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1.1 Matériaux
b) Propriétés du béton
- Béton : Matériau fragile
- Résistance à la compression : élevée
La résistance du liant hydraté est moindre que celle des granulats
La résistance du béton est une fonction croissante du dosage en ciment (C (kg)) et
E
décroissante du rapport (avec E : quantité de l’eau en litres).
C
Cette résistance est mesurée sur des éprouvettes cylindriques de diamètre 16 cm et de
hauteur 32 cm ou sur des éprouvettes cubiques.
- Résistance à la traction : faible
1
La résistance du béton à la traction est faible (environ de la résistance à la
10
compression). Elle est fonction de l’adhérence de la pâte aux granulats. Elle est
mesurée soit sur des éprouvettes prismatiques (7 cm x 7 cm x 28 cm) par essai de
flexion 4 points soit sur des éprouvettes cylindriques (diamètre : 16 cm ; hauteur : 32
cm) par essai de fendage.
- Valeur de référence de calcul
Pour l’établissement des projets, le béton est défini par la valeur caractéristique de sa
résistance à la compression à 28 jours désignée par f c 28 .
- Coefficient de dilatation thermique : λ
λ = ( 0.7 – 1.2 ) x 10 −5 K −1
1
1.2 Méthodes de calcul
2
Chapitre 2 : Calculs vis à vis des Etats Limites Ultimes de Résistance sous
Sollicitations normales
o' B (3.5 0
00 )
'
d 3
A ' h
d 7
h C
A
A (10 0 ) 2 0
00
00 o
3
Pour la justification d’une section à l’état limite ultime, il suffit de prouver qu’aucune des
déformations limites n’est dépassée, c’est à dire :
2.2.1 Acier
Le module d’Young E a de l’acier, n’étant que peu affecté par la dispersion, Le
diagramme de calcul de l’acier se déduit du diagramme idéalisé (correspondant à une loi
1
de comportement de l’acier :élasto plastique parfait) par une affinité de rapport .
γs
Ce diagramme de calcul, représenté sur la figure 2.2, permet de déterminer la contrainte
de calcul de l’acier σ s en fonction de la déformation relative de l’acier ε s .
Avec :
σs
fe
γs
10 0 00 ε s
- 10 0
00
4
2.2.2 Béton
σ bc
0.85 f cj
θγ b
2 0
00 3.5 0
00 ε bc
Le coefficient γ b vaut 1.5 pour les combinaisons fondamentales et 1.15 pour les combinaisons
accidentelles.
Le coefficient θ est fixé à 1 lorsque la durée probable d’application de la combinaison
d’actions considérée est supérieure à 24 heures, à 0.9 lorsque cette durée est comprise entre 1
heure et 24 heures, et à 0.85 lorsqu’elle est inférieure à 1 heure.
Remarque 2 : Lorsque la section considérée n’est pas entièrement comprimée, il est loisible
d’utiliser le diagramme rectangulaire simplifiée (BAEL 91, art A.4.3.42) défini sur la figure
2.4 ci dessous.
5
(0.8ou 0.85) f cj
ε bc
θγ b
0.8 yu
yu
- sur une distance 0.2 yu à partir de l’axe neutre, la contrainte est nulle,
0.85 f cj
- sur la distance 0.8 yu restante, la contrainte vaut pour les zones comprimées
θγ b
dont la largeur est croissante (ou constante) vers les fibres les plus comprimées et
0.8 f cj
pour les zones comprimées dont la largeur est décroissante vers ces mêmes
θγ b
fibres (section circulaire, section triangulaire dont le sommet représente la fibre la
plus comprimée).
2.3 Sollicitations de calcul vis à vis des Etats Limites Ultimes de Résistance
(BAEL 91. A.3.3.2)
Avec
G max : ensemble des actions permanentes défavorables
Gmin : ensemble des actions permanentes favorables
Q1 : action variable dite de base.
Q j : autres actions variables dites d’accompagnement (j > 1).
γ Q = 1.5 (dans le cas général) et 1.35 (températures, charges d’exploitation étroitement
1
6
2.3.2 Combinaisons accidentelles (BAEL 91, A.3.3.22)
Si elles ne sont pas définies par des textes spécifiques, les combinaisons d’actions à
considérer sont les suivantes :
G max + Gmin + FA + ψ 11 Q1 + ∑ψ 2i Qi
avec
FA : valeur nominale de l’action accidentelle
ψ 11 Q1 : valeur fréquente d’une action variable
ψ 2i Qi : valeur quasi – permanente d’une autre action variable.
En flexion simple, la section est partiellement comprimée. Ainsi, on peut utiliser comme
diagramme (de déformations – contraintes) de calcul, le diagramme rectangulaire
simplifié.
a) Généralités
La section résiste par le béton comprimé et par les armatures tendues (figure 2.5).
ε bc f bu Fbc
y 0.8 y
d Mu Z
εs Fs
A
b Déformations Contraintes
7
Les équations d’équilibre donnent :
Fbc = Fs
M u = Fbc Z
Ainsi on obtient le moment réduit µ : par la formule suivante :
Mu
µ =
bd 2 f bu
Compte tenu des équations d’équilibre, on trouve : µ = 0.8 α (1- 0.4 α ) Ainsi α est
donné par la formule suivante :
α = 1.25 (1 - 1 − 2µ )
b) Moments frontières
On distingue deux moments frontières :
• Moment frontière : M AB
Le moment M AB correspond au diagramme de déformations limite passant par les
pivots A et B.
• Moment frontière : M BC
Le moment frontière M BC correspond au diagramme de déformations limite
passant par les pivots B et C.
B ( ε bu = 3.5 0
00 )
y AB =0.259 d
C ( ε bu =2. 0
00 )
M u < M AB d h
M AB < M u < M BC
A ( ε s = 10 0 00 )
On désigne par :
d : la hauteur utile de la section ; h : la hauteur totale de la section
et y : la hauteur du béton comprimé. 8
Le diagramme de déformations limite passe par le pivot A si M U ≤ M AB . Ainsi :
α ≤ α AB = 0.259 ⇔ µ ≤ µ AB = 0.186.
Le diagramme de déformations limite passe par le pivot B tant que M AB < M U ≤ M BC
⇔ 0.259 d < y ≤ h. Ainsi 0.259 < α ≤ α BC = 1.1 ⇔ 0.186 < µ ≤ 0.493.
Récapitulation
Le pivot de calcul est le pivot A si µ ≤ 0.186.
Le pivot de calcul est le pivot B si 0.186 < µ ≤ 0.493.
Mu
• Calcul du moment réduit : µ = (2-1)
bd 2 f bu
• Comparaison de µ à µ lu
α = 1.25 (1 - 1 − 2µ ) (2-2)
9
• Section d’aciers : Au
Mu
Au = (2-4)
Zσ s
Avec M 1 = µ lu b d 2 f bu
La décomposition du moment, donnée par (2-5), est schématisée sur la figure (2-7).
d'
Au
'
α lu d Au'
d Mu = d M1 + Z2 M2
Au A1 A2
b b
1
εs = ( - 1) x 3.5 x 10 −3 (2-6)
α lu
10
- Raccourcissement relatif des armatures comprimées : ε sc
δ'
ε sc = (1 - ) x 3.5 x 10 −3 (2-7)
α lu
d'
avec δ ' =
d
fe
si ε s ≤ ⇒ σ s = Ea ε s (2-8)
γ s Ea
fe f
si < ε s ≤ 10 x 10 −3 ⇒ σ s = e (2-9)
γ s Ea γs
fe
si ε sc ≤ ⇒ σ sc = E a ε sc (2-10)
γ s Ea
fe f
si < ε sc ≤ 10 x 10 −3 ⇒ σ sc = e (2-11)
γ s Ea γs
- Calcul de A1
Le calcul de A1 revient au calcul de la section des armatures d’une section
rectangulaire, en flexion simple, soumise à M 1 . Ainsi on trouve :
M1
A1 = (2-12)
σ s d (1 − 0.4α lu )
- Calcul de A2
Ce calcul revient au calcul de la section d’armatures tendues « équilibrant » M 2 .
M2
A2 = (2-13)
σ s (d − d ' )
11
- Calcul de Au'
Ce calcul revient au calcul de la section d’armatures comprimées équilibrant
L’excédant du moment ( M 2 ) non équilibré par le béton.
M2
Au' = (2-14)
σ sc (d − d ' )
Remarque 1 :
L’acier est relativement cher ( par rapport au béton) pour être utilisée en compression.
Ainsi, pour des raisons économiques, M 2 est limité à 0.4 M u ( M 2 ≤ 0.4 M u ).
Remarque 2
Les armatures comprimées doivent être entourées tous les 15 diamètres par des armatures
transversales.
2.4.2 Section en T
Données :
- Dimensions : b, b0 , d, h0 (figure 2.8)
- Matériaux : béton ( f c 28 ), Acier ( f e )
- Sollicitation : M u (Moment fléchissant à l’ELU)
Inconnues :
- Section des aciers tendus à l’ELU ( Au ) (éventuellement : section d’armatures
comprimées ( Au' ))
h0 Au' d'
y
A.N. Mu d
Au
b0
12
On désigne par :
A.N : l’axe neutre repéré par y, M u : moment fléchissant à l’ELU
b : la largeur de la table de compression
h0 : la hauteur de la table de compression.
b0 : la largeur de la nervure.
d : la hauteur utile de la section
h0
M T ,u = f bu b h0 (d - ) (2-15)
2
• Comparaison de M u à M T ,u
M u = M1 + M 2
h0
M 2 = f bu (b - b0 ) h0 (d - ) : est équilibré par une section de béton comprimé de
2
largeur (b - b0 ) et de hauteur h0 et une section d’aciers tendus A2 conformément à la
figure 2.9.
M 1 est équilibré par une section rectangulaire de largeur b0 et de hauteur utile d (hauteur
du béton comprimé y tel que 0.8 y > h0 et une section d’aciers tendus A1 ) : voir la
figure 2.9.
En outre, nous notons que le diagramme de déformations de la section correspond à
M 1 puis que M 2 est constant.
13
b f bu b - b0
f bu
'
h0 Au' d h0
A1'
0.8 y
A.N. M1 + h0
d = Z2 = d -
Mu 2
M2
A1 σ s A2 σ s
Au A1 A2
b0
Au = A1 + A2
Au' = A1'
• Calcul de A1
Le calcul de A1 revient au calcul des armatures d’une section rectangulaire, de
largeur b0 et de hauteur utile d, soumise à M 1 .
M1
µ1 = (2-16)
b0 d 2 f bu
- si µ1 ≤ µ lu ⇒ pas d’armatures comprimées.
- si µ1 > µ lu ⇒ Armatures comprimées nécessaires : A1'
• Calcul de A2
M2
A2 = (2-17)
h0
σ s (d − )
2
Nous notons que la contrainte σ s des aciers est déterminée à partir du diagramme
des déformations de la section correspondant à M 1 .
• Récapitulation
14
Chapitre 3: Etats limites de service vis à vis de la durabilité de la structure
3.1 Sollicitations de calcul vis à vis des états limites de service (BAEL 91, art.A.3.3.3)
3.2 Justifications
σ bc ≤ 0.6 f cj . (3-2)
Avec f cj : la résistance à la compression à l’âge j exprimé en jours.
3.2.2 Etat limite d’ouverture des fissures (BAEL 91, art. A.4.5.3)
15
- l’utilisation de l’ouvrage (l’importance des charges quasi-permanentes et des actions
très fréquentes, le contact avec les produits nocifs).
−
La valeur limite de la contrainte de traction, notée σ s , dépend de la nuisibilité de la
fissure.
16
• Cas où la fissuration est considérée comme très préjudiciable (BAEL91, art.
A.4.5.34)
−
- la contrainte limite de traction ( σ ) des armatures est égale à :
s
−
17
−
σ bc −
− Fbc
y1
−
d − y1
Z =d- 3
−
Aser
σs
− −
Fs = Aser σ
s
b0 15
On désigne par :
−
y −
En posant α = 1 , le diagramme des contraintes représenté sur la figure 4.1 donne
1 d
−
− 15σ
α1 = −
bc .
−
σ s +15σ bc
Comme le moment M rb est équilibré par le diagramme des contraintes représenté sur la
figure 3.1, les équations d’équilibre de la section donnent :
− − − −
−
avec Fbc est la force de compression du béton obtenue par intégration des contraintes de
−
compression du béton (voir la figure 3.1) ; Fs est la force de traction des armatures tendues
−
et Z le bras de levier (voir la figure 3.1).
18
Ainsi, compte tenu des équations d’équilibre (3-5) et (3-6), on obtient :
− −
M rb
α
= 1
α
(1- 1) b
−
d 2 σ bc (3-7)
0
2 3
−
- Si M ser ≤ M rb ⇒ σ bc ≤ σ bc : Armatures comprimées non nécessaires
Mise en équations :
−
σs = σs
y1
En posant α 1 = avec y1 : la hauteur du béton comprimé équilibrant M ser ,
d
on obtient l’expression suivante de M ser :
1 α
M ser = σ bc α 1 (1 - 1 ) b0 d 2 (3-8)
2 3
− −
(α 1 ≤ α1 car σ bc ≤ σ bc )
Le diagramme des contraintes équilibrant M ser (Diagramme similaire à celui de
− −
la figure3-1 tout en remplaçant σ bc par σ bc et Z par Z b ) donne
σs α1 α1
σ bc = (4-5) et Z b = d (1 - ) (3.-9)
15 1 − α 1 3
Compte tenu de (3-9), M ser peut être donné par l’expression (3-10) suivante :
σs α 12 α
M ser = (1 - 1 ) b0 d 2 (3-10)
30 1 − α1 3
19
Par conséquent la section des armatures tendues Aser est donnée par l’expression
(3-11)
M ser
Aser = −
(3-11)
Zb σ s
−
- Si M ser > M rb ⇒ σ bc > σ bc ⇒ Armatures comprimées nécessaires ( Aser
'
)
Dans ce cas M ser peut se mettre sous la forme suivante :
Armatures comprimées ( A ) : σ sc = 15 σ bc
'
− α1 −δ ' (3-12)
ser −
α1
d'
δ' =
d
−
Armatures tendues ( Aser ): σ s = σ (3-13)
s
Sections d’aciers :
' M ser − M rb
Aser = (3-14)
σ sc (d − d ' )
M rb ' σ sc
Aser = −
+ Aser −
(3-15)
α1 ) −
σs
d (1 −
3
σs
20
3.5 Calcul des contraintes aux états limites de service
Les conditions d’utilisation d’un ouvrage peuvent changer au cours de son exploitation
(variation de la charge d’exploitation, la nuisibilité des fissures…). Ainsi la vérification des
contraintes aux états limites de service s’avère nécessaire.
Données :
- Coffrage: b0 , d (voir la figure3.2)
- Armatures : tendues (A) et comprimées ( A ' ) (voir la figure 3.2)
− −
- Contraintes limites des matériaux : béton ( σ bc ), acier ( σ )
s
- Sollicitation de calcul : Moment fléchissant à l’ELS ( M ser )
Inconnues
- Contrainte de compression du béton : σ bc
- Contrainte de traction des armatures tendues : σ s
- Contrainte de compression des armatures comprimées : σ sc
y σ bc
d' σ sc
A' σ
y1 Béton comprimé : Bc 15
z 15
d M ser
G
σs
15
A
b0
On désigne par :
y1 : la hauteur du béton comprimé
G : le centre de gravite de la section homogène : Bh = Bc + 15 (A + A ' )
21
• Calcul des contraintes
Pour le calcul des contraintes normales, on applique la formule classique de la
M
résistance des matériaux ( σ = y) à la section homogène : Bh . Ainsi le calcul de ces
I
contraintes nécessite la détermination du moment d’inertie de la section homogène.
∑S y
i =1
i Gi =0 (3-16)
avec
y1
S1 = l’aire du béton comprimé ( Bc ) ⇒ S1 = b0 y1 et y G1 = dans (G, Gz, Gy)
2
S 2 = 15 A ' et y G 2 = y1 - d ' dans (G, Gz, Gy)
S 3 = 15 A et y G 3 = - (d - y1 ) dans (G, Gz, Gy)
b0 2
y1 + 15 A ' ( y1 - d ' ) – 15 A (d - y1 ) = 0 ( 3-17)
2
Ainsi le moment d’inertie de la section homogène réduite par rapport à l’axe neutre(Gz) est
donnée par la formule (3-18)
y13
I 1 = b0 + 15 A ' ( y1 − d ' ) 2 + 15 A (d − y1 ) 2 (3-18)
3
M ser
σ bc = y1
I1
15M ser
σs = (d - y1 ) (3-19)
I1
15M ser
σ sc = ( y1 - d ' )
I1
22
−
σ bc ≤ σ bc ?
−
σs ≤ σs ?
fe
σ sc ≤ ?
γs
Données
- Coffrage : Table de compression (b, h0 ), largeur de la nervure ( b0 ), hauteur utile (d)
(voir la figure 3.3)
- Armatures : tendues (A) et comprimées ( A ' ) : voir la figure 3.3)
− −
- Contraintes limites des matériaux : béton ( σ bc ), acier ( σ )
s
- Sollicitation de calcul : Moment fléchissant à l’ELS ( M ser )
Inconnues
- Contrainte de compression du béton : σ bc
- Contrainte de traction des armatures tendues : σ s
- Contrainte de compression des armatures comprimées : σ sc
b
y σ bc
d' σ sc
A'
h0 15
y1
d G z
M ser
σs
A 15
b0
Dans ce cas, le calcul du moment d’inertie dépend de la position de l’axe neutre (définie par
y1 : voir la figure 3.3). Ainsi, on distingue deux cas :
23
- 1ére cas : y1 ≤ h0 ⇒ l’axe neutre tombe dans la table : Calcul des contraintes d’une
section rectangulaire (b, d).
- 2 ième cas : y1 > h0 ⇒ l’axe neutre tombe dans la nervure : Calcul des contraintes d’une
section en T.
y12 h2
b0 + y1 [(b - b0 ) h0 + 15 ( A ' + A)] – [(b - b0 ) 0 + 15 ( A ' d ' +Ad)] = 0 (3-20)
2 2
Dans ce cas, le moment d’inertie de la section homogène réduite est donné par la formule
suivante :
y13 ( y − h0 ) 3
I1 = b - (b - b0 ) 1 + 15 A ' ( y1 − d ' ) 2 + 15 A (d − y1 ) 2 ( 3-21)
3 3
Remarque : Dans ce cas, les contraintes sont données par les formules (3-19)
En fin le problème est Comment déterminer la position de l’axe neutre : ( 1ére cas ou 2 ième
cas) Dans ce but, nous définissons la fonction f( y1 ) comme suit :
y12 h2
f( y1 ) = b0 + y1 [(b - b0 ) h0 + 15 ( A ' + A)] – [(b - b0 ) 0 + 15 ( A ' d ' +Ad)] (3-22)
2 2
La fonction f( y1 ) est un polynôme du second degré qui peut se mettre sous la forme
suivante :
f( y1 ) = α y12 + β y1 + γ
avec α > 0, β > 0 et γ < 0. ⇒ le polynôme f( y1 ) (donnée par (3-22)) admet deux
racines réelles de signes contraires. On note ces racines par RC1< 0 et RC2 > 0. L’étude de
signe de ce polynôme est donnée dans le tableau 3.1.
24
Récapitulation :
- calculer f ( h0 )
- si f ( h0 ) > 0 ⇒ y1 < h0 : 1ére cas (section rectangulaire)
- si f ( h0 ) < 0 ⇒ y1 > h0 : 2 ième cas (section en T)
25
Chapitre 4: Flexion composée
• Définition
Une poutre à plan moyen est sollicitée en flexion composée si le système des
forces appliquées à gauche d’une section ∑ (voir la figure 4.1) est réductible au
centre de gravité G de ∑ à :
- N : effort normal perpendiculaire au plan de ∑ (N>0 en compression, N<0 en
traction)
- M G : Moment d’axe perpendiculaire au plan de symétrie de ∑
- V : effort tranchant contenu dans le plan de ∑
y N y
C
V V e
MG
N G
x ≈ x
G
• Centre de pression
Le système (N, M G ) est équivalent à une force unique (glisseur) équipollente à N
et appliquée en un point C : Centre de pression (figure 4.1)
• Excentricité : e
La distance GC est l’excentricité e de la force extérieure ayant la même intensité
que l’effort normal N. Cette excentricité, e, est définie comme suit :
MG
e = GC = (4-1)
N
26
4.2 Sollicitations de calcul
Nu = ∑γ N
i
i i
M u ,G = ∑γ M j j ,G
j
N ser = ∑N
i
i
M ser ,G = ∑M j ,G
j
Remarque :
Les indices i et j signifient que l’effort normal et le moment de flexion peuvent avoir pour
origine des actions de natures différentes.
e = e1 + e2 (4-2)
∑γj
j M j ,G
e1 = + ea (4-3)
∑γ
i
i Ni
27
Cependant il est possible, conformément à l’article A.4.3.5 (BAEL 91) de tenir
lf
compte des effets du second ordre de façon forfaitaire lorsque le rapport est
h
e
inférieur à la plus grande des deux valeurs 15 et 20 1 à savoir :
h
lf e1
≤ Max(15, 20 )
h h
Nu = ∑γ
i
i Ni
(4-4) M u ,G = N u ( e1 + e2 )
l
ea = Max (2 cm, ) (4-5)
250
avec l : est la longueur de la pièce.
3l 2f
e2 = (2 + α φ ) (4-6)
10 4 h
N ser = ∑N i
i
M ser ,G = ∑M j ,G
j
28
4.3 Analyse du comportement de la section
A'
'
v 'A
v
c' z
G
c
vA
v
On désigne par :
[-c, c ' ] : le noyau central projeté sur l’axe de symétrie de la section Gz.
- v : la coordonnée de la fibre tendue suivant Gz.
v ' : la coordonnée de la fibre comprimée suivant Gz
- v A : la coordonnée du centre de gravité des armatures tendues (A) suivant Gz
v 'A : la coordonnée du centre de gravité des armatures comprimées ( A ' ) suivant Gz.
- l’effort normal (N) est un effort de traction et le centre de pression C est à l’extérieur
des traces des deux nappes d’armatures :
29
N < 0 et (e > v 'A ou e < - v A )
b) Section entièrement comprimée
La section est considérée comme entièrement comprimée si
- l’effort normal N est un effort de compression et le centre de pression C est à l’intérieur du
noyau central.
N > 0 et e ∈ [-c, c ' ]
N < 0 et e ∈ [- v A , v 'A ]
Sollicitations : N u , M u ,G
M u ,G
Centre de pression : C / GC =
Nu
d'
A'
M u ,G
d Nu
h G G G
h M u,A
d-
2 Nu
A A
Eléments Eléments de
b0 de réduction en G Réduction en A
- N u est un effort normal de traction et C est à l’extérieur des traces des deux nappes
d’armatures soit :
30
h h
N u < 0 et C ∉ [ - (d - ), ( - d ' )]
2 2
- N u est un effort de traction et le centre de pression C est à l’intérieur des traces des deux
nappes d’armatures. Soit :
h h
N u < 0 et C ∈ [- (d - ), ( - d ' )]
2 2
31
4.4 Méthode générale de calcul par assimilation à la flexion simple (ELS ou ELU)
Cette méthode est utilisée dans le cas d’une section partiellement comprimée aussi bien à
l’ELS qu’à l’ELU. Elle consiste à ramener le calcul en flexion composée en un calcul en
flexion simple équivalent moyennant un changement de variables. On distingue les deux cas
suivants :
C N C
y
d' Fsc = A ' σ sc
A'
e Fb
ea MG
d z
G N
d - d' Zb
vA
MA
N Fs = A σ s
A
y
A' Fsc = A ' σ sc
Fb
MG
G z N d - d'
Z
va
MA
N Fs =A σ s
e A
ea
N C
C
Figure 4.5 : Eléments de réduction en G, C et A (M>0 et N<0)
32
Equations d’équilibre
L’égalité des torseurs des efforts internes et extérieures se traduit par l’égalité de leurs
éléments de réduction au centre de gravité des armatures tendues (A) :
N ea = Fb Z + A σ sc (d - d ' )
'
(4-7 a)
N = Fb + A σ sc - A σ s
'
(4-7 b)
N
Fb + A ' σ sc - σ s (A + )=0 (4-8)
σs
Changement de variables :
N
On pose : S A ' = A ' et SA = A + . Ainsi le système d’équations (4-7) s’écrit :
σs
Fb + S A ' σ sc - SA σ s = 0 (4-9a)
Le système d’équations (4-9) représente les équations d’équilibre d’une section sollicitée
en flexion simple et soumise à M A .
Ainsi, on trouve :
N
A = SA - (4-10 a)
σs
A' = S A' (4-10 b)
Résumé :
N
- Si N > 0 (compression) ⇒ A ≥ Max (SA - , Amin ) (4-11)
σs
ft
avec Amin = Max (0.23 b0 d (section rectangulaire), 4 c m 2 /m de parement, 0.2 0 0 de la
fe
section totale du béton comprimé).
N
- Si N < 0 (traction) ⇒ A = SA + (4-12)
σs
33
Chapitre 5: Effort tranchant
5.1 Généralités
5.1.1 Définition de l’effort tranchant dans une section d’une poutre à plan moyen
Dans ce chapitre l’effort tranchant est noté par V.
Ainsi, Dans la section ∑ définie sur la figure (5-1), V ( ∑ ) = Somme des composantes,
perpendiculaires à la ligne moyenne et contenues dans la plan moyen, des forces
appliquées à gauche de ( ∑ ) [5].
x ∑
Rg
B dB Fb Fb + d Fb
ξ
Axe neutre : AN G z M+ dM
M V
V+dV
A
dx
M
σ (ξ ) = ξ (5-1)
I1
I 1 : moment d’inertie de la section homogène réduite par rapport à l’axe Gz (axe neutre : voir
la figure 5-2).
M
FB = ∫ σ (ξ )(ndB) = SB (5-2)
B
I1
n = 1 si dB est un élément d’ aire de béton comprimé, n = 15 si dB est un élément d’aire
d’acier et S B : moment statique de l’aire homogène (B ) par rapport à l’axe neutre.
dFB dM S B
g= =
dx dx I 1
dM V
=V ⇒ g= SB (5-3)
dx I1
• Contrainte tangente
L’équilibre du prisme élémentaire, découpé dans la poutre (de base B et de longueur dx ), est
assuré par des contraintes tangentes qui se développent sur sa surface de glissement par
rapport au reste de la poutre.
En supposant que ces contraintes tangentes ont la même valeur τ en tout point de cette
surface, et en appelant u la longueur de la trace de cette surface sur le plan de la section,
l’équilibre exige que :
dFB g
d FB ,= τ u dx ⇒ τ= = (5-4)
udx u
V SB
τ = (5-5)
I1 u
35
Remarque La longueur ‘’u’’ est définie selon la position du prisme par rapport à la poutre
comme le montre la figure (5-3)
C
B
B D E
(a) (b)
5.1.3 Application : Contrainte tangente sur un plan normal à la section droite et parallèle à
l’axe neutre
bξ
y
B
τξ
M τξ M '
y1 P τξ
P ξ
G z
d
36
Considérons le plan de trace M M ' = bξ à la distance ξ de l’axe neutre (Gz). En appliquant
la formule (5-3), l’effort de glissement par unité de longueur (au niveau du plan de trace
M M ' : voir la figure (5-4)).
V
gξ = S1ξ (5-6)
I1
S1ξ : le moment statique de l’aire MB M ' (rendue homogène) par rapport à l’axe neutre.
Sachant que u ( ξ ) = bξ (voir la figure 5-4) et compte tenu de (5-6), la formule (5-4) donne ::
V S1ξ
τξ = (5-7)
I 1 bξ
Compte tenu de la formule (5-2), la résultante des forces élastiques agissant sur toute la zone
comprimée (de hauteur y1 : voir la figure (5-4)) de la section est donnée par l’expression
suivante :
M
Fbsc = S1 (5-8)
I1
S1 : le moment statique par rapport à l’axe neutre (Gz : figure 5-4) de la zone comprimée
(homogène) de la section réduite.
D’autre part, les équations d’équilibre relatives à une section sollicitée en flexion simple
(voir chapitre2 ) donnent
M
Fbsc = (5-9)
Z
I1
Z= (5-10)
S1
Compte tenu de l’équation (5-10), les équations (5-6) et (5-7) deviennent respectivement :
V S1ξ
gξ = (5-11)
Z S1
V S1ξ 1
τξ = (5-12)
Z S1 bξ
37
• Contrainte tangente Maximale
Au dessous de l’axe neutre, le béton tendu est négligé (hypothèse de calcul en béton armé).
Ainsi on a (voir la figure 5-4) :
V
g ξ = g max = (5-13)
Z
V
τξ = (5-14)
Zbξ
Il résulte de (5-14) que la contrainte tangente maximale τ max est donnée par la formule
suivante :
V
τ max = (5-15)
ZMin(bξ )
Comme Z = 0.9 d et en posant Min ( bξ ) = b0 (avec -(d - y1 ) < ξ < 0), la formule (5-15)
devient :
V
τ max = (5-16)
0.9db0
Dans le but d’analyser les effets des contraintes tangentes, on découpe un prisme
élémentaire entre l’axe neutre et le centre de gravité des armatures tendues de la poutre
représentée sur la figure 5.5. Ce prisme est de base carrée (dx x dx) et de hauteur b0 .
Béton comprimé
g dx
A B
g dx
D C g dx dx
Armatures g dx
1 (a) b0
Coupe : 1-1
B A σc
σt
D C g dx D C
(b) g dx (c)
g
σt = (5-17)
b0
Il résulte des formules (5-13) et (5-14) (prisme élémentaire découpé entre le béton comprimé
et les armatures tendues) que :
V
σt = =τ (5-18)
b0 Z
D’autre part, sur l’élément plan de trace AC (d’aire b0 dx 2 ) ; s’exerce un effort de
compression g dx 2 (voir la figure 5.5 c). Cet effort est équilibré par des contraintes de
compression , se développant sur le plan de trace AC (voir la figure 5.5 c), d’intensité σ c .
Ainsi, on a :
g
σc = =τ (5-19)
b0
Ainsi, en plus des contraintes tangentes transversales et longitudinales, l’effort tranchant
provoque sur des plans inclinés à 45 o sur la ligne moyenne des contraintes de traction σ t et de
compression σ c toutes deux d’intensité égale à la contrainte tangente τ .
Conséquences
Les conséquences sont les suivantes :
- Risque de fissuration à 45 o (voir la figure 5-6) là où la contrainte tangentielle τ est
élevée, c’est à dire au voisinage des appuis. Le sens de cette fissuration étant
toujours celui susceptible de conduire à un effondrement. D’où la nécessité de
‘’coudre’’ les fissures obliques (potentielles) par des armatures dites ‘’armatures
d’âme’’.
- Risque d’écrasement du béton suivant des ‘’bielles ‘’découpées par les fissures, une
fois celles ci cousues. D’où la nécessité de limiter la contrainte tangente τ pour ne
pas avoir une contrainte excessive de compression dans les bielles.
‘’Bielle’’
Fissures schématisées
à 45 o
39
5.2 Vérification de la résistance d’une section courante
Les vérifications concernant l’effort tranchant sont demandées uniquement à l’état limite
ultime. Le cas des états limites de service est traité par des conditions particulières à respecter
à l’état limite ultime [3].
A l’état limite ultime, l’effort tranchant agissant ultime est défini par :
n
Vu = ∑γ V
1
i ki (5-20)
Dans les cas les plus courants, l’effort tranchant agissant ultime est défini comme suit
Vu
τu = (5-23)
b0 d
Le calcul des poutres à section constante munies d’armatures d’âme peut être par référence
à un modèle de treillis généralisé (figure: 5.7) [3], [4]. En effet, on peut considérer qu’à l’état
fissuré, le schéma statique résistant est constitué par:
- les bielles de béton comprimées découpées par les fissures obliques qui forment un
angle θ avec la ligne moyenne de la poutre ( θ = 45 o : Treillis de Morsch)
- les armatures d’âme qui forment un angle α avec la ligne moyenne de la poutre.
L’état limite ultime sous sollicitations tangentes peut alors être atteint soit :
- par compression excessive du béton des bielles comprimées
- par dépassement de la résistance de calcul des armatures d’âme.
40
Membrure comprimée : béton comprimé
Montant
tendu :
armature
d’âme
droite
Les justifications des poutres sous sollicitations d’effort tranchant supposent que les bielles
de béton comprimé sont inclinées de 45 o sur la ligne moyenne alors que l’angle d’inclinaison
α des armatures d’âme sur l’axe de la poutre est compris entre 45 o et 90 o ( 45 o ≤ α ≤ 90 o ).
Ces justifications portent sur la compression des bielles de béton découpées entre les fissures
(Etat Limite Ultime du Béton de l’âme : Règles BAEL 91 :A5.1.21)) et la résistance des
armatures d’âme (Etat Limite Ultime des armatures d’âme : Règles BAEL 91 :A5.1.23)
f cj
τ u ≤ Min (0.15 , 4 MPa) (5-25)
γb
- Armatures d’âme inclinées de 45 o sur l’axe de la poutre :
f cj
τ u ≤ Min (0.27 , 7 MPa) (5-26)
γb
41
• Etat –Limite Ultime des Armatures d’âme (Règles BAEL91 : Art.A5.1.23)
Les justifications vis à vis de l’état limite ultime des armatures d’âme s’exprime, avec les
mêmes notations que précédemment, par la relation :
At γ s (τ u − 0.3 f tj k )
≥ (5-27)
b0 st 0.9(cos α + sin α ) f e
42
• Section minimale d’armatures d’âme (Règles BAEL 91 : A.5.122)
Tout âme comporte une armature transversale composée d’aciers parallèles au plan moyen de
l’âme et ancrés efficacement dans les deux membrures. Cette section est fixée par les
conditions suivantes :
- Espacement maximal des cours successifs d’armatures transversales
At f e
≥ 0.4 MPa (5-29)
b0 s t
Dans ces zones (appuis simples d’about, appuis intermédiaires, croisement de poutres, etc..)
soumises à des efforts concentrés [4], les hypothèses classiques de la ‘’Résistance des
Matériaux’’ ne sont pas applicables. Les vérifications à faire ont pour objet de s’assurer que
ces efforts sont bien transmis aux parties de la poutre capables de les équilibrer
L’analyse du tracé des isostatiques de compression du béton [6], au voisinage d’un about
d’une poutre reposant sur un appui simple, montre que les bielles de béton comprimé
convergent vers l’appui en formant un angle voisin de 45 o avec l’axe de la poutre.
Compte tenu de ces résultats, les Règles BAE.L 91 (A.5.1.311) admettent que les charges
sont transmises à l’appui par l’intermédiaire d’une bielle unique, dite ‘’bielle d’about’’
inclinée à 45 o sur l’axe de la poutre.
Remarque : Lorsque l’inclinaison réelle de la bielle risque d’être sensiblement inférieur à
45 o , il convient d’en tenir compte ; ce cas peut se produire en particulier lorsque les
sollicitations prépondérantes d’une poutre sont dues à une charge unique voisine du milieu de
la poutre (voir commentaire de l’article A.5.1.311 Règles BAEL 91).
Compte tenu de ce modèle de transmission d’efforts, l’équilibre est réalisé par une bielle
unique. Cet équilibre se traduit par les justifications suivantes (Règles BAEL91 : Articles
A.5.1.3.12 et A.5.1.313):
43
Fissure
Vu Z
45 o
A F0
Selon la figure 5.9, les armatures longitudinales inférieures sont soumises (au voisinage de
l’appui) à un effort de traction F0 . Pour obtenir cet effort, on écrit l’équilibre des moments par
rapport à B.
Vu
Ag ≥ (5.30)
fe
γs
Remarque : Au delà du nu d’appui, les armatures de section Ag sont totalement ancrées sur la
longueur de scellement l s (définie en A.6.1.2 des Règles BAEL 91), s’il s’agit d’un ancrage
rectiligne, avec une longueur de sécurité équivalente s’il s’agit d’un ancrage courbe (voir la
figure 5.10)
Ag Ag
nu d’appui nu d’appui
≥ ls ≥ l eq
( a ) : ancrage rectiligne ( b ) :ancrage
courbe
44
• Justification de la bielle d’about (Règles BAEL 91 :A.5.1.313)
a
2
2 Vu b0
o
45
a
Nu d’appui
On note par ‘’a’’ la longueur d’appui de la bielle d’about au niveau des armatures inférieures.
Cette longueur (‘’a’’) est définie en fonction du mode d’appui de la poutre sur le poteau
conformément à l’article A.5.1.313 des Règles BAEL 91. Dans le cas d’une poutre, reposant
sur un appui dont elle est solidaire, ‘’a’’ est définie par la figure 5.12.
a
Armature inférieure Armature inférieure
a
2 cm 2 cm
2Vu
σ bc = (5-31)
b0 a
45
Selon les Règles BAEL 91 (A.5.1.313), la condition de non écrasement de la bielle d’about
s’exprime par la relation :
2Vu f cj
≤ 0.8 (5-32)
b0 a γb
Le coefficient minoratif 0.8 figurant dans le second membre de la formule (5-32) tient
compte du fait que la bielle d’about est soumise à des moments de flexion secondaires et que
son inclinaison peut s’écarter de la valeur théorique 45 o . Cependant, il est possible de
renforcer la résistance de la bielle d’about en prévoyant un ferraillage suffisamment dense,
par exemple analogue à celui des poteaux de façon à constituer un ‘’montant d’about’’. Il est
aussi possible de renforcer l’appui de la bielle en frettant la zone voisine de l’appui. Dans ces
derniers cas, le coefficient 0.8 peut être augmenté, sans pouvoir dépasser la valeur 1.2.
Armatures supérieures : As
M Au
Armatures inférieures : Ai
46
• Equilibre de la bielle d’about : (Règles BAEL 91, A.5.1.322)
5.5 Liaison des membrures d’une poutre avec l’âme (Règles BAEL 91. A.5.3.2)
Il y a lieu de justifier par la règle des coutures la jonction des membrures d’une poutre à
l’âme en considérant soit le plan de naissance, parallèle au plan moyen de l’âme, de la saillie
de la membrure sur l’âme, soit tout plan parallèle au plan de naissance si cela est plus
défavorable.
Considérons une section en T dissymétrique (voir la figure 5.14), assujettie par ses liaisons
à fléchir parallèlement au plan moyen de la poutre
b
H
As
h0
Ai
y1
d H'
A.N.
b1
A A
b0
- Valeur approchée de l’effort de glissement sur le plan de jonction H H ' (Figure 5.14)
Lorsque l’axe neutre tombe dans la nervure, l’effort de glissement g1 sur le plan de
jonction H H ' est donnée par la formule (5-34)
h0
b1h0 ( y1 − )
V 2
L’application de la formule (5-11) ⇒ g1 = (5-34)
Z S1
47
h0 V b1
y1 > h0 ⇒ S1 ≥ b h0 ( y1 - ) ⇒ g1 ≤
2 Z b
Vu b1
gu = (5-35)
0 .9 d b
• Armatures de couture
( Ai + As ) f e
≥ gu (5-37)
st γs
st : L’espacement entre les armatures (perpendiculaires à l’axe de la poutre) de la table
mesuré le long de l’axe de la poutre.
Les poutres à talon sont des poutres en T dont l’âme est élargie au niveau des armatures
tendues (voir la figure 5.15). Il faut assurer la couture du plan de jonction T T ' du talon à
l’âme (fig. 5.15).
As1 T'
As
48
- Effort de glissement par unité de longueur sur T T ' : g u
Vu S ( As1 )
L’application de la formule (5-11) ⇒ gu = (5-38)
Z S1
Avec S ( As1 ) = 15 As1 (d - y1 ) , S1 = 15 As (d - y1 ) et Z = 0.9 d
Vu As1
gu = (5-39)
0 .9 d As
Ac f e Vu As1
≥ (5-40)
sc γ s 0.9d As
49
Chapitre 6: Torsion
6 .1 Généralités
• Poutre à plan moyen, à axe rectiligne soumise à une charge P agissant hors du plan
moyen parallèlement à celui ci (voir la figure 6.1)
e
P
P T= P e
G ≅ G
Auvent
Poutre
Poteau support
• Poutre à plan moyen ou non, lorsque la résultante générale des charges est contenue
dans le plan d’une section droite, mais ne passe pas par le centre de gravité de celle ci.
Exemple : Poutres biaises ou courbes ou à ligne moyenne brisée en plan (figure 6.3)
50
Trace du plan moyen (vertical)
6.2 Aperçu sur le comportement expérimental des éléments en béton armé soumis à la
torsion
Des éléments en béton armé de même forme extérieure (cylindre ou prisme), les uns à
section pleine, les autres à section creuse, mais comportant tous les mêmes armatures, ont
après fissuration un comportement identique et présentent la même résistance à la torsion [4].
Ce phénomène est dû à la fissuration généralisée du noyau, intérieur aux armatures, des
sections pleines, ce qui entraîne la formation d’un ‘’vide mécanique’’. Prévu par Robinson
[7], il a été démontré par les essais effectués, sous son autorité, par A. Morisset [4] De cette
constatation découle le mode de calcul à la torsion des poutres à section pleine [4].
La tendance actuelle étant de baser le dimensionnement à la torsion sur les méthodes
applicables aux sections creuses à parois minces [3].
Les justifications à présenter sont relatives à l’état limite ultime. Les règles qui suivent sont
applicables aux pièces linéaires (poutres et caissons)
Tu
τu = (6-1)
2Ωb0
51
b
a Ω b0
b0
2
a b
b0 ≤ Min ( , ) conformément à l’article A.5.4.22 des Règles BAEL 91.
6 6
a
: épaisseur de la section creuse équivalente
6
a a Cercle a
inscrit
a
b
6
(a) : Cas d’une section rectangulaire ; (b) : Cas d’une section trapézoïdale
52
6.3.2 Justification du béton (Règles BAEL 91, A.5.4.3)
• Sections creuses
Pour les sections creuses, la contrainte tangente de torsion τ T est cumulée avec la
contrainte tangente conventionnelle τ v due à l’effort tranchant éventuel. La contrainte
résultante est limitée aux valeurs τ lim relatives à la justification de l’état limite ultime du béton
de l’âme sous sollicitations d’effort tranchant (Règles BAEL 91, A.5.21) soit :
τ T + τ v ≤ τ lim (6-2)
• Sections pleines
Pour les sections pleines, il y a lieu de vérifier l’expression :
τ T2 + τ v2 ≤ τ lim
2
(6-3)
Remarque : Dans les deux cas, on ‘’cumule’’ une contrainte donnée par la Résistance des
Matériaux ( τ T ) à une contrainte tangente conventionnelle ( τ v ).
Les armatures sont justifiées par application de la règle des coutures aux sections droites
(normales à l’axe longitudinal de la pièce) et aux sections radiales passant par ce même axe.
Ce calcul conduit en général à prévoir deux systèmes d’armatures respectivement parallèle
(armatures longitudinales) et orthogonal (armatures d’âme) à l’axe de la pièce.
• Armatures longitudinales
Elles sont déterminées par la formule suivante :
∑A l fe
=
Tu
(6-4)
u γs 2Ω
• Armatures transversales
Elles sont données par la formule suivante :
At f et T
= u (6-5)
st γ s 2Ω
At : La section d’un cours d’armatures transversales situées dans la largeur prise en compte
pour le calcul de la contrainte tangente de torsion ;
f et : la limite élastique de l’acier des armatures transversales.
53
Bibliographie
[1] : G. Dreux et J. Festa, « Nouveau guide de béton et de ses constituants », Ed. Eyrolles,
1998.
[2] : Règles Techniques de Conception et de Calcul des ouvrages en béton armé (DTU :
C.C.B.A. 68, Mai 1968, Société de Diffusion des Techniques du Bâtiment et des travaux
Publics.
[4] : J. Perchat. ‘’Calcul de béton armé’’. Polycopié de cours donnés au Centre de Hautes
Etudes de la Construction Paris. Année universitaire : 1989-1990.
[5] : M. Albigès et A. Coin. ‘’Résistance des Matériaux Appliquée’’. Editions Eyrolles 1985.
[6] : R. Lacroix, A. Fuentes, H. Thonier. ‘’ Traité de béton armé’’. Cours de l’Ecole des Ponts
et Chaussées. Editions Eyrolles 1985.
[7] J.R. Robinson. ‘’Eléments constructifs spéciaux du béton armé (Poutres soumises à la
torsion, poutres cloisons, consoles courtes, semelles de fondations, articulations)’’.
Editions Eyrolles 1975.
54