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net/publication/326512201
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4 authors, including:
Pascale May-Panloup
Centre Hospitalier Universitaire d'Angers
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All content following this page was uploaded by Julie Barberet on 28 January 2019.
© BURGER/PHANIE
Résumé
L’assistance médicale à la procréation (AMP) regroupe l’ensemble des techniques permettant la procréation en dehors du proces-
sus naturel. Il s’agit principalement de l’insémination intra-utérine,de la fécondation in vitro (FIV classique ou avec micro-injection du
spermatozoïde [ICSI]), et du transfert d’embryon congelé. Mais ces trois techniques peuvent également se décliner en de multiples
variantes : recours à un tiers donneur, cycle naturel, culture prolongée, Intracytoplasmic mor-
phologically selected sperm injection (IMSI),AMP en contexte viral… L’objectif de cet article est
Mots clés de décrire le déroulement et les indications des principales techniques utilisées, et d’aborder
◗ assistance médicale
certaines techniques innovantes et prometteuses : time-lapse, maturation in vitro, Diagnostic
à la procréation génétique préimplantatoire des aneuploïdies (DPI-A) qui permettront certainement à terme
d’améliorer les résultats de l’AMP tout en limitant les risques de grossesse multiple.
◗ fécondation in vitro
◗ FIV avec micro-injection
(ICSI)
◗ cryopréservation
Abstract
◗ insémination intra utérine
Assisted reproductive technologies : current techniques and
new horizons
Key words Assisted reproductive technologies (ART) gather all the techniques allowing the first
◗ a ssisted reproductive reproductive steps outside natural process, mainly represented by the intrauterine
technologies insemination, the in vitro fertilization (classical-IVF or with sperm microinjection-
◗ cryopreservation [ICSI]), and the frozen embryo transfer. In addition, these techniques can notably
◗ intra cytoplasmic sperm group: donor program, natural cycle, prolonged culture, IMSI (Intracytoplasmic Mor-
injection phologically selected Sperm Injection) and viral risk context. The purpose of this
◗ intrauterine insemination article is to describe process and indications of the main techniques used, and to
◗ in vitro fertilization address some innovative and promising techniques such as the time-lapse system,
oocyte in vitro maturation, PGS (Preimplantation Genetic Screening of Aneuploidies)
© 2018 – Elsevier Masson SAS which will certainly improve ART results while limiting risks of multiple pregnancy.
Tous droits réservés.
La mise en fécondation
Les complexes cumulo-ovocytaires
(ovocyte et cellules folliculaires
entourant l’ovocyte) sont ponc-
tionnés par voie transvaginale, envi-
ron 36 heures après le déclenche-
ment de l’ovulation. Ils sont ensuite
placés dans un milieu de culture à
© Laboratoire de biologie de la reproduction, CHU Angers.
J1 : Zygote (GP : Globule Polaire, PN : Pronucléi) ; J2 : Embryon à 4 cellules régulières et sans fragmentation ; J3 : Embryon à 8 cellules régulières et
sans fragmentation ; J4 : Morula compactée ; J5 : Blastocyste (ICM : Inner Cell Mass ou Masse Cellulaire Interne,TE :Trophectoderme).
La maturation in vitro consiste à prélever des ovocytes don est soumis au consentement écrit du donneur. S’il
immatures (issus des follicules antraux sélectionnables vit en couple, l’autre membre du couple signe également
de 5-13 mm) au décours de cycles non ou faiblement un consentement. La loi limite à 10, le nombre d’enfants
stimulés. La maturation réalisée en laboratoire permet issus du don d’un même donneur, cela afin d’éviter les
le passage des ovocytes du stade vésicule germinative risques de consanguinité. Par ailleurs, aucune filiation
au stade métaphase II. Cette technique peut être propo- ne pourra être établie entre l’enfant et le donneur, un
sée aux patientes présentant un syndrome des ovaires consentement est signé à cette fin par le couple rece-
polykystiques pour prévenir les effets de la stimulation veur auprès d’un juge ou d’un notaire.
ovarienne, ou parfois par certains laboratoires dans le L’attribution des gamètes tient compte généralement du
cadre de la préservation de la fertilité. groupe sanguin et des principales caractéristiques phy-
siques du couple receveur. Un bilan clinique, biologique
(spermogramme, bilan de réserve ovarienne, sérologies
Les indications réglementaires), génétique (consultation génétique et
caryotype), et psychologique est réalisé afin de s’assurer
Les inséminations intra-utérines sont proposées aux de la faisabilité du don. En 2015, 971 enfants sont nés
patientes souffrant de troubles de l’ovulation (par grâce à un don de sperme, 256 grâce à un don d’ovo-
exemple les patientes avec un syndrome des ovaires cytes [2]. Les couples receveurs sont souvent confron-
polykystiques) après échec de stimulations simples de tés à des délais d’attente importants, du fait de la pénu-
l’ovulation, de glaire cervicale (mucus présent au niveau rie de donneurs/donneuses en France.
du col utérin) « inadéquate », en cas d’anomalies sper-
matiques mineures, ou d’infertilité d’origine inexpliquée. Indications
Elles s’adressent avant tout à des patientes « jeunes » Comme pour une AMP en intra-conjugal, le couple
ayant une réserve ovarienne satisfaisante. La perméabi- receveur est un couple hétérosexuel, vivant, en âge de
lité des trompes doit avoir été vérifiée préalablement. procréer et consentant. Il fait appel au don de gamètes
Les taux de grossesses échographiques sont de 12 % par dans les situations suivantes :
tentative [2], l’avantage de cette technique est sa sim- ◗tL orsque les techniques d’AMP intraconjugales ne
plicité et le faible risque d’hyperstimulation ovarienne. peuvent aboutir ou lorsque le couple y renonce
La fécondation in vitro s’adresse aux patientes après
◗tPour éviter la transmission à l’enfant, ou à l’un des
échec d’inséminations intra-utérines, ou en première
membres du couple, d’une maladie d’une particulière
intention en cas d’obstruction tubaire, de diminution de
gravité (certaines maladies génétiques, sérodiscor-
la réserve ovarienne, d’endométriose sévère (stade III-IV
dance pour le virus de l'immunodéficience humaine
selon la classification de l’ASRM), ou d’infertilité mas-
[VIH] éventuellement).
culine. La FIV avec micro-injection (ICSI) est indiquée
en cas d’anomalies spermatiques majeures, d’antécé-
dents inexpliqués d’échecs de fécondation ou lors de Accueil d’embryons
la vitrification des ovocytes (imposant au préalable une Les couples candidats à l’accueil d’embryons présentent,
étape de décoronisation). En cas d’absence de sperma- soit une double infertilité, soit un risque de transmis-
tozoïdes dans l’éjaculat, il est parfois possible de les sion d’une maladie génétique particulièrement grave à
recueillir chirurgicalement (prélèvements testiculaires l’enfant. Les tentatives d’AMP classiques ne sont pas
et/ou épididymaires). possibles ou ont échoué.
De manière globale, les taux de grossesse échographiques Les embryons proviennent d’un autre couple n’ayant
étaient de 25 % par tentative en France en 2015 [2] plus de projet parental, et ayant fait le choix de confier
et le risque d’hyperstimulation modérée à sévère est leurs embryons à l’accueil (consentement confirmé par
de l’ordre de 1-5 % des cycles [15]. les deux membres du couple après un délai d’au moins
trois mois). L’acte de don fait l’objet d’une validation
médicale et réglementaire. Parmi les critères d’accepta-
Recours à un tiers donneur bilité du couple donneur figurent un bon état de santé
Don de gamètes général, un âge limite de 37 ans pour la femme et de
Le don de gamètes, encadré par la loi de bioéthique de 45 ans pour l’homme, et une absence de risque de
1994 révisée en 2004 puis 2011, est gratuit, anonyme et transmission d’une anomalie génétique grave ou d’une
volontaire. Pour pouvoir faire un don, le donneur doit infection virale. Le consentement du couple donneur
être majeur, en bonne santé, et âgé de moins de 45 ans est transmis au Tribunal de Grande Instance qui enté-
(homme), ou de moins de 37 ans (femme). Depuis 2015, rine la décision et les règles de filiation et d’anonymat
les donneurs n’ayant pas encore procréé peuvent faire relatives au don s’appliquent.
un don, et bénéficier pour eux-mêmes de la conserva- Cette technique reste assez confidentielle en France,
tion d’une partie de leurs gamètes, à condition que la puisqu’elle a permis la naissance de 27 enfants en 2015 [2].
quantité prélevée soit suffisante pour le don (règles de Le double don de gamètes est quant à lui interdit en
répartition décrites dans l’arrêté du 24/12/2015). Le France à ce jour.
Évolution
environnementales liées aux observations embryon- rait avoir un intérêt pour les patients dits « de bon
naires conventionnelles semblent avoir un impact pronostic », c’est-à-dire pour les femmes jeunes ayant
négatif sur la morphologie embryonnaire [18]. De plus, une réserve ovarienne satisfaisante et pour lesquels
les critères cinétiques accessibles au TL pourraient un nombre suffisant d’embryons à haut potentiel d’im-
être prédictifs de la ploïdie embryonnaire [19]. plantation à J2/J3 est observé. En effet, dans les autres
situations, il existe un risque élevé de ne pas obtenir de
Culture prolongée blastocyste. De plus, l’incidence de grossesses gémel-
Afin de mieux identifier et repérer les embryons à laires monozygotes serait plus élevée lorsque la culture
haut potentiel d’implantation, la culture prolongée est prolongée (1,7 % vs 0,9 %) [25], soit un risque deux
(CP) jusqu’au stade de blastocyste (J5/J6) est devenue fois plus élevé (OR 2,04 (1,29–4,48)) [26].
une pratique de plus en plus utilisée. Par ailleurs, ces conclusions ont été principalement
En effet, la CP pourrait permettre aux biologistes de établies à partir des études pour lesquelles la congé-
cumuler des preuves morphologiques pour identifier lation embryonnaire était réalisée avant l’avènement
ces embryons. Les observations supplémentaires au d’un nouveau procédé de congélation : la vitrification.
stade blastocyste reposent sur trois éléments consti- Cette technique autorisée en France depuis 2011, a
tutifs de l’embryon : le degré d’expansion du permis de garantir des taux de survie (cellules
blastocœle, l’aspect de la masse cellulaire embryonnaires intactes à la congélation-
interne et des cellules du trophecto- décongélation) supérieurs à 90 %, à la
derme. Ces critères additionnels Une fois pour les stades précoces mais
ont été décrits comme prédictifs proportion plus aussi tardifs [27]. Il reste donc à
des taux de naissances vivantes déterminer si les taux cumu-
[20]. De même, il est maintenant élevée d’embryons lés de grossesses et naissances
connu qu’une proportion plus aneuploïdes est observée dans les deux stratégies, culture
élevée d’embryons aneuploïdes courte versus longue, sont diffé-
est observée parmi ceux qui
parmi ceux qui ne se
rents depuis le déploiement de la
ne se développent pas jusqu’au développent pas vitrification. En France, ces deux
stade de blastocyste [21].
L’évaluation morphologique et le
jusqu’au stade de stratégies coexistent.
transfert embryonnaire précoce blastocyste Diagnostic génétique
aux 2e ou 3e jours conduit à des taux préimplantatoire
d’implantation plus faibles à ceux obte- des aneuploïdies
nus après une culture plus longue chez des
couples sélectionnés (couple pris en charge pour leurs Depuis la loi de Bioéthique du 29 juillet 1994 « relative
premiers cycles avec des femmes jeunes) [22]. Cepen- au don et à l’utilisation des éléments et produits du
dant, l’hétérogénéité des études de la littérature et le corps humain, à l’assistance médicale à la procréation
manque de données concernant les taux cumulés de et au diagnostic prénatal », le diagnostic génétique pré-
grossesse (prenant en compte les résultats des trans- implantatoire (DPI) a été autorisé à titre exceptionnel.
ferts d’embryons « frais » et les transferts ultérieurs Ce diagnostic est indiqué pour éviter la transmission
d’embryons congelés-décongelés) ne permettent pas d’une maladie génétique ou chromosomique recon-
de clairement démontrer son bénéfice. En effet, la der- nue d’une particulière gravité pour l’enfant à naître et
nière version de la revue Cochrane publiée récemment incurable au moment du diagnostic. En pratique, il est
retrouve un taux de naissance par transfert embryon- réalisable lorsque l’un ou les deux membres du couple
naire frais significativement supérieur après CP selon sont porteurs soit d’un remaniement chromosomique
un niveau faible de preuves, avec un nombre significa- de structure, soit d’une anomalie de nombre des chro-
tivement inférieur d’embryons congelés et un nombre mosomes, ou s’ils sont à risque de transmettre une
significativement plus élevé d’échec de transfert maladie monogénique. Le diagnostic génétique prati-
embryonnaire dans le groupe avec CP [23]. Au final, qué sur l’embryon avant son transfert dans l’utérus
cette analyse ne retrouve pas de différence significative maternel permet aux couples d’éviter d’avoir recours
concernant les taux cumulés de grossesse. De même, à l’expérience douloureuse de l’interruption médi-
la dernière méta-analyse publiée qui regroupe les don- cale de grossesse. Le DPI se pratique actuellement
nées de 12 essais randomisés, ne montre aucune diffé- par biopsie d’une à deux cellules sur un embryon au
rence significative concernant les taux de grossesses 3e jour post-fécondation in vitro ou par biopsie de plu-
cliniques et évolutives, les taux de fausse couche et
sieurs cellules du trophectoderme au 5/6e jour dans
de naissance vivante après un transfert embryonnaire
quatre centres autorisés en France pour cette acti-
« frais », ainsi que pour les taux cumulés de grossesse
vité. Après biopsie de cellules, deux techniques de dia-
entre un transfert au stade précoce ou tardif [24].
Cependant, le transfert tardif au stade blastocyste pour- gnostic d’anomalies sont possibles : la Polymerase Chain
Reaction (PCR) et la FISH (Fluorescence In Situ Hybridation).
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