La PPO consiste à définir précisément les objectifs attendus d’une séquence d’apprentissage
et de les décliner en sous objectifs de savoir, savoir-faire et savoir être que doit atteindre
l’apprenant
La PPO trouve son origine dans le contexte théorique du béhaviorisme . Cette
conception rejette la référence à la conscience , elle postule qu’il faut se centrer sur les
comportements observables et mesurables que l’apprentissage permet et que l’on peut
produire n’importe quel apprentissage à condition d’utiliser les techniques adéquates .
Introduction :
L’éducation est un travail avec un objectif à atteindre et un effort à faire :
Les buts que l’on veut atteindre ;
Le contenu précis de ces buts ;
Une façon concrète de vérifier si les buts ont été atteints.
Ainsi, tous les moyens (processus et techniques) mis en jeu doivent d’abord être
finalisés, planifiés et rendus opérationnels.
La pédagogie par objectif ?
La notion des objectifs pédagogiques s'est développée pour répondre à la nécessité
d'introduire davantage de rigueur dans les dispositifs de formation. Elle visait à rendre
explicites les finalités d'une formation, en formalisant le contrat didactique entre les
enseignants et les apprenants et énonçant clairement ce que ces derniers devaient
apprendre.
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Cette nouvelle pédagogie conseille aux enseignants à se fixer d’abord les objectifs de
l’acte éducatif pour ensuite structurer la matière et prévoir les stratégies (méthodes,
moyens, procédés) et ressources (matériel, temps, support) nécessaires à l’acquisition
des connaissances par les élèves (apprenants).
1. Définition
Un objectif est un énoncé d’intention décrivant le résultat attendu à la suite d’une
action.
En pédagogie, un objectif est un énoncé d’intention décrivant ce que l’apprenant saura
(ou saura faire) après apprentissage. Les objectifs sont normalement dérivés des
finalités de l’éducation et des objectifs généraux de formation, lesquels se décomposent
en objectifs intermédiaires de différents niveaux, puis en objectifs spécifiques.
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L’objectif permet d’opérer un choix judicieux des méthodes et techniques
d’enseignement, du matériel didactique, de l’organisation des classes et des moyens
d’évaluation.
3. Les différents types d’objectifs (selon le domaine)
Objectif affectif ou socio affectif : c’est l’acquisition d’un savoir – être.
Ex : L’élève sera capable de communiquer poliment un message à ses parents.
Objectif cognitif : c’est l’acquisition d’un savoir (connaissance).
Ex : L’élève sera capable de reproduire oralement un court récit en français.
Objectif psychomoteur ou gestuel : C’est l’acquisition d’un savoir-faire pratique.
Ex : l’élève sera capable de copier un texte de cinq lignes.
But : énoncé définissant de façon générale les intentions poursuivies par une ou
plusieurs personnes, à travers un programme ou une action de formation.
Exemple :
L’enseignement du français a pour but de :
- développer chez l’apprenant l’acquisition de moyens linguistiques et
langagières lui permettant :
- d’utiliser la langue en situation de communication et d’échange.
- de faciliter l’expression personnelle et la créativité.
- de s’initier à l’analyse de documents authentiques.
- de développer, autour de thèmes universels et problématiques actuelles, une
attitude d’ouverture aux différences linguistiques et culturelles.
A la fin du cycle secondaire l’élève doit avoir une maîtrise de la langue
(code et emplois) suffisante pour lui permettre de :
- accéder à une documentation diversifiée en langue française.
- utiliser le français dans des situations d’enseignement…
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- prendre conscience dans des situations d'interlocution concrètes ou de lecture
des dimensions informatives, argumentatives et littérairement marquées des
textes écrits ou oraux (…)
En résumé, nous dirons qu’à la fin du cycle secondaire, l’élève sera un utilisateur
autonome du français, instrument qu’il pourra mettre au service des compétences
requises par la formation supérieure, professionnelle, les entreprises utilisatrices et
les contraintes de la communication sociale.
Objectif intermédiaire : celui qui est un passage obligé entre deux apprentissages. Il
est nécessaire pour atteindre l’objectif terminal.
Objectif spécifique: celui qui est défini pour chaque discipline ou sous-discipline, et
évalué à chaque séance d’apprentissage par l’enseignant.
Il est issu de la démultiplication d’un objectif général. C’est une activité visible, une
réaction observable et évaluable que l’enseignant souhaite voir se manifester chez
l’apprenant. Il s’agit donc de la description d’un ensemble de comportements
(performances) qu’un enseignant désire voir l’apprenant capable de réaliser.
Objectif opérationnel : celui qui est défini par l’enseignant et qui indique clairement les
actions concrètes que l’élève doit exécuter pour prouver la maîtrise de l’apprentissage.
Il s’agit d’un objectif défini en terme de comportement observable par
l'enseignant et qui indique clairement les actions concrètes que l'élève doit exécuter pour
prouver la maîtrise de l'apprentissage.
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La maîtrise des objectifs permet de réaliser des activités variées et très efficaces :
Planification de l’action éducative et des activités de formation
Un enseignant qui sait définir les objectifs est celui qui planifie, organise, gère et évalue
correctement. Pour cela, il doit savoir déterminer :
Le qui ? Qui est l’auteur de la performance ? Qui doit faire quoi ?
Le quoi ? Quel contenu ? Quoi enseigner ? Quelle est la matière ou l’objet
d’apprentissage ?
Le pourquoi ? Pour quelle raison enseigner ou entreprendre une action
pédagogique quelconque ?
Le comment ? Quelles stratégies ? (moyens ressources, méthodes).
Le quand ? A quel moment enseigner et pendant combien de temps ?
Pour quel résultat ? Pour quel produit ?
La réponse à ces questions donne un contenu et une délimitation à l’objectif que nous
nous proposons d’atteindre dans tout acte pédagogique.
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Décrire le comportement : comportement est synonyme d’action observable.
Il faut décrire ce que l’apprenant sera capable de réaliser pour prouver qu’il
a atteint l’objectif. C’est une règle de formulation obligatoire.
Décrire les conditions : MAGER recommande de spécifier le contexte, les
conditions dans lesquelles devra se manifester ce comportement. Le fait de
préciser ces conditions permet de mieux cerner, de mieux limiter la portée
de l’objectif. Les conditions peuvent être des précisions (« étant donné… »),
des autorisations (« avec l’aide de… »), des restrictions (« sans aucune
référence »).
Préciser un seuil de réussite : Pour MAGER, la précision d’un critère de
performance peut accroître la clarté d’un objectif spécifique.
Le fait de préciser la performance minimale permet de juger de l’atteinte
des objectifs.
MAGER propose de spécifier la performance minimale acceptable en précisant par
exemple un temps limite ou en indiquant un pourcentage de bonnes réponses.
Exemple : L’apprenant sera capable d’écrire un fait divers de 8 lignes en
employant quatre phrases à la forme passive, sans erreurs...
Par ailleurs, en d’autres termes,
LANDSHERE estime qu’un objectif précis doit satisfaire les cinq exigences
opérationnelles suivantes :
1) Qui produira le comportement souhaité ?
2) Quel comportement observable démontrera que
l’objectif est atteint ?
3) Quel sera le produit de ce comportement
(performance) ?
4) Dans quelles conditions le comportement doit-il avoir lieu ?
5) Quels critères serviront à déterminer si le produit est
satisfaisant ?
Exemple :
1. L’apprenant de 1ère A.S…
2. saura écrire…
3. un récit de fiction…
4. en imaginant lui-même l’histoire…
5. le récit devra être écrit au passé (passé simple + imparfait)
reproduisant le modèle d’expression (SI+DE+SF), le texte doit être
écrit en une heure et ne doit pas dépasser 10 lignes.
Les taxonomies :
Sur le plan de la formulation des objectifs, deux éléments sont à considérer. D’une
part, cet objectif porte sur une partie principale de la matière enseignée, d’autre part,
l’objectif est associé à l’une ou l’autre des taxonomies : il doit refléter un des
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différents niveaux taxonomiques selon l’intention de celui qui le formule. Pour
permettre de mieux cerner la nature de ce qui est attendu, il s’est développé des
taxonomies qui portent sur l’un ou l’autre des domaines du savoir : le domaine
cognitif concerne les connaissances et les habilités intellectuelles, le domaine
affectif est associé aux attitudes, aux valeurs, aux intérêts, aux représentations, le
domaine psychomoteur concerne les habilités motrices. Le verbe utilisé traduit
cette intention.
Exemple : l’apprenant sera capable de retrouver l’organisation d’un texte
narratif. (analyse).
Définition : une taxonomie est un outil de traitement d’un cours dans une
perspective d’évaluation.
En pédagogie, on parle de taxonomie d’objectifs pédagogiques pour classer les
niveaux de définition de ces objectifs.
Elle présente :
- Un principe de classement d’objectifs.
- Une classification hiérarchisée qui met en œuvre ce
principe en produisant des catégories.
- Des exemples illustrant ces catégories.
Elle permet, quand on veut organiser un cours de façon à pouvoir évaluer la
progression chez les apprenants, de :
- Construire une table de spécification qui permet, en appliquant sa
classification à un contenu, de déduire des objectifs
comportementaux évaluables.
- Analyser des objectifs déjà existants.
- Hiérarchiser ces objectifs et donc graduer la progression du cours.
Taxonomie de Bloom (domaine cognitif)
Caractéristiques du niveau Verbes d’action
Nivea
u
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Connaître de grandes Dire
idées, des règles, des lois,
des formules.
2-
Comprehension Associer Établir Prédire
Changer Expliquer Préparer
Traduire et interpréter de Classer Exprimer Rapporter
l’information en fonction de ce Comparer Extrapoler Réarranger
qui a été appris. Compléter Faire Redéfinir
Conclure Identifier Réécrire
Saisir des significations. Convertir Illustrer Regrouper
Décrire Inférer Réorganiser
Traduire des connaissances Démontrer Interpoler Représenter
dans un nouveau contexte. Déterminer Interpréter Résumer
Différencie Localiser Sélectionner
Interpréter des faits à partir r Ordonner Situer
d’un cadre donné. Discuter Paraphraser Traduire
Distinguer Préciser Transformer
Estimer
Résoudre des
problèmes en
mobilisant les
compétences et
connaissances
requises.
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d’un énoncé ou d’une question. Analyser Délimiter Inférer
Arranger Détecter Interpréter
Percevoir des tendances. Catégoriser Différencier Modéliser
Choisir Discriminer Nuancer
Classer Distinguer Organiser
Distinguer les sous-entendus. Comparer Diviser Rechercher
Contraster Examiner Relier
Extraire des éléments. Corréler Expérimente Séparer
Critiquer r Subdiviser
Identifier les parties constituantes Décomposer Expliquer Tester
d’un tout pour en distinguer les Déduire Identifier
idées.
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Vérifier la valeur des preuves.
Remarques :
Dans la formulation d’un objectif, il faut mettre un seul verbe.
Voici une liste de verbes :
a) Pour des activités non observables ou mentalistes :
Faire confiance, apprécier, croire, imaginer, se familiariser, saisir la portée, connaître,
comprendre, savoir, saisir le sens de…, prendre plaisir à, étudier, penser, accepter…
b) Pour des activités observables ou « comportementales » :
Écrire, énoncer, nommer, énumérer, étiqueter, dessiner, choisir, décrire, résoudre, réciter,
identifier, opposer, composer, désigner, couper, classer, calculer, …
Comment choisir un verbe pour définir la performance.
L’énoncé de l’objectif doit être écrit de telle sorte que la performance soit observable. Le
choix du verbe est capital.
Proscrire les verbes dont les significations sont multiples, imprécises ou abstraites :
Savoir, connaître, comprendre, observer, apprécier, saisir le sens, intérioriser, réfléchir, …
Ces verbes ne sont pas suffisamment précis pour définir clairement ce que nous attendons de
l’élève en fin de séquence. Ils font référence à une démarche mentale que nous ne pouvons
évaluer.
Employer des verbes d’action :
Pour vérifier que l’apprenant sait, comprend, analyse, apprécie, etc., il est nécessaire, lors de
la rédaction de l’objectif, d’employer des verbes d’action qui illustrent concrètement ce que
l’apprenant doit faire.
Exemples : lorsque l’objectif porte sur :
1) Pour qu'une intention pédagogique tende à devenir opérationnelle, son contenu doit être
énoncé de la manière la moins équivoque possible.
2) Pour qu'une intention pédagogique tende à devenir opérationnelle, elle doit décrire une
activité de l'apprenant identifiable par un comportement observable.
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3) Pour qu'une intention pédagogique tende à devenir opérationnelle, elle doit mentionner les
conditions dans lesquelles le comportement escompté doit se manifester.
4) Pour qu'une intention pédagogique tende à devenir opérationnelle, elle doit indiquer le
niveau d'exigence auquel l'apprentissage est tenu de se situer, et les critères qui serviront à
l'évaluation de cet apprentissage.
1) C'est la seule méthode valable de planification rationnelle en pédagogie, car elle construit
la programmation et la progression autour de l'activité de l'apprenant.
2) Elle oblige les enseignants, en particulier ceux qui ont la charge de confectionner des
programmes, à penser et à préparer les activités de façon spécifique et détaillée.
3) Elle encourage à expliciter les valeurs, les désirs, les choix jusque là évacués dans le "non
dit".
4) Elle fournit une base rationnelle pour l'évaluation formative et permet l'autoformation.
6) Elle forme la base d'un système qui s'améliore lui-même par un constant feedback.
7) Elle permet à ce système, tout en assurant sa mobilité, d'acquérir une certaine consistance
interne, non par l'effet rhétorique du discours de l'enseignant, mais par l'articulation des
tâches des apprenants sur les objectifs sans cesse approfondis des apprentissages.
8) Elle permet de faire sortir les buts de l'éducation du domaine des vœux théoriques et leur
donne un champ de réalisation pratique.
9) Elle permet la communication entre enseignants et enseignés et avec les autres partenaires
de l'éducation (parents, administration, collègues, etc.), sous le signe de la clarté, et permet un
contrat bilatéral de formation que l'évaluation finale des apprentissages comme de
l'enseignement viendra vérifier.
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