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Partie II

Etude comparée entre les constitutions Espagnoles et Italienne avec la


constitution algérienne
Je vais poursuivre l'étude comparative entre la constitution algérienne et les autres
constitutions suivant le critère de la religion et la liberté de culte dans le texte constitutionnel.
Après la première partie ou j'ai étudié ce critère dans la constitution américaine et scandinave
en le comparant avec ce que stipule la constitution DZ, j'entame aujourd'hui la deuxième
partie et elle concernera la comparaison entre la constitution algérienne et les constitutions
espagnole et italienne  relativement à la place de la religion et de la liberté du culte dans le
texte constitutionnel. Pourquoi l'Espagne et l'Italie? Parce que c'est notre environnement
méditerranéen proche.
Commençons d’abord par l’Espagne
En Espagne trois articles de la constitution mentionnent la religion et la liberté du culte. Le
premier article est l’article 14 dit article d’égalité. Selon cet article les espagnols sont égaux
devant la loi et aucune discrimination fondée sur la religion n’est prise en compte. L’idée est
confirmée par le deuxième aliéna de l’article 16 qui stipule que "Nul ne pourra être obligé à
déclarer son idéologie, sa religion ou ses croyances". On en déduit que les charges des
fonctions étatiques ne sont soumises à aucune condition relatives à la confession du candidat.
Ceci est donc la première différence avec la constitution algérienne qui, elle, exige que le
candidat a la présidence de la république soit de confession musulmane (Art. 87 — Pour être
éligible à la Présidence de la République, le candidat doit  être de confession musulmane
……..).
L’article 16 qualifie la liberté religieuse comme un droit fondamental pour la société
espagnole.  Cet article est en effet inclus dans la première section portant sur les droits
fondamentaux et les libertés publiques. Il y a lieu de signaler que la liberté idéologique prime
sur la liberté religieuse et de culte. De plus le constituant espagnole introduit une différence
entre la liberté religieuse et la liberté du culte et ce par l’ajout du mot culte à la liberté
religieuse. L’usage du mot culte donne une signification  plus étendue. Cela permet en effet
d’englober toutes les religions présentes. Cette intention est confirmée par l’aliéna 3 du même
article qui stipule qu’aucune confession n’aura le caractère de religion d’État. Cela suppose
donc qu’il y a plusieurs confessions que les pouvoirs publics sont tenus de prendre en compte.
Ces pouvoirs publics doivent pour cela entretenir des relations de coopération avec l’Église
catholique et les autres confessions. Il faut noter que le constituant cite nommément le
catholicisme pour une raison simple : c’est la religion dominante du pays. L’article 16
introduit la notion de la séparation de l’Église et de l’état. De plus il introduit implicitement la
reconnaissance d’autres religions que celle dominante dans la société espagnole. Cet article
est intéressant à plus d’un titre pour la comparaison que nous faisons avec la constitution
algérienne. En effet alors que celle-ci considère l’Algérie comme terre d’islam, la constitution
espagnole s’interdit une telle approche. La constitution algérienne fait de l’islam religion
d’état (article 2) alors que la constitution espagnole stipule de prime abord qu’aucune
confession n’aura le caractère de religion d’état (article 16, aliéna 3), mais que les religions
sont égales aux yeux des pouvoirs publics même avec une religion réputée dominante
(l’Église catholique) dans la société espagnole (70% des espagnoles s’en réclament, 25% se
déclarent sans religion et 3% représentent d’autres religions). Cela confère un esprit de
tolérance que les auteurs de cette constitution ont voulu imprimer à la société espagnole.
Un troisième article mentionne  la religion ; il s’agit de l’article 27. Dans l’aliéna 3 de cet
article il est stipulé que "Les pouvoirs publics garantissent le droit des parents à ce que leurs
enfants reçoivent la formation religieuse et morale en accord avec leurs propres convictions".
Cet article, s’il entretient le respect de toute religion, il n’en consacre pas mois la liberté du
choix de la religion.

La constitution italienne va dans le même sens que celle de l’Espagne puisque l’article 3 de la
constitution stipule un principe général d’égalité en énonçant que "Tous les citoyens ont une
même dignité sociale et sont égaux devant la loi, sans distinction de sexe, de race, de langue,
de religion, d’opinions politiques, de conditions personnelles et sociales".
Le principe de la séparation de l’Église et de l’état est clairement stipulé à l’article 7 :" L’État
et l’Église catholique sont, chacun dans son domaine, indépendants et souverains.
Leurs rapports sont régis par les Pactes du Latran. Les modifications des Pactes, acceptées par
les deux parties, n’exigent pas de procédure de révision constitutionnelle".i
De plus l’égalité des confessions est tout aussi clairement énoncé par le premier alinéa de
l’article 8 " Toutes les confessions religieuses sont également libres devant la loi".
Ceci découle du principe général d’égalité des citoyens. Le deuxième alinéa de ce même
article cite nommément la confession catholique ("Les confessions religieuses autres que la
confession catholique ont le droit de s’organiser selon leurs propres statuts, pour autant qu’ils
ne s’opposent pas à l’ordonnancement juridique italien") pour indiquer la religion
prépondérante et pour rappeler que les mêmes lois s’appliquent à elle et à toutes les autres
religions.
La liberté du culte est garantie par la constitution. L’article 19 stipule en effet " Toute
personne a le droit de professer librement sa foi religieuse sous quelque forme que ce soit,
individuelle ou collective, d’en faire propagande et d’en exercer le culte en privé ou en public,
à condition qu’il ne s’agisse pas de rites contraires aux bonnes mœurs". Il faut noter l’étendue
de cette liberté : puisque en sus de pouvoir professer librement sa foi religieuse, la personne
est aussi autorisée à en faire propagande (prosélytisme). 
L’article 20 n’exempte aucune personnalité juridique (association) de ses devoirs
constitutionnels ou fiscaux pour son caractère ecclésiastique ou pour le but religieux dont elle
se prévaut.
Il est a noter enfin que comme aux états unis, la liberté de culte (art.19) prime sur la liberté
d’expression, la liberté de conscience et la liberté de presse citées dans l’article 21, bien après
la liberté du culte qui est citée dans les articles précédents (Tout individu a le droit de
manifester librement sa pensée par la parole, par l’écrit et par tout autre moyen de diffusion.
La presse ne peut être soumise à des autorisations ou à des censures….). Il faut aussi noter
qu’au moment ou la liberté de culte n’est touchée par aucune limitation, ce n’est pas le cas des
autres libertés puisque il peut être procédé à une saisie (motivé de l’autorité judiciaire) en cas
de violation des règles que la loi elle-même prescrit pour l’indication des responsables. Les
limitations sont telles que lorsque l’urgence est absolue et que l’intervention de l’autorité
judiciaire ne peut avoir lieu en temps utile, la saisie de la presse périodique peut être effectuée
par des officiers de police judiciaire. De mêmes les imprimés, les spectacles et toutes les
autres manifestations contraires aux bonnes mœurs sont interdits. La loi fixe les mesures aptes
à prévenir et à réprimer les violations. La liberté de culte ne connait aucune de ces limitations.
Mais la liberté de circuler et de séjourner (art. 16), la liberté de s’associer et sans autorisation
(art. 17) et la liberté de se réunir pacifiquement et sans armes, même dans un lieu ouvert au
public (art. 18) viennent toutes avant la liberté du culte et donnent donc l’impression qu’elles
sont plus importantes.
Enfin et au nom du principe de la primauté de la séparation de l’Église et de l’état, l’article
117  stipule que "L’État a le pouvoir exclusif de légiférer dans les matières regardant les
relations entre la République et les confessions religieuses…."
Trois principes donc dans les constitutions espagnoles et italiennes qui sont assez proches
pour ne pas dire similaires :
1- La liberté du culte est garantie
2- L’égalité des religions
3- Le principe de la séparation positive de la religion et de l’état

Conclusion : les différences entres la constitution algérienne et les constitutions espagnoles et


italienne sont majeures
1- L’égalité des religions est reconnue en Espagne et en Italie comme découlant d’un principe
plus large, l’égalité des espagnols. Alors que la prééminence de l’islam en Algérie est
assumée ouvertement au point d’en demander au chef de l’état de le glorifier
2- La constitution espagnole refuse explicitement à toute religion d’avoir le caractère de
religion d’état, alors que celle d’Algérie reconnait à l’islam seul ce caractère.
3- La constitution espagnole comme la constitution italienne ne pose aucune condition
d’appartenance à une communauté religieuse pour l’éligibilité à une charge de responsabilité
au sein de l’état. Alors que celle d’Algérie impose au candidat postulant pour le poste de
président de la république d’être de confession musulmane.
4- Les constitutions espagnoles et italiennes refusent toute discrimination  et imposent au
contraire l’égalité parfaite des citoyens devant la loi. Alors que celle d’Algérie reste muette
quant à la discrimination fondée sur l’appartenance religieuse. Ce n’est pas une omission
parce qu’en fait cette discrimination existe puisqu’il en résulte une autre discrimination basée
sur le sexe (notamment dans la loi relative à l’héritage). Ce qui fait qu’en éludant la
discrimination fondée sur l’appartenance religieuse, le constituant algérienne contredit le
bannissement de la discrimination fondée sur le sexe stipulée dans la constitution (art. 32). Et
de ce point de vue la loi portant code de la famille est anticonstitutionnelle.
5- La constitution espagnole garantie le droit des parents de donner à leur enfants une
formation religieuse et morale en accord avec leurs propres convictions. La constitution
Algérienne reste muette, même si dans la réalité le programme scolaire algérien renferme une
seule éducation religieuse pour tous les enfants, et basée sur les valeurs islamiques en
excluant toutes les autres.
i
Les accords du Latran entre le Saint-Siège et l'Italie furent signés le 11 février 1929, entre l'État
italien et le Saint-Siège principalement pour statuer sur la position de l'Église en Italie. Le pape
acceptait de n'être plus souverain temporel que sur l'État de la Cité du Vatican formé de 44 hectares,
soit le plus petit État du monde. La nouvelle République italienne de 1946 a reconnu les accords de
Latran, mais a instauré la séparation de l'Église et de l'État.

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