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TRAITEUR DE LA MER
L’avenir de la poissonnerie ?
Alors que les poissons entiers ne font plus recette, l’offre traiteur et sa forte valeur ajoutée
constituent plus que jamais une opportunité pour les produits de la mer.
En GMS, marée ou LS, comme en poissonnerie traditionnelle, tous les signaux sont au vert.
Même le confinement a profité au marché.
“
Christophe Castel, consultant formateur chez Océanicc
L.F.
L.F.
téines. Derniers paramètres du succès : un
emballage rassurant et l’absence de rupture
dable. La météo chaude a également été
favorable au surimi », liste Gérard Chambet.
« Les tartinables ont été davantage affec-
Top 5 sieurs points : « Il faut tester, insister, prendre
des risques pour lancer du traiteur et aussi
laisser du temps à l’offre de s’implanter, ce
grâce au travail des usines. Quitte à adapter Les saumons et
un peu la production. « Nous nous sommes tés, entre autres car les gens se sont mis à en autres poissons dont les enseignes doivent être conscientes.
recentrés sur les grosses références », préci- fabriquer eux-mêmes. Mais dès le déconfine- fumés ont fait partie Les magasins qui s’y mettent vraiment, avec
sait au moment de la crise Vincent Gelamur, ment, ils ont rapidement retrouvé leur niveau des cinq catégories constance et une offre différenciante du LS,
responsable innovation et développe- d’avant crise », précise Christian Guyader, traiteur ayant le plus réussissent. »
ment durable chez le spécialiste des MDD PDG du groupe Guyader Gastronomie. progressé pendant le « Le traiteur de la mer est un axe de déve-
confinement, avec les
MerAlliance. Du côté des poissonneries traditionnelles loppement intéressant comme la livraison à
pâtes à tarte, les pâtes
Le surimi s’est lui aussi distingué. « Alors ou des rayons marée, le traiteur de la mer domicile, que l’on a vu réapparaître avec
fraîches & gnocchis,
qu’il était en léger repli de - 1 à - 2 % correspond à une problématique plus struc- salades et entrées la crise sanitaire, ou bien les bars à huîtres,
en 2018 et 2019, le surimi vient de connaître turelle. « Les jeunes générations sont rebu- fraîches ou les pizzas estime Bruno Gauvain, ancien directeur du
une croissance de 20 % ! », souligne Gérard tées par les arêtes, les écailles, le vidage du fraîches. CFA de Rungis et désormais directeur opéra-
Chambet, directeur général de Fleury poisson, les odeurs. Le traiteur de la mer est Source : étude IRI / ETF.
tionnel Maison Blanc. Il y a quelques années,
Michon Traiteur et représentant du groupe une réponse adaptée, tout en étant syno- les poissonniers ne proposaient qu’une
surimi de l’ETF. Cet engouement s’explique nyme de valeur ajoutée et de plus fortes paella ou un plat du jour, mais l’offre suit les
par plusieurs facteurs. « Sa dimension service marges pour les chefs de rayon », sou- tendances : les verrines, les tartinables, les
en tant qu’ingrédient culinaire, mais aussi sa ligne Christophe Castel, consultant forma- produits apéro ou les terrines fonctionnent
richesse en protéines pour un prix très abor- teur chez Oceanicc. L’expert insiste sur plu- très bien. » n
“
Silvère Moreau, président de l’Organisation des poissonniers-écaillers de France (Opef)
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traditionnelle ou au rayon
marée des GMS, franchir
le pas de la fabrication
maison de produits traiteur
s’avère souvent pertinent.
À la clé : offre exclusive,
intérêt économique
et réactivité accrue.
mité de sa poissonnerie Nelly et de son res- (14e) : une très large gamme de traiteur
Les offres vont du traditionnel au plus exotique. taurant Les Q salés. « Cela correspond à trois 100 % maison (terrines, poissons feuille-
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Dossier ❘ TRAITEUR DE LA MER
D
s’est mis à la transformation pour ne pas
jeter. Maintenant, on achète de la matière e la motivation, de la créativité et du
première spécifiquement pour le traiteur », talent, Nadège Lecomte n’en manque
indique Nathalie Brandin, cogérante. assurément pas. Responsable du
Faire plaisir rayon marée du magasin Intermarché de
Mirecourt (Vosges), elle fabrique du traiteur
La gamme va des produits apéritifs (ver- de la mer « maison » depuis quinze ans. Une
rines, canapés, toasts…) aux plats cuisi- approche engagée – tout est fait sur place –,
nés : quiche, tourte, blanquette de cabil- qu’elle a apportée dès l’ouverture de ce
laud, paella, choucroute… « On prépare magasin, il y a trois ans. « L’offre traiteur
des recettes traditionnelles que les gens représente environ vingt références adap-
pourraient réaliser chez eux – autour de tées à la saison et occupe plus de la moitié
4 ou 5 euros la part –, jusqu’à des pro- des 10 mètres linéaires du rayon », explique
duits plus haut de gamme pour des occa- Nadège Lecomte. La fabrication maison est
sions particulières. » Les gérants apprécient un « plus » indéniable aux yeux des consom-
le moment d’échange et de dialogue qui mateurs. « Nous sommes un des seuls maga-
DR
s’établit autour du traiteur : les habitués du sins de la région à le faire. D’ailleurs, des
midi ou du week-end, ceux qui achètent clients m’ont suivie lorsque j’ai changé de
une entrée sur un coup de cœur. « Pour magasin ! » Les trois vendeurs sont formés à
l'événementiel, on fait du sur-mesure en la fabrication traiteur. L’un d’eux est même mariner », précise Nadège Lecomte. Pour
fonction des attentes du client, de son venu précisément dans cette optique, pour les anniversaires, baptêmes ou mariages, la
budget, ses allergies, etc. Notre but n’est apprendre. chef de rayon ose les présentations specta-
pas de marger, mais de faire plaisir et que Dans les Vosges, la connaissance des pro- culaires, comme les marquises de saumon
le client soit satisfait. » Par manque de duits bruts est moindre qu’en bord de mer. inspirées de celles au jambon fumé.
temps, les crevettes ou poulpes marinés L’offre traiteur permet alors au consomma- Côté économique, la fabrication maison ne
sont achetés chez des fournisseurs locaux. teur de découvrir des espèces qu’il n’au- manque pas d’atouts : réduire largement la
Contrairement aux idées reçues, le traiteur rait pas eu l’idée d’acheter, sous une forme casse (même si la matière première est géné-
séduit toutes les tranches d’âge, « de 20 à simple d’emploi. « Nos maquereaux en por- ralement achetée spécifiquement pour la
90 ans », sourit Nathalie Brandin. tefeuille farcis aux légumes ou au lard fumé transformation), valoriser les chutes, offrir
Les poissonniers qui souhaiteraient se surprennent les clients qui ne connaissent des marges bien supérieures à des pois-
lancer doivent disposer d’une surface que les filets. De même, le merlu cuisiné sons bruts « jusqu’à 35 % si on fabrique
dédiée, au minimum une petite cuisine. en steak haché, en brochette ou en poêlée soi-même, contre 22 à 25 % sur un produit
Plusieurs documents peuvent les aider. « Le séduit des gens qui n’auraient jamais goûté acheté, estime Nadège Lecomte. Quand on
guide de bonnes pratiques des produits l’espèce autrement », se réjouit la chef de travaille le poisson, le flanc est habituelle-
traiteur est très bien fait, et celui de la pois- rayon. ment perdu. En le valorisant en steak haché
sonnerie fournit des conseils pour le travail La gamme proposée suit le rythme des sai- de poisson, nous atteignons le zéro perte.
du poisson cru », souligne Silvère Moreau, sons. En hiver, les papillotes et poêlées sont De même, nous fumons nous-mêmes le sau-
par ailleurs président de l’Organisation des mises en avant. En été, cap sur les brochettes, mon et transformons les chutes en rillettes. »
poissonniers-écaillers de France (Opef). Il les produits barbecue, les salades (pâtes et Pour autant, il ne faut pas idéaliser le 100 %
préconise également de se faire accom- crevettes, lentilles haddock…). Fabriquer sur maison : « Fabriquer demande du temps, de
pagner par un laboratoire « pour vérifier place permet de s’adapter au jour le jour et la minutie, mais aussi une traçabilité irré-
la faisabilité des recettes et pratiquer des d’être plus réactif à la météo. « Vendre des prochable, prévient Nadège Lecomte. Les
tests de vieillissement ». La DGCCRF, qui sardines n’est pas simple s’il pleut. Si cela services officiels exigent de pouvoir tracer
contrôle les protocoles ou le respect des arrive alors que j’ai passé une commande, les numéros de lot de tous les ingrédients,
températures, peut aussi fournir des pistes je n’hésite pas à les faire à l’huile ou les jusqu’au moindre bout de persil. »
d’amélioration. n
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E n juillet, Guyader a lancé trois nouveaux tartinables jouant la carte du voyage : saumon
à la japonaise (gingembre et citron yuzu), thon à l’indienne (poivron et épices tandoori),
sardine à l’italienne (aubergine et tomate). Autre actualité : depuis mars, le partenariat de
longue date avec le groupe Bel a pris fin au profit d’un nouveau partenariat plus local avec
Madame Loïk (groupe Laïta). Le fromage fouetté breton intègre les recettes thon, truite et
saumon. Enfin, les sablés – alternative au blini lancée en 2019 – ont vu leur process de fabri-
cation revu en 2020, pour plus de croustillant.