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nutrition

Symposium « Digestive Physiology of Pigs »


De nouvelles connaissances pour
de nouveaux additifs alimentaires
En mai dernier, les spécialistes mondiaux de la physiologie digestive porcine se sont réunis pour faire le
point des connaissances. Des solutions anciennes s’affinent et de nouvelles solutions telles que les algues
suscitent l’intérêt. Marc Fouéré

Voici 30 ans avait lieu la Barcelone. David Torrallardona de l’Irta a dirigé l’organisa-
première édition du Sympo- tion de l’événement. Parmi les sujets présentés, une partie
sium « Digestive Physiology concerne directement l’alimentation animale et les moyens
of Pigs ». Depuis cette date, de l’améliorer. Cette édition a permis de présenter les der-
tous les trois ans, les spécia- nières découvertes dans des sujets déjà connus tels que les
listes mondiaux de la phy- phytases, les remplaçants des antibiotiques facteurs de crois-
siologie digestive porcine se sance ou la lutte contre les diarrhées de post-sevrage. De
retrouvent pour échanger et nouveaux sujets sont aussi apparus comme l’utilisation des
présenter leurs recherches algues en alimentation animale ou la prise en compte de la
les plus récentes. La dernière santé du système digestif dans la formulation des aliments.
édition a eu lieu à la fin du C.F.M. Delange de l’Université de Guelph (Canada) a fait
mois de mai dernier près de un très intéressant exposé centré sur les ingrédients et additifs
favorisant le développement du système digestif des porce-
David Torrallardona de l’Irta a
organisé le Symposium de cette lets. Plus largement, cette présentation a permis de réaliser un
année. « état de l’art » sur le thème de l’alimentation en général.

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52 la revue de l’alimentation animale • n° 629 • septembre 2009
nutrition

Les ingrédients et additifs favorisant le déve- sa santé et une activité optimale de la fonction intestinale
loppement du système digestif des porcelets (certains acides aminés, certaines amines, nucléoside, buty-
rate, certains lactoses et galactoses) ;
Les différentes études réalisées confirment que l’alimen- - un niveau approprié de plusieurs types de fibres différents
tation sous forme de soupe fermentée est plus favorable que (non-fermentescibles – insolubles – et une petite quantité de
la soupe simple, elle-même plus favorable que l’alimentation fibres fermentescibles – solubles) ;
en sec – en termes de gain moyen quotidien (GMQ) et d’in- - une petite proportion de protéines fermentescibles permet-
dice de consommation (IC). Les résultats obtenus montrent tant de réduire la fermentation protéolytique ;
néanmoins une grande variabilité qui rend difficile la pré- - des protéines fonctionnelles naturelles et des peptides ;
diction des résultats. - des micronutriments favorisant la fonction immunitaire ;
Le Professeur Delange a tenu à formuler certaines réser- - un faible pouvoir tampon et une faible proportion de fac-
ves. La réponse des animaux aux différents traitements teurs antinutritionnels ;
alimentaires reste variable d’un individu à l’autre. Les - la « healthy diet » doit se présenter sous forme d’une mou-
interactions entre aliments, flore microbienne et fonc- ture grossière et ne pas être distribuée en granulés. Elle doit
tion intestinale sont très complexes et restent encore mal idéalement être distribuée sous forme de soupe fermentée ;
connues. Certains additifs, tels que les huiles essentielles, - enfin, critère trop souvent oublié, elle doit être appétente
efficaces in vitro, sont inactivés lorsqu’ils sont mélangés à pour le porc.
des aliments. Jusqu’à présent aucune des alternatives aux
antibiotiques facteurs de croissance n’a atteint les mêmes Au cours de cette présentation, le conférencier a aussi fait
avantages en termes de gain de GMQ et d’amélioration de un bilan sur les nombreux services rendus par les additifs
l’IC. alimentaires utilisés actuellement. Ils permettent :
- l’amélioration de l’immunité passive (colostrum,
La « healthy diet » anticorps) ;
Le Professeur Delange a présenté le concept de la « heal- - l’amélioration de l’immunité active (oméga 3, β-glucanes,
thy diet », sorte de ration idéale destinée non seulement à probiotiques) ;
l’alimentation de l’animal mais aussi à la bonne santé du - le contrôle des pathogènes (ZnO, CuSO4, acides, extraits
système digestif qui permettra une utilisation optimisée de végétaux, probiotiques, prébiotiques) ;
l’aliment ingéré. Selon le Professeur Delange la « healthy - la stimulation de la croissance et de l’activité intestinale
diet » doit contenir : (certains acides organiques, certains acides aminés et ami-
- des nutriments permettant le développement de l’intestin, nes, EGF, probiotiques, prébiotiques, nucléosides).

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septembre 2009 • n° 629 • la revue de l’alimentation animale 53
nutrition

Du nouveau des, produits issus de la digestion de l’ADN


sur les acides organiques ou de l’ARN. Des études menées sur le rat
Les acides organiques offrent de nouvel- ont montré que les nucléotides favorisaient
les perspectives. On explore actuellement le développement de l’intestin. Les nucléoti-
des sources alternatives d’acide butyrique des potentialisent les réponses immunitaires
telles que l’acide gluconique ou butyrate humorales et cellulaires en augmentant la
de sodium. Des recherches sont menées résistance aux pathogènes et en améliorant
sur l’encapsulation des acides, ce qui l’écologie intestinale. Cependant, des études
permettrait de les libérer à des endroits menées sur le poulet ont montré qu’une trop
spécifiques du tractus intestinal où ils importante inclusion de nucléotides pouvait
doivent être actifs sans voir été préalable- réduire le niveau d’ingestion et les perfor-
ment dégradés. Les acides gras à chaîne mances de croissance.
moyenne offrent de belles perspectives L’ensemble des thèmes abordés dans cet
pour l’alimentation des porcs (grâce à exposé montre qu’il existe de très nombreu-
leurs fortes propriétés antimicrobiennes et ses alternatives aux antibiotiques facteurs
Jeudi 1er parce qu’ils améliorent les performances de croissance. Cependant, il faudra encore
de croissance du porc). Enfi n des recher- de nombreuses études afin d’identifier les
octobre 2009 ches sont en cours pour découvrir des associations synergiques efficaces entre les
Session Electrolytes résistances potentielles de certains orga- différents additifs.
nismes aux acides.
Paris En ce qui concerne les probiotiques, défi- Des solutions à moyen terme
nis comme des « microorganismes vivants Parmi les solutions présentées, certaines
et viables qui s’installent dans le trac- peuvent être envisagées de manière réaliste
tus intestinal et apportent des bénéfices à moyen terme ; Il s’agit du recours aux :
à l’hôte », leurs capacités de lutte contre - « healthy diet » : facilement digestibles,
certains pathogènes ou leurs effets positifs pauvres en ANF et protéines fermentesci-
sur l’hôte sont confirmés. Il reste pourtant bles, certains types de fibres, micronutri-
Jeudi 5 encore des incertitudes concernant la capa- ments, certains acides aminés ;
novembre 2009 cité des probiotiques à survivre aux process - combinaison d’acides : acides à l’état
de production alimentaire, au stockage, à libre et acides encapsulés, acides à chaînes
Session Ruminants l’action de l’acide gastrique ou de la bile… moyennes ;
Vaches Laitières Globalement, beaucoup des probiotiques - modulateurs immunitaires : oméga 3 et
sont prometteurs mais nécessitent des étu- certains β-glucanes ;
Salons de l'Aveyron des approfondies. - huiles essentielles encapsulées (carvacrol
Paris Concernant les prébiotiques, définis et thymol) ;
comme des « ingrédients alimentaires non- - certaines enzymes efficaces ;
digestibles qui apportent des bénéfices à - les probiotiques ayant déjà fait leurs
l’hôte en stimulant de manière sélective preuves ;
le développement et/ou l’activité des bac- Tous les autres produits présentés néces-
Mercredi 2 et téries spécifiques », ils agissent selon deux sitent encore des études approfondies avant
jeudi 3 moyens : stimulation préférentielle du déve- de pouvoir être utilisés de manière efficace
loppement de certaines populations de bac- et fiable.
décembre 2009 téries ou occupation des sites de fixation
Journées Matières de certaines bactéries défavorables dans le
Perception sensorielle des aliments
Premières tractus intestinal.
Chez le porc, les deux sens les plus
De nouvelles pistes à explorer importants sont le goût et l’odorat. Si l’on
Le Professeur Delange a aussi indiqué de s’en réfère à la densité de papilles gustati-
nouvelles pistes à explorer. Tels que les épi- ves, le sens du goût doit être plus développé
ces ou huiles essentielles qui sont tradition- chez le porc que chez l’être humain. En ce
nellement très utilisées en Asie et ont déjà qui concerne l’odorat, l’utilisation tradi-
fait leurs preuves en industrie agro-alimen- tionnelle du porc pour rechercher les truf-
taire. Elles ont une série d’effets physiologi- fes suffit à prouver sa sensibilité. L’odorat
ques avérés : la stimulation immunitaire et joue aussi un rôle dans l’identification des
sécrétion d’enzymes, une action antibacté- composés volatiles libérés au cours de la
rienne. Cependant le contrôle de la qualité mastication. Ces composés ont un rôle
C/O ADEPRINA de ces additifs est difficile à contrôler, ils important dans la composition de la saveur
16, rue Claude Bernard sont instables et interagissent avec les ali- de l’aliment perçue par le porc.
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Fax 01 44 08 19 70 sont variables chez le porc. ou des aversions innées pour certains ali-
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seur, le recours aux nucléotides et nucléosi- sont souvent associées avec des récepteurs

54 la revue de l’alimentation animale • n° 629 • septembre 2009
nutrition

Les nouveaux axes de recherche


En termes de recherche, le Professeur Delange a recom-
mandé de se focaliser sur les objectifs suivants :
- utilisation de techniques in vitro et de modèles animaux
permettant des évaluations préalables rapides ;
- évaluation des probiotiques potentiels (étude de leur stabi-
lité entre le moment de leur ingestion et tout au long de leur
colonisation du tractus intestinal. Meilleure compréhension
de l’interaction entre la flore microbienne et l’activité intes-
tinale) ;
- détermination des propriétés physiques, chimiques et fer-
mentaires des fibres et des oligosaccharides ;
- interactions entre acides aminés, amines et nucléotides
permettant de nourrir les intestins eux-mêmes ;
- maîtrise de la mise à disposition des additifs dans des
zones ciblées des intestins.

de goûts agréables (récepteurs du sucré avec les glucides


et certains acides aminés, les récepteurs umami avec les
acides aminés, récepteurs du salé avec les minéraux).
Cependant, les autres sens jouent un rôle moindre, mais
non négligeable dans l’appétence.
Le ressenti de la texture de l’aliment donne une idée de
la teneur en fibres ou en graisses de l’aliment. Le porc est
sensible à la température de l’aliment ainsi qu’à sa présen-
tation (granulés ou farine). De son côté, la couleur peut
donner une idée du contenu en vitamines. Enfin l’ouïe joue
un rôle indirect mais bien connu dans la mesure ou les
porcs sont rapidement conditionnés en élevage par des sti-
muli auditifs associés à la distribution d’aliment.

Les aliments préférés du porc


David Torallardona, de l’Irta, a mené une étude sur les
préférences des porcs en termes de matières premières.
Cette étude a été menée en deux temps. D’abord une syn-
thèse bibliographique globale sur le sujet puis des tests de
préférence réalisés in vivo.
Ses conseils pour des tests de choix d’aliment sont les
suivants :
- préférer les tests proposant un choix libre entre plusieurs
aliments ;
- ne pas déplacer les alimentateurs en cours de test ;
- âge des animaux (les porcelets sevrés n’apportent pas plus
que les porcs adultes) ;
- préférer les tests de courte durée (2 à 4 jours suffisent) ;
- utiliser un aliment de référence pour les tests de préférence
multiple ;
- faire attention aux niveaux d’incorporation des ingrédients
dans l’aliment de référence.
Pour les céréales, la préférence dépend non seulement de
la nature de la céréale elle-même mais aussi de sa présenta-
tion (brute ou extrudée) et de son niveau d’incorporation dans
l’aliment (15 %, 30 %, 60 %). L’aliment de référence pris dans
l’étude était à base de brisures de riz blanc. Dans l’ordre de pré-
férence on note l’avoine nue, le riz blanc, l’orge, le maïs et le blé.
Pour chacune de ces céréales, la préférence diminue lorsque le
niveau d’incorporation augmente. L’extrusion a un effet positif
marqué pour l’avoine nue et le maïs. Pour les autres céréales,
l’extrusion apporte peu en termes de préférence.
Les protéines de l’étude ont été comparées au tourteau de

septembre 2009 • n° 629 • la revue de l’alimentation animale 55


nutrition

Perception sensorielle et préférences alimentaires


Vue Ouïe Odorat Toucher Goût
Forme  ruits
B Saveur Texture Goût
Couleur associés Température

Avant le repas
Pendant le repas

}
toutes les perceptions sensorielles

Court terme
Néophobie

Préférence Aversion Aucune


innée innée Indifférence perception

Long terme
Environnement/Métabolisme

Préférence Aversion
acquise acquise Indifférence

Prise alimentaire

soja 56. Les porcs lui ont préféré les « Dried Porcine Solu- porc d’élevage. Il peut avoir des impacts majeurs sur la flore
bles » à faible incorporation, la farine de poisson, le lupin, le intestinale et la mise en place du système immunitaire. Il
tourteau de soja 44 et la poudre de lait écrémé. En revanche peut en particulier favoriser le développement d’une flore
les porcs n’ont pas aimé la protéine de pomme de terre, le tour- pathogène aux dépends de la flore favorable. La principale
teau de colza, le sérum de lait acide à un niveau d’incorpora- manifestation de ces désordres est la diarrhée de post-
tion moyen ou faible. Lorsque le niveau d’incorporation était sevrage. Cependant les conséquences peuvent aussi affecter
élevé, les porcs n’ont pas aimé les « Dried Porcine Solubles », la phase d’engraissement par un retard de croissance ou un
le concentré de soja, le gluten de blé et le tourteau de tourne- état général ne permettant pas une valorisation optimale de
sol. Il a aussi été observé que le stockage était défavorable à la nourriture offerte.
la préférence pour les protéines de pomme de terre, la poudre Ellen Davis de la société Danisco a mis en évidence l’im-
de lait écrémé et le concentré de soja. pact du sevrage précoce sur la population microbienne. En
Les sources de lipides ont été comparées à l’huile de tour- comparant deux lots de porcelets, l’un sevré classiquement
nesol. C’est l’huile de palme (incorporée à 3 %) qui a eu la et l’autre sevré précocement, elle a observé une différence
meilleure préférence. Par contre l’huile de lin (à 3 % et 10 %) quant à la typologie de la population microbienne qui colo-
et l’huile de soja (à 10 %) n’étaient pas du tout appréciées. nise le tractus gastro-intesti-
Quelques fibres ont été comparées au son de blé. La pulpe nal. En fonction de l’âge au
de caroube a été préférée quel que soit son niveau d’incorpo- sevrage, cette étude a permis
ration. Pour la luzerne déshydratée et la pulpe de betterave, de discerner des populations
le niveau de préférence était faible et diminuait avec l’aug- microbiennes spécifiques.
mentation du niveau d’incorporation. Les résultats de cette En outre la caractérisation
étude montrent assez clairement que l’appétence des porcs des phénotypes immuni-
dépend beaucoup de la nature des matières premières utili- taires associés aux profils
sées. Cependant il faut aussi tenir compte du niveau d’incor- microbiens présents suggère
poration car il peut affecter l’appétence. Un aliment appétent qu’il existe un lien entre le
présente plusieurs avantages. Il permet de réduire la durée de développement de l’immu-
la période d’adaptation (en particulier au sevrage). Par consé- nité et la flore microbienne
quent, il permet de favoriser le niveau de croissance et la santé déjà résidente dans le tractus
globale de l’animal, ainsi que le volume ingéré. gastro-intestinal.
En se basant sur les effets
positifs déjà observés chez
Contrôler la flore intestinale les humains et les rongeurs, Ellen Davis (Danisco) : « Le sevrage
précoce influence la composi-
Le stress et la transition alimentaire induits par le sevrage R. Pieper du FBN de Dum- tion de la flore intestinale du
en font une période particulièrement critique dans la vie du merstorf a décidé d’évaluer ­porcelet. »

56 la revue de l’alimentation animale • n° 629 • septembre 2009


nutrition

les effets de Lactobacillus


plantarum sur le porc. Lac-
tobacillus plantarum est une
bactérie qui peut valoriser
un large spectre de gluci-
des. Cependant, elle ne fait
pas naturellement partie de
la flore bactérienne du porc.
Les résultats de cette étude
ont permis de montrer que
l’administration d’une dose
unique de L. plantarum
est plus favorable à la flore
intestinale si elle est réalisée
le jour du sevrage qu’avant
R. Pieper (FBN Dummerstorf, Alle- cette date. Suite à ce traite-
magne) : « L’administration de
L. plantarum favorise la flore intes- ment, on observe une plus
tinale du porcelet. » grande diversité de la flore
intestinale et une plus grande
abondance des autres lactobacilles. Un second effet posi-
tif a été observé lorsque les porcelets sont challengés avec
ETEC. Dans ce cas, les diarrhées sont notablement rédui-
tes dès le 11e jour suivant l’administration de L. plantarum.
R. Zabielski, de l’université de Varsovie, a testé un nouveau
produit à base d’extraits de rein (Suilectin) sur des porcelets
sevrés précocement. Comme plusieurs études ont démontré
que le sevrage précoce était défavorable à la maturité de la
muqueuse intestinale des porcelets, cet additif doit permet-
tre d’accélérer la maturation de la muqueuse intestinale. Les
porcs ayant reçu le traitement ont manifesté une meilleure
maturité de la muqueuse intestinale, avec pour conséquen-
ces de meilleurs GMQ du sevrage jusqu’à la fin de leur crois-
sance et un poids d’abattage atteint deux semaines plus tôt
que les contrôles.

Polyphénols et β-glucanes
Roderick Verhelst de l’université catholique de Louvain
(Belgique) est parti de l’observation que la mure, la fram-
boise, le thé et les décoctions de chêne sont utilisés dans la
pharmacopée traditionnelle pour lutter contre la diarrhée.
Ces plantes ont en commun de renfermer des très forts taux
de polyphénols. Par ailleurs des études ont montré que la
toxine liée au choléra pouvait être combattue à l’aide des
polyphénols. Or la toxine liée
aux infections par E. coli
est très proche de celle du
choléra. R. Verhelst a donc
cherché à élucider si les poly-
phénols pouvaient aussi être
utiles contre les E. coli. Les
résultats de l’étude in vitro
montrent que les polyphénols
sont efficaces contre E. coli,
en bloquant les sites de fixa-
tion de la toxine mais aussi
ceux d’adhésion d’E. coli
lui-même. Les polyphénols
ouvrent des perspectives
prometteuses. Néanmoins, Roderick Verhelst (Université
catholique de Louvain, Belgique) :
l’étude a montré que leur « Les polyphénols sont efficaces
action est inhibée par la pré- contre E. coli. »

58 la revue de l’alimentation animale • n° 629 • septembre 2009


nutrition

sence de protéines. Elle sera donc poursuivie de manière à une meilleure digestibilité et
découvrir des polyphénols plus sélectifs qui pourront être absorption du P que les porcs
ajoutés à une alimentation riche en protéines. dont la ration était, à la fois,
John O’Doherty du University College of Dublin (Irlande) riche en protéine brute et en
a mené une étude pour déterminer s’il était préférable d’utili- P. L’ensemble de ces résultats
ser des β-glucanes naturels (contenus dans de l’avoine) ou des permet de conclure que des
β-glucanes purifiés. Les résultats ont montré que les β-gluca- rations pauvres en protéine
nes naturels favorisaient le développement des populations de brute augmentent la valorisa-
bifidobactéries et des lactobacilles dans le tractus intestinal tion des phytases.
du porc. En outre, ils favorisent la rétention du phosphore Dans sa seconde étude, P.F.
et du calcium. En revanche, ils réduisent la digestibilité de Varley a étudié l’impact de la
l’énergie brute ainsi que celle de l’azote et ont fait augmenter concentration en phytases
les teneurs en AGV dans le colon. D’un point de vue global, sur le développement osseux
on peut estimer que les β-glucanes naturels gardent un bilan des porcs. Il a observé que
favorable dans la mesure où ils améliorent la santé globale du l’amélioration de l’IC global Layi Adeola (Purdue, États-Unis) :
tractus digestif plus que les β-glucanes purifiés. était corrélé à l’inclusion des « Les phytases améliorent la diges-
tibilité du phosphore des aliments
phytases dans la ration. On à base de tourteau de soja ou de
observe aussi une augmen- colza. »
Les phytases et le contrôle du phosphore tation du taux de cendres
P.F. Varley du University College of Dublin (Irlande) a pré- osseux et des concentrations en P et Ca positivement corrélée
senté deux études intéressantes. Dans l’une il a étudié l’impact à l’inclusion de phytases dans la ration. On peut en conclure
du taux de protéine brute et du taux de phosphore alimentaire que l’augmentation de la concentration des phytases dans
sur l’utilisation des phytases. Les résultats de cette étude ont une ration pauvre en P améliorait l’efficacité alimentaire et la
démontré que les porcs recevant une ration pauvre en P avaient concentration en minéraux pendant la phase de post-sevrage.
une meilleure digestibilité de l’Énergie Brute. Les porcs ayant L’amélioration de la composition des os reste observable à
reçu une ration pauvre en protéine brute mais riche en P ont eu l’âge d’abattage.
une meilleure rétention de P et Ca que les porcs dont la ration Dans son étude, Layi Adeola, de Purdue University (États-
était pauvre en P. Par ailleurs, il a observé une interaction Unis) a démontré que l’ajout de phytases dans des rations à
entre le taux de protéine brute et celui en P affectant la diges- base de tourteau de soja ou de tourteau de colza améliorait la
tibilité et l’absorption du P. On note aussi que les porcs dont digestibilité du phosphore contenu dans la ration. (Augmen-
la ration pauvre en protéine brute et riche en P manifestaient tation de 25 % lorsque la ration est à base de soja, de 32 % si

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septembre 2009 • n° 629 • la revue de l’alimentation animale 59


nutrition

elle est à base de colza). ser le pH dans le jéjunum. Si ces résultats sont confirmés,
Hanne Damgaard Poul- ils remettraient en cause une partie des vertus attribuées à
sen de l’université d’Aarhus l’utilisation d’acides dans l’aliment.
(Danemark) a mené une Dan Pettersson de la société Novozymes a présenté une
étude comparative de trois approche intéressante des avantages des phytases en appli-
phytases commercialisées, quant la méthode de l’analyse du cycle de vie. Le principe de
l’une obtenue à partir de l’analyse du cycle de vie étant de comparer l’impact environ-
Aspergillus (Natuphos) et nemental entraîné par la production de 1 kg de phytase à l’im-
deux obtenues à partir de pact environnemental entraîné par la quantité de phosphate
E. Coli (Phyzyme). inorganique. Il en ressort que l’usage de phytases permet un
Les résultats ont confirmé impact moindre en termes de réchauffement global, d’acidifi-
que l’addition de phytases cation et « d’enrichissement de nutriments ». Selon le même
améliorait la digestibilité du type d’analyses, l’utilisation de xylanases a un impact favo-
phosphore. Il n’a cependant rable sur le réchauffement global, l’acidification, la formation
pas été possible d’observer de d’ozone, ainsi qu’une plus faible consommation d’énergie.
A. Owusu Asiedu (Danisco) : « L’as- différence d’efficacité entre Cette approche des phytases est intéressante à communiquer
sociation de phytases et de car-
bohydrases améliore la digestion les trois phytases utilisées. aux consommateurs pour en promouvoir l’usage.
iléale apparente de l’énergie. » Elle a observé que le chauf-
fage de l’aliment réduisait
l’efficacité des phytases avec une digestibilité du phosphore Des algues dans les rations
plafonnant à 53 %. L’augmentation du dosage de phytases Parmi les nouveaux sujets
ajoutée entraînait une augmentation de la digestibilité du présentés à l’occasion de ce
Phosphore. Dans une autre étude, Hanne Damgaard Poulsen symposium on notera plu-
a montré que l’utilisation du phosphore était conditionnée sieurs études consacrées
par les phytases mais aussi par la proportion de calcium à l’utilisation d’algues ou
présent dans la ration. Le calcium alimentaire n’a pas eu d’extraits d’algues comme
d’effet direct sur la digestibilité du phosphore. Cependant on alternative aux antibiotiques
a observé que l’interaction entre l’ajout de phytase et celui facteurs de croissance. La
de calcium avait un impact significatif sur la diminution de majeure partie de ces études
l’excrétion et l’augmentation de la rétention en phosphore. a été menée par l’équipe du
Cette étude a aussi permis de déterminer que le calcium Professeur John O’Doherty
n’interagit avec les phytases que si sa dose est au moins égale du University College of
à 6 g/kg de MS. Dublin (UCD – Irlande).
A. Owusu-Asiedu de la société Danisco a démontré dans Les algues pourraient se
une étude que l’association de phytases et de carbohydrases révéler intéressantes parce
améliorait la digestion iléale apparente de l’énergie. De plus, qu’elles contiennent une S.G.Leonard (UCD, Irlande) : « La
supplémentation de l’aliment des
lorsque la phytase utilisée est le Phyzyme XP, la digestibilité large gamme de composés truies avec des algues favorise
iléale apparente est améliorée et les pertes en thréonine et bioactifs (par exemple des l’état sanitaire des porcelets. »
proline réduites. polysaccharides tels que les
alginates, fucoïdanes et laminarines ; phlorotannins) mais
aussi en raison de leurs propriétés physicochimiques biolo-
Des résultats déconcertants giques (prébiotique, antimicrobienne, immunomodulateur,
Deux études présentées ont montré des résultats antioxydant). Dans ce cadre, certaines recherches suggèrent
déconcertants. déjà que certaines algues ou leurs extraits pourraient être
Afin d’optimiser l’activité de phytases, Kathrin Buehler utilisées dans la nutrition porcine pour améliorer la santé du
de l’ETH de Zurich (Suisse) a voulu abaisser le pH gastro- système digestif, l’immunité et les performances d’élevage.
intestinal grâce à de l’acide benzoïque. Les résultats obtenus A.G. Smith de l’UCD a ainsi prouvé que la supplémen-
ont montré que l’action combinée des phytases et de l’acide tation de l’alimentation avec de la laminarine (extraite de
benzoïque dans des rations pauvres en phosphore peuvent Laminaria digitata) a un effet favorable sur la production
dégrader la digestibilité apparente des nutriments et des des différentes mucines dans le système digestif du porc à
minéraux. Cette étude n’a pas permis de déterminer com- l’engrais. En effet comme tous les β-glucanes, la laminarine
ment fonctionnait cette interaction. Des études ultérieures est capable de manifester des propriétés prébiotiques pou-
seront mises en œuvre en utilisant d’autres phytases afin de vant affecter l’architecture de la muqueuse, la synthèse et la
confirmer ou d’infirmer ces résultats. sécrétion de mucine dans l’intestin du porc.
Tofuko Woyengo de l’université du Manitoba (Canada) S.G. Leonard de l’UCD a mené une série d’études relatives
obtient lui aussi des résultats déconcertants, cette fois en uti- à la supplémentation avec des extraits d’algues et/ou d’huile
lisant de l’acide phytique en association avec des phytases. de poisson dans l’alimentation des truies gestantes. Les
De la même manière, il a observé une baisse de l’utilisa- résultats des études ont permis d’observer plusieurs effets
tion des nutriments. Il explique ce phénomène en partie par transmis au porcelet en cours de gestation sans que le traite-
la diminution de la digestion des protéines et une moindre ment n’affecte la composition du colostrum ou du lait mater-
absorption des minéraux (Ca et Mg). En outre l’acide phyti- nel. Le GMQ des porcelets issus de mère ayant reçu des
que réduit l’activité de la pepsine dans l’estomac et fait bais- extraits d’algues a été amélioré pendant les 21 jours suivant

60 la revue de l’alimentation animale • n° 629 • septembre 2009


nutrition

leur sevrage. Le traitement


complet (extraits d’algues
+ huile de poisson) a permis
de diminuer les populations
d’E. coli localisées dans le
cæcum des porcelets. Il a
aussi été favorable à la fonc-
tionnalité de l’iléon des por-
celets en améliorant rapport
entre la hauteur des villosités
intestinales et la profondeur
des cryptes.
Ces résultats démontrent
donc que le traitement ali-
mentaire appliqué à la truie
gestante a un impact posi-
L’équipe du Professeur John O’Do- tif sur le système immuni-
herty (UCD, Irlande) a mené une
série d’études sur la supplémenta- taire et la santé du système
tion alimentaire par les algues. digestif des porcelets ainsi
que sur les performances de
post-sevrage.
Le Professeur O’Doherty de l’UCD a mené une étude
sur les effets de la supplémentation en extraits d’algues en
fonction du lactose contenu dans l’aliment sur des porce-
lets au sevrage en termes de performance de croissance, de
digestibilité des nutriments et des populations microbiennes.
L’extrait d’algues utilisé était obtenu à partir de Laminaire et
contenait 300 ppm de laminarine et 235 ppm de fucoïdane.
Les résultats montrent que le complément d’extrait d’algues
est sans effet pour une ration pauvre en lactose (150 g/kg).
En revanche, dans le cas de la ration riche en lactose
(250 g/kg), on observe plusieurs impacts favorables de la
supplémentation en extraits d’algues. Dans ce cas les porce-
lets ont un meilleur GMQ jusqu’au 25e jour après le sevrage.
Ils manifestent aussi une meilleure digestibilité apparente
de l’azote et de l’énergie brute. On observe aussi chez les
porcelets traités une augmentation de la population de
lactobacilles.
Par conséquent, l’ajout d’extrait laminarine – fucoïdane
dans l’alimentation des porcelets améliore leur taux de crois-
sance post-sevrage et pourrait limiter l’impact des problèmes
sanitaires entraînés par l’interdiction des antibiotiques fac-
teurs de croissance.
Bridget Lynch (UCD) a étudié les effets de l’ajout de lami-
narine et/ou de fucoïdane (extraits de Laminaria) dans l’ali-
mentation. Globalement, on observe que le traitement avec
cette combinaison d’extraits d’algues permet à la fois une
diminution de la population d’entérobactéries et une aug-
mentation de celle des lactobacilles dans les intestins des
porcs traités. On peut donc en déduire que l’ajout de poly-
saccharides dérivés d’algues dans l’alimentation des porcs
est favorable au statut sanitaire du tractus digestif.
La dernière étude intéressante sur ce sujet a été menée
par Noël Dierick de l’Université de Gand (Belgique). Les
premiers résultats de cette étude in vitro montrent que l’ajout
d’Ascophyllum nodosum (algue brune), permet de modifier
la flore intestinale des porcelets. Il permet, en particulier,
de réduire la population d’E. coli. Ce traitement fait aussi
baisser notablement l’activité fermentaire (acide lactique,
AGV) de la flore. On peut donc envisager de tester l’ajout
d’Ascophyllum nodosum dans l’aliment des porcelets en
post-sevrage pour améliorer la flore microbienne.

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