Академический Документы
Профессиональный Документы
Культура Документы
CONTEMPORAIN
III.1. L’Europe
III.1.1. Identités et diversités
Introduction
• Entre un riche passé et un avenir incertain, l’Europe se trouve à un tournant. Malgré ses grands
apports à la culture occidentale, le continent s’interroge aujourd’hui avec gravité sur son futur.
• Il a façonné le monde actuel : inventeur du libéralisme politique, du libéralisme économique, et
de la révolution industrielle, l’Europe est également la terre des valeurs gréco-romaines, et du
catholicisme. Pourtant, en dépit de ces formidables avancées, les Européens ne sont plus sûrs de leurs
forces.
Le libéralisme politique désigne l'ensemble des thèses libérales portant sur le domaine de la politique,
qui ont en commun de fixer des limites à l'action de l'État. Elles se différencient par leurs positions
relatives à ses finalités, à l'étendue des prérogatives qu'il doit posséder et à son organisation. Pour le
libéralisme classique, le rôle légitime de l'État est la protection des libertés individuelles. L’État assure
les fonctions dites « régaliennes » de police, de justice et de défense.
• Bien que concurrencé depuis toujours par les États-Unis et, désormais, par l’émergence de la chine,
l’union européenne est un véritable « géant économique ».
‘Dans penser l'Europe(1987) ,le philosophe Edgar Morin montre que l’Europe se définit par un
modèle dialogique (la dialogique est ce qui unit deux notions contradictoires mais indissociables pour
créer une même réalité) :c’est la dialogique qui est au cœur de l’identité culturelle européenne qui fait
que « ce sont les interactions entre peuples, cultures, classes et États ,qui ont tisser une unité elle-même
plurielle et contradictoire ».et ,au bout du compte, cette dialogique est « le caractère fondamental de ce
qui est démocratique »
Edgard Morin dans ‘’ penser l’Europe ‘’ : << L’Europe est un complexe dont le propre est
d’assembler sans les confondre les plus grandes diversités et d’associer les contraires de façon non
séparables >>.
« Ou nous parvenons à forger une identité européenne, ou le vieux continent disparaît de la scène
mondiale.» Jürgen Habermas.
C'est la diversité, et non l'efficacité, qui est la condition sine qua non d'une vie humaine riche et
"
créatrice."René Dubos - Les dieux de l'écologie, 1973.
‘’ l’Europe, démographiquement déprimée par sa faible fécondité, a besoin d’immigrés.
L’installation d’étrangers sur son sol est l’une des conditions de sa survie’ ’, Emmanuel Todd,
l’invention de l’Europe, 1996.
• L'interface méditerranéen est évidemment essentielle et cela depuis l'Antiquité comme berceau de
civilisation mais aussi d'échanges et d'affrontements.
• Enfin, les Grandes découvertes ont permis le développement de l'aire atlantique, de déplacer le
centre de gravité européen vers le Nord-Ouest et vers une première mondialisation.
La diversité est l'état, le caractère de ce qui est divers, varié, différent. Appliquée à un groupe
humain, la diversité correspond à la variété des profils individuels qu'on y trouve en termes d'origine
géographique, de catégorie socioprofessionnelle, de culture, de religion, de coutume, d'âge, de sexe, de
niveau d'études…..
En France, le terme "diversité" est utilisé pour valoriser des personnes issues d'une immigration autre
qu'européenne ou, plus généralement, des minorités ethniques parfois appelées minorités visibles. La
diversité est mise en avant comme moyen de la lutte contre les discriminations, notamment en termes
Européanité : néologisme forgé afin de rendre compte de traits qui constitueraient la marque
culturelle distinctive de l’Europe et des Européens.
Une civilisation est l'ensemble des caractéristiques spécifiques à une société, une région, un
peuple, une nation, dans tous les domaines : sociaux, religieux, moraux, politiques, artistiques,
intellectuels, scientifiques, techniques... Les composantes de la civilisation sont transmises de génération
en génération par l'éducation. Dans cette approche de l'histoire de l'humanité, il n'est pas porté de
jugements de valeurs.
Le sens est alors proche de "culture".
Exemples : civilisations sumérienne, égyptienne, babylonienne, maya, khmer, grecque, romaine, viking,
arabe, occidentale.
Depuis la crise de 2008, jamais l'Europe ne s'est autant interrogée sur son identité. Besoin d'Europe,
dit-on, mais laquelle ? Celle du souverainisme ou du fédéralisme ? Celle des nations d'origine
chrétienne ou celle de la diversité des cultures ?
Mais au-delà de la mythologie, comment définir l’Europe, tant au niveau de sa géographie que de sa
culture ?
Y aurait-il une histoire commune et des valeurs européennes qui forgeraient une identité
européenne ?
Pourquoi l’Europe cherche-t-elle à se définir comme une civilisation homogène, alors même
qu’aucune culture n’est immuable, mais le fruit de brassages multiples ?
Il existe de nombreuses religions, mais en Europe deux seules dominent : le christianisme composé des
catholiques et des protestants. Ces religions dominent car elles étaient présentes dès le début de la
formation de l’Europe moderne. En effet, le Christianisme c’est développé dans l’espace de la conquête
Romaine qui était assez conséquent. Aujourd’hui malgré la supériorité quantitative du Christianisme, on
retrouve une grande diversité de religions en Europe.
la carte des langues pratiquées en Europe: Après l'héritage des religions, L'Europe regroupe aussi une
grande diversité de langues, cependant seulement trois d'entre elles dominent : les langues
Germaniques comme en Allemagne ou Norvège par exemple essentiellement répandu dans le nord de
l'Europe, les langues Romanes comme en Italie ou en Espagne qui sont donc répandu dans le sud-ouest
de l'Europe et enfin les langues Slaves comme pour la Pologne ou encore la Bulgarie qui sont répandu
dans l'Est de l'Europe. Ce groupe linguistique domine en Europe car c'est l'héritage européen remontant
à plusieurs siècles. Ce sont donc les langues maternelles de la fondation de l'Europe.
Le découpage du monde en cinq, voire six continents s’impose au XIXe siècle. Il s’agit d’une
représentation européenne, influencée par la capacité géopolitique des puissances européennes à dominer le
monde à cette époque.
Les géographes grecs opposaient déjà l’Europe à l’Asie, l’Europe ne s’imposant alors, tout comme l’Asie,
que comme une périphérie de la Grèce centrale et constituant un « terminus » des routes de la soie qui
l’innervaient depuis les steppes de l’Asie centrale.
Ce n’est qu’à partir de l’époque romaine et surtout chrétienne que la division tripartite entre Asie, Europe
et Afrique se mit en place et prit de l’épaisseur : il s’agissait moins de faire émerger une conception «
insulaire » des continents que de prolonger la représentation du monde (une terre habitée entourée d’eau).
La « naturalisation » des frontières de l’Europe correspond, quant à elle, à une entreprise plutôt récente.
Elle commence à la Renaissance : au moment où les Européens se lancent à la conquête du « Nouveau
Monde », ils ont besoin de matérialiser la distance tant physique que culturelle qui les en sépare.
Au XVIIIe siècle, le tsar Pierre Ier (1672-1725) désire faire de la Russie une puissance européenne : son
géographe Tatitchev propose alors (1703) que les monts Oural, le fleuve Oural et le Caucase constituent la
frontière entre l’Europe et l’Asie, à la place du Don qui inscrivait plutôt la Russie en Asie. Dès le début,
l’Oural se révèle pourtant une limite physique peu consistante puisque les Russes entament la colonisation
de la Sibérie ; par ailleurs, certains géographes voudraient repousser la limite au-delà du Caucase afin
d’inclure notamment l’Arménie et la Géorgie alors que d’autres, à l’inverse, voudraient voir
cette frontière fixée à la dépression de Kouma-Manytch située au nord du Caucase dans le but
d’inclure les peuples turcs du Caucase en Asie.
La mer Méditerranée semble constituer une limite plus opportune. Pourtant, la considérer comme telle
pose un certain nombre de questions géopolitiques, notamment sur la présence de Chypre au sein de l’UE,
la volonté de laisser la Turquie à l’extérieur, la part des héritages arabo-musulmans du continent européen.
• Elle est surtout l'un des berceaux de la civilisation européenne et plus généralement des trois grands
monothéismes, juif, chrétien et musulman.
• Au centre de l'Empire romain, puis en tant que zone de contact entre monde chrétien et musulman,
l'espace méditerrané en fut au cœur de la première économie monde.
• Au-delà des limites géographiques classiques, l'Europe existe aussi hors d'Europe et cela grâce à
l'histoire.
• Les Grandes découvertes, la colonisation ont permis de grandes migrations européennes partout sur
le globe.
En fait, il paraît possible de discuter le statut de chacune des limites, même de l’Atlantique. En ne se
limitant pas à la continuité topographique mais en prenant en compte l’espace des réseaux et des
connexions (dimension topologique), l’Atlantique change de statut et n’est plus entendue comme une
frontière mais un horizon.
Le fait que l’Europe ait pris au XVIe siècle un ascendant sur les autres régions du monde, que les
Européens aient joué progressivement un rôle primordial dans le développement des interconnexions à
l’échelle de la Terre, constitue un fait historique majeur.
Il s’agit d’organiser le rapport de l’UE avec ses périphéries (entretenir un « désir d’Europe » ne signifiant
pas élargir sans limites).
Elle pose aussi la question du statut des frontières intracommunautaires, oscillant entre la conception
schumanienne de dilution des frontières internes – pour réaliser un « grand marché » – et la
conception westphalienne : la frontière comme limite de l’exercice de souveraineté d’un État,
capable de garantir sa sécurité.
L’Union européenne s’inscrit dans un espace international où les échelles s’emboîtent : mondiale (si on
estime que l’UE doit atteindre une taille critique et un certain poids démographique pour faire entendre sa
voix dans un monde multipolaire), occidentale (en prenant en compte le rôle des États-Unis comme acteur
d’une construction transatlantique de la défense à travers l’OTAN), continentale, euro-méditerranéenne
avec la Turquie).
Le fait de repousser aux frontières actuelles de la Russie les limites orientales de l’union politique
peut envoyer également des signaux contradictoires sur le sens de cette intégration.
Elle peut témoigner de l’ambition de stabiliser des États encore fragiles du fait de leur jeunesse
(parmi les dix nouveaux intégrés en 2004(Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la
Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie, six n’existaient pas en 1991) ou du fait des
problèmes de minorités ethniques ou religieuses, facteurs de tensions internes.
Elle peut aussi indiquer une inversion de l’ordre des priorités en intégrant trop rapidement des
entités peu stabilisées et en risquant de froisser les sensibilités géopolitiques : ainsi, la crise
ukrainienne de l’hiver 2013-2014 a illustré le fait que la puissance russe n’avait pas renoncé à toute
prétention sur ce qui constituait son ancienne périphérie satellisée (Biélorussie, Moldavie, Ukraine,
républiques transcaucasiennes-d ‘Arménie, d'Azerbaïdjan et de Géorgie-, en particulier).
L’UE devra en tout cas veiller à ne pas réitérer l’erreur de l’intégration chypriote ( Chypre a été
intégrée en 2004 alors que le problème de l’occupation turque de la partie nord de l’île n’avait pas été
réglé) et imposer le règlement des contentieux territoriaux comme un préalable à de nouveaux
élargissements.
L’idée d’une pause des élargissements peut constituer une voie médiane. Cette option, confirmée
au moins jusqu’en 2020 par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, permettrait
à la fois de stabiliser les frontières actuelles pour dix à quinze ans tout en en faisant des horizons
d’action.
La Politique de voisinage peut constituer un outil efficace pour diffuser les valeurs européennes
tout en consolidant la base économique et le rapprochement par des coopérations portant sur des secteurs
concrets (énergie, sécurité, formation, ouverture des marchés, infrastructures...) et sans que l’adhésion
soit proposée comme un horizon certain. Cette approche aurait pour avantage de faire reposer le
concept de voisinage non seulement sur une proximité mais aussi sur un contenu. La géographie de
l’UE apparaît ainsi dans sa politique et non l’inverse.
solidarité ; elle repose sur le principe de la démocratie et le principe de l’État de droit ». Ces textes
unissaient les histoires nationales selon « deux logiques : la logique de l’Europe en tant qu’héritage et
la logique de l’UE en tant que projet.
La question de l’adhésion de la Turquie condense une grande partie de ce « problème identitaire ».
L’altérité affirmée ou supposée de la Turquie forge l’image d’une Europe unifiée, non pas autour d’une
culture politique civique, mais autour d’un « nous Européens », fondé sur des critères formulés en termes
d’héritages religieux ou encore de civilisation.
La Turquie offre un défi à l’identité européenne non à cause de l’islam en tant que tel,
religion existant en Europe, mais parce qu’elle représente un islam territorialisé, ancré depuis le
XIIIe siècle.
Le risque apparaît toutefois grand de renforcer l’idée chez beaucoup de musulmans que l’Europe se
limite à un « club chrétien ». Pourtant, la question de l’intégration de la Turquie ne se réduit pas à cette
seule réserve : la question chypriote, la reconnaissance du génocide arménien, la nature et
l’extension des droits conférés à la minorité kurde comme le poids de l’armée dans la direction des
affaires constituent d’autres sources d’interrogation et de crispation. La répression qui a suivi le
coup d’État raté de juillet 2016 éloigne la Turquie des valeurs humanistes de l’Europe.
2) Un espace public hésitant et balbutiant
L’invention de la nation constitue l’un des traits spécifiques de la civilisation européenne ; cet
attachement entre en concurrence avec l’émergence d’un sentiment européen qui transcende les frontières
des États.
Les peuples entretiennent même une certaine désaffection à l’égard des institutions européennes,
comme il est possible de s’en rendre compte au moment des élections au Parlement européen.
La participation n’a été, en moyenne, que de 43,09 % en 2014. Elle est particulièrement faible pour
les pays d’Europe centrale et orientale : plus de 75 % d’abstention en Pologne, République tchèque,
Slovaquie, plus de 60 % en Roumanie, Bulgarie et dans les États baltes. C’est paradoxal car, lors des
votes d’adhésion peu avant 2004, les taux de participation avoisinaient 80 %. L’écart illustre le
désenchantement.
les campagnes électorales sont trop souvent restées nationales et l’harmonisation des procédures
électorales à l’échelle de l’Union inexistante. La dimension européenne du vote se révèle illisible et les
enjeux d’une représentation parlementaire commune abstraits pour beaucoup d’électeurs. Cette
désaffection de l’opinion fragilise l’une des institutions pourtant les plus emblématiques de l’expression
démocratique européenne
Le rôle des échanges universitaires dans le cadre du programme Erasmus ou du processus de Bologne
d’harmonisation des diplômes crée les conditions d’un cadre universitaire européen.
Des symboles d’une Europe unie émergent lentement : le drapeau européen adopté le 26 mai 1986,
l’Ode à la Joie devenu l’hymne européen en 1985, la journée de l’Europe fêtée le 9 mai en souvenir
de la déclaration Schuman de 1950 et surtout l’euro, mis en circulation le 1er Janvier 2002 et qui
constitue certainement le signe le plus marquant.
La citoyenneté européenne est une notion complexe qui intègre de nouveaux droits et devoirs pour les
individus mais qui permet aussi de les rapprocher dans un système culturel élargi. Mais la défiance vis-à-
vis de l’UE, renforcée par la crise, ne permet pas de considérer cette idée de citoyenneté européenne
comme achevée.
Des crispations identitaires régionalistes peuvent nourrir leurs velléités séparatistes par la
différenciation linguistique (exemples catalan en Espagne ou flamand en Belgique). Le séparatisme se
sert toutefois souvent de l’appartenance à une communauté linguistique alors que la motivation principale
renvoie souvent à une différence de richesse.
2. Des minorités plus ou moins respectées
Le fait minoritaire est important en Europe, singulièrement en Europe centrale et orientale du fait
des nombreux changements de frontières intervenus à la suite des conflits mondiaux.
Les droits de ces minorités sont, plus ou moins, reconnus par les États dans lesquels elles se
retrouvent dispersées ou imbriquées ; ils peuvent s’appuyer sur une convention cadre du Conseil de
l’Europe de 1998. L’UE leur apporte une protection que les États n’accordent pas systématiquement dans
les faits même si les constitutions garantissent l’égalité devant la loi.
L’affirmation un peu partout du processus de décentralisation a permis la reconnaissance du
droit des minorités, surtout lorsqu’elles sont assez nettement territorialisées, par exemple grâce au
processus de dévolution engagé au Royaume-Uni par Tony Blair en 1999 pour reconnaître une plus
grande autonomie aux nations écossaise et galloise.
En Espagne, il existe ainsi dix-sept régions autonomes qui disposent de pouvoirs spécifiques,
élargis pour les trois « nations » historiques que constituent la Catalogne, la Galice et le Pays basque.
Une montée de la xénophobie et du racisme envers ces minorités, souvent considérées comme
des boucs émissaires des difficultés économiques et des citoyens de seconde zone (cas des turcophones en
Bulgarie, ou des Roms en Roumanie qui ne sont rattachables à aucun État-nation), inquiètent cependant
les autorités européennes.
3. Religions et laïcité
L’identité européenne est marquée par le pluralisme religieux, la liberté de culte partout
garantie.
L’importance des Églises et le degré de religiosité sont variables d’un pays à l’autre.
En Pologne ou en Irlande, ils sont forts, et pour partie hérités de l’association entre catholicisme et
défense de l’identité nationale ; de même, en Grèce, l’Église orthodoxe a-t-elle joué le rôle de gardien de
la langue et de la culture grecque pendant les quatre siècles d’occupation ottomane (XVe-XIXe siècles).
Aux Pays-Bas par contre, la pratique religieuse, l’appartenance aux Églises et l’impact de celles-ci sur les
mœurs sont très faibles.
Les relations des religions entre elles ont également été structurantes pour façonner la société
européenne, qu’elles aient été faites de confrontations (les croisades entre chrétiens et musulmans au
Moyen-âge, les guerres de religion entre catholiques et protestants au XVIe siècle), de coexistence,
de tolérance (l’ancienne Espagne multiconfessionnelle chrétienne, juive et musulmane), voire d’action
commune comme on en a de nombreux exemples aujourd’hui.
Par ailleurs, si les pays européens peuvent être classés en trois principaux groupes (catholique, protestant,
et orthodoxe), aux marges de l’Europe, dans le Caucase ou les Balkans, la cohabitation des religions reste
de mise, notamment ici avec la présence d’un islam autochtone, ancré depuis plusieurs siècles.
L’histoire de la laïcité remonte au moins à l’héritage des Lumières, mais la séparation des Églises et de
l’État s’est imposée plus récemment (en France, il est consubstantiel à l’héritage républicain). Si elle ne
s’est pas généralisée, le processus de sécularisation est, par contre, partout avancé. Pourtant, pas plus
que l’Europe ne saurait se réduire à un « club chrétien », elle ne doit s’identifier à un « club séculier »,
qui, sous prétexte de désir universaliste et neutraliste, gommerait plus ou moins consciemment toute
référence au rôle des religions et à leur contribution possible au dialogue des cultures.
Conclusion
Le critère essentiel de l’européanité n’est-il pas justement la diversité ?
Au total, l’Europe est un espace sans réelle définition géographique, que l’histoire a façonné, mais qui reste
un patchwork d’identités multiples et complexes où dominent les diversités tant géographiquement que
culturellement : « son originalité est, pour ainsi dire son manque d’unité » (Edgar Morin).
Par conséquent, en raison de la variété de cultures différentes, la recherche d’un principe d’unité est
difficile, voire vaine, puisque « l’ordre de l’Europe, c’est le désordre du chantier tumultueux ».
Finalement, la culture européenne est remarquable par sa capacité à être à la fois une et diverse .Elle le doit
en grande partie à la manière qui a toujours été la sienne d’absorber et d’acclimater les apports des
civilisations successives en s’en enrichissant :héritages grec à Rome ,puis gréco-romain dans le
christianisme ,héritages modifiés par les apports des peuples qui envahissent le continent, des sciences
arabes et orientales ……..Cet enrichissement permanent à partir des apports des autres cultures a conduit
les Européens à admettre le bien-fondé de la remise en cause des formes antérieures de la pensée. Ce
faisant, la culture européenne, à partir de la Renaissance, se laïcise de plus en plus, acquérant du même
coup une liberté d’innovation, faisant du mouvement et changement une vertu.