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TROUBLES PSYCHOTIQUES A L’ADOLESCENCE.

KARA A.
MAMMERI M.
SEMAOUNE B.

SERVICE DE
PSYCHIATRIE
HCA

XXXIVe mes JMC – AÏN-NAADJA – 8&9 décembre 2004

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I - INTRODUCTION

L'adolescence est l'âge du changement, un passage de l’enfance


à l'âge adulte.
Le double mouvement, reniement de son enfance d'un côté,
recherche d'un statut stable adulte de l'autre, constitue l'essence
même de la "crise", du "processus psychique" que tout adolescent
traverse (E.Kestemberg).

II - CARACTERISTIQUES DE L’ADOLESCENCE

Trois dimensions centrales caractérisent le remaniement


intrapsychique qui s’opère à l’adolescence : la dimension corporelle, le
problème de l’identité et celui de l’équilibre entre l’investissement
narcissique et l’investissement objectal.
Les transformations physiques observables et la découverte
d’un corps pulsionnel menacent l’intégrité de l’image que l’adolescent
a de lui-même. Dans les cas extrêmes, l’angoisse liée à ce sentiment
de transformation corporelle peut aller jusqu’à l’angoisse de
morcellement et donc la psychose.
L’adolescent est alors confronté à une non-reconnaissance de
soi. Ces troubles de l’identité peuvent se présenter dans la psychose
sous forme de délire de filiation ou de délire portant sur l’identité
sexuelle.
Enfin, à l’adolescence, on assiste à un renforcement des
tendances narcissiques et à un effondrement de l’investissement
objectal. Ceci se manifeste par un fléchissement intellectuel, qui
surprend souvent l’entourage car survenant chez un adolescent à la
scolarité jusque-là brillante.

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III – PARTICULARITES DES TROUBLES PSYCHOTIQUES


A LADOLESCENCE

L’existence d’états psychotiques caractéristiques chez


l’adolescent est contestée par de nombreux auteurs. D’ailleurs, dans
la classification américaine des troubles mentaux DSM-IV (1994),
aucune place n’est accordée aux états psychotiques spécifiques à
l’adolescence.
Trois problèmes dominent la question des psychoses qui
surviennent à l’adolescence :
 celui d’abord du diagnostic positif ; de part la fluctuation et la
pauvreté des symptômes, le diagnostic de schizophrénie
débutante est souvent difficile à poser, notamment en
consultation.
 Celui du diagnostic différentiel ; pouvoir distinguer un
processus psychotique débutant d’une « simple crise
d’adolescence » particulièrement bruyante ;
 La seconde question concerne l’évolution : ceci concerne surtout
le devenir des épisodes psychotiques aigus, à savoir les
classiques « bouffées délirantes ».

A - QUAND EST-IL DE LA SCHIZOPHRENIE ?

Un début possible de schizophrénie reste la préoccupation


angoissante de tout psychiatre en contact avec des adolescents car
c’est une pathologie de l’adulte jeune.
La distinction entre « crise d’adolescence » qui s’attarde et
schizophrénie débutante est difficile si l’on ne prend en
considération qu’un élément biographique, un comportement donné ou
un symptôme isolé. D’où l’importance d’évaluer l’histoire et les
antécédents du sujet, d’analyser ses conduites et les intégrer dans le
fonctionnement mental.

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Il est donc important de ne pas tomber dans l’excès :


 faire de tout adolescent qui s’attarde un peu trop longtemps
devant la glace un schizophrène doutant de son identité,
 ou faire d’une bizarrerie du comportement évocatrice de
psychose une excentricité passagère fréquente à l’adolescence.
Classiquement, on distingue trois formes de début :
 les formes aiguës, à savoir les bouffés délirantes, les accès
maniaques et les épisodes dépressifs atypiques.
 Les formes progressives ou subaiguës marquées par
l’installation d’états délirants d’évolution sub-aiguë ou par des
symptômes pseudo névrotiques ;
 Et enfin les formes insidieuses où s’observent un fléchissement
scolaire, des troubles du caractère ou des conduites incongrues,
souvent impulsives.
C’est dans ces formes insidieuses de début que le praticien
éprouve des difficultés à poser le diagnostic de schizophrénie. La
famille se montre particulièrement tolérante mettant ses troubles
sur le compte de la « fameuse crise d’adolescence».
Le psychiatre, quant à lui, est souvent réticent à ce stade, à
poser un diagnostic aussi lourd. Les tests de personnalité revêtent,
dans ces cas, une grande importance en fournissant des informations
complémentaires.
Il faut reconnaître que bien souvent, seule l’évolution et donc le
temps permettront de poser un diagnostic précis.

B - LES EPISODES PSYCHOTIQUES AIGUS


LES « BOUFFEES DELIRANTES »

Concernant les bouffées délirantes à l’adolescence, les


thématiques délirantes de filiation, hypocondriaques, sexuelles et les
thèmes centrés sur les modifications corporelles seraient plus
fréquents.
Le problème posé par ses psychoses concerne surtout leur
possibilité d’évolution vers une psychose chronique schizophrénique.
D’où l’importance de rechercher certains facteurs pronostics comme

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l’existence d’antécédents familiaux de schizophrénie ou de traits de


caractère en faveur d’une personnalité prémorbide de type schizoïde.
L’âge de survenue de l’épisode délirant aigu constitue également un
élément important de pronostic. Plus l’adolescent se rapproche de
l’âge adulte, plus l’évolution est favorable.
Sur le plan clinique, l’existence d’une participation thymique,
notamment de signes expansifs, est de bon pronostic.

IV - CAS PARTICULIER DE L’UTILISATION DE DROGUES

Il est connu que l’adolescence est la période des premières


expériences toxicomaniaques.
Il est fréquent d’observer l’existence de manifestations
psychotiques au cours ou après l’utilisation de drogues dont le
déterminisme peut être lié à un trouble psychopathologique sous-
jacent.
On observe « l’effet schizo » avec les hallucinogènes où l’on
note des symptômes oniriques, un sentiment de dépersonnalisation et
même une angoisse de morcellement.
Après ces épisodes psychotiques aigus post-toxiques, l’évolution
est variable. Soit que cet épisode reste unique sans lendemain ; soit
qu’il se répète avec ou sans prise de toxique, soit qu’il évolue vers un
processus psychotique chronique.
Il est certain que les drogues entraînent des perturbations
biochimiques à l’origine de distorsion des perceptions et de
l’exagération des réactions affectives. Sur le plan
psychopathologique, les auteurs soulignent la fréquence de survenue
de ces états psychotiques aigus chez des sujets au Moi faible face
aux conflits refoulés.

V – NOTRE PRATIQUE

Pratiquant au sein d’une structure militaire d’envergure, nous


recevons, à la faveur du service national et des nouvelles recrues, une
population relativement jeune. Nous avons, alors, le privilège

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d’observer les différents troubles et pathologies inhérents à cette


catégorie d’âge aux confins de l’adolescence, peut-être, mais pas
encore adulte certainement.
Il n’est pas rare d’y voir les pathologies à leurs balbutiements, à
leur émergence et il faut l’avouer, il n’est pas toujours aisé de poser
un diagnostic notamment lorsque la symptomatologie frise avec la
psychose. Cette difficulté tient à la nature et l’expression de
l’affection en cause mais aussi à la réticence du praticien à poser
catégoriquement une étiquette lourde de conséquences.
Cette attitude du médecin, préférant une position attentiste de
prudence et de réserve, n’est pas toujours compatible avec
l’obligation de soustraire rapidement du milieu militaire les éléments
fragiles pouvant affecter son fonctionnement.
Le milieu militaire, réputé pour son intransigeance est parfois
un excellent révélateur de ces affections évoluant à bas bruit ou
dont les symptômes sont relativement acceptés, tolérés par
l’entourage familial ou social. Les décompensations psychotiques s’y
expriment relativement tôt et nous voyons très souvent les formes
débutantes de la schizophrénie.
On est en droit alors de se poser la question qui est de savoir
pourquoi et comment ces personnes fragiles ont pu passer inaperçues
lors des visites médicales de sélection et de préconiser, mais cela
n’est pas une nouveauté, le renforcement des examens psychologiques
à ce niveau.
Les services de santé militaire par l’intermédiaire des centres
de sélection qui brassent une population énorme pourraient faire
œuvre d’utilité en santé publique en élaborant des programmes de
dépistage et en fournissant des données épidémiologiques
appréciables dont le seul biais serait qu’il s’agit d’une population
exclusivement masculine.

VI – CONCLUSION

Il n’était pas dans notre propos de vous faire l’offense de


rappeler uniquement les troubles psychotiques s’observant durant la

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période d’adolescence. Nous avons, vous nous en excuserez, fait appel


à ce support afin d’attirer l’attention sur un type de pathologies
psychiatriques qui passent inaperçues au niveau des filtres de la
sélection militaire et d’appeler donc, à plus de vigilance et à une plus
grande rigueur scientifique.
Il nous suffit pour étayer notre dire de rappeler cette
statistique largement admise : sur 100 personnes, une, au moins,
souffrirait de troubles psychotiques. Il s’agit, alors, de ne pas passer
à côté.
La sélection militaire constituant le socle de tout le dispositif
de santé militaire, il est impératif que les centres de sélection soient
pourvus en personnels formés et en matériel adéquat pour une
efficacité et un rendement optimum.

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