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A Albi, le 9 novembre 2020

Objet : Lettre ouverte

Les décisions gouvernementales en cette période de crise sanitaire et sécuritaire, nous


plongent dans le désarroi et dans un sentiment d'abandon. Nous souhaitons donc par ce courrier vous
en faire part en trois points : la communication, la spécificité du Lycée Professionnel, la santé au
travail.

- Nous, Enseignants et Personnels du Lycée des Métiers Toulouse-Lautrec d’Albi sommes en


colère au regard du mépris de l’institution à notre égard.

Nous sommes démunis par le manque d'informations de nos hiérarchies quant aux réponses à donner
aux élèves.

Nous ressentons profondément l'absence de considération, voire le dédain de nos instances et


notamment de notre Ministre pour le Lycée Professionnel.

Qu'en est-il du rôle et des actes de soutien de la hiérarchie, du rôle de conseil et de relais de nos
instances face à des réformes qui se succèdent, face au climat scolaire qui se dégrade et notamment
en cette période tragique et exceptionnelle ?

Les seuls actes de soutien des différents échelons de la hiérarchie se limitent à communiquer ou pas
des liens sur le net souvent trop tardifs. Et nous devons encore y chercher des informations dites
adaptées en parcourant des nombreuses pages, ou en étant renvoyés vers les numéros des services
des Ressources Humaines de l'Académie.

Nous attendons des actes humains, d’être écoutés, d’être épaulés, des actions claires, précises,
suffisamment anticipées afin que l'institution, elle aussi, réponde au devoir de ​Bienveillance à
l'encontre de ses personnels.

La cérémonie d'hommage à Samuel Paty en a été la parfaite illustration : l'aide sommaire apportée par
les inspecteurs l'a été le mardi ou le mercredi alors que nous en avions besoin dès le lundi de la
rentrée. De plus, la valse perpétuelle des annonces contradictoires du Ministre de l’Éducation
Nationale faîte dans les différents médias, la semaine précédant la rentrée, ne nous a pas permis de
célébrer décemment la mémoire de notre collègue sauvagement assassiné. Chaque enseignant a dû
accueillir les élèves sans concertation ni continuité pédagogique. Si la cérémonie d’hommage s’est
déroulée sans heurt dans notre établissement, notre malaise est toutefois réel face à l’impréparation
qu’elle reflétait. La gravité sans précédent de ce tragique événement nous a poussés d’ailleurs à
réclamer un temps légitime d’échanges, de réflexion au sein du Lycée durant la semaine de la rentrée.
La mémoire de Samuel Paty exigeait selon nous une priorité absolue de​ ​paroles et d’actes cohérents.
Le mépris pour notre mission se vérifie aussi dans la spécificité du lycée professionnel, ce dernier
propose un parcours de formation où l'acquisition de compétences professionnelles et générales
amène à la délivrance des diplômes professionnels nationaux.
Notre mission mérite des consignes claires de nos instances.
- Nous, Enseignants et Personnels du Lycée des Métiers Toulouse-Lautrec d'Albi sommes en
colère face au manque d’informations et de cohésion nationale sur les conditions futures de délivrance
des diplômes professionnels.

Il apparaît, à ce jour, que chaque établissement ou chaque académie peut faire ce qu’il veut. S’il n’y a
pas de politique commune, où est l’Éducation Nationale ? Lorsque les conditions de délivrance des
diplômes sont différentes, où est l’Égalité ?
Ainsi les Périodes de Formation en Milieu Professionnel, autrement appelées stages en entreprise,
sont difficiles à mettre en place au vu du confinement et de la fermeture des entreprises jugées non
essentielles. La connexion directe avec les milieux économiques qui fonde notre spécificité est
fragilisée par la crise sanitaire.
Certains élèves devaient réaliser leur stage dès le 2 novembre. Suivant les sections, le discours donné
aux élèves et aux familles varie et n’est pas clair d’un établissement à l’autre, d’une académie à
l’autre… Dans une même classe, certains lycéens et étudiants peuvent réaliser leur stage, sans
toutefois assurer toutes les tâches certificatives à la validation de leur diplôme. Les autres doivent
venir en classe … pour quoi y faire ?
On nous parle sans cesse du caractère exceptionnel de la situation générée par la Covid mais cette
exceptionnalité dure et rien ne garantit que l’Éducation Nationale et en particulier le Lycée
Professionnel pourra retrouver un rythme normal de fonctionnement.
Allons-nous avoir des réponses concertées, précises, harmonisées et pérennes avant décembre
2020?
Tout cela décourage nos élèves, nous inquiète et interpelle les parents.
Nous ne sommes pas la garderie nationale mais l’Éducation Nationale !
- Nous, Enseignants et Personnels du Lycée des Métiers Toulouse-Lautrec d'Albi sommes en
colère car la réalité de nos conditions de travail n’est pas celle qui est présentée dans les médias par
les instances de l’Éducation Nationale. Nous ne nous sentons pas protégés face au virus.
Le Lycée Professionnel est encore une fois oublié dans les annonces de notre Ministre. L’annonce
pour le 50% des effectifs d’élèves en présentiel concerne le Lycée général et technologique, mais
qu’en est-il du Lycée professionnel ? De la santé de ses élèves et de ses personnels ?

A l’heure de l’annonce d’un Grenelle de l’Education nous attendons des réponses fortes, cohérentes,
concertées. A situation exceptionnelle ne faudrait-il pas de moyens exceptionnels ?

Nous, Enseignants et Personnels du Lycée des Métiers Toulouse-Lautrec d'Albi,


soucieux de l’avenir du lycée professionnel.

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