PAT H O L O G I E D U B Â T I M E N T
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Décollements de peinture
sur plafonds neufs, en béton
Les plannings de chantier trop serrés
sont à l’origine de désordres spectaculaires des finitions
sur plafonds en béton de locaux neufs.
Stade ultime du sinistre, les écailles se détachent du béton.
D ans les systèmes constructifs actuels, les planchers
sont réalisés sur le principe des prédalles en béton recevant
une dalle coulée, elle-même en béton.
Les prédalles sont de fabrication foraine ; rapidement
démoulées après confection, elles sont posées à l’avance-
ment du chantier et reçoivent immédiatement le coulage du
corps de la dalle.
Ce complexe demande plusieurs mois de séchage, l’es-
sentiel des mouvements de départ d’humidité s’effectuant
vers la partie inférieure de la prédalle (partie supérieure sou-
vent bloquée par les matériaux de sol, et phénomène de gra-
vité).
Or, les retards quasi-systématiques de chantier imposent,
pour pouvoir assurer la livraison des ouvrages à la date pré-
vue, une intervention prématurée du peintre (généralement
dans les quatre à six semaines suivant les travaux de gros
œuvre).
Il s’ensuit des défauts dont la chronologie est systémati-
quement la même dans tous les cas :
Apparition de marbrures,
en transparence du revêtement.
Le resuage d’humidité en sous-face des prédalles, entraîne,
les reliquats de produits de décoffrage restés nichés dans les
microanfractuosités du béton. Ce mélange coloré imprègne
l’enduit de peintre et provoque la formation d’auréoles bru-
nâtres visibles au travers du film de peinture de finition.
Naissance de microfissures rectilignes :
De très fines fissures (0,1 mm d’ouverture, au maximum),
apparaissent ça et là, plus particulièrement au droit des
microfissures et fissures du béton, mais également de façon
diffuse.
Formation d’un réseau de microfissures :
Les fissures se resserrent et forment des figures en “étoile”.
Soulèvement du complexe de finition :
A partir des fissures, le complexe enduit + peinture se sou-
lève, jusqu’à formation d’écailles de forme caractéristique
concave, plus ou moins prononcée.
Stade final : décollement du complexe
Au stade ultime, les écailles se détachent du subjectile béton ;
la rupture d’adhérence se produit, soit dans la masse de
l’enduit (il en reste une fine couche, particulièrement pulvéru-
lente, sur le béton), soit de façon très nette entre l’enduit et
le béton, ce dernier se trouvant mis à nu.
Parfois, lorsqu’il en existe, c’est le ragréage du maçon qui
est entraîné.
Dans tous les cas, les désordres
résultent d’une double action :
• Action de l’eau résiduelle du gâchage du béton, à l’origine :
- d’un ramollissement et d’une altération du complexe de
finition par hydrolyse partielle de sa phase liante (phéno-
mène de saponification dû à l’alcalinité du béton),
- d’une poussée (effet de la diffusion de vapeur d’eau).
• Effet de traction exercée par les peintures de finition du
type alkyde (glycérophtalique).
Lorsque les contraintes, décrites ci-avant, se révèlent supé-
rieures aux forces de cohésion ou d’adhérence de l’enduit
de peintre, on assiste aux phénomènes décrits précédem-
ment.
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Quelques investigations :
• Mesurer le taux d’humidité à cœur du subjectile béton.
Utiliser des humidimètres de contact, à principe capacitif.
Rappel : le DTU 59-1 “Peinture” impose un maximum de
5 % (en masse) avant mise en peinture.
• Mesurer le pH en surface du béton ; le pH ne doit pas
excéder 12.
• Vérifier si le béton a reçu une impression (obligatoire) avant
enduisage.
• Effectuer un essai de quadrillage du complexe de finition,
à l’aide d’une lame métallique, et vérifier ainsi l’adhérence du
revêtement.
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En conclusion : le simple oubli du bon sens, qui veut qu’un
produit de finition doive impérativement être appliqué sur un
support sec, conduit à des désordres dont le montant des
réparations est sans commune mesure avec la perte d’ex-
ploitation liée à un éventuel retard de livraison des ouvrages.
En effet, la réfection impose un décapage total des pla-
fonds, et de laisser en l’état plusieurs mois les surfaces
mises à nu, pour permettre le séchage des dalles jusqu’alors
“bloquées” par le système de peinture, avant d’envisager
toute reprise.
Outre les nuisances ressenties par les occupants des
lieux sinistrés, les précautions indispensables à mettre en
place, dans le cas de certains locaux professionnels (labora-
toires, salles d’informatique, enceintes hospitalières...),
occasionnent généralement des coûts très élevés.
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