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ADULTE
INSTITUT DE PSYCHOLOGIE –
L3
Méthodologie clinique générale
Les modèles en psychopathologie
Pôle de souffrance névro)que
Pôle de souffrance psycho)que
Pôle de souffrance narcissique iden)taire
Approche psychosoma)que
INTRODUCTION
‐ Approche
‐ Compréhension raisonnée
‐ Souffrance psychique
Prendre soin / traiter / guérir
DÉFINITIONS
• Psychologue
• Psychiatre
• Psychanalyste
• Psychothérapeute
GLOSSAIRE
Symptôme
Syndrome
Diagnos)c
Pronos)c
Nosologie
MÉTHODOLOGIE CLINIQUE
GÉNÉRALE
Les opéra)ons méthodologiques fondamentales
⇒ Refus
⇒ Retournement
⇒ Déplacement sur le disposi)f
⇒ Néga)vité
⇒ Associa)vité
L’actuel, l’adolescent, l’infan)le et le primaire
LES MODÈLES
Dégénérescence
Fixa)on
Régression
Structure (J. Bergeret)
=> Structure psycho)que
=> Structure névro)que
=> Astructura)ons
Pôles de souffrance / Processualité / Posi)on schizoïde paranoïde / Posi)on
dépressive / Triangula)on œdipienne
PÔLE DE SOUFFRANCE
NÉVROTIQUE
La névrose : état du psychisme dans lequel les symptômes sont l’expression
symbolique d’un conflit psychique qui trouve ses racines dans l’histoire
infan)le du sujet et cons)tue un compromis entre le désir et la défense.
Le conflit est de nature sexuelle, irréduc)ble à l’éventuelle matérialité d’un
incident, référé aux avatars de l’évolu)on libidinale. Le conflit est
structurellement œdipien.
Le conflit névro)que se situe entre le surmoi et les pulsions sexuelles.
Trois grandes organisa)ons névro)ques :
⇒ hystérie de conversion
⇒ hystérie d’angoisse
⇒ névrose obsessionnelle.
Caractéristiques communes
Conflit entre surmoi et pulsions sexuelles
Conflictualité liée à l’histoire infan)le
Probléma)que fondamentalement œdipienne
Lien avec la réalité maintenu
Lien à l’objet maintenu à l’horizon de la psyché
Objet cons)tué comme autre et sexuellement différencié
Angoisse et refoulement
Angoisse de castra)on
Défense essen)elle : refoulement
La représentation et l’affect
R : Représenta)on
Q : Quantum d’affect
R/Q
Dynamique du refoulement
R/Q => . /Q
R : représenta)on refoulée
Des)ns de Q :
=> Conversion
=> R’/Q ; R’’ / Q
Conversion / Somatisation
Conversion :
‐ autoéro)smes,
‐ corps libidinalisé
‐ symbolisa)on secondaire
Soma<sa<on :
‐ défaillance des autoéro)smes
‐ corps mal libidinalisé
‐ symbolisa)on primaire
Deux théories de l’angoisse
1ère théorie de l’angoisse :
=> Le refoulement crée l’angoisse
2ème théorie de l’angoisse :
=> L’angoisse crée le refoulement
1ère théorie
Hystérie de conversion
R / Q
Refoulement : . / Q
Conversion / Q
« Indifférence » au symptôme
1ère théorie
Hystérie d’angoisse
R / Q
Refoulement : . / Q
Déplacement : R’ / Q
R’ : représenta)on phobique
R (interne) => R’ (externe)
Défense par la motricité ‐ évitement
1ère théorie
Névrose de contrainte
R / Q
Refoulement : . / Q
=> Phobie du toucher : R’ / Q
Echec de la phobie => défenses complémentaires :
=> Réorganisa)on dans l’ordre de l’analité
=> Maîtrise / Emprise / Contrôle du dehors et du dedans
=> Isola)on
=> Annula)on rétroac)ve
=> Ritualisa)ons
PÔLE DE SOUFFRANCE
PSYCHOTIQUE
La psychose se caractérise par une transforma)on radicale du rapport du
sujet à la réalité.
Le sujet psycho)que ne raisonne pas dans le même registre que le sujet
« normal », il ne reconnaît pas les mêmes échelles de jugement, les mêmes
modalités d’approche du monde, les mêmes codes sociaux et les mêmes
logiques de pensée.
Du fait de sa gravité, la psychose nécessite généralement une prise en charge
intensive et parfois l’exigence d’hospitalisa)on du pa)ent.
Délire et hallucination
Dans les psychoses, le lien consensuel avec la réalité est aboli ou
par)ellement aboli. À la place, on assiste à l’émergence d’une néo‐réalité
marquée par le délire et/ou l’hallucina)on.
Le délire ‐ la)n delirare : « sor)r du sillon » ‐ qualifie ce qui s’écarte de la
réalité commune et la remplace radicalement. Délirer, c’est sor)r du réel sans
pouvoir s’en rendre compte, dans la mesure où le délire passe, aux yeux du
sujet délirant, pour le réel. Avoir conscience qu’on délire signifie qu’on a
cessé de délirer.
L’hallucina)on est « une percep)on sans objet » (H. Ey, 1970)
Percep<on = sensa<on + interpréta<on
Troubles psychotiques brefs
Bouffée délirante
La bouffée délirante présente un début aigu, en deux semaines ou moins.
Passage rapide d’un « état » non psycho)que à un « état » psycho)que.
Le délire ou les hallucina<ons ne sont pas organisés autour de thèmes
précis.
L’humeur est variable, allant de l’ababement à l’agressivité ou au sen)ment
de toute puissance comme dans les phases maniaques.
La bouffée délirante disparaît en quelques semaines voire en quelques jours.
La cessa)on complète est effec)ve en moins de trois mois : diagnos)c
différen)el avec la schizophrénie. Au delà, la bouffée délirante signe l’entrée
dans un processus psychopathologique au long cours.
Aspects psycho dynamiques
La bouffée délirante est liée à une rupture interne et au surgissement d’un
élément qui envahit la psyché et « demande » à être intégré et signifié.
Classiquement, on associe bouffée délirante et stress, c’est‐à‐dire une
accumula)on d’événements qui affectent le sujet (deuil, rela)on affec)ve
conflictuelle, difficultés professionnelles).
Ces facteurs sont plus ou moins intenses, mais on peut penser que, soit par
leur intensité, soit par leur significa)on, ils entrent en contact avec des
éléments de l’histoire du sujet qui, jusque là, n’avaient pas trouvé
d’expression psychique.
Il se produit alors un « court‐circuit » psychique. Un débordement interne
ramène à la conscience, sous forme délirante ou hallucinatoire, différents
éléments insuffisamment subjec)vés de l’histoire du sujet.
Traitement
Trois formes, associées ou disjointes :
=> Un traitement ins)tu)onnel (hospitalisa)on) : soin médicamenteux et
soin ins)tu)onnel qui favorise les possibilités de contenance et d’élabora)on
psychiques.
Cet épisode prend généralement fin après quelques jours ou quelques
semaines mais il peut également, lorsque les troubles se prolongent, signer
l’entrée dans un processus psychopathologique au long cours (schizophrénie,
psychose maniaco‐dépressive).
Aspects psycho dynamiques
L’accouchement : bouleversement corporel intense.
Réorganisa)on de l’iden)té et de la place du sujet dans la lignée familiale. La
femme, en devenant mère, change de statut généra)onnel.
Cebe révolu)on iden)taire et intergénéra)onnelle entre en contact avec un
ou plusieurs éléments de l’histoire du sujet non suffisamment intégrés au
moi.
Si, dans l’histoire familiale, on rencontre un élément caché, honteux, non dit,
qui fait porter sa marque sur la psyché de la jeune maman, sans pour autant
être subjec)vé alors, dans ce moment de réorganisa)on profonde de la lignée
familiale, il surgit et exige d’être pris en compte.
Traitement
Le traitement associe trois types de soins.
=> Un soin médicamenteux qui vise l’abénua)on des symptômes.
=> Un soin ins)tu)onnel avec hospitalisa)on pendant quelques jours ou
quelques semaines.
=> Un soin psychothérapeu)que qui permet à la fois à la jeune mère de
cons)tuer ou recons)tuer les fondements de son fonc)on maternelle et,
éventuellement, d’intégrer les éléments de son histoire qui ont surgi sous
forme de délire, d’hallucina)on ou d’angoisse
Troubles psychotiques au
long cours
Les formes de schizophrénie
Les formes de paranoïa
Psychose Maniaco – dépressive (PMD)
Mélancolie délirante
La schizophrénie
Plan
• GÉNÉRALITÉS
• HISTORIQUE
• DÉFINITION
• EPIDÉMIOLOGIE
• CLINIQUE
• ÉVOLUTION
• DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
• ÉTIOLOGIE
• TRAITEMENT
• ÉLÉMENTS PSYCHO DYNAMIQUES
Généralités
• Affec)on fréquente
• Évolu)on prolongée et invalidante.
• La schizophrénie appar)ent au groupe des psychoses chroniques : délire et
perte du sens de la réalité
• Symptomatologie variable d’un pa)ent à l’autre
• Plusieurs formes cliniques
• Plusieurs formes d’évolu)on possibles
• Facteurs é)ologiques variés. Pas de cause unique
Historique
Kraepelin (1899) regroupe sous le nom de démence précoce les pa)ents
abeints d’hébéphrénie, de catatonie et de démence paranoïde du fait d’une
évolu)on vers un déficit intellectuel qui paraissait inéluctable.
Bleuler (1911) crée le terme schizophrénie : « esprit coupé ». Le déficit
intellectuel ne représente pas une évolu)on inéluctable, même s’il persiste
presque toujours des séquelles.
Historique suite
La schizophrénie est une altéra)on de la pensée, du sen)ment et des
rela)ons avec le monde extérieur d’un type spécifique et qu’on ne rencontre
nulle part ailleurs (Bleuler)
Cebe altéra)on est due à une scission des fonc)ons psychiques ou
dissocia1on qui se traduit au niveau clinique par la discordance.
Pour Bleuler, la schizophrénie représente plus un groupe de maladies qu’une
en)té nosologique proprement dite.
Définition
« La schizophrénie désigne un ensemble de troubles où dominent les idées
délirantes, l’incohérence verbale, l’ambivalence, les hallucina)ons mal
systéma)sées, et de profondes perturba)ons affec)ves (détachement et
étrangeté des sen)ments).
Ces troubles ont tendance à évoluer vers un déficit et une dissocia)on de la
personnalité » (H. Ey)
Épidémiologie
La schizophrénie est l’une des affec)ons mentales les plus fréquentes
Elle concerne environ 1 % de la popula)on, soit 600 000 personnes en
France
Elle touche autant les hommes que les femmes. Chez les hommes le
début semble plus précoce et les formes sont plus sévères
Début aigu : bouffée délirante, éclosion d’un délire polymorphe dans ses
thèmes. Fluctua)ons de l’humeur, angoisse… Sen)ment d’être observé sans
cesse, possédé, qu’on viole les pensées, sensa)on d’être en contact avec le
monde en)er, impression de voir des signes qui sont personnellement adressés
(télé, radio…)
Différencier la bouffée délirante en tant que telle et l’éclosion de la
schizophrénie : dimension temporelle. Facteurs de mauvais pronos)c de la
bouffée délirante : délire pauvre, absence d’angoisse, rareté de signes rela)fs à
l’humeur
Clinique 1
La schizophrénie évolue par poussées entrecoupées d’intervalles libres ou
évolu)on vers la chronicité dès la fin de l’accès aigu inaugural.
Modifica)on de l’affec)vité : isolement de plus en plus marqué ; opposi)on
systéma)que ; pensée allusive (secrets, hermé)sme) ; discours peu
cohérent ; présenta)on bizarre (inversion des vêtements adaptés aux
saisons) ; agressivité
Troubles des conduites : addic)on, anorexie, errance
Clinique 2
Appari)on progressive d’idées délirantes, d’hallucina)ons ou de symptômes
dépressifs atypiques
Syndrome posi)f : hallucina)ons et délire
Désorganisa)on, dissocia)on
Clinique 3
Le délire (delirare : sor)r du sillon) est la conséquence d’une expérience
pathologique du sujet (esprit, corps, monde)
Le délire a une triple fonc)on :
1 ‐ Il exprime l’expérience interne du sujet, il « parle » ou « peint » le
monde interne
2 ‐ Il parle de l’histoire du sujet, de son histoire subjec)ve, de ce qu’il a vécu
3 ‐ Il est une tenta)ve de guérison en essayant de donner un sens à
l’expérience du sujet
Clinique 4
Forme paranoïde (schizophrénie paranoïde ou syndrome d’influence) :
différent de la paranoïa (délire organisé, parfois assez convaincant)
Le délire est polymorphe, mal organisé, non systéma)sé. Pas de structure ni
de lien cohérent entre les thèmes
L’adhésion du sujet à son délire peut être rela)ve, fluctuante
Hallucina)ons
Discours incohérent, contradictoire
Troubles du cours de la pensée : accéléra)on, ralen)ssement, fading
Troubles aben)onnels
Clinique 6
Désorganisa)on de la vie affec)ve : indifférence ou expériences intenses
Réac)ons non appropriées, paradoxales, imprévisibles
Maniérisme, a|tudes empruntées, sourires ou rires non mo)vés
Formes cliniques
On dis)ngue quatre grandes formes cliniques
1 ‐ Schizophrénie paranoïde
2 ‐ Schizophrénie désorganisée
3 ‐ Schizophrénie catatonique
4 ‐ Schizophrénie résiduelle
Schizophrénie paranoïde
C’est la forme la plus fréquente
Délire et hallucina)ons audi)ves, cénesthésiques, psychomotrices
Symptômes néga)fs au 2ème plan
Evolu)on :
‐ Améliora)on (diminu)on du délire)
‐ Forme déficitaire (schizophrénie résiduelle)
‐ Poussées
Schizophrénie désorganisée
(hébéphrénie)
Début précoce (entre 15 et 25 ans), progressif ou brutal.
La désorganisa)on et les symptômes néga)fs sont au 1er plan
Pas de délire manifeste. Il peut être latent mais il est pauvre
Peu ou pas d’affects. Aspect puéril
Importante détériora)on
Pronos)c médiocre
Schizophrénie catatonique
Forme rare aujourd’hui (médicaments)
Discordance motrice : catalepsie, a|tudes corporelles
Immobilité, néga)visme, raideur du corps, mu)sme, refus de tout contact
Etat stuporeux : pa)ent replié sur lui‐même, absence de réac)on aux
s)mula)ons
Parfois obéissance automa)que aux ordres donnés
Schizophrénie résiduelle
Suite à la symptomatologie bruyante (délires, hallucina)ons)
Persistance des symptômes néga)fs
Contact social faible, chronicité
Affects émoussés
Autres formes
Schizophrénie simple : installa)on insidieuse de symptômes néga)fs
Pas de délire ni d’hallucina)ons. Forme peu grave d’hébéphrénie
Évolu)on par poussées : réappari)on du délire, des hallucina)ons, des troubles de
l’humeur
Évolu)on con)nue : régression, incohérence, symptômes installés
Mixte : fond symptoma)que permanent (symptômes néga)fs) et poussées
transitoires (symptômes posi)fs)
‐ 20 à 25 % des pa)ents ne présenteront plus de signes patents et auront une
inser)on socioprofessionnelle considérée comme normale
‐ 50 % des pa)ents présenteront une forme intermédiaire (accès récurrents ou
symptomatologie modérée)
‐ 20 à 25% présenteront une forme grave de la maladie (délire permanent,
symptômes déficitaires) : hospitalisa)on prolongée ou prise en charge permanente
Diagnostic différentiel
Délire chronique systéma<sé : délire organisé
Bouffée délirante aiguë : évolu)on dans le temps
Troubles affec<fs : pas de dissocia)on ni de délire
Syndromes confusionnels : troubles de la vigilance
Démence sénile : abeintes cogni)ves majeures
Troubles névro<ques : présence du sujet, pas de dissocia)on
Troubles iden<taires narcissiques : présence du sujet même si mécanismes de
défenses (clivage, projec)on, déni)
Étiologie
Facteurs géné<ques :
=> Risque de 10 à 12 % chez frères et sœurs et enfants de pa)ents
schizophrènes.
=> Risque de 50 % chez jumeaux homozygotes même élevés séparément
Facteurs environnementaux :
‐ Complica)ons ante et péri natales
‐ Contexte familial
=> Présence conjointe de facteurs géné<ques (prédisposant) et de facteurs
environnementaux
Traitement
Approche pharmacologique, psychothérapeu)que et sociale
‐ Pharmacologie : neurolep)ques (Aldol), an)psycho)ques (Risperdal)
=> Risque de rechute : 70% sous placebo ; 25% sous neurolep)ques
3 à 4 semaines avant effet
=> Effets indésirables : somnolence, aggrava)on des symptômes néga)fs,
dépression, syndrome extrapyramidal, suicide
‐ Psychothérapie : ins)tu)onnelle (hôpital), groupale (groupes d’expression)
et/ou individuelle
‐ Sociale : ergothérapie, ateliers protégés, emplois protégés, protec)on des
biens
Éléments psycho
dynamiques
Il s’agit d’aider le pa)ent à trouver une significa)on aux expériences indicibles
qu’il vit : préven)on de la construc)on du délire.
La ques)on de l’origine :
‐ mésorganisa)on de la scène primi)ve
‐ mésorganisa)on du lien intergénéra)onnel
‐ fantasme d’autoengendrement
La ques)on des différences
‐ Différence des sexes
‐ Différence dedans/dehors
DÉLIRES CHRONIQUES
Pathologies qui ont en commun avec la schizophrénie :
=> Un délire (+ structuré)
=> Un caractère chronique
Mais pas de symptômes néga<fs
Le délire : construc)on d’un convic)on non fondée sur les données du réel
et non partagée par le groupe culturel auquel le pa)ent appar)ent.
Le pa)ent n’a pas conscience de délirer et adhère totalement à sa convic)on
Les délires
La nosologie tradi)onnelle dis)ngue plusieurs types de délires chroniques
non schizophréniques :
=> la paraphrénie (où prédominent les mécanismes imagina)fs)
=> grandeur : le sujet a des pouvoirs spéciaux, descendance illustre
=> jalousie : le sujet croit que son conjoint est infidèle
=> amour : la pa)ente croit qu’une personne célèbre l’aime (érotomanie
délirante décrite par de Clérambault)
=> revendica<on : délires quérulents au cours desquels le sujet entreprend
des ac)ons judiciaires
=> religion : le sujet vit une expérience mys)que pathologique
Ces délires ont en commun une altéra<on de la compréhension des
inten<ons et des ac<ons d’autrui
Les délires paranoïaques
Selon Kraepelin (1919), la paranoïa se caractérise par un délire systéma)sé,
sans hallucina)ons, de début tardif, ne guérissant pas, mais n’entrainant pas
une détériora)on inéluctable.
Elle se dis)ngue de la démence précoce (début précoce, mauvais pronos)c,
détériora)on mentale, troubles des affects) et de la paraphrénie (forme
intermédiaire : délire systéma)sé con)nu, hallucina)ons, pas de démence
terminale)
Le délire doit durer plus d’un mois et impliquer des situa)ons plausibles (être
poursuivi, empoisonné, contaminé, aimé à distance, trompé par son
partenaire ou abeint d’une maladie). Des hallucina)ons olfac)ves ou tac)les
peuvent être associées
Caractéristiques
Développement insidieux chez une personne en milieu de vie ou plus âgée
Pas d’altéra)on des autres fonc)ons mentales : le pa)ent garde souvent une
bonne inser)on professionnelle et sa vie sociale peut rester sa)sfaisante
Formes particulières
Jalousie pathologique = délire de jalousie = jalousie morbide = jalousie
psycho)que = Cf. Othello (Shakespeare)
Erotomanie délirante
Délires quérulents et processifs
Folie à deux = trouble psycho)que partagé = trouble délirant induit
Psychose migratoire
Psychose carcérale
Erotomanie délirante
Elle concerne essen)ellement les femmes.
La pa)ente (la plupart du temps elle vit seule) est convaincue qu’une
personne célèbre ou inaccessible est amoureuse d’elle.
Elle croit que cet homme l’aime mais qu’il est incapable de lui révéler son
amour, qu’il est contraint de le lui cacher et d’agir de manière
contradictoire pour diverses raisons. Mais il lui fait passer des messages
implicites.
Erotomanie délirante suite
La convic)on est généralement très forte
Evolu)on en 3 phases selon de Clérambault : espoir, dépit, rancune (la
troisième étant associée à la dangerosité)
Plus fréquente chez l’homme, en par)culier dans l’alcoolisme
Croyance anormale (fondée sur des bases erronées et inaccessible aux
arguments ra)onnels) que le conjoint est devenu infidèle
A dis)nguer des croyances hypochondriaques survenant au cours de
la schizophrénie ou d’un épisode mélancolique (pouvant aller
jusqu’au syndrome de Cotard = délire de néga)on d’organe)
Délires quérulents
Le pa)ent effectue plaintes et revendica)ons à l’égard des autorités (forme
quérulente) ou entreprend une succession d’ac)ons judiciaires (forme
processive)
Les délires de revendica)on peuvent également prendre d ’autres formes :
délires réformistes
délires de filia)on
sinistrose délirante
délires d’inventeur méconnu
Psychose
maniaco-dépressive (PMD)
La psychose maniaco‐dépressive (PMD), disparaît du vocabulaire de la
psychopathologie actuelle (DSM 4) au profit de l’expression « troubles
bipolaires »
Troubles bipolaires : alternance d’humeur dépressive et maniaque (agitée) ou
hypomaniaque sans pour autant fonc)onner de façon psycho)que : troubles
de l’humeur rabachés à la catégorie des troubles iden)taires – narcissiques
(états‐limites)
Psychose maniaco‐dépressive : situa)ons dans lesquelles le pa)ent présente
une alternance marquée entre des phases dépressives et des phases
maniaques avec perte du lien au réèl.
PMD 1
Facteurs géné)ques
Les risques encourus par les enfants dont les parents présentent des
troubles bipolaires sont élevés quel que soit l’environnement dans lequel
ils sont placés (20 %)
Le traitement, la plupart du temps, est fondé sur les sels de lithium qui se
montrent efficaces dans plus de la moi)é des cas. Le lithium a pour effet
d’abénuer les changements d’humeur et de permebre au pa)ent de
mener une vie à peu près normale sans les chocs représentés par le
surgissement des phases maniaques ou dépressives
Le traitement médicamenteux – durant toute la vie dans un grand
nombre de cas ‐ associe souvent un suivi psychothérapeu)que individuel
PMD 2
Elle débute en fin d’adolescence, chez les hommes le plus souvent, par un
épisode maniaque, chez les femmes par un épisode dépressif.
Les pa)ents présentent en moyenne quatre ou cinq épisodes maniaques en
dix ans.
Entre les épisodes dépressifs et les épisodes maniaques, il y a récupéra)on
complète : le sujet ne présente pas de symptôme par)culier.
PMD 3
Le début de l’épisode maniaque généralement rapide, de quelques
heures à quelques jours. Humeur euphorique, excessive, exubérante.
Es)me de soi et op)misme ++. Le sujet devient agressif si on discute
ses projets grandioses. La pensée s’accélère : sen)ment de penser très
vite et tout le temps. Jeux de mots, mais sans liens humoris)ques.
Accéléra)on du débit verbal.
Troubles du sommeil : le pa)ent ne dort plus mais ne se sent pas
fa)gué. Mul)plica)on des ac)vités sexuelles, sociales, religieuses, qui
entraînent l’hospitalisa)on (conduites d’exhibi)on, discours public
incohérent, dépenses excessives).
Troubles corporels : diges)on difficile, transpira)on.
PMD 4
Moment dépressif : baisse de l’es)me de soi.
Sen)ment d’impuissance voire d’indignité.
La pensée se ralen)t, désintérêt pour le travail et pour le monde.
Troubles du sommeil : insomnie.
Le pa)ent ne peut plus se réveiller le ma)n.
PMD 5
Approche psychodynamique
Cf. Freud (1917) : travail du deuil.
Double processus : travail de sépara)on et travail d’iden)fica)on
La manie aurait pour objec)f, via le triomphe sur les con)ngences de
l’objet, de n’avoir plus à craindre sa perte. Elle fonc)onnerait comme un
gigantesque meurtre psychique de l’objet pour fondamentalement le
trouver.
Sen)ment profond d’indignité : le pa)ent es)me qu’il ne mérite pas de
vivre, qu’il est de trop, qu’il « dérange » le monde.
Hospitalisa)on : traitement médicamenteux + Sismothérapie (parfois)
Freud (1917) : « L’ombre de l’objet tombe sur le moi »
Freud (1924) : « Pure culture d’ins)nct de mort »
Mélancolie délirante suite
Impossiblité d’une auto‐transforma)on. Pas de phase (ou rarement) de
triomphe « sur » l’objet.
La fonc)on miroir de l’objet : l’ombre de l’objet qui tombe sur le moi
c’est ce qui, du sujet, n’a pas été reflété par l’objet (R. Roussillon)
Noyau mélancolique
Souffrances
narcissiques identitaires
2ème théorie de l’angoisse
Freud 1926 « Inhibi)on, symptome et angoisse »
La perte et la ques)on du trauma)sme
La sépara)on et le travail de deuil
Approche psychosomatique