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1. Synthèse
Les différents champs d’application des accumulateurs décentralisés ne diffèrent pas seulement au niveau
des caractéristiques technologiques, mais aussi des avantages des systèmes, de la situation en matière de
propriété et de gestionnaires, des coûts d’installation et de la gestion de l’exploitation des systèmes de
stockage.
Les accumulateurs décentralisés peuvent être utilisés aussi bien pour la reconversion en électricité que pour
la production de chaleur.
On entend par accumulateurs décentralisés des technologies liées à un réseau public de distribution en tant
que capacités de réserve ou servant à l’auto-approvisionnement et situées à proximité des producteurs.
D’une puissance pouvant atteindre 10 MW, les accumulateurs décentralisés sont utilisés dans les réseaux
basse et moyenne tension. Les accumulateurs conçus pour une puissance allant jusqu’à 100 kW (0,1 MW)
sont considérés comme des micro-accumulateurs, tandis que la classe de puissance pouvant atteindre
10 MW regroupe les petits accumulateurs.
Les accumulateurs réputés moyens ou grands ne sont pas décentralisés de par leur puissance et sont direc-
tement reliés aux réseaux haute et très haute tension. Si ces technologies de stockage sont mentionnées
dans le tableau ci-dessous à des fins de délimitation, elles ne sont en revanche pas traitées dans la suite du
présent document.
En fonction de la puissance disponible et de la durée de stockage, les accumulateurs assument des tâches
différentes au sein du système d’approvisionnement en électricité (cf. Tableau 1).
Hintere Bahnhofstrasse 10, Case postale, 5001 Aarau, Tél. +41 62 825 25 25, Fax +41 62 825 25 26, info@electricite.ch, www.electricite.ch
Accumulateurs décentralisés Accumulateurs centralisés
Micro- Petits accumulateurs Accumulateurs Grands
accumulateurs moyens accumulateurs
Puissance ≤ 0,1 MW 0,1–10 MW 10–100 MW 100–1000 MW
disponible
Durée de
stockage
Mois - Compensation des Compensation des fluctuations saison-
fluctuations saison- nières de charge ou de production
nières de charge ou de (p. ex. énergie éolienne/solaire)
production
Jours/semaines - Optimisation de la Compensation du profil hebdomadaire
charge et de la produc- (charge) ou des conditions exception-
tion nelles d’ensoleillement et de vent (4–
7 jours)
Heures/jours Optimisation de la charge et de la produc- Optimisation de la charge et de la pro-
tion (4–8 h) duction (4–8 h)
Compensation de la production issue Compensation de la production issue
d’énergies renouvelables (1–8 h) d’énergies renouvelables (1–8 h)
Applications mobiles
Minutes/heures Compensation des défaillances de cen- Compensation des défaillances de cen-
trales ou des erreurs de prévision (15– trales ou des erreurs de prévision (15–
60 minutes) 60 minutes)
Fourniture de la puissance de réglage Fourniture de la puissance de réglage
(< 15 minutes) (< 15 minutes)
Secondes/minutes Maintien de la fréquence (≤ 30 secondes)1 Maintien de la fréquence
Alimentation sans interruption (ASI) (≤ 30 secondes)
Tableau 1: Applications typiques des accumulateurs au sein du système d’approvisionnement en électricité
Pour les applications décentralisées dans le domaine des micro-technologies et des petites technologies de
stockage, on utilise principalement des batteries, notamment les batteries plomb-acide peu coûteuses. Les
batteries sodium-soufre et lithium-ion sont des systèmes éprouvés offrant de multiples possibilités
d’utilisation. Dans la plage de puissance à court terme, on recourt, en plus des batteries, à des accumula-
teurs d’énergie mécanique. La technologie «power to gas» (conversion d’électricité en gaz) pourrait consti-
tuer à l’avenir une solution de stockage décentralisée permettant de mettre à disposition l’énergie sur de
plus longues périodes.
Des technologies similaires peuvent faire l’objet d’applications différentes selon les spécifications. Ainsi, en
fonction de leurs caractéristiques, les batteries lithium-ion peuvent être utilisées comme micro-
accumulateurs ou comme petits accumulateurs (cf. Tableau 2).
1 Les technologies de stockage décentralisées ne sont utilisées que dans des systèmes autonomes à des fins de maintien de la fréquence.
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Accumulateurs décentralisés Accumulateurs centralisés
Micro- Petits Accumulateurs Grands
accumulateurs accumulateurs moyens accumulateurs
Puissance ≤ 0,1 MW 0,1–10 MW 10–100 MW 100–1000 MW
disponible
Durée de
stockage
Mois - Power to gas Power to gas Power to gas
Lac de retenue Lac de retenue
Jours/semaines - Power to gas Pompage- Pompage-
Accumulateurs de turbinage turbinage
chaleur sensible Power to gas Power to gas
Accumulateurs de
chaleur latente
Heures/jours Batteries plomb- Batteries plomb- Pompage- Pompage-
acide acide turbinage turbinage
Batteries lithium- Batteries sodium- Accumulateurs à Accumulateurs à
ion soufre air comprimé air comprimé
Batteries lithium- Batteries sodium- Accumulateurs
ion soufre électrothermiques
Batteries sodium- Accumulateurs de
chlorure de nickel chaleur sensible
Accumulateurs de Batteries sodium-
chaleur sensible chlorure de nickel
Batterie à flux Batterie à flux
redox redox
Minutes/heures Batteries plomb- Batteries plomb- Accumulateurs de Pompage-
acide acide chaleur sensible turbinage
Batteries lithium- Batteries sodium- Batteries plomb- Accumulateurs à
ion soufre acide air comprimé
Batteries lithium- Batteries sodium- Accumulateurs de
ion soufre chaleur sensible
Batterie à flux Batteries sodium-
redox chlorure de nickel
Batterie à flux
redox
Secondes Condensateurs à Volants d’inertie Pompage- Pompage-
/minutes double couche Batteries turbinage turbinage
Bobines supra- Bobines supra- Accumulateurs à Accumulateurs à
conductrices conductrices air comprimé air comprimé
Batteries
Tableau 2: Technologies de stockage selon la classe de puissance et la durée relative de stockage
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Comme l’énergie électrique ne peut pas être emmagasinée directement, son stockage nécessite, d’un point
de vue physique, une conversion en un autre agent énergétique. Pour stocker l’électricité produite, il importe
de savoir si la technologie utilisée permet ou non de retransformer l’énergie en courant. On distingue les
trois catégories de stockage suivantes:
‒ Reconversion en électricité: la plupart des technologies sont capables d’emmagasiner l’électricité pro-
duite et de retransformer cette énergie en courant électrique à l’aide d’un convertisseur. C’est ce que l’on
appelle la reconversion en électricité.
‒ Production de chaleur: la deuxième catégorie de systèmes de stockage décentralisés regroupe des ac-
cumulateurs de chaleur qui ne se prêtent pas à la reconversion en électricité de l’énergie accumulée et
sont donc uniquement utilisés pour produire de la chaleur.
‒ Reconversion en électricité, production de chaleur et mobilité: à partir d’agents énergétiques gazeux tels
que l’hydrogène ou le méthane, il est possible de générer du courant électrique, mais l’énergie peut éga-
lement être utilisée pour la production de chaleur ou comme carburant dans le domaine de la mobilité.
Le degré de maturité et la pénétration du marché diffèrent fortement d’un mode de stockage à l’autre. Les
technologies déjà mises sur le marché côtoient celles faisant l’objet de tests techniques dans de premières
installations d’essai et celles se trouvant encore au stade de la recherche. Qu’elles soient décentralisées ou
centralisées, les solutions font l’objet d’une recherche intensive.
2 Les technologies en partie identiques peuvent également être utilisées dans les moyens et grands accumulateurs. Le Tableau 2 renseigne sur leur
classe de puissance et leurs possibilités d’application.
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Technologie Utilisation Classe de Degré de Application typique
puissance2 maturité
de nickel (moyenne ten- avec un onduleur, possibilité de
(ZEBRA3) sion) fourniture ou de consommation de
la puissance réactive
Batteries à flux Ecrêtement des 0,25–10 MW Au stade de Ajustement de la puissance dans
redox pointes la démonstra- la zone de bilan et possibilité de
(moyenne ten- tion (test fourniture ou de consommation de
sion) technique de la puissance réactive, cette batterie
marché) pouvant être adaptée à la quantité
d’énergie à stocker.
Condensa- Accumulateurs 0,1–2 MW En dévelop- Accumulateurs de courte durée
teurs à double décentralisés pement visant à surmonter les pics de
couche (basse tension) puissance. Utilisation hors réseau
(off grid) dans les scénarios
d’urgence
Volants Réglage primaire < 1 MW Commerciali- Utilisation dans le domaine de
d’inertie (moyenne ten- sable l’alimentation sans interruption (et
sion) non pour le soutien au réseau de
distribution)
Bobines su- Réglage primaire 0,01–10 MW Au stade de Utilisation dans le domaine de
praconduc- (moyenne ten- la démonstra- l’alimentation sans interruption
trices sion) tion (test
technique de
marché)
2. Production de chaleur
Accumulateurs Equilibrage de la 5–10 MW Commerciali- Chauffage de l’eau dans une cuve
de chaleur charge journa- sable de stockage permettant d’équilibrer
sensible lière (moyenne la charge d’un réseau de chaleur à
tension) distance
3. Reconversion en électricité, production de chaleur et mobilité
Power to gas Hydrogène pour < 10MW En dévelop- Production d’hydrogène en vue de
la mobilité (pro- pement l’entraînement de moyens de
duction centrali- transport (ou de la transformation
sée, application en méthane) et, ainsi, du rempla-
mobile) cement de carburants fossiles
Tableau 3: Technologies de stockage décentralisées
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cette reconversion revêt une importance croissante et offre aux utilisateurs des avantages économiques ou
la possibilité d’améliorer le degré de sécurité d’approvisionnement.
2.1.1 Batteries
Les batteries sont des accumulateurs électrochimiques particulièrement adaptés au stockage décentralisé
de l’énergie du fait de leur grande modularité. Elles ont recours à un large éventail de matériaux aux proprié-
tés très variées et font partie des principales technologies de stockage utilisées pour les applications pos-
sibles en l’état actuel de la technique.
Les coûts d’une installation de stockage se composent des coûts du capital (c.-à-d. des coûts afférents au
matériel, à l’installation et au système d’exploitation des accumulateurs), des coûts du système (ensemble
des coûts excédant les coûts du capital et générés par l’installation et l’exploitation, notamment coûts de
raccordement au réseau et coûts fonciers, ainsi que coûts des procédures d’autorisation) et des coûts opé-
rationnels (déterminés par le rendement de l’accumulateur). Les coûts du capital, qui sont indiqués à part
dans la suite du document, se subdivisent en coûts de matériel pour le support de stockage, en coûts péri-
phériques (installation, bâtiment, matériau isolant, systèmes de gestion de la chaleur et du réglage) et en
coûts du convertisseur (transformation du courant continu en courant alternatif).
L’application la plus connue est la batterie de démarrage des véhicules automobiles. Les batteries plomb-
acide sont utilisées pour l’alimentation sans interruption (ASI) ou pour des solutions autonomes
d’alimentation en courant hors réseau. Leurs utilisateurs sont les petits et les gros consommateurs, les ges-
tionnaires de réseau et les fournisseurs d’électricité.
Avantages Inconvénients
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‒ Technologie matures ‒ Durée limitée des cycles de vie
‒ Pertes faibles ‒ Faible densité énergétique
‒ Solide expérience pour les applications tant ‒ Durée de vie calendaire courte
stationnaires que mobiles ‒ Dangers pour la santé
‒ Grand nombre de fabricants
‒ Taux de recyclage élevé
‒ Bon rapport qualité-prix
Les batteries plomb-acide possèdent les composantes de coûts suivantes [OFEN, 2013]:
En fonction de la taille de l’installation, on observe les coûts totaux suivants [OFEN, 2013]:
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‒ Durée de décharge (dimensionnement de la puissance): 0,025–1 h
‒ Durée de décharge (dimensionnement de l’énergie): 1–4 h
‒ Temps de réaction: < 1 s
‒ Rendement (électr.): 90–95%
‒ Durée de vie techn.: 4000–10 000 cycles pour un taux de décharge de 80%
Avantages Inconvénients
‒ Densité énergétique et/ou de puissance ‒ Coûts élevés
élevées ‒ Emballage et refroidissement onéreux
‒ Pertes faibles ‒ Nécessité d’une surveillance individuelle des cellules
‒ Longue durée de vie ‒ Cycle de recyclage non encore fermé
‒ Possibilité de revalorisation/de recyclage
‒ Baisse de coûts attendue en raison de
l’offre importante
‒ Rendement élevé des cellules
Les batteries lithium-ion possèdent les composantes de coûts suivantes [OFEN, 2013]:
En fonction de la taille de l’installation, on observe les coûts totaux suivants [OFEN, 2013]:
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‒ Classe de puissance: 1–50 MW
‒ Capacité de stockage: 1–380 MWh
‒ Densité de puissance: 160–220 kW/t
‒ Densité énergétique: 100–200 kWh/t
‒ Durée de décharge: 1–8 h
‒ Temps de réaction: 1–60 s
‒ Rendement (électr.): 70–80%
‒ Durée de vie techn.: 10 000–15 000 cycles pour un taux de décharge de 100%
‒ Décharge spontanée: 0,1% par jour
‒ Stade de développement: commercial
Avantages Inconvénients
‒ Longue durée de vie ‒ Besoins calorifiques en veille (cependant, pertes
‒ Densité énergétique élevée faibles dans le cadre d’un usage quotidien)
‒ Matières premières peu coûteuses et faci- ‒ Matériaux corrosifs
lement disponibles ‒ Nécessité d’une longue phase de mise en tempéra-
ture et d’une température de fonctionnement énergi-
vore
Les batteries sodium-soufre possèdent les composantes de coûts suivantes [OFEN, 2013]:
En fonction de la taille de l’installation, on observe les coûts totaux suivants [OFEN, 2013]:
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Cette technologie est utilisée dans les domaines de l’électromobilité et des télécommunications. Elle sert
p. ex. de fournisseur d’énergie de réserve aux stations de téléphonie mobile. Les batteries ZEBRA sont typi-
quement de petits accumulateurs dont les températures de fonctionnement sont similaires à celles des bat-
teries sodium-soufre.
Les données-cadre suivantes s’appliquent aux batteries sodium-chlorure de nickel [OFEN, 2013]:
Avantages Inconvénients
‒ Longue durée de vie ‒ Faible densité de puissance (inconvénient unique-
‒ Densité énergétique élevée ment pour les applications non stationnaires)
‒ Pertes faibles dans le cadre d’un usage quo- ‒ Matériaux corrosifs
tidien ‒ Nécessité d’une longue phase de mise en tempéra-
ture et d’une température de fonctionnement énergi-
vore
Les batteries sodium-chlorure de nickel possèdent les composantes de coûts suivantes [OFEN, 2013]:
En fonction de la taille de l’installation, on observe les coûts totaux suivants [OFEN, 2013]:
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2.1.1.5 Batteries à flux redox
Les batteries dites «à flux redox» stockent l’énergie électrique dans des liaisons chimiques, les éléments
participant à la réaction existant sous forme dissoute dans un solvant. Les deux électrolytes qui stockent
l’énergie circulent dans deux circuits séparés, entre lesquels une membrane permet l’échange d’ions dans la
cellule galvanique. Au niveau de cette dernière, les substances dissoutes subissent une réaction chimique
de réduction ou d’oxydation, ce qui libère de l’énergie électrique.
Cette technologie se trouve au stade expérimental. La principale application réside aujourd’hui dans le
stockage intermédiaire du courant produit par des éoliennes.
Les données-cadre suivantes s’appliquent aux batteries à flux redox [OFEN, 2013]:
Avantages Inconvénients
‒ Puissance et capacité de stockage indépen- ‒ Nécessité d’équiper les batteries d’une électropompe
dantes l’une de l’autre, la taille des modules pour assurer la circulation des fluides dans le bloc
étant extensible à volonté accumulateur (boîtier)
‒ Nombre de cycles quasi illimité ‒ Matériaux de stockage coûteux
‒ Capacité de fonctionnement qualitativement ‒ Faible densité énergétique
indépendante de l’état de charge
Les batteries à flux redox possèdent les composantes de coûts suivantes [OFEN, 2013]:
En fonction de la taille de l’installation, on observe les coûts totaux suivants [OFEN, 2013]:
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2.1.2 Condensateurs à double couche
Les condensateurs à double couche sont des accumulateurs d’énergie électriques qui, du fait de leurs
faibles capacité de stockage et durée de décharge, conviennent uniquement à des tâches d’équilibrage à
très court terme, telles que la compensation de fluctuations de tension de très courte durée au sein du sys-
tème d’énergie électrique. Une double couche électrochimique est en soi à charge neutre: en l’espace de
quelques secondes, elle peut de nouveau libérer l’énergie qui y est stockée. Plus les charges positives et
négatives s’accumulent et plus la tension appliquée est élevée, plus la quantité d’énergie que l’on peut
stocker est importante. Il est donc essentiel de fabriquer des électrodes dont la surface spécifique est la plus
grande possible.
Les condensateurs à double couche sont des accumulateurs de courte durée visant à surmonter les pics de
puissance. Ils sont en outre utilisés hors réseau (off grid) dans les scénarios d’urgence, dans le domaine de
la basse et de la moyenne tension.
Les données-cadre suivantes s’appliquent aux condensateurs à double couche [OFEN, 2013]:
Avantages Inconvénients
‒ Densité de puissance élevée ‒ Faible densité énergétique
‒ Longue durée de vie
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hôpitaux et les installations industrielles. L’exemple le plus connu de volant d’inertie est la masse rotative
des turbines à gaz ou à vapeur. Les utilisateurs des volants d’inertie sont les gros consommateurs, les ges-
tionnaires de réseau et les fournisseurs d’électricité.
Au sein du système actuel d’approvisionnement en électricité, les volants d’inertie servent à l’alimentation
sans interruption et à l’alimentation électrique de secours. Dans ce domaine, leurs coûts de puissance spéci-
fiques sont compris entre 360 et 420 CHF/kW. Des applications destinées au maintien de la fréquence sont
par ailleurs en cours de développement, mais leurs coûts d’investissement, qui demeurent entre 2040 et
2400 CHF/kW, dépassent ceux des systèmes alternatifs fonctionnant à l’aide de batteries. Toutefois, la du-
rée de vie supérieure et les coûts d’entretien inférieurs des volants d’inertie pourraient leur permettre de
s’imposer là aussi. On ne dispose pour l’heure d’aucune autre donnée fiable en matière de coûts.
Les volants d’inertie présentent les avantages et les inconvénients mentionnés ci-dessous:
Avantages Inconvénients
‒ Charge et décharge rapides ‒ Décharge spontanée importante sous air ambiant
‒ Densité de puissance élevée
‒ Nombre illimité de cycles de charge et de
décharge
Dans le cas d’un accumulateur d’énergie magnétique supraconducteur, on fait passer un courant à travers
une bobine d’induction, ce qui génère un champ magnétique à l’intérieur de celle-ci. L’énergie est stockée
sous la forme d’un champ électromagnétique et peut ainsi à tout moment être retransformée via un onduleur
et sollicitée. Du fait de la supraconduction, les pertes liées à la charge et à la fourniture sont très faibles.
Pour pouvoir fonctionner, la bobine doit cependant être refroidie à des températures extrêmement basses.
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Un apport continu d’azote liquide ou d’hélium liquide est indispensable afin d’atteindre des températures de
-269 °C. Or, cela consomme de l’énergie.
Avantages Inconvénients
‒ Puissance élevée disponible en un laps de ‒ Faible densité énergétique
temps très court ‒ Température de fonctionnement très basse
‒ Longue durée de vie
Les bobines supraconductrices se trouvent encore à un stade de développement précoce et font l’objet de
tests techniques. Il est donc pour l’heure impossible de disposer de données fiables en matière de coûts.
On distingue trois types d’accumulateurs de chaleur. Les accumulateurs de chaleur sensible changent de
température au cours de leur charge ou de leur décharge, tandis que les accumulateurs de chaleur latente
changent d’état physique lors de ce processus. Quant aux accumulateurs thermochimiques, ils emmagasi-
nent de la chaleur via des réactions endogènes ou exogènes. La technologie de stockage par chaleur sen-
sible se prête à une application décentralisée.
Les accumulateurs de chaleur sensible offrent une solution déjà existante sur le marché, conçue pour
l’équilibrage de la charge journalière dans le domaine de la moyenne tension. Les gestionnaires de réseau
ou les fournisseurs d’électricité peuvent les utiliser pour stocker l’énergie en excédent. En principe, de l’eau
est chauffée dans une cuve de stockage, ce qui permet d’équilibrer la charge d’un réseau de chauffage à
distance. Une récupération de courant n’est toutefois pas pertinente avec ce type d’accumulateurs.
Les petits consommateurs ont eux aussi accès à cette technologie. La plupart des ménages suisses dispo-
sent d’un chauffe-eau personnel – un accumulateur de chaleur sensible. Celui-ci est alimenté en énergie
électrique via le réseau de distribution public ou via leur propre installation solaire. La production d’eau
chaude par le biais d’une pompe à chaleur serait cependant encore plus efficace.
Des recherches sont menées pour mettre au point des accumulateurs de chaleur sensible destinés au
stockage saisonnier de longue durée; cette technologie est actuellement au stade du test technique de mar-
ché.
En ce qui concerne les accumulateurs de chaleur, on ne dispose pour l’heure d’aucune donnée fiable en
matière de coûts, ces derniers dépendant indirectement de l’étendue des installations.
Les données-cadre suivantes s’appliquent aux petits et moyens accumulateurs de chaleur [OFEN, 2013]:
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‒ Densité de stockage d’énergie: 25 kWh/m (eau)
‒ Puissance: 100–500 MW
‒ Rendement: 50–90%
‒ Durée de stockage: de plusieurs heures à plusieurs jours
‒ Coûts spécifiques: 0,12–12 CHF/kWh
‒ Stade de développement: commercial
Les accumulateurs de chaleur présentent les avantages et les inconvénients mentionnés ci-dessous:
Avantages Inconvénients
‒ L’eau possède une importante capacité ‒ Le taux de décharge spontanée est élevé; une opti-
thermique spécifique. misation est possible via des cuves sous pression.
‒ Le système est rentable en cas de tempéra- ‒ La reconversion en électricité ne s’avère pas perti-
tures basses et moyennes (jusqu’au point nente.
d’ébullition).
‒ L’eau est un fluide facile à transporter.
Avantages Inconvénients
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‒ L’hydrogène est un accumulateur d’énergie ‒ Il n’existe pas encore de turbines à hydrogène pur
de longue durée. commercialisables.
‒ Il est possible de stocker de très grandes ‒ Le stockage de l’hydrogène coûte cher (excepté
quantités d’énergie. dans des cavités).
‒ Le rendement obtenu est faible.
Avantages Inconvénients
‒ Possibilité d’utiliser l’infrastructure existante ‒ Pertes importantes
(pipelines, centrales à gaz à cycle combiné) ‒ Coûts élevés
‒ Possibilité de recourir aux réservoirs de gaz
existants
Qu’elles soient basées sur l’hydrogène ou sur le méthane, les installations «power to gas» se trouvent en-
core en phase pilote. Si l’électrolyse de l’hydrogène est une technologie éprouvée de longue date, elle a
pourtant été utilisée jusqu’ici dans des applications de niche telles que le traitement de surface et la galvani-
sation, ainsi que dans des installations de petite taille, car la production conventionnelle d’hydrogène à partir
de naphta et de gaz naturel est sensiblement moins coûteuse. Les systèmes d’électrolyse utilisés dans le
cadre de la conversion d’électricité en gaz se situent à la limite supérieure des tailles d’installations actuel-
lement usuelles.
C’est pourquoi seules des déclarations limitées peuvent pour l’heure être formulées en matière de coûts.
Les coûts d’investissement des installations d’électrolyse, qui seront utilisées à l’avenir pour fabriquer de
l’hydrogène à l’aide d’électricité issue de sources d’énergie renouvelables, varient entre 1200 et
2400 CHF/kW selon la taille des installations. S’y ajoutent d’autres coûts pour les compresseurs, les accu-
mulateurs et autres infrastructures pouvant atteindre 50% des coûts d’investissement de l’électrolyseur. On
table sur une baisse des coûts spécifiques en cas d’application à grande échelle et de net agrandissement
des installations. Les évaluations de coûts relatives à la méthanisation sont encore plus incertaines, car
cette dernière n’est pour l’instant pas possible à grande échelle via la réaction de Sabatier. En règle géné-
rale, la méthanisation implique à l’heure actuelle des investissements supplémentaires à hauteur de 50% de
l’investissement consenti pour l’électrolyse effectuée en amont.
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3. Cas de figure retenus pour l’utilisation des accumulateurs décentralisés
Les variantes susmentionnées montrent que le développement des technologies de stockage pour
l’utilisation dans des réseaux locaux et régionaux de distribution d’électricité a progressé. Les applications
variées rendues possibles par ces technologies sont intéressantes. Les utilisateurs souhaitent en effet opti-
miser leur consommation et leur production dans les domaines énergétiques de l’électricité, de la chaleur et
de la mobilité.
Il existe tout d’abord des acteurs du marché qui installent leurs propres installations solaires par pure convic-
tion afin de produire de l’électricité ou de la chaleur.5 Des accumulateurs décentralisés locaux permettent
alors de mettre à disposition l’énergie à une date ultérieure. Ce segment n’est pas mû par des considéra-
tions économiques.
D’autres petits consommateurs s’efforcent de maximiser leur bénéfice en stockant leur production
d’électricité excédentaire pour leur consommation propre.
Il n’est pour l’heure pas encore possible de mettre de l’électricité à la disposition du marché en périodes de
prix élevés, car des tarifs variables s’appliquent en fonction de la plage horaire considérée (haut et bas ta-
rifs). Ce n’est que dans le cadre d’une libéralisation totale du marché que des prix dynamiques, s’inspirant
davantage du prix du négoce de gros, pourraient être proposés.
Différents exemples montrent la façon dont on peut, à l’aide des technologies de stockage, utiliser sa propre
production d’énergie locale pour couvrir ses besoins en cas de prix du marché élevés, ou dont on recourt à
ses propres accumulateurs pour stocker de l’électricité à bas prix et la consommer soi-même quand les prix
4 La consommation annuelle de courant d’un appartement de quatre pièces équipé d’une cuisinière électrique s’élève en moyenne à 2,5 MWh.
5 Le terme générique d’installation solaire recouvre les installations photovoltaïques et héliothermiques. Les installations photovoltaïques produisent du
courant électrique, tandis que les installations héliothermiques génèrent, par le biais de l’énergie solaire, de l’énergie thermique utilisable (p. ex. pro-
duction d’eau chaude).
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du marché sont élevés ou la vendre ultérieurement à d’autres acheteurs. Là encore, l’utilisation des techno-
logies de stockage est mue par la maximisation des bénéfices.
Les gestionnaires de réseau de distribution régionaux et suprarégionaux sont responsables aux niveaux de
réseau 7 et 5. A partir du niveau de réseau 3, les réseaux sont bidirectionnels et on utilise des technologies
de stockage à moyenne ou grande échelle.
L’électricité produite par des installations solaires, qui varie en fonction des conditions météorologiques, peut
pousser le réseau de distribution à ses limites techniques. Le gestionnaire a pour mission de développer les
capacités du réseau de distribution ou de trouver des solutions alternatives en matière de régulation. Les
technologies de stockage décentralisées peuvent contribuer à gérer la charge et à compenser la production
stochastique.
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décharge et la puissance. Comparées à la technologie lithium-ion, les batteries plomb-acide présentent tou-
tefois des coûts de stockage légèrement inférieurs et des coûts d’investissement moindres.
L’autonomie et la sécurité d’approvisionnement sont d’autres facteurs que les petits consommateurs pren-
nent en compte dans le choix d’une technologie de stockage. Un logement isolé, p. ex. un appartement de
vacances à la montagne, ne doit pas obligatoirement être raccordé au réseau de distribution d’électricité. Il
existe en outre des situations dans lesquelles le bâtiment se retrouve déconnecté du réseau (p. ex. ava-
lanches, inondations). C’est pourquoi ce consommateur a besoin d’une alimentation électrique de secours,
indépendamment du fait qu’il produise son propre courant ou soit raccordé au réseau de distribution. Les
batteries plomb-acide ou lithium-ion se prêtent également à de telles applications.
Etant donné que de plus en plus de consommateurs souhaitent par pure conviction consommer l’énergie
qu’ils ont produite et la stocker en cas de surproduction, peu importe qu’ils bénéficient ou non d’un bon rac-
cordement au réseau. Ces utilisateurs sont intéressés par une solution de stockage sans motivation écono-
mique et, pour des raisons d’ordre qualitatif ou émotionnel, aimeraient disposer de leur propre source
d’énergie renouvelable à des fins de consommation propre.
Lorsque le nombre d’installations de production d’énergie décentralisées injectant de l’électricité sur le ré-
seau augmente, les gestionnaires de réseau de distribution doivent cependant réfléchir aux possibilités
d’optimisation du réseau. Il s’agit d’évaluer si un développement du réseau s’avère judicieux ou s’il faudrait
plutôt envisager de recourir à des technologies de stockage décentralisées. Un gestionnaire de réseau de
distribution peut alors utiliser des accumulateurs à des points névralgiques de ce réseau pour ainsi pratiquer
une gestion coordonnée de la charge. Une gestion de l’injection par le gestionnaire de réseau de distribution
chez le producteur, au sens de l’exploitation d’une centrale électrique virtuelle, peut décharger le réseau de
distribution. L’injection d’énergie électrique via des accumulateurs situés à proximité immédiate du lieu de
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production serait ainsi réglée à partir d’un emplacement centralisé. Cela permet d’une part au gestionnaire
de réseau d’assurer la stabilité de la charge et, d’autre part, aux producteurs de maximiser leur consomma-
tion propre.
Les batteries sodium-soufre et lithium-ion sont aujourd’hui en mesure de répondre à ce cas de figure. A
l’avenir, les batteries à flux redox doivent elles aussi pouvoir être utilisées dans ce but.
Les petits et gros consommateurs peuvent eux aussi recourir à des accumulateurs de chaleur sensible par
le biais de leurs installations solaires, p. ex., qui injectent le fluide caloporteur chauffé dans leur propre circuit
de chauffage.
Dans ce cas de figure, il convient de souligner que la conversion d’une forme d’énergie en une autre en-
traîne des pertes. Il faut donc examiner les pertes de rendement correspondantes au cas par cas afin de se
prononcer sur la rentabilité d’une telle solution. Une étude de faisabilité devrait évaluer la durée de la pé-
riode pendant laquelle les prix de l’électricité sont bas, ainsi que les coûts d’investissement de la technologie
de stockage et les recettes attendues de la fourniture de gaz ou de chaleur.
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4. Sources
OFEN 2013 Energiespeicher in der Schweiz – Bedarf, Wirtschaftlichkeit und Rahmenbedingungen
im Kontext der Energiestrategie 2050 (Le stockage de l’énergie en Suisse: besoins, ren-
tabilité et conditions-cadres dans le contexte de la Stratégie énergétique 2050; étude
disponible en allemand uniquement, résumé en français)
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