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OPINIONS • EUROPE

Un grand pas pour l’Europe

ÉDITORIAL

Le Monde

Editorial. Imparfaits, comme tout compromis, les résultats du Conseil européen des 10 et
11 décembre permettent néanmoins de débloquer un plan de relance historique, tout en
instituant un mécanisme de conditionnalité avec l’Etat de droit.

Publié hier à 10h08 | Lecture 2 min.

Editorial du « Monde ». Etait-il raisonnable que deux pays en tiennent vingt-cinq autres en otage,
bloquant un plan de relance historique au moment où l’Europe est plongée dans une crise sanitaire
majeure, aux conséquences économiques incalculables ?

Non. La raison et la responsabilité ont donc prévalu au sommet qui a réuni à Bruxelles, jeudi 10 et
vendredi 11 décembre, les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne. La
Pologne et la Hongrie ont levé leur veto après avoir accepté un compromis proposé par l’Allemagne,
qui assure la présidence de l’UE jusqu’à la fin de l’année. Les dirigeants des vingt-cinq autres Etats
membres ont à leur tour accepté ce compromis.

Le plan de relance, accroché au budget pluriannuel, pourra donc être lancé à partir de 2021, pour un
total sans précédent de 1 800 milliards d’euros, après avoir été approuvé par les Parlements
nationaux. C’est un énorme pas en avant pour l’Europe, six mois après l’adoption de ce plan,
exceptionnel à la fois par sa taille et par sa nature, puisqu’il crée, pour la première fois, une dette
commune. Plus solidaire, l’Europe est désormais aussi plus intégrée. La construction européenne a
fait un saut qualitatif considérable.

Lire aussi | Covid-19 : comment les Vingt-Sept ont débloqué le plan de relance destiné aux
pays frappés par l’épidémie

Ce n’est pas le seul résultat de ce Conseil européen. A la veille du cinquième anniversaire de l’accord
de Paris sur le climat, les Vingt-Sept se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
d’« au moins 55 % » d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre – 40 % précédemment, afin
d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Lire aussi | Réactions partagées après l’accord européen sur la baisse des émissions en 2030

Les Vingt-Sept ont aussi, laborieusement, surmonté leurs divisions pour décider de sanctionner les
« actions illégales et agressives » de la Turquie en Méditerranée. Là encore, cette décision est le fruit
d’un compromis, en deçà des sanctions auxquelles aspirait Paris, mais au-delà de l’opposition initiale
de plusieurs Etats membres, dont l’Allemagne. Ankara a, en tout cas, jugé le message assez clair pour
qualifier l’initiative de « partiale et illégitime ».

Lire aussi | Divisés, les Vingt-Sept adoptent des sanctions minimales contre la Turquie

Aucune de ces décisions n’a été prise facilement. Aucun de ces compromis n’est totalement
satisfaisant ni suffisamment ambitieux. Mais c’est ainsi qu’avance l’Europe à vingt-sept. Par le débat,
la négociation – et le compromis. Et si ses dirigeants ont réussi à la faire avancer en cette année
particulièrement éprouvante, c’est parce qu’ils ont eu conscience de l’absolue nécessité de l’Union.

Pologne et Hongrie isolées

C’est d’ailleurs cette nécessité qui a fait céder Varsovie et Budapest, confrontés à l’éventualité de se
voir écartés du plan de relance par leurs vingt-cinq partenaires. Viktor Orban, le premier ministre
hongrois, peut toujours prétendre avoir fait gagner « le bon sens » sous prétexte que le compromis
agréé lui permet de gagner du temps, il reste que le mécanisme liant l’attribution de fonds européens
au respect du droit par les Etats membres a bel et bien été instauré. Même imparfait, il est désormais
établi, imposé par le Parlement européen et politiquement incontournable.

Lire aussi | Comment les proches du premier ministre hongrois Viktor Orban s’enrichissent
grâce aux fonds européens

Le fait que le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, ait dû affronter les vives critiques de
son aile droite dès son retour à Varsovie, où son gouvernement est fragilisé par cette crise et la
mobilisation de la société civile, montre bien que la Pologne et la Hongrie, isolées, n’ont pas obtenu
gain de cause.

Il faut souhaiter aux dirigeants européens que la raison qui a prévalu à l’issue de cette semaine
cruciale soit également partagée dans l’autre défi à relever à présent : celui du Brexit. Rien n’est moins
sûr.

Le Monde

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