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Module : EF1 Chapitre II : La jonction PN

Chapitre II : La jonction PN

I- Jonction PN en circuit ouvert

I-1 Définition d’une jonction PN
Si on dope un semi-conducteur intrinsèque : moitié avec une impureté trivalente et
l’autre moitié avec une impureté pentavalente, il se forme une frontière entre les portions
résultantes de type P et de type N appelée jonction PN. La région P possède beaucoup de
trous et seulement quelques électrons tandis que la région N possède beaucoup d’électron et
peu de trous.

I-2 diffusion des porteurs majoritaires

- Dans la zone P, des atomes accepteurs ionisés porteurs fixes (de charge –e) et des
trous (porteurs mobiles majoritaires de charge +e) ;
- Dans la zone N, des atomes donneurs ionisés (porteurs fixes de charge +e) et des
électrons libres (porteurs mobiles majoritaires de charge -e).
Comme chaque atome d’impureté donne un porteur mobile, chacune des deux zones
est électriquement neutre.
Par la suite de l’agitation thermique (T ≠ 0° K) les porteurs mobiles des régions P et N
se déplacent, au hasard, dans toutes les directions ; mais :
 Les trous majoritaires dans la zone P, passent en grand nombre dans la zone N ;
 Les électrons majoritaires dans la zone N, passent en grand nombre dans la zone P;
Il en résulte un déplacement des trous de P vers N et simultanément un déplacement
d’électrons libres en sens inverse. On dit qu’il ta diffusion des porteurs majoritaire.

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I-3 Zone de transition et champ électrostatique

Avant la formation de la jonction les électrons de la région N dérivent dans tous les
sens (directions). A l’instant où la jonction PN est formée, les électrons libres de la région N à
proximité de la jonction, commencent à se propager à travers cette dernière et se combinent
avec les trous de la région P en laissant des charges positives dans la région N et des charges
négatives sont crées dans la région P. Une zone mince presque dépourvue de porteurs libres se
crée entre les 2 semi-conducteurs ; c’est la zone de transition ou zone de charge d’espace: elle
contient les ions fixes des atomes du dopeur.

Chaque fois qu’une charge positive se trouve à proximité d’une charge négative, il existe une
force (± eVD) agissant sur les charges, comme le prescrit la loi de coulomb. Dans la zone de
transition beaucoup de charges positives et négatives se trouvent de chaque côté de la
jonction. Les forces entre les charges opposées forment un champ appelé ‟ champ électriqueˮ.
I-4 Courant de diffusion du aux majoritaires
La formation de la barrière de potentiel se produit au cours de la fabrication. Il ya donc
un va et viens permanent des porteurs et nous pouvons dire que la jonction est constamment
traversé par des courants de sens opposés mais de même valeur absolue I0.
Le nombre des majoritaires, qui possèdent l’énergie eV D sont capable de franchir la
−e V D
jonction, est proportionnel à e KT et comme le courant de diffusion des majoritaires ID est

proportionnel à ce nombre de porteurs, on a :

−e V D
KT
I D =I 0 e
I-5 Courant de saturation du aux minoritaires.

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Dans tout ce qui précède nous avons considéré que les porteurs majoritaires or, il
existe de part et d’autre de la zone de transition des porteurs minoritaires (quelque électrons
libres dans la région P et quelque trous libres dans la région N).

Ces porteurs, dus à l’ionisation thermique de quelques atomes de semi conducteur, ont une
concentration qui ne dépend que de la température. Comme la zone de transition bloque le
passage des majoritaires au contraire, elle facilite le passage de tous les minoritaires donnant
un courant de saturation (Courant inverse) :
I s=−I 0
I-6 Jonction à l’équilibre
Le courant dû aux majoritaires est appelée courant de diffusion I D dirigé de P vers N et
le courant dû aux minoritaires est appelé courant de saturation I S dirigé de N vers P. A
l’équilibre, I D −I S=0⟹ I D =I S
II- Polarisation d’une jonction PN
Le champ électrique crée au niveau de la jonction PN met cette dernière en équilibre et
ainsi aucun courant ne la traverse. Les électrons ne pourront se diffuser sans l’apport
d’énergie supplémentaire. Il faut donc insuffler de l’énergie externe aux électrons pour qu’ils
puissent traverser le champ électrique dans la région de transition. On procède alors à une
polarisation de la jonction PN.
II- 1 Polarisation en direct
Pour polariser une jonction PN en direct, on applique une tension externe de telle
manière que :
- La bore de la région P est reliée à la borne + du générateur.
- La bore de la région N est reliée à la borne - du générateur.
La polarisation en direct est la condition qui permet au courant de traverser la jonction
PN. La source de tension crée un champ électrique qui se pose au champ électrique interne en
apportant suffisamment d’énergie aux électrons libres pour qu’ils puissent franchir la barrière
de potentiel de la région de transition et atteindre la région P. Une fois dans cette dernière, ces
électrons de conduction ont perdu assez d’énergie pour se recombiner immédiatement avec
les trous de la bande de valence. Le côté positif de la source de polarisation attire les électrons
de valence jusqu’à l’extrémité gauche de la région P où ces trous fournissent le médium ou
chemin pour ces électrons de valence afin qu’ils se déplacent dans cette région. Donc les
électrons se déplacent de trou en trou, dans un mouvement vers la gauche. En réalité, les

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trous, qui sont les porteurs majoritaires dans la région P, se meuvent vers le côté droit de la
jonction.
En résumé, une jonction PN polarisé en sens direct est conductrice;le courant
I =I D −I S

- est dû essentiellement à la diffusion des porteurs majoritaires;

- Traverse la jonction dans le sens P → N (dit ‟ sens passantˮ);
- Augmente avec la tension de polarisation directe V.
−eV D
 Si V = 0, on a I D =I S=I 0 e KT

 Si V ≠ 0, IS garde la même valeur mais ID augmente et prend la valeur

−e (V D−V ) −eV D +eV
KT KT
I D =I 0 e =I 0 e . e KT
eV D

¿ I S e KT
eV
I =I S (e kT −1)
II-2 Polarisation en inverse
La polarisation inverse est la condition dans la quelle le courant ne traverse pas la
jonction PN. Dans ce cas la borne positive de la source de tension externe est connectée à la
région N et la borne négative à la région P. En équilibre la région de transition est beaucoup
plus large qu’en polarisation directe. Puisque la borne positive tire les électrons libres qui sont
les porteurs majoritaires dans la région N, loin de la jonction PN. Il en résulte la création des
ions positifs additionnels ce qui élargit la région de transition et diminue les porteurs
majoritaires. Dans la région P les électrons prés de la borne négative de la source se déplacent
de trou en trou à travers la région de transition où se crée des ions négatifs additionnels, cette
situation élargit la zone de transition. La diminution des porteurs majoritaires aux régions P
et N fait augmenter le champ de transition entre les ions positifs et négatifs jusqu'à ce que la
tension de la région de transition soit égale à la tension de polarisation. Ace moment le
courant de transition cesse. Une fois que le courant de transition cesse, les rares électrons
minoritaires libres de la région P traversent la jonction et se combinent avec les trous
minoritaires de la région N en donnant naissance à un courant inverse qui est si petit et qu’il
peut être négligeable.
En résumé, une jonction PN est polarisé en sens inverse est dite bloquée et le courant
correspondant :

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- est dû essentiellement à la diffusion des porteurs minoritaires ;

- Traverse la jonction dans le sens N → P (dit ‟ sens bloquantˮ) ;
- In dépendante de la tension appliquée et toujours négligeable devant le courant en sens
directe.
En toute rigueur, le courant inverse dépend de V au voisinage immédiat de zéro
puisque :
−e ( V D +V )
KT
I =I D −I S=I 0 e
−e V D
Mais dés que V > 0,1V alors e I ≈ IS
KT
≪ 1et
II-3 Claquage inverse et phénomène d’avalanche
Si l’on augmente la tension suffisamment pour atteindre une valeur appelée tension de
claquage, le courant inverse augmentera de façon drastique et un phénomène d’avalanche se
manifeste. Ce phénomène est du à l’accroissement électrique externe ce qui se traduit par un
accroissement de l’énergie cinétique des porteurs de charges des minoritaires qui seront en
mesure de libérer des électrons de leurs liaison de valence par choc ; chacun des électrons
libères est, a son tour accéléré et susceptible d’ioniser d’autres atomes : il ya ainsi
multiplication rapide des porteurs mobiles par le champ électrique externe. On parle alors de
phénomène d’avalanche qui se traduit par un courant inverse très élevé qui peut endommager
la structure PN du à la dissipation de la chaleur excessive.

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