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Première Vendredi 27 mars 2020

Spécialité Histoire, Géographie, Géopolitique, Sciences politiques


Étude critique de document(s)

Thème 3. Les frontières


EVALUATION

Consigne : Par une étude critique des documents, vous montrerez en en quoi consiste la frontière selon le Président
des États-Unis, Donald Trump. Pour cela vous montrerez les enjeux des frontières à l'échelle des États-Unis, puis au
niveau de l'ordre mondial et finalement pour le Président D. Trump.

DOCUMENT 1 : Discours de D. Trump à l'ONU en septembre 2019 (visible au lien suivant, tout comme l'intervention
d'E. Macron : http://webtv.un.org/search/united-states-president-addresses-general-debate-74th-
session/6089079269001/?term=trump&lan=english&cat=74th%20Session&sort=date
http://webtv.un.org/search/france-president-addresses-general-debate-74th-session/6089155180001/?
term=macron&lan=english&cat=74th%20Session&sort=date
DOCUMENT 2 : croquis de la frontière entre les EU et le Mexique

INTRODUCTION

La définition de la frontière est au cœur des enjeux actuels, les réactions politiques à la pandémie du COVID-19
en sont le paroxysme. De manière succincte, la frontière se définit comme l'enveloppe extérieure d'un État, la ligne
imaginaire délimitant un territoire. Afin de préciser cette question, nous disposons d'un discours du président des États-
Unis en exercice, le républicain D. Trump, prononcé le 24 septembre 2019 lors de l'ouverture 74e session de l'Assemblée
générale de l'ONU, événement donnant le la des relations internationales. Ce discours adressé aux dirigeants des pays
du monde clarifie la position diplomatique des États-Unis. Pour compléter ce point de vue, un croquis nous présente les
enjeux économiques et démographiques à la frontière américano-mexicaine. Par conséquent, en quoi consiste la
frontière selon D. Trump. Pour cela, nous aborderons les enjeux des frontières à l'échelle des États-Unis, puis des
relations internationales et finalement nous mettrons en lumière les intérêts particuliers de la vision trumpienne.

I. Une approche conservatrice de la frontière ?


Depuis la conférence de Berlin, la frontière est vue comme un marqueur spatial de la souveraineté politique des
États, une limite de protection seulement ouverte en certains points, est-ce le cas pour le 45e président des États-Unis ?

A. Contrôler les échanges économiques


> « délocalisation des emplois » (DOC 1, l. 11) : A rebours de l'effacement des frontières lié à la mondialisation, D. Trump
dénonce des accords de libre-échange mis en place par le GAT puis l'OMC.
> « j'ai imposé d'importants droits de douanes à hauteur sur les biens fabriqués en Chine » (DOC 1, l.18-19) : la douane
est un sas fiscal entre le territoire national et l'espace mondial, instrument du rapport de force instauré par D. Trump vis-
à-vis de la RPC.
> DOC 2, villes transfrontalière de Brownsville – Matamoros + 600 maquiladoras (DEF : sous traitant fonctionnant en
réseau avec une FTN des États-Unis) : La proximité avec la frontière crée une interface propice aux échanges mais la
frontière reste une ligne démarquant des niveaux de vie différents (PIB/hab./Etat) rappelant la limite Nord- Sud.

B. Empêcher les flux humains


> « l’un de nos défis les plus critiques est l’immigration clandestine » (DOC 1, l. 26) : une gestion à géométrie variable
(frontière fermée aux flux humains provenant du Sud, ouverte au Nord), flux migrants illégaux marqueurs de
l'attractivité des États-Unis au delà de ses frontières, situation comparable à celle de l'UE aux franges de l'espace
Schengen (Melilla, Lampedusa, Chios)
> DOC 2 , absence de flux ! La frontière est envisagée de manière statique ! Le pourcentage de population hispanique
aux Etats-Unis (plus de 25% au Texas, moins de 5% au Nord) montre un espace frontalier fonctionnant comme un
gradient, à rebours d'une vision linéaire portée par D. Trump.

C. Réaffirmer les frontières pour renforcer une identité nationale


> « la voie de la paix, du progrès, de la liberté, de la justice et d’un monde meilleur » (DOC 1, l. 46) : valeurs cardinales
des États-Unis
> « une industrie artisanale d'organisation non gouvernementales et d'activistes radicaux » (DOC1, l. 28-29) : lutter
contre les organisations transnationales et les lobby sur le sol des États-Unis en faveur de frontière plus ouvertes
> « nous ne ratifierons jamais le Traité sur le commerce des armes » (l. 43) : la souveraineté nationale doit être protégée
par les frontière au nom des valeurs des États-Unis

= D. Trump envisage la frontière comme un filtre devant être plus hermétique pour défendre les intérêts nationaux (DOC
1), en sous estimant l'intégration fonctionnelle avec ses partenaires internationaux (DOC 2).

II. Un ordre international fondé sur les frontières ?


= Comment la frontière nous éclaire-t-elle sur la nature de l'ordre mondial trumpien ?

A. Négocier les frontières par des accords bilatéraux


> « l'Accord États-Unis-Mexique-Canada » (DOC 1, l. 14), un accord « bipartite » (ou un accord contraint par les États-
Unis?) : La frontière est un objet de négociation avec le Mexique (« 27.000 soldats », l. 34).
> « un nouvel accord commercial magnifique » (DOC 1, l. 15-16) : la frontière est l'objet d'alliance (RU), une prise de
position politique du président des États-Unis en faveur du BREXIT (un divorce frontalier en cours).

B. Faire respecter les frontières internationales au nom de la souveraineté nationale


> « Nous avons assisté à la naissance de nations », (DOC 1, l-4) : Référence aux nouveaux États indépendants nés dans
les années 1960 dans le cadre de la décolonisation, une période de multiplication des frontière au XXe siècle
> « que la Chine […] respecte le traité contraignant qu'elle a signé avec les Britanniques » (l. 33) : Le cas de Hong Kong
est un enjeu majeur pour sur la définition de la frontière (la formule « un pays, deux systèmes » de Deng Xiapoing en
1997 lors de la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la RPC est-elle vraiment applicable? Un symbole érigée
par Trump pour caractériser l'attaque d'un système libéral par un régime communiste).

C. S'affranchir des frontières au nom des valeurs étasuniennes ?


> « déterminer à soutenir ceux qui vivent sur le continent sous une oppression brutale » (DOC 1, l.36) : un droit
d'ingérence de la puissance américaine ? De nombreuses opérations clandestines ont été menées par la CIA durant la
Guerre froide (coup d'état d'Arbenz au Guatemala en 1954). Trump a proféré des menaces d'intervention au Venezuela
contre le régime de Maduro, le continent est vu comme « l'Arrière-cour » stratégique des États-Unis.

= La gestion de la frontière par D. Trump a pour but d'organiser la puissance des États-Unis en cercles d'influences, elle
montre un ordre mondial trumpien fondé sur l'unilatéralisme et le rapport de force.

III. Un discours de politique intérieure ?


= Ce discours est-il seulement la profession de foi de D. Trump au sujet des relations internationales ?

A. Une vision géopolitique héritée de la Guerre froide


> « le monde a entendu s’exprimer des présidents et des Premiers ministres au pic de la Guerre froide » (DOC 1, l. 4) :
anachronisme, le seul vestige de la division du monde par une frontière idéologique est le cas des deux Corées
> « Les États-Unis ne seront jamais un pays socialiste » (DOC 1, l.39-40) : logique idéologique bipolaire réactivée pour
adresser ce message à son électorat conservateur

B. Un discours à contre-emploi ?
> D. Trump prononce ce discours devant l'ONU, une organisation multilatérale par excellence.
> « L'avenir n'appartient pas aux mondialistes » (DOC 1 : l. 12) : Cela illustre la frontiérisation du monde (renouvellement
voire obsession de la frontière selon M. Foucher)
> DOC 2 : le tracé de la frontière (non expliqué en légende!) tente probablement ici d'illustrer le processus de
matérialisation de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique au moyen d'un mur.

C. Une propagande électorale


> « Quelques personnes se sont enrichies aux dépens de la classe moyenne » (DOC 1, l. 11-12) : discours électoraliste à
destination des citoyens américains affectés par le chômage. Paradoxalement, la réussite personnelle de D. Trump liée à
la financiarisation de l'économie illustre parfaitement ce qui est dénoncé.
> « Renouveau nationale » (DOC 1, l. 8-9) : « Make America Great Again » (slogan de l'élection de 2016)
« L'avenir appartient aux patriotes » (DOC 1, l. 6) : couleur nationaliste du programme de D. Trump, dans la vague du
courant conservateur du Tea Party

= A l'image du slogan « America's first » et de l'orientation de la politique étrangère des États-Unis vers l'unilatéralisme,
ce discours a moins vocation a affirmer le leadership international de D Trump que de confirmer sa posture sur la scène
nationale au vu de la course à sa réélection.

CONCLUSION

Au vu de son intervention à l'ONU, la frontière selon le président D. Trump est un marqueur essentiel de la
souveraineté et de la puissance des États-Unis, elle est donc envisagée de manière hermétique comme un outil de
rapport de force à l'échelle nationale et internationale mais dont la définition est à géométrie variable car les États-Unis
se réservent le droit d'ingérence (apports). Sur ce plan, la nuance apportée par le document deux, dégagée des visées
politiques et électoralistes du discours, est très instructive car, plus qu'une ligne de démarcation, la frontière apparaît
comme une synapse permettant les échanges entre deux systèmes étatiques. Dès lors la définition de la frontière par D
Trump est un symbole de la résurgence des sentiments nationalistes et de la faillite des instances internationales à
dépasser les intérêts particuliers (limites).

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