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Jugement n°29/2005-2006 du 14 décembre 2005, MOUKON A EBONG

Martin contre Etat du Cameroun (MFPRA).
Attendu que par requête enregistrée au greffe de la chambre administrative de la Cour
suprême le 21 aout 2001 sous le n°1027, le sieur MOUKON A EBONG Martin a saisi la
susdite juridiction, pour s’entendre prononcer l’annulation de la décision
n°526/13/MFPRA/DPE/SDPF/SPAT/BI du 24 janvier 2001 du ministre de la fonction
publique et de la réforme administrative portant rejet de sa demande d’intégration ainsi que la
reconstitution rétroactive de sa carrière administrative ;
Attendu qu’à l’appui de son recours, il fait valoir qu’ayant été recruté à l’école
supérieure des sciences et des techniques de l’information, il n’a pu être intégré en qualité de
fonctionnaire dans l’administration camerounaise. Qu’une telle attitude de l’administration
est constitutive d’excès de pouvoir, car violant le sacro-saint principe de l’égalité d’accès aux
emplois publics.
L’Etat du Cameroun par la voix de son représentant, fait valoir que le sieur
MOUKONG A EBONG Martin était titulaire d’une double nationalité. Et que c’est en qualité
de centrafricain qu’il a été admis à l’ESSTI et non comme camerounais ;
Que sa demande d’intégration constitue une manœuvre frauduleuse preuve de la
mauvaise foi du requérant. Par conséquent, sollicite le rejet pur et simple de sa requête.
Attendu que le principe d’égalité que prévoit la Constitution du Cameroun emporte
l’égalité des chances d’accès aux emplois publics ;
Qu’il en résulte qu’au moment de postuler à un emploi public, tous les candidats
doivent compétir au même pied d’égalité ;
Attendu par ailleurs que nul ne saurait profiter de sa propre turpitude ;
Attendu en l’espèce que pour postuler à l’entrée à l’école supérieure des sciences de
l’information, et éventuellement à un poste de journaliste dans la fonction publique
camerounaise, tous les candidats de nationalité camerounaise de la promotion du requérant à
l’ESSTI se sont soumis à la sanction d’un concours ;
Attendu que le requérant, jouissant de la double nationalité camerounaise et
centrafricaine, mais se prévalent de cette dernière, a été recruté à l’ESSTI sur titre comme
candidat boursier de la République centrafricaine ;
Qu’il est dès lors malvenu à solliciter son recrutement en qualité de journaliste dans la
fonction publique ;
Qu’il s’ensuit que son recours n’est pas fondé et qu’il encourt le rejet.