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souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui
affirment qu’on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détrui...
discours de la misere
« Messieurs, beaucoup d’entre vous viennent des points du globe les plus éloignés, le coeur plein
d’une pensée religieuse et sainte ; vous comptez dans vos rangs des publicistes, des philosophes,
des ministres des cultes chrétiens, des écrivains éminents, plusieurs de ces hommes considérables,
de ces hommes publics et populaires qui sont les lumières de leur nation. Vous avez voulu dater de
Paris les déclarations de cette réunion d’esprits convaincus et graves, qui ne veulent pas seulement
le bien d’un peuple, mais qui veulent le bien de tous les peuples.
Messieurs, je le dis en terminant, et que cette pensée nous encourage, ce n’est n’est pas
d’aujourd’hui que le genre humain est en marche dans cette voie providentielle. Dans notre vieille
Europe, l’Angleterre a fait le premier pas, et par son exemple séculaire elle a dit aux peuples : Vous
êtes libres. La France a fait le second pas, et elle a dit aux peuples : Vous êtes souverains.
Maintenant faisons le troisième pas, et tous ensemble, France, Angleterre, Belgique, Allemagne,
Italie, Europe, Amérique, disons aux peuples : Vous êtes frères ! »
Le 21 mars 1876, Victor Hugo et plusieurs de ses collègues sénateurs déposent un projet de loi dont
l’article 1er dispose :
" Sont amnistiés tous les condamnés pour actes relatifs aux événements de mars, avril et mai 1871.
Les poursuites pour faits se rapportant aux dits événements sont et demeurent non avenues."
En effet, suite à la Commune, plusieurs milliers de condamnations avaient été prononcées. Outre
des peines de travaux forcés, de bannissement et d’emprisonnement, des condamnations à la
déportation ( 7500 ) et à la mort (95 condamnations dont 23 exécutions effectives) furent également
infligées. Dès novembre 1871, des tentatives pour obtenir la clémence se firent jour.
La proposition, déposée par Victor Hugo dans le but " d’effacer toutes les traces de la guerre
civile ", fut discutée au Sénat les 21 mars et 22 mai 1876. Le projet fut finalement rejeté. Il fallut
alors attendre la loi du 11 juillet 1880 pour que les individus ayant participé aux événements
insurrectionnels de 1870-1871 bénéficient d’une amnistie.
Amnistie 2 1879