Bulletin de l'office

- des recherches sur les

pêcheries du Canada
DFO - LibrihMPO II Bibliothèque

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Traitement des eaux usées

rejetées par les usines
de transformation
du poisson
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Canada
S-1 89F + Environnement
Canada
Environment
Canada

22 3 Service des pèches Fisheries and

et des sciences de la mer Marine Service'
B 821 4
no. 1891
JC
 TRAITEMENT DES EAUX USÉES REJETÉES
PAR LES USINES DE TRANSFORMATION DU POISSON
 Les bulletins sont conçus dans le but d'évaluer et d'interpréter les connaissances actuelles dans les
domaines scientifiques qui se rapportent aux pêches et à l'environnement aquatique du Canada. On trouvera
une liste des bulletins récents à la fin de la présente publication.

Le Journal de l'office des recherches sur les pêcheries du Canada est publié en volumes annuels de douze
numéros, et les Publications diverses spéciales sont publiées périodiquement. Ces publications sont en vente
à la librairie d'Information Canada, Ottawa K1A 059. Les remises, payables d'avance en monnaie
canadienne, doivent être faites à l'ordre du Receveur général du Canada.

Rédacteur et
Directeur de l'information J. C. STEVENSON, PH.D.
scientifique

Sous-rédacteur J. WATSON, PH.D.

JOHANNA M. REINHART, M.SC.

Rédacteurs adjoints
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SUSAN JOHNSTON/C. V. Ross

Bureau du directeur de la publication

Service des pêches et des sciences de la mer
Ministère de l'Environnement
116, rue Lisgar
Ottawa, Canada KI A 0 H3
BULLETIN 189F
(Traduction française du bulletin de F. G. Claggett et
J. Wong intitulé « Treatment of Fish Processing Plant
Wastewater » publié en 1974.)

Traitement des eaux usées rejetées

par les usines de transformation du poisson

F. G. CLAGGETT

Ministère de 1'Environnement
Service de la protection de l'environnement
Vancouver (Colornbie-Biitatntique) V6E 2N7

J. WONG

Ministère de l'Environnement
Service des pêches et des sciences de la mer
Laboratoire de Vancouver
Vancouver (Coloinbie-Biitaiznique) V6T IX2

MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT
SERVICE DES PÊCHES ET DES SCIENCES DE LA MER
Ottawa 1975
SH

8`à-)

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Droits de la Couronne réservés

En vente pat- la poste à Information Canada à Ottawa KI A 089
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Canada: $2.00 N° de catalogue Fs 94-189F
Autres pays: $2.40
Prix sujet à changement sans avis préalable
Information Canada
Ottawa 1975
 Table des matières
Viii RÉSUMÉ/ABSTRACT

1 INTRODUCTION

1 PROCÉDÉS COURANTS ET POTENTIELS DE TRAITEMENT DES DÉCHETS

Séparation physique
Séparation physico-chimique
Traitement biologique
Évacuation dans le sol
Évacuation dans l'océan

5 TAMISAGE
Taille des tamis
Tamis gros
Tamis fins

8 TRAITEMENT CHIMIQUE ET FLOTTATION À L'AIR

Exposition des faits

Traitement chimique
Flottation à l'air dissous

10 L'USINE DE DÉMONSTRATION DE LA FLOTTATION À L'AIR

Plan de l'usine
Fonctionnement de l'usine
Polyélectrolytes applicables
Économique de la flottation à l'air dissous
Conclusions

14 RÈGLEMENTS IMPOSÉS

16 BIBLIOGRAPHIE

17 APPENDICES
A. Évaluation des qualités nutritives des solides récupérés à partir des boues
B. Directives du ministère de l'Environnement concernant l'élimination de l'effluent
provenant du traitement du poisson, des mollusques et crustacés, et de la farine
de poisson
C. Extraits de la loi de la Colombie-Britannique régissant le contrôle de
la pollution (1967)

vii
 Résumé

CLAGGGTT, F. G. ET J. WONG. 1975. Traitement des eaux usées rejetées par les usines de transformation
du poisson. Bull. Fish. Res. Board Can. 189F: 23 p.

Lors du traitement des produits marins, des volumes d'eau variant entre 0.5 et 10 gal d'eau par lb
de poisson transformé peuvent être employés pour le système transformeur, la transformation du
poisson et le nettoyage de l'usine. L'effluent qui en résulte contient de 2 à 301b de solides organiques
par 1000 lb de poisson traité.
En dépit de la variété des méthodes d'attaque adoptées par les organismes de réglementation dans
le choix des normes, les usines de transformation du poisson peuvent s'attendre à devoir traiter leurs
effluents jusqu'à un certain point. Le présent Bulletin passe en revue quelques méthodes de traitement
susceptibles d'application dans l'industrie de la transformation du poisson.
Comme la plupart des méthodes mentionnées conviennent mal à l'industrie ou sont dispendieuses,
nous avons étudié l'application du tamisage fin et de la flottaison à l'air dissous. Les données résultant
de l'opération d'une usine de démonstration indiquent que le tamisage fin peut produire une réduction
de 25 à 40% de la demande biochimique en oxygène (DBO) et des solides en suspension. Le traitement
chimique et la flottaison à l'air dissous peuvent entraîner une réduction additionnelle de 75°o de la
DBO et l'enlèvement de 95%o des solides en suspension.
Ces études démontrent de plus que, si les solides récupérés sur les tamis sont mis en marché sous
forme de farine de poisson, la valeur reçue compensera, dans la plupart des cas, le coût des tamis. Les
solides servant à la production de farine de poisson peuvent également être récupérés de la boue
produite par flottaison à l'air, mais la récupération en est plus difficile et plus dispendieuse, de sorte
que la valeur reçue ne fera pas beaucoup plus que couvrir les coûts d'opération du traitement.

Abstract

Cr.,AGGErr, F. G. ET J. WONG. 1975. Traitement des eaux usées rejetées par les usines de transformation
du poisson. Bull. Fish. Res. Board Can. 189F: 23 p.

During the processing of seafood, from 0.5 to 10 gal of water per lb of fish processed may be used
for conveying, processing, and plant cleanup. The resultant effluent contains from 2 to 30 lb of organic
solids per 1000 lb of fish processed.
Despite the variety of approaches that regulatory agencies are taking in selecting standards, fish
processing plants can expect to be required to supply some degree of treatment to their effluents. A
review is included of some waste treatment methods which might be expected to apply in the fish
processing industry.
As most of the methods mentioned are either poorly suited to the industry or are expensive, we
have studied the application of fine screening and dissolved air flotation. Data obtained from operation
of a demonstration treatment plant indicates reduction of 25-40% in biochemical oxygen demand
(BOD) and suspended solids can be achieved by fine screening, and a further 75% BOD and 95%
suspended solids removed by chemical treatment and dissolved air flotation.
These studies have also shown that if the solids recovered by the screens are marketed as fish
meal, the value received will, in most cases, offset the cost of the screens. Solids for fish meal production
can also be recovered from the sludge produced by air flotation, but the recovery is more difficult
and expensive, and hence the value received will do little more than offset the operating costs of
the treatment.

viii
 Introduction 1968, 1969; Davis et McKenny 1970; Shaffner
1970; Stanley Associates Engineering Ltd. 1971;
L'industrie canadienne de la pêche fait une Riddle 1972) diffèrent grandement selon les
énorme consommation d'eau. Au cours de la espèces, et souvent pour une même espèce, ce qui
manutention et de la transformation des centaines s'explique par le fait que la taille des installations,
de millions de poissons qui sont pêchés
la consommation d'eau, les procédés de traitement
annuellement, de grandes quantités d'eau sont
et l'état du poisson varient considérablement.
utilisées tant pour le nettoyage du poisson, de
Le rapport présenté par Environnement
l'équipement et des bateaux de pêche que pour
Canada (1972) lors de l'audience sur les industries
le transport du produit fini et des déchets, de
du secteur agricole et les industries de transfor-
même que pour la désodorisation des gaz dégagés mation des aliments, tenue par la Commission
par les séchoirs des usines de réduction.
de la Colombie-Britannique pour la lutte contre
La plupart des usines étant situées dans des
la pollution, fait état d'un nombre considérable
régions où l'eau est abondante, et donc peu
de données; ce qui suit représente un résumé de
coûteuse, on s'est donné peu de mal pour
vastes tableaux contenus dans cette publication.
rechercher des procédés qui permettent d'écono-
miser l'eau. En fait, la plupart des installations
consomment plus d'eau qu'il n'est nécessaire Solides en Huile soluble
pour la transformation, et ce, afin de s'assurer que DBO5 suspension dans l'éther
la prolifération bactérienne est maintenue à son (lb/1000 lb de poisson cru)
niveau le plus bas dans les régions où se fait Poissons de fond
la manutention du poisson. Les données (voie humide) 15 7 13
rapportées par divers chercheurs (Brodersen Mise en conserve
1971; Riddle 1972; Soderquist et al. 1970; du saumon 25 15 5
Stanley Associates Engineering Ltd. 1971) démon- Hareng destiné à
trent que la consommation d'eau varie entre 0.5 l'alimentation 22 21 10
et 10 gal/lb de poisson traité. Oeufs de hareng 15 22 15
Les principaux agents de contamination
contenus dans les eaux ayant servi à la Les données suivantes se rapportent au volume
transformation du poisson sont des solides d'eau consommé pour la transformation de
organiques, solubles ou non solubles; la présence diverses espèces.
de protéines brutes, d'huile de poisson, d'eau et
d'air favorise la formation d'émulsions stables,
Consommation d'eau
qui persistent autour des tuyaux de décharge
(gal/1000 lb de poisson cru)
et qui se déposent éventuellement sur les plages,
les piliers, les bateaux, etc., constituant une source Poissons de fond
constante de mécontentement, tant du point de (voie sèche) 2,240
vue esthétique que sanitaire. Poissons de fond
(voie humide) 16,500
Les facteurs qui permettent de définir la Mise en conserve
nature des effluents sont déterminés avec le plus du saumon 2,000
de précision par rapport à la quantité de poisson Hareng destiné à
traité, et s'expriment généralement en nombre de l'alimentation 2,400
livres par 1000 lb de poisson transformé. On Oeufs de hareng 300
utilise parfois d'autres critères, tels que la
demande chimique en oxygène (DCO) et le
carbone organique total (COT), mais ceux-ci
Procédés courants et potentiels
s'appliquent davantage au contrôle de routine
de traitement des déchets
de la qualité dans les usines qui traitent
relativement peu d'espèces. Avant 1967, les publications concernant
Bien que nous disposions de données l'applicabilité à l'industrie qui nous occupe des
considérables pour la définition des eaux usées techniques de traitement existantes étaient peu
provenant de la transformation de nombreuses nombreuses, et le traitement appliqué dans
espèces canadiennes, les chiffres publiés (Broder- la plupart des usines d'Amérique du Nord ne
sen 1971; Soderquist et al. 1970; Claggett et Wong dépassait pas le stade du tamisage gros. De

1
nombreux programmes de recherche sont venus,
depuis, fournir des données qui permettent
d'évaluer les méthodes utilisables.
SÉPARATION PHYSIQUE
Le tamisage gros, dont la pratique est
largement répandue, est étudié à la page 5.
La société Alfa-Laval a mis au point, en 1970,
pour l'industrie européenne du filetage du hareng,
un procédé de centrifugation qui permet la
séparation des solides en suspension et de l'huile
de poisson. L'eau, contenant approximativement
3000 mg d'huile et 2000 mg de solides par litre,
est amenée dans une décanteuse centrifuge à bol
ouvrant où elle se sépare en trois phases, soit une
phase contenant à peu près 25% de solides,
une phase aqueuse, et une phase huile—eau; cette
dernière, qui contient environ 75% d'huile, est
soumise à un traitement ultérieur en vue de la
récupération de l'huile, tandis que la phase
contenant des solides est utilisée pour la
production de farine de poisson. Ce procédé
s'applique aux eaux usées à forte teneur en solides
et en huile, telles les eaux ayant servi au
déchargement des harengs ou des poissons de
rebut destinés à la réduction. Quant à la phase
aqueuse, nous ne disposons d'aucun chiffre
permettant d'évaluer le degré de clarification
obtenu par ce procédé, mais notre expérience
nous permet d'avancer que, par suite de la
formation d'émulsions, le taux d'élimination des
solides et des huiles ne dépasse probablement
pas 50%.
Pavia et Tyagi (1972) soutiennent que
la sédimentation, précédée d'un dégazage destiné
à rompre les émulsions, permet de débarrasser
les eaux ayant servi au transport du menhaden
destiné à la réduction de 95% de la demande
biochimique en oxygène (DBO) et de plus de 80%
des matières solides non filtrables. Les solides
organiques solubles étant responsables de la plus
grande part de la DBO, il nous paraît impossible
que le seul traitement physique permette de
réaliser le degré de séparation dont il est fait état.
SÉPARATION PHYSICO-CHIMIQUE
Après avoir été soumises au tamisage fin ou
à la centrifugation, les eaux usées contiennent
encore des huiles et des solides, en solution,
en suspension colloïdale et en émulsion. Divers
traitements chimiques peuvent entraîner la
précipitation des protéines, la déstabilisation
des colloïdes, la rupture des émulsions, et favoriser
2
la floculation. Les traitements de ce genre
peuvent être jumelés avec la récupération des
sous-produits.
La récupération des matières coagulées
s'effectue habituellement au moyen de deux
procédés, soit la sédimentation et la flottation à
l'air. Étant donné que les eaux usées résultant
du traitement du poisson contiennent des huiles
et des particules de chair dont la densité est
proche de 1, la sédimentation est malaisée et
nécessite souvent une séparation en trois temps;
par conséquent, nous avons choisi le procédé
de traitement par flottation à l'air. Le rapport
détaillé des expériences que nous avons effectuées
avec ce procédé est donné plus loin.
TRAITEMENT B IOLOG IQUE
De nombreuses recherches ont montré que
les eaux usées résultant de la transformation du
poisson comportent des proportions d'azote,
de phosphore et de DBO suffisantes pour
permettre l'application du traitement biologique;
seule la présence d'huile de poisson pourrait
constituer un obstacle, en retardant le transfert
de l'oxygène.
L'application du traitement biologique pré-
sente certaines difficultés, principalement en
raison du fonctionnement hautement saisonnier
de nombreuses installations aussi bien que de
la brièveté des heures de travail dans certaines
usines telles que les conserveries de saumon.
La plupart des unités d'épuration biologique à
débit rapide sont incapables de s'adapter à ces
variations sans nécessiter un très grand pouvoir
tampon. De plus, l'évacuation des eaux usées vers
des installations assurant conjointement le
traitement des déchets municipaux et industriels
risque de désorganiser les opérations des usines
à débit limité.
Les eaux usées à traiter étant, pour la
plupart, lourdement contaminées, l'application
d'un quelconque traitement physique préalable
contribuerait à réduire considérablement la
quantité de traitement biologique nécessaire,
le cas échéant, d'autant plus que ce dernier
traitement, de loin plus coûteux, ne permet aucune
récupération financière par le recouvrement
de sous-produits.
Le traitement anaérobique, courant dans
les industries qui ont à traiter des effluents
lourdement contaminés par des composés orga-
niques, doit être abordé avec prudence. En effet,
les odeurs dégagées constituent un problème
difficile à surmonter, en raison de la présence de
soufre dans les protéines contenues dans les
déchets; de plus, par suite de la décomposition
des déchets riches en protéines, la teneur en
ammoniaque de l'effluent risque d'atteindre un
taux élevé. Dans les régions où l'on dispose, à bas
prix, d'un terrain suffisamment étendu, on peut
appliquer le système des lagunes aérées, qui
consiste à aménager des étangs de 6 à 12 pi de
profondeur et de 8 à 16 acres de superficie
permettant de traiter un million de gallons
d'effluent par jour. L'aération est généralement
assurée par des aérateurs de surface, flottants ou
montés sur pilotis, capables d'injecter de 2 à
3 lb d'oxygène par cheval-vapeur/heure; un
aménagement bien conçu devrait permettre
l'élimination de 80 à 90% de la demande en
oxygène. Étant donné que les aérateurs assurent
un mélange intime dans les bassins, il est
nécessaire, afin de réaliser un traitement optimum,
de prévoir l'installation d'un clarificateur et d'un
dispositif permettant l'évacuation des boues.
Les installations de ce type peuvent s'adapter
aux changements de débit, de cadence de
chargement et de température, et s'accommoder
de périodes de non-alimentation en déchets. Un
système de ce genre fonctionne à l'heure actuelle
à l'usine des pêcheries Omstead, à Wheatley, en
Ontario. Riddle (1972), qui a effectué une étude
approfondie des eaux usées rejetées par cette
usine, en est arrivé à la conclusion que, pour
obtenir une élimination maximum de la DBO,
la durée de rétention doit être supérieure à 5 jours.
Les données expérimentales fournies par
Venz et Zanger (1966) et par G. M. Pigott
(Faculté des pêches de l'Université de Washington,
Seattle, communication personnelle, 1973) relati-
vement au traitement par lits bactériens des
effluents rejetés par les usines de transformation
du poisson indiquent qu'il est possible d'atteindre
le degré de traitement maximum propre à ce type
d'installation (c.-à-d. des réductions de la DBO
de 60 à 75%). On a constaté, au cours des étudés
effectuées à l'installation pilote, le dégagement
d'odeurs et l'obstruction des tours, ce qui
démontre que l'adaptation de ce procédé de
traitement aux effluents susceptibles de favoriser
une croissance biologique rapide présente
effectivement certains problèmes.
Nous avons effectué des recherches relati-
vement à l'utilisation des disques biologiques
comme moyen de traitement ultérieur des
effluents provenant de l'usine de démonstration
de la flottation à l'air (Claggett 1972). On pourra
trouver à la planche 1A une photographie du
module expérimental. Ce procédé s'est révélé
3
d'un maniement souple et d'un coût d'exploitation
peu élevé, tout en étant capable de réaliser des
réductions de 80% de la demande en oxygène
à un taux de chargement allant jusqu'à 20 lb de
DCO par mille pieds carrés, par jour.
Les dispositifs de traitement biologique sont
coûteux à l'installation. Dans le cas d'une
conserverie de saumon produisant 500 gal
d'effluent à la minute (GPM), l'installation d'un
dispositif à disques biologiques reviendrait en
gros à 200,000 dollars. Matusky et al. (1965) ont
estimé à 800,000 dollars le prix de revient d'une
installation de boues activées assurant le traitement
de 800 GPM d'effluents municipaux réunis à ceux
d'une usine de transformation du poisson et de
fabrication de pommes frites. On peut établir des
estimations des prix en vigueur en se référant à
des périodiques récents (Anon. 1971) ou à des
publications (Bernard et Eckenfelder 1971)
traitant de cette question.
ÉVACUATION DANS LE SOL
L'évacuation dans le sol est un moyen
simple, séduisant et économique de traiter les
effluents rejetés par les usines de transformation
des produits alimentaires. Toutefois, l'application
de cette méthode aux usines de transformation du
poisson présente certaines difficultés, dont les
principales sont la disponibilité et le coût des
terres situées à proximité des usines, les problèmes
suscités par les opérations d'hiver, ainsi que
le danger d'empoisonnement des sols par le
sodium contenu dans les effluents à haute teneur
en sel.
Il nous a été rapporté qu'une usine de
transformation du thon, de l'est des États-Unis,
aurait expérimenté, avec des résultats satisfaisants,
une méthode d'irrigation par pulvérisation de sols
comportant des marais salants et des roseaux.
ÉVACUATION DANS L'OCÉAN
L'évacuation, après tamisage, des effluents
résultant de la transformation du poisson, par
des tuyaux de décharge aboutissant à l'océan, ne
devrait poser aucun problème dans les régions où
la marée assure une bonne dispersion. Il est
toutefois essentiel d'aménager des tuyaux de
décharge bien conçus afin d'éviter au paysage
tout dommage d'ordre esthétique. (Nakatani et
al. 1971; Brodersen 1971; Stanley Associates
Engineering Ltd. 1971). Plusieurs des tuyaux de
décharge actuellement en usage ne sont pas
satisfaisants, comme le montre la photographie
qui figure à la planche 1B.
PLANCHE 1. A, Installation pilote d'un dispositif à disques biologiques; B, un tuyau de décharge inacceptable; C, surface de tamisage inclinée à l'usine
de démonstration de la BCP; D, cellule de flottation vue de haut.
 Tamisage
L'eau est largement utilisée dans l'industrie
de la transformation du poisson; on a donc mis
au point divers procédés permettant de la
débarrasser, avant son évacuation, des gros
morceaux de poisson qu'elle contient. Les études
ont démontré que plus l'eau demeure en contact
avec les solides plus son degré de contamination
est élevé, par suite du lessivage du sang, des huiles
et des protéines solubles. Par conséquent, les
usines devraient être conçues de manière à
disposer, partout oit ceci est possible, d'installa-
tions permettant la manutention à sec et la
séparation rapide des solides. Pour ce faire, il est
nécessaire de connaître les divers types de tamis,
gros et fins, pouvant s'appliquer aux opérations
de transformation du poisson.
TAILLE DES TAMIS
Le terme « maille » est fréquemment utilisé
pour désigner la taille d'un tamis; quand il est
représenté par un chiffre, celui-ci correspond au
nombre d'ouvertures par pouce linéaire. On
détermine le nombre de mailles en partant du
centre d'un fil et en comptant le nombre d'ouver-
tures pour une longueur donnée; on peut inclure
une fraction, si elle s'applique.
L'aptitude des tamis fins à filtrer les matières
en suspension s'exprime avec beaucoup plus de
précision par la mesure du « vide de maille », qui
est l'intervalle compris entre les fils. Ainsi, les
termes vide de maille .de 0.25 po, fil de 0.135
définissent adéquatement un tamis; dans le cas
des tamis fins, le vide de maille est souvent
exprimé en millièmes (par exemple 0.030) ou en
millimètres (par exemple 0.71 mm).
TAMIS GROS
La plupart des tamis en usage jusqu'à l'heure
actuelle sont appliqués uniquement au filtrage
des solides gros et comportent donc rarement
des vides de maille inférieures à 0.25 po. Toutes
les tentatives en vue d'utiliser des tamis plus fins
de type usuel ont échoué parce que les protéines
crues et les huiles de poisson ont la propriété
d'obstruer les ouvertures de ces tamis. En effet,
les protéines crues se coincent dans les ouvertures
du tamis, empêchant ainsi le passage de l'eau et
des matières solides; il n'existe aucun problème
dans les cas où les matières solides sont assez
grosses pour se dégager du tamis au cours de
l'inversion. La chair de poisson étant plutôt
5
« gluante », les particules fines constituent un
problème particulier, et leur élimination nécessite
l'utilisation de jets d'eau ou de brosses.
Le problème se trouve encore compliqué par
les huiles. En effet, la tension superficielle des
gouttelettes qui se répandent sur les ouvertures
du tamis fin s'oppose au passage de l'eau et des
matières solides; cette tendance peut être consi-
dérablement réduite par un choix approprié des
débits sur toute la surface du tamis.
Des divers dispositifs d'assèchement en
usage, l'un des plus simples est le tuyau d'écou-
lement à vis sans fin: une vis tournante transporte
l'eau et les matières solides au travers d'un tuyau
rainé ou perforé; l'ajustage serré entre la vis et
le manchon est censé assurer le dégagement
constant des perforations. Ce système est des plus
efficaces pour débarrasser de grands volumes
d'eau de gros morceaux relativement peu
nombreux (par exemple des carapaces de
crabe, etc.).
Le dispositif de tamisage gros le plus répandu
est le tamis à tambour tournant. L'eau et les
matières solides s'écoulent dans un cylindre
perforé qui tourne à des vitesses pouvant atteindre
15 tours/mn. La surface du tambour est généra-
lement constituée par un grillage en acier
inoxydable enroulé autour d'un cadre; les tailles
des tamis sont typiquement de 4 à 10 mailles.
L'eau passe à travers le tamis et est recueillie dans
des baquets, tandis que les matières solides sont
entraînées jusqu'au bout du cylindre par la
pesanteur ou par l'action de palettes; on installe
souvent des jets d'eau qui assurent la propreté
constante des surfaces de tamisage.
Dans certaines installations, la séparation
s'effectue au moyen de bandes en treillis
métallique; l'eau passe aisément à travers la
bande tandis que les matières solides les plus
grosses se rassemblent et sont transportées vers
un tuyau de décharge où la bande passe autour
d'un cylindre qui inverse la surface du tamis.
TAMIS FINS
Le genre de tamis fin le plus courant dans
l'industrie de la transformation du poisson est
le tamis vibrant, du type fabriqué par SWECO
ou CAISSON. Ces tamis, qui sont typiquement de
60 à 100 mailles et même plus fins, se sont révélés
efficaces pour le filtrage des matières solides
dénaturées par la chaleur (comme dans l'utili-
sation de filtres-presses) ou pour le tamisage des
déchets résultant de la transformation des
crevettes ou des crabes. Bien que satisfaisants pour
ce dernier traitement, les frais d'entretien en sont
généralement élevés. Plusieurs milliers de dollars
ont été dépensés en de nombreuses tentatives
pour débarrasser l'eau des déchets de poisson cru,
avec très peu ou pas du tout de succès.
La National Canners Association (commu-
nication personnelle, 1972) a financé récemment
une étude portant sur plusieurs types de tamis,
entre autres les tamis vibrants, les centrifugeuses
et les tamis inclinés alimentés sous pression. Bien
que plusieurs des tamis étudiés permettent de
réaliser une réduction considérable des matières
solides décantables, tous présentent quelque
inconvénient qui limite leur applicabilité à
l'industrie des produits marins.
De plus, on a traité expérimentalement à
la centrifugeuse plusieurs autres types d'effluents
résultant de la transformation du poisson. D'une
manière générale, cet appareil a prouvé qu'il est
capable de concentrer les solides contenus dans
l'effluent en une masse représentant environ le
quart du volume original; légèrement plus
efficace dans le cas des déchets de crevettes, il ne
semble toutefois pas être aussi applicable que
les tamis décrits ci-après.
Au cours des dernières années, des tamis
statiques en nombre considérable ont été installés
dans de nombreuses usines de traitement en vue
de la récupération des matières en suspension dans
des masses liquides. Des appareils de ce type ont
été utilisés avec très grand succès dans des usines
d'emballage des viandes, dans des tanneries, des
conserveries, des filatures et des usines à papier,
aussi bien que dans des installations assurant
le traitement des eaux ménagères.
La fonction première d'un tamis statique est
d'éliminer le liquide « libre » ou transporteur.
Plusieurs types de tamis ont été mis au point et
ont fait leurs preuves dans de nombreuses
applications.
Le tamis DSM — Un tamis à courbure concave,
conçu pour la classification des minéraux, mis au
point et déposé au cours des années 50 par la
Dutch States Mines Corporation, a été adapté par
Dorr–Oliver pour l'application aux industries
de transformation. Ce modèle comporte une
grille à barreaux qui découpe de minces couches
de la coulée de boue à mesure qu'elle cascade sur
la surface incurvée. Voir fig. 1.
Nous disposons, pour ce type de tamis, du
plus grand nombre de données relativement au
tamisage des effluents rejetés par les usines de
transformation du poisson; en effet, ce sont des
tamis de ce genre qui ont été installés à l'usine de
démonstration de Steveston, en Colombie-
6
Britannique. Un tamis du même type est utilisé
depuis quelque temps dans une usine de la New
England Fishing Company, dans l'État de
Washington.
Nous avons choisi, pour l'usine de démons-
tration, deux tamis DSM Dorr-Oliver de 6 pi,
inclinés à 45°. Les surfaces de tamisage, en acier
inoxydable 304, présentent des ouvertures de 0.7
et 1.0 mm (ce qui correspond à peu près à 18 et
25 mailles); la boîte est en acier doux. De plus,
l'installation initiale comportait une batterie de
buses à jet conique, pour le nettoyage du tamis.
Une cuve d'équilibrage, d'une contenance
de 1500 gal, stabilise l'alimentation des tamis à
environ 600 IGPM (gallons impériaux à la
minute). Une pompe centrifuge, de 4 po,
transporte l'eau de la cuve vers un collecteur qui
alimente les deux tamis. Le débit est contrôlé,
pour chacun des tamis, par un système de
soupapes à papillon. Une soupape de dégagement
à réglage manuel relie à la cuve le tuyau de
décharge de la pompe; en desserrant légèrement
cette soupape, on assure le maintien d'une
humidité constante dans le pulseur de la pompe.
Après tamisage, le liquide, entraîné par la
pesanteur, s'écoule dans un puits humide d'oit il
est pompé en direction de l'usine de traitement ou
du tuyau de décharge aboutissant au fleuve, tandis
que les matières solides les plus grosses sont
transportées par une vis sans fin vers l'usine de
réduction. On trouvera à la planche 1C une
illustration de l'agencement des tamis.
Peu de temps après la mise en train de cette
installation, l'obstruction des tamis a soulevé
quelques problèmes; nous avons donc modifié le
dispositif d'arrosage, de manière à assurer un
lavage constant de la surface des tamis au moyen
de jets d'eau d'une durée de 30 s, déclenchés
automatiquement toutes les 3 mn. Les résultats
obtenus sur une période de fonctionnement de
plus de 2 ans sont exposés au tableau 1.
L'expérimentation de ces tamis, qui se
poursuit, a connu récemment deux nouveaux
développements qui paraissent dignes d'intérêt:
le dispositif d'arrosage a été remplacé sur l'un des
tamis par un simple gicleur à bras d'arrosage
oscillant qui semble donner de bons résultats,
tandis qu'on installait sur l'autre une brosse qui,
sans augmenter le débit des eaux usées, assure un
nettoyage adéquat; dans les deux cas, les solides
recueillis sur les tamis sont si secs qu'il est
nécessaire d'y ajouter de l'eau pour en permettre
le pompage.
 Tamis incline

Matières plus grosses

Fio. 1. Le tamis incliné de la Dutch States Mines Corporation.

TABLEAU 1. Traitement par le tamis DSM des On a expérimenté des tamis de ce modèle sur
effluents résultant de la transformation du poisson. les effluents rejetés par des usines de transfor-
mation des crabes et des crevettes, en Alaska et
Matières Récup. Réduction en Louisiane; on en a également installé, avec
solides des des succès, à l'usine Omstead, à Wheatley, en Ontario,
Débit plus solides solides ainsi qu'à l'usine de l'Office de commercialisation
Eaux optimum grosses SCCS en susp. du poisson d'eau douce, à Winnipeg, au
usées (IGP11/11p1) (lGPAI) (lblh) (%) Manitoba. Enfin, une installation du même type
Saumon 50 3 200 40 appliquée au traitement des effluents provenant
Poissons d'une usine de transformation des sardines, dans
de fond 75 1 15 35 le Maine, a été équipée de jets de vapeur pour
Oeufs de éviter l'obstruction des tamis.
hareng 40 8 1000 75

Le tamis « hydrasieve» — A partir de 1969, des Le modèle « hydrocyclonics hydroscreen» — Ce

brevets américains et étrangers ont été accordés
pour un type de tamis statique à trois pentes fait
de fils spéciaux pliés à la presse. Cet appareil
utilise le phénomène Coanda pour retirer le
liquide des sous-couches d'une coulée de boue
stratifiée par vélocité contrôlée à la surface
du tamis.
modèle, qui est essentiellement un assemblage des
deux précédents, est équipé de grilles à barreaux
sur trois surfaces inclinées distinctes. Les
expériences effectuées sur des effluents en
provenance d'une installation de découpage
manuel du saumon ont produit des résultats
fort encourageants.

7
 11 apparaît, d'une manière générale, que
n'importe lequel de ces modèles est efficace pour
le tamisage des effluents résultant de la transfor-
mation du poisson. Il est toutefois à conseiller
d'acheter le tamis choisi non équipé de brosses ou
de jets d'eau, que l'on pourra ajouter par la suite
suivant les besoins, à moins que la nécessité de
l'un ou l'autre de ces dispositifs n'ait été
démontrée dans une installation très similaire.
Le modèle « hydrocyc(onics rotostrainer » -
Nouveau venu dans le domaine des tamis fins,
ce modèle apparaît plein de promesses pour le
tamisage des effluents rejetés par les usines de
transformation du poisson. Il comporte un
nombre relativement réduit de pièces mobiles, soit
un moteur de moins d'un cheval-vapeur, un
réducteur variable à engrenages et un tamis
cylindrique; toutes les pièces sont en acier
inoxydable, et la boîte d'alimentation est conçue
de manière à minimiser la turbulence du liquide
affluent et à assurer un débit constant au-dessus
du déversoir.
Le liquide à tamiser passe par-dessus le
déversoir et à travers le tamis qui tourne
lentement. Les matières solides qui ne peuvent
traverser les ouvertures passent par-dessus le haut
du tamis où elles sont ramassées par un dispositif
de raclage, dont la lame est conçue pour écarter
du tamis les solides asséchés et les diriger vers
le dispositif de réception et d'évacuation.
Pendant ce temps, le liquide affluent passe
à travers la partie supérieure du tamis et tombe
à l'intérieur pour en ressortir à travers un grillage
disposé au fond; ce faisant, il effectue un lavage
en retour efficace du tamis, assurant ainsi une
action auto-nettoyante fiable.
La vitesse de rotation du tamis, qui varie
entre 1 et 10 tours/mn, s'accélère graduellement,
ce qui permet d'accroître le débit aux dépens de
l'eau entraînée dans les matières solides.
Des essais ont été effectués avec le modèle
de 24 po, à tamis de .030 po, à l'usine
de la B.C. Packers Imperial, à Steveston, en
Colombie-Britannique, ainsi qu'à l'usine de la
Bumblebee Seafoods, à Bellingham, dans l'État
de Washington. Dans ce dernier cas, l'expérience
a été jugée hautement satisfaisante, tandis que
dans le premier, on a dû modifier la position du
racloir afin que les matières solides recueillies sur
le tamis soient immédiatement emportées et ne
risquent pas d'entraver l'élimination. On peut
attendre de ce modèle une efficacité similaire à
celle des tamis statiques.
8
Traitement chimique et flottation à l'air
EXPOSITION DES FAITS
Si le tamisage fin permet de diminuer
considérablement la quantité de matières solides
décantables, il ne peut généralement pas grand-
chose pour réduire le taux des solides en solution
ou en suspension. Ceci peut être réalisé au moyen
d'un traitement chimique qui entraîne la flocu-
lation ou la précipitation des matières solides en
émulsion ou en suspension colloïdale. Pour
récupérer ces solides, on peut ensuite appliquer
un procédé de séparation physique, comme la
sédimentation (Pavia et Tyagi 1972). Mais la
plupart des effluents rejetés par les usines de
transformation du poisson contiennent des huiles
mélangées aux matières solides; l'utilisation de la
sédimentation impliquerait donc une séparation
en trois temps, dont la lenteur pourrait entraîner
une prolifération bactérienne dans le clarificateur,
avec dégagement d'odeurs. Le traitement par
flottation à l'air dissous avec un choix approprié
de produits chimiques permet de séparer rapi-
dement, et en une seule opération, tant les
matières solides que les huiles de poisson. C'est
ce procédé de traitement que nous avons étudié
de manièré approfondie depuis 1967.
TRAITEMENT CHIMIQUE
Divers produits ou composés chimiques sont
utilisés pour amener la floculation des matières
organiques en suspension (Kato et Ishikawa
1969; Tonseth et Berridge 1968; Schultz 1956).
Au nombre de ceux que nous avons expérimentés,
en laboratoire et à l'usine pilote, figurent l'acide
sulfurique, le chlorure de fer, le sulfate
d'aluminium et l'aluminate de sodium; nous
avons également essayé plusieurs de ces produits
combinés à des polyélectrolytes.
De plus, nous avons étudié, en vue de
l'ouvrage de Tonseth et Berridge (1968), les
possibilités d'utilisation de l'acide lignosulfonique
pour l'élimination des protéines solubles. Ce
procédé permet d'obtenir des résultats excep-
tionnels dans des conditions idéales; nous avons
toutefois été contraints d'abandonner toute étude
ultérieure dans ce sens en raison des conclusions
énumérées ci-après:
1. La réaction exige un rapport protéines/acide
lignosulfonique très précis, dont le maintien
suppose la faculté de mesurer instantanément
les taux de protéine.
2. La grande fragilité du précipité obtenu
nécessite l'application d'un procédé de
 flottation à l'air sous pression, avec recyclage,
et, donc, l'utilisation d'un équipement
beaucoup plus important.
3. Cette méthode fonctionne à un pH d'environ
4.0, ce qui contraint à l'utilisation d'un
équipement spécial résistant à la corrosion.
Dans l'ensemble, les meilleurs résultats ont
été obtenus en ajoutant du sulfate d'aluminium
(alun) aux eaux usées préalablement alcalinisées
par l'addition d'hydroxyde de sodium, d'hy-
droxyde d'ammonium ou de chaux. Le mode
d'action de l'alun peut être exposé comme suit:
à mesure que l'on ajoute l'alun, les cations sont
attirés vers les particules chargées contenues dans
les eaux usées et les enduisent, en quelque sorte,
pour former des microflocs. Si l'ion hydroxyle est
disponible, l'alun en excès réagit avec lui pour
former un volumineux précipité d'hydroxyde.
Le microfloc, qui porte une charge positive à pH
acide, peut, soit s'agglomérer au précipité, soit
être filtré par procédé physique en même temps
que les matières colloïdales et les particules en
suspension; l'absorption superficielle est égale-
ment active. Les polyélectrolytes anioniques de
type polyacrylamide, à poids moléculaire élevé,
sont également efficaces pour agglomérer les
microflocs. La flottation à l'air permet ensuite de
séparer facilement le précipité obtenu par l'un ou
l'autre de ces procédés en produisant une couche
dense de boue.
Les études effectuées à l'usine pilote, comme
la première année de fonctionnement de l'usine
de démonstration, avaient pour objectif principal
de rechercher les possibilités d'utilisation d'une
alcalinité accrue (Claggett et Wong 1969; Claggett
1971). Tout en prouvant que ce procédé est
praticable, nous avons démontré que les boues
récupérées peuvent être reconverties en nourriture
animale utile. L'évaluation de ce sous-produit est
exposée à l'appendice A du présent ouvrage.
FLOTTATION À L'AIR DISSOUS
Ce procédé utilise l'effet ascensionnel des
bulles d'air pour séparer de l'eau les huiles et les
solides en suspension. Une partie, ou la totalité,
des eaux usées est mélangée à l'air et pressurisée
pour obtenir une solution d'air dans l'eau; quand,
par la suite, on relâche la pression, l'air se dégage
en formant des bulles minuscules qui se rassem-
blent à toute surface de contact. On pourra
trouver une étude des principes de la flottation
dans les travaux de Vrablik (1957).
L'équipement physique ordinairement utilisé
pour la pressurisation totale est représenté à la
fig. 2. L'eau en provenance de la cuve de réception
est pressurisée à environ 3 atmosphères au moyen
d'une pompe centrifuge et d'une soupape de
contrôle; l'air, dosé à environ 2°Jo par volume, est
injecté dans l'entrée de la pompe au moyen d'un

Eaux usées

Dispositif d'écrémage
des boucs

I Bottes

Sortie des boues

Soupape de contrôle
de la pression

Flo. 2. Pressurisation totale.

9
aspirateur ou d'un compresseur à air. L'eau
séjourne ensuite environ 1 mn dans une cuve de
rétention qui assure un mélange intime air/eau,
proche du point de saturation. La soupape de
contrôle détermine une chute rapide de la
pression, qui entraîne, d'une part, une diminution
de la solubilité de l'air et, d'autre part, une
turbulence extrême qui pourrait causer le cisail-
lement ou la rupture de tout précipité formé avant
ce stade. Les bulles d'air qui se dégagent de la
solution s'attachent aux matières solides et,
comme le mélange pénètre dans la cellule de
flottation, les entraînent à la surface de la cuve,
oit elles sont recueillies au moyen d'une palette.
L'eau clarifiée est alors retirée du fond de la
cellule de flottation par un tuyau ascendant.
La cellule de flottation peut être indifféremment
circulaire ou rectangulaire; en effet, on n'a relevé
que des différences négligeables au cours des
études effectuées à l'installation pilote. Le choix
de la forme se fera donc en fonction du prix et
de l'espace disponible.
L'usine de démonstration
de la flottation à l'air
PLAN DE L'USINE
La Fisheries Association de la Colombie-
Britannique, conjointement avec divers services
d'Environnement Canada, a patronné la cons-
truction d'une usine de démonstration pour le
traitement des eaux usées, conçue en se fondant
sur les résultats obtenus au cours des études
effectuées à l'usine pilote. Les critères qui ont
présidé à la conception de cette usine ont été
exposés en détail dans le Rapport technique 197
(Claggett 1970). L'installation avait été conçue, à
l'origine, pour assurer le traitement de la totalité
des effluents résultant, soit du filetage des poissons
de fond, soit de la mise en conserve du saumon à
l'usine de la B.C. Packers Imperial à Steveston,
en Colombie-Britannique; le débit était estimé à
750 USGPM (gallons U.S. à la minute). Par la
suite, une nouvelle subvention a permis d'élargir
le champ des recherches en vue de déterminer les
possibilités d'application de ce procédé au
traitement des eaux usées provenant de la
transformation des oeufs de hareng.
L'usine de traitement a été installée en vue
de rassembler des données concernant les frais
d'établissement et d'exploitation, aussi bien que
dans le but d'apporter des solutions aux problèmes
susceptibles de se présenter lors de la mise en
train d'une installation nouvelle. Pour réduire
les dépenses, on a utilisé une partie de
10
l'équipement déjà existant dans l'usine de
transformation; il a toutefois été possible d'en
estimer immédiatement la juste valeur dans
l'évaluation des frais de premier établissement.
On pourra trouver à la fig. 3 un schéma du
fonctionnement de l'usine, et, à la planche ID,
une photographie de l'installation. La cellule de
flottation, de modèle standard, était équipée d'un
dispositif à pressurisation totale, et le débit du
trop-plein était de 2 USGPM par pied carré; l'air
était injecté au moyen d'un aspirateur, à raison
de 2% par volume, et le dispositif de pressu-
risation fonctionnait à 3 atmosphères.
L'équipement servant à l'adjonction des
produits chimiques comprenait une cuve à
substances caustiques, revêtue intérieurement de
Koroseal, d'une capacité de 1000 gal U.S.; une
cuve à alun, doublée de Fiberglas, d'une capacité
de 6000 gal U.S., et deux cuves à électrolytes,
d'une capacité de 200 gal U.S. chacune. On avait
installé une pompe Milton-Roy à membrane, à
double corps, conçue pour le maniement de 80
USGPH (gallons U.S. à l'heure) d'alun à 30%
et une pompe à membrane simple, destinée au
traitement de 18 USGPH d'une solution de soude
caustique à 50%, ainsi que des canalisations
chimiques constituées de tuyaux de polyéthylène
d' po garnis de joints en acier inoxydable; le
polyélectrolyte était ajouté au moyen d'une
pompe à ailettes variables et à déplacement
positif, réglée à un débit de 5 USGPH d'eau.
On trouvera à la fig.4 un schéma du dispositif
Becicman de surveillance du pH, qui comporte
deux cellules de mesure en continu de Série III
contenant des électrodes standard en verre et des
électrodes de référence Lazaran reliées, par un
interrupteur manuel à positions multiples, à un
analyseur de pH Beckman de modèle 940.
L'échantillonnage continuel des effluents en voie
de traitement dans l'unité, en assurant aux
cellules des électrodes une alimentation continue,
permettait de doser l'adjonction de la soude
caustique ou de l'alun en fonction des
changements du pH en ces points.
La cellule de flottation était munie de deux
racloirs, au lieu du dispositif habituel à lame
unique, afin d'assurer l'élimination de grands
volumes de boues résultant du traitement des eaux
lourdement polluées. Ces boues étaient ensuite
évacuées à travers une trémie dans un tuyau de
3 po conduisant à une pompe Viking à engrenages,
de 3 po, actionnée par un moteur de 5 chevaux-
vapeur; quant aux solides, ils étaient pompés sur
une centaine de verges, au travers d'un tuyau de
3 po, en direction de l'usine de réduction, pour y
être soumis à nouveau à la flottation et au
 Soude caustique
Eaux usées en Tuyau de recyclage
provenance de la conserverie

Cuve de réception

Polyélectrolyte Alun Réservoir

d'équilibre

Vers l'usine
de réduction

Dispositif
d'écrémage
Cuve de rétention
Tuyau de
. •
décharge

Cellule de
coagulation
Injecteur à air
Vers l'usine de Cuve de
réduction flottation
Soupape de
contrôle
FÏ HI

Tuyau de Racloir
décharge

FIG. 3. Schéma de fonctionnement de l'usine pilote.

Eaux usées
en proNenance
Polyéketrolyte Alun Soude caustique de la conserverie

Détecteur
- de pH
Détectent de pH Cellule de
flottation Réservoir
d'équilibre

Analyseu de pi Commande des électrodes

de modèle 940 de modèle 2040

FIG. 4. Dispositif Beckman de surveillance du pH.

pressage dans l'une des nombreuses cuves d'une
capacité de 5000 gal U.S.; il en résultait une
concentration au tiers du volume au bout de
plusieurs heures de traitement. Le liquide propre
était alors retiré du fond de la cuve, tandis que
les boues étaient pompées dans une centrifugeuse
Fletcher à panier, après avoir été portées à
ébullition par injection de vapeur vive. Le gâteau
produit par la centrifugeuse pouvait alors être
ajouté au gâteau de pressage pénétrant dans les

11
séchoirs à farine de poisson, tandis que la phase Dans le cas de l'effluent résultant de la
liquide était recyclée en direction de la cellule transformation des poissons de fond, le volume
de flottation. des boues représentait environ 1% du débit dans
la cellule, et comportait en moyenne 4.6% de
FONCTIONNEMENT DE L'USINE solides; les dosages chimiques étaient d'environ
20 mg/litre pour l'alun et de 0.5 mg/litre pour le
L'usine de démonstration a commencé à polyélectrolyte. Les analyses ont donné les
fonctionner en juillet 1971, en traitant des résultats suivants:
effluents résultant de la mise en conserve du
saumon. Lors des premiers essais, on a d'abord Solides Solides
utilisé de la soude caustique pour porter à 9.0 le en susp. solubles DCO
(nzg/l) (mg/1) (mg/1)
pH de l'affluent, qu'on a ensuite ramené à 5.2 par
l'adjonction d'alun. Les résultats obtenus par Affluent 265 449 1295
cette méthode, qui ne sont que résumés ici, ont été Effluent 55 312 550
exposés en détail clans le Rapport technique 286 % de
(Claggett 1971). Le volume des boues représentait réduction 95 34 58
environ 2 à 3% du débit du liquide affluent dans
la cellule, et contenait en moyenne environ 7% Enfin, pour les effluents provenant de la
de matières solides. La consommation de soude transformation des oeufs de hareng, le volume des
caustique et d'alun se chiffrait à environ 90 et boues représentait 6 à 7% du débit dans la cellule,
235 mg/litre respectivement. et contenait une moyenne de 5.2% de solides; les
dosages chimiques étaient, en moyenne, de 180
Solides Solides mg/litre pour l'alun et de 4 mg/litre pour le
en susp. solubles DCO Huile polyélectrolyte. Les analyses ont donné les
(mg/1) (mg/1) (mg/1) (mg/1) moyennes suivantes:
Affluent 956+360 1590+2498 5635+5000 360 Solides Solides
Effluent 61+ 28 1075+ 155 815+ 155 20 en susp. solubles DCO
% de (mg/1) (mg/1) (nzg/l)
réduction 92± 5 28+ 16 84± 6
Affilient 1240 6337 5087
Effluent 344 4823 1774
En 1972, on a effectué des essais avec des
% de
effluents résultant de la mise en conserve du réduction 74 24 66
saumon, de la transformation des poissons de
fond, et de la récupération des oeufs de hareng. Si la clarification obtenue au moyen du
Le traitement chimique était assuré par un mélange de soude caustique et d'alun a été
mélange d'alun et de l'un des nombreux polyé- excellente, la récupération des solides à partir
lectrolytes polyacrylamides anioniques disponibles des boues a, par contre, été difficile. En effet, la
sur le marché. On pourra trouver le détail des déshydratation a présenté quelques problèmes en
résultats, qui sont résumés ici, dans le Rapport raison de la forte proportion d'hydroxyde de
technique 366 (Claggett 1973). Dans le cas de sodium contenue dans les boues, qui a entraîné
l'effluent résultant de la mise en conserve du la formation d'un gâteau comportant rarement
saumon, le volume des boues représentait de 3 à plus de 15% de matières solides; on a d'ailleurs
4% du débit dans la cellule, avec une concen- dû réduire le débit d'alimentation de la centrifu-
tration moyenne de solides de 4.9%; les dosages geuse à panier afin d'éviter une perte importante
chimiques étaient cri moyenne de 60 mg/litre des matières solides.
pour l'alun et de 1.5 mg/litre pour le polyé- Les boues obtenues par le traitement au
lectrolyte. Les analyses ont donné les résultats mélange d'alun et de polyélectrolyte ont pu être
suivants: recueillies facilement, après ébullition, sous la
forme d'un gâteau comportant en moyenne plus
Solides Solides de 20% de solides. L'adjonction de polyélectrolyte
en susp. solubles DCO Huile au point d'arrivée des boues dans la centrifugeuse
(Ing/1) (mg/1) (mg/1) (mg/1) permettrait probablement de réaliser une déshy-
Affluent 1450±520 1850+360 6120+1880 440 dratation plus poussée et d'accélérer le débit
Efiluent 200± 40 1280+170 960± 300 30 d'alimentation; de plus, il est possible que ce
% de procédé de traitement permette l'utilisation de
réduction 86+ 6 30± 20 84± 8 décanteuses centrifuges à bol.

12
POLYÉLECTROLYTES APPLICABLES TABLEAU 2. Résumé des frais et des recouvrements
pour les tamis et la cellule de flottation, sur une
Les seuls polymères qui se soient révélés période d'un an.
efficaces au cours de nos études ont été les
copolymères polyacrylamides anioniques à masse Tamis Flottation
moléculaire de 5 à 15 millions. Plusieurs des
électrolytes que nous avons utilisés sont énumérés Dépenses
ci-dessous, accompagnés du nom des fournisseurs Frais d'exploitation directs
et des pris probables: Alun (à raison de
$60/tonne humide) $ - $ 1,800
Polyélectrolyte
Appellation ($1.80/1b) 990
Fournisseur commerciale Prix ($/lb) Main d'oeuvre ($5/h) 1,080 4,320
Électricité (2é/kwh) 161 1,769
Laboratoires Betz Polyfloc 1200 1.80 Vapeur ($1/100 lb) 865 710
Cyanamid Magnifloc 835A 1.95 Entretien 386 1,729
Cyanamid Magnifloc A-100 1.25
Total 2,492 11,318

Nous avons tenu des réunions avec les Frais d'exploitation indirects
fournisseurs de ces polyélectrolytes, qui nous ont Assurances, impôts, etc. 250 1,250
déclaré qu'il a été nécessaire d'effectuer des tests Frais généraux 1,246 5,759
de sécurité sur des rats avant que l'utilisation de Total 1,496 7,009
ces produits chimiques ne soit autorisée pour la
production d'eau potable. Les données qu'ils nous Immobilisations
Amortissement en 10 ans 2,500 12,500
ont fournies, ainsi que les résultats des essais Service de la dette à 6% 1,500 7,500
alimentaires effectués par le professeur B. E.
March (exposés à l'appendice A du présent Total 4,000 20,000
ouvrage) ont été soumis pour examen à la Total des dépenses 7,988 38,327
Direction des services vétérinaires du ministère
fédéral de l'Agriculture; en se fondant sur ce Recouvrements
rapport, et après avoir effectué un certain nombre Revenu brut (à raison
d'analyses, ce service a approuvé l'utilisation, en de $300/tonne) 69,000 28,500
tant que supplément pour l'alimentation animale, Coûts de production
de la farine ($50/tonne) 11,500 4,750
des matières récupérées à partir des boues Revenu net 57,500 23,750
résultant de la flottation.
Solde
Revenu net moins les frais $49,512 $-14,777
ÉCONOMIQUE DE LA FLOTTATION À L'AIR DISSOUS

Le prix de revient du traitement par tamisage

et flottation à l'air de même que la récupération
financière que l'on peut en espérer varient
considérablement suivant les installations, car ils
sont fonction de la diversité des espèces traitées,
de la durée de la saison de traitement, des
problèmes inhérents à l'installation du système
collecteur et de l'équipement de traitement, ainsi
que de la disponibilité d'une usine de réduction.
Le tableau 2 donne un exemple des frais
d'une grande usine typique de transformation du
poisson, calculés à partir des données recueillies
à l'usine de démonstration.
Un grand complexe de transformation du
poisson met en conserve une moyenne de 10
millions de lb de saumon par an, en 50 périodes
de travail de 12 h, et traite 10,000 tonnes de
hareng, en vue de la récupération des œufs, en 20
journées de 24 h. Les immobilisations et les frais
d'installation sont respectivement de 25,000 et
de 125,000 dollars, pour les tamis fins et la cellule
de flottation. Les chiffres concernant les eaux
résiduaires et les produits de récupération sont
empruntés aux passages appropriés du texte; les
données générales et les amortissements utilisés
sont ceux suggérés par Perry et al. (1970).
Pour ce qui est des impôts au Canada,
l'amortissement accéléré est autorisé, pour une
période de deux ans, à partir des bénéfices des
frais encourus à l'achat de l'équipement destiné à
la lutte contre la pollution.
CONCLUSIONS
Le tamisage fin, allié à la flottation à l'air
dissous avec le mélange d'alun et de polyé-
lectrolyte, permet d'éliminer presque complè-
tement les matières solides en suspension et

13
jusqu'à 30% des matières organiques solubles
contenues dans les effluents rejetés par les usines
de transformation du poisson; ce qui représente
une réduction de 60 à 90% de la demande
biochimique en oxygène, suivant la concentration
des eaux traitées.
Les solides recueillis par tamisage sont
immédiatement récupérables sous forme de farine
de poisson ou de nourriture pour animaux
familiers, et consentent une récupération finan-
cière très intéressante. Pour ce qui est de la
reconversion des boues en farine de poisson,
une méthode de récupération a bien été démon-
trée, mais son insertion dans l'ensemble des
opérations de l'usine n'est pas sans soulever de
nouvelles difficultés. Le traitement par flottation
est coûteux tant en frais d'immobilisation qu'en
frais d'exploitation; de plus, la récupération
financière, qui, généralement, couvre à peine les
frais d'exploitation, n'est possible qu'à condition
que l'usine soit équipée pour tirer partie des boues
dans sa production de farine de poisson. Par
conséquent, si l'on ne dispose pas d'une usine de
réduction, et si aucune récupération financière
n'est possible à partir des boues, le prix de revient
de la flottation risque d'être prohibitif.
L'installation peut être conçue avec un
minimum de pouvoir tampon de 30 mn; en effet,
si un plus grand pouvoir tampon assure un
fonctionnement plus stable, il augmente également
les coûts.
Quand on utilise le mélange d'alun et de
polyélectrolyte, on peut supprimer la cuve à
substances caustiques si l'effluent de la cellule de
flottation n'a pas besoin d'être neutralisé avant
d'être évacué.
L'utilisation d'une pompe à membrane, telle
que la Marlow, au lieu de la pompe Viking à
engrenages, faciliterait le transfert des boues vers
l'usine de réduction; en effet, les pompes de ce
type sont moins sujettes à la formation de poches
d'air et il n'est pas nécessaire de les maintenir
humides entre les évacuations de boue.
Les essais effectués à l'usine pilote avec une
décanteuse centrifuge à bol ouvrant pour
l'enlèvement des boues (Centrico SAO0H-205)
démontrent que l'utilisation d'un modèle auto-
matique, muni d'un dispositif d'enlèvement partiel
des boues, devrait permettre la récupération de
plus de 95% des matières solides, avec un gâteau
comportant de 15 à 20% de solides. Dans le cas
des espèces grasses, on devrait de même pouvoir
séparer les huiles.
14
Règlements imposés
En établissant les normes relatives au
contrôle de la pollution, les organismes de
réglementation ont généralement à choisir entre
deux méthodes d'attaque. La première est fondée
sur l'étude des effets que pourraient produire sur
le milieu les effluents rejetés, ainsi que sur la
réglementation de ces effluents afin qu'ils
n'excèdent pas la capacité d'assimilation naturelle
des eaux qui les reçoivent; la seconde est basée
sur l'examen des moyens technologiques dispo-
nibles à un prix abordable, en tenant plus ou
moins compte de la qualité des eaux devant
recevoir les effluents. La première méthode est,
sans aucun doute, la plus équitable du point de
vue de l'industrie; en effet, le capital immobilisé
pour la protection excessive de l'environnement
n'est plus disponible pour la production. De plus,
il est évident que les usines situées dans les régions
côtières ne sont pas tenues de traiter les matières
organiques à décomposition rapide au même
degré que les installations situées sur de petites
masses d'eau douce. Cette méthode d'attaque
nécessite cependant des études très poussées en
vue de déterminer avec précision le degré de
tolérance de l'éco-système et requiert souvent une
connaissance des effets produits par les composés
chimiques qui dépasse nos possibilités actuelles.
L'application d'un système de contrôle de ce
genre doit être surveillée de très près, surtout s'il
faut veiller à la qualité des eaux devant recevoir
les effluents.
Par contre, la seconde méthode d'attaque est
beaucoup plus facile à appliquer et à contrôler.
En fait, elle permet d'imposer à toutes les
industries l'application d'un traitement uniforme,
empêchant ainsi les communautés, les régions ou
les provinces de rivaliser d'efforts pour attirer
les industries par la promesse de hâvres de
pollution; de plus, elle donne le loisir de raffiner
davantage sur l'étude des effets produits par
les effluents sur les eaux qui les reçoivent. La
nouvelle législation régissant la lutte à la pollution
reflète, en grande Partie, cette méthode d'attaque.
Le Gouvernement canadien, par l'entremise
du Service de la protection de l'environnement, a
préparé la publication de directives au sujet du
traitement des eaux usées provenant de la
transformation du poisson, qui, nous l'espérons,
permettront d'établir des normes équitables pour
l'ensemble du pays. On trouvera à l'appendice B
du présent ouvrage une copie de ces directives.
Les réglements qui régissent les usines de
transformation en Colombie-Britannique sont
contenus dans la Loi pour le contrôle de la
pollution, en vigueur depuis 1967, et dont des
extraits importants sont reproduits à l'appendice
C du présent ouvrage. Cette loi stipule essen-
tiellement que chaque usine est tenue de demander
l'autorisation de rejeter des eaux usées, et de
fournir des informations détaillées concernant
les proportions des divers polluants ainsi que le
volume et les caractéristiques physiques de
l'effluent devant être rejeté. Les objectifs fixés pour
les diverses industries sont révisés tous les 5 ans,
et remis à jour si nécessaire. Au moment où nous
écrivons ces lignes, on attend incessamment la
publication de nouveaux objectifs basés sur
des audiences tenues en 1972. Si l'on prévoit que
ces objectifs reflèteront les exigences générales
des directives fédérales quant au tamisage fin, il se
pourrait, d'autre part, qu'ils exigent l'application
d'un traitement plus poussé (flottation) en tenant
compte, soit des espèces traitées, soit de la situa-
tion géographique des installations.
A mesure que la population mondiale
s'accroît, il est inévitable que l'on demandera de
plus en plus à la capacité d'assimilation de
l'environnement d'absorber les résultats de la
présence de l'homme. Les luttes qui opposent
déjà à l'heure actuelle ceux qui mettent à
contribution une partie de cette capacité et ceux
qui souhaitent que les eaux soient maintenues
autant que possible en leur état naturel iront en
s'intensifiant, ce qui entraînera, sans aucun doute,
la mise en œuvre de mesures plus sévères pour
le contrôle des effluents. Pour illustrer cette
tendance, il n'est que de se reporter à la nouvelle
législation américaine qui impose, pour 1977,
l'installation des meilleures techniques praticables;
pour 1983, l'application des meilleures dispo-
nibles, et pour 1985, la suspension totale des
écoulements d'eaux usées.
L'industrie de la transformation du poisson
doit déployer des efforts considérables en vue de
réduire au minimum sa consommation d'eau.
En prévision des exigences à venir pour le contrôle
de la pollution, il est nécessaire de réévaluer
certains procédés, comme l'utilisation de jets à
haute pression à la place des buses actuellement
en usage pour le nettoyage et le traitement,
15
et l'application de techniques permettant le
déchargement et le transport à sec.
Il est nécessaire de définir les paramètres qui
se rapportent au traitement biologique, pour
plusieurs sortes d'effluents résultant de la
transformation, ainsi que pour les procédés de
traitement les plus probables; il convient
également de déterminer avec précision l'incidence
des protéines et des huiles de poisson sur le degré
d'oxygénation, de même que le débit de
production et la manutention des boues.
Les boues biologiques, qui ont une forte
teneur en protéines (Claggett 1973), peuvent être
utiles pour l'alimentation des animaux et des
poissons; il faut donc étudier la possibilité
d'accroître la récupération des sous-produits a
partir du traitement des déchets contenus dans
les effluents résultant de la transformation du
poisson. D'autre part, la production de protéines
monocellulaires ou d'enzymes protéolytiques, à
partir de populations bactériennes contrôlées,
peut être de quelque utilité.
Il convient de poursuivre les recherches en
vue de l'utilisation des acides lignosulfoniques
pour la récupération des protéines par flottation,
car il est possible d'obtenir de très bons résultats
à condition de parvenir à résoudre certains
problèmes de fonctionnement.
Enfin, il faut expérimenter les techniques de
séparation sur membrane, de même que certains
des autres procédés de séparation raffinés qui sont
en cours de développement à l'heure actuelle.
A mesure que les appareils se perfectionnent et
que leur prix de revient diminue, les usines de
transformation en arriveront peut-être à trouver
plus économique de récupérer la totalité des
protéines et des huiles produites au cours de leurs
opérations, pour pouvoir réutiliser l'eau.
Chaque usine de transformation doit se
familiariser avec les règlements gouvernementaux
et avec les techniques de traitement; de plus, il
convient d'établir un programme planifié, placé
sous le contrôle d'un cadre supérieur de la
compagnie, afin de s'assurer que l'on tire un parti
maximum de chaque dollar dépensé pour la lutte
contre la pollution.
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 APPENDICES

APPENDICE A
Évaluation des qualités nutritives des solides récupérés à partir des boues

Ce qui va suivre est un rapport établi par fondant sur cette seule expérience, d'évaluer d'une
le professeur B. E. March, de la Faculté manière décisive les effets produits. Au cours
d'aviculture de l'Université de la Colombie- des essais effectués en substituant complètement
Britannique à Vancouver, C.-B. la farine de récupération à la farine de hareng
contenue dans les rations, on a constaté une
ÉVALUATION DES QUALITÉS NUTRITIVES
réduction marquée, tant du taux de croissance
DES SOLIDES RÉCUPÉRÉS PAR LE TRAITEMENT
que de l'efficacité de l'utilisation alimentaire
AVEC UN MÉLANGE DE SOUDE CAUSTIQUE
des rations.
ET D'ALUN
L'adjonction d'alun, que ce soit dans une
proportion de 0.5 ou de 1.0°0, n'a pas affecté de
Un échantillon de farine, composé de façon significative le taux de croissance, ni
matières récupérées à partir des eaux usées l'efficacité de la conversion alimentaire des rations.
résultant de la mise en conserve du saumon, a été
expérimenté en tant que supplément alimentaire TABLEAU Al. Poids corporel et rendement
dans les premières rations des poussins. Cette alimentaire des poussins ayant consommé les rations
farine, qui a été substituée à la farine de hareng expérimentales pendant 4 semaines.
additionnée de glucose contenue dans la ration de
contrôle, de manière à fournir une même quantité Poids de la
d'azote, a été ajoutée dans des proportions de ration/gain en
2.5, 5.0 et 15.84°0. poids,
Afin d'éviter que l'alun contenu dans la farine Poids du poussin
moyen (1-4 semaines)
ne produise des effets défavorables, on a servi
aux poussins, au cours de l'expérience, des rations 1. Ration de contrôle 365 g 2.17
comportant de 0.5 à 1.OP/o d'alun (le même produit 2. 2.5°o de farine
utilisé pour la préparation de la farine). de récupération 365 g 2.18
Chaque ration expérimentale a été servie, sur 3. 5.0°Ja de farine
une période de 4 semaines, à trois groupes de 18 de récupération 365 g 2.22
poussins blancs, mâles, de Leghorn, âgés 4. 15.8% de farine
d'une semaine. de récupération 300 g 2.49
Les données recueillies indiquent que l'ad- 5. 0.5% d'alun 363 g 2.18
jonction, dans des proportions de 2.5 ou de 5.0°Ja, 6. 1.0% d'alun 358 g 2.19
de l'échantillon de farine de récupération aux
rations contenant de la farine de hareng en tant Analyse de vérification des protéines contenues dans
que supplément protéique n'a produit aucun effet les rations mélangées
défavorable sur le taux de croissance; par contre, 1. 20.9
la conversion alimentaire des rations additionnées 2. 21.1
de 5°Jo de ce produit a été légèrement moins 3. 21.3
efficace. Cependant, il est impossible, en se 4. 21.2

17
ÉVALUATION DES SOLIDES RÉCUPÉRÉS À PARTIR Test biologique 7234(b). Valeur, en tant que
DES BOUES TRAITÉES AVEC UN MÉLANGE supplément protéique, des farines récupérées à
D'ALUN ET DE POLYÉLECTROLYTE partir des boues ajoutées aux rations pour fournir
8% de protéines. Poids corporel moyen des
Test biologique 7234(a). Valeur, en tant que
poussins et conversion alimentaire des rations
supplément protéique, des farines, récupérées à au bout de 4 semaines.
partir des boues traitées avec un mélange d'alun Gain de
et de polyélectrolyte, ajoutées aux rations pour Poids poids/poids
fournir 4% de protéines. Poids corporel moyen corporel des rations
des poussins et conversion alimentaire des rations Supplément protéique moyen (g) consommées
enregistrés au bout de 4 semaines.
Protéines de soja
Gain de servant de référence 333 0.50
Poids poids/poids 342 0.49
corporel des rations 331 0.49
Supplément protéique moyen (g) consommées 335 0.49
Protéines de soja Farine de hareng 360 0.52
servant de référence 197 0.38 369 0.52
169 0.37 370 0.53
177 0.37
366 0.52
181 0.37
Farine de saumon 334 0.50
Farine de hareng 244 0.42 352 0.50
243 0.41 344 0.49
246 0.42 343 0.50
244 0.42 Farine de récup. #1 315 0.47
304 0.47
Farine de saumon 177 0.37 311 0.47
169 0.38 310 0.47
170 0.37
172 0.37 Farine de récup. #2 293 0.45
295 0.44
300 0.45
Farine de récup. #1 180 0.37
180 0.37 296 0.45
199 0.38
186 0.37 Test biologique 7328. Valeur, en énergie métaboli-
sable, des farines de récupération.
Farine de récup. #2 173 0.36
Farine de
171 0.36 récupération #1 2265 cal/g (poids à sec)
163 0.36 Farine de
169 0.36 récupération #2 2180 cal/g (poids à sec)

18
 APPENDICE B
Ministère de l'Environnement
Lignes directrices concernant l'élimination de l'effluent provenant du traitement
du poisson, des mollusques et crustacés et de la farine de poisson *
TITRE ABRÉGÉ
1. Les présentes directives peuvent être citées
sous le nom de: Lignes Directrices concernant
l'effluent du traitement du poisson.
INTERPRÉTATION
2. Dans les présentes Lignes Directrices,
« eau contaminée de traitement » désigne toute
eau utilisée par des installations de traitement
du poisson ou de la farine de poisson, qui a été
en contact avec le poisson brut, le poisson traité
ou les issues, et comprend l'eau qui a servi lors
du débarquement du poisson et de son transport
aux installations de traitement du poisson ou
de la farine de poisson (contaminated process
wctier);
« eau propre de traitement » désigne l'eau utilisée
pendant le traitement du poisson ou de la
farine de poisson, qui n'entre pas en contact
avec le poisson brut, le poisson traité ou les
issues (clean pmcess water);
« eau mêlée de sang)) désigne le liquide composé
surtout de sang de poisson, provenant de
l'entreposage du poisson entier et des issues
(bloodwater);
« eaux pluviales » désignent le ruissellement de
toutes les précipitations qui tombent sur
les installations de traitement du poisson et de
la farine de poisson, y compris le ruissellement
de l'eau venant de l'extérieur de celles-ci et
s'écoulant au-dessus ou au travers de celles-ci
(storm water);
« eaux réceptrices » désignent les eaux fréquentées
par le poisson ou se déversant dans de telles
eaux (receiving water);
« effluent)) désigne tout rejet liquide provenant
d'installations de traitement du poisson ou de
la farine de poisson et comprend l'eau propre
de traitement, l'eau contaminée de traitement,
les égouts domestiques, le jus de poisson,
la liqueur visqueuse, l'eau mêlée de sang,
les eaux pluviales et les solides qu'elles
contiennent (liquid effluent);
* Ces directives sont de janvier 1975 tandis que
la version anglaise (1974) n'a que l'avant-projet des
directives de 1974.
19
« égouts domestiques » désigne l'effluent prove-
nant des toilettes ou autres installations
sanitaires (domestic sewage);
« exutoire » désigne le point oit tout effluent
provenant d'installations de traitement du
poisson ou de la farine de poisson est rejeté
dans les eaux réceptrices (outlà11);
« installations de traitement de la farine de
poisson » désigne toute installation servant à
la transformation du poisson entier et des
issues en farine de poisson (fish meal operation);
« installations de traitement du poisson » désigne
toute installation servant principalement au
traitement du poisson (fish pmcessing operation);
« jus de poisson » désigne le liquide provenant
du pressage du poisson lors de la production de
la farine de poisson (pressliquor);
« liqueur visqueuse » désigne le liquide résiduel
de l'extraction de l'huile du jus de poisson
(stickivater);
« Loi » désigne la Loi sur les pêcheries (Act);
« maille » désigne le nombre d'ouvertures d'un
crible par pouce linéaire de surface (mesh);
« rejet » désigne tout rejet ou dépôt dans les eaux
réceptrices (discharge).
APPLICATION
3. Les présentes lignes directrices s'appli-
quent à toutes les installations de traitement du
poisson et de la farine de poisson.
OBJECTIFS
4. (1) L'objectif des présentes lignes direc-
trices est de servir de base à la révision des plans
d'élimination de l'effluent des nouvelles instal-
lations de traitement du poisson et de la farine
de poisson, et des plans de modifications ou
d'agrandissement des installations dejà existantes
de traitement du poisson et de la farine de poisson,
tel que mentionné à l'article 33.1 de la Loi.
(2) Ces lignes directrices serviront à
déterminer les besoins des installations déjà
existantes de traitement du poisson et de la farine
de poisson afin qu'elles éliminent leur effluent de
manière acceptable.
EGOUTS ET DRAINAGE
5. Les réseaux d'égouts et de drainage des
installations de traitement du poisson et de
la farine de poisson doivent être conçus de manière
que l'eau contaminée de traitement et l'eau propre
de traitement, les eaux pluviales et les égouts
domestiques soient séparées pour fins d'épuration
conformément aux présentes lignes directrices.
ÉPURATION DE L'EFFLUENT DES INSTALLATIONS
DE TRAITEMENT DU POISSON
6. (1) Toute l'eau contaminée de traitement
doît être épurée afin que les solides en soient
enlevés et les installations de tamisage des solides
doivent donner un effluent semblable, en qualité,
à celui que donne le passage au travers d'un crible
de 25 mailles au pouce. L'ouverture d'un crible
de 25 mailles au pouce est de 0.71 millimètres
(0.0280 pouce).
(2) L'eau propre de traitement peut être
rejetée directement dans les eaux réceptrices.
(3) Les eaux pluviales peuvent être rejetées
directement dans les eaux réceptrices si elles n'ont
pas été en contact avec le poisson brut et les issues.
(4) Si les eaux pluviales ont été en contact
avec le poisson brut et les issues, elles doivent
être épurées comme des eaux contaminées de
traitement, de la façon indiquée au paragraphe (1).
(5) Les égouts domestiques doivent être
épurés et rejetés d'une façon qui satisfait
l'organisme de réglementation concerné.
(6) Les usines qui possèdent des instal-
lations de réduction en farine de poisson ne
doivent pas rejeter l'eau mêlée de sang provenant
des lieux d'entreposage des issues situés dans
l'usine de traitement du poisson.
ÉLIMINATION DES ISSUES ET INSTALLATIONS
DE TRAITEMENT DE LA FARINE DE POISSON
7. Lorsqu'il faut transporter les issues et
le poisson entier à des installations de traitement
de la farine de poisson, ou à d'autres endroits de
récupération ou d'élimination, le moyen de
transport doit être conçu de façon qu'il n'y ait
aucune fuite des issues et de l'eau mêlée de sang.
EFFLUENT DES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT
DE LA FARINE DE POISSON
8. (1) La liqueur visqueuse et le jus de
poisson ne doivent pas être rejetés dans les
eaux réceptrices.
(2) L'eau mêlée de sang ne doit pas être
rejetée dans les eaux réceptrices.
20
ÉCHANTILLONNAGE ET MESURE DE DÉBIT
9. (1) Les réseaux d'égouts et de drainage
doivent être conçus d'une manière qui permette
l'échantillonnage de l'effluent à chaque exutoire.
(2) Il faut prévoir une méthode appropriée
de mesure de débit de l'eau contaminée de
traitement.
EXUTOIRES
10. (1) Tous les exutoires doivent être approu-
vés par l'organisme de réglementation concerné.
(2) Les exutoires doivent être situés de
façon à être submergés à marée basse.
ÉPURATION PERFECTIONNÉE
11. Si le rejet de l'effluent épuré porte atteinte
à la qualité des eaux réceptrices, on peut exiger
des installations de traitement du poisson ou de
la farine de poisson l'adoption d'un système
d'épuration de l'effluent plus perfectionné que
celui que préconisent les lignes directrices.
Notes explicatives sur les lignes directrices
concernant l'élimination de l'effluent
provenant du traitement du poisson,
des mollusques et crustacés
et de la farine de poisson
Les notes explicatives suivantes ont pour but
d'éclairer la signification et l'intention des lignes
directrices.
Intention - Les lignes directrices visent à faire
connaître à l'industrie du traitement du poisson
et de la farine de poisson les mesures d'élimination
de l'effluent jugées adéquates et nécessaires par
le gouvernement fédéral. Les lignes directrices
seront appliquées uniformément à travers le
Canada comme mesures minimales. Toutefois,
une installation de traitement située dans une
région particulièrement sensible peut être soumise
à des mesures plus strictes. Les autorités locales
ou provinciales peuvent imposer des normes
encore plus sévères que celles du gouvernement
fédéral. Dans ce cas, les plus sévères prévalent.
But - Le but des directives est de faire en sorte
que toutes les installations de traitement du
poisson et de la farine de poisson au Canada
appliquent les meilleures techniques pratiques à
leur effluent. À cette fin, la meilleure technique
pratique désigne un système semblable au suivant:
 a) l'extraction des solides de l'eau contaminée
de traitement,
b) un exutoire bien conçu placé sous le
niveau de marée basse,
c) la récupération de certains déchets à
teneur élevée provenant du traitement de
la farine de poisson,
d) un bon entretien.
Lignes directrices et règlements — Un règlement
peut être considéré comme une loi spécifique qui
s'applique légalement à toutes les situations
appropriées. Un organisme gouvernemental n'a
pas le pouvoir d'exempter qui que ce soit de leurs
obligations légales d'obéir à un règlement. Une
ligne directrice, par contre, n'est pas une loi
spécifique tel un règlement ou une ordonnance.
Les lignes directrices pour les effluents du
traitement du poisson sont un exposé des
pratiques qu'Environnement Canada considère
conformes à l'intention de la loi, soit, dans le cas
présent, la Loi sur les pêcheries. Il ne faut pas
oublier qu'une ligne directrice n'est pas une loi
et qu'un organisme gouvernemental peut, par
conséquent, faire certaines exceptions à la règle
lorsqu'il le considère approprié.
Eau contaminée de traitement — II ne sera peut être
-
pas nécessaire de passer au crible fin l'eau
contaminée de traitement dont la teneur de solides
en suspension est peu élevée comme par exemple,
l'eau servant au transport du poisson de fond
entier, des installations d'entreposage au lieu de
traitement. Ces décisions seront prises lors des
négociations entre l'usine intéressée et l'organisme
de réglementation approprié.
L'eau contaminée de traitement est définie,
dans les directives, comme toute eau utilisée par
des installations de traitement du poisson ou de
la farine de poisson, qui a été en contact avec
le poisson brut, le poisson traité ou les issues.
Toutefois, l'eau qui sert lors de l'entreposage des
crustacés ne sera pas considérée comme de l'eau
contaminée de traitement.
Récupération de l'eau mêlée de sang et de la liqueur
visqueuse — L'eau mêlée de sang, un effluent
concentré provenant de l'entreposage du poisson
entier et des issues, ne doit pas être rejetée des
usines de traitement du poisson ou de la farine de
poisson. Toutefois, les lignes directrices per-
mettent le rejet d'eau mêlée de sang des
installations de traitement du poisson quand il n'y
a aucun moyen pratique de récupération. Dans
ce cas, il est recommandé d'y ajouter l'eau
21
contaminée de traitement avant de les passer au
crible fin. Comme le mentionne l'article 6.6 des
lignes directrices, lorsqu'une installation de
traitement du poisson comprend une usine de
réduction en farine, il faut récupérer l'eau mêlée
de sang provenant de l'entreposage des issues.
Pour respecter les articles 8.1 et 8.2 des lignes
directrices (aucun rejet de liqueur visqueuse, de
jus de poisson ni d'eau mêlée de sang) dans le cas
de pannes, il faut prévoir;
— des réservoirs d'entreposage de ces liquides
suffisants pour un minimum de 8 heures
de production. (Les réservoirs d'entre-
posage de la liqueur visqueuse et de l'eau
mêlée de sang doivent posséder des
appareils d'acidification permettant de
réduire le pH à 4.5 et d'obtenir ainsi un
entreposage satisfaisant.)
— ou encore la fermeture de toutes les
installations de traitement de la farine de
poisson jusqu'à ce que le matériel de
récupération fonctionne ou que l'on
prenne d'autres mesures 'pour récupérer
ces liquides.
Dans le cas de pannes sujettes à entraîner
le rejet direct de la liqueur visqueuse, du jus de
poisson ou de l'eau mêlée de sang, l'on propose
de faire part de la situation au directeur régional
du Service de la protection de l'environnement.
Mesure de débit — Les cribles fins sont fréquem-
ment conçus en fonction de l'hydraulique. Des
accroissements de consommation d'eau au-dessus
de la capacité hydraulique des installations
d'épuration peuvent entraîner un mauvais
fonctionnement du système d'épuration. La
mesure de l'eau contaminée de traitement
indiquera la variation du débit dans les
installations d'épuration. On peut aussi estimer
les variations de débit de l'eau contaminée de
traitement en mesurant le débit total de l'eau à
l'entrée de l'usine. Les variations de ce débit
peuvent indiquer une augmentation du débit dans
les installations de traitement.
Il faut régulièrement rendre compte à
l'organisme de réglementation approprié des
augmentations du débit de l'eau contaminée de
traitement dans les installations d'épuration. Les
modalités de compte rendu seront établies, pour
chaque usine, par l'organisme de réglementation
approprié.
Exutoires — En plus de localiser les exutoires de
façon qu'ils soient submergés à marée basse, l'on
propose de les situer de façon que le rejet d'effluent
 a) ne nuise pas à l'usage éventuel des eaux
réceptrices comme source d'approvision-
nement en eau ou autres fins, et
b) ne cause pas de situation inesthétique due
à de l'huile, graisse ou morceaux de
poisson flottants ou encore d'effluents
colorés.
On portera une attention spéciale
a) aux usines situées dans des secteurs olt il
est impossible de rejeter l'effluent sous la
ligne de marée basse, par exemple, aux
endroits où le flux de la marée est
important,
b) aux usines situées sur les quais et dont
les conduits de rejet risquent d'être
exposées au gel.
On recommande aux usines à exutoire
commun d'avoir des installations individuelles
permettant d'échantillonner l'effluent de chaque
usine.
Consommation d'eau — Les lignes directrices
spécifient l'enlèvement des solides comme mesure
d'épuration minimale de l'eau contaminée de
traitement. Cette opération se fait habituellement
par criblage et étant donné que les cribles sont
conçus en fonction de l'hydraulique, la diminution
de consommation d'eau à l'usine permettrait donc
de réduire les coûts de dépollution. Il faut bien
s'assurer, toutefois, que la diminution de consom-
mation d'eau n'affecte pas la qualité sanitaire du
produit fini.
Disponibilité du terrain — Chaqùe fois que c'est
possible, il faudrait prévoir pour l'emplacement
des installations assez d'espace ou de terrain pour
permettre l'agrandissement des dispositifs d'épu-
ration de façon à inclure au besoin des systèmes
plus perfectionnés.
Construction de l'usine — La construction de
nouvelles installations ou la modification d'ins-
tallations déjà existantes exige souvent que
le terrain soit avant tout déblayé. On propose de
bien s'assurer que le ruissellement de ce dernier,
qui transporte de grandes quantités de sédiments,
ne s'écoule pas dans les ports ou les cours
d'eau avoisinants.
Exigences provinciales et locales—On propose à
ceux qui veulent construire une nouvelle
installation de traitement du poisson ou de la
22
farine de poisson, ou en modifier ou en agrandir
une déjà existante, de communiquer avec toutes
les autorités locales et provinciales concernées
afin de s'assurer que leurs plans sont conformes
aux exigences de ces autorités en matière de
pollution. Il est suggéré que ces contacts soient
faits pendant l'étape planification de tout travail
de construction.
Exigences fédérales — Pour garantir que la
construction de nouvelles installations, ou
la modification ou l'agrandissement d'installations
déjà existantes, satisfera aux Directives concernant
l'effluent du traitement du Poisson, on propose
de présenter les plans et devis au directeur régional
du Service de la protection de l'environnement,
ministère canadien de l'Environnement. Les plans
et devis doivent inclure les pièces suivants:
a) une carte montrant la localisation des
installations déjà existantes et la topo-
graphie naturelle du terrain;
b) un plan des installations montrant la
localisation des drains et des réseaux
d'égouts;
c) le système proposé pour l'épuration de
l'effluent ainsi que son emplacement et
ses dimensions;
d) la capacité de l'installation proposée et
la quantité d'eau anticipée qui sera
consommée;
e) une indication des sources d'eau propre
et contaminée de traitement.
Les exigences relatives à l'épuration seront
négociées pour chaque nouvelle usine. Les
installations déjà existantes de traitement de
poisson et de la farine de poisson seront étudiées
séparément. On négociera pour chacune des
installations existantes des programmes d'appli-
cation des directives. On tiendra compte, au cours
des négociations avec les usines déjà existantes, de
l'importance des dommages causés à l'environ-
nement par le rejet de l'effluent et du coût
d'installation du matériel nécessaire et de
modification de l'usine. À la suite des négo-
ciations, certaines usines déjà existantes pourront
ne pas être astreintes aux directives, soit en tout
ou en partie. Ces négociations seront menées par
le Service de la Protection de l'environnement du
ministère canadien de l'Environnement et/ou
l'organisme de réglementation provincial.
 APPENDICE C
Extraits de la loi de la Colombie-Britannique régissant le contrôle de la pollution (1967)
ACQUISITION DE PERMIS EN VERTU DE LA LOI
SUR LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION
1) Toute personne, ou son représentant, désirant
obtenir un permis devra rédiger une demande
datée et signée comportant les articles suivants:
(a) Le nom et l'adresse de la personne qui
présente la demande; s'il s'agit d'une
société, sa raison sociale et son adresse
en Colombie-Britannique;
(b) La dénomination ou, à son défaut, une
description claire, de la source de
l'effluent, des déchets, ou des substances
polluantes devant être rejetés;
(c) La description légale du terrain ou des
locaux où devront s'effectuer le traite-
ment, l'évacuation ou l'émanation en
question;
(d) La nature de l'effluent, des déchets ou
des substances polluantes devant être
dégagés ou évacués;
(e) Les caractéristiques de l'effluent, des
déchets ou des substances polluantes
devant être dégagés ou évacués;
(f) Le volume de l'effluent, des déchets ou
des substances polluantes devant être
dégagés ou évacués;
(g) Une attestation, dans l'espace prévu à cet
effet, certifiant que le bureau du district
23
régional où est situé le point de décharge
a dûment reçu copie de la dite demande
(O.C. 4069/71);
(h) Le lieu où la demande doit être présentée;
en outre, la demande devra stipuler que
toute personne habilitée en tant qu'objec-
teur aux termes de la loi régissant le
contrôle de la pollution pourra, dans les
30 jours suivant la date de la demande,
ou dans les 30 jours suivant la publication
de la dite demande dans la Gazette
officielle de la Colombie-Britannique ou
dans un quotidien, ou, le cas échéant,
dans les 30 jours suivant la déposition
d'une copie de la demande, s'opposer par
écrit à l'octroi du permis, en adressant au
Directeur une lettre de réclamation
exposant les préjudices qu'elle risque
d'encourir (O.C. 4374/70).
2) La personne désirant obtenir le permis devra,
le jour-même de la demande, afficher sur les lieux
une copie dûment signée de la dite demande.
3) La personne désirant obtenir le permis devra,
dans les 10 jours suivant la date de la demande,
déposer auprès du Directeur deux copies signées
de la dite demande, ainsi qu'un plan de sa
propriété indiquant l'emplacement où elle se
propose d'effectuer les travaux en question.
 Bulletins récents

155F Poissons de la côte atlantique du Canada'

A. H. LEIM ET W. B. SCOTT
(1972, 530 p., Canada $8.50, cadres pays $10.20, N° de catalogue Fs 94-155F)
165F La carpe au Canada
H. R. MACCRIMMON
(1972, 101 p., Canada $2.00, autres pays $2.40, N° de catalogue Fs 94-165F)
166F La pêche de l'anguille dans l'est du Canada
J. G. EALES
(1972, 89 p., Canada $1.75, autres pays $2.20, N° (le catalogue Fs 94-166F)
184F Poissons d'eau douce du Canada
W. B. SCOTT ET E. J. CROSSMAN
(1974, 1026 p., Canada $9.75, autres pays $11.70, N° de catalogue Fs 94-184F)
186F Le capelan (Mallotus villosus): biologie, distribution, exploitation, utilisation et
composition
P. M. JANGAARD
(1975, 73 p., Canada $3.00, autres pays $3.60, N° de catalogue Fs 94-186F)

On peut se procurer les publications ci-dessus, au prix

indiqué, en s'adressant directement à:

Inforination Canada
171, rue Slater
Ottarva, Canacla KIA OS9

Payables à l'avance. Faire les chèques et les mandats

payables à l'ordre du Receveur général du Canada.
 DATE DUE
DATE DE RETOUR

5 11Z6

LOWE-MARTIN No. 1137

 1
-

II Fisheries and Environment

Canada
Pèches et Environnement
Canada
00107431

BULLETIN DE L'OFFICE DES

RECHERCHES SUR LES
PECHER1ES DU CANADA.