamique Parfait
champ de rayonnement. Il est caractérisé par l'absence de flux, quelque soit la nature
de ce flux, et l'uniformité des champs macroscopiques. La température thermodyna-
mique T, définie sans ambiguïté en physique statistique (voir par exemple [39, 112])
à partir de l'ensemble représentatif canonique et exprimée en K, est aussi uniforme.
Elle caractérise, à l'ETP, à la fois le système matériel et le champ de rayonnement.
-o
P (r,ps) = (10.26)
00
f
[ Jo exp ( _ __li_)
2mskT
47rp 2 dp
s s
] d 3 r/h 3 •
"O
0
c
0
::J
La fonction de distribution des vitesses des particules s à l'équilibre thermodyna-
v ;a; mique parfait f ; (Cs) est obtenue, après intégration du dénominateur. Soit:
T"-f
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"' m )3/2exp [- m2~Ts
c2 ] .
~
..c
~
't: J;(Cs) = ns ( 2n;T (10.27)
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c
a. c
j~ (Cs)
0
0
u c
.Q
est isotrope et ne dépend ni der, ni de t.
ü
"'
"=' Après intégration sur la distribution des vitesses, 1' énergie interne volumique
2
o.
~ d'équilibre, donnée par l'équation 10.8, devient:
"'
'5
F! s
-ci
0
c
"'
0
- o
E =
I -2
3
Cs C s
--=-nkT. (10.28)
@
s=I
2 2
371
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
2-
p0 = - E = nkT. (10.29)
3
L'équation d' état obtenue est la loi des gaz parfaits. En effet, il n' existe dans le modèle
aucune limitation du nombre de molécules occupant à un instant donné un volume
arbitrairement petit ; les paiticules sont considérées comme un gaz de points sans
effets stériques. C' est le modèle du gaz parfait.
"O
0
L~(u , r ,v) = [2hv3/c2 (u,r, v)][exp(hv/kT) - lr1 = n2(u ,r, v)L~(T), (10.31)
c
::J
0 où L~(T) désigne la luminance du rayonnement d 'équilibre, qui est isotrope, dans le
v
,..-!
0 vide ou, en excellente approximation, dans un gaz, milieu d' indice pratiquement égal
N
@ à 1 (loi de Planck) :
~
..c
Ol
ï::::
>-
L~(T) = (2hv3 /c6)[exp(hv/kT) - 1r 1
• (10.32)
a.
0
u Cependant, dans un milieu biréfringent, tel que l'indice de réfraction n= co/c dépend
de la direction u , la luminance du rayonnement d' équilibre n' est pas isotrope.
9. Le principe d'équipartition de l'énergie à l'équilibre attribue, en physique classique, une énergie
moyenne kT/2 à tout degré de liberté associé à toute forme d'énergie d' une molécule ou particule,
sous réserve que les conditions de validité de la limite classique et de l' approximation classique soient
vérifi ées pour chaque type d'énergie (voir, par exemple, [39, 112]).
372
10.2. Équilibre Thermodynamique Parfait
Par intégration sur le spectre des fréquences, on obtient L0 (T) luminance totale et
u 0 (T) densité volumique d'énergie radiative d'équilibre dans le vide (n = 1):
4
0
L (T) = (cr/n) T ; u0 (T) = (4a-/co) T 4 • (10.34)
(10.35)
(10.36)
.,.,
~ -- = - (10.37)
@
'<I)
Ôt 12 ôt 12
~
..c "'
·-=
g
Ol
ï::::
Az 1 est appelé coefficient d'Einstein d'émission spontanée et est relatif à la transi-
::l
CO
>-
a.
c
0 tion entre un état quelconque du niveau 2, qui est désexcité lors de l'émission d'un
c
0 c
u .~ photon, et l'ensemble des états du niveau 1, susceptibles d'être peuplés 11 . L'émis-
0::l
e sion spontanée est incohérente et isotrope. Elle dépend en fait des fluctuations du
"O
Q,
~
~
::l 10. En fait, il s'agit de deux niveaux quantiques discrets d' un système comprenant un très grand nombre
i8 d'autres niveaux.
-ci
0
c
::l 11. En effet, la dégénérescence g2 du niveau 2 initial est, dans 1'équation 10.37, déjà prise en compte
0
@ dans l'expression de la population N2 de ce niveau.
373
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
où uv repréente la densité d' énergie radiative, hors équi libre. B12 est appelé coeffi-
cient d'Einstein d 'absorption et caractérise la transition entre un état quelconque du
niveau 1 et l'ensemble des g2 états du niveau 2.
Au début du siècle, la seule prise en compte des deux phénomènes précédents
ne permettait pas d'expliquer la loi de Planck. Einstein a postulé l' existence d' un
troisième phénomène, inverse de l' absorption, appelé émission induite.
>- Émission induite : Ce phénomène peut être considéré comme une résonance
entre un photon excitateur (hv,p,ms ) et l'ensemble des états des niveaux 2 et 1 de la
molécule, qui occupe initialement un état du niveau 2 ; il se traduit par la désexcita-
tion de la molécule vers le niveau 1 et par 1' apparition de deux photons strictement
identiques au photon excitateur (hv,p, ms ), c'est-à-dire de même fréquence v, même
quantité de mouvement p (même k) et même état de spin ms (même polarisation
circulaire). L' émission induite est un phénomène amplificateur cohérent, germe de la
technologie des lasers. On pose:
(10.39)
(10.41)
374
10.3. Équations d'évolution
De plus, les variations de populations exprimées par l'équation 10.40 sont nulles. 11
vient:
(10.42)
(10.43)
Ces deux relations sont supposées vérifiées hors d'équilibre. En effet, les coeffi-
cients d'Einstein régissent les phénomènes élémentaires d'interactions rayonnement-
matière hors équilibre, relatifs aux transitions radiatives d'un état du niveau 1 à l'en-
semble des états du niveau 2. Ils sont exprimés par les équations 10.43 en fonction de
8 12. On démontre, de plus [33] que:
où (r1 lµ e1lr2) est 1' élément de matrice de 1' opérateur quantique dipolaire électrique µel
entre l'état initial et final de la transition. Les phénomènes d'émission ou d'absorption
reposent sur l'existence d'un moment dipolaire, quelle que soit son origine.
375
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
Vs
drl s'
= dt (10.45)
(5)12- (5)6
<V( r) = 4s ;. ;. , (10.48)
376
10.3. Équations d'évolution
la paitie attractive en r-6 est réaliste pour des atomes (interaction dipôle induit -
dipôle induit) mais la pa1tie répulsive en r- 12 n'est introduite que par commodité et
est beaucoup trop molle. Bien d' autres potentiels sphériques sont aussi utilisés [14,
39, 46].
Les collisions entre particules régies par un potentiel d' interaction ~(r) conduisent
à une loi d' évolution de la fonction de distribution du type :
dj~ s a1~1
dt = ~ Ôt coll.s-p
(10.49)
8
Dans cette expression, f,s 1 est la pe1turbation appo1tée par unité de temps à la
coll.s-p
fonction de distribution fs d' une espèce de particules s pai· les collisions des parti-
cules s avec des particules de l'espèce p.
Cette quantité tient compte de deux effets antagonistes :
ô/5 I = r sp
+ - r sp
- (10.50)
Ôt coll. s-p
• r ; P représente l'effet cumulé de toutes les collisions des particules d'une espèce
s, initialement dans un état macroscopique défini par (r,Vs, d3 r , d3 Vs), avec les
particules de l'espèce p. Ces collisions, appelées collisions directes ont pour effet
de diminuer les valeurs des fonctions de distribution / 5, puisque les particules s
auront toutes quitté leur état initial en fin de collision.
• r; Preprésente l'effet cumulé de toutes les collisions, appelées collisions in-
verses12 , qui produisent dans l'état final, une particule s dans l'état considéré
(r,Vs, d3 r,d3 Vs), alors qu'elle était initialement dans un état différent. Ces colli-
"O
0
sions inverses constituent l' ensemble des collisions [14, 46] qui augmentent les
c
::J valeur des fonctions de distribution fs·
0
v ;a;
T"-f "O
0
N
c
::l
c) Équation de Boltzmann (limitée aux degrés de translation)
@ .,.,
~
~
'<I) L'équation de Boltzmann, appliquée à des particules animées des seuls mouvement
..c ·-=g"'
Ol
ï::::
de translation et subissant donc des collisions élastiques, est introduite dans ce pa-
::l
CO
>-
a.
c
0 ragraphe sans démonstration. Celles-ci sont développées dans divers ouvrages, par
c
0 c
u .~
exemple [1 4, 46], dans lesquels on trouvera des généralisations à des collisions in-
0::l
Q,
~
~
::l • Hl : Les collisions sont uniquement binaires; la durée d'une collision est négli-
i8
-ci
0
geable devant la durée moyenne entre deux collisions ou, ce qui est équivalent, la
c
::l
0
@ 12. Les collisions inverses diffèrent en général de celles obtenues par renversement du temps.
377
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
p01tée du potentiel d' interaction 13 est petite devant le libre parcours moyen d'une
paiticule 13 .
• H2: Les variations de / 5 (r,V5 ,t) sont négligeables sur une distance de l' ordre de
la portée du potentiel 13.
• H3 : Les états des particules entrant en collision sont supposés statistiquement
décorrélés (hypothèse dite du chaos moléculaire initial).
• H4 : La durée de collision est négligeable devant la durée associées à des variations
significatives de f ir, V 5 ,t). En conséquence, les variations de f s(r, V s,t) dues à des
variations des forces externes sur des échelles de temps de l' ordre de la durée de
collision ne pourront être prédites.
Le terme dû aux collisions des particules s avec les particules p a alors pour expres-
sion:
dcrsp I I I
X g dQ (g, x , ê )dVp dQ. (10.51)
+ t
t = - (10.52)
e
13. Le libre parcours moyen d' une particule est la distance caractéristique parcourue par une particule
entre deux collisions consécutives de celle-ci avec une autre particule.
378
10.3. Équations d'évolution
da-+ 1 do-
-2- (10.53)
d.Q 13 d.Q
• le choix de la vitesse de référence des paiticules v* a peu d'importance puisqu'elle
disparaîtra du calcul :
(10.54)
avec: (10.55)
oùµ désigne la masse réduite des particules dans le référentiel du centre de masse.
• une fonction de distribution f est alors adimensionnée par :
(10.56)
'<I)
~
..c
Ol
·-=g"' La quantité rc!B2 Gdt est grossièrement le volume dans lequel une particule donnée
::l
ï::::
est susceptible de perturber toute autre particule pendant la durée dt ; mr:B2 G est
CO
>-
a.
c
0
c
0
u c
.~ donc de l'ordre de grandeur du nombre de collisions par particule et par unité
0
::l
"O de temps ; l'inverse de cette quantité représente, typiquement la durée moyenne r
e
Q,
~ entre deux collisions subie par une particule.
~
::l
i8 14. L' introduction d' une température est à ce stade arbitraire puisque cette notion n' a pas encore de sens
-ci
0
c
::l physique : elle sera justifiée ultérieurement par un milieu dont le déséquilibre n'est pas très important.
0
@ Pour un deséquilibre important G est à estimer directement.
379
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
• au rapport du libre parcours moyen des particules lpm à 1' échelle spatiale ds ca-
ractéristique du système, qui est typiquement soit la taille de la plus petite maille
d' un calcul numérique, soit au contraire la taille du système complet. En effet, rG
est de l'ordre de grandeur du libre parcours moyen des particules, et l' échelle de
temps() caractéristique du système peut être définie 15 par ds/G. Soit:
l.p .m. 1
Kn = -- ~ --- (10.59)
ds rc!/32 nds ·
15. En toute rigueur, Gest la vitesse relative moyenne de deux molécules; il faudrait utiliser d/V où 111
V,11 serait la moyenne du module de la vitesse d' une molécule, par exemple, ou la vitesse quadratique
moyenne. Cela se traduirait par l' introduction d'un facteur multiplicatif, proche de l' unité, qui n'a pas
d' intérêt dans cette approche d'ordre de grandeurs.
380
10.3. Équations d'évolution
• Le cas Kn ~ 1 est régi par une physique totalement différente et mérite d'être si-
gnalé à ce stade: il correspond à des systèmes pour lesquels les lois de la physique
du milieu continu ne sont plus applicables (libre parcours moyen del' ordre des dis-
tances entre parois, par exemple). C'est le cas le plus délicat d'un nanosystème: la
nanothermique est une discipline active.
(10.60)
381
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
qui permet d 'obtenir la solution d' ordre 1 en Kn (voir paragraphe 10.4.1 b).
"O • Les phénomènes d' absorption et d'émission induite dépendent de la densité vo-
0
c lumique d'énergie radiative uv. Celle-ci est considérée comme isotrope dans
::J
0
v
le référentiel d' une molécule susceptible d'interagir avec le champ de rayon-
T"-f
0 nement. Mais ces molécules ont des orientations aléatoires (isotropes) dans
N
@ le référentiel du laboratoire dans lequel est définie la direction considérée u.
~
..c La densité volumique d 'énergie radiative Uv associée à L~(u)dQ est donc :
Ol
ï::::
>-
a.
uv = ~ dQ. Les équations 10.38 et 10.39 conduisent alors, aux contribu-
tions : - hvB12n 1 dVdQ ~F(v)dv et-hvB21n2dVdQ ~~F(v)dv, pour l'absorption
0
u
et l'émission induite respectivement.
L' équation de transfe11 radiatif associée à ce système à deux niveaux devient :
(10.63)
382
10.3. Équations d'évolution
dL~ I
-d = T/v - KvLv. (10.64)
s
Le coefficient d'absorption Kv et le coefficient d'émission hors équilibre TJv (voir pa-
ragraphe 6.3) ont pour expression, dans le cas d'un élément matériel hors équilibre,
compte tenu des équations 10.43, 10.44 et 10.65 :
383
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
des molécules sont très inférieures aux longueurs d'onde généralement considérées,
c'est la diffusion Rayleigh, traitée dans le paragraphe 7 .1.2.
Des phénomènes non élastiques peuvent également apparaître mettant en œuvre
deux photons de fréquences différentes : c'est le cas de la diffusion Raman. Les phé-
nomènes multiphotoniques peuvent également être beaucoup plus complexes, et de
nature cohérente, généralisant le phénomène d'émission induite ; un cas utilisé en mé-
trologie est celui de la Diffusion Raman Anti-Stokes Cohérente (DRASC ou CARS).
2hv3/c2 )
/
T/v Kv = o = Lo(T)
v (10.68)
exp(hv/kT) - 1
Le terme de diffusion de l'équation de transfert peut être introduit à partir des élé-
ments discutés dans le paragraphe b.
,
10.4 EQUILIBRE THERMODYNAMIQUE LOCAL
g::J
ET FLUX DE DIFFUSION
0
v
T"-f
Dans la quasi totalité des applications, les transferts thermiques au sein de systèmes
0
N matériels (mais aussi la mécanique des fluides, le génie des procédés, ... ) sont traités
@ au voisinage de 1'.Équilibre The1modynamique Local (ETL): l' existence d'une tem-
~
..c
Ol pérature locale instantanée T(r, t) est postulée. L'objet de ce paragraphe est d'établir
ï::::
>-
a. ce modèle sur des bases physiques claires.
0
u Les transferts radiatifs relèvent, au contraire, généralement d 'une physique du non
équilibre même dans les cas les plus simples : entre deux plaques noires à des tem-
pératures différentes séparées par un milieu transparent, par exemple, le champ de
luminance est fortement hors équilibre. Cependant, un modèle d'ETL radiatif est
également uti lisé, sous certaines conditions, dans les m.ilieux localement optiquement
épais (voir paragraphe 6.7.1).
384
l 0.4. Équilibre Thermodynamique Local et flux de diffusion
La nullité du te1me entre crochets de l'équation 10.70 ne peut être obtenue que si et
seulement si :
La quantité ln j<0)(r ,v,t) est un invariant collisionnel additif16 . Elle peut être exprimée
comme une combinaison linéaire [54] de la base des trois invariants collisionnels
constituée par m, mV et mi
2
• Soit:
2
ln fO) = Am + B · m V + D ( -mV- ) + E. (10.72)
2
~
'<I) d' ordre zéro. Soient:
..c ·-=g"'
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
::l
CO
c
0
c
c
n(r,t) = J/ 0
)[r,V - v(r, t),t]d3 V, (10.73)
J
.~
0
::l
"O
e
Q,
pv(r,t) = /O) [r,V - v(r,t),t] mVd3 u. (10.74)
~
~
::l
i8 16. On appelle invariant collisionnel additif dans une collision d'une molécules avec une molécule p
-ci
0
c
::l toute quantité extensive A attachée à une molécule dont la somme se conserve à l'infini entre les voies
0
@ d'entrée et de sortie (notée') de la collision; soit: A p + A s =A~+ A~ .
385
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
3
2
_
n(r,t) kT(r,t) -
Jf (O)
[r, V - v(r,t),t]
m[V - v(r,t)] 2 3
2
d V. (10.75)
312 2
0) _ ( m ) [ m[V - v(r,t)] ]
1 [r, V - v(r, t),t] - n(r,t) 2rckT(r,t) exp - 2kT(r,t) . (10.76)
386
l 0.4. Équilibre Thermodynamique Local et flux de diffusion
Cette condition est respectée quand Kn est très petit devant 1. Cette température a un
sens physique pour les milieux dilués et les milieux denses, précisément définis dans
le paragraphe 10.3 e. C' est la température des transferts thermiques.
En posant:
j-+(t)(r, V ,t) = f +(O)(r, V ,t) lf/(r, V ,t), (10.80)
et utilisant les équations 10.72 et 10.78, on obtient:
[!P(r, V', t) + !ff(r ,W ' ,t) - !ff(r,V,t)- !ff(r ,W ,t)] d;; d 3 W+dn
[J f
c
u .Q
ü
"'
"='
2
o.
~
m(V; v)2 d3Vr = O. (10.84)
"'
'5
F! La solution du problème mathématique ainsi posé, très complexe, est détaillée par
-ci
0
c exemple dans les références [26, 46]. Nous commenterons ici, sans démonstration,
"' les résultats relatifs, au tenseur des pressions P ab et au flux conductif q cd·
0
@
387
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
avec : y = ( kT
2
µ coll )
112
g o< 0(g) = 2rr f [! - cos' x (b,g)]bdb. (10.88)
Pr = µcp = ~. (10.91)
À 3
17. Oat> est Je symbole de Kronecker (Oat> = 1 si a= b, sinon Oat> = 0).
388
l 0.4. Équilibre Thermodynamique Local et flux de diffusion
c) Généralisation
Les approches précédentes peuvent être généralisées à différents niveaux : avec les
mêmes hypothèses (limitation aux degrés de translation) mais avec des mélanges de
gaz, la vitesse de diffusion v~ del' espèce s, donc le le flux de masse de s peuvent être
exprimés au sein d'un mélange gazeux de s espèces ; v~ est déterminée, à l'ordre 1
en Kn dans les references [26, 46], ... Les expressions correspondantes font appa-
raître d'autres intégrales de collision et sont complexes. Les coefficients de diffusion
introduits sont alors éventuellement couplées à la conductivité the1miques.
"'
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
389
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
(10.92)
où T est la durée entre deux collisions dans le modèle grossier des sphères dures de
diamètre d (voir paragraphe 10.3.1).j<O) est la fonction de distribution d'ordre zéro,
à l'ETL pour un milieu dilué, donnée par :
(10.93)
avec les notations du cours. On se limite à une solution f sous la forme d'un déve-
loppement de perturbation d'ordre 1 en Kn :
390
l 0.4. Équilibre Thermodynamique Local et flux de diffusion
Solution
a) Expression de <Pi
Le nombre de Knudsen est défini, d' un point de vue temporel par: Kn = ~ où Test le temps
de relaxation global et e le temps hydrodynamique. En posant : t + = t/e, il vient :
(10.95)
Le premier membre, proportionnel à Kn , est au moins d'ordre 1 en Kn; j<O) est donc la
solution de perturbation d'ordre zéro en Kn de l'équation d'évoluti on.
À l'ordre 1 en Kn, celle-ci devient:
(0)
Kn
(
d~ f ) = - / 1) = -<P(J) J<O) (10.96)
Comme la durée d' une collision est très petite devant les échelles associées au temps hy-
drodynamique r (voir paragraphe 10.3.1 c), on peut poser:
d )(O) d
( dt+ j = dt+ j<O) (10.97)
-- Je
c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
P •• - m •C •1<o)d3v -- -2nkT(xï)
2 (10.100)
2
o.
'''' A ''
"'
'5 soit:
F!
-ci
0
(10.101)
c
"'
0 On retrouve localement l'équation d'état des gaz parfaits, à l'ordre zéro (solution d 'ETL).
@
391
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
Cx = Vsx - u, ( 10.102)
Il vient:
j<O) = n [ m ]3/2 exp (- mC2) (10.103)
(2nkT) 2kT
j<O)ne dépend que de la quantités macroscopiques y par l'intermédiaire de u(y) et est
indépendante de x, z et de t, à des échelles de temps grandes devant la durée des collisions.
Dans ces conditions, comme : y x = 0, il vient :
d
- j<O\y,u)
a
= C y -j<O) (10.104)
dt 8y
Soit:
,+,
( 1) m
= -r-C C -u
a (10.105)
'r kT X y 8y
Pxy = -m f f f+oo
OO
+oo
- OO - OO
+oo ( 8 ) 0
c;c; - kT -u
8
Tm
j< >dCxdCydCz
/j
(10.106)
Pxy = rnkT- u = µ- u
a a ( 10.107)
8y 8y
1
T=--- (10.108)
ncflnG
(10.110)
Il vient:
(10.111)
392
l 0.4. Équilibre Thermodynamique Local et flux de diffusion
et:
2
AO) m 1 ( mC ) (10.112)
J , = p (2nkT) 312 (kT) 512 exp - 2kT
d aj<O)
_ AO) (x·)
dt1 . /.
= Caxi
.- 1 (10.113)
Soit:
(10.114)
(10.115)
0
Seul le terme d'ordre 1 en Kn de f, soit / )</>(I), contribue au flux, ce qui conduit à:
5k BT BT
qJ = --TnkT- = -À.- (10.116)
2m 1Jx1 1Jx1
Sk 1 (mkT) 112
À.=------- (10.117)
2m4yn d2
"O
µcp
0 Pr=-=1 (10.118)
c À.
::J
0
v ;a; Le nombre de Prandtl vaut 1 dans le cadre de ce modèle simplifié. La résolution de l'équa-
T"-f
"='
0
N
c tion de Boltzmann à l'ordre 1 par la méthode de Chapman-Enskog avec un conduit aussi à
"' une valeur constante exacte de Pr, égale à ~ (voi r l'équation 10.91). J
@ .,"'"'
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c
a.
0
u
c
c
.Q
l 0.4.3 ETL et solution de perturbation pour le champ
ü
"'
"='
de rayonnement
2
o.
~ Si l'ETL est le cadre usuel des transferts thermiques au sein d'un système matériel
"'
'5
F! et les conditions de non équilibre, l'exception, la situation est inversée pour les trans-
-ci
0
c ferts radiatifs. Une loi de Fourier radiative est introduite dans les paragraphes 6.4.3
0"'
@ et 6.5.2, dans des conditions très particulières telles que le système matériel est loca-
393
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
lement optiquement épais. Le champ de rayonnement est dans ces conditions consi-
déré également dans des conditions d'ETL, caractérisé par la température T(r, t), à
l'ordre zéro d'une solution de perturbation de l'équation de transfert du rayonnement.
Le paramètre de perturbation est un nombre de Knudsen radiatif KnR, souvent pris
égal à (/36r 1, où f3 et 6 sont respectivement le coefficient d'extinction du milieu et
la plus petite échelle spatiale sur laquelle le milieu peut être considéré optiquement
épais. La quantité 1//3 est la longueur d'extinction du rayonnement, qui joue le même
rôle que le libre parcours moyen des molécules dans le cas d'un milieu matériel, et
doit être petit devant une échelle spatiale caractéristique du système.
Des critères précis de validité de la loi de Fourier radiative (donc des conditions
d'ETL) ont été récemment établis [51 ] pour un millieu absorbant et diffusant le rayon-
nement. Ils sont basés sur un coefficient d'absorption effectif Jl!f!, qui tient compte des
phénomènes de diffusion et a été tabulé en fonction de l'albedo w = a-//3 et dupa-
ramètre d'asymétrie de la diffusion g (voir le paragraphe 6.2.3). En effet l'effet de la
diffusion, en particulier quand les phénomènes de diffusion sont nombreux entre le
point d'émission et celui d'absorption d'un photon, est de fortement réduire la dis-
tance parcourue entre ces deux évènements : Kef! peut alors être beaucoup plus grand
que le coefficient d'absorption K du milieu.
Les deux conditions de validité de la loi de Fourier radiative sont:
• Le modèle n'est applicable qu'en des points situés à une distance des frontières du
milieu supérieure à 5 à 10 Kef! - J ; en effet, tout l'environnement du point considéré
doit être optiquement épais.
• Le gradient de température doit être, en tout point du milieu et à toute échelle spa-
tiale, borné par : d J~(T) < 17Keff. Le coefficient 17 dépend de la précison souhaitée
sur le flux radiatif. Pour une précision de io-2 , 17 vaut 0,03 [51].
"O
0
c
::J
0
v
T"-f
l 0.5 NON ÉQUILIBRE DU SYSTÈME MATÉRIEL:
0
N
NANOSYSTÈMES ET MILIEUX RARÉFIÉS
@
~
"5i
ï::::
l 0.5. l Conditions de Non équilibre
>-
g.
u
Des conditions très spécifiques d'un système matériel, alors généralement qualifié de
nanosystème ou milieu raréfié, peuvent être caractérisées :
• en approche spatiale, par un libre parcours moyen des vecteurs de la conduction
(molécule, électron, phonon) de l'ordre de grandeur des dimensions du système ou
beaucoup plus grand (Kn?:: 1). Citons les cas des gaz raréfiés, dits en régime molé-
culaire ou de Liouville, à très basse pression, ou plus couramment des applications
394
1O.S. Non équilibre du système matériel : nanosystèmes et milieux raréfiés
• en approche temporelle, par une durée moyenne entre deux collisions des vecteurs
de la conduction (molécule, électron, phonon) de l'ordre de grandeur ou beaucoup
plus grande que l'échelle de temps du système (Kn;::: 1). C'est le cas de matériaux
soumis à des lasers impulsionnels dont la durée de l'éclair est de l'ordre de 10- 12 s
(picoseconde ps) ou 10- 15 s (femtoseconde fs).
• ou encore, par combinaison des deux phénomènes précédents, par une durée
moyenne entre deux collisions relativement grande pour un système de dimen-
sion relativement petite, ce qui conduit encore à Kn ;::: 1. Notons que dans ces
conditions l'appellation nanosystème peut être impropre, que ce soit sous l'angle
temporel ou sous l'angle spatial. Une terminologie plus correcte serait système en
non ETL.
Dans les cas extrêmes caractérisés par Kn >> 1, la température n'a plus de sens
physique, même si on peut continuer à l'introduire formellement. Le flux, par contre,
est clairement défini en termes de fonction de distribution des porteurs f [46]. Physi-
quement, les collisions entre paiticules (ou les interactions) deviennent extrêmement
rares et ne thermalisent plus le système. Il n'existe plus alors que les collisions ou
interactions avec les parois. Pour un gaz, l'équation de Boltzmann dégénère alors
en équation de Liouville (df/dt = 0: voir le paragraphe 10.3.1), c'est-à-dire sans
terme de collisions (second membre nul). C'est un régime ballistique, qui s'appa-
rente simplement au traitement du rayonnement entre deux parois à travers un milieu
transparent. La fonction de distribution des vitesses dans une direction donnée f n'est
pas modifiée dans le milieu mais seulement après réflexion des vecteurs sur une pa-
roi : on admet alors, en général, qu'après thermalisation, la fonction de distribution
des vitesses issues de la paroi est celle d'équilibre à la température de cette paroi,
"O
0 considérée comme thermostat. Un exemple de ce cas ballistique est traité dans le
c
0
::J paragraphe suivant.
v
T"-f
;a; Das les cas intermédiaires, caractérisés par Kn ~ 1, le traitement physique est plus
"='
0 c
N
"' complexe. C'est par excellence le domaine de la nanothermique.
@ .,"'"' Par exemple, la loi de Fourier ne postule aucun effet de retard en flux après l'ap-
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5
parition d'une pe11urbation en un point. Ce retard est physique et lié au temps de
ï::::
>- "'0c relaxation des vecteurs de l'énergie (de l'ordre de la durée moyenne entre deux col-
a. c
0 c
u .Q lisions dans le cas d'un gaz dilué). Cependant, les ordres de grandeurs de ces temps
ü
"'
"='
2 de relaxation sont très faibles dans les solides et les liquides (généralement inférieurs
o.
~ à io- 10 s); c'est également le cas dans les gaz à la pression atmosphérique. Ce retard
"'
'5
F! n'a aucune conséquence dans la plupart des applications usuelles. Mais quand l'une
-ci
0
c des trois conditions précédentes est vérifiée, la loi de Fourier, sans terme de retard,
"'
0
est mise en défaut.
@
395
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
Un modèle grossier [20, 148], très ancien, consiste à introdui re un effet de retard
dans l'expression du flux conductif, ce qui conduit à une équation de diffusion hyper-
bolique (du type équation des télégraphistes). Dans cette voie phénoménologique, le
retard est piloté par un temps de relaxation unique T [99] :
396
1O.S. Non équilibre du système matériel : nanosystèmes et milieux raréfiés
-3 nkT =
2
J 1
-mC
2
2
f d3 v (10.121)
)!
L 0
oo
x2n exp( -ax2)d x -_ (2n - 1)(2n - 3) ... 1 ( -
oo
2n+ l
. 7f-
1
a2n+ J
(10.122)
L o
x2n+ 1 exp( -ax2 )dx = _n_.-
2an+I
(10.123)
"O
0
Solution
c
::J a) Calculs d'ordres de grandeur.
0
v ;a;
Le nombre de Knudsen vaut approximativement (voir équation 10.59) :
T"-f
"='
0 c
N
"' l.p .m. 1
@ .,"'"' Kn=
d
'.: : '. - - 2
-
rr13 nd
(10.124)
~ ~
..c 't:
0
Ol '5
ï::::
>- "'0c A.N cas 1 (milieu raréfié réel): Kn = 32; A.N cas 2 (nanosystème): Kn = 16.
a. c En conclusion, Je libre parcours moyen l.p .m. est très grand devant d: Je milieu est raréfié.
0 c
u .Q
ü Le théorème de Liouville est applicable au sein d'un milieu.
"'
"='
2
o. b) Expression de f.
~
"'
'5
D'une paroi à l'autre, la fonction de distribution f est indépendante de x, y et z, à cause de
F! la symétrie plane du système et de l'absence d'interaction dans un milieu. Compte tenu de
-ci
0
c la symétrie de révolution du système autour de Ox, on utilise des coordonnées cylindriques
"'
0
d' axe Ox.
@
397
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
Comme la vitesse hydrodynamique est nulle, il y a identité entre la vitesse d'un atome et sa
vitesse relative de module C. Dans ces conditions, f est une fonction de C et de e. Soient :
f+ =A exp[-mC2/(2kT 1)] µ = cose > 0 8€[0,n/2] (10.125)
2
n =Al°" exp[-mC2/(2kT1)]C2dC l 1T/ 2n si n ede (10.128)
+B f0
exp[-mC2/(2kT2)]C2dC ( 1T 2n sin()d()
J JT/2
(10.129)
Soit:
(10.130)
(10.131)
n = n+ +n- (10.132)
n+ est le nombre de particules en mouvement dans le sens de Ox, n- dans le sens opposé.
> Deuxième relation. On exprime que Je flux de particules est nul en tout
point:
"O
c
0
q~ = J Ccos()jd C = 0
3
(10.133)
0
v
::J
,..-!
A fo 00
ï::::
>- Comme:
a. 2
0
u roo C 3 exp[-mC2/(2kTi)]dC = 2 (kY.)
Jo --;;/- (10.136)
il vient:
(10.137)
398
1O.S. Non équilibre du système matériel : nanosystèmes et milieux raréfiés
Ces équations s'interprètent par le fait que le flux suivant Ox est proportionnel à la vi-
tesse quadratique moyenne, qui est en T :12 , tandis que le flux dans les sens opposé est
proportionnel à la vitesse quadratique moyenne, qui est en T~ 12 . Il vient encore :
yl/2 l/2
n+ = n .2 - nT J
n =---- (10.139)
T112 + T112 T'/2 + T112
1 2 l 2
T112 ( 3/2 T112 ( 3/2
A = 2n 2 __!!!__ B = 2n
T112 + T112
1
__!!!__) (10.140)
T112 + T112 2rckT1) 2rckT2
1 2 1 2
c) Flux d'énergie.
q~1 =
J mC2 m
--Cxfd3 C = -
2 2
in 0
2rcsin8cosede
Loo C fdC
0
5
(10.141)
En posant:
(10.142)
on obtient:
lf/2 sine cos BdB + mrcBl (T2) llf sine cos BdB
q~
1
= mrcAl5 (T 1)
l0
5
n/2
(10.143)
Le phénomène est indépendant de la distance entre les parois 18 , tant que le milieu reste
raréfié. Le flux est proportionnel à T 1 - T 2 , à net inversement proportionnel à m 112 • Si
T 1 » T 2, le flux est proportionnel à T~ 12 , c ' est à dire à la vitesse quadratique moyenne des
atomes dans le sens limitant.
"O
0 A.N. cas 1 (milieu raréfié réel) : qen = 2,4 kW/m 2 ,
c
::J qen
0 soit un coefficient de transfert : h = ·· = 2,68 W/(m 2 K)
v ;a; T1 -T1
T"-f
"='
0 c
N
"' A.N. cas 2 (nanosystème): qen = 5 MW/m 2 ,
@ .,"'"' qen
~
~
..c 't:
0
soit un coefficient de transfert: h = ·· = 1,45 104 W/(m 2 K).
Ol
ï:::: '5 T1 -T2
>- "'0c Cette dernière valeur est à comparer à À./d, coefficient de transfert associé à la loi de Fourier,
a. c
0
u c
.Q
qui n'est pas valable ici : 3,8 107 W m- 2 K- 1 , pour del' hélium de conductivité À égale à
ü
"'
"='
0,152 wm- 1 K- 1 .
2
o.
~ d) Champ de pression. On pose: D = Cx, Cy ou Cz et il vient:
"'
'5
F!
-ci Pdd =- { mD2 A exp[-mC2/(2kT1)]d3C - { mD2 B exp[-mC2/(2kT2)]d3C
J~~ J~~
0
c
"'
0
(10.145)
@
399
Chapitre 10 • Bases physiques des transferts thermiques
On constate immédiatement, que chacune des intégrales, fonction paire, prend la même
valeur quel que soit D et que la pression est isotrope et égale à p :
(10.146)
Cette pression est uniforme: on retrouve une équation d'état d'un gaz parfait, associée à
une « température» (T1T2 ) 112 !
A.N. (cas 1): p = 1,7 Pa
Le cas 2 est de peu d ' intérêt: puisque la température reste voisine de 300 K, la loi des gaz
parfait s' applique approximativement.
e) Température hors équilibre.
La définition formelle de la température conduit à :
(10.147)
Soit la même température (T1 T2) 112 que précédemment. Mais cette notion de « tempéra-
ture » hors équilibre n'a pas de sens physique: si le milieu est isotherme au sens de cettte
température, il est traversé par un flux d'énergie ! J
"O
0
c
::J
0
v
T"-f
0
N
@
~
..c
Ol
ï::
>-
a.
0
u
400
COMPLÉMENT
401
Annexe A • Complément
dérivées paitielles en variables spatiales. Notons que pour des problèmes monodi-
mensionnels, elle est applicable à des conditions initiales non uniformes suivant la
variable d'espace.
Il vient :
(A.5)
(A.6)
(A.7)
pB - 1 = ~i
r dr
(r drdB) , (A.8)
de
"O
0 dr (0,p) =O. (A.10)
c
::J
0
v où B(r,p) désigne la transformée de Laplace de T(r,t). La condition initiale a disparu,
T"-f
0
N
intégrée dans l'équation A.8.
@ On cherche une solution dans l'espace transformé en posant : p = q2 et u = rq ;
~
..c
Ol
l'équation sans second membre A.8 devient:
ï::::
>-
a. 2
0
2d B de
u u - 2 + u- - u2 B = O. (A.11)
du du
Elle est du type Bessel modifiée. Sa solution générale s'écrit [2], en fonction des
fonctions de Bessel modifiées / 0 et K 0 :
402
A. l. Utilisation de la transformation de Laplace
epart= P- 1 · (A.13)
Le problème physique a une solution finie. Comme Ko(qr) ---? oo quand r ---? 0, on
a: B = 0, ce qui est compatible avec l'équation A.IO qui est vérifiée par / 0 (qr). A est
déterminé à partir de l'équation A.9, ce qui conduit à:
Bi l 0 (qr) 1
e( rp ) =- +- avec: q = pl/2 (A.16)
, p[q l~(q) +Bi l 0 (q)] p
On recherche alors les pôles de cette solution : p = 0, pôle simple et les zéros en p
de:
q l~(q) + Bi /0 (q) = O. (A.17)
Des relations [2] permettent de transformer cette expression, en utilisant des fonctions
de Bessel non modifiées. On pose :
"'
'5 avec: Res(O) = Bi- 1
• Pour calculer Res(-k~) , il est aisé de montrer que :
F!
-ci
0
c
"'
0 (A.21)
@
403
Annexe A • Complément
Finalement :
T
+_ .
- 1 - 2B1 L.J
fi
l 0 (kn r+. ) exp(-/Ç t+)
. (A.23)
n=1 (Bi2 + kn2 )l0 (kn )
À partir des équations A.4 et A.23, il vient, en variables dimensionnées :
T(r, t) _
1- 2-
(h2R) 2=
l o(kn k) exp(-k~ ~D
00
(A.24)
To - À
n-_ i [(h2R)2
À
+ k2n ]Jo (kn ) '
oT = Tc - Tf (r = 0) = 100° C.
'O On pose : R = 10- 2 m ; À= 1 W m - i K- 1 a = 10- 6 m 2/s ;
0
c
::J hi = 3.103 W m- 2 K - 1; h2 = 2.103 W m- 2 K - 1 B2 - Bi = 50 °C ; P = 4108 W/m 3 .
0
v On obtient à pa1t.ir de 3.18 : To = - 383 °C.
T"'f
0
N
Il est évident que le régime stationnaire T~ ne doit pas être atteint. On a, de plus :
@
~
..c
(A.26)
Ol
ï::::
>-
a.
0
r: = [T2c - Tf (r = O)]!To = oT + T f (r = 0) - Tf (r = 0) = (oT + To)/To (A.27)
u Bc(r+ = 0, t+) = -oT/To = 100/383 = 0,261. (A.28)
Foc = t: = atc/R ~ 0, 16
2
(A.29)
404
A.2. Utilisation de la méthode de séparation des variables
a) Principe de la méthode
Chercher des solutions particulières y + sous la forme :
(A.30)
leur imposer, arbitrairement, de vérifier les conditions homogènes, puis chercher une
combinaison linéaire de ces solutions qui vérifie la condition hétérogène. Si celle-ci
existe, c'est, d'après le théorème d'unicité, la solution. La méthode est aussi appli-
cable à des problèmes multidimensionnels, stationnaires ou instationnaires. Par com-
modité, les symboles + sont omis dans la suite.
b) Résolution
Il vient :
g' (t) f" (x)
f(x) g' (t) = g(t) f" (x) - - --k2 (A.31)
g(t) - f (x) - ·
En effet deux fonctions égales de variables indépendantes x et t sont nécessairement
égales à une constante. Les solutions particulières sont donc de la forme :
soit:
"O
c
0 T(x,t) = exp(-k2 t)[D sin(kx) + E cos(kx)] (A.33)
::J
0
v On impose à ces solutions de vérifier les conditions homogènes du système d'équa-
T"-f
;a;
0
N
"='
c tions 3.71. Soit:
"'"' D = 0 ; -k sin(k) +Bi cos(k) =O. (A.34)
@ .,"'
~ ~
..c 't:
Ol 0
'5 Les solutions correspondantes reposent sur la suite infinie de valeurs discrètes posi-
ï::::
>- "'0c tives (k0 , ki, k2, ... , kn, etc.) vérifiant:
a. c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
(A.35)
2
o.
~
"'
'5
On cherche alors une fonction de la forme :
F! OO
-ci
405
Annexe A • Complément
qui vérifie donc les équations 3.70 et 3.71 et à laquelle on impose, de plus, de vérifier
l'équation 3.72 ; soit:
OO
Vn (A.39)
(A.40)
406
A.3. Utilisation de la fonction de Green en conduction
ôG
- = a Vr2G + 8(r - r')8(t - t')1 (A.45)
Ôt
J:
::J
0
v
T"-f
;a; T(r 1t) = G(r 1r' t)T0 (r')dV'
1
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"'
~ +a (1 ( T1(r' 1t')(-De.:a).Vr G(r 1r' 1t-t') dS~ dt'
~
..c
Ol
't:
0 Jo Js1
-al' L, [~
ï:::: '5
~ (r' ,t')] ~
>- "'0c
a.
0
u
c
c T2(r',t' ) - G(r, r' ,t - t') dS dt'
.Q
ü
"'
"='
2
o. + ( ( G(r 1r' 1t - t')_!___(r' 1t')dV' dt' 1 (A.49)
~
"'
'5 Jo J v pep
F!
-ci
0
c où Vr' représente le gradient par rapport aux composantes du vecteur r'. De la com-
"' paraison des premier et quatrième termes du membre de droite, il ressort qu'une
0
@
407
Annexe A • Complément
condition initiale s'interprète comme une puissance P dissipée à l'instant t' = 0 uni-
quement. La difficulté essentielle de la méthode réside dans la résolution du système
homogène A.41 à A.44 qui peut être entreprise par des techniques usuelles (transfor-
mée de Laplace, etc.)
,
G(r,r ,t) =
1
8[na(t - t')]
[ (r - r')
3/2 exp - 4a(t - t') '
2
l (A.50)
De plus, quand t tend vers t' , cette fonction tend vers 0, en tout point, sauf au point r',
où elle devient infinie, ce qui correspond au cas d'une impulsion imposée en t = t'
et r = r' à un milieu initialement caractérisé par G = 0 en tout point. Enfin G est
normée:
l G(r, r' ,t - t')dV = 1. (A.52)
G(r, r' ,t - t' ) vérifie les équations A.45 et A.48 et peut être considérée comme la
fonction de Green associée à un milieu infini.
>- Application immédiate:
si on considère un milieu infini dont la distribution de température initiale est T0 (r),
"O
la distribution de température est à un instant ultérieur :
l
0
c
0
v
::J
T""f
0
T(r, t) = 1 l (') [
8(nat)312· v
To r exp - (r - r')
4at
2
dV I . (A.53)
N
@
~
..c
c) Fonction de Green associée à un milieu semi infini
Ol
ï::::
>-
a.
>- Cas d'un flux surfacique r.p0 (y,z,t) imposé sur la paroi x = O
0
u La fonction de Green correspond à la réponse à une impulsion instantanée au point
(x' ,y' ,z') à l' instant t' avec une paroi isolée en x = O. Ceci revient à considérer
l' équation A.41 avec: h =O. Une méthode élégante consiste à associer à ce problème
un problème comprenant une image : un milieu infini caractérisé, pour x < 0, par des
champs de toutes les grandeurs physiques symétriques par rapport au plan x = O.
La condition de flux nul est alors toujours remplie en x = O. On considére donc une
408
A.3. Utilisation de la fonction de Green en conduction
impulsion identique à l'impulsion initiale placée au point (- x' ,y' ,z'). La fonction de
Green cherchée est donc celle résultant des deux impulsions images :
G = [4na(t - t')r 312 exp {- [(x - x')2 +(y - y') 2 + (z - z')2 ] / [4a(t - t')]} (A.54)
T(r,t) = To + ~ (' ( <p0 (y' ,z' ,t')G(x,y,z,x' = O,y' ,z' ,t - t') dy' dz' dt', (A.56)
À Jo Js
où la surface S représente le plan x' =O. Le premier terme To du deuxième membre
del' équation A.41 à A.56 provient de la première intégrale du deuxième membre de
l'équation A.42. Envisageons la solution dans trois cas particuliers :
• 'Po(y,z,t) = 'Po
T(x ,t) = T 0 + a<po (' [na(t - t')r 112 exp[-x2/4a(t - t')]dt' (A.57)
À Jo
• 'Po(y,z,t) = 'Po cos wt
"O
0
'P W
T(x ,y,z,t) = To + : '-
l y 4at/w2
(1 + u2 ) - 1 exp [ - R2/(l + u2 )] exp(-X2/u)du (A.59)
c À y7r 0
::J
0
v
T"-f
0
;a;
"=' avec : R2 = (y2 + z2 )/w2 et X= x/w (A.60)
c
N
"'
@ .,"'"' Dans le cas de problèmes à une dimension (premier et deuxième cas précédents par
~ ~
..c 't:
0
exemple), il suffit d'introduire une fonction de Green à une dimension :
Ol '5
ï::::
>- "'0c 00 00
a. c
0
u c
.Q
G(x,x' ,t - t') = [ [ G(r,r' ,t - t')dy' dz' (A.61)
ü
"'
"='
2
o.
~
qui vaut dans le cas d' un milieu semi-infini avec une condition de flux à la smface :
"'
'5
F! G(x,x' ,t - t') = 1/2 [na(t - t')r 112 {exp [-(x - x') 2 /4a(t - t')]
-ci
0
0
@
c
"' +exp [-(x + x')2 /4a(t - t')]} . (A.62)
409
Annexe A • Complément
+al' l T1 (y,z,t) ;: (x,y, z,x' = O,y' ,z' ,t - r') dy' dz' dt' (A.64)
"O
T(x,t) = To
f , , Jo('
G(x,x ,t)dx +a
oG , , ,
Te ox' (x,x = O,t - t )dt , (A.66)
0 0
c
::J
0 où on a évidemment utilisé, pour simplifier, la fonction de Green à une dimension :
v
T"-f
0
N
G(x,x' ,t - t') = 1/2 [na(t - t')r
112
{exp [-(x - x')2/4a(t - t')]
@
~
..c
- exp [-(x + x')2/4a(t - t')]} (A.67)
Ol
ï::::
>-
a.
0 oG , = O, t - t)
, = _r;; x {exp ( - x-/4a(t
2 , J}
u -;--(x,x - t) . (A.68)
ux' 312
2 yJra (t - t') 312
Soit:
T(x,t) = To [ 1 -
2 (''°
VIT Ju e- u 12 l
du' +
2Te [
VIT u 12
e- u du' u = x/(2 Wt).
(A.69)
410
A.3. Utilisation de la fonction de Green en conduction
T(x,t) - To = -
2
Vif L u
oo[ Te (t - X
2)
- - - To e
4au'2
l -u'2
du 1 . (A.71)
~ ./
cp
~
0 0 e
/ <p = O
/
/
./
X
x'-2e -x'
X rxix
0 x' -x' l e
X X
x'+ le -x'-t .Je
l·
N ::i
@ .,"'"'
.µ
..c
Ol
·;::
'~
·c
c
::;
G(x,x' ,t - t') = ; [ 1 + 2 ~ exp [-an2 rr\t - t')/e2 ] cos ( n;x) cos ( n:x') (A.73)
>- "'cc
a. c
0
u c
.S! La solution du problème est alors :
ti
::i
"O OO
2 acpo 2ecpo "\'1 1 [ ? 2 2 ]
o..
~ T(x ,t) = To + - . t + - - 2
L.J 2 1 - exp l( - an-7r t/e ) cos(n7rx/e) . (A.74)
s"' À.e À.7r n= 1 n
F
-ci
c
c
Des fonctions de Green relatives à d ' autres cas peuvent être trouvées dans (Carslaw
::i
0
@
et Jaeger, 1959; Morse et Feshbach, 1953).
411
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
COMPLÉMENT
a) Définitions :
• Fonction d 'erreur: erf(x) = ) 12 fox exp(-u2 ) du
• Fonction d'erreur complémentaire :
erfc(x ) = 1 - erf(x) = 1 - 7ri2 fox exp(-u2 ) du
• Intégrale de fonction d'erreur complémentaire: ierfc(x) = L=erfc(u) du
b) Quelques données :
"'
'5
F!
-ci
0
c
"'
0
@
413
Annexe B • Complément
(B.l)
d 1
n > 1oun=1 : nEn+ i(x), = - exp(- x) - xEn(x); -Ei(x) = --exp(- x)
dx X
(B.3)
Leurs expressions asymptotiques sont :
exp(-x). 1
X= OO : En(X) = En(O) = (B.4)
X n- 1
b) Quelques données
X 0 0,05 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,8 1 1,5 2 2,5 3 3,5 5
Eix) 500 455 41 6 351 300 257 222 192 144 110 56,7 30,1 16,3 12,0 4,9 8,8 10··
"O
c
0 Xl0 3
::J
0 7,8 10·•
v E4 (X) 333 309 288 249 217 189 165 145 111 86 46,0 25,0 13,8 13,0 4,3
T"-f
0
N xl0 3
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a_
0
u
8.3 TENSEURS USUELS EN TRANSFERTS
(CONVECTION)
Dans les expressions simples, la notation vectorielle est généralement adoptée dans
cet ouvrage ; dans les calculs ou les expressions plus complexes, il est au contraire
414
B.3. Tenseurs usuels en transferts (convection)
le plus souvent fait appel aux conventions de la notation tensorielle parce qu'elles
sont les plus claires et les plus concises. Les objets mathématiques rencontrés dans
cet ouvrage sont des scalaires (pression, température, etc.), des vecteurs (vitesse,
normale, vecteur flux surfacique, etc.), des tenseurs (tenseurs des contraintes, des
taux de déformation, etc.), des opérateurs,scalaires ou vectoriels agissant sur des
scalaires ou des vecteurs ou des tenseurs : gradient, divergence, laplacien, etc.
a) Notation vectorielle
• Un scalaire est représenté par une lettre non graissée : p, T, a, il., etc.
• Un tenseur est représenté par une lettre graissée et affectée d'un - : f, d, etc.
• L'opérateur gradient 1 est graissé comme un vecteur : grad (ou V). L'opérateur
divergence est noté div (ou V .). L'opérateur laplacien !:!,. est appliqué à un scalaire
ou formellement à un vecteur2 et noté dans ce cas A.
@ .,.,
~ qui peut être représenté par un tableau de dimension 3 x 3 si les vecteurs vitesse ui
'<I)
~
..c "'
·-=
g
Ol ::l
ï:::: CO l. Appliqué à un scalaire, l'opérateur gradient conduit à un vecteur. Il peut formellement être appliqué à
>-
a. 0
c
0
c un vecteur qui apparaît dans une équation vectorielle qui peut être projetée sur les trois axes d ' un repère
c
u .~ (par exemple dans Je bilan de quantité de mouvement). Dans ces conditions, l'opérateur gradient est
0::l
"O appliqué à chacune des composantes du vecteur dans ce repère. Un gradient associé à une composante
eQ,
~ du vecteur sur un axe apparaît alors uniquement dans la projection correspondante de l'équation sur cet
~
::l axe. Le cas de l'équation de bilan de quantité de mouvement est traité dans le Complément B.4.
i8 La même analyse peut être faite pour l'opérateur Laplacien : tl. est appliqué un scalaire ; A est appliqué
-ci
0
c
::l au trois composantes d'un vecteur: voir également le Complément B.4.
0
@ 2. voir la note de pied précédente
415
Annexe B • Complément
"O
0 c) Quelques correspondances de notation
c
::J
0 Notation vectorielle tensorielle Développement
v
T"-f (coordonnées cartésiennes) (coordonnées cartésiennes)
0
N
@ V v·./
~
..c
Ol
ï::::
>-
a. ôT ôT -ôT -ôT)
0
u
gradT ou V T
ÔXi (-
ôx' ôy' ôz
gradient
416
B.3. Tenseurs usuels en transferts (convection)
fJ2T iJ2T ô2 T
li T ou div(grad T) ou --+-- + --
ôx2 ôy2 ôz2
ou V .V T laplacien
(B.5)
"O
0
le point matériel courant G occupe la position définie par le vecteur :
c
::J
0
v ;a; (B.6)
T"-f
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"'
~
..c
~
't: ôvi/ôxj représente un tenseur de rang 2; une transformation de l'équation B.6 conduit
0
Ol '5
ï::::
>- "'c à:
a. 0
c
0 c
u .Q
ü
"'
"='
x-1, + dx-1, = Xi + dxi + vidt + [ -1 ( -Ôvi + Ôv
- j ) + -1 ( -Ôvi - Ôv
- j )] dx ·dt (B.7)
2
o.
2 ÔXj ÔXi 2 ÔXj ÔXi ./
~
"'
'5
F! Dans cette expression, uidt représente un vecteur translation de A; l/2(ôui/Ôxj -
-ci
0
c ôvjfôxi)dxj représente le vecteur résultant du produit scalaire par le vecteur posi-
"' tion initiale dxj du tenseur antisymétrique de rang 2 rij, défini ci-dessous, dont les
0
@
417
Annexe B • Complément
ri _ = ! (Ôui _ âv J) (B.8)
J 2 ÔXj ÔXi
ri.i est appelé tenseur des taux de rotation du système matériel et définit la rotation
appliquée par unité de temps à un élément matériel dx.i du système; l/2(âvi/âx.i +
âvjfâxi)dxJ représente un vecteur résultant du produit scalaire par le vecteur position
.initiale dxJ du tenseur symétrique de rang 2 diJ• défini ci-dessous :
diJ est appelé tenseur des taux de déformation du système matériel. En effet cette
partie de la transformation, contrairement aux deux précédentes (translation et rota-
tion), ne conserve pas les angles ou/et les distances : c'est une déformation. On peut
considérer deux classes de déformations :
• celles qui correspondent aux éléments diagonaux de di.i ; soient en coordonnées
cartésiennes âu:jâx, âvy/ây et âvJâz. L'interprétation en est simple : un accrois-
sement positif de la vitesse axiale crée une dilatation de 1' élément matériel, un
accroîssement négatif une contraction (voir un exemple figure B. 1.) On parle de
déformation normale ou axiale du système matériel.
contraction y
y
- J- -G
-----
t i latation
t+dt
"Cl
0
c
X
::::i
0
A X
0
"""
..-1
0 Figure B.2 - Déformation angulaire:
N Figure 8.1 - Déformation normale.
@ cisaillement pur sans rotation.
.µ
..c
Ol
·;:
>- • les déformations qui correspondent aux éléments non diagonaux du tenseur di.i sont
a.
0
u appelées déformations de cisaillement ou déformation angulaire. Par exemple, en
coordonnées cartésiennes I/2(âvxfây + âvy/âx). Ce cas est représenté sur la figure
B.2. Le phénomène de déformation angulaire apparaît bien en B, Cet G. Notons
qu' il s'agit dans ce cas d'une défmmation par cisaillement pur sans rotation, c'est
à dire que les composantes correspondantes du tenseur des taux de rotation sont
nulles ; soit: âu)jây = âvy/âx.
418
B.3. Tenseurs usuels en transferts (convection)
419
Ann exe B • Comp lément
a) Notation vectorielle
• Bilan de masse
ôp
- + div(pv) = 0 (B.13)
Ôt
• Bilan de quantité de mouvement (propriétés thermophysiques uniformes, force p g)
ôv
P ( ôt + v . gradv) = -grad p + p g + µ A(v) (B.14)
• Bilan d'énergie
ôT
pep ( 7iï + v. gradT) = ilb..T + P (B.15)
"O
c
0 b) Coordonnées cartésiennes : x, y, z; vitesse : u, v , w
::J
0 • Bilan de masse
v
T"-f ôp ôpu ôpv ôpw
0
N
- + - + - + - = 0 (B.16)
@
Ôt ôx ôy ôz
~
ôv ôv ôv ôv ôp ô2v ô 2 v ô2 v
p ( - + u- + v- + w- ) = - - + µ ( -2 + - 2 + - 2) (B.18)
ôt ôx ôy ôz ôy ôx ôy ôz
420
8.4. Équations utiles en convection (coordonnées cartésiennes et cylindriques)
ow ow ow ow op o2w o2w o 2w
p(- + u - + u- + w-) = - - -pg + µ ( -2 + - 2 + - 2) (B.19)
ot ox oy oz oz ox oy oz
oui oui op o o
p(- + = - -
Uj - ) + µ--Ui (B.22)
ot ox1 oxi ox1 ox1
• Bilan d'énergie
or or o o
pcP ( --ç;- + ur;:;---) = + il -;---- -;---- T + P (B.23)
ut uXJ· uxJ· uxJ·
"'
ou w ou w2 o 2u 0 1 Oru 1 o2u 2 ow
'5
F! ou ou op
-ci
0
p(- +u- + u- + - - - - ) = - - + µ [ - +-(- - ) + - - - - - ]
c ot ox or r O'fJ r or ox2 or r or r2 o'P2 r2 O'fJ
"'
0
(B.26)
@
421
Annexe B • Complément
ow ow ow w ow vw 1 op o 2w 0 1 orv 1 o 2w 2 ou
p( - +u- +v- + - - +- ) = - - - + µ [ - + - ( - - ) + - - + - -]
ot OX or r Otp r r Otp ox2 or r or r2 oip2 r2 Otp
(B.27)
• Bilan d'énergie
oT oT oT w oT o 2T i o oT i o 2T
pc (- + u - + v- + - -) = +J(- 2 + - -(r- ) + - -) +P (B.28)
P ot ox or r oip ox r or or r2 oip2
"O
0
c
::J
0
v
,..-!
0
N
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
422
COMPLÉMENT
CORRÉLATIONS DE CONVECTION
"O
0
c
C. l
::J
0 CONVECTION FORCÉE EXTERNE
v ;a;
T"-f
"='
0 c
N
"'
@ .,"'"' C.1.1 Écoulement parallèle à une paroi plane (ou à une paroi
~
~
..c
Ol
't:
0
de faible courbure)
ï:::: '5
>- "'0c
a.
0
c
c L : longueur de la paroi dans la direction de l'écoulement,
u .Q
ü x : distance courante depuis le bord d'attaque,
"'
"='
2
o. Nux(x) = h(J x : nombre de Nusselt local à l'abscisse x,
~
"'
'5 Nul = h,iL : hombre del Nusselt global, associé au coefficient moyen de transfert h
F!
-ci
0
c
moyenné de 0 à L.
"'
0
Voir les autres conventions dans le Chapitre 5.
@
423
Annexe C • Complément
• Écoulement laminaire 1 :
NUx (x ) -- il[Tp(x)
<p X - 0 453 R l/2 p l/ 3 Nul donné par Eq. 5.84. (C.3)
_ To] - , ex r
'O
0 Pr> 0,5, fluides usuels (gaz, eau, huile légère ...) :
c
0
v
::J
2
Nux(x) = 0,332 ReY Pr 113 [l - (d/x) 314 113 , r Nul donné par Eq. 5.84 (C.5)
,..-!
0
N Des généralisations sont faites dans la référence [6].
@
~
..c
Ol
ï::::
Paroi soumise à un flux surfacique <p(x); Tp(x) dépend de x [73].
>-
a.
0
u Pr> 0,5, fluides usuels (gaz, eau, huile légère... ) :
0
Tp(x) - To = ;~;3 ( x[l - r
(x' /x) 314 213 <p(x') dx' (C.6)
À ReX Pr 113 Jo
1. Voir la discussion sur la transition entre régimes laminaire et turbulent dans le paragraphe 5.4.5 De
plus, celle-ci dépend aussi de l'intensité de turbulence de l'écoulement initial et de la rugosité de paroi.
424
C.2. Convection forcée interne
0 62 Re0112 Pr 113
Nuv = 0,3 + ' 23 4
[l + 3,92 io- 4 Re~8 ] 4/ 5 . (C.8)
[l + 0,543/Pr 1 ]1/
"'
'5 C.2.1 Tube de section circulaire
F!
-ci
0
c D : diamètre du tube,
"'
0
E : rugosité de paroi,
@
425
Annexe C • Complément
s=6 · 10·_
4 . 10-
3. io·1
2. 1 0~
1.5 . 10·
8. 10··
4 . io·3
5. 10·
2. 10·
5. 10·
2 . 10·-
10-2
r
v sion [28] :
T"-f
0
N
@
f =
8[(R!or + (A +
1
8)3/2
2
(C.10)
~
..c
l
Ol
ï:::: 16 16
>-
a. 37530)
0 avec: A = [2,457 ln l et: B ( Re0
u (7/Rev)0 •9 + 0,27 ê/D
• Écoulement laminaire.
Régimes mécanique et the1mique établis
- paroi isothe1me : Nu0 = 3,657
426
C.2. Convection forcée interne
• Écoulement turbulent2
Régimes mécanique et thermique établis
"O
- Pr> 0,6 (gaz, eau huile légère, ... ) : indépendamment des conditions aux
0
c limites thermiques;
::J
0
v ;a;
T"-f
0
"O
c - approche simplifiée; faibles variations de température; (voir la référence [38],
N ::l
@ .,.,
~
rééditée en 1985) :
'<I)
~
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO Tm < T w : œ = 0,4;
Tm> Tw : œ = 0,3
>-
a.
c
0
0
c
c
(C.14)
u .~
0
::l - approche simplifiée; con-ection de Sieder et Tate pour d' imp01tantes varia-
"O
e
Q,
tions de la viscosité en fonction de la température [127] :
~
~
::l
i8
-ci (C.15)
0
c
::l
0
@ 2. Voir la discussion sur la transition entre régimes laminaire et turbulent dans le paragraphe 5.4.5.
427
Annexe C • Complément
flux pariétal surfacique uniforme 'Pp : = 6 , 3 + 0 , 0167 Re 0D•85 Pr0 •93 ·'
(C.17)
3. Pour des variations importantes de la viscosité, l'usage du facteur correctif de Sieder et Tate est
recommandé ; les propriétés thermophysiques sont à calculer pour la température de mélange moyenne
T (entre l'entrée et la sortie de la partie de tube considérée).
111
4. Voir la discussion sur la transition entre régimes laminaire et turbulent dans le paragraphe 5.4.5.
428
C.3. Convection naturelle externe
• Écoulement turbulent
Écoulement laminaire, GrL < environ 109 , toutes valeurs du nombre de Prandtl.
La fin du régime laminaire observée pour le l'eau (Pr proche de 6) correspond à
GrL = 1,5108 ([90]).
"O
- Épaisseur de couches limites mécanique et thermique confondues (Pr voisin
0
c
::J
de 1) [63]
0
v
Ôm(x)/x,..., Ôrh(x)/x = 3,93 Pr- 0 •5 (0,952 + Pr) 1/ 4 Gr~ I/4
;a;
T"-f
0
"='
c
(C.20)
N
"'
@ .,"'
"'
~ ~
..c 't:
0
- Éxpressions du nombre de Nusselt [31 ]
Ol '5
ï::::
>- "'0c
a. c 4
0
u c
.Q 0,67Ra~
ü NuL = 0,68 + - - - - -9- - (C.21)
"'
"='
2 (1 + 0,671 Pr- 116) 419
o.
~
"'
'5
or NuL = 0,68 + K(Pr) Ra~
4
F! (C.22)
-ci
0
c
"'
0
K = 0,206; 0,241; 0,515; 0,533; 0,567; 0,602; 0,622; 0,656; 0,666
@
429
Corrélations utiles en convection
4
Nux(x) = 0,68 + 3/4 K(Pr) Ra.Y (C.23)
Tout type d' écoulement, 0, 1 < Ral < 10 12 ; toutes valeurs de Pr [31] :
(expression moins précise pour un écoulement laminaire).
0,387Ra~ 6 2
Nul = [0,825 + (l + 0,671 Pr-9/16)8/27] (C.24)
0,387Ra~ 6 2
Nul = [0,825 + [l + 0,628 Pr-9/16]8/27] (C.26)
"O
pour Pr= 0,005; 0,01; 0,72; 1; 2; 5; 10; 100; 1000, respectivement.
0
c En régime laminaire, une bonne approximation de Nux(x) est donnée par
::J
0
v 3
4 [0,825 + D(Pr) Ra~ 6 ] 2
,..-!
0 Nux(x) = 0, 17 + (C.28)
N
@
~
..c
Ol
ï:::: Dans les expressions précédentes, le nombres de Rayleigh sont du type :
>- - 3 -
a.
0 Ral = gf3 (T,,v~To)l où Tp désigne la température pariétale moyenne. Des
u
calculs moins implicites peuvent être réalisés en utilisant un nombre de Rayleigh
basé sur un flux surfacique uniforme: Ra{ = g~:,t en utilisant: Ra{ =Nul RaL.
430
Convection naturelle externe
- pour une paroi isotherme [90] : Les valeurs cntiques de GrL sont
1,5108 ; 4107 ; 3106 ; 1,2105 pour 0°, 20° , 45° , 60°, respectivement;
- pour un flux surfacique pariétal uniforme. Le domaine de transition entre écoule-
ments laminaire et turbulent développé, observé pour de l'eau liquide (Pr voisin
de 6), est : 4 109 < G1{ < 1,5 10 11 et 9 106 < G1{ < 9108, pour 30° et 60°
respectivement (d'après la référence [149]).
En régime turbulent, l'usage de g conduit à des résultats plus corrects que celui de
g cos e, dans tous les cas [149].
(C.29)
"O
0
c
::J
431
Corrélations ut iles en convection
114
4( 7RaHPr ) O 43 (272+315Pr)(H) (C.32)
NuH = 3 100 + 105 Pr + '1l 64 + 63 Pr D
Les résultats convergent vers ceux relatifs à une plaque pour : D/H > 35 Gr- 1/4
[130].
116 2
0,387Ra }
Nu = 0,6 + D (C.33)
D { [1 + 0,721 Pr- 9/ 16)8/27
C.3.6 Sphère
D: diamètre
Tout type d'écoulement, RaD < 10 11 , Pr > 0,7 [29].
4
0,589Rag
NuD = 2 + _ _ _ ____..; ;. _ _ (C.34)
[1 + 0,653 Pr- 9116]4/9
\:J
0
c
5 C.3. 7 Autres cas
v
8 Voir, par exemple, les références [6, 7].
N
@
......
L
Ol
ï:::: C.4 CONVECTION NATURELLE INTERNE
>-
a.
0
u C.4.1 Enceinte rectangulaire hi-dimensionnelle, infinie
dans une direction horizontale
Régime laminaire
d: distance entree parois verticales; H: hauteur de l'enceinte.
RaH et Nul-/, basés sur les différences de températures de parois.
432
C.4. Convection naturelle interne
NuH = -
Àeq
= 0,22
( Pr
RaH
)0,28 (-d )0,09 (C.35)
À 0,2 +Pr H
Enceintes allongées; pour de l'air: (~) 41 7 Ra~7 > 30, RaH < 10 13 (Ref. [4]).
• Flux surfacique imposé sur les parois verticales ; parois horizontales parfaitement
isolées [6].
Résultats basés sur les djfférences de températures de parois.
1 H 111
/leq
NuH = T = 0,25 RaH)
2/7 (
d ) (C.38)
résultats expérimentaux pour des liquides ; 3 105 < RaH < 7 109 .
"O
0
c À
0
::J
NuH = ; = 0,069Pr0 • 074 Ra~ 33 (C.39)
v ;a;
T'-f
"='
0 c
N
~ C.4.2 Autres cas
@ "'
~ ~
..c ·g Voir, par exemple, les références [6, 7].
Ol '5
ï::::
>- "'0c
a. c
0 c
u .Q
ü
::>
2o.
~
"'
'5
F!
-ci
0
c
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0
@
433
"O
0
c
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0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
COMPLÉMENT
Air
435
Annexe D • Complément
Air
p fi xlü' vx 10' C:p À xJO' a X 10 Pr
3 2 2 1
kglm Nslm m /s J/(kg K) W!(mK) m /s
1 600
........................ 0.2177 ........................
........................ 5.84 26.8
........................ 1 248
........................ 10.6
........................ 39.0
......................... 0.688
........................
1 700
........................ ........................ 6. 11
0.2049 ........................ 29.8
........................ 1 267
........................ 11.3
........................ 43.5
......................... 0.685
........................
1 800
........................ 0. 1935 ........................
........................ 6.37 32.9
........................ 1 286
........................ 12.0
........................ 48.2
......................... 0.683
........................
1 900
........................ 0.1833 6.63
........................ ........................ 36.2 1 307
........................ ........................ 12.8 53.4 0.677
........................ ......................... ........................
2 000
........................ 0. 1741 ........................
........................ 6.89 39.6 1 337
........................ ........................ 13.7 58.9 0.672
........................ ......................... ........................ l!f
2 100
........................ 0.1658 ........................
........................ 7. 15 43. 1
........................ 1 372
........................ 14.7
........................ 64.6
......................... 0.667
........................
2 200
........................ 0. 1582 ........................
........................ 7.40 46.8
........................ 1 417
........................ 16.0
........................ 7 1.4
......................... 0.655
........................
2 300
........................ 0.1513 ........................
........................ 7.66 50.6 1 478
........................ ........................ 17.5 78.3 0.647
........................ ......................... ........................
2 400
........................ 0. 1448 7.92
........................ ........................ 54.7 1 558
........................ ........................ 19.6 86.9 0.630
........................ ......................... ........................
2 500
........................ 0.1389 ........................
........................ 8. 18 58.9
........................ 1 665
........................ 22.2
........................ 96.0
......................... 0.613
........................
3 000 0. 1135 9.55 84.1 2 726 48.6 157.0 0.536
CO T, = -192°C, L, = 211 kJ/kg
200 l. 688 1.27 0.752 l 045 l.70 0.963 0.781
220 1.5341 1.37 0.893 1 044 1.90 1.19 0.753
240 1.4055 1.47 1.05 l 043 2.06 l.41 0.744
260 1.2967 1.57 1.21 1 043 2.2 1 1.63 0.741
280 1.2038 l.66 1.38 l 042 2.36 1.88 0.733
300 1.1233 1.75 1.56 1 043 2.50 2.13 0.730
320 1.0529 l.84 1.75 l 043 2.63 2.39 0.730
340 0.9909 1.93 1.95 1 044 2.78 2.69 0.725
360 0.9357 2.02 2.16 l 045 2.9 1 2.98 0.725
380 0.8864 2.10 2.37 1 047 3.05 3.29 0.729 lfT
400 0.8421 2.18 2.59 1 049 3.18 3.60 0 .719
4 50 0.7483 2.37 3. 17 1 055 3.50 4.43 0.71 4
500 0.67352 2.54 3.77 1 065 3.8 1 5.31 0.710
550 0.61226 2.7 1 4.43 l 076 4.l l 6.24 0.710
600 0.56 126 2.86 5.10 1 088 4.40 7.21 0.707
650 0.51806 3.0 1 5.81 1 101 4.70 8.24 0.705
700 0.48 102 3.15 655 1 114 5.00 9.33 0.702
750 0.44899 3.29 7.33 1 127 5.28 10.4 0 .702
CO T - -33.4°C, l. - 544 kJlkf!
280 1.9022 1.40 0.736 830 1.52 0.963 0.765
300 1.7730 1.49 0.840 851 1.655 1.10 0 .766
320 1.6609 1.56 0.939 872 1.805 1.25 0.754
340 1.5618 1.65 1.06 891 1.970 1.42 0.746
360 l.4743 l.73 U7 908 2.12 l.58 0.74 1
380 1.396 1 1.81 1.30 926 2.275 1.76 0.737
400 1.3257 1.90 1.43 942 2.43 1.95 0.737
450 l. 1782 2.10 l.78 981 2.83 2.45 0.728 lfT
500 1.0594 2.31 2.18 1 020 3.25 3.0 1 0.725
"O
0 550 0.9625 2.51 2.61 1050 3.66 3.61 0 .72 1
c 600 0.8826 2.70 3.06 1080 4.07 4.27 0.717
::J
0 650 0.8 143 2.88 3.54 1 100 4.45 4.97 0.712
v 700 0.7564 3.05 4.03 1 130 4.81 5.63 0 .717
T"-f
0 750 0.7057 3.21 4.55 1 150 5.17 6.37 0.714
N 800 0.6614 3.37 5.10 1 170 5.51 7.12 0.716
@
~
..c Figure D.2 -p, masse volumique;µ, viscosité; v, viscosité cinématique; cp, capacité
Ol
ï:::: thermique massique à pression constante; A, conductivité thermique; a, diffusivité
>-
a.
0
thermique; Pr, nombre de Prandtl ; f3th • coefficient d e dilatation the rmique; Te,
u température d'ébullition; Le, chaleur latente d'ébullition.
436
D. l . Gaz à pression atmosphérique
@ .,.,
~
~
'<I)
Figure D.3 - p, masse volumique ;µ, viscosité; v, viscosité cinématique; cp, capacité
..c "'
·-=
g thermique massique à pression constante ; A, conductivité thermique; a, diffusivité
Ol ::l
ï:::: CO
thermique; Pr, nombre de Prandtl ; f3th • coefficient de dilatation thermique; Te,
>-
a. 0
c
c
0 c te mpérature d'ébullition; Le, chaleur latente d'ébullition.
u .~
0::l
"O
eQ,
~
~
::l
i8
-ci
0
c
::l
0
@
437
Ann exe D • Complément
N, T_ = -193°C. L, = 209k!/kf.!
T p µ. xlO' vx JO' cp ;,, xJO' a X JO' Pr {J,h
K kg/mJ Ns!nl m2/s J/(kgK) W/(mK) m2/s K-1
!OO 3.4388 0.688 0.200 1 070 0.958 0.260 0.768
150 2.2594 1.006 0.445 1 050 1.39 0.586 0.759
200 l.6883 1.292 0.765 1 043 l.83 1.04 0.736
250 1.3488 1.549 l.148 l 042 2.22 l .58 0.727
300 1. 1233 1.782 1.586 1 041 2.59 2.21 0.716
400 0.8425 2.204 2.616 1 045 3.27 3.71 0.704
500 0.6739 2.577 3.824 1 056 3.89 5.47 0.700 1rr
600 0.56 15 2.908 5.179 l 075 4.46 7.39 0.70 1
700 0.48 12 3.2l0 6.671 l 098 4.99 9.44 0.706
800 0.42 11 3.491 8.290 1 120 5.48 11.6 0.715
900 0.3743 3.753 10.03 1 146 5.97 13.9 0.72 1
1 000 0.3368 3.999 11.87 1 167 6.47 16.5 0.721
l 100 0.3062 4.232 13.82 l 187 7.00 19.3 0.718
1 200 0.2807 4.453 15.86 1 204 7.58 22.4 0.707
1 300 0.2591 4.662 17.99 1 219 8.10 25.6 0.70 1
NH, T. = -33.4°C. L. = 1370k!lkf!
300 0.6894 l.015 l.47
........................ ........................ ........................ ........................ 2 158 ........................
........................ 2.47 l.66
......................... 0.887
........................
400
........................ 0.5136 ........................
........................ 1.38 2.69
........................ 2 287
........................ 3.70
........................ 3. 15
......................... 0.853
........................
500
........................ 0.4101 ........................
........................ 1.73 4.22
........................ 2467
........................ 5.25
........................ 5. 19
......................... 0.813
........................ lrr
580 0.3533 l.995 5.65 2 613 6.38 6.91 0.817
0, T = -183°C, L = 213k!lkf!
100 3.945 0.764 0.194
................................................................................................ 962 0.925 .........................
................................................ 0.244 ........................
0.796
150
........................ 2.585
........................ 1.148
........................ 0.444 921
................................................ 1.38 0.580 O. 766
.........................................................................
200 1.930 1.475 0.764 915 1.83
................................................................................................................................................ 1.04
......................... 0.737
........................
250 l.542 1.786 1.158 915 2.26 1.60 0.723
................................................................................................ ................................................ ......................... ........................
300
........................ l.284
........................ 2.072
........................ l.614 920
................................................ 2.68 2.27 0.7ll
.........................................................................
350 1.100
................................................ 2.335 2. 123
................................................ 929 2.96
................................................ 2.90
......................... 0.733
........................
400 0.9620 2.582 2.684 942 3.30 3.64 0.737
.................................................................................................................................................................................................
500 0.7698 ................................................
................................................ 3.033 3.940 972 4.12
................................................ 5.51
......................... 0.716
........................
600 o.64 14 3.437 5.359 1 003 4.73 7.35 o.729
................................................ ................................................ ................................................ ......................... ........................ 1rr
700 0.5498 3.808 6.926 1 031 5.28 9.31 0.744
.................................................................................................................................................................................................
800 0.48 l 0 ................................................
................................................ 4.152 8.632 1 054 5.89
................................................ l l.6
......................... o. 743
........................
900 0.4275 4.472 10.46 1 074 6.49 14.1 0.740
................................................ ................................................ ................................................ ......................... ........................
1 000 0.3848 4.770 12.40 1 090
........................................................................................................................ 7.10
........................ 16.9
......................... 0.733
........................
1 100 0.3498 ................................................
................................................ 5.055 14.45 1 103 7.58
................................................ 19.6
......................... 0.736
........................
1 200
........................ 0.3206 ........................
........................ 5.325 16.61 1 115
................................................ 8. 19
........................ 22.9 O. 725
.................................................
1 300 0.2960 5.884 18.86 1 125 8.7 1 26.2 0.721
-0
0
c
::J Figure D.4 - p , masse volumique ;µ, viscosité; v, viscosité cinématique; cp, capacité
0
v thermique massique à pression constante; A, conductivité thermique; a, diffusivité
T"-f
0 thermique; Pr, nombre de Prandtl ; f3th • coefficient de dilatation thermique; Te,
N
température d'ébullition; Le, chaleur latente d'ébullition.
@
~
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u
438
D.2. Liquides
D.2 LIQUIDES
Les dépendances de À, µ et c en fonction de p sont négligeables.
Eau liquide
T P µ x 10 6 v x 10
9
c; À a x 1O7 Pr {:J,h x 10
5
3 2
°C kglm Nslm 1 1
m 1s J(lkg K) Wl(m K) m 1s K ·'
0 1000 1750
................................................................................ 1750 4220
................................................. 0.569 1.35 13.0 - 6.81
.......................................................................................................
l.8
..................................... 1000 .......................
.................... 1652 1652
....................... 42 10 0.574
..................................................... 1.36 12.22 ..........................
.................................................. -3.27
6.8 1000 1422 1422 4200 0.582 1.39 10.26 +4.60
......................................................... ....................... ................................................. .......................................................................................................
20 997 .......................
......................................................... 1360 1364 4180
................................................. 0.585 1.40 7.26 +19.1
.......................................................................................................
40 990 .......................
......................................................... 673 680 4180
................................................. 0.630 l.52 4.47 +37.5
.......................................................................................................
60 983 .......................
......................................................... 444 451 4180
................................................. 0.657 1.60 2.81 +51.6
.......................................................................................................
80
..................................... 972 .......................
.................... 358 368 4200 0.670
............................................................................ 1.64
........................... 2.24
....................... +67.5
..........................
100 958 279 291 4220 0.680 1.69 1.76 +75 .0
......................................................... ....................... ................................................. ........................... ............................................................................
....1.2.Q..\?'...~:~..1.~:.:P.~~L .......9.~'.2....... ........ ~}9........ .......}~~........ ........~.2.~.9........ ........9. .§.~! ........ ...........1.:.7.2..................!. .~} ...............±.8.§:.9......
....!1.9..<::..~:~..\~:.!'.~L .......9.2..?....... .........~.?.~........ .......}U................1.2..~.9........ ........QA.~~........ ...........!:.?.?........ ........!:..!?. ...............±?.~:.?.......
260 (> 4 8 106 Pa) 783 102 130 4990 0.603 1.54 0.85
:::::::i.j9.:&.:!:~'.:t:g>.::::: ::::::~?.:Q:::::: ::::::::)?.::::::::: :::::::::!:~§.::::::: ::::::::§.1:i9.:::::::: ::::::::9.;~jf:::::: :::::::::::c:~r::::::: ::::::::x;9.:::::::: ::::::::::::::::::::::::::
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T5 (K) 273.1 300 325 350 373.1 400 450 500 550 600 625 647.3
Ps xlO _,
(Pa) 6.2 10·3 3.6 10·3 .1379 .4218 1.013 2.488 9.443 26.75 62.00 125.1 171.3 224.1
Le 2502 2438 2378 2317 2257 2183 2024 1825 1564 1176 858 O.
(k.Jlkf!)
@ .,.,
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g
Ol ::l
ï:::: CO
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a. 0
c
c
0 c
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i8
-ci
0
c
::l
0
@
439
Annexe D • Complément
b) Métaux liquides
À
4
Tl T. T p c µx 10 vx 10 6 a X 10
6
Pr
oc oc oc kglm 3
Jl(kgK) Nslm1 nl!s Wl(mK) nl!s
Lithium
179 1 317 204.4 509.2 4 365 5.416 1.1098 46.37 20.96 0.051
315.6 498.8 4270 4.465 0.8982 43.08 20.32 0.0443
426.7 489.l 4 211 3.927 0.8053 38.24 18.65 0.0432
537.8 476.3 4 171 3.473 0.7304 30.45 15.40 0.0476
Plomb
327 1737 371 10 540 159 2.40 0.023 16.1 9.61 0.024
1 1 704 1 10 140 1 155 1 l.37 1 0.014 1 14.9 1 9.48 1 0.0 143
Sodium
97.6 882 100 926.5 1 384 6.70 0.723 85.7 66.9 0.01081
200 903.7 l 339 4.46 0.493 80.9 66.8 0.00738
300 880.5 1 304 3.40 0.387 76 66.2 0.00584
400 857 1 278 2.81 0.328 71.2 65 0.00504
500 833.l l 262 2.43 0.291 66.3 63 .l 0.00462
600 808.9 1 255 2.16 0.267 61.5 60.6 0.00441
700 784.3 l 257 l.97 0.251 56.6 57.4 0.00437
800 759.4 1 268 1.82 0.239 51.8 53.8 0.00445
Potassium
63.2 757 100 824.1 813 4.41 0.535 48 71.7 0.00746
200 796.3 791 2.99 0.376 45.1 71.6 0.00525
300 769.8 775 2.32 0.301 42.3 71 0.00424
400 744.5 765 1.93 0.260 39.8 69.9 0.00372
500 720.6 762 l.69 0.234 37.5 68.3 0.00343
600 697.9 765 1.52 0.218 35.4 66.3 0.00329
700 676.5 774 1.40 0.206 33.5 64 0.00322
NaK (56% K ~ 44% Na)
5.7 812 100 879.7 1 064 5.32 0.605 22.8 24.4 0.02478
200 854.4 1 032 3.57 0.418 24.8 28.1 0.0 1486
300 829.4 1 008 2.75 0.331 26.2 31.3 0.01058
400 804.9 991 2.28 0.283 26.9 33.8 0.00838
500 780.9 982 l.98 0.253 27.l 35.4 0.007 17
600 757.3 980 1.77 0.234 26.7 35.9 0.00651
700 734.2 986 l.62 0.221 25.6 35.4 0.00623
"O
0 800 711.6 1 000 1.50 0.211 24 33.7 0.00628
c
::J
0
v Figure D.6 - p, masse volumique;µ, viscosité; v, viscosité cinématique; c, capacité
T"-f
0 thermique massique; A, conductivité thermique; a, diffusivité thermique; Pr, nombre de
N
Prandtl; f3ch• coefficient de dilatation thermique; Tr, température de fusion; Te,
@
~ température d'ébullition.
..c
Ol
ï::::
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a.
0
u
440
D.2. Liquides
c) Liquides industriels
vxl 0 7
4
T P µ.x l0 c À axl 0 8 Pr
3 2 2
°C kglm N s/m m2/s Jl(kg K) Wl(m K) m ls
0
........................ 899 38 500 ................................................
................................................ 42 800 1 796 0. 147 .................................................
........................ 9.1 1 47 100 ........................
20
........................ 888 8 000 9 000 1 880 0. 145 .........................................................................
........................................................................................................................ 8. 72 IO 400 7.02
40 876 2 100 2 400 1 964 0.144 8.33 2 870
........................ ........................................................................................................................ .........................................................................
60
........................ 864 720
................................................ 839 2 047 0. 140 .................................................
........................................................................ 8.00 1 050 ........................
80
........................ 852 320 375 2 131 0.138 7.69 490
.................................................................................................................................................................................................
100
........................ 840 170
................................................ 202 2219 0. 137 .................................................
........................................................................ 7.38 276 ........................
120
........................ 829 102 123 2 307 0.135 7.1 0 175
.................................................................................................................................................................................................
140
........................ 817 65 80 2 395 0. 133 .........................................................................
........................................................................................................................ 6.86 116
160 806 45 56 2 483 0. 132 6.63 84
Gilotl1erm TH
T P µ xJO' vxJO ' c À axl0 4 Pr
3 2
°C kg/m N s/m 2
m /s J/(kg K) W/(m K) m2Js
0
........................ 1016 9500 9350 1410 0.125 8.73 10700
.................................................................................................................................................................................................
15
........................ 1 001 980 979 1 485 0.124 8.34 1 170
................................................ ........................................................................ ................................................. ........................
50
........................ 980 152 155 1 603 0.122 7.77 199
........................................................................................................................ .........................................................................
100
........................ 947 34 35.9 1 800 0.119 .........................................................................
........................................................................................................................ 6.98 51.4
200
........................ 875 7.8 8.91 2400 0. 113 5.38 16.6
................................................ ........................................................................ ................................................. ........................
300 805 4.1 5.09 2 580 0.1 08 5.20 9.8
"O
0
c
::J Figure D.7 - p , masse v olumique ; µ , viscos ité ; v, vi scosité cinématique; c, capacité
0
v thermique massique; A, conductivité thermique ; a, diffusivité thermique ; Pr, nombre de
T"-f
;a;
0
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c
Prandtl; f3th • coefficient de dilatation thermique.
N ::l
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0
c
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441
Annexe D • Complément
D.3 SOLIDES
a) Métaux
1j· L; r. L" p c À
oc kJ/kg oc kJlkg kg!n/ Jl(k~K) Wl{mK)
20 - 100 20 100 300 600 1000 1200
oc oc oc oc oc oc oc oc
Aluminium (pur) 658 388 2500 11.5 2708 896 243 236 240 233 222
Al 95%, Cu 9%, 2789 883 164
EMg
Argent 961 164 1635 125 10524 234 431 427 422 407 384 368
Bervllium 1280 1400 3000 2480 1850 1825 382 205 170 130 100 69
Cadmium 321 54 765 100 8650 23 1 100 97 95 89
Chrome 1920 315 2327 615 7160 440 121 91 88 82 69 62
Cobalt 1492 260 3185 650 8862 389 131 100 89
Cuivre 1083 205 2595 465 8954 383 421 399 393 384 366 336
Fer 1530 270 2500 640 7900 452 99 81 72 57 39 29 32
Or 1063 84 2960 228 19300 129 331 315 313 305 287 254
Plomb 327 24.8 1750 92 11340 129 36 35 33 32
Lithium 179 140 1372 2130 534 3391 43 77 73
MaL'fle.sium 650 200 1097 565 1740 1017 160 156 154 149 145
Manganese 1260 260 2152 420 1290 486 6.9 7.8
Nickel 1452 300 3075 620 8900 446 114 94 74 65 73 78 82
Acier Inconel 1665 851 0 439
X750
(73%Ni, 15%Cr,6.7%
Fe)
Acier: 7837 465 54 52 45 35 29 31
S. (0.5%C)
S. (J.5% C) 7870 486 36 36 35 35 28 29
S. (1%Cr) 7869 461 61 55 47 36 33
S. (20%Cr) 7693 46 1 22 22 22 24 26
S. (J8%Cr, 8%N i) 7821 461 16 17 19 23 31
S. (20%Ni, 15%Cr) 7821 461 14 15 16 19
Tun!!stène 3370 250 5900 480 19300 134 204 179 166 142 114 110
Uranium 1690 18700 125 24 27 29 33 41
Zinc 4 19.5 11 2 907 180 7140 390 123 121 11 7 107
Figure D.8 - Tr, te mpérature de fusion; Lr, chaleur latente massique de fusion ; Te,
"O température d'ébullition; Le, chaleur latente massique d'ébullition; p, masse volumique ;
0
c c, capacité thermique mass ique ; A, conductivité therm ique.
::J
0
v
T"-f
0
N
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Ol
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a.
0
u
442
D.3. Solides
b) Matériaux de construction
f) Â. p c
k~/m
3
°C Wl(m K) Jl(kf! K)
Asphalte 20 à 55 0.74 à 0.76 1 100 à 1 500 920
Basalte 2.2 3 000 840
Brique, tuile, commune 20 0.69 à 1.32 l 600 à 2300 800 à 1 000
Béton: 1.75 2 200 à 2 400 920
....................~~!?.J.~.gr,~g~~··'·~~.1.~)........................................................... ..........................................................................................................
Cellulaire 0.16 à 0.33 375 à 825 880
Ciment de Portland 0.29 l 500
Mortier 1.15 1 800 à 2 100 840
Plâtre 0.25 à 0.35 500 à 1000 800
solation : Laine de verre 23 0.038 240 700
Laine de roche 32 0.040 160
(peu compactée) 150 0.067 64
260 0.087
Polystyrène - 50 0.1 38 900
0 0.157 1 110
150 0.164 l 940
~~~.~~~ ..:..G.~~.i:!!.~....................................................................................................~ ..n.}.:?..?......................?...~.Q ........................ ~.?.!?. .............
Calcaire 100-300
........................................................................................................................ 1.26 - 1.33 2 500
........................................................................ 900
..................................
Marbre 2.07-2.94 2 500-2 700 880
..................................................................................................................................................................................................................................
Grès et meulière 0.93 à 1.25 2 160-2 300 7 10
..................................................................................................................................................................................................................................
Ardoise 2. 1 27 000 750
Sable : sec 0.41 1 500 800
de rivière (40% d'humidité) 0.2 1 à 0.43 1 300 à 1 830
de mer 0.41 à 0.35 1 350 à l 4 10
~9.!..:......Arn.i.!~..0.~%..9.'.~.~!P.!~1.!~.~L ....................................................................... !. :~............................?...?.Q.Q.............................................
N aturel (porosity : 0.34) 1.26 à 2.0 l 710 à l 600
Neige 0.05 100
en fonction de la densité)
0.10 200
0.23 300
0.64 500
2.2 900
Glace 2. 1 910 2220
Verre à vitre 20 2 700 840
"O Bois: Erable et Chêne 30 0.166 540 2 400
0
c Liège 32 0.045 45- 120 l 880
::J
0 Pin jaune 23 0.147 640 2 800
v Saoin O. li 420 2 720
T"-f
;a;
"O
0 c
N ::l
@ .,.,
~ Figure D.9 - p, masse volumique ; c, capacité thermique massique ; A, conductivité
~
'<I)
thermique; a, diffusivité thermique.
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a. 0
c
c
0 c
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~
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c
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0
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443
"O
0
c
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0
~
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0
N
@
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Ol
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0..
0
u
COMPLÉMENT
E. l RAYONNEMENT D'ÉQUILIBRE
a) Loi de Planck normalisée dans le vide .
X y X y X y X y
0.10 3.905 X 10-lS 0.80 8.777 X 10-t 1.42 7.702 X 10"1 2.20 3.228 X 10"1
0.20 7.366 X 10"6 0.82 9.028 X 10-I 1.44 7.551 X 10-l 2.30 2.886 X 10-I
0.22 4.368 X 10-S 0.84 9.248 X 10-I 1.46 7.401 X 10-l 2.40 2.584 X 10-I
0.24 1.854 X 10-4 0.86 9.437 X 10-I 1.48 7.251 X 10-l 2.50 2.318 X 10-I
0.26 6.100 X 10-4 0.88 9.595 X 10-I 1.50 7.102 X 10-l 2.60 2.083 X 10-I
0.28 1.647 X 10-J 0.90 9.726 X 10- 1 1.52 6.954 X 10-l 2.70 1.875 X 10-I
0.30 3.805 X 10"3 0.92 9.829 X 10-t 1.54 6.808 X 10-l 2.80 1.691 X 10-I
0.32 7.752 X 10"3 0.94 9.906 X 10"1 1.56 6.664 X 10"
1
2.90 1.528 X 10"1
0.34 1.426 X 10"2 0.96 9.959 X 10-t 1.58 6.521 X 10-l 3.00 1.383 X 10-I
0.36 2.412 X 10·2 0.98 9.990 X 10-I 1.60 6.381 X 10-l 3.10 1.255 X 10-I
0.38 3.803 X 10·2 1.00 1.000 1.62 6.242 X 10-l 3.20 1.140 X 10-I
0.40 5.655 X 10·2 1.02 9.991 X 10-I 1.64 6.106 X 10-l 3.30 1.038 X 10-I
0.42 8.002 X 10·2 1.04 9.963 X 10-I 1.66 5.971 X 10-l 3.40 9.469 X 10·2
0.44 1.085 X 10-l 1.06 9.920 X 10-t 1.68 5.839 X 10-l 3.50 8.652 X 10"2
0.46 1.419 X 10-l 1.08 9.862 X 10-t 1.70 5.710 X 10-l 3.60 7.919 X 10"2
0.48 1.799 X 10"1 1.10 9.790 X 10"1 1.72 5.582 X 10"
1
3.70 7.260 X 10"2
0.50 2.218 X 10-l 1.12 9.707 X 10-I 1.74 5.457 X 10-l 3.80 6.667 X 10·2
0.52 2.671 X 10-l 1.14 9.613 X 10-I 1.76 5.335 X 10-l 3.90 6.132 X 10-2
0.54 3.150 X 10-l 1. 16 9.509 X 10-I 1.78 5.215 X 10-l 4.00 5.648 X 10·2
0.56 3.647 X 10-l 1.18 9.396 X 10- 1 1.80 5.097 X 10-l 5.00 2.679 X 10·2
"O
0 0.58 4.155 X 10-l 1.20 9.277 X 10-I 1.82 4.982 X 10-l 6.00 1.421 X 10·2
c 0.60 4.665 X 10"1 1.22 9. 151 X 10"1 1.84 4.869 X 10"
1
7.00 8. 199 X 10"3
::J
0 0.62 5.172 X 10-l 1.24 9.019 X 10-I 1.86 4.759 X 10-l 8.00 5.048 X 10-3
v ;a; 5.668 X 10-l 8.883 X 10-I 4.651 X 10-l 3.273 X 10-3
T"-f "O
0.64 1.26 1.88 9.00
0
N
c
::l 0.66 6.148 X 10-l 1.28 8.743 X 10-I 1.90 4.546 X 10-l 10.00 2.213 X 10"3
@ .,.,
~
0.68 6.608 X 10-l 1.30 8.599 X 10-I 1.92 4.442 X 10-l 15.00 4.775 X 10-4
'<I)
~
..c ·-=g"' 0.70 7.043 X 10-l 1.32 8.453 X 10-I 1.94 4.342 X 10-l 20.00 1.578 X 10-4
Ol
ï:::: ::l
CO 0.72 7.45 1 X 10-l 1.34 8.305 X 10-t 1.96 4.243 X 10-l 30.00 3.253 X 10-S
>-
a.
c
0 0.74 7.830 X 10"1 1.36 8. 155 X 10-t 1.98 4.147 X 10"
1
40.00 1.051 X 10"5
c
0
u c
.~ 0.76 8.178 X 10-l 1.38 8.005 X 10-I 2.00 4.053 X 10-l 50.00 4.361 X 10"6
0
::l
"O
0.78 8.494 X 10-l 1.40 7.854 X 10-I 2.10 3.615 X 10-l
e
Q,
~
~
::l
Figure E.1 - y = L~~<~~ : luminance monochromatique normalisée d'équilibre dans le
Am
i8
-ci
0
vide en fonction de la longueur d'onde normalisée x = L;
tabulée par V. Leroy
c
::l
(EM2C/ECP).
0
@
445
Annexe E • Complément
X z X z X z X z
0.10 1.301 X 10-l 7 0.80 J.237 X 10-I L42 5.014 X 10-I 2.20 7.674 X 10-I
0.20 4.809 X 10-S 0.82 1.354 X 10-l 1.44 5.114 X l0-I 2.30 7.875 X 10-l
0.22 3.397 X 10-7 0.84 1.474 X 10-l 1.46 5.21 2 X 10-I 2.40 8.055 X 10-l
0.24 1.706 X 10-6 0.86 1.597 X 10-l 1.48 5.309 X 10-I 2.50 8.216 X 10-l
0.26 6.596 X 10-6 0.88 1.722 X 10-l 1.50 5.403 X 10-l 2.60 8.360 X 10-l
0.28 2.076 X 10-S 0.90 J.849 X 10-I 1.52 5.496 X 10-I 2.70 8.490 X 10-I
0.30 5.544 X 10-5 0.92 1.978 X 10-l 1.54 5.586 X 10-l 2.80 8.607 X 10-l
0.32 1.297 X 10-4 0.94 2. 108 X 10-l 1.56 5.675 X 10-I 2.90 8.713 X 10-l
0.34 2.720 X 10-4 0.96 2.238 X 10-l 1.58 5.76 1 X 10-I 3.00 8.809 X 10-l
0.36 5.213 X 10-4 0.98 2.370 X 10-l 1.60 5.846 X 10-I 3.10 8.895 X 10-I
0.38 9.263 X 10-4 LOO 2.50 1 X 10-I L62 5.929 X 10-I 3.20 8.974 X 10-I
0.40 1.544 X 10-3 1.02 2.633 X 10-l 1.64 6.010 X 10-I 3.30 9.046 X 10-l
0.42 2.438 X 10-3 1.04 2.764 X 10-l 1.66 6.090 X 10-I 3.40 9.l llx lO- l
0.44 3.674 X 10-3 1.06 2.895 X 10-l 1.68 6.168 X 10-I 3.50 9.170 X 10-l
0.46 5.3 17 X 10-3 1.08 3.025 X 10-l 1.70 6.243 X 10-I 3.60 9.225 X 10-I
0.48 7.429 X 10-3 LIO 3.154 X 10-I 1.72 6.318 X 10-I 3.70 9.275 X 10-I
0.50 1.007 X 10-2 1.12 3.282 X 10-l 1.74 6.390 X 10-I 3.80 9.320 X 10-l
0.52 1.328 X 10-2 1.14 3.409 X 10-l 1.76 6.461 X 10-I 3.90 9.362 X 10-l
0.54 1.7 11 X 10-2 1.16 3.535 X 10-l 1.78 6.53 1 X 10-I 4.00 9.401 X 10-l
0.56 2.158 X 10-2 1.18 3.659 X 10-l 1.80 6.598 X 10-l 5.00 9.660 X 10-l
0.58 2.671 X 10-2 L20 3.782 X 10-I L82 6.665 X 10-I 6.00 9.790 X 10-I
0.60 3.25 1 X 10-2 1.22 3.903 X 10-l 1.84 6.730 X 10-l 7.00 9.861 X 10-l
0.62 3.897 X 10-2 1.24 4.023 X 10-l 1.86 6.793 X 10-I 8.00 9.904 X 10-l
0.64 4.610 X 10-2 1.26 4.140 X 10-l 1.88 6.855 X 10-I 9.00 9.930 X 10-l
0.66 5.388 X 10-2 1.28 4.256 X 10-l 1.90 6.915 X 10-I 10.00 9.948 X 10-I
0.68 6.227 X 10-2 1.30 4.370 X 10-I L92 6.974 X 10-I 15.00 9.9836 x 10-1
0.70 7.124 X 10-2 1.32 4.483 X 10-l 1.94 7.032 X 10-I 20.00 9.9929 X 10-l
0.72 8.078 X 10-2 1.34 4.593 X 10-I 1.96 7.089 X 10-I 30.00 9.9978 X 10-l
0.74 9.083 X 10-2 1.36 4.701 X 10-l 1.98 7.144 X 10-I 40.00 9.9991 X 10-J
0.76 1.014 X 10-I 1.38 4.807 X 10-l 2.00 7.198 X 10-I 50.00 9.9995 X 10-l
0.78 J.123 X 10-I L40 4.912 X 10-I 2.10 7.449 X 10-I OO I
446
E.2. Quelques facteurs de forme
nAfacbc = nBfbcac = Atan- 1(A - 1) + Btan- 1(B- 1) - xlf2 tan- 1(X- l/2) + (1/4)ln(YZW).
! 12 = 21 [ 1 - (
L2
L+2R~ )'1 .]
d) Méthode des cordes croisées de Hottel : facteurs de forme entre deux surfaces
cyl indriques régulières d'axe commun z (Fig. E.3)
"Cl
c
0
cordes droites
::::i
0 cordes croisées
;o;
"""
..-1
0
N
"O
c
::i
c
@ .,"'"'
.µ '~
..c ·c
Ol c
·;:: ::;
>- "'cc
a.
0
c
c Figure E.3 - Section droite du système perpendiculaire à l'axez.
u .S!
ti
::i
"O
2
o..
~ >- Formulation générale
s"' l 1 : longueur de l' arc AB, l2 : longueur de l'arc CD;
F
-ci
c
c
0
::i _ l +. _ AD + BC - AC - BD
@
l l f 12 - 2J21 - 2 .
447
Annexe E • Complément
AD+ BC- A C - BD : somme des longueurs des cordes croisées - somme des longueurs
des cordes droites.
>- Exemple d'application : bandes perpendiculaires adjacentes infinies
de largeurs a et b et d'arête infinie commune.
"Cl
0
c
::::i
0
"""
..-1
0
N
@
.µ
..c
Ol
·;::
>-
a.
0 0 1000 2000 3000 4000 5000
u Température (K)
Figure E.4 - Emissivité totale de C02 dilué dans l'air à 1 atm; adapté de [ 116).
Notons que les moyennes de Planck des coefficients d'absorption de C02 et H10
(paragraphe 6.5.1) sont également données dans [11 6].
448
E.3. Emissivités totales des gaz
0.1
0
~
g
~ 0.01
">
·v;
'ê"'
'W
0.001
Figure E.5 - Emissivité totale de H 2 0 dilué dans l'air à 1 atm; adapté de la même
référence.
"Cl
0
c
::::i
0
"""
..-1
0 c
N :::>
@
.µ
..c
Ol
·;::
>-
a.
0
u
449
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
>-
0..
0
u
COMPLÉMENT
DONNÉES DIVERSES
> Pression
Pascal (Pa)= 1 N m- 2 ;
1 atm = 10,33 mH20(à16,7 °C) = 760 (Torr)(mmMercureà 16,7 °C)
= 1,01325 105 Pa = 1,01325 bar (g cm- 1 s-2)
lPa = 1,45 10- 4 psi (lbf/in2)
,
> Energie
- Unités physiques
"O
0
Joule (J) ; 1 J = 1 N . m;
c
::J 1 J = 107 erg = 9,48110- 4 BTU 1 = 0,2389 cal;
0
v ;a;
1 eV = 1,60210- 19 J = 8062,4cm- 1 = 2,41807 10 14 Hz = 11604K
T"-f "O
0 c
N ::l - Unités commerciales
@ .,.,
~
~
'<I)
1 toe (tonne d'équivalent pétrole)= 7,3 boe (barril d'équivalent pétrole)
..c ·-=g"'
Ol
ï:::: ::l
CO
= 4,1855107 J;
>- c
a.
0
0
c
c
1 TWh = 103 MWh = 106 kWh = 3,610 12 J.
u .~
0
::l
"O
e
Q,
~
~
::l
i8
-ci
0
c
::l
0
@ 1. BTU : British Thermal Unit.
451
"O
0
c
::i
0
~
.-l
0
N
@
.µ
..c
Ol
ï:::
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0..
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