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r~Tp~~r~E.
t ~<~ '?~
M
t PREMIERE PARTIE.
1 ¡
A BABYLONE.
JDCC. Z~.
ro.
i
i~<~
TABLE
DES CHAPITRES.
PREMIERE PARTIE.
<~jp~.yr~.
G 7 p 77 7v r 7
CHAPITRE PREMIER.
P A .É C E.
J AMAisperfonne n'eut plus de
goût que moi pour voyager.
Ayant regardé toute la terre
comme ma patrie, & tous les
hommes comme mes frères~e me
&us fait un devoir de parcourir
ma patrie & de yiHter mes frè<.
res. J'ai marche fur les ruines
de l'ancien monde )*aicontem-
plé les monuments de l'orgueit
–-
~–,
P~rMc/. A
JP~< JP~ C J~
moderre ôc j'ai pleuré fur tc~
uns & ::esautres, en voyant le
temps qui dévore tout. J'ai fou-
vent trouvé beaucoup d'extra*
vagance parmi les nations qui
panent pour les plus policées
&: quelquefois beaucoup de rai-
fon parmi celles qui patient pour
les plus ~.uvages.J'ai yu la vcn:~
affermir de petits états le
vice ébranler de grands empi-
res tandis qu'une politique im«
prudente s'attachoit à enrichir
les peuples, fans s'occuper a les
rendre vertueux.
En vain je me
repréjfentat
les dangers où
m'expofoit une
pareille entreprife &:méme la
mort prefque celtaine
qui y étoit
attachée jamais cette idée ne
put ibnir de mon efprit. Un jour
d'hiver (car c'étoit au
temps de
la canicule) le vent étant fud~
ou~ le ciel eouve~ & l'air
tempéra pourvu de quelques
tablettes pour appaifer la faim
la foif~ d'un mafque de verre
pour préserverles yeuxdes nua.
~es de fable & d'une bouabl&
Auj~
~0~n~û~
CHAPITRE III.
BELLE VUE.
LE foleil n'étoit pas encore levé,
loifque je m'éveillai mais fes
premiers rayons blanchinbient
l'orient) ôc oncommençoit à pou-
voir difcernerles objets. Lefbm-
meil avoit réparé mes forces oc
calme mes efprits à mon réveil,
le trouble rentra dans mon coeur~
&: l'image de la mort s'offrit de
nouveau à mon âme allarmée.
J'avan~oj~lent~:entdans ce
féjour ench~n~ ti ~cheu~
délicieuse t€p~n~e9 ~e~ o~
verts à h volupté; u~~ od~w
~ye coulo~ ~s naon. ~ang
~vecl'air que je ~piroia; mon
cceur trcâaU)ok avec une ~arce
Maccoutumëe ëc la joie ~ciau~
rait mon amc dans i~
plus fbn~
~respj'ojfbndcur~
C H A PIT R E IV.
L ~o jr~.
UNE choie me~prenoit
ne voyoispoi~it~habitahtsdAM
cesjardins
dcdettces. Jene~~
combiend'idéesm'agit-oientl~ef.
prità cette occà~on iodqu'~ne
Voix vint ~appej~mesore~es.
Arrête~médita; regarde~eL'
Mentdeva~rt~i; ~cvois eéM
qui t'a injfpire d'entfeprchdfé
voyagepëriiieux que tu vien~
dépure. Tout ému
~ereg~dâ!
longtempsfansrien voir en~h
-~appercus une forte de
tache
une forted'ombreHxecdansFa~
a
~o jr. jr~
~Mdques pas de moi. Tci~
une eau trouble
trompe i\fpo)r
de ia bergère qui vient ia co~-
.fglt,er &: ne lui rend qu*une
u~e con~uie de f<Mattrait. Je
continuai de nxer des regards
plus attentifs; & Je crus décer-
ner une forme
humaine~ 6c re-
connoitre une phynonomi< f!
douceôc Hprë venante~
quc~loia
de m'enrayer cette rencontre
~ut pour moi Hn nouvcaM mot~f
dévoie.
CHAPITRE V.
jLJT C OJVTTA
~J?~~
tous les pays du
i~E monde
ajouta l'esprit élémentaire~ Gi-
phantie eA le feu) pu la nature
conferve encore (on
énergie prt-
mitive. Sans ce~Ieelle y travail
à augmenter les nombreufes fa.
miiies des végétaux ôc des ani.
maux~ôc donner~e nouvelles
cfpeces. Elle organe tout avec
une admirable
inteliigence mais
elle ne
réuu~ pas toujours aper~
pétuer tout. Le méchanifme d~
la propagation eft le
chef-d'cen.
vre de fa ïageue quelquefois 1
Bilj i
LE CoNr~E-~N~.
cH<-le
manque, & fes produc-
tion rentrent
pour jamais jans
le néant.
Nousménageons, avec
toutes les précautions dont
nous
~mmes capables, cciies
qui fo
trouvent anez parfaitement
or.
ganifées pour pouvoir Ïe
repro-
duire &,dans îa fuite.nous avons
foin de les di~nbuer fur la
terre.
Un MaturaîiAë s'étonne
quel-
quefois de trouver des
corps n~
tureîs, qu'aucun autre avant lui
n'avoit remarqués c'eft que
nous en avons
pourvu la terre
depuis peu, & c'e~ ce
qu'il n~
garde de ïbupconner.
i
l~,
LE CONTAB-~N~.
~2 J
Quelquefois auffi ces corps
expatriés, ne trouvant point, de
climat qui leur foit parfaitement
analogue, déperiu'ent infenfible-
ment, &, Fefpèce vient aman*
quer. Telles font ces produc.
tiens dont parlent les
anciens
& que les modernes fe
plaignent
de ne trouver nuJlle
part~
Biv
L E Co~T~s-
Au furplus ne
t'imagine pas
que la nature ïe repose en au-
cun lieu de la terre elle travaille
e avec effort dans les ej(paces jnc~
me infiniment petits, ou l~ij ne
~auroit atteindre. A Giphantie,
elle arrange la matière ïur ;des
pians extraordinaires tend 1
fans ceffe à donner du neuf:
par~
S tout ailleurs elle
repau~ i~eïr
famment fur les mêmes traces ~c
~e répète fans fin mai~
toujours
en s'enbfcani de
porter jfes ou~
LJt CoNTJtX-~jv~ 1
f<
c
JL~ ~~P~~J~IO~y.
pelles gnomes fylvains, &u~
ne'. fatyres &cc.
~7
L E G 0 B E.
(riphantie. A fbrnsde ta
peine 1
colomne où I! ~ne
probaciquc i
De chaque cote de la
colomne~
un grand efcalier de
plus de
deux cent degrés, qui conduit à
la cime du coteau. Nous mon-
tâmes & nous étions à peine an
milieu, lorsque mes oreilles lu-
rent irappées d'un bourdonnt-
ment importun~ qui
· r. e augmentoic
a meH.i q~~ nous avancions.
Parvenu à une plate-forme
qui
termine le coteau la
première
choie qui nxa mes
yeux, fut un
dobe d'un diamètre conudera-
Me. De ce Globe,
procédoit le
P LN CfOB ;C.
De petits canaux
impeicepti-
Mes~ repr~ }c préfet, viennent
de cilaque pomt de la f~erncie
de la terre aboutir à ce G'obc.
Son intérieur e~
organif~ de
manière que rcmotion ( e l'air
qui
LE <~LOB~
~a
J'appuyai la pointe de la
guette une demie-ligne plus bas;
& j'entendis
probablement un
parti~n qui jettoif fes calculs fur
le peuple.
LB P~OPO~.
'0 N'e~-il
pas vrai diïbit-U
que dans le befoin de l'étac~
chacun doit contribuer a
pro-
portion de fon bien dëduc-
tion faite des dépenfes qu'il eft
tenu de faire? N'eM pas vrai
encore qu\m très-petit hom-
me dépende moins en habiî-
lementS qu'un autre de très-
grande tàiUe ?N'efi-U pas vra~
enfin, que cette différence de
03dépende eft
très-cortuderaUc
puisqu'il faut aujourd'hui des
habits d'été des habits d~hi-.
ver, des habits de printemps
des habits d'automne des hi-
bits de campagne des habits
de chafTc &: je ne fçais corr~
Div
3*~ t. EJ P~O~O~.
< n
Men d autres ? On en auroit
a ~i du matin & du
fbir c~is
on ne connoit
point de mati~
à Bahy~one. Je voudroi~ donc
que, la t6i(e à )a main, on fît
contribuer les fujets de Sa
Majeftë; ôc que chacun payac
en raifon renverfée de hau~
teur Autre conudération
du même poids. On a
pa-lede
de mettre un
impôt fur les c~
libataires; on n'y penfbit pas.
C'e~t chez ceux
qui font allez
riches pour îe marier,& ~ur-touc
chez ceux d'enjeux
qui font
affez riches pour
s'expofer à
avoir~esenrants.quilfautcher~
cne, de l'argent.
Ain~ i~
~B~ P~OPO~. C7
droit taxer les pères de famille
enraifbn compose du montant
de leur capitation & du nom-
bre de leurs enfants. J'ai dans
mon porte-feuille ;c ne
fçais
combien de projets qui valent
ceux-là, & que j'ai imagines
? !e p!us heureufëmcnt du mon.
de. Chacun a fon talent; voilà
le mien & ron ~caitcomb:e~
il eit à prifer aujouij'hu' c~
A peu de diAance, un
gram<
mairien ~aijfbit-~es ouïervations.
On parle trois
langues à Baby-
lone, difbit-i~ ccHc du petit:
~peuple, celle du petit-maître~
cçlle des honnêtes
gens. La
y~ LJE~ P~oro~.
pn imere ~erta dire, d'unè m~
nicre dégoûtante des chofss
-"qun revolcent. Avec ~out le
difcernement dont i!s fe Hat--
tent des auteurs ont cent
en cette tangue les Bahyio-
e- n~ens avec toute leur delica-
ten'c les ont lus avidement
x La féconde e~ formée de cer-~
tains tinus de mots
imagmés
pour fuppieer aux chojfes.Vous
parierez ce langage un jour en~
tier; &, à la fin il fe trduvera
que vous n'aurez rien dit. Pour
bien entrer dans le caractère
de ridiômc/iî e~ e~entiel de
deraifbnner <ans cène Ôcde
s~loigner le plus qu'il eit pof
L BS jP~OPO~. ~j~
nble du fens commun..La troi-
aofième manque de certaine
pré-
ciuon, de certaine force de
ceitaines grâces mais elie eit
fufceptil te d'une élégance ôc
d'une nettetë nngtïi~res. EUc
ne iburnifa peut-être pas aïTez
aux emboîtements du poctc
ni aux fougues du mu~cien
m&iseue fe prêtera avec une
~cilLté admirable 3 toutes les
o idées de celui qui obferve y
compare discute ôc cherche
la vérité. Sans doute, c'eit la
langue ia plus propre a parler
raison c'eA) malheureuse-'
ment, a quoi elle eft le moin~
?' employa
~0 P~ op o~.
Je crus entendre une iemmea
quetques pas de-ià j'y portai la
bague):ie Je vous avoue di-
~~ic-eite~ que J aime ce roman
a la foiie il e~ écrit on ne
peut: mieux. Pourtant, cette
Ju!c, qui fc dëfend pendant
trois volumes &: ne fe rend
qu'à la f'r du quatrième, jectc
fur i'inrrigue un
peu trop de
-langueur. Auni le vicomte
avancc-r-i h' peu ies
affaires,que
c'e~ pific. Il
prélude par tanr
de pen.s foi ~s i{
emploie
tant de temps
enprotefiations,
il prenc
conquête avec tant
de ménagement, que moi,
qui
uc ims pas des
plus vives U
L E P~ op 0.?. <~f
~m'a cent fois
impatientée.
~Anurement. l'auteur ne con-
noît pas affez les moeurs de la
~tionc~
<r.:
C HA PI T R Ë Y.
LE JB OjVj~jE~
JL~E !iazard voulut que la poin-
te de mu baguette tombât fur
une afTembIcc ou l'on pa- oit du
Bonheur. Chacun difbit fcnavis;
& je recueillis les voix.
90 hommeetoit perpétuellement
Men route ôc toujoursà pied:
90 excédé de fatigue il difoit
Je ferois content, fi j'avois un
cheval. Il en. eut un mais la
90pluie le froid le foleil con-
Mtinuèrent de l'incommoder.
M Un cheval ne fuffit point, dit-
il une voiture peut feule met-
aotre a couvert des iniempëries
90de l'air. Sa fortune augmenta;
Mon fe pourvut d'une voiture.
90 Qu'arriva-t-il ? L'exercice &
la fatigue av oient jusqu'alors~
Mfbutenu la fanté de notre
90voyageur dès qu'il en man-
aoqua il devint goûteux ôc innr-
90 me & bientôt il ne lui fut
t E ~OMHEC/
i
"pIus pofHbîed'aller ni
plus polIibIe ni à pied~
pied,
~ni a cheval ni en voi<
"turett.
Tn*
Eu~
7~
De dl~ance endiAance~
pour-<
fuivit l'elpric elcrnentaire~ilfc
trouve dans
l'atmofphère des
portions d'air que les efprits ont
t.jt ~fjr~ o f~.
tellement arrangées qu'elles re<
çoivent les rayons réfléchis des
différents endroits de la terre
Celes renvoient au miroir
que
tu as fous les yeux de manière
qu'en inclinant la glace en diffé-
rents ~ens on y voit différentes
parties de la furface de la terre.
On les verra iuccefMvement tou-
tes, y fi on place fucceffivemenc
le miroir dans tors fes
aipe<~s
poffibles. Tu es le maîttc de pro-
mener tes regards fur les habi~
tations des hommes.
Je me faifis avec
emprene-
ment de cette glace merveilleu-
le. En moins d'un
quan-d'heurc
¡¡¡¡'~¡"M~W.
80 JLE J~fj? 07~.
je panai toute la terre en re<"
vue.
Je cherchai
longtemps le
bonheur, & ne le trouvai nulle
part, pas même dans ces royau-
mes que nous
appellons florif-
~ants j'en
apperçus feulement
quelques traces dans les cam-<
pagnes que l'éloigncment met-
toit à couvert de la
contagion des
villes. J'embrauai
~z
Poy*p o~ANf.
J'embrasai d'un
coup d'oeil
Ïes vaftes contrées
que la nature
avoit voulu réparer
par des mers
encore plus vaftes &
je vis les
hommes couvrir ces mers de vai~
feaux, & les faire fervir de liens
entre ces contrées même. C'e&
mani~e&emenc aiier contre les
intentions de la nature~ difois-
je de telles démarches
ne peu-
vent avoir de ~cces. Aud ne
voit.on pas que
l'Europe foit
plus heureule depuis qu'elle eA
pointe en quelque ~brtc à l'A-
mérique & je ne ~ais û elle
n~tpas plus à plaindre.
y
LE POT~POUBXI.
tZ Po~-P~C/~Nh
J~ vis le plus reïpc~able de
tous les penchants qui nàiuent
dans le coeur humain, porter les
hommes aux ~xces les plus ex-
travagants. Les uns adreftbienc
leurs voeux au fbleil les autres
imploroient rain~ance de la lu~
ne, 0~ d'autres ~fepro~ernoient
devant les montagnes celui-ci
trcmbloit à rafpe~ de Jupiter
tonnant, Celui-là~échinbit le ge-
nou devant un ~nge. Le bûeur~
le chien, le chat, avoient leurs
autels. L'encens brûloit pour
les plantes même; le bled~ la
feve~ l'oignon, avoient un culte
~c des adorateurs.
~B
Por-~oc~~f.
Je vis la famille des hommes
fe divifer en autant de
partis que
de religions; ces
partis ie dépouil.
ler de toute humanité
pour fe
revêtir du fanatifme, &ces fana.
tiques s'acharner les uns contre
les autres comme autant de bê-
tes féroces..
CH A PITRE
XIIL j f
L'~P REt/~jy. s
1
C~E coup d'oeil généraljett~ ~ur
toute la terre, je vouluevoir Ba< j1
bylonc en particulier. Ayant î
tourné ma glace au Nord.
l'inclinant tentementfur le ving- 1
tième ménd~n~p je tâchois de
¡
.j,oindre,cettograndeville. Parmi ¡
les cantonsqui p~tïbientAiccep
Vivement~~pMs yeux, il s'en 1.
trouva u~ q~ <pcamoa atten-
tion. J'y appercusune maison 1
de campagneni petite ni gran-
de, ni trop ornée ni trop nue.
JLanature, plu~ que rart, ~m-
F iv
2Tp B ~r.
t~ttu* <
L'eJhTo:t les dehors. Elle demi-
roi, Furdes
Jardins, des bosquets
qjciques étangs qui termi-
roienL un coteau tourné à i'O-
r~nL. On y céicbroit en ce
mo-
ment une ~te
champêtre, les
habitants des environs
yeecient
accourus. Les uns, coucha fur
!c gazon, bûvoient à
longs traits,
& s'entretenoient de leurs
ar~
ciennes amours les autres à
leur
voix meioient le fon des
mufet-
tes & p!uueuM cxécutoient des
danfes que les vieillards ne
trou-
voient pas au~ belles
que ce~
les du
temps paHe.
Vois-tu fur le
b.dcon, me dit
~PJ!F!7~;
le préfet, cette jeune femme
qui,
d'un air riant, confère ce
fpec-
tacle? Elle eft mariée
depuis quel-
ques jours, &: c'en pour elle
que
fe donne cette fête. Son nom
e~ Sophie: elle a de la
~eaucc,
comme tu vois, de la
fortune,
de rerprit, & ce
qui vaut plus
que rout le refte, beaucoup de
bon fens. Elle a eu tout à la fois
cinq amants aucun n'avoit fait
fur fon coeur une
imprefnon vi-
~e, aucun ne lui depiaifbit; elle
ne ~avoit auquel donner
iapré~
férence.
Vous êtes
trop Juiie~ lui re<
pondoit Sophie, poui'couver
mauvais que .jmciino du côté
ou je croirai trouver mon
bon-
heur.
En~n
~pNnyyrj~
1
Eiic~t a~pfc~g~~ Si
~a inu~c ~vM~pccAs,
~h~:)nm~ o&jqnc< ~o~~v~
~war ~no~ vmt ~~Otr~~
iïM~mnioàt~~Mi.
PSMdMa~aia.d~pcnJ~~
~<~ iMM
~e~~di~ pard~
~otretjMën~poai, < u~
<em~cE~vous
dtStpNucx l~j~~
~ouc ~ous odi~n~ ~M~jen~w
~u~n~ge. JcfyQ~;eo~tiJ~<~
~~amMs~bngcr~ r~ ~j/f
~~<.
eat "–~
..J..?~ v v
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1 ~~t
1
P~~T:
Q"
1
J~8 ~~KJB~~J~
EUedit au marchand au au<
litaifeôcau ~vant Je ~aiï que
vous m'avez marquebe&~coup
d'attachement mais je pcmc
au~t que vous n'en avez pas
moins matqu~~vons pjour~es
~~cheScsvom pour 1&gi)Mre~
Ce~ous pour les fcicnca~ Ea
<&yantde Rxcrmon p<:n<~ant)
chacun (uivo~lo Aen;eb~à~ua
tigï~Gitautant pouï j&tnAme
M~~pour MoLQue je CM: d~nne
~quetqu'wndévoua illui jrcf'
t~ra tou)OUM des vue$iucid'au-
~~6 objets; f un s'occopem;de
i'augmcntationde & ~tnne~
rautre de fbn,avancementdata
le fsrvice/l'autre de fcspro'
jLj~pajEuir~
o&
TyvMdes~aac~o~~ ..t. )
<urHJ
'J03 ~E TjJL ENT~.
~Legeni~JeBabylonenQt-
tendit pas le jour marqua ôc
*o~e rendit le pienner de tous
«' aupalais de. Jupiter. Il ~e pfé-
~'fej~ta avec cet-air de c~n~n-'
ce qui luie~n~curel; il débita
~e ne ~ais combien de cooi-
plimencs: tournes le plus jo-
liment: du monde &c ne des
présents ~~a~p~r celeftexavec
~cecte gcace q~onlui conno}t:<
€ H API T R E XV.
cot/r b~~cz.~
Je crois prdEentiriejug~
ment de la pof~ké eiic r~-
ganie~ ic$ ouvmgesdn .dix~
'"ieptiemc ficelé comme les
phis grands e~orcsdela nation
"evers le bca~; ceux du dix-
» huitième~com~edes tableaux
a-o~ les Babylonieils ont
pris
~plaiHr a fe peindre.
T~. LE 6'ÛC~y D~ JjJ~CLE.
CHA~
1
CHAPITRE XVI.
LA R~~OJV~ï/6~.
JE vis a Fecart deux
teinmes,
<Iont l'une parloit, en
regardant
a chaque hi~&nt
autom d'elle
avec cet air
dmquiétu< qui
annonce une confidence des
plus
my~neuïes. Je prêtai roteUle;
&, avecbeaucoup de peine
J'en.
tendis ce qui fuit
0 Babylone m'écriai je
le levain a fermenté ôc gagné
L~f
~~J~ONNB)7~C.
jf~
la maûe. Tu jfembîesbien cor<
rompue maistu Fesencore plus
que tu ne le femmes.
Hil~
TJ~
–L- <
leu:- bonne foi, dévorés
parle
Crocodile & égorgés l'un
par l'autre. Que cet exemple
~vou) ouvre les yeux, infortu-
nés habitants de ces heureux
climats. Ceffez d'être viaimea
< d'un zèle
déréglé: adorez Dieu;
'o gardez le Hience ôe vive:~en
ao paix «.
H me re~e
beaucoup de cho-
fes à te faire
voir, me dit le
préfet :laulbns le miroir &: la
~~cctc~ 6e marchons.
CHAPITR E XVIII.
L~ r~MPE~TE.
A quelques pas du globe
bruyant terre creusée pré-
fente, dans une profondeur, qua-
rante ou cinquante degrés (te ga-
zon. Au pied de cet efcalisr~ fe
trouve un chemin pratiqué fous
terre. Nous entrâmes; & mon
guide après m'avoir conduit
par quelques détours ol~curs~
me rendit enhn à la lumière.
P~~cÏ'p~ m~
~CmiJ~y~q~~
~Mt~'eR-ii~
~ci~Par ~cpfo~~
~ouv~erOc~aucen~dc
~A~~Ea~f~~moo. ~W) "&AU.
~r~ T
~J;0 L~ rB~rS~TE.
courus a~'ec précipitation~
d'une
pqu~ convaincre mes yeux
-~o~€ n peu vrai~Mnblable. Mais,
~n youlan~tnettre la f~tc a (e-
)c .h~rt~ contre ~mob~
un
~c~ qui me r<~a com~e
j~ji~. Econn~ par~ctte iecouHe,
de choies
~is encore par t<aat
reculai
inco~ébeii~ies ) je
~x pas arrière.
~~q
P'un etonnement je ne ns
r~jupj~rs. j1
que pafler a un autre je m'ap-
prochai avec un nouvel empre~
Démène; mes yeux Soient tou-
jours feduics, & ma main
put a
peine me c on vaincre qu'un ta-
bleau m'eût fait illuHon à td
point.
Les
esprits ~emcntaire~pou~
fuivit le
préfet~ ne font p~ h~
M~ peintres qu'adroits
phy~<
ciens, tu vas en juger
par
manière d~operer. Tu
~ais qu~
~es rayons de
lumière~ r~Cr
chis des dIrFcrents
corps, fon~
tableau, & peignent ces
corps
fur toutes les ~rfaces
po~
lies, fur la rétine de
l'ceil.
l'i
jr~' L~ TEMpï~rj~
par exemple fur l'eau, fur les
gbc es. i<es efprits clëmenraires
ont cherché à nxer ces images
pauagères ils ont compote une
matière ttès-ifubtH~ très-viïqueu-
fe & très-prompte à fe defïecher
oc à fe durcir, au moyen de la-
quelle un tableau eft fait en un
clin d'œil. Ils enduifent de cette
matière une pièce de toile, &
la prëfenient aux objets qu'ils
veulent peindr~ Le premier ef-
fet de la toile, eft celui du mi-
roir on y voit tous ]les corps
voifins & ëloignës dont la lu-
mièrepeutapporterrimage.MaIs~
ce qu'une glace ne ~auroit fai-
re, la toile, au moyen de fon
LA TEAfPB~TB.
127
enduit visqueux, rodent les Umu"
lacres. Le miroir vous rend jnder
lement, les objets mais n'ca
garde aucun; nos toiles ne les
rendent pas moins ndelement~
&: les gardent tous. Cetce ~m-
pre~.on des images eft l'araire
du premier inihnt où la toile
les refont on Fote fm- le
champ~
o~ t& place dans un endroit ob~
cur; une heutc apces rendue
eft. de~éehe~ ~vaus
~vcz,~
tableaur d'autant plus précieux~
qu'ac<~un,art nepeu~en imiter J~
venté, & que le temps ne peuxep
aucune manière l'endommagct.
Nous pfenons dans leur fource
la plus pure~ <}~s le
corps;
1.' d.e
l"j
J~ Ï./< r~MPE~TF.
1-
}a lumière <ïcs couleurs
t
q'~e îe~
pénètrestirent de di~erenis ma<
tëï iaux) que te laps des temps
M manque jamais d'a!tcic~ iLà
précin~n du ia v~td
de rexpr~le~ t<yu<eë ~lus
o~ n~d'ins fOi~ë~,là g~~tmn
<3esnuances îes règîes ~e'Ïa
~erfpe~fVë; hdus abatn~mnons
tout ce~a la nature~q~i~~vëc:
cette mareh~ fure qui ~~at~ ne
démentît~ trace iur ~o~toi-
les des imagesqui en~éê~ht
aux yeux;, fb~~dôùté~
~bn n ce qu*< ~p~lîe~restés
ne font pas d'autres è~pece~de
fantômes qui e'n impc~nt &ux
yeux, à roufc, au toucher~
tous les fens à la fois.
JL~ r<MPE~T'~ r~
C P IT RE XIX.
L /4 G ~'L~ A JE
'u.
~W~~R G~~K HUMAïN~
Acp~~e Je pr~~t eut ac~vé
cea ~Q~~ qu'une porte a deux
~tt$aj~~ s Ouvr~~r Btotrc jd~~j
1
te nou~ ad~i~ d:~unc ~a~
~~r~M~en~e i ~o~
ne~c~~c chajng~~ j~e ~h~y
~fh~eur.'
i' ~i;j T. :r'
j?p ~~ne c~~p~~d~ d~ux!
ce~s du Jo~
~i~es<d<~o~t
têt p~int, qn~ yeux p<~o
vo~j~ p~ih~j~ ~PUtenij-
J~~ LA 6'~LE~IE.
j~~hMtNMMt~~––––––––––––––
-f~O i~ C~LK~JT.
lcnc<. Ncmbro~
~'âpre chafïeu~
après avoir fait la guerre aux
maux, veut s'eGayer fur tes îcm-
bia~Ies- VpM da~lc prc~~rta-
~icau cet hoînmc gigaatc~uct
ie premier d~ ces hëcos çë~i
t)r~s;, vois ~ans J~s y$ux<;)'or-
gue;t, l'amM~ te; d~r
de co~~a~d~~JLe
~i~ pr~
il co~uc 1~
'pta~d~ roy~rr~~
~nina~ te~ ~m~~s~~b~
pret,cx~ de,~ M~ ~n~
les ag'ervlt.
.xfj~Jd
Bélus Y- Ninus Semiram~~
r~p~te~t ~on~af-
.fera~~ent par de HouY~ain~~T.
j~s,de; violer: ~c~dp ph~~de
Ld C~LXK~F.
j~jr
trente rois qui commandèrent
€n~it?c un feui ferma les
plàie~<iu genre humain/la~
reipiref M~e, ~gouverna en
phiiejfephe ~n nom eft prc~
~ucï~connu. L'h~oirc~qui ne
s'ëchûuHe ~u'à i'a~pe~ des choL
~cs d'edat &: ;des événements
tragiques, fe refroidit fur ces rè-
gnes tranquilles à peine ndm-
ïne-t-el~e de tels ~buveraias.
~<: 7. K
J~f~" L~C~LERIB.
leurs
puiffants ennemis, tourment
armes contre eux-mêmes la
jalouse les anime; l'ardente oc
de leurs
dangereuse éloquence
orateurs les enflamme:; ils fe dé-
chirent par des guerres civiles.
La Perte tombe dans les mêmes
convulsions. Et loi f que peut-
Et etoutaUoits'appaifer~Alexan~
dre paroît, & tout fe brou:Ile plus
que jamais.
ie trône
n~
il porta la J)~tdélation
i ~s.~t~
dans la Grèce, la Perfe & les
Indes. La terre
manque à fes
progrès meurtriers~ &cfon cceur
n'e~ pas encore
rempli. Cet au-
tre tableau te
représente fa mort.
Il s'éteint~ ennn, ce coudre dcP
truaeur; Alexandre expire 6c.
;€ttant des yeux mourants fur
cette grande monarchie
qu'il
abandonne, rien ne femble ca~
pable de le confoler, que la pcrp
peaive des fanglantes tragédie~
dont fa mort doit être le
fignaÏ.
CHAPITRE XX.
A
L' .4 JL/ F R E C 6 r
DELAGALER!E.
V
LE préfet reprit bientôt le fti
de Ion difcours. La rapidité avec
laquelle il parcouroit la galerie
me lainbit à peine le temps de'
jctter un coup d'oeil fur les ta-
bleaux divers dont il m'e:<pli-
quoit le fujet. Je ne l'avois point
cmofc vu & depuis je ne Ïe
vis point parler avec autant d'ac"
tion. Son vifage s'ëtoit enHam<
méyfes yeux jettoient des éclairs~
ëc fes paroles précipitées tar-
doient encore à fon empreffe-
ment.
DE L~ C-~LENIX. 1~
k
La langue~ les moeurs, les
loix des Romains~ difbit-il, s'é-
toient répandues par toute la
terre. Les nations, conquîtes 6(
policées, devenoient membres
de l'empire 6c tous les
peuples
connus ne formoient qu'une fa-
miUe. Par quelle fatalité la paix
qu'Augufte leur avoit donnée,
&:qui iemblok Inaltérable fut-
elle de fi courte durée ? Le genre
humain ne ni que refpiler, ôc
fut bientôt rra~pë de nouvelles
plaies. Quand Rome n'eut plus
de royaumes à Subjuguer y elle
eut desrebelles afoumeitre. Dif-
férentes nations imaginant une
grande félicité ou une grande
~'0 1/~TJ:E C~f~
mcnjLquc peu:dann~es.~H~ j
~lit~ ôcq~ede~ËMes! entier
ncr peuvent d~jc $ peut~&o
auj(R la Mn~dcTdes esprits ;;caà j
cscte cupidit~~cettc aJMbitibn~)
cc~te hauteur ~di~oïM mieux~~
cette grande~~CMnaine étdie
dMSr Fotdfe <j~ho~es u~ ef~
fort exce~f~ qw c omme ~x~
L iij
T~f ~~R~ e~r~
maladie épidcmique
pa~rvenuea
~bnp~Mhaïnpeine doitn~ce~
~ir~~enc tomber
t degrés.
'$~WWi3b.r.v~a~u'~uesxuwstur.w~s~mru~wmYax~cw
w
jyo tJ L~~na il c~r~
ces jcmelle~
viciiïtcudes,
lod~
qM'tMtnouveau~eaM~ Mahomet~
$~v~du cotéderorient. Oa
fourbe de il
digne mais
mépris
audace au~
qui le pea~eoit plui
~Atcs
On
entrepn~M~ M~c~a~ ¡
nuit:
~u~qu'oà i
ii pouvoit aller
ne fuc
ttHriq~'il phu temps de
a 11 d~
s'iopp~er ~s prègr~s.
¡
va~nneparMe~rOrieM;&E)
fur ces
débris~ le p6yau~ t
des~ar-
qu~ibumit par~ <bfce
li ~e les attacha
m~~
par la
En ce temp~ du iem de Ja
Fmncc, iortit un prinoe plein
de génie ôc: dejeette aj-dcm-:mi-
DE L~<y~LEAf~.
j~
Rtaire qui, dans ie
calme, c~it
aMnë la. tempête mais qui
trouvant l'orage ~ûrmé comme
un vent
impétueux le dinipa:1.
c'ecoit Charlemagne. Dans ce
tableau, il réprime les Sarrafins;
dans cet autre
il~ubjugue l'At-
iemagne; plus toiri) il éteint en
Italie la domination des .Lom-
bards fonde la puiffance tem-
porelle des Papes, 6e reçoit la
couronne de Fempire d'Occident.
L'empire de Charlemagne ne
tarda pas à fe délabrer. Les
par-
tages des princes, & l'ambition
de quelques chefs en détachent
des peuples entiers. Des
empe-
reurs faibles ou avares donnent
i
~t/TAR c~r~
ou vendent la liberté à d'autres.
Le reite obéit à des maîtres par~
ticuliers le fbuver&in garde à
peine le titre l'ombre de i'au*
t:orité.
S&~s~aaf~~ai~BMtMM~
f~(f L'7TRZ C~T~,<~<?.
ple,ô(<nvahitFempire d'Orient~
qu'il occupe encore aujourd'hui.