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ET DE LA SANTE
THESE DE DOCTORAT
Leila LAKHDAR
Le 24 Février 2015
JURY
Enfin, pour tous ceux et toutes celles qui ont contribué de près ou de
loin à l’élaboration de ce travail, qu’ils trouvent ici l’expression de mes
sincères remerciements.
Dr LAKHDAR L.
SOMMAIRE
Dr LAKHDAR L.
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………………………………..1
1. Terminologie…………………………………………………………………………………………………..……………6
2. Historique………………………………………………………………………………………………………………….…6
3 . Les plantes médicinales et aromatiques à visée thérapeutique au Maroc……………………..7
1. Définition…………………………………………………………………………………………………….………….…26
2. Répartition des huiles essentielles dans la plante…………………………………………………..….26
3. Caractéristiques physico-chimiques des huiles essentielle……………………...…………………27
4. Contrôle de qualité………………………………………………………………………………….………………..29
5. Procédés d’extraction des huiles essentielles…………………………………………………………….29
5.1 Extraction par expression à froid………………………………………………………………………….29
5.2 Extraction par distillation et entraînement à la vapeur d’eau……………………………….30
5.3 Hydrodistillation ou distillation à l’eau…………………………………………………………………30
5.4 L’enfleurage…………………………………………………………………………………………………………30
5.5 Extraction par les solvants organiques………………………………………………………………….31
5.6 Extraction par le CO2……………………………………………………………………………………………31
6. Composition chimique des huiles essentielles…………..……………………………………………….32
7. Méthodes d’analyse des huiles essentielles……………………………………….………………………37
8. Toxicité des huiles essentielles ……………………..…………..……………………………………………..39
9. Activité antimicrobienne des huiles essentielles………………………………………..……………..40
9.1 Activité bactéricide et bactériostatique……………………………………………………………….40
9. 2 Facteurs influençant l’activité antimicrobienne des huiles essentielles….………….…41
9.2.1 Activité liée à la composition chimique…..…………………………………….………………………41
Dr LAKHDAR L.
9.3.1.1 Aromatogramme………………………………………………..…………………….43
9.3.1.2 Technique de diffusion en puits……………………………………………………..44
Conclusions du chapitre………………..………………………………………………………………………….46
1. Taxonomie……………………………………………………………………………………………………………47
3. Caractéristiques phénotypiques………………………………………………………………………………50
4. Pathogénie……………………………………………………………………………………………………………..50
5. Epidémiologie………………………………………………………………………………………………………….55
6. Traitement………………………………………………………………………………………………………………56
Conclusions du chapitre…………………………………………………………………………………………………..57
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………59
Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………60
Dr LAKHDAR L.
Discussion……………………………………………………………………………………………………………………….63
Conclusions …………………………………………………………………………………………………………………….65
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………….68
Matériels et méthodes…………………………………………………………………………………………………….68
Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………72
Discussion……………………………………………………………………………………………………………………….75
Conclusions ………………………………..………………………………………………………………………………….76
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………….77
Matériels et méthodes…………………………………………………………………………………………………….78
Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………95
Discussion……………………………………………………………………………………………………………………..112
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES……………………………………………………………………………………122
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………..………………………………………….……………….125
RESUME…………………………………………………………………………………………………………………………163
Dr LAKHDAR L.
CT : Chémotype ou chimiotype
C5 : 5 atomes de carbone
LPS : Lipopolysaccharides II
IL-1 : Interleukine 1
PGE-2 : Prostaglandine
I
Dr LAKHDAR L.
HE : Huile Essentielle
II
Dr LAKHDAR L.
Tableau 1 : les différentes enquêtes réalisées au Maroc sur les Plantes Aromatiques et
Médicinales (PAM) et leur usage populaire
III
Dr LAKHDAR L.
Fig 6: Aspect des colonies sur gélose au sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité
(P3), Hôpital Militaire Mohammed V), Rabat
Fig 7: Aspect des colonies de A.actinomycetemcomitans avec motif opaque au centre lors de
la 1ère mise en culture sur gélose au sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité (P3),
Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat)
Fig 8: Aspect des colonies avec un motif opaque au centre: A: en forme d’étoile sur colonie
lisse, B: en forme circulaire ou ellipsoïdale sur colonie rugueuse
Fig 10: milieu de culture sélectif pour Aa (Dentaid 1) (Laboratoire de Microbiologie, Faculté
de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi, Rabat)
Fig 12: prélèvement sous-gingival à l’aide d’un cône en papier (Centre de Consultation et de
Traitement dentaire (CCTD) de Rabat, CH Ibn Sina, Rabat)
Fig 13: échantillon de biofilm parodontal sous-gingival dans le milieu de transport (Centre de
Consultation et de Traitement dentaire (CCTD) de Rabat, CH Ibn Sina, Rabat)
IV
Dr LAKHDAR L.
Fig 15 : milieu sélectif ensemensé mis dans une jarre anaérobie (Laboratoire de
Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi,
Rabat)
Fig 17: résultat après 5j d’incubation : a: image des colonies sur toute la gélose, b: image
agrandie des colonies (Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
Université Mohammed V, Souissi, Rabat)
Fig 20 : test d’oxydase négatif : colonie déposée sur le disque n’a entraîné aucun changement
de couleur
Fig 23 : Bigaradier
Fig 24 : Citronnelle
Fig 25 : Thym
Fig 26 : Origan
Fig 27 : Palmarosa
Fig 29: Souche Aa de référence ; sérotype b, clone non-JP2 de l’Institut Pasteur, Paris, France
Fig 34 : Géloses Brain Heart Infusion (BHI) Agar coulées dans des boîtes de pétri
(Laboratoire de Bactériologie- Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V
Fig 35 : Gélose au sang cuit ou chocolat Polyvitex (Oxoid Deutschland Gmbh, Postfach,
Wesel)
V
Dr LAKHDAR L.
Fig 36 : Bouillon nutritif préparé à base de Brain Heart Infusion (BHI) et extrait de levure
(Laboratoire de Recherche et Biosécurité P3- Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V,
Rabat)
Fig 37 : Aspect des colonies de Aa isolat clinique après 48h de mise en culture VI
Fig 40 : Aspect des colonies de Aa après 24h de mise en culture (à partir de billes conservées
à -20°C)
Fig 42 : Gélose de sang cuit ensemencée par inondation d’inoculum bactérien avec un puits
creusé au centre
Fig 44 : Colonies de Aa après 48h de mise en culture (à partir de billes conservées à -20°C)
Fig 47 : Mise en incubation des microplaques pour la détermination des CMI des huiles
testées : a: les microplaques mises dans un sachet sous 5% de CO2, b : Le sachet contenant les
microplaques est mis à l’étuve à 37°C
Fig 50 : Zone d’inhibition de croissance bactérienne produite par l’huile essentielle (dans le
puits) après 48h d’incubation
Fig 52 : Absence de zone d’inhibition de croissance bactérienne pour les contrôles négatifs
(Tween 80 pur et dilué à 10% dans le puits) après 48h d’incubation
VI
Dr LAKHDAR L.
Fig 53 : Témoin de croissance bactérienne après 48h d’incubation (film bactérien recouvrant
la gélose)
Fig 54 : Diamètres des zones d’inhibition (DZI) des différents agents testés (huiles
essentielles HE pures, HE 1/10, Doxycycline et Tween 80 (10%)) pour les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (isolat clinique JP2 et souche de référence non-JP2) VII
Fig 55 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Mentha pulegium pour le calcul de la CMI
Fig 56 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Citrus aurantium pour le calcul de la CMI (test en duplicata)
Fig 57 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Cymbopogon citratus pour le calcul de la CMI (A : microplaque recouverte de
son couvercle, B : microplaque découverte)
Fig 58 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Thymus vulgaris pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)
Fig 59 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle d’Origanum compactum pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)
Fig 60 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Cymbopogon martinii pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)
Fig 61 : Le rapport (CMB/CMI) pour les différentes huiles testées concernant les 2 souches de
A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)
VII
Dr LAKHDAR L.
INTRODUCTION GENERALE
1
Dr LAKHDAR L.
utilisation prolongée de ces agents chimiques (13-18). D’autre part, d’autres agents
antimicrobiens tels que les antibiotiques ont été également préconisée dans le traitement des
maladies parodontales sévères associées à ces bactéries parodontopathogènes virulentes (19-
23). Cependant, au cours de ces dernières décennies, l’émergence d’une résistance
antibiotique accrue au sein de la flore parodontale pathogène est apparue et ne cesse de croître
(24-30), en raison d’une prescrition souvent intempestive ou inadaptée de ces agents
antimicrobiens oraux par les praticiens au cours de leur exercice quotidien. Ainsi, pour toutes
ces raisons, les recherches s’orientent aujourd’hui vers de nouvelles alternatives
thérapeutiques entraînant moins d’effets secondaires et de résistances bactériennes, et
présentant moins de danger pour la santé. Des produits d’origine naturelle, issus de plantes
médicinales, tels que: les huiles essentielles, utilisées en médecine traditionnelle, peuvent être
considérées comme une bonne alternative thérapeutique.
Le Maroc figure parmi les principaux pays producteurs d’huiles essentielles pour différentes
raisons: historiques, géographiques et économiques.
En effet, à travers des siècles, les Marocains ont su préserver les techniques de distillation
développées par les arabes leur permettant ainsi d’instaurer une grande tradition des plantes à
parfum.
Par ailleurs, la diversité géographique et climatique, qui caractérise le Maroc, lui procure un
large éventail d’espèces dont 400 plantes aromatiques (31). En effet, le Maroc est un grand
producteur et exportateur de plantes fraîches, d’huiles essentielles et de concrètes.
Les huiles essentielles Marocaines sont très connues sur le marché international et plus
particulièrement en Europe et aux USA (32). Depuis des décennies, des sociétés étrangères se
sont installées sur le territoire national en vue d’exploiter cette richesse naturelle dans
plusieurs secteurs dont l’industrie pharmaceutique et autres...
Ainsi, les Plantes Médicinales et Aromatiques (PAM) constituent une ressource importante
au Maroc avec des enjeux économiques, sociétaux et scientifiques.
L’utilisation des plantes aromatiques dans la thérapeutique ne datent pas d’aujourd’hui. Les
Marocains en particulier et les arabes en général, ont utilisé depuis les temps les plus anciens
les plantes comme source majeure de médicaments.
2
Dr LAKHDAR L.
Leurs propriétés médicinales et biologiques sont prometteuses, certaines ont été mises en
évidence à travers plusieurs publications internationales et d’autres font encore l’objet
d’études de recherche à travers le monde. Aujourd’hui, la recherche de l’activité
antimicrobienne de ces huiles continue, en les testant sur davantage de microorganismes à
l’origine de plusieurs maladies, dont les maladies parodontales.
Notre présent travail va s’intéresser principalement à des huiles essentielles d’origine
Marocaine, appartenant à des familles de plantes médicinales bien connues pour leur
utilisation thérapeutique et leurs propriétés antiseptiques en médecine populaire. Cependant, il
est important de signaler que l’usage répandu et les bienfaits décrits pour ces plantes par la
population Marocaine dans différentes affections restent encore non supportés par des études
scientifiques, d’où l’intérêt de notre travail. Ainsi, nous avons entrepris une étude
expérimentale par des essais in vitro dans le but de tester l’effet antibactérien des huiles
essentielles issues de ces plantes médicinales connues sur une bactérie orale
parodontopathogène virulente. Il s’agit de « Aggregatibacter actinomycetemcomitans », l’un
des pathogènes oraux majeurs fortement incriminés dans les parodontites agressives, maladies
parodontales destructices à évolution rapide, constituant un réel problème de santé publique
au Maroc.
Dans la première partie de notre mémoire, nous allons passer en revue les données de
littérature sur les plantes médicinales et aromatiques en général et leur usage au Maroc, puis
les huiles essentielles en particulier concernant : leurs caractéristiques, leur composition, leurs
techniques de préparation, leur propriétés antimicrobiennes… Et un chapitre sera ensuite
consacré à la bactérie qui fera l’objet de notre recherche : Aggregatibacter
actinomycetemcomitans : ses caractéristiques culturaux, son épidémiologie, ses facteurs de
virulence…Nous allons terminer cette première partie de revue de littérature par une étude
systématique répertoriant les différentes études qui ont porté sur la recherche de l’activité
antimicrobienne des huiles essentielles sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans .
Enfin, la deuxième partie, qui représente l’essentiel de notre travail, consistera en une étude in
vitro, procédant d’abord à l’isolement d’une souche clinique d’Aggregatibacter
actinomycetemcomitans, avant de mettre en évidence les différents essais in vitro proprement
dits effectués sur des huiles essentielles Marocaines en testant leur activité antibactérienne sur
cette bactérie virulente.
3
Dr LAKHDAR L.
Une conclusion générale résumera l’ensemble des résultats issus de cette étude et présentera
les perspectives de recherche concernant toutes les étapes à réaliser dans l’avenir proche, afin
de confirmer l’efficacité antibactérienne réelle in vivo de ces huiles testées, avant de pouvoir
les utiliser comme agents antimicrobiens alternatifs dans le traitement des parodontites
agressives.
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Dr LAKHDAR L.
PREMIERE PARTIE:
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
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Dr LAKHDAR L.
1. Terminologie
Phytothérapie : est un mot d’origine grecque : « phyto » qui veut dire plante et
« therapeuein » qui veut dire soigner. Autrement dit, au sens étymologique, c’est « la
thérapeutique par les plantes » ; elle utilise les plantes ou les formes immédiatement
dérivées des plantes, en excluant les principes actifs purs issus de celles-ci. Les plantes
sont consommées sous plusieurs formes : en l’état (infusions) ou après transformation
(teintures, extraits, médicaments à base de plantes...) (31, 33, 34).
Plante médicinale : définie par la pharmacopée par une plante dont au moins une
partie possède des propriétés médicamenteuses. Egalement appelée « drogue
végétale » (33).
Aromathérapie : branche de la phytothérapie, elle recourt aux extraits aromatiques
des plantes (essences et huiles essentielles). Elle se différencie de la phytothérapie qui
fait appel à l’ensemble des éléments contenus dans la plante (31, 35).
2. Historique
Les végétaux peuplaient la planète bien avant l’homme et ont d’abord servi à le nourrir
via la cueillette puis la culture (35). Leur emploi a rapidement évolué en constatant leurs
propriétés thérapeutiques pour traiter les blessures et les maladies. L’utilisation des
arômes était également connue des civilisations de l’antiquité pour des usages religieux,
cosmétiques mais aussi thérapeutiques (36). Ce sont les égyptiens, 3150-1085 avant
Jésus-Christ, de l’époque pharaonique, qui furent les premiers à avoir recours aux plantes
aromatiques pour embaumer les morts, avec notamment un mélange d’huiles essentielles
comme l’huile de cèdre, de basilic (37, 38), et en utilisant des plantes aux propriétés
antiseptiques connues comme le nard de l’Himalaya, la cannelle, le ciste, des produits de
sécrétion aromatique comme l’encens ou la myrrhe (39). En Grèce antique, Hyppocrate
indiquait les bains aromatiques dans le traitement des maladies de la femme (36). Et dans
les grandes épidémies, on faisait brûler de la lavande, sarriette, romarin et de l’hysope
(37). En Inde, à l’âge d’or de la médecine ayurvédique coïncidant avec l’apogée du
boudhisme (de 327 av. J-C. à 750 apr. J-C.), on conseillait couramment les plantes
médicinales et aromatiques pour différentes indications : massages, bains, hygiène, santé
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Dr LAKHDAR L.
et diététique (36, 40). Au 1er siècle apr. J-C., apparut le traité intitulé « De materia
medica » écrit par Dioscoride, médecin et grand voyageur, dressant l’inventaire de 519
espèces de plantes et qui servira de référence dans la société Romaine et Arabe. Les
arabes ont ainsi poursuivi les recherches sur les plantes médicinales en devenant les
premiers à mettre au point la distillation des plantes, permettant d’en extraire l’huile
essentielle, il y a de cela plus de mille ans (41).
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Dr LAKHDAR L.
et de croyances, transmis à travers les générations et/ou recueillies auprès des herboristes,
enrichi par les expériences personnelles ou celles des proches.
Cette pratique de la médecine traditionnelle est liée à plusieurs paramètres : âge, sexe, niveau
d’étude, situation familiale, type de maladie, famille des plantes utilisées, connaissances sur la
toxicité des plantes… (44, 45).
Plusieurs enquêtes ont été menées au Maroc dans l’optique de recenser et répertorier les PAM
les plus fréquemment utilisées et collecter les informations sur les usages thérapeutiques
pratiqués par la population locale en fonction des différentes régions du pays et des
pathologies à traiter (Tableau 1).
8
ETUDE REGION FAMILLE DES NOM SCIENTIFIQUE OU NOM COMMUN/ NOM USAGE POPULAIRE
ETUDIEE GENRE LOCAL
PLANTES UTILISEES
Brassicaceae Moretti, Alyssum, venin (1,6 %), cancers et tumeurs (0,6 %).
Anastatica
Zygophyllaceae Zygophyllum, Balanite,
Fagonia
chenopodiaceae Fredolea
Apiaceae Ammodaucus, Eryngium
Euphorbiacea Euphorbia
Compositae Ormenis, Brocchia
Solanaceae Withani, Hyoscyamus,
Lyciume
Tamaricaceae Tamarix
Dr LAKHDAR L.
Cistaceae Helianthemum
Plantaginaceae Globularia, Linaria
Hadouche Rabat Artemisia absinthium L. Absinthe (chiba)
Asteraceae
2000 (48) (Centre de Artemisia mesatlantica L. Armoise (schi’h)
Affections bucco-dentaires : algie dentaire, aphtes, hémorragie,
Consultati Atractylis gummifera Chardon à glu (addad)
on et de Matricacria camomilla L. Matricaire (babnuj) gingivite, herpès labial, mauvaise haleine, stomatite.
Traitement
Dentaire Ceratonia sibiqua L. Caroubier (el kharroub)
Amaryllidaceae
CCTD)
Ghafsay de Ocium basilicum L. Basilic (habaq)
la province Lamiaceae
Origanum marjorana L. Marjolaine (mardad-
de douche)
Taounate Marrubium vulgare L. Marrube blanc (marriout)
(Hôpital Lamium album Ortie blanche (harrigua)
Hassan II) Salvia officinalis L. Sauge (salmya)
Thymus serpyllum Thym (zaatar)
Punica granatum L. Grenadier (roummen)
Lythraceae
Lawsonia inermis Roxb Henné (henna)
Fabaceae
Ammi visnaga Lam Khella (bechnikha)
Glycyrrhiza glabra L. Réglisse (arq sus)
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
Cistaceae Cistus albidus L. Ciste Contre les douleurs gastriques et comme hypoglycémiant.
blanc (Tuzzala) Contre les abcès.
Cistus monspeliensis L. Ciste de Montpellier Contre les douleurs d’estomac et pour traiter les blessures.
(Tuzzalabéda,)
Cupressaceae Juniperus phoenicea L. Genévrier rouge (Ar’âr) Comme hypoglycémiant.
Tetraclinis articulata (Vahl) Thuya de Berbérie (Ar’âr) Maladies digestives (émétique dans divers épisodes
Mast. d’intoxication). Hypoglycémiant. Pour
les soins des cheveux (associée au Henné).
Ericaceae Arbutus unedo L. Arbousier (Sasnu) Maladies urinaires (calculs urinaires) et digestives (douleurs
gastriques).
Euphorbiaceae Euphorbia falcata L. Euphorbe en faux (Hayat Maladies rénales (calculs rénaux, rétention urinaire) et comme
ennufûs) aphrodisiaque
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Dr LAKHDAR L.
Fabaceae Astragalus lusitanicus Lam. Astragale (Fwila) Maladies rhumatismales (enflures, arthroses et luxations)
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Dr LAKHDAR L.
Rosmarinus officinalis L. Romarin (Azir) Contre les douleurs d’estomac, les refroidissements,
les bronchites, les règles douloureuses et comme
hypoglycémiant.
En usage externe, comme vulnéraire et résolutif des contusions,
des plaies et des abcès
Salvia verbenaca L. Sauge verveine (Khiyata) Appliquées, en cataplasme, sur les plaies et les abcès vidés pour
faciliter leur cicatrisation.
Satureja calamintha (L.) Calament (Manta) Contre la fièvre, la grippe, les douleurs gastriques et comme
ScheeleU.L. : La tige feuillée rafraîchissant (en infusion dans du thé).
est utilisée
Liliaceae Asparagus officinalis L. Asperge (Sekkûm) Contre les rhumatismes et la bronchite.
En gargarisme, contre les maux dentaires
Asphodelus microcarpus Asphodèle à petits fruits Traitement des affections de l’oreille et dans les soins des abcès
Salzm. et Viv. (Berwag) (en application locale).
Linaceae Linum usitatissimum L. Lin (Zerî’at l-kettân) Contre la toux, l’asthme, les inflammations des voies urinaires
(mélangées au miel) et comme apéritif.
Lythraceae Lawsonia inermis L. Henné (Henna) Contre les douleurs gastriques. En application locale pour le
traitement des cheveux et l’embellissement des mains et des
pieds, sur les eczémas, les furoncles, les abcès, les gerçures et
les contusions.
Malvaceae Malva sylvestris L. Grande mauve Contre la bronchite et les affections gastro-intestinales.
(Khobbeyza) contre les douleurs dorsales (en application locale)
Moraceae Ficus carica L. Figuier (Kerma) Contre la fièvre (en inhalation). Traitement des verrues (en
application locale). Les figues séchées sont considérées comme
énergétiques.
Myrtaceae Myrtus communis L. Myrte (Rayhan) Contre les maux d’estomac et comme purgatif. Contre la fièvre
(en inhalation). Pour noircir et assouplir les cheveux (mélangé
au henné).
Oleaceae Phillyrea angustifolia L. et Phyllaire (Ûd lehmer) Contre les douleurs intestinales
Phillyrea latifolia L.
Palmae Chamaerops humilis L. Palmier nain (Dûm) Comme antidiabétique et comme remède des atteintes
gastriques et intestinales. contre la chute des cheveux (associées
au henné).
Phoenix dactylifera L. Palmier dattier (Nkhel) Comme aphrodisiaque et anti-diarrhéique. Pour les soins des
yeux.
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Dr LAKHDAR L.
Poaceae (Gramineae) Agropyrum repens (L.) Pal. Chiendent (Njem) Contre les calculs rénaux.
Beauv.
Cynodon dactylon (L.) Pers. Chiendent (Njem) Même utilisation qu’Agropyrum repens.
Phragmites australis (Cav.) Roseau (Qseb) Pour faire pousser les cheveux (associées au henné)
Steud.
Renonculaceae Delphinium staphysagria L. Dauphinelle staphysaigre Pour lles soins des cheveux (associées au henné).
(Habbet râs)
Nigella sativa L. Nigelle (Sanûj) contre les douleurs gastrointestinales, le rhume, la grippe,
l’asthme, le rhumatisme, les affections pulmonaires (associées
au miel), comme antidiabétique.
Ranunculus bullatus L. Renoncule (Wden l’hallûf) Contre les règles douloureuses, les maux d’estomac et pour
activer l’accouchement.
Rhamnaceae Ziziphus lotus (L.) Lam. Jujubier ( Sedra) Contre les calculs rénaux (associés auxfruits du jonc, au style de
maïs, au chiendent et aux fleurs de figuier de barbarie).
Traitement des furoncles et abcès.
Rosaceae Rosa canina L. Eglantier (Ward) Traitement des cheveux (associés au myrte, au clou de girofle et
au henné)
Rutaceae Ruta montana L. Rue sauvage (Fijel) Contre les maux d’estomac, les affections de l’appareil
respiratoire et les maladies du foie
Solanaceae Mandragora autumnalis Mandragore (Bid al ghul) Contre les abcès, les furoncles et les douleurs rhumatismales
Bertol.
Solanum linnaeanum Morelle de Sodome Traitement de dermatoses.
Hepper et Jaeger (= S. (Hedja)
sodomaeum L., nom.rej.)
Thymeleaceae Daphne gnidium L. Garou (Lezzâz) Traitement des cheveux (croissance, assouplissement et
dégraissage) en association avec le henné.
Thymelea lythroides Barr. et Passerine (Metnan) Contre les maux urinaires et les calculs rénaux. Contre la teigne
Murb. (associées au henné).
Verbenaceae Aloysia citriodora L. Verveine odorante (Lwiza) Contre les douleurs abdominales et comme hypotenseur
et rafraîchissant.
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Dr LAKHDAR L.
Vitex agnus - castus L. Gattilier (Kherwaâ dial Contre les calculs rénaux, les maux urinaires (mélangées au
maâ) miel) et comme réchauffant dans les refroidissements.
Zingiberaceae Alpinia officinarum Hance Galanga officinal Contre le rhume, la grippe, le refroidissement, les règles
(Khodenjal) douloureuses et comme réchauffant.
Zygophyllaceae Peganum harmala L. Harmel (Harmel) Contre les douleurs intestinales. Pour les
soins des cheveux (en association avec des clous de girofle)
Benkhnigue Région de Lamiaceae (12,08 %) troubles métaboliques (22,65 %), troubles digestives
et al. 2006 Mechraâ Apiaceae (10,07 %), (16,02 %), affections ostéo-articulaires (11,07 %), affections
et 2007 (44) Bel Ksiri Poaceae (8,05 %), urogénitales (10,49 %),
(Région du Solanaceae (5,37 %), affections cutanées (8,84 %), soins des cheveux (7,73 %),
Gharb du Fabaceae troubles respiratoires et
Maroc) (4,70 %) affections hépatiques ayant le même pourcentage (4,42 %) et
maladies rénales (3,87 %). Autres maladies (10,49 %)
Ghourri et Tan-Tan Asteraceae, Artimesia herba alba Armoise
al. 2007- (Sud du Contre diabète
2011 (51) Maroc)
Cucurbitaceae, Citrullus colocynthis Coloquinte
19
Dr LAKHDAR L.
Salhi et al. ville de Lamiaceae (22,58%), Traitement des affections digestives (26,15%), affections
2010 (52) Kénitra Asteraceae (6,45%),
dermatologiques (10%), affections obstétriques et
(Nord Apiaceae (4,84%),
ouest du Caryophyllaceae gynécologiques (17,70%), affections respiratoires (16,15%).
Maroc) (4,84%).
El Midaoui Région de Lamiaceae, Asteraceae,
et al. 2011 Khenifra Rosaceae,
(53) (montagne Chenopodiaceae,
s du Papaveraceae,
Moyen- Caryophyllaceae,
atlas) Cupressaceae, Rutaceae,
Anacardiaceae et
Zygophyllaceae
Guessous Villes de Salvadoraceae Salvadora persica Miswak Parodontopathies : tuméfaction gingivale (77,7%), mauvaise
2011-2012 Rabat et
Lamiaceae Thymus vulgaris Thym haleine (63,1%) et saignement gingival (75,7%)
(54) Kénitra
Salvia officinalis Sauge
Marrubium vulgare Marrube Blanc
Mentha pulegium Menthe Pouliot
Myrtaceae Syzygium aromaticum Girofle
Apiaceae Ammi visnaga Khella
Oleaceae Olea europaea L. Olivier
Asteraceae Artemisia herba-alba Armoise blanche
20
Dr LAKHDAR L.
Zeggwagh la ville de Lamiaceae (23.33 %), les Affections urinaires (21%), maladies de l'appareil digestif
et al. 2013 Fès Apiaceae (13,33 %) et
(19.6%), des maladies rhumatologiques (18.2%) et maladies
(55) (centre du les Asteraceae (10 %).
Maroc) dermatologique (16.8%). Autres maladies (pulmonaire,
gynécologique, auditif, système nerveux et autres) 24.4%
Artemisiae absinthium, Absinthe, armoise,
Artemisia vulgaris, Caroube, Cannelle,
Maladies du système digestif
Ceratonia siliqua, Coloquinte, Citron, Noix
Cinnamomum , Zeylanicum, de coco, Coriandre,
Citrullus colocynthis, Citrus Safran, Fraise, menthe,
limonia, Cocos nucifera, Muscadier, Myrte,
Coriandrum, Sativum, Nigelle, Basilic,
Crocus sativus, Fragaria Camomille, Pavot,
vesca, Mentha piperita, Harmel, Dattes, Piment de
Myristica fragrans, Myrtus Jamaïque, Anis, Amande
communis, Nigella sativa, douce, Grenadier, Chêne,
Ocymum basilicum, Radis, Ricin, Rose,
Ormenis mixta, Papaver, Romarin, Rue, Souak,
Somniferum, Peganum Sésame, Serpolet, Thym,
harmala, Phoenix Fénugrec, Raisin sec,
dactylifera, Pimenta Maïs, Gingembre
officinalis, Pimpinella
anisum, Prunus amygdalus,
Punica granatum, Quercus
suber, Raphanus sativus,
Ricinus communis, Rosa
centifolia, Rosmarinus
officinalis, Ruta graveolens,
Salvadora persica, Sesamum
indicum, Thymus serpyllum,
Thymus vulgaris,
Trigonnella foenum-
graecum, Vitis vinifera, Zea
mays, Zingiber Officinale.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
TabLeau 1 : les différentes enquêtes réalisées au Maroc sur les Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) et leur usage populaire
24
L’analyse floristique du catalogue réalisé par toutes ces enquêtes, dans les différentes régions
du Maroc, a mis en évidence les familles de plantes les plus représentées en médecine
traditionnelle à savoir les Lamiaceae, les Asteraceae, les Apiaceae et Caryophyllaceae.
Par ailleurs, concernant les indications thérapeutiques de ces plantes, les affections digestives,
métaboliques et urinaires semblent être les plus fréquentes, tandis que les affections bucco-
dentaires seraient moins traitées par l’usage des plantes. Néanmoins, on retrouve quelques
enquêtes non publiées, qui ont été menées au Maroc sur l’utilisation des plantes dans le
traitement des maladies bucco-dentaires (48, 54). Ces derniers ont mis en évidence une
fréquence d’utilisation pour une série de plantes dont particulièrement le Thym, Girofle,
Sauge et Miswak. L’usage de l’Armoise blanche et khella a été rapporté par les 2 enquêtes.
Autrement dit, il s’avère que les plantes à usage populaire pour les affections bucco-dentaires
appartiendraient surtout aux familles des lamiaceae et Myrtaceae, et à un degré moindre aux
Asteraceae et Apiaceae, ce qui constitue ainsi un point de départ et une base pour une
recherche scientifique expérimentale dans ce sens.
Les huiles essentielles constituant une partie non négligeable de notre patrimoine, évoluent
aujourd’hui à grand pas dans plusieurs domaines essentiellement dans le domaine de la
cosmétique, parfumerie, agroalimentaire… cependant, l’apport de ces huiles dans le domaine
médical et surtout bucco-dentaire reste, à ce jour, peu exploré et peu étudié. C’est pourquoi
plusieurs volontés concourent, actuellement, à préserver cette ressource naturelle et à la
mettre en valeur.
Ainsi, une bonne connaissance des huiles essentielles (composition, méthodes d’extraction,
toxicité …) s’impose avant d’entamer toute étude. Ceci fera l’objet du chapitre suivant, avant
d’aborder l’essentiel de notre travail sur la recherche de l’activité antimicrobienne des huiles
essentielles (partie expérimentale).
Dr LAKHDAR L.
1. Définition :
Il s’agit d’un extrait pur et naturel provenant de plantes aromatiques (40, 56). Elle concentre
l’essence de la plante, autrement dit son parfum. Il s’agit de substances odorantes, volatiles,
de consistance huileuse, très concentrées, offrant une forte concentration en principes actifs
(36). Il faut ainsi une très grande quantité de plantes fraîches pour obtenir quelques millilitres
d’huiles essentielles (41).
Elles sont présentes dans différents organes végétaux producteurs, variant en fonction de la
zone productrice du végétal (60, 61) : les sommités fleuries (ex: lavande, menthe...), dans les
racines ou rhizomes (ex: vétiver, gingembre), dans les écorces (ex: cannelles), le bois (ex:
camphrier), les fruits (ex: citron), les graines (ex: Muscade) et sont contenues dans des
structures spécialisées à savoir : les poils, les canaux sécréteurs et les poches (39).
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Dr LAKHDAR L.
Les huiles essentielles sont liquides à température ambiante mais aussi volatiles, ce qui les
différencie des huiles dites fixes. Elles sont liposolubles et solubles dans les solvants
organiques usuels ainsi que dans l’alcool, entraînables à la vapeur d’eau mais très peu
solubles dans l’eau (62). Il faut donc impérativement un tensioactif pour permettre leur mise
en suspension dans l’eau. Elles présentent une densité en général inférieure à celle de l’eau et
un indice de réfraction élevé. Elles sont pour la plupart colorées : ex : rougeâtre pour les
huiles de cannelle et une variété de thym, jaune pâle pour les huiles de sauge sclarée et de
romarin officinal. Elles sont altérables et sensibles à l’oxydation. Par conséquent, leur
conservation nécessite de l’obscurité et de l’humidité. De ce fait, l’utilisation de flacons en
verre opaque est conseillée (39).
Elles sont constituées de molécules à squelette carboné, le nombre d’atomes de carbone étant
compris entre 5 et 22 (le plus souvent 10 ou 15) (62).
4. Contrôle de qualité
Les huiles essentielles doivent répondre à des normes analytiques, établis par des
commissions nationales et internationales d’experts et imposés par les pays importateurs ou
exportateurs.
Les points de contrôle à effectuer pour se prémunir de la falsification des huiles essentielles et
éviter les confusions entre les différentes espèces concernent l’origine géographique, l’espèce
botanique, l’organe producteur (feuilles, fleurs, fruits, écorces…) et les caractéristiques
physico-chimiques (couleur, odeur, densité et indice de réfraction).
Tout ceci permettra d’utiliser une appellation présente dans la nomenclature botanique et
valable dans le monde entier (63).
L’espèce botanique
L’organe producteur
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Dr LAKHDAR L.
- Du genre : ex : lavandula
- Et parfois de la variété si elle existe : ex : var fragans, étant donné que la composition et les
propriétés des huiles essentielles peuvent varier d’une variété à l’autre. C’est le cas des
eucalyptus où plus de 500 espèces différentes portant toutes le nom de genre Eucalyptus sont
recensées dans le monde (39, 63).
Selon l’organe producteur, l’huile essentielle peut avoir des propriétés et un usage
totalement différents. C’est le cas de l’oranger amer : citrus aurantium var.amara qui
fournit différentes huiles essentielles, l’une à partir de ses feuilles, une autre à partir de ses
fleurs ainsi qu’une essence extraite de l’écorce des zestes de ses fruits. Ces 3 substances
aromatiques diffèrent par leur composition, leur parfum, leurs propriétés médicinales….
(63).
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Dr LAKHDAR L.
hépatique, alors que l’huile essentielle de Thymus vulgaris CT thymol est antibactérienne mais
hépatotoxique à doses élevées.
La quantité d'huile essentielle contenue dans les plantes est toujours faible, parfois très
faible, voire infime. Il faut parfois plusieurs tonnes de plantes pour obtenir un litre d'huile
essentielle.
L’extraction des huiles essentielles est certainement la phase la plus délicate. Elle a pour but
de capter les produits les plus subtils et les plus fragiles élaborées par le végétal.
Il s’agit du procédé d’extraction le plus simple et le plus limité. C’est une méthode artisanale
qui est totalement abandonnée. Les plantes sont pressées à froid (notamment les agrumes :
citron, orange, etc.) de l’écorce ou des fruits (64). Cette technique consiste à briser
mécaniquement les poches oléifères de zestes frais d’agrumes pour libérer leur contenu
aromatique. La rupture de la paroi des poches oléifères fait intervenir trois procédés :
- Une technique qui agit sur le fruit entier, elle utilise des machines exerçant une action
abrasive.
- Une technique qui agit sur le fruit sans endocarpe. Elle utilise des machines exerçant
une pression suffisante pour libérer l’essence.
- Un troisième procédé permet d’extraire en une seule opération l’essence et le jus sans
mélanger les deux produits (65).
Le produit obtenu se nomme « essence » et non huile essentielle, car aucune modification
chimique liée à des solvants ou à la vapeur d’eau n’a lieu (39, 60).
29
Dr LAKHDAR L.
Le matériel végétal est en contact direct avec l’eau. L’hydrodistillation consiste à immerger
directement le matériel végétal à traiter (intact ou éventuellement broyé) dans un alambic
rempli d’eau qui est ensuite porté à ébullition. Les vapeurs hétérogènes sont condensées sur
une surface froide et l’huile essentielle se sépare par différence de densité (67). Cette méthode
est généralement indiquée pour les huiles essentielles dont les constituants chimiques sont
thermorésistants. Cependant, l’inconvénient majeur de cette méthode est la non maîtrise de la
température du récipient contenant le mélange (eau + organes végétaux) et la modification de
de la couleur, de l’odeur et de la composition de l’huile essentielle au cours de la distillation
(68).
5.4 L’enfleurage
L'enfleurage est une technique qui date de l'Antiquité égyptienne. Elle consiste à déposer des
plantes en particulier les organes fragiles (fleurs d’oranger, pétales de rose) sur une couche de
graisse animale qui se sature en essence. On épuise ensuite le corps gras par l'alcool qui
récupère les senteurs et qui sera ensuite évaporé sous vide (66, 69). Cette technique est
actuellement abandonnée au profit de l’extraction par les solvants en raison de son faible
rendement et de l’importante main d’œuvre qu’elle nécessite (70).
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Dr LAKHDAR L.
Cette méthode est utilisée pour les organes végétaux présentant une concentration en essence
relativement faible ou pour les essences que l’on ne peut extraire par distillation. Etant de
nature huileuse, les essences sont solubles dans les solvants organiques. Un épuisement des
plantes est effectué à l’aide d’un solvant volatil dont l’évaporation laisse un résidu cireux, très
coloré et très aromatique appelé «concrète». Le traitement de cette concrète par l’alcool
absolu conduit à «l’absolue» (66, 71). On utilise comme solvant organique volatil l’hexane,
qui est le plus utilisé actuellement; le benzène très utilisé dans le passé mais interdit pour des
raisons de toxicité ; le propane ; le toluène, etc... (72, 73). L’extraction s’effectue en plusieurs
étapes, on lave la matière avec le solvant deux à trois fois. Il semble que la presque totalité
des produits odorants passe en solution dès la première extraction. Mais, étant donné que la
matière traitée retient une forte proportion de la solution, il est nécessaire de pratiquer des
dilutions successives avec de nouvelles charges de solvant (lavages). La matière épuisée
retient une proportion importante de solvant. Il faut donc concentrer la solution en évaporant
le solvant qui est recyclé pour d'autres lavages. La récupération du solvant atteint couramment
94 à 96 % de la quantité retenue (74). De ce fait une proportion résiduelle de solvants reste
dans les concrètes d’où un risque de toxicité non négligeable (67). Pour cette raison, cette
technique est limitée à l’industrie des parfums.
L’originalité de cette technique repose sur le solvant utilisé: il s’agit du CO2 en phase
supercritique. L’extraction consiste à comprimer le dioxyde de carbone à des pressions et à
des températures au delà de son point critique (P=72.8 bars et T= 31.1°C) (35). A l’état
supercritique, le CO2 n’est ni liquide, ni gazeux, et cela lui confère un excellent pouvoir
d’extraction, modulable à volonté en jouant sur la température de mise en œuvre. Les fluides
supercritiques comme le CO2 sont de bons solvants à l'état supercritique, et de mauvais
solvants à l'état gazeux (72). Les avantages de ce procédé sont les suivants :
Le CO2 est totalement inerte chimiquement, il est naturel, non toxique et peu
coûteux (67, 75) ;
En fin de cycle, la séparation entre le solvant d'extraction et le soluté pour obtenir
l’extrait est facile (simple détente qui ramène le CO2 à l’état gazeux), avec une
récupération quasi-totale et peu coûteuse (67) ;
31
Dr LAKHDAR L.
L’extraction des huiles essentielles par le CO2 supercritique fournit des huiles de
très bonne qualité et en temps d’extraction relativement court par rapport aux
méthodes classiques (76).
En conclusion, il n’existe pas de procédé meilleur que d’autres. Chaque méthode possède sa
propre indication selon le végétal ou la partie du végétal, et l’utilisation du produit obtenu
commande ainsi que l’aspect économique qui est tout aussi important (77).
On retrouve plus d’un millier de composants chimiques dans les huiles essentielles (66). On
distingue :
Il s’agit d’une famille de composés largement répandus dans le règne végétal. Ils sont formés
par la combinaison de 5 atomes de carbone (C5) nommée : isoprène (78) (Fig 1).
32
Dr LAKHDAR L.
• leurs fonctions : alcools (géraniol, linalol), esters (acétate de linalyle), aldéhydes (citral,
citronellal), cétones (menthone, camphre, thuyone), éthers-oxydes (cinéole) ;
Il convient à souligner que seuls les terpènes de faible masse moléculaire (mono – et
sesquiterpènes) sont rencontrés dans les huiles essentielles (67) leur conférant un caractère
volatil et des propriétés olfactives (80) (Fig 2).
Monoterpènes :
Ils sont constitués par le couplage de deux unités isopréniques (C10) et forment 90% des
huiles essentielles avec une grande diversité de structures (78). Ils comportent plusieurs
fonctions (74):
Aldehydes:
- Acyclique: ex : « geranial », « neral », « citronellal », etc.
Ex : Huile essentielle de citronnelle : contient « citral » et « citrannal ».
33
Dr LAKHDAR L.
Cétones:
- Acyclique:ex : « tegetone », etc.
- Monocyclique: ex : « menthones », « carvone », « pulegone », « piperitone », etc.
- Bicyclique: ex : « camphor », « fenchone », « thuyone », « ombellulone »,
« pinocamphone », « pinocarvone », etc.
Esters:
- Acyclique: linalyl acetate or propionate, citronellyl acetate, etc.
- Monocyclique: menthyl or a-terpinyl acetate, etc.
Sesquiterpènes :
Ils sont formés par l’assemblage de trois unités isopréniques (C15). Cependant leur structure
ainsi que leur fonction restent similaires à celles des monoterpènes (78).
Ils sont beaucoup moins fréquents dans les huiles essentielles que les composés terpéniques.
Ils comprennent :
34
Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
La chromatographie est le procédé fréquemment utilisé pour séparer les constituants des
huiles essentielles. Elle se base sur les différences d'affinités des substances à analyser à
l'égard de deux phases, l'une stationnaire ou fixe, l'autre mobile. La séparation des composants
entraînés par la phase mobile, résulte soit de leurs adsorptions et désorptions successives sur
la phase fixe, soit de leurs solubilités différentes dans chaque phase (82). Plusieurs méthodes
existent :
C’est de loin la technique la plus utilisée pour les huiles essentielles. Elle permet
l’individualisation des constituants, leur quantification et le calcul de leurs indices de
rétention (Ir). Le principe est basé sur la séparation des différents solutés gazeux par
migration différentielle le long de la phase stationnaire. La phase mobile est un gaz (hélium,
azote, argon ou hydrogène), appelé gaz vecteur (84).
37
Dr LAKHDAR L.
Bien que d’origine naturelle, les huiles essentielles peuvent se révéler dangereuses pour la
santé. Il est ainsi important de connaître le produit, le choisir selon des critères qualificatifs
rigoureux (produit de qualité non falsifié, non contaminé par des pesticides), de respecter
scrupuleusement les doses et de choisir le mode d’administration adéquat, et ce afin d’éviter
la survenue d’effets indésirables, voire même des interactions avec d’autres médicaments.
Ainsi, les huiles essentielles peuvent s’avérer allergisants, photosensibilisants, cytotoxiques,
irritants, néphrotoxiques, hépatotoxiques, neurotoxiques…
La majorité des huiles essentielles couramment utilisées présentent une toxicité par voie orale
faible avec des doses létales à 50% (DL50) supérieures à 5 g/kg. Cependant, la Sarriette et
l’Origan présentent une toxicité élevée autour des 1.4 g/kg (données observées chez
l’animal), tandis que les plus toxiques sont les huiles essentielles de Boldo (0,13 g/kg), de
Chénopode (0,25 g/kg), de Thuya (0,83 g/kg), ainsi que l’essence de moutarde (0,34 g/kg)
(67). L’eugénol, l’un des constituants du Thym, peut s’avérer hépatotoxique et même
entraîner une insuffisance rénale chez l’enfant à doses élevées (10 ml) (91). En effet, les
accidents les plus graves sont généralement observés chez les enfants suite à l’ingestion de
quantités importantes d’huiles essentielles.
Toxicité dermique :
Cytotoxicité :
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Dr LAKHDAR L.
Certaines huiles essentielles peuvent s’avérer cytotoxiques sur les cellules animales et
humaines. En effet, il a été démontré que les huiles essentielles d’Origan, de différentes
variétés, présentent une forte cytotoxicité sur des cellules humaines cancéreuses (93, 94).
Egalement, il a été démontré que les huiles essentielles de Thym et de Lavande, selon la phase
dans laquelle elles sont mises en contact (phase liquide ou gazeuse), sont cytotoxiques sur des
cellules animales (hamster) (95).
Neurotoxicité :
Certaines huiles essentielles peuvent être convulsivantes et abortives suite à une utilisation
prolongée. C’est le cas des huiles essentielles à thuyones (Thuya, Absinthe, Sauge officinale)
qui sont neurotoxiques (92, 96).
Cependant, dans ce travail, nous allons nous limiter à leurs propriétés antimicrobiennes qui
constitueront l’essentiel de notre étude de recherche.
Les vertus antimicrobiennes des huiles essentielles sont bien connues et bien documentées. En
effet, de nombreux travaux de recherche ont mis en évidence leur puissante activité
antiseptique agissant aussi bien sur les bactéries, les champignons pathogènes que les virus
(97- 99) leur conférant ainsi diverses indications thérapeutiques.
L’activité antibactérienne des huiles essentielles a été la plus étudiée. On distingue deux
sortes d’effets des huiles essentielles sur ces microorganismes :
L’activité bactériostatique est souvent plus assimilable aux huiles essentielles que l’activité
bactéricide. Cependant il a été démontré que certains constituants chimiques des huiles
40
Dr LAKHDAR L.
essentielles ont des propriétés bactéricides (100-103). En effet, des dommages au niveau des
cellules de différents microorganismes ont été rapportés, illustrés par microscopie
électronique. Citons l’effet bactéricide des huiles essentielles riches en monoterpénols et en
phénols sur Staphylococcus aureus (86), ou encore celui de l’Origanum compactum sur
Escherichia coli (104).
Toutefois, cette action bactéricide des huiles essentielles sur la cellule bactérienne demeure
encore insuffisamment élucidée (105). Plusieurs mécanismes seraient mis en jeu (78):
- Absorption et formation d’un film autour de la cellule bactérienne avec inhibition des
processus de respiration, d’absorption et d’excrétion (106).
L’activité des huiles essentielles est souvent réduite à l’activité de ses composés majoritaires,
ou ceux susceptibles d’être actifs. Toutefois, les composés minoritaires pourraient agir de
manière synergique (112).
41
Dr LAKHDAR L.
Les composés chimiques connus pour leur efficacité antimicrobienne et leur large spectre sont
les phénols (thymol, carvacrol et eugénol), les alcools, (α-terpineol, terpinen-4-ol, linalol), les
aldéhydes, les cétones et plus rarement les carbures (115, 116).
Les phénols, dont le thymol et l’eugénol, sont responsables de l’activité bactéricide des huiles
essentielles qui en contiennent (104, 114, 117). Ils produisent des dégâts irréversibles au
niveau de la membrane (118). Cependant, il est à signaler que les phénols seuls ne sont pas
responsables de l’intégralité de l’activité des huiles essentielles; les autres composés
chimiques doivent également être pris en compte (115).
Les alcools sont généralement plus connus pour leur activité létale que bactériostatique sur les
cellules végétatives, en dénaturant les protéines (116).
Une huile essentielle peut être biocide vis-à-vis de certaines souches, biostatique vis-à-vis
d’autres ou encore n’avoir aucun effet. Ceci peut être lié au type de microorganisme (à Gram
positif ou à Gram négatif), à sa forme planctonique ou en biofilm, à son métabolisme et à sa
résistance.
En effet, les bactéries à Gram positif seraient plus résistantes aux huiles essentielles que les
bactéries à Gram négatif (119, 120).
Par ailleurs, l’activité antimicrobienne des huiles essentielles diffère selon que la bactérie croît
en forme planctonique ou au sein d’un biofilm bactérien.
La résistance bactérienne aux huiles essentielles, comme pour tout agent antimicrobien,
semble être liée à la formation du biofilm. En effet, un isolat clinique récent peut montrer une
résistance augmentée, pouvant provenir des interactions avec les cellules de l’hôte (121),
tandis que les microorganismes évoluant sous forme planctonique sont plus susceptibles
(122).
42
Dr LAKHDAR L.
1. Le milieu dans lequel se fait la diffusion de l’huile essentielle, soit liquide, solide ou
gazeux,
2. La nature du contact de l’huile essentielle avec le germe : diffusion sur disque, en puits,
en solution alcoolique ou dispersion dans un émulsifiant.
Une première étape consiste à faire un « screening » ou une sélection des huiles ayant un
effet antimicrobien potentiel. Il s’agit d’une étude préliminaire qualitative.
La CMI est définie comme étant la concentration la plus faible d'un agent antimicrobien qui
inhibe la croissance visible d'un micro-organisme après incubation, et la CMB comme la plus
faible concentration d'antimicrobien qui tue 99,9% des microorganismes après sous-culture
sur milieu sans antibiotique (123, 124).
9.3.1.1 Aromatogramme
C’est une méthode de mesure in vitro du pouvoir antibactérien des huiles essentielles (125).
Cet examen est équivalent à un antibiogramme où les antibiotiques sont remplacés par des
essences préalablement sélectionnées et reconnues. Il s'agit d'une méthode en milieu gélosé à
l'agar réalisée dans une boîte de Pétri. Le contact se fait par l'intermédiaire d'un disque de
papier (de cellulose) de 6 mm sur lequel on dispose une quantité donnée d'huile essentielle
43
Dr LAKHDAR L.
(10 µl) (126). Après ensemencement et incubation, on mesure le diamètre des zones
d’inhibition.
Un puits (d’environ 6mm) est creusé au centre de la gélose dans lequel sera coulée une
quantité d’huile essentielle pure ou diluée. Après incubation, des zones d’inhibition de
croissance bactérienne sont obtenues (pour les huiles actives) et mesurées (127).
Pour ces 2 techniques, la sensibilité du germe testé peut être évaluée selon le diamètre
d’inhibition obtenu. En effet, la sensibilité d’un germe est nulle pour un diamètre inférieur ou
égal à 8 mm. Elle est limitée pour un diamètre compris entre 8 et 14 mm, et moyenne pour un
diamètre entre 14 et 20 mm. Pour un diamètre supérieur ou égale à 20 mm le germe est très
sensible (128).
L’huile essentielle est mélangée aux concentrations désirées avec le milieu gélosé liquéfié par
simple agitation manuelle. Après refroidissement, on ensemence et on incube (129).
L’adjonction d’un émulsifiant (Tween 80), inerte, stable et dépourvu d’action synergique
antibiotique, peut être réalisée pour améliorer la solubilité de l’huile essentielle et sa diffusion
dans la gélose (130). Ainsi, l’huile essentielle est préparée dans une solution de Tween 80 à la
concentration désirée. Le mélange est agité manuellement pendant 10 minutes, puis ajouté au
milieu gélosé liquéfié. L’ensemble est coulé en boîte de pétri. L’ensemencement est effectué
après refroidissement de la gélose.
44
Dr LAKHDAR L.
Le principe est le même que celui du test de microdilution, sauf qu’il est effectué dans des
tubes contenant l’huile essentielle, à différentes concentrations, incorporée dans un bouillon
de culture liquide. La CMI est déterminée au niveau du dernier tube ne montrant aucune
croissance microbienne visible.
45
Dr LAKHDAR L.
Conclusions du chapitre :
Les huiles essentielles sont des substances naturelles complexes, possédant des
caractéristiques physico-chimiques bien définies, et répondant à des critères de qualité qu’il
faut connaitre pour éviter tout risque de toxicité qui peut se révéler dangereuse pour la santé.
Par ailleurs, ces produits présentent une grande variabilité de leurs constituants chimiques,
leur attribuant de nombreuses propriétés médicinales et biologiques qu’il convient de
connaître et de valoriser. Leur activité antimicrobienne, constituant une de leurs grandes
vertus, fait l’objet aujourd’hui de nombreux travaux de recherche, en testant ces huiles sur
différents microorganismes (bactéries, champignons, virus…), faisant ainsi de ces extraits
naturels des agents antimicrobiens potentiels. Dans notre présent travail, le pouvoir
antimicrobien d’huiles essentielles Marocaines sélectionnées sera mis en évidence sur une
bactérie orale, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, qui est un pathogène complexe avec
des particularités génétiques, culturaux et pathogéniques liées des facteurs de virulence qu’il
convient de connaître. Ces données seront détaillées dans le Chapitre III de notre travail.
46
Dr LAKHDAR L.
La destruction des tissus de soutien de la dent (tissu conjonctif, os alvéolaire), connue sous le
nom de « parodontite », représente l’une des maladies infectieuses les plus répandues à travers
le monde. Il s’agit d’un processus inflammatoire induit par des dépôts microbiens ou
« biofilm » colonisant la surface dentaire le long du sillon gingivo-dentaire (134).
Une forme particulière, « la parodontite agressive », est caractérisée par une progression
rapide et sévère des lésions, apparaissant souvent à un âge précoce (135). On distingue 2
formes : localisée et généralisée. Une prévalence significativement élevée de ces maladies a
été enregistrée en Afrique du Nord et plus précisément au Maroc où elle constitue un réel
problème de santé publique (136). En effet, un taux de 7,6 % a été rapporté par Haubek (136)
dans une population âgée de 12 à 18 ans.
1. Taxonomie
Bacterium actinomycetemcomitans a été décrit par Klinger en 1912 (143) comme une bactérie
à Gram négatif, anaérobie facultative, coccobacille, isolée à partir de lésions
actinomycotiques. Elle a été reclassée en « Actinobacillus actinomycetemcomitans » par
Topley & Wilson 1929 (144), dans le genre Actinobacillus en raison d’une faible
ressemblance avec Actinobacillus lignieresii (145). Cependant, plus tard une similitude
phénotypique de cette bactérie avec Haemophilus aphrophilus a permis une nouvelle
affiliation génique par Potts et al. 1985 (146) dans le genre Haemophilus.
47
Dr LAKHDAR L.
A.actinomycetemcomitans peut être isolé à partir d’un échantillon clinique de la plaque sous-
gingivale, en utilisant un milieu sélectif tel : Tryptic soy-serum-bacitracin-vancomycine agar
(TSBV) (149) ou Dentaid-1 (150) (Fig 3). Il s’agit de coccobacille (Fig 4) (151) à Gram
négatif (Fig 5), pouvant se produire isolément, en deux ou en petits groupes. Anaérobie
facultatif, il se développe aussi bien en milieu aérobie qu’anaérobie sous une concentration de
5% de CO2. Après 24h d’incubation à 37°C, les colonies sur une gélose au sang cuit sont
petites, avec un diamètre de 0,5 mm, mais ne dépassant pas 1–2 mm après 48h (Fig 6). Lors
du premier isolement, les colonies sont de texture rugueuse et adhérente avec un motif opaque
au centre, en forme d’étoile (152) (Fig 7 et 8). Les cycles successifs de repiquage in vitro, sur
milieu solide, peuvent conduire à la perte de cette morphologie, et la transformation en une
surface lisse et non adhérente de la colonie. La croissance en culture est lente, nécessitant 2 à
5 jours. Selon Slots 1982 (153), tous les isolats de A. actinomycetemcomitans sont
indépendants du facteur X (Hémine) ou V (NAD) pour leur croissance in vitro. Ils sont
oxydase négatif, catalase positif, réduisant le nitrate et capable de fermenter le glucose et pas
le lactose (154).
48
Dr LAKHDAR L.
Fig 7: Aspect des colonies de Fig 8: Aspect des colonies avec un motif
A.actinomycetemcomitans avec motif opaque au opaque au centre:
centre lors de la 1ère mise en culture sur gélose au A: en forme d’étoile sur colonie lisse
sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité B: en forme circulaire ou ellipsoïdale sur
(P3), Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat) colonie rugueuse (152)
49
Dr LAKHDAR L.
3. Caractéristiques phénotypiques
Des études génétiques ont démontré une hétérogénéité génétique dans l’espèce. En effet, des
souches virulentes et non-virulentes de A. actinomycetemcomitans peuvent exister.
Actuellement, six sérotypes (a-f) de A. actinomycetemcomitas sont connus (154-156).
Cependant, la plupart des sujets sont infectés par un seul sérotype (157). Le sérotype b semble
être le plus virulent. En effet, une augmentation des niveaux sériques d’anticorps spécifiques
(Ig G) chez les patients atteints de parodontites agressives localisées a été associée à la
présence de ce sérotype (b) (158,159). Ce dernier possède un clone particulier JP2, qui semble
être fortement impliqué dans la pathogénie des lésions parodontales chez les adolescents et les
jeunes adultes, notamment ceux d’origine marocaine (160-163).
Le clone JP2 :
Les méthodes de détection PCR (Polymerase Chain Reaction) ont permis de mettre en
évidence, parmi certaines souches d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans, une délétion
d’un fragment d’ADN de 530 pb dans la région promotrice de l'opéron (ltx) du gène codant
pour la leucotoxine (Fig 9) (161), toxine produite par la bactérie et l’implicant dans
l’étiologie et la pathogénie des parodontites agressives. Il s’agit du clone JP2, qui possédant
cette caractéristique génotypique serait ainsi à l’origine d’une production excessive de cette
leucotoxine et associé à un risque élevé de développement de ces maladies parodontales
destructrices. Par conséquent, on parle de souche d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans
clone JP2 hautement leucotoxique. Quant aux autres souches de Aa de sérotype b ne
possédant pas ce clone particulier (JP2) sont désignées de souches de clone non-JP2 peu
leucotoxiques.
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Dr LAKHDAR L.
4. Pathogénie
Au cours de ces dernières années, de nombreuses études et travaux de recherche ont été
conduits sur Aa, avec ses différents sérotypes, pouvant être associés à la santé parodontale, à
différentes formes de parodontites ou encore impliqués dans la pathogénie d’infections
extraorales (164, 165).
D’après Van Winkelhoff et Slots 1999 (166), le Aa est une bactérie orale exogène, pour les
raisons suivantes:
- Il est rarement retrouvé chez les patients à parodonte sain
51
Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
L’adhésion bactérienne est la première étape dans le processus d’invasion cellulaire. Elle est
médiée par des adhésines, lipopolysaccharides, ou fimbriae (175). A.actinomycetemcomitans,
exprime à sa surface des lipopolysaccharides (LPS), molécules prédominante sur la surface
bactérienne et importante pour la viabilité et la stabilité de la membrane des bactéries à Gram
négatif (176). Il a été démontré que les LPS seraient impliqués dans la sécrétion d’autres
facteurs de virulence (177-179) et dans la régulation de leurs activités biologiques (180-182).
Ils auraient également pour rôle de stimuler la résorption osseuse et la production de
cytokines et médiateurs de l’inflammation par les macrophages tels que l’IL-1, TNF, et les
PGE2, qui participent aux réactions biologiques de destruction tissulaire (183). Les adhésines,
également produits par A.actinomycetemcomitans jouent un rôle important dans l’adhérence
bactérienne et les intéractions avec les cellules épithéliales gingivales (184, 185). Elles
permettent la fixation à des récepteurs spécifiques sur la muqueuse buccale et le biofilm
dentaire (175) facilitant ainsi le processus d’invasion tissulaire. D’autres facteurs de virulence
retrouvés chez le Aa sont également incriminés dans la destruction des tissus de l’hôte tels que
les collagénases qui dégradent le collagène du tissu conjonctif (183) et les facteurs
cytotoxiques qui empêchent la croissance des fibroblastes, par diminution de la synthèse
d'ADN et d'ARN (186). Ces derniers inhiberaient la réparation des lésions parodontales, en
altérant la production du collagène.
53
Dr LAKHDAR L.
Les souches hautement leucotoxiques feront l’objet de notre présent travail, telles la souche
de sérotype b, clone JP2. Elles sont caractérisées par une délétion de 530 pb dans la région
promotrice de l'opéron du gène de la leucotoxine, résultant en une production augmentée de la
toxine (195). Cette leucotoxine induit une nécrose voire une apoptose des cellules cibles (178,
179, 196-199), incluant les neutrophiles, les macrophages (200), les lymphocytes et les
érythrocytes (201-203), ainsi que les cellules endothéliales (204).
La toxine cytolétale de distension (TCD) est une autre toxine exprimée par
A.actinomycetemcomitans. Elle est également impliquée dans l’intéraction avec le système
immunitaire (205, 206) et dans des dégâts au niveau des cellules de la barrière épithéliale
(207). A.actinomycetemcomitans est la seule espèce bactérienne orale connue pour produire
cette toxine (208). Plusieurs études supportent le rôle important que jouerait la TCD dans la
pathogénèse des parodontites agressives (209-212). En effet, la TCD provoque une apoptose
des lymphocytes ainsi qu’une perturbation de la fonction des macrophages (phagocytose et
sécrétion des cytokines) (213, 214). En outre, il a été démontré que la TCD cause des
dommages structuraux au niveau de l’épithélium oral (215) et induit un arrêt du cycle
cellulaire ainsi que des dégâts au niveau des cellules épithéliales du parodonte (216). Tout
ceci confirmerait ainsi le rôle de la TCD dans la pathogénèse précoce des parodontites
agressives en présence de A.actinomycetemcomitans.
actinomycetemcomitans chez parents et enfants. Ces résultats ont été supportés en 2007 par
Haubek et al. (218), qui ont mis en évidence une colonisation des membres de la même
famille, originaire de l’Afrique du Nord, par le clone JP2 de A. actinomycetemcomitans. Ces
souches comporteraient des mutations ponctuelles caractéristiques, distinguant les individus
provenant de ces régions et appuyant ainsi cette hypothèse de transmission bactérienne
intrafamiliale.
La dissémination de la souche entre les membres de la famille serait due, d’après une autre
étude de Haubek et al. chez des adolescents marocains (219), à des contacts étroits en rapport
avec des habitudes comportementales telles que: partager le même plat ou la même boisson…
Ces habitudes entraîneraient un échange de salive entre individus qui serait la cause de la
transmission intrafamiliale du germe.
En effet, plusieurs études ont mis en évidence divers signes et symptômes d’endocardite
infectieuse causée par A. actinomycetemcomitans incluant fièvre, perte de poids, anémie,
hématurie microscopique… (222-224).
5. Epidémiologie
55
Dr LAKHDAR L.
En effet, selon l’étude de Rylev & Kilian en 2008 (228), une prédominance du sérotype c
chez la population asiatique a été rapportée. Quant au clone JP2 appartenant au sérotype b
d’A. actinomycetemcomitans, plus virulent, il a été retrouvé chez les adolescents de
descendance Méditerranéenne ou Ouest-africaine. Une prévalence élevée de ce germe a été
également notée en Amérique latine notamment le Brésil. Cependant, une analyse de la
dissémination géographique du clone JP2 du sérotype b de A. actinomycetemcomitans, chez
des individus de diverses origines ethniques, réalisée par Haubek et al. en 1997 (229), a
démontré que tous les sujets porteurs de ce clone possèderaient une affiliation génétique avec
la population africaine. Ces résultats ont été confirmés par d’autres études qui ont également
démontré le lien particulier entre la présence du clone JP2 et l’origine africaine des individus
colonisés par ce clone (136, 167, 218, 204, 229-235). Ces études ont également mis en
évidence une association entre Aa clone JP2 et les parodontites agressives (notamment la
forme localisée de la maladie). Au Maroc, Une prévalence de 8,7% du clone JP2, chez 217
adolescents marocains, a été enregistrée en 2001 (136). En 2012, dans un échantillon de 70
marocains atteints de parodontites agressives 77% étaient clone JP2 positifs (236). Dans une
autre étude en 2013, portant sur un échantillon de 32 sujets dont 20 atteints de parodontites
agressives, un taux 83% de A. actinomycetemcomitans a été relevé (237).
6. Traitement
56
Dr LAKHDAR L.
JP2), agent étiologique principal de ces pathologies. Rappelons que cette bactérie virulente est
dotée d’une capacité d’invasion tissulaire atteignant profondèment le tissu conjonctif la
rendant ainsi indétectable par le système immunitaire, d’où l’indication d’une antibiothérapie
contre ce germe.
Conclusions du chapitre :
Pour toutes ces raisons, on s’oriente, depuis quelques années déjà, vers l’utilisation d’agents
naturels à base d’huiles essentielles, aux propriétés antiseptiques bien connues et dépourvues
d’effets secondaires, pouvant ainsi être considérés comme une bonne alternative
thérapeutique. Cependant, leur activité antimicrobienne et leur efficacité sur les bactéries
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Dr LAKHDAR L.
orales, en particulier sur A. actinomycetemcomitans, reste encore peu explorée, ce qui fera
l’objet du chapitre suivant.
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Dr LAKHDAR L.
Introduction
Au cours des dernières décernies, un intérêt croissant est porté sur l’utilisation de produits
naturels à base d’huile essentielle dans le domaine médical et plus particulièrement en
pratique dentaire. De ce fait, la recherche de l’efficacité antibactérienne de ces huiles sur les
bactéries orales fait l’objet aujourd’hui de plus en plus d’études à travers le monde. L’objectif
de cette étude systématique est de connaitre les huiles essentielles à effet antimicrobien sur A.
actinomycetemcomitans ainsi que leurs Concentrations Minimales Inhibitrices et Bactéricides
(CMI, CMB), qui nous serviraient de base pour notre partie expérimentale.
Matériel et méthodes
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Dr LAKHDAR L.
Paramètres étudiés :
- Nature des huiles essentielles à effet antibactérien sur Aa (nom commun, famille des
plantes) ou des composés chimiques provenant d’huiles essentielles.
- La Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) des huiles testées sur Aa
- La Concentration Minimale Bactéricide (CMB) des huiles testées sur Aa
- La technique employée pour la détermination de la CMI : méthode de diffusion en
milieu solide, méthode de diffusion en milieu liquide en macrodilution ou en
microdilution.
Résultats
- 14 études in vitro ont été trouvées. Dans ces études, l’efficacité antibactérienne des
huiles essentielles et /ou de leurs composés sur A. actinomycetemcomitans ainsi que
leurs Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et leurs Concentrations Minimales
Bactéricidesont été déterminées (voir le tableau 2).
- Les familles des plantes étudiées démontrant un effet antibactérien sur Aa se résument
à ce qui suit :
Les Lamiaceae (4 études) : 7 espèces (Thymus vulgaris, Satureja hortensis L., Salvia
fruticosa M., Lavandula stoechas, Lavandula officinalis, Romarinus officinalis,
Salvia officinalis) dont l’espèce de Satureja hortensis L. a montré une CMI fortement
faible <0,125µl/ml soit <0,01%.
Les Myrtaceae (5 études) : 4 espèces (Myrtus communis L., Leptospermum
scoparium, Melaleuca alternifolia, Eucalyptus radiata) dont l’espèce de Melaleuca
alternifolia a présenté la CMB la plus faible (0,05%).
Les Asteraceae (2 études): 2 espèces (Artemisia feddei, Artemisia lavandulaefolia)
Les Fabaceae (1 étude) : 1 espèce (Cassia bakeriana Craib)
Les Zingiberaceae (1 étude): 1 espèce (Boesenbergia pandurata)
Les Cupressaceae : 1 espèce (Juniperus communis L.
Les Taxodiaceae (1 étude): 1 espèce (Cryptomeria japonica)
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
Tableau 2 : Etudes in vitro montrant l’activité antimicrobienne (CMI/CMB) des huiles essentielles sur
A.actinomycetemcomitans
° : Nom commun de la plante, *: famille de la plante, ND : non déterminée, - : aucun effet inhibiteur /bactéricide.
Discussion
Cette étude a mis en évidence une série de travaux de recherche évaluant l’activité
antimicrobienne des huiles essentielles et de certains composés chimiques sur A.
actinomycetemcomitans, bactérie parodontopathogène, connue virulente (sérotype b) dans
certaines formes de parodontopathies ou d’infections systémiques (voir chapitre III).
Ces études in vitro ont démontré une efficacité antimicrobienne effective de toutes les huiles
et les composés testés excepté pour l’huile essentielle de Piper sarmentosum, appartenant à la
famille « Piperaceae » qui semble être inefficace sur Aa (264).
La famille des « Lamiaceae » a été le plus étudiée, et a révélé une forte activité
antimicrobienne avec l’effet le plus prononcé sur Aa pour l’huile essentielle de Satureja
hortensis L (CMI< 0,01%). En effet, les plantes de la famille des Lamiaceae sont très
répandues, possédant une distribution mondiale et comprenant plus de 7200 espèces sur
environ 240 genres. Elles sont largement utilisées dans plusieurs domaines : culinaire,
cosmétiques, production d’arômes et médecine populaire (273). Leurs activités biologiques
intéressantes sont attribuées aux polyphénols, aux terpènes et aux huiles essentielles (274).
Elles sont ainsi largement utilisées pour leurs propriétés antimicrobiennes (275, 276).
63
Dr LAKHDAR L.
Par ailleurs, 4 espèces de la famille des « Myrtaceae » se sont avérées efficaces avec une
valeur de CMI la plus faible (0,02%) pour l’huile essentielle de Melaleuca alternifolia
(Arbre à thé). En effet, Il est bien connu que dans la famille Myrtaceae, il existe une grande
variété de principes actifs contre les micro-organismes, y compris des huiles essentielles, des
flavonoïdes et des tanins (277, 278).
D’autre part, 2 espèces de la famille des « Asteraceae » ont montré des valeurs intéressantes
de CMI et CMB témoignant d’un effet antibactérien non négligeable sur Aa. Les Asteraceae,
considérées comme la plus large famille des plantes à fleurs, sont connues en médecine
traditionnelle pour leurs propriétés médicinales. Cependant, l’évaluation de leur activité
antimicrobienne contre divers microorganismes (Staphylococus aureus, Bacillus subtilis,
Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli) réalisée par plusieurs études a été considérée
comme faible ou modérée voir souvent nulle (276-281). Néanmoins, l’activité antibactérienne
des 2 espèces des « Asteraceae » testées sur Aa (Artemisia lavandulaefolia, Artemisia feddei),
figurant dans notre recherche documentaire, semble plus prometteuse.
Concernant les composés chimiques testés des huiles essentielles, les valeurs de CMI et de
CMB trouvées semblent proches de celles des huiles étudiées. Or, dans les études Cha et al en
2007 (266, 267), comparant l’effet antibactérien des huiles et celui de chacun ses composants
majeurs isolèment sur Aa, des différences ont été observées. En effet, l’activité
antimicrobienne de l’huile testée contre Aa s’est avérée supérieure, quantitativement, à celle
des composants majoritaires testés séparèment. Ceci s’explique, selon les travaux de Lahlou
et al. 2000, 2001, 2002, 2003 (281-289), par le fait que l'activité biologique d'une huile
essentielle est en relation directe stricte et en corrélation avec sa composition chimique.
L’analyse des méthodes employées, par l’ensemble des travaux répertoriés, pour la
détermination de la CMI (tableau 2) a mis en évidence une grande variabilité entre les études.
En effet, nous avons constaté que la majorité des études a fait appel à la technique de
diffusion en milieu liquide, et plus précisèment à celle de microdilution sur microplaque de 96
puits. Selon l’étude de Budzyńska et al 2009 (290), cette technique est plus sensible que la
méthode de diffusion en milieu solide offrant une meilleure précision et une meilleure
reproductibilité des résultats. Ceci serait dû au cloisonnement des composants de l'huile dans
la gélose en fonction de leur affinité avec l'eau. Cette limitation peut être réduite par le choix
approprié d’un émulsifiant ou d’un solvant n’ayant pas d’effet sur la croissance bactérienne.
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Dr LAKHDAR L.
Enfin, notre étude systémique comprend certaines limites. La comparaison des données
concernant les CMI et CMB enregistrées pour les huiles essentielles testées sur le Aa est
rendue difficile à cause de la divergence au niveau des unités de mesure utilisées pour ces
valeurs (Pourcentage, µMol, µl/ml, mg/ml, µg/ml). Autrement dit, les CMI et CMB sont
exprimées soit en v/v ou en m/v (m : masse, v : volume). Ceci rend les études difficilement
comparables. Néanmoins, selon les données de littérature (294), pour les valeurs de CMI
exprimées en mg/ml, l’activité antimicrobienne est considérée forte entre 0.05 – 0.50 mg/ml,
modérée entre 0.6 –1.50 mg/ml et faible pour des valeurs supérieures à 1.50 mg/ml. Selon les
résultats des études issues de notre présente recherche (tableau 2), les valeurs de CMI
rapportées se situent entre 0,025 mg/ml et 1mg/ml, ce qui témoigne d’une activité
antimicrobienne non négligeable des huiles essentielles testées sur le Aa, avec un effet
maximal pour l’huile essentielle de Artemisia lavandulaefolia (CMI : 0,025- 0,05 mg/ml)
(268) et minimal pour l’huile essentielle de Cassia bakeriana Craib (bois) (CMI : 1 mg/ml )
(259).
Conclusions
Il ressort de notre présente étude systématique qu’il existe des huiles essentielles ayant un
effet antimicrobien prometteur sur A. actinomycetemcomitans. Cependant, selon leur
65
Dr LAKHDAR L.
Il est par ailleurs important de souligner que le nombre d’études trouvées reste encore
insuffisant, les méthodes non encore standardisées avec pour conséquence des résultats
difficilement comparables. Par conséquent davantage de travaux de recherche scientifiques
expérimentaux sont nécessaires, faisant appel à des protocoles rigoureux et fiables se basant
sur des études randomisées de haut niveau de preuve scientifique.
A partir des données collectées d’après notre étude bibliographique et notre revue
systématique, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
- Les plantes les plus utilisées par les Marocains pour usage thérapeutique dans les
affections bucco-dentaires, sont principalement représentées par les Lamiaceae,
Myrtaceae, Asteraceae et Apiaceae (Chapitre I, tableau 1). Cependant, leur efficacité
thérapeutique doit être démontrée scientifiquement par des études basées sur la
preuve, en débutant par des essais in vitro.
- Les huiles essentielles ayant un effet antibactérien puissant sur Aa appartiennent
principalement aux familles des « Lamiaceae » et « Myrtaceae » (Chapitre IV), dont
les espèces d’origine Marocaine, pourtant répandues, restent encore non explorées sur
cette souche.
- La méthode de microdilution pour la détermination de la CMI des huiles essentielles
sur Aa est la plus recommandée (Chapitre IV). Néanmoins, un protocole rigoureux,
basée sur la preuve et fondé sur des données de littérature fiables est nécessaire pour
mener à bien des essais in vitro dans les meilleures conditions.
Enfin, toutes ces informations nous serons utiles et seront pris en compte pour entamer
notre expérimention in vitro sur l’effet antibactérien des huiles essentielles (marocaines)
sur A. actinomycetemcomitans, qui représente la deuxième partie de notre travail.
66
Dr LAKHDAR L.
PARTIE II (EXPERIMENTALE):
ETUDE IN VITRO
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Dr LAKHDAR L.
Introduction
L’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) est considéré comme l’un des pathogènes
oraux majeurs incriminés dans les parodontites agressives, réel problème de santé publique
au Maroc. C’est une bactérie évoluant au sein du biofilm parodontal qui est une communauté
bactérienne complexe. De ce fait, pour pouvoir mener des essais in vitro sur cette souche afin
d’évaluer l’effet antibactérien des huiles essentielles, qui fait l’objet de notre travail, nous
avons procédé tout d’abord à l’isolement de ce pathogène. Ainsi, ce chapitre de notre étude in
vitro expose la démarche suivie pour l’isolement et la détection de Aa, souche bactérienne
Marocainne, contenue dans des échantillons cliniques de biofilm parodontal.
Matériel et méthodes
1. Milieu sélectif
Nous avons choisi un milieu de culture sélectif dépourvu de sang : « Dentaid-1 » selon la
méthode de Alsina et al. 2001 (295):
Nous avons préparé le milieu à base de Brain Heart Infusion Agar (BHIA) avec additifs
(extrait de levure, fumarate de sodium et formate de sodium) et de la Vancomycine (Sigma
Chemical Co., St. Louis, Mo.) (Fig 10) en respectant les conditions d’asepsie (en présence
d’une source de chaleur par le bec benzène et d’une hotte) (Fig 11).
68
Dr LAKHDAR L.
2. Prélèvement clinique:
Il a été réalisé chez des patients atteints de parodontite aggressive, ayant bénéficié d’une
consultation au Service de Parodontologie du Centre de Consultation et de Traitement
dentaire (CCTD) de Rabat.
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Dr LAKHDAR L.
70
Dr LAKHDAR L.
3. Ensemencement du milieu
Après avoir passé l’échantillon de biofilm au vortex, on ensemence à l’aide d’une oese le
milieu Dentaid-1 qui sera incubé, dans une jarre (Fig 15), en anaérobiose (CO2 à 5%) à 37°C
pendant 5j.
Fig 16 : souche de
référence lyophylisée
de Aa : HK 1605
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Dr LAKHDAR L.
Résultats
Après 5j d’incubation en conditions anaérobies (5% de CO2), les résultats ont montré
l’apparition de petites colonies circulaires, convexes en grains de sable (Fig 17a-b). En
prélevant une colonie, nous avons réalisé les tests biochimiques d’identification (Fig 18):
Catalase : à l’aide d’une solution d’eau oxygénée a montré un résultat positif (Fig 19)
Test oxydase par disque s’est révélé négatif (Fig 20).
a b
72
Dr LAKHDAR L.
Fig 18: Eau oxygénée Fig 19: test de catalase positif : apparition de
et disques d’oxydase bulles de gaz
pour identification
biochimique du Aa
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Dr LAKHDAR L.
Ces résultats, confrontés à la souche de référence (Aa: HK 1605) de même aspect colonial et
microscopique, et répondant aux mêmes tests biochimiques, confirment ainsi ces résultats
d’identification du Aa, isolat clinique.
74
Dr LAKHDAR L.
Discussion
Le développement d’un milieu sélectif est basé sur la sélection d’une base nutritive adéquate
et d’un système d’inhibition propre pour la réduction de microorganismes contaminants. Dans
la littérature, la trypticase soja agar additionnée à du sang (300) ou du sérum (TSBV) (301) a
été le milieu sélectif de référence pour l’isolement du Aa. Récemment, BHIA paraît être
également une base nutritive permettant une bonne croissance des cultures pures de bactéries.
Aussi, l’adjonction d’extraits de levures permet un développement colonial comparable à
celui observé dans le milieu TSBV (301). Par ailleurs, si le sang et le sérum sont omis de la
formule, les micro-organismes contaminants avec une exigence nutritionnelle élevée sont
contrôlés, et le coût par plaque diminue considérablement. De plus, Dentaid-1, grâce à son
contenu en vancomycine, formate, fumarate et BHIA, ajoutés à l’absence de sang ou sérum,
permet une inhibition de croissance de Heamophilus aphrophilus et Heamophilus
paraphrophilus (301), pathogènes moins contrôlés par TSBV; sachant que H. aphrophilus est
morphologiquement similaire au Aa (295). La vancomycine contenue dans Dentaid-1 a été
choisie pour son efficacité dans l’élimination des espèces streptococciques, connues pour être
inhibiteurs de la croissance de Aa in vitro (300, 301), et pour la haute résistance de Aa à cet
antibiotique. Dans notre étude, l’identification présomptive de Aa est basée sur l’activité
catalase et oxydase ainsi que sur la morphologie coloniale sur gélose et bactérienne au
microscope. Il existe d’autres moyens de détection rapide tels que le test de fermentation de
lactose (302, 303). Cependant, pour confirmer les résultats, la réalisation d’un test PCR
spécifique est recommandée en présence d’un test biochimique négatif non concluant. En
effet, on peut rencontrer des souches catalase négatif poussant sur Dentaid-1 et TSBV, mais
cela est relativement rare (295). Néanmoins, une fois Aa identifié, d’autres tests restent
nécessaires pour diagnostiquer le sérotype en question (a, b, c…) afin de mesurer la
pathogénicité du germe, évaluer le pronostic de la maladie parodontal et œuvrer pour un
75
Dr LAKHDAR L.
traitement adéquat. Dans notre cas de souche clinique Marocaine isolée, prélevée chez des
patients atteints de parodontite agressive, des tests supplémentaires sont nécessaires pour
chercher et identifier le sérotype b clone JP2, qui est le plus incriminé dans la pathogénie de
ces maladies.
Conclusion
L’isolement du Aa à partir d’un échantillon clinique sur le milieu sélectif Dentaid-1 semble
améliorer la détection de ce pathogène avec un faible coût, présentant ainsi un réel intérêt
dans le diagnostic microbiologique et le suivi des patients infectés par cette bactérie virulente.
Cette identification constituera ainsi une base pour l’étude de la susceptibilité de ce pathogène
aux différents agents antimicrobiens, en l’occurrence les huiles essentielles qui représente
l’objet de notre étude doctorale. Néanmoins, des tests de diagnostic plus avancés
supplémentaires sont nécessaires pour identifier le clone JP2 de la souche hautement
pathogène incriminée dans les parodontites agressives au Maroc.
76
Dr LAKHDAR L.
INTRODUCTION
Compte tenu de l’incidence élevée des parodontites agressives au Maroc liée une souche
hautement virulente d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (clone JP2 du sérotype b), et
vu la résistance croissante des bactéries orales aux antibiotiques et des effects secondaires
provoquées par les agents antiseptiques souvent utilisée en dentisterie (colorations dentaires,
altération du goût…), la recherche d’un nouvel agent d’origine naturelle comme alternative
thérapeutique, entraînant moins d’effets secondaires et moins de résistances bactériennes est
devenu une nécessité.
Aujourd’hui, des recherches et des études, en continuelle augmentation, sont menées à travers
le monde afin de connaître leurs différentes propriétés médicinales et pharmacologiques, et ce
dans le but de pouvoir les intégrer dans l’arsenal thérapeutique, selon des normes de qualité et
d’efficacité.
Cependant, les travaux sur l’apport des plantes médicinales et des huiles essentielles en
dentisterie demeurent peu nombreux et leurs activités antimicrobiennes sur les bactéries orales
sont peu étudiées. En effet, notre étude systématique portant sur l’effet des huiles essentielles
sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans a bien mis en évidence cette insuffisance.
Pour toutes ces raisons, nous avons mené une recherche sur l’évaluation de l’activité
antibactérienne de certaines huiles essentielles d’origine Marocaine sur Aggregatibacter
actinomycetemcomitans, souche connue virulente dans le contexte Marocain, puisque
77
Dr LAKHDAR L.
fortement incriminée dans les parodontites agressives, réel problème de santé publique dans
notre pays.
MATERIEL ET METHODES
1. Matériel
Ces huiles ont été extraites de plantes qui ont été cultivées au Maroc, choisis en fonction
des effets antimicrobiens connus et documentés et / ou de l'utilisation anecdotique chez les
marocains (tableau 3).
L'identification botanique a été faite par Prof. Farah Abdellah et les spécimens
authentifiés ont été déposés dans l'herbier de laboratoire de photochimie de l'Institut
national de plantes médicinales et aromatiques - Université de Sidi Mohamed Ben
Abdellah, Fès, Maroc. Les codes ont été fournis à différents échantillons: Mentha
pulegium L. (code: FA/RP/INPMA/104), Cymbopogon citratus (code:
FA/RP/INPMA/105), Citrus aurantium L. (code: FA / RP / INPMA/106), Thymus
vulgaris (code: FA / RP / INPMA/108), Origanum compactum (code: FA / RP /
INPMA/107), Cymbopogon martinii (code: FA / RP / INPMA/109).
78
Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
80
Dr LAKHDAR L.
En raison de la faible hydrosolubilité des huiles essentielles, des émulsifiants tels que le
Tween 80 sont souvent utilisés pour augmenter la solubilité des composés hydrophobes dans
les milieux solides ou liquides (310).
Ainsi, une solution mère de travail de ces huiles essentielles émulsifiées dans du Tween 80 à
10% est préparée selon le protocole de Benjilali et al. 1986 (311).
L’activité antimicrobienne des huiles essentielles a été évaluée sur 2 souches bactériennes
d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa). Il s’agit :
* D’une souche Aa isolat clinique ; sérotype b, clone JP2 (Fig 28) : issue de prélèvements de
plaque sous-gingivale de patients atteints de parodontite agressive, au Service de
Parodontologie du Centre de Consultation et de traitement dentaire de Rabat. Elle a été isolée
et lyophilisée par Prof. Akihiro Yoshida de Kyushu Dental University au Japon.
* Une souche Aa de référence; sérotype b, clone non-JP2 (Fig 29) : CIP 101032 de l’Institut
Pasteur à Paris, France.
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Dr LAKHDAR L.
Ces souches ont été mises en culture dans des milieux de culture nutritifs à 37°C sous 5% de
CO2 (Fig 30) dans des jarres (Fig 31) à l’intérieur d’une étuve (Fig 32), puis ont été
conservées à une température de -20°C et -80°C dans des milieux de conservation (Fig 33).
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Dr LAKHDAR L.
La culture des bactéries a nécessité l’utilisation des milieux suivants : la gélose Brain Heart
Infusion (BHI) Agar (Fig 34), gélose au sang cuit ou chocolat Polyvitex (Oxoid Deutschland
Gmbh, Postfach, Wesel) (Fig 35) et un bouillon nutritif à base de Brain Heart Infusion (BHI)
et extrait de levure (1%) (Fig 36).
L’aspect des colonies après mise en culture des souches lyophilisées de Aa isolat clinique (Fig
37) et Aa référence est illustré sur gélose de sang cuit (Fig 38).
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
1.4 Antibiotiques :
Les antibiotiques suivants ont été utilisés comme produits contrôles (contrôle positive) dans
notre étude :
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Dr LAKHDAR L.
2. Méthode expérimentale :
Une portion (100 g) des parties aériennes des plantes a été hydrodistillée, pendant au moins
trois heures, en utilisant un appareil de type Clevenger. Pour éliminer toute trace d'eau, l'huile
extraite a été traitée avec du sulfate de sodium anhydre (Na2SO4), filtrée et ensuite stockée à
l'obscurité à 4 ° C. Le rendement en huiles essentielles a été exprimé en ml/100 g de matière
sèche.
86
Dr LAKHDAR L.
composants des huiles ont également été identifiés par leurs indices de rétention relatifs à n-
alcanes (C8 - C24).
Tous les essais in vitro de recherche de l’activité antimicrobienne des huiles essentielles
Marocaines testées ont été réalisés au Laboratoire de Recherche et Biosécurité P3- Hôpital
militaire et d’instruction Mohammed V, Rabat.
Ensuite, pour le calcul de la CMI (Concentration Minimale Inhibitrice) de ces huiles testées
efficaces, la méthode de microdilution sur microplaque de 96 puits est utilisée dans notre
étude. Enfin, la CMB (Concentration Minimale Bactéricide) est également mesurée suivant le
protocole ci-après.
Ce test est réalisé par dépôt de l’huile essentielle dans des puits creusés dans la gélose. Elle
assure une diffusion totale de l'H.E. à partir d'un puits en donnant une zone d'inhibition claire
et de diamètre facilement mesurable sur gélose ensemencée par la suspension bactérienne
selon la technique de DORMAN et DEANS 2000 (127).
Préparation de l’inoculum
A partir de souches conservées à -20°C (sous formes de billes), une mise en culture est
réalisée sur gélose au sang cuit en condition d’anaérobiose sous 5% de CO2 à 37°C pendant
24h. Une suspension bactérienne d’une densité de 0.5 Mc Farland est ensuite préparée à partir
de cette culture pure et jeune (âgée de 24 heures) (Fig 40) dans une solution de 0,85% Nacl
(Fig 41), en utilisant un étalon (Fig 14). La suspension ajustée devra ainsi contenir
approximativement 108 CFU/ml (colony forming units /ml).
Il est à signaler que l’inoculum ainsi préparé ne doit pas être utilisé au delà de 30 minutes au
risque d’une augmentation de la densité de l’inoculum à cause de la croissance bactérienne.
87
Dr LAKHDAR L.
L’inoculum préparé est ensemencé en surface du milieu gélosé par inondation. Après 15 min,
des puits de 6mm sont creusés (Fig 42).
Ensuite, l'huile essentielle est versée dans chaque puits. On teste l’huile essentielle pure et
diluée dans du Tween 80 à 1/10 (10%).
88
Dr LAKHDAR L.
La doxycycline en disque de 30ug est utilisée comme contrôle positif, Tween 80 pur et dilué à
10% sont utilisés comme contrôle négatif. Une boîte de pétri ensemencée par inondation a été
prise comme témoin de croissance bactérienne (Fig 26). Tous les tests ont été effectués en
triplicata.
Incubation
Les boîtes de pétri ensemencées sont incubées à l’étuve à 37°C, dans des jarres, sous 5% de
CO2, pendant 48h.
A partir de colonies de Aa des 2 souches (isolat et souche de référence) datant de 48h (Fig
44), on inocule 2 tubes contenant BHI (Brain Heart Infusion) stérile. Après24h d’incubation à
37°C dans une jarre sous 5% de CO2, on ajuste la densité à 0.5 Mc Farland.
89
Dr LAKHDAR L.
Ensuite, des aliquotes de 100 µl de chaque dilution préparée d’huile testée ont été ajoutées,
dans chaque puits de microplaque, à 100 µl d’inoculum préparé, et ce concernant les 2
souches de Aa.
Le Tween 80 à 10% est utilisé comme contrôle négatif. Un contrôle de croissance (inoculum
seul) pour chaque souche a été inclus également dans l’essai. Pour chaque huile testée, les
tests ont été effectués en triplicata sur la même microplaque et l’expérimentation a été répétée
2 fois. Le schéma de la distribution expérimentale au niveau des microplaques est illustré ci-
après (Fig 46).
Concernant le contrôle positif : nous avons utilisé l’amoxicilline que nous avons préparé et
dont nous avons déterminé la CMI sur les 2 souches de Aa en utilisant la méthode de
microdilution dans un bouillon de culture adapté. En l’absence de méthode standardisée
d’antibiogramme de Clinical and Laboratory Standards Institute (CLSI) (304) pour ce type de
90
Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
C1 C1 C1 C1 C1 C1
C2 C2 C2 C2 C2 C2
C3 C3 C3 C3 C3 C3
C4 C4 C4 C4 C4 C4
C+ C- Cc Cc Cc Cc C- C+
Les microplaques, recouvertes de leurs couvercles, ont été mises à l’étuve pour incubation
dans des sachets en plastique sous 5% de CO2 (Fig 47), à 37°C pendant 48h.
92
Dr LAKHDAR L.
a b
93
Dr LAKHDAR L.
Pour déterminer la Concentration Minimale Bactéricide (CMB), une aliquote est prélevée à
partir de cultures au niveau des puits ne présentant pas de turbidité visible, et ensemencée sur
des milieux de gélose de sang cuit et incubée pendant 48h à 37 ° C sous 5% de CO2 (315). La
détermination des valeurs de CMB a été réalisée en triplicata. Le rapport CMB / CMI a
également été calculé pour mettre en évidence la nature de l'effet antibactérien des huiles
essentielles testées. Lorsque le rapport est inférieur à 4, l'huile essentielle est considérée
comme une huile essentielle bactéricide et lorsque le ratio est supérieur à 4, elle est considérée
comme une huile essentielle bactériostatique (316).
Les diamètres des zones d’inhibition, variables continues avec distribution normale, ont été
présentés en moyenne ± écart type. Pour les différences statistiques entre les sept groupes
(Mentha pulegium, Cymbopogon citratus, Citrus aurantium, Thymus vulgaris, Origanum
compactum, Cymbopogon martinii, Doxycycline), l’analyse à un facteur (ANOVA) avec
correction Bonferroni a été effectuée. Les variables de Concentrations Minimales inhibitrices
(CMI) (%) (v/v) ont été exprimées en médiane et interquartile, et celles concernant les
Concentrations Minimales Bactéricides (CMB) (%) (v/v) et le rapport CMB / CMI ont été
94
Dr LAKHDAR L.
présentées en moyenne ± écart type. La différence entre la souche Aa JP2 isolat clinique et la
souche Aa de référence non JP2 a été testée par le test de Mann-Whitney. La valeur du P <
0.05 a été considérée comme statistiquement significative. L’analyse statistique a été menée
en utilisant SPSS pour Windows (SPSS, Inc., Chicago, IL, USA).
RESULTATS
1. Composition chimique :
L’analyse chimique des huiles essentielles étudiées a mis en évidence les constituants
majeurs suivants :
- Pour Citrus aurantium : β-pinene (8,73%), Linalool (33, 92%) et (E)-Nerolidol (5,24%)
(Tableau 6) ;
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100
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Indice de Constituants %
Rétention (IR)
931 α-thujene 0.05
939 α-pinene 0.14
948 Camphene 0.07
973 Sabinene 0.09
980 β-pinene 0.06
991 -Myrcene 0.34
1011 δ-3-carene 0.08
1018 α-terpinene 0.09
1031 Limonene 0.28
1044 b-Ocimene 0.86
1098 Linalool 2.42
1228 Nerol 0.13
1240 Neral 0.21
1255 Geraniol 84.12
1270 Geranial 2.16
1383 Geranyl acetate 6.67
1418 b-Caryophyllene 0.54
1581 Caryophyllene oxide 0.64
Total 98.95
101
Dr LAKHDAR L.
2. Activité antibactérienne :
Après la période d’incubation (48h), des zones d'inhibition de croissance bactérienne sur
gélose, concernant les 2 souches de Aa, sont observées et mesurées par un pied à coulisse (Fig
50-51) (Tableau 10). Cependant, aucun halo d’inhibition n’est obtenu pour les contrôles
négatifs (Tween 80 pur et dilué à 10%) (Fig 52). Concernant, le témoin de croissance utilisé,
une croissance bactérienne sous forme d’un film recouvrant la gélose est obtenue (Fig 53).
102
Dr LAKHDAR L.
Les diamètres moyens des zones d’inhibition induits par la Doxycycline pour Aa isolat
clinique et Aa référence (22,67 ± 1,15 et 19,33 ± 0,57 respectivement) sont significativement
plus petits que ceux produits par les huiles essentielles testées à l’état pur (Mentha pulegium:
39 ± 1,00 et 34,67 ± 0,57, Citrus aurantium: 40 ± 0,00 et 34,33 ± 1,15 Cymbopogon
citratus: 42,33 ± 2,51 et 41,33 ± 1,15, Thymus vulgaris 45,00 ± 6,24 et 47,33 ± 6,42,
Origanum compactum 51,67 ± 5,77 et 53 ± 2,00, Cymbopogon martinii 39,00 ± 6,55 et 25,67
± 1,15 respectivement) et à l’état dilué (1/10) (Mentha pulegium15,67 ± 0,57et 15,33 ± 0,57,
Citrus aurantium: 15,33 ± 0,57 et 15,66 ± 0,57, Cymbopogon citratus: 28 ± 0,00 et 30,667 ±
1,15, Thymus vulgaris 18,67 ± 1,15 et 20 ± 3,00, Origanum compactum 17,67 ± 2,08 et 18,33
± 0,57, Cymbopogon martinii 22,67 ± 1,52 et 20,50 ± 5,07 respectivement) (Tableau 10, Fig
54).
Pour toutes les valeurs de diamètres d’inhibition obtenues, aucune différence statistiquement
significative n’a été enregistrée entre Aa isolat clinique (JP2) and Aa de référence (non-JP2)
(P = 0.8).
103
Dr LAKHDAR L.
Tableau 10 : Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par la méthode de diffusion en puits pour les
2 souches de A.actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)
104
Dr LAKHDAR L.
Fig 54 : Diamètres des zones d’inhibition (DZI) des différents agents testés (huiles essentielles
HE pures, HE 1/10, Doxycycline et Tween 80 (10%)) pour les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (isolat clinique JP2 et souche de référence non-JP2)
105
Dr LAKHDAR L.
Essai de microdilution :
L’essai des dilutions en série dans les microplaques de 96 puits a révélé des valeurs de CMI
(Concentration Minimale Inhibitrice) allant de 0,03 à 0,7% (v/v) (tableau 11) (Fig 55-60).
Origanum compactum a montré l'effet antibactérien le plus prononcé sur les 2 souches de Aa
à une CMI de 0,03 %.
Concernant les CMB (Concentrations Minimales Bactéricides) enregistrées des huiles testées,
les valeurs étaient égales ou proches de celles de la CMI, indiquant une bonne activité
bactéricide des huiles essentielles testées contre le Aa.
Pour les valeurs de CMI et CMB, aucune différence n'a été observée entre les 2 souches de Aa
(isolat clinique et Aa référence) pour toutes les huiles étudiées sauf pour Thymus vulgaris et
Origanum compactum qui ont montré des valeurs de CMB pour Aa isolat clinique (0,15% et
0,07% respectivement) supérieures à celles obtenues pour Aa référence (0,07% et 0,03%
respectivement).
Pour le rapport MBC/MIC, les valeurs étaient inférieures à 4 concernant toutes les huiles
testées (Tableau 11, Fig 61).
Concernant les comparaisons entre les 2 souches de Aa, une différence statistiquement
significative a été rapportée pour le rapport MBC/MIC (P=0,007) (Tableau 12).
106
Dr LAKHDAR L.
107
Dr LAKHDAR L.
A B
Fig 57 : Résultats sur microplaque montrant les différentes
dilutions testées de l’huile essentielle de Cymbopogon citratus
pour le calcul de la CMI (A : microplaque recouverte de son
couvercle, B : microplaque découverte)
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
Cymbopogon citratus 0,07 (0,07-0,07) 0,07±0 1±0*** 0,07 (0,07-0,07) 0,07 ±0 1±0
110
Dr LAKHDAR L.
Fig 61 : Le rapport (CMB/CMI) pour les différentes huiles testées concernant les 2
souches de A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)
111
Dr LAKHDAR L.
DISCUSSION
Les résultats de notre présente étude ont mis en évidence une forte activité antimicrobienne
des huiles essentielles testées (Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus,
Thymus vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii) contre des souches virulentes
d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa).
Ces huiles étudiées sont d’origine Marocaine, connues pour leur usage thérapeutique en
médecine traditionnelle, en particulier concernant Thymus vulgaris, Origanum compactum et
Mentha pulegium (48 -50, 54, 55). Ces dernières appartiennent à la famille des Lamiaceae les
plus représentées en médecine populaire pour le traitement des affections extra-buccales
(digestives, respiratoires…) et buccales (tuméfactions gingivale, stomatite…) (voir Partie 1,
chapitre I/. Les plantes médicinales et aromatiques à visée thérapeutique au Maroc).
Ces huiles d’origine Marocaine, aux nombreux bienfaits, n’ont pour la plupart jamais été
testées au niveau buccal pour évaluer leur activité antimicrobienne contre des bactéries orales
pathogènes telles que Aggregatibacter actinomycetemcomitans (sérotype b) connu virulent et
responsable de dégâts tissulaires considérables au niveau parodontal.
Les résultats de notre étude ont mis en évidence une sensibilité de 2 souches virulentes de
Aa ; JP2 et non-JP2 vis-à-vis de ces huiles essentielles testées.
Ces résultats étaient issus d’une méthodologie que nous avons adoptée en 2 étapes. La 1ère
étape consistait en une évaluation qualitative dans le but de présélectionner les huiles
possédant une activité antibactérienne sur les 2 souches de Aa. Le 2ème essai représentait une
évaluation quantitative par la détermination de la CMI et CMB de ces huiles actives. La
méthode de microdilution a été adoptée. Cette dernière est largement utilisée pour l’étude du
pouvoir antimicrobien des huiles essentielles et s’avère plus précise avec des résultats plus
112
Dr LAKHDAR L.
Concernant nos résultats obtenus lors du 1er essai (diffusion en puits), les diamètres des zones
d’inhibition observés pour les huiles essentielles à l’état brut, concernant les 2 souches de Aa
testées (isolat clinique et souche de référence), ont montré des valeurs supérieures à 20 mm
(Tableau 10), traduisant une haute sensibilité des germes testés aux huiles étudiées, selon
Duraffourd et al 1990 (71). Ces huiles émulsionnées dans du Tween 80 à 10% ont été
également testées, exposant des diamètres d’inhibition compris entre 15,33 et 30,66 mm,
démontrant toujours une sensibilité supérieure des souches testées.
Il est important de souligner, dans ces résultats rapportés, que les valeurs des diamètres des
zones d’inhibition obtenues pour les huiles pures se sont révélées supérieures à celles trouvées
pour la Doxycycline (contrôle positif), avec une différence statistiquement significative (P
<0,001), ce qui confirme l’efficacité supérieure des huiles testées. Se référant aux données de
littérature, la Doxycycline est un antibiotique connu actif sur Aa avec une CMI90 de 1 µg/ml
témoignant déjà d’une forte activité antibactérienne sur cette bactérie (323). (CMI90 :
Concentration Minimale Inhibitrice d’antibiotique permettant d'inhiber la croissance de 90%
des souches d'une espèce bactérienne).
D’autre part, l’effet inhibiteur démontré des huiles essentielles étudiées contre Aa semble
plus fort comparé à d’autres bactéries à Gram négatif testées dans des études antérieures.
113
Dr LAKHDAR L.
En effet, pour Citrus aurantium (pur), les diamètres enregistrés pour les 2 souches de Aa (40
et 34,33 mm) se sont avèrés plus importants que ceux trouvés pour d’autres microorganismes
à Gram négatif tels Salmonella enteritidis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa,
Klebsiella pneumoniae (11-19 mm), comme rapportés dans les travaux de Ben Hsouna et al.
2013 (324) et Ammar et al. 2012 (325).
Pour Cymbopogon citratus, les diamètres d’inhibition calculés pour les 2 souches de Aa
(42,33 et 41,33 mm) sont également supérieurs comparés à ceux concernant d’autres bactéries
à Gram négatif anaérobies facultatives comme Escherichia coli, Citrobacter diversus,
Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca, Proteus mirabilis, Proteus vulgaris, Salmonella
typhimurium, Shigella flexneri (12-17mm) (326).
Concernant Mentha pulegium, les diamètres d’inhibition enregistrés pour l’huile à l’état pur
dépassent également ceux trouvés par Boukhebti et al. 2011 (9-10 mm) (327) et Silva et al.
2013 (15,33-24,33 mm) (328) sur des bactéries à Gram négatif anaérobies facultatives.
Mahboubi et al. 2008 (329) ont noté une résistance de certaines bactéries à Gram négatif
(Escherichia coli, Salmonella typhimurium) à cette huile essentielle diluée à 10% dans
DMSO, et une sensibilité pour Vibrio cholera avec un diamètre d’inhibition de 13 mm. Ces
résultats comparés avec les diamètres enregistrés dans notre étude (d’une moyenne de 15 mm)
pour l’huile essentielle diluée à 10% plaident pour une sensibilité supérieure du Aa.
Ceci est également vrai pour Thymus vulgaris, dont les diamètres d’inhibition obtenus dans
des études précédentes concernant d’autres bactéries à Gram négatif (S. enteritidis; S.
typhimurium; E. coli, L. monocytogenes, S. flexneri, S. sonnei) (16-44 mm) demeurent moins
importants que ceux issus de notre essai (45- 47,33 mm) (330).
Quant au Cymbopogon martinii, des zones d’inhibition de faibles diamètres (3-10 mm) ont été
enregistrées, dans l’étude de Chao et al. 2000 (331), pour des bactéries à Gram négatif
(Alcaligenes faecalis, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa)
comparées à des diamètres plus grands (39 et 25,67 mm) pour Aa.
Gram négatif anaérobies facultatifs. Ceci pourrait être expliqué par la différence de croissance
et de métabolisme bactériens, de conditions de croissance requises spécifiques à chaque type
de bactérie (milieu de culture approprié, conditions d’anaérobiose…), ainsi que par la
différence de protocoles employés dans chaque étude (densité optique de l’inoculum, quantité
d’huile utilisée, diffusion en puits ou en disques en papier…). Aa est un micro-organisme
complexe et exigeant, nécessitant une longue période d’incubation (48-72h) et des conditions
de croissance particulières (5 à 10% de CO2), ce qui le différencie, entre autres, des autres
bactéries à Gram négatif non orales. Aussi, les tests d’évaluation de sa susceptibilité
antimicrobienne restent encore non standardisés. En effet, à ce jour, il n’existe pas de
standards internationaux concernant les tests de susceptibilité pour les bactéries orales,
rendant ainsi les comparaisons des résultats plus difficiles avec d’autres bactéries extra-orales.
Par ailleurs, notre étude a mis en évidence une activité antimicrobienne prononcée pour
toutes les huiles testées sur les 2 souches de Aa (JP2 et non-JP2). Cette activité semble être
liée aux familles botaniques auxquelles appartiennent ces huiles. En effet, il est apparu dans
plusieurs études que les lamiaceae, largement utilisées pour leurs propriétés antimicrobiennes
(275, 276), ont un effet antibactérien non négligeable sur Aa (voir première partie ; chapitre
IV : « Etude systematique sur l’activite antimicrobienne des huiles essentielles »). D’après les
résulats rapportés dans ces études, des huiles essentielles appartenant à cette famille
(telles:Mentha piperita, Satureja hortensis L.,Salvia fructicosa M.., Lavandula
stoechas,Salvia officinalis, Thymus vulgaris, Rosmarinus offinalis et Lavandula officinalis)
ont montré des valeurs de CMI allant de 0,8% à moins de 0,01 % (262, 265, 269, 272), ce qui
concorde avec celles obtenues dans notre étude pour Thymus vulgaris, Origanum compactum
et Mentha pulegium (CMI entre 0,3 et 0,03%). Concernant la famille des Poaceae également
étudiée (dans laquelle figurent Cymbopogon citratus et Cymbopogon martinii que nous avons
téstés), son activité sur le Aa n’a pas été rapportée dans d’autres publications. Toutefois, on
retrouve dans la littérature d’autres extraits appartenant à cette famille, tels que : Sasa
senanensis qui s’est avéré actif sur d’autres bactéries orales à Gram négatif
parodonpathogènes telles que : Fusobacterium nucleatum et Prevotella intermedia (332).
Quant à la famille des rutaceae (dans laquelle figure Citrus aurantium), également non testée
à ce jour sur Aa, des études antérieures ont par ailleurs démontré une activité antibactérienne
de certaines huiles essentielles (telles que : Citrus hystrix) (333) et de certains composants
(334) appartenant à cette famille sur d’autres bactéries parodontales telles que:
115
Dr LAKHDAR L.
Toutes ces données peuvent être expliquées essentiellement par la composition chimique de
l’huile essentielle étudiée. En effet, il a été démontré que l’activité antimicrobienne d’une
huile essentielle est souvent liée à ses composés majoritaires (112). Dans notre étude, toutes
les huiles étaient caractérisées par la dominance de composés antibactériens divers (Tableau
4-9).
L’analyse chimique de l’Origanum compactum, qui s’est avéré le plus actif, a montré une
dominance marquée de phénols (thymol 19.21% et carvacrol 22.29%). Ces derniers sont
connus responsables de l’activité bactéricide des huiles essentielles qui en contiennent (103,
114, 117). Egalement, plusieurs études ont prouvé leurs niveaux élevés d’activité
antimicrobienne sur divers microorganismes (335-337). Aussi, Le thymol a montré un effet
antibactérien considérable sur Aa dans l’étude de Shapiro et al. 1994 (272) avec une CMI de
0,03%. Ce même composé est également retrouvé en majorité (thymol 42.01%) dans la
constitution chimique du Thymus vulgaris, ce expliquerait également la puissante activité
antimicrobienne de cette huile démontrée dans le 1er essai (diffusion en puits). Tandis que les
autres composés γ-Terpinene et p-Cymene constituant les 2 huiles d’Origanum compactum et
de Thymus vulgaris, aucun pouvoir antimicrobien spécifique ne leur a été attribué dans des
études antérieures (335, 338).
Concernant Cymbopogon citratus dont les résultats étaient aussi prometteurs (Tableau 10), ses
principaux constituants chimiques (Geraniol (27,13%), Citronellol (12,67%), Citronellal
(32,77%)) seraient à l’origine de son efficacité antibactérienne marquée, grâce à leur grande
activité antimicrobienne démontrée dans des travaux précédents (326, 339-342). En effet,
selon la littérature, les alcools et les aldéhydes sont bien connus comme puissants agents
antimicrobiens (86, 116) (voir Partie 1, chapitre II, Activité antimicrobienne des huiles
essentielles).
Les autres huiles essentielles Mentha pulegium, Citrus aurantium et Cymbopogon martinii se
sont également montrées très actives sur les 2 souches de Aa avec de grands halos d’inhibition
(tableau 10). Leur composition chimique est dominée principalement par des composés de
116
Dr LAKHDAR L.
type alcools (linalool 33, 92% pour Citrus aurantium et géraniol 84,12% pour Cymbopogon
martinii) et cétones (R(+)-pulégone 71.48% pour Mentha pulegium). Se reportant aux
données de littérature, ces composés majoritaires sont connus pour posséder des propriétés
antimicrobiennes intéressantes sur des bactéries orales et non orales (263, 267, 333, 339, 343-
348).
Origanum compactum a présenté l’activité inhibitrice la plus élevée contre les 2 souches de
Aa (CMI= 0,03%) et l’effet bactéricide le plus prononcé contre la souche de référence de Aa
(CMB= 0,03%) (Tableau 11). Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus dans des travaux
antérieurs sur d’autres bactéries à Gram négatif non orales testées (331, 349-351). Néanmoins,
les valeurs de CMI trouvés demeurent supérieures à ceux enregistrées pour Aa, traduisant
ainsi une meilleure activité antibactérienne sur cette bactérie orale.
Les huiles essentielles de Citrus aurantium et Mentha pulegium ont témoigné d’une activité
inhibitrice (CMI=0,3%) et bactéricide (CMB= 0,6% et 0,3% respectivement) moindre en
comparaison avec les autres huiles étudiées. Néanmoins, leur effet antimicrobien demeure non
négligeable appuyé par des travaux précédents réalisés sur un ensemble de bactéries dont des
bactéries à Gram négatif (354, 355). Dans l’étude de Shapiro et al. (272), une valeur de CMI
similaire (0,3%) sur Aa a été trouvée pour Mentha piperita, qui est de la même espèce
(Mentha) que Mentha pulegium, ce qui vient appuyer nos résultats. Toutefois, la divergence
des résulats concernant les valeurs de CMI trouvées entre Aa et les autres bactéries extra
orales à Gram négatif pourrait être due aux mêmes raisons évoquées plus haut dans notre
117
Dr LAKHDAR L.
Il ressort également dans nos résultats concernant la comparaison entre les valeurs de CMI et
CMB obtenues pour chaque souche, qu’il n’existe aucune différence significative entre Aa
souche de référence non-JP2 et Aa isolat clinique clone JP2. Il est important de souligner que
la résistance antimicrobienne souvent décrite pour les souches isolées cliniquement est
principalement liée aux antibiotiques et au jour d’aujourd’hui aucune résistance bactérienne
aux huiles essentielles n’a été rapportée ou démontrée (78). Ceci serait probablement dû au
mode d’action de ces huiles affectant simultanèment différentes structures de la cellule
bactérienne (78). Nos résultats s’accordent avec ceux retrouvés dans des études antérieures.
En effet, il a été rapporté pour Cymbopogon citratus dans l’étude de Khongkhunthian et al.
2009 (357), un effet antibactérien sur des bactéries parodontopathogènes (Actinomyces
118
Dr LAKHDAR L.
naeslundii et Porphyromonas gingivalis); aussi bien sur des souches de référence que des
souches isolées cliniquement chez des patients atteints de gingivites et de parodontites. Aussi,
Gattuso et al. en 2007 (358) ont démontré que les limonoids présents dans l’espèce du Citrus
possèdent une activité sur plusieurs souches bactériennes isolées cliniquement. D’autres essais
ont montré que le Geraniol, constituant principal du Citrus aurantium et Cymbopogon
citratus, exerce une activité antibactérienne sur des isolats cliniques multi-résistantes
provenant de nombreuses espèces bactériennes à Gram négatif (Enterobacter aerogenes, E.
coli, P. aeruginosa) (359). Pour Mentha pulegium, une efficacité antibactérienne a été
également rapportée envers des isolats cliniques multi-résistants de Klebsiella (360).
Cymbopogon martinii s’est avéré puissant dans l’inhibition de bactéries à Gram négatif
pathogènes isolées cliniquement à partir d’infections vaginales dans l’étude de Schwiertz et
al. 2006 (361). De même, Thymus vulgaris a montré une activité contre des isolats cliniques
du tractus respiratoire incluant des espèces à Gram négatif anaérobies facultatifs
(Haemophilus influenzae) (362). Enfin, Origanum compactum, dans des études précédentes, a
montré aussi une efficacité antibactérienne sur des souches cliniques de bactéries à Gram
négatif d’origine intestinale, respiratoire et dermique (350, 363).
Concernant le rapport CMB/CMI qui renseigne sur la nature de l’effet antibactérien des
huiles essentielles testées, d’après les résultats obtenus (Tableau 11) toutes les huiles se sont
avérées bactéricides sur les 2 souches de Aa à des degrés différents en fonction des huiles
testées et de la souche testée. En effet, pour les huiles essentielles d’Origanum compactum et
de Thymus vulgaris, ce rapport (CMB/CMI) était significativement différent de celui
enregistré pour l’huile essentielle de Cymbopogon martinii, traduisant ainsi une différence
d’activité bactéricide entre ces huiles. Ceci pourrait s’expliquer par la nature des composants
chimiques antibactériens constituant ces agents. Les phénols, dont le thymol essentiellement,
qui représente le constituant chimique majeur des huiles essentielles d’Origanum compactum
et de Thymus vulgaris, sont non retrouvés dans la composition chimique du Cymbopogon
martinii. Ces composés sont bien connus responsables de l’activicité bactéricide des huiles
essentielles qui en contiennent (104, 114, 117), en produisent des dégâts irréversibles au
niveau de la membrane de la cellule bactérienne (118). Par ailleurs, il est à noter que les
valeurs enregistrées concernant le pouvoir bactéricide d’Origanum compactum et Thymus
vulgaris étaient différentes entre les 2 souches de Aa. L’effet bactéricide de ces 2 huiles était
plus marqué pour Aa non-JP2 de référence que pour Aa JP2 clinique. Il est à souligner que la
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Dr LAKHDAR L.
comparaison de l’effet bactéricide (CMB/CMI) concernant toutes les huiles testées entre les 2
souches de Aa a mis en évidence une différence statistiquement significative, avec une
bactéricidie plus prononcée envers Aa de référence. Ces résultats corroborent avec les
données de littérature concernant la résistance plus marquée aux agents antimicrobiens des
bactéries évoluant au sein du biofilm par rapport aux bactéries planctoniques (319, 364-366),
ce qui explique la sensibilité plus importante de la souche de référence de Aa aux huiles
essentielles par rapport à l’isolat clinique. En effet, cette souche clinique provenant du biofilm
parodontal, aurait une résistance acquise due à une modification des caractéristiques de
l’enveloppe bactérienne, cible d’action de nombreux antimicrobiens par transfert génétique à
partir des autres bactéries au sein du biofilm (367, 368). De plus, il se produit une
modification du phénotype exprimé par les bactéries du biofilm liée à leur adhésion à une
surface dentaire ou épithéliale de la poche parodontale (238). Toutes ces caractéristiques
acquises par les bactéries du biofilm seront perdues pour une bactérie évoluant sous forme
planctonique.
Ainsi, dans notre présent travail, nous avons démontré une haute sensibilité d’une bactérie
parodontopathogène virulente, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, envers de nouveaux
agents naturels, pour la plupart jamais étudiés ou même testés sur des bactéries orales, et plus
particulièrement sur ce type de souche. Or, ce microorganisme testé dans notre étude évolue
au sein d’un biofilm parodontal complexe chez des patients atteins de parodontites agressives.
Ce biofilm est composé de différentes bactéries parodontopathogènes aussi complexes et
virulentes telles : Porphyromonas gingivalis, Bacteroides forsythus, Fusobacterium
nucleatum….Ces pathogènes parodontaux ont été fortement associés à la progression et à la
sévérité des maladies parodontales ainsi qu’aux récidives de traitement parodontal (369, 370).
Par conséquent, une évaluation ultérieure in vitro de l’activité antibactérienne de ces huiles
sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans, non sous forme isolée mais organisée au sein de
ce biofilm complexe serait nécessaire, et ce afin de nous rapprocher plus du contexte clinique
réel et pouvoir considérer la possibilité d’intégrer ces huiles dans le traitement parodontal
comme agents antimicrobiens potentiels, avant de passer aux essais in vivo.
D’autre part, notre recherche comprend d’autres limites, qui consistent au manque de données
concernant la toxicité in vitro de ces huiles essentielles testées qui n’a pas encore été étudiée.
En effet, les concentrations antibactériennes efficaces obtenues pour ces huiles doivent être
testées sur des cellules vivantes in vitro afin d’évaluer leur cytotoxicité. Ceci prends toute son
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Dr LAKHDAR L.
importance, quand on sait que la CMI obtenue d’une huile active peut ne pas correspondre à
la concentration non toxique, comme l’a démontré Fabio et al. 2007 (362) sur des cellules
Vero.
121
Dr LAKHDAR L.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Dans notre présent travail, nous avons étudié l’activité antibactérienne in vitro de six huiles
essentielles d’origine Marocaine : Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus,
Thymus vulgaris, Origanum compactum et Cymbopogon martinii.sur une souche virulente
clone JP2 originelle Marocaine d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) prélevée chez
des patients atteints de parodontites agressives, et ce en comparaison avec une souche de
référence non-JP2 connue.
La méthode expérimentale employée a consisté à isoler la souche clinique, puis à réaliser une
évaluation qualitative (méthode de diffusion en puits) et quantitative (méthode de
microdilution) de l’activité antimicrobienne des huiles testées sur l’isolat clinique et sur une
souche de référence.
A partir des résultats obtenus, nous pouvons résumer les conclusions issues de cette étude
comme suit :
Ainsi, ces résultats demeurent prometteurs, et pourraient servir de base pour des études
cliniques ultérieures afin de confirmer l’efficacité antimicrobienne de ces produits naturels et
de proposer leur utilisation en tant qu’agents antimicrobiens alternatifs effectifs dans les
parodontites agressives, palliant aux effets secondaires des antibiotiques et aux résistances
bactériennes accrues. Toutefois, plusieurs points sont à prendre en considération avant l’étape
de l’essai clinque, à savoir :
122
Dr LAKHDAR L.
Les valeurs de CMI obtenues pour nos huiles étudiées (0,3- 0.03%) contre Aa sont
intéressantes. Cepend ant ces concentrations ont été testées in vitro et peuvent s’avérer
toxiques sur des cellules vivantes in vivo. Ainsi, il serait nécessaire de réaliser au préalable
des essais in vitro pour tester ces concentrations sur des cellules vivantes en culture aussi bien
sur des cellules diverses de l’organisme (sanguines, rénales…) pour tester la toxicité générale
que sur des cellules des tissus parodontaux (cellules desmodontales, osseuses, kératinocytes
…) pour tester la toxicité locale .puisqu’il s’agit de traiter des parodontites agressives. L’étude
de la toxicité de ces huiles par des expérimentations in vivo sur des animaux de laboratoire
serait également judicieuse, en testant la toxicité aigue et sub-chronique.
Dans notre étude, nous avons démontré un effet antimicrobien « in vitro » d’huiles
essentielles sur une souche isolée d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans. Cependant, il
est important de noter que ce microorganisme évolue au sein d’un biofilm parodontal
complexe chez des patients atteins de parodontites agressives, composé d’autres bactéries
parodontopathogènes connues également impliquées dans ces maladies, telles :
Porphyromonas gingivalis, Bacteroides forsythus, Fusobacterium nucleatum…. En
conséquence, il serait judicieux de vérifier l’activité antibactérienne de ces mêmes huiles
étudiées sur ces microorganismes ainsi que sur tout le biofilm sous-gingival associé aux
parodontites agressives, et ce avant de passer aux études in vivo.
Etant donné que l’activité antimicrobienne des huiles essentielles est étroitement liée à
leur composition chimique, il serait intéressant de tester, dans un travail ultérieur, les
composés majoritaires de ces huiles sur notre souche étudiée et d’autres bactéries
parodontopathogènes incriminées dans les parodontites agressives, ainsi que sur tout le
123
Dr LAKHDAR L.
biofilm parodontal à partir de prélèvement clinique chez des patients atteints de ces
maladies parodontales destructrices.
Une fois toutes ces étapes réalisées, des essais cliniques suivant un protocole bien établi
approuvé par le comité d’éthique seront effectués chez des patients atteints de maladies
parodontales en l’occurrence les parodontites agressives, et ce afin d’évaluer l’efficacité réelle
de ces agents antimicrobiens d’origine naturelle.
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Dr LAKHDAR L.
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Dr LAKHDAR L.
RESUME
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Dr LAKHDAR L.
RESUME
Aujourd’hui, il existe suffisamment de preuves scientifiques sur l’existence d’une résistance accrue et
croissante des bactéries orales aux antibiotiques. De ce fait, la recherche de nouveaux agents d’origine
naturelle, présentant moins de danger pour la santé et palliant aux effets secondaires des antibiotiques,
tels: « les huiles essentielles », est devenue une nécessité. Etant donné que le Maroc figure parmi les
principaux pays producteurs d’huiles essentielles, notre présente étude de recherche s’est proposée de
tester l’activité antibactérienne d’huiles essentielles d’origine Marocaine sur Aggregatibacter
actinomycetemcomitans (Aa) (sérotype b), bactérie orale connue virulente et incriminée dans les
parodontites agressives, réel problème de santé publique au Maroc. Il s’agit d’un pathogène parodontal
nécessitant pour son élimination un débridement mécanique associé à une antibiothérapie. Dans notre
étude, l’isolement d’une souche clinique Marocaine originelle de Aa a été d’abord réalisé à partir de
prélèvements chez des patients atteints de parodontites agressives suivant un protocole bien établi.
Ensuite, l’activité antibactérienne de six huiles Marocaines a été étudiée sur une souche clinique clone
JP2 et une souche de référence non-JP2 de Aa. Il s’agit des huiles essentielles de Mentha pulegium,
Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus vulgaris, Origanum compactum et Cymbopogon
martinii. Après une analyse chromatographique de ces huiles mettant en évidence leur composition
chimique, leur activité antimicrobienne a été évaluée en faisant appel à la méthode de diffusion en
puits et de microdilution. Les résultats obtenus ont mis en évidence des zones d’inhibition de
diamètres dépassant 20 mm, pour les deux souches de Aa et concernant toutes les huiles étudiées,
suggérant une forte sensibilité de la bactérie aux agents testés. Aucune différence statistiquement
significative n’a été observée entre les 2 souches Aa JP2 et non-JP2. Les Concentrations Minimales
Inhibtrices (CMI) et Bactéricides (CMB) ensuite calculées ont montré des valeurs variant de 0,03 à
0,3% et de 0,07 à 0,6% respectivement, témoignant ainsi d’une forte activité bactéricide in vitro de
toutes les huiles testées sur Aa. Par conséquent, sur la base de ces résultats prometteurs obtenus dans
notre présent travail, nous pouvons proposer ces huiles marocaines en tant qu’agents antimicrobiens
potentiels dans les parodontites agressives dans lesquels les souches de Aa étudiées (JP2 et non-JP2)
peuvent être associées. Cependant, des études cliniques in vivo ultérieures sont nécessaires pour
confirmer l’efficacité antimicrobienne de ces produits naturels.
164
ﻣﻠﺨﺺ
ﻓﺈﻥ ﺍﻟﺒﺤﺙ ﻋﻥ ﻭﻜﻼﺀ ﺠﺩﺩ، ﻭﻟﺫﻟﻙ. ﻫﻨﺎﻙ ﺃﺩﻟﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻜﺎﻓﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﻭﺠﻭﺩ ﺯﻴﺎﺩﺓ ﻤﻘﺎﻭﻤﺔ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻟﻠﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ،ﺍﻟﻴﻭﻡ
. ﻤﺜل " ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻌﻁﺭﻴﺔ " ﺃﺼﺒﺢ ﻀﺭﻭﺭﺓ، ﻤﻊ ﺨﻁﺭ ﺃﻗل ﻟﻠﺼﺤﺔ ﻭ ﺍﻟﺘﻐﻠﺏ ﻋﻠﻰ ﺍﻵﺜﺎﺭ ﺍﻟﺠﺎﻨﺒﻴﺔ ﻟﻠﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ، ﻤﻥ ﺃﺼل ﻁﺒﻴﻌﻲ
ﺘﻘﺘﺭﺡ ﺩﺭﺍﺴﺘﻨﺎ ﺍﻟﺒﺤﺜﻴﺔ ﻻﺨﺘﺒﺎﺭ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ، ﻭﺒﺎﻟﻨﻅﺭ ﺇﻟﻰ ﺃﻥ ﺍﻟﻤﻐﺭﺏ ﻫﻲ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻤﻥ ﺍﻟﺩﻭل ﺍﻟﺭﺌﻴﺴﻴﺔ ﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺔ ﻟﻠﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻌﻁﺭﻴﺔ
ﺍﻜﺭﻜﺘﺒﻜﺘﻴﺭactinomycetemcomitan Aggregatibacter ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻤﻥ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ ﻤﻥ ﺃﺼل ﻤﻐﺭﺒﻲ ﻋﻠﻰ
ﻤﺸﻜﻠﺔ، ﺃﺃ ﺍﻟﻨﻤﻁ ﺍﻟﻤﺼﻠﻲ ﺏ( ﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ ﻤﻌﺭﻭﻓﺔ ﻀﺎﺭﺓ ﻭ ﻤﺘﻭﺭﻁﺔ ﻓﻲ ﺍﻤﺭﺍﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔaA)ﺍﻜﺘﻨﻭﻤﺴﺘﻴﻤﻜﻭﻤﻴﺘﺎﻨﺱ
ﻓﻲ. ﻤﻤﺭﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﻫﺫﺍ ﻴﺘﻁﻠﺏ ﻟﻠﺘﺨﻠﺹ ﻤﻨﻪ ﺍﻟﺘﻨﻀﻴﺭ ﺍﻟﻤﻴﻜﺎﻨﻴﻜﻴﺔ ﺍﻟﻤﺭﺘﺒﻁﺔ ﺍﻟﻌﻼﺝ ﺒﺎﻟﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ. ﺼﺤﻴﺔ ﻋﺎﻤﺔ ﺤﻘﻴﻘﻴﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻐﺭﺏ
ﺘﻡ ﺇﺠﺭﺍﺀ ﻋﺯل ﺴﻼﻟﺔ ﺍﻟﺴﺭﻴﺭﻱ ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻲ ﺍﻷﺼﻠﻲ ﺃﺃ ﻤﻥ ﻋﻴﻨﺎﺕ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ ﺍﻟﺫﻴﻥ ﻴﻌﺎﻨﻭﻥ ﻤﻥ ﺍﻟﺘﻬﺎﺏ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔ ﺒﺎﺘﺒﺎﻉ، ﺩﺭﺍﺴﺘﻨﺎ
ﻭ ﺴﻼﻟﺔ ﺇﺸﺎﺭﺓ2JP ﺜﻡ ﺩﺭﺍﺴﺔ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻤﻥ ﺴﺘﺔ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﺴﺭﻴﺭﻱ ﺍﺴﺘﻨﺴﺎﺥ ﺴﻼﻟﺔ.ﺒﺭﻭﺘﻭﻜﻭل ﺍﻟﻤﻌﻤﻭل ﺒﻬﺎ
ﺍﻟﻤﺭﺩﻜﻭﺵ ﺍﻟﻤﻜﺘﻨﺯﺓ، ﺍﻟﻐﺩﺓ ﺍﻟﺼﻌﺘﺭﻴﺔ ﺍﻟﺸﺎﺌﻊ، ﺇﺫﺨﺭ ﻟﻴﻤﻭﻨﻲ، ﺍﻟﻨﺎﺭﻨﺞ، ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﻨﻌﻨﺎﻉ. ﻤﻥ ﺃﺃ2JP ﻏﻴﺭ
ﻭﺠﺭﻯ ﺘﻘﻴﻴﻡ، ﺒﻌﺩ ﺍﻟﺘﺤﻠﻴل ﺍﻟﻜﺭﻭﻤﺎﺘﻭﻏﺭﺍﻓﻲ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﻤﻥ ﺍﺠل ﺘﺴﻠﻴﻁ ﺍﻟﻀﻭﺀ ﻋﻠﻰ ﺘﺭﻜﻴﺒﺘﻬﺎ ﺍﻟﻜﻴﻤﻴﺎﺌﻴﺔ.ﻭﺴﻴﻤﺒﻭﺒﻭﻜﻭﻥ ﻤﺎﺭﺘﻴﻨﻲ
ﻭ ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻡ ﺍﻟﺤﺼﻭل ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻤﻥ ﺃﻗﻁﺎﺭ ﻤﻨﺎﻁﻕ ﺘﺜﺒﻴﻁ.ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻱ ﺒﺎﺴﺘﺨﺩﺍﻡ ﻁﺭﻴﻘﺔ ﻨﺸﺭ ﺍﻵﺒﺎﺭ ﻭ ﺍﻟﺘﺨﻔﻴﻑ ﺍﻟﺠﺯﺌﻲ
ﻤﻤﺎ ﻴﺸﻴﺭ ﺇﻟﻰ ﺤﺴﺎﺴﻴﺔ ﻗﻭﻴﺔ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﺇﻟﻰ، ﺴﻭﺍﺀ ﻟﻜل ﻤﻥ ﺍﻟﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ ﻭﻓﻴﻤﺎ ﻴﺘﻌﻠﻕ ﺒﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻤﺕ ﺩﺭﺍﺴﺘﻬﺎ، ﻤﻠﻡ20 ﺃﻜﺜﺭ ﻤﻥ
ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﺘﺭﻜﻴﺯﺍﺕ ﺍﻟﻤﺜﺒﻁﺔ ﺍﻟﺩﻨﻴﺎ ﻭ ﺍﻟﻤﺒﻴﺩﺓ.2JP ﻭﻏﻴﺭ2JP ﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ2 ﻻ ﻓﺭﻭﻕ ﻟﻭﺤﻅﺕ ﺫﺍﺕ ﺩﻻﻟﺔ ﺇﺤﺼﺎﺌﻴﺔ ﺒﻴﻥ.ﻭﻜﻼﺀ ﺍﺨﺘﺒﺎﺭﻫﺎ
ﻤﻤﺎ ﻴﻌﻜﺱ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻘﻭﻱ ﻟﻠﺠﺭﺍﺜﻴﻡ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺨﺘﺒﺭ ﻤﻥ، ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﻭﺍﻟﻲ٪0،6 ﺤﺘﻲ0،07 ﻭ٪3،-0،03 ﻟﻠﺠﺭﺍﺜﻴﻡ ﺜﻡ ﺍﻟﻤﺤﺴﻭﺒﺔ ﻗﻴﻡ ﺘﺘﺭﺍﻭﺡ
ﻴﻤﻜﻨﻨﺎ ﺃﻥ ﻨﻘﺩﻡ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ، ﻭﺒﻨﺎﺀ ﻋﻠﻰ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺍﻟﻭﺍﻋﺩﺓ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻡ ﺍﻟﺤﺼﻭل ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻓﻲ ﻋﻤﻠﻨﺎ ﺍﻟﺤﺎﻟﻲ، ﻟﺫﻟﻙ.ﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﺨﺘﺒﺎﺭ ﺃﺃ
ﻓﻲ، ﻭﻤﻊ ﺫﻟﻙ.( ﻗﺩ ﺘﺘﺭﺍﻓﻕ2JP ﻭﻏﻴﺭ2JP) ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻴﺔ ﻜﻭﻜﻼﺀ ﻤﺤﺘﻤﻠﻴﻥ ﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﻤﻴﻜﺭﻭﺒﺎﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔ ﺍﻟﺘﻲ ﺩﺭﺴﺕ ﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ
.ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺎﺕ ﺍﻟﺴﺭﻴﺭﻴﺔ ﺍﻟﻼﺤﻘﺔ ﻭﻫﻨﺎﻙ ﺤﺎﺠﺔ ﻟﺘﺄﻜﻴﺩ ﺍﻟﻔﻌﺎﻟﻴﺔ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩﺓ ﻟﻤﻴﻜﺭﻭﺒﺎﺕ ﺍﻟﺠﺴﻡ ﺍﻟﺤﻲ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺎﺕ ﺍﻟﻁﺒﻴﻌﻴﺔ
actinomycetemcomitans ، ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﺍﻟﻤﺴﺒﺒﺔ ﻷﻤﺭﺍﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ، ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ، ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ:ﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻟﺒﺤﺙ
. ﺍﻟﺘﺭﻜﻴﺯ ﺍﻟﻤﺜﺒﻁ ﺍﻷﺩﻨﻰ، ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ، Aggregatibacter
ABSTRACT
Today, there is enough scientific evidence on the existence of an increased resistance of oral bacteria to antibiotics.
Therefore, the search for new natural agents, with less danger for the health and overcoming the side effects of
antibiotics, such "essential oils," has become a necessity. Since Morocco is one of the major producers of essential
oils, our present research study proposed to test the antibacterial activity of Moroccan native essential oils on
Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) (serotype b), known virulent oral bacteria and implicated in
aggressive periodontitis, real public health problem in Morocco. It is a periodontal pathogen requiring for its
elimination a mechanical debridement associated with an antibiotic treatment. In our study, the isolation of an
original Moroccan clinical strain of Aa was first performed from specimens in patients with aggressive
periodontitis according to an established protocol. Then, the antibacterial activity of six selected Moroccan oils was
studied in a clinical JP2 strain and a reference non-JP2 strain of Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa).
These are the essential oils of Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus vulgaris,
Origanum compactum and Cymbopogon martinii. After chromatographic analysis of these oils highlighting their
chemical composition, antimicrobial activity was evaluated using well-diffusion and microdilution methods. The
results showed inhibition zones of diameters exceeding 20 mm, for both strains of Aa and on all studied oils,
suggesting a high sensitivity of the bacterium to the tested agents. No statistically significant difference was
observed between the two strains JP2 and non-JP2 Aa. Minimal Inhibitory and bactericidal Concentrations (MIC,
MBC) then calculated, showed values ranging from 0.03 to 0.3% and from 0.07 to 0.6%, respectively, reflecting a
strong in vitro bactericidal activity of all tested oils on Aa. Therefore, based on these promising results obtained in
our present work, we can suggest these Moroccan oils as potential antimicrobial agents in aggressive periodontitis
where studied strains of Aa (JP2 and non-JP2) may be associated. However, further in vivo clinical studies are
required to confirm the antimicrobial efficacy of these natural products.
Key words: essential oils, oral bacteria, periopathogens, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, antibacterial
activity, Minimum inhibitory concentration.