K’eskon attend

Le journal des impatients gratuit

Tenues vestimentaires des filles Décembre

Samuel Paty 2020,
Chevaux mutilés
Troubles alimentaires...
n°69

Au sommaire
p.3 : Juge Ruth Bader Ginsburg
p.4 : Samuel Paty
p.5-6 : Chevaux mutilés
p.6-7 : La biodiversité
p.8 : Agressions sexuelles
p.9 : Harcèlement
p.10-11 : Anorexie, boulimie
p.11 : Bar à chat
p.12 : Les spectacles à l’heure du Covid
p.13 : Quartier Ozon+ suite édito
p.14-15 : Etre étudiante
p.16 : Karel Pairemaure, réalisateur
p.17 : Tennis en fauteuil
p.18-19 : tenues des filles au collège
Journalistes : Chaïmaa Aizi, Eva
Bachelier, Emmanuel Baghdassa-
ryan, Juliette Braguier, Mallory
Bruère, Alice Chassagne, Joanès
Dale, Clémence Degeorges, Ra-
phaël Delepaul, Lorna Garino,
Malou Grandsaigne-Lenfant, Fayz
Jayal, Orsinio Lampé, Lucie Lar-
deau, Martin Loizeau, Abderrah-
mane M’Faddel, Manon Mesnard,
Ninon Neveu, Janna Perrin, Amé-
lie Prioux, Pierre Renaud, Moha-
med Sakho, Issak Temurov, Evan
Thevenet, Yoni Thevenet, Sohane
Verdier, Juan Ximinez
l’édito de Victor maisonneuve
Quand on m'a proposé d'écrire
cet édito, je dois avouer que je
n'avais pas vraiment d'idées,
mais je me suis rappelé qu’il il y a
quelques jours ,J’avais regardé la
rediffusion de l'interview d'Em-
manuel Macron du mercredi 04
décembre 2020, réalisée par
Brut et diffusée en direct sur les
réseaux sociaux. Je me suis dit
que je pourrais vous en faire un
compte-rendu pour vous éviter
de regarder cette interview rela-
tivement longue, d'environ 2h30.
Voici donc un bref résumé des
informations qui m’ont semblé
importantes.
De nombreux sujets ont été
abordés notamment celui des
violences policières et, fait no-
table, pour la première fois Em-
manuel macron a prononcé le
terme : « violences policières ».
une expression selon lui politi-
sée. En effet, il explique que ce
terme est utilisé par l'opposition
pour dénoncer un racisme insti-
tutionnel, d’après lui inexistant.
Il insiste sur le fait que lors des
manifestations, certains policiers
sont violents mais que, face à
eux, ils rencontrent aussi des
Projet soutenu et financé exclusive-
ment par la ville de Châtellerault et
Grand-Châtellerault. Merci à eux !
Partenariat avec le « 4 », pour les ate-
liers vidéo avec José Bourdon Merci !
Couv ©K’eskon attend,
page2 ©S. Lenhard
Imprimé à 900 exemplaires par Jouve,
733 rue St Léonard, 53100 Mayenne .
ISSN : 2107-5190
Collège René Descartes, 98 bd Blossac,
86 106 Châtellerault.
Directeurs de publication : Jean Foret-
Bruno et Séverine Lenhard.
Décembre 2020
manifestants violents. Un point
qui, selon lui, doit être amélioré.
Bien sûr le débat de la loi sur la
sécurité globale a aussi été men-
tionné et, par rapport à l’article
24, le président explique que les
libertés ne sont pas menacées.
Le sujet de la jeunesse a aussi
été discuté et notamment la pré-
carité étudiante. Sur ce point, il
explique que des aides ont été
mises en place (Repas à 1€,
bourse), mais il reconnait aussi
les difficultés financières : arrêt
des petits boulots, besoins en
aides alimentaires, accès à l’em-
ploi…
On a beaucoup sollicité aussi le
président pour réagir à des pro-
pos comme ceux du président
Turc Erdogan qui a dit à propos
d’Emmanuel Macron qu’il fallait
vite « s’en débarrasser », sur le
sort des Ouighours en Chine
mais aussi sur la colonisation de
l’Algérie.
Les sujets du terrorisme et de la
laïcité ont été longuement abor-
dés notamment avec la mort de
Samuel Paty. (…)
À suivre page 13
 Ruth Bader Ginsburg :
la mort d’une icône politique
La mort de la juge américaine Ruth Bader Ginsburg, en 2020,véritable icône du féminisme, bouscule
les Etats-Unis. Etant membre de la cour suprême, sa mort laisse place à de nombreuses consé-
quences politiques... La remplaçante de Ruth Bader Ginsburg, nommée par Donald Trump, Amy
Coney Barrett, est pro-armes à feu et opposée à l'avortement. C’est pourquoi sa nomination est for-
tement contestée car les juges suprêmes sont nommés à vie. Rencontre via internet avec Sue Okers-
trom, une scientifique américaine féministe d’une soixantaine d’années, habitant Minneapolis.

S
ue Okerstrom se sent touchée
par la perte de Ruth Bader
Ginsburg. Elle la ressent
comme une perte personnelle
à cause de tout ce que Ruth Bader
Ginsburg a fait et de qui elle était.
« J'aimais sa ténacité, son esprit, sa
nature calme et son humour ; tout ça
en un corps. »
« Ruth Bader Ginsberg était pour moi
une héroïne »
« Elle était une championne des droits
des femmes et par conséquent des
droits de tous. La majorité des Améri-
cains a été attristée par la perte d'une
icône qui avait tant accompli.» En tant
que juge principale des quatre
membres du parti du groupe socio-
libéral de la Cour suprême, Ruth Ba-
der Ginsburg était très respectée pour
son esprit juridique, son équité et son
professionnalisme.
Les derniers mots de Ruth Bader Gins-
berg ont été : « Mon plus grand sou-
hait, c’est de ne pas être remplacée
tant qu'un nouveau président ne sera
pas installé... »
Mais la juge Ginsberg est morte en
septembre 2020, laissant place ainsi à
une nouvelle nomination par le prési-
dent américain. A ce propos, Sue ré-
pond avec amertume : "J'ai été fu-
rieuse que Donald Trump choisisse de
remplacer Ruth Bader Ginsburg avant
les élections présidentielles. La ma-
nière dont Amy Coney Barrett a été
élue est contestable, le Sénat a tenu
une audience de confirmation et un
vote précipités. »
Il y a huit mois, dans une situation très
similaire, le chef du Sénat (Mitch
McConnell) avait refusé d'organiser
des audiences pour un candidat à la
cour suprême choisi par Barack Oba-
ma. En effet, il avait décrété que dans
une année électorale, le peuple amé-
ricain était le premier à avoir son mot
à dire sur la direction du pays. En
nommant à nouveau un juge conser-
vateur, cela va considérablement mo-
difier l’équilibre du tribunal et le faire
pencher du côté conservateur.
Une remplaçante contestée
Sue se sent également touchée par la
perte potentielle de droits pour les-
quels elle a durement combattu. Elle
n’a pas des mots tendres pour la nou-
velle juge suprême nommée par
Trump : « Amy Coney Barrett a des
opinions religieuses conservatrices
d'extrême droite.
Elle a seulement 48 ans et affectera
les décisions du tribunal pendant des
décennies. Je pense que les avis poli-
tiques des conservateurs, dont cer-
tains d’extrême-droite, sont nuisibles
pour les conditions et les droits égaux
des femmes. »
Un opportuniste narcissique
Sue Okerstrom ne mâche pas ses mots
pour parler de Donald Trump : en
ayant nommé Amy Coney Barett,
« Donald Trump sème la politique de
la division, de la distraction, de l’anar-
chie et maintenant de la maladie.
C’est un opportuniste sociopathe nar-
cissique qui ment plus souvent qu’il
ne dit la vérité. Trump a travaillé dur
pour détruire tout ce que le président
Obama avait mis en place. Il est pour
la suprématie blanche et a utilisé « les
dangers des migrants » comme cri de
ralliement. Il a essayé d’interdire aux
musulmans d’entrer dans notre pays,
il a construit un mur à la frontière
mexicaine, il a séparé des enfants de
3
leurs parents, que ceux-ci aient essayé
de traverser la frontière de manière
légale ou illégale, ce qui est particuliè-
rement cruel. Trump a aussi utilisé les
forces armées contre des manifes-
tants pacifiques, des citoyens."
Elle termine avec une note d'espoir
pour les États-Unis : "Je pense que Joe
Biden est un homme bon, compatis-
sant, très qualifié en tant que ex-vice-
président. Biden écoutera les scienti-
fiques et les experts et il fera ce qui
est le mieux pour le peuple américain,
pour nos relations avec les autres pays
et le danger que pose le changement
climatique. Il mettra en place une stra-
tégie dont nous avons cruellement
besoin pour lutter contre la pandémie
et regagner le sens de la normalité. Il
essayera de faire marche arrière sur
les changements et les dommages
que Donald Trump a initiés."
Alice Chassagne
Définitions :
Cour suprême : sommet de la jus-
tice américaine et le tribunal en cas de
dernier recours. Ses neuf membres
sont nommés à vie.
Parti politique aux États-Unis :
la politique est découpée en deux
grand partis : le parti Démocrate qui
est socio-libéral (Joe Biden) et le parti
Républicain qui est conservateur
(Donald Trump). D'autres partis exis-
tent mais ils sont minoritaires.
Système électoral américain :
ce n'est pas la population qui élit le
président mais les grand électeurs.
Les grands électeurs sont répartis en
52 états en fonction de la population.
Plus la population est nombreuse dans
un état, plus il y aura de grands élec-
teurs dans ce même état.

©Eva Bachelier
L
’idée de s'en prendre à un pro-
fesseur détenteur et trans-
metteur du savoir a d’abord mis
Quentin en colère. « Mourir
décapité pour avoir enseigné est un
drame qui peine la nation entière, dit-
il d’emblée. D’autant que l'égorge-
ment a une portée symbolique forte.
On guillotinait à la Révolution et le
bourreau décapitait les criminels au
Moyen-âge ! Et là, on égorge pour
une caricature !» Quentin regrette
qu’un lien de confiance soit rompu
entre une très grande majorité de la
population qui assimile les idéaux
français - la liberté, la laïcité, le fémi-
nisme -, son histoire et sa culture, et
quelques individus qui les renient et
les combattent, vivants sur un socle
de valeurs différent.
«Je pense, en tant qu'élève, que ce
serait la violence et l'absurdité d'une
décapitation pour un motif si dérisoire
qui me marquerait.»
L’étudiant parisien précise que les
caricatures de Mahomet ne le font
pas spécialement rire mais que pour
autant, elles ne le choquent pas et ce,
quel que soit le sujet. Bien qu'il com-
prenne ce qu'un prophète a de sacré,
Quentin Bruère estime que l'école est,
en plus d’un lieu d’éducation, un lieu
laïc, ce qui passe par la liberté
d’échange des réflexions person-
nelles, même face aux opinions les
plus détestables. Pour lui, même si les
Assassinat de Samuel Paty
Quentin Bruère, jeune étudiant de 18 ans inscrit en lettres classique à
l'université de Paris IV et Anthony Floc'h, journaliste à La Nouvelle Ré-
publique et à Centre Presse, ont accepté de s'exprimer sur l'assassinat
du professeur Samuel Paty assassiné en octobre devant son collège.
drames de cette ampleur sont rares, il
doit y avoir à chaque fois une réponse
et une réaction fortes et symboliques,
sans quoi les terroristes continueront
d'imposer leur volonté en France.
Point de vue du Journaliste
Comme beaucoup, le journaliste An-
thony Floc’h a été choqué d'ap-
prendre qu'un enseignant avait été
assassiné. Il l'a été davantage encore
quand, très rapidement, les médias
ont fait le lien entre cet assassinat et
le fait que Monsieur Paty avait,
quelques jours plus tôt, animé un dé-
bat avec ses élèves sur les caricatures
(en particulier celles de Charlie Hebdo
sur les religions) et plus largement sur
la liberté d'expression. Au-delà de la
tristesse, il a ressenti une grande co-
lère. « J'ai refait dans ma tête le film
de la tuerie de Charlie Hebdo. Com-
ment un homme peut-il payer de sa
vie simplement parce qu'il a voulu
expliquer à ses élèves ce qu'étaient la
liberté, la laïcité, le droit de croire ou
de ne pas croire... ces principes fon-
damentaux de notre République ?"
Montrer des caricatures, c'est d'abord
pour le journaliste un symbole. Il
trouve que c'est défendre la liberté
d'expression, de plus en plus fragili-
sée. C'est dire non au fanatisme reli-
gieux quel qu'il soit. C'est rappeler
qu'en janvier 2015, en France, 12 per-
sonnes ont été assassinées parce
qu'elles travaillaient dans un journal
satirique qui n'a eu cesse, depuis sa
création, de défendre des valeurs
telles que la laïcité et la liberté d'ex-
pression. Renoncer, ce serait pour lui
accepter l’idée d'être dicté par des
gens qui veulent mettre la religion au-
dessus des lois de notre République.
C'est ce qui se passe dans certains
pays du Monde, et il ne veut pas de
cela en France. Deux jours après
4
l'assassinat de Samuel Paty, le journal
dans lequel Anthony travaille - La
Nouvelle République - a fait le choix
de republier une caricature du journal
satirique Charlie Hebdo. Non pas pour
"remettre de l'huile sur le feu" mais
bien pour réaffirmer ce principe de la
liberté d'expression. A titre personnel,
en tant que journaliste, Anthony
Floc’h milite pour rester libre d'écrire
les articles qu'il souhaite, sans inter-
vention extérieure, sans censure. Par
exemple, il n'accepterait jamais
qu'une personne qu'il interviewe re-
lise l'article avant publication. C'est un
principe essentiel de leur métier. Tout
article est contestable, discutable...
Doit-il fait l'objet d'un contrôle pour
autant ? Sûrement pas !
«Un professeur mérite-t-il d'être tué
parce qu'il a voulu toucher la corde
sensible de ses élèves, les amener à
débattre ?»
«Quand je suis intervenu dans votre
classe début novembre, je me suis
justement posé cette question. Claire-
ment, à votre âge, 14 ans environ si je
calcule bien, je n'avais absolument
pas conscience de tout ça : la liberté,
la laïcité... J'étais un ado insouciant,
comme vous. J'aurais été choqué, j'en
suis convaincu. Mais je n'aurais peut-
être pas bien saisi le symbole der-
rière. Plusieurs d'entre vous, aujour-
d'hui, semblent être dans ce cas :
"pourquoi tant de raffut pour ça ?"
L'un de vous a dit : "il y a pire ail-
leurs."» C'est vrai. Mais est-ce une
raison pour ne pas dénoncer ce qui
s'est passé à Conflans ? Vous avez
beaucoup de chance, je trouve, d'être
dans une classe à option journalisme
qui vous offre la possibilité d'échanger
sur l'actualité, de débattre, de réflé-
chir à ce qu'est l'information, la liber-
té d'expression...»
Yoni Thévenet et Mallory Bruère
 Des chevaux Tués et mutilés
Les chevaux sont aujourd’hui victimes d’agressions sadiques difficiles à accepter et à comprendre. Un
peu partout en France. Loïc Bourumeau, gérant du centre Equi-Loisir, à Oyré, qui accueille depuis 13 ans
une vingtaine d’équidés et Charlotte Aylett, propriétaire d’un cheval, ont accepté de répondre à nos
questions et de réagir sur ces mutilations.
« Ce sont des actes d'une immense cruauté, ce n'est
tout simplement pas humain. »
En se renseignant, Loïc a découvert que ces actes de
barbarie ne datent pas d'aujourd'hui. Tout cela a, en
réalité, débuté dans les années 50 aux Etats-Unis avec
des mutilations du même genre.
Le gérant du centre équestre juge ces actes inhumains
et ne comprend pas comment on peut s'en prendre à
des animaux sans défense.
Il fait part de ses inquiétudes: le fait de ne pas savoir qui
se cache derrière tout cela est angoissant. Un groupe ?
Une secte ? Ou tout simplement des personnes qui re-
produisent ces affreux crimes ? Il parle aussi des per-
sonnes qui entrent dans des propriétés équestres, non
pas pour mutiler les chevaux mais pour ouvrir leur en-
clos ou leur box, juste pour le seul plaisir d'embêter les
propriétaires. Tout cela assemblé fait monter la pres-
sion sur les propriétaires de chevaux qui sont obligés de
surveiller leurs animaux le plus possible.
En l'occurrence, Loïc Bourumeau a changé ses habi-
tudes depuis, en dormant sur la structure (seul ou à
plusieurs) afin de conserver une « constante surveil-
lance ». Il n'a pas dépensé d'argent dans du gardien-
nage ou des caméras comme d'autres personnes l’ont
fait. Certes, en installer lui donnerait la possibilité de
5
dormir chez lui mais le temps qu'il
mettrait à arriver sur place, le mal
serait déjà fait. Le gérant a donc
préféré pouvoir agir tout de suite,
pour faire fuir les individus et évi-
ter un drame.
« La mairie a mis en place des réu-
nions avec tous les propriétaires
de chevaux, pour discuter et ras-
surer. L'objectif est de s'entraider
et surtout de communiquer, pour
agir face à ce problème intelligem-
ment, » déclare-t-il.
Inquiétude chez lui aussi
Loïc raconte un étrange événe-
ment qui s'est produit dans son
centre. Il y a quelque temps, une
nuit, alors qu’ils faisaient un tour
de garde, ils ont aperçu une voi-
ture roulant les phares éteints sur les chemins commu-
naux qui bordent leurs prés. Dès que cette voiture s'est
rendue compte qu'elle était observée, elle s'est empres-
sée de quitter ces chemins pour rejoindre la route. Mais
ça ne s’arrête pas là, deux, trois jours plus tard, ils ont
vu cette même voiture (un 4x4) avec deux individus à
l'intérieur qui avaient tendance à s'arrêter à côté des
prés des chevaux et à prendre des photos. Depuis, ils
ont réglé cette affaire, grâce à l'aide des autorités qui
ont retrouvé la fameuse voiture et ses propriétaires.
Mais Loïc préfère bien entendu ne pas donner de noms
ni divulguer d'informations à ce propos. Et il finit, rassu-
rant : « Après le règlement de cette histoire, plus rien
de ce genre ne s'est reproduit. »
« Oui, ça fait peur ! »
C'est le ressenti de Charlotte Aylett vis à vis de tous ces
événements. Tout comme Loïc, le fait de ne pas pouvoir
mettre de tête sur ces personnes horribles mais aussi de
ne pas connaître leurs véritables motivations, ni leur
but, l'effraie beaucoup. Car sans les réponses à ces
questions, il est difficile de faire face au problème.
A cause de cette inquiétude, cette jeune propriétaire se
rend plus fréquemment et reste plus tard au centre
équestre. (…) à suivre page suivante
 Elles ajoutent que ce n'est pas intelligent de leur
part, que ça n’apporte rien et que cela ne sert à
rien.
N'étant pas propriétaires, ces deux jeunes filles ne
sont pas forcément très préoccupées par tout ceci
mais bien sûr, elles sont tout de même inquiètes
pour les chevaux qu'elles côtoient et qu'elles con-
naissent.
« Je m’inquiète aussi pour les propriétaires, ajoute
Axelle, tout ceci les contraint énormément. Avec ces
gens malintentionnés, même eux sont en danger ! »
Côté gendarmes
A la gendarmerie de Châtellerault, o un agent ren-

©k’eskon_attend
Elle confie être encore régulièrement sur place à 22h,
voire parfois à 23h. « Plus je suis là longtemps, mieux
c'est pour la sécurité de mon cheval. Au début, j’ai eu
l’idée de rapprocher mon cheval de chez moi. Mais
cette idée n'a pas abouti, car en y réfléchissant bien, il
est très bien surveillé là où il est, à Equi-loisir. »
L'avis des deux cavalières, Eolia Mazoyer et Axelle Car-
rion, était assez similaire : un acte inhumain, et toujours
les mêmes questions : qui ? pourquoi ? dans quel but ?
seigne sur les risques encourus par les auteurs de
tels actes : si quelqu'un décide de passer à l'acte, il
risque deux ans d'emprisonnement et 30 000 €
d'amende pour sévices graves, actes de cruauté
envers un animal captif, domestique ou apprivoisé.
Il s'agit d'un délit pénal. A l'heure actuelle, aucune
unité de gendarmerie n’a eu à se déplacer dans le
département de la Vienne pour ce genre d’agres-
sion.
Merci à Axelle Carrion et Eolia Mazoyer, jeunes cava-
lières de 15 et 16 ans, d’avoir accepté notre interview.
Lorna GARINO et Clémence DEGEORGES

La biodiversité, c’est quoi exactement ?

Les espèces disparaissent à un rythme jamais connu jusqu'ici, estimé à 42 espèces par jour. C’est mille fois
plus rapide que le rythme AVANT l'apparition de l’Homme. Samuel Remérand est biologiste et professeur de
sciences et vie de la terre au lycée Marcelin Berthelot de Châtellerault. Il est aussi au service éducatif du
centre d'interprétation Géologique du Thouarsais. Par mail puis par téléphone, nous lui avons posé des ques-
tions sur les menaces contre la biodiversité. Sur ce sujet, il s’est montré très bavard et vraiment passionné.

pour maintenir l'espèce comme c'est la Baleine bleue, l'espèce est considé-
le cas pour l'espèce humaine ou la rée en danger. Au -delà de 90%, l’es-
©Severine Lenhard

mésange bleue, on considère l'es- pèce est en danger critique d'extinc-

Quelle est l’espèce la plus mena-
cée ?
Il n'y a pas des espèces mais des mil-
liers d’espèces menacées. L'évolution
de l'abondance des espèces dans le
monde est régulièrement publiée
notamment sur un site international.
Si au cours des dernières années, les
effectifs sont suffisamment élevés
pèce non en danger. Si ses effectifs
ont baissé, et que l'espèce risque
d'être menacée dans quelques an-
nées, l'espèce est considérée comme
quasi menacée comme le babouin de
Guinée. Si les naturalistes constatent
une réduction des effectifs supé-
rieure ou égale à 70%, depuis 10 ans
ou en trois générations, l'espèce est
considérée comme vulnérable. C'est
le cas de l'ours des Andes ou du re-
quin baleine. Si la baisse est supé-
rieure ou égale à 80%, comme dans
les cas des Gorilles des montagnes ou
tion comme le lynx pardelle, le lion
d'Atlas et le pigeon Kakapo. Toutes
les espèces vulnérables et en danger
critique d'extinction font partie du
groupe des espèces menacées. EW
(pour Extinct Wild) qualifie les es-
pèces disparues à l'état sauvage, sur-
vivant uniquement en élevage
comme le Rhinocéros blanc, le cerf
du père David, l'Oryx algazelle ou
encore le Wallaby à yeux bridés et
queue cornée considéré, pour ce der-
nier, disparu en 1982 et retrouvé
depuis. (…) à suivre page suivante

6
 ©Montage k’eskon_attend
©Severine Lenhard

(…) suite de l’article page 6
EX (pour extinction) concerne les
espèces considérées comme totale-
ment disparues comme le Dodo, l'Au-
roch, le Thylacine, le Quagga... et plus
récemment le Poulii et le Baiji dispa-
rus respectivement en 2005 et 2006.
Les inventaires débouchent chaque
année sur la mise à jour de la liste
rouge des espèces par l'Union inter-
nationale pour la Conservation de la
Nature qui comptait 15.589 espèces
menacées en 2008, 20.914 en 2013,
26.840 en 2018 et 30.178 en 2019
sur les 112.432 espèces étudiées
(dont 1301 sur notre territoire fran-
çais).
Pouvez-vous nous donner les causes
de ces disparitions d’espèces ani-
males par milliers ?
Les facteurs de disparition de la bio-
diversité sont dans 70% des cas la
destruction des habitats (pollution
des eaux, sols et air, fragmentation
des territoires, artificialisation des
surfaces). 20% des cas de disparition
sont dus à l'introduction volontaire
ou accidentelle d'espèces exotiques
invasives et 10% des cas c'est à cause
de la surexploitation des milieux
(déforestation, surpêche, bracon-
nage).
Pourtant, la biodiversité est impor-
tante pour de multiples raisons ?
Quelles sont ces raisons ?
La biodiversité se répartit en fonction
de facteurs «non vivants» comme le
climat, la nature du sous-sol (pour les
plantes et la faune du sol). Elle peut
donc également servir d'indicateur
du climat : certaines espèces sont
caractéristiques d'un type de climat :
l'ours polaire est caractéristique d'un
climat polaire ! La présence de che-
nilles processionnaires, du moustique
tigre chez nous ou du barracuda en
Méditerranée sont des indicateurs du
réchauffement climatique.
Par ailleurs, la biodiversité est impor-
tante car d'une part elle nous ali-
mente, nous soigne, nous loge nous
chauffe, nous habille et d'autre part
elle régule les climats, recycle la ma-
tière et fertilise les sols, pollinise les
fleurs et disperse les graines, con-
trôle les effectifs des populations,
filtre et épure l'eau, limite les catas-
trophes naturelles et elle est égale-
ment récréative et informative.
Faut-il considérer qu’une espèce qui
disparaît, c’est grave ?
Non, ce n'est pas grave, cela fait par-
tie de la «vie» d'une espèce. Elle se
forme, perdure puis meurt. Ce qui est
inquiétant c'est la vitesse à laquelle
les espèces disparaissent, un rythme
jamais connu jusqu'ici, estimé à 42
espèces par jour. C’est mille fois plus
rapide que le rythme AVANT l'appari-
tion de l’Homme).
Evan THEVENET et
Joël-Edouard KUSEMA

LA« biodiversité, c’est quoi« ?

La biodiversité correspond à l'ensemble des formes du
vivant qui comporte trois niveaux : la Biodiversité Géné-
tique, Spécifique et Ecosystémique. Au premier niveau
de la définition, la Biodiversité Génétique correspond à la
différence des individus d'une même espèce, ces derniers
possédant les mêmes gènes mais pas la même combinai-
son d'allèles. Un allèle correspond à l'aversion d'un gène,
par exemple l'allèle procurant la couleur des yeux. Le
second niveau de la définition correspond à la diversité
des espèces que l'on peut retrouver sur terre ou dans un
territoire donné. Enfin le dernier niveau correspond à la
diversité des écosystèmes ou Biodiversité écosystémique.
Un écosystème, c’est l'association d'un biotope ( comme
la température, l'humidité... ) et de sa biocénose : diversi-
té des organismes qui vivent dans ce milieu et les interac-
tions qui existent entre ces organismes. C’est par
exemple la prédation entre un rapace et un serpent, ou
le parasitisme avec un gui parasitant un arbre, ou encre
la symbiose comme l'association d'un champignon et
d'une algue formant un lichen. Il y a enfin la compétition.
Ainsi, le rapace et le renard sont en concurrence pour la
même nourriture ou encore le neutralisme quand deux
organismes n'ont pas directement d'impact les uns sur les
autres.
 Les agressions sexuelles
en parler pour s’en sortir !
©k’eskon_attend
C
’est l’histoire d’une victime qui souhaite rester
anonyme, appelons la Sophie. Sophie raconte
que cela s’est passé à l’âge de 14 ans lors d’une
soirée entres amis mais avec plusieurs personnes
qu’elle ne connaissait pas. Peu à peu, l’alcool lui fait
perdre un peu conscience des choses, elle commence à
se sentir mal et n’est plus dans son état normal, ce que
constate son futur agresseur. Celui-ci en profite pour
l’emmener dans une pièce à l’écart des autres. « A mon
réveil tout le monde était là, personne n’avait rien
vu ! Je me suis sentie sale et remplie de culpabilité,
confie-t-elle. Il ne faut surtout pas culpabiliser et rete-
nir que le seul coupable est l’agresseur, non vous ! »
« Le seul coupable est l’agresseur »
Nous nous sommes tournées ensuite vers une psy-
chiatre (Hummel Cécile), pour qu’elle puisse répondre
à nos nombreuses questions, parfois taboues. Pour
commencer, elle nous explique que toutes les victimes
n’osent pas forcément en parler ou aller au commissa-
riat par peur de se sentir jugées ou pas écoutées. Elle
nous parle ensuite des différents types d’agressions
sexuelles : « le viol au sein du couple, l’agression isolée
par un inconnu, l’agression répétée et par un proche, le
harcèlement sexuel et même le cyber harcèlement
sexuel. » Quant aux conséquences, elles peuvent être
différentes comme « les flash-backs, les addictions, les
8
Le rapport d’enquête publié en dé-
cembre 2018 par le service statistique
ministériel de la sécurité intérieure
(SSMSI) donne le chiffre de 94 000
femmes, âgées de 18 à 75 ans, qui se
sont déclarées victimes de viol ou d’une
tentative de viol au cours de l’année
écoulée, sur la période entre 2011 et
2017. C’est sans compter les viols sur
mineurs. Sans compter non plus les
femmes qui ont préféré garder le si-
lence. Au-delà des chiffres, qui sont
alarmants mais ne parlent pas vrai-
ment, nous avons souhaité donner la
parole à deux victimes, un psychiatre et
une association.
insomnies, voire même des idées noires et des tenta-
tives de suicide. » Elle termine par un conseil , si cela
touche un de nos proches (famille, amies) : « Tout
d’abord, écoutez-la sans mettre en cause ce qu’elle
vous dit. »
« Il faut que les victimes en parlent, c’est très impor-
tant. »
Nous avons contacté ensuite l’association Enfance V(i)
olée. (contact@enfanceviolee.fr). La première chose
que nous apprenons, c’est que tout ce qui se dit ici
reste anonyme. « Si vous le voulez, vos amis et votre
famille ne l’apprendront pas. » L’association comporte
une psychologue, une infirmière, une avocate à titre
bénévole pour aider les victimes. « Nous les orientons
vers les structures adaptées et les aidons dans leurs
démarches judiciaires ou médicales, » nous dit la psy-
chiatre. Une personne de l’association, elle-même vic-
time d’un viol, nous explique que tout est remonté
brutalement après vingt-sept années d’amnésie. Les
premières personnes qu’elle avait informées alors
étaient son mari et sa sœur. Aujourd’hui, elle nous con-
fie qu’elle s’est reconstruite grâce à une thérapie. Elle
nous quitte en formulant ce dernier conseil : « il faut
que les victimes en parlent, c’est très important. »
Juliette Braguier et Amélie Prioux
 Le harcèlement, calvaire pour les ados
Selon différentes enquêtes, environ un enfant sur 10
se fait harceler à l’école en France. Selon une en-
quête de l’UNICEF, chaque année en France, quelque
700 000 élèves sont victimes de harcèlement sco-
laire, dont la moitié de manière sévère. Et un quart
des élèves harcelés aurait pensé au suicide.

qu'un passage dans leur vie et qu’ils finiront

toujours par s'en sortir. »

Frank raconte facilement son histoire qui a

commencé à sa rentrée au collège à l’âge de 12
ans. « Mes camarades me poussaient, m’insul-
taient ou me reprochaient d’être « gay » (alors
que je ne le savais même pas encore). On me
reprochait également d’être en léger surpoids,
de m’habiller trop coloré et d’être trop effémi-
né ». Il nous explique qu’il se sentait mal aimé
et rejeté. «Si nous ne rentrons pas dans les
« codes », les gens se sentent obligés de juger
et de critiquer. »

Le harcèlement scolaire
Nous avons appelé le 30 20, un centre d’appel
qui lutte contre le harcèlement tous les jours.
C’est afin de lutter contre ce harcèlement en
milieu scolaire que Najat Vallaud-Belkacem,
©k’eskon_attend

ancienne ministre de l’Éducation nationale,

avait lancé le 3020, un numéro gratuit, pour
permettre aux enfants (victimes et témoins) de
dénoncer de tels agissements. C’est un numéro

F
de téléphone gratuit, anonyme et confidentiel.
ranck est un jeune homme con-
nu comme influenceur sur Ins- Notre interlocutrice nous explique qu'un harce-
tagram (47 mille abonnés), il leur risque une exclusion en fonction de ce
nous parle de son harcèlement qu’il fait subir à la personne harcelée, que le
vécu lorsqu’il était plus jeune. Main- harcèlement scolaire est très fréquent, parti-
tenant que cela fait partie de son culièrement en primaire, et peut avoir des con-
passé, il peut en parler plus facile- séquences graves. « J’entends beaucoup parler
ment et même lutter contre. Franck de harcèlement verbal, physique et moral mais
utilise les réseaux sociaux (dont Ins- celui qui revient le plus souvent est le harcèle-
tagram) sous le nom de Franck sur Instagram ment verbal qui passe souvent par des insultes,
@ungarconstupide pour dénoncer (@ungarconstupide ) des moqueries et de la discrimination.»
ce phénomène qui touche toutes les
Son association, qui reçoit des appels plus
cours de récréation :« je trouve que la notoriété peut
nombreux et plus fréquents au mois de no-
« oui et non » aider à lutter et à faire passer un mes-
vembre, nous explique que c’est dû à la cam-
sage, car je peux aider les personnes harcelées grâce à
pagne de sensibilisation nationale qui a lieu
mes publications, mes stories etc. Lorsqu’on m’envoie
chaque année le 5 novembre.
des questions, je peux y répondre et donner des con-
seils. Je leur dis par exemple que le harcèlement n'est Janna et Pierre

9

M
arie, 16 ans a été dia-
gnostiquée anorexique en
2018. Depuis un an, un
nouveau trouble s’est
mêlé à son anorexie : la boulimie.
Elle nous explique que ses
troubles alimentaires, « sont très
durs à vivre, et l’épuisent au quoti-
dien ». Ces troubles l’ont amenée
à être hospitalisée « J’ai été hospi-
talisée deux fois dans deux hôpi-
taux différents. Le premier ne m’a
pas du tout aidée. Au contraire, il
m’a fait plonger encore plus dans
ma maladie… Ensuite, je suis allée
dans un hôpital plus spécialisé
dans le domaine des troubles ali-
mentaires. Là-bas, on m’a vrai-
ment aidée, on m’a notamment
ouvert les yeux sur le fait de pou-
voir se refaire plaisir avec des ali-
Anorexie, Boulimie
ne pas rester seule
En France, près de 8 millions de personnes sont atteintes
de troubles alimentaires, pourtant seulement 4 millions
sont prises en charge. Alors, comment s’en sortir face à
cet engrenage infernal ? Que faire face à cette maladie ?
A travers un témoignage, quelques réponses...
médicale. Je sais que c’est loin
d’être facile. Il faut essayer de
se débarrasser de tous les ri-
tuels de la maladie qui sont
nocifs pour notre santé. Il faut
surtout arriver à se débarras-
ser de cette voix dans notre
tête qui nous dit des mau-
vaises choses. Quand le déclic
sera là, vous verrez que la vie
n’attend pas ».
Ne plus avoir honte d’être
malade
Pour Catherine Gambert, mé-
decin au CHU de Poitiers, il ne
©k’eskon_attend
faut pas prendre les troubles
des comportements alimen-
taires à la légère : « c’est une
maladie et le taux de mortalité
est de 10% ». Parmi les
ments qui me faisaient peur (le troubles alimentaires, c’est
Nutella, les pizzas, tout ce qui est l’anorexie qui tue le plus. Les
gras) et que j’avais supprimés de troubles du comportement
mon alimentation ». alimentaires dépendent de
facteurs individuels, ils sont
Retrouver le plaisir de manger
associés la plupart du temps à
Aujourd’hui, avec le recul, elle un problème d’image du corps
pense qu’il ne faut pas se fier à un appelé « dysmorphobie ».
seul hôpital, et, s' il nous a déçus,
L’anorexie mentale est aggra-
il ne faut pas être dégoûté de
vée par une mauvaise estime
l’aide médicale et réessayer avec
de soi, mais d’autres facteurs
du personnel vraiment spécialisé
peuvent rentrer en jeu :
dans les troubles alimentaires.
comme des passages dépres-
Marie n’est pas encore sortie
sifs ou des troubles de la per-
d’affaire, mais elle se bat contre sa
sonnalité, un perfectionnisme
maladie et a envie d’aider par ses
pathologique ou encore un
conseils d’autres victimes d’ano-
stress important dû par
rexie. « Je pense qu’il faut s’entou-
exemple à la maltraitance in-
rer de personnes bienveillantes à
fantile.
notre égard, ne pas avoir honte
d’en parler et d’accepter l’aide (…) à suivre page suivante
10

(…) suite de l’article sur
les troubles alimentaires
Catherine Gambert rap-
pelle que les troubles
alimentaires s’accom-
pagne de conséquences
physiques importantes,
par exemple pour l’ano-
rexie c’est les symptômes
de la dénutrition :
troubles digestifs, arrêt
des cycles menstruels,
léthargie, déficits cogni-
tifs, dysfonctionnement
rénal…). Pour la boulimie,
les risques sont liés aux
vomissements répétés :
baisse du taux de potas-
sium sanguin avec risque
d’arrêt cardiaque. Les
conséquences à long
terme sont les troubles
digestifs, les problèmes
dentaires, les troubles du
sommeil, l’apparition
d’un diabète, une déshy-
dratation.
Les personnes atteintes
de cette maladie sont
souvent dépressives, peu-
vent avoir des troubles
anxieux et peuvent aller
jusqu’au suicide. De plus,
avoir souffert d’un
trouble alimentaire fait
courir le risque de souffrir
d’une récidive ou d’une
forme de trouble de con-
duites alimentaires au
cours de la vie, mais ce
n’est pas une généralité.
A l’heure actuelle, cette
maladie touche générale-
ment plus les adoles-
centes. Elle est soignable,
cela veut dire qu’il ne faut
pas baisser les bras face à
cette maladie. On peut
s’en sortir, même si c’est
long et compliqué, car
vous pouvez être plus fort
que la maladie, il ne fait
pas la laisser gagner.
Malou Grandsaigne et
Juliette Braguier
©k’eskon_attend
Bar à chat : l’aventure continue
Le bar à chat de Châtellerault suscite toujours autant de curiosité .
L
e bar à chats a vu le jour à Châtelle-
rault au début de l’année 2020. En
y entrant, on découvre six ou sept
chats tranquilles. Certains en train
de dormir tranquillement dans la vitrine,
d’autres plus joueurs. La majorité des
chats appartiennent au gérant : Alexis
11
Hamonou. Mais il y a aussi des chats re-
cueillis à la SPA. C’est une façon aussi de
lutter contre l’abandon. Tous ces chats
sont adoptables par les familles ou les
personnes seules.
« L’idée est venue d’un coup, comme ça.
Au début, je ne savais pas trop quoi faire
dans la vie. Un stage à Pôle em-
ploi m’a permis de me rendre
compte que je voulais travailler
avec les animaux. Je me suis ren-
seigné sur internet en tapant
« travailler pour soi-même » !
Alexis découvre alors que les
bars à chats, concept venant des
pays asiatiques, commencent à
arriver en France. En six mois, le
projet était prêt !
« Dévastateur »
Un mois après son ouverture, en
mars 2020, le magasin d’Alexis a
dû fermer suite au confinement
général. L’effet du Covid a été
« dévastateur » sur le bar. « Des
précautions avaient été prises au
point de vue du protocole sani-
taire mais malheureusement la
clientèle a eu un petit peu de mal
©k’eskon_attend
à revenir, nous dit-il .
Martin Loizeau
Manon Mesnard
Le saviez-vous ?
Au japon, il n’existe pas seule-
ment des bars à chats. On
trouve aussi des bars à chiens,
à hérissons, à hiboux et à rep-
tiles. Dernièrement, il s’y est
ouvert un bar à cochons nains !
Et en Chine, il y a même un bar
avec des alpagas. Un jour, ver-
ra-t-on un bar à baudet du Poi-
tou à Châtellerault ?
 Les spectacles à l’heure du COVID
Avec le confinement la plupart des spectacles
vivants ont été annulés. Catherine Dété,
directrice des 3T de Châtellerault et Laura,
danseuse au conservatoire Clément Jane-
quin, ont répondu à nos questions sur le
monde du spectacle en confinement.
©k’eskon_attend

doute de garantir un sauvetage du

secteur du spectacle vivant. Mais très
vite cela ne suffira plus car les ar-
tistes ont besoin de jouer : « c’est
une perte d’activité irremplaçable
pour toutes les compagnies. »
«un monde sans sortie, sans loisir
démoralise les gens»
« Les être humains ont besoin de se
retrouver, de vivre ensemble. Nous
sommes des lieux de partage, de di-
vertissement et de réflexion. Les gens
ont besoin de tout cela. »
Du coté du public
Jean Foret-Bruno, professeur de
©k’eskon_attend

français est abonné depuis 5 ans au

3T et il réserve chaque année une
dizaine de spectacles pour lui et sa
famille. Il n’a pu en voir aucun en
raison de la crise sanitaire. Il explique

L
aura explique que pour les
danseurs c’est compliqué de
faire les répétitions car celles-
ci se font avec le masque sauf
lorsqu’il y avait assez d’espace entre
les artistes. « Pour les exercices à
deux nous sommes obligés de porter
un masque. Quand nous sommes seul
(e), dans un coin de la salle, on peut
l’enlever. La danse est un sport phy-
sique qui essouffle vite et avec le
masque c’est compliqué. »
« on ne peut plus profiter de nos
loisirs »
La directrice des 3T se montre rassu-
rante au sujet du financement des
salles de spectacle publiques de Châ-
tellerault. « Nous n’avons pas de pro-
blème financier, les partenaires sont
compréhensifs. » Elle dit que les fer-
metures des salles ne vont pas poser
de problème aux 3T, car ce sont des
établissements publics qui sont sub-
ventionnés par les collectivités lo-
cales et l’état, ce qui permet de ne
pas avoir de problème financier pour
l’instant.
Catherine Dété trouve que les me-
sures annoncées par Roselyne Bache-
lot, la Ministre de la Cul-
ture, semblent suffisantes mais avec
quelques défauts : dans un premier
temps ce soutien permettra sans
« On s’aperçoit que ça nous manque
de plus en plus, comme l’envie d’aller
au cinéma, au restaurant, au musée.
Mais j’imagine que ça doit manquer
encore plus aux artistes, de pouvoir
aller à la rencontre du public ! ».
Pour lui, un monde sans spectacles,
sans culture ressemblerait à une dic-
tature « car la culture nous ouvre,
nous éclaire, nous fait réfléchir. A un
univers sans couleurs, sans poésie,
sans évasion. Le confinement nous
aura montré que la culture est un
produit de première nécessité !
Malou Grandsaigne
et Issak Temurov

12
 Ozon, évolution d’un quartier
Le quartier d’Ozon n’a pas toujours bonne presse pourtant c’est un quartier attachant et qui a une
longue histoire. Rencontre d’un médiateur qui connaît le quartier depuis plus de 50 ans.

R
endez-vous à la Médiation de Châtellerault, un
centre pour les gens en difficulté, où nous retrouvons
M. Ramdane Abdrrahmne, médiateur social d’une
soixantaine d’année.

Arrivé à la plaine d’Ozon à l’âge de deux ans, il y a passé

toute son enfance et son adolescence. Comme de très nom-
breuses familles venues d’Afrique, plus particulièrement
d’Algérie, ses parents sont venus s’installer à Châtellerault
dans les années 60, au moment où le quartier sortait de
terre. Il se souvient, avant l’arrivée de l’autoroute A10, que
la Nationale 10 passait par la Plaine et qu’il y avait beaucoup
de passage. Aujourd’hui, le quartier est resté très vivant,
avec encore beaucoup de brassage culturel. Pour M. Ram-
dane, le point fort de la plaine, c’est d’abord son côté ou-
vert.

Pour lui, la plaine n’est pas un quartier sensible mais plutôt

un quartier « prioritaire », qu’il faut continuer à « soutenir
par des dispositifs, des subventions, de l’éducation, de la
prévention et de la sécurité. » D’ailleurs, il considère que le
quartier bénéficie déjà de nombreux équipements culturels
ou sportifs.
Pour lui, la mauvaise image, parfois véhiculée du quartier de
la plaine d’Ozon est liée aux préjugés. « Il y a toujours eu
cette rumeur que la plaine est un lieu malsain. » S’il recon-
naît qu’il y a encore des difficultés, des problématiques,
comme dans tous les quartiers. Comme des jeunes qui res-
tent tard le soir dehors, qui font du bruit, ou laissent des
endroits sales... La cause est souvent économique : per-
sonnes qui n’arrivent pas à trouver un travail, leur place
dans la société, qui sont mal dans leur peau, n’ont pas de vie
sociale ou de formation.
Mohammed et Emmanuel

Suite de l’édito page 2

(…) Des problématiques liés à la Covid
19 ont aussi été mentionnées comme
les erreurs liées au port du masque, les
femmes battues, ou encore les difficul-
tés financières. Le président reconnait
qu’il y a de nouveaux défis à relever.
Les français l’ont aussi interrogé sur
l’écologie et notamment l’isolation
énergétique, sur ce point Macron ex-
plique que les objectifs de début de
campagne n’ont pas été atteints. Il se
justifie aussi sur l’utilisation du glypho-
sate qu’il avait promis d’interdire, il
explique que devant le non-arrêt des
autres pays de l’UE, il a dû repousser
cette échéance.
En général, on observe un Macron plus
offensif que d’habitude, moins posé et
qui lève même plusieurs fois la voix
pour récupérer la parole. Il assume le
retard du gouvernement par rapport
aux promesses électorales mais assure
qu’elles vont être atteintes dans le
futur. Un discours qui m’a semblé uto-
pique avec une fin de mandat dans 18
mois et les nouvelles problématiques
liées au Corona Virus. Un Macron con-
fiant qui semble pouvoir résoudre tous
les problèmes qu’on lui a exposés au
cours de l’interview. Avec cette inter-
view sur d’autres médias, il souhaite
plus toucher les jeunes d’où cette atti-
tude inhabituelle. Un pari audacieux
qu’il semble sûr de relever.
Victor Maisonneuve (promotion 13)

13
 Ça veut dire quoi, étudier à la fac ?
« Fac », c’est l’abréviation de « faculté », qui est synonyme de « université ». Il existe 60 universités
en France. Cette année, 2,7 millions étudiants sont inscrits en faculté, soit plus de 60% de l’ensemble
des étudiants. Si on entend déjà parler un peu de « fac » au collège, c’est surtout au lycée (et encore
plus en Terminale) que ce mot revient souvent, sans qu’on sache toujours quel type, quelle forme
d’études il représente. Pour en savoir plus, nous avons interrogé deux étudiantes.

beaucoup plus grande que

le lycée (il y a par exemple
plus de 30 000 étudiants à
Poitiers, l’équivalent de la
ville de Châtellerault!). En-
suite, c’est d’être livrée à
elles-mêmes, d’être totale-
ment autonomes. Et enfin, il
y a les effectifs : un amphi-
théâtre peut accueillir jus-
qu’à 800 personnes. En re-
vanche,dans les travaux
dirigés (TD) les étudiants
sont dispersés dans de plus
petits groupes où ils sont
tout de même entre 25 et
40 étudiants. « Quand nous
sommes en plus petit
©k’eskon_attend

groupe, cela me permet de

moins appréhender, alors
que dans l’amphithéâtre, il y
beaucoup plus de monde et
cela m’angoisse, de ne pas

P
auline Lardeau a 19 ans, elle a fait un bac STMG
et elle est maintenant en fac de droit à Poitiers,
car plus tard elle voudrait travailler pour la pro-
tection des mineurs. Pauline a choisi d’aller en
fac car c’est une voie plus directe pour accéder au mé-
tier qu’elle souhaite exercer. Après trois années de li-
cence puis deux années de master, Pauline pourra choi-
sir d’aller dans une école d’avocat ou de passer un con-
cours de magistrature à Bordeaux.
La deuxième étudiante que nous avons interviewée
s’appelle Louise Dumalanede, elle a 24 ans. Elle a fait un
bac littéraire et aujourd’hui elle est en faculté des lettres
et des langues à Poitiers avec une option d’anglais.
Louise aimerait être professeur des écoles ou cher-
cheuse en civilisation. À côté de la fac, elle travaille dans
une garderie. Plus tard, il lui faudrait un master pour
qu’elle puisse travailler.
Les appréhensions
« Je manque crucialement de temps »
L’une des plus grandes appréhensions qui revient chez
les deux étudiantes est le fait de se perdre car la fac est
être bien placée ou d’être à côté d’étudiants
bruyants. Surtout que le niveau monte d’année en an-
née et ce n’est pas du tout le même système qu’au ly-
cée,» nous confie l’une des étudiantes.
Les étudiants ont environ une vingtaine d’heures de
cours par semaine (donc un peu moins qu’au lycée) mais
cela dépend de leur emploi du temps qui varie très sou-
vent. Louise déclare : « mes professeurs me donnent des
documents et des supports. Et ensuite nous approfon-
dissons ce que nous avons fait chez nous. » La plupart
du temps les étudiants commencent tôt. Il y a des jours
où ils ne sont qu’en amphithéâtre, ces jours-là ils pren-
nent beaucoup de notes sur leur ordinateur. Il y a aussi
des jours où les étudiants n’ont que des travaux dirigés.
Certains cours peuvent terminer à 19h et on peut avoir
parfois des trous de 4 heures au milieu de la journée.
« La fac c’est bien car nous pouvons travailler plus libre-
ment et être avec plus de personnes qui étudient en
même temps et les mêmes cours que moi. »
(…) à suivre page suivante

14
 Qu’est-ce qu’un partiel ?
Un partiel est une épreuve portant sur une partie du
programme d’un examen, dans le contrôle continu des
connaissances constituant un élément de la note finale.
Qu’est-ce qu’un TD ?
Les travaux dirigés sont une sorte de cadre pédago-
gique d’application et d’explication des cours magis-
traux. Ces cours sont faits par petits groupes 20 à 50
élèves. Ils sont encadrés par des enseignants.
Les partiels
Les deux étudiantes ne préparent pas de la même façon
leurs partiels.
Louise apprend ses partiels surtout durant les cours
d’amphithéâtre, pendant les travaux dirigés. Elle apprécie
également de réviser avec les autres étudiants, pour s’en-
traider. Louise est notée sur vingt, elle est aussi notée en
crédits ce qui équivaut à des points. Il y en a soixante par
année, elle doit en avoir le plus possible à la fin de sa li-
cence afin de pouvoir obtenir une bourse, ce qui lui per-
met de continuer ses études (master ou plus).
Pour réviser ses partiels, Pauline nous dit : «je réécris
tous mes cours d’amphithéâtre puis je les simplifie sur
ordinateur et par la suite, je les apprends par cœur. »
Pauline n’est pas notée de la même manière. Ses partiels
sont divisés en trois catégories : les pré-colles sont des
entraînements, les colles sont des interrogations orales
ou écrites que les étudiants ont une fois par semaine et
les notes obtenues dans les TD.
Les bourses
Les cours à la maison
Pour Pauline, le premier confinement a été compliqué :
« Pour moi, ma fac n’était pas assez préparée. » Ses pro-
fesseurs lui ont envoyé les cours d’amphithéâtre sur
différentes plateformes. « Je n’ai pas eu de travaux diri-
gés dans toutes les matières et des partiels ont été annu-
lés. Afin de valider mon année, mes professeurs se sont
servis des notes du premier semestre, et de certaines
notes obtenues durant le confinement ».
Pour Louise, le confinement s’est bien passé. « j’ai de la
chance de vivre dans une maison et pas dans un apparte-
ment étudiant ». Elle trouve que ses professeurs ont
changé leur manière d’enseigner car ils se sont adaptés à
la situation. Louise a facilement pu les contacter. Juste
après l’annonce du confinement, ils ont tout de suite en-
voyé des mails en montrant aux étudiants les liens de
leurs cours et les liens pour les cours en visioconférence.
Cependant, il y a eu quelques problèmes au niveau de la
connexion car tous les étudiants n’arrivaient pas forcé-
ment à se connecter lors des cours en visio si bien que 20
minutes étaient régulièrement perdues (sur un cours de
une à deux heures). « Je trouve que c’est très pénalisant
pour les étudiants qui n’ont pas une bonne connexion. »
Louise n’a pas vraiment plus de travail qu’en présentiel.
Durant ce confinement, elle fait un planning pour mieux
s’y retrouver dans ce qu’elle a à faire et elle essaye de
faire tout le travail que ses professeurs lui donnent, ce
qui lui demande à peu près quinze à vingt heures par se-
maine. « J’essaye vraiment de maximiser mon temps. »
Ninon et Lucie

Pauline et Louise sont

toutes les deux bour-
sières, ce qui veut dire
qu’elles n’ont rien
payé pour leur inscrip-
tion à la fac et qu’elles
peuvent être priori-
taires pour obtenir une
chambre d’étudiants.
Par contre, il y a un coût
financier important
pour le logement, la
nourriture, les livres à
acheter (certains livres
peuvent coûter quatre-
©université Poitiers

vingts euros).

«Nous n’avions pas tous

accès à internet, je
trouve cela injuste. »

15

K
arel Pairemaure est un réali-
sateur de documentaire. Il a
rencontré la caméra il y a 20
ans, durant son service natio-
nal de 2 ans (équivalent du service
militaire dans le civil), qu’il a passé
avec l’association de cinéma, « carré
image ». Pourtant, Karel Pairemaure
réalisait déjà des clips de musique
avant son service national. Durant
ses études, Karel s’orientait plutôt
vers les sciences (Bac S, Maitrise
Sciences et technique…) mais aussi
vers le cinéma et le journalisme
(Master 2 en Web éditorial et Dog
en médiation culturel ainsi que de
nombreuses options cinéma). Il a été
inspiré par de nombreux réalisateurs
comme René Vautier, Patrick Jean,
Claire Denis et principalement par
Chris Marker avec son film « La je-
tée ».
Un réalisateur diversifié
Karel Pairemaure réalise de très
nombreuses et différentes créations.
Ainsi il a déjà monté des films, réali-
sé des trucages, participé à des pro-
jets en France et à l’étranger, avec le
collectif « pixel 13 », réalisé des
courts métrages ou au contraire des
longs métrages.
La plupart des films de Karel Paire-
Karel Pairemaure, réalisateur Poitevin
De Hitchcock à Spielberg, le métier de réalisateur aura
surement fait rêver plus d’un. Mais quelle est le quotidien de
ces supers héros des salles noires ? Rencontre avec Karel
Pairemaure, documentariste Poitevin...
maure traitent de sujet de so-
ciété. Comme le film « au prix
du gaz », qui raconte l’occupa-
tion de l’usine Châtellerau-
daise New Fabris en 2009, par
les employés. Il raconte :
« Tous les médias parlaient de
cet évènement d’un point de
vue externe, j’ai donc voulu le
©k’eskon_attend
raconter à ma manière, du
côté des ouvriers ». Karel Pai-
remaure est aussi l’un des
seuls à avoir suivi les manifes-
tants durant mais aussi après
l’occupation de l’usine. Dans le
film on voit les revendications des
ouvriers, les menaces (notamment
de faire sauter l’usine), leur licencie-
ment mais aussi leur reconstruction
jusqu’à 1 an après l’événement. Lors
de la réalisation de ses films Karel
Pairemaure travaille en immersion
pour mieux connaitre les personnes
qu’il rencontre. Pour le matériel, il se
compare à un plombier : il explique
que chacun de ses outils doivent
être adaptés à la situation. Par
exemple pour un film en Tunisie, il
doit prendre des petites caméras
discrètes, car il réalise des interviews
parfois dangereuses. Pour des rai-
sons financières, Karel Pairemaure
loue parfois son matériel. Selon lui
son film est bien rémunéré s’il est
bien diffusé (télévision, cinéma…).
Un réalisateur engagé
Karel Pairemaure filme des choses
qui l’intéressent ou qui le touchent
personnellement. Ainsi, il peut par-
ler aussi bien de Fanzines que de la
migration, il s’intéresse aussi parti-
culièrement à la ville et à l’art. Il met
environ 1 an pour réaliser un film
(préparation, recherches et tour-
nage) et il en fait sa promotion et sa
diffusion durant 2 ou 3 ans. Il ex-
plique : « 60% de la réalisation d’un
16
film représente l’écriture, le reste
est pour le tournage et la post-
production ». Pour diffuser son film,
Karel Pairemaure doit monter des
dossiers auprès du CNC (Centre Na-
tional du Cinéma), des distributeurs
et des producteurs. Karel Paire-
maure travaille avec plusieurs
équipes, notamment une à Mar-
seille, avec sa boite de production
Kazart. Productions. Il réalise aussi
plusieurs films en même temps, par-
fois à l’étranger dans la langue du
pays (ex : Tunisie, Espagne). Sa fa-
mille a une grande place dans ses
films : l’un de ses fils est rappeur et
s’occupe parfois de la musique et du
mixage de ses films, et son second
fils apparait notamment dans le der-
nier film « Confinement mon
amour » (voir encadré). Karel Paire-
maure n’a jamais souhaité réaliser
de la fiction car il trouve ça très com-
pliqué et il n’y a plus l’aspect de ren-
contre.
Il a reçu plusieurs prix comme celui
de palpitation du public dans des
festivals, mais à ce sujet il dit : « Un
prix fait toujours plaisir, par rapport
à la reconnaissance, mais je ne tra-
vaille pas pour ça ».
Dans son métier Karel Pairemaure
aime les personnes différentes qu’il
rencontre (classes sociales, ori-
gine…), l’enrichissement et l’ouver-
ture sur le monde que cela lui ap-
porte.
Pour voir le site ainsi que le nouveau
film de Karel Pairemaure,
« Confinement mon amour » :
https://www.kazart.net/
Un film intime qui raconte son confi-
nement et qui nous fait voyager
dans l’univers de la réalisation.
 En fauteuil sur le court
Vous voulez en savoir plus sur les entraîneurs qui travaillent
avec des personnes en situation de handicap ? Rencontre
avec David Barbelivien, entraîneur sportif au Tennis club
châtelleraudais la Nautique.

L
e tennis est un sport popu- tuation de handicap il n’est pas
laire et de plus en plus de nécessaire d’avoir des qualités
gens en situation de handi- supplémentaires. « Il faut juste de
cap le pratiquent l’adaptabilité, de l’écoute et de la
car les entraîneurs ont su s’adap- patience, un peu plus sans doute
ter à cette clientèle. David Barbeli- qu’avec des joueurs sans handi-
vien nous explique que dans le cas cap. »
d’un compétiteur en situation de Il nous explique ensuite qu’en fau-
handicap physique, ce sont les teuil les règles changent un peu, il
attentes qui sont prises en compte, est autorisé de jouer la balle après
le but étant d’amener le compéti- deux rebonds. Pour les joueurs en

©k’eskon_attend
teur au niveau souhaité. Cela né- situation de handicap mental, les
cessite une adaptation liée aux terrains sont raccourcis (18m au
contraintes du fauteuil roulant. lieu de 24m). Le système de points,
« Dans le club nous nous efforçons lui, ne change pas.
d’adapter nos cours en fonction du Le club de la Nautique est fier
handicap aussi bien physique il n’y a pas d’âge ni de niveau d’avoir accueilli des joueurs en
que mental, nous dit-il. » pour commencer à jouer au tennis. fauteuil d’un niveau national, par-
C’est un sport qui permet de tra- mi lesquels Romain Mestais, classé
Le sport améliore la condition vailler l’endurance, la coordina- autour de la 70ème place fran-
physique qu’on soit handicapé ou tion et la stratégie. çaise.
non Joanès Dale et Fayz Jayal
David nous explique que pour
«Le club a ouvert une section han- enseigner à des joueurs en
disport en 2015. J’ai de la chance si-
d’exercer un métier qui me pas-
sionne à la fois pour l’activité pro-
posée mais aussi par la multitude
de profils que je suis amené à ren-
contrer (jeunes et adultes), de la
découverte au perfectionne
ment en passant par la com-
pétition. Le sport améliore Mét
la condition physique, Pour ier
qu’on soit handicapé de te devenir
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ou non. Contrai- reco nis une rofesseu
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17

C
’est naturellement vers le jeune public que nous
nous sommes tournées en premier pour con-
naître leur réaction. « Nous avons le droit de
nous habiller comme nous le souhaitons, le prin-
cipal est de rester nous-mêmes, » nous disent Fara-
nelle et Arseline élèves de quatrième. L’une de leurs
camarades déclare que c’est aux garçons de s’éduquer
et non pas aux filles de ne plus porter de vêtement
« court ».
Côté surveillant l’avis est un peu nuancé : « on a le
droit de s’habiller comme on veut, mais nous ne de-
vons pas confondre vêtement de cours et de maison »
nous confie une surveillante. Un autre surveillant par-
tage son avis et ajoute que certaines filles abusent
parfois sur les vêtements courts. Mais ni l’un ni l’autre
ne sont pour rendre l’uniforme obligatoire au collège.
Nous avons ensuite demandé l’avis de professeurs du
collège Descartes : ‘’ Je ne saurai pas vous dire ce
qu’est une tenue correcte, mais les vêtements courts
ne me dérangent pas » nous dit monsieur Bodin, pro-
fesseur de physique. « Ce que je re-
garde le plus chez les personnes,
ce sont leurs chaussures ! » .
« Une tenue qui sent bon et
qui est propre reste
l’essentiel ! » déclare
monsieur Moreau,
professeur d’his-
toire-géographie.
Comme les surveil-
lants les deux profes-
seurs sont tous les
deux opposés au
retour de l’uni-
forme.
Les parents sont
plus divisés sur la
question. Il y a
ceux que ça ne dé-
range pas : « Ma fille
peut porter ce qu’elle
18
Ton choix,
Ton style
Nous sommes des filles et nous
avons voulu tenter de com-
©k’eskon_attend
prendre pourquoi les adultes
étaient aussi stricts sur nos te-
nues vestimentaires.
veut mais elle doit faire attention dans la rue, » nous
dit une mère. Et il y a ceux chez qui ça coince : « Je ne
laisserai pas ma fille aller en cours avec des vêtements
courts ! » nous répond une mère contre. Un père, plus
détendu, déclare en rigolant : « les filles doivent quand
même avoir froid habillées comme ça ! »
« Chacun est libre de s’habiller comme il le sou-
haite. »
Monsieur Pluchart, nouveau Principal du collège Des-
cartes, nous reçoit dans son bureau. Son opinion est
claire : « chacun est libre de s’habiller comme il le sou-
haite. » Il ajoute que tant qu’une tenue ne le choque
pas, il laissera les élèves s’habiller comme ils le veu-
lent, précisant qu’un jean’s troué ou un haut court
n’est pas forcément une tenue choquante. Pour le
chef d’établissement, s’habiller permet aux personnes
de s’exprimer et de montrer leur
personnalité. « Pourquoi ache-
tez-vous vos vêtements ?
Pour la marque, la cou-
leur, la forme, le prix ? La
plupart du temps nous
sommes influencés par
des amis, des influen-
ceurs, » conclut-il avant de
nous confier qu’il n’est pas
spécialement pour l’uni-
forme.
Le style vestimentaire varie
selon les pays et selon les
situations (cadre du travail,
des vacances, du milieu social).
Mais il est aussi le reflet de
notre personnalité, de ce qu’on
aime porter. A ce titre, il fait partie
de notre liberté d’expression. Ton
choix, ton style !
Notre curiosité nous a amenées ensuite à entendre l’opinion
d’une personne engagée, ayant réfléchi sur le sujet, avec un re-
gard un peu différent.
Professeur de français et féministe, Sophie Le Mô a bien voulu
répondre à nos questions :
Pour vous, qu’est-ce qu’une tenue correcte ? L’uni-
forme ne serait-t-il pas mieux ?
Je ne me pose pas cette question de manière genrée
mais je me dis plutôt : « qu’est-ce qu’une tenue cor-
recte ? » L’uniforme ne change rien, les agresseurs ne
se souviennent pas de la tenue de leur victime, on va
du jogging large au jeans puis à la robe.
Que pensez-vous de la journée du 14 septembre ?
La journée du 14 septembre est une excellente initia-
tive. Les jeunes filles se réapproprient leurs tenues et
leurs corps. Ne les libérez pas, elles s’en chargent !
Les crocs-top devraient-ils être interdits ?
Je ne suis pas favorable à l’interdiction du croc-top. Si
on estime qu’il y aurait une sexualisation à montrer un
nombril alors il faut interdire les slips masculins qui
dépassent, les tailles basses, les joggings des garçons
qui moulent leur anatomie. On ne s’en sort pas, on ne
peut pas demander d’un coté aux filles d’être moins
féminines et donc de porter des jupes et en même
temps leur interdire tel autre vêtement. En fait ce
n’est jamais bien : trop long, trop masculin, trop court,
trop féminin …
19
©k’eskoon_attend
Pourquoi les filles n’auraient-elles pas le droit de por-
ter ce qu’elles veulent ?
Un poids social pèse sur les filles et leur corps. Elles
doivent prendre en charge le désir des garçons et elles
sont responsables. Elles doivent susciter un peu, mais
pas trop. L’idée c’est qu’en plus, si elles vont trop loin,
elles prendraient un risque et seraient responsables
des agressions subies. C’est le fameux : « elle l’a bien
cherché. » C’est insupportable. C’est le regard mascu-
lin qui doit être éduqué, et surtout celui des
adultes hommes. Qu’ils arrêtent de voir
les jeunes filles en construction en
jeune femme mûres ! Mais bien
sûr nous ne devons pas oublier
que les garçons ont également
une pression masculine sur eux :
être brutal, être fort, ne pas être
sensible ou empathique. C’est
pareil pour une fille : être gen-
tille, joyeuse ou empathique
sont des qualités tradition-
nelles féminines.
Eva Bachelier et Sohane Verdier
Dessins Eva Bachelier
 Mon éducatio
n est
plus impor ta
nte que la
longueur de m
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t ’a ppar t ient
Ton c o r p s

im p o r tante
p lu s
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Je fais ce
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mon corps
Dessins Eva Bachelier