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Tiphaigne de La Roche, Charles-François (1729-1774). Giphantie. 1re [-2e] partie. 1760.

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(,. f.
~u~
~·U,Rwrrreo~.rrw.r.,».
a;w~

r~Tp~~r~E.

t ~<~ '?~
M
t PREMIERE PARTIE.

1 ¡

A BABYLONE.

JDCC. Z~.
ro.
i

i~<~
TABLE

DES CHAPITRES.

PREMIERE PARTIE.

CHAPITRE1. P~c< page f


CH. H. Z'O~r~a/ï.
CH.ni.ï~ jf
CH. IV. La
CH. V. Les Cb/z~zj'. f
CH. VI. Les ~y~Y//o/xj. ~jz
CH. VII. Les J~j.
Cn. VIII. Z<?<?~< 4'r
CH. IX. Z~ Propos. si
CH. X. Le ~<3/Z~
CH. XI. Le Pcf~o~r~. /o
CH. XII. Le Miroir.
T A B L Ë.
CH. xni. rj~r~r~ j?7
CH. xrv. Les Talents. 101
CH. xv. Le co~ 10~
CH. xvi. z~ 11~
CH. XVn. Les C~co~7~. ijr~
CH. XVIII. La
CH. XIX. La 6'd, ou
tune du genre /~M~ ~37
CH. XX. L'autre C~
~<

<~jp~.yr~.
G 7 p 77 7v r 7

CHAPITRE PREMIER.
P A .É C E.
J AMAisperfonne n'eut plus de
goût que moi pour voyager.
Ayant regardé toute la terre
comme ma patrie, & tous les
hommes comme mes frères~e me
&us fait un devoir de parcourir
ma patrie & de yiHter mes frè<.
res. J'ai marche fur les ruines
de l'ancien monde )*aicontem-
plé les monuments de l'orgueit
–-
~–,

P~rMc/. A
JP~< JP~ C J~
moderre ôc j'ai pleuré fur tc~
uns & ::esautres, en voyant le
temps qui dévore tout. J'ai fou-
vent trouvé beaucoup d'extra*
vagance parmi les nations qui
panent pour les plus policées
&: quelquefois beaucoup de rai-
fon parmi celles qui patient pour
les plus ~.uvages.J'ai yu la vcn:~
affermir de petits états le
vice ébranler de grands empi-
res tandis qu'une politique im«
prudente s'attachoit à enrichir
les peuples, fans s'occuper a les
rendre vertueux.

Enfin, après avoir parcouru


toute la terre ce vifité toutes
~A~F~ce. t 1
les nations je ne me fuis
poine
trouve
dédommagé de.mes rati-
~es. Je viens de revoir les mé-
moires que j'avois drefïes fur
les di~rcnts
peuples,leurspreju~
g~s, leurs mœurs leur poUc~
que, leurs loix, leur religion~
leur hiftoire ôc ;c les ai jcctés
au feu. C'e~ bien la
peine ~o
dic~de tenir regi&rede ccsm~
hngea mon&fucux d'humanité
& de barbarie~ de
grandeur
débite, de rM~bn de folie.
t
Lefeul môrceau
que j'aio
confervé, eA celui que je pu~
blie. S'il n'a point d'autre mé~
rite il a durement celui d'être
bien extraordinaire. A it
CHA PI T BLE Il.
0 t/ R G 2V.
J'ËTOïs fur les 6-ontières de la
Guinée du côté des déferts qui
b terminent vecs le nord & je
conHderois cette va~e fblitude~
dont l'iniagc feule effraye l'âme
ia plus forte. Tqut-coup lime
prit le defir le. plus aident de
pénétrer dans ces défères ~Ede
voir jufqu'ou la naturels reru~
foit aux hommes. Peut-être~
diibis-je y a-t-il au milieu de
ces plaines brûlantes quelque
canton tertile ignoré du. relte
de la te~e peu~eo-c y erouve~
0 y c
tP
rai-je des honu~~es,que le corn"
merce des autres,n'ani polis, ni
corrompus~

En vain je me
repréjfentat
les dangers où
m'expofoit une
pareille entreprife &:méme la
mort prefque celtaine
qui y étoit
attachée jamais cette idée ne
put ibnir de mon efprit. Un jour
d'hiver (car c'étoit au
temps de
la canicule) le vent étant fud~
ou~ le ciel eouve~ & l'air
tempéra pourvu de quelques
tablettes pour appaifer la faim
la foif~ d'un mafque de verre
pour préserverles yeuxdes nua.
~es de fable & d'une bouabl&
Auj~
~0~n~û~

pour me guider y je forcis de~


frontières de la
Guinée, >oc j'a-
vançai dans les défères.

Je marchai deux jours entier~


fans nen voir
d'extraordinaire
au commencement du
troificme~
ie n'2.pper~us plus autour de moi
~e quelques arbu~eS prerque
fans fève & des touffes de
jonc~
ebnt la plupart écoient defïe-
chces par l'ardeur du foleil. Ce
font les dernières
produ~ions'
que la nature tire de ces régions
arides c'e~ que s'arrête fa
condité la vie n'a pu s'étendre
plus loin dans ces affreufes fbU-
<udcs.
t* 0~c~
y
~r 1t
Je continuai ma route ôcj'a"
vois à peine marché deux heu"
res fur un terrein ïablonneux
où l'ceil ne trouve
pour repos
que des rochers épars que le
vent~ devenu plus fort, com.
mença d'agiter la fuperficie des
fables. D'abord, ces fables ne 6-
rent que jfe ~ouer au
pied des
rochers, & former de petits nots
qui ~c balançoient légèrement
fur la plaine. Telles on voit des
vagues naicre &c rouler avec
aifance fur la furface des
eaux~
quand la mer commence à fo
froncer à l'approche d'une terr~
~ete. Bientôt ces flots groni~
ïenc fe heurtèrent~ fe broui~
Aiv
L'O~c~
lèrent & j'effuyai le plus terri-
blé des ouragans.

Souvent il Ce formoit des


tourbillons qui raDprochoient
les fables les ~aifbient tourner
ïapidement &: les elevoieiit a
perte de vue en ~Mant horri-
blement. L'inûant daprcs~ce:. n~
bles abandonnés à eux-mêmes~
retomboient en droite ligne &
formoient des
montagnes. j)es
nuages de pouHiere fe mêloient
aux nuages de
l'aimolphère le
ciel & la terre îembloient fe con-
fondre. Quelquefois
répaiueur
des tourbillons me d~roboit en-
tièrement la lumière du jour
t.'0(/G ~N.
j
d'autres fois,des fables rouges &
transparents éclatoient au loin
l'air paroifTon:enHammc &cle
ciel fembloit fe diffoudre en ëtin*
celles.

Cependant, tantôt élevé dans


les dirs par un coup de vent &
tantôt précipité par mon propre
poids je me trouvois quelque-
fois dans les nuages de poumère
& quelquefois dans des abîmes.
A chaque inûant, j'aurois duêtre
enfeveli ou brifé. On ïcaura
bientôt quel être bienfaifant
veilloit à ma fureté.

Ce terrible ouragan cefïa ave~


aro ~'Ocr~ ~c~
le ;ouf; la nuit fur catme
6c,
ia la<Rtudc
remportant fur h
frayeur, je m'a~bupis.
1 t i
1

CHAPITRE III.
BELLE VUE.
LE foleil n'étoit pas encore levé,
loifque je m'éveillai mais fes
premiers rayons blanchinbient
l'orient) ôc oncommençoit à pou-
voir difcernerles objets. Lefbm-
meil avoit réparé mes forces oc
calme mes efprits à mon réveil,
le trouble rentra dans mon coeur~
&: l'image de la mort s'offrit de
nouveau à mon âme allarmée.

J'étois fur un rocher élever


d*où je pouvois découvrir les
environs. Je jetiai~ en 6'émiP
CL~js r
1
fant, un coup d*oeii fur cette
plage aride & ~ablonneufe on
je croyois devoir trouver mon
tombeau. Quelle fut ma
ïurpriïe~
quand, du côté du nord, j'apper-
çus une plaine unie vafte &:
féconde En un Mantje fran-
chis l'intervalle fouvent fi
long~
qui fépare la plus grande trineue
de la plus grande joie; la nature
prit une nouvelle face pour moi
& le coup d'oeil affreux de tant
de rochers~ jettes
confufément
dans les iables ne fervit
qu'à
rendre plus touchant &
plus
agréable l'aïpea de cette plaine
délicieufe ou gallois entrer. Q
nature que tes difinbutions ~ba~
J~BLLE 1~ r~ B. f~

admirables ôc que les fcenes


varices que tu nous offres font
Sagement conduites i

Les plantes, qui croiuent fur


le tordde cette plaine font fort
petites le terroir ne fournit pas
encore 'afïezdefuc: mais à me-
fure qu'on avance la végétation
fe ranime & leur donne plus de
volume ôc de hâuteur. Bientôt
on rencontre des arbriffeaux,fous
lefquels on peut marcher à cou-
vert &: l'on trouve enfin des
arbres auffianciens que la terre
qui élèvent leurs têtes jusqu'aux
nues. Ainfi fe forme un amphi-
~héacrc unmenfcqui fe déploie
1 ~LJt~~j~

ï~ucufement aux yeux ch


voysgeur, ôclui annonce qu'une
telle demeure n'eA
point faite
pour des mortels.

Tout me parut nouveau dan$


cette terre inconnue tout
me
jettoit dans l'étonnement. Dei
produBionsde la natureque mes
yeux parcouroient
avidement.
aucune ne reHembloit a <:cile<
qu'on voit partout ailleurs. Ar~
Lies plantes inie~es,
Mpti<
les, poiubns, oiseaux,coute<x)it
d'une contbrmation extraordi~
naire, & en môme tem~ael~
gante &variée à l'infini. Mais
ce qui me caufoit
lep~d'ad~.
~B LL 1
tptradon c'eû qu'une ~ennbi-
litc universelle~revêtuede tou-
tes les formes imaginables vi-
vl~olt lescorp~ qui parolfïent en
être le moins fu~eptibles Juj~
qu~MXplanter tout donnoit d~
~narquesde feotu~efit.

J'avan~oj~lent~:entdans ce
féjour ench~n~ ti ~cheu~
délicieuse t€p~n~e9 ~e~ o~
verts à h volupté; u~~ od~w
~ye coulo~ ~s naon. ~ang
~vecl'air que je ~piroia; mon
cceur trcâaU)ok avec une ~arce
Maccoutumëe ëc la joie ~ciau~
rait mon amc dans i~
plus fbn~
~respj'ojfbndcur~
C H A PIT R E IV.
L ~o jr~.
UNE choie me~prenoit
ne voyoispoi~it~habitahtsdAM
cesjardins
dcdettces. Jene~~
combiend'idéesm'agit-oientl~ef.
prità cette occà~on iodqu'~ne
Voix vint ~appej~mesore~es.
Arrête~médita; regarde~eL'
Mentdeva~rt~i; ~cvois eéM
qui t'a injfpire d'entfeprchdfé
voyagepëriiieux que tu vien~
dépure. Tout ému
~ereg~dâ!
longtempsfansrien voir en~h
-~appercus une forte de
tache
une forted'ombreHxecdansFa~
a
~o jr. jr~
~Mdques pas de moi. Tci~
une eau trouble
trompe i\fpo)r
de ia bergère qui vient ia co~-
.fglt,er &: ne lui rend qu*une
u~e con~uie de f<Mattrait. Je
continuai de nxer des regards
plus attentifs; & Je crus décer-
ner une forme
humaine~ 6c re-
connoitre une phynonomi< f!
douceôc Hprë venante~
quc~loia
de m'enrayer cette rencontre
~ut pour moi Hn nouvcaM mot~f
dévoie.

Je fuis le pre~ de cette


Me
reprit Fombre bienfaisante. To~
penchant ppur la ~hilofop~c
;~a prévenu~n
t.- t"ÎJ. ta &veur~
~t~tf~ je
y, y-«.j< as~
~~<? I. B
a~ jc,/t ~"o i1 jr
t'ai fuivi dans la route que tu
viens de faire: je t'ai défendu
contre l'ouragan. Je veux main'-
tenant te faire voir les raretés
qui {c trouvent ici après quoi
j'aurai foin de te rendre à ta
patrie.

Cette folitude qui t'enchante


s'élève au milieu d'une mer ora-
geufe de fables mouvants c'en:
une iïïe environnée de défens
inaccefUbles qu'aucun mortel
re fçauroit franchir fans un re-
cours plus qu'humain. Son nom
eft GIPHANTIE.Elle fut donnée
aux esprits élémentaires, un jour
avant que le jardin d'Eden fAt
f
~0 ïjf.
1. j~ j
suHgné~u père du genre humait
Non pas que ces
efprits pafïenc
ici leur temps dans le
repos &
l'omveté. Que
feriez-vous, loi-.
bles mortels, fi,
répandus dans
l'air, dans l'eau, dans les entrail-
les de la terM, dans ia
fphère du
icu ils ne vcilloient j&ns cène
a votre Pureté Sans nos
foins
les éléments décharnés
auroient,
depuis longtemps effacé Ju~
qu'aux derniers venges du gen<
re humain. Quene
pouvons-nous
vous piéger entièrement de
leurs efforts déréglés Hélas no-
tre pouvoir ne s'étend
pas
loin nous ne pouvons vous
mettre entièrement à couvert
B ij
~c L ~oy x.
de': maux qui vous environnent ·
no js empêchons feulement qu'ils
ne vous accablent. C'e~ ici
que les efprits élémentaires vien-
nent fe repofer de leurs fatigues;
c'eft ici que fe tiennent leurs af-
femblées, & que fe concertent
les mefures les plus juftes
pour
i'admini~ration des élëmetits.
3F

CHAPITRE V.
jLJT C OJVTTA
~J?~~
tous les pays du
i~E monde
ajouta l'esprit élémentaire~ Gi-
phantie eA le feu) pu la nature
conferve encore (on
énergie prt-
mitive. Sans ce~Ieelle y travail
à augmenter les nombreufes fa.
miiies des végétaux ôc des ani.
maux~ôc donner~e nouvelles
cfpeces. Elle organe tout avec
une admirable
inteliigence mais
elle ne
réuu~ pas toujours aper~
pétuer tout. Le méchanifme d~
la propagation eft le
chef-d'cen.
vre de fa ïageue quelquefois 1

Bilj i
LE CoNr~E-~N~.
cH<-le
manque, & fes produc-
tion rentrent
pour jamais jans
le néant.
Nousménageons, avec
toutes les précautions dont
nous
~mmes capables, cciies
qui fo
trouvent anez parfaitement
or.
ganifées pour pouvoir Ïe
repro-
duire &,dans îa fuite.nous avons
foin de les di~nbuer fur la
terre.

Un MaturaîiAë s'étonne
quel-
quefois de trouver des
corps n~
tureîs, qu'aucun autre avant lui
n'avoit remarqués c'eft que
nous en avons
pourvu la terre
depuis peu, & c'e~ ce
qu'il n~
garde de ïbupconner.
i
l~,
LE CONTAB-~N~.
~2 J
Quelquefois auffi ces corps
expatriés, ne trouvant point, de
climat qui leur foit parfaitement
analogue, déperiu'ent infenfible-
ment, &, Fefpèce vient aman*
quer. Telles font ces produc.
tiens dont parlent les
anciens
& que les modernes fe
plaignent
de ne trouver nuJlle
part~

Telle efpèce de plante ~ubn~


encore~ mais languit depuis plu.
fieurs uècles~ perd fes qualités,
& trompe le médecin, qui tou<
les jours manque fon objet. On
accuse l'art on ne ~ait
pas qu~
c'cA la iaute de la nature,

Biv
L E Co~T~s-

-J'ai a~ueltement une coHec-


tion de nouveaux
impies de la
plus grande vertu: & j'en aurois
déjà fait part aux hommes, fï de
fortes raifons ne m'cuHent
té à digérer. por.

Par exemple, j'ai une


plante
fouveraine
pourfixer l'efprit hu-
main & qui donneroit de la
con~ance, même aux
Babylo-
niens
mais,depuis cinquante ans
que j'observe ~gneu~ementBa-
Pylône je n'ai pas trouvé un
feul moment où tes
les ufages les penchants,
mœurs, valuuent
la peine d'être ~xés.
~~CoNT~B-~ENjf. f
J'en ai une autre, admirable
pour réprimer les faillies, quel-
quefois trop vives de l'efpric
d'invention mais tu fçais com-
bien aujourd'hui cet excès eft
rare jamais on n'imagina moins.
On cr~iroit qu& tout eft dit &
qu'il ne relie plus qu'à donner
aux chofes le ton du fiècle & un
habit a la mode.

J'ai une racine qui, à coup


sûr/adouciroit l'aigreur des gens
de lettres qui fe ciitiqucnt: mais
/ob~erve que, fans leur acharne-
ment a fe déchirer, perfonne ne
s'intcreneroit à leurs querelles.
On aime à les voir avilir la littd-
3dTLECoNTHE-
~M~.
rature 6c fe déshonorer mutuel-
lement. Je laiffe la malignité des
lecteurs fe faire un jeu. de la ma~
`
lignité des auteurs.

Au furplus ne
t'imagine pas
que la nature ïe repose en au-
cun lieu de la terre elle travaille
e avec effort dans les ej(paces jnc~
me infiniment petits, ou l~ij ne
~auroit atteindre. A Giphantie,
elle arrange la matière ïur ;des
pians extraordinaires tend 1
fans ceffe à donner du neuf:
par~
S tout ailleurs elle
repau~ i~eïr
famment fur les mêmes traces ~c
~e répète fans fin mai~
toujours
en s'enbfcani de
porter jfes ou~
LJt CoNTJtX-~jv~ 1

vrages a un point de pcrreûion


où ellen'écriveornais. Ces neurx
qui vous rrappe~t agréable-
ment la vue, elle tend eTi<:Mc à
lesrendreplus eciatant'es.Ces~b
mauxqui vousfembieMRadrcits,
elle teod encore à les rendre plus
induâneux. L'hotaNneennn qui
vous femblefi fort au-deHusdu
refte, elle tend encore à le rendre
plus parfait, 6c c'eft à quoi elle
rcu~t le tnoms.

On diroit~ .en e~ïet~ que le


genre humain fait coat ce qui
dépend de lui pour ïeAer bien
au-d-cdbusdu degré où la nMUM
veut relever, les plus heufcu~
~.B
Co~r~B.~jE~~
~esdépendons
qu'elle lui donne
pour le bien, il ne manque prc~
que jamais de lestourneraumat.
1 A Babylone par exemple, lana<
¡ ~!re a
jette dans les efprics un
v fonds
d'agrément inépuifable.
So~ but ctok manifeftement
de
~fmer le
peuple le plus aimable
de la terre.Il
ëtoitfaitpourégayer
I? raifon
extirper les épines
dont les approches des fciences
d font hérin'ces, adoucir Iau&crite
de la fageffe
& s'il fe peut
embellir la vertu. Tu le
fçais
les graces qu'il auroit dû
répa~
dre fur ces objets, il les ~dé-
tournées de leur
deAination; il
en revétu la irivonié & le dé~
n? Co~yjtjp-~FNy.
1
tordre. Entre les mains des Ba-
byloniens, le vice p erd tout ce
qu'il a derévoltant. Voyez, dans
icufs manières leunt discours
leurs écrits, avec quelle difcré<
tion tl te dévoile, avec quel art
il intéreHe, avec quelle adreffe
il s'inftnue vous n'y avez
pas
encore penïc, & il s'eA établi
dans votre cœur. Celui même
qui, par état, élève fa voix pour
le combattre, n'ofe le montrer
dans toute ïa dirrbrmité il fe
propoferoit de l'cxcufcr, qu'il ne
le peindroit pas avec plus de
ménagement. Nulle part enfin le
crime ne paroît moins crime
~u'a Babylone. Jusqu'aux déno<
~0 JLB CoNy~jE-

minaiions, tout efi change, tout


eft adouci. Les
gens comme i)
~ut~ les honnêtes gens ~bntam
jourd'hui des hommes }a 1~0.
de, dont l'extérieur n'a rien qu~
rengageant, &: rinterieur r~en
que de corrcmpn ta bûnM corn-
pagnie n'c~ point celle ~n j[e
trouve le plus de
gens vertueux~
mais où l'on excelle à
papier
vice.Celui que les fecouifesdei~
fortune ne peuvent
ébranler
vous l'appelleriez
ejfprkton;
vous parleriez
improprement:oa
ne nommeainBque celui
qui bra-
ve la providence.A
Firreligionla
pluscomplexe on donne le j~om
4e liberté de pcnJ[cr;au Ma~
tr Co~r~B-~N~ ~fr 1
phéiné) celui de hardieue aux
excès les plus honteux~ celui de
galanterie. C'cit ~nïi qu'avec
ce qu'il falloit pour devenir le
modèle de toutes les nations
les Babyloniens
( pour ne rien
dire de plus fort ) font devenus
des libertins de Feipèce la
plus
féduifante ce h plus dangcieuïe.
CHAPITRE VI.
~E~ ~PP~RZTT JTOJV5'.
J E reviens aux efprits élémen-
taires, pourfuivit le préfet de
Giphantie. Le féjour continuel
qu'ils font dans l'air toujours
chargé de vapeurs & d'ejt:haial-
fons dans l'eau, toujours char-
gée de fels & de terres dans
le feu prefque fans ceuc oc-
cupë au tour de mille corps
hécérogenes dans la terre où
tous les autres éléments s'inft-
nuent & fe confondent ce fé-
j jour, dis-je, dégrade peu-a-peu
renonce pure de ces efprits,
dont
jLi~~j~~yfo~. ?)
.~<
~0~ la nature prunitive e~ d'e~-
tre ( quant à leur fubftance
ma~
t~rielle ) tout feu ou tout autre
éiémcnu fans Cette
~lange.
dégradation a ét~ueique~bis n
loin qu~ par la mixtion des dit
fereM éléments ces
efprits ont
acquis ~<ïezde conMancepoup
être apperçus. Les hommes
en
cm vu dans le feu, &:ies ont
ap-
pell~ falamandres 6c cyclope~
ils en ont vu dans
l'air, & les ont
appcUcs fyiphes zéphyrs, aqui"
ioM ils en ont vu dans
l'ea~ 6c
tes ont appellés
nymphes jn~a-
~es nérëides tritons ils en
ont~i dans les cavernes~ iesjfb~
études, les forêts~ les ont a~
-U

f<
c
JL~ ~~P~~J~IO~y.
pelles gnomes fylvains, &u~
ne'. fatyres &cc.

De l'étOïlneme'Mtque ces ap-


paritions leur causèrent les
hommes tombèrent dans la crain-
te, & de la crainte dans la ûi*
perdition. Ils ëlevèrent à ces
êtres, créés comme eux des au<
tels qui n'étoie:nt dus qu'au
créateur. Bientôt~ leur imagina-
tion enchëriuant fur ce qu'ils
avoient vu, ils fe formèrent une
hiérarchie de divinités chimé"
riques. Le foleil leur parut un
char lumineux, qu.'Apollon con-
<iuifbit dans les plaines céle~es
le tonnerre un trait de feu dont
1
~f~fyzo~
!f tr
Jupiter menait les têtes cou-
pables la mer, un vaAe empire

Neptune gourmandoit les
«oc. les entrailles de la
terre
un féjour ténébreux
où Pluton
donnoit des toix aux
ombres
pâles & craintives: en un
mot,
ils remplirent le mondede dieux
de deenes. terre eUe-me-
~e devint une divinité.

Dès que tes


efprits ëiementa:-
Ms
s'apperçurent combien leurs
apparitions éroient
capables d'in.
d"ie les hommes en
erreur, ils
prirent des mefures
pour ne plus
devenir vMbies:its
imaginèrent
une efpèce de
~tre, une forte
Cij
LE~~ppJmiyïo~~

de iliière où de temps en temp~


ils viennent dépoter ce qu'ils
ont d'étranger a leur fub~anceJ
Depuis ce temps jamais <?eit
mortel n'a vu la moindre trace
de ces esprits.
"I

~7

CHAPJ ITRE vit


ï/~ c jE~.
CEPENDANT~e préfet. de G~
phantic avan~it/ôcjc le fuivoM
tout étonné ôc
tou~pen~ En
~bn-ahcde répaineur du
bd!s
nous nous trouv~ncs en face
d'u~ petit coteau~
au pied du<
quel s'éievoit une ~coion~
creu~ôc grojfïe pf6poïtiond~
hauteur/qu~~J~ pius~è
cent p~ds. Je vis ~tir du ha~
de dec~e c~oinn~
des vapeur
a~M ~inblab~ ~s~ ex~î~
~bti~'qMeles cha~è de f~
~Ycht-deiatc~ree~~
.l"1li.gra~
C ii~
~B~AF~CE~

abondance, qu'elles dévier nene


ïen~bles. De la même colomne
je voyois fortir & fe difper~er
dans l'air cerc&mes formes hu-
maines certains ~muiacres plus
légers encore que les vapeurs
qui les cmpoftoient.
Voici dit le préret-~ la filière
des efprits éiëmcntaiies. (Jette
colomne eff remplie de quatrceC-
fences, dont chacune a ët~ ex-
traite de chaque élément. Les
efprits s'y plongent; ÛCypar une
mechanique qu'il ~eroittr~pjong
d'expliquer, y dépoïent toute
fubftance étrangère. Ce~ ~mu-
lacres, que tu vois fortir d~la C(>-
Jtomne~ne font autre choj[c.que
m~ JTtyjtp~cB~
1
les dépouilles des efprits c'e&~
à-dire, des furfaces très-minces
qui les environnoient ôe ten~
doient à les rendre viables. Ce~
dépouillestiennent des diHe:ren~
tes qualitésdes efprits qui excel~
lent plus ou moins a certains
égards~comme i!cs phyfionomies
tiennent des CMÔeresdes hoa~
mes qui varient arinRm. Ainu~
il, eft des ~muttcresOudes ~urf~
cesdeïcience, d'érudition~ de
prudence de fagene &c.
!l. .r~4
Les hommess'enrevetent~bu!
vent~ &cce font commedesma~
que&qui les font paroître tout
autres qu'ils ne font. Dc-la vient
Civ
J~O LES ~CTRF~CE~

que vous trouvez a chaque p&a


l'apparence de tous les biens de
toutes les qualités/d~ toutes les
vertus, quoique vous n'en trou<
vicz le fonds prefque nulle
part<
`. of
A Babylone6irtout~ies~mu<
lacres fc ne nngulièrement €nr ef-
time tout y vi~a
i'appajrencè~
Un Babylonien aimeroihjHUjEUK
n~trë rien.&cparjc~tret0t& ~q~e
d'~crctout &: ne pardî~'e.'rM'j~
Aunivous ïie v~oye~que~m:&cc$
de toutes parts, ôc dans tous les
genres. -"–y
JI ~rt.,
Surface dç modeAie ~uj[9
choÏc qui ibit n~cenan:€ a unQ
~B~ J~JtF~CE~.
1%
t~t1 < J
Babylonienne on lappeiie de-
conc~

face d'a~~ au moyen d~


hqu~Ue Babylone ne icmMe.
biféequepaj- une~euic~an)i)ic.
~~piné co~i~e un lie~a-è~
~brt~ formé d'un anemMag~ede
nicts tres-fbibies. Un
Babylo-
nien: ne ti<~a
pe~nne~ ie
~en~m~is,nx à chac~ d«
~conci~yen~.p~un.~e~
1
~<;<s~e pi~~taH~Ma
~n ~&g~ae
girandp
~~6~:0 aujou~hm 4:p~t~i~H~
enr~~d~ .g~ adonne ~x
~M~@~in~ir~~qne~9iu~
Lj~ J~y~p~c~~
1
à-fait duble aux yeux des mo<
demes. On ne la trouve plus que
chez un petit nombre de per-
fbnncs attachées de vieux dé-
~ots 6c chez une claue de gens
qui, par état ne peuvent s'en
dépouiller, quetque defir qu'ils
enaient.

Surface d'opu~nce fune


des chofes qui frappe le plus~
Baby!one. Voyez~ dans tes teai~
pies dans les anemblées aux
~roinenadeS) cet air d'aifancc~
ces pères de famille fi éto~c~
ces femmesHparées, ces eniant~
Célégants Hvirs, ac quipro<n<~
tent tant d'être un jouraum friv<~
JLF~ J~~t~CB~
les que leurs pères: iuivez-lea
~hez eux de: meubles du mciP
ieiMgo~dcs ~pp~ftements com-
modes des maifbns qui ~jn-
blent de petits palais tout co&.
tinue de vous anoncer
l'opu-
lence. Mais n'aUe~ pasplus loin
C~ous a~rbfb~~ez~vous trou-
~eï'Cï: de~ ~amllle&dans la de~
~e~ïe~ ôe d~$ icocurs pleins do
jfo!udL. x

~Sm~ca~ ~<~bbM~ i'u&g~


dcspoHtiqu~~ide ceux q~L~s
mêlent de gonve~erlesamMS!.
~cs j grande hopmtes ne peuvent
pas ~tre auiR ~onnétesgctisqN~
~c pedt peuple Us ont cercamM
LE~ J~XF~CE?.

maximes dont ils croient e~Ten~


del de ne jamais s'ëcar~r &c
domiln'eA pas moins e~enn~
quils paroiuenc extrêmement
éloignes. 1
<
Surface de pàh:ionûne dont
3!y a longtemps que 1~~bnd!.s'eR
évanoui. II ~ut bien di~irt~uo~
dan~la conduitc:desBabylQD'ïtn~
la théorie de la pratique. iJt
tlicoric roule toute entière fur
le patriotiûntë. Bienpubtic'y~té-'
r~c de la nation gloire du mM~
Babylonien propos de thcéMa
que tout cela. J;a. pratiquea pou~
pivot ~'intérêt per~bnneL C~
qu'il y a de unguUer eft qu~
tE~
~f/~F~cj~.
j ¡
t <
iCCtégard les Babyîonlef~s ont
~longtemps dupes les uns des
autres. Chacun fencoit bien
que
la patrie le tôuchoit
peu mais
il eu entendoit
parler fi fouvent
& a~edueufement: aux
autres,
qu'il fe perfuadoit qu'il exi~oie
encore de vrais patriotes. Main.
tenant ils ouvrent les yeux &
voient que tous fe valent bien.
C HAPITR E VIJL

L E G 0 B E.

i E L eft le ïbrt des ëie..


efprits
mentaires ccntmua le de
préfet:

(riphantie. A fbrnsde ta
peine 1
colomne où I! ~ne
probaciquc i

purifies ) ils retournent: à leurs


travaux ordinaires voir
6~ pour
ou leur eïr le
prdence plus në<

ccnaire, &: les hommes one


le de leurs
plus ïecours~
au j(brcir de la colomne~ ils mon-
tent fur ce coteau. La un
par
méc.hanifme toute l'in-
auquel

iclUgence des eut


efprits peine
a H.ur:rc on voit ôc l'on entend
~E
<o~JE'.
~7

Ce qm fe paffe dans toutes les


conçues du monde. Tu vas t'en
auurer par toi-même.

De chaque cote de la
colomne~
un grand efcalier de
plus de
deux cent degrés, qui conduit à
la cime du coteau. Nous mon-
tâmes & nous étions à peine an
milieu, lorsque mes oreilles lu-
rent irappées d'un bourdonnt-
ment importun~ qui
· r. e augmentoic
a meH.i q~~ nous avancions.
Parvenu à une plate-forme
qui
termine le coteau la
première
choie qui nxa mes
yeux, fut un
dobe d'un diamètre conudera-
Me. De ce Globe,
procédoit le
P LN CfOB ;C.

brjit que j'entendois. De îoï~


c\toit un bourdonnement; de
prcs~ c'étoit un enroyable tmta<
me-.rre formé d'un an'ernblagc
confus de cris de joie, de cris de
dd~efpoir~ de cris de frayeur de
plaintes, de chants de murmu-
res d'acciarnations, de ris de
gemifTemcnts de tout ce qui ar~
nonce rabatt-ement immodéré
& la joie fbUc des homm(s.

De petits canaux
impeicepti-
Mes~ repr~ }c préfet, viennent
de cilaque pomt de la f~erncie
de la terre aboutir à ce G'obc.
Son intérieur e~
organif~ de
manière que rcmotion ( e l'air

qui
LE <~LOB~
~a

qui fe propage par les tuyaux


Lmptrceptibles, & sarR)iblit à la
longue reprend de l'énergie à
l'entrée du Globe, & redevient
~enfible. De là, ces bruits, ce
tintamarre, ce chaos. Mais a quoi
~crviroient ces fons confus fi
l'on n'avoit pas trouvé le
moye~
f!f~<:t-
ucic~u~ni~i t
voisnma&ede
la terre peinte fur ce
Globe ces
ifles, ces continents ces mers
qui embraflent lient 6c féparent
tout. Reconno~s-tu
rEurope~
ct-tte partie de, la terre
qui a
càu~e tant de malheurs aux crois
autres f rArrique briîlante, où
les ans & les befoins
qui les
fuivent n'ont jamais
T~ pénétré f
jL)
~0 ~S (?LOBE.
l'Ane y dontle !uxe e!~panant
chez les nations Européennes~ a
fait tant de bien (eion les uns y
& tant de mal ïelon les autres
rAmcriquc encore tcince du
langde ~$malheuieu~ habitants,
fjUCCiëSiAOmrucSCiUiic itH~lOit
pleine de douceur font venus
convertir ôc egojgerf Beniaroue
tel point de ce Globe chiite
plaira En y pofant la pointe de
la baguette que je te mets aux
mains &cpCTt:antFautre extré<
mité a ton OL'etHe tu vas enten"
dre din:in<~eirienttoutce qui fe
dit dans Feuiroit correfpondanc
de la terre.
C H A F 1 T RE I X..
PA 0 P 0
Su RpRt s de ce
prodige, Je
mis ia pointe de ia
baguette fur
E b 11onee jepré!Ii. l' 1.11 ôc
Rabyione; roieine,
entendis ce qui ïuit.

Puisque vous me confultez


for cet dcrit~ Je vous en du-ai
~naïvement mo~ avis. Je le
~trouve iaLge~~ de beaucoup
trop. Quoi pas un mot con-
x' ire ie gouvernement contre
les moeurs) contre la
religton
Qui vous iira? Si vous gaviez
combj~n on e~ las
d'hiKoifc~
13 IJ
J~2 LE~ P~OPO~.
d:' morale ) de pDilofbph!C) de
v(rs ) de proîe de t out
Tout le monde s'eft mis à dcri-
re &:vous trouverez plus ai-
(cment un auteur qu'un lec-
Mteur. Comment percer la fou-
-? le ? Comment s'attuer l'attcn-
tion ce n'eA par ces traits
lances~a propos ou non, contre
les gens en place par c~s dé-
30bauchcs d'imagination propres
Ma réveiller le goût des pLaiitrï~
que rabus a ~moun'ë p ar ces
petits arguments qui mLaniés
306~remaniés en mille manière~
plaifeni toujours parce qu'ils
attaquent ce que nous crai-
ao gnons Voilà lelon mot~
LES P~OP~ f~
9 v
l'unique route qui s'offre à un
écrivain qui a quelques
précen-
tions à la renommée.
Voyez
nos philofophes quand ils ré.
fléchiffent fur la nature de l'a-
me, par exemple ils tombent
="dans un doute dont toute leur
raiîbn ne ~auroit les faire for-
tir. Viennent-ils à écrire ? ils
tranchent la dimcult~ ôc l'a-.
me eft mortelle. S'ils le difent
ain~cc n'eâ pas qu'ils en fbienc
Lntërieuremcntperfuadcs;c'e~
qu'ils veulent écrire & écri-
rc des chofes qui fe fanenc
1ire.Encore fi vous vous etie~
=oiaif quelques partifans fi vous
çtiez de quelqu'une de ces
Pi~
LJ"~ P~OPC~.

(Offertes ) où Fencenibir pafK?


ce main en main &r ou cha-
cun à ~on tour eft t'idote
Mais non eus êtes, au tnilieu
des cabres littéraires~ comme
un théologien qui
prétendroic
n'être ni jan~ni~e ni moii-
ni~e. Qui vouiez-vous
qui fe
charge de vos intérêts Qui
vous prônera ?.?
Qui sccou~
tumera îes yeux a voir votre
nom parmi ceux
que nous reP
pesons

J'appuyai la pointe de la
guette une demie-ligne plus bas;
& j'entendis
probablement un
parti~n qui jettoif fes calculs fur
le peuple.
LB P~OPO~.
'0 N'e~-il
pas vrai diïbit-U
que dans le befoin de l'étac~
chacun doit contribuer a
pro-
portion de fon bien dëduc-
tion faite des dépenfes qu'il eft
tenu de faire? N'eM pas vrai
encore qu\m très-petit hom-
me dépende moins en habiî-
lementS qu'un autre de très-
grande tàiUe ?N'efi-U pas vra~
enfin, que cette différence de
03dépende eft
très-cortuderaUc
puisqu'il faut aujourd'hui des
habits d'été des habits d~hi-.
ver, des habits de printemps
des habits d'automne des hi-
bits de campagne des habits
de chafTc &: je ne fçais corr~
Div
3*~ t. EJ P~O~O~.
< n
Men d autres ? On en auroit
a ~i du matin & du
fbir c~is
on ne connoit
point de mati~
à Bahy~one. Je voudroi~ donc
que, la t6i(e à )a main, on fît
contribuer les fujets de Sa
Majeftë; ôc que chacun payac
en raifon renverfée de hau~
teur Autre conudération
du même poids. On a
pa-lede
de mettre un
impôt fur les c~
libataires; on n'y penfbit pas.
C'e~t chez ceux
qui font allez
riches pour îe marier,& ~ur-touc
chez ceux d'enjeux
qui font
affez riches pour
s'expofer à
avoir~esenrants.quilfautcher~
cne, de l'argent.
Ain~ i~
~B~ P~OPO~. C7
droit taxer les pères de famille
enraifbn compose du montant
de leur capitation & du nom-
bre de leurs enfants. J'ai dans
mon porte-feuille ;c ne
fçais
combien de projets qui valent
ceux-là, & que j'ai imagines
? !e p!us heureufëmcnt du mon.
de. Chacun a fon talent; voilà
le mien & ron ~caitcomb:e~
il eit à prifer aujouij'hu' c~

A peu de diAance, un
gram<
mairien ~aijfbit-~es ouïervations.
On parle trois
langues à Baby-
lone, difbit-i~ ccHc du petit:
~peuple, celle du petit-maître~
cçlle des honnêtes
gens. La
y~ LJE~ P~oro~.
pn imere ~erta dire, d'unè m~
nicre dégoûtante des chofss
-"qun revolcent. Avec ~out le
difcernement dont i!s fe Hat--
tent des auteurs ont cent
en cette tangue les Bahyio-
e- n~ens avec toute leur delica-
ten'c les ont lus avidement
x La féconde e~ formée de cer-~
tains tinus de mots
imagmés
pour fuppieer aux chojfes.Vous
parierez ce langage un jour en~
tier; &, à la fin il fe trduvera
que vous n'aurez rien dit. Pour
bien entrer dans le caractère
de ridiômc/iî e~ e~entiel de
deraifbnner <ans cène Ôcde
s~loigner le plus qu'il eit pof
L BS jP~OPO~. ~j~
nble du fens commun..La troi-
aofième manque de certaine
pré-
ciuon, de certaine force de
ceitaines grâces mais elie eit
fufceptil te d'une élégance ôc
d'une nettetë nngtïi~res. EUc
ne iburnifa peut-être pas aïTez
aux emboîtements du poctc
ni aux fougues du mu~cien
m&iseue fe prêtera avec une
~cilLté admirable 3 toutes les
o idées de celui qui obferve y
compare discute ôc cherche
la vérité. Sans doute, c'eit la
langue ia plus propre a parler
raison c'eA) malheureuse-'
ment, a quoi elle eft le moin~
?' employa
~0 P~ op o~.
Je crus entendre une iemmea
quetques pas de-ià j'y portai la
bague):ie Je vous avoue di-
~~ic-eite~ que J aime ce roman
a la foiie il e~ écrit on ne
peut: mieux. Pourtant, cette
Ju!c, qui fc dëfend pendant
trois volumes &: ne fe rend
qu'à la f'r du quatrième, jectc
fur i'inrrigue un
peu trop de
-langueur. Auni le vicomte
avancc-r-i h' peu ies
affaires,que
c'e~ pific. Il
prélude par tanr
de pen.s foi ~s i{
emploie
tant de temps
enprotefiations,
il prenc
conquête avec tant
de ménagement, que moi,
qui
uc ims pas des
plus vives U
L E P~ op 0.?. <~f
~m'a cent fois
impatientée.
~Anurement. l'auteur ne con-
noît pas affez les moeurs de la
~tionc~
<r.:

C HA PI T R Ë Y.
LE JB OjVj~jE~
JL~E !iazard voulut que la poin-
te de mu baguette tombât fur
une afTembIcc ou l'on pa- oit du
Bonheur. Chacun difbit fcnavis;
& je recueillis les voix.

On a cnnn démarque cette


fnpcrbe coionnade difc~t-on
on penfc à dégager ce grarJ
» &Cbeau portai orfufqué par de
peil~'s vihines maisons
on fc rcpent d'avoir bâti (eus
? terre pour orner une place le
~out fe ré~abiit~lesbeauxar~
t. J9 0 N~f~ e
<f2

vont rieunr dans peu Baby-


ione nnnoncej-aia magnincen
ce du monarque & le bon-.
?=~cur u.~ jtun i)cuptc u cit
hten qu~~ion de pcri~iies de
bcUç~ places &: de grandes vil-
.les ,poufrerdreun peuple heu~
reux il faut l'enrichir. IJ iaut
~.xciter l'induûrijC encouragef
Mia culture des muhi-
~rres
p!ieriesman~<~ures,~ faire
~Heurir le coi~nercp fans quoi,
':ouc le re~e n~ft rien. So-
dfes Je l'ai dit pius d'une fois,
.SeJe le répète: Si nous voulons
être heureux, il faut
njmpli<
~er nos moeurs rétrécir le cer-
clé de nos be~ms &~ dans la
LH 2?CJ'V~B!

Mlu~Icitë des champs, fe dero~


Mber aux vices qui fuivent le luxe
Mdes ville! <. Je ne fçais pas en
quoi connâe le bonheuf de?
~0peuples mais je crois que le
<? bonheurdes particuliers Coh-
~Me dans h~nté du corps ~C
la iranquillitë de l'e~pri~. <
Non pas aHuyément. La ~t~
90 ne fait auc~me impre<Ïi<Mi ~i~
ve &:la cranquillité vo~ un-
Mnuie. Pour éfï'ei heureux~
Miaut jouir d'une grandeTëttoïn<
ao mée car, chaque îïTftitït~
votreoreille ëS-chatouill~par
90 des éloges. Oui mais~o<B
Ma chaque inûant elle eft dëchï<
rée par des critiques patco
qu*on
j

2?o NHEï7~

qu'on ne peut plaire à tou le


moide. Mon avis eft
qu'on eft
'o heureuxà proportion de fon
autorité & de fon
pouvoir t
car on peut fatisfaire dans
la même proportion.
Oui
mais dès-lors on manque de
cet cmprenemcnt
qui met le
prix aux chofes il fuffit de
pouvoir tout, pour ne fe fbu~
cierde rien. Je crois,
moi, que~
pour être heureux, il faut mé~
o. prifer tout c'eA le
moyen d~-
viter quelque
espèce de cha~
grin que ce puilfe être. Et
moi, je crois quil faut s'inte~
tout c'eA le
moyen
de prendre
part à quelque
~/T~~ ]~
~F LB ~?ONHE!7~.

et de joie que ce fbit. Eu


90moi) je crois qu'il faut être in-
aodifférent fur tout c'eft le
a"moyen de jouir d'un bien être
ae inaltérable. Pour moi je
pente qu'il faut être fage la
ao fagene feule peut nous mettre
au-deffus de tous les dvëne-
» ments Et moi, je dis qu'il
<ofaut être fou la folie fe fait
ton bonheur à part &: indé-
Mpendamment de tout ce qui fe
a&pane de fâcheux autour d'el-
le. Tous tant que vous
30êtes vous avez tort. On ne
~opeut affigner rien de général
qui puine faire le bonheur du
<?particulier. Les efprits varient
Fo~E~. t
te! veut un bonheur
d'un ~en~
re tel autre dun autre celui-
ci demandedes richcMrs, ce
lui-ïà fe contente du nécefÏai-
re l'un veut a~er 6c être at.
me un autre regarde tout pen-
~chanc du cœur comme un
précipice pour Famé. li faut
que chacun s'étudie &: ~ive
~bnpenchant. Point du
tout;
5c vousn'avez pas plus rai~fbn
qu'eux tous. En vain je me
persuadequeje ferois heureux;
Je poïîedois telle chofe dès
queje îa possède,je fens qu'elle
ne Aimt point, ôc~en jfbuhai.
te une autie. On denre ~ans
ceÛe; on ne jouit jamais. Un
E ij
LE jPoNH~

90 hommeetoit perpétuellement
Men route ôc toujoursà pied:
90 excédé de fatigue il difoit
Je ferois content, fi j'avois un
cheval. Il en. eut un mais la
90pluie le froid le foleil con-
Mtinuèrent de l'incommoder.
M Un cheval ne fuffit point, dit-
il une voiture peut feule met-
aotre a couvert des iniempëries
90de l'air. Sa fortune augmenta;
Mon fe pourvut d'une voiture.
90 Qu'arriva-t-il ? L'exercice &
la fatigue av oient jusqu'alors~
Mfbutenu la fanté de notre
90voyageur dès qu'il en man-
aoqua il devint goûteux ôc innr-
90 me & bientôt il ne lui fut
t E ~OMHEC/
i
"pIus pofHbîed'aller ni
plus polIibIe ni à pied~
pied,
~ni a cheval ni en voi<
"turett.

Tn*
Eu~
7~

CHAPI.T BLE 3(1.


iLjEPOr-PO~jRR~
J E n'arrêtai plus la baguette en
aucun endroit je la portai fans
di~in~ion d~ c6cé d'autre ûc
je n'entendit plus,que des pro-
pos rompue tcl~~ue ceux-ci

On craint i%guerre les im-


90pôts, la
misère~ otites frayeurs
30que tout cela hélas 1
j'en ai
= bien une autre. J'ai
imaginé un
iyAéme fur les tremblements
90 de terre & calcul fait je
Mtrouve que, tout près du cen-
tre du globe il fe forme ac-
~B ~o r~pou~~f. i
y~
Mtuellement un
foyer te!, qu'il
culbutera tout. Encore Hx
mois & la terre éclatera corn-
ueme une bombe toute la na.
ture. Oui toute la nature
y di~paroît à mes yeux; toi ïeul
exiges pour moi éteins cher
amant, éteins le feu dont tu
m'as embraie. Quel inAanc i
?ola volupté absorbe tous mes
(eus mon ?~me~ p~nctr~c de dd-
lices iernblc p~ête me quic~
ter elle palpita elle s'ebr:u~
le elle m*ccbappc reçois-ta~
cher amant i ~c te la livre
toute entière. Ah j'entends
venir mon mari luyons.
w Courage braves
~)idats;frap~
Eiv
~2 LE Por-POï/~f;

Mpez vengez la nation que le


fang coule ôc que nul ne foit
épargné. Périuent les Infulai-
res~vivent les Babyloniens
Je vous foutiens moi, que, de
tous les peuples il n'en e~
30point de fi gai
que le Baby-
aoIonien. Il
prend toujours les
chofes du coté le plus riant.
Un jour de
prospérité im fait
oublier une année de mal-
heurs. Juïqu'à fa
propre mi-
9asère il chanfbnn~ tout; &cune
» épigramme le
venge des pertes
que lui causent les iottiïes des
90grands. 0 que nos grands
font petits & que nos
fages
~bni ~bus Je ne peux m'ote~
~rE PoT-p
o~R~i. J
J < A 1
de la tête que l'homme eit
un
ouvrage manqué. Je vois bien
dans la nature des efforts
qui
tendent à le rendre raisonna-
ble mais je vois aum que ces
efforts font inrruaueux. 11
n'y
a point d'étoffe. Il n'eft
que
deux âges celui
d'imbécillité;
dans lequel nous
naiubns &c
panons les deux tiers de la vie;
&: celui d'enfance, dans
lequel
~o nous vieillinbns &
mourons.
J~ntends bien parler d'un
âge
raifon mais je ne vois
point qu'il arrive. Je conclus
~donc~ &C)edis. ·
Oui, madame, du coiton tranC
1 ~parent. Tout-a-Fheujre on
j x P o r-p o ~N Kï.

-Mvient-d'en faire la découverte'


dans les terres Auurales ain~
'o plus de rhûmes, ni de Huxions.
Des mouchoirs des gands ôc
30des bas diaphanes protége-
?o ront contre le froid, ôc en m~
me temps nous laifferont ap-
percevoir cette gorge admira-
blé, ces bras charmants & cette:
ji~mbedivine.Des doutes par-
tout, de la certitude nulle p ~rt.
39Que je iuis las d'entendre de
?olire, de rcnjchir~6c de ne rien
apprendre au Juâe Qui me
dira feulement ce que c'eiL,
C'eû~cet homme de la
campa-
30g~e monfeigneuj-) qui quitte:
charrue ô( vient vous p~
tjejPor-po~Rxi.
1 11Il'l., 1
1er de l'affaire de ces pauvres
30orphelins qui ne nnit
point.
C~la. ~~t vrai mais que vou-
ao lex-vous nous ~bjmmesfi ac-
câbles N'importa je vem<
3?terminer
comptez-moi cette:
afïaire au plus jufte. Ah mon
cher monteur je fuis fort
aifc~de vous voir vraiment je
vous dois un compliment la
=" dernière perruque que vous
30m'avez faite m~ vieiUit de di-X
ans. Surement, monueur ne
trouvoif pas q/~e j'euue une
physionomie auez magi~rale
30 Ses vez-vous mon cher mon-
neur qu*il n'en faut pas da-
~van.tage pour me couvrir d~
7<f LEJ! Pcr-po~~y:

ridicule ôc vous perdre de'


~réputations.
Seigneur trois femaines d'un
~vent d0~/?~ pour que mon
x' vaiueau puifle aller
Seigneur trois femaines d'un
x- vent/d'?~ pour que le mien
puine revenir Mon
Dieu donnez moi des~ en-
fants Mon Dieu, en-
y voyez une nèvre maligne à ce-
fils qui me déshonore
Mon Dieu, donnez moi un
mari. Mon Dieu 3 dé~aiMs-
~moidumien.

Peut-être tout ce fatras ne fe<


ya-t-il pas du goût de la plupart
L E Por-p o~jtjRj. ~7
de mes ledeurs. J'en ferois fâ-
ché. Auffi, à quoi penfent les
homïnes de tenir des
propos fi
bizarres, fi peufenies~ Ôcfi cou-
tradi~oires ?
CHA PITRE XIL
LE MIROIR.
COMME je m'amu~bis de tous
ces propos, le préfet de
Giphan-
tie me préfenta un miroir. Tu
ne peux que deviner les chofes,
me dit-il mais, avec ta baguette
&:cette glace tu vas entendre
& voir tout-à-la-fois rien ne
t'échappera tu feras conune
préfent à tout ce qui fe paire.

De dl~ance endiAance~
pour-<
fuivit l'elpric elcrnentaire~ilfc
trouve dans
l'atmofphère des
portions d'air que les efprits ont
t.jt ~fjr~ o f~.
tellement arrangées qu'elles re<
çoivent les rayons réfléchis des
différents endroits de la terre
Celes renvoient au miroir
que
tu as fous les yeux de manière
qu'en inclinant la glace en diffé-
rents ~ens on y voit différentes
parties de la furface de la terre.
On les verra iuccefMvement tou-
tes, y fi on place fucceffivemenc
le miroir dans tors fes
aipe<~s
poffibles. Tu es le maîttc de pro-
mener tes regards fur les habi~
tations des hommes.

Je me faifis avec
emprene-
ment de cette glace merveilleu-
le. En moins d'un
quan-d'heurc

¡¡¡¡'~¡"M~W.
80 JLE J~fj? 07~.
je panai toute la terre en re<"
vue.

J'appercus beaucoup de vui<


des) même dans les pays les plus
peuplés & je vis pourtant les
hommes fe preHer, fe
heurter
ïe manacrer comme fi la
place
leur manquoit.

Je cherchai
longtemps le
bonheur, & ne le trouvai nulle
part, pas même dans ces royau-
mes que nous
appellons florif-
~ants j'en
apperçus feulement
quelques traces dans les cam-<
pagnes que l'éloigncment met-
toit à couvert de la
contagion des
villes. J'embrauai
~z
Poy*p o~ANf.

J'embrasai d'un
coup d'oeil
Ïes vaftes contrées
que la nature
avoit voulu réparer
par des mers
encore plus vaftes &
je vis les
hommes couvrir ces mers de vai~
feaux, & les faire fervir de liens
entre ces contrées même. C'e&
mani~e&emenc aiier contre les
intentions de la nature~ difois-
je de telles démarches
ne peu-
vent avoir de ~cces. Aud ne
voit.on pas que
l'Europe foit
plus heureule depuis qu'elle eA
pointe en quelque ~brtc à l'A-
mérique & je ne ~ais û elle
n~tpas plus à plaindre.

Je vis les varier %.vll4


préjugés
jr-6~ Ô--O
vo~~cA corn.
~.ujm

y
LE POT~POUBXI.

me les climats, &, par-tout 3 fai-


re beaucoup de bien ôc de mai.

Je vis des peuples ~ages le


réjouir à la nauïar~c de leurs
€iuancs &cfe lamenter ala mort
de Leuj*& parents &cde leurs amis 2
j'en vis d'autres plus ïages en-
virohner l'enfant nouveau né,
~c pleurer amèrement e n con*
~ërant les orages qu'il devoit
tuuyBr dans la carrière qu'il al~
loic parcourir ils rëiervoient
leurs réjouiffances pour les con-
vois tUnèbrcs & félicitoient les
morts d'être enfin à couvert de
toutes les misères de rhumanité.
JPoT~PO~j~.
Je vis la te~e co~ve~tede
monumentsde t~ut genre qn~
ia ~oibic~e ~eve Q ra~bi~~n
desMyos.Jaques d~s te$
p!e§~le bronze m~b~ q~
~enfermenc~s cendjr~ dea
H~r~ o~re~tdes imagesd~
guerre~ûc fefpa-cntk ear~ge
~e$~a~uesïnem~de ces ~i$
des hapunes~dQ Qe~fb~ye~~
p~~que~ quLeles ma~cu~ de~
~mp$ e~agè~ht dans desgue~
TC& de CQu~e.dmrée~on les e~
viro~ned'ornementsboHiqueux
&:d~ natioh~enchamëeseon~
me les iauri~s teints de ~ng
étolcnt ~eulsdignesde coufoo~
ner les rois.
Fij
I

tZ Po~-P~C/~Nh
J~ vis le plus reïpc~able de
tous les penchants qui nàiuent
dans le coeur humain, porter les
hommes aux ~xces les plus ex-
travagants. Les uns adreftbienc
leurs voeux au fbleil les autres
imploroient rain~ance de la lu~
ne, 0~ d'autres ~fepro~ernoient
devant les montagnes celui-ci
trcmbloit à rafpe~ de Jupiter
tonnant, Celui-là~échinbit le ge-
nou devant un ~nge. Le bûeur~
le chien, le chat, avoient leurs
autels. L'encens brûloit pour
les plantes même; le bled~ la
feve~ l'oignon, avoient un culte
~c des adorateurs.
~B
Por-~oc~~f.
Je vis la famille des hommes
fe divifer en autant de
partis que
de religions; ces
partis ie dépouil.
ler de toute humanité
pour fe
revêtir du fanatifme, &ces fana.
tiques s'acharner les uns contre
les autres comme autant de bê-
tes féroces..

Je vis des gens qui adoroient


le même Dieu, qui facrinoienc
~u-le mêmeaute~ qui prêchoient
aux peuples l'efpcit de
paix &:
de douceur; je les vis
prendre
querelle- fur des queutons inin-
telligibles, ~bientôt Ip haïr~
& percuter ôe fe
perdre mu-
tuellement., Q Dieu que de-
F
Fu~iii
f~ ~B P~y~ot/n~f.

viendront les ~oa~e~ s~iisne


trouvent dans toi encore pïu~
de bonté qu'il ne trouve dans
eux do fbibi'dïe ded~ fblie f

En~m~ je vis di~re~tes


rations variées ïRilk égM-dsy
fe renembier en ce qu'eHes ne
valent pas mieux les unes que
les autres. Tous les homtnes
~ont méchants; rUîtramontaiti
par fy~eme ribéden par o~-
~uei~ icBatave pat intérct~
Germain par rude~e~ i'Ic~aire
par humeur, le Babyioïuea par
boutade) 6c tous par une cop-
juption genô-a~ du c<xmr hu-
BMin.
~7

CH A PITRE
XIIL j f
L'~P REt/~jy. s
1
C~E coup d'oeil généraljett~ ~ur
toute la terre, je vouluevoir Ba< j1
bylonc en particulier. Ayant î
tourné ma glace au Nord.
l'inclinant tentementfur le ving- 1
tième ménd~n~p je tâchois de
¡
.j,oindre,cettograndeville. Parmi ¡
les cantonsqui p~tïbientAiccep
Vivement~~pMs yeux, il s'en 1.
trouva u~ q~ <pcamoa atten-
tion. J'y appercusune maison 1
de campagneni petite ni gran-
de, ni trop ornée ni trop nue.
JLanature, plu~ que rart, ~m-
F iv
2Tp B ~r.
t~ttu* <
L'eJhTo:t les dehors. Elle demi-
roi, Furdes
Jardins, des bosquets
qjciques étangs qui termi-
roienL un coteau tourné à i'O-
r~nL. On y céicbroit en ce
mo-
ment une ~te
champêtre, les
habitants des environs
yeecient
accourus. Les uns, coucha fur
!c gazon, bûvoient à
longs traits,
& s'entretenoient de leurs
ar~
ciennes amours les autres à
leur
voix meioient le fon des
mufet-
tes & p!uueuM cxécutoient des
danfes que les vieillards ne
trou-
voient pas au~ belles
que ce~
les du
temps paHe.

Vois-tu fur le
b.dcon, me dit
~PJ!F!7~;
le préfet, cette jeune femme
qui,
d'un air riant, confère ce
fpec-
tacle? Elle eft mariée
depuis quel-
ques jours, &: c'en pour elle
que
fe donne cette fête. Son nom
e~ Sophie: elle a de la
~eaucc,
comme tu vois, de la
fortune,
de rerprit, & ce
qui vaut plus
que rout le refte, beaucoup de
bon fens. Elle a eu tout à la fois
cinq amants aucun n'avoit fait
fur fon coeur une
imprefnon vi-
~e, aucun ne lui depiaifbit; elle
ne ~avoit auquel donner
iapré~
férence.

Un jour elle leur dit: Je fuis


~eunc;i & mon intention n'eït
j?C L'~J'~EC/r~ w

pas de me ~ettcr encore dans


ces lie~s indinoiubles qu'on
f:e ft' donne j<~mais
que trop tôt.
~i ma mam vaut autant que vos
( mprcnements Semblentl'annon-
cer, faites vos efforts pour la
mcrifer. Mais,y je vous le décla-
re, j:e .ne ~erai mon choix: que
dans quelques années.

Des c'nq amants de Sophie~


le premier avoit beaucoup de
difpofition à diuiper fon bien.
Les femmes, dit-il, fe prennent
par l'extérieur: dépenfons beau-
coup, & n'épargnons rien.

Le fecond avoit un JEbnd.s


d'e-.
~~r<:ï't/~B.

<:onotln!equi mciinoit à 1~?~


ce.Vis-~vis de Sophte, dit-il,
qui penfe (bUdûM~nt3 le mei~
leur eft de fe montrer capable
d'amanel beaucoup de Men: jet-
tons-nous dans le comfncrce.

LetToincfne ~voit l'ame fière


& haute. Surement~ dit-il ~So-
phie, qui penfe avec nobleHe~
fe la infératoucher par l'éclat de
la gloire prenons le p~rd des
armes.

L~ quat~ème ~tok un hom-


me de ca~bineCtSophie, dit-il,
qui a tant d'efptit) penchera du
t:<jte<~ elle en trouv~r~ le plu<
~jE'pR~~re.

continuons de cultiver le notre


~c tâchons de nous
diilmgucr
paj'mi les gavants.

Le cinquième étoit un hom-


me oiseux, qui ne fe foucioit
pas
beaucoup des anaires de ce mon-
de il ne ~avoic quel
parti pren-
dre.

Chacun J'uivit fon plan & le


<utvit avec cette ardeur
que l'a-
mour .feul cft capable
d'inspirer.

Le prodigue fondit une


par-
tit de fon bien en habics, en
équipages ) en domestiques; il.
~t b~tif ujn.e belle maiibn~ 1~
i/ Z* j: F r E. ~3
meuMa Superbement, tint tabi~
ouverte donna des bais & des
~ces de toute espèce on ne
par-
tit que de fa gén~routé de fa
magaincence.

Le marchand remua tous !e<


refforts du commerce s'intéreP
fa dans toutes les
parties du mon.
de~J & devint un des hommes
les plus riches de ton
pays. Le
militaire chercha des
occa~on~
&: bientôt ïe
difHngua. Le fça-
vant redoubla tes
e~rorts ttt
de~.découvertes~ fe rendit ce-.
icbre.

Cependant Foi~ux faifoit fes


j5'r <t R <~
]~€3don!: pelade qu'eit
~c~m dans l'ina~ion H feiQit
e~clu9~ U s'c~b~oit deyaiïK'rc
~bn indo~nce. les Mct~ qu'U
renoit de fes pèr~s 1m ~mbic"
rent afiez conHddrables~ M ne
vou~c point ictie? da~lc
commerce le tm~uttc de gHC~
re ~coit. trop oppot~ ~bn c~
Tâ~~e, il ne vQu~t p~int p~eï~
drc parti des ïu-mc~ il nayok
~~is lu qnc ]~ut P~n M~u~
ment:y !c.s fc~nces r~ tm pa~
fOi~oicm: point valoir les peines
qu'oïl fc donne poujr dies; ilne
~c jfbucla poinc de devenu.: ~.i
vant. Que laiie donc?Att:en-
don~~ di'U:~e tcmp~ no~s~e-
~'jB~nc~rc.
terminera. Ain~ tireur à carnat-
fon de campagne, taillant fes
arbres, lifane Horace ~c aHa~t
voir de Mmp$ en temps le fsut
objet qui troublât fa tranqmiii-
té. Toujours dans la résolution
de prendre un parti, le tempx
s'écoula il n'en prit aucun.
,j.
Le terne fatal approche, d~
fbk-il ~ueiquefbh à. Sophie: t
vous allez vous décider, ~cc~
ne fera fûrement pas en ma fa-
veur. Encore q~eiqoes jours
€c c'e& faic de md~ Cette Mi*
tude tranquille ces champs dé<
ticieux vous ne Ie$ embelurei
poinc e vous ne les animera
~~pasc~~

point par votre préience. Ce«


jours iereins.que je
comptois
pa~sr auprès de vous dans Iavo<
tuptë la plus pure, ~n'ëcoieut:que
des fonges flatteurs, dont Fa-
mour charmoit mes fens. 0
So..
phie tout ce qui remue les paP
~or~ & rouble le
repOH des
h.'i~.ies n'a pu rien fur
moi;
t~. denrs font réunis vers
vous; & je vous
perd: pour ja-
mais î

Vous êtes
trop Juiie~ lui re<
pondoit Sophie, poui'couver
mauvais que .jmciino du côté
ou je croirai trouver mon
bon-
heur.
En~n
~pNnyyrj~
1

Ea~n,~ le tamp: 8~coula;~c.


non
b~en de jDé~exions
phie;~ dëcerMu~ à prendre! w
P~c~ ~m..

Eiic~t a~pfc~g~~ Si
~a inu~c ~vM~pccAs,
~h~:)nm~ o&jqnc< ~o~~v~
~war ~no~ vmt ~~Otr~~
iïM~mnioàt~~Mi.
PSMdMa~aia.d~pcnJ~~
~<~ iMM
~e~~di~ pard~
~otretjMën~poai, < u~
<em~cE~vous
dtStpNucx l~j~~
~ouc ~ous odi~n~ ~M~jen~w
~u~n~ge. JcfyQ~;eo~tiJ~<~
~~amMs~bngcr~ r~ ~j/f
~~<.
eat "–~
..J..?~ v v
.v t
1 ~~t

1
P~~T:
Q"

1
J~8 ~~KJB~~J~
EUedit au marchand au au<
litaifeôcau ~vant Je ~aiï que
vous m'avez marquebe&~coup
d'attachement mais je pcmc
au~t que vous n'en avez pas
moins matqu~~vons pjour~es
~~cheScsvom pour 1&gi)Mre~
Ce~ous pour les fcicnca~ Ea
<&yantde Rxcrmon p<:n<~ant)
chacun (uivo~lo Aen;eb~à~ua
tigï~Gitautant pouï j&tnAme
M~~pour MoLQue je CM: d~nne
~quetqu'wndévoua illui jrcf'
t~ra tou)OUM des vue$iucid'au-
~~6 objets; f un s'occopem;de
i'augmcntationde & ~tnne~
rautre de fbn,avancementdata
le fsrvice/l'autre de fcspro'
jLj~pajEuir~
o&

jgresd~n&les fc:iences. Je ne pui~


donc ~uiSrc a aucun de vous &:
mon dejfire~ de remplir le coeuje
de quelqu'un qui rempMc
mien.

Le même jour, elle vit le ib-


Ltaire. Vous vous y attendez de-
puis long-temps, lui dit-elle, je
vais ennn Vous
ïnexp~uer.
~avez ce que vos rivaux ont fait
pour obtenir ma main voyez
ce qu'ils furent & ce qu'ils Ibni.
Pour vous, tel vous avez
ëté~
tel vous êtes. J'en crois voir la
raifon. Inditterent fur toute au-
tre chofe vous n'avez
qu'une
ïeulc paulon &j'en fuis robje~
G ij
JT~O ~JPF~E~rE.

Je puis feulevaus, rendre heu-


reux. Hé bien! mon bonheur i<~
de faire le votre. Je p~rtagefa~les
douceurs de votre ïblitu~~c je
tâcherai de les multiplier. ,r
icr

CHAP ITRE XIV.


L JE r~ ~Ëjvr~
Je revins à mon premier ob-
jet &, aprèsavoir cherchelong-
temps avec le miroir, )'apper<,us
~n petit efpace dp terre
qui me
parut comme enveloppe d'u~
nuage.Il en ibrtoit mi bruit con-
fus, a~ïezfemblableà celui du-
ne mer qui obéit en muj'mu<
Tant aux efforts du remue. U~
rayon de fbleil eut bijent~tdif-
np~ les vapeur~ &:je rcconnm
Babylone~ v

TyvMdes~aac~o~~ ..t. )

<urHJ
'J03 ~E TjJL ENT~.

va pleurer les malheurs de$ temps


patTes afin d'oublier le~ mal,
heurs du temps préfent; des aca-
demies o~ l'on devroit: dt~erter,
oH l'on fe qucreUe; des tem-
ples qu'on bâtit, en attendant
que la religion fe retable; des
oraceurs qui annoncent aux peu-
ples pervertis les malheurs les
plus terribles, 8c des auditeurs
qui mesurent ~es phrafes & cri-
tiquent le ~y!e un palais où l'on
a placé des magiftracs pour la fu-
reté de vos ens, & dans le-
quel vous conduifent des gu~e!
qui vous dépouillent~

Je portai mes rcp~ds du cote


LF~T~ï.~T.f. JO~
des promenades; 6eje parcourus
des yeux ces jardins toujours
ouvertsà l'oifiveté, à la coques
teric & au délaCement. Je vis
fur un gazon écarté quelqu'un
qui en fouriant, jettoit fes id~c~
fur le papier. Je fixaice papier,
ce je lus ce qui ~uit

Un jour, Jupicof fit puMier


par toute la terre qu'il avok
<'réfolu de diâribuer les diffé-
rents talents aux di~erentes
nations que tel jour la dif-
» penfadon ~'c~feroit dan: rO"
olympe; &: que les génies des
peuples divers cuucM t'y
trouver.
Q iv
Tc LET jT<<t. a Mr.~

~Legeni~JeBabylonenQt-
tendit pas le jour marqua ôc
*o~e rendit le pienner de tous
«' aupalais de. Jupiter. Il ~e pfé-
~'fej~ta avec cet-air de c~n~n-'
ce qui luie~n~curel; il débita
~e ne ~ais combien de cooi-
plimencs: tournes le plus jo-
liment: du monde &c ne des
présents ~~a~p~r celeftexavec
~cecte gcace q~onlui conno}t:<

ToII donna au père des .Dieux


-~un quintal de feu grcge0isd&
="la derniers invention a~n
qu'il tonnât: plus efficacement,
&:qucron coiT~men~ata croire:
a Apollon~ une grammage Ba-
r:J~ y~LENT~. Jof

~'bylonienne, pour qu'il réfbr-


mât les bizarreries de la lan-
~gue a Minerve une collec-
'otton de romans
pour qu'elle
en corrigeât les libertés, &
ap-
prît- aux romanciers à écrire
décemment Venus, deux
petits tableaux ex voto, pour
ia remercier de ce que l'année
dernière il n'y eut à Babylone
que deux cent mille habitants
~0qui
gardèrent de longs & cui-
*='~anisfbuvcnirs de ïes faveurs.

II fit fa cour aux Dieux, en


compta auxDéeneS) dit tant
de jolies chofes, & fit'tant de
~Iblies~ que~ chez Jupiter~ on
jro~ L~y T~LE~r~.

"ne p:)j'loit que des gentille~ea


du génie de Babylone.
< Cepend:mt, le jour marque
Marriva:&:
Jupiter, ayant pris
Mavis de fon conseil fit la.dif-
t) ibution des diBFércncstaJenM
Ma~jx génies des du~erente~.na-
3?tions. A celui-ci, il aut~na le
don de philojfbphie; à celui-
-là, le don de legination, & à
30cet autre, le don d'éloquence.
II dit à l'un, Tu feras le plus
30ingénieux à l'autre, Tu feras
le plus gavant &: toi le plus
xiéconome ôc toi le
plus gucr<
rier &ctoi le plus politique
6c toi, ennn, dit-il, en adref.
fant la parole ~u génie de B&<
LZ~T~~ZNT~. 10~
Pylône a. tu feras (ont ce que
tu vouc~ts~tre.

30Ravi de ce fuccès ôc de re-


tour chez lui, voilà le génie
<ede Babylonequi veut tout Ct~
treprendre la fois. Il enta-
«' maje ne f~aiacombien de pro"
Mjcts~ & n'en exécuta aucun.

aoll Ht de très-belles loix, 6c


'M enfukeles embrouilla par des
commentairesianx nombre.

II voulut au~n être theolo-


gien, ôcs'empêtra dans des dif<
90pûtesqui lui devinrentrunc~
ftcs.
~o~ t~ r~LR~r~

II commerça, acquit beau-


cc.up, dépen~~ncore plus, ac
devint plus de he ôcmoins aiï~.

90Qirateur, poète marchMc~


philosophe, fut tout; ôcactei-
gnit en pluftours choies la
'Mperf<i.on, mais ne i~u): ja-
~~ï~is s'y maintenir.
TO~

€ H API T R E XV.

cot/r b~~cz.~

D~x gens Ïe prbme-


lettfcs
noicn~àqHot~u~~asde~~j~e
~ay~c~z-voMS.pas, d~ic
~~n~cu~~ q~pas<nx
~~èd~s <~ retire iict~at~c
~~t~id~s, i~afan~~
ne fa~b~~ ~aibutMTy
~f~~annpn~~ Â~pCM~ à)i~e~
i eHe ~ô~it
pawtn~
~î)~& le ~è~j~da<tuer~ ei~~M
?~
~r~v~ heM~
~~u~le plus rien. ab~
~4e~s
d~Ue. (~~avo~ p~
~pouf ~odè~ l$s plus gyacj~
~f6 LJ6 <~0~t

maîtres d'entre IcsGrecs&M 1


Latins on les égala fi on ne
Mles furpaiïa pas..

» Les (ucces inipirent de h


Mcon~nce~ 1; ~C, {[vectrop de
» confiance <~A
fe ~glige. Oit
s'ennuya bï~Atôt d~avottioù~
Mjours roeii fur les anciers. ll~
-ont eu îeuf m~nte &c nou~
~vons le nar~re
avons d~rent les~
nôcre~ ditcnt les ~a~
ba-'
bylonietis q~i ~it fi nouy~ic
les valons pa~ I}s liv~~fénf
donc a.eux<m~mes & le go~
~on plus ge~ml Se de tout~
les nations, m&is le goût
qui
leur eft propre cara~érifa leurs
f ouvrages. V~yezpresque tou"
D~ ~J~Ct-N. ff~
< CMnos poches nos hinoires,
nos harangues nos livresà la
mode tout y e& pfë~cnt~ la
B~bylomenac beaucoupd~
peu de nature; une va~e <u-
perneie, point de ~ond~ tout
eâneun~iégar~ vif, pédUant~
tout eff joU~jrica n'eA bc~u.

Je crois prdEentiriejug~
ment de la pof~ké eiic r~-
ganie~ ic$ ouvmgesdn .dix~
'"ieptiemc ficelé comme les
phis grands e~orcsdela nation
"evers le bca~; ceux du dix-
» huitième~com~edes tableaux
a-o~ les Babylonieils ont
pris
~plaiHr a fe peindre.
T~. LE 6'ÛC~y D~ JjJ~CLE.

MSi nos ëcnvams font capâ<


biks de revenir fur lem-s p~s~
w & de reprendre lus grands mo*
~d~c~ on ~&ic €~ qu'U~'p&~
~~eht;41s fb~c-~s de.plaii~'à
toute la terie ~cpouf ïou~o~s:
'omà~s, s'ils coMt~'entd~i~ol~
~vr~r à eux~m~Ntes~~eun!jou~
vrages ne feront jamais que (~es
~i}oux dë:~h~n<e~ que~t~no~
~c met envïtlo~r~i6c~u'Ujne~~
a?cmode JËticbie~tjouMi~ <<.
~~J..ii t.(r~ ee

CHA~
1
CHAPITRE XVI.
LA R~~OJV~ï/6~.
JE vis a Fecart deux
teinmes,
<Iont l'une parloit, en
regardant
a chaque hi~&nt
autom d'elle
avec cet air
dmquiétu< qui
annonce une confidence des
plus
my~neuïes. Je prêtai roteUle;
&, avecbeaucoup de peine
J'en.
tendis ce qui fuit

Je te ~ais gré, chère com~


teûe, de rid~c que tu as ron~
rue de ma iageue. Ecouta je
M veux te rien
cacher; tu vas
voir jusqu'à
T. point ~non tjpeut
quel ~Atjn.
~~<? 7. H
jri~ L~jR~~o~NB~~K.

Mcompterfur moi. Nous autres


Mfemmes il faut que nous de-
vinions les chofes, on ne nous
9)lesdira jamaisnettenient mais,
wavec un peu d*attention il
nous e~ aife de voir où nous
Men fommes. Pour moi, )'ai ré.
Hëchifurles maximesdes hom-
-~mes fages de nos jours &
te voici ce que j'en ai conclu.
II n'y a plus que le petit peu-
Mpie qui s'occupe encore d'une
vie future; les peines ôcles rë-
compenfes de loutre monde
font des mots vuides de fens,
que le bon ton a profcrits de-
puis long-temps. Les animaux
ôc les hommes ( les premiers
~Oi~B~E. Tff
d'entre eux ) font faits
pour fe
lainer guider par
les fens; Fin.
teret ~eui des pa(Bons doit les
&irc ~gir. Que chacun écoute
au fond de fon coeur ce
que
ia naturelui
infpire, qu'il fuive
ces infpirations c'c~ la voie
du bonheur. D'un autre
côté,
Société ne peut ât~cr~ns
~~oix~ & ces ioix ne peuvent
être d'accord avec les
payons
detousIescitoyen~Ccuxdows
~qwi ont ptacé leur bonheur
dans ce qoe la loi défend ne
peuvent fe condaire avec trop
de circonfpeaion. D fauc
que
~ns cène ils marchent dans
ro~bre, le myj~re doit
Hij
tl L~?~~y~ON~E~
v'e leurs pas, &( je<;ter ton
90voile fur tou~~s leurs ac~-
étions en un mot, ils peu-
wvent faire ce qu'ils veu~nt~y
ao pourvu qu'ils paro~ncnc faire
w ce qu'ils doivent. Voil~ chè-
wre ~mteue~ les principes que
90j'ai recueillis de la philosophie
Mdu temps. Je ne te parlerai
poinc de leur in~uence fur
90 ma conduire. Peut-être fuis-
'0 je ) en effet ce que je pa-
90roïs être mais je ferois tou~
90autre) que je paroîtrois tou-
w jours telle ce.

0 Babylone m'écriai je
le levain a fermenté ôc gagné
L~f
~~J~ONNB)7~C.
jf~
la maûe. Tu jfembîesbien cor<
rompue maistu Fesencore plus
que tu ne le femmes.

Hil~
TJ~

CHA PI TRE XVII.


LE~ CROCODjTL~.
RENDANTle cours de mes
voya-
ges, j'avois vu en Perte, dans
les plaines qu'arrofe
I&Tedjen,
s'élever une
difpute qui pana-
gea le pays & jetta une animo-
fitd furprenante dans les
esprits.
Je fus curieux de voir ou Ja cho-
fe en étoit: je
plaçai le miroir
dans la~ea requis; & en mc-
me temps, je poïai fur le
globe
la pointe de la
baguette, de ma-
mcre que je pune voir & enten-
dre ce qui fe
paffoit.
t
t-E~C~OCODJLB~. fjr~
La plaine ctoit couverte de
deux armées nombreufes, & l'on
ctoit fur le point d'en venir aux
mains. Voici le principe de la
querelle.

Un musulman pieux & ga-


vant qui lifoit l'alcoran avec
le zèle d'un archange & la pé-
nétration d'un féraphin, s'avifa
un jour de demander fi la co-
lombe~ qui cacéchiïbit Maho-
met, parloic Hébreu ou Arabe.
Les uns dirent d'une façon, le~
autres d'une autre & il fe form~
deux partis. On differta, on écri-
vit amplement pour & contre,
& l'on ne put s'accorder. A la
Hiv
T~O ~ES CROCODILES
chalet r de la difpute, fe joigne
re~t l'aigreur, la malignité qui
l'accompagne toujours, &cla po-
litique qui s'efforce de tirer
avantage de tout. Un parti per-
fécutoit l'autre, ou en étoit pcr<
fécuté, felon qu'il prenoit ou
perdoit le denus. On préluda
parla perte des biens, les exils,
les banninements & voilà qu'on
finiffoit par une guerre ouverte.
Les ~echures avoient fi bien ca-
bale, que les citoyens s'étoienc
armés les uns contre les au-
tres.

Les deux armées alloient fe


choquer loriqu'un vieillard vé-
~.K~CjtOCODIf. {
i <
1
niable s'avança au milieu d'el-
les, convoqua les chefs 6c
parla
en ces termes

Ecoutez peuples de Cora-


ïan. Il y avait en
Egypte une
avilie célèbre qu'on
appelloit
Ombes; elle étoit voifine d'u-
ne autre grande ville nommée
Tencire toutes deux étoient
~ntuces ïur les bords féconds
du N~. En cet
endroit, le Heu"
ve nourrinbic beaucoup de
Crocodiles, &: ces animaux
voraces faifoient une
guerre fi
crueiie .à ces deux villes,
que
les habitants étoient fur le
point
de les abandonner. Les
gou"
T~.2 .r~C~OCODJL.E~.
verneurs de Tencirc craigni-
icnt qu'enlîn leinr autorité ne
-"s'éclipfat~ & qu'en eHet tes
c~oyens ne vîn~'ent à fe dif-
perfcr. Ils aHemMerent donc
les Tentirites leur dirent:
~o~~ ~~1 <&"
/7< ~/Z/C<?~les animaux ~'(~.
/7M~ qui ~0/CA~
~'J'. Yoici <:<*
que /ZO. an-
-? A~.T~j/z~ la ~~r/ du j~/ ~o-.
M/~p~r<' /7YC~<0~ ~M.
~<tZ~~r ~o~ fi -vous
~f ~<?/p~ dans /Z~Ï-
C<?~7772<?~O~J y~/ZJ<3'
M/tM~~ la guerre aux monflres
qui dévorent ~o~zy?~~ vos
<z~. Le Nil l'ordonnoit; il
¡
LE~C~OCODZ~J?~ j~ 1
-9- il
n'y avoit pas à confulter. Les
"Tentirites s'armèrent mais
la partie n'écoit
pas égale, & ja-
~mais confeil ne fut
< prudent. Les plus im-
montres, mvui-
nérabies prefque dans
toutes
les parties de leurs
corps, maf.
Ocrèrent
beaucoup plus d'hom.
mesque les hommes ne
m~
crèrentde monftres.
Lesgo~
~verneurs d'Ombes
employé-
~rent une autre
ru~e~ pour re-
tenir les Ombites dans leur
leur dirent-ils
~7 vous
~o~ .-y~
0~~
co~
J2~ LB~ CjtOCODJff.
~u~?~~M~ mes <r~ co~/M~
/0/2~ ~<~f. V~ ~0/t
~~r~r /c ~oco~ qui. je
M/7~r777~J /~p~f/lf de ~77~~
<?/Z
temps de ~M~~M&f-M/ï~ ~/Ï~W
< c'c/? M~f
leur demande pour tant de bien-
M~~j.' <& lieu de fe /e~
pouvoir ~z'~n" ~7M~j ~p~~
quelque M~o~~ ils fi ~o/
~Y? mon y~/t~~z/r leur enlève
ao~M~ ~/z~/z~. c<M
~y~~p/z~~ o~~ c~~
30~ nourri r je j~z~ mes
MM.v <~ ~K~<Y'o/2A Dèsque
les Ombites eurent que le
Crocodile étoit le favori du
~Ni~ils lui drefTerent.des&u-
LN~ C~OCOD~ 1
~j*j j
t
eatels; &, loin de pleurer la
perte des leurs quand il lui
"plaifbit de s'en repaître~ ils
~s'en réjouirent. 2~/?-f/ une
Egyptienne y~ ~&:<?
~o~f difoit une Ombite J~
~/<M~ dune ~/V?~~<' ~/X/Z~?~
~o~~ qui ~z//M', f/'o~
aode mes
~/2~/Zf.font /M~/X~e(f
~/7~y~r~ Nil. Cepen-
dant, les Tentirites tuoient le
favor' du Nii~ que les Ombi<
tes adoroient. La difcorde &
la haine les irrita les uns con-
Mtre les autres ils fe firent la
guerre, ôc en~n fe décruifirent
Mmutuellement. Ainfi
périrent
ces deux peuples~ dupes de
T~L~jCROCOD~B~

–L- <
leu:- bonne foi, dévorés
parle
Crocodile & égorgés l'un
par l'autre. Que cet exemple
~vou) ouvre les yeux, infortu-
nés habitants de ces heureux
climats. Ceffez d'être viaimea
< d'un zèle
déréglé: adorez Dieu;
'o gardez le Hience ôe vive:~en
ao paix «.

A peine le vieillard eut ceu~


de parler, qu'un murmure
géné-
ral & des regards menaçants lui
annoncèrent combien peu il
avoit touché l'aûemblée; il fe
rethâ en foupirant. Bientôt on
en vint aux mains & je détour*
nai les yeux, pour ne
pas ~oir
CROc.:ODTLE.S. 127 1
couler le fang de ces forcenés.

H me re~e
beaucoup de cho-
fes à te faire
voir, me dit le
préfet :laulbns le miroir &: la
~~cctc~ 6e marchons.
CHAPITR E XVIII.

L~ r~MPE~TE.
A quelques pas du globe
bruyant terre creusée pré-
fente, dans une profondeur, qua-
rante ou cinquante degrés (te ga-
zon. Au pied de cet efcalisr~ fe
trouve un chemin pratiqué fous
terre. Nous entrâmes; & mon
guide après m'avoir conduit
par quelques détours ol~curs~
me rendit enhn à la lumière.

Il m'introduifit dans une falle,


médiocrement grande & auez
iiue où je fus frappé d'un fpec-
t
tacle
y~F~TB.
1
~d~wi me es~ bien de 1~
cernent. JTappe~s, paru~
~nêtre, une mer~ui ne nM
M ël~~

~cs. L' d~ A~-


~s He ~h6ne<tbit~ucce~~
JYïièrcpalc, ~aoncc ~es ë~-
~Hamet~~e m~it~~
~oBMtes ~'ct~ ~ords ~M-
ch~oi~dc~ëM~~JI~
~juife ~rifoienc ïuric
riv~e.
<

P~~cÏ'p~ m~
~CmiJ~y~q~~
~Mt~'eR-ii~
~ci~Par ~cpfo~~
~ouv~erOc~aucen~dc
~A~~Ea~f~~moo. ~W) "&AU.

~r~ T
~J;0 L~ rB~rS~TE.
courus a~'ec précipitation~
d'une
pqu~ convaincre mes yeux
-~o~€ n peu vrai~Mnblable. Mais,
~n youlan~tnettre la f~tc a (e-
)c .h~rt~ contre ~mob~
un
~c~ qui me r<~a com~e
j~ji~. Econn~ par~ctte iecouHe,
de choies
~is encore par t<aat
reculai
inco~ébeii~ies ) je
~x pas arrière.
~~q

Ta précipitation caufe ton er-


~ur, me du le .ptéret. Cetce fe-
nua-
~r.~ ) ce va~e horiJ~bn, ces
en fureur,
épais cette ïner
~~t~ cela neA qu'une peinture.

P'un etonnement je ne ns
r~jupj~rs. j1
que pafler a un autre je m'ap-
prochai avec un nouvel empre~
Démène; mes yeux Soient tou-
jours feduics, & ma main
put a
peine me c on vaincre qu'un ta-
bleau m'eût fait illuHon à td
point.

Les
esprits ~emcntaire~pou~
fuivit le
préfet~ ne font p~ h~
M~ peintres qu'adroits
phy~<
ciens, tu vas en juger
par
manière d~operer. Tu
~ais qu~
~es rayons de
lumière~ r~Cr
chis des dIrFcrents
corps, fon~
tableau, & peignent ces
corps
fur toutes les ~rfaces
po~
lies, fur la rétine de
l'ceil.
l'i
jr~' L~ TEMpï~rj~
par exemple fur l'eau, fur les
gbc es. i<es efprits clëmenraires
ont cherché à nxer ces images
pauagères ils ont compote une
matière ttès-ifubtH~ très-viïqueu-
fe & très-prompte à fe defïecher
oc à fe durcir, au moyen de la-
quelle un tableau eft fait en un
clin d'œil. Ils enduifent de cette
matière une pièce de toile, &
la prëfenient aux objets qu'ils
veulent peindr~ Le premier ef-
fet de la toile, eft celui du mi-
roir on y voit tous ]les corps
voifins & ëloignës dont la lu-
mièrepeutapporterrimage.MaIs~
ce qu'une glace ne ~auroit fai-
re, la toile, au moyen de fon
LA TEAfPB~TB.
127
enduit visqueux, rodent les Umu"
lacres. Le miroir vous rend jnder
lement, les objets mais n'ca
garde aucun; nos toiles ne les
rendent pas moins ndelement~
&: les gardent tous. Cetce ~m-
pre~.on des images eft l'araire
du premier inihnt où la toile
les refont on Fote fm- le
champ~
o~ t& place dans un endroit ob~
cur; une heutc apces rendue
eft. de~éehe~ ~vaus
~vcz,~
tableaur d'autant plus précieux~
qu'ac<~un,art nepeu~en imiter J~
venté, & que le temps ne peuxep
aucune manière l'endommagct.
Nous pfenons dans leur fource
la plus pure~ <}~s le
corps;
1.' d.e
l"j
J~ Ï./< r~MPE~TF.
1-
}a lumière <ïcs couleurs
t
q'~e îe~
pénètrestirent de di~erenis ma<
tëï iaux) que te laps des temps
M manque jamais d'a!tcic~ iLà
précin~n du ia v~td
de rexpr~le~ t<yu<eë ~lus
o~ n~d'ins fOi~ë~,là g~~tmn
<3esnuances îes règîes ~e'Ïa
~erfpe~fVë; hdus abatn~mnons
tout ce~a la nature~q~i~~vëc:
cette mareh~ fure qui ~~at~ ne
démentît~ trace iur ~o~toi-
les des imagesqui en~éê~ht
aux yeux;, fb~~dôùté~
~bn n ce qu*< ~p~lîe~restés
ne font pas d'autres è~pece~de
fantômes qui e'n impc~nt &ux
yeux, à roufc, au toucher~
tous les fens à la fois.
JL~ r<MPE~T'~ r~

L~r~ e~~nt~ô ent~a~


fmt<;dï~s.q~iq~~dédiîs phy~
ftques premièrement M-n~
ture du corps gluante qui in-
tercepte & gàrd~Hes' rayc<n~;Te-
cdfMem€ttt/~I~dii&
le ~e'patror&~Tëmpîo~e~ y~i~
~~mtnt~fu~ ~M~
mieïe~ d~~c& ae~eh~~
troi~ ~o~më~~ pr<~P
a~~cie~W~h~ j~M.~
quë~b~6~S~e~ &
/J~J.1 :~b~7i-) E~Y
Cependant, je ne pé~ë~a~
tourner les yc~~C.~enus le ta-
bleau.Un qui,
ipe~nnble~
dr rivage, contemple une mer
que Forage bouleverse ne rc~
liv
.r~ ï~ ye~fB~rjE'~
Icnj: pointde&j~p~fRo~{))us
~Y~ (t~ ~Ues ~gcs vj~~c.
~bio~s.. i.

;~LeP~ i~~oi~pit t~~n


~C~p.jt'air~ JI
d~ C)ett9temp~~ ~ar ~L
q~He l~s, e~t&émem~a
ont vo~H ~CjM~enter aUëgçr~.
q~p~~ ~<lM ~j3~
~~s orag~~c;~i~u~~
~~9~ ~~L~ ~P~
nr ta curiontëôc redoublerton
~a~- ~.j rr.3
~7

C P IT RE XIX.
L /4 G ~'L~ A JE
'u.
~W~~R G~~K HUMAïN~
Acp~~e Je pr~~t eut ac~vé
cea ~Q~~ qu'une porte a deux
~tt$aj~~ s Ouvr~~r Btotrc jd~~j
1
te nou~ ad~i~ d:~unc ~a~
~~r~M~en~e i ~o~
ne~c~~c chajng~~ j~e ~h~y
~fh~eur.'
i' ~i;j T. :r'
j?p ~~ne c~~p~~d~ d~ux!
ce~s du Jo~
~i~es<d<~o~t
têt p~int, qn~ yeux p<~o
vo~j~ p~ih~j~ ~PUtenij-
J~~ LA 6'~LE~IE.

clarté. Les e ~pa~ es qu'elles laï~-


ïb~ent entre elksétoicnfp~hit$
avec cet ar~ de
donc je viens
parler. A chaque croisée on de~-
couvroit une partie du territoire
de s eitpnts elët~e~itaires. ~arf~
chaque table&u~ on voycït~d~
Ibréts, des campagnes ~d~ïï~rs,
de~~upleS) dës~rm~ée~
gio~s ctttieM's tous oe~ob-

jets 'Soient rendus ~vc~ ~Mit~~

v~ite <~te j~~ï~ ~u~~b~


foin de me recueillir ~r~r~
pas retomber dans l'Uluuon. Je
ne ~avois~a cn~ueiti~â~ce
que Je voyols paf quelqu~thë~s
cpol~ces n'ciottpas une
peintu-
re ou n ce que J'app~-G~~is
f.~6'~LERiE. r?A
dans Quelqu'un <~s tableaux n'é<
toit pas une r~aiit~.

.Pxfcours de~ yeux~ me dit le


pt~e~ parcou~ les événements
}e~ ~ÎUs' ~em&~ua~es
qui ont
ébrànié tej~e & fait le dcûin
des hb~mcs.~
que jfèae4
~~6 totts'ces~TeHbpts
puiMants~
d<ft~~ ec~ Lgran~ expiais
t
~c~rs ~~ge3 ies ~P~tsrëe~~ont
ies~p~ ~~ée~§
~s t~~qu~ ~hiHeës <ut
nos toi~cs~ en ~mahf cc$'
bleaux.
tX:n'i~f: "?
~ich~ adiën~
~M ai~~o~éia
j~nc <~s 'ions d~ vio~

j~~hMtNMMt~~––––––––––––––
-f~O i~ C~LK~JT.
lcnc<. Ncmbro~
~'âpre chafïeu~
après avoir fait la guerre aux
maux, veut s'eGayer fur tes îcm-
bia~Ies- VpM da~lc prc~~rta-
~icau cet hoînmc gigaatc~uct
ie premier d~ ces hëcos çë~i
t)r~s;, vois ~ans J~s y$ux<;)'or-
gue;t, l'amM~ te; d~r
de co~~a~d~~JLe
~i~ pr~
il co~uc 1~
'pta~d~ roy~rr~~
~nina~ te~ ~m~~s~~b~
pret,cx~ de,~ M~ ~n~
les ag'ervlt.

.xfj~Jd
Bélus Y- Ninus Semiram~~
r~p~te~t ~on~af-
.fera~~ent par de HouY~ain~~T.
j~s,de; violer: ~c~dp ph~~de
Ld C~LXK~F.
j~jr
trente rois qui commandèrent
€n~it?c un feui ferma les
plàie~<iu genre humain/la~
reipiref M~e, ~gouverna en
phiiejfephe ~n nom eft prc~
~ucï~connu. L'h~oirc~qui ne
s'ëchûuHe ~u'à i'a~pe~ des choL
~cs d'edat &: ;des événements
tragiques, fe refroidit fur ces rè-
gnes tranquilles à peine ndm-
ïne-t-el~e de tels ~buveraias.

Sardanapa~c termine <:ette


~c de rois. Ennemi du tumul-
te~ du dëïbrdre <Ïe la guerre,
il abu~e de <on îoinr~ s'en~rmc
~ansfbn palais~ s'cndûrt dans
ia moUe~c. Les icmme~~dont tn
f~ <mMË.

te vols environne n'ont de ien"


timent d'exigence ,que pour
lui. Ses regaBds leur donnent la~
vie oc ~1 la r~oit d'eUe~ Que
d's-je? il fe che~he avec éton-
nement, & ne trouve point:
l'ivï-e~ïcdes pl~Muslui en 6tc ie
goût il ne vit plus, il languit.

Cependant ) deux de fes Iïeu-


tenants s'enrmienc du loiûr de
la paix, forment des plans de
<:onq~teS) fe repai~ent de
~ro~cts J[angui[nai~es.Ils penfe~it:
être ~euls dignes de régner; par-
ce qucÏculs ils respirent la guqr-
re au milieu de la tranquillité
'publique. jLes voilà quijatia-
L~ C~LERf~. 1~ 1
quent&détrônentleurmonarqu~e
efféminé;ôc~l'ayantforce a ic
4on~erla mort~.envahUTent &c
partagenttes domines. Am~
démembra l'empire des AjSy-
neo$~ après avoir tenu rAUp
dans une agitation perpétuelle
pendantplusdedpuzeccn~san~

Des rois fe fuccédërent~tant


:a Nmive qu'à Ba~ylone&,~ous
rendirentcéi~fe~parle$guep.
rcs &~les ravagea Un,en~'au~
très d~ibjal'Egypte~faccagpa.j~
PaleHme~bi~a J~uïale~
crever les yeux un roi'~c~
U avoit mau~cr~bs en~n~
cha~a de leurpatrie despcupj~
L~6~L6~B
en' iers qu'il jetta dans les fers
&, après de telles expéditions,
ïl fe fit dreder des autels, &: fe
donna pour un dieu bienfaifant.
Vois aux pieds de fa Aatuc l'en-
cens qui fume ) &: les canons
pro~ernees & admire jusqu'où
va l'orgueil 6c la baueiïc des
hommes.

Le tableau lui Vaut rep~fen~


te Fenfance de Cyrus & le mo-
ment nngulier ou il donna des
indices de cette hauteur intolé-
i'àble,regurdëes,par les hi~orien~
comme les premières Milites d'u-
ne grandeur d'ame, qui,
pour fe
déployer J n'attendoit que le's
1
grandes
L~ <~L~Jf.

grandesocca~ons< Cyrus, ôc par


droit de naiuance ôc
par droit
de conquête, réunit
l'Auyne ÔC
la Mëdie a la Perfe~ & fut io
fondateur du plus vaAe
empire
qui eut jamais été.

Ses ~ucceueurs trouvent en<


core leurs limites trop étroites
ils envoient dans la
Grèce; qui
ie di~Inguoit: alors en
Europe~
des armées innombrables
qui pë<
riffent ôc 1'efprit de
conquête
eut eh cette occanon le fort
que
malheureusement il n'a pas tou.
jours.

Les (jrccs~ délivres de cee


~a, wrv vv
T~ lyV~

~<: 7. K
J~f~" L~C~LERIB.

leurs
puiffants ennemis, tourment
armes contre eux-mêmes la
jalouse les anime; l'ardente oc
de leurs
dangereuse éloquence
orateurs les enflamme:; ils fe dé-
chirent par des guerres civiles.
La Perte tombe dans les mêmes
convulsions. Et loi f que peut-
Et etoutaUoits'appaifer~Alexan~
dre paroît, & tout fe brou:Ile plus
que jamais.

Ce tableau le montre dan~ cet


les
~ge tendre, où il pieuroit
conquêtes de fon père, ôevoycit
avec douleur couler le fang tiu-
mam par des plaies qu'il n'avoit
pas faites. A peine monte fur
L~ C~LEJUE.
7~~

ie trône
n~
il porta la J)~tdélation
i ~s.~t~
dans la Grèce, la Perfe & les
Indes. La terre
manque à fes
progrès meurtriers~ &cfon cceur
n'e~ pas encore
rempli. Cet au-
tre tableau te
représente fa mort.
Il s'éteint~ ennn, ce coudre dcP
truaeur; Alexandre expire 6c.
;€ttant des yeux mourants fur
cette grande monarchie
qu'il
abandonne, rien ne femble ca~
pable de le confoler, que la pcrp
peaive des fanglantes tragédie~
dont fa mort doit être le
fignaÏ.

De tout ce qui tenoit a Alexan~


dre, ceux qui avaient droit a &
~ucce~ïon furent les feuls
qui
Ki;
t~? I~C'~USNIB.
n'y eurent aucune pan. L'em-
pire fut partagé entre fes gé-
néraux. Bientôt la guerre s'allu-
ma entre eux~ persévéra entre
leurs defcendants, &cruina tou-
tes les contrées de leur domi-
nation.

Au milieu de tant ds rois


guerriers Ptolomée Philadel-
phe pamt comme: un lys qu'un
heureux hafard fait naître dans
ur champ ccuven: d'épines. Vois~
dans cette Immcnfc bibliothè-
que ce monarr ue entouré de
vieillards, par L .quels il ~c fait
rendre compte de~ volumes fans
nombre qui font ~bus fes yeux.
¡
i.~<jME. f~ j 1
Il aima trop<
les hommes pour
troubler leur repos 6c il les ef-
tima anez pour recueillir, de tou-
tes les contrées du monde, les
productions de leur efprit. Ces
fortes de richeues lui parurent
feules dignes de fes recherches.
Il les vit du même œil
que les
autres rois voient ces métaux~
dont ils font fuivre, dans les
pro-
fondeurs de la terre, les filets les
plus détournés~ ou qu'ils vont
chercher aux extrémités du mon-
dc~ a travers des ruuïeaux d$
fang.

Pendant que tes fucceneurs


d'Alexandre leurs descendants
-n
v
Kiij
J~O L~<LB~7~.

nourriffent de discordes dcj~


fe montroient, au centre de FI-
talie, les premières éuncciles du
feu qui devoit incendier l'uni-
vers &cdévorer toutes les na-
tions. Semblable à ces corps
d'une pefanteur démeiur~e qui,
ne trouvant pas d'abord leur ju~e
pontion balancent quelques
infants feinblent chanceler, &
enfin fe fixent inébranlablement;
Rome, foumife fuccefuvement à
des rois des confuls, des dé-
ccmvirs~ des tribuns militaires,
fe fixe un gouvernement &
entame la conquête du monde.

Cette nation ambitieufe dirige


1~6'~jEAfB.
l~
d'abord fes forces contre fes voi- j
fins. En vain les différents peu"
t
les qui habitoient l'Italie luttc- ¡
rcntpendantcinqcentsanscontre }
le deAin de Rome tantôt fou-
mis, tantôt révoltés, tantôt vain-
queurs, tantôt vaincus, il fallut s
cnnn fubir le joug.

L'Italie domptée ~c ~ppaifec,


1
c'e~-a~dirc~ réduite r~tat d~ i
ces corps robu&es que fépui-'
bernent jette dans ia langueur &;
la fbible~e les Romains paient
les mers, & vont en Afrique
chercher de nouveaux ennep~&
êcd'autres dépouilles. Caïth~g~
auffi ambitieufe peut-être auN~
Kiv
LA 6'~LBRÏB.
T~

puif!ante, mais plus malheureufe


que rivale, après avoir long"
temps balancé 1s. fortune fuc~
~ombe ôc eft détruite. Corinthe
&cNumance fubinent ~e même
fort,

En ce temps, Viriatus 5'ële"


voit par les mêmes degrés que
Rome, Dans ce tableau c*e~
un chaleur dans cet autre, c'e~
un brigand dans le troifième,
c'e~ un gênerai d'armée & dans
le quatrième, il monte fur le trô~
ne delaLufttanie. Mais ce n~toit
qu'une vidime que la Fortune
couronnoit, pour la ~acnner
rambition des Romains,
t.~C'~f.ZXIt. 1~
L'Ane s'ouvrit bientôt à ces
conquérants infatiables. L/cmp~
re s'étend de jour en, jour, &
cette puiiïance énorme accable
enfin toutes les mers ~c les te~
res connues,

La première paillon des Ro-


mains fut la gloire. Pendant
fept Hècles le patriotifme, que
la politique nourrinbit avec tant
de fuccès, dirigea l'amour de la
gloire en frveur de la républi-
que & les Romains fe Hgnal~
rent moins par leurs exploits,
que par leur dévouement à la
patrie. Cette carrière remplie
par une longue ïuite de hé-
Y~ L/t 6'~LF~IE.

rc's ceux des Romains qui


fuccédèrent désespérant de
pouvoir faire fenfation dans le
n\éme ordre cherchèrent à Se
distinguer par d'autres endroits.
Rome étoit la maîtreffe de la ter-
re il parut beau de devenir le
maître de Rome. Sylla, Ma:'ius
& quelques autres, montrèrent
qu'il n'étoit pas impoffible de
venir à bout d'un tel projet Cë-
far l'exécuta. Ce conquérant: fi
v~nté~ auquel on reprocha tant
de chofes, fit tout oublier
par
fa vertu vertu guerrière, qui fit
périr plus d'un million d'hom-
mes opprima fes concitoyens,
ôc donna des iers à fa patrie. En
L~C~mjMB. T~

vain la république employa tou-


tès fes forces pour fauver fa liber-
.té expirante elle
s'épuifa <8cten-
ditles mains à Augure
qui, de
mauvais citoyen~ devint le meil-
leur des maîtres.

Parvenu à l'empire il termina


quelques guerres, &cdonna bit~
tôt au genre humain la paix la
plus universelle dont jaraais il
€nt joui. Les efputs élémentai-
res ont voulu donner une idée
<ic la douceur de ce
repos gcnc~
rat par l'agréable perspective de
~€-s paysages & des travaux
c~mpètres qui s'y trouvent re-"
p-éientés.
J~ C~L&KïB.
Cette paix. De grâce in-
terrompis-je fufpendez pour un
moment le récit rapide de tant
de bouleversements fouffrez
que mes yeux s'arrêtent fur ce
tableau ôc qu'un inâant de. re-
pos rende le calme âà mon ~caeur
~os cœur
agite. Que j'aime à voir ce beau
ciel~ ces plaines qui fe perdent
dans le lointain~ ces pâturages
chargés de troupeaux~ ces cam-
pagnes couvertes de moulons'La
guerre îbume loin de ces climats
cet efprit de vertige qui taitl'hé-
rotune. Voie! en effet le Séjour
de la paix & du
repos. Mon ima-
gination me transporte dans ces
vallons délicieux je
regarde ôc
~C~EUfZ.
j~
revois la nature dont rien n'in-
terrompt les travaux, faire naî-
tre de toutes parts la vie & la vo-
lupté. Mes idées fe compoïent~
& mes efprits
~'appaifent ôc ~e
tranquillijCent. an milieu du ça!-
me qui règne dans ces lieux mon
fang, rallenti prend dans mes
veines la douceur du mouvement
des ruiffeaux qui
arroJfentcesga-
~or~; & les pâmons n'ont plus
fur mon âme que l'effet du zé-
phyr qui femble jouer molle-
ment entre les branches de ces
a~e$ tourna.
jf~ i/j~T~Ë c~r~

CHAPITRE XX.
A
L' .4 JL/ F R E C 6 r
DELAGALER!E.
V
LE préfet reprit bientôt le fti
de Ion difcours. La rapidité avec
laquelle il parcouroit la galerie
me lainbit à peine le temps de'
jctter un coup d'oeil fur les ta-
bleaux divers dont il m'e:<pli-
quoit le fujet. Je ne l'avois point
cmofc vu & depuis je ne Ïe
vis point parler avec autant d'ac"
tion. Son vifage s'ëtoit enHam<
méyfes yeux jettoient des éclairs~
ëc fes paroles précipitées tar-
doient encore à fon empreffe-
ment.
DE L~ C-~LENIX. 1~
k
La langue~ les moeurs, les
loix des Romains~ difbit-il, s'é-
toient répandues par toute la
terre. Les nations, conquîtes 6(
policées, devenoient membres
de l'empire 6c tous les
peuples
connus ne formoient qu'une fa-
miUe. Par quelle fatalité la paix
qu'Augufte leur avoit donnée,
&:qui iemblok Inaltérable fut-
elle de fi courte durée ? Le genre
humain ne ni que refpiler, ôc
fut bientôt rra~pë de nouvelles
plaies. Quand Rome n'eut plus
de royaumes à Subjuguer y elle
eut desrebelles afoumeitre. Dif-
férentes nations imaginant une
grande félicité ou une grande
~'0 1/~TJ:E C~f~

glcire à fe féparer du corps de


l'eitipire fe révoltèrent en Eu-
rope~ en AHe~en Afriquetou..
tes Il
turent: contenues~ Ainn~ la
plupart des peuples, jadis afta-~
qués & détaifs alorsaggreueur?
& réprimes) continuèrentd'être
précipités de malheurs er mali
heurs ôc~des tableauxfuivants
ceux qui repréfentent le; mo-
ments les;plus célèbres des pre~
miers empereurs) continueront
de toffrir des ïpedacics tou-
jours fanglants. Trois règnes~
celui de Titus, celui d'Antonin,
celui de Marc Aurèle~ furent
trois beaux jours dans un hiver
rigoureux.
Ces
DE L~~H~I~. ~y~
Gestemp~éanmoins~ étolenc
destempsdc'paix~ eu égard aux
~À-1 .r~ r ty
~t~~csqu:!5~<Gi<rMc procède ce
~i ~ivïretH:. L~mpire étoit
èommeun cor~s bien con~itu~
mats. qui pouoia~t eûuie quel-
ques'md~po~npns~ &: aimoncc
~ii.~eAp~lom de ibndjéciin.

Tandis que les Romains~d'a-
bord pour ~'accroîtrey ensuite
po~r fe maintenu-) &: quelque-
~s pour s'enrichir~tenoie~t la
terre en allarmes, abai~Toient ce
qui pr~ceïrdoics'élever, &:péné<
irbienc par-tout où l'éciat mon-
tron: de mehes depouiites; vers
le Nord, dans ces climats giacés
-––––
Partie 1. jL
jrd~. i~~y~ c~Tj~
ou la nature ne Cembleparvéuïr
qu'en cxpirant~s'~levoieni ôcic
muldpUoicnt~&u~eindelà p~I~
du ~!cncCydes nations qui de-~
v<Mcntun jour hbt~sttrel'orgueil
des maîtres de l'univers. Tfoia
f~clc~n'étoient pas encore<~cou~
lésdepuisla paix d'Augure loj'~
que du temps de Vaîerien, FeP
poir trompeur d'une vie plus
coaunode ôc plus heure~fe ar<
ma ces peuples greniers. Le$
voilà qui fortent de leurs ~epai"
res~ s'au'emblent en tumuice~
marchent en déiordre~ 6c înon"
t?cn<le chemin aux enroyable~
multitudes qui fe Suivirentde
~ecle en âecle.
DE L~ <?~~f~if. jr~
Ces cnitea~ étrangers ~urve*
hant aux reb~Ui~ns interne~ qui
~chiroieni t'expire ëbf~nlè~
Tent le colore. Il féHûa pour-
tant quelque temps au poids qui
remramoit veïs fa chute &~ta~
tôt menaçant fuif~e, tantôt rele-
vé, il femU~it quelquefois fut
le point de s'affermir de nou-
veau

Entre les empeteur$ qui fuC-


cefRvc~cHt ïe ~gnalcrent contre
les Barbares, Probus contribua
le plus à Soutenir la ma~âé du
nom Romain. Vaillant, mais
encore plus humain il déteâa
la guerre ôc la fit toujours. R~
L ij
L'rRB ~~T~

marques-tu~ dans te tableau que


tu as fous le~ yeux ce vieillard
chauve~ fon air ~e candeur ~~a
phyrtonomie reipec~able~ fa im-
plicité dans tout ce qui l'envi~-
ronne f C'e~ce mêmeProbus re'.
préfenté dans rinçant où, voyant
les ennemis de Rome abbauïes~
plein de l'image de cette paix
générale qu'il defira toujours, il
difbit ~co/'<? ~<?jyo~ <
/r~~p~ ~o//x ~/o/'
Paroles qui le rendoient
dignes de la vénération de toute
la terre & qui le firent anani-
ner. Les temps paiTerent les
efforts de Barbares redoublèrent,
& le fang continua de couler.
DE t.j ~fJLJ~B. jr~
i
Cependant les enneniis de
Rome s'aguerrirent~ oc ~es ddicn~

ienrs dégénLé~reht, Ce qui y


contribua le plus, fut le Me
qui
t~u~pliant 1~ bc~iïis fb~ le
citoyen à rapporter tout a Ïbi%
intérêt propre dû!
~ineptie
plupart des Cï~pe~eurs qui ~ett~
dans les cceut~ im~ngourdiCe4

mcnjLquc peu:dann~es.~H~ j
~lit~ ôcq~ede~ËMes! entier
ncr peuvent d~jc $ peut~&o
auj(R la Mn~dcTdes esprits ;;caà j
cscte cupidit~~cettc aJMbitibn~)
cc~te hauteur ~di~oïM mieux~~
cette grande~~CMnaine étdie
dMSr Fotdfe <j~ho~es u~ ef~
fort exce~f~ qw c omme ~x~
L iij
T~f ~~R~ e~r~
maladie épidcmique
pa~rvenuea
~bnp~Mhaïnpeine doitn~ce~
~ir~~enc tomber
t degrés.

Quo! qu'iL~IjRMb~ un ~cie


&: demt aprè~hu~ pre2~ièr@sm<
va~Min$~les Barbues cc~mneji-~
<~re~t aM~ progrès ré~
ê<: d~çmbfer i'occideut: de
r<pir~. Au an~lieu des QTou<.
Mes qui ~exci~j-ont aio~ ~ë~
tablirent q~elq~$ royaume&qm
<ubfi~ent encore aujo~rd'Jmn
Cea àinfi que ~c trc<nbiemcnta
de terre qui, en Jfbu~evant~O~
cean~ ûibmergen~ des tégions
entières, ~bn$~u~ na~re de nou-.
velics i~es au ~Ueu des ~ot$,
DKJL~(~tÊXfE. 1~
-V-bii~ les <fh~ iqui à~~
avoir traver~ le~ ara~s a i~~
tm~ payd~ <~ 'fAS~ ~c
i'myopc~ ~ca~U~~ e~S~
goe ies Angl~i~~e~~ de
GermimM~ qm paË~t ~a &
graunrd~Btet~MS p<M~~a~eë~t~
Tn~ ~dH~MC l~F~ï~~
amtre$<3eNaa~~ ~~ih~~t
d~~tcr ii& <~u~ du ~~g
Roaudns ) &: im ~Mt ~M~
ieur. Dans CM~<aMo~ï~u~~
reux) ~omc ~ab~: ~e ~6~~
f~t ~eOB a~t&i~
~t~m d'auo~s yii~ ~e
~a~~c~~à~
'i~
Mais îes
Ma~s Ies tab~~eauu.e
tableaux ~î~îr~~
M~~ ~?

L iv
T~? ï.~M~ c~r~~
P~r~ ~daiM.~ po:nt~de~uc
~W~~pb~ c~~nt, ~es'
~P~ d~ ~es~cajmpa~M~
dca. Y~~
~c~t,xpio~
d'~t~f~ c~m~Mmpidet
4~§ b;MM~d~~i~
My6e~
!~bra(e~ r~i~pre~nc~r
~<j~t~ a~i~vagea~TEMM
~bo~w-s~n~~ d~9ttdje
<~v~r~;CQnqùd?!<h~, cn.eu~At
~M~nt de, h~os ~taj~c<
dfu~~u~ eHe~eh.~ent~M~Mu<
~çj~~ux.Oc~aioa quérir
~t~ .guefr~~ jmo~~t
teH~~uei~b~ de~<~
nent horribles
quand elles
concentrent
D: 6'~LJc:Jf!

B~~t lestages (TA~


t
}s,ques ~ab~~s d~ta~
~y~t~jfureu~gicn~f~
le bord
bord de la p~
ro.J.1,A¿ri~tiq""ft.
Adnajtiqtte.
ConHdcre dans ce tableau ces
I~m~ ~le~~ ee~mmes ëche-
y~Mt~Ic6s e~fa~~plorës. L~s
~s ~c<~hent en~re~jS~ocheM~
~M~~Sj~ con~tit des jr.e-
~M§n~te~ei~~ns ces'~
l~s ~e~esrUns ~ottL
~e~~J~sha.ntQ~~ de M~
M~n$;e~e~ regarda
A l'<)yah4e~éjraïn,do~
~~j~ le~ ~t, ~~jn-
ks ~e~~fuit.p~epG~~e dans~e$
p~ge~p€H~fa~~r~ur &~t
d~on~nies. Dj5
toute part, tes yeux n'apperc~

'$~WWi3b.r.v~a~u'~uesxuwstur.w~s~mru~wmYax~cw
w
jyo tJ L~~na il c~r~

vcht qu~ d~bîadon ~y<"ur:


~t~t ~~ës~ty ~r ê~~i~B
débris va ~a!cr@Ce ~<~ 1~
~perbe Vctt~. L- r
~i~
Peu de ~htps àpr~ ~nd~
m<?rcoup porc~ 1
<Mc~idc~. ryranni~ pai f~
T~A~rcs) (M~h~ p&r<~ M~
a~biMi p~dëS pet~S ~n~uct-
ies~ pM~ ~n~n ~ar ~@ ~<~
~€~<~ ii €:h~nc~!k <b~~tL
~i~ <e~p~r<s, ~j~
Augure. R<MMe FRât~~
~fn~tneatt en proie à ~t~
~e$ <b6t r~f~es à
l'e~ipirc dC~ent~ont~~t~
nouvel mtdheuf~ Ï~$
t&chèrent.
M JL~ ~~LtNJF. 2~~
w n
i1
D~oc
u~dss a'itcoulerent~ana

ces jcmelle~
viciiïtcudes,
lod~

qM'tMtnouveau~eaM~ Mahomet~

$~v~du cotéderorient. Oa

ne ie ~ic d'abord comme un


q'ae

fourbe de il
digne mais
mépris

~voic TM~ it~cIRg~cc capable

des plus gMndeïc~oCM! une

audace au~
qui le pea~eoit plui

~Atcs
On
entrepn~M~ M~c~a~ ¡

nuit:
~u~qu'oà i
ii pouvoit aller

ne fuc
ttHriq~'il phu temps de

a 11 d~
s'iopp~er ~s prègr~s.

¡
va~nneparMe~rOrieM;&E)

fur ces
débris~ le p6yau~ t

me des Khalifes. Les


peuples

des~ar-
qu~ibumit par~ <bfce

li ~e les attacha
m~~
par la

c~~ïcn: & fune~e encore


plus
.f/2 JL'ftryj~ Tf~r~~
ïrl~tn~an fé'qùc tous tas Jie-
!Ôs dont le pernicieux ecl~t
pane avec eux~jij~buïHa~e~en-
ïe humain d'une tache qm pro-'
Labiement ner ~c~acera Janiais.

En OccidsnC) ies in~orcLînes


(tes' Romains Ic/renouveHent.
Les Lombards décent: l'I:aiie:
L~sMaures s'écâbiinent en Ef-
paghe d'ou -ils menacem les
François :de ;nouveaux~aims
de Barbares font fur le point: de
~e jetter fur Le!;plus belies par-
ties de iEmope.

En ce temp~ du iem de Ja
Fmncc, iortit un prinoe plein
de génie ôc: dejeette aj-dcm-:mi-
DE L~<y~LEAf~.
j~
Rtaire qui, dans ie
calme, c~it
aMnë la. tempête mais qui
trouvant l'orage ~ûrmé comme
un vent
impétueux le dinipa:1.
c'ecoit Charlemagne. Dans ce
tableau, il réprime les Sarrafins;
dans cet autre
il~ubjugue l'At-
iemagne; plus toiri) il éteint en
Italie la domination des .Lom-
bards fonde la puiffance tem-
porelle des Papes, 6e reçoit la
couronne de Fempire d'Occident.

L'empire de Charlemagne ne
tarda pas à fe délabrer. Les
par-
tages des princes, & l'ambition
de quelques chefs en détachent
des peuples entiers. Des
empe-
reurs faibles ou avares donnent

i
~t/TAR c~r~
ou vendent la liberté à d'autres.
Le reite obéit à des maîtres par~
ticuliers le fbuver&in garde à
peine le titre l'ombre de i'au*
t:orité.

Remarques-tu ~ette batailler


vois-tu cette nombreufe :.nnëe
défaite par î ~oohommes C'e&
répoque de la iibertë du corps
Helvétique. Membres de ~Em-
pire mais écrafés par des tyrans
les Suiffes fecouent le joug, &
fe forment un gouvernement
dont on ne peut trop admirer
la fageffe. Leur commerce ne
s'étend qu'au neeeiïaïre ils n'ont
de foldats que pour leur ~reté
encore ne s'aguerriuent-ils que
{f
DJC ~~C'~f.E~JX.
f~~ t
chez les autres nations une
paix
conj~ntc f~gnc dans la républi-
que. Sans convoitife fans ja-
loufie, ians ambition, la liberté
&ie neceûaireleur fuffifent. C'eft
le peuple qui
parle le moins de
philofophie, &cqui eA le plus
philofophe.

Tandis que le nouvel


empire
d'Occident fe déchire, celui d'O-
rient s'éteint. Tu vois fortir du
iond de l'Ane le dernier elfaim
de Barbares qui devoit fondre
fùr l~Europc. Il s'avance
&~~em~.
blable à ces maSes énormes
qui
acquièrent plus de force à pro<
pornon qu'eUes précipitent
de loin il accable ConAaniino<

S&~s~aaf~~ai~BMtMM~
f~(f L'7TRZ C~T~,<~<?.

ple,ô(<nvahitFempire d'Orient~
qu'il occupe encore aujourd'hui.

Tel c~ le tuTu dcfaftreux de


Fhuftoire abr~g~du genre hu"
main la foule des decaHs n'eA
qu une foule d~ malheurs moins
célèbres. La totalité des nations~
fur-tout des nations Européen-
HC) cA comme une matle de ~'if-
argent) que limprenion la~ pkis
lë~cre met; en mouvement que
le moindre choc divine 6ciub-
diviië, ôc dont le hafard ~Cjunit
les parties en mille manièresdit-
fercmes. Qui trouvera le moyen
de les nxer?
J!? ~:jp/~72~~ P~y~.

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