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AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL
1. LA PAGE DE GARDE
Domaine : Sciences de l’Homme et de la Société (SHS)
Parcours : Licence
Etablissement : Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société (FSHS)
Code et Intitulé de l’UE : SOC 290 : Introduction à la sociologie
Crédits : 2
Public cible : Etudiants en géographie
Semestre : 4
Pré-requis : Néant
Enseignant responsable de l’UE : Dr. Kodjo Sena ATCHON, Maître-Assistant,
Sociologie urbaine, uniurbaine@gmail.com
Disponibilité : Lundis, 16h00 à 18h00
Ce cours intitulé « Introduction à la sociologie » (Géo 290) pour les étudiants du 4ème semestre
de géographie donne un aperçu général sur la genèse de la sociologie, son objet, sa méthodologie.
Il décrit les deux grands paradigmes qui orientent les réflexions sociologiques, à savoir, le
paradigme atomistique de Max Weber et le paradigme holistique d’Emile Durkheim. Avec des
exemples concrets, ce cours explique les notions suivantes : le fait social, la solidarité sociale et le
suicide chez Durkheim puis l’activité sociale et la domination chez Weber. Les apprenants seront
également initiés aux méthodes et aux techniques de recherches quantitative et qualitative en
sociologie.
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paradigmes sociologiques
Modalités d’évaluation
Modalité de devoir : les étudiants constitueront des groupes de 10 personnes au maximum
et effectueront des travaux de recherche sur les sujets suivants :
Modalité d’examen : l’examen de fin de semestre qui sera organisé par l’Université
portera sur les chapitres étudiés.
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Bibliographie
Aktouf, O. (1987), Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations.
Une introduction à la démarche classique et critique, Montréal, Les presses de l’Université du
Québec.
Arborio, A.-M., Fournier P. et al (2005), L’observation directe, Paris, Armand Colin.
Beaud, S. et Weber, F. (2003), Guide de l’enquête de terrain, Paris, Editions La Découverte.
Bachelard, G. (2004), La formation de l’esprit scientifique, Paris, Librairie philosophique.
Blanchet, A., Gotman A. et al. (2005), L’enquête et ses méthodes : l’entretien, Paris, Armand
Colin.
Bréchon P., (2000), Les grands courants de la sociologie, Grenoble, PU.
Combessie, J-C, (2003), La méthode en sociologie, Paris, La Découverte.
Durkheim E., (2007), Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF.
Durkheim E., (2007), Le suicide, Paris, PUF.
Durkheim E., (2007), De la division du travail social, Paris, PUF.
Férréol, G. (1993), Méthodologie des sciences sociales, Paris, Armand Colin.
Grawitz, M. (2001), Méthodes des sciences sociales, 11e éd, Paris, Dalloz.
Martin, O. et Singly, F. (2005), L’analyse de donnée quantitative, Paris, Armand Colin.
N’da, P. (2015), Recherche et méthodologie en sciences sociales et humaines. Réussir sa thèse,
son mémoire de master de recherche ou professionnel, et son article, L’Harmattan.
N’da, P. (2006), Méthodologie de la recherche. De la problématique à la discussion des résultats,
Abidjan, Editions Universitaires de Cocody.
Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (1995), Manuel de recherche en science sociale, 2e éditions,
Paris, Dunod.
Selz, M. et Maillochon, F., (2009), Le raisonnement statistique en sociologie, Paris, PUF.
Steiner P., (2005), La sociologie de Durkheim, Paris, La découverte.
Weber M., (1995), L’économie et société, Tome 1, Paris, Pocket.
Dans la définition de la sociologie en tant que science, plusieurs auteurs, y compris même les
pères fondateurs, ne sont pas parvenus à une même définition. Mais d’une façon globale, Guy
rocher pense que la sociologie cherche à étudier « l’homme dans son milieu social », à saisir les
relations sociales et à expliquer le comportement des hommes par leur milieu social auquel ils
appartiennent.
Mais pour Durkheim, avec son courant de pensée, les comportements d’un individu sont le produit
d’une influence sociale. La société impose sa marque aux individus.
Pour Max weber, la sociologie se focalise sur l’activité sociale. Le milieu social est le produit des
interactions entre les individus.
2) Microsociologie et macrosociologie
Les études sociologiques peuvent être délimitées, circonscrites ou larges. On observe alors ce
qu’on peut appeler une démarche microsociologique et une démarche macrosociologique. Ainsi, le
sociologue Georges Gurvitch distingue trois niveaux d’observation sociologique :
Une bonne analyse sociologique ne se limite pas un seul niveau d’observation. Pour bien
comprendre ce qui se passe au niveau des relations interindividuelles, il faut aussi tenir compte des
phénomènes globaux. La négligence de l’une de ces démarches reviendrait à ne plus faire de la
sociologie, mais de la philosophie sociale. La démarche d’un sociologue consiste toujours à faire
des vas-et–vient entre micro et macrosociologie.
Activités
1) Que pensez-vous du concept « l’homme dans son milieu social » ?
2) Que vous suggèrent les concepts de microsociologie et de macrosociologie ?
3) Citez trois niveaux d’observation sociologique selon Georges Gurvitch.
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La sociologie existait depuis l’antiquité mais sans être une véritable science. Les philosophes
grecs, les sophistes, Platon, Aristote ont développé une philosophie sociale mais elle ne disposait
pas des outils d’analyse requis pour une science sociale.
La sociologie est une science tardive. La naissance de la sociologie remonte au XIXème siècle au
moment où une série de penseurs prétendent fonder une science des sociétés sur le modèle des
sciences humaines.
Activité
Contenu du cours
Né en 1858 à Epinal, après des études à Epinal et à Paris, Emile Durkheim est considéré comme le
fondateur de l’Ecole française de sociologie. Pour lui, les sciences sociales doivent utiliser les
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mêmes méthodes que les sciences de la nature pour dégager les lois et les déterminants du social.
Préoccupé par la fragilité des sociétés modernes, Durkheim craint le délitement des liens sociaux
et la montée de l’individualisme. Il entrevoit par ailleurs que notre société à besoin d’une nouvelle
morale fondée sur une approche scientifique des faits sociaux. Après la revue dénommée « année
sociologique » publiée entre 1897-1898, E. Durkheim publie d’autres ouvrages comme :
Cherchant à comprendre la perte de la cohésion sociale dans les sociétés modernes, Durkheim à la
suite de certains auteurs comme F. Tönnies, distingue deux types de sociétés :
Société à solidarité mécanique : ici, tous les individus se ressemblent et partagent les
mêmes croyances, valeurs, sentiments ; la conscience collective est forte et domine les
individus. Chacun pense conformément aux rites prescrits.
Ainsi, pour Durkheim, le droit répressif est le type de droit repéré dans les sociétés à
solidarités mécaniques. Ce type de droit (répressif) a pour objectif de punir tout ce qui est
déviance par rapport à la conscience collective, tous les écarts aux interdits de la société.
Le droit repéré dans ce type de société est restitutif et assure le respect de l’intérêt de chaque
individu. Il favorise une bonne coopération et collaboration entre les individus.
Pour Durkheim, la société prime toujours sur les individus. Quelque soit le type de société, le
social s’impose toujours aux individus.
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Les règles de la méthode sociologique
1) L’objet de la sociologie
Le fait social doit être extérieur : le fait social est muet et sa signification n’est pas
évidente. Il faut l’observer objectivement de l’extérieur sans s’intéresser à ce que pensent
les acteurs, sans tenir compte des prénotions.
Le fait social est coercitif : le fait social exerce une contrainte sur les individus. Il
s’impose à eux.
Le fait social est alors toute manière de faire, fixée ou nom, susceptible d’exercer sur
l’individu une contrainte extérieure.
La première règle : il faut traiter les faits sociaux comme des choses. Ce qui signifie qu’il faut les
traiter comme des objets qu’on ne peut comprendre de l’intérieur. Il est important d’éviter donc les
analyses subjectives.
Deuxième règle : la sociologie doit pouvoir distinguer dans une société ce qui est normal de ce qui
est pathologique. Pour ce faire, elle doit pouvoir définir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas.
Pour Durkheim, ce qui est normal, c’est ce qui est dans la moyenne, c’est-à-dire, ce qui est général
dans une société. Ainsi, tout ce qui s’écarte de cette moyenne est alors pathologique.
Troisième règle : la sociologie doit chercher à dégager les causes d’un phénomène. Durkheim
identifie à cet effet les causes efficientes (qu’est-ce qui produit tel phénomène ? En quoi tel
phénomène est-il la conséquence d’un autre ?) et les causes finales (A quoi sert un phénomène ?
Quelle est son utilité ? Sa fonctionnalité dans la société ?).
Par ailleurs, la sociologie doit refuser d’expliquer les faits par des causes non sociales, notamment
par des causes de la psychologie individuelle. La sociologie doit expliquer le social par le social.
Quatrième règle : pour trouver des causes efficientes d’un phénomène, il faut comparer ce qui se
passe entre plusieurs sociétés. Pour prouver l’existence d’une cause sociale, il faut donc un travail
d’analyse comparative en suivant le développement d’un phénomène à travers les différentes
catégories de société.
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Activités
Contenu du cours
Ecrit en 1897, ce livre est l’application des règles de la méthode sociologique. Par le suicide,
Durkheim a démontré l’impact des déterminants sociaux sur les comportements individuels. Sa
thèse est ainsi développée en quatre temps :
1) La définition du suicide
Selon Durkheim, on appelle « suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement
d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce
résultat » (E. Durkheim, 2007, p. 5). Au vue de cette définition, le suicide peut être direct ou
indirect, acte positif ou négatif.
Pour évoquer la notion de suicide, il faut que l’individu ait l’intention de mourir. Pour expliquer
l’objet qui est le taux de suicide, Durkheim a utilisé les travaux statistiques des pays pour
démontrer la régularité du phénomène.
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Durkheim distingue quatre types de causes sociales du suicide :
Le suicide égoïste : ce suicide est lié à une intégration sociale faible. Le suicide égoïste
est le résultat de l’affaiblissement de la pression de la collectivité sur l’individu et du
désarroi moral qu’a pu susciter chez lui la désintégration de la société. Dans ce cas, le
« moi » individuel prime sur le « moi » collectif.
Le suicide altruiste : ce suicide est lié à l’excès d’intégration sociale. Ce type de
suicide caractérise les sociétés primitives ou traditionnelles où l’individu est fortement
soumis aux valeurs collectives.
Le suicide anomique : Ce type de suicide renvoie à l’affaiblissement des règles
sociales.
Le suicide fataliste : ce type de suicide renvoie à l’excès de réglementation sociale.
Activités
2) Quels sont les principes qui permettent de reconnaitre un suicide selon E. Durkheim ?
Objectif spécifique : ce chapitre permet à l’étudiant d’avoir une connaissance sur la sociologie de
Max Weber.
Contenu du cours
Né en 1864 dans un milieu très cultivé et politisé, M. Weber est un contemporain de Durkheim. Sa
vision du monde est dominée par le thème de la rationalisation croissante. Selon lui, la
rationalisation du monde n’est pas un progrès. L’homme rationnel a moins de certitude. Malgré
tout, Weber admet qu’il existe dans ce monde contemporain une irrationalité qu’il décline comme
suit :
L’homme a une affectivité qui lui fait réagir avec passion et il existe dans les relations
individuelles une part de hasard et d’imprévisibilité.
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Pour Weber, l’action humaine est conditionnée par des valeurs morales qui n’ont rien de
scientifique.
L’acteur aussi rationnel soit-il ne peut prévoir toutes les conséquences de son action. L’action
prévue pour être positive a souvent des effets négatifs. C’est bien le paradoxe des conséquences.
1) L’antipositivisme de Weber
Weber soutient que les concepts n’épuisent jamais la richesse du réel, ils ne sont qu’un
nom pour qualifier le réel. Pour Weber, le réel est inépuisable, infini. La connaissance
scientifique n’est donc qu’un point de vue partiel sur le réel.
Pour weber chaque science est autonome et aucune ne sert véritablement de modèle aux
autres. On ne peut donc construire les sciences sociales sur le modèle des sciences de la
nature.
Les sciences de la nature sont des sciences qui cherchent des lois générales et qui utilisent donc
une méthodologie globalisante. Les sciences de la culture sont des sciences qui analysent les
phénomènes dans leurs singularités, au cas par cas et qui utilisent donc une méthode individuelle.
Pour Weber, sans dissocier l’une de l’autre, chaque type de science peut utiliser ces deux types de
méthodologies.
Il reconnait par ailleurs qu’en science sociale, l’objet qu’est l’humain cause un véritable problème
de neutralité. Cependant, dès qu’un chercheur des sciences sociales définit son objet d’étude, il
doit chercher d’être neutre, rationnel et doit éviter les jugements de valeur. Weber admet qu’on
peut comprendre logiquement de l’intérieur la démarche des acteurs sociaux et la rationalité des
phénomènes humains.
Activités
Objectifs spécifiques : ce chapitre permet à l’étudiant d’expliquer l’activité sociale selon Max
Weber et d’énumérer ces différents déterminants.
Contenu du cours
Pour Max Weber, il faut analyser le sens que les hommes donnent à leurs actions. Il faut prendre
en compte les intentions de l’acteur social, individuel ou collectif. Il faut analyser les valeurs qui
le motivent. Selon Weber : « nous appelons sociologie (…) une science qui se propose de
comprendre par interprétation l’activité sociale et par là d’expliquer causalement son
déroulement et ses effets » (M. Weber, 1995, p.4).
Tout d’abord, nous attendons par activité un comportement humain quand et pour autant que
l’agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Ainsi, on entend par activité sociale,
une activité qui, d’après son sens visé par l’agent ou les agents, se rapporte au comportement
d’autrui, par rapport auquel s’oriente son déroulement.
Pour Weber, il s’agit de comprendre quel est le processus logique qui conduit à une décision
donnée dans une conjoncture spécifique. Il faut reconstituer la rationalité de l’acteur mais essayer
aussi de comprendre la part d’irrationnel dans son comportement en fonction des buts et des
moyens qu’il se donne.
Comme toute autre activité, l’activité sociale peut-être déterminée : de façon rationnelle en
finalité, de façon rationnelle en valeur, de façon affectuelle et de façon traditionnelle.
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Activités
Contenu du cours
La sociologie économique
Pour Weber, l’économie est un secteur de l’activité humaine qui fait référence aux relations entre
les acteurs. Tout échange économique est un compromis d’intérêts. Il s’agit de toutes les relations
ayant pour objet la satisfaction de besoins, portant sur des biens ou des services.
Dans l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Weber (1905) analyse l’influence que
l’église protestante a sur la conduite des individus. Weber a découvert l’esprit du capitalisme
principalement dans la conduite morale des puritains.
L’idée que les protestants réussissaient bien en affaires et que les pays à majorité protestante
prospéraient était assez courante à l’époque. Mais weber a essayé de comprendre et d’expliquer le
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fondement de cette relation. Les motivations et la rationalité des acteurs expliquent cette relation
fréquente entre protestantisme et prospérité économique. Weber montre que la religion explique
les phénomènes économiques.
La sociologie religieuse
M. Weber essaie de comprendre les motivations des individus qui adoptent des conduites
religieuses et les rôles que jouent les systèmes religieux dans l’élaboration d’une culture et dans la
structuration d’une société. Il ne s’intéresse pas à la vérité ou à l’erreur des théories religieuses. Il
étudie un type d’activité humaine particulière, l’activité religieuse, pour montrer son impact sur les
autres types d’activités économique. La perspective wébérienne est donc très différentes des
perspectives marxistes et durkheimiennes qui sont beaucoup plus réductrices par rapport aux
phénomènes religieux.
Weber introduit une distinction entre les religions de la loi et les religions de convictions.
Dans les religions de la loi, le croyant doit avant tout se conformer à l’ordre du monde ainsi qu’à
l’ordre social. Les cultes mettent l’homme en disposition d’intégration au système établi. Ce type
de religion adapte les individus au monde.
Dans les religions de convictions, l’homme doit chercher à faire la volonté de Dieu, d’où un
fréquent mépris pour le quotidien et pour le monde. Les rapports avec le monde peuvent évoluer
selon les périodes. Elle a en principe une dimension de contestation. Les fidèles sont souvent en
situation de choix difficile ; ils vivent des conflits de valeurs entre les exigences de leur foi, les
valeurs d’une société et les nécessités de la vie quotidienne. Ces tensions entre les religions de
salut et le monde existent aussi aux niveaux économiques et politiques.
Activités
1) Quels sont les fondements du capitalisme moderne chez Weber ?
2) Pourquoi le capitalisme moderne s’est-il développé en occident et seulement en occident ?
3) Comment expliquez-vous les tensions entre religions de salut et réalités sociales
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SEANCE N°8 : LA SOCIOLOGIE POLITIQUE DE MAX WEBER
Contenu du cours
La sociologie politique
L’activité politique consiste toujours à organiser les rapports sociaux sur un territoire donné. Il n’y
a pas d’activité politique sans présence d’une autorité légitime. Et cette autorité dispose des
moyens de contrainte à l’égard des membres vivants sur le territoire.
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Activités
1) Quelles différences peut-on établir entre « politique » et « Etats » ?
2) Expliquez les types de légitimité de la domination selon Weber
3) Parmi les types de légitimité, le/lesquels dure(nt) dans le temps selon Weber ?
Objectifs spécifiques : ce chapitre permet à l’étudiant de définir les sciences sociales, d’expliquer
la loi des trois états selon Auguste Comte, de donner les caractéristiques d’un fait social selon E.
Durkheim et d’expliquer les différents paradigmes sociologiques.
Contenu du cours
Le terme science vient du latin scientia qui veut dire « savoir ». La science correspond à tout
savoir considéré comme objectif et par conséquent vérifiable.
Les sciences naturelles, les sciences expérimentales, les sciences pures et Les sciences sociales ou
les sciences humaines. C’est bien cette dernière catégorie qui sera principalement au cœur de nos
préoccupations.
L’objet des sciences sociales est lié aux activités et aux comportements des êtres humains. Les
sciences sociales, dans leur diversité, se consacrent à l’étude de l’évolution des sociétés
(archéologie, histoire, démographie), à l’interaction sociale (économie, sociologie, anthropologie)
et au système cognitif (psychologie, linguistique). Il existe aussi des sciences sociales appliquées
(droit, pédagogie) et des sciences sociales liées aux groupes des humanités (sciences politiques,
philosophie, sciences de la communication).
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Présentation de quelques disciplines des sciences sociales
La sociologie
Venant du préfixe latin socius qui signifie compagnon et du suffixe grec « logo » qui signifie
discours, la sociologie étudie l’homme dans son milieu social.
Pour Emile Durkheim, la sociologie est la science qui étudie les faits sociaux. Selon lui, « les
faits sociaux consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir extérieures à l’individu et
qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à l’individu » (E.
Durkheim, 2007, p. 4). Parlant du fait social, Durkheim élabore 4 caractéristiques qui permettent
de l’identifier : la généralité, l’extériorité, la coercition et l’historicité.
G. Simmel pour sa part, insiste sur les interactions sociales comme objet de la sociologie. Quand à
R. Boudon, il prend l’acteur individuel comme atome social.
La position qui pose le collectif comme le point de départ absolu de la réflexion est désignée par le
terme d’holisme. La société est considérée comme un tout qui est supérieur à la somme des
parties. Elle préexiste aux individus et ils sont régis par elle. Dans ce cadre, la société prime sur
l’individu et la conscience individuelle n’est vue que comme un fragment de la conscience
collective.
L’approche atomistique est celle qui pose l’individu comme point de départ de toute réflexion.
C’est donc à travers un système d’interactions constantes entre les atomes que se produit et se
reproduit la société. Selon ce point de vue, l’objet des recherches sociologiques est l’action
sociale. L’accent est porté sur la cause des actions sociales et le sens donné par les individus à
leurs actions.
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L’anthropologie
L’anthropologie en tant que science consiste à étudier l’humain du passé comme du présent. Elle
est subdivisée en des spécialités et sous disciplines : l’anthropologie sociale et culturelle,
l’anthropologie physique et biologique et l’anthropologie appliquée.
La démographie
La démographie a pour objet l’étude de l’état des mouvements des populations humaines. Pour
leur part, les mouvements des populations renvoient aux évènements démographiques que sont les
naissances et les décès. Le domaine de la démographie prend en compte les facteurs
psychologiques, climatiques, sociologiques, physiologiques.
La philosophie
La philosophie travaille avec des concepts abstraits et tente de définir de grands principes
généraux et de répondre aux questions fondamentales de la vie et de la mort, du sens de
l’existence, des valeurs individuelles et sociales, de la nature de la langue ou de la connaissance et
du rapport que nous avons avec les choses elles-mêmes. La philosophie est subdivisée en plusieurs
spécialités : philosophie de l’éducation, du langage, de la science, éthique fondamentale,
esthétique, philosophie de la psychologie, etc.…
La psychologie
La psychologie signifie l’étude de l’âme qui caractérise l’être humain. Elle est en d’autre terme, la
science du psychisme humain, c’est-à-dire ce qui concerne l’esprit et la pensée. Les principales
spécialités de la psychologie sont : la psychologie clinique, la psychopathologie, la psychologie du
développement, la psychologie sociale, la psychologie cognitive, la psychologie différentielle, la
psychophysiologie.
Activités
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SEANCE N°10 : RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES
Contenu du cours
1) La recherche scientifique
Recherche fondamentale
La recherche fondamentale est une action rationnelle, systématique et rigoureuse qui s’attaque aux
fondements d’un aspect quelconque d’un domaine donné et dont la finalité repose sur l’évolution
des connaissances scientifiques et techniques. La découverte des lois gouvernant la structure, le
fondement et les rapports entre différentes entités de la nature est la principale exigence d’une
recherche fondamentale. Elle est destinée à faire progresser la connaissance scientifique par le
biais de la confrontation des hypothèses avec des théories.
Recherche appliquée
L’objet de la recherche appliquée est plus précis, plus limité et plus concret que celui de la
recherche fondamentale. Elle se propose de convertir les lois découvertes en acquis pratiques pour
l’amélioration des conditions humaines. Il s’agit d’une application de notions théoriques ou, plus
directement, d’une étude portant sur un aspect précis de la réalité. Contrairement à la recherche
fondamentale, la recherche appliquée a pour finalité de modifier le cours des phénomènes.
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Ce type de recherche encore appelé recherche opérationnelle ou recherche utile combine les
résultats des recherches fondamentales et appliquées pour établir des méthodes, des produits, des
dispositifs et des procédés nouveaux ou perfectionner l’arsenal existant. La recherche action part
des problèmes qui se posent dans une structure et cherche à résoudre ceux-ci faisant participer les
praticiens.
Elle consiste à déterminer la nature et les caractéristiques des phénomènes étudiés et parfois à
établir des relations entre eux. Elle doit être une photographie des phénomènes observés.
L’observation peut constituer l’objet même d’une recherche. Il s’agit là de fournir une
connaissance précise et approfondie sur un phénomène donné. Ce niveau de recherche peut être
considéré comme le premier stade de la recherche. Elle correspond au stade de l’observation dans
la recherche ou à un premier niveau par rapport à la classification et à l’explication.
La classification
Explication/compréhension
L’explication est l’une des finalités de la recherche sociologique. Expliquer, c’est répondre à la
question pourquoi ; c’est faire voir comment un phénomène est né et comment il est ce qu’il est.
Elle consiste à clarifier les relations entre des phénomènes et à déterminer les causes des
évènements et des phénomènes. En fait, l’explication est l’aboutissement d’une étude rigoureuse
et rationnelle qui s’articule autour des cadres conceptuels, théoriques et sur des modes de pensées.
Cette recherche met en lumière la signification des comportements collectifs, cerne la trame
structurelle des institutions et organisation en mettant les hypothèses à l’épreuve des données
d’observation ou d’expérimentation.
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Activités
Contenu du cours
Une démarche est une manière de progresser vers un but. Exposer la démarche scientifique
consiste donc à décrire les principes fondamentaux à mettre en œuvre dans tout travail de
recherche. Toute recherche doit répondre à quelques principes stables et identiques. Quels sont
donc ces principes fondamentaux que doit respecter toute recherche ? Gaston Bachelard les
résume ainsi : « le fait scientifique est conquis, construit et constaté ». En d’autre terme, le fait
scientifique est conquis sur les préjugés, construit par la raison et constaté par les faits.
La rupture
La rupture consiste précisément à rompre avec les préjugés et les fausses évidences qui nous
donnent seulement l’illusion de comprendre les choses. La rupture est donc le premier acte
constitutif de la démarche scientifique. E. Durkheim demande ainsi aux sociologues de se détacher
des prénotions. Pour y arriver, il faut prendre une certaine distance vis-à-vis des choses à
appréhender et éviter de s’y impliquer émotionnellement.
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La construction
La rupture ne peut être effectuée qu’en se référant à un système conceptuel organisé susceptible
d’exprimer la logique que le chercheur suppose être à la base du phénomène. C’est grâce à cette
théorie qu’il peut construire des propositions explicatives du phénomène à l’étude et qu’il peut
prévoir le plan de recherche à installer. Sans cette construction théorique, il n’y aurait pas
d’expérimentation valable. Il ne peut y avoir en sciences sociales, de constatation fructueuse sans
construction d’un cadre théorique de référence.
La constatation
Une proposition n’a droit au statut scientifique que dans la mesure où elle est susceptible d’être
vérifiée par des informations sur la réalité concrète. Cette mise à l’épreuve des faits est appelée
constatation ou expérimentation. Elle correspond au troisième acte de la démarche. La
constatation puise sa valeur dans la qualité de la construction.
Il s’agit de formuler une question dont le sens ne prête pas à confusion. Elle doit être précise,
concise et univoque. Elle n’enferme pas le travail dans une perspective restrictive et dépourvue de
possibilité de généralisation. Elle permet simplement de savoir où l’on va et de la communiquer
aux autres.
Une question de départ doit être réaliste c’est-à dire en rapport avec les ressources personnelles,
matérielles et techniques dont on peut d’emblée penser qu’elles seront nécessaires et sur lesquelles
on peut raisonnablement compter.
Une bonne question de départ doit être une « vraie question ». Elle doit porter sur ce qui existe et
non sur un idéal qui devrait exister. Une bonne question de départ ne doit pas avoir une
connotation morale. Elle ne cherchera pas à juger mais à comprendre.
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2) Les différentes étapes de la démarche scientifique
La question de départ
Il s’agit de l’élément particulier qui fait germer la pensée de faire une étude, d’approfondir ou de
s’intéresser à quelque chose de précis. La question de départ est le plus souvent formulée de
manière ouverte.
Exemple : les enfants des villes ont-ils un capital culturel plus étendu que ceux des
campagnes ?
L’exploration
La documentation sur le sujet : il s’agit de consulter des ouvrages, des articles, des
mémoires, des thèses, etc.… qui ont trait au problème.
Les entretiens exploratoires : ils concernent l’organisation des entretiens avec les
enseignants, des chercheurs spécialisés et experts dans le domaine lié à l’idée de
recherche.
L’observation : elle fait référence à la présence du chercheur sur la scène sociale
donnée en vue d’observer la réalité et la décrire.
La problématique
La première phase consiste à faire le point grâce aux lectures et aux entretiens sur les
différents aspects du problème qui y sont mis en évidence.
La deuxième phase consiste à formuler les principaux repères théoriques de sa recherche. Il
s’agit d’abord de situer dans un champ de savoir précis le sujet à étudier ainsi que la
manière dont on veut le traiter.
L’observation / Expérimentation
L’observation comprend l’ensemble des opérations par lesquelles le modèle d’analyse est
soumis à l’épreuve des faits, c’est-à-dire confronté aux données observables.
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Les conclusions
Cette étape consiste à faire la synthèse des différents résultats issus de la recherche.
La recherche qualitative utilise des techniques spécialisées aux fins d’obtenir des réponses
approfondies. Elle est le plus souvent associée à l’approche inductive. Quand la méthode
qualitative est bien menée, elle permet, sur la base d’un choix judicieux de la population enquêtée,
de parvenir à saisir les relations entre les variables. Elle permet de mieux comprendre les attitudes,
les croyances, les motifs, les comportements de la population cible. Elle utilise comme outil, le
guide d’entretien.
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3-3) Différences entre méthode quantitative et méthode qualitative
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Objectifs spécifiques : ce chapitre permet à l’étudiant d’avoir une bonne connaissance des
techniques et outils de collectes d’informations.
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Contenu du cours
C’est une technique de collectes des données quantitatives. Le questionnaire est le principal
outil de collecte de ce type de données. Le questionnaire est un ensemble de questions écrites
diversifiées, orientées sur un sujet de recherche et appliquées à un échantillon d’une
population dans le but de rassembler des données sur le sujet. Il peut être administré d’une
manière directe (remettre le questionnaire au répondant qui se charge de le remplir lui-même)
et indirecte (l’enquêteur lui-même remplit le questionnaire à partir des informations qui lui
sont fournies par le répondant).
Les bases fondamentales de construction de tout questionnaire restent, d’une part, les objectifs
de la recherche et d’autre part, les éléments contenus dans les hypothèses qu’on a élaborées au
départ.
Avant d’élaborer le questionnaire, le chercheur doit s’assurer que tous les aspects du problème ont
été bien analysés.
L’unidimensionnalité des questions : on doit formuler les questions de telle sorte que chaque
question ne donne lieu qu’à une interprétation et à une seule. Il convient d’utiliser des termes
simples, biens précis qui ne prêtent pas confusion.
La brièveté de la formulation : l’enquêté doit pouvoir, après la première lecture, se souvenir
entièrement de la question et pouvoir la garder en mémoire tout le temps nécessaire à la réponse.
La neutralité dans la tournure, dans la formulation et dans les termes utilisés : la question
doit éviter des éléments qui puissent influencer la réponse de l’enquêté, notamment des jugements
du genre bon, meilleur ou des superlatifs.
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COMMISSION LMD-UL
L’acceptabilité des questions : il s’agit de faire en sorte que la question posée ne soit ni
choquante, ni traumatisante, ni culturellement inacceptable.
L’organisation progressive : les thèmes, les rubriques et les contenus des questions doivent
s’échelonner de façon logique et selon une progression qui suit un certain ordre : du général au
particulier, du plus simple au plus complexe, du plus concret au plus abstrait. Le questionnaire
doit être découpé en blocs recouvrant chacun un thème précis.
L’entretien est une conversation orientée vers un but. C’est une communication personnelle
suscitée dans un but de recueillir des informations.
L’interview directe : c’est la forme d’interview où le degré de liberté est le plus réduite,
c’est presque un questionnaire que l’on fait passer oralement. Le but visé avec ce type
d’entretien est la vérification de points précis ou le recueil d’éléments d’’informations de
détail.
Entretien non-directif : il est caractérisé par une très grande liberté. L’enquêteur lance un
thème de départ et ne fait rien d’autre que des relances.
Entretien semi-directif : c’est une forme d’entretien beaucoup moins libre. Il y a une
consigne de départ, un thème, mais l’enquêteur s’appuie sur une grille d’entretien
définissant l’ensemble des thèmes sur lesquels il doit recueillir des informations. Le but
recherché est de s’informer, mais en même temps de vérifier, à l’aide de questions, des
points particuliers liés à certaines hypothèses préétablies.
3-1) Généralité
Le focus group est une méthode qualitative de recherche sociale. Il présente les caractéristiques
suivantes :
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La discussion semi-directive en petits groupes est la plus utilisée,
Les techniques d’animation de groupes,
Une grille d’entretien avec des questions ouvertes,
Les discussions de groupe sont prévues pour durer entre 1heure et 3 heures,
Les groupes comptent 6 à 12 personnes sélectionnées selon certains paramètres fixés par
les besoins de l’analyse de la situation observée,
Les acteurs d’un groupe donné doivent obéir aux mêmes paramètres pour juguler les
phénomènes de rapport de pouvoir entre eux. Aussi est-il recommandé de séparer les
acteurs en suivant certaines variables :
Sexe (hommes/femmes)
Age (jeunes/adultes/personnes âgées)
Catégories sociales (riches ou pauvres), niveau socio-professionnel ; etc…
Activités
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