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1. Introduction
La combustion est la plus ancienne technologie humaine, elle a été utilisée durant plus
d’un million d’années. Actuellement, environ 90 % de l’énergie utilisée à l’échelle mondiale
(trafic, production d’énergie électrique, chauffage…) est produite par combustion. Elle est
utilisée dans de nombreux systèmes pratiques aussi bien pour produire de la chaleur
(chaudières ou fours domestiques et industriels), de l'électricité (centrales thermiques), que
pour le transport (moteurs automobiles et aéronautiques, moteurs fusée,…).
2. Définition
- La combustion en tant que discipline, s’intéresse à l’étude des milieux réactifs ; elle est
donc à l’interface entre la chimie, la thermodynamique, la thermique et la mécanique
des fluides.
- La combustion en tant que phénomène peut être définie comme une ou des réactions
chimiques irréversible (s) fortement exothermiques, généralement rapide, entre un
combustible et un comburant (ou oxydant), selon le schéma global :
avec la capacité de se propager à travers un milieu approprié. Cette propagation résulte du fort
couplage de la réaction avec le processus de transport moléculaire.
Les éléments au côté gauche de l’équation de cette réaction chimique, qui sont présents
avant la réaction sont appelés réactifs, tandis que les composants sur le côté droit de
l'équation, qui sont présents après la réaction, sont appelés produits.
Cependant depuis les années 1980, on a découvert qu'une des étapes indispensable de la
réaction chimique est la production de radicaux libres ; cette étape est nécessaire pour que la
combustion s'entretienne. C'est la raison pour laquelle on parle depuis, de « tétraèdre du feu ».
3. Combustibles
Un combustible peut être considéré comme une ressource finie d'énergie potentielle
chimique. L’énergie stockée dans la structure moléculaire de ces composés particuliers est
libérée par le biais de réactions chimiques complexes.
Les combustibles gazeux présentent la moindre difficulté du point de vue mélange avec
l'air et une répartition de façon homogène pour les différents cylindres dans un moteur
multicylindre, ou les brûleurs dans une turbine à gaz, four ou réacteur. Dans de bonnes
conditions de combustion, ils laissent des dépôts de combustion relativement bas par rapport
aux autres combustibles. Toutefois, les combustibles gazeux pour véhicules nécessitent
l'utilisation de grands réservoirs et limitent le champ d'application.
Les combustibles liquides sont utilisés d’une façon plus importante dans la plupart des
systèmes de combustion que les combustibles gazeux ou solides. Ils offrent quelques
avantages tels que, les quantités d'énergie importantes par unité de volume, la facilité et la
sécurité de manipulation, le stockage et le transport. Cependant, les combustibles liquides
doivent être vaporisés ou atomisés ou au moins partiellement vaporisé, au cours du processus
de mélange avec l'air. Il y a quelques difficultés qui surviennent dans la distribution et la
vaporisation des particules de combustible dans l'air afin d'obtenir une combustion complète
dans les systèmes de combustion.
Les combustibles usuels sont obtenus en soumettant le pétrole brut à une distillation
destinée à séparer diverses fractions. Chaque tranche de produits ainsi séparée est en outre
susceptible de subir divers traitements complémentaires (cracking, isomérisation,…).
Le pétrole brut est connu pour se trouver à différentes profondeurs sous terre et mer, dans
la plupart des régions du monde. Les pétroles bruts sont des mélanges extrêmement
complexes de gaz, liquides et solides dissous. Ils se composent principalement
d'hydrocarbures, avec de petites quantités de substances azotées et de composés soufrés
organiques.
Le pétrole brut est séparé par un procédé de distillation (Fig. 1.1) qui exploite le fait que
ses différents composants ont des points d'ébullition différents. Quand un pétrole brut est
chauffé, les premiers gaz libérés sont principalement le méthane, l'éthane, le propane et le
butane. A des températures plus élevées, des vapeurs sont libérées puis condensées pour
former des distillats légers du type utilisé dans la production de l’essence. En continuant
l'ébullition, on obtient le kérosène, suivi des distillats moyens utilisés pour le gasoil. Enfin,
demeure un résidu utilisé dans la fabrication de l'huile de graissage, de la cire et du bitume.
Exemple de courbe de distillation TBP (true boiling point) d’un pétrole brut.
Par ordre de température de distillation croissante on trouve :
- les gaz liquéfiés
- l’essence (35/200 °C)
- le kérosène ou « pétrole » (250/280 °C)
- le gasoil (/370 °C)
- les huiles légères et lourdes
- le bitume
Ainsi, par exemple, l'essence et le gazole, les carburants les plus utilisés dans les applications
moteurs sont la composition d'un très grand nombre de constituants (tableau 1.2). Ils sont
principalement composés d'atomes de carbone et d'hydrogène.
4. Le comburant
Le comburant est le plus souvent l'oxygène de l'air, plus exceptionnellement de l'oxygène
pur (moteur-fusée, certains fours industriels) qui permet d'atteindre des températures plus
élevées mais pose des problèmes de sécurité. Plus rarement, d'autres comburants sont utilisés
(moteurs fusée pyrotechniques).
La combustion peut avoir lieu soit en mode avec flamme ou sans flamme, et à leur tour, les
flammes, sont classées en flammes prémélangées et non prémélangées (de diffusion).
La différence entre les modes de combustion avec et sans flamme peut être illustrée par le
phénomène qui apparait dans un moteur à allumage commandé cliquetant (Fig.1.2b). Dans la
Fig. 1.2a, on peut voir une zone mince de réaction chimique intense se propageant à travers le
mélange air-carburant frais (non brulé). Cette zone mince de réaction est ce qui est
communément appelé flamme. En amont (derrière) de la flamme, on a les produits chauds de
la combustion. Au fur et à mesure que la flamme se déplace dans le mélange, la température
et la pression des gaz imbrûlés augmentent. Ceux-ci sont comprimés par le mouvement du
piston et par l’avancée du front de flamme. Ils atteignent alors un niveau de pression et de
température auxquels des réactions rapides d’oxydation apparaissent en plusieurs endroits
dans les gaz imbrulés (Fig. 1.2b), induisant une combustion très rapide à travers ce volume.
C’est ce qui est appelé auto-inflammation. Ceci donne lieu à un brusque accroissement de la
pression dans le volume occupé par ces gaz. Il en résulte des déplacements alternatifs d’ondes
de pression qui se réfléchissent sur les parois de la chambre. Ils produisent un bruit métallique
caractéristique d’où le phénomène tire son nom. Soulignons toutefois que le cliquetis est une
combustion anormale, néfaste voire fatale dans certains cas, pour le moteur.
Les deux types de flammes, prémélangée et non prémélangé (ou de diffusion), sont
liées à l’état de mélange des réactifs, comme l’indique leurs noms.
Dans une flamme prémélangée, le combustible et l’oxydant sont mélangés au niveau
moléculaire, avant l’apparition d’une quelconque réaction chimique. Le moteur à allumage
commandé est un exemple type où on retrouve ce type de flamme.
Par contre, dans une flamme de diffusion, les réactifs sont initialement séparés, et la
réaction a lieu uniquement à l’interface entre le combustible et le comburant, où mélange
et réaction, tous deux, ont lieu. Une simple bougie est un exemple de flamme de diffusion.
Le terme ‘’diffusion’’ s’applique strictement à la diffusion moléculaire des espèces
chimiques c.à.d. les molécules du combustible diffusent envers la flamme d’un coté au
moment où les molécules de l’oxydant en diffusent du coté opposé. Dans le cas de la
flamme de diffusion turbulente, la convection turbulente mélange le combustible avec le
comburant à l’échelle macroscopique. Le mélange moléculaire à petite échelle c.à.d. la
diffusion moléculaire, complète ensuite le procédé de mélange de telle sorte que les
réactions chimiques peuvent avoir lieu.
Dans les systèmes pratiques, les deux types de flamme peuvent toute deux exister à
différents degrés. Le moteur diesel a généralement une quantité considérable de mélange
brûlant en combustion prémélangée et en combustion diffusive.
Par ailleurs, la combustion peut avoir lieu en écoulement soit laminaire, soit turbulent. Cette
analyse permet de classer la combustion selon la nature de l'écoulement et le mécanisme
utilisé pour introduire les réactifs. Le tableau (1.3) donne cette classification avec des
exemples pour chaque type de combustion.
Nous allons montrer ces types de flammes et illustrer les phénomènes ayant lieu au cours
de la combustion en analysant deux types de flamme assez différents : la bougie et une
flamme laminaire prémélangée.
5.1 La bougie
La zone de réaction la plus intense correspond à la région bleutée peu lumineuse. Cette
couleur bleue provient du rayonnement d'un radical, CH, qui est un intermédiaire instable, de
la réaction chimique. La zone jaune intense qui suit la zone de réaction bleue est due au
rayonnement des suies. Les suies sont des particules de carbone, C, qui s'agglomèrent.
Remarquons qu'une plaque placée au dessus de la bougie va se couvrir de "noir de fumée",
constituée justement de ces particules de suies. Ces particules de carbone sont la conséquence
d’une combustion incomplète : il y a trop peu d'oxygène pour brûler la quantité de
combustible disponible et les atomes de carbone ne peuvent alors être complètement oxydés
en dioxyde de carbone CO2. Par contre, les suies et leur rayonnement ont, dans ce cas, un rôle
pratique considérable puisque la lumière issue de la bougie, principale intérêt de celle-ci, leur
est due. La lumière de la bougie provient donc d'un transfert thermique radiatif. Les
transferts thermiques interviennent également pour permettre la liquéfaction de la stéarine au
sommet de la bougie par conduction dans la mèche et par rayonnement, entretenant ainsi le
fonctionnement du système. Enfin, la mécanique des fluides joue un grand rôle dans le
fonctionnement d'une bougie : la convection naturelle induite par le dégagement de chaleur
entraine de l'air frais à la base de la flamme et assure l'évacuation des produits de combustion
(dioxyde de carbone CO2, eau H2O, particules de carbone,…) au sommet de celle-ci. Il est
d'ailleurs intéressant de noter, qu'en l'absence de pesanteur (expériences en microgravité),
donc en l'absence de convection naturelle, une bougie peut s'éteindre, étouffée par
l'accumulation des produits de combustion au voisinage de la flamme…
Le fonctionnement d'une bougie met également en jeu des phénomènes supplémentaires.
Il faut ainsi décrire les changements d'état de la stéarine (liquéfaction puis vaporisation), la
nucléation des particules qui conduit à la formation et à l'agglomération des particules de
suies, les phénomènes de capillarité dans la mèche, . . .
Puisque les réactifs ne sont pas initialement mélangés, ce type de configuration est appelée
flamme non prémélangée ou encore flamme de diffusion. Les réactifs combustible et
comburant, sont séparés par la zone de réaction. Ils sont essentiellement entrainés l'un vers
l'autre par diffusion moléculaire (transfert de masse). Les profils de fraction massique de
combustible, d'oxydant et de température ont l'allure représentée schématiquement sur la
figure suivante.
Pour montrer ce type de flamme, on peut réaliser une expérience simple, mais qui
nécessite beaucoup de précautions. On rempli un tube en verre avec un mélange gazeux
air/méthane ou air/propane. Si le mélange est allumé à une extrémité du tube, on observe une
flamme bleue, à peu près plane, qui se déplace vers les gaz frais avec une vitesse SL, de l'ordre
de quelques dizaines de centimètres par seconde (Fig. 1.5).
La encore, bien évidemment, les aspects chimiques interviennent et la couleur bleue est
aussi due à la présence du radical CH. Par contre, le rôle des transferts thermiques est ici
sensiblement différent du cas de la bougie. En effet, une coupe à travers la zone de réaction
(Fig. 1.6) montre que les profils de fraction massique de combustible, comburant, température
et taux de réaction sont sensiblement différents. Cette fois, le gradient thermique à travers la
flamme, de l'ordre de 1000 K/mm, va servir à chauffer le prémélange combustible/
comburant, initialement froid, permettant ainsi la propagation de la flamme à la vitesse SL.
Par contre, sauf à réaliser un mélange très riche (beaucoup plus de combustible, qu'il n'y a
d'oxydant disponible pour le brûler), on n'observe jamais de zone lumineuse jaune (absence
de suies).
Les transferts de masse vont se faire par diffusivité moléculaire et on pourra assister, dans
certains cas, à une "compétition" entre transferts thermique et massique. Enfin, la mécanique
des fluides intervient pour décrire les mouvements des gaz suivant la configuration
géométrique. En particulier, les gaz chauds, plus légers, pourront être éjectés (expansion
volumique).
Ce type de flamme, puisque les réactifs sont mélangés avant la zone de réaction, est répertorié
comme flamme de prémélange.
Une des principales caractéristiques de ces flammes est leur capacité à se propager, c'est à dire
à avoir une vitesse propre même dans un milieu au repos. Cette propagation peut induire des
problèmes de sécurité : en en effet, une flamme de prémélange est susceptible de se propager
jusqu'à l'endroit où le prémélange est réalisé, qui peut être assez différent de la chambre de
combustion prévue et conduire à la destruction du système, voire à un incendie… Par ailleurs,
dans certaines situations particulières, la propagation peut se faire à une vitesse supersonique
("détonation") et avoir des conséquences désastreuses sur l'installation et son environnement,
tant humain que matériel. C'est notamment ce qui se produit lors de l'explosion due à une fuite
de gaz d'un immeuble.