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Chapitre 2

Calculs et représentations
graphiques

2.1 Introduction 2.9 Tableur


2.2 Erreurs assistées par ordinateur 2.10 Interprétation géométrique du
2.3 Représentation interne des nombres produit scalaire
2.4 Arrondi 2.11 Solution graphique d’équations
2.5 Erreurs d’arrondi 2.12 Résumé
2.6 Ensemble des nombres gérés par 2.13 Exemples
une machine 2.14 Exercices
2.7 Vecteurs 2.15 Annexe – les séries de Fourier
2.8 Vecteurs « colonne »

2.1 Introduction
Ce chapitre continue là où la section 1.2 s’était arrêtée. Le chapitre 1 est une introduction
rapide à MATLAB dans laquelle les exemples utilisent des mathématiques simples. Le cha-
pitre 1 ne contient pas d’applications d’ingénierie, et nous supposons que le lecteur sera fami-
liarisé avec les concepts utilisés. Les chapitres 2 à 10 constituent une introduction détaillée
à MATLAB destinée à un public d’ingénieurs. Ils comportent des exemples exclusivement
empruntés à des cas réels d’ingénierie. Certaines des notions mathématiques utilisées sont
rapidement introduites dans la partie principale des chapitres ou sont résumées à la fin des
chapitres correspondants.

2.2 Erreurs assistées par ordinateur


L’apparition des ordinateurs dans de nombreux domaines, aussi bien technologiques, scien-
tifiques que privés, développe et alimente le mythe de ces machines capables de résoudre
tous les problèmes. Certaines personnes, et pas seulement des profanes, considèrent l’ordina-
teur comme un outil infaillible. D’autres trouvent en lui un parfait bouc émissaire. Vous avez
fait une erreur ? Mettez la faute sur le compte de l’ordinateur ; il ne se défendra pas de cette
accusation.
La plupart des erreurs informatiques sont assurément des erreurs dues à l’utilisateur. Les
ordinateurs fonctionnent selon le principe dit GIGO (garbage in, garbage out - mauvaise
entrée égale mauvais résultats). Si vous alimentez l’ordinateur avec des données erronées,
vous obtenez de mauvais résultats. D’autres erreurs sont dues à une mauvaise programmation.

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90 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Pour une écriture incorrecte de fonctions ou de commandes, on parle d’erreurs de syntaxe,


mais, heureusement en général, l’ordinateur en détecte la plupart. Pour des calculs erronés, on
parle d’erreurs logiques, ou, plus familièrement, de bugs. Enfin, une autre source d’erreurs se
situe au niveau de la représentation des nombres dans l’ordinateur (voir sections suivantes).
Un exemple simple va nous aider à introduire le sujet. Nous savons que 1 − 5 × 0.2 = 0.
Cependant, essayez ceci

 format long, 1 - 0.2 - 0.2 - 0.2 - 0.2 - 0.2


ans =
5.551115123125783e-017

Le résultat est un nombre très petit, mais n’est pas exactement zéro. Nous nous conten-
terons pour l’instant d’expliquer ce phénomène par une erreur machine due à l’utilisation
du système binaire, qui nécessite une infinité de bits pour la représentation du nombre 0.2.
Comme l’ordinateur ne peut stocker qu’un nombre limité de bits, il utilise une approximation
du nombre 0.2. Celle-ci multipliée par cinq, cette approximation n’est pas égale à 1. De telles
erreurs restent minimes, mais elles peuvent s’avérer désastreuses si elles s’accumulent dans
les calculs. Ne pas prendre en considération les propriétés des nombres dans un ordinateur
peut provoquer l’échec de très coûteux projets, en envoyant par exemple un vaisseau spatial
sur une mauvaise orbite.

2.3 Représentation interne des nombres


Dans la vie de tous les jours, nous utilisons le système décimal pour la représentation des
nombres. Dans ce système, la valeur de chaque chiffre dépend de sa position par rapport à la
virgule, par exemple, le nombre 124,32 correspond à
1 × 102 + 2 × 101 + 4 × 100 + 3 × 10−1 + 2 × 10−2
On dit alors que ce nombre est représenté selon le format à virgule fixe1 . Cette notation,
avec quatre chiffres après la virgule, est utilisée sous MATLAB comme visualisation par
défaut. Nous connaissons également la notation scientifique qui représente le nombre 124,32
par 1.2432 × 102 . Les ordinateurs d’aujourd’hui utilisent une adaptation de ce format scien-
tifique appelé représentation à virgule flottante qui s’utilise comme suit avec MATLAB

 format short e, x = 124.32


x =
1.2432e+002

Nous pouvons revenir à la notation à virgule fixe par

 format short, x
x =
124.3200

1. Dans la version française de l’ouvrage, et pour éviter tout risque d’erreurs dû aux plates-formes d’installation de
MATLAB, nous avons conservé la notation anglo-saxonne et donc utilisé des points au lieu des virgules habituelles.

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REPRÉSENTATION INTERNE DES NOMBRES 91

Pour obtenir plus de chiffres, utilisez

 format long, x
x =
1.243200000000000e+002

ou encore

 format long e, x
x =
1.243200000000000e+002

Les ordinateurs utilisent la représentation à virgule flottante, et non le système décimal. Ils
utilisent pour la plupart le système binaire. D’autres, comme les calculateurs IBM, utilisent
le système hexadécimal. Le système binaire ne dispose que de deux nombres 0 et 1. Comme
dans le système décimal, la valeur de chaque chiffre dépend de sa position par rapport à
la virgule – qu’il vaudrait mieux appeler point partiel – et utilise les puissances de 2. Par
exemple, la décomposition du nombre binaire 101.101 est

1 × 22 + 0 × 21 + 1 × 20 + 1 × 2−1 + 0 × 2−2 + 1 × 2−3

La principale raison d’utiliser des nombres binaires réside dans leur correspondance directe
avec les états marche et arrêt de composants physiques, comme par exemple 1 pour désigner
un circuit fermé et 0 un circuit ouvert, ou alors 1 pour « magnétisé », 0 pour « démagnétisé ».
En résumé, les nombres sont représentés dans l’ordinateur sous la forme σmbe , où σ est
le signe, soit + ou −, m, la partie fractionnaire, ou mantisse, b, la base du système numérique
et e l’exposant. Le nombre de chiffres qui composent m et b dépend des caractéristiques de
la machine.
En 1985, l’Institut des ingénieurs en électricité et électronique – un institut américain
plus connu sous le nom d’ IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) – publia
l’IEEE Standard for Binary Floating Point Aritmetic (voir bibliographie, ANSI/IEEE Std
754-1985). Ce standard est entièrement implémenté sur la plupart des ordinateurs et partiel-
lement sur quelques autres. Par exemple, le VAX de DEC est un ordinateur qui n’utilise pas
l’arithmétique de l’IEEE. Dans le standard IEEE double précision, la mantisse est codée sur
53 bits et l’exposant sur 11.
Les deux fonctions MATLAB, realmax et realmin, nous permettent d’obtenir respecti-
vement le plus grand et le plus petit nombre pouvant être manipulé par l’ordinateur. Pour un
ordinateur qui utilise le standard IEEE, le résultat de ces fonctions est

 realmax
ans =
1.7977e+308
 realmin
ans =
2.2251e-308

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92 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

La variable MATLAB eps fournit une indication sur la précision en virgule flottante. Par
défaut, elle correspond à la distance entre 1.0 et le plus grand nombre à virgule flottante
suivant. La commande suivante renvoie la valeur de eps

 eps
eps =
2.2204e-016

Cette valeur dépend également des caractéristiques de la machine. La valeur de eps peut être
modifiée par l’utilisateur, mais perd, dans ce cas, sa signification initiale décrite précédem-
ment.
A présent, nous pouvons expliquer pourquoi l’ordinateur ne renvoie pas zéro lorsqu’il
soustrait cinq fois 0.2 à 1. La raison réside dans la traduction en binaire de la fraction 0.2 qui
est

0.00110011001100 . . . (2.1)
Cette représentation nécessite une infinité de chiffres. En conséquence, l’ordinateur fonc-
tionne avec une valeur approchée de 0.2. Soustraire cinq fois la valeur approchée de 0.2 à 1
ne peut donc donner exactement 0.
L’utilisation par l’ordinateur des nombres binaires peut mener à d’autres résultats inatten-
dus. D’autres erreurs peuvent être introduites par la conversion d’une représentation binaire
arrondie en une représentation décimale. Convertissons le nombre binaire de l’équation 2.1
en décimal pour illustrer cela

 format long
 a = 1/2ˆ3 + 1/2ˆ4 + 1/2ˆ7 + 1/2ˆ8 + 1/2ˆ11 + 1/2ˆ12
a =
0.19995117187500

2.4 Arrondi
Les opérations arithmétiques peuvent mener à un résultat comportant de nombreuses déci-
males. Par exemple, pour un cercle de diamètre, d = 1.2866, si l’on utilise l’approximation
π = 3.1416 on obtient un périmètre de

πd = 3.1416 × 1.2866 = 4.04198256 (2.2)


soit un nombre à huit décimales. Nous obtiendrons encore plus de décimales si nous
cherchons l’aire du cercle par
πd 2 3.1416 × 1.28662
= = 1.30010369042400
4 4
En fait, π comporte une infinité de décimales,
√ ce qui est également le cas pour les résultats
d’opérations simples telles que 1/3, 1/9, ou 2. Lorsque nous réalisons un calcul numérique,
nous ne pouvons utiliser qu’un nombre fini de décimales. Pour d’évidentes raisons pratiques,
on utilise peu de décimales dans les calculs manuels. Par exemple, π ≈ 3.1416, et plus

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ERREURS D’ARRONDI 93

souvent π ≈ 3.14. Les ordinateurs peuvent prendre en compte plus de chiffres, mais toujours
en quantité finie. Par exemple, l’approximation de π donnée par MATLAB au format long est

π ≈ 3.14159265358979

Pour utiliser une approximation avec seulement quatre décimales, nous pouvons éliminer les
chiffres à droite de la quatrième décimale, et ne retenir que 3.1415. Cette technique s’appelle
chopping (coupe) . Elle génère de grosses erreurs qui, accumulées dans une longue séquence
de calcul, peuvent aboutir à des résultats catastrophiquement erronés. Pour minimiser ces
erreurs, la plupart des ordinateurs utilisent l’arrondi au lieu de la coupe, par exemple π =
3.1416 au lieu de 3.1415. Les règles d’arrondi utilisées pour les ordinateurs sont les mêmes
que pour les calculs manuels, la plus simple est la suivante :
Pour arrondir un nombre à n chiffres, ajoutez la moitié de la base, soit b/2, au chiffre
en position (n + 1) et supprimez tous les chiffres à droite de la position n.
Dans le système décimal, la règle de l’arrondi à n chiffres devient : si le chiffre (n + 1)
est strictement inférieur à 5, on conserve le nième chiffre, sinon on l’incrémente.
Voici quelques exemples avec MATLAB

 1/9, 2.2222222222222222/4, 2/3, -2/3


ans =
0.1111
ans =
0.5556
ans =
0.6667
ans =
-0.6667

Essayez de refaire ces exemples en utilisant le format long.

2.5 Erreurs d’arrondi


Arrondir un nombre à n décimales, en suivant la règle décrite dans la section précédente,
produit une erreur de valeur absolue inférieure à b/2 × b−n . Par conséquent, la valeur absolue
de l’erreur dans l’approximation de π = 3.1416 est inférieure à ρ = 0.5 × 10−4 . En fait, en
supposant que la valeur de MATLAB de π est correcte, l’erreur vaut

 E = pi - 3.1416
E =
-7.3464e-006

L’erreur est en effet plus petite que l’erreur montrée ci-dessus. On utilise ici la définition

erreur = valeur réelle − valeur calculée

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94 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Certains auteurs appellent cette erreur l’erreur absolue ; d’autres réservent le qualificatif
absolu à la valeur absolue de l’erreur définie ci-dessus. Il est intéressant de comparer l’erreur,
ou erreur absolue, à la valeur réelle du nombre considéré, en calculant l’erreur relative par
la formule

erreur relative = erreur/(valeur réelle)

ou

erreur relative absolue = (erreur absolue)/(valeur réelle)

Dans notre exemple, on calcule l’erreur relative comme suit

 E/pi
ans =
-2.3384e-006

L’erreur relative s’exprime fréquemment en pourcentage, dans notre cas

 100*E/pi
ans =
-2.3384e-004

Il est facile de montrer que l’erreur absolue d’une somme ou d’une différence de deux
nombres est au plus égale à la somme des erreurs respectives des deux nombres. Considérons
deux nombres arrondis à n décimales près ; l’erreur absolue de leur somme ou différence est
inférieure à

0.5 ∗ 10−n + 0.5 ∗ 10−n = 10−n

L’analyse de produits ou quotients tient essentiellement compte de l’erreur relative. Nous


pouvons montrer que l’erreur relative absolue du produit ou du quotient de deux nombres est
inférieure à la somme de leurs erreurs relatives respectives. Considérons encore l’exemple de
l’équation 2.2

πd = 3.1416 × 1.2866 = 4.04198256

ou, avec MATLAB

 format long, circum = 3.1416*1.2866


circum =
4.04198256

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ERREURS D’ARRONDI 95

Avec le format short, les erreurs relatives respectives des deux facteurs sont

 E1 = 0.5*10ˆ(-4)/3.1416
E1 =
1.5915e-005
 E2 = 0.5*10ˆ(-4)/1.2866
E2 =
3.8862e-005

L’erreur relative respective du produit est donnée par E1 + E2 et l’erreur par

 (E1 + E2)*circum
ans =
2.2141e-004

Il s’ensuit que seuls les trois premiers chiffres du produit sont fiables, les autres doivent
être éliminés. Une erreur particulièrement importante se produit par le mécanisme de l’annu-
lation c’est-à-dire en additionnant deux nombres quasiment égaux, mais de signes différents.
Entrez, par exemple, les nombres suivants

 format long e
 b = 0.543210987654321*10ˆ2
b =
5.432109876543210e+001
 c = -0.543210987650001*10ˆ2
c = -5.432109876500009e+001

Et maintenant testez l’addition

 d = b + c
d =
4.320028779147833e-010

Le résultat vrai est 4.3199 × 10−10 . Les chiffres communs à b et à c s’annulent entre
eux. Les deux nombres b, c possèdent 16 chiffres significatifs, le résultat seulement 5. Les
chiffres commençant à la cinquième décimale de d sont donc « fabriqués » par l’ordinateur.
La simple analyse suivante montre qu’ils doivent être éliminés. L’erreur maximale attendue
pour les nombres b, c est de 0.5 × 10−15 , et donc de 10−15 pour le résultat. On en conclut
que le chiffre 5, à la cinquième place de la représentation en virgule flottante, ainsi que les
suivants ne sont pas fiables. Les erreurs relatives sont

 0.5*10ˆ(-15)/b
ans =
9.2045e-018

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96 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

 0.5*10ˆ(-15)/c
ans =
-9.2045e-018
 10ˆ(-15)/d
ans =
2.3148e-006

L’erreur relative du résultat est plus grande que celles des nombres b et c d’un ordre de
grandeur 12.

2.6 Ensemble des nombres gérés par une machine


Comme nous l’avons expliqué dans les sections précédentes, l’ordinateur ne peut représenter
qu’un ensemble fini de nombres. Nommons cet ensemble M. Ces nombres n’étant pas uni-
formément distribués, il est possible de démontrer que la distance entre 2 nombres machine
consécutifs est plus faible au voisinage de zéro.
L’ordinateur ne peut accepter que les données appartenant à l’ensemble M. Pour tout autre
nombre, il utilisera donc comme approximation le nombre de M le plus proche. Un fait moins
évident est que des opérations effectuées sur des nombres de M peuvent donner un résultat
n’appartenant pas à cet ensemble. Dans ce cas encore, l’ordinateur approche le résultat par le
nombre machine le plus proche. En fonction du logiciel et de l’arithmétique de l’ordinateur,
certaines propriétés des nombres réels ne sont plus valables dans M. Nous le démontrerons
par quelques exemples lancés dans MATLAB, avec un ordinateur qui implémente l’arithmé-
tique IEEE. Entrons les nombres suivants

 format long e, a = 0.123456789012345*10ˆ(-4)


a =
1.234567890123450e-005
 b = 0.543210987654321*10ˆ2
b =
5.432109876543210e+001
 c = -0.543210987650001*10ˆ2
c =
-5.432109876500009e+001

Pour montrer que la commutativité n’est pas vérifée, essayez

 d = a + b + c
d =
1.234611090411242e-005
 e = c + b + a
e =
1.234611090411242e-005

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ENSEMBLE DES NOMBRES GÉRÉS PAR UNE MACHINE 97

 d - e
ans =
2.834290826125505e-015

Le calcul suivant montre que l’associativité n’est pas vérifiée.

 d = (a + b) + c
d =
1.234611090411242e-005
 e = a + (b + c)
e =
1.234611090411242e-005
 d - e
ans =
2.834290826125505e-015

Enfin, la distributivité est testée par

 d = a*(b + c)
d =
5.333368815145124e-015
 e = a*b + a*c
e =
5.333298906673445e-015
 d - e
ans =
2.220446049250313e-016

Si a +  = a, nous en déduisons habituellement que  = 0. Cela ne reste pas forcément vrai


dans l’ensemble des nombres machine, par exemple

 format long, eps


eps =
2.220446049250313e-016
 1 + eps
ans =
1.00000000000000

Nous en resterons là pour les erreurs de calculs générés par l’ordinateur. Tout au long
de ce livre, nous indiquerons, si nécessaire, les sources d’erreurs potentielles. Pour appro-
fondir ce sujet, le lecteur peut se référer aux livres traitant d’analyse numérique, comme
par exemple Hartley et Wynn-Evans (1979), Hultquist (1988), Rice (1993) ou Gerald et
Wheatley (1994). Dans les sections précédentes, nous voulions alerter le lecteur sur les fai-
blesses de l’ordinateur et sur les pièges à éviter. Nous conclurons maintenant cette analyse

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98 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

sur une note rassurante : une programmation prudente produit de bons résultats. Remarquons
aussi que MATLAB – combiné à l’arithmétique IEEE – s’avère beaucoup plus efficace pour
minimiser les erreurs numériques que certains logiciels plus anciens. Nous avons traité avec
MATLAB plusieurs problèmes cités dans les ouvrages d’analyse numérique comme produi-
sant des erreurs machine. MATLAB donne les résultats corrects. Précisons que les résultats
donnés précédemment ont été obtenus avec MATLAB 5.2, sur un PC équipé d’un processeur
Pentium. S’il utilise une autre configuration matérielle, le lecteur peut obtenir des résultats
légèrement différents.

2.7 Vecteurs
Nous avons déjà utilisé la notion de vecteur en tant que segment de ligne orienté. Nous allons
désormais examiner les vecteurs dans le plan. Ainsi, F dans la figure 2.1 représente une
force, un déplacement, une vitesse ou une accélération (en général, nous utiliserons F pour
des forces et d’autres lettres pour des déplacements, vitesses ou accélérations). Les tableaux
peuvent être considérés comme la plus simple représentation de vecteurs. Par exemple, on
peut scinder le vecteur F de la figure 2.1 en deux composantes orthogonales, Fx et Fy .
On peut les définir dans MATLAB sous la forme d’un tableau dont les éléments sont les deux
composantes précédentes

 F = [ Fx Fy ]

Comme nous l’avons montré à la Figure 2.2, la somme de deux vecteurs, P = [Px Py ] et
Q = [Qx Qy ], est un vecteur R = [Rx Ry ] tel que

Rx = Px + Q x
Ry = Py + Q y

A titre d’exercice, entrez

 P = [ 6 2 ];
 Q = [ 2.3 5 ] ;
 R = P + Q
R =
8.3000 7.0000

Les sommes de vecteurs peuvent avoir une signification physique. Par exemple, lorsque
plusieurs forces agissent en un point d’un corps solide, on peut les remplacer par leur somme,
appelée la résultante. La vitesse réelle d’un avion en vol – c’est-à-dire la vitesse relative au
sol – correspond à la somme de sa vitesse relative à l’air et de la vitesse du vent. D’autres
exemples proviennent de l’ingénierie électrique avec l’utilisation des vecteurs pour représen-
ter les sommes de tensions et d’intensités.

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VECTEURS 99

Figure 2.1 – Le vecteur F et ses composantes, Fx et Fy .

Figure 2.2 – Addition de vecteurs.

Le module du vecteur R se calcule selon le théorème de Pythagore

 magn_R = sqrt(R(1)ˆ2 + R(2)ˆ2)

Le résultat obtenu est 10.8577. Si le vecteur est une vitesse, son module a pour valeur la
vitesse. L’angle entre l’horizon et le vecteur F s’obtient par

 angle_R = atan2(R(2), R(1))

qui donne 0.7006 radians, c’est-à-dire 40.1434 degrés. Pour retrouver la composante hori-
zontale de R, entrez

 R(1)

Procédez de même pour la composante verticale.


Comme vous pouvez le constater à la figure 2.3, le produit d’un vecteur F par un scalaire λ
donne un vecteur dont les composantes sont celles de F multipliées par λ ; entrez par exemple

 2*F, 3*F, 4*F

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100 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

et observez les résultats. Nous pouvons sans hésiter généraliser aux vecteurs à 3 dimensions
car nous vivons dans un monde tridimensionnel. Le terme vecteur est souvent utilisé pour
décrire des tableaux ; dans ce livre, on l’utilisera parfois de cette manière.

Figure 2.3 – Multiplication d’un vecteur par un scalaire.

2.8 Vecteurs « colonne »


Dans la section 1.2.1, nous avons défini les tableaux par une ligne contenant leurs éléments.
Dans la section précédente, nous avons introduit des vecteurs représentés par de tels tableaux :
on les appelle des vecteurs ligne. Les tableaux verticaux ont été introduits dans la sous-
section 1.2.3 ; voici un exemple

 B = [ 7
2
4
6.9
10 ] ;

Des structures de ce type sont utilisées par exemple dans le transfert de mesures provenant
d’un système d’acquisition de données.
En algèbre linéaire, on utilise les tableaux verticaux pour la notation des systèmes
d’équations linéaires (voir chapitre 6). De plus, les tableaux « verticaux » comme B servent
également à représenter les composantes d’autres sortes de vecteurs que ceux mentionnés pré-
cédemment. Considérons tout d’abord un exemple de vecteur ligne ayant toutes ses compo-
santes de même nature. Par exemple, les composantes d’un vecteur de déplacement sont des
déplacements ; celles d’un vecteur vitesse sont des vitesses. Afin d’exploiter pleinement les
possibilités fournies par le calcul vectoriel (et également matriciel, comme nous le verrons
plus tard), il est pratique d’accepter aussi les vecteurs dont les composantes sont de natures
différentes. Ainsi, il devient naturel de considérer la vitesse et l’accélération d’un point
matériel comme les composantes d’un vecteur d’état de ce point
 
x
_x

où x est la vitesse.

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TABLEUR 101

Un autre exemple vient de l’analyse de la résistance à la flexion d’une poutre élastique.


Dans ce cas, les valeurs de « déflexion », de « pente », de « force de cisaillement » et de
« moment de flexion » pour une partie donnée de la poutre sont considérées comme les
éléments d’un vecteur d’état qui caractérise cette partie. Les vecteurs, représentés par des
tableaux verticaux sont, à juste titre, appelés vecteurs colonne. Pour construire un vecteur
colonne, procédez comme cela est indiqué dans la sous-section 1.2.3 pour les tableaux verti-
caux. Il est possible de convertir les vecteurs ligne en vecteurs colonne, et inversement, par
transposition, comme mentionné à la sous-section 1.2.3. Les vecteurs de nombres complexes
possèdent deux transposées différentes (voir sous-section 1.4.6).

Tableau 2.1 – Une liste d’achats.


Numéro d’article Prix Quantité Sous totaux
1 3.00 3 9.00
2 1.99 2 3.98
3 10.99 1 10.99
4 9.15 5 45.75
5 1.29 2 2.58
Totaux – 13 72.30

2.9 Tableur
Supposons que nous voulions acheter un ensemble d’objets (voir tableau 2.1). Combien
devons-nous payer ? Ce calcul du prix total représente tout à fait le genre de tâches réalisées
par un tableur. MATLAB peut également le résoudre rapidement. Pour cela, nous devons tout
d’abord définir deux vecteurs

 price = [ 3.00 1.99 10.99 9.15 1.29 ] ;


 quantity = [ 3 2 1 5 2 ] ;

Nous pouvons trouver le prix par objet en utilisant le produit vectoriel

 subtotals = price.*quantity
subtotals =
9.0000 3.9800 10.9900 45.7500 2.5800

Remarquez l’utilisation du point suivi du signe de multiplication, ‘.*’.


La fonction MATLAB sum permet d’obtenir le coût total. En effet, appliquée à un vecteur,
elle retourne la somme de ses composantes

 total = sum(subtotals)
total =
72.3000

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102 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

La même fonction permet d’obtenir le nombre total d’objets achetés

 tot_quantity = sum(quantity)
tot_quantity =
13

A présent, nous pouvons compléter le tableau 2.1. Le résultat principal correspond au coût
total. Nous l’avons obtenu en combinant deux opérations : un produit vectoriel et la somme
des composantes (fonction sum ). Il est possible d’obtenir le même résultat en une seule étape

 total = price*quantity’
total =
72.3000

Ici, nous avons multiplié le vecteur ligne price par la transposée du vecteur quantity,
c’est-à-dire, par un vecteur colonne. Cette opération se nomme un produit scalaire et cor-
respond à
total = 3.00 × 3 + 1.99 × 2 + 10.99 × 1 + 9.15 × 5 + 1.29 × 2
Le produit scalaire a une signification importante en géométrie et en mécanique. Quelques
exemples vous sont donnés dans ce qui suit.

2.10 Interprétation géométrique du produit scalaire


Le produit scalaire de deux vecteurs, A = (a1 , a2 ), B = (b1 , b2 ), est défini par
A · B = a1 b1 + a2 b2 (2.3)
Il est facile (voir exemple 2.2 et Fuller et Tarwater 1992, Pedoe 1988 ou Akivis et Goldberg
1972, page 12) de montrer que
A · B = |A||B| cos θ, (2.4)
où |A| est le module du vecteur A, |B| celui du vecteur B et θ, l’angle entre les deux vecteurs.
Dans MATLAB, le produit scalaire de deux vecteurs ligne A et B se calcule en multi-
pliant A par la transposée de B, soit

 inner_product = A*B’

ou en multipliant B par la transposée de A

 inner_product = B*A’

La commutativité du produit scalaire se déduit de sa définition. Le fait d’utiliser la trans-


posée d’un vecteur B, et non pas directement le vecteur B dans le produit scalaire, est évident

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INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DU PRODUIT SCALAIRE 103

pour ceux qui sont familiers de l’algèbre linéaire. Pour les autres, les choses s’éclairciront
après la lecture du prochain chapitre. A titre d’exemple, calculons le produit scalaire de
A = (2, 3), B = (5, 4) ; soit
A · B = 2 × 5 + 3 × 4 = 22 (2.5)
Nous obtenons ce produit en écrivant

 A = [ 2 3 ];
 B = [ 5 4 ];
 A*B’

Vérifiez que vous obtenez le même résultat en entrant

 B*A’

Voici le détail du calcul


 
  5
A·B= 2 3 = 22 (2.6)
4
Que se passe-t-il pour le produit scalaire de deux vecteurs colonne, par exemple le produit
scalaire de At = A et Bt = B ? Afin d’obtenir le même type de calcul que pour l’équation 2.6,
nous devrons calculer le produit en entrant At’*Bt.
D’après les équations 2.3 et 2.4, nous constatons que le module d’un vecteur est égal à la
racine carrée du produit scalaire du vecteur multiplié par lui-même. Puis, de l’équation 2.4,
que l’angle entre les deux vecteurs A et B définis ci-dessus peut s’obtenir avec

 theta = acos(A*B’/(sqrt(A*A’)*(sqrt(B*B’)))

avec pour résultat 0.3081 radians.


Le passage aux vecteurs tridimensionnels est évident, et pour C = (c1 , c2 , c3 ), D =
(d1 , d2 , d3 ), le produit scalaire devient
C · D = c1 d2 + c2 d2 + c3 d3 = |C||D| cos θ (2.7)
où |C| est le module de C, |D| celui de D et θ l’angle entre les deux vecteurs (Pedoe 1988).
Prenons comme exemple de vecteurs à trois dimensions C = (2, 2, 2) et D = (3, 4, 5) et
calculons

 C = [ 2 2 2 ];
 D = [ 3 4 5 ];
 theta = acos(C*D’/(sqrt(C*C’)*sqrt(D*D’)))

Le résultat est 0.2014 radians, soit 11.5370 degrés. Vérifiez que vous pouvez aussi bien écrire
D*C’ à la place de C*D’. Pouvez-vous trouver d’autres utilisations au produit scalaire ? Que
pourrait être la signification du produit scalaire de vecteurs qui ont plus de trois composantes ?

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104 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

2.11 Solution graphique d’équations


On appelle équations transcendantales les équations dont l’inconnue apparaît comme l’ar-
gument d’une fonction transcendantale, telle qu’une fonction exponentielle, un logarithme ou
une fonction trigonométrique. En voici quelques exemples simples

ex + x = 0
ln x + x = 0
sin x + cos x = 0

Les problèmes d’ingénierie mènent souvent à des équations transcendantales qui échappent
aux solutions analytiques. Parfois, il est même impossible de formuler l’équation, et tout ce
qui peut être fait se limite soit à calculer les points d’une courbe pour faire l’approximation
de son point de passage à la valeur zéro, soit à calculer les points de deux courbes et à
rechercher leur intersection. Les outils MATLAB présentés jusqu’à présent nous permettent
de trouver facilement les solutions graphiques d’équations transcendantales ou de problèmes
qui ne pouvent être définis que numériquement.
Prenons l’exemple d’un problème qui mène à une équation transcendantale, soit le seg-
ment de cercle de la figure 2.4. Etant donné le rayon du cercle, r = OA = OB, et l’angle au
 nous calculons l’aire du segment fermé par l’arc ACB et la corde AB par
centre, Φ = AOB,

r2
A= (φ − sin φ) (2.8)
2

Figure 2.4 – Un segment de cercle.

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SOLUTION GRAPHIQUE D’ÉQUATIONS 105

Etant donné une aire A et un rayon r, supposons que l’on cherche une méthode générale
pour trouver l’angle φ. Une bonne façon de faire consiste à diviser les deux membres de
l’équation 2.8 par r 2 : les deux côtés n’ont alors plus de dimension.
A φ − sin φ
= (2.9)
r2 2
Pour obtenir graphiquement toutes les solutions de l’équation 2.9, entrez la séquence de
commandes suivante

 phi = 0 : pi/180 : 2*pi ;


 x = 180*phi/pi ;
 y = (phi - sin(phi))/2 ;
 plot(x, y), grid
 xlabel(’Angle at centre, \phi, degrees’)
 ylabel(’A/rˆ2’)

Ci-dessus, \phi est une commande LATEX qui affiche la lettre grecque φ.

Figure 2.5 – Calcul de l’aire d’un segment de cercle.

La figure 2.5 nous montre le graphique obtenu. Remarquez que, bien que l’aire des
segments soit une fonction de deux variables, l’utilisation de paramètres non dimension-
nels nous permet de représenter la relation entre A, r et φ par une simple courbe. Si nous

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106 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

nous intéressons à un cas particulier, nous pouvons procéder différemment. Soit r = 2 m et


A = 0.0472 m2 ; traçons le graphe des deux courbes

y1 = (Φ − sin Φ)/2
y2 = A/r 2

et cherchons leur intersection, via les instructions suivantes

 r = 2 ; A = 0.0472 ;
 phi = 0 : pi/360 : pi/4 ;
 x = 180*phi/pi ;
 y1 = (phi - sin(phi))/2 ;
 y2 = A/rˆ2*ones(size(y1)) ;
 plot(x, y1, x, y2), grid
 xlabel(’Angle at centre, \phi, degrees’)

Pour étiqueter les courbes, utilisez la fonction gtext

 gtext(’(\phi - sin(\phi))/2’)

Avec la souris (ou les touches de déplacement), déplacez la flèche jusqu’à l’endroit désiré
pour placer l’étiquette et appuyez sur Entrée. Procédez de même pour l’autre courbe avec

 gtext(’A/rˆ2’)

Voyez le résultat à la figure 2.6.


Vous pouvez à présent lire la solution à l’intersection des deux courbes. Une meilleure
solution repose sur l’utilisation de la fonction ginput. Avec la souris (ou les touches de
déplacement), déplacez la flèche jusqu’à l’intersection et tapez Entrée.

 [phi0 y0 ] = ginput(1)
phi0 =
29.8669
y0 =
0.0119

Le résultat peut être légèrement différent, il dépend de votre appréciation propre du point
d’intersection. La fonction ginput retourne deux valeurs [ phi0 y0 ]. Vérifiez la solution
par

 A0 = y0*rˆ2
A0 =
0.0477

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RÉSUMÉ 107

Figure 2.6 – Recherche de solution à l’intersection de deux graphes.

Avec ces valeurs, l’erreur en pourcentage par rapport à la valeur juste, est

 error = 100*(A - A0)/A


error =
-0.9577

Le résultat peut être amélioré en agrandissant les graphiques, c’est-à-dire en tracant y1


et y2 pour des valeurs de Φ qui appartiennent à un intervalle restreint au voisinage de la
solution précédente.

2.12 Résumé
Nous pouvons utiliser l’ordinateur comme un calculateur avec les opérateurs listés dans le
tableau 2.2.
Nous allons décrire comment modifier les commandes et les rappeler. Sous UNIX, cer-
taines commandes peuvent être différentes, l’utilisateur devra donc consulter le manuel
approprié. La touche Effacement permet de corriger immédiatement les erreurs lors de la
saisie d’une expression.
Les expressions entrées précédemment peuvent être rappelées par les touches de dépla-
cement Flèche haute ↑ et Flèche basse ↓. Les touches Flèche droite → et Flèche gauche ←

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108 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

permettent de déplacer le curseur sur la ligne courante. L’éditeur est normalement en mode
insertion, ce qui signifie que le caractère entré s’insère à l’endroit où est positionné le curseur.
Sur les PC, on utilise la touche Insert pour passer du mode insertion au mode écrasement.
Enfin la touche Suppr. efface le caractère à l’endroit où est positionné le curseur.

Tableau 2.2 – Opérateurs élémentaires.


Operateur Utilisation Exemple
+ Addition 2 + 2 = 4
− Soustraction 2 - 2 = 0
* Multiplication 2*2 = 4
/ Division droite 2/2 = 1
\ Division gauche 2\4 = 2
^ Puissance 2^2 = 4

MATLAB possède de nombreuses fonctions scientifiques dont un extrait est présenté au


tableau 2.3. Dans une expression, le nom d’une fonction doit être suivi de son argument
placé entre parenthèses. Les arguments de fonctions trigonométriques doivent être donnés en
radians.

Tableau 2.3 – Quelques fonctions scientifiques.


Nom de la fonction Signification Exemple
sin sinus sin(0.5) = 0.4794
cos cosinus cos(0) = 1
tan tangente tan(pi/4) = 1.0000
asin arcsinus asin(sqrt(2)/2) = 0.7854
acos arccosinus acos(sqrt(2)/2) = 0.7854
atan arctangente atan(1) = 0.7854
atan2 arctangente complexe (4-quadrants) atan2(1,0) = 1.7508
exp exponentielle exp(1) = 2.7183
log logarithme népérien log(2.7183) = 1.0000
log10 logarithme de base 10 log10(350) = 1.5441

Il est préférable de donner un nom aux valeurs d’utilisation fréquente. Ce nom devra
commencer par une lettre et pourra comporter autant de chiffres et de lettres que vous le
souhaitez. Seuls les 19 premiers caractères sont significatifs. Si aucun nom n’est attribué à
une expression, son résultat est stocké dans la variable ans, qui peut ainsi être employé pour
le calcul suivant. Le contenu de ans change à chaque nouvelle exécution de commande.
On peut définir un vecteur ligne de dimension n en entrant

vector_name = [ a1 a2 ... an ]

où a1, a2, . . . , an sont les composantes.

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RÉSUMÉ 109

Un vecteur colonne se définit par

vector_name = [ a1
a2
..
.
an ]
ou par

vector_name = [ a1; a2; ...; an ]

La transposition est une opération qui transforme un vecteur ligne en un vecteur colonne
et vice versa. Pour calculer la transposée d’un vecteur dans MATLAB, on utilise l’opérateur
apostrophe (’)

[ a1 a2 ... an ]’ = a1
a2
..
.
an
Reportez-vous au chapitre 4 pour la transposition de vecteurs de nombres complexes.
Deux vecteurs, A et B, de mêmes dimensions, peuvent être additionnés (ou soustraits)
en écrivant A+B (ou A-B), et un vecteur A peut être multiplié par un scalaire lambda en
entrant lambda*A. Un vecteur ligne A peut être multiplié par un vecteur colonne B de même
taille : A*B. Le résultat est leur produit scalaire. Le produit élément par élément, A.*B, de
deux vecteurs de même longueur n, est un vecteur de longueur n dont les composantes sont
les produits ai bi des composantes de A et B. Le tableau 2.4 décrit les opérateurs vectoriels
utilisés dans MATLAB.

Tableau 2.4 – Opérateurs élément par élément.


Opérateur Utilisation Exemple
.* Multiplication [ 2 3 ] .* [ 2 4] = [ 4 12 ]
./ Division [ 2 3 ] ./ [ 2 4 ] = [ 1 0.7500 ]
.^ Puissance [ 2 3 ] . ^ 2 = [ 4 9 ]

Enfin, MATLAB dispose de fonctionnalités graphiques. Le graphe d’une variable y en


fonction d’une variable x s’obtient par la commande

plot(x, y)

Nous pouvons ajouter une grille, un titre et étiqueter les axes du graphe par les commandes
grid, title(’t’), xlabel(’xl’) et ylabel(’yl’), où t, xl et yl sont des variables
de type chaîne de caractères de votre choix. Les variables de type chaîne de caractères
doivent être placées entre quotes.

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110 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

2.13 Exemples

EXEMPLE 2.1 Vecteurs

Un vecteur peut définir un point, dans le sens où chaque composante représente une coordon-
née de ce point. Ainsi, pour la figure 2.7, nous pouvons écrire

 A = [ 2 3 ];
 B = [ 4.1 4.5 ] ;

Figure 2.7 – Deux points dans le plan.

La distance entre les deux points A et B s’obtient par



d(AB) = (2 − 4.1)2 + (3 − 4.5)2 = 2.5807 (2.10)

qui se calcule avec MATLAB avec

 dist_AB = sqrt(sum((A - B).ˆ2))

ou, de manière plus élégante, avec

 dist_AB = sqrt((A - B)*(A - B)’)

EXEMPLE 2.2 Vecteurs

Considérez les deux vecteurs suivants


– A de module 5 et d’un angle de 15◦ avec l’horizontale
– B de module 8 et d’un angle de 45◦ avec l’horizontale

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EXEMPLES 111

Nous décomposons ces vecteurs selon leurs composantes horizontales et verticales en


entrant

 alpha = pi*15/180 ; beta = pi*45/180 ;


 A(1) = 5*cos(alpha) ;
 A(2) = 5*sin(alpha) ;
 B(1) = 8*cos(beta) ;
 B(2) = 8*sin(beta) ;

Le produit scalaire de deux vecteurs A et B est égal à

A·B = 5 · cos α · 8 · cos β


+5 · sin α · 8 · sin β
= |A||B| cos(β − α) .

Ce résultat, de valeur numérique 34.6410, est identique à celui de l’équation 2.4. L’angle
entre les deux vecteurs est de 45◦ − 15◦ = 30◦ . Avec MATLAB, nous obtenons ce résultat en
tapant

 (180/pi)*acos(A*B’/(sqrt(A*A’)*sqrt(B*B’)))

ce qui donne bien 30 degrés.

EXEMPLE 2.3 Bases orthonormales


Considérons les trois vecteurs suivants

 e1 = [ 1 0 0 ] ;
 e2 = [ 0 1 0 ] ;
 e3 = [ 0 0 1 ] ;

Le produit scalaire de deux de ces vecteurs, nommés ei et ej , est égal à 1 si i = j, et 0 si


i = j. Nous pouvons vérifier cette propriété avec les commandes

 e1*e1’, e2*e2’, e3*e3’


ans =
1
ans =
1
ans =
1

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112 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

et

 e1*e2’, e2*e3’, e3*e1’


ans =
0
ans =
0
ans =
0

On dit que les trois vecteurs e1, e2, e3 forment une base orthonormale ou orthonormée
d’un espace à trois dimensions. La figure 2.8 donne une interprétation géométrique d’une
telle base.

Figure 2.8 – Bases orthonormales.

N’importe quel vecteur A de l’espace à trois dimensions peut être représenté de manière
unique comme la combinaison linéaire des vecteurs de base e1, e2, e3 où le signe ‘+’ signifie
l’addition de vecteurs.
A = a 1 e1 + a 2 e2 + a 3 e3
Le produit scalaire du vecteur A par un vecteur de base ei donne la projection de A selon
la direction de ei . Par exemple, en utilisant la base définie ci-dessus.

 A = [ 2 3 4 ];
 A*e1’, A*e2’, A*e3’
ans =
2
ans =
3
ans =
4

La généralisation de ces notions à un espace à n dimensions est simple. Cet exemple peut
aider à comprendre la signification des projections géométriques et celle de la transformée
discrète de Fourier.

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EXEMPLES 113

EXEMPLE 2.4 Probabilités


Lançons une paire de dés. Le nombre de combinaisons possibles est de 62 = 36. Intéressons-
nous à la somme des nombres obtenus. C’est une variable aléatoire discrète, X, qui peut
prendre les valeurs 2, 3, . . . , 12. Il existe seulement une possibilité d’obtenir la somme 2 : en
lançant 1, 1. Ainsi, la probabilité d’obtenir 2 est p(1) = 1/36. La somme 3 peut être obtenue
en lançant soit 1, 2, soit 2, 1. La probabilité correspondante est p(2) = 2/36. En continuant ce
raisonnement, nous obtenons les valeurs du tableau 2.5 (voir, par exemple, Lipschutz 1965).
La moyenne de X, également appelée espérance de X, est, par définition,


12
E(X) = Xi p(Xi ) . (2.11)
i=1

Tableau 2.5 – Somme de deux dés.


Somme Probabilité
X p(X)
2 1/36
3 2/36
4 3/36
5 4/36
6 5/36
7 6/36
8 5/36
9 4/36
10 3/36
11 2/36
12 1/36

Nous entrons le vecteur des sommes par

 X = 2 : 12 ;

et le vecteur de probabilités est le suivant

 p = [ 1 2 3 4 5 6 5 4 3 2 1 ]/36 ;

La moyenne se calcule comme un « produit scalaire »

 X*p’
ans =
7

Nous savons que nous devons obtenir un des résultats du vecteur X. Ainsi, la somme
de toutes les probabilités est 1, la probabilité est alors certaine. Essayez sum(p). Il serait
intéressant de tracer la distribution de X. La fonction plot renvoie un graphe continu bien
que X ait une distribution discrète. La fonction bar crée un histogramme dont la hauteur des

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114 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

colonnes, respectives pour chaque valeur de X, est proportionnelle à p. Essayez la commande


bar(X, p) et observez le résultat.

EXEMPLE 2.5 Séries de Fourier


Etant soumise aux conditions décrites dans l’annexe de ce chapitre, une fonction périodique
sur l’intervalle −∞ à +∞ peut être développée en séries de Fourier (Baron Joseph Fourier,
1768-1830). Les séries de Fourier (voir, par exemple, Wylie et Barrett 1987 ou Ramirez 1985)
possèdent un nombre infini de termes. Sur un ordinateur, cependant, on ne peut générer qu’un
nombre fini de termes. Par conséquent, on peut synthétiser uniquement des approximations
de fonctions périodiques. Considérons une onde carrée, symétrique au voisinage de t = 0.
Elle se décompose en séries de Fourier de la manière suivante
4A 1 1 1
x(t) = (cos ωt − cos 3ωt + cos 5ωt − cos 7ωt + · · ·) (2.12)
π 3 5 7
où A est l’amplitude de l’onde et ω sa fréquence angulaire. Il est également habituel de
définir A comme la moitié de l’amplitude pic à pic. Nous pourrons approcher l’onde carrée
symétrique par une série tronquée contenant seulement trois termes. L’erreur générée par
l’utilisation d’un nombre fini de termes d’une série infinie est nommée erreur de troncature.
Soit A = 1, ω = 2π, la période d’onde est alors égale à T = 2π/ω = 1. Les commandes
MATLAB correspondantes sont

 t = -2 : 0.05 : 2 ;
 omega = 2*pi ;
 x1 = cos(omega*t) ;
 x2 = -cos(3*omega*t)/3 ;
 x3 = cos(5*omega*t)/5 ;
 x = 4*(x1 + x2 + x3)/pi ;
 plot(t, x), grid
 title(’Three-term approximation of the square wave’)
 xlabel(’t’)

Après avoir écrit l’expression pour x1, vous pouvez obtenir facilement les deux termes
suivants en utilisant la touche direction (flèche haute) ↑ pour récupérer l’expression précé-
dente et l’éditer. Lancez les commandes et observez la forme, l’amplitude et la période de
l’onde résultante. La figure 2.9 montre le graphe obtenu. Vous pouvez améliorer l’approxi-
mation en ajoutant plus de termes mais à ce stade, cette opération est fastidieuse. Avec
quelques notions de programmation, vous pourrez facilement réaliser ces calculs, en écri-
vant par exemple une boucle FOR, pour utiliser autant de termes que vous le désirez, mais
toujours en nombre fini.
Un autre élément remarquable concerne le graphe qui semble « cassé », car il est constitué
de segments de droites connectant les points calculés. On peut améliorer la résolution en
prenant plus de points, par exemple en utilisant

 t = - 2 : 0.01 : 2 ;

et en relançant les autres commandes.

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EXEMPLES 115

Figure 2.9 – Séries de Fourier tronquées.

Essayez d’autres formes d’onde en utilisant les séries décrites dans divers ouvrages,
comme par exemple Ramirez (1985) ou Spiegel (1968). Pour plus de détails, voir égale-
ment Churchill et Brown (1990). Nous avons traité ici la synthèse d’une fonction périodique ;
le problème inverse, la décomposition d’une fonction périodique en termes trigonométriques
simples, peut également s’étudier avec MATLAB.

EXEMPLE 2.6 Définition de constantes, ingénierie mécanique


Supposons que dans un projet, nous ayons besoin d’un élément tubulaire et que nous choi-
sissions, à partir du BS 6323 (abréviation de British Standard 6323, voir bibliographie), un
tube de diamètre extérieur D = 139.7 mm, et d’épaisseur t = 6.3 mm. La plupart des pro-
priétés de ce tube sont standards. Calculons-les cependant avec MATLAB. En se référant à
la figure 2.10, nous définissons les constantes

 D = 139.7 ;
 t = 6.3 ;

Par conséquent, le diamètre intérieur, exprimé en mm, vaut

 d = D - 2*t
d =
127.1000

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116 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Figure 2.10 – Section d’un tube.

Si nous utilisons le tube comme tuyau, pour déterminer le débit correspondant, nous cal-
culons l’aire de la section interne, en mm2 , par

 A = pi*dˆ2/4
A =
1.2688e+04

Si nous nous intéressons au transfert de chaleur à travers la paroi du tuyau, nous avons
besoin de la surface externe, que nous obtenons, en mm2 , en calculant la circonférence exté-
rieure

 p = pi*D
p =
438.8805

et en la multipliant par la longueur du tuyau. Si nous utilisons le tuyau comme élément d’une
structure, chargé en tension ou en compression, nous nous intéressons à la surface de section
de la paroi, que nous obtenons, en mm2 , par l’opération suivante

 a = pi*(Dˆ2 - dˆ2)/4
a =
2.6403e+03

Pour vérifier les paramètres de sécurité relatifs à la déformation, nous calculons le moment
d’inertie, en mm4 , par

 I = pi*(Dˆ4 - dˆ4)/64
I =
5.8862e+06

La résistance en flexion est obtenue par le module de résistance, en mm3

 Z = 2*I/D
Z =
8.4269e+04

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EXEMPLES 117

Remarquez le symbole W utilisé dans beaucoup de pays européens pour désigner le


module de résistance. Finalement, la masse du tuyau en kilogrammes par mètre de longueur
s’obtient par

 m = (a/1000)*7.85
m =
20.7260

Pourquoi diviser a par 1 000 ? En voici une explication


 2
1 m t kg a kg
a mm2 × × 7.85 × 1 000 = × 7.85 ×
103 mm m3 t 1 000 m

EXEMPLE 2.7 Moment, centres de gravité


La figure 2.11 montre, à l’échelle, un système de masses colinéaires. Les masses sont données
en kg et les distances en mm, mesures standards des dessins de mécanique. Nous voulons
obtenir le centre de gravité de ce système. Nous commençons par définir les vecteurs

 mass = [ 35 65 45 75 ] ;
 distance = [ 400 580 800 1000 ] ;

Figure 2.11 – Un système de masses colinéaires.

Le produit du tableau ci-dessous donne le vecteur de moments par rapport aux axes de
référence de la figure

 moments = mass.*distance

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118 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

avec les éléments 14 000 ; 37 700 ; 36 000 ; 75 000. Le produit scalaire permet d’obtenir le
moment total

 t_moment = mass*distance’

de résultat 162 700 kg mm. La masse totale s’obtient à l’aide de la fonction sum

 M = sum(mass)

soit 220 kg. Le centre de gravité du système de la figure 2.11 correspond, par définition, au
point de concentration de la masse totale M, de moment égal à la somme des moments des
masses données, soit

 cg = t_moment/M

ce qui donne 739.5455 mm. Nous aurions obtenu le même résultat directement avec

 cg = mass*distance’/sum(mass)

ou

 cg = distance*mass’/sum(mass)

EXEMPLE 2.8 Ouverture d’une porte fermée par un cylindre pneumatique


Dans la section 2.11, nous avons vu comment utiliser MATLAB pour la résolution d’équa-
tions transcendantales. L’exemple suivant représente une application de cette méthode à l’in-
génierie mécanique. La figure 2.12 montre une porte fermée par un cylindre pneumatique. Le
gond est en H. Si la surface de section du cylindre est A et la pression initiale p0 , la force p0 A
s’exerce sur la porte par le biais d’un roulement monté à l’extrémité de la tige du piston.
Supposons que quelqu’un tire la porte avec une force F de direction donnée par la figure,
et que la porte s’ouvre alors d’un angle α. Nous voulons obtenir la valeur de cet angle. La
force F pousse le piston à une distance
c = b tan α
Le volume d’air dans le cylindre est réduit à V = A(l0 −c). Le mouvement est trop rapide pour
permettre des échanges de chaleur. Les processus qui ne génèrent aucun transfert de chaleur
sont dits adiabatiques. La propagation du son, le démarrage d’un moteur Diesel et l’onde de
choc produite par une explosion en sont quelques exemples. La relation entre la pression p et
le volume V dans un processus adiabatique est

pV χ = cad

avec χ appelé exposant adiabatique et cad constante.

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EXEMPLES 119

Figure 2.12 – Une porte fermée par un cylindre pneumatique. (a) Porte fermée ; (b) porte ouverte.

Si nous appliquons ces notions à notre exemple, nous pouvons établir la relation suivante
entre le nouveau volume V et la pression p, et les valeurs initiales, V0 et p0

pV χ = p0 V0χ

et
 χ
l0
p = p0
l0 − c
Le moment « d’ouverture » correspond à
MO = Fa cos α
et le moment « redresseur » à
MR = Apb
Au point d’équilibre statique, les moments d’ouverture et redresseur sont égaux. Ce phéno-
mène se produit quand l’équation suivante est satisfaite
 χ
l0
Fa cos α = bAp0 (2.13)
l0 − b tan α
Cette équation en α peut paraître plutôt décourageante. Cependant, elle peut être résolue
assez facilement. Pour le démontrer, prenons les valeurs suivantes

 a = 0.8 ; % m, largeur de la porte


 b = 0.25 ; % m, bras de levier du piston
 A = pi*0.04ˆ2 ; % mˆ2, section du piston
 p0 = 0.1*10ˆ5 ; % N/mˆ2
 l0 = 0.50 ; % m, longueur du cylindre ouvert
 chi = 1.4 ; % exposant adiabatique

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120 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Nous traçons à présent séparément les courbes des moments d’ouverture et redresseur

 alpha = 0 : pi/90 : pi/6 ; % angle d’ouverture, rad


 c = b*tan(alpha) ; % mouvement du piston, m
 p = p0*(l0*ones(size(alpha))./(l0 - c)).ˆchi
 P = 25 ; % N, force manuelle
 left = P*a*cos(alpha).ˆ2 ; % moment d’ouverture
 right = b*A*p ; % moment redresseur
 angle = 180*alpha/pi ; % angle d’ouverture, degrés
 h = plot(angle, left, angle, right, ’ :’), grid
 xlabel(’angle, degree’), ylabel(’Moments, Nm’)
 legend(h, ’Opening moment’, ’Restoring moment’)

Ci-dessus, nous avons utilisé deux commandes MATLAB introduites dans la version 5.2.
Nous avons assigné à la variable h le handle de l’objet graphique produit par la commande
plot. Nous utilisons ce handle comme premier argument de la commande legend. Les autres
arguments représentent des chaînes de caractères identifiants des diverses courbes du tracé.
Passées en arguments, elles apparaissent dans le même ordre de courbes que dans la com-
mande plot.
La figure 2.13 montre les deux courbes produites par les commandes ci-dessus.

Figure 2.13 – Courbes des moments d’ouverture et de restauration.

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EXEMPLES 121

L’angle d’équilibre se trouve à l’intersection des deux courbes. Nous pouvons le lire soit
directement sur le graphe, soit en utilisant la fonction ginput (voir section 2.11). Nous de-
vons également vérifier la pression à l’équilibre, en réalisant un deuxième tracé

 plot(angle, p), grid


 xlabel(’angle, degree’)
 ylabel(’Cylinder pressure, N/mˆ2’)

Essayez ces dernières commandes.

EXEMPLE 2.9 Stabilité d’un bateau sous le vent

L’exemple précédent concernait la résolution graphique d’une équation transcendantale. Nous


allons à présent montrer que la même méthode reste applicable même quand il n’est pas
possible d’établir une telle équation. Dans ce cas, il faut déterminer deux courbes sur deux
ensembles définis et en rechercher l’intersection. L’exemple proposé ici est tiré de l’architec-
ture navale, domaine dans lequel cette méthode fut appliquée pendant longtemps. Bien que
cela ne soit pas mentionné dans les ouvrages, on peut considérer ce problème comme celui
d’un ressort non linéaire, activé par une force ou un moment non linéaire. Ainsi la méthode
peut être facilement applicable à d’autres exemples de ressorts non linéaires chargés par des
forces ou moments non linéaires.

Figure 2.14 – Forces agissant sur un navire ayant du gîte.

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122 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

La figure 2.14 montre la coupe transversale d’un bateau. Afin d’orienter le dessin, sup-
posons que nous regardions de la poupe vers la proue. W0 L0 représente la ligne de flottaison
en condition verticale. La projection du centre de gravité sur le plan transversal donné est G,
et celle du centre du volume de coque submergée est B. La résultante des pressions hydro-
statiques passe par B ; ce point est appelé centre de carène. K est un point de référence au
milieu de la quille.
Supposons maintenant que le bateau gîte à tribord d’un angle φ. Pour éviter de redessi-
ner le bateau incliné d’un angle φ, on considère le bateau comme fixe, et la nouvelle ligne
de flottaison Wφ Lφ est dessinée avec un angle d’inclinaison de φ à bâbord. Le poids du
navire, W , agit en G verticalement, soit perpendiculairement à la ligne de flottaison Wφ Lφ .
Puisque le poids du bateau est invariant, une partie du volume submergé émerge à bâbord –
c’est-à-dire à gauche – tandis que le même volume submerge à tribord – c’est-à-dire à droite.
Il en découle un déplacement du centre de carène vers la droite en un nouveau point Bφ .
La poussée ∆, traverse verticalement Bφ et coupe perpendiculairement la ligne de flottai-
son Wφ Lφ . D’après le principe d’Archimède

W =∆ (2.14)

on utilise le mot déplacement pour désigner leur valeur commune. Les deux forces W et ∆
forment un couple dont le bras de levier est GZ, la longueur de la perpendiculaire extraite
de G sur la ligne d’action ∆. Le moment ∆ · GZ est le couple de stabilité. Si le navire est
stable, le moment redressant renvoie le vaisseau à son état initial, c’est-à-dire en condition
verticale. GZ s’appelle le bras de levier du couple de redressement.
La distance de K à la ligne d’action de la poussée se mesure par w, une fonction du
déplacement ∆ et de l’angle de gîte φ. Le bras de redressement est calculé par

GZ = w − KG · sin φ (2.15)

La courbe de GZ en fonction de φ est appelée courbe de stabilité statique. On l’emploiera


pour évaluer la stabilité du bateau sous le vent. La pression du vent qui agit sur la surface
du bateau au-dessus de la ligne de flottaison W0 L0 produit une force FW (voir figure 2.14).
Cette force dépend de la projection latérale de la partie de l’aire exposée du bateau, F. Sous
l’influence de la force FW , le bateau a tendance à dériver. Cette tendance à dériver est opposée
à une réaction hydrodynamique , RW , qui agit sur la surface opposée de coque submergée.
Les forces RW et FW sont égales, et constituent un couple de gîte dont le bras de levier du
couple de redressement est . La plus simple façon de calculer est fondée sur l’hypothèse
que FW agit au centre de l’aire F et que RW agit à demi tirant d’eau.
La figure 2.14 montre la force du vent, FW , et la réaction hydrodynamique, RW , qui cor-
respond à l’état de condition verticale. Lorsque le bateau gîte sous l’influence du vent, les
deux forces demeurent horizontales, c’est-à-dire, pour un angle de gîte φ , FW et RW sont
parallèles à Wφ Lφ . Le bras redressant et l’aire F diminuent à mesure que l’angle de gîte
augmente. Pour considérer ces effets, on utilisera dans cet exemple, une formule adoptée
par la marine fédérale allemande – et ultérieurement par d’autres corps de marine – qui
est

FW = pF(0.25 + 0.75 cos3 φ) (2.16)

où p est la pression du vent.

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EXEMPLES 123

Le moment de gîte du vent étant

MH = FW (2.17)

La position d’équilibre statique sous le vent est celle pour laquelle le couple de redressement
égale le couple d’inclinement, soit

MH = ∆ · GZ (2.18)

En divisant les deux parties de l’équation 2.18 par ∆, on en déduit qu’il faut comparer
le bras de redressement GZ avec le bras du couple inclinant MH /∆. Si l’on combine ce
résultat avec les équations 2.16 et 2.17, on peut calculer le bras de gîte kw , par

p · F · (0.25 + 0.75 cos3 φ)


kw = (2.19)

Appliquons ces quelques théories à un véritable bateau de pêche dont les caractéristiques sont
Déplacement, ∆ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . = 402.490 kN
Hauteur du centre de gravité, KG . . . . . . = 2.161 m
Aire exposée au vent, F . . . . . . . . . . . . . . . = 35.46 m2
Bras de redressement de la force du vent = 2.120 m

Les valeurs de w sont données dans le tableau 2.6.

Tableau 2.6 – Bateau de pêche, extrait des courbes du bras w.


Angle de gîte φ Bras de redressement w Angle de gîte φ Bras de redressement w
deg m deg m
0 0.000 35 1.479
5 0.262 40 1.592
10 0.519 50 1.754
15 0.767 60 1.838
20 0.989 70 1.858
25 1.182 75 1.847
30 1.344

Supposons maintenant que nous voulions tracer la courbe de stabilité statique, pour
inclure la courbe du vent gîtant extrait d’un vent de 70 noeuds, et trouver l’angle d’équilibre
statique dans ces conditions. On commence en saisissant les caractéristiques définies

 delta = 402.49 ; l = 2.12 ;


 KG = 2.161 ; F = 35.460 ;
 phi = [ 0; 5; ... 75 ] ;
 w = [ 0 ; 0.262 ; ... 1.847 ] ;

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124 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

On convertit les angles de gîte en radians et on calcule le bras de redressement en suivant


l’équation 2.15

 heel = pi*phi/180 ;
 GZ = w - KG*sin(heel) ;

La pression du vent correspondant à une vitesse de vent de 70 noeuds est de 11 kN/m2 .


Le bras du couple du vent est calculé selon l’équation 2.19

 kw = 1*F*l*(0.25 + 0.75*cos(heel).ˆ3 )/delta ;

Notez l’utilisation de l’opération de la puissance cube ‘ .^ ’. On obtient le graphique avec


les commandes

 h = plot(phi, GZ, phi, kw), grid


 title(’Fishing vessel, static stability, 70 knot wind’)
 xlabel(’Heel angle, degrees’), ylabel(’Lever arms, m’)
 legend(h, ’Righting arm, GZ’, ’Wind arm’)

Le schéma 2.15 nous montre le résultat. L’angle d’équilibre statique est approximative-
ment de 12,2 degrés.

Figure 2.15 – Courbe de stabilité statique.

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EXEMPLES 125

EXEMPLE 2.10 Echelle de températures


Peu avant 1720, le physicien allemand Daniel Gabriel Fahrenheit (1686–1736) choisit comme
zéro de son échelle de température, la température d’un mélange glace-sel qui correspondait
à la plus basse température rencontrée à Danzig (aujourd’hui Gdansk) en 1709. Dans cette
échelle, la température de fusion de la glace correspond à 32 ◦ F. Dans la même échelle, la
température d’ébullition de l’eau, au niveau de la mer, correspond à 212 ◦ F.
En 1742, l’astronome suisse Anders Celsius (1701–1744) proposa une autre échelle de
température dans laquelle le point de fusion de l’eau correspond à zéro degrés, et le point
d’ébullition à 100. Ces températures sont notées respectivement 0 ◦ C et 100 ◦ C.
Construisons un graphe qui facilite la conversion d’une échelle à l’autre. Dans les deux
échelles, on divise en parts égales l’intervalle entre le point de fusion et le point d’ébullition. Il
s’ensuit que chaque échelle est linéaire ; le graphe consistera donc en une ligne droite. Soit F
l’axe de Fahrenheit et C celui de Celsius. Un point sur la ligne possède les coordonnées 32
pour F et 0 pour C. Le second point possède les coordonnées 212 pour F et 100 pour C.
Le graphe s’obtient dans MATLAB avec

 plot([32 212], [0 100])


 xlabel(’Degrees Fahrenheit’)
 ylabel(’Degrees Celsius’)
 grid

Figure 2.16 – Relation entre les échelles Fahrenheit et Celsius.

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126 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

On nomme un graphe qui remplace un calcul comme celui-ci un nomogramme : vous


pouvez le voir à la figure 2.16. Fahrenheit indiquait 96 ◦ F pour la température du corps
humain. Cette valeur fut corrigée plus tard pour 98.6 ◦ F. Utilisez le graphe pour trouver
les températures Celsius qui correspondent aux valeurs précédentes et comparez-les à vos
connaissances de la température du corps humain. Utilisez également la fonction ginput à
l’aide de la souris.
La figure 2.16 représente la relation à l’intérieur de l’intervalle défini par les deux points
donnés. L’exercice 3.3 traite d’une expression qui décrit également cette relation en dehors de
cet intervalle. Remarque : La définition de l’échelle internationale de température implique
l’utilisation du point triple de l’eau au lieu de son point de fusion. Nous pouvons, dans notre
cas, négliger la différence entre les deux définitions.

EXEMPLE 2.11 Augmentation de la résistance électrique avec la température


La résistance R d’un conducteur électrique est directement proportionnelle à sa longueur L,
et inversement proportionnelle à sa surface de section A :
L
R=ρ
A
On appelle résistivité le facteur de proportionnalité ρ. La résistivité du cuivre à 20 ◦ C est
de ρ = 0.0170 . . . 0.0178 Ωmm2/m. La résistivité est fonction de la température et l’on peut
décrire sa variation par
ρθ = ρ(1 + α∆θ) (2.20)

ρθ est la résistivité à θ ◦ C,
α un coefficient de température, pour le cuivre α = 0.0039K−1
∆θ est la différence de température au-delà de 20 ◦ C.

Wiesemann (1989) donne une relation plus détaillée


ρθ = ρ20 (1 + α20 ∆θ + β20 ∆θ2 ) (2.21)

ρ20 = 0.017 Ωmm2 /m
α20 = 4.3 × 10−3 K −1
β20 = 0.6 × 10−6 K −2
Pour comparer graphiquement les deux relations, entre 20 ◦ C et 100 ◦ C, nous les traçons
par les commandes suivantes

 rho = 0.0178 ; alpha = 0.0039 ;


 theta = 20 : 0.5 : 100 ;
 delta = theta - 20 ;
 rho1 = rho*(1 + alpha*delta) ;
 rho_20 = 0.017 ; alpha_20 = 0.0043 ; beta_20 = 0.6*10ˆ(-6) ;
 rho2 = rho_20.*(1 + alpha_20*delta + beta_20*delta.ˆ2) ;
 h = plot(theta, rho1, theta, rho2)
 xlabel(’Temperature, deg C’)
 ylabel(’Copper resistivity, \Omega*mmˆ2/m’)
 legend(h, ’Equation 2.20’, ’Equation 2.21’)

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EXEMPLES 127

Essayez l’affichage. Remarquez que l’on note souvent la résistivité en Ωm. Dans cette
unité, la limite haute de la résistivité du cuivre est
 2
Ωmm2 m
0.0178 × 10−3 = 1.78 × 10−8 Ωm
m mm

EXEMPLE 2.12 Définition de constantes, ingénierie électrique


Supposons que nous devions connecter une source continue de 12 V à une charge de 25 Ω
située à 100 m, et que nous choisissions un conducteur en cuivre de 1 mm de diamètre. Pour
être sûr d’avoir fait le bon choix, nous devons vérifier la chute de tension générée par le
conducteur. La résistivité du cuivre à 20 ◦ C est de 0.0178 Ωmm2 /m. Dans MATLAB, il est
plus efficace de nommer les différentes valeurs et les résultats intermédiaires, puis d’utiliser
ces noms dans les calculs. Si nous cherchons à préparer une note ou un rapport sur les calculs
suivants, nous commençons par ouvrir un fichier journal

 diary resist.dia

Ensuite, nous entrons les données

 V = 12 ; % V
 RL = 25 ; % ohm
 l = 2*100 ; % m
 rho = 0.0178 ; % ohm.mmˆ2/m
 d = 1; % mm

La surface de section du conducteur est

 A = pi*dˆ2/4 % mmˆ2
A =
0.7854

et la résistance

 R = rho*l/A % ohm
 R =
4.5327

La résistance totale du circuit est

 RT = RL + R % ohm
 RT =
29.5327

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128 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

et l’intensité

 I = V/RT % A
I =
0.4063

On en déduit la chute de tension dans le conducteur

Vc = R*I % V
Vc =
1.8418

Soit un résultat supérieur à 15 % du voltage disponible. Si la situation n’est pas acceptable,


on peut réitérer les calculs avec la plus grande taille de conducteur suivante. Les données
d’entrée étant déjà définies, cela permet de réaliser immédiatement une seconde itération.
Nous pouvons traiter le fichier journal resist.dia à l’aide d’un éditeur ou d’un traite-
ment de texte et produire ainsi un rapport technique.

EXEMPLE 2.13 Un circuit de diode


La figure 2.17 montre un circuit continu qui contient une résistance et une diode à semi-
conducteur. Si v correspond à la tension aux bornes de la diode, on calcule l’intensité corres-
pondante avec

i = I0 (e40v − 1) (2.22)

où I0 est une constante nommée courant inverse de saturation, pour de faibles valeurs
négatives de v, i ≈ −I0 . L’équation 2.22 est non linéaire ; elle est valable pour des valeurs de
tensions supérieures à une valeur négative connue sous le nom de claquage sous polarisation
inverse ou claquage inverse (voir par exemple, Carlson et Gisser 1990). Etant donnée la
valeur de I0 , nous pouvons utiliser MATLAB pour visualiser la courbe i − v de la diode.

Figure 2.17 – Circuit contenant une diode à semi-conducteur.

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EXEMPLES 129

En supposant I0 = 10−6 mA, valeur donnée par les auteurs précédemment mentionnés. Nous
entrons

 I0 = 1.0E-6 ;
 v = -0.05 : 0.005 : 0.05 ;
 i = I0*(exp(40*v) - 1) ;
 plot(v, i), grid
 title(’Characteristic of semiconductor diode’)
 xlabel(’Voltage v, V’), ylabel(’Current i, mA’)

Figure 2.18 – Caractéristique d’un diode à semi-conducteur.

La figure 2.18 nous montre le résultat. Nous obtenons ainsi la courbe caractéristique de
la diode à semi-conducteur dans un étroit domaine de tension et nous pouvons voir que pour
toute tension négative, une intensité négative très faible circulera, alors que pour des tensions
positives, l’intensité sera positive et augmentera rapidement avec v. L’image change si nous
traçons la courbe dans un plus large domaine de tension, par exemple, pour

 v = -1.0 : 0.05 : 0.25 ;

et également pour

 v = -10 : 0.05 : 0.8 ;

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130 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Renouvelez les tracés avec les vecteurs v ci-dessus et vous verrez que la diode est pra-
tiquement en arrêt (off ) pour des valeurs de tension négatives, et en marche (on) pour des
valeurs positives. La diode agit comme un redresseur.
Afin de calculer les valeurs actuelles de tension et d’intensité du circuit, c’est-à-dire le
point de fonctionnement, nous devons considérer la résistance du circuit, en écrivant une
seconde équation basée sur la loi de Kirchhoff

Ri = Vs − v (2.23)
Nous disposons à présent de deux équations à deux inconnues, i et v, et nous devons trou-
ver un couple de valeurs i, v qui les satisfont toutes les deux. Il y a quelques années, de
tels calculs n’étaient pas considérés comme une tâche aisée. Dans un ouvrage récent paru en
1981, nous pouvons lire que, « analyser ne serait-ce qu’un simple circuit avec une vraie diode
(ou un autre élément non linéaire), est un problème complexe ». Les auteurs recommandent
d’approcher la diode réelle par une diode idéale. Cette méthode produit effectivement des
résultats moins précis, mais nettement plus rapides. Aujourd’hui, avec des logiciels comme
MATLAB, trouver la solution exacte devient plus simple que d’utiliser des modèles appro-
chés. Ainsi, pour une solution exacte, nous pouvons combiner les équations 2.22 et 2.23 afin
d’obtenir une équation non linéaire simple que des techniques numériques permettent de ré-
soudre. Pour l’instant, nous allons décrire une solution graphique légèrement moins précise,
mais plus facile à comprendre. Nous allons tracer les lignes définies par les équations 2.22
et 2.23, et chercher leur intersection qui correspondra au point de fonctionnement. Les valeurs
de i et v lues sur la courbe satisfont les deux équations. Pour notre exemple, nous utilisons
les valeurs que donnent Carlson et Gisser (1990)

 Vs = 10 ; R = 2000 ;

Ensuite, grâce aux commandes suivantes, nous obtenons le graphe de la figure 2.19

 v = 0 : 0.05 : 0.4 ; i = I0*(exp(40*v) - 1) ;


 vr = [ 0 0.39 ] ;
 ir = 1000*(Vs - vr)/R ;
 h = plot(v, i, vr, ir), grid
 title(’Operating point of resistor-diode circuit’)
 xlabel(’Voltage v, V’), ylabel(’Current i, mA’)
 legend(h, ’Diode characteristic’, ...
’Circuit characteristic’)

Dans la partie droite de l’expression de vr, les deux tensions Vs et vr sont exprimées
en V , et la résistance R en Ω. Ainsi

 (Vs - vr)/R

retourne une valeur d’intensité en A. Nous convertissons ce résultat en mA, unité utilisée dans
l’expression de l’intensité i, en le multipliant par 1000.

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EXEMPLES 131

Figure 2.19 – Trouver le point de fonctionnement dans un circuit de diode.

Il est possible de lire le point de fonctionnement sur le graphe en utilisant

 [ v i ] = ginput(1)

Une flèche ou une croix apparaîtra à l’écran, vous pourrez la déplacer soit avec les touches
de direction, soit à l’aide de la souris. Placez la flèche aussi précisément que possible sur
l’intersection et cliquez sur la souris, ou appuyez sur Entrée. Les valeurs cherchées s’affi-
cheront alors à l’écran.
Pour une bonne résolution graphique, le graphe doit couvrir un intervalle aussi petit que
possible, mais doit inclure le point de fonctionnement. Cela requiert une connaissance a priori
de l’intervalle qui contient la solution. Une personne débutante pourra trouver le bon inter-
valle à force d’essais et d’erreurs, alors que l’estimation de l’utilisateur expérimenté se basera
essentiellement sur son expérience pratique.
Si on remplace la source continue par une source alternative, il devient possible de dé-
montrer la fonction de redressement de la diode. Par exemple,

v = 0.4 sin(2π × 50t) (2.24)


Nous pouvons obtenir le graphe de l’intensité passant dans le circuit en traçant le graphe
des coordonnées des points de fonctionnement trouvés pour plusieurs valeurs de t. Réaliser

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132 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

un tel graphique s’avèrerait fastidieux ; il nous faut donc écrire un programme pour le réa-
liser. Cependant, pour avoir une idée de ce qui se passe, nous pouvons négliger l’effet de la
résistance R et tracer l’intensité redressée par

 t = 0 : 0.0001 : 0.05 ;
 v = 0.4*sin(2*pi*50*t) ;
 i = I0*(exp(40*v) - 1) ;
 plot(t, i), grid
 title(’The diode as a half-wave rectifier’)
 xlabel(’Time, s’), ylabel(’Current, mA’)

La figure 2.20 représente le résultat.

Figure 2.20 – La diode à semi-conducteur en tant que redresseur.

MATLAB 7 offre une autre manière de lire les données sur le graphique. Cliquez sur
la dixième icône en partant de la gauche de la barre d’outils dont le ballon d’aide indique
Data cursor. Puis cliquez sur le point du graphique qui vous intéresse. Un petit cadre qui
contient les coordonnées en x-y du point apparaît alors (voir figure 2.21). Cependant, alors
que la fonction ginput permet d’importer les coordonnées dans l’espace de travail, ce n’est
pas possible avec Data cursor.

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EXERCICES 133

Figure 2.21 – Utilisation de Data cursor pour récupérer les valeurs des coordonnées.

2.14 Exercices
Les solutions des exercices 2.3, 2.4, 2.6, 2.9 et 2.11 se trouvent à la fin de l’ouvrage.

EXERCICE 2.1 Tracé d’une ellipse


Les équations paramétriques d’une ellipse centrée à l’origine des coordonnées, le grand axe 2A
et le petit axe 2B sont

x = A cos t (2.25)
y = B sin t (2.26)
où 0 ≤ t ≤ 2π.
Tracez une ellipse, par exemple avec A = 2, B = 1, et essayez de comprendre le sens de A
et B. Essayez avec d’autres courbes, par exemple avec celles de Spiegel (1968).

EXERCICE 2.2 Onde triangulaire


Synthétisez une onde triangulaire, symétrique au voisinage de t = 0, à l’aide des séries de Fourier
8A 1 1
x(t) = (cos ωt + cos 3ωt + cos 5ωt · · ·) , (2.27)
π2 9 25
où A est la demi-amplitude de l’onde, et ω sa fréquence angulaire. Essayez, par exemple, A = 1,
ω = 2π.

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134 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

EXERCICE 2.3 Battements


La superposition de deux ondes de fréquences légèrement différentes forme une onde de lentes
variations d’amplitude. Une manière simple de démontrer ce phénomène consiste à appuyer
simultanément sur deux touches de piano voisines. Pour plus de simplicité, considérons deux
ondes de même amplitude

x1 = A sin ω1 t
x2 = A sin ω2 t
En additionnant ces deux ondes et en utilisant une formule trigonométrique qui transforme
une somme de deux sinus en un produit (voir Spiegel 1968), on peut écrire
(ω1 − ω2 )t (ω1 + ω2 )t
x = A sin ω1 t + A sin ω2 t = 2A cos sin (2.28)
2 2
Le résultat représente une onde de fréquence angulaire (ω1 + ω2 )/2 et d’amplitude variant
avec une fréquence angulaire (ω1 −ω2 )/2 (voir De Facia 1992). Générez les deux ondes suivantes
à titre d’exercice

x1 = sin 2πt
x2 = sin 2.2πt
et simulez leur superposition. Identifiez les deux fréquences prédites par l’équation 2.28 ainsi
que l’amplitude maximale. Choisissez le vecteur t de manière à pouvoir visualiser au moins
deux périodes de l’enveloppe.

EXERCICE 2.4 Erreurs de mesure


On considère un instrument de mesure avec une échelle graduée de 0 à 1000. Voici quelques
exemples possibles

Instrument Echelle

Thermomètre 0–1000 C
Baromètre 0–1000 mm Hg
Ampèremètre 0–1000 mA
Voltmètre 0–1000 V

Si l’instrument appartient avec certitude à la classe 3%, l’erreur maximale envisageable est
±3% pour la gamme de mesure, c’est-à-dire dans notre cas ±30. Ainsi, une valeur indiquée
de 1000 correspond en fait à une valeur comprise entre 970 et 1030. Si l’instrument de mesure
indique 500, la valeur réelle peut se trouver n’importe où entre 470 et 530. L’erreur relative cor-
respondante est égale à 30 × 100/500 = 6. Ce calcul simple montre que la gamme de mesure de
l’instrument ne devrait pas être beaucoup plus étendue que celles des valeurs à mesurer. D’après
l’une des méthodes empiriques les plus utilisées pour éviter d’importantes erreurs relatives et
celles dues à la surcharge, la valeur à mesurer doit se situer dans un intervalle compris entre 1/2
et 2/3 de la gamme de mesure totale.
Afin d’illustrer ces considérations, continuez l’exemple de l’instrument à 3% ayant une
gamme de mesure égale à 1000 et effectuez les opérations suivantes :
1. Calculez et affichez le pourcentage d’erreur pour des valeurs mesurées de 100, 200, . . ., 1000.
2. Tracez le pourcentage d’erreur, en fonction des valeurs mesurées, dans l’intervalle 0-1000.
Pour le tracé, utilisez des intervalles plus faibles qu’en (1), par exemple 10.

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EXERCICES 135

EXERCICE 2.5 Calibration d’instrument


Supposons que l’on veuille calibrer un instrument de mesure, tel qu’un baromètre, un thermo-
mètre, un ampèremètre ou un voltmètre. On mesure quelques valeurs standard et on compare les
résultats avec les valeurs connues. Par exemple, pour calibrer un voltmètre, on peut mesurer un
ensemble de sources de tension standard. Alors, on peut tracer la courbe des valeurs lues en fonc-
tion des valeurs standard et utiliser cette courbe pour corriger les valeurs mesurées. Le tableau
suivant en est un exemple.

Lues Standard
0.500 0
0.633 1
0.767 2
1.167 5
1.833 10
2.500 15

Construisez une courbe de calibration en tracant les valeurs lues en fonction des valeurs
standard (c’est-à-dire les valeurs réelles). Utilisez alors ce diagramme pour déterminer la valeur
réelle correspondant à une lecture de 1.5.

EXERCICE 2.6 Traversée d’une rivière à la nage


A la figure 2.22, un nageur traverse une rivière de 1.1 km de large. La vitesse de nage moyenne
est de V = 0.9 km/h et la vitesse du courant de S = 1.5 km/h. Le nageur part de A, avec pour
objectif d’atteindre le point opposé B, mais il rejoint l’autre rive au point C.
(a) Ecrivez le vecteur V, vitesse du nageur par rapport à l’eau, le vecteur S, vitesse du courant
par rapport au fond, et calculez le vecteur vitesse réelle T, vitesse par rapport au fond, du
d
nageur. Trouvez la valeur de la vitesse et l’angle BAC.
(b) Calculez la distance BC.

Figure 2.22 – Traversée d’une rivière à la nage.

EXERCICE 2.7 Dérive d’un avion


La figure 2.23(a) représente un avion volant vers l’est. Sa vitesse par rapport à l’air est de
1 000 km/h. Le vent souffle du sud-ouest au nord-est avec une vitesse au sol de 100 km/h.
(a) Ecrivez le vecteur P, vitesse de l’avion dans l’air, et le vecteur A, vitesse au sol du vent.
Trouvez le vecteur vitesse réelle T, vitesse au sol de l’avion.

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136 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

(b) Comme indiqué à la figure 2.23(b), en navigation, il est naturel d’exprimer les directions sous
la forme d’angles en degrés par rapport au méridien, mesurés dans le sens des aiguilles d’une
montre. Calculez la trajectoire réelle du vol de l’avion en tenant compte de cette convention.
(c) Comment l’avion devrait-il modifier sa trajectoire afin de continuer son vol vers l’est ? Nom-
mez Tc le vecteur vitesse corrigée et exprimez la direction en fonction de la convention de la
figure 2.23(b).
(d) Calculez le vecteur Tc et vérifiez vos résultats en additionnant les vecteurs Tc et A.

Figure 2.23 – Dérive d’un avion due au vent.

EXERCICE 2.8 Dérive d’un bateau


A la figure 2.24, un bateau navigue selon une direction de 315◦, soit vers le nord-ouest – voir
figure 2.23(b), à une vitesse de 20 noeuds. Le courant local dû aux marées est de 2 noeuds et
de direction 67◦ 30 (soit une direction est-nord-est). Le bateau dérive au vent dans une direction
de 180◦ (soit vers le sud) à la vitesse de 0.5 noeuds.
(a) Représentez le vecteur S, vitesse du bateau, le vecteur C, vitesse du courant, et le vecteur A,
vitesse du vent. Calculez le vecteur vitesse réelle T (vitesse au fond).
(b) Calculez la vitesse réelle du bateau, soit la vitesse au fond du bateau.
(c) Calculez la trajectoire réelle du bateau, soit la direction de navigation par rapport au fond,
mesurée par rapport au méridien dans le sens des aiguilles d’une montre.

Figure 2.24 – Dérive d’un bateau due au vent et au courant.

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EXERCICES 137

EXERCICE 2.9 Travail mécanique


A la figure 2.25, la force F déplace un corps selon le chemin rectiligne S. Cette force produit,
par définition, un travail correspondant au produit de la projection de F sur S et de la longueur
du chemin S, soit le produit scalaire de F et S (voir Edward 1964). En fonction du problème, le
chemin S peut être n’importe quelle droite dans le plan ou l’espace. Alors, afin de calculer le tra-
vail, nous devons diviser le chemin en plusieurs segments de droite, calculer le travail produit sur
chacun d’eux et additionner tous les résultats partiels. Dans le cas général considérant le chemin
comme une courbe, le processus mène à une intégrale curviligne. Si la force remplit certaines
conditions, le travail produit sera indépendant du chemin, soit une fonction des points initiaux
et finaux simplement (voir Piskunov 1960 ou Spiegel 1972). Le cas le plus simple consiste à
considérer une force constante.

Figure 2.25 – Définition du travail.

A titre d’exemple, considérez, à la figure 2.26, une force F de composante horizontale 2N, et
de composante verticale 3N. Cette force agit selon des chemins directs du point A, de coordon-
nées (1.5, 1) m, en passant par les points B, de coordonnées (3.5, 1.5) m et C, de coordonnées
(6.5, 3.5) m jusqu’au point D de coordonnées (11.5, 3.5) m. Pour calculer le travail avec MAT-
LAB, nous commençons par définir la force et les coordonnées des quatre points

 F = [ 2, 3 ] ;
 A = [ 1.5 1 ] ; B = [ 3.5 1.5 ] ;
 C = [ 6.5 3.5 ] ; D = [ 11.5 3.5 ] ;

Figure 2.26 – Calcul de travail.

Puis nous calculons les chemins et le travail affecté à chaque chemin

 P1 = B - A ; W1 = F*P1’ ; % travail affecté au chemin AB


 P2 = C - B ; W2 = F*P2’ ; % travail affecté au chemin BC
 P3 = D - C ; W3 = F*P3’ ; % travail affecté au chemin CD

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138 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

 work = W1 + W2 + W3 % travail total


W =
27.5000

soit, 27.5 Nm. Le même travail est produit si la force F agit selon le chemin reliant directement
AàD

 P = D - A ; W = F*P’
W =
27.5000

On considère à présent une force également inclinée selon les trois plans de coordonnées xOy,
yOz et zOx, définie par F = (2, 2, 2) en newtons. Supposons que cette force déplace un corps de
l’origine O(0, 0, 0) au point P(2, 3, 5), de coordonnées exprimées en mètres – voir figure 2.27(a)
– et suive l’un de ces trois chemins :
1. directement à partir de l’origine O jusqu’au point P, soit selon le chemin représenté par le
vecteur (2, 3, 5) (figure 2.27(b)) ;

Figure 2.27 – Chemins pour le calcul du travail.

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EXERCICES 139

2. le long de l’axe Ox, soit le chemin (2, 0, 0), puis parallèle à l’axe Oy, soit parallèle au vecteur
(0, 3, 0), et enfin parallèle à l’axe Oz, soit parallèle au vecteur (0, 0, 5) (figure 2.27(c)) ;
3. de l’origine au point P1 (4, 6, 6) et jusqu’au point P (figure 2.27(d)).
Calculez avec MATLAB le travail produit dans chacun des trois cas et montrez que le résultat
est identique.

EXERCICE 2.10 Centre de gravité d’une barre chargée de deux poids


La figure 2.28 représente une barre chargée d’un poids à chaque extrémité. La longueur y est
exprimée en mm, et les poids en N. Si vous voulez soulever la barre, la manière la plus simple
consiste à la tenir proche de son centre de gravité G. La barre restera alors horizontale. En utilisant
le produit scalaire et la fonction sum, trouvez la coordonnée en x du centre de gravité G.

Figure 2.28 – Barre avec deux poids.

EXERCICE 2.11 Réactions d’une poutre soutenue simplement


La figure 2.29 représente une poutre soutenue simplement, chargée de deux forces. Les leviers
des forces sont exprimés en mm, les forces en N. En utilisant le produit scalaire, déterminez le
vecteur de réactions [R1 , R2 ]. Vérifiez vos résultats en comparant la somme des réactions à celle
des forces.

Figure 2.29 – Réactions d’une poutre soutenue simplement.

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140 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

EXERCICE 2.12 Réactions d’une poutre soutenue simplement


La figure 2.30 représente une poutre soutenue simplement, chargée de trois forces. Les leviers
des forces sont exprimés en mm, les forces en N. En utilisant le produit scalaire, déterminez le
vecteur de réactions [R1 , R2 ]. Vérifiez que la somme des réactions égale celle des forces agissant
sur la poutre.

Figure 2.30 – Réactions d’une poutre soutenue simplement.

EXERCICE 2.13 Equilibrage d’une bascule atypique


La figure 2.31 montre la scène de deux enfants jouant sur une balançoire à bascule. La bascule
consiste en deux planches formant un angle de 120◦ . L’enfant de gauche pèse 500 N et se tient
assis à une distance de 1 500 mm. L’autre enfant pèse 400 N et se tient assis à 2 000 mm.

Figure 2.31 – Equilibrage d’une bascule atypique.

Trouvez graphiquement l’angle d’équilibre α, entre la planche de gauche et l’horizontale.


Conseil : Tracez les courbes des moments produits par les deux enfants en fonction de α. Ce pro-
blème admet une solution analytique. Essayez de la trouver et utilisez-la pour vérifier la solution
graphique.

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EXERCICES 141

EXERCICE 2.14 Température et résistivité de l’aluminium


Avec la même notation que dans l’exemple 2.11, les valeurs de l’aluminium sont
ρ = 0.0286 Ωmm2 /m
α = 0.0038K−1
ρ20 = 0.027 Ωmm2 /m
α20 = 4.3 × 10−3 K−1
β20 = 1.3 × 10−6 K−2
Comparez graphiquement les résultats obtenus avec les équations 2.20 et 2.21.

EXERCICE 2.15 Figures de Lissajous – introduction


Soit un point décrit décrivant un mouvement dans le plan x, y tel que
x = A sin(ωA + φA ) (2.29)
y = B sin(ωB + φA ) (2.30)
Si le rapport ωA /ωB est le rapport de deux entiers, la courbe résultante y = f (x) prend cer-
taines formes caractéristiques connues sous le nom de figures de Lissajous (Jules Antoine Lissa-
jous, français 1822-1880). Les premières figures de Lissajous furent réalisées par des dispositifs
mécaniques, le premier étant le pendule de Blackburn, inventé en 1844. L’appareil consistait en
un pendule suspendu à un second pendule oscillant d’un angle de 90◦ avec le premier. Plus tard,
les figures de Lissajous furent obtenues en combinant optiquement deux vibrations. Les figures
de Lissajous trouvèrent une importante application avec l’arrivée des oscilloscopes à rayon catho-
dique. Ces instruments appliquent le signal x, c’est-à-dire une tension de la forme de la variable x
de l’équation 2.30 – aux plaques de déviation horizontale, tandis que le signal y s’applique aux
plaques de déviation verticale (équation 2.30).
MATLAB permet de simuler la réponse de l’oscilloscope. A titre d’exemple, supposez

A = 1, B = 1, ωA = 2π, ωB = 2π, φA = π/2, φB = 0


et essayez les commandes suivantes

t = 0 : 0.01 : 1 ;
x = sin(2*pi*t + pi/2) ; y = sin(2*pi*t) ;
plot(x, y), axis(’square’)

Expliquez pourquoi vous obtenez un cercle.

EXERCICE 2.16 Figures de Lissajous – mesures de fréquence


Les figures de Lissajous peuvent servir à déterminer la fréquence d’un signal en comparant celui-
ci à un signal de référence généré par l’utilisateur. Supposons, par exemple, que le signal à
analyser

y = A sin ωA t

alimente les plaques de déviation verticale d’un oscilloscope. Supposons également que l’utili-
sateur essaie plusieurs signaux connus sur les plaques de déviation horizontale jusqu’à s’arrêter
sur le signal
x = A sin 2ωA t

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142 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

Figure 2.32 – Mesure de fréquences avec figures de Lissajous.

Remarquez que, durant un cycle de y, x exécute deux cycles. Cela signifie que, lorsque y
atteint une fois les déviations verticales maximale et minimale, x atteint les déviations horizon-
tales maximale et minimale deux fois. La figure 2.32 représente le résultat de l’affichage de
l’oscilloscope.
Au lieu d’un oscilloscope, on peut utiliser MATLAB pour analyser un signal obtenu par un
système d’acquisition de données.
Pour ce faire :
1. Convertissez le signal échantillonné en un vecteur nommé, par exemple y. Ce travail peut
s’effectuer en éditant le fichier des valeurs mesurées.
2. Générez un vecteur des valeurs d’un signal sinusoïdal et nommez-le, par exemple x.
3. Tracez y en fonction de x.
4. Si le schéma tracé ne mène pas à l’information désirée, répétez les étapes 2 et 3 avec un autre
multiple de ωA .
La règle permettant de comparer les fréquences de deux signaux de même phase est la sui-
vante :
Soit ωx et ωy les fréquences angulaires du signal alimentant respectivement les plaques de
déviation horizontale et verticale. Soit nh le nombre de minima horizontaux – c’est-à-dire
le nombre de fois où la figure est tangentielle sur la gauche de la droite verticale – et nv le
nombre de maxima verticaux – c’est-à-dire, le nombre de fois où la figure est tangentielle au
dessus de la ligne horizontale. Alors, le rapport des fréquences est égal à

ωy /ωx = nv /nh (2.31)

Si la figure de Lissajous est ouverte à une extrémité, comme dans la figure 2.33, ajoutez
seulement 0.5 à nh ou à nv .

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EXERCICES 143

Par exemple, à la figure 2.33, la figure de Lissajous est 0.5 fois tangentielle au-dessus de la
droite horizontale, et 3.5 fois tangentielle à gauche de la droite verticale. Cela mène au rapport
de fréquence 0.5 :3.5, ou 1 :7.

Figure 2.33 – Figure de Lissajous pour un rapport de fréquences 1 :7.

Vérifiez la règle pour les rapports de fréquence 1 :1, 2 :1, . . ., 5 :1.

EXERCICE 2.17 Figures de Lissajous – mesures de fréquence


Dans l’exercice 2.16, les deux signaux x et y possédaient la même amplitude A. Répétez cet
exercice en considérant des rapports d’amplitudes différents, soit
x = Ax sin ωx t
y = Ay sin ωy t

ωx /ωy = 1:1, 2:1, . . . , 5:1
et
Ax /Ay = 1:2, 2:1, 3:1
Essayez d’en tirer une conclusion sur l’influence du rapport d’amplitudes sur la forme des
figures de Lissajous.

EXERCICE 2.18 Figures de Lissajous – mesures de phase


Dans les exercices 2.16 et 2.17, on a constaté que les figures de Lissajous peuvent servir à mesurer
la fréquence d’un signal reçu. Dans cet exercice, on verra qu’elles peuvent également servir à
mesurer la phase d’un signal. Dans cette application, cependant, la solution ne sera pas unique.
Comparez les signaux
x = A sin(ωt + φx ) (2.32)
y = A sin(ωt + φy ) (2.33)

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144 CHAPITRE 2 CALCULS ET REPRÉSENTATIONS GRAPHIQUES

En traçant y en fonction de x. La valeur maximale de y, atteinte pour ωt + φy = π/2, est de

yM = A (2.34)

La figure croise l’axe y pour x = 0, soit lorsque ωt + φy = 0. Pour cette valeur

yI = A sin(φy − φx ) (2.35)

En divisant l’équation 2.35 par l’équation 2.34, on obtient

yI A sin(φy − φx )
= (2.36)
yM A
D’après l’équation 2.36, on peut en conclure que la différence de phase est
yI
φy − φx = arcsin (2.37)
yM
Bien sûr, si yI correspond à la distance entre deux jonctions de l’axe y, et yM à la distance
entre les valeurs minimale et maximale de y (soit ymax − ymin ), le résultat obtenu restera le même.

Figure 2.34 – Mesure de phase avec les figures de Lissajous.

A titre d’exemple, on considère la figure 2.34. Le graphe correspond aux équations

x = sin ωt
y = sin(ωt + φ)
où φ = π/4.

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ANNEXE – LES SÉRIES DE FOURIER 145

On mesure sur la figure


– La déviation verticale entre le minimum et le maximum, V1 V2 est égale à 2.
– La distance verticale entre les deux jonctions de l’axe y est I1 I2 . Elle est approximativement
égale à 1.4.
On calcule la phase par

I1 I2
sin φ =
V1 V2
qui donne φ ≈ π/4. La valeur exacte est π/4.
Construisez les graphes à partir des différences de phase de 0◦ , 45◦ , 90◦ et 135◦ , et vérifiez
que l’équation 2.37 reste valable dans tous les cas. Vérifiez également que l’équation donne le
même résultat pour 180◦ et pour 0◦ , pour 225◦ et 45◦ , pour 270◦ et 90◦ , pour 315◦ et 135◦ .
Il existe des méthodes pour résoudre cette ambiguïté qui ne seront pas abordées dans cet
ouvrage.

2.15 Annexe – Les séries de Fourier


Considérons une fonction f (t). S’il existe un nombre T = 0 tel que
f (t + T ) = f (t) (2.38)
pour tout t, nous disons que f est périodique de période T . Le plus petit nombre positif T
pour lequel l’équation 2.38 est vérifiée est appelé la période fondamentale ou, par abus de
langage, la période.
Supposons que la fonction f (t) satisfasse les conditions de Dirichlet (Peter Gustav Lejeune,
né en Allemagne de parents français, 1805-1859) qui sont les suivantes
1. f (x) est continue dans un intervalle [θ, θ + T ] excepté la possibilité d’avoir un nombre fini
de discontinuités finies ;
2. La dérivée f´(t) est continue de la même manière.
Alors, il existe un nombre a0 et deux séries an , bn tels que

1 

nt nt
f (t) = a0 + an cos 2π + bn sin 2π (2.39)
2 n=1
T T

converge vers f (t) en tous points de continuité, et vers


f (x + 0) + f (x − 0)
2
pour les points de discontinuité (voir Bronshtein et Semendyayev, 1985). Ici f (x + 0) signifie
la limite de f (x) lorsque x approche de la discontinuité par la gauche, et f (x − 0) la limite
lorsque x approche de la discontinuité par la droite.
Il existe d’autres formulations équivalentes des conditions de Dirichlet. Une bonne ana-
lyse des séries de Fourier peut être trouvée dans Churchill et Brown (1990).

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