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COURS DE LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT

SÉRIE N°02
PREMIERE ENFANCE DE 0 À 3ANS

OBJECTIF PÉDAGOGIQUE :
À l’issue de ce cours, le stagiaire doit être capable de comprendre les principes et les
facteurs influençant la croissance et le développement intégral de l’enfant durant la
première enfance.

PLAN DE LA LEÇON :
I- LE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE
II- LE DEVELOPPEMENT SENSORI-MOTEUR
III- LE DEVELOPPEMENT SOCIO- AFFECTIF
IV- LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
V- LES RISQUES PHYSIQUES
VI- LES RISQUES PSYCHIQUES
VII- LA RELATION MERE- ENFANT

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I. LE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE (PSYCHOMOTEUR)
Le développement physique ou psychomoteur est l'évolution des acquisitions sensorielles,
motrices et cognitives d'un individu au cours de sa vie. Il est évaluable par l'analyse de son
comportement.
Ce développement est important chez le nourrisson et l'enfant, car pendant cette période de
la vie les acquisitions sont les plus nombreuses. Et un retard de développement psychomoteur
peut évoquer une pathologie neuropédiatrique ou pédopsychiatrique.
Le développement physique de l’enfant de la naissance à 3ans est très important, il ne peut
se faire que suivant un mode interactif entre ses différentes composantes et avec
l'environnement relationnel de l'enfant.
Le terme de « développement psychomoteur » indique le caractère indissociable des aspects
corporels et psychiques du développement. Il implique le parallélisme et la concomitance des
progrès sur deux plans :
- La maturation neuromusculaire (tonus, motricité, sens).
- Le développement psychoaffectif, cognitif et social. Le pivot de ces interactions est en fait
social, soutenu par l'ensemble des émotions et des affects, des modifications toniques,
mimiques et kinesthésiques que l'enfant éprouve au début de sa vie.
Les premières cognitions, par exemple, s'organisent grâce aux interactions qui s'accumulent
et à la synchronisation des vocalises et des échanges de regards entre le bébé et sa mère.
L'histoire psychomotrice diffère pour chaque enfant. Chaque situation requiert donc la plus
grande attention, et une approche personnalisée pour identifier au plus tôt les signaux émis
par l'enfant et sa mère. Le développement psychomoteur s'accomplit selon une succession
d'étapes incontournables mais avec un rythme propre à chaque enfant, et une chronologie
relativement souple dans une certaine mesure.
Pour les besoins de l'exposé les développements sensoriels, moteurs, psychoaffectif et
cognitifs sont traités de façon différenciée. Cependant l'enfant grandit comme une entité
globale, et les différents apports du développement s'enrichissent et se répondent dans un
processus dynamique où les contextes sociaux et culturels ont toute leur importance.
Le développement psychomoteur de l'enfant suit plusieurs étapes :

 1re phase : nourrisson (de la naissance à 1 mois) qui est une période impulsive pure où la
motricité est spontanée il s'agit de réaction automatique primaire (réflexe archaïque) ;
 2e phase : phase émotionnelle : décrite par Henri Wallon ; la motricité perd de son
caractère impulsif ;
 3e phase : phase de perfectionnement ; contrôle tonico-moteur (« exubérance motrice »)
apparition de la latéralisation (droitier/gaucher).

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Tableau 1 : Développement psychomoteur de l’enfant

De la naissance à 3 ans
âge Motricité Préhension Langage Compréhension

Hypertonie des Grasping(reflexe Attentif


membres d’agrippement) aux sons
Naissance
Hypotonie axiale
1 mois
Assis : cyphose dorsale
V : position fœtale

Tenu tête quelques Grasping plus Vocalises Sourire social


instants et vacille discret
D : attitude Mains souvent
2 mois
asymétrique ouvertes
V : appui avant-bras,
soulève tête à 45°

Intérêt pour son corps : Préhension au Cris de


âge du « regard de la contact plaisir
main » Gazouillis
D : mouvement de
3 mois flexion et d’extension
des MI
V : appui avant-bras,
soulève tête de 45 à
90°

Assis : tient sa tête Mains au centre Rit aux Enlève serviette posée
D : roule dos-côté Essaie éclats sur son visage
V : appui coude, tête d’atteindre les Gazouille
4 mois 90°, extension MI objets avec les beaucoup
mains. Joue avec
hochet mais le
perd souvent

D : pédalage Préhension Ton Sourit à son image dans


V : appui avant-bras en volontaire moqueur le miroir
5 mois hyperextension. Fait cubito-palmaire :
l’avion, essaie de se Objets à la « agueu »
retourner ventre-dos bouche

Assis en trépied Préhension Lallations Permanence de l’objet


D : saisit ses pieds, se volontaire Tend les bras
retourne dos-ventre globale bien
6 mois
V : appui mains acquise
Debout : stade du Tient 2 cubes
sauteur

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Assis : stade du Relâchement Syllabes : Imite actes simples
parachutiste volontaire ba, da, ka Répond à son prénom
D : pieds à la bouche global
7 mois
V : poids du corps sur Début de
une main pour saisir préhension en
objet pince inférieure

Tient assis seul Perfectionne Imite des Comprend le « non »


D : peut s’asseoir seul pince inférieure sons Cherche jouets jetés
en prenant appui sur Déliement de Combine
un côté l’index des
8 mois
V : fait l’ours syllabes :
1er mode de dada-baba
locomotion : les
retournements

Assis, pivote sur ses Préhension en Syllabes Notion d’outil


fesses pince redoublées Apprend à tendre un
V : rampe supérieure : « papa- jouet
9 mois
Se met debout en se mama » Compare 2 cubes
tenant aux meubles non
différencié

4 pattes Pince « papa- Fait « au revoir »,


Se met debout, supérieure plus maman » « bravo »
10 mois
« chevalier servant » fine bien Notion de contenant et
différencié de contenu

Marche de l’ours Pointe son Langage Emboîte les objets


Début des 1ers pas index global Encastrement : met
Marche le long des significatif rond
11-12 mois meubles Mots Envoie balle
phrases Comprend phrases
2 mots simples
significatifs

Marche seul Relâchement Perfectionn Demande objets en


Monte escalier à 4 manuel fin et e son pointant du doigt
pattes précis langage Tour de 2 cubes
15 mois Se met debout sans Tient sa global
appui cuillère, significatif
gribouille 4-6 mots
significatifs

Monte-descend Lance balle Jargon Intérêt pour livres


escaliers en se tenant Mange seul mature d’images, désigne 1-2
à la rampe Aime faire des 7-10 mots images
18 mois
Début course, saut 2 gribouillis Comprend 1-2 ordres
pieds Montre 2-3 parties du
Marche à reculons corps

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Monte-descend Souplesse du Explosion Propreté de jour
escaliers sans alterner poignet du (18-24 ms)
les pieds Dévisse vocabulaire Aide pour se
2 ans Court vite couvercle Phrases déshabiller
Tape dans ballon 2,6 ans : copie explicites Compte jusqu’à 3-4
rond Utilise « je- Nomme 4-5 images
moi-tu »

Monte-descend Bonhomme Avalanche Connaît comptines


escaliers en alterné têtard de Compte jusqu’à 10
Saute sur un pied Copie une croix questions : Nomme 8 images et 8
Fait du tricycle Tour de cubes pourquoi ? parties du corps
3 ans
S’habille seul Utilise
correcteme
nt le temps
des verbes

II. LE DEVELOPPEMENT SENSORI-MOTEUR :

1- Développement sensoriel :

1.1- Audition :
L'enfant entend dans l’utérus. Dès la naissance il tourne la tête vers une source sonore, sans
toutefois distinguer les différentes sources sonores. Cette localisation de la source sonore se
fera vers le troisième mois, ce qui lui permettra de distinguer les bruits et les voix. La
maturation du système auditif sera effective vers le sixième mois, le bébé étant alors sensible
aux intonations et à la musique.
Un trouble de l’audition peut être détecté à l'examen du huitième jour. Il peut aussi survenir
plus tard, par exemple du fait d'une otite chronique. L'enfant ne réagit pas à l'appel ou au
bruit, ne développe pas un langage structuré, paraît trop sage. On peut observer un retard de
la parole, des difficultés scolaires, un repli sur soi ou une hyperexcitabilité.

1.2- Olfaction :
Sens important dès la vie fœtale, puisque le fœtus perçoit l'odeur de sa mère contenue dans
le liquide amniotique. L'olfaction est ainsi à la base de l'attachement mère-enfant dès la
naissance. Un linge ou un « doudou » imprégné de l'odeur de la mère facilite la réassurance
du bébé en l'absence de la mère (par exemple au berceau).

1.3- Gout :
Le bébé perçoit quatre saveurs primaires : salé, sucré, acide, amer. L'allaitement maternel
favorise la découverte de ces saveurs différentes et développe le gout (via le développement
des papilles gustatives), de même que la diversification alimentaire ultérieure.

1.4- Vision :
 À la naissance, l'acuité visuelle est de 1/10, la perception nette se situe vers 30–50 cm de
distance. Les paupières s'ouvrent et se ferment continuellement, telles celles d'une
poupée.
 Vers 8-10 jours, l'enfant fixe son regard sur les objets proches.
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 Vers 1 mois, arrêt des « mouvements automatiques » des paupières. Le bébé suit des yeux
les objets de grande taille proches de lui, sur un angle de 90° et sur un plan horizontal.
 À 2 mois le suivi des objets se fait sur un angle de 180°, toujours sur un plan horizontal.
Le bébé voit les couleurs de façon pastel (d'où les couleurs vives données aux jouets
destinés aux jeunes enfants). Il est attiré par les visages humains, les fixes et leur sourit.
 À 3-4 mois la vision est nette jusqu'à une distance de 80 cm, la poursuite du regard est
verticale aussi bien qu'horizontale.
 La vision binoculaire intervient vers 4-6 mois.
 À 6 mois le développement de l'œil est achevé.
 De 9 à 24 mois se met en place la coordination fine de la vision, aboutissant à la
perception de la profondeur.
 La vision périphérique s'installe de 12 à 18 mois.
 À 24 mois l'acuité visuelle est de 10/10.

1.5- Toucher :

Le toucher est l'organisateur psychique de l'être humain, le sens à partir principalement


duquel se développe le sentiment de l'unité du soi. Il est l'une des premières expériences du
fœtus et du nouveau-né, dans le corps-à-corps avec sa mère (par exemple lors de la tétée).
La compétence tactile joue un rôle important, au travers des manipulations répétées, dans la
découverte de son corps, des objets ensuite, puis dans l'apprentissage de l'environnement.

2- Développement moteur :
Il s'agit de la prise de contrôle progressive par l'enfant de son système musculaire au fur et à
mesure de la disparition de la motricité primaire (reflexes archaïques), de la maturation
du système nerveux central, de la progression de son éveil, et de la répétition de ses
expériences motrices. Ce développement moteur est indissociable du développement
sensoriel avec lequel il fonctionne en interaction permanente.

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3- Grandes lois du développement :
Le développement moteur est soumis à plusieurs lois, qui s'articulent selon un rythme variable
suivant l'enfant et l'environnement.

3.1- Loi de différenciation :


L'activité motrice est d'abord globale, puis s'affine, devient de plus en plus élaborée et
localisée. Le bébé passe d'une motricité réflexe à une motricité volontaire : reflexe
d’agrippement (grasping) à 1-2 mois, préhension au contact d'un objet placé dans sa main à 3-
4 mois, préhension volontaire à 5-6 mois.

3.2- Loi de variabilité :


La progression est non uniforme et non continue : périodes de progression rapide suivies de
stagnations et de possibles régressions. Chaque enfant évolue donc à son rythme (exemple de
la marche).

3.3- Loi de succession :

Elle se décompose elle-même en deux lois :

- Loi de progrès céphalo-caudale : le progrès moteur se fait du haut vers le bas du corps,
depuis la libération du point d'appui de la tête vers la verticalisation des membres
inférieurs ;
- Loi proximo-distale : du centre vers l'extérieur : le contrôle des segments proximaux du
corps, tels que le tronc et les épaules, intervient avant celui des segments distaux
comme la main.
-
4- Le développement des capacités posturales :
Durant les deux premiers mois la tête et le tronc sont mous, les membres hypertoniques
(toujours fléchis). Progressivement l'axe du corps se tonifie, et bébé peut tenir sa tête droite
et son dos ferme vers les 3e-4e mois, et peut vers la même période rouler sur le côté.
Vers le 5e-6e mois il acquiert la capacité de rester assis s'il est tenu. Il peut s'appuyer sur les
mains, rouler du dos sur le ventre, faire l'avion. Deux mois plus tard (7 e et 8e mois) il tient
assis seul, et peut jouer avec ses pieds.
La reptation se met en place vers six mois, et le déplacement à quatre pattes se met en place
lors du 8e mois. Les premiers pas apparaissent généralement entre 11 et 15 mois, en même
temps que la capacité à pousser un objet devant lui. La marche se développera
jusqu'au 18e mois, et jusqu'à trois ans l'enfant la perfectionnera jusqu'à pouvoir monter seul
un escalier, jouer au ballon, courir, sauter à cloche-pied.
4.1- Le développement des capacités de préhension :
Elle permet à l'enfant de se saisir de ce qu'il a vu, et ainsi d'appréhender le monde extérieur
par manipulation et découvertes.
Le nouveau-né possède un réflexe d'agrippement des objets placés dans sa main. Ce réflexe
évolue pour lui permettre vers les 3e-4e mois d'attraper un objet placé au contact de sa main.
À la même période il fait la découverte de ses mains. La préhension volontaire et prolongée
intervient aux 5e-6e mois, ce qui lui permet de porter les objets à sa bouche.

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La préhension s'affine progressivement. Les 7e-8e mois voient se développer la préhension en
pince inférieure (entre le pouce et le petit doigt), la préhension en pince supérieure (entre le
pouce et l'index) commençant à se mettre en place vers les 9e-10e mois. Dans le même temps
l'enfant acquiert la capacité à relâcher volontairement et à jeter les objets.
La pince supérieure se perfectionne vers la fin de la première année. Les deux années
suivantes permettent à l'enfant de maîtriser des gestes de plus en plus précis et complexes,
jusqu'à pouvoir manger ou se nettoyer seul, dessiner, tourner les pages d'un livre.

4.2- Conditions favorables du développement moteur :


Le développement moteur est lié non seulement à la maturation neurologique du cerveau,
mais dépend aussi d'un régime alimentaire adapté, de conditions de vie, d'habitat et
d’hygiène correctes, de la stimulation apportée par l'environnement, de l'affection
chaleureuse et sécurisante offerte par les parents et d'autres choses.
Le respect du développement de sa mobilité, et des activités adaptées au rythme de
développement de l'enfant, sont également indispensables. Il est donc important de lui
proposer des jouets correspondant à ses acquis, lui permettant de les approfondir et de faire
de nouvelles découvertes. Jusqu'à 6 mois on lui proposera ainsi plutôt des objets orientés vers
le « voir-entendre-toucher » (tels que peluches, hochets, mobiles musicaux, bouliers, tapis
d'éveil...). De 7 à 10 mois environ ce seront plutôt les compétences de « saisir-jeter-pousser-
mordiller » qui seront soutenus, par des objets tels que les cubes, les livres cartonnés, les
gobelets gigognes. Vers 11-12 mois l'enfant aimera empiler, combiner, disperser, et
appréciera les jouets à construire, les seaux, les pelles, râteaux… Puis viendront les jeux plus
complexes permettant de « faire et défaire » vers 13-18 mois, et d'observer, imiter, imaginer,
comprendre à partir de deux ans.

III. LE DEVELOPPEMENT SOCIO- AFFECTIF


Dans les premiers mois de sa vie, le nourrisson est absolument dépendant d'autrui pour sa
survie : il ne peut se déplacer ni se nourrir par lui-même.

Dans la plupart des sociétés humaines, à l'exception des sociétés industrielles modernes,
l'enfant est alors porté par sa mère (Barry et Paxson, 1971 ; Konner, 1972 et 1976 ; Blurton
Jones, 1972 ; DeVore et Konner, 1974). C'est dans ce contexte d'un rapport physique étroit et
continu que débute le développement des premiers contacts sociaux : interactions visuelles
et vocales, sourires et pleurs, échanges sensori-moteurs divers : en grande partie polarisée
sur les activités de soin et d'alimentation, l'interaction sociale se développe d'abord sur le
plan non verbal.

On a pu montrer que la dépendance du nourrisson ne l'empêche nullement d'être très actif et


de prendre beaucoup d'initiatives pour provoquer les comportements de soin et de jeu chez la
mère. Au cours de la première année de la vie, les interactions non verbales entre la mère et
l'enfant conduisent peu à peu ce dernier à se comporter différemment envers elle et envers
d'autres personnes moins familières : l'enfant apprend à distinguer le visage et la voix de sa
mère des autres visages et des autres voix, et une réaction de crainte (pleurer, détourner le
visage, etc.) apparaît face aux personnes non familières.

À mesure que l'enfant devient capable de trottiner et ensuite de marcher, ce comportement


différentiel par rapport à la mère se manifestera de plus en plus clairement, à divers niveaux.

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1- Les étapes du développement socio-affectif :
 De la naissance à 1 mois : le bébé réagit positivement au confort et à la satisfaction de
ses besoins et négativement à l’inconfort et aux frustrations (pleurs, cris) il fixe le visage
humain petit à petit, les pleurs se différencient et s’érigent en moyen de communication
pour exprimer divers types d’inconfort.

Le nourrisson baigne dans un monde qui s’exprime à travers le lait, sans distinction entre la
mère le sein (biberon) la nourriture. Ce liquide d’abord extérieur a l’enfant, passe à
l’intérieur de son corps, le nourrisson se sent investi des qualités de ce lait, le lait est une
entité aussi vivante que lui, bienfaisante. Mais il peut aussi être une menace et provoquer des
vomissements.

 Vers 2 mois : apparaissent les premières réactions de l’enfant en présence de l’adulte. Le


nourrisson fixe les yeux de la mère pendant la tétée. À travers le regard de sa mère, il se
voit lui-même, s’y reflétant. Il découvre les sentiments et se les approprie. Le sourire de
la maman est une réponse (fonction de miroir). le rythme des tétées va amorcer la notion
du temps. Il commence à découvrir son corps, s’oriente d’après la voix humaine.

 A 3 mois : 1er sourire social adresse a la mère dès qu’elle se rapproche de lui. À cet âge le
visage de la mère devient familier et le sourire de l’enfant est considère comme une
réponse et un contact social.

 A 4 mois : il ne se limite plus a fixer le visage, mais il lui sourit, il reconnait sa mère,
anticipe les événements, il commence a être plus actif, commence à jouer. son besoin de
sociabilité augmente. Il aime qu’on s’occupe de lui.

 A 6 mois : l’enfant prend conscience de la présence des personnes qui l’entourent et elles
lui deviennent familières, il leur sourit. C’est la deuxième réponse sociale de l’enfant à
son entourage proche, les sourires sont volontaires.

La constitution de l’autre se fait à travers le système présence-absence. C’est de


l’expérience de la frustration, due à l’attente, que nait l’objet extérieur (l’autre
personne). Cette absence force l’enfant à recréer mentalement un univers de
représentations mentales. Cet univers psychique l’aide a patienté jusqu’au retour effectif
de la mère. Ainsi il perçoit l’existence de l’autre sur un fond d’absence. Ce mécanisme est
la fonction symbolique.

 À partir de 6 mois : chaque bébé fait connaissance avec ses voisins immédiats, places
ensemble sur un tapis ou un parc, les enfants se recherchent, ils s’étreignent,
s’accrochent, sans paraitre d’abord s’en rendre compte.

 De 6 à 8 mois : le visage de la mère est reconnu et privilégie. L’objet est total (la maman)
dans toute sa complexité de personne. L’enfant fait la différenciation entre les diverses
personnes qui gravitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les
autres font naitre méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne pas
reconnaitre la mère dans le visage étranger, se mettra à crier.

 A 8 mois : première crise d’angoisse de 8 mois vécue par l’enfant a l’approche des
personnes étrangères, et qui traduit l’angoisse de l’enfant d’être sépare de sa mère (peur
de l’étranger, angoisse de séparation avec les visages familiers)

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C’est Rêne Spitz qui a développé cette théorie sur la base de son étude sur l’hospitalisme.
Il l’a qualifiée de crise anaclitique. Un cas pathologique se présente si l’enfant âge de 6 à
12 mois perd sa mère. Se développera chez lui premièrement une demande excessive,
suivie 1 ou 2 mois plus tard d’un repli puis d’un début de dépression. Ses acquisitions
antérieures. Il régresse à un stade antérieur de son développement.

 Vers 8-9 mois : la découverte de l’autre se développe avec la locomotion (développement


moteur, premiers déplacements de l’enfant), les enfants commencent à s’observer, se
toucher, se sourire, s’imiter, se tendre des objets, se livrer à toutes sortes de manœuvre
d’approcher. Les jeux à 2 à cet âge consistent en manifestation affectueuse ou agressive :
se caresser, s’embrasser, se mordre, se tirer les cheveux.

 Vers 9 mois : apparait la jalousie, l’enfant crie, pleure quand une grand personne
s’occupe d’une autre enfant. Les premiers conflits au sujet d’objets naissent aussi
bientôt.

 A 10 mois : la discrimination sociale de l’enfant (il fait des différences entre les
personnes) est plus grande et il commence à limiter.

 A 12 mois : il aime avoir un public, mais il traverse une période de timidité vis-à-vis des
étrangers.

 A 15 mois : il affirme son indépendance par rapport à l’alimentation (il désire manger
seul), mais il est encore maladroit. Les contacts de personne à personne s’affinent.

 A 18 mois : il aime participer à son habillage et déshabillage. Il vit dans le "Ici et


Maintenant", le sens de la propriété apparait. Il prend plaisir à participer aux tâches
domestiques. C’est un âge plutôt turbulent. L’enfant ne pleure plus avec l’autre, mais
essaie de le consoler, il épreuve de la compassion, le désir d’aider et de soulager. La
sympathie devient possible, l’enfant faisant la différence entre soi et autrui.

 A 2 ans : il dit souvent, triomphant : "ça y est !" , "Bravo". Tout aussi fréquent à cet âge-
là l’expression," c’est à moi" qui révèle son incapacité à partager.

 A 2 ans ½ : l’enfant est incapable de choisir entre 2 alternatives. Il est indécis et


commence donc à craindre les choses qui lui paraissent trop nouvelles. Il a besoin de
rituels autour du bain, de la mise au lit pour se repérer, … Il commence à s’opposer et se
montre très autoritaire. À cet âge paradoxal, il peut se monter timide, agressif, comme il
peut reculer ou avancer … Le sentiment du Moi et de ses besoin est très aigu.

 A 3 ans : C’est la crise d’opposition. C’est l’âge du « Non ».

L’enfant prend conscience de son "Moi" et se distingue complètement de l’autre. Il utilise le


« Je » pour se différencier des autre. Il réagit à l’imposition en s’opposant. C’est l’âge du
« Non » l’enfant prend conscience qu’il est une entité à part entier et se différencie des
autres.

Les parent influencent le profil de comportement de l’enfant et les premières années de la


vie se relèvent capitales pour son élaboration. Le développement social comme le
développement affectif, se constituent donc en grande partie entre 0-3 ans et à partir de la
relation aux parents.

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IV. LE DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL :
Le développement pendant la petite enfance établit les bases de l’apprentissage, du
comportement et de la sante pour le reste de la vie.
Les expériences que nous avons pendant cette période façonnent le cerveau et notre capacité
d’apprendre, de s’entendre avec les autres et de composer avec le stress et les défis
quotidiens.

Le développement cognitif est une activité mentale, un processus intellectuel dont la


fonction est la connaissance et l’apprentissage des acquis et la capacité à raisonner. Il est
aussi appelé développement d’intelligence. Il est caractérisé par quatre phases, dont les deux
premières sont :

 De la naissance à 18 mois : l'intelligence sensori-motrice. C'est une intelligence qui se


développe grâce à l'expérience concrète : actions réflexes, actions découvertes par hasard
sur le corps puis sur les objets, et enfin actions volontaires, intentionnelles.

 De 18 mois à 3 ans : l'intelligence symbolique. L'enfant réfléchit avant d'agir, il aime les
jeux symboliques (jouer à la poupée, à la dînette), il reproduit les actions des adultes en
dehors de leur présence.

1- Langage verbal et expressions corporelle :


Le développement du langage verbal et corporel est sous-tendu par le développement
intellectuel, aussi bien sensori-moteur que psychoaffectif. Ils sont également liés entre eux,
et dépendent de l’environnement affectif et culturel (dès la vie fœtale) stimulant et source
de stimulations, mais également de l’intégrité des systèmes sensoriels de réception et
d’expression. La qualité et l’acquisition du langage de l’enfant dépend de l'attitude des
adultes et de leur capacité à dialoguer avec l’enfant.
1.1- Étapes du langage verbal : Le langage verbal s’exerce dès les premières heures de
vie et l'enfant, sensible à la voix humaine, va puiser au cours de ses interactions avec son
environnement les éléments de reproduction et d’élaboration des sons, des mots et des
phrases. À travers cet apprentissage c’est la construction de sa pensée que l’enfant va
pouvoir développer. Durant les deux premiers mois l'enfant émet des vagissements, mais
communique par les pleurs. Les 3e et 4e mois sont marqués par la vocalisation (voyelles),
identique pour tous les enfants du monde, tandis que le babillage des 5e et 6e mois est
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influencé par l'environnement linguistique de l'enfant. À partir du 7e mois apparaissent les
monosyllabes (ma, pa, ba, da) qui s'organiseront progressivement entre elles, puis en mots et
en phrases vers un an. L'enfant associe geste et parole dès le9 e mois. L'explosion du
vocabulaire et de la syntaxe se fera au cours de la deuxième et de la troisième année.
1.2- Étapes de l'expression corporelle : Le 2e mois voit l'apparition des premiers
sourires aux visages familiers (père, frère et sœur), et bien sûr essentiellement à la mère.
Le 3emois est celui de l'apparition du langage du corps : frétillement actif, intentionnel et
coordonné. Bébé s'agite, associant mouvements des pieds et des bras à des cris de joie ou de
détresse. Il peut se crisper si sa mère veut le remettre au lit, tendre le corps vers l'objet
convoité. Le développement de l'expression corporelle suivra ensuite celui des apprentissages
sensori-moteurs et sociaux.

V. LES RISQUES PHYSIQUES :


1- La période poste natale : La période du post-partum s'étend de la fin de
l’accouchement jusqu'au retour de couches, c’est-à-dire les premières règles après
la grossesse. C'est une période de nouveaux bouleversements à la fois psychiques et familiaux
(période clef pour la mise en place de la relation mère-enfant, de la découverte du nouveau-
né, de mutations familiales), mais aussi physique avec la perte brutale des
repères physiologiques et anatomiques liés à la grossesse. Le post-partum est donc une
période à risque de difficultés, parfois de complications, liées aux bouleversements de tous
les repères d'une femme en particulier lorsqu'il s'agit d'un premier enfant, et qui mérite pour
ces raisons un suivi et une attention particulière.

L’évaluation d’un nouveau-né est guidée par 3 impératifs : la connaissance préalable des
antécédents familiaux, de l’anamnèse obstétricale (déroulement de la grossesse) et des
modalités de l’accouchement (susceptibles de retentir sur l’adaptation de l’enfant à la vie
extra-utérine) ; le caractère systématique et complet de l’examen clinique, dont il faut
connaître les spécificités ; la connaissance des spécificités et des soins liés à l’âge (rythme de
sommeil et d’éveil, des tétées et biberons, hygiène, régulation thermique).

À la naissance, le nouveau-né passe d’un milieu aquatique où il était en dépendance totale à


une vie aérienne en toute autonomie. Ce passage nécessite une adaptation au niveau de la
respiration, de la circulation, de la thermorégulation, de la nutrition et des fonctions
d’élimination.

1.1- Adaptation poste natale :

Durant neuf mois, tous les apports nécessaires au bon développement de l'enfant sont
apportés par sa mère.

Une fois né, passant d'un milieu aquatique à un milieu aérien, le nouveau-né doit assurer seul
ses nouvelles fonctions. Il doit respirer, téter, déglutir, digérer, maintenir sa température.
Ces phénomènes d'adaptation sont soit instantanés, soit progressifs.

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a- Respiration :

Tout commence en général par le premier cri.


Le liquide qui remplissait les poumons du fœtus in-utéro est évacué par compression du
thorax lors de l'accouchement. Dès lors, un premier réflexe respiratoire se déclenche : l'air
inspiré crée une forte expansion des poumons, les alvéoles s'ouvrent. Survient ensuite une
expiration, l'air est expulsé grâce aux muscles expiratoires et à l'élasticité pulmonaire. C'est
ce phénomène qui facilite le passage de l'air dans les poumons et peut s'accompagner de son
premier cri.

b- Circulation :
La circulation du fœtus, in-utéro, est dépendante du placenta. Grâce à lui le bébé reçoit
toute l'énergie et l'oxygène nécessaire à son développement. Le réseau pulmonaire est court-
circuité (puisque les poumons ne fonctionnent pas encore) par des shunts.
Par le clampage du cordon ombilical à la naissance, le bébé est définitivement coupé du
placenta, la circulation pulmonaire démarre et les shunts disparaissent progressivement. Il
est à présent autonome pour la respiration.

c- Thermorégulation :

Au moment de la naissance, la température de l'enfant va se stabiliser entre 36,5 et 37°


grâce au phénomène de thermorégulation.
Pour prévenir l'hypothermie, le personnel met en place les mesures nécessaires au maintien
de la température du bébé (Séchage avec essuies chauds, bonnet, peau à peau, lit chauffant,
couveuse).

d- Fonctions vitales :
Le médecin ou la sage-femme établit un score, appelé score d'Apgar.
Ce score permet d'évaluer la bonne adaptation de l’enfant à la vie extra-utérine lors des dix
premières minutes de vie.

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Il évalue les critères suivants :

 La respiration,
 Le rythme cardiaque,
 La tonicité,
 Les réflexes,
 La coloration.

2- Apport énergétique et immunologique :


La première mise au sein est effectuée en salle d'accouchement. L'apport de colostrum
permet au nouveau-né de recevoir un apport calorique et immunologique non négligeable.
En cas d'alimentation artificielle, un biberon est donné après la naissance pour éviter une
hypoglycémie.

Toutes ces fonctions d'adaptation à la vie extra-utérine requièrent, pour l'enfant, une
surveillance attentive de la part du personnel soignant durant les premières heures et
premiers jours de vie.

3- Anomalies et pathologies postes natales :


Il existe plusieurs pathologies postes natales qui peuvent provoques des difficultés
d’adaptation chez le nouveau née, on la mentionne globalement ci-dessous :

1) Anomalies du crâne ;
2) Pathologies dermatologique ;
3) Les anomalies de l’œil ;
4) Anomalies de la bouche ;
5) Anomalies de la face. Asymétrie ;
6) Fracture de la clavicule ;
7) Paralysie du plexus brachial ;
8) Les anomalies du cri ;
9) Les glandes mammaires ;
10) Hernie inguinale ;
11) Anomalies des organes génitaux externes ;
12) Anomalies des hanches ;
13) Anomalies au niveau rachidien ;
14) Déformation congénitale des pieds.

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VI. LES RISQUES PSYCHIQUES

1- Accompagnement postnatal :
Nous nous devons d’insister sur le fait que l’accompagnement de la relation affective entre
l’enfant et ses parents ne s’interrompt pas à l’instant de la naissance.
Un accompagnement prénatal doit absolument être poursuivi après cet évènement et ce,
jusqu’à la marche acquise. Ne pas le faire constitue une privation pour l’enfant, et risque
d’entraîner des difficultés relationnelles dues au développement particulier des enfants bien
accompagnés.
L’enfant bien accompagné en période prénatale a une attente et il lui est très difficile de
vivre une rupture du mode de relation affective qu’il a connu dans le giron de la mère. Il est
aussi très à l’affût de relations et de dialogues. Au moment où il doit faire un effort
d’adaptation énorme à un monde où tout est nouveau pour lui, l’absence d’accompagnement
postnatal induirait une frustration préjudiciable pour lui.
Or, la manière de porter un enfant a valeur de langage implicite. On peut lui donner sécurité
et par là même un sentiment d’autonomie même lorsque, tout juste né, il découvre la
dépendance. À l’inverse, on peut donner de l’insécurité et fabriquer de la dépendance. Si on
porte un bébé comme un paquet, il se comporte comme un paquet et il se vit comme un
paquet.
C’est pour cela qu’il faut se sensibiliser à la manière haptonomique (étude de l’affectivité)
de porter un enfant.

a- Pour la mère :
En effet, même après un accouchement qui s’est bien passé, la femme doit retrouver tout à
la fois : un sentiment de sécurité dans sa base (contenu du bassin), un sentiment de
complétude et sa sécurité interne face à une situation totalement nouvelle (chaque naissance
est singulière et chaque enfant est différent).
Elle peut ainsi retrouver plus vite son « être femme » dans une période où l’accent est
souvent trop mis sur la mère, ce qui peut être piégeant pour elle et pour son couple.

b- Pour l'enfant :

La manière dont on porte un enfant est une façon de lui signifier beaucoup de choses, le port
est un langage et l’enfant est extrêmement sensible à la cohérence entre ce qui est signifié
avec les gestes et ce qui est dit avec les mots.

Par ailleurs, l’haptonomie accorde une très grande importance à la verticalité. Ou plutôt, au
sentiment de la verticalité, procuré même à un enfant couché, quand on lui donne à sentir la
dynamique qui va de son sacrum (sa base) à sa tête. L’éprouvé de cet axe est essentiel pour
son développement. Par le soutien de base – port sécurisant – l’enfant prend conscience de sa
corporalité et développe un état de sécurité de base dans ce monde où beaucoup de choses
nouvelles et de sensations fortes arrivent en rafales.

Le sentiment de continuité, le fait de retrouver les repères d’avant la naissance, sont une
grande aide pour l’enfant qui entre dans un monde où ses besoins viennent scander un temps,
qui, avant sa naissance, se déroulait dans une continuité accompagnée par des événements
extérieurs un peu lointains.

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2- La relation mère- enfant :
2.1- Notion de dyade et phase symbiotique (jusqu'au 4e mois) :
La dyade mère-enfant se constitue donc par la série d'échanges entre eux deux. Le sourire,
notamment, constitue un organisateur du psychisme, il est le prototype des relations sociales
du bébé avec son entourage. À ce titre il est un indice de fonctionnement de la dyade mère-
enfant.
Au stade de la dyade la mère et l'enfant sont encore dans un état fusionnel où l'enfant ne fait
pas de différence entre lui et sa mère. La mère joue alors le rôle de Moi auxiliaire de
l'enfant. Le maternage permet à l'enfant de développer ses perceptions sensorielles : il
perçoit peu à peu que la satisfaction des différents besoins provient d'un objet extérieur,
représenté par la mère.
Différentes notions sont importantes à ce stade du développement :

 L'attachement : Bowlby définit la pulsion d'attachement comme un besoin primaire,


spécifique, présent à la naissance, avec des caractéristiques propre à l'espèce humaine, au
même titre que la faim, la soif et le sommeil. La mère est dans cette perspective le premier
objet primaire d'attachement. Le bébé est sécurisé par la présence de sa mère, et lorsqu'il
commence à se déplacer par lui-même il ne s'éloigne pas d'elle au-delà d'une distance qui la
lui laisse accessible. Cette pulsion d'attachement a aussi un rôle de socialisation.
L'attachement se déplace en effet de la mère vers les proches, puis aux étrangers. Ceci
aidera l'enfant à structurer sa personnalité.
 La préoccupation maternelle primaire : il s'agit de la capacité d'empathie qui permet à la
mère de savoir ce dont son bébé a besoin, d'anticiper sur les besoins de son bébé. Elle se
traduit par de nombreuses interactions comportementales (échanges de regards, paroles lors
des repas), sentimentales (émotion, plaisir partagé), imaginaires et fantasmatiques
(rêveries, fantasmes et désirs au sujet de l'enfant).
 La sécurité par le Holding : Le Holding notion décrite par Winnicott, désigne la façon dont
l'enfant est porté physiquement et psychiquement par la mère (ou l'entourage). La mère
favorise ainsi le sentiment d'exister du bébé : la qualité du portage (Handling), l'enveloppe
corporelle que forme les bras de la mère et qui contient le bébé, le protège de la sensation
de « partir en morceaux », favorisant ainsi la maturation du Moi de l'enfant ;
 Le stade oral : à la symbiose mère/enfant, qui se prolonge en partie tout au long de la
première année, correspond un certain nombre de caractéristiques qui définissent le stade
oral.

À ce stade, la zone érogène est constituée par les lèvres, la langue et la cavité buccale tout
entière. Il s'agit de faire passer à l'intérieur de soi des éléments de l'environnement
extérieur, avec la nourriture ou les informations sensitivo-sensorielles (nutrition ou
perception). C'est l'année consacrée à la préhension : prise d'aliments mais aussi prise
d'informations au sens large. La fonction alimentaire sert de médiateur principal à la
relation symbiotique mère-enfant et le plaisir oral vient s'étayer sur l'alimentation.

 du lien de l'allaitement à l'angoisse de sevrage : l'allaitement contribue donc aux


interactions mère/nourrisson. Son arrêt se produit lorsque l'enfant et la mère éprouvent le
besoin souvent inconscient de se tourner vers l'extérieur.

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Le sevrage, passage de l'alimentation lactée à l'alimentation diversifiée, se met alors en
place dès les premiers mois, avec deux moments difficiles : le passage du sein à la tétine,
qui prive l'enfant des sensations liées au sein ; et l'introduction de la cuillère (à partir du 4e-
6e mois), qui amène une discontinuité supplémentaire dans l'alimentation. Il est important,
lors de ce processus, que la mère accompagne l'enfant d'un « holding renforcé » à l'aide du
toucher, du regard, de la parole. Le sevrage contribue au processus de séparation, et
s'accompagne d'une angoisse de sevrage, qui est selon Freud une des angoisses constitutives
de l'angoisse de séparation.
2.2- À partir du 4e mois se met en place le processus de séparation-
individuation : qui va permettre la différenciation du bébé et le développement de son
image corporelle. Par l'exploration progressive de son environnement (permise par le
développement moteur, qu'elle soutient en retour) l'enfant semble de plus en plus pressentir
que son corps est un ensemble unifié et délimité.
a-L'angoisse du 8e mois : Au cours du processus de séparation-individuation l'enfant se rend
progressivement compte qu'il ne constitue pas une réalité unifiée avec sa mère. Il s'en
aperçoit par le fait que sa mère est susceptible de disparaître, et qu'elle ne s'identifie pas
avec les autres personnes de l'entourage. Il éprouve ainsi une angoisse lors de l'absence de sa
mère, et un rejet des autres personnes de son entourage proche qu'il semble ne plus
reconnaître. Ceci constitue l'angoisse du 8e mois, apaisée par l'objet transitionnel (le
« doudou ») qui crée l'illusion de la permanence de l'objet émotionnel. Le doudou est
également la première possession de l'enfant, et participe à la créativité et à la vie
imaginative de l'enfant.
b-Le stade des essais, du 9e au 16e mois : L'activité motrice de l'enfant, constamment
améliorée, joue un rôle fondamental dans l'évolution de la relation avec sa mère. Tout en
restant dans une proximité physique rassurante l'enfant se sent inconfortable dans la relation
symbiotique avec sa mère et commence à s'en éloigner par un ensemble de déplacements qui
correspond à ses capacités motrices du moment.
c-Le stade du rapprochement : du 15e au 24e mois. À ce stade la peur de l'enfant de perdre
l'amour de sa mère devient évidente. C'est une période marquée par l'instabilité de l'humeur,
par des mouvements alternatifs de rapprochement et d'éloignement. La sphère sociale
s'élargit, dépassant le cadre mère-enfant pour inclure davantage le père, puis les pairs.
L'agressivité de la phase anale sous-tend cette période. Le stade anal, de 1 à 3 ans environ,
correspond à l’acquisition de la notion de propreté chez l’enfant par le contrôle sphinctérien.
C’est un premier pas vers la socialisation puisque bébé réalise qu'en fonction de son
comportement il peut décider de faire plaisir ou non (narcissisme secondaire), et acquiert la
capacité de dire « non ». Il s’agit de l’une de ses premières possibilités d’agir sur son
environnement social. La phase anale présente ainsi des effets constructifs, notamment la
revendication de l'autonomie par l'accès au « non ». L'enfant développe à ce moment la
capacité à vivre seul, consolide son individualité et la permanence de l'objet émotionnel.
Suivra ensuite le stade phallique (au cours de la troisième année de vie), qui permettra
notamment à l’enfant de prendre progressivement conscience de sa différenciation sexuelle.

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3- L’acquisition du schéma corporel :
L'image de notre corps se constitue par identification au corps de l'autre, mais cette
identification se construit aussi en parallèle avec le processus de différenciation que nous
venons de décrire.
Entre 4 et 6 mois, l'enfant ne se reconnaît pas devant un miroir, il pense que c'est un autre
enfant qui est en face de lui. Il le touche, lui parle, regarde derrière le miroir. Entre 6 et 8
mois il découvre que l'autre enfant dans le miroir n'est qu'une image et non un être réel. Vers
1 an il comprend que l'image du miroir c'est son propre corps. Il se perçoit comme un tout et
s'identifie à l'image réfléchie. C'est sa mère qui, le regardant dans la glace, en lui disant
« c'est toi, là » lui ouvre la voie de l'identification à l'image. (Lacan, le stade du miroir) C'est
ainsi qu'il prend conscience de l'intégrité de son corps.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

1- Le développement psychomoteur du jeune enfant Idées neuves et approches actuelles Sous


la direction de James RIVIERE Éditions Solal, Marseilles, 2000

2- Le développement psychomoteur de l’enfant normal J.C. CARRIC Éditions Vernazobres-


Grego, Paris, 1999

3- Précis théorique et pratique du développement moteur du jeune enfant


L. VAIVRE-DOURET Éditions Elsevier, 1997

4- Le développement psychologique de l’enfant R. DELDIME, S. VERMEULEN


Éditions Belin, Paris, 1988

5- Manuel du développement psychomoteur de l’enfant J. GASSIER Éditions Masson, Paris,


1981

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