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FACULTE DE MEDECINE DENTAIRE DE RABAT

CENTRE D’ETUDES DOCTORALES DES SCIENCES DE LA VIE

ET DE LA SANTE

THESE N° : 28/14 CSVS

THESE DE DOCTORAT

EVALUATION DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE D'HUILES


ESSENTIELLES MAROCAINES SUR AGGREGATIBACTER
ACTINOMYCETEMCOMITANS :
ETUDE IN VITRO
Formation doctorale : Sciences Odontologiques
Equipe de Recherche en Ecosystème buccal

Présentée et soutenue par :

Leila LAKHDAR
Le 24 Février 2015

JURY

Professeur Sana RIDA Président


Faculté de Médecine Dentaire de Rabat
Université Mohammed V
Professeur Oumkeltoum Ennibi Directeur de Thèse
Faculté de Médecine Dentaire de Rabat
Université Mohammed V
Professeur El khanchoufi Abdessalam Rapporteur
Faculté des sciences de Fès
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Professeur Driss Benazza Rapporteur
Faculté de Médecine Dentaire de Rabat
Université Mohammed V
Professeur Mimoun Zouhdi Rapporteur
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat
Université Mohammed V
Professeur Abdellah Farah Examinateur
Faculté des sciences de Fès
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Dr LAKHDAR L.
Dr LAKHDAR L.

Je dédie cette thèse


Aux êtres les plus chers : Mes parents,
A mon père,
Mon plus haut exemple et mon modèle de persévérance pour aller
toujours de l’avant et ne jamais baisser les bras. Pour son
enseignement continu à m’inculquer les vraies valeurs de la vie et
pour ses précieux conseils.
J’espère que cette thèse sera à la hauteur de tes attentes et qu’elle
soit l’accomplissement de tous tes efforts.
A ma mère,
Pour son affection, sa patience, sa compréhension, sa
disponibilité, son écoute permanente et son soutien sans égal dans
les moments les plus difficiles de ma vie.
Là où je suis arrivée aujourd’hui c’est à vous MES CHERS
PARENTS que je le dois, que Dieu vous garde.
A mes chers frères : Rachid, Fayçal et Youssef pour vous
exprimer toute mon affection et ma tendresse
A ma tendre et chère belle-sœur : Yasmina pour sa bonté, sa
générosité de cœur et son aide si précieuse qui a rendu possible la
soutenance de ce mémoire
A ma grande famille, mes amis et collègues et tous ceux et toutes
celles que j’ai involontairement omis de citer et qui n’en
demeurent pas moins chers
Dr LAKHDAR L.

Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à :

Madame le Doyen de la Faculté de Médecine Dentaire de Rabat, le


Professeur Sana Rida, pour sa générosité et les nombreuses facilités
qu’elle n’a cessé d’accorder ainsi que son grand soutien pour
l’accomplissement de ce travail. Je la remercie également pour la
bienveillante attention qu’elle a accordée à ce travail et sa participation à
ce jury.

Monsieur le Professeur Jamal Taoufik, Vice Doyen de la Faculté de


Médecine et de Pharmacie de Rabat, Directeur du Centre d’Etudes
Doctorales des sciences de la vie et de la santé pour son encouragement
permanent, sa disponibilité et ses précieux conseils.

Madame le Professeur Oumkeltoum Ennibi, Chef de service de


Parodontologie, à la Faculté de Médecine Dentaire et Directrice de ma
thèse, pour toute l’attention, la générosité de cœur, l’amabilité, la
disponibilité, l’encouragement continu, le soutien sans égal et la
supervision constante dont elle a fait preuve durant tout mon cursus
doctoral, ainsi que pour sa grande contribution à faciliter toutes les
étapes de ma formation et de la réalisation de ce travail. Veuillez trouver
ici le témoignage de toute ma gratitude, ma profonde reconnaissance et
ma grande estime.
Dr LAKHDAR L.

Monsieur le Professeur Abdellah Farah, de l’Institut National des


Plantes Aromatiques et Médicinales de Taounate sans lequel ce travail
ne pouvait avoir lieu. Je tiens à lui témoigner toute ma gratitude pour sa
précieuse collaboration et contribution dans la réussite de ce travail, sa
gentillesse, sa disponibilité et son support permanent. Je le remercie
également d’avoir bien voulu accepter de participer au jury de cette
thèse.

Monsieur le Professeur Abdessalam El Khanchoufi, Directeur de


l’Institut National des Plantes Aromatiques et Médicinales de Taounate,
pour la bienveillante attention qu’il a accordée à ce travail et d’avoir bien
voulu accepter de siéger dans ce jury.

Monsieur le Professeur et cher maître Driss Benazza, du Service de


Parodontologie du CCTD de Rabat et de la Faculté de Médecine Dentaire
de Rabat, pour sa gentillesse, sa bienveillance et son amabilité à bien
vouloir accepter de juger ce travail.

Ce travail a été réalisé au sein de plusieurs unités de recherche :


laboratoire de microbiologie de la faculté de Médecine et de Pharmacie
de Rabat, laboratoire de Microbiologie de l’hôpital Avicenne de Rabat,
laboratoire de Bactériologie et laboratoire de Recherche et Biosécurité P3
de l’Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V de Rabat.

Par conséquent, je tiens à remercier profondèment :

Monsieur le Professeur Mimoun Zouhdi, Chef de Service du laboratoire


de Microbiologie de l’hôpital Avicenne de Rabat et responsable du
laboratoire de microbiologie de la faculté de Médecine et de Pharmacie
Dr LAKHDAR L.

de Rabat, pour son amabilité et sa gentillesse d’avoir accepté de


m’accueillir au sein de son laboratoire et son support permanent pour la
réalisation de ce travail. Je le remercie également d’avoir bien voulu
accepter de siéger dans ce jury.

Monsieur le Professeur Idriss Lahlou Amine, Chef de Service du


laboratoire de Recherche et Biosécurité P3 de l’Hôpital militaire et
d’instruction Mohammed V de Rabat, pour sa courtoisie, sa générosité,
son empathie et son accueil chaleureux au sein de son laboratoire pour
l’accomplissement de mes travaux de recherche. Veuillez trouver ici
l’expression de mes sincères remerciements et mon profond respect.

Monsieur le Professeur Larbi Sahim, du laboratoire de microbiologie de


la faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, pour sa gentillesse, son
aide et ses précieux conseils, sa généreuse contribution à ma formation
initiale en microbiologie et à l’acquisition des bases scientifiques
théoriques et pratiques dans ce domaine. Veuillez trouver ici le
témoignage de ma profonde reconnaissance et ma gratitude.

Monsieur le Docteur Tahar Bajjou, du laboratoire de Recherche et


Biosécurité P3 de l’Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V de
Rabat, sans lequel ce travail ne pouvait aboutir. Je tiens à lui exprimer
mes sincères remerciements pour son amabilité, sa participation active et
son aide précieuse pour la réalisation de toutes les étapes pratiques de
mon travail.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance à tous les membres et toute


l’équipe des laboratoires au sein desquels j’ai travaillé et qui m’on aidé à
accomplir et mener à bien ce travail ; je cite Docteur Maamer Yaacoubi,
Dr LAKHDAR L.

Docteur Hicham Rhaffouli, Professeur Laraqui Abdelilah, Docteur


Farida Hilali.

Je tiens à remercier profondèment ma chère collègue Professeur Amal


Bouziane pour sa disponibilité, sa gentillesse et son aide précieuse
qu’elle a apporté à ce travail, par la réalisation des calculs statistiques qui
m’ont aidé à interpréter les résultats obtenus et finaliser ce mémoire.

Je remercie très sincèrement mes maîtres et collègues du Service de


Parodontologie pour leur compréhension, leur patience et leur
encouragement continu à mon égard tout au long de mon cursus
doctoral.

Enfin, pour tous ceux et toutes celles qui ont contribué de près ou de
loin à l’élaboration de ce travail, qu’ils trouvent ici l’expression de mes
sincères remerciements.
Dr LAKHDAR L.

SOMMAIRE
Dr LAKHDAR L.

LISTE DES ABREVIATIONS…………………………………………………………………………………………………I

LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………………………………………….……III

LISTE DES FIGURES……………………………………………………………………………………………………………IV

INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………………………………..1

PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE I : LES PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES………………………………………………6

1. Terminologie…………………………………………………………………………………………………..……………6
2. Historique………………………………………………………………………………………………………………….…6
3 . Les plantes médicinales et aromatiques à visée thérapeutique au Maroc……………………..7

CHAPITRE II : LES HUILES ESSENTIELLES…………………………………………………….………………………26

1. Définition…………………………………………………………………………………………………….………….…26
2. Répartition des huiles essentielles dans la plante…………………………………………………..….26
3. Caractéristiques physico-chimiques des huiles essentielle……………………...…………………27
4. Contrôle de qualité………………………………………………………………………………….………………..29
5. Procédés d’extraction des huiles essentielles…………………………………………………………….29
5.1 Extraction par expression à froid………………………………………………………………………….29
5.2 Extraction par distillation et entraînement à la vapeur d’eau……………………………….30
5.3 Hydrodistillation ou distillation à l’eau…………………………………………………………………30
5.4 L’enfleurage…………………………………………………………………………………………………………30
5.5 Extraction par les solvants organiques………………………………………………………………….31
5.6 Extraction par le CO2……………………………………………………………………………………………31
6. Composition chimique des huiles essentielles…………..……………………………………………….32
7. Méthodes d’analyse des huiles essentielles……………………………………….………………………37
8. Toxicité des huiles essentielles ……………………..…………..……………………………………………..39
9. Activité antimicrobienne des huiles essentielles………………………………………..……………..40
9.1 Activité bactéricide et bactériostatique……………………………………………………………….40
9. 2 Facteurs influençant l’activité antimicrobienne des huiles essentielles….………….…41
9.2.1 Activité liée à la composition chimique…..…………………………………….………………………41
Dr LAKHDAR L.

9.2.2 Activité liée au microorganisme ………..……………………………………..………………………...42


9. 3 Méthodes de détermination de l’activité antimicrobienne des huiles essentielles in
vitro ………………………………………………………………………………………………………………………….42
9.3.1 Techniques de screening des huiles essentielles…………………………………...……43

9.3.1.1 Aromatogramme………………………………………………..…………………….43
9.3.1.2 Technique de diffusion en puits……………………………………………………..44

9.3.2 Techniques de détermination de la CMI des huiles essentielles……………………..44

9.3.2.1Techniques de diffusion en milieu solide…………………………………………………44

9.3.2.2 Techniques de diffusion en milieu liquide……………………………………………….45

9.3.2. 3 Techniques de diffusion en phase vapeur……………………………………………….45

Conclusions du chapitre………………..………………………………………………………………………….46

CHAPITRE III : AGGREGATIBACTER ACTINOMYCETEMCOMITANS……………………………………47

1. Taxonomie……………………………………………………………………………………………………………47

2. Caractéristiques culturales et morphologiques………………………………………..……………..48

3. Caractéristiques phénotypiques………………………………………………………………………………50

4. Pathogénie……………………………………………………………………………………………………………..50

4.1 Implications dans les parodontites agressives…………………………………………………….52

4.1.1 Facteurs de virulence…………………………………………………………………….…………………52

4.1.2 Transmission intrafamiliale………………………………………………………………..…………….54

4.2 Implication dans les infections extraorales………………………………………………………….55

5. Epidémiologie………………………………………………………………………………………………………….55

6. Traitement………………………………………………………………………………………………………………56

Conclusions du chapitre…………………………………………………………………………………………………..57

CHAPITRE IV : ETUDE SYSTEMATIQUE SUR L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE DES HUILES


ESSENTIELLES SUR A. ACTINOMYCETEMCOMITANS.………………………………………………………..59

Introduction……………………………………………………………………………………………………………………59

Matériel et méthodes …………………………………………………………………………………………………….59

Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………60
Dr LAKHDAR L.

Discussion……………………………………………………………………………………………………………………….63

Conclusions …………………………………………………………………………………………………………………….65

CONCLUSIONS DE LA 1ère PARTE………………………………………………………………………………………66

DEUXIEME PARTIE : ETUDE IN VITRO


CHAPITRE I : ISOLEMENT D’UNE SOUCHE CLINIQUE D’AGGREGATIBACTER
ACTINOMYCETEMCOMITANS………………………………………………………………………………….………68

Introduction…………………………………………………………………………………………………………………….68

Matériels et méthodes…………………………………………………………………………………………………….68

Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………72

Discussion……………………………………………………………………………………………………………………….75

Conclusions ………………………………..………………………………………………………………………………….76

CHAPITRE II : RECHERCHE DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE D’HUILES ESSENTIELLES


MAROCAINES SUR AGGREGATIBACTER ACTINOMYCETEMCOMITANS……………………….…….77

Introduction…………………………………………………………………………………………………………………….77

Matériels et méthodes…………………………………………………………………………………………………….78

Résultats…………………………………………………………………………………………………………………………95

Discussion……………………………………………………………………………………………………………………..112

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES……………………………………………………………………………………122

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………..………………………………………….……………….125

RESUME…………………………………………………………………………………………………………………………163
Dr LAKHDAR L.

LISTE DES ABREVIATIONS


Aa : Aggregatibacter actinomecetemcomitans

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PAM : Plantes Aromatiques Médicinales

AFNOR : Association Française de Normalisation

HEBBD : Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Définie

CT : Chémotype ou chimiotype

CO2 : Dioxyde de carbone

C5 : 5 atomes de carbone

CCM : Chromatographie sur Couche Mince

CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse

GPC/SM : Chromatographie en Phase Gazeuse couplée à la spectrométrie de masse

CLHP : Chromatographie Liquide à Haute Performance

RMN : Résonnance Magnétique Nucléaire

CMI : Concentration Minimale Inhibitrice

CMB : Concentration Minimale Bactéricide

TTC : Triphényl Tétrazolium Chloride

TSBV : Tryptic soy-serum-bacitracin-vancomycine

TCD: Toxine Cytolétale de Distension

HACEK: groupe de bactéries incluant: Haemophilus, Agregatibacter


actinomycetemcommitens, Cardiobacterium hominis, Eikenella corrodens et Kingella
kingae.

LPS : Lipopolysaccharides II

IL-1 : Interleukine 1

TNF : Tumor Necrosis Factor

PGE-2 : Prostaglandine

I
Dr LAKHDAR L.

ARN : Acide Ribonucléique

ADN : Acide Désoxyribonucléique

HE : Huile Essentielle

CLSI : Clinical and Laboratory Standards Institute

NCCLS: National Committee for Clinical Laboratory Standards

BHIA: Brain Heart Infusion Agar

IR: Indice de Rétention III

II
Dr LAKHDAR L.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : les différentes enquêtes réalisées au Maroc sur les Plantes Aromatiques et
Médicinales (PAM) et leur usage populaire

Tableau 2 : Etudes in vitro montrant l’activité antimicrobienne (CMI/CMB) des huiles


essentielles sur A.actinomycetemcomitans

Tableau 3 : Huiles essentielles Marocaines testées et leurs propriétés médicinales

Tableau 4 : Composition chimique de Mentha pulegium L. huile essentielle

Tableau 5 : Composition chimique de Cymbopogon citratus huile essentielle

Tableau 6 : Composition chimique de Citrus aurantium huile essentielle

Tableau 7 : Composition chimique de Thymus vulgaris huile essentielle

Tableau 8 : Composition chimique de l’Origanum compactum huile essentielle

Tableau 9 : Composition chimique de Cymbopogon martinii huile essentielle

Tableau 10 : Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par la méthode de diffusion en puits

Tableau 11: Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et Concentrations Minimales


Bactéricides (CMB) (%) (v/v) des huiles essentielles testées sur les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

Tableau 12: Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et Concentrations Minimales


Bactéricides (CMB) (%) (v/v) des huiles essentielles testées obtenues selon le type de souche
de A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

III
Dr LAKHDAR L.

LISTE DES FIGURES


Fig 1 : Structure de l’isoprène (C5H8)

Fig 2 : Structure chimique de certains composés des huiles essentielles

Fig 3 : Isolement de A.actinomycetemcomitans sur milieu sélectif (Dentaid 1) ((Laboratoire de


Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi,
Rabat)

Fig 4: Aspect en coccobacilles en miccrographie électronique à balayage

Fig 5: Aspect en microscopie optique après coloration de Gram (Service de Bactériologie,


Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat)

Fig 6: Aspect des colonies sur gélose au sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité
(P3), Hôpital Militaire Mohammed V), Rabat

Fig 7: Aspect des colonies de A.actinomycetemcomitans avec motif opaque au centre lors de
la 1ère mise en culture sur gélose au sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité (P3),
Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat)

Fig 8: Aspect des colonies avec un motif opaque au centre: A: en forme d’étoile sur colonie
lisse, B: en forme circulaire ou ellipsoïdale sur colonie rugueuse

Fig 9 : Illustration de la délétion du fragment d’ADN 530 pb dans la région promotrice de


l'opéron (ltx) concernant la souche de Aa clone JP2 entraînant un raccourcissement du
fragment en comparaison avec celui d’une souche de Aa non-JP2

Fig 10: milieu de culture sélectif pour Aa (Dentaid 1) (Laboratoire de Microbiologie, Faculté
de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi, Rabat)

Fig 11: hotte pour l’asepsie (Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de


Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi, Rabat)

Fig 12: prélèvement sous-gingival à l’aide d’un cône en papier (Centre de Consultation et de
Traitement dentaire (CCTD) de Rabat, CH Ibn Sina, Rabat)

Fig 13: échantillon de biofilm parodontal sous-gingival dans le milieu de transport (Centre de
Consultation et de Traitement dentaire (CCTD) de Rabat, CH Ibn Sina, Rabat)

Fig 14: prélèvement mixé au vortex (Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de


Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi, Rabat)

IV
Dr LAKHDAR L.

Fig 15 : milieu sélectif ensemensé mis dans une jarre anaérobie (Laboratoire de
Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi,
Rabat)

Fig 16 : souche de référence lyophylisée de Aa : HK 1605 V

Fig 17: résultat après 5j d’incubation : a: image des colonies sur toute la gélose, b: image
agrandie des colonies (Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
Université Mohammed V, Souissi, Rabat)

Fig 18: Eau oxygénée et disques d’oxydase pour identification biochimique du Aa

Fig 19: test de catalase positif : apparition de bulles de gaz

Fig 20 : test d’oxydase négatif : colonie déposée sur le disque n’a entraîné aucun changement
de couleur

Fig 21 : Aspect des colonies en coccobacilles au Microscope optique (Laboratoire de


Bactériologie, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Souissi, Rabat)

Fig 22 : Menthe pouliot

Fig 23 : Bigaradier

Fig 24 : Citronnelle

Fig 25 : Thym

Fig 26 : Origan

Fig 27 : Palmarosa

Fig 28 : Souche marocaine Aa isolat clinique lyophilisée

Fig 29: Souche Aa de référence ; sérotype b, clone non-JP2 de l’Institut Pasteur, Paris, France

Fig 30 : Générateur de CO2 à 5%

Fig 31 : Jarre anaérobie

Fig 32 : Etuve (Laboratoire de Recherche et Biosécurité P3- Hôpital militaire et d’instruction


Mohammed V, Rabat)

Fig 33 : Cryotubes à billes pour conservation de souches

Fig 34 : Géloses Brain Heart Infusion (BHI) Agar coulées dans des boîtes de pétri
(Laboratoire de Bactériologie- Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V

Fig 35 : Gélose au sang cuit ou chocolat Polyvitex (Oxoid Deutschland Gmbh, Postfach,
Wesel)

V
Dr LAKHDAR L.

Fig 36 : Bouillon nutritif préparé à base de Brain Heart Infusion (BHI) et extrait de levure
(Laboratoire de Recherche et Biosécurité P3- Hôpital militaire et d’instruction Mohammed V,
Rabat)

Fig 37 : Aspect des colonies de Aa isolat clinique après 48h de mise en culture VI

Fig 38 : Aspect des colonies de Aa référence après 48h de mise en culture

Fig 39 : Antibiotique (Doxycycline) en disque de 30 µg

Fig 40 : Aspect des colonies de Aa après 24h de mise en culture (à partir de billes conservées
à -20°C)

Fig 41 : Solution de Nacl pour préparation de suspension bactérienne et étalon de 0,5 Mc


Farland

Fig 42 : Gélose de sang cuit ensemencée par inondation d’inoculum bactérien avec un puits
creusé au centre

Fig 43 : microplaque à 96 puits utilisée dans la méthode de microdilution

Fig 44 : Colonies de Aa après 48h de mise en culture (à partir de billes conservées à -20°C)

Fig 45 : Essai de microdilution pour la détermination de la CMI de l’Amoxicilline testé à


différentes concentrations (0,01mg/ml, 0,1mg/ml, 1mg/ml, 10mg/ml) (la solution restant
claire (à gauche) est considérée comme la CMI à 10mg/ml)

Fig 46 : Distribution expérimentale de la microplaque pour chaque huile testée pour la


détermination de la CMI

Fig 47 : Mise en incubation des microplaques pour la détermination des CMI des huiles
testées : a: les microplaques mises dans un sachet sous 5% de CO2, b : Le sachet contenant les
microplaques est mis à l’étuve à 37°C

Fig 48 : Triphényl Tétrazolium Chlorid (TTC) (Laboratoire de de Microbiologie, Faculté de


Médecine et de Pharmacie, UM5S- Rabat.

Fig 49 : changement de couleur au niveau des puits de la microplaque en présence d’activité


bactérienne sous l’effet de la solution TTC

Fig 50 : Zone d’inhibition de croissance bactérienne produite par l’huile essentielle (dans le
puits) après 48h d’incubation

Fig 51 : Zone d’inhibition de croissance bactérienne produite par la Doxycycline (disque au


centre de la gélose) après 48h d’incubation

Fig 52 : Absence de zone d’inhibition de croissance bactérienne pour les contrôles négatifs
(Tween 80 pur et dilué à 10% dans le puits) après 48h d’incubation

VI
Dr LAKHDAR L.

Fig 53 : Témoin de croissance bactérienne après 48h d’incubation (film bactérien recouvrant
la gélose)

Fig 54 : Diamètres des zones d’inhibition (DZI) des différents agents testés (huiles
essentielles HE pures, HE 1/10, Doxycycline et Tween 80 (10%)) pour les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (isolat clinique JP2 et souche de référence non-JP2) VII

Fig 55 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Mentha pulegium pour le calcul de la CMI

Fig 56 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Citrus aurantium pour le calcul de la CMI (test en duplicata)

Fig 57 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Cymbopogon citratus pour le calcul de la CMI (A : microplaque recouverte de
son couvercle, B : microplaque découverte)

Fig 58 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Thymus vulgaris pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)

Fig 59 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle d’Origanum compactum pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)

Fig 60 : Résultats sur microplaque montrant les différentes dilutions testées de l’huile
essentielle de Cymbopogon martinii pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)

Fig 61 : Le rapport (CMB/CMI) pour les différentes huiles testées concernant les 2 souches de
A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

VII
Dr LAKHDAR L.

INTRODUCTION GENERALE

L’accumulation du biofilm bactérien à la surface des dents entraîne l’apparition de la


maladie parodontale, affection qui atteint les tissus de soutien de la dent (gencive, ligament
parodontal, cément et os alvéolaire). En l’absence de traitement, cette maladie peut aboutir à
la perte des dents.
Le biofilm dentaire est défini comme une communauté microbienne complexe composé de
bactéries orales organisées en biofilm supra et sous-gingival (1).
Le biofilm supragingival est fixé à la surface de la dent et peut être éliminé en faisant appel à
des moyens mécaniques de contrôle de la plaque par le brossage quotidien des dents et des
dispositifs de nettoyage interdentaire. La nature du biofilm sous-gingival est plus complexe
(2), à la fois attaché à la surface dentaire (cément) et aux tissus sous-jacents (l’épithélium
sulculaire), séparé par des cellules faiblement liés ou planctoniques mobiles (3). Ce biofilm
peut contenir, selon la gravité de l’atteinte parodontale et les défenses immunitaires de l’hôte,
différentes espèces complexes de pathogènes parodontaux virulents (4). Il s’agit
principalement de bactéries anaérobies à Gram négatif (Aggregatibacter
actinomecetemcomitans, Porphyromonas gingivalis, Fusobacterium nucleatum…).
Aujourd’hui, il est bien établi que ces pathogènes isolés à partir des lésions parodontales, sont
liés à l’apparition et la progression, ainsi qu’à la sévérité de la maladie parodontale (5, 6). De
ce fait, le contrôle du développement de biofilm sous-gingival semble être plus difficile à
cause de l'accès limité des zones colonisées (cément, poche parodontale) et de la virulence
des agents pathogènes dans le biofilm.
Par conséquent, l'utilisation en traitement adjuvant d’agents antimicrobiens pourrait être
bénéfique. Des agents antiseptiques tels que la Chlorhexidine, Cetylpirinidium chloride,
Fluorides, Polyvidone iodée…, sous différentes formulations (bains de bouche, gels…), sont
souvent et encore utilisés en parodontologie pour potentialiser l’éradication des pathogènes
parodontaux (7-9). Cependant, la majorité de ces agents présentent une efficacité limitée en
sous-gingival n’atteignant que partiellement le biofilm sous-gingival et les tissus inflammés
inaccessibles (10-12). Egalement, l’apparition d’effets indésirables (colorations dentaires,
altération du goût…) et de résistances bactériennes ont été souvent décrits suite à une

1
Dr LAKHDAR L.

utilisation prolongée de ces agents chimiques (13-18). D’autre part, d’autres agents
antimicrobiens tels que les antibiotiques ont été également préconisée dans le traitement des
maladies parodontales sévères associées à ces bactéries parodontopathogènes virulentes (19-
23). Cependant, au cours de ces dernières décennies, l’émergence d’une résistance
antibiotique accrue au sein de la flore parodontale pathogène est apparue et ne cesse de croître
(24-30), en raison d’une prescrition souvent intempestive ou inadaptée de ces agents
antimicrobiens oraux par les praticiens au cours de leur exercice quotidien. Ainsi, pour toutes
ces raisons, les recherches s’orientent aujourd’hui vers de nouvelles alternatives
thérapeutiques entraînant moins d’effets secondaires et de résistances bactériennes, et
présentant moins de danger pour la santé. Des produits d’origine naturelle, issus de plantes
médicinales, tels que: les huiles essentielles, utilisées en médecine traditionnelle, peuvent être
considérées comme une bonne alternative thérapeutique.
Le Maroc figure parmi les principaux pays producteurs d’huiles essentielles pour différentes
raisons: historiques, géographiques et économiques.
En effet, à travers des siècles, les Marocains ont su préserver les techniques de distillation
développées par les arabes leur permettant ainsi d’instaurer une grande tradition des plantes à
parfum.
Par ailleurs, la diversité géographique et climatique, qui caractérise le Maroc, lui procure un
large éventail d’espèces dont 400 plantes aromatiques (31). En effet, le Maroc est un grand
producteur et exportateur de plantes fraîches, d’huiles essentielles et de concrètes.
Les huiles essentielles Marocaines sont très connues sur le marché international et plus
particulièrement en Europe et aux USA (32). Depuis des décennies, des sociétés étrangères se
sont installées sur le territoire national en vue d’exploiter cette richesse naturelle dans
plusieurs secteurs dont l’industrie pharmaceutique et autres...
Ainsi, les Plantes Médicinales et Aromatiques (PAM) constituent une ressource importante
au Maroc avec des enjeux économiques, sociétaux et scientifiques.

Selon des statistiques de 2003 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80% de la


population mondiale a recours à la médecine traditionnelle pour satisfaire aux besoins en
soins de santé primaire.

L’utilisation des plantes aromatiques dans la thérapeutique ne datent pas d’aujourd’hui. Les
Marocains en particulier et les arabes en général, ont utilisé depuis les temps les plus anciens
les plantes comme source majeure de médicaments.

2
Dr LAKHDAR L.

Leurs propriétés médicinales et biologiques sont prometteuses, certaines ont été mises en
évidence à travers plusieurs publications internationales et d’autres font encore l’objet
d’études de recherche à travers le monde. Aujourd’hui, la recherche de l’activité
antimicrobienne de ces huiles continue, en les testant sur davantage de microorganismes à
l’origine de plusieurs maladies, dont les maladies parodontales.
Notre présent travail va s’intéresser principalement à des huiles essentielles d’origine
Marocaine, appartenant à des familles de plantes médicinales bien connues pour leur
utilisation thérapeutique et leurs propriétés antiseptiques en médecine populaire. Cependant, il
est important de signaler que l’usage répandu et les bienfaits décrits pour ces plantes par la
population Marocaine dans différentes affections restent encore non supportés par des études
scientifiques, d’où l’intérêt de notre travail. Ainsi, nous avons entrepris une étude
expérimentale par des essais in vitro dans le but de tester l’effet antibactérien des huiles
essentielles issues de ces plantes médicinales connues sur une bactérie orale
parodontopathogène virulente. Il s’agit de « Aggregatibacter actinomycetemcomitans », l’un
des pathogènes oraux majeurs fortement incriminés dans les parodontites agressives, maladies
parodontales destructices à évolution rapide, constituant un réel problème de santé publique
au Maroc.

Dans la première partie de notre mémoire, nous allons passer en revue les données de
littérature sur les plantes médicinales et aromatiques en général et leur usage au Maroc, puis
les huiles essentielles en particulier concernant : leurs caractéristiques, leur composition, leurs
techniques de préparation, leur propriétés antimicrobiennes… Et un chapitre sera ensuite
consacré à la bactérie qui fera l’objet de notre recherche : Aggregatibacter
actinomycetemcomitans : ses caractéristiques culturaux, son épidémiologie, ses facteurs de
virulence…Nous allons terminer cette première partie de revue de littérature par une étude
systématique répertoriant les différentes études qui ont porté sur la recherche de l’activité
antimicrobienne des huiles essentielles sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans .
Enfin, la deuxième partie, qui représente l’essentiel de notre travail, consistera en une étude in
vitro, procédant d’abord à l’isolement d’une souche clinique d’Aggregatibacter
actinomycetemcomitans, avant de mettre en évidence les différents essais in vitro proprement
dits effectués sur des huiles essentielles Marocaines en testant leur activité antibactérienne sur
cette bactérie virulente.

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Dr LAKHDAR L.

Une conclusion générale résumera l’ensemble des résultats issus de cette étude et présentera
les perspectives de recherche concernant toutes les étapes à réaliser dans l’avenir proche, afin
de confirmer l’efficacité antibactérienne réelle in vivo de ces huiles testées, avant de pouvoir
les utiliser comme agents antimicrobiens alternatifs dans le traitement des parodontites
agressives.

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Dr LAKHDAR L.

PREMIERE PARTIE:

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

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Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE I : LES PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES

1. Terminologie

 Phytothérapie : est un mot d’origine grecque : « phyto » qui veut dire plante et
« therapeuein » qui veut dire soigner. Autrement dit, au sens étymologique, c’est « la
thérapeutique par les plantes » ; elle utilise les plantes ou les formes immédiatement
dérivées des plantes, en excluant les principes actifs purs issus de celles-ci. Les plantes
sont consommées sous plusieurs formes : en l’état (infusions) ou après transformation
(teintures, extraits, médicaments à base de plantes...) (31, 33, 34).
 Plante médicinale : définie par la pharmacopée par une plante dont au moins une
partie possède des propriétés médicamenteuses. Egalement appelée « drogue
végétale » (33).
 Aromathérapie : branche de la phytothérapie, elle recourt aux extraits aromatiques
des plantes (essences et huiles essentielles). Elle se différencie de la phytothérapie qui
fait appel à l’ensemble des éléments contenus dans la plante (31, 35).

2. Historique

Les végétaux peuplaient la planète bien avant l’homme et ont d’abord servi à le nourrir
via la cueillette puis la culture (35). Leur emploi a rapidement évolué en constatant leurs
propriétés thérapeutiques pour traiter les blessures et les maladies. L’utilisation des
arômes était également connue des civilisations de l’antiquité pour des usages religieux,
cosmétiques mais aussi thérapeutiques (36). Ce sont les égyptiens, 3150-1085 avant
Jésus-Christ, de l’époque pharaonique, qui furent les premiers à avoir recours aux plantes
aromatiques pour embaumer les morts, avec notamment un mélange d’huiles essentielles
comme l’huile de cèdre, de basilic (37, 38), et en utilisant des plantes aux propriétés
antiseptiques connues comme le nard de l’Himalaya, la cannelle, le ciste, des produits de
sécrétion aromatique comme l’encens ou la myrrhe (39). En Grèce antique, Hyppocrate
indiquait les bains aromatiques dans le traitement des maladies de la femme (36). Et dans
les grandes épidémies, on faisait brûler de la lavande, sarriette, romarin et de l’hysope
(37). En Inde, à l’âge d’or de la médecine ayurvédique coïncidant avec l’apogée du
boudhisme (de 327 av. J-C. à 750 apr. J-C.), on conseillait couramment les plantes
médicinales et aromatiques pour différentes indications : massages, bains, hygiène, santé

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Dr LAKHDAR L.

et diététique (36, 40). Au 1er siècle apr. J-C., apparut le traité intitulé « De materia
medica » écrit par Dioscoride, médecin et grand voyageur, dressant l’inventaire de 519
espèces de plantes et qui servira de référence dans la société Romaine et Arabe. Les
arabes ont ainsi poursuivi les recherches sur les plantes médicinales en devenant les
premiers à mettre au point la distillation des plantes, permettant d’en extraire l’huile
essentielle, il y a de cela plus de mille ans (41).

Cependant, avec les progrès de la science, l’avènement de la pharmacologie de synthèse


(l’aspirine, la pénicilline…) et l’émergence de la médecine basée sur la preuve, l’usage
des médicaments chimiques a pris son essor, et ce depuis la seconde guerre mondiale,
tandis que la phytothérapie ainsi que l’aromathérapie ont perdu de leur intérêt.
Récemment, depuis le début des années 2000, il y a un retour en force vers cette discipline
alternative. En effet, la prise de conscience par les patients et le personnel médical d’une
image de plus en plus défavorable des médicaments de synthèse suite à l’apparition des
effets indésirables, d’une efficacité parfois insuffisante ou nulle, l’émergence de
résistances bactériennes…a renvoyé à nouveau vers l’usage de produits naturels à base de
plantes médicinales qui semblent avoir de grands avantages. Ainsi, la phytothérapie
médicale, aujourd’hui, creuse son chemin, se développe et se codifie. Des études
scientifiques se multiplient prouvant de plus en plus l’efficacité thérapeutique des plantes,
dont l’utilisation est plus réglementée selon des critères scientifiques et une démarche
clinique rigoureuse pratiquée par des professionnels de la santé spécifiquement formés.

3. Les plantes médicinales et aromatiques à visée thérapeutique


au Maroc

Le Maroc, de part sa situation géographique, constitue un climat et un cadre favorable à la


culture d’une flore riche et variée. Sur les 7000 espèces et sous-espèces existantes, on
retrouve environ 537 espèces endémiques du pays et 1625 rares ou menacées (42). Le Maroc
occupe ainsi la première place parmi les pays du Sud de la Méditerranée pour sa richesse en
plantes endémiques. On compte 800 espèces potentiellement exploitables de Plantes
Aromatiques et Médicinales (PAM) (43). Vu cette richesse, le Maroc dispose d’un savoir-
faire ancestral pour la médication par les plantes. En effet, il existe un véritable arsenal
thérapeutique traditionnel de recettes et de pratiques au sein de notre pays, issus de traditions

7
Dr LAKHDAR L.

et de croyances, transmis à travers les générations et/ou recueillies auprès des herboristes,
enrichi par les expériences personnelles ou celles des proches.

Cette pratique de la médecine traditionnelle est liée à plusieurs paramètres : âge, sexe, niveau
d’étude, situation familiale, type de maladie, famille des plantes utilisées, connaissances sur la
toxicité des plantes… (44, 45).

Plusieurs enquêtes ont été menées au Maroc dans l’optique de recenser et répertorier les PAM
les plus fréquemment utilisées et collecter les informations sur les usages thérapeutiques
pratiqués par la population locale en fonction des différentes régions du pays et des
pathologies à traiter (Tableau 1).

8
ETUDE REGION FAMILLE DES NOM SCIENTIFIQUE OU NOM COMMUN/ NOM USAGE POPULAIRE
ETUDIEE GENRE LOCAL
PLANTES UTILISEES

El Rhaffari le sud-est les Asteraceae Anthemis, Anvillea,


et al. 1999, du Maroc Atractylis , Senecio ,
2002 (46, (Tafilalet) Centaurea, Echinops,
47) bubonium Traitement des maladies digestives (19,3 %), dermato-
Fabaceae Genista, Acacia, Retama, cosmétologie (14 %), système nerveux central et périphérique (9
Ononis
%), sphère ORL (7,5 %), pathologie de la musculature et
Poaceae Aristida, Cymbopogon, Stipa,
Lygeum, ossements (7 %), parasitoses (5,9 %), appareil urinaire (5,6 %),
appareil génital (5,5 %), appareil respiratoire (5,4 %), appareil
Oleaceae Olea
circulatoire (5,3 %), métabolisme et sécrétion (4,9 %),
Lamiaceae Thymus, Forskahlea, stomatologie (4,7 %), ophtalmologie (2,1 %), infection par
Lavandula, Salvia,
Marrubium, Teucrium, germes pathogènes (1,9 %), empoisonnement et piqûre par

Brassicaceae Moretti, Alyssum, venin (1,6 %), cancers et tumeurs (0,6 %).
Anastatica
Zygophyllaceae Zygophyllum, Balanite,
Fagonia
chenopodiaceae Fredolea
Apiaceae Ammodaucus, Eryngium

Asparagaceae Dipcadi, Urginea, Asparagus


Rutaceae Ruta

Euphorbiacea Euphorbia
Compositae Ormenis, Brocchia
Solanaceae Withani, Hyoscyamus,
Lyciume
Tamaricaceae Tamarix
Dr LAKHDAR L.

Cistaceae Helianthemum
Plantaginaceae Globularia, Linaria
Hadouche Rabat Artemisia absinthium L. Absinthe (chiba)
Asteraceae
2000 (48) (Centre de Artemisia mesatlantica L. Armoise (schi’h)
Affections bucco-dentaires : algie dentaire, aphtes, hémorragie,
Consultati Atractylis gummifera Chardon à glu (addad)
on et de Matricacria camomilla L. Matricaire (babnuj) gingivite, herpès labial, mauvaise haleine, stomatite.
Traitement
Dentaire Ceratonia sibiqua L. Caroubier (el kharroub)
Amaryllidaceae
CCTD)
Ghafsay de Ocium basilicum L. Basilic (habaq)
la province Lamiaceae
Origanum marjorana L. Marjolaine (mardad-
de douche)
Taounate Marrubium vulgare L. Marrube blanc (marriout)
(Hôpital Lamium album Ortie blanche (harrigua)
Hassan II) Salvia officinalis L. Sauge (salmya)
Thymus serpyllum Thym (zaatar)
Punica granatum L. Grenadier (roummen)
Lythraceae
Lawsonia inermis Roxb Henné (henna)
Fabaceae
Ammi visnaga Lam Khella (bechnikha)
Glycyrrhiza glabra L. Réglisse (arq sus)

Nitrariaceae Peganum harmala L. Harmel (harmal)


(Harmal)

Althaea officinalis L. Mauve (el khobiza)


Malvaceae
Coriandrum sativum L. Coriandre (al quazbur)
Apiaceae

Myrtaceae Myrtus communis L. Myrte (rihane)


Eucalyptus golbulus L bill Eucalytus (kallitus)
Eugenia caryophyllata Wight Giroglier (oud anouar)
Fagaceae Quercus suber Chêne-liège (d’bagh)
Nerium oleander L. Laurier rose (defla)
Apocynacées

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Dr LAKHDAR L.

Salvadoracées Salvadora persica garcin Souak (oud el araq)

Amaryllidaceae Allium satium L. Ail (thoum)

Nigella sativa L. Nigelle (sanouj)


Ranunculacées
Juglandacées Juglans regia L. Noyer (gouz, guerguaa)
Oléacées Olea europeae L. Olivier (zeitoun)
Iridacées Crocus sativus L. Safran (zaâfran l’horr)

Hseini et al. la région Lamiaceae, Mentha pulegium L. Menthe pouliot, origan,


2007 (49) de Rabat Zingiberaceae, Origanum compactum gingembre, Nigelle, Maladies de l’appareil respiratoire
(Maroc Ranunculaceae, Benth., Zingiber officinale marrube blanc, Moutarde,
occidental) Asteraceae, Liliaceae, Rosc., Nigella sativa L., Ail
Poaceae, Marrubium vulgare L.,
Ranunculaceae, Lepidium sativum L., Allium
Myrtaceae, Araliaceae, sativum L.
Juglandaceae, Trigonella foenum- graecum Fenugreek, Menthe à
Juncaceae, L., Mentha suaveolens Ehrh., feuilles rondes, Cumin,
Chenopodiaceae, Cuminum cyminum L., Grenadier, Verveine Maladies de l’appareil digestif
Urticaceae, Punica granatum L., Aloysia citronnelle, absinthe
Caryophyllaceae, citriodora Links, Artemisia blanche
Lauraceae, herba alba Asso
Papaveraceae, Chenopodium ambrosioides Thé du Mexique, Gommier
Brassicaceae, Rosaceae, L., Eucalyptus globulus bleu, Marrube blanc,
Leguminosae, Rutaceae, Labill., Marrubium vulgare Citron, Ognion, Maladies de l’appareil circulatoire
Zygophyllaceae, L., Citrus limon (L.) Burm., Fenugreek, Ail.
Rhamnaceae, Cactaceae, Allium cepa L., Trigonella
Thymeleaceae, foenum graecum L., Allium
Lythraceae, Punicaceae, sativum L.
Oleaceae, Apocynaceae, Lawsonia inermis L., Rosa Henné, Rosier des chiens,
Solanaceae, canina L., Daphne gnidium Lin sauvage, Giroflier,
Myristicaceae, L., Eugenia caryophyllata Harmal, Lavande Maladies de la peau
Verbenaceae Thunb., Peganum harmala officinale, Tabac
L., Lavandula vera DC., arborescent
Nicotiana glauca Graham

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Dr LAKHDAR L.

Lavandula vera DC., Lavande officinale,


Cinnamomum cassia Blume, cannelle de Chine,
Origanum compactum Origan, Pied-de-coq,
Benth., Ranunculus Verveine citronnelle,
muricatus L., Aloysia Lavande dentée, Chardon
citriodora Links, Lavandula bleu Maladies de l’appareil génital
dentata L. ,Echinops spinosus
L.
Herniaria hirsuta L., Zea Calice poilu, Zea mays
mays L., Lavandula vera DC., L., Lavande officinale,,
Ziziphus lotus (L.) Lam., jujubier sauvage, figuier Maladies de l’appareil urinaire
Opuntia ficus-barbarica A. de barbarie, Joncs.
Berger, Juncus sp.
Aloysia citriodora Links, Verveine citronnelle,
Marrubium vulgare L., Marrube blanc, Coriandre,
Coriandrum sativum L., Giroflier, Opium, Maladies du système nerveux
Eugenia caryophyllata Camomille, noix de
Thumb., Papaver somniferum muscade.
L., Matricaria chamomilla L.,
Myristica fragrans Houtt.
Pennisetum typhoides Mil, Noyer commun,
(Burm.) Stapf. & Hubb., Menthe à feuilles rondes,
Juglans regia L., Mentha L’Ortie brûlante, Nigelle, Maladies du squelette
suaveolens Ehr., Urtica cf. Laurier rose, pins au sol.
urens L., Nigella sativa L.,
Nerium oleander L., Ajuga
iva (L.) Schreb.
Allium sativum L., Olea Ail, Olivier. Maladies de l’appareil visual
europaea L.
Artemisia absinthium L., Absinthe, Asphodèle à
Asphodelus microcarpus 5 petits fruits, Olivier, Rue Maladies de l’appareil auditif
Salzm. & Viv., Olea commune, Ail, Marrube
europaea L., Ruta blanc.
graveolens L., Allium
sativum L., Marrubium
vulgare L.

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Dr LAKHDAR L.

Mehdioui Commune Lamiaceae Lavandula maroccana Lavande


et al 2007 d’Imin’Tlit Lavandula dentata Lavande à feuilles dentées Maladies de l’appareil digestif (50%)
(45) (Province (Ijerch) Maladies de la peau (15%), de
d’Essaouira) l’appareil circulatoire (13%), de l’appareil respiratoire (10%) et
Marrubium vulgare Marrube blanc (Ifzi) de l’appareil génital (5%).
Maladies (appareils visuel, osseux, urinaire, et auditif, et
Rosmarinus officinalis Romarin (Yazir) système
nerveux) (moins de 7 %).
Teucrium polium Germandrée en capitule

Thymus satureioides Thym sarriette


(Tazouknite)
Thymus broussonetii Thym de Broussonet
(Azoukni)
Asteraceae Artemisia herba alba Armoise blanche (Izri)
Atractylis gummifera Chardon à glu (Addad)
Centaurea (Tafghra) Maladies digestives
chamaerhaponticum (Afezdad)
Warionia saharae
Liliaceae Allium sativum Ail (Tiskert)
Asphodelus microcarpus Asphodèle (Ighri)
Smilax aspera Salsepareille (Tanechfalt)
Urginea maritima Scille/ Urginée
Anacardiaceae Pistacia lentiscus Lentisque (Titekt)
Rhus pentaphylla Sumac (Azad/tazadt)
Ranunculaceae Nigella sp Nigelle(Shanouj)
Ranunculus arvensis Ouden lhalouf
Lahsissene la région Anacardiaceae Pistacia atlantica Desf. Pistachier de l’Atlas
et al. 2009 de zaër Pistacia lentiscus L. (Btem)
(50) (Maroc Rhus pentaphylla Desf. Lentisque (Drou)
occidental) Tizgha (Sumac vernis)

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Dr LAKHDAR L.

Apiaceae (umbelliferae) Ammodaucus leucotrichus Cumin


Coss. et Dur. laineux (Kammûn sofi)
Carum carvi L. Carvi (Karwiya) Maladies digestives
Elaeoselinum asclepium Bertol.(Arq yabû)
Panicaut (Mrîzla)
(L.)
Fenouil officinal (Besbass)
Eryngium triquetrum Vahl
Foeniculum vulgare Mill.
Apocynaceae Nerium oleander L. Laurier rose (Defla) gale, vermine et
chute des cheveux (en friction externe), comme
hypoglycémiant.
Maux dentaires (en gargarisme)
Aristolochiaceae Aristolochia longa L. Aristoloche (Bereztum) Maladies digestives
et pour provoquer l’avortement
chez les femmes.
Asclepiadaceae Caralluma europaea Guss. (Daghmouss) Maladies respiratoires, maladies gynécologiques
Asteraceae Artemisia absinthium L. Absinthe (Chiba) Contre la
lithiase rénale, les maux d’estomac
et comme antidiabétique.
Artemisia herba-alba Asso Armoise blanche (Chih el Contre les vers intestinaux,
khrissi) les refroidissements, les douleurs
gastriques, les maux urinaires et
comme antidiabétique.
Atractylis gummifera L. Chardon à glu (Dâd) Comme assouplissant des cheveux
et antipelliculaire (en association avec le henné). Contre la
fièvre
et le rhume (en inhalation).
Cynara cardunculus L. Cardon cultivé (Khorchef) Maladie hépatique
Cynara humilis L. Chardon (Timta) Maladies hépatiques
Echinops spinosus L. Echinops (Tasekra) Maladies digestives, urinaires, gynécologiques (règles
douloureuses,
accouchement)
Dittrichia viscosa (L.) Aunée visqueuse Maladies digestives et urinaires
Greuter (syn. Inula viscosa (Terrahla)
(L.) Aiton

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Dr LAKHDAR L.

Ormenis mixta (L.) Dumort. Camomille du Gharb Contre la fièvre et les


(Hellâla) douleurs abdominales
Rhaponticum acaule (L.) DC. Rhapontique à tige Maladies respiratoires, digestives et hépatiques
courte (Tafgha)
Scolymus hispanicus L. Scolyme d’Espagne Comme antidiabétique
(Garnina)
Brassicaceae (cruciferae) Lepidium sativum L. Cresson alénois (Hab Maladies respiratoires ( toux, asthme, bronchites), digestives
rchad) (maux de ventre), troubles sexuels (impuissance, stérilité) et
comme réchauffant.
Cactaceae Opuntia ficus-indica (L.) Figuier de barbarie Maladies rénales (calculs rénaux, incontinence nocturne).
Mill. (Hendiya) Comme cataplasme antiinflammatoire
et émollient dans les contusions douloureuses
Caryophyllaceae Corrigiola telephiifolia Corrigiola (Sarghina) Maladies digestives (maux d’estomac), respiratoires et les
Pourr. affections rhumatismales. Comme fortifiante et apéritive.
Herniaria glabra L. Herniaire (Hrras lehjar) Maladies rénales (calculs rénaux).
Chenopodiaceae Chenopodium ambrosioides Ansérine (Mkhinza) Affections
L. gastro-intestinales, fièvre et migraine.

Cistaceae Cistus albidus L. Ciste Contre les douleurs gastriques et comme hypoglycémiant.
blanc (Tuzzala) Contre les abcès.

Cistus monspeliensis L. Ciste de Montpellier Contre les douleurs d’estomac et pour traiter les blessures.
(Tuzzalabéda,)
Cupressaceae Juniperus phoenicea L. Genévrier rouge (Ar’âr) Comme hypoglycémiant.

Tetraclinis articulata (Vahl) Thuya de Berbérie (Ar’âr) Maladies digestives (émétique dans divers épisodes
Mast. d’intoxication). Hypoglycémiant. Pour
les soins des cheveux (associée au Henné).
Ericaceae Arbutus unedo L. Arbousier (Sasnu) Maladies urinaires (calculs urinaires) et digestives (douleurs
gastriques).

Euphorbiaceae Euphorbia falcata L. Euphorbe en faux (Hayat Maladies rénales (calculs rénaux, rétention urinaire) et comme
ennufûs) aphrodisiaque

Mercurialis annua L. Mercuriale annuelle Maladies rénales (douleurs des Reins).


(Harrigua melsa)

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Dr LAKHDAR L.

Ricinus communis L. Ricin (Kherwaê) Contre la fièvre (en cataplasme ou en inhalation)

Fabaceae Astragalus lusitanicus Lam. Astragale (Fwila) Maladies rhumatismales (enflures, arthroses et luxations)

Trigonella foenum-graecum Fenugrec (Helba) Contre les douleurs d’estomac, l’amaigrissement,


L. les bronchites, comme hypoglycémiant et dépuratif.
Fagaceae Quercus ilex L. Chêne vert (Korrich) Contre les douleurs gastriques
Quercus suber L. Chêne liège (Fernan) Contre les maux de l’estomac et des intestins, et la chute des
cheveux (associé au henné).
Juncaceae Juncus acutus L. et Juncus Jonc (Smar) Contre les calculs rénaux et comme diurétique. (associées aux
maritimus Lam. stigmates de Maïs, aux fleurs de Figuier de Barbarie et aux
rhizomes)
Lamiaceae Ajuga iva (L.) Schreb. Ivette musquée Contre les troubles gastriques, les douleurs rhumatismales, les
(Chendgoura) règles douloureuses, la stérilité féminine, comme antidiabétique,
anticancéreuse, vermifuge et réchauffant.
Lavandula multifida L. Lavande (Kohîla) Contre la toux et les désordres gastrointestinaux.
Lavandula angustifolia Mill. Lavande vraie (Khzama Contre la toux, l’asthme, les bronchites et les refroidissements.
(=L. officinalis Chaix, L. vera fassiya)
DC.)
Lavandula stoechas L. Lavande stoechade Contre la grippe, le rhume, la toux, la bronchite,
(Halhal) les douleurs d’estomac et comme hypoglycémiant.
Marrubium vulgare L. Merrîwa, Marrube blanc Contre la fièvre, et pour la cicatrisation des abcès et des
furoncles (En usage externe)
Mentha pulegium L. Menthe pouliot (Fliyu) Refroidissements, rhume, de grippe, bronchite, toux et
douleurs (en inhalation, en infusion ou en décoction).
Mentha suaveolens L. Menthe à feuilles rondes Douleurs gastriques, diarrhées, refroidissements, fièvre et
(Marseta) affections respiratoires.
En cataplasme ou en inhalation, les feuilles sont recommandées
en cas de fièvre.
Mentha viridis L. Menthe Comme digestif et rafraîchissante. Contre les maux de tête et les
verte (Na’na’) brûlures.
Origanum compactum Benth. Origan à inflorescence Contre les affections gastro-intestinales, la diarrhée et comme
U.L. : La tige feuillée compacte (Za’tar) hypoglycémiant.
En gargarisme, elle est employée contre les affections de la
bouche et, en inhalation, contre la grippe et le rhume.

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Dr LAKHDAR L.

Rosmarinus officinalis L. Romarin (Azir) Contre les douleurs d’estomac, les refroidissements,
les bronchites, les règles douloureuses et comme
hypoglycémiant.
En usage externe, comme vulnéraire et résolutif des contusions,
des plaies et des abcès
Salvia verbenaca L. Sauge verveine (Khiyata) Appliquées, en cataplasme, sur les plaies et les abcès vidés pour
faciliter leur cicatrisation.
Satureja calamintha (L.) Calament (Manta) Contre la fièvre, la grippe, les douleurs gastriques et comme
ScheeleU.L. : La tige feuillée rafraîchissant (en infusion dans du thé).
est utilisée
Liliaceae Asparagus officinalis L. Asperge (Sekkûm) Contre les rhumatismes et la bronchite.
En gargarisme, contre les maux dentaires
Asphodelus microcarpus Asphodèle à petits fruits Traitement des affections de l’oreille et dans les soins des abcès
Salzm. et Viv. (Berwag) (en application locale).
Linaceae Linum usitatissimum L. Lin (Zerî’at l-kettân) Contre la toux, l’asthme, les inflammations des voies urinaires
(mélangées au miel) et comme apéritif.
Lythraceae Lawsonia inermis L. Henné (Henna) Contre les douleurs gastriques. En application locale pour le
traitement des cheveux et l’embellissement des mains et des
pieds, sur les eczémas, les furoncles, les abcès, les gerçures et
les contusions.
Malvaceae Malva sylvestris L. Grande mauve Contre la bronchite et les affections gastro-intestinales.
(Khobbeyza) contre les douleurs dorsales (en application locale)
Moraceae Ficus carica L. Figuier (Kerma) Contre la fièvre (en inhalation). Traitement des verrues (en
application locale). Les figues séchées sont considérées comme
énergétiques.
Myrtaceae Myrtus communis L. Myrte (Rayhan) Contre les maux d’estomac et comme purgatif. Contre la fièvre
(en inhalation). Pour noircir et assouplir les cheveux (mélangé
au henné).
Oleaceae Phillyrea angustifolia L. et Phyllaire (Ûd lehmer) Contre les douleurs intestinales
Phillyrea latifolia L.
Palmae Chamaerops humilis L. Palmier nain (Dûm) Comme antidiabétique et comme remède des atteintes
gastriques et intestinales. contre la chute des cheveux (associées
au henné).
Phoenix dactylifera L. Palmier dattier (Nkhel) Comme aphrodisiaque et anti-diarrhéique. Pour les soins des
yeux.

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Dr LAKHDAR L.

Poaceae (Gramineae) Agropyrum repens (L.) Pal. Chiendent (Njem) Contre les calculs rénaux.
Beauv.
Cynodon dactylon (L.) Pers. Chiendent (Njem) Même utilisation qu’Agropyrum repens.
Phragmites australis (Cav.) Roseau (Qseb) Pour faire pousser les cheveux (associées au henné)
Steud.
Renonculaceae Delphinium staphysagria L. Dauphinelle staphysaigre Pour lles soins des cheveux (associées au henné).
(Habbet râs)

Nigella sativa L. Nigelle (Sanûj) contre les douleurs gastrointestinales, le rhume, la grippe,
l’asthme, le rhumatisme, les affections pulmonaires (associées
au miel), comme antidiabétique.
Ranunculus bullatus L. Renoncule (Wden l’hallûf) Contre les règles douloureuses, les maux d’estomac et pour
activer l’accouchement.
Rhamnaceae Ziziphus lotus (L.) Lam. Jujubier ( Sedra) Contre les calculs rénaux (associés auxfruits du jonc, au style de
maïs, au chiendent et aux fleurs de figuier de barbarie).
Traitement des furoncles et abcès.
Rosaceae Rosa canina L. Eglantier (Ward) Traitement des cheveux (associés au myrte, au clou de girofle et
au henné)

Rubiaceae Rubia tinctoria L. Garance Contre la jaunisse et les maladies hépatiques.


des teinturiers (Fuwa) Dépurative et augmente le volume du sang.

Rutaceae Ruta montana L. Rue sauvage (Fijel) Contre les maux d’estomac, les affections de l’appareil
respiratoire et les maladies du foie
Solanaceae Mandragora autumnalis Mandragore (Bid al ghul) Contre les abcès, les furoncles et les douleurs rhumatismales
Bertol.
Solanum linnaeanum Morelle de Sodome Traitement de dermatoses.
Hepper et Jaeger (= S. (Hedja)
sodomaeum L., nom.rej.)
Thymeleaceae Daphne gnidium L. Garou (Lezzâz) Traitement des cheveux (croissance, assouplissement et
dégraissage) en association avec le henné.
Thymelea lythroides Barr. et Passerine (Metnan) Contre les maux urinaires et les calculs rénaux. Contre la teigne
Murb. (associées au henné).
Verbenaceae Aloysia citriodora L. Verveine odorante (Lwiza) Contre les douleurs abdominales et comme hypotenseur
et rafraîchissant.

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Dr LAKHDAR L.

Vitex agnus - castus L. Gattilier (Kherwaâ dial Contre les calculs rénaux, les maux urinaires (mélangées au
maâ) miel) et comme réchauffant dans les refroidissements.
Zingiberaceae Alpinia officinarum Hance Galanga officinal Contre le rhume, la grippe, le refroidissement, les règles
(Khodenjal) douloureuses et comme réchauffant.
Zygophyllaceae Peganum harmala L. Harmel (Harmel) Contre les douleurs intestinales. Pour les
soins des cheveux (en association avec des clous de girofle)
Benkhnigue Région de Lamiaceae (12,08 %) troubles métaboliques (22,65 %), troubles digestives
et al. 2006 Mechraâ Apiaceae (10,07 %), (16,02 %), affections ostéo-articulaires (11,07 %), affections
et 2007 (44) Bel Ksiri Poaceae (8,05 %), urogénitales (10,49 %),
(Région du Solanaceae (5,37 %), affections cutanées (8,84 %), soins des cheveux (7,73 %),
Gharb du Fabaceae troubles respiratoires et
Maroc) (4,70 %) affections hépatiques ayant le même pourcentage (4,42 %) et
maladies rénales (3,87 %). Autres maladies (10,49 %)
Ghourri et Tan-Tan Asteraceae, Artimesia herba alba Armoise
al. 2007- (Sud du Contre diabète
2011 (51) Maroc)
Cucurbitaceae, Citrullus colocynthis Coloquinte

Cupressaceae, Juniperus phoenicea Genévrier rouge

Fabaceae, Lupanus albus Lupin blanc


Trigonella foenumgraecum Fenugrec
Vicia sativa Vesce cultivée
Plantaginaceae, Globularia alypum Globulaire turbith

Juglandaceae, Juglans regia Noyer

Lamiaceae, Ajuga iva Ivette musquée


Marrubium vulgare Marrube blanc
Salvia officinalis Sauge
Rosaceae, Prunus amygdalus Amandier

19
Dr LAKHDAR L.

Zygophyllaceae, Zygophyllum gaetulum Zygophylle

Poaceae, Hordeum vulgare Orge

Aristolochiaceae, Aristolochia longa Aristoloche

Rhamnaceae, Ziziphus lotus Jujubier

Oleaceae, Olea europaea Olivier

Apocynaceae, Nerium oleander Laurier rose

Solanaceae Capsicum frutenscens Piment enrage

Salhi et al. ville de Lamiaceae (22,58%), Traitement des affections digestives (26,15%), affections
2010 (52) Kénitra Asteraceae (6,45%),
dermatologiques (10%), affections obstétriques et
(Nord Apiaceae (4,84%),
ouest du Caryophyllaceae gynécologiques (17,70%), affections respiratoires (16,15%).
Maroc) (4,84%).
El Midaoui Région de Lamiaceae, Asteraceae,
et al. 2011 Khenifra Rosaceae,
(53) (montagne Chenopodiaceae,
s du Papaveraceae,
Moyen- Caryophyllaceae,
atlas) Cupressaceae, Rutaceae,
Anacardiaceae et
Zygophyllaceae
Guessous Villes de Salvadoraceae Salvadora persica Miswak Parodontopathies : tuméfaction gingivale (77,7%), mauvaise
2011-2012 Rabat et
Lamiaceae Thymus vulgaris Thym haleine (63,1%) et saignement gingival (75,7%)
(54) Kénitra
Salvia officinalis Sauge
Marrubium vulgare Marrube Blanc
Mentha pulegium Menthe Pouliot
Myrtaceae Syzygium aromaticum Girofle
Apiaceae Ammi visnaga Khella
Oleaceae Olea europaea L. Olivier
Asteraceae Artemisia herba-alba Armoise blanche

20
Dr LAKHDAR L.

Zeggwagh la ville de Lamiaceae (23.33 %), les Affections urinaires (21%), maladies de l'appareil digestif
et al. 2013 Fès Apiaceae (13,33 %) et
(19.6%), des maladies rhumatologiques (18.2%) et maladies
(55) (centre du les Asteraceae (10 %).
Maroc) dermatologique (16.8%). Autres maladies (pulmonaire,
gynécologique, auditif, système nerveux et autres) 24.4%
Artemisiae absinthium, Absinthe, armoise,
Artemisia vulgaris, Caroube, Cannelle,
Maladies du système digestif
Ceratonia siliqua, Coloquinte, Citron, Noix
Cinnamomum , Zeylanicum, de coco, Coriandre,
Citrullus colocynthis, Citrus Safran, Fraise, menthe,
limonia, Cocos nucifera, Muscadier, Myrte,
Coriandrum, Sativum, Nigelle, Basilic,
Crocus sativus, Fragaria Camomille, Pavot,
vesca, Mentha piperita, Harmel, Dattes, Piment de
Myristica fragrans, Myrtus Jamaïque, Anis, Amande
communis, Nigella sativa, douce, Grenadier, Chêne,
Ocymum basilicum, Radis, Ricin, Rose,
Ormenis mixta, Papaver, Romarin, Rue, Souak,
Somniferum, Peganum Sésame, Serpolet, Thym,
harmala, Phoenix Fénugrec, Raisin sec,
dactylifera, Pimenta Maïs, Gingembre
officinalis, Pimpinella
anisum, Prunus amygdalus,
Punica granatum, Quercus
suber, Raphanus sativus,
Ricinus communis, Rosa
centifolia, Rosmarinus
officinalis, Ruta graveolens,
Salvadora persica, Sesamum
indicum, Thymus serpyllum,
Thymus vulgaris,
Trigonnella foenum-
graecum, Vitis vinifera, Zea
mays, Zingiber Officinale.

21
Dr LAKHDAR L.

Atropa belladona, Brassica Belladone, Rave, Romarin, Maladies du système respiratoire


rapa,Rosmarinus officinalis, violet de bois, Cannelle,
Viola odorata, Clou de girofle, Menthe
Cinnamomum zeylanicum, poivrée, Marrube blanc,
Eugenia caryophyllata, Noix de muscade, Myrte,
Mentha piperita, Basilic, Camomille
Marrubium vulgare, marocaine, Pavot
Myristica fragrans, Myrtus commune, Pavot à opium,
communis, Ocymum Persil, Dattier, Anis,
basilicum, Ormenis mixta, Amande, serpolet, Thym,
Papaver rhoeas, Papaver Gingembre.
somniferum, Petroselinum
sativum,Phoenix dactylifera,
Pimpinella anisum, Prunus
amygdalus, Thymus
serpyllum, Thymus vulgaris,
Zingiber officinale.
Allium sativum, Argania Ail, Argan, Armoise,
spinosa,Artemisia vulgaris, Belladone, Rave, Cannelle, Maladies du système cardio-vasculaire
Atropa belladona, Brassica Noisetier commun, Cumin
rapa, Cinnamomum noir, Olivier, Pavot
zeylanicum, Corylus commune, quatre-épices,
avellana, Nigella sativa, Olea Grenade, Romarin,
europaea, Papaver rhoeas, Sésame, Thym, Fenugrec,
Pimenta officinalis, Punica violet de bois, Vigne
Granatum, Rosmarinus commune, Amande.
officinalis, Sesamum
indicum, Thymus vulgaris,
Trigonnella foenum-
graecum, Viola odorata,
Vitis vinifera, Prunus
amygdalus.
Atropa belladona, Citrullus Belladone, Coloquinte,
colocynthis, Lavandula Lavande, Pomme, Menthe Maladies neurologiques
officinalis, Malus pumila, poivrée, Myrte commun,
Mentha piperita, Myrtus Camomille marocaine, ,
communis, Ormenis mixta, Pavot commune, Pavot à

22
Dr LAKHDAR L.

Papaver rhoeas, Papaver opium, Harmel, Persil,


somniferum, Peganum Quatre-épices, Amande,
harmala, Petroselinum Chou rose, Rue, Sésame,
sativum, Pimenta officinalis, Thym.
Prunus amygdalus, Rosa
centifolia, Ruta graveolens,
Sesamum indicum, Thymus
vulgaris.
Argania spinosa, Citrus Argan, Mandarin, Noix de
limonia, Cocos nucifera, coco, Noisetier, Henné, Maladies de la peau
Corylus avellana, Lawsonia Harmel, Quatre-épices,
inermis, Peganum harmala, Amande, Chêne-liège,
Pimenta officinalis, Prunus Radis, Chou rose, Rue,
amygdalus, Quercus suber, Sésame.
Raphanus sativus, Rosa
centifolia, Ruta
graveolens,Sesamum
Indicum.

Citrullus colocynthis, Coloquinte, Basilic, Maladies gynécologiques


Ocymum basilicum, Camomille marocaine,
Ormenis mixta,Papaver Pavot à opium, Persil,
somniferum, Peganum Anis, Ricin, Chou rose,
harmala, Petroselinum Gingembre.
sativum, Pimpinella anisum,
Ricinus communis, Rosa
centifolia, Ruta graveolens,
Zingiber officinale.
Atropa belladonna, Citrullus Belladone, Coloquinte, Maladies du système urinaire
colocynthis, Myrtus Myrte, Basilic, Olivier,
communis, Ocymum Persil, Dattier, Grenadier,
basilicum, Olea europaea, Radis, Mais.
Petroselinum sativum,
Phoenix dactylifera, Punica
granatum, Raphanus
sativus, Zea mays.

23
Dr LAKHDAR L.

Cinnamomum camphora, Camphrier, Mandarin, Maladies rhumatologiques


Citrus limonia, Myristica noix de muscade, Pavot à
fragrans, Papaver opium, Romarin, Chou
somniferum, Rosmarinus rose, Thym, vigne
officinalis, Ruta graveolens, commune, Mais,
Thymus vulgaris, Vitis Gingembre.
vinifera, Zea mays, Zingiber
officinale.

TabLeau 1 : les différentes enquêtes réalisées au Maroc sur les Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) et leur usage populaire

24
L’analyse floristique du catalogue réalisé par toutes ces enquêtes, dans les différentes régions
du Maroc, a mis en évidence les familles de plantes les plus représentées en médecine
traditionnelle à savoir les Lamiaceae, les Asteraceae, les Apiaceae et Caryophyllaceae.
Par ailleurs, concernant les indications thérapeutiques de ces plantes, les affections digestives,
métaboliques et urinaires semblent être les plus fréquentes, tandis que les affections bucco-
dentaires seraient moins traitées par l’usage des plantes. Néanmoins, on retrouve quelques
enquêtes non publiées, qui ont été menées au Maroc sur l’utilisation des plantes dans le
traitement des maladies bucco-dentaires (48, 54). Ces derniers ont mis en évidence une
fréquence d’utilisation pour une série de plantes dont particulièrement le Thym, Girofle,
Sauge et Miswak. L’usage de l’Armoise blanche et khella a été rapporté par les 2 enquêtes.
Autrement dit, il s’avère que les plantes à usage populaire pour les affections bucco-dentaires
appartiendraient surtout aux familles des lamiaceae et Myrtaceae, et à un degré moindre aux
Asteraceae et Apiaceae, ce qui constitue ainsi un point de départ et une base pour une
recherche scientifique expérimentale dans ce sens.

En effet, ces enquêtes ethnobotaniques épidémiologiques constituent une source


d’information précieuse, pouvant servir de base pour des études scientifiques ultérieures afin
de valoriser ces plantes marocaines à visée thérapeutique, constituant une richesse inestimable
de notre pays, encore peu exploitée.

Les huiles essentielles constituant une partie non négligeable de notre patrimoine, évoluent
aujourd’hui à grand pas dans plusieurs domaines essentiellement dans le domaine de la
cosmétique, parfumerie, agroalimentaire… cependant, l’apport de ces huiles dans le domaine
médical et surtout bucco-dentaire reste, à ce jour, peu exploré et peu étudié. C’est pourquoi
plusieurs volontés concourent, actuellement, à préserver cette ressource naturelle et à la
mettre en valeur.

Ainsi, une bonne connaissance des huiles essentielles (composition, méthodes d’extraction,
toxicité …) s’impose avant d’entamer toute étude. Ceci fera l’objet du chapitre suivant, avant
d’aborder l’essentiel de notre travail sur la recherche de l’activité antimicrobienne des huiles
essentielles (partie expérimentale).
Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE II : LES HUILES ESSENTIELLES

1. Définition :

Il s’agit d’un extrait pur et naturel provenant de plantes aromatiques (40, 56). Elle concentre
l’essence de la plante, autrement dit son parfum. Il s’agit de substances odorantes, volatiles,
de consistance huileuse, très concentrées, offrant une forte concentration en principes actifs
(36). Il faut ainsi une très grande quantité de plantes fraîches pour obtenir quelques millilitres
d’huiles essentielles (41).

On ne peut définir une essence sans définir sa méthode d’extraction.

Selon la pharmacopée européenne (57) : « Produit odorant, généralement de composition


complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par
entraînement par la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique
approprié sans chauffage. L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse
par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition »

Selon l’AFNOR (l’Association Française de Normalisation ) (58), ce sont des produits


généralement odorants, obtenus soit par entraînement à la vapeur d’eau, de végétaux ou de
parties de végétaux, soit par expression du péricarpe frais de certaines citrus. Cette définition
excluant les essences obtenues par d’autres procédés d’extraction.

2. Répartition des huiles essentielles dans la plante


Les huiles essentielles se rencontrent dans tout le règne végétal. Cependant, elles sont
particulièrement abondantes chez certaines familles (59) telles que : les Conifères, les
Rutacées, les Ombellifères, les Myrtacées, les Lamiacées, les Poacées.

Elles sont présentes dans différents organes végétaux producteurs, variant en fonction de la
zone productrice du végétal (60, 61) : les sommités fleuries (ex: lavande, menthe...), dans les
racines ou rhizomes (ex: vétiver, gingembre), dans les écorces (ex: cannelles), le bois (ex:
camphrier), les fruits (ex: citron), les graines (ex: Muscade) et sont contenues dans des
structures spécialisées à savoir : les poils, les canaux sécréteurs et les poches (39).

26
Dr LAKHDAR L.

3. Caractères physico-chimiques des huiles essentielles

Les huiles essentielles sont liquides à température ambiante mais aussi volatiles, ce qui les
différencie des huiles dites fixes. Elles sont liposolubles et solubles dans les solvants
organiques usuels ainsi que dans l’alcool, entraînables à la vapeur d’eau mais très peu
solubles dans l’eau (62). Il faut donc impérativement un tensioactif pour permettre leur mise
en suspension dans l’eau. Elles présentent une densité en général inférieure à celle de l’eau et
un indice de réfraction élevé. Elles sont pour la plupart colorées : ex : rougeâtre pour les
huiles de cannelle et une variété de thym, jaune pâle pour les huiles de sauge sclarée et de
romarin officinal. Elles sont altérables et sensibles à l’oxydation. Par conséquent, leur
conservation nécessite de l’obscurité et de l’humidité. De ce fait, l’utilisation de flacons en
verre opaque est conseillée (39).

Elles sont constituées de molécules à squelette carboné, le nombre d’atomes de carbone étant
compris entre 5 et 22 (le plus souvent 10 ou 15) (62).

4. Contrôle de qualité

Les huiles essentielles doivent répondre à des normes analytiques, établis par des
commissions nationales et internationales d’experts et imposés par les pays importateurs ou
exportateurs.

Les points de contrôle à effectuer pour se prémunir de la falsification des huiles essentielles et
éviter les confusions entre les différentes espèces concernent l’origine géographique, l’espèce
botanique, l’organe producteur (feuilles, fleurs, fruits, écorces…) et les caractéristiques
physico-chimiques (couleur, odeur, densité et indice de réfraction).

Tout ceci permettra d’utiliser une appellation présente dans la nomenclature botanique et
valable dans le monde entier (63).

L’Institut de Normalisation Scientifique d’Aromatologie INSA a retenu trois critères pour


conférer aux huiles essentielles le label « HEBBD » : Huile Essentielle Botaniquement et
Biochimiquement Définie (60). Il s’agit de :

 L’espèce botanique
 L’organe producteur

27
Dr LAKHDAR L.

 Le chémotype ou chimiotype de la plante


 L’espèce botanique :

Il s’agit du nom latin complet de la plante distillée à l’origine de l’extraction de l’huile


essentielle. Par exemple, dans le terme « lavande », il y a plusieurs espèces dont on extrait des
huiles essentielles différentes. Le nom complet sera composé par conséquent :

- Du genre : ex : lavandula

- D’une épithète qualitative : ex : spica, vera…

- Et parfois de la variété si elle existe : ex : var fragans, étant donné que la composition et les
propriétés des huiles essentielles peuvent varier d’une variété à l’autre. C’est le cas des
eucalyptus où plus de 500 espèces différentes portant toutes le nom de genre Eucalyptus sont
recensées dans le monde (39, 63).

 L’organe producteur (op)

Selon l’organe producteur, l’huile essentielle peut avoir des propriétés et un usage
totalement différents. C’est le cas de l’oranger amer : citrus aurantium var.amara qui
fournit différentes huiles essentielles, l’une à partir de ses feuilles, une autre à partir de ses
fleurs ainsi qu’une essence extraite de l’écorce des zestes de ses fruits. Ces 3 substances
aromatiques diffèrent par leur composition, leur parfum, leurs propriétés médicinales….
(63).

 Le chémotype ou chimiotype de la plante (CT)

Il indique le composant biochimique majoritaire et distinctif présent dans l’huile essentielle.


Il permet ainsi de différencier entre les huiles essentielles extraites d’une même espèce
botanique mais de composition biochimique différente et par conséquent aux propriétés
différentes (39). En effet, deux plantes identiques peuvent produire des essences plus au
moins différentes, selon les conditions de culture : ensoleillement, composants du sol,
saison… (56). Le chémotype est retrouvé grâce à une analyse chromatographique et
spectrométrique identifiant les molécules contenues dans l’huile essentielle. Par exemple,
pour le thym (thymus vulgaris), l’huile essentielle de Thymus vulgaris CT thujanol possède
des propriétés anti-infectieuses avec une action stimulante et régénératrice au niveau

28
Dr LAKHDAR L.

hépatique, alors que l’huile essentielle de Thymus vulgaris CT thymol est antibactérienne mais
hépatotoxique à doses élevées.

5. Les procédés d’extraction des huiles essentielles

La quantité d'huile essentielle contenue dans les plantes est toujours faible, parfois très
faible, voire infime. Il faut parfois plusieurs tonnes de plantes pour obtenir un litre d'huile
essentielle.

L’extraction des huiles essentielles est certainement la phase la plus délicate. Elle a pour but
de capter les produits les plus subtils et les plus fragiles élaborées par le végétal.

Il existe différents procédés d'extraction, mais le choix de la méthode utilisée définit


obligatoirement la nature de l’essence ainsi que son éventuelle utilisation.

L'entraînement par la vapeur ou l'hydrodistillation de la plante fraîche ou sèche reste la


technique la plus utilisée.

On distingue les procédés suivants:

5.1 Extraction par expression à froid

Il s’agit du procédé d’extraction le plus simple et le plus limité. C’est une méthode artisanale
qui est totalement abandonnée. Les plantes sont pressées à froid (notamment les agrumes :
citron, orange, etc.) de l’écorce ou des fruits (64). Cette technique consiste à briser
mécaniquement les poches oléifères de zestes frais d’agrumes pour libérer leur contenu
aromatique. La rupture de la paroi des poches oléifères fait intervenir trois procédés :

- Une technique qui agit sur le fruit entier, elle utilise des machines exerçant une action
abrasive.

- Une technique qui agit sur le fruit sans endocarpe. Elle utilise des machines exerçant
une pression suffisante pour libérer l’essence.

- Un troisième procédé permet d’extraire en une seule opération l’essence et le jus sans
mélanger les deux produits (65).

Le produit obtenu se nomme « essence » et non huile essentielle, car aucune modification
chimique liée à des solvants ou à la vapeur d’eau n’a lieu (39, 60).

29
Dr LAKHDAR L.

5.2 Extraction par distillation et entraînement à la vapeur d’eau

Il s’agit de l’un des procédés d'extraction ou de séparation de certaines substances organiques


les plus anciens, apporté par les Arabes au IXe siècle. Cette opération s'accomplit dans un
distillateur ou « alambic ». Le matériel végétal est supporté par une grille ou une plaque
perforée placée à une distance adéquate du fond de l’alambic, rempli d’eau. Sous l’action de
la chaleur, l’eau se transforme en vapeur et passe à travers les plantes en entraînant les
molécules aromatiques vers un système de refroidissement. La vapeur d’eau chargée ainsi
d’essence retourne à l’état liquide par condensation. Le produit de la distillation se sépare
donc en deux phases distinctes : l’huile et l’eau condensée que l’on appelle eau florale ou
hydrolat (64, 66). Les parties insolubles sont séparées de l’eau par décantation pour donner
l’huile essentielle (65, 66).

5.3 Hydrodistillation ou distillation à l’eau

Le matériel végétal est en contact direct avec l’eau. L’hydrodistillation consiste à immerger
directement le matériel végétal à traiter (intact ou éventuellement broyé) dans un alambic
rempli d’eau qui est ensuite porté à ébullition. Les vapeurs hétérogènes sont condensées sur
une surface froide et l’huile essentielle se sépare par différence de densité (67). Cette méthode
est généralement indiquée pour les huiles essentielles dont les constituants chimiques sont
thermorésistants. Cependant, l’inconvénient majeur de cette méthode est la non maîtrise de la
température du récipient contenant le mélange (eau + organes végétaux) et la modification de
de la couleur, de l’odeur et de la composition de l’huile essentielle au cours de la distillation
(68).

5.4 L’enfleurage

L'enfleurage est une technique qui date de l'Antiquité égyptienne. Elle consiste à déposer des
plantes en particulier les organes fragiles (fleurs d’oranger, pétales de rose) sur une couche de
graisse animale qui se sature en essence. On épuise ensuite le corps gras par l'alcool qui
récupère les senteurs et qui sera ensuite évaporé sous vide (66, 69). Cette technique est
actuellement abandonnée au profit de l’extraction par les solvants en raison de son faible
rendement et de l’importante main d’œuvre qu’elle nécessite (70).

30
Dr LAKHDAR L.

5.5 Extraction par les solvants organiques

Cette méthode est utilisée pour les organes végétaux présentant une concentration en essence
relativement faible ou pour les essences que l’on ne peut extraire par distillation. Etant de
nature huileuse, les essences sont solubles dans les solvants organiques. Un épuisement des
plantes est effectué à l’aide d’un solvant volatil dont l’évaporation laisse un résidu cireux, très
coloré et très aromatique appelé «concrète». Le traitement de cette concrète par l’alcool
absolu conduit à «l’absolue» (66, 71). On utilise comme solvant organique volatil l’hexane,
qui est le plus utilisé actuellement; le benzène très utilisé dans le passé mais interdit pour des
raisons de toxicité ; le propane ; le toluène, etc... (72, 73). L’extraction s’effectue en plusieurs
étapes, on lave la matière avec le solvant deux à trois fois. Il semble que la presque totalité
des produits odorants passe en solution dès la première extraction. Mais, étant donné que la
matière traitée retient une forte proportion de la solution, il est nécessaire de pratiquer des
dilutions successives avec de nouvelles charges de solvant (lavages). La matière épuisée
retient une proportion importante de solvant. Il faut donc concentrer la solution en évaporant
le solvant qui est recyclé pour d'autres lavages. La récupération du solvant atteint couramment
94 à 96 % de la quantité retenue (74). De ce fait une proportion résiduelle de solvants reste
dans les concrètes d’où un risque de toxicité non négligeable (67). Pour cette raison, cette
technique est limitée à l’industrie des parfums.

5.6 Extraction par le CO2

L’originalité de cette technique repose sur le solvant utilisé: il s’agit du CO2 en phase
supercritique. L’extraction consiste à comprimer le dioxyde de carbone à des pressions et à
des températures au delà de son point critique (P=72.8 bars et T= 31.1°C) (35). A l’état
supercritique, le CO2 n’est ni liquide, ni gazeux, et cela lui confère un excellent pouvoir
d’extraction, modulable à volonté en jouant sur la température de mise en œuvre. Les fluides
supercritiques comme le CO2 sont de bons solvants à l'état supercritique, et de mauvais
solvants à l'état gazeux (72). Les avantages de ce procédé sont les suivants :

 Le CO2 est totalement inerte chimiquement, il est naturel, non toxique et peu
coûteux (67, 75) ;
 En fin de cycle, la séparation entre le solvant d'extraction et le soluté pour obtenir
l’extrait est facile (simple détente qui ramène le CO2 à l’état gazeux), avec une
récupération quasi-totale et peu coûteuse (67) ;

31
Dr LAKHDAR L.

 L’extraction des huiles essentielles par le CO2 supercritique fournit des huiles de
très bonne qualité et en temps d’extraction relativement court par rapport aux
méthodes classiques (76).

Cependant l’installation industrielle de ce procédé reste onéreuse, et l’appareillage est encore


envahissant.

En conclusion, il n’existe pas de procédé meilleur que d’autres. Chaque méthode possède sa
propre indication selon le végétal ou la partie du végétal, et l’utilisation du produit obtenu
commande ainsi que l’aspect économique qui est tout aussi important (77).

6. Composition chimique des huiles essentielles


Les huiles essentielles sont des mélanges complexes et variables de constituants appartenant
exclusivement à deux groupes caractérisés par des origines biogénétiques distinctes : les
terpènes volatils et les composés aromatiques dérivés du phénylpropane (67).

On retrouve plus d’un millier de composants chimiques dans les huiles essentielles (66). On
distingue :

 Les composés terpéniques :

Il s’agit d’une famille de composés largement répandus dans le règne végétal. Ils sont formés
par la combinaison de 5 atomes de carbone (C5) nommée : isoprène (78) (Fig 1).

Fig 1 : Structure de l’isoprène (C5H8)

32
Dr LAKHDAR L.

Ils sont classés selon (79) :

• leurs fonctions : alcools (géraniol, linalol), esters (acétate de linalyle), aldéhydes (citral,
citronellal), cétones (menthone, camphre, thuyone), éthers-oxydes (cinéole) ;

• leur structure : linéaire (farnésène, farnésol) ou cyclique : monocyclique (humulène,


zingiberène), bicyclique (cadinène, caryophyllène, chamazulène) ou tricyclique (cubébol,
patchoulol, viridiflorol).

Il convient à souligner que seuls les terpènes de faible masse moléculaire (mono – et
sesquiterpènes) sont rencontrés dans les huiles essentielles (67) leur conférant un caractère
volatil et des propriétés olfactives (80) (Fig 2).

 Monoterpènes :

Ils sont constitués par le couplage de deux unités isopréniques (C10) et forment 90% des
huiles essentielles avec une grande diversité de structures (78). Ils comportent plusieurs
fonctions (74):

Carbures: peuvent être de structure acyclique, monocyclique ou bicyclique :


- Acyclique: ex : « myrcene », « ocimene », etc.
- Monocyclique: ex : « terpinenes », « p-cimene », « phellandrenes », etc.
- Bicyclique: ex : « pinenes », « camphene », « sabinene », etc.
Ex : Huile essentielle de térébenthine : contient « alpha-pinène » et « camphene ».
Alcools:

- Acyclique: ex: « geraniol », « linalol », « citronellol », « lavandulol », « nerol », etc.


- Monocyclique: ex: « menthol », « a-terpineol », « carveol »
- Bicyclique: ex: « borneol », « fenchol », « chrysanthenol », « thuyan-3-ol », etc.
Ex: Huile essentielle de coriandre : contient « linalol ».

Aldehydes:
- Acyclique: ex : « geranial », « neral », « citronellal », etc.
Ex : Huile essentielle de citronnelle : contient « citral » et « citrannal ».

33
Dr LAKHDAR L.

Cétones:
- Acyclique:ex : « tegetone », etc.
- Monocyclique: ex : « menthones », « carvone », « pulegone », « piperitone », etc.
- Bicyclique: ex : « camphor », « fenchone », « thuyone », « ombellulone »,
« pinocamphone », « pinocarvone », etc.

Ex: Huile essentielle de sauge : contient « thuyone ».

Esters:
- Acyclique: linalyl acetate or propionate, citronellyl acetate, etc.
- Monocyclique: menthyl or a-terpinyl acetate, etc.

- Bicyclique: isobornyl acetate, etc.


Ex: Huile essentielle de menthe bergamote : contient « acétate de linalyle ».
Ethers: ex : « 1,8-cineole », « menthofurane », etc.
Ex : Huile essentielle d'eucalyptus globulus : contient « eucalyptol ».

Peroxydes: ex : « ascaridole », etc.

Ex : Huile essentielle de chénopode : contient « ascaridol ».

Phénols: ex : « thymol », « carvacrol », etc.

Ex : Huile essentielle de thym : contient « thymol ».

 Sesquiterpènes :

Ils sont formés par l’assemblage de trois unités isopréniques (C15). Cependant leur structure
ainsi que leur fonction restent similaires à celles des monoterpènes (78).

 Composés aromatiques dérivés du phénylpropane

Ils sont beaucoup moins fréquents dans les huiles essentielles que les composés terpéniques.
Ils comprennent :

Aldéhyde: « cinnamaldehyde », ex : huile essentielle de cannelle


Alcool: « cinnamic alcohol »
Phénols: « chavicol », « eugénol », ex: huile essentielle de girofle (eugénol)

34
Dr LAKHDAR L.

Dérivés méthoxy: « anéthole », « elémicine », « estragole », « methyleugénols », ex :


huile essentielle de fenouil (anéthole)
Composés de méthylène dioxy: « apiole », « myristicine », « safrole », ex : huile
essentielle de persil (apiole)

35
Dr LAKHDAR L.

Fig. 2: Structure chimique de certains composés des huiles essentielles (78)

36
Dr LAKHDAR L.

7. Les méthodes d’analyse des huiles essentielles

Quelque soit le domaine d’utilisation des huiles essentielles (parfumerie, cosmétique,


industrie pharmaceutique et agroalimentaire), une parfaite connaissance de leur composition
chimique est nécessaire pour en contrôler la qualité et y déceler une éventuelle spécificité en
vue de leur valorisation. Ainsi l’analyse des huiles essentielles, qui consiste en des méthodes
de séparation et d’identification des composants, reste une étape importante. Cependant, elle
demeure une opération délicate nécessitant la mise en œuvre de diverses techniques (81).

La chromatographie est le procédé fréquemment utilisé pour séparer les constituants des
huiles essentielles. Elle se base sur les différences d'affinités des substances à analyser à
l'égard de deux phases, l'une stationnaire ou fixe, l'autre mobile. La séparation des composants
entraînés par la phase mobile, résulte soit de leurs adsorptions et désorptions successives sur
la phase fixe, soit de leurs solubilités différentes dans chaque phase (82). Plusieurs méthodes
existent :

 Chromatographie sur couche mince (CCM)


Il s’agit d’une technique de routine utilisée pour l’analyse rapide de fractions obtenues à la
suite d’une séparation initiale. Elle repose principalement sur des phénomènes d'adsorption.
Après que l'échantillon ait été déposé sur la phase stationnaire, fixée sur une plaque de verre
ou sur une feuille semi-rigide en plastique ou en aluminium, les substances migrent,
entraînées par la phase mobile composée d’un ou de plusieurs solvants. Ensuite, le repérage
des molécules s’effectue soit par ultra-violet (UV), soit par un colorant spécifique ou encore
par exposition aux vapeurs d’iode (83). Cette technique, beaucoup moins performante que la
chromatographie en phase gazeuse, peut être utilisée en routine pour le contrôle de qualité des
huiles essentielles (67).
 Chromatographie en phase gazeuse (CPG)

C’est de loin la technique la plus utilisée pour les huiles essentielles. Elle permet
l’individualisation des constituants, leur quantification et le calcul de leurs indices de
rétention (Ir). Le principe est basé sur la séparation des différents solutés gazeux par
migration différentielle le long de la phase stationnaire. La phase mobile est un gaz (hélium,
azote, argon ou hydrogène), appelé gaz vecteur (84).

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Dr LAKHDAR L.

 Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de


masse (GPC/SM)

Le but de combiner entre la chromatographie en phase gazeuse et la spectrométrie de masse


CPG-SM, après séparation chromatographique, est d’ajouter à la chromatographie une
deuxième dimension analytique (85). Le principe consiste à transférer les composés séparés
par chromatographie en phase gazeuse par la phase mobile (le gaz vecteur) dans le
spectromètre de masse au niveau duquel, ils vont être fragmentés en ions de masse variables
dont la séparation sera en fonction de leur masse (67, 86). L’identification est ensuite réalisée
par comparaison des indices de rétention (Ir) et des données spectrales (spectres de masse) des
constituants individualisés avec les caractéristiques de produits de référence contenus dans
des bibliothèques de spectres (87).

 La chromatographie liquide à haute performance (CLHP)


Cette technique est indiquée pour étudier les constituants non volatils des concrètes et des
absolues ou pour effectuer des préfractionnements. Elle peut être couplée également à un
analyseur de masse (67).
La chromatographie liquide à haute performance utilise une phase stationnaire très fine et une
phase mobile liquide circulant sous l’effet d’une haute pression. Après la séparation des
différents constituants de l’échantillon, un calculateur assure l’acquisition et le traitement des
données (88).
 La Résonnance Magnétique Nucléaire RMN
Parmi toutes les techniques spectroscopiques, la RMN est la technique de choix pour la
caractérisation des molécules organiques ; elle permet l’accès à des informations concernant
le squelette et la fonctionnalisation des molécules (89).
L’originalité de la RMN par rapport aux autres techniques spectroscopiques réside dans le fait
d’apporter une information précise et individuelle sur la très grande majorité des atomes
constitutifs de la molécule, de permettre l’identification des connexions entre atomes des
diverses entités tout en les situant dans l’espace les uns par rapport aux autres (90).

8. Toxicité des huiles essentielles


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Dr LAKHDAR L.

Bien que d’origine naturelle, les huiles essentielles peuvent se révéler dangereuses pour la
santé. Il est ainsi important de connaître le produit, le choisir selon des critères qualificatifs
rigoureux (produit de qualité non falsifié, non contaminé par des pesticides), de respecter
scrupuleusement les doses et de choisir le mode d’administration adéquat, et ce afin d’éviter
la survenue d’effets indésirables, voire même des interactions avec d’autres médicaments.
Ainsi, les huiles essentielles peuvent s’avérer allergisants, photosensibilisants, cytotoxiques,
irritants, néphrotoxiques, hépatotoxiques, neurotoxiques…

On distingue les toxicités suivantes :

 Toxicité par voie orale :

La majorité des huiles essentielles couramment utilisées présentent une toxicité par voie orale
faible avec des doses létales à 50% (DL50) supérieures à 5 g/kg. Cependant, la Sarriette et
l’Origan présentent une toxicité élevée autour des 1.4 g/kg (données observées chez
l’animal), tandis que les plus toxiques sont les huiles essentielles de Boldo (0,13 g/kg), de
Chénopode (0,25 g/kg), de Thuya (0,83 g/kg), ainsi que l’essence de moutarde (0,34 g/kg)
(67). L’eugénol, l’un des constituants du Thym, peut s’avérer hépatotoxique et même
entraîner une insuffisance rénale chez l’enfant à doses élevées (10 ml) (91). En effet, les
accidents les plus graves sont généralement observés chez les enfants suite à l’ingestion de
quantités importantes d’huiles essentielles.

 Toxicité dermique :

L’usage des huiles essentielles en application locale, en parfumerie ou en cosmétique, peut


générer des irritations, allergies voire photosensibilisation. C’est le cas de l’huile essentielle
de Thym, d’Origan, de la Sarriette qui sont connues pour leur pouvoir irritant et agressif,
l’huile essentielle de Cannelle qui est dermocaustique et allergisante pour les terrains
sensibles, et les essences d’agrumes (pamplemousse, citron…) qui sont photosensibilisantes
par des réactions épidermiques après exposition au soleil (92).

 Cytotoxicité :

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Dr LAKHDAR L.

Certaines huiles essentielles peuvent s’avérer cytotoxiques sur les cellules animales et
humaines. En effet, il a été démontré que les huiles essentielles d’Origan, de différentes
variétés, présentent une forte cytotoxicité sur des cellules humaines cancéreuses (93, 94).
Egalement, il a été démontré que les huiles essentielles de Thym et de Lavande, selon la phase
dans laquelle elles sont mises en contact (phase liquide ou gazeuse), sont cytotoxiques sur des
cellules animales (hamster) (95).

 Neurotoxicité :

Certaines huiles essentielles peuvent être convulsivantes et abortives suite à une utilisation
prolongée. C’est le cas des huiles essentielles à thuyones (Thuya, Absinthe, Sauge officinale)
qui sont neurotoxiques (92, 96).

9. Activité antimicrobienne des huiles essentielles

Les propriétés médicinales des huiles essentielles sont nombreuses : antispasmodique,


expectorant, rafraîchissant, diurétique, antiseptique….

Cependant, dans ce travail, nous allons nous limiter à leurs propriétés antimicrobiennes qui
constitueront l’essentiel de notre étude de recherche.

Les vertus antimicrobiennes des huiles essentielles sont bien connues et bien documentées. En
effet, de nombreux travaux de recherche ont mis en évidence leur puissante activité
antiseptique agissant aussi bien sur les bactéries, les champignons pathogènes que les virus
(97- 99) leur conférant ainsi diverses indications thérapeutiques.

9.1 Activité bactéricide et bactériostatique

L’activité antibactérienne des huiles essentielles a été la plus étudiée. On distingue deux
sortes d’effets des huiles essentielles sur ces microorganismes :

- Effet bactéricide (bactéricidie) : exerçant une activité létale

- Effet bactériostatique (bactériostase) : entraînant une inhibition de la croissance.

L’activité bactériostatique est souvent plus assimilable aux huiles essentielles que l’activité
bactéricide. Cependant il a été démontré que certains constituants chimiques des huiles

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Dr LAKHDAR L.

essentielles ont des propriétés bactéricides (100-103). En effet, des dommages au niveau des
cellules de différents microorganismes ont été rapportés, illustrés par microscopie
électronique. Citons l’effet bactéricide des huiles essentielles riches en monoterpénols et en
phénols sur Staphylococcus aureus (86), ou encore celui de l’Origanum compactum sur
Escherichia coli (104).

Toutefois, cette action bactéricide des huiles essentielles sur la cellule bactérienne demeure
encore insuffisamment élucidée (105). Plusieurs mécanismes seraient mis en jeu (78):

- Précipitation des protéines et des acides nucléiques (106).

- Inhibition de la synthèse des macromolécules (AND, ARN, protéines et peptido-glycanes


(107).

- Inhibition de la perméabilité membranaire sélective (108) et détérioration membranaire.

- Inhibition de la glycolyse et déplétion potassique (109).

- Modification de la morphologie de la cellule bactérienne (110).

- Absorption et formation d’un film autour de la cellule bactérienne avec inhibition des
processus de respiration, d’absorption et d’excrétion (106).

9. 2 Facteurs influençant l’activité antimicrobienne des huiles essentielles

L’efficacité antimicrobienne des huiles essentielles dépend de deux principaux paramètres :


l’huile essentielle et sa composition chimique d’une part, et le microorganisme (type,
structure…) d’autre part (111).

9.2.1 Activité liée à la composition chimique :

L’activité des huiles essentielles est souvent réduite à l’activité de ses composés majoritaires,
ou ceux susceptibles d’être actifs. Toutefois, les composés minoritaires pourraient agir de
manière synergique (112).

De nombreuses études ont mis en évidence une activité antimicrobienne qualitativement


similaire entre les huiles essentielles et leurs composés chimiques testés isolément. Cependant
il existe des différences quantitatives. En effet, il a été prouvé que l’effet antimicrobien des
huiles essentielles est supérieur à celui de ses composés majoritaires testés séparément (112,
113). Et selon l’étude de Lambert et al. 2001 (114), l’association des principaux composés

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Dr LAKHDAR L.

actifs agirait de façon synergique en potentialisant l’action antimicrobienne de l’huile


essentielle.

Les composés chimiques connus pour leur efficacité antimicrobienne et leur large spectre sont
les phénols (thymol, carvacrol et eugénol), les alcools, (α-terpineol, terpinen-4-ol, linalol), les
aldéhydes, les cétones et plus rarement les carbures (115, 116).

Les phénols, dont le thymol et l’eugénol, sont responsables de l’activité bactéricide des huiles
essentielles qui en contiennent (104, 114, 117). Ils produisent des dégâts irréversibles au
niveau de la membrane (118). Cependant, il est à signaler que les phénols seuls ne sont pas
responsables de l’intégralité de l’activité des huiles essentielles; les autres composés
chimiques doivent également être pris en compte (115).

Les alcools sont généralement plus connus pour leur activité létale que bactériostatique sur les
cellules végétatives, en dénaturant les protéines (116).

Les aldéhydes, fortement électronégatif à double liaison, deviennent de puissants agents


antimicrobiens en réagissant avec les composés nitrés vitaux (protéines et acides nucléiques)
des bactéries (86, 116).

9.2.2 Activité liée au microorganisme

Une huile essentielle peut être biocide vis-à-vis de certaines souches, biostatique vis-à-vis
d’autres ou encore n’avoir aucun effet. Ceci peut être lié au type de microorganisme (à Gram
positif ou à Gram négatif), à sa forme planctonique ou en biofilm, à son métabolisme et à sa
résistance.

En effet, les bactéries à Gram positif seraient plus résistantes aux huiles essentielles que les
bactéries à Gram négatif (119, 120).

Par ailleurs, l’activité antimicrobienne des huiles essentielles diffère selon que la bactérie croît
en forme planctonique ou au sein d’un biofilm bactérien.

La résistance bactérienne aux huiles essentielles, comme pour tout agent antimicrobien,
semble être liée à la formation du biofilm. En effet, un isolat clinique récent peut montrer une
résistance augmentée, pouvant provenir des interactions avec les cellules de l’hôte (121),
tandis que les microorganismes évoluant sous forme planctonique sont plus susceptibles
(122).

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Dr LAKHDAR L.

9. 3 Méthodes de détermination de l’activité antimicrobienne des huiles


essentielles in vitro :

La détermination du pouvoir antimicrobien des huiles essentielles fait appel à plusieurs


techniques expérimentales. Cependant, des difficultés pratiques liées à l'insolubilité des
constituants des huiles essentielles dans l'eau, de leur volatilité, de la nécessité de les tester à
de faibles concentrations et des problèmes de standardisation des méthodes, peuvent avoir une
influence sur les résultats. Les différents protocoles peuvent ainsi être classés selon :

1. Le milieu dans lequel se fait la diffusion de l’huile essentielle, soit liquide, solide ou
gazeux,

2. La nature du contact de l’huile essentielle avec le germe : diffusion sur disque, en puits,
en solution alcoolique ou dispersion dans un émulsifiant.

Une première étape consiste à faire un « screening » ou une sélection des huiles ayant un
effet antimicrobien potentiel. Il s’agit d’une étude préliminaire qualitative.

Une seconde étape consiste à calculer quantitativement le degré d’activité antimicrobienne


des huiles essentielles sélectionnées, et ce en déterminant la Concentration Minimale
Inhibitrice (CMI) et la Concentration Minimale Bactéricide (CMB) de ces huiles.

La CMI est définie comme étant la concentration la plus faible d'un agent antimicrobien qui
inhibe la croissance visible d'un micro-organisme après incubation, et la CMB comme la plus
faible concentration d'antimicrobien qui tue 99,9% des microorganismes après sous-culture
sur milieu sans antibiotique (123, 124).

9.3.1 Techniques de screening des huiles essentielles:

9.3.1.1 Aromatogramme

C’est une méthode de mesure in vitro du pouvoir antibactérien des huiles essentielles (125).
Cet examen est équivalent à un antibiogramme où les antibiotiques sont remplacés par des
essences préalablement sélectionnées et reconnues. Il s'agit d'une méthode en milieu gélosé à
l'agar réalisée dans une boîte de Pétri. Le contact se fait par l'intermédiaire d'un disque de
papier (de cellulose) de 6 mm sur lequel on dispose une quantité donnée d'huile essentielle

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Dr LAKHDAR L.

(10 µl) (126). Après ensemencement et incubation, on mesure le diamètre des zones
d’inhibition.

9.3.1.2 Technique de diffusion en puits :

Un puits (d’environ 6mm) est creusé au centre de la gélose dans lequel sera coulée une
quantité d’huile essentielle pure ou diluée. Après incubation, des zones d’inhibition de
croissance bactérienne sont obtenues (pour les huiles actives) et mesurées (127).

Pour ces 2 techniques, la sensibilité du germe testé peut être évaluée selon le diamètre
d’inhibition obtenu. En effet, la sensibilité d’un germe est nulle pour un diamètre inférieur ou
égal à 8 mm. Elle est limitée pour un diamètre compris entre 8 et 14 mm, et moyenne pour un
diamètre entre 14 et 20 mm. Pour un diamètre supérieur ou égale à 20 mm le germe est très
sensible (128).

9.3.2 Techniques de détermination de la CMI des huiles essentielles

9.3.2.1Techniques de diffusion en milieu solide :

L’huile essentielle est mélangée aux concentrations désirées avec le milieu gélosé liquéfié par
simple agitation manuelle. Après refroidissement, on ensemence et on incube (129).

L’adjonction d’un émulsifiant (Tween 80), inerte, stable et dépourvu d’action synergique
antibiotique, peut être réalisée pour améliorer la solubilité de l’huile essentielle et sa diffusion
dans la gélose (130). Ainsi, l’huile essentielle est préparée dans une solution de Tween 80 à la
concentration désirée. Le mélange est agité manuellement pendant 10 minutes, puis ajouté au
milieu gélosé liquéfié. L’ensemble est coulé en boîte de pétri. L’ensemencement est effectué
après refroidissement de la gélose.

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Dr LAKHDAR L.

9.3.2.2 Techniques de diffusion en milieu liquide

Test de microdilution : (Carson et al. 1995) (131)

L’incorporation de l’huile essentielle dans le milieu de culture liquide se fait en utilisant un


émulsifiant (Tween 80) pour préparer les solutions de l’huile essentielle à la concentration
désirée. La détermination de l’activité antimicrobienne de l’huile essentielle se fait au
moyen d’une microplaque de 96 puits. La détermination de la CMI est réalisée en faisant
appel à un indicateur de croissance en solution (Triphényl Tétrazolium Chloride) (TTC). La
croissance bactérienne est indiquée par l’apparition d’une couleur rouge de la solution
témoignant de la réduction ou la précipitation du TTC. La CMI est ainsi déterminée par le
dernier puits de la microplaque, par ordre décroissant de concentration, qui ne montre aucun
changement de couleur. La CMB est calculée en transportant 10 µl des puits ne montrant pas
de croissance bactérienne sur un milieu solide. La plus faible concentration tuant 99,9% des
micro-organismes en culture sur ce mileu correspond à la CMB.

Test de macrodilution : (Onawunmi 1989) (132)

Le principe est le même que celui du test de microdilution, sauf qu’il est effectué dans des
tubes contenant l’huile essentielle, à différentes concentrations, incorporée dans un bouillon
de culture liquide. La CMI est déterminée au niveau du dernier tube ne montrant aucune
croissance microbienne visible.

9.3.2. 3 Techniques de diffusion en phase vapeur

Méthode des micro-atmosphères : (Kellner et Kobert 1954) (133) :

Le disque imprégné d’essence est disposé au centre géométrique du couvercle de la boîte de


pétri et non plus au contact avec la gélose. La boîte est hermétiquement fermée. Il se produit
une évaporation des substances volatiles dans l'enceinte de la boîte. La lecture des résultats de
ce test porte sur la croissance ou non de l’inoculum, se traduisant par un halot qui sera mesuré
par un pied à coulisse. Cette méthode ne quantifie pas l'activité antimicrobienne réelle des
huiles essentielles, elle met en évidence seulement la sensibilité du microorganisme testé aux
constituants volatils à la température d'incubation.

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Dr LAKHDAR L.

Conclusions du chapitre :
Les huiles essentielles sont des substances naturelles complexes, possédant des
caractéristiques physico-chimiques bien définies, et répondant à des critères de qualité qu’il
faut connaitre pour éviter tout risque de toxicité qui peut se révéler dangereuse pour la santé.
Par ailleurs, ces produits présentent une grande variabilité de leurs constituants chimiques,
leur attribuant de nombreuses propriétés médicinales et biologiques qu’il convient de
connaître et de valoriser. Leur activité antimicrobienne, constituant une de leurs grandes
vertus, fait l’objet aujourd’hui de nombreux travaux de recherche, en testant ces huiles sur
différents microorganismes (bactéries, champignons, virus…), faisant ainsi de ces extraits
naturels des agents antimicrobiens potentiels. Dans notre présent travail, le pouvoir
antimicrobien d’huiles essentielles Marocaines sélectionnées sera mis en évidence sur une
bactérie orale, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, qui est un pathogène complexe avec
des particularités génétiques, culturaux et pathogéniques liées des facteurs de virulence qu’il
convient de connaître. Ces données seront détaillées dans le Chapitre III de notre travail.

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Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE III : AGGREGATIBACTER ACTINOMYCETEMCOMITANS

La destruction des tissus de soutien de la dent (tissu conjonctif, os alvéolaire), connue sous le
nom de « parodontite », représente l’une des maladies infectieuses les plus répandues à travers
le monde. Il s’agit d’un processus inflammatoire induit par des dépôts microbiens ou
« biofilm » colonisant la surface dentaire le long du sillon gingivo-dentaire (134).

Une forme particulière, « la parodontite agressive », est caractérisée par une progression
rapide et sévère des lésions, apparaissant souvent à un âge précoce (135). On distingue 2
formes : localisée et généralisée. Une prévalence significativement élevée de ces maladies a
été enregistrée en Afrique du Nord et plus précisément au Maroc où elle constitue un réel
problème de santé publique (136). En effet, un taux de 7,6 % a été rapporté par Haubek (136)
dans une population âgée de 12 à 18 ans.

Les parodontites agressives sont des maladies à étiologie multifactorielle : bactérienne,


immunologique et environnementale (137- 141). Néanmoins, depuis des décennies, il est bien
établi que l’étiologie bactérienne constitue la principale cause des maladies parodontales.
Plusieurs études ont mis en évidence, dans les lésions des patients affectés vivant ou
originaires du Maroc, la présence d’une bactérie, Aggregatibacter actinomycetemcomitans,
particulièrement le clone JP2, fortement incriminé dans l’initiation de ces parodontites
agressives (142). La taxonomie, les aspects culturaux, l’épidémiologie les particularités
génétiques et pathogéniques de ce pathogène seront décrits ci-après.

1. Taxonomie

Bacterium actinomycetemcomitans a été décrit par Klinger en 1912 (143) comme une bactérie
à Gram négatif, anaérobie facultative, coccobacille, isolée à partir de lésions
actinomycotiques. Elle a été reclassée en « Actinobacillus actinomycetemcomitans » par
Topley & Wilson 1929 (144), dans le genre Actinobacillus en raison d’une faible
ressemblance avec Actinobacillus lignieresii (145). Cependant, plus tard une similitude
phénotypique de cette bactérie avec Haemophilus aphrophilus a permis une nouvelle
affiliation génique par Potts et al. 1985 (146) dans le genre Haemophilus.

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Dr LAKHDAR L.

Récemment, le nom de « Aggregatibacter actinomycetemcomitans », appartenant à la famille


des Pasteurellaceae (147), fut attribué à cette bactérie, selon la nouvelle classification de
Nørskov-Lauritsen N. et Kilian M. en 2006 (148).

2. Caractéristiques culturales et morphologiques

A.actinomycetemcomitans peut être isolé à partir d’un échantillon clinique de la plaque sous-
gingivale, en utilisant un milieu sélectif tel : Tryptic soy-serum-bacitracin-vancomycine agar
(TSBV) (149) ou Dentaid-1 (150) (Fig 3). Il s’agit de coccobacille (Fig 4) (151) à Gram
négatif (Fig 5), pouvant se produire isolément, en deux ou en petits groupes. Anaérobie
facultatif, il se développe aussi bien en milieu aérobie qu’anaérobie sous une concentration de
5% de CO2. Après 24h d’incubation à 37°C, les colonies sur une gélose au sang cuit sont
petites, avec un diamètre de 0,5 mm, mais ne dépassant pas 1–2 mm après 48h (Fig 6). Lors
du premier isolement, les colonies sont de texture rugueuse et adhérente avec un motif opaque
au centre, en forme d’étoile (152) (Fig 7 et 8). Les cycles successifs de repiquage in vitro, sur
milieu solide, peuvent conduire à la perte de cette morphologie, et la transformation en une
surface lisse et non adhérente de la colonie. La croissance en culture est lente, nécessitant 2 à
5 jours. Selon Slots 1982 (153), tous les isolats de A. actinomycetemcomitans sont
indépendants du facteur X (Hémine) ou V (NAD) pour leur croissance in vitro. Ils sont
oxydase négatif, catalase positif, réduisant le nitrate et capable de fermenter le glucose et pas
le lactose (154).

Fig 3: Isolement de A.actinomycetemcomitans sur Fig 4: Aspect en coccobacilles en


milieu sélectif (Dentaid 1) ((Laboratoire de miccrographie électronique à
Microbiologie, Faculté de Médecine et de balayage (151)
Pharmacie, Université Mohammed V, Rabat)

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Dr LAKHDAR L.

Fig 5: Aspect en microscopie optique Fig 6: Aspect des colonies sur


après coloration de Gram (Service de gélose au sang cuit (Laboratoire
Bactériologie, Hôpital Militaire de Recherche et Biosécurité (P3),
Mohammed V, Rabat) Hôpital Militaire Mohammed V),
Rabat

Fig 7: Aspect des colonies de Fig 8: Aspect des colonies avec un motif
A.actinomycetemcomitans avec motif opaque au opaque au centre:
centre lors de la 1ère mise en culture sur gélose au A: en forme d’étoile sur colonie lisse
sang cuit (Laboratoire de Recherche et Biosécurité B: en forme circulaire ou ellipsoïdale sur
(P3), Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat) colonie rugueuse (152)

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Dr LAKHDAR L.

3. Caractéristiques phénotypiques
Des études génétiques ont démontré une hétérogénéité génétique dans l’espèce. En effet, des
souches virulentes et non-virulentes de A. actinomycetemcomitans peuvent exister.
Actuellement, six sérotypes (a-f) de A. actinomycetemcomitas sont connus (154-156).
Cependant, la plupart des sujets sont infectés par un seul sérotype (157). Le sérotype b semble
être le plus virulent. En effet, une augmentation des niveaux sériques d’anticorps spécifiques
(Ig G) chez les patients atteints de parodontites agressives localisées a été associée à la
présence de ce sérotype (b) (158,159). Ce dernier possède un clone particulier JP2, qui semble
être fortement impliqué dans la pathogénie des lésions parodontales chez les adolescents et les
jeunes adultes, notamment ceux d’origine marocaine (160-163).

 Le clone JP2 :

Les méthodes de détection PCR (Polymerase Chain Reaction) ont permis de mettre en
évidence, parmi certaines souches d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans, une délétion
d’un fragment d’ADN de 530 pb dans la région promotrice de l'opéron (ltx) du gène codant
pour la leucotoxine (Fig 9) (161), toxine produite par la bactérie et l’implicant dans
l’étiologie et la pathogénie des parodontites agressives. Il s’agit du clone JP2, qui possédant
cette caractéristique génotypique serait ainsi à l’origine d’une production excessive de cette
leucotoxine et associé à un risque élevé de développement de ces maladies parodontales
destructrices. Par conséquent, on parle de souche d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans
clone JP2 hautement leucotoxique. Quant aux autres souches de Aa de sérotype b ne
possédant pas ce clone particulier (JP2) sont désignées de souches de clone non-JP2 peu
leucotoxiques.

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Dr LAKHDAR L.

Souche clone JP2

Souche clone non-JP2

Fig 9 : Illustration de la délétion du fragment d’ADN 530 pb dans la région promotrice de


l'opéron (ltx) concernant la souche de Aa clone JP2 entraînant un raccourcissement du
fragment en comparaison avec celui d’une souche de Aa non-JP2 (161)

4. Pathogénie

Au cours de ces dernières années, de nombreuses études et travaux de recherche ont été
conduits sur Aa, avec ses différents sérotypes, pouvant être associés à la santé parodontale, à
différentes formes de parodontites ou encore impliqués dans la pathogénie d’infections
extraorales (164, 165).

D’après Van Winkelhoff et Slots 1999 (166), le Aa est une bactérie orale exogène, pour les
raisons suivantes:
- Il est rarement retrouvé chez les patients à parodonte sain

- Possibilité de transmission du pathogène

- Importante réponse de l’hôte contre l’infection par cet organisme

- Capacité d’un traitement approprié à éliminer la bactérie de la cavité buccale.

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Dr LAKHDAR L.

4.1 Implications dans les parodontites agressives:

A. actinomycetemcomitans serait fortement incriminée dans le processus de destruction


tissulaire liée aux maladies parodontales sévères, notamment aux parodontites agressives.

En effet, des études à travers le monde ont confirmé l’implication pathogénique de ce


pathogène (138, 142, 165). Et au Maroc, une série d’études prospectives réalisées par Haubek,
en collaboration avec le Département de Parodontologie de la Faculté de Médecine Dentaire
de Rabat (136, 160, 162, 163, 167, 168-170) a permis de mettre en évidence une forte
association entre des taux élevés de Aa et des lésions parodontales progressives dans les
parodontites agressives. Ces recherches ont ainsi confirmé l’implication du clone JP2 du A.
actinomycetemcomitans, présent de façon endémique au Maroc, en tant qu’agent étiologique
important dans l’initiation et la progression des lésions associées à la parodontite agressive
chez les adolescents marocains. Cependant, davantage d’études sont nécessaires pour évaluer
la relation causale de cette association.

Néanmoins, A. actinomycetemcomitans joue un rôle majeur dans la pathogénèse des


parodontites agressives par différents mécanismes :

- Des facteurs de virulence : qui caractérisent ce pathogène et confirme son implication


dans l’étiopathogénie de ces pathologies.
- Transmisssion intra-familiale du pathogène : également incriminée dans la
pathogénèse des parodontites agressives.

4.1.1 Facteurs de virulence

A.actinomycetemcomitans possède de nombreux facteurs de virulence qui contribuent à la


colonisation et la pathogenèse de ce germe. En effet, ces facteurs lui permettent de coloniser
les zones sous-gingivales et d’envahir les tissus parodontaux, de perturber les mécanismes
homéostatiques ou protecteurs de l’hôte et échapper aux mécanismes de défense
antibactériens de ce dernier, d’initier la destruction du tissu conjonctif et d’interférer avec la
réparation des tissus (171-174). Ces facteurs de virulence peuvent ainsi agir directement en
initiant la destruction tissulaire ou indirectement en inhibant les réponses de l’hôte.

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Dr LAKHDAR L.

 Action directe : destruction tissulaire

Certains facteurs de virulence de A. actinomycetemcomitans ont la propriété de détruire les


tissus parodontaux ou d'altérer leur réparation.

L’adhésion bactérienne est la première étape dans le processus d’invasion cellulaire. Elle est
médiée par des adhésines, lipopolysaccharides, ou fimbriae (175). A.actinomycetemcomitans,
exprime à sa surface des lipopolysaccharides (LPS), molécules prédominante sur la surface
bactérienne et importante pour la viabilité et la stabilité de la membrane des bactéries à Gram
négatif (176). Il a été démontré que les LPS seraient impliqués dans la sécrétion d’autres
facteurs de virulence (177-179) et dans la régulation de leurs activités biologiques (180-182).
Ils auraient également pour rôle de stimuler la résorption osseuse et la production de
cytokines et médiateurs de l’inflammation par les macrophages tels que l’IL-1, TNF, et les
PGE2, qui participent aux réactions biologiques de destruction tissulaire (183). Les adhésines,
également produits par A.actinomycetemcomitans jouent un rôle important dans l’adhérence
bactérienne et les intéractions avec les cellules épithéliales gingivales (184, 185). Elles
permettent la fixation à des récepteurs spécifiques sur la muqueuse buccale et le biofilm
dentaire (175) facilitant ainsi le processus d’invasion tissulaire. D’autres facteurs de virulence
retrouvés chez le Aa sont également incriminés dans la destruction des tissus de l’hôte tels que
les collagénases qui dégradent le collagène du tissu conjonctif (183) et les facteurs
cytotoxiques qui empêchent la croissance des fibroblastes, par diminution de la synthèse
d'ADN et d'ARN (186). Ces derniers inhiberaient la réparation des lésions parodontales, en
altérant la production du collagène.

 Action indirecte: Evasion aux défenses de l’hôte

A. actinomycetemcomitans possède de nombreux facteurs de virulence lui permettant de


coloniser les zones sous-gingivales et d’échapper aux mécanismes de défense antibactériens
de l’hôte. Il a été démontré que A. actinomycetemcomitans est capable d’envahir les tissus de
l’hôte en passant à travers les cellules épithéliales pour se retrouver dans le tissu conjonctif
sous-jacent (187-189). Cette invasion intracellulaire peut isoler cette bactérie de façon à la
rendre plus difficile à détecter par le système immunitaire, et échapper à l’éradication par le
traitement mécanique conservateur (détartrage et débridement parodontal).

53
Dr LAKHDAR L.

D’autres facteurs de virulence caractérisent également A.actinomycetemcomitans et sont


impliqués dans la perturbation des mécanismes de défense de l’hôte tels que: les toxines
comprenant essentiellement : la leucotoxine et la toxine cytolétale de distension (TCD).

La leucotoxine a été la 1ère exotoxine de A.actinomycetemcomitans identifiée (190, 191) et


représente un facteur de virulence majeur. Elle est composée génétiquement d’un groupe de
quatre gènes responsable de la capacité du microorganisme à tuer les polynucléaires humains
(191-194). Selon la variation dans la régulation de transcription de ces gènes, les souches
leucotoxiques de A.actinomycetemcomitans seront classées en souches hautement ou peu
leucotoxiques.

Les souches hautement leucotoxiques feront l’objet de notre présent travail, telles la souche
de sérotype b, clone JP2. Elles sont caractérisées par une délétion de 530 pb dans la région
promotrice de l'opéron du gène de la leucotoxine, résultant en une production augmentée de la
toxine (195). Cette leucotoxine induit une nécrose voire une apoptose des cellules cibles (178,
179, 196-199), incluant les neutrophiles, les macrophages (200), les lymphocytes et les
érythrocytes (201-203), ainsi que les cellules endothéliales (204).

La toxine cytolétale de distension (TCD) est une autre toxine exprimée par
A.actinomycetemcomitans. Elle est également impliquée dans l’intéraction avec le système
immunitaire (205, 206) et dans des dégâts au niveau des cellules de la barrière épithéliale
(207). A.actinomycetemcomitans est la seule espèce bactérienne orale connue pour produire
cette toxine (208). Plusieurs études supportent le rôle important que jouerait la TCD dans la
pathogénèse des parodontites agressives (209-212). En effet, la TCD provoque une apoptose
des lymphocytes ainsi qu’une perturbation de la fonction des macrophages (phagocytose et
sécrétion des cytokines) (213, 214). En outre, il a été démontré que la TCD cause des
dommages structuraux au niveau de l’épithélium oral (215) et induit un arrêt du cycle
cellulaire ainsi que des dégâts au niveau des cellules épithéliales du parodonte (216). Tout
ceci confirmerait ainsi le rôle de la TCD dans la pathogénèse précoce des parodontites
agressives en présence de A.actinomycetemcomitans.

4.1.2 Transmission intrafamiliale

Alaluusua et al en 1991 (217) ont étudié, au sein de la même famille, la distribution et la


prévalence de A. actinomycetemcomitans et ont avancé l’hypothèse d’une possible
transmission intrafamiliale du pathogène en retrouvant le même sérotype de A.
54
Dr LAKHDAR L.

actinomycetemcomitans chez parents et enfants. Ces résultats ont été supportés en 2007 par
Haubek et al. (218), qui ont mis en évidence une colonisation des membres de la même
famille, originaire de l’Afrique du Nord, par le clone JP2 de A. actinomycetemcomitans. Ces
souches comporteraient des mutations ponctuelles caractéristiques, distinguant les individus
provenant de ces régions et appuyant ainsi cette hypothèse de transmission bactérienne
intrafamiliale.

La dissémination de la souche entre les membres de la famille serait due, d’après une autre
étude de Haubek et al. chez des adolescents marocains (219), à des contacts étroits en rapport
avec des habitudes comportementales telles que: partager le même plat ou la même boisson…
Ces habitudes entraîneraient un échange de salive entre individus qui serait la cause de la
transmission intrafamiliale du germe.

4.2 Implication dans les infections extraorales

A. actinomycetemcomitans est un membre du groupe HACEK, associé à d’autres bactéries :


Haemophilus influenzae, H. para influenzae, H. aphrophilus, H. paraphrophilus,
cardiobacterium hominis, Eikenella corrodens et Kingella kingae (220). Tous ces
microorganismes sont à l’origine de 3% de cas d’endocardites infectieuses, et A.
actinomycetemcomitans serait le plus fréquement impliqué dans cette pathologie cardiaque
(221).

En effet, plusieurs études ont mis en évidence divers signes et symptômes d’endocardite
infectieuse causée par A. actinomycetemcomitans incluant fièvre, perte de poids, anémie,
hématurie microscopique… (222-224).

Par ailleurs, A. actinomycetemcomitans a été associé à d’autres infections systémiques telles :


méningites, abcès cérébraux (225) ou encore pneumonie en entraînant une destruction de la
paroi thoracique (226, 227).

5. Epidémiologie

A. actinomycetemcomitans est retrouvé et répandu dans le monde entier. Cependant, une


répartition géographique inégale a été mise en évidence selon le sérotype et l’origine ethnique
des individus.

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Dr LAKHDAR L.

En effet, selon l’étude de Rylev & Kilian en 2008 (228), une prédominance du sérotype c
chez la population asiatique a été rapportée. Quant au clone JP2 appartenant au sérotype b
d’A. actinomycetemcomitans, plus virulent, il a été retrouvé chez les adolescents de
descendance Méditerranéenne ou Ouest-africaine. Une prévalence élevée de ce germe a été
également notée en Amérique latine notamment le Brésil. Cependant, une analyse de la
dissémination géographique du clone JP2 du sérotype b de A. actinomycetemcomitans, chez
des individus de diverses origines ethniques, réalisée par Haubek et al. en 1997 (229), a
démontré que tous les sujets porteurs de ce clone possèderaient une affiliation génétique avec
la population africaine. Ces résultats ont été confirmés par d’autres études qui ont également
démontré le lien particulier entre la présence du clone JP2 et l’origine africaine des individus
colonisés par ce clone (136, 167, 218, 204, 229-235). Ces études ont également mis en
évidence une association entre Aa clone JP2 et les parodontites agressives (notamment la
forme localisée de la maladie). Au Maroc, Une prévalence de 8,7% du clone JP2, chez 217
adolescents marocains, a été enregistrée en 2001 (136). En 2012, dans un échantillon de 70
marocains atteints de parodontites agressives 77% étaient clone JP2 positifs (236). Dans une
autre étude en 2013, portant sur un échantillon de 32 sujets dont 20 atteints de parodontites
agressives, un taux 83% de A. actinomycetemcomitans a été relevé (237).

6. Traitement

A . actinomycetemcomitans se développe sous forme de biofilm au sein de la plaque sous-


gingivale. La souche virulente de type sérotype b clone JP2, incriminée dans la pathogénie
des parodontites agressives, est retrouvée dans les poches parodontales des patients infectés
(160). De ce fait, un traitement sera nécessaire faisant appel à un débridement mécanique du
biofilm, souvent associée à un traitement antibiotique empirique. En effet, il existe
actuellement un consensus bien clair que le débridement mécanique doit toujours précéder le
traitement antimicrobien (238). Ceci s’explique par le fait que les bactéries du biofilm sont
plus résistantes aux agents antimicrobiens que les bactéries planctoniques (239). Une
désorganisation préalable du biofilm s’impose en conséquence, permettant de perturber les
agrégats bactériens structurés qui pourraient protéger les bactéries de l'agent chimique (240).
Une réduction mécanique de la charge bactérienne sous-gingivale est également nécessaire,
qui pourrait, autrement, inhiber ou dégrader l'agent antimicrobien (238). Quant au traitement
antibiotique associé, il trouve son indication dans le traitement des parodontites agressives
dans le but majeur d’éliminer entre autre A . actinomycetemcomitans de type sérotype b (clone

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Dr LAKHDAR L.

JP2), agent étiologique principal de ces pathologies. Rappelons que cette bactérie virulente est
dotée d’une capacité d’invasion tissulaire atteignant profondèment le tissu conjonctif la
rendant ainsi indétectable par le système immunitaire, d’où l’indication d’une antibiothérapie
contre ce germe.

A. actinomycetemcomitans est généralement sensible aux céphalosporines, aminosides,


fluoroquinolones, triméthoprime-sulfaméthoxazole et tétracycline (241, 243), également à
rifampicin (244), chloramphenicol (165) et azithromycin (245). Sa susceptibilité à la
pénicilline, amoxicilline et ampicilline reste variable (246-248). Par ailleurs, une résistance à
l’érythromycine, clindamycin et vancomycine a été rapportée (249-251).

Cependant, il est à noter que la susceptibilité de A. actinomycetemcomitans aux antibiotiques


est généralement testée in vitro sur la souche sous forme planctonique, ce qui aura pour
conséquence une efficacité clinique moindre sur la bactérie organisée en biofilm. Ainsi, en
raison de la résistance accrue des bactéries du biofilm aux agents antimicrobiens, ces
dernières décennies, des chercheurs commencent à utiliser des biofilms en culture pour leurs
essais in vitro pour tester des antimicrobiens oraux (252-258).

Néanmoins, les résultats restent encore contradictoires concernant l’efficacité des


antibiotiques contre la souche virulente de A. actinomycetemcomitans.

Conclusions du chapitre :

A. actinomycetemcomitans est un pathogène parodontal complexe, dont le sérotype b (clone


JP2) est connu le plus virulent et serait endémique au Maroc. Son traitement requiert un
protocole rigoureux faisant appel à un débridement mécanique associé à une antibiothérapie.
Cependant, il est important de souligner qu’à la date d’aujourd’hui, il n'y a pas de traitement
optimal ou de protocoles universellement acceptés pour le traitement des parodontites
agressives dans lesquelles A. actinomycetemcomitans est fortement impliqué. Ceci a pour
conséquence l’apparition de résistances antimicrobiennes de plus en plus importantes, en
raison de la prescription souvent intempestive ou inadaptée des agents antimicrobiens oraux.

Pour toutes ces raisons, on s’oriente, depuis quelques années déjà, vers l’utilisation d’agents
naturels à base d’huiles essentielles, aux propriétés antiseptiques bien connues et dépourvues
d’effets secondaires, pouvant ainsi être considérés comme une bonne alternative
thérapeutique. Cependant, leur activité antimicrobienne et leur efficacité sur les bactéries

57
Dr LAKHDAR L.

orales, en particulier sur A. actinomycetemcomitans, reste encore peu explorée, ce qui fera
l’objet du chapitre suivant.

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Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE IV : ETUDE SYSTEMATIQUE SUR L’ACTIVITE


ANTIBACTERIENNE DES HUILES ESSENTIELLES SUR A.
ACTINOMYCETEMCOMITANS

Introduction
Au cours des dernières décernies, un intérêt croissant est porté sur l’utilisation de produits
naturels à base d’huile essentielle dans le domaine médical et plus particulièrement en
pratique dentaire. De ce fait, la recherche de l’efficacité antibactérienne de ces huiles sur les
bactéries orales fait l’objet aujourd’hui de plus en plus d’études à travers le monde. L’objectif
de cette étude systématique est de connaitre les huiles essentielles à effet antimicrobien sur A.
actinomycetemcomitans ainsi que leurs Concentrations Minimales Inhibitrices et Bactéricides
(CMI, CMB), qui nous serviraient de base pour notre partie expérimentale.

Matériel et méthodes

Notre recherche documentaire a fait appel à des bases de données électroniques


internationales, en employant des mots clés (en langue anglaise et française) et des critères
d’inclusion et d’exclusion, et en précisant les paramètres étudiés.

 Bases de données électroniques: Medline, Pubmed, Google scholar


 Langue utilisée : anglais et français
 Mots clés (en français et anglais) : essential oils, antibacterial activity, antimicrobial
activity, Aggregatibacter (Actinobacillus) actinomycetemcomitans, periodontal
bacteria, oral bacteria .
 Critères d’inclusion : Etudes prospectives in vitro déterminant la CMI et/ou la CMB
des huiles essentielles ou de leurs composés testées sur A actinomycetemcomitans.
 Critères d’exclusion :
- Revues de littérature
- Etudes in vivo testant des huiles essentielles sur Aa
- Etudes in vitro testant des huiles essentielles sur les bactéries orales ou parodontales
n’incluant pas A actinomycetemcomitans.
- Etudes n’ayant calculé que les diamètres d’inhibition de croissance du A
actinomycetemcomitans sans la CMI ou CMB des huiles testées.
- Etudes testant des extraits de plantes

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Dr LAKHDAR L.

 Paramètres étudiés :
- Nature des huiles essentielles à effet antibactérien sur Aa (nom commun, famille des
plantes) ou des composés chimiques provenant d’huiles essentielles.
- La Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) des huiles testées sur Aa
- La Concentration Minimale Bactéricide (CMB) des huiles testées sur Aa
- La technique employée pour la détermination de la CMI : méthode de diffusion en
milieu solide, méthode de diffusion en milieu liquide en macrodilution ou en
microdilution.

Résultats

- 14 études in vitro ont été trouvées. Dans ces études, l’efficacité antibactérienne des
huiles essentielles et /ou de leurs composés sur A. actinomycetemcomitans ainsi que
leurs Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et leurs Concentrations Minimales
Bactéricidesont été déterminées (voir le tableau 2).
- Les familles des plantes étudiées démontrant un effet antibactérien sur Aa se résument
à ce qui suit :
 Les Lamiaceae (4 études) : 7 espèces (Thymus vulgaris, Satureja hortensis L., Salvia
fruticosa M., Lavandula stoechas, Lavandula officinalis, Romarinus officinalis,
Salvia officinalis) dont l’espèce de Satureja hortensis L. a montré une CMI fortement
faible <0,125µl/ml soit <0,01%.
 Les Myrtaceae (5 études) : 4 espèces (Myrtus communis L., Leptospermum
scoparium, Melaleuca alternifolia, Eucalyptus radiata) dont l’espèce de Melaleuca
alternifolia a présenté la CMB la plus faible (0,05%).
 Les Asteraceae (2 études): 2 espèces (Artemisia feddei, Artemisia lavandulaefolia)
 Les Fabaceae (1 étude) : 1 espèce (Cassia bakeriana Craib)
 Les Zingiberaceae (1 étude): 1 espèce (Boesenbergia pandurata)
 Les Cupressaceae : 1 espèce (Juniperus communis L.
 Les Taxodiaceae (1 étude): 1 espèce (Cryptomeria japonica)

- L’espèce du Piper sarmentosum, appartenant à la famille « Piperaceae » semble


n’avoir aucun effet inhibiteur ou bactéricide sur Aa.

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Dr LAKHDAR L.

- 12 études ont utilisé la méthode de diffusion en milieu liquide pour la détermination


de la CMI dont 7 ont eu recours à la technique de microdilution, tandis que 2 études
ont employé la méthode de diffusion en milieu solide. Une étude a associé les 2
méthodes (la méthode de diffusion en milieu liquide et solide).
- Les valeurs de CMI et CMB rapportées ont été exprimées en:
 Pourcentage (5 études): 0,02 – 1,56% pour CMI et 0,05-1,56% pour CMB
 µMol (1 étude): 70-90 µMol pour CMI et CMB
 µl/ml (1 étude) : <0,125- 8 µl/ml pour CMI
 mg/ml (5 études) : 0,025- 6,4 mg/ml pour CMI et : 0,025- 12,8 mg/ml pour CMB
 µg/ml (2 études) : 125-1000 µg/ml pour CMI.

Huile essentielle (HE)/ Technique Concentration Concentration Etude


composé chimique employée Minimale Minimale
pour le calcul Inhibitrice Bactericide
de la CMI (CMI) (CMB)
HE de Cassia bakeriana Diffusion en 125 µg/ml ND Cunha et al.
Craib milieu liquide (feuille et 2013 (259)
(Cassia rose °/ (microdilution) écorce)
Fabaceae*) 1000 µg/ml
(bois)
Menthol +Thymol Diffusion en 1,56% (1/2 6) 1,56% (1/2 6) Francesca et
+Eucalyptol (bain de milieu liquide al. 2013 (260)
bouche) (microdilution)
Hinokitiol (composant de Diffusion en 70 µM 70 µM Shih et al.
l’HE de Chamacyparis milieu liquide 2013 (261)
taiwanensis) (macrodilution)
Diffusion en 90 µM 90 µM
milieu solide
HE de Thymus vulgaris Diffusion en ≤ 62-500 ND Kędzia et al.
(Thym°/ Lamiaceae*) milieu solide µg/ml 2013 (262)

Linalool Diffusion en 0,1 mg/ml 0,1-0,2 mg/ml Park S-N. et


a-Terpineol milieu liquide 0,2 mg/ml 0,2-0,4 mg/ml al. 2012 (263)
(microdilution)
HE de Boesenbergia Diffusion en 0,5 mg/ml 1 mg/ml Taweechaisup
pandurata (Zingiberaceae*) milieu liquide apong et al.
HE de Piper sarmentosum (microdilution) - - 2010 (264)
(Piperaceae*)

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Dr LAKHDAR L.

HE de Satureja hortensis L. Diffusion en <0,125 µl/ml ND Gursoy


(sariette savourée°/ milieu solide UK. et al.
Lamiaceae*) 2009 (265)
HE de Salvia fruticosa M. 8 µl/ml
(sauge
grecque°/Lamiaceae*)
HE de Lavandula stoechas 4 µl/ml
L.(lavande°/Lamiaceae*)
HE de Myrtus communis L. 2-1 µl/ml
(Myrte commune/
Myrtaceae*
HE de Juniperus communis 4 µl/ml
L. (Genévrier commune°/
Cupressaceae*)
HE de Cryptomeria Diffusion en 0,4 mg/ml 0,8 mg/ml Cha JD.
japonica (Cèdre du Japon°/ milieu liquide et al. 2007
Taxodiaceae*) (macrodilution) (266)
α-Pinene 6.4 mg/ml 6.4 mg/ml
Sabinene 1.6 mg/ml 1.6 mg/ml
α-Terpineol 1.6 mg/ml 3,2 mg/ml
Terpinen-4-ol 1.6 mg/ml 3,2 mg/ml
HE de Artemisia feddei Diffusion en 0,8 mg/ml 0,8 mg/ml Cha et al.
(Asteraceae*) milieu liquide 2007 (267)
Borneol (macrodilution) 0.8 mg/ml 1.6 mg/ml
α-Terpineol 1.6 mg/ml 3.2 mg/ml
Camphor 6.4 mg/ml 12.8 mg/ml
1,8-Cineole 6.4 mg/ml 12.8 mg/ml
Terpinen-4-ol 1.6 mg/ml 3.2 mg/ml
β-Caryophyllene 1.6 mg/ml 1.6 mg/ml
HE de Artemisia Diffusion en 0.025 -0.05 0,025 – 0,1 Cha et al.
lavandulaefolia milieu liquide mg/ml mg/ml 2005 (268)
(Asteraceae*) (macrodilution)

HE de Leptospermum Diffusion en 0,03 % 0,13 % Takarada et al


scoparium (Manuka° / milieu liquide 2004 (269)
Myrtaceae*) (microdilution)
HE de Melaleuca 0,25-0,5 % 0,5 %
alternifolia (Arbre à thé °/
Myrtaceae*)
HE de Eucalyptus radiata 0,5% 0,5%
(Eucalyptus
radié°/Myrtaceae*)
HE de Lavandula officinalis 0,5 % >1 %
(Lavande°/ Lamiaceae*)
HE de Romarinus officinalis 0,5 % 1%
(Romarin°/ Lamiaceae*)
HE de Melaleuca Diffusion en 0,06% 0,06% Hammer et al
alternifolia (Arbre à thé °/ milieu liquide 2003 (270)
Myrtaceae*) (microdilution)

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Dr LAKHDAR L.

HE de Melaleuca Diffusion en 0,02 % 0,05 % Kulik et al.


alternifolia (Arbre à thé °/ milieu liquide 2000 (271)
Myrtaceae*)
(macrodilution)
HE de Melaleuca Diffusion en 0,11 % > 0,6 % Shapiro et
alternifolia (Arbre à thé °/ milieu liquide al 1994
Myrtaceae*) (microdilution) (272)
HE de Mentha x piperita 0,1- 0,3 % 0,43 %
(Menthe poivrée°/
Lamiaceae*)
HE de Salvia officinalis 0,06-0,2 % 0,57 %
(Sauge°/ Lamiaceae*)
Thymol 0,02-0,03 % 0,04 %
Eugenol 0,05-0,14 % 0,14 %

Tableau 2 : Etudes in vitro montrant l’activité antimicrobienne (CMI/CMB) des huiles essentielles sur
A.actinomycetemcomitans

° : Nom commun de la plante, *: famille de la plante, ND : non déterminée, - : aucun effet inhibiteur /bactéricide.

Discussion

Cette étude a mis en évidence une série de travaux de recherche évaluant l’activité
antimicrobienne des huiles essentielles et de certains composés chimiques sur A.
actinomycetemcomitans, bactérie parodontopathogène, connue virulente (sérotype b) dans
certaines formes de parodontopathies ou d’infections systémiques (voir chapitre III).

Ces études in vitro ont démontré une efficacité antimicrobienne effective de toutes les huiles
et les composés testés excepté pour l’huile essentielle de Piper sarmentosum, appartenant à la
famille « Piperaceae » qui semble être inefficace sur Aa (264).

La famille des « Lamiaceae » a été le plus étudiée, et a révélé une forte activité
antimicrobienne avec l’effet le plus prononcé sur Aa pour l’huile essentielle de Satureja
hortensis L (CMI< 0,01%). En effet, les plantes de la famille des Lamiaceae sont très
répandues, possédant une distribution mondiale et comprenant plus de 7200 espèces sur
environ 240 genres. Elles sont largement utilisées dans plusieurs domaines : culinaire,
cosmétiques, production d’arômes et médecine populaire (273). Leurs activités biologiques
intéressantes sont attribuées aux polyphénols, aux terpènes et aux huiles essentielles (274).
Elles sont ainsi largement utilisées pour leurs propriétés antimicrobiennes (275, 276).

63
Dr LAKHDAR L.

Par ailleurs, 4 espèces de la famille des « Myrtaceae » se sont avérées efficaces avec une
valeur de CMI la plus faible (0,02%) pour l’huile essentielle de Melaleuca alternifolia
(Arbre à thé). En effet, Il est bien connu que dans la famille Myrtaceae, il existe une grande
variété de principes actifs contre les micro-organismes, y compris des huiles essentielles, des
flavonoïdes et des tanins (277, 278).

D’autre part, 2 espèces de la famille des « Asteraceae » ont montré des valeurs intéressantes
de CMI et CMB témoignant d’un effet antibactérien non négligeable sur Aa. Les Asteraceae,
considérées comme la plus large famille des plantes à fleurs, sont connues en médecine
traditionnelle pour leurs propriétés médicinales. Cependant, l’évaluation de leur activité
antimicrobienne contre divers microorganismes (Staphylococus aureus, Bacillus subtilis,
Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli) réalisée par plusieurs études a été considérée
comme faible ou modérée voir souvent nulle (276-281). Néanmoins, l’activité antibactérienne
des 2 espèces des « Asteraceae » testées sur Aa (Artemisia lavandulaefolia, Artemisia feddei),
figurant dans notre recherche documentaire, semble plus prometteuse.

Concernant les composés chimiques testés des huiles essentielles, les valeurs de CMI et de
CMB trouvées semblent proches de celles des huiles étudiées. Or, dans les études Cha et al en
2007 (266, 267), comparant l’effet antibactérien des huiles et celui de chacun ses composants
majeurs isolèment sur Aa, des différences ont été observées. En effet, l’activité
antimicrobienne de l’huile testée contre Aa s’est avérée supérieure, quantitativement, à celle
des composants majoritaires testés séparèment. Ceci s’explique, selon les travaux de Lahlou
et al. 2000, 2001, 2002, 2003 (281-289), par le fait que l'activité biologique d'une huile
essentielle est en relation directe stricte et en corrélation avec sa composition chimique.

L’analyse des méthodes employées, par l’ensemble des travaux répertoriés, pour la
détermination de la CMI (tableau 2) a mis en évidence une grande variabilité entre les études.
En effet, nous avons constaté que la majorité des études a fait appel à la technique de
diffusion en milieu liquide, et plus précisèment à celle de microdilution sur microplaque de 96
puits. Selon l’étude de Budzyńska et al 2009 (290), cette technique est plus sensible que la
méthode de diffusion en milieu solide offrant une meilleure précision et une meilleure
reproductibilité des résultats. Ceci serait dû au cloisonnement des composants de l'huile dans
la gélose en fonction de leur affinité avec l'eau. Cette limitation peut être réduite par le choix
approprié d’un émulsifiant ou d’un solvant n’ayant pas d’effet sur la croissance bactérienne.

64
Dr LAKHDAR L.

Les méthodes de microdilution utilisant d’emblée un émulsifiant pour améliorer la solubilité


de l’huile et permettre un meilleur contact microorganisme-huile, ont été optimisées et
s'avèrent ainsi plus précises pour tester l’activité antimicrobienne des huiles essentielles.
Cependant, il est important de souligner qu’il n’existe pas de procédures standardisées pour la
détermination du pouvoir antimicrobien des huiles essentielles telles qu’il en existe pour les
antibiotiques selon les recommandations de CLSI (Clinical and Laboratory Standards
Institute) (291-293) par The National Committee for Clinical Laboratory Standards, Wayne,
PA, USA (NCCLS). Ceci étant lié aux nombres de facteurs pouvant influencer l’activité
biologique des huiles essentielles (type de solvant, concentration létale de l’huile,
composition…). En effet, ces données confirment la divergence des résultats entre les études
de Tarakada et al 2004 (269), Hammer et al 2003 (270) et Shapiro et al 1994 (272) qui ont
étudié la même huile (Melaleuca alternifolia), en employant la même méthode expérimentale,
mais ont trouvé des valeurs différentes de CMI et CMB.

Enfin, notre étude systémique comprend certaines limites. La comparaison des données
concernant les CMI et CMB enregistrées pour les huiles essentielles testées sur le Aa est
rendue difficile à cause de la divergence au niveau des unités de mesure utilisées pour ces
valeurs (Pourcentage, µMol, µl/ml, mg/ml, µg/ml). Autrement dit, les CMI et CMB sont
exprimées soit en v/v ou en m/v (m : masse, v : volume). Ceci rend les études difficilement
comparables. Néanmoins, selon les données de littérature (294), pour les valeurs de CMI
exprimées en mg/ml, l’activité antimicrobienne est considérée forte entre 0.05 – 0.50 mg/ml,
modérée entre 0.6 –1.50 mg/ml et faible pour des valeurs supérieures à 1.50 mg/ml. Selon les
résultats des études issues de notre présente recherche (tableau 2), les valeurs de CMI
rapportées se situent entre 0,025 mg/ml et 1mg/ml, ce qui témoigne d’une activité
antimicrobienne non négligeable des huiles essentielles testées sur le Aa, avec un effet
maximal pour l’huile essentielle de Artemisia lavandulaefolia (CMI : 0,025- 0,05 mg/ml)
(268) et minimal pour l’huile essentielle de Cassia bakeriana Craib (bois) (CMI : 1 mg/ml )
(259).

Conclusions

Il ressort de notre présente étude systématique qu’il existe des huiles essentielles ayant un
effet antimicrobien prometteur sur A. actinomycetemcomitans. Cependant, selon leur

65
Dr LAKHDAR L.

appartenance (famille de la plante), leur espèce botanique, leur composition ou la technique


expérimentale employée, ces huiles présentent différents degrés d’activités antibactériennes.

Il est par ailleurs important de souligner que le nombre d’études trouvées reste encore
insuffisant, les méthodes non encore standardisées avec pour conséquence des résultats
difficilement comparables. Par conséquent davantage de travaux de recherche scientifiques
expérimentaux sont nécessaires, faisant appel à des protocoles rigoureux et fiables se basant
sur des études randomisées de haut niveau de preuve scientifique.

CONCLUSIONS DE LA 1ère PARTIE :

A partir des données collectées d’après notre étude bibliographique et notre revue
systématique, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

- Les plantes les plus utilisées par les Marocains pour usage thérapeutique dans les
affections bucco-dentaires, sont principalement représentées par les Lamiaceae,
Myrtaceae, Asteraceae et Apiaceae (Chapitre I, tableau 1). Cependant, leur efficacité
thérapeutique doit être démontrée scientifiquement par des études basées sur la
preuve, en débutant par des essais in vitro.
- Les huiles essentielles ayant un effet antibactérien puissant sur Aa appartiennent
principalement aux familles des « Lamiaceae » et « Myrtaceae » (Chapitre IV), dont
les espèces d’origine Marocaine, pourtant répandues, restent encore non explorées sur
cette souche.
- La méthode de microdilution pour la détermination de la CMI des huiles essentielles
sur Aa est la plus recommandée (Chapitre IV). Néanmoins, un protocole rigoureux,
basée sur la preuve et fondé sur des données de littérature fiables est nécessaire pour
mener à bien des essais in vitro dans les meilleures conditions.

Enfin, toutes ces informations nous serons utiles et seront pris en compte pour entamer
notre expérimention in vitro sur l’effet antibactérien des huiles essentielles (marocaines)
sur A. actinomycetemcomitans, qui représente la deuxième partie de notre travail.

66
Dr LAKHDAR L.

PARTIE II (EXPERIMENTALE):

ETUDE IN VITRO

67
Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE I : ISOLEMENT D’UNE SOUCHE CLINIQUE


D’AGGREGATIBACTER ACTINOMYCETEMCOMITANS

Introduction
L’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) est considéré comme l’un des pathogènes
oraux majeurs incriminés dans les parodontites agressives, réel problème de santé publique
au Maroc. C’est une bactérie évoluant au sein du biofilm parodontal qui est une communauté
bactérienne complexe. De ce fait, pour pouvoir mener des essais in vitro sur cette souche afin
d’évaluer l’effet antibactérien des huiles essentielles, qui fait l’objet de notre travail, nous
avons procédé tout d’abord à l’isolement de ce pathogène. Ainsi, ce chapitre de notre étude in
vitro expose la démarche suivie pour l’isolement et la détection de Aa, souche bactérienne
Marocainne, contenue dans des échantillons cliniques de biofilm parodontal.

Matériel et méthodes

1. Milieu sélectif

Nous avons choisi un milieu de culture sélectif dépourvu de sang : « Dentaid-1 » selon la
méthode de Alsina et al. 2001 (295):

Nous avons préparé le milieu à base de Brain Heart Infusion Agar (BHIA) avec additifs
(extrait de levure, fumarate de sodium et formate de sodium) et de la Vancomycine (Sigma
Chemical Co., St. Louis, Mo.) (Fig 10) en respectant les conditions d’asepsie (en présence
d’une source de chaleur par le bec benzène et d’une hotte) (Fig 11).

68
Dr LAKHDAR L.

Fig 10: milieu de culture sélectif pour


Aa (Dentaid 1) (Laboratoire de
Microbiologie, Faculté de Médecine et Fig 11: hotte pour l’asepsie
de Pharmacie, Université Mohammed (Laboratoire de Microbiologie,
V, Rabat) Faculté de Médecine et de
Pharmacie, Université
Mohammed V, Rabat)

2. Prélèvement clinique:

Il a été réalisé chez des patients atteints de parodontite aggressive, ayant bénéficié d’une
consultation au Service de Parodontologie du Centre de Consultation et de Traitement
dentaire (CCTD) de Rabat.

Nous avons effectué un prélèvement sous-gingival de biofilm parodontal à l’aide de pointe de


papier endodontique stérile, à l’abri de salive et de sang (Fig 12). Ensuite, le prélèvement a été
mis dans un milieu de transport (Fig 13), transporté au laboratoire de Microbiologie de la
Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V, Souissi, Rabat. Une fois, au
laboratoire, le prélèvement a été mixé au vortex (Fig 14) avant d’être ensemencé dans le
milieu de culture.

69
Dr LAKHDAR L.

Fig 12: prélèvement sous-gingival à Fig 13: échantillon de


l’aide d’un cône en papier (Centre de biofilm parodontal
Consultation et de Traitement sous-gingival dans le
dentaire (CCTD) de Rabat, CH Ibn milieu de transport
Sina, Rabat) (Centre de
Consultation et de
Traitement dentaire
(CCTD) de Rabat, CH
Ibn Sina, Rabat)

Fig 14: prélèvement mixé au


vortex (Laboratoire de
Microbiologie, Faculté de
Médecine et de Pharmacie,
Université Mohammed V,
Rabat)

70
Dr LAKHDAR L.

3. Ensemencement du milieu

Après avoir passé l’échantillon de biofilm au vortex, on ensemence à l’aide d’une oese le
milieu Dentaid-1 qui sera incubé, dans une jarre (Fig 15), en anaérobiose (CO2 à 5%) à 37°C
pendant 5j.

Fig 15 : milieu sélectif


ensemensé mis dans une jarre
anaérobie (Laboratoire de
Microbiologie, Faculté de
Médecine et de Pharmacie,
Université Mohammed V,
Rabat)

4. Souche de référence : Aa: HK 1605, fournie par le laboratoire de Microbiologie,


Faculté de Médecine, Université Aarhus, Danemark., utilisée pour comparer les
résultats de l’isolement (aspect des colonies, tests biochimiques d’identification) afin
de confirmer ou infirmer le diagnostic (Fig 16).

Fig 16 : souche de
référence lyophylisée
de Aa : HK 1605

71
Dr LAKHDAR L.

Résultats

Après 5j d’incubation en conditions anaérobies (5% de CO2), les résultats ont montré
l’apparition de petites colonies circulaires, convexes en grains de sable (Fig 17a-b). En
prélevant une colonie, nous avons réalisé les tests biochimiques d’identification (Fig 18):

 Catalase : à l’aide d’une solution d’eau oxygénée a montré un résultat positif (Fig 19)
 Test oxydase par disque s’est révélé négatif (Fig 20).

a b

Fig 17: résultat après 5j d’incubation


a: image des colonies sur toute la gélose, b: image agrandie des colonies
(Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
Université Mohammed V, Rabat)

72
Dr LAKHDAR L.

Fig 18: Eau oxygénée Fig 19: test de catalase positif : apparition de
et disques d’oxydase bulles de gaz
pour identification
biochimique du Aa

Fig 20 : test d’oxydase


négatif : colonie déposée sur
le disque n’a entraîné aucun
changement de couleur

73
Dr LAKHDAR L.

Par ailleurs, la coloration de Gram a mis en évidence au microscope, au grossissement 100


des bactéries à Gram négatif sous forme de coccobacilles (Fig21).

Fig 21 : Aspect des colonies en


coccobacilles au Microscope optique
(Laboratoire de Bactériologie,
Hôpital militaire d’instruction
Mohammed V, Rabat)

Ces résultats, confrontés à la souche de référence (Aa: HK 1605) de même aspect colonial et
microscopique, et répondant aux mêmes tests biochimiques, confirment ainsi ces résultats
d’identification du Aa, isolat clinique.

74
Dr LAKHDAR L.

Discussion

Aggregatibacter actinomycetemcomitans est une bactérie à Gram négatif, anaérobie


facultatif, qui nécessite, pour sa croissance, un milieu nutritionnel complexe. Cependant, sa
croissance peut être inhibée in vitro par les espèces streptococciques oraux (296), d’où
l’intérêt d’un milieu de culture sélectif pour la détection et l’énumération de cette bactérie.
Bien qu’il existe de nouvelles techniques moléculaires extrêmement sensibles dans la
détection de ce type de pathogène (297-299), les techniques de culture restent encore des
méthodes de références.

Le développement d’un milieu sélectif est basé sur la sélection d’une base nutritive adéquate
et d’un système d’inhibition propre pour la réduction de microorganismes contaminants. Dans
la littérature, la trypticase soja agar additionnée à du sang (300) ou du sérum (TSBV) (301) a
été le milieu sélectif de référence pour l’isolement du Aa. Récemment, BHIA paraît être
également une base nutritive permettant une bonne croissance des cultures pures de bactéries.
Aussi, l’adjonction d’extraits de levures permet un développement colonial comparable à
celui observé dans le milieu TSBV (301). Par ailleurs, si le sang et le sérum sont omis de la
formule, les micro-organismes contaminants avec une exigence nutritionnelle élevée sont
contrôlés, et le coût par plaque diminue considérablement. De plus, Dentaid-1, grâce à son
contenu en vancomycine, formate, fumarate et BHIA, ajoutés à l’absence de sang ou sérum,
permet une inhibition de croissance de Heamophilus aphrophilus et Heamophilus
paraphrophilus (301), pathogènes moins contrôlés par TSBV; sachant que H. aphrophilus est
morphologiquement similaire au Aa (295). La vancomycine contenue dans Dentaid-1 a été
choisie pour son efficacité dans l’élimination des espèces streptococciques, connues pour être
inhibiteurs de la croissance de Aa in vitro (300, 301), et pour la haute résistance de Aa à cet
antibiotique. Dans notre étude, l’identification présomptive de Aa est basée sur l’activité
catalase et oxydase ainsi que sur la morphologie coloniale sur gélose et bactérienne au
microscope. Il existe d’autres moyens de détection rapide tels que le test de fermentation de
lactose (302, 303). Cependant, pour confirmer les résultats, la réalisation d’un test PCR
spécifique est recommandée en présence d’un test biochimique négatif non concluant. En
effet, on peut rencontrer des souches catalase négatif poussant sur Dentaid-1 et TSBV, mais
cela est relativement rare (295). Néanmoins, une fois Aa identifié, d’autres tests restent
nécessaires pour diagnostiquer le sérotype en question (a, b, c…) afin de mesurer la
pathogénicité du germe, évaluer le pronostic de la maladie parodontal et œuvrer pour un

75
Dr LAKHDAR L.

traitement adéquat. Dans notre cas de souche clinique Marocaine isolée, prélevée chez des
patients atteints de parodontite agressive, des tests supplémentaires sont nécessaires pour
chercher et identifier le sérotype b clone JP2, qui est le plus incriminé dans la pathogénie de
ces maladies.

Conclusion

L’isolement du Aa à partir d’un échantillon clinique sur le milieu sélectif Dentaid-1 semble
améliorer la détection de ce pathogène avec un faible coût, présentant ainsi un réel intérêt
dans le diagnostic microbiologique et le suivi des patients infectés par cette bactérie virulente.
Cette identification constituera ainsi une base pour l’étude de la susceptibilité de ce pathogène
aux différents agents antimicrobiens, en l’occurrence les huiles essentielles qui représente
l’objet de notre étude doctorale. Néanmoins, des tests de diagnostic plus avancés
supplémentaires sont nécessaires pour identifier le clone JP2 de la souche hautement
pathogène incriminée dans les parodontites agressives au Maroc.

76
Dr LAKHDAR L.

CHAPITRE II : RECHERCHE DE L’ACTIVITE ANTIBACTERIENNE

D’HUILES ESSENTIELLES MAROCAINES

SUR AGGREGATIBACTER ACTINOMYCETEMCOMITANS

INTRODUCTION

Compte tenu de l’incidence élevée des parodontites agressives au Maroc liée une souche
hautement virulente d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (clone JP2 du sérotype b), et
vu la résistance croissante des bactéries orales aux antibiotiques et des effects secondaires
provoquées par les agents antiseptiques souvent utilisée en dentisterie (colorations dentaires,
altération du goût…), la recherche d’un nouvel agent d’origine naturelle comme alternative
thérapeutique, entraînant moins d’effets secondaires et moins de résistances bactériennes est
devenu une nécessité.

Le Maroc, par sa diversité géographique, possède de grandes ressources naturelles en plantes


médicinales et aromatiques, et figure parmi les principaux pays producteurs d’huiles
essentielles. Des enquêtes réalisées au Maroc auprès de la population dans différentes régions
(voir Partie I, chapitre I) ont mis en évidence un usage thérapeutique fréquent de ce
patrimoine naturel en Médecine traditionnelle.

Aujourd’hui, des recherches et des études, en continuelle augmentation, sont menées à travers
le monde afin de connaître leurs différentes propriétés médicinales et pharmacologiques, et ce
dans le but de pouvoir les intégrer dans l’arsenal thérapeutique, selon des normes de qualité et
d’efficacité.

Cependant, les travaux sur l’apport des plantes médicinales et des huiles essentielles en
dentisterie demeurent peu nombreux et leurs activités antimicrobiennes sur les bactéries orales
sont peu étudiées. En effet, notre étude systématique portant sur l’effet des huiles essentielles
sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans a bien mis en évidence cette insuffisance.

Pour toutes ces raisons, nous avons mené une recherche sur l’évaluation de l’activité
antibactérienne de certaines huiles essentielles d’origine Marocaine sur Aggregatibacter
actinomycetemcomitans, souche connue virulente dans le contexte Marocain, puisque

77
Dr LAKHDAR L.

fortement incriminée dans les parodontites agressives, réel problème de santé publique dans
notre pays.

MATERIEL ET METHODES

1. Matériel

1.1. Huiles essentielles :

Fournies par l’Institut National des Plantes Médicinales et Aromatiques (INPMA) de


Taounate, Maroc (tableau 3). Il s’agit de :

- L’huile essentielle de Menthe pouliot (Fig 22)


- L’huile essentielle de Bigaradier (Fig 23)
- L’huile essentielle de Citronnelle (Fig 24)
- L’huile essentielle de Thym (Fig 25)

- L’huile essentielle d’Origan (Fig 26)


- L’huile essentielle de Palma rosa (Fig 27)

Ces huiles ont été extraites de plantes qui ont été cultivées au Maroc, choisis en fonction
des effets antimicrobiens connus et documentés et / ou de l'utilisation anecdotique chez les
marocains (tableau 3).

L'identification botanique a été faite par Prof. Farah Abdellah et les spécimens
authentifiés ont été déposés dans l'herbier de laboratoire de photochimie de l'Institut
national de plantes médicinales et aromatiques - Université de Sidi Mohamed Ben
Abdellah, Fès, Maroc. Les codes ont été fournis à différents échantillons: Mentha
pulegium L. (code: FA/RP/INPMA/104), Cymbopogon citratus (code:
FA/RP/INPMA/105), Citrus aurantium L. (code: FA / RP / INPMA/106), Thymus
vulgaris (code: FA / RP / INPMA/108), Origanum compactum (code: FA / RP /
INPMA/107), Cymbopogon martinii (code: FA / RP / INPMA/109).

78
Dr LAKHDAR L.

Fig 22 : Menthe pouliot Fig 23 : Bigaradier

Fig 24 : Citronnelle Fig 25 : Thym

Fig 26 : Origan Fig 27 : Palmarosa

79
Dr LAKHDAR L.

Nom Nom Nom Famille Partie Propriétés


commun local scientifique utilisée médicinales
Menthe Fliyo Mentha Lamiaceae Partie Antiseptique
pouliot pulegium L. aéérienne pulmonaire,
expectorant,
antispasmodique,
stomachique,
rafraîchissant (31)
Citronnelle Leimoun Cymbopogon Poaceae Partie Insectifuge (304),
citratus aéérienne antiseptique (31)
Bigaradier Narendj Citrus Rutaceae Partie Anti infectieux,
aurantium L. aéérienne inotrope (31)
(Fleurs) Sédatif et anxiolytique
(305, 306)
Thym Zîitra Thymus Lamiaceae Partie Antiseptique intestinal
vulgaris aéérienne et pulmonaire,
expectorant,
diurétique,
stomachique,
vermifuge,
antispasmodique (31).
Origan Zaâtar Origanum Lamiaceae Partie Antiseptique
compactum aéérienne intestinal, diurétique,
antiacide,
stomachique,
antispasmodique (31).
Palmarosa Palmarosa Cymbopogon Poaceae Partie Insectifuge (307),
martinii aéérienne vermifuge (308),
antifongique (309)

Tableau 3 : Huiles essentielles Marocaines testées et leurs propriétés médicinales

80
Dr LAKHDAR L.

En raison de la faible hydrosolubilité des huiles essentielles, des émulsifiants tels que le
Tween 80 sont souvent utilisés pour augmenter la solubilité des composés hydrophobes dans
les milieux solides ou liquides (310).

Ainsi, une solution mère de travail de ces huiles essentielles émulsifiées dans du Tween 80 à
10% est préparée selon le protocole de Benjilali et al. 1986 (311).

1.2. Souches bactériennes

L’activité antimicrobienne des huiles essentielles a été évaluée sur 2 souches bactériennes
d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa). Il s’agit :

* D’une souche Aa isolat clinique ; sérotype b, clone JP2 (Fig 28) : issue de prélèvements de
plaque sous-gingivale de patients atteints de parodontite agressive, au Service de
Parodontologie du Centre de Consultation et de traitement dentaire de Rabat. Elle a été isolée
et lyophilisée par Prof. Akihiro Yoshida de Kyushu Dental University au Japon.

Fig 28 : Souche marocaine Aa


isolat clinique lyophilisée

* Une souche Aa de référence; sérotype b, clone non-JP2 (Fig 29) : CIP 101032 de l’Institut
Pasteur à Paris, France.

81
Dr LAKHDAR L.

Fig 29: Souche Aa de référence ; sérotype b, clone non-


JP2 de l’Institut Pasteur, Paris, France

Ces souches ont été mises en culture dans des milieux de culture nutritifs à 37°C sous 5% de
CO2 (Fig 30) dans des jarres (Fig 31) à l’intérieur d’une étuve (Fig 32), puis ont été
conservées à une température de -20°C et -80°C dans des milieux de conservation (Fig 33).

Fig 30 : Générateur de CO2 Fig 31 : Jarre anaérobie


à 5%

82
Dr LAKHDAR L.

Fig 32 : Etuve (Laboratoire de Fig 33 : Milieu de


Recherche et Biosécurité P3- Hôpital conservation de souches
militaire et d’instruction Mohammed
V, Rabat)

1.3 Milieux de culture :

La culture des bactéries a nécessité l’utilisation des milieux suivants : la gélose Brain Heart
Infusion (BHI) Agar (Fig 34), gélose au sang cuit ou chocolat Polyvitex (Oxoid Deutschland
Gmbh, Postfach, Wesel) (Fig 35) et un bouillon nutritif à base de Brain Heart Infusion (BHI)
et extrait de levure (1%) (Fig 36).

L’aspect des colonies après mise en culture des souches lyophilisées de Aa isolat clinique (Fig
37) et Aa référence est illustré sur gélose de sang cuit (Fig 38).

83
Dr LAKHDAR L.

Fig 34 : Géloses Brain Heart Infusion Fig 35 : Gélose au sang cuit


(BHI) Agar coulées dans des boîtes de ou chocolat Polyvitex (Oxoid
pétri (Laboratoire de Bactériologie- Deutschland Gmbh,
Hôpital militaire et d’instruction Postfach, Wesel)
Mohammed V

Fig 36 : Bouillon nutritif préparé à base de Brain Heart


Infusion (BHI) et extrait de levure (Laboratoire de
Recherche et Biosécurité P3- Hôpital militaire et
d’instruction Mohammed V, Rabat)

84
Dr LAKHDAR L.

Fig 37 : Aspect des colonies de Fig 38 : Aspect des colonies de


Aa isolat clinique après 48h de Aa référence après 48h de mise
mise en culture en culture

1.4 Antibiotiques :

Les antibiotiques suivants ont été utilisés comme produits contrôles (contrôle positive) dans
notre étude :

 Doxycycline (DO) : sous forme de disque de 30 µg pour la méthode de diffusion en


milieu solide (gélosé) (Fig 39).

Fig 39 : Antibiotique (Doxycycline) en disque de


30 µg

 Amoxicilline : en solution préparée à la concentration de 10 mg/ml pour la méthode


de diffusion en milieu liquide.

85
Dr LAKHDAR L.

2. Méthode expérimentale :

2.1. Extraction des huiles essentielles

Une portion (100 g) des parties aériennes des plantes a été hydrodistillée, pendant au moins
trois heures, en utilisant un appareil de type Clevenger. Pour éliminer toute trace d'eau, l'huile
extraite a été traitée avec du sulfate de sodium anhydre (Na2SO4), filtrée et ensuite stockée à
l'obscurité à 4 ° C. Le rendement en huiles essentielles a été exprimé en ml/100 g de matière
sèche.

2.2. Analyse chromatographique et caractérisation des huiles essentielles

GC : analyse par CG est effectuée sur un chromatographe Hewlett -Packard ( HP 6890 )


gazeuse ( FID) , équipé d'une colonne capillaire HP- 5 (5% de phényl méthyl silicone ) . La
caractéristique de cette colonne était de: 30 m de longueur, 0,25 mm de diamètre et de 0,25
m d'épaisseur de film. La température est programmée de 50 ° C (5min d'attente initiale) à
200 ° C à 4 ° C / min . Des conditions de chromatographie en phase gazeuse ont été les
suivantes : N2 comme gaz porteur (1,8 ml / min) ; mode partagé (débit: 72,1 ml / min , le
rapport : 1/50 ) a été utilisée , les températures de l'injecteur et le détecteur sont de 275 ° C et
250 ° C respectivement . Les échantillons dilués (1/20 dans l'hexane) de 1 l ont été injectés
manuellement. La machine a été dirigée par un type de système informatique « HP
ChemStation ».

GC / MS : La composition chimique des huiles essentielles ont été analysées en utilisant un


chromatographe en phase gazeuse (GC Ultra TRACE ) monté sur un spectromètre de masse
(Polaris Q-Ion Trap MS). Fonctionnement en mode impact électronique d'assurance-emploi
(70 eV). VB- 5 ( méthylpolysiloxane 5% phényle ) et une colonne ( 30m x 0,25 mm x
épaisseur de 0,25 pm ) ont été utilisés (Centre national de la recherche scientifique et
technique - ( CNRST ) , Rabat , Maroc ) . Les conditions chromatographiques sont les
suivantes: températures de l’injecteur et du détecteur à 220 et 300 ° C respectivement; gaz
porteur, de l'hélium à un débit de 1,4 ml / min, température de programme rampe de 40 à 300
° C avec un gradient de 4 ° C / min (maintien de la température initiale et finale pendant
4min). La quantité relative des composants individuels de l'huile totale a été exprimée en
pourcentage d’aire du pic par rapport à la zone de pic totale. Une recherche bibliographique a
été réalisée en utilisant la combinaison de NIST MS Recherche et de la littérature. Les

86
Dr LAKHDAR L.

composants des huiles ont également été identifiés par leurs indices de rétention relatifs à n-
alcanes (C8 - C24).

2.3. Etude de l’activité antimicrobienne in vitro des huiles essentielles

Tous les essais in vitro de recherche de l’activité antimicrobienne des huiles essentielles
Marocaines testées ont été réalisés au Laboratoire de Recherche et Biosécurité P3- Hôpital
militaire et d’instruction Mohammed V, Rabat.

L’activité antibactérienne des huiles essentielles sur les souches d’Aggregatibacter


actinomycetemcomitans est réalisée, en 1er temps, par la technique de contact direct par
diffusion en milieu gélosé, qui permet de prévoir l’efficacité in vitro de l’huile essentielle.
Cette méthode servira ainsi à la présélection des huiles essentielles ayant une activité
antimicrobienne effective.

Ensuite, pour le calcul de la CMI (Concentration Minimale Inhibitrice) de ces huiles testées
efficaces, la méthode de microdilution sur microplaque de 96 puits est utilisée dans notre
étude. Enfin, la CMB (Concentration Minimale Bactéricide) est également mesurée suivant le
protocole ci-après.

2.3.1. Méthode de diffusion en puits

Ce test est réalisé par dépôt de l’huile essentielle dans des puits creusés dans la gélose. Elle
assure une diffusion totale de l'H.E. à partir d'un puits en donnant une zone d'inhibition claire
et de diamètre facilement mesurable sur gélose ensemencée par la suspension bactérienne
selon la technique de DORMAN et DEANS 2000 (127).

 Préparation de l’inoculum

A partir de souches conservées à -20°C (sous formes de billes), une mise en culture est
réalisée sur gélose au sang cuit en condition d’anaérobiose sous 5% de CO2 à 37°C pendant
24h. Une suspension bactérienne d’une densité de 0.5 Mc Farland est ensuite préparée à partir
de cette culture pure et jeune (âgée de 24 heures) (Fig 40) dans une solution de 0,85% Nacl
(Fig 41), en utilisant un étalon (Fig 14). La suspension ajustée devra ainsi contenir
approximativement 108 CFU/ml (colony forming units /ml).

Il est à signaler que l’inoculum ainsi préparé ne doit pas être utilisé au delà de 30 minutes au
risque d’une augmentation de la densité de l’inoculum à cause de la croissance bactérienne.

87
Dr LAKHDAR L.

Fig 40 : Aspect des colonies de Aa après Fig 41 : Solution de Nacl pour


24h de mise en culture (à partir de billes préparation de suspension
conservées à -20°C) bactérienne et étalon de 0,5 Mc
Farland

 Ensemencement des boîtes de pétri :

L’inoculum préparé est ensemencé en surface du milieu gélosé par inondation. Après 15 min,
des puits de 6mm sont creusés (Fig 42).

Fig 42 : Gélose de sang cuit


ensemencée par inondation
d’inoculum bactérien avec un puits
creusé au centre

Ensuite, l'huile essentielle est versée dans chaque puits. On teste l’huile essentielle pure et
diluée dans du Tween 80 à 1/10 (10%).

88
Dr LAKHDAR L.

La doxycycline en disque de 30ug est utilisée comme contrôle positif, Tween 80 pur et dilué à
10% sont utilisés comme contrôle négatif. Une boîte de pétri ensemencée par inondation a été
prise comme témoin de croissance bactérienne (Fig 26). Tous les tests ont été effectués en
triplicata.

 Incubation

Les boîtes de pétri ensemencées sont incubées à l’étuve à 37°C, dans des jarres, sous 5% de
CO2, pendant 48h.

2.3.2 Méthode de microdilution

La détermination de la concentration minimale inhibitrice des huiles testées sur


l’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) est réalisée sur microplaque à 96 puits de
culture cellulaire (Fig 43) selon une modification de la méthode décrite par Shapiro et al.
(272) et Carson et al. (131).

Fig 43 : microplaque à 96 puits utilisée dans la méthode de microdilution

A partir de colonies de Aa des 2 souches (isolat et souche de référence) datant de 48h (Fig
44), on inocule 2 tubes contenant BHI (Brain Heart Infusion) stérile. Après24h d’incubation à
37°C dans une jarre sous 5% de CO2, on ajuste la densité à 0.5 Mc Farland.

89
Dr LAKHDAR L.

Fig 44 : Colonies de Aa après 48h de


mise en culture (à partir de billes
conservées à -20°C)

Parallèlement, des dilutions en série successives par progression géométrique de raison 2 de la


solution mère obtenue pour chaque huile essentielle testée sont préparées dans un milieu de
culture stérile (BHI), de façon à obtenir successivement les dilutions : 1/2, 1/4, 1/8, 1/16,
1/32, 1/64, 1/128, 1/256, 1/512. En prenant en compte la solution mère de base préparée de
l’huile essentielle (10%), ces dilutions correspondent, par conséquent, à : 5%, 2,5%, 1,25%,
0,6%, 0,3%, 0,15%, 0,07%, 0,03%, 0,01% .

Ensuite, des aliquotes de 100 µl de chaque dilution préparée d’huile testée ont été ajoutées,
dans chaque puits de microplaque, à 100 µl d’inoculum préparé, et ce concernant les 2
souches de Aa.

Le Tween 80 à 10% est utilisé comme contrôle négatif. Un contrôle de croissance (inoculum
seul) pour chaque souche a été inclus également dans l’essai. Pour chaque huile testée, les
tests ont été effectués en triplicata sur la même microplaque et l’expérimentation a été répétée
2 fois. Le schéma de la distribution expérimentale au niveau des microplaques est illustré ci-
après (Fig 46).

Concernant le contrôle positif : nous avons utilisé l’amoxicilline que nous avons préparé et
dont nous avons déterminé la CMI sur les 2 souches de Aa en utilisant la méthode de
microdilution dans un bouillon de culture adapté. En l’absence de méthode standardisée
d’antibiogramme de Clinical and Laboratory Standards Institute (CLSI) (304) pour ce type de

90
Dr LAKHDAR L.

souche, nous avons adopté la procédure suivante en s’inspirant de celle des


« entérobactéries » dans les recommandations de CLSI (312, 313):

Une suspension bactérienne en bouillon équivalente au standard McFarland 0,5 a été


préparée et ajoutée aux solutions antibiotiques à différentes concentrations (0,01mg/ml,
0,1mg/ml, 1mg/ml, 10mg/ml). Un contrôle négatif (eau stérile + inoculum) est utilisé comme
témoin de croissance bactérienne et une solution contenant du bouillon stérile est utilisée
comme contrôle de contamination. Ainsi, la concentration de 10 mg/ml, dont la solution est
restée claire (non trouble) (Fig 45) a été considérée comme la CMI de l’Amoxicilline qui sera
utilisée comme contrôle positif dans notre essai sur les huiles essentielles.

Fig 45 : Essai de microdilution pour la détermination de la CMI de


l’Amoxicilline testé à différentes concentrations (0,01mg/ml, 0,1mg/ml,
1mg/ml, 10mg/ml)
(la solution restant claire (à gauche) est considérée comme la CMI à
10mg/ml)

91
Dr LAKHDAR L.

C1 C1 C1 C1 C1 C1

C2 C2 C2 C2 C2 C2

C3 C3 C3 C3 C3 C3

C4 C4 C4 C4 C4 C4

C+ C- Cc Cc Cc Cc C- C+

Fig 46 : Distribution expérimentale de la microplaque pour chaque huile testée


pour la détermination de la CMI

C1 C4 : différentes concentrations de l’huile testée + inoculum (Aa isolat clinique


en rouge et Aa référence en vert), Cc : contrôle de croissance (inoculum seul), C- :
contrôle négatif (tween 80 à 10% + inoculum), C+ : contrôle positif (Amoxicilline +
inoculum)

Les microplaques, recouvertes de leurs couvercles, ont été mises à l’étuve pour incubation
dans des sachets en plastique sous 5% de CO2 (Fig 47), à 37°C pendant 48h.

92
Dr LAKHDAR L.

a b

Fig 47 : Mise en incubation des microplaques pour la détermination des CMI


des huiles testées
a: les microplaques mises dans un sachet sous 5% de CO2
b : Le sachet contenant les microplaques est mis à l’étuve à 37°C

Après la période d'incubation, une solution à 2 mg / mL de Triphényl Tétrazolium Chloride


(TTC) (indicateur de croissance bactérienne) (314) (Fig 48) est ajoutée dans chaque puits et la
plaque est incubée à 37 ° C. La solution d'indicateur TTC change du clair au pourpre en
présence d’activité bactérienne, tandis qu’elle reste claire lorsque la croissance microbienne
est inhibée. CMI (Concentration Minimale Inhibitrice) est définie comme la plus faible
concentration de l'huile essentielle qui ne montre aucune croissance bactérienne visible après
la période d'incubation (pas de changement de couleur (claire) de TTC) (Fig 49).

93
Dr LAKHDAR L.

Fig 48 : Triphényl Tétrazolium Fig 49 : changement de couleur au niveau des puits de la


Chlorid (TTC) (Laboratoire de de microplaque en présence d’activité bactérienne sous
Microbiologie, Faculté de l’effet de la solution TTC
Médecine et de Pharmacie, UM5S-
Rabat.

Pour déterminer la Concentration Minimale Bactéricide (CMB), une aliquote est prélevée à
partir de cultures au niveau des puits ne présentant pas de turbidité visible, et ensemencée sur
des milieux de gélose de sang cuit et incubée pendant 48h à 37 ° C sous 5% de CO2 (315). La
détermination des valeurs de CMB a été réalisée en triplicata. Le rapport CMB / CMI a
également été calculé pour mettre en évidence la nature de l'effet antibactérien des huiles
essentielles testées. Lorsque le rapport est inférieur à 4, l'huile essentielle est considérée
comme une huile essentielle bactéricide et lorsque le ratio est supérieur à 4, elle est considérée
comme une huile essentielle bactériostatique (316).

2.4 Analyse statistique

Les diamètres des zones d’inhibition, variables continues avec distribution normale, ont été
présentés en moyenne ± écart type. Pour les différences statistiques entre les sept groupes
(Mentha pulegium, Cymbopogon citratus, Citrus aurantium, Thymus vulgaris, Origanum
compactum, Cymbopogon martinii, Doxycycline), l’analyse à un facteur (ANOVA) avec
correction Bonferroni a été effectuée. Les variables de Concentrations Minimales inhibitrices
(CMI) (%) (v/v) ont été exprimées en médiane et interquartile, et celles concernant les
Concentrations Minimales Bactéricides (CMB) (%) (v/v) et le rapport CMB / CMI ont été

94
Dr LAKHDAR L.

présentées en moyenne ± écart type. La différence entre la souche Aa JP2 isolat clinique et la
souche Aa de référence non JP2 a été testée par le test de Mann-Whitney. La valeur du P <
0.05 a été considérée comme statistiquement significative. L’analyse statistique a été menée
en utilisant SPSS pour Windows (SPSS, Inc., Chicago, IL, USA).

RESULTATS

1. Composition chimique :

L’analyse chimique des huiles essentielles étudiées a mis en évidence les constituants
majeurs suivants :

- Pour Mentha pulegium : R(+)-pulégone (71.48%) et carvone (5,66%) (Tableau 4) ;

- Pour Cymbopogon citratus : Geraniol (27,13%), Citronellol (12,67%), Citronellal (32,77%)


et citronellyl acetate (5,08%) (Tableau 5) ;

- Pour Citrus aurantium : β-pinene (8,73%), Linalool (33, 92%) et (E)-Nerolidol (5,24%)
(Tableau 6) ;

- Pour Thymus vulgaris : Thymol (42.01%), P-Cymene (14.34%), γ-Terpinene (12.04%),


Carvacrol (5.07%) (Tableau 7) ;

- Pour Origanum compactum : γ-terpinene (25.11%), Carvacrol (22.29%), Thymol (19.21


%), p-cymene (18.68 %) (Tableau 8) ;

- Pour Cymbopogon martinii : Géraniol 84,12%, Geranyl acetate (6,67%) (Tableau 9)

95
Dr LAKHDAR L.

Indice de Rétention (IR) Constituants %

939 -pinene 0.52


952 Cyclohexanone-3-methyl 0.26
980 -pinene 0.39
993 Myrcene 0.16
994 Octanol-3 1.86
1001 -2-carene 0.07
1031 Limonene 1.88
1072 p-mentha-3,8-diene 1.44
1154 Menthone 0.19
1168 Pinocarvone 1.27
1173 Menthol 0.72
1194 Dihydrocarvone 4.64
1238 R(+)-pulégone 71.48
1242 Carvone 5.66
1252 Peperitone 1.13
1418 -Caryophyllene 0.33
1630 -eudesmol 0.28
1649 -eudesmol 0.49
Total 92.77
Rendement 2.34

Tableau 4 : Composition chimique de Mentha pulegium L. huile essentielle

96
Dr LAKHDAR L.

Indice de Rétention Constituants %


(IR)
930 Tricyclene 0,04
936 -thujene 0,09
939 -pinene 2,22
975 -pinene 0,12
991 -myrcene 0,82
1023 Limonene 3,25
1098 Linalol 0,92
1146 Isopulegol 0,81
1165 Borneol 0,12
1171 Terpinen-4-ol 0,43
1192 -terpineol 0,54
1228 Citronellol 12,67
1255 Geraniol 27,13
1153 Citronellal 32,77
1240 Neral 0,44
1270 Geranial 0,38
1298 Carvacrol 0,13
1356 Eugenol 1,59
1354 citronellyl acetate 5,08
1383 Geranyl acetate 1,87
1391 -elemene 1,3
1480 Germacrene D 1,86
1513 -cadinene 0,32
1524 -cadinene 1,83
1549 Elemol 1,92
1649 -eudesmol 0,34
1653 -cadinol 0,08
Total 99.07
Rendement 1.8 %

Tableau 5 : Composition chimique de Cymbopogon citratus huile essentielle

97
Dr LAKHDAR L.

Indice de Rétention Constituants %


(IR)
936 -thujene 0.06
939 -pinene 0.82

953 Camphene 0.05


975 -pinene 8.72
991 -myrcene 1.88
1074 Linalool oxide 1.25
1088 α-Terpinolene 0.42
1098 Linalool 33.92
1165 Borneol 0.07
1177 Terpinen-4-ol 0.23
1192 -terpineol 3.54
1228 Nerol 0.37
1255 Geraniol 0.08
1240 Neral 0.05
1270 Geranial 0.06
1418 -Caryophyllene 1.21

1564 (E)-Nerolidol 5.24


1722 Farnesol 3.08
Total 61,05
Rendement 0.04

Tableau 6 : Composition chimique de Citrus aurantium L. huile essentielle

98
Dr LAKHDAR L.

Indice de Rétention (IR) Constituants* Pourcentage (%)**

931 α-Thujene 2.10


939 α-Pinene 1.87
980 β-Pinene 0.79
988 Octan-l-en-3-ol 0.16
991 Myrcene 2.18
1005 α-Phellandrene 0.51
1018 α-Terpinene 2.04
1026 P-Cymene 14.34
1031 Limonene 1.01
1033 1,8-cineole 0.82
1062 γ-Terpinene 12.04
1068 Cis-sabinen hydrate 0.05
1087 Fenchone 0.06
1088 Terpinolene 0.78
1098 Linalool 4.41
1177 Terpinene-4-ol 1.08
1235 Thymol methyl ether 2.14
1290 Thymol 42.01
1298 Carvacrol 5.07
1352 Terpinyl acetate 0.41
1356 Eugenol 0.25
1391 β-elemene 0.15
1401 Methyl Eugenol 0.41
1418 β-Caryophyllene 0.82
1430 β-copaene 0.16
1454 α-Humlene 0.26
1480 Germacrene D 0.34
1509 -Bisabolene 0.37
1520 δ-cadinene 0.07
1581 Caryophyllene oxide 0.32
Total 97,02
*: constituants identifiés par GC-IK and GC-MS, **: Pourcentages des constituants donnés par GC
Tableau 7 : Composition chimique de Thymus vulgaris huile essentielle

99
Dr LAKHDAR L.

Indice de Rétention Constituants %


(IR)
931 α-thujene 0.22
939 α-pinene 0.54
948 Camphene 0.17
973 Sabinene 0.23
976 Sabinene 0.83
980 β-pinene 0.16
984 2-octanol 0.86
991 Myrcene 2.21
999 δ-2-carene 0.09
1005 α-Phellandrene 0.26
1011 δ-3-carene 0.08
1018 α-terpinene 2.79
1023 ο-cymene 0.48
1026 p-cymene 18.68
1143 Camphor 0.05
1050 β-E-ocimene 0.09
1062 γ-terpinene 25.11
1067 Cis-hydrate sabinene 0.15
1080 m-cymenene 0.14
1087 Terpinolene 0.07
1098 linalool 1.24
1165 borneol 0.20
1177 terpinen-4-ol 0.34
1184 ρ -cymen-8-ol 0.09
1189 α-terpineol 0.99
1290 Thymol 19.21
1298 Carvacrol 22.29
1418 E-caryophyllene 1.03
1513 γ−cadinene 0.05
1582 Caryophyllene oxide 0.06
Total 98.71

Tableau 8 : Composition chimique de l’Origanum compactum huile essentielle

100
Dr LAKHDAR L.

Indice de Constituants %
Rétention (IR)
931 α-thujene 0.05
939 α-pinene 0.14
948 Camphene 0.07
973 Sabinene 0.09
980 β-pinene 0.06
991 -Myrcene 0.34
1011 δ-3-carene 0.08
1018 α-terpinene 0.09
1031 Limonene 0.28
1044 b-Ocimene 0.86
1098 Linalool 2.42
1228 Nerol 0.13
1240 Neral 0.21
1255 Geraniol 84.12
1270 Geranial 2.16
1383 Geranyl acetate 6.67
1418 b-Caryophyllene 0.54
1581 Caryophyllene oxide 0.64
Total 98.95

Tableau 9 : Composition chimique de Cymbopogon martinii huile essentielle

101
Dr LAKHDAR L.

2. Activité antibactérienne :

 Essai de diffusion en puits :

Après la période d’incubation (48h), des zones d'inhibition de croissance bactérienne sur
gélose, concernant les 2 souches de Aa, sont observées et mesurées par un pied à coulisse (Fig
50-51) (Tableau 10). Cependant, aucun halo d’inhibition n’est obtenu pour les contrôles
négatifs (Tween 80 pur et dilué à 10%) (Fig 52). Concernant, le témoin de croissance utilisé,
une croissance bactérienne sous forme d’un film recouvrant la gélose est obtenue (Fig 53).

Fig 50 : Zone d’inhibition de croissance Fig 51 : Zone d’inhibition de croissance


bactérienne produite par l’huile essentielle bactérienne produite par la Doxycycline
(dans le puits) après 48h d’incubation (disque au centre de la gélose) après 48h
d’incubation

102
Dr LAKHDAR L.

Fig 52 : Absence de zone d’inhibition de Fig 53 : Témoin de croissance bactérienne


croissance bactérienne pour les contrôles après 48h d’incubation (film bactérien
négatifs (Tween 80 pur et dilué à 10% dans recouvrant la gélose)
le puits) après 48h d’incubation

Les diamètres moyens des zones d’inhibition induits par la Doxycycline pour Aa isolat
clinique et Aa référence (22,67 ± 1,15 et 19,33 ± 0,57 respectivement) sont significativement
plus petits que ceux produits par les huiles essentielles testées à l’état pur (Mentha pulegium:
39 ± 1,00 et 34,67 ± 0,57, Citrus aurantium: 40 ± 0,00 et 34,33 ± 1,15 Cymbopogon
citratus: 42,33 ± 2,51 et 41,33 ± 1,15, Thymus vulgaris 45,00 ± 6,24 et 47,33 ± 6,42,
Origanum compactum 51,67 ± 5,77 et 53 ± 2,00, Cymbopogon martinii 39,00 ± 6,55 et 25,67
± 1,15 respectivement) et à l’état dilué (1/10) (Mentha pulegium15,67 ± 0,57et 15,33 ± 0,57,
Citrus aurantium: 15,33 ± 0,57 et 15,66 ± 0,57, Cymbopogon citratus: 28 ± 0,00 et 30,667 ±
1,15, Thymus vulgaris 18,67 ± 1,15 et 20 ± 3,00, Origanum compactum 17,67 ± 2,08 et 18,33
± 0,57, Cymbopogon martinii 22,67 ± 1,52 et 20,50 ± 5,07 respectivement) (Tableau 10, Fig
54).

Pour toutes les valeurs de diamètres d’inhibition obtenues, aucune différence statistiquement
significative n’a été enregistrée entre Aa isolat clinique (JP2) and Aa de référence (non-JP2)
(P = 0.8).

103
Dr LAKHDAR L.

Diamètres des zones d’inhibition (mm) † (M±ET)


Agents Aggregatibacter Aggregatibacter
actinomycetemcomitans JP2 actinomycetemcomitans non-JP2
(isolat clinique) (CIP 101032)
(N=24) (N=24)
Mentha pur 39,00 ± 1,00 34,67 ± 0,57
pulegium 1/10 15,67 ± 0,57 15,33 ± 0,57
Citrus pur 40,00 ± 0,00 34,33 ± 1,15
aurantium 1/10 15,33 ± 0,57 15,66 ± 0,57
Cymbopogon pur 42,33 ± 2,51 41,33 ± 1,15
citratus 1/10 28 ± 0,00 30,66 ± 1,15
Thymus pur 45,00 ± 6,24 47,33 ± 6,42
vulgaris 1/10 18,67 ± 1,15 20 ± 3,00
Origanum pur 51,67 ± 5,77** 53 ± 2,00***
compactum 1/10 17,67 ± 2,08 18,33 ± 0,57
Cymbopogon pur 39,00 ± 6,55 25,67 ± 1,15
martinii 1/10 22,67 ± 1,52 20,50 ± 5,07

Doxycycline (30µg) 22,67 ± 1,15 * 19,33 ± 0,57 *


Tween 80 pur 6,00 ± 0††† 6,00 ± 0†††
(10%) 6,00 ± 0° 6,00 ± 0°
P <0,001 <0,001
N : nombre de l’effectif, M± ET : Moyenne ± Ecart Type (pour une expérimentation en triplicata),
†:diamètre de la zone d’inhibition incluant le diamètre du puits (6mm).
* : P <0,001: Doxycycline Vs Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus
vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii (à l’état pur).
** : P < 0,05 : (P= 0,03) : Origanum compactum Vs Mentha pulegium et Cymbopogon martinii.
*** : P <0,001: Origanum compactum Vs Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus
et Cymbopogon martinii
†† : P <0,001 : Rosmarinus officinalis L. Vs Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon
citratus, Thymus vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii et Doxycycline.
††† : P <0,001 : Tween 80 (pur) Vs Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus,
Thymus vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii et Doxycycline.
° : P <0,001 : Tween 80 (10%) Vs Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus
vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii et Doxycycline.

Tableau 10 : Diamètres d’inhibition (mm) obtenus par la méthode de diffusion en puits pour les
2 souches de A.actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

104
Dr LAKHDAR L.

Fig 54 : Diamètres des zones d’inhibition (DZI) des différents agents testés (huiles essentielles
HE pures, HE 1/10, Doxycycline et Tween 80 (10%)) pour les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (isolat clinique JP2 et souche de référence non-JP2)

105
Dr LAKHDAR L.

 Essai de microdilution :

L’essai des dilutions en série dans les microplaques de 96 puits a révélé des valeurs de CMI
(Concentration Minimale Inhibitrice) allant de 0,03 à 0,7% (v/v) (tableau 11) (Fig 55-60).

Origanum compactum a montré l'effet antibactérien le plus prononcé sur les 2 souches de Aa
à une CMI de 0,03 %.

Concernant les CMB (Concentrations Minimales Bactéricides) enregistrées des huiles testées,
les valeurs étaient égales ou proches de celles de la CMI, indiquant une bonne activité
bactéricide des huiles essentielles testées contre le Aa.

Pour les valeurs de CMI et CMB, aucune différence n'a été observée entre les 2 souches de Aa
(isolat clinique et Aa référence) pour toutes les huiles étudiées sauf pour Thymus vulgaris et
Origanum compactum qui ont montré des valeurs de CMB pour Aa isolat clinique (0,15% et
0,07% respectivement) supérieures à celles obtenues pour Aa référence (0,07% et 0,03%
respectivement).

Pour le rapport MBC/MIC, les valeurs étaient inférieures à 4 concernant toutes les huiles
testées (Tableau 11, Fig 61).

Concernant les comparaisons entre les 2 souches de Aa, une différence statistiquement
significative a été rapportée pour le rapport MBC/MIC (P=0,007) (Tableau 12).

106
Dr LAKHDAR L.

Fig 55 : Résultats sur microplaque montrant les différentes


dilutions testées de l’huile essentielle de Mentha pulegium pour
le calcul de la CMI

Fig 56 : Résultats sur microplaque montrant les différentes


dilutions testées de l’huile essentielle de Citrus aurantium pour le
calcul de la CMI (test en duplicata)

107
Dr LAKHDAR L.

A B
Fig 57 : Résultats sur microplaque montrant les différentes
dilutions testées de l’huile essentielle de Cymbopogon citratus
pour le calcul de la CMI (A : microplaque recouverte de son
couvercle, B : microplaque découverte)

Fig 58 : Résultats sur microplaque montrant les différentes


dilutions testées de l’huile essentielle de Thymus vulgaris pour le
calcul de la CMI (test en duplicatat)

108
Dr LAKHDAR L.

Fig 59 : Résultats sur microplaque montrant les différentes


dilutions testées de l’huile essentielle d’Origanum compactum
pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)

Fig 60 : Résultats sur microplaque montrant les différentes


dilutions testées de l’huile essentielle de Cymbopogon martinii
pour le calcul de la CMI (test en duplicatat)

109
Dr LAKHDAR L.

A. Actinomycetemcomitans JP2 A. Actinomycetemcomitans non-JP2


(isolat clinique) (souche de référence)
Agents (N=36) (N=36)
CMI (%) CMB(%) CMB/CMI CMI (%) CMB (%) CMB/CMI
(M(IQ)) (M ±ET) (M ±ET) (M(IQ)) (M ±ET) (M ±ET)

Mentha pulegium 0,3(0,3-0,3) 0,6±0 2±0* 0,3(0,3-0,3) 0,6 ±0 2±0†

Citrus aurantium 0,3(0,3-0,3) 0,3±0 1±0** 0,3(0,3-0,3) 0,3±0 1±0

Cymbopogon citratus 0,07 (0,07-0,07) 0,07±0 1±0*** 0,07 (0,07-0,07) 0,07 ±0 1±0

Thymus vulgaris 0,07 (0,06-0,07) 0,15±0 2,4±0,69° 0,07(0,03-0,07) 0,07±0 1,26±0,41

Origanum compactum 0,03 (0,01-0,03) 0,07±0 2,4±0,97°° 0,03(0,03-0,03) 0,03±0 1±0

Cymbopogon martinii 0,07(0,03-0,07) 0,07±0 1,26±0,41 0,07(0,03-0,07) 0,07±0 1,26±0,41

P <0,001 <0,001 <0,001 <0,001 <0,001 <0,001

M(IQ) : médiane et interquartile, M ±ET: moyenne± écart type


* :P <0,05 : Mentha pulegium Vs Citrus aurantium et Cymbopogon citratus (P=0,03)
**: P <0,05 : Citrus aurantium Vs Thymus vulgaris et Origanum compactum (P=0,001)
*** : P <0,05 : Cymbopogon citratus Vs Thymus vulgaris et Origanum compactum (P=0,001)
° : P <0,05 : Thymus vulgaris Vs Cymbopogon martinii (P= 0,008)
°° : P <0,05 : Origanum compactum Vs Cymbopogon martinii (P= 0,008)
† : P<0,001 :Mentha pulegium Vs Citrus aurantium,Cymbopogon citratus, Thymus vulgaris,
Origanum compactum et Cymbopogon martinii

Tableau 11: Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et Concentrations Minimales


Bactéricides (CMB) (%) (v/v) des huiles essentielles testées sur les 2 souches de A.
actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

110
Dr LAKHDAR L.

Fig 61 : Le rapport (CMB/CMI) pour les différentes huiles testées concernant les 2
souches de A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

CMI(%) CMB(%) CMB/CMI


(M(IQ)) (M(IQ)) (M ±ET)
A. Actinomycetemcomitans JP2 0,07(0,04-0,30) 0,11(0,07-0,30) 1,68±0,79
(isolat clinique)
A. actinomycetemcomitans non-JP2 0,07(0,04-0,30) 0,07(0,07-0,30) 1,25±0,41
(souche de référence)
P 0,12 0,98 0,007
M(IQ) : médiane et interquartile, M ±ET: moyenne± écart type

Tableau 12: Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI) et Concentrations Minimales


Bactéricides (CMB) (%) (v/v) des huiles essentielles testées obtenues selon le type de souche
de A. actinomycetemcomitans (JP2 et non-JP2)

111
Dr LAKHDAR L.

DISCUSSION
Les résultats de notre présente étude ont mis en évidence une forte activité antimicrobienne
des huiles essentielles testées (Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus,
Thymus vulgaris, Origanum compactum, Cymbopogon martinii) contre des souches virulentes
d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa).

Ces huiles étudiées sont d’origine Marocaine, connues pour leur usage thérapeutique en
médecine traditionnelle, en particulier concernant Thymus vulgaris, Origanum compactum et
Mentha pulegium (48 -50, 54, 55). Ces dernières appartiennent à la famille des Lamiaceae les
plus représentées en médecine populaire pour le traitement des affections extra-buccales
(digestives, respiratoires…) et buccales (tuméfactions gingivale, stomatite…) (voir Partie 1,
chapitre I/. Les plantes médicinales et aromatiques à visée thérapeutique au Maroc).

Cymbopogon citratus et Cymbopogon martinii, appartenant à la famille des Poaceae, sont


bien connues pour leurs propriétés insectifuges en médecine traditionnelle (304, 307). Leur
effet au niveau buccal contre les affections bucco-dentaires est encore inconnu.

Quant au Citrus aurantium, appartenant à la famille des Rutaceae, son utilisation


thérapeutique en médecine populaire a été rarement rapportée. Cependant des données dans la
littérature relatent ses diverses propriétés médicinales comme anti-infectieux principalement
(31, 317).

Ces huiles d’origine Marocaine, aux nombreux bienfaits, n’ont pour la plupart jamais été
testées au niveau buccal pour évaluer leur activité antimicrobienne contre des bactéries orales
pathogènes telles que Aggregatibacter actinomycetemcomitans (sérotype b) connu virulent et
responsable de dégâts tissulaires considérables au niveau parodontal.

Les résultats de notre étude ont mis en évidence une sensibilité de 2 souches virulentes de
Aa ; JP2 et non-JP2 vis-à-vis de ces huiles essentielles testées.

Ces résultats étaient issus d’une méthodologie que nous avons adoptée en 2 étapes. La 1ère
étape consistait en une évaluation qualitative dans le but de présélectionner les huiles
possédant une activité antibactérienne sur les 2 souches de Aa. Le 2ème essai représentait une
évaluation quantitative par la détermination de la CMI et CMB de ces huiles actives. La
méthode de microdilution a été adoptée. Cette dernière est largement utilisée pour l’étude du
pouvoir antimicrobien des huiles essentielles et s’avère plus précise avec des résultats plus

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Dr LAKHDAR L.

reproductibles à condition d’inclure un émulsifiant pour améliorer la solubilité de l’huile et


permettre un meilleur contact microorganisme-huile (290). L’émulsifiant utilisé dans notre
étude a été le Tween 80, qui a été recommandé par plusieurs auteurs (283, 284, 288, 289, 311,
318, 319). Par ailleurs, pour le calcul proprement dit de la CMI, nous avons eu recours à un
indicateur de croissance bactérienne, en faisant appel au Triphényl Tétrazolium Chloride
(TTC), tel retrouvé dans plusieurs études (131, 314, 320-322). Il s’agit d’un indicateur Redox,
qui change de couleur en présence de croissance bactérienne (320). Cependant, cet indicateur
peut avoir un effet inhibiteur sur la croissance bactérienne à haute concentration. Dans notre
étude, nous avons utilisé une concentration initiale de 2mg/ml, qui équivaut à 0,2%, et qui
aboutit à une concentration finale de 0,03%, après adjonction à la solution contenue dans le
puits de la microplaque (inoculum + huile essentielle diluée). Ceci est en accord avec l’étude
de Rahman et al 2004 (320) qui ont démontré qu’à une concentration < 0.125%, le TTC utilisé
pour la détermination de la CMI des bactéries à Gram négatif ne montre aucun effet inhibiteur
sur la croissance bactérienne.

Concernant nos résultats obtenus lors du 1er essai (diffusion en puits), les diamètres des zones
d’inhibition observés pour les huiles essentielles à l’état brut, concernant les 2 souches de Aa
testées (isolat clinique et souche de référence), ont montré des valeurs supérieures à 20 mm
(Tableau 10), traduisant une haute sensibilité des germes testés aux huiles étudiées, selon
Duraffourd et al 1990 (71). Ces huiles émulsionnées dans du Tween 80 à 10% ont été
également testées, exposant des diamètres d’inhibition compris entre 15,33 et 30,66 mm,
démontrant toujours une sensibilité supérieure des souches testées.

Il est important de souligner, dans ces résultats rapportés, que les valeurs des diamètres des
zones d’inhibition obtenues pour les huiles pures se sont révélées supérieures à celles trouvées
pour la Doxycycline (contrôle positif), avec une différence statistiquement significative (P
<0,001), ce qui confirme l’efficacité supérieure des huiles testées. Se référant aux données de
littérature, la Doxycycline est un antibiotique connu actif sur Aa avec une CMI90 de 1 µg/ml
témoignant déjà d’une forte activité antibactérienne sur cette bactérie (323). (CMI90 :
Concentration Minimale Inhibitrice d’antibiotique permettant d'inhiber la croissance de 90%
des souches d'une espèce bactérienne).

D’autre part, l’effet inhibiteur démontré des huiles essentielles étudiées contre Aa semble
plus fort comparé à d’autres bactéries à Gram négatif testées dans des études antérieures.

113
Dr LAKHDAR L.

En effet, pour Citrus aurantium (pur), les diamètres enregistrés pour les 2 souches de Aa (40
et 34,33 mm) se sont avèrés plus importants que ceux trouvés pour d’autres microorganismes
à Gram négatif tels Salmonella enteritidis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa,
Klebsiella pneumoniae (11-19 mm), comme rapportés dans les travaux de Ben Hsouna et al.
2013 (324) et Ammar et al. 2012 (325).

Pour Cymbopogon citratus, les diamètres d’inhibition calculés pour les 2 souches de Aa
(42,33 et 41,33 mm) sont également supérieurs comparés à ceux concernant d’autres bactéries
à Gram négatif anaérobies facultatives comme Escherichia coli, Citrobacter diversus,
Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca, Proteus mirabilis, Proteus vulgaris, Salmonella
typhimurium, Shigella flexneri (12-17mm) (326).

Concernant Mentha pulegium, les diamètres d’inhibition enregistrés pour l’huile à l’état pur
dépassent également ceux trouvés par Boukhebti et al. 2011 (9-10 mm) (327) et Silva et al.
2013 (15,33-24,33 mm) (328) sur des bactéries à Gram négatif anaérobies facultatives.
Mahboubi et al. 2008 (329) ont noté une résistance de certaines bactéries à Gram négatif
(Escherichia coli, Salmonella typhimurium) à cette huile essentielle diluée à 10% dans
DMSO, et une sensibilité pour Vibrio cholera avec un diamètre d’inhibition de 13 mm. Ces
résultats comparés avec les diamètres enregistrés dans notre étude (d’une moyenne de 15 mm)
pour l’huile essentielle diluée à 10% plaident pour une sensibilité supérieure du Aa.

Ceci est également vrai pour Thymus vulgaris, dont les diamètres d’inhibition obtenus dans
des études précédentes concernant d’autres bactéries à Gram négatif (S. enteritidis; S.
typhimurium; E. coli, L. monocytogenes, S. flexneri, S. sonnei) (16-44 mm) demeurent moins
importants que ceux issus de notre essai (45- 47,33 mm) (330).

Quant au Cymbopogon martinii, des zones d’inhibition de faibles diamètres (3-10 mm) ont été
enregistrées, dans l’étude de Chao et al. 2000 (331), pour des bactéries à Gram négatif
(Alcaligenes faecalis, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa)
comparées à des diamètres plus grands (39 et 25,67 mm) pour Aa.

Enfin, l’Origanum compactum a montré des diamètres d’inhibition significativement plus


grands (51,67 et 53 mm) en comparaison avec toutes les huiles testées. Cette huile, également
testée sur d’autres bactéries (332) avec des diamètres ne dépassant pas 37mm, a confirmé sa
plus forte activité antibactérienne sur Aa. Ainsi, ces résultats plaideraient pour une sensibilité
plus prononcée de ce microorganisme oral (Aa) comparée à d’autres pathogènes extra-oraux à
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Dr LAKHDAR L.

Gram négatif anaérobies facultatifs. Ceci pourrait être expliqué par la différence de croissance
et de métabolisme bactériens, de conditions de croissance requises spécifiques à chaque type
de bactérie (milieu de culture approprié, conditions d’anaérobiose…), ainsi que par la
différence de protocoles employés dans chaque étude (densité optique de l’inoculum, quantité
d’huile utilisée, diffusion en puits ou en disques en papier…). Aa est un micro-organisme
complexe et exigeant, nécessitant une longue période d’incubation (48-72h) et des conditions
de croissance particulières (5 à 10% de CO2), ce qui le différencie, entre autres, des autres
bactéries à Gram négatif non orales. Aussi, les tests d’évaluation de sa susceptibilité
antimicrobienne restent encore non standardisés. En effet, à ce jour, il n’existe pas de
standards internationaux concernant les tests de susceptibilité pour les bactéries orales,
rendant ainsi les comparaisons des résultats plus difficiles avec d’autres bactéries extra-orales.

Par ailleurs, notre étude a mis en évidence une activité antimicrobienne prononcée pour
toutes les huiles testées sur les 2 souches de Aa (JP2 et non-JP2). Cette activité semble être
liée aux familles botaniques auxquelles appartiennent ces huiles. En effet, il est apparu dans
plusieurs études que les lamiaceae, largement utilisées pour leurs propriétés antimicrobiennes
(275, 276), ont un effet antibactérien non négligeable sur Aa (voir première partie ; chapitre
IV : « Etude systematique sur l’activite antimicrobienne des huiles essentielles »). D’après les
résulats rapportés dans ces études, des huiles essentielles appartenant à cette famille
(telles:Mentha piperita, Satureja hortensis L.,Salvia fructicosa M.., Lavandula
stoechas,Salvia officinalis, Thymus vulgaris, Rosmarinus offinalis et Lavandula officinalis)
ont montré des valeurs de CMI allant de 0,8% à moins de 0,01 % (262, 265, 269, 272), ce qui
concorde avec celles obtenues dans notre étude pour Thymus vulgaris, Origanum compactum
et Mentha pulegium (CMI entre 0,3 et 0,03%). Concernant la famille des Poaceae également
étudiée (dans laquelle figurent Cymbopogon citratus et Cymbopogon martinii que nous avons
téstés), son activité sur le Aa n’a pas été rapportée dans d’autres publications. Toutefois, on
retrouve dans la littérature d’autres extraits appartenant à cette famille, tels que : Sasa
senanensis qui s’est avéré actif sur d’autres bactéries orales à Gram négatif
parodonpathogènes telles que : Fusobacterium nucleatum et Prevotella intermedia (332).
Quant à la famille des rutaceae (dans laquelle figure Citrus aurantium), également non testée
à ce jour sur Aa, des études antérieures ont par ailleurs démontré une activité antibactérienne
de certaines huiles essentielles (telles que : Citrus hystrix) (333) et de certains composants
(334) appartenant à cette famille sur d’autres bactéries parodontales telles que:

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Dr LAKHDAR L.

Porphyromonas gingivalis et Prevotella intermedia. Cependant, il est important de souligner


qu’il existe d’autres familles de plantes qui ont révélé dans des travaux précédents une activité
antibactérienne faible ou nulle sur Aa, telles que : la famille « Piperaceae dont l’huile
essentielle de Piper sarmentosum qui n’a montré aucun effet inhibiteur sur Aa (264).

Toutes ces données peuvent être expliquées essentiellement par la composition chimique de
l’huile essentielle étudiée. En effet, il a été démontré que l’activité antimicrobienne d’une
huile essentielle est souvent liée à ses composés majoritaires (112). Dans notre étude, toutes
les huiles étaient caractérisées par la dominance de composés antibactériens divers (Tableau
4-9).

L’analyse chimique de l’Origanum compactum, qui s’est avéré le plus actif, a montré une
dominance marquée de phénols (thymol 19.21% et carvacrol 22.29%). Ces derniers sont
connus responsables de l’activité bactéricide des huiles essentielles qui en contiennent (103,
114, 117). Egalement, plusieurs études ont prouvé leurs niveaux élevés d’activité
antimicrobienne sur divers microorganismes (335-337). Aussi, Le thymol a montré un effet
antibactérien considérable sur Aa dans l’étude de Shapiro et al. 1994 (272) avec une CMI de
0,03%. Ce même composé est également retrouvé en majorité (thymol 42.01%) dans la
constitution chimique du Thymus vulgaris, ce expliquerait également la puissante activité
antimicrobienne de cette huile démontrée dans le 1er essai (diffusion en puits). Tandis que les
autres composés γ-Terpinene et p-Cymene constituant les 2 huiles d’Origanum compactum et
de Thymus vulgaris, aucun pouvoir antimicrobien spécifique ne leur a été attribué dans des
études antérieures (335, 338).

Concernant Cymbopogon citratus dont les résultats étaient aussi prometteurs (Tableau 10), ses
principaux constituants chimiques (Geraniol (27,13%), Citronellol (12,67%), Citronellal
(32,77%)) seraient à l’origine de son efficacité antibactérienne marquée, grâce à leur grande
activité antimicrobienne démontrée dans des travaux précédents (326, 339-342). En effet,
selon la littérature, les alcools et les aldéhydes sont bien connus comme puissants agents
antimicrobiens (86, 116) (voir Partie 1, chapitre II, Activité antimicrobienne des huiles
essentielles).

Les autres huiles essentielles Mentha pulegium, Citrus aurantium et Cymbopogon martinii se
sont également montrées très actives sur les 2 souches de Aa avec de grands halos d’inhibition
(tableau 10). Leur composition chimique est dominée principalement par des composés de

116
Dr LAKHDAR L.

type alcools (linalool 33, 92% pour Citrus aurantium et géraniol 84,12% pour Cymbopogon
martinii) et cétones (R(+)-pulégone 71.48% pour Mentha pulegium). Se reportant aux
données de littérature, ces composés majoritaires sont connus pour posséder des propriétés
antimicrobiennes intéressantes sur des bactéries orales et non orales (263, 267, 333, 339, 343-
348).

Concernant l’essai de microdilution en microplaques de 96 puits, les résultats obtenus pour la


CMI sont pour la majorité en concordance avec les diamètres des zones d'inhibition observées
dans l’essai de diffusion en puits. D’autre part, toutes les huiles essentielles testées ont montré
une activité bactéricide avec des résultats prometteurs de CMB et un rapport CMB/CMI
inférieur à 4. Les valeurs de CMB étaient similaires ou presque à celles de CMI.

Origanum compactum a présenté l’activité inhibitrice la plus élevée contre les 2 souches de
Aa (CMI= 0,03%) et l’effet bactéricide le plus prononcé contre la souche de référence de Aa
(CMB= 0,03%) (Tableau 11). Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus dans des travaux
antérieurs sur d’autres bactéries à Gram négatif non orales testées (331, 349-351). Néanmoins,
les valeurs de CMI trouvés demeurent supérieures à ceux enregistrées pour Aa, traduisant
ainsi une meilleure activité antibactérienne sur cette bactérie orale.

Après Origanum compactum, les huiles essentielles de Thymus vulgaris, Cymbopogon


citratus et Cymbopogon martinii ont présenté des CMI de 0,07% témoignant aussi d’une forte
activité antibactérienne sur Aa. Ces résultats rejoignent ceux trouvés dans la littérature sur
d’autres bactéries extraorales (350, 352-354). Le Thymus vulgaris a été récemment testé sur le
Aa dans l’étude de Kędzia et al. 2013 (262) démontrant également un fort effet antimicrobien
(CMI ≤ 62-500 µg/ml).

Les huiles essentielles de Citrus aurantium et Mentha pulegium ont témoigné d’une activité
inhibitrice (CMI=0,3%) et bactéricide (CMB= 0,6% et 0,3% respectivement) moindre en
comparaison avec les autres huiles étudiées. Néanmoins, leur effet antimicrobien demeure non
négligeable appuyé par des travaux précédents réalisés sur un ensemble de bactéries dont des
bactéries à Gram négatif (354, 355). Dans l’étude de Shapiro et al. (272), une valeur de CMI
similaire (0,3%) sur Aa a été trouvée pour Mentha piperita, qui est de la même espèce
(Mentha) que Mentha pulegium, ce qui vient appuyer nos résultats. Toutefois, la divergence
des résulats concernant les valeurs de CMI trouvées entre Aa et les autres bactéries extra
orales à Gram négatif pourrait être due aux mêmes raisons évoquées plus haut dans notre

117
Dr LAKHDAR L.

discussion (concernant la technique de diffusion en puits) et aussi principalement à la non


standardisation des protocoles adoptés dans les différentes études pour l’évaluation de
l’activité antimicrobienne des huiles essentielles (méthode de diffusion en milieu solide ou en
milieu liquide par macro ou microdilution, solubilité de l’huile ou de ses composants,
utilisation et quantité de l’émulsifiant, exposition du microorganisme à l’huile testée…) (112).
De plus, il convient de noter que l’activité antibacterienne des huiles essentielles dépend
également du stade de croissance des cellules bactériennes. En effet, selon un récent rapport,
les cellules en division seraient plus sensibles, ceci serait probablement dû au fait que les
huiles essentielles pénétrent plus efficacement dans les sites en pleine croissance (78). Ces
données supporteraient nos résultats prometteurs, puisque dans notre méthodologie, nous
avons testé les souches en phase exponentielle de croissance (après 24h de culture).

Selon d’autres données de littérature, la nature de la membrane cellulaire bactérienne et


l’étendue des dommages membranaires produits par les huiles essentielles sont aussi à
prendre en compte pour expliquer les résultats obtenus (356). Les huiles essentielles, comme
tout agent antimicrobien ciblent la paroi et membrane de la cellule bactérienne. Et étant de
nature lipophile, ces huiles passent à travers ces structures; perturbant les différents
composants (polysaccharides, acides gras and phospholipides) rendant ainsi la paroi cellulaire
et la membrane cytoplasmique plus perméables. La fuite des macromolécules et ions
provoquerait alors la lyse et la mort cellulaire (348). Cependant, le mécanisme d’action des
huiles essentielles sur la cellule bactérienne reste encore non entièrement élucidé. Davantage
d’investigations sont nécessaires pour mieux comprendre le processus et la nature de cet effet
antibactérien des huiles essentielles.

Il ressort également dans nos résultats concernant la comparaison entre les valeurs de CMI et
CMB obtenues pour chaque souche, qu’il n’existe aucune différence significative entre Aa
souche de référence non-JP2 et Aa isolat clinique clone JP2. Il est important de souligner que
la résistance antimicrobienne souvent décrite pour les souches isolées cliniquement est
principalement liée aux antibiotiques et au jour d’aujourd’hui aucune résistance bactérienne
aux huiles essentielles n’a été rapportée ou démontrée (78). Ceci serait probablement dû au
mode d’action de ces huiles affectant simultanèment différentes structures de la cellule
bactérienne (78). Nos résultats s’accordent avec ceux retrouvés dans des études antérieures.
En effet, il a été rapporté pour Cymbopogon citratus dans l’étude de Khongkhunthian et al.
2009 (357), un effet antibactérien sur des bactéries parodontopathogènes (Actinomyces

118
Dr LAKHDAR L.

naeslundii et Porphyromonas gingivalis); aussi bien sur des souches de référence que des
souches isolées cliniquement chez des patients atteints de gingivites et de parodontites. Aussi,
Gattuso et al. en 2007 (358) ont démontré que les limonoids présents dans l’espèce du Citrus
possèdent une activité sur plusieurs souches bactériennes isolées cliniquement. D’autres essais
ont montré que le Geraniol, constituant principal du Citrus aurantium et Cymbopogon
citratus, exerce une activité antibactérienne sur des isolats cliniques multi-résistantes
provenant de nombreuses espèces bactériennes à Gram négatif (Enterobacter aerogenes, E.
coli, P. aeruginosa) (359). Pour Mentha pulegium, une efficacité antibactérienne a été
également rapportée envers des isolats cliniques multi-résistants de Klebsiella (360).
Cymbopogon martinii s’est avéré puissant dans l’inhibition de bactéries à Gram négatif
pathogènes isolées cliniquement à partir d’infections vaginales dans l’étude de Schwiertz et
al. 2006 (361). De même, Thymus vulgaris a montré une activité contre des isolats cliniques
du tractus respiratoire incluant des espèces à Gram négatif anaérobies facultatifs
(Haemophilus influenzae) (362). Enfin, Origanum compactum, dans des études précédentes, a
montré aussi une efficacité antibactérienne sur des souches cliniques de bactéries à Gram
négatif d’origine intestinale, respiratoire et dermique (350, 363).

Concernant le rapport CMB/CMI qui renseigne sur la nature de l’effet antibactérien des
huiles essentielles testées, d’après les résultats obtenus (Tableau 11) toutes les huiles se sont
avérées bactéricides sur les 2 souches de Aa à des degrés différents en fonction des huiles
testées et de la souche testée. En effet, pour les huiles essentielles d’Origanum compactum et
de Thymus vulgaris, ce rapport (CMB/CMI) était significativement différent de celui
enregistré pour l’huile essentielle de Cymbopogon martinii, traduisant ainsi une différence
d’activité bactéricide entre ces huiles. Ceci pourrait s’expliquer par la nature des composants
chimiques antibactériens constituant ces agents. Les phénols, dont le thymol essentiellement,
qui représente le constituant chimique majeur des huiles essentielles d’Origanum compactum
et de Thymus vulgaris, sont non retrouvés dans la composition chimique du Cymbopogon
martinii. Ces composés sont bien connus responsables de l’activicité bactéricide des huiles
essentielles qui en contiennent (104, 114, 117), en produisent des dégâts irréversibles au
niveau de la membrane de la cellule bactérienne (118). Par ailleurs, il est à noter que les
valeurs enregistrées concernant le pouvoir bactéricide d’Origanum compactum et Thymus
vulgaris étaient différentes entre les 2 souches de Aa. L’effet bactéricide de ces 2 huiles était
plus marqué pour Aa non-JP2 de référence que pour Aa JP2 clinique. Il est à souligner que la

119
Dr LAKHDAR L.

comparaison de l’effet bactéricide (CMB/CMI) concernant toutes les huiles testées entre les 2
souches de Aa a mis en évidence une différence statistiquement significative, avec une
bactéricidie plus prononcée envers Aa de référence. Ces résultats corroborent avec les
données de littérature concernant la résistance plus marquée aux agents antimicrobiens des
bactéries évoluant au sein du biofilm par rapport aux bactéries planctoniques (319, 364-366),
ce qui explique la sensibilité plus importante de la souche de référence de Aa aux huiles
essentielles par rapport à l’isolat clinique. En effet, cette souche clinique provenant du biofilm
parodontal, aurait une résistance acquise due à une modification des caractéristiques de
l’enveloppe bactérienne, cible d’action de nombreux antimicrobiens par transfert génétique à
partir des autres bactéries au sein du biofilm (367, 368). De plus, il se produit une
modification du phénotype exprimé par les bactéries du biofilm liée à leur adhésion à une
surface dentaire ou épithéliale de la poche parodontale (238). Toutes ces caractéristiques
acquises par les bactéries du biofilm seront perdues pour une bactérie évoluant sous forme
planctonique.

Ainsi, dans notre présent travail, nous avons démontré une haute sensibilité d’une bactérie
parodontopathogène virulente, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, envers de nouveaux
agents naturels, pour la plupart jamais étudiés ou même testés sur des bactéries orales, et plus
particulièrement sur ce type de souche. Or, ce microorganisme testé dans notre étude évolue
au sein d’un biofilm parodontal complexe chez des patients atteins de parodontites agressives.
Ce biofilm est composé de différentes bactéries parodontopathogènes aussi complexes et
virulentes telles : Porphyromonas gingivalis, Bacteroides forsythus, Fusobacterium
nucleatum….Ces pathogènes parodontaux ont été fortement associés à la progression et à la
sévérité des maladies parodontales ainsi qu’aux récidives de traitement parodontal (369, 370).
Par conséquent, une évaluation ultérieure in vitro de l’activité antibactérienne de ces huiles
sur Aggregatibacter actinomycetemcomitans, non sous forme isolée mais organisée au sein de
ce biofilm complexe serait nécessaire, et ce afin de nous rapprocher plus du contexte clinique
réel et pouvoir considérer la possibilité d’intégrer ces huiles dans le traitement parodontal
comme agents antimicrobiens potentiels, avant de passer aux essais in vivo.

D’autre part, notre recherche comprend d’autres limites, qui consistent au manque de données
concernant la toxicité in vitro de ces huiles essentielles testées qui n’a pas encore été étudiée.
En effet, les concentrations antibactériennes efficaces obtenues pour ces huiles doivent être
testées sur des cellules vivantes in vitro afin d’évaluer leur cytotoxicité. Ceci prends toute son

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Dr LAKHDAR L.

importance, quand on sait que la CMI obtenue d’une huile active peut ne pas correspondre à
la concentration non toxique, comme l’a démontré Fabio et al. 2007 (362) sur des cellules
Vero.

121
Dr LAKHDAR L.

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Dans notre présent travail, nous avons étudié l’activité antibactérienne in vitro de six huiles
essentielles d’origine Marocaine : Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus,
Thymus vulgaris, Origanum compactum et Cymbopogon martinii.sur une souche virulente
clone JP2 originelle Marocaine d’Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) prélevée chez
des patients atteints de parodontites agressives, et ce en comparaison avec une souche de
référence non-JP2 connue.

La méthode expérimentale employée a consisté à isoler la souche clinique, puis à réaliser une
évaluation qualitative (méthode de diffusion en puits) et quantitative (méthode de
microdilution) de l’activité antimicrobienne des huiles testées sur l’isolat clinique et sur une
souche de référence.

A partir des résultats obtenus, nous pouvons résumer les conclusions issues de cette étude
comme suit :

1. La première étape de « screening » pour l’évaluation qualitative de l’activité


antimicrobienne des huiles essentielles étudiées a montré un effet antimicrobien
pour toutes les huiles testées en mettant en évidence des zones d’inhibition avec des
diamètres dépassant 20 mm, montrant ainsi une sensibilité non négligeable de la
bactérie étudiée.
2. Ces résultats ont été confirmés dans la seconde étape de notre partie expérimentale
qui a permis de quantifier cette activité en trouvant des valeurs de CMI et CMB
variant de 0,0 3 à 0,3% mettant en évidence ainsi une forte activité antibactérienne
de ces agents étudiés contre Aa.
3. L’huile essentielle d’Origanum compactum, riche en phénols, s’est avérée la plus
efficace, et celle de Mentha pulegium, riches en cétones, la moins active sur Aa.

Ainsi, ces résultats demeurent prometteurs, et pourraient servir de base pour des études
cliniques ultérieures afin de confirmer l’efficacité antimicrobienne de ces produits naturels et
de proposer leur utilisation en tant qu’agents antimicrobiens alternatifs effectifs dans les
parodontites agressives, palliant aux effets secondaires des antibiotiques et aux résistances
bactériennes accrues. Toutefois, plusieurs points sont à prendre en considération avant l’étape
de l’essai clinque, à savoir :

122
Dr LAKHDAR L.

- L’étude de la cytotoxicité des huiles testées :

Les valeurs de CMI obtenues pour nos huiles étudiées (0,3- 0.03%) contre Aa sont
intéressantes. Cepend ant ces concentrations ont été testées in vitro et peuvent s’avérer
toxiques sur des cellules vivantes in vivo. Ainsi, il serait nécessaire de réaliser au préalable
des essais in vitro pour tester ces concentrations sur des cellules vivantes en culture aussi bien
sur des cellules diverses de l’organisme (sanguines, rénales…) pour tester la toxicité générale
que sur des cellules des tissus parodontaux (cellules desmodontales, osseuses, kératinocytes
…) pour tester la toxicité locale .puisqu’il s’agit de traiter des parodontites agressives. L’étude
de la toxicité de ces huiles par des expérimentations in vivo sur des animaux de laboratoire
serait également judicieuse, en testant la toxicité aigue et sub-chronique.

- L’évaluation in vitro de l’activité antibactérienne de ces huiles sur tout le biofilm


parodontal sous gingival (incluant Aggregatibacter actinomycetemcomitans), prélevé
chez des patients atteints de parodontites agressives :

Dans notre étude, nous avons démontré un effet antimicrobien « in vitro » d’huiles
essentielles sur une souche isolée d’Aggregatibacter actinomyctemcomitans. Cependant, il
est important de noter que ce microorganisme évolue au sein d’un biofilm parodontal
complexe chez des patients atteins de parodontites agressives, composé d’autres bactéries
parodontopathogènes connues également impliquées dans ces maladies, telles :
Porphyromonas gingivalis, Bacteroides forsythus, Fusobacterium nucleatum…. En
conséquence, il serait judicieux de vérifier l’activité antibactérienne de ces mêmes huiles
étudiées sur ces microorganismes ainsi que sur tout le biofilm sous-gingival associé aux
parodontites agressives, et ce avant de passer aux études in vivo.

- L’étude in vitro de l’activité antimicrobienne des composants majoritaires de ces


huiles sur Aa et d’autres bactéries parodontopathogènes impliquées dans les
parodontites agressives :

Etant donné que l’activité antimicrobienne des huiles essentielles est étroitement liée à
leur composition chimique, il serait intéressant de tester, dans un travail ultérieur, les
composés majoritaires de ces huiles sur notre souche étudiée et d’autres bactéries
parodontopathogènes incriminées dans les parodontites agressives, ainsi que sur tout le

123
Dr LAKHDAR L.

biofilm parodontal à partir de prélèvement clinique chez des patients atteints de ces
maladies parodontales destructrices.

Une fois toutes ces étapes réalisées, des essais cliniques suivant un protocole bien établi
approuvé par le comité d’éthique seront effectués chez des patients atteints de maladies
parodontales en l’occurrence les parodontites agressives, et ce afin d’évaluer l’efficacité réelle
de ces agents antimicrobiens d’origine naturelle.

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Dr LAKHDAR L.

RESUME

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Dr LAKHDAR L.

RESUME

Aujourd’hui, il existe suffisamment de preuves scientifiques sur l’existence d’une résistance accrue et
croissante des bactéries orales aux antibiotiques. De ce fait, la recherche de nouveaux agents d’origine
naturelle, présentant moins de danger pour la santé et palliant aux effets secondaires des antibiotiques,
tels: « les huiles essentielles », est devenue une nécessité. Etant donné que le Maroc figure parmi les
principaux pays producteurs d’huiles essentielles, notre présente étude de recherche s’est proposée de
tester l’activité antibactérienne d’huiles essentielles d’origine Marocaine sur Aggregatibacter
actinomycetemcomitans (Aa) (sérotype b), bactérie orale connue virulente et incriminée dans les
parodontites agressives, réel problème de santé publique au Maroc. Il s’agit d’un pathogène parodontal
nécessitant pour son élimination un débridement mécanique associé à une antibiothérapie. Dans notre
étude, l’isolement d’une souche clinique Marocaine originelle de Aa a été d’abord réalisé à partir de
prélèvements chez des patients atteints de parodontites agressives suivant un protocole bien établi.
Ensuite, l’activité antibactérienne de six huiles Marocaines a été étudiée sur une souche clinique clone
JP2 et une souche de référence non-JP2 de Aa. Il s’agit des huiles essentielles de Mentha pulegium,
Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus vulgaris, Origanum compactum et Cymbopogon
martinii. Après une analyse chromatographique de ces huiles mettant en évidence leur composition
chimique, leur activité antimicrobienne a été évaluée en faisant appel à la méthode de diffusion en
puits et de microdilution. Les résultats obtenus ont mis en évidence des zones d’inhibition de
diamètres dépassant 20 mm, pour les deux souches de Aa et concernant toutes les huiles étudiées,
suggérant une forte sensibilité de la bactérie aux agents testés. Aucune différence statistiquement
significative n’a été observée entre les 2 souches Aa JP2 et non-JP2. Les Concentrations Minimales
Inhibtrices (CMI) et Bactéricides (CMB) ensuite calculées ont montré des valeurs variant de 0,03 à
0,3% et de 0,07 à 0,6% respectivement, témoignant ainsi d’une forte activité bactéricide in vitro de
toutes les huiles testées sur Aa. Par conséquent, sur la base de ces résultats prometteurs obtenus dans
notre présent travail, nous pouvons proposer ces huiles marocaines en tant qu’agents antimicrobiens
potentiels dans les parodontites agressives dans lesquels les souches de Aa étudiées (JP2 et non-JP2)
peuvent être associées. Cependant, des études cliniques in vivo ultérieures sont nécessaires pour
confirmer l’efficacité antimicrobienne de ces produits naturels.

Mots clés : huiles essentielles, bactéries orales, bactéries paropathogènes, Aggregatibacter


actinomycetemcomitans, activité antibactérienne, concentration minimale inhibitrice.

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‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ ﻓﺈﻥ ﺍﻟﺒﺤﺙ ﻋﻥ ﻭﻜﻼﺀ ﺠﺩﺩ‬،‫ ﻭﻟﺫﻟﻙ‬. ‫ﻫﻨﺎﻙ ﺃﺩﻟﺔ ﻋﻠﻤﻴﺔ ﻜﺎﻓﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﻭﺠﻭﺩ ﺯﻴﺎﺩﺓ ﻤﻘﺎﻭﻤﺔ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻟﻠﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ‬،‫ﺍﻟﻴﻭﻡ‬
.‫ ﻤﺜل " ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻌﻁﺭﻴﺔ " ﺃﺼﺒﺢ ﻀﺭﻭﺭﺓ‬، ‫ ﻤﻊ ﺨﻁﺭ ﺃﻗل ﻟﻠﺼﺤﺔ ﻭ ﺍﻟﺘﻐﻠﺏ ﻋﻠﻰ ﺍﻵﺜﺎﺭ ﺍﻟﺠﺎﻨﺒﻴﺔ ﻟﻠﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ‬، ‫ﻤﻥ ﺃﺼل ﻁﺒﻴﻌﻲ‬
‫ ﺘﻘﺘﺭﺡ ﺩﺭﺍﺴﺘﻨﺎ ﺍﻟﺒﺤﺜﻴﺔ ﻻﺨﺘﺒﺎﺭ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ‬، ‫ﻭﺒﺎﻟﻨﻅﺭ ﺇﻟﻰ ﺃﻥ ﺍﻟﻤﻐﺭﺏ ﻫﻲ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻤﻥ ﺍﻟﺩﻭل ﺍﻟﺭﺌﻴﺴﻴﺔ ﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺔ ﻟﻠﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻌﻁﺭﻴﺔ‬
‫ ﺍﻜﺭﻜﺘﺒﻜﺘﻴﺭ‬actinomycetemcomitan Aggregatibacter ‫ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻤﻥ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ ﻤﻥ ﺃﺼل ﻤﻐﺭﺒﻲ ﻋﻠﻰ‬
‫ ﻤﺸﻜﻠﺔ‬، ‫ ﺃﺃ ﺍﻟﻨﻤﻁ ﺍﻟﻤﺼﻠﻲ ﺏ( ﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ ﻤﻌﺭﻭﻓﺔ ﻀﺎﺭﺓ ﻭ ﻤﺘﻭﺭﻁﺔ ﻓﻲ ﺍﻤﺭﺍﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔ‬aA)‫ﺍﻜﺘﻨﻭﻤﺴﺘﻴﻤﻜﻭﻤﻴﺘﺎﻨﺱ‬
‫ ﻓﻲ‬. ‫ ﻤﻤﺭﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﻫﺫﺍ ﻴﺘﻁﻠﺏ ﻟﻠﺘﺨﻠﺹ ﻤﻨﻪ ﺍﻟﺘﻨﻀﻴﺭ ﺍﻟﻤﻴﻜﺎﻨﻴﻜﻴﺔ ﺍﻟﻤﺭﺘﺒﻁﺔ ﺍﻟﻌﻼﺝ ﺒﺎﻟﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﺤﻴﻭﻴﺔ‬. ‫ﺼﺤﻴﺔ ﻋﺎﻤﺔ ﺤﻘﻴﻘﻴﺔ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻐﺭﺏ‬
‫ ﺘﻡ ﺇﺠﺭﺍﺀ ﻋﺯل ﺴﻼﻟﺔ ﺍﻟﺴﺭﻴﺭﻱ ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻲ ﺍﻷﺼﻠﻲ ﺃﺃ ﻤﻥ ﻋﻴﻨﺎﺕ ﻤﻥ ﺍﻟﻤﺭﻀﻰ ﺍﻟﺫﻴﻥ ﻴﻌﺎﻨﻭﻥ ﻤﻥ ﺍﻟﺘﻬﺎﺏ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔ ﺒﺎﺘﺒﺎﻉ‬، ‫ﺩﺭﺍﺴﺘﻨﺎ‬
‫ ﻭ ﺴﻼﻟﺔ ﺇﺸﺎﺭﺓ‬2JP ‫ ﺜﻡ ﺩﺭﺍﺴﺔ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻤﻥ ﺴﺘﺔ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﺴﺭﻴﺭﻱ ﺍﺴﺘﻨﺴﺎﺥ ﺴﻼﻟﺔ‬.‫ﺒﺭﻭﺘﻭﻜﻭل ﺍﻟﻤﻌﻤﻭل ﺒﻬﺎ‬
‫ ﺍﻟﻤﺭﺩﻜﻭﺵ ﺍﻟﻤﻜﺘﻨﺯﺓ‬،‫ ﺍﻟﻐﺩﺓ ﺍﻟﺼﻌﺘﺭﻴﺔ ﺍﻟﺸﺎﺌﻊ‬،‫ ﺇﺫﺨﺭ ﻟﻴﻤﻭﻨﻲ‬،‫ ﺍﻟﻨﺎﺭﻨﺞ‬،‫ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ ﻤﻥ ﺍﻟﻨﻌﻨﺎﻉ‬. ‫ ﻤﻥ ﺃﺃ‬2JP ‫ﻏﻴﺭ‬
‫ ﻭﺠﺭﻯ ﺘﻘﻴﻴﻡ‬،‫ ﺒﻌﺩ ﺍﻟﺘﺤﻠﻴل ﺍﻟﻜﺭﻭﻤﺎﺘﻭﻏﺭﺍﻓﻲ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﻤﻥ ﺍﺠل ﺘﺴﻠﻴﻁ ﺍﻟﻀﻭﺀ ﻋﻠﻰ ﺘﺭﻜﻴﺒﺘﻬﺎ ﺍﻟﻜﻴﻤﻴﺎﺌﻴﺔ‬.‫ﻭﺴﻴﻤﺒﻭﺒﻭﻜﻭﻥ ﻤﺎﺭﺘﻴﻨﻲ‬
‫ ﻭ ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻡ ﺍﻟﺤﺼﻭل ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻤﻥ ﺃﻗﻁﺎﺭ ﻤﻨﺎﻁﻕ ﺘﺜﺒﻴﻁ‬.‫ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻱ ﺒﺎﺴﺘﺨﺩﺍﻡ ﻁﺭﻴﻘﺔ ﻨﺸﺭ ﺍﻵﺒﺎﺭ ﻭ ﺍﻟﺘﺨﻔﻴﻑ ﺍﻟﺠﺯﺌﻲ‬
‫ ﻤﻤﺎ ﻴﺸﻴﺭ ﺇﻟﻰ ﺤﺴﺎﺴﻴﺔ ﻗﻭﻴﺔ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﺇﻟﻰ‬،‫ ﺴﻭﺍﺀ ﻟﻜل ﻤﻥ ﺍﻟﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ ﻭﻓﻴﻤﺎ ﻴﺘﻌﻠﻕ ﺒﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻤﺕ ﺩﺭﺍﺴﺘﻬﺎ‬،‫ ﻤﻠﻡ‬20 ‫ﺃﻜﺜﺭ ﻤﻥ‬
‫ ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﺘﺭﻜﻴﺯﺍﺕ ﺍﻟﻤﺜﺒﻁﺔ ﺍﻟﺩﻨﻴﺎ ﻭ ﺍﻟﻤﺒﻴﺩﺓ‬.2JP ‫ ﻭﻏﻴﺭ‬2JP ‫ ﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ‬2 ‫ ﻻ ﻓﺭﻭﻕ ﻟﻭﺤﻅﺕ ﺫﺍﺕ ﺩﻻﻟﺔ ﺇﺤﺼﺎﺌﻴﺔ ﺒﻴﻥ‬.‫ﻭﻜﻼﺀ ﺍﺨﺘﺒﺎﺭﻫﺎ‬
‫ ﻤﻤﺎ ﻴﻌﻜﺱ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻘﻭﻱ ﻟﻠﺠﺭﺍﺜﻴﻡ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﺨﺘﺒﺭ ﻤﻥ‬،‫ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺘﻭﺍﻟﻲ‬٪0،6 ‫ ﺤﺘﻲ‬0،07 ‫ ﻭ‬٪3،-0،03 ‫ﻟﻠﺠﺭﺍﺜﻴﻡ ﺜﻡ ﺍﻟﻤﺤﺴﻭﺒﺔ ﻗﻴﻡ ﺘﺘﺭﺍﻭﺡ‬
‫ ﻴﻤﻜﻨﻨﺎ ﺃﻥ ﻨﻘﺩﻡ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ‬،‫ ﻭﺒﻨﺎﺀ ﻋﻠﻰ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺍﻟﻭﺍﻋﺩﺓ ﺍﻟﺘﻲ ﺘﻡ ﺍﻟﺤﺼﻭل ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻓﻲ ﻋﻤﻠﻨﺎ ﺍﻟﺤﺎﻟﻲ‬،‫ ﻟﺫﻟﻙ‬.‫ﺠﻤﻴﻊ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﺨﺘﺒﺎﺭ ﺃﺃ‬
‫ ﻓﻲ‬،‫ ﻭﻤﻊ ﺫﻟﻙ‬.‫( ﻗﺩ ﺘﺘﺭﺍﻓﻕ‬2JP ‫ ﻭﻏﻴﺭ‬2JP) ‫ﺍﻟﻤﻐﺭﺒﻴﺔ ﻜﻭﻜﻼﺀ ﻤﺤﺘﻤﻠﻴﻥ ﻤﻀﺎﺩﺍﺕ ﺍﻟﻤﻴﻜﺭﻭﺒﺎﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﻠﺜﺔ ﺍﻟﻌﺩﻭﺍﻨﻴﺔ ﺍﻟﺘﻲ ﺩﺭﺴﺕ ﺴﻼﻻﺕ ﺃﺃ‬
.‫ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺎﺕ ﺍﻟﺴﺭﻴﺭﻴﺔ ﺍﻟﻼﺤﻘﺔ ﻭﻫﻨﺎﻙ ﺤﺎﺠﺔ ﻟﺘﺄﻜﻴﺩ ﺍﻟﻔﻌﺎﻟﻴﺔ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩﺓ ﻟﻤﻴﻜﺭﻭﺒﺎﺕ ﺍﻟﺠﺴﻡ ﺍﻟﺤﻲ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺎﺕ ﺍﻟﻁﺒﻴﻌﻴﺔ‬

actinomycetemcomitans ، ‫ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﺍﻟﻤﺴﺒﺒﺔ ﻷﻤﺭﺍﺽ ﺍﻟﻠﺜﺔ‬، ‫ ﺍﻟﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ ﻋﻥ ﻁﺭﻴﻕ ﺍﻟﻔﻡ‬، ‫ ﺍﻟﺯﻴﻭﺕ ﺍﻷﺴﺎﺴﻴﺔ‬:‫ﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻟﺒﺤﺙ‬
.‫ ﺍﻟﺘﺭﻜﻴﺯ ﺍﻟﻤﺜﺒﻁ ﺍﻷﺩﻨﻰ‬، ‫ ﺍﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩ ﻟﻠﺒﻜﺘﻴﺭﻴﺎ‬، Aggregatibacter

ABSTRACT

Today, there is enough scientific evidence on the existence of an increased resistance of oral bacteria to antibiotics.
Therefore, the search for new natural agents, with less danger for the health and overcoming the side effects of
antibiotics, such "essential oils," has become a necessity. Since Morocco is one of the major producers of essential
oils, our present research study proposed to test the antibacterial activity of Moroccan native essential oils on
Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa) (serotype b), known virulent oral bacteria and implicated in
aggressive periodontitis, real public health problem in Morocco. It is a periodontal pathogen requiring for its
elimination a mechanical debridement associated with an antibiotic treatment. In our study, the isolation of an
original Moroccan clinical strain of Aa was first performed from specimens in patients with aggressive
periodontitis according to an established protocol. Then, the antibacterial activity of six selected Moroccan oils was
studied in a clinical JP2 strain and a reference non-JP2 strain of Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa).
These are the essential oils of Mentha pulegium, Citrus aurantium, Cymbopogon citratus, Thymus vulgaris,
Origanum compactum and Cymbopogon martinii. After chromatographic analysis of these oils highlighting their
chemical composition, antimicrobial activity was evaluated using well-diffusion and microdilution methods. The
results showed inhibition zones of diameters exceeding 20 mm, for both strains of Aa and on all studied oils,
suggesting a high sensitivity of the bacterium to the tested agents. No statistically significant difference was
observed between the two strains JP2 and non-JP2 Aa. Minimal Inhibitory and bactericidal Concentrations (MIC,
MBC) then calculated, showed values ranging from 0.03 to 0.3% and from 0.07 to 0.6%, respectively, reflecting a
strong in vitro bactericidal activity of all tested oils on Aa. Therefore, based on these promising results obtained in
our present work, we can suggest these Moroccan oils as potential antimicrobial agents in aggressive periodontitis
where studied strains of Aa (JP2 and non-JP2) may be associated. However, further in vivo clinical studies are
required to confirm the antimicrobial efficacy of these natural products.

Key words: essential oils, oral bacteria, periopathogens, Aggregatibacter actinomycetemcomitans, antibacterial
activity, Minimum inhibitory concentration.

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