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19/01/2012

Procédés physico-
physico-chimiques
de traitement des eaux

II - La décantation

La décantation ou clarification est l'élimination de particules solides en


suspension dans l'eau par sédimentation.

En traitement d ’eau potable


(la décantation intervient Séparation de la suspension
généralement après une floculée de l’eau.
floculation chimique)

Epuration des eaux usées Prétraitement : Dessablage


Trait. Primaire : Décantation

Trait. Secondaire : Clarification

Trait. des Boues : Epaississement

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Principe
Des particules en suspension dans l’eau précipitent si les forces de gravité
arrivent à vaincre les forces de viscosité et les forces d’inertie qui agissent sur
elles.
Le mécanisme de décantation est variable avec:
• la concentration des suspensions
• la nature des particules
particules.

On peut distinguer trois types de décantation :

1 - La décantation libre (discrete settling) :


Les particules en décantation restent isolées et ne changent ni de forme ni de
t ill nii d
taille de masse volumique
l i

v3
v1
v2

2 - La décantation floculée (flocculant settling) :

Les particules s’agglomèrent en cours de


décantation et changent par conséquent de taille
et de masse volumique d’où l’évolution de leur
vitesse de décantation

3 - la décantation piston (zone settling) :


Se traduit par l’apparition d’une interface entre une zone clarifiée, au sommet,
et une zone contenant la suspension.
Zone clarifiée
Interface

Suspension

Cette interface chute en


fonction du temps

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Décantation libre
Est observée dans le cas de suspension peu concentrée de particules grenues

Les interactions entre les La vitesse de décantation de chaque


particules en décantation sont particule peut ainsi être considérée
pratiquement inexistantes.
inexistantes comme constante.
constante

La vitesse de chute de chaque particule ne dépend que des propriétés du


fluide et des caractéristiques de la particule.

ρgV
Une p particule en suspension
p dans une eau stagnante
g est sous
l'action :
Î des forces de gravité qui l'entraînent vers le bas
Î la poussée d'Archimède qui a tendance à freiner ce
mouvement
ρS g V

La résultante est la force F :

F = g (ρ s − ρ ) V
volume de la particule
masse volumique de l'eau
Force d'entraînement de
masse volumique de la particule
la particule

La particule en mouvement subit l’action de la force de traînée FD


FD est fonction :
• de la masse volumique de l'eau ρ et de sa viscosité
• de la vitesse de mouvement de la particule (vitesse de décantation v)
• des caractéristiques dimensionnelles de la particule (forme, dimensions)

Aire de la projection de la particule


Coefficient de traînée dans la direction du mouvement
CD A ρ v2
FD =
2

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Lorsque la particule atteint sa vitesse limite de chute, un équilibre s'établit


entre la force d'entraînement et la force de traînée :

F = FD

CD A ρ v2 2 g (ρ s − ρ ) V
g (ρS − ρ )V = v=
2 CD ρ A
Fonction de Re

Cas de particules sphériques

Le coefficient de traînée est donné en fonction du nombre de Reynolds Re


calculé selon :

Masse volumique de l'eau Diamètre de la particule


(kg/m3) (m)
vρd
Re =
Vitesse de décantation µ Viscosité dynamique de l'eau
(m/s) (kg/m/s)

CD = f(Re) - Cas de particules sphériques

24 3
CD =
24 CD = + + 0.34
Re Re Re

103

102
CD

10

0.1
0.1 1 10 102 103 104 105 106
Re

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Particule sphérique de diamètre d :


π d3 πd2
V= A=
6 4

4 g (ρS − ρ ) d
v=
3 CD ρ

Régime laminaire (Re < 1) :


24 24 µ
CD = =
Re vρd

g (ρS − ρ ) d 2
v=
18 µ

Décanteur rectangulaire

V
Zone d’entrrée

v0 Zone de décantation
Zone de so

H
ortie

Zone de dépôts

Toutes les particule de vitesse de décantation v = f(ρS, d) > v0 sont


éliminées

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Soit une particule de vitesse de décantation vi qui se présente à l’entrée de la


zone de décantation à la hauteur h.

D _ L_1

En supposant que le débit est uniformément répartit dans la zone d


d’entrée
entrée, La
fraction F de particules, caractérisées par une vitesse de décantation vi,
retenues est :
h vi
F= =
H v0
En effet :
tD : temps nécessaire pour que la particule de vitesse h
tD =
vi, à la hauteur h, atteigne la zone de dépôts vi
t0 : temps nécessaire pour que la particule de vitesse H
t0 =
v0, à la hauteur H, atteigne la zone de dépôts v0

Les deux particules atteigne h vi


le fond à la limite de la zone tD = t0 =
de décantation H v0

En cas limite, une particule se présentant à la hauteur H, est retenue si le


temps qu'elle met pour atteindre la zone de dépôt est inférieur ou égal au
temps nécessaire pour l'entraîner en dehors de la zone de décantation:

L H

V v

Critères de dimensionnement

Pour le dimensionnement d'un décanteur on fixe une vitesse de décantation


de référence v0 correspondant à une taille donnée de particules d0
Toutes les particules de taille supérieure ou égale à la taille de référence d0
sont ainsi éliminées.
On note :
B : Largeur du décanteur
H : Profondeur utile du décanteur (en dehors de la zone de dépôts)
L : Longueur utile du décanteur (en dehors des zones d’entrée et de sortie)

Le décanteur est dimensionné pour traiter le débit Q

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Diamètre de référence : d0 v0
Q
B, H fixés V=
BH
On calcule la longueur minimale L (longueur de la zone de décantation) :

L H H H Q Q
= L= V L= =
V v0 v0 v0 B H B v0

remarque :
Q Q
L= v0 = = Cs Charge superficielle en m3/m2/h
B v0 BL

Décantation floculée
Observée dans le cas de la décantation de suspensions de particules
floculantes.
ÎDécantation d'eau superficielle peu chargée, après un traitement chimique
de coagulation
g - floculation.
ÎDécantation primaire des eaux usées.
La décantation de suspensions floculantes diffère de celle de particules
solides isolées du fait des propriétés des solides en décantation.
Les particules les plus volumineuses et les plus denses décantent plus
rapidement et entrent en contact avec des particules moins denses, décantant
plus lentement, avec lesquelles
p q elles s’agglomèrent
gg pour former de nouvelles
p
particules encore plus volumineuses et plus rapides.
On observe donc une augmentation de la taille et de la vitesse de chute des
particules au cours de leur décantation
L'efficacité du décanteur est non seulement fonction des conditions
d'écoulement et du temps de séjour qu'il réalise mais aussi de sa
profondeur

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Caractérisation de la décantation floculée


Mécanisme de décantation complexe

He1
Caractérisation
expérimentale
p He2

He3
Essai en colonne
He4

He5 HT

Colonne cylindrique, Ø ≥ 9 cm
HT = Hauteur du décanteur projeté

Ö La suspension à décanter, ayant la concentration C0 en matières en


suspension, est introduite dans la colonne et homogénéisée par agitation.

Ö La mixture ainsi obtenue est laissée au repos.

Ö Des échantillons sont prélevés à différents niveaux de la colonne à des


intervalles de temps réguliers.

Ö On mesure la teneur en MES de chaque échantillon prélevé

Ö On détermine le pourcentage d d'élimination


élimination des matières en suspension en
fonction de la profondeur Hei (distance entre le sommet de la colonne et le
niveau de la prise d'échantillon) et du temps de décantation t.

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Ö Par interpolation des résultats, on pourra tracer le graphe donnant les


pourcentages moyens d'élimination des MES en fonction de la profondeur
H et du temps t

0.5
17% 56% 66% 74% 79%
Profondeur

1
16% 44% 59% 71%
1.5

17% 43% 47% 70%


2

2.5
0 10 20 30 40 50 60 70
Temps (min)

Au temps t donné

) Toutes les particules de vitesse de décantation supérieure ou égale à


HT
v0 =
t
sont éliminées

) Les particules ayant des vitesses de décantation vi inférieures à v0 sont


éliminées à des proportions égales au rapport des vitesses: vi /v0

0 R1
∆h1
R1, R2, … : % MES éliminées à
0.5 ∆h2 une profondeur
R2
donnée et après un
deur

1 temps de
R3
Profond

R4 dé
décantation
t ti t
1.5
R5 ∆h3
R6
∆h1, ∆h2, … : Hauteurs
2 moyennes entre
deux courbes
2.5 d’équirendement
t 30
0 10 20 40 50 60 70 d’élimination
Temps (min)

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) Le rendement atteint dans un décanteur idéal de hauteur H (= HT) réalisant


un temps de séjour t est calculé par la relation :
∆h 1 ( R 1 + R 2 ) ∆h 2 (R 2 + R 3 ) ∆h n (R n + R n +1 )
R = + + L+
H 2 H 2 H 2

) Le pourcentage total d'élimination est ensuite reporté en fonction du temps


de décantation TD

80
70
nt d'élimination

60
des MES (%)

50
40
R : Rendemen

30

20
10
0
0 0.5 1 1.5 2
Temps de décantation TD (h)

Conception et critères de dimensionnement


Les critères de dimensionnement principaux sont le temps de décantation TD
et la charge superficielle ou vitesse de passage Vp.
Le temps de décantation est déterminé à partir des résultats de l’essai de
décantation. En fixant le taux d’élimination à atteindre, on détermine le temps
de décantation à utiliser et le volume du décanteur VD.
80
d'éllimination des MES (%)

70
R
60
R : Rendement

50
40
30
20
10
0
0 0.5 TD 1 1.5 2
Temps de décantation TD (h)

VD Q
VD = Q TD SD = Vp =
HD SD

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Les décanteurs peuvent être classés en deux catégories :

• Décanteurs à flux horizontal

• Décanteurs à flux ascensionnel

Décantation piston
Observée lors de la décantation de suspensions floculées relativement
concentrées et des boues activées
Le recours à l’expérience est indispensable pour obtenir la courbe donnant
l’évolution de la hauteur du piston de boues en fonction du temps

Dick recommande l’usage d’une colonne de décantation de 9 cm de diamètre


au moins ayant une hauteur de 1 m.
Cette colonne est remplie par le fond à une vitesse contrôlée.

h = f(t)

Courbe de Kynch

t=0 t

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La courbe h = f(t) fait apparaître quatre


périodes de décantation :
ÖPériode A-B :
l’interface de séparation est en
formation,
A B C D E

ÖPériode B-C :
h
h = f(t) est linéaire. Le piston a
une vitesse de chute constante,

AB C
ÖPériode C-D :
D E
ralentissement de la vitesse de
chute de l’interface,

ÖPériode
ÖPé i d D-E
DE:
au point D, les flocs se touchent
t et la vitesse de chute très faible
observée correspond au
tassement du lit de boue.

la concentration dans la colonne est uniforme (C0) et


toutes les particules se déplacent à la même vitesse
t=0
V0 qui est également la vitesse de chute de
l’interface.

Formation d’un dépôt de concentration C1 au fond de


la colonne où les boues se tassent à la vitesse V1

Le phénomène de sédimentation peut être décrit comme la Eau clarifiée


rencontre de deux fronts qui se déplacent en sens contraire :

• l’interface entre la zone clarifiée et la suspension


Suspension
• l’interface entre le dépôt de boue et la suspension

dépôt
Lorsque les deux interfaces se touchent, la décantation est
terminée. Le dépôt de boues évolue par la suite en tassement

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Hypothèse
« La vitesse de chute d’une particule, quelles que soient sa taille et sa
masse volumique, ne dépend que de la concentration de la zone qu’elle
traverse et décroît lorsque la concentration augmente »

t=0 h = H0 c = C0

h t donné (m) h = hm c = ci

Bilan : C0.H0 = ci.hi


B
Concentration à l’interface
Déterminé en traçant la tangente à la
courbe h=f(t) au point m(t,hm)

C0 H 0 dh
hi C ci = vi =
hi dt
m Pente de la
hm D tangente
E

t
t

Conformément à l'hypothèse de Kynch, la vitesse de chute de l'interface vi, à


l'instant t, est fonction de la concentration ci

Courbe vi = f(ci)

12

10

8
Vi [m/h]

0
0 2 4 6 8
Ci [g/l]

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Le flux de matière solide par unité de surface, exprimé en kgMS/m2/h, est


donné à chaque instant par le produit de la vitesse vi par la concentration ci :
FS = vi ci

500
450
400
Fs [kgMS/m²/j]

350
300
250
200
150
100
50
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Ci [gMS/l]

Critères de dimensionnement des décanteurs piston

En se basant sur les résultats de l’essai de décantation, on peut déterminer le


flux matière maximal FsL à à appliquer pour obtenir une concentration donnée
Cu dans les boues décantées

500
450
Fs [kgMS/m²/j]

400
350
300
250
200
150
FSL 100
50
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Ci [gMS/l]

Cu
Q C0
Surface du décanteur : SD ≥
FSL

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III - La Filtration sur support granulaire


Principe

La filtration est un procédé physique qui consiste à retenir les


particules en suspension et colloïdales,
colloïdales contenues dans un courant
liquide, par la traversée d'une couche de matériaux filtrants.
On distingue :
• la filtration de surface où le phénomène prédominant est un effet
de tamisage

• la filtration dans la masse où les particules sont retenues dans les


pores au sein du matériau filtrant.
p
Filtration de surface Filtration dans la masse

Conditions d’exploitation

Filtration de surface Filtration dans la masse

Accumulation des dépôts en Accumulation des particules


surface dans les pores du milieu
filt
filtrant
t
Diminution de la porosité en
surface (couche de dépôts et Migration des dépôts vers
couche superficielle du matériau le fond
filtrant)

Saturation de la couche de
Colmatage
filtration

Colmatage
• Mise hors service
• raclage du dépôt et de la
couche superficielle • Arrêt de la filtration
• Reconstitution de la couche • Lavage à contre courent
superficielle

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Dans le but d'obtenir une élimination échelonnée des particules en


suspension et éviter le colmatage rapide des couches supérieures, ce
qui empêcherait l'utilisation de toute la masse filtrante, on utilise : des
filtres multicouches composées de matériaux de granulométrie
décroissante dans le sens de l'écoulement de l'eau.
On évite l'inversement des couches filtrantes lors du lavage g à contre
courant en utilisant des matériaux de différentes densités (avec des
gros grains à faible densité et des petits grains à haute densité).
Matériaux filtrant

Les performances et les conditions d’exploitation des filtres sont


fonction des caractéristiques du matériau filtrant (granulométrie,
porosité, densité)
Les matériaux utilisés le plus souvent dans la filtration des eaux ont les
caractéristiques suivantes:
TE [mm] Coefficient d'uniformité

Sable 0.4 ÷ 0.55 1.3 ÷ 1.7


Sable grossier 0.8 ÷ 2 < 1.7
Anthracite 0.9 ÷ 1.1 < 1.7

Vitesse de filtration

Selon la vitesse d'écoulement à travers la couche filtrante, on distingue


deux types de filtration : lente et rapide.
Filtration lente
La filtration lente s'approche par sa nature de l'infiltration naturelle de
l'eau dans le sol.
sol.
La vitesse d'écoulement de l'eau à travers la couche de matériau filtrant
(d'une épaisseur de l'ordre de 50 cm
cm)) est maintenue assez faible ( 2 à 20
m/j)).
m/j
Les conditions sont favorables à la formation à la surface du filtre d’une
mince couche d'adsorption composée de suspensions et de micro micro--
organismes..
organismes
La formation de cette couche superficielle et la vitesse d'écoulement
lente favorisent la filtration de surface et un processus biologique de
dégradation
Filtration des impuretés organiques.
Rapide organiques.
Double
En effet :des
utilisant filtration physique
vitesses et biologique
d'écoulement de l'ordre de 4 à 20 m/h, on
cherche à privilégier la filtration dans la masse. Avec de telles vitesses
de percolation on exclue l'effet biologique de dégradation.

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La Désinfection
III – Pratique de la désinfection des eaux
Désinfection :
Mesure fondamentale prise pour l’amélioration des conditions
sanitaires : lutte contre les épidémies de typhoïde, choléra ...

Le maintien d’une dose de chlore libre dans l’eau potable est suffisant
pour entraîner la régression dramatique des risques épidémiologiques
d’origine
g bactérienne.

Pathogènes émergeants

L’étude d’une large communauté a montré que l’eau potable est à


l’origine de 25 à 30% des gastro-entérites endémiques malgré que, de
toute évidence, l’eau distribuée était de qualité acceptable selon les
standards de qualité courants (Sobsey, 1999).

Vi
Virus entériques
té i : Hépatite
Hé tit A infectieuse,
i f ti gastro-entérite
t té it à virus
i d
de
Norwalk...
Parasites : Cryptosporidium parvum, Giardia lamblia.
Exemple : cryptosporidiosis qui a touché près de la moitié de la
population de Milwaukee en 1993
Sous produits de réaction

la présence de sous produits de réaction dans les eaux désinfectées au


chlore a été mise en évidence durant les années 1970
Les risques sanitaires qu’entraîne la présence de trihalométhanes
(THM) ont été évoqués par Rook en 1974.
Les THM et d’autres types de produits organochlorés sont actuellement
considérés comme une cause probable de cancers chez l’homme

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On constate :

)La relative inefficacité des procédés classiques de


désinfection (en particulier la chloration), dans la
prévention de certains risques sanitaires d’origines
d origines
virale et parasitaire,

)L’émergence des problèmes sanitaires liés aux sous


produits de réaction

Un effort d’optimisation des procédés de désinfection


mis en œuvre et la recherche de méthodes alternatives
plus efficaces s’imposent

Objectifs actuels :
• La mise au point de procédés plus efficaces et qui
génèrent le minimum de sous produits
• L’introduction de méthodes de clarification plus efficaces
(limiter la teneur de l’eau
l eau en composés précurseurs)

• Si la chloration ou l’ozonation sont adoptées, un post-


traitement, comme la filtration sur charbon actif, peut
diminuer la concentration des sous produits de réaction

• Minimiser l’impact des pathogènes émergeants :


ÎRenforcer la chaîne de traitement (multiplier les étapes de
traitement)
ÎPrémunir les ressources contre la contamination par les eaux
usées
ÎContrôler l’intégrité du réseau

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Etude de la désinfection par le


chlore

Etude de la demande en chlore et des cinétiques de


désinfection

Mécanismes de la désinfection par le chlore

Mode d’action
Le chlore interfère dans certaines fonctions vitales ou
réagit avec des composés vitaux des micro-organismes..

Bactéries Î Fonctions respiratoires


Î Fonctions de transport
Î Activités de l ’acide nucléique
q
Î Inhibition de certaines réactions enzymatiques

Virus Î Action sur l’acide nucléique (bactériophages)


Î Action sur les protéines capsidales (poliovirus)

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Efficacité
ÎLe chlore libre et le dioxyde de chlore sont de bons
agents désinfectants contre les virus
ÎLes chloramines semblent beaucoup moins virucides

Résiduel de Temps de con- Efficacité


Virus Type de désinfectant
chlore (mg/l) tact (min) (%)
Rotavirus Chlore libre 0.1 0.5 99.9 %
Virus de l’hépatite A Chlore libre 0.28 ÷ 0.4 1.25 99.99 %
Virus de l’hépatite A Chlore libre 5 10 100 %
Virus de l’hépatite A Chlore libre 0.5 6.5 99.99 %
Virus de l’hépatite A Chloramines 10 117 99.99
Rotavirus SA11 Chloramines 10 366 ÷ 402 99
Rotavirus SA11 Dioxyde de chlore 0.5 ÷ 1 0.2 ÷ 0.6 99
Poliovirus de type 1 Dioxyde de chlore 0.4 ÷ 0.8 5 99.9 ÷ 99.97

Demande en chlore
Est fonction :
• de la qualité de l ’eau (concentrations en matières
organiques et inorganiques)
• des caractéristiques physico-chimiques de l’eau
(température, pH, …)

Demande en chlore variable d’une eau à une autre

Caractérisation expérimentale différents types d ’eaux


eaux

 Eaux superficielles
 Eaux potabilisées

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La demande en chlore n’est pas uniforme dans le temps. On peut


distinguer plusieurs étapes :

1 - Satisfaction de la demande immédiate

2 - Première étape de cinétique rapide

2 - Deuxième étape de cinétique plus lente

Hypothèse :
• L’action du chlore sur les différentes matières présentes dans l ’eau
engendre un ensemble de réactions parallèles que nous supposons
du premier ordre
• Ces réactions sont susceptibles d ’être regroupées en deux
catégories principales

C −k t
=Xe 1 + (1 − X ) e −k 2t
C0

Eau chargée - Deux groupes de processus :


Rapides (brefs) + Lents
Plus l’eau est chargée, plus sa demande immédiate en
chlore est importante.
Après satisfaction de cette demande, la concentration en
chlore évolue assez lentement.
Cinétique du premier ordre suffisante

La cinétique de consommation du chlore dans les eaux


peu chargées est plus complexe
complexe.
L’évolution de la demande en chlore des eaux potables
est variable avec la dose appliquée.

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Modélisation de la cinétique de
désinfection
But principal : Formulation reliant les variables principales
(C t) aux performances de désinfection (N/N0)
(C,
Démarche :

La désinfection est
un processus Formulation simple
graduel
d l quii ffaitit faisant intervenir le
intervenir plusieurs Approche empirique minimum de
étapes de natures variables et de
physique, chimique paramètres
et biochimique

Chick (1908)
Etroite similarité entre les réactions chimiques et l’action du
produit désinfectant sur les micro-organismes.
La désinfection est assimilable à une réaction chimique
biomoléculaire entre le produit désinfectant et le micro-
organisme

Peut être décrite par une cinétique du premier ordre

dN N
= −k N → = e− k t
dt N0
Remarque : Désinfection en milieu médical et pharmaceutique
(Dose de désinfectant élevée, concentration en désinfectant
stable)

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Watson (1908)
k variable en fonction de la concentration en produit
désinfectant :
dN
k = Λ Cn Soit : = Λ Cn N
dt

Λ : Constante traduisant le pouvoir désinfectant potentiel


n : Coefficient de dilution
n<1 Le processus est contrôlé plus par t que par C
( tili
(utiliser d
des réacteurs
é t réalisant
é li t un ffortt ttemps d
de séjour
éj ett utiliser
tili d
de ffaibles
ibl
doses de désinfectant)

n>1 Le processus est contrôlé plus par C que par t


(privilégier l ’emploi de fortes doses de désinfectants)

Plusieurs expériences de désinfection utilisant différents


désinfectants et différents organismes indicateurs ont
montré l’insuffisance de la cinétique de premier ordre.

• Cas d ’organismes multicellulaires


ou enkystés
• Micro-organismes en agrégats

Cinétique de premier ordre

• Diminution de la concentration du désinfectant


• Transformation du désinfectant en produit moins
biocide
• Augmentation de la résistance des micro organismes
• Population hétérogènes de résistances variables

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Approche par une multicinétiques d’ordre un


L’étude de la désinfection chimique d ’eaux de différentes
qualité a montré que le processus est non uniforme.
Il peut être approché par une cinétique uniforme si on le
subdivise en plusieurs étapes caractérisées par des
constantes cinétiques différentes.

Hypothèses :
• La désinfection chimique met en jeux deux groupes de
processus parallèles et indépendants
• Chacun de ces groupes obéit à une loi du premier
ordre

= p e − k1 C t + (1 − p ) e − k 2 C t
N
N0

Multi-cinétique d’ordre un
Eau potable d’origine souterraine

1
Coliformes fécaux

0.1
N/No

0.01
Co = 0.2 mg/l
Co = 0.5 mg/l
0.001 Co = 1 mg/l
Co = 1.5 mg/l
p = 0.94 k1 = 2.6 k2 = 0.034 EM% = 16
0.0001
0 5 10 15 20 25 30 35
C.t [min.mg/l]

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Application au dimensionnement
des réacteurs de chloration
Modélisation de réacteurs Modèles cinétiques
Modèle hydraulique

• Réacteur parfaitement mélangé peu efficace (performances


insuffisantes)
• Introduire des chicanes dans le réacteur améliore ces performances

Q
C0 Q
Q Q
N0 C0
C C
V N0
N N
V/2 V/2

Eau potable d ’origine souterraine


Dose : 2 mg de chlore par litre
Micro- organisme indicateur : Coliformes thermotolérants

1 0E+00
1.0E+00 N0 = 65 CF /100 mll
2 U-Log

1.0E-01
N/N0

1.0E-02
RPM
2 RPMs
1.0E-03 4 RPMs
RPM
6 RPMs
R. PISTON
1.0E-04
0 20 40 60 80 100 120
τ [min]

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3 140

120
Taux d'abattement, U-log

C0 = 2 mg/l
100
2

[min]
80

J=2 60
1
40
Abattement
Temps
p de séjour
j 20

0 0
0 50 100 150
CT [min.mg/l]

26
Eaux Usées & Déchets Solides

Prétraitement et Traitement
Primaire des eaux usées

Les procédés de traitement et d’épuration des eaux

Milieu naturel Usages


Selon l’usage

Ressources en eau Décarbonatation •Urbains


•Eau superficielle Adoucissement •Industriels
•Eau souterraine Déminéralisation •Agricoles
Potabilisation
Clarification
Désinfection

Eaux usées
Selon destination

Prétraitement •Urbaines
Réutilisation Traitement Primaire •Industrielles
•Urbaine Traitement Secondaire
•Agricole
Traitement Tertiaire
•Industrielle
Clarification
Elimination N - P
Désinfection

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Eaux Usées & Déchets Solides

Prétraitement des eaux usées


urbaines
Les eaux usées urbaines subissent, à leur arrivée dans la station d'épuration,
une séries d'opérations mécaniques et physiques ayant pour objectif
l'élimination du maximum d'éléments dont la taille ou la nature pourrait
constituer une gêne pour les étapes ultérieures de traitement.

Les prétraitements les plus courants sont :


1. Le dégrillage
2. Le dessablage
3. Le déshuilage - degraissage

Les ouvrages de prétraitement sont dimensionnés pour traiter le débit


maximal (débit de pointe)

La vérification des conditions de fonctionnement de ces ouvrages pour le


débit minimal est aussi indiquée

Le dégrillage
Objectif :
Elimination des déchets grossiers charriés par l'eau usée brutes

L'importance, la taille et la conception du réseau


variables selon d'assainissement : unitaire,
la nature des déchets
pseudo-séparatif, séparatif…
Dans le cas d'eaux chargées, amenées gravitairement jusqu'à la station
d'épuration, un dégrillage grossier, en amont de la grille principale, est parfois
préconisé.

Principe :

L'eau à traiter passe à travers des grilles composées de barreaux placés


verticalement ou inclinés à 60° ÷ 80° sur l'horizontale.

Ö L'espacement des barreaux varie entre 10 à 100 mm.


Ö La vitesse moyenne de passage entre les barreaux est comprise
entre 0.6 et 1 m/s.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Dispositifs de nettoyage de la grille :


• Manuel
• Mécanique :
Ö par des racloirs montés sur une chaîne sans fin
Ö par des racloirs actionnés par des tringles animées d'un
mouvement alternatif

Le fonctionnement du dispositif de nettoyage peut être commandé :


Ö par horloge électrique à cadence et durée réglables
Ö à partir d'un indicateur de perte de charge différentielle

Les refus de dégrillage constituent un produit gênant qui est composté ou


évacué de la station vers une décharge.

Conditions d'utilisation des grilles


Gamme Profondeur Largeur Espacement entre
Type Type d'eau de dé
débits du canal (m) de canal barreaux
(m3/h) (m) (mm)

Grilles à nettoyage par l'amont


Moyennement 12 à 80
Grille courbe 10 à 5000 0.4 à 1.7 0.3 à 2
chargée spécial 4 à 10

Grille à cré
crémaillè
maillère 100 à
Chargée 1.5 à 5 0.6 à 2 12 à 80
10000

Grille à râteau à 2 100 à


peu chargée 2.5 à 10 0.6 à 4.5 12 à 80
câbles 15000

Grille à grappin à 3 1000 à


chargée 2.5 à 10 1.5 à 5.5 12 à 100
câbles 40000

Grille à nettoyage 100 à 12 à 75


continu à chaî
chaîne sans chargée 1.5 à 8 0.3 à 3
15000 spécial 4 à 10
fin
Grille à nettoyage par l'aval

Grille à peigne sur 500 à


chargée 1.5 à 4 0.8 à 4 10 à 60
chaî
chaîne sans fin 15000

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Eaux Usées & Déchets Solides

Grille droite à grappin

Conception et dimensionnement du poste de dégrillage


Le poste de dégrillage doit comporter au moins deux grilles parallèles ou au
minimum une grille avec un canal by-pass équipé d’une grille grossière.
Un canal reliant le poste de réception des eaux usées et le dégrilleur est
souvent nécessaire.
a - Canal d'amenée à la grille

Pour ménager une hauteur d’eau


b suffisante en amont de la grille

he
= 1.1 ÷ 1.5
he b

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Eaux Usées & Déchets Solides

Dimensionnement du canal

Qp
Section : ω=
v Qp : débit de dimensionnement

Tirant d’eau : he = α ω v = 0.6 à 1 m/s


α = 1.1 à 1.5
Largeur : b= ω n : Rugosité
he
R : Rayon hydraulique
2
⎛ ⎞
⎜ n Qp ⎟
i = ⎜ 2 ⎟
Pente : ⎜ ω R3 ⎟
⎝ ⎠

Longueur : Selon dispositions sur le terrain

b - Grille
nous considérons les conditions moyennes, entre deux nettoyages successifs,
avec une grille partiellement colmatée.
Nous appliquons ainsi un coefficient de colmatage variable selon la régularité
du nettoyage avec :

Ö Pour une grille à nettoyage manuel : C = 0.1 à 0.3


Ö Pour une grille à nettoyage automatique : C = 0.4 à 0.5

Qp
Nombre de barreaux N = 1+ ng : nombre de grilles parallèles
u : vitesse passage à travers la
ng u C e he grille (0.6 à 1 m/s)
C : Coefficient de colmatage
e : espacement des barreaux (10

Largeur de la grille l = ( N − 1) e + N ∆ à 100 mm°


he : tirant d’eau
∆ : épaisseur des barreaux

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Eaux Usées & Déchets Solides

Représentation schématique d’un poste de


l
dégrillage (cas de deux grilles parallèle)

he

Canal de dégrillage
Canal d’entrée

Grille

Le dessablage
Objectif :
Le dessablage vise l'élimination des particules minérales de dimensions
supérieures ou égale à 200 µm.
Nous pouvons procéder, pour cela, au ralentissement du courant liquide à une
vitesse de l'ordre de 0.2 à 0.3 m/s.
Une telle vitesse permet d'éviter que les matières organiques se déposent en
même temps que les sables ce qui aboutirait à l'obtention d'un résidus difficile
à stocker et à évacuer sans nuisances

Etant donné la nature et la taille des particules visées, le dessablage peut


être considéré comme une décantation libre.
La vitesse de décantation de référence v0 est dans ce cas de l'ordre de 16
mm/s (cas de particules sphériques de 200µm décantant dans une eau circulant à
une vitesse de 0.3 m/s).

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Eaux Usées & Déchets Solides

Conception et critè
critères de dimensionnement :

a – Dessableur rectangulaire (couloir)


Il s’agit de décanteurs rectangulaires caractérisés par :
•un diamètre de référence d0 = 0.2 mm,
•une vitesse de référence v0 = 16 mm/s
•une vitesse d’écoulement Ve = 0.2 à 0.3 m/s

he
HT
zone de
dépôts Hs

Profil d'un dessableur rectangulaire

Critères de dimensionnement – dessableur couloir


Nombre de dessableurs n≥2
b = α
Recommandation α < 5 (souvent α = 2)
he
Qp
Section de chaque dessableur ω1 =
n ve

b = α ω1 ve = 0.2 à 0.3 m/s


Largeur (b), tirant d’eau (he)
h e = ω1 v0 : vitesse de décantation des particules de sable de
b 200 µ (v0 de l’ordre de 16 mm/s)

Ts : Temps de séjour dans le dessableur (Ts ≥ 40 se-


L1 = ve h e + 1 condes)
Longueur du dessableur : v0
L = max.(L1, L2) Ts Qp
L2 = qs : quantité de sable retenu par EQH branché
n b he
NEQH : Nombre d’équivalents habitant branchés

Quantité de sable retenu Qs = qs N EQH Td : intervalle de temps maximal entre deux nettoya-
ges successifs du dessableur (4 à 5 jours pour un
nettoyage manuel)
Hauteur de la zone réservée Qs Td
au stockage du sable dans le Hs =
nLb
dessableur (Hs)

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Eaux Usées & Déchets Solides

b – Dessableur tangentiel
Les dessableurs tangentiels combinent, par leur forme circulaire et le mode
tangentiel de leur alimentation, l'effet de la pesanteur et de la force centrifuge
pour provoquer la décantation des particules

De forme cylindro-conique, ce type de dessableur est dimensionné sur la base


d’une charge superficielle Cs de l’ordre de 100 à 110 m3/m2/h

Critères de dimensionnement – dessableur tangentiel

Nombre de dessableurs n≥2

D
h1 = 0.5 ÷ 1 D h1
D2
Recommandation D
h2
ϕ

Surface S = Qp
n Cs

D= 4S n : nombre de dessableurs
Diametre
π Cs : charge superficielle
ϕ = 50° à 60°
h1 = (0.5 ÷ 1) D
Hauteur D2 tgϕ
h2 =
2

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Eaux Usées & Déchets Solides

b – Dessableur aéré
Dans ces dessableurs, des bulles d'air sont générées au fond de l'ouvrage,
près d'une paroi ce qui crée une circulation transversale.
Cette circulation transversale, combinée avec le transit longitudinal de l'eau,
donne une trajectoire hélicoïdale permettant d'exploiter la force centrifuge qui
s'exerce sur les particules pour accélérer leur décantation

Conduite d'amenée
d'air sous pression B

Cannes d’aération
Hmin Hmoy
Hmax

50°
h
Fosse à sable
b

Critères de dimensionnement – dessableur aéré

Profondeur totale 0.7 à 3.5 m

Vitesse de transit 0.08 à 0.12 m/s

Temps de séjour 1.2 à 3 minutes

Largeur / Profondeur 1 à 1.5

Débit d’air 3 à 5 Nm3/m2/h

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Eaux Usées & Déchets Solides

Les sables retenus sont extraits du dessableur manuellement ou par raclage


et pompage ou encore par pompe suceuse.
Il sont égouttés puis évacués en décharge ou enfouis.

On estime la production de sable à 5 ÷ 12 l/EQH/j

Le déshuilage - dégraissage
Les huiles et les graisses sont séparées sous forme de boue flottante dans
des ouvrages comportant une zone de tranquillisation et parfois une zone où
de fines bulles d'air sont générées au fond et montent en ascension libre.
Les bulles d'air entrent en contact avec les gouttelettes d'huiles et les
particules de graisse sur lesquelles elles s'adsorbent ce qui les allège et
accélère leur ascension vers la surface

Le déshuileur est dimensionné (Surface de la zone de séparation) avec une


charge superficielle de l’ordre de 14 m3/m2/h

Le déshuileur-dégraisseur est parfois combiné avec le dessableur surtout si


celui-ci est aéré.

Les boues flottantes sont extraites du déshuileur par écumage de la surface

10/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Dessableur – Déshuileur – Dégraisseur


Extraction du sable
Ecumage

Déshuileur-Dégraisseur

Dessableur aéré

Traitement primaire des eaux usées


Objectif et caractéristiques
La décantation primaire est destinée à l'élimination de toutes les matières en
suspension décantables qui sont concentrées sous forme de boue dite
primaire
Le mécanisme de sédimentation observé est du type floculé nécessitant le
passage par un essai expérimental afin de déterminer la courbe donnant
l'efficacité du décanteur en fonction du temps de décantation
100
Les essais effectués sur des 90

effluents urbains ont montré 80


% de MES déposées

qu'un rendement d'élimination 70

60
50% à 70% des MES est
50
habituellement obtenu après 40
un temps de décantation de 2 30

heures 20

10

0
0 1 2 3 4 5 6

Durée de décantation [h]

11/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Ils existent de nombreux types de décanteurs qui se distinguent par le sens de


l'écoulement des eaux et par les dispositifs adoptés pour l'évacuation des
boues

Décanteur horizontal avec raclage des boues

Décanteurs rectangulaires à écoulement horizontal équipés de systèmes de


raclage du fond et écumage de la surface.

Dimensionnement des dé
décanteurs rectangulaires raclé
raclés

Débit moyen
Qm
surface du décanteur : S=
(Charge superficielle moyenne)
Cs Cs = 1 m3/m2/h

Volume Temps de décantation (2 heures)

TD Qm
Profondeur : H = V =
S S

Généralement H = 2 m

Longueur ( L )
Dimensions : = α = 3÷6
L arg eur ( B )

12/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Décanteur Cylindro-conique
D
Décanteur statique à
écoulement ascensionnel
Hcyl
avec une alimentation
centrale et évacuation
périphérique par surverse
Hco

ϕ = 50° à 60°

D0
Dimensionnement des dé
décanteurs cylindro-
cylindro-coniques
Qm TD 4S
Volume : V = Diamètre : D=
n π

Qp Vp=1.5 à 2 m/h
( D − D0 ) tgϕ
Surface : S = Hauteur : Hco =
n Vp 2

n : nombre de décanteurs

Décanteur Circulaire avec raclage des boues


les décanteurs cylindro-coniques avec raclage des boues sont de forme
cylindrique. Le radier est conique de pente faible.
L’eau est introduite au centre de l’appareil, à une certaine profondeur, et
remonte vers la surface pour être évacuée au moyen d’un déversoir
périphérique.
Des ponts à entraînement central ou périphérique traînent une ou plusieurs
lames qui poussent les boues décantées vers la fosse de réception centrale
située au fond du décanteur. Le pont entraîne aussi une lame d’écumage de
surface pour la récupération des flottants.

ED

Alimentation Boues primares

13/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Dimensionnement des dé
décanteurs cylindro-
cylindro-coniques raclé
raclés

Volume du décanteur : VD = TD Qm (TD = 2 h)


π D2 ⎡ Hco ⎤
VD = ⎢ Hcyl + ⎥
4 ⎣ 3 ⎦
Avec :
Hcyl = 2 m Si D < 20 m

H cyl = D ÷ D Si D > 20 m
10 12
Pente du radier i = 2 % ⇒ Hco = 0.01 D

La vitesse maximale de passage vp doit être vérifiée :

Qp
vp = ≤ 1÷ 2m/h
S

Rendement

La décantation primaire a un rendement d’élimination estimé à :

• 30% à 40% de la charge organique (DBO5)

• 50% à 70% de la charge en MES

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Eaux Usées & Déchets Solides

Procédés biologique de
traitement des eaux

Dégradation Biologique De La Matière


Organique

Organismes vivants
Croissance
Naissance Plénitude
Dégénérescence

Minéralisation

Décomposition

Micro-org. Décomposeurs Mort

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Eaux Usées & Déchets Solides

Traitement biologique : Utiliser la capacité de la nature à assimiler et recycler


les déchets de la vie

Utiliser des micro-organismes pour dégrader les composés organiques


présents dans les eaux usées (dont le rejet dans le milieu naturel est
indésirable)

Objectif : faire décrire aux composés organiques un cycle de transformation


que l’on ouvre sur l’extérieur lorsque les produits obtenus sont
jugés non polluants.

Formes non polluantes visées :


Carbone CO2 : Anhydride carbonique
Hydrogène H2O : Eau
Azote NO3 ou N2 : Nitrates ou azote gazeux

Phosphore PO4 ou des composés minéraux insolubles

Micro-organismes en excès

Deux voies de biodégradation :


Dégradation aérobie (Oxydation)
Dégradation anaérobies (Réduction)

Aérobie

Anaérobie

Biomasse : Microflore composite, association de nombreuses espèces entre


lesquelles tous les types d’interactions sont représentés.
Algues, Bactéries, champignons, parasites, moisissures, …

Hétérotrophe : Nécessitent une substance organique pour


dégager l’énergie dont elles ont besoin et se
développer
Bactéries
Autotrophe : Peuvent se développer à partir de substances
minérales (NH3, SO4--…) ou de CO2 et de
l’énergie lumineuse

16/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Oxydation biologique par voie aérobie


L'utilisation du substrat par les bactéries hétérotrophes aérobies au cours de
leur croissance se fait soit immédiatement soit après stockage momentané
sous forme adsorbé, selon deux groupes de processus:

Oxydation d'une partie du substrat selon la réaction de principe suivante:


Matière Organique + O 2 ⎯Catalyse
⎯⎯⎯ ⎯ ⎯⎯→ CO 2
Enzymatique
+ H 2 O - ∆H 1

Cette réaction libère l'énergie ∆H1 qui sera disponible pour la synthèse de
nouvelles cellules.
Une partie seulement de l'énergie libérée sera récupérée pour la croissance,
le reste est dissipé sous forme de chaleur dans le milieu de culture.

Utilisation du reste de substrat comme source de carbone pour la synthèse


cellulaire
Matière Organique + Cellules ⎯⎯⎯→ Nouvelles cellules + ∆H 2

La croissance de la biomasse demande un apport d'énergie ∆H2 fourni par les


réactions de bio-oxydation.

Un certain nombre de métabolites apparus le long de la chaîne de


transformation sont incorporés dans les nouvelles protéines, en cours de
formation, et servent de source de carbone pour l'édification des nouvelles
cellules.

L'évolution des autres se poursuit jusqu'à la transformation finale en CO2 et


H2O, produits ultimes de la dégradation du substrat.

17/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Modélisation de la cinétique de croissance aérobie


Pour la description de la croissance biologique, on fait généralement
intervenir trois variables:

Ö la concentration en substrat notée S et exprimée en terme de


concentration en DBO5 ou DCO
Ö la concentration en biomasse notée X et exprimée en terme de
concentration en MVS
Ö la quantité d'oxygène consommée { QO2 }.

Modèle de MONOD

Ce modèle a été proposé par MONOD pour décrire une croissance limitée
par l'épuisement du substrat principal dans une culture pure sur substrat
simple. Il a été testé, dans le cas d'une culture mixte, par de nombreux
auteurs qui ont conclu à sa validité si on se limite, dans son application, à la
phase de croissance.

En admettant que :

• la vitesse de croissance est proportionnelle à la densité de biomasse dans


le réacteur :
⎛ dX ⎞
rx = ⎜ ⎟ = µX
⎝ dt ⎠ C
• la quantité de substrat consommé est proportionnelle à la biomasse formée :
Taux de conversion du
⎛ dX ⎞ ⎛ dS ⎞ substrat en biomasse
⎜ ⎟ =−y⎜ ⎟
⎝ dt ⎠ C ⎝ dt ⎠ C
En phase de croissance, on peut supposer "y" constant puisque la quantité de
substrat utilisée pour la maintenance reste négligeable devant celle utilisée
pour la croissance

• d'après l'hypothèse de limitation de la croissance par épuisement du


substrat, le taux de croissance est fonction de la concentration S :
µ = f( S)

18/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Modèle de Monod Taux de croissance


maximale [T-1]

⎛ dX ⎞ S
rx = ⎜ ⎟ = µ0 X
⎝ dt ⎠ C S + KS
⎛ dS ⎞ µ S
rs = ⎜ ⎟ = − 0 X
⎝ dt ⎠ C y S + KS

Constante de demi-
saturation [ML-3]
S µ S
rx = µ X ⇒ µ = µ 0 ⇒ =
S + KS µ0 S + KS

µ0
S = KS µ=
2

S >> KS rx ≈ µ 0 X Croissance d ’allure exponentielle

Modèle de Monod

0.3 µ0 = 0.3 KS = 80
µ0 = 0.2 KS = 80
0.25 µ0 = 0.2 KS = 100
µ0 = 0.1 KS = 80
0.2
µ (h-1)

0.15

0.1

0.05

0
0 100 200 300 400

S (mg/l)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Modèle d ’HERBERT
Pour améliorer la représentativité du modèle en fin de phase de
ralentissement et surtout en phase de déclin, on a utilisé un modèle calqué
sur celui d'HERBERT.
Ce modèle utilise également l'hypothèse de limitation de la croissance par
épuisement du substrat.

Hypothèses (Herbert)
) Une culture, privée pour un instant de substrat, utilise ses propres
réserves pour ce maintenir, d'où le phénomène de respiration endogène.
) Le métabolisme endogène se superpose constamment aux phénomènes
de croissance, qui le masquent, et il s'effectue à taux constant noté k2.

⎛ S ⎞
rx = (µ − k 2 ) X = µ obs X = ⎜⎜ µ 0 − k 2 ⎟⎟ X
⎝ S + KS ⎠
µ : taux de croissance réel
µobs = (µ-k2) : taux de croissance observé (accessible à la mesure)

Hypothèses complémentaires (Bilan substrat)

• Relargage de substrat secondaire métabolisable par la lyse cellulaire


• Prise en compte des besoins de la maintenance des cellules actives
µ0 S k
rs = − X − 2 X + qX
y S + Ks C

Besoins de la Substrat besoins de la


croissance relargué maintenance

C : taux de relargage de substrat (masse de cellules dont la lyse donnerait un gramme


de substrat)
q : taux de consommation de substrat pour la maintenance

20/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Comparaison Monod - Herbert

0.18
0.16
0.14
0.12
0.1
0.08
µ (h-1)

0.06 Monod
0.04
Herbert
0.02
0
0
-0.02 100 200 300 400
-0.04

S (mg/l)

Modèle d ’ELMALEH

Elmaleh constate que la constante ks dans le modèle de Monod est, dans le cas d'une
culture mixte sur substrat complexe, variable en fonction de la concentration initiale
en substrat S0 d'où l'expression de la vitesse de croissance:

S
rx = µ 0 X une constante
S + b S0 dimensionnelle

Si on admet la proportionnalité du substrat consommé et de la biomasse produite, on


peut exprimer la vitesse de dégradation du substrat par la relation :

µ0 S
rs = − X
y S + b S0

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Eaux Usées & Déchets Solides

Modèle d’Elmaleh

µ0 = 0.25 h -1 b = 0.1 … 0.4 S0 = 500 mg/l

0.25

0.2
Taux de croissance (h-1)

0.15

0.1 b = 0.1
b = 0.2
0.05 b = 0.3
b = 0.4
0
0 100 200 300 400 500
S (mg/l)

22/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Procédé aérobie à biomasse


en suspension

Boues Activées

Principe
Pour définir ce procédé on peut le considérer comme une fermentation
continue, aérobie avec recyclage partiel de la biomasse, dans lequel:

Le substrat est constitué par l'ensemble des composées organiques


biodégradables contenus dans l'effluent à traiter. La concentration de
substrat est, dans ce cas, mesurée par un test global (DBO5, DCO,
COT, DTO…).

La biomasse mise en jeu est une association complexe de tous les


organismes de la microflore banale des eaux de surface et du sol, avec
un spectre des espèces sans cesse variable sous l'influence des
conditions de milieu.

Le produit de la dégradation aérobie de la matière organique est la


transformation des composés organiques initialement présents en métabolites
(CO2) et en biomasse par le jeu de la croissance biologique.

23/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Ce procédé est donc utilisé en traitement d'eau pour éliminer les composés
organiques s'y trouvant sous forme dissoute ou colloïdale, difficilement
séparables par méthode physique. Cette élimination est réalisée en deux
étapes :

Ö Biofloculation sous l’action des micro-organismes aérobies qui


possèdent la propriété de s’agglomérer pour former des flocs de tailles
variables, visibles à l’œil nue, et qui donne à la biomasse l’aspect d’une
boue.

Ö Séparation de la boue formée, qui constitue un concentré de la


pollution organique initiale, et de l’eau qui, à se stade, est considérée
comme épurée

S'agissant d'un procédé de dépollution, donc improductif par définition,


il est nécessaire de chercher, pour cette séparation des techniques
simples et peu coûteuses, comme la décantation

La cellule de base d'un procédé à boues activées est par conséquent


composée :
1. D'un réacteur (bassin d'aération) où a lieu la biodégradation des
polluants organiques et leur transformation en floc.
2. D'un décanteur (clarificateur) pour la séparation des flocs de biomasse
dont une partie est recyclée dans le bassin d'aération et l'autre est
purgée sous forme de boues en excès.

Bassin d’aération
Clarificateur
Eau à traiter

Eau épurée

Recyclage de boues

Boues en excès

24/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Paramètres du procédé
L'efficacité d'un procédé de boues activées est liée à la décantabilité de la
boue formée par la biofloculation dans le bassin d'aération
Cette décantabilité est mesurée par l'indice de Mohlman : volume occupé par
une unité de masse de boue après 30 minutes de décantation en éprouvette
d'un échantillon d'un litre

t=0
t = 30 mn
X (uniforme) v
X (dans le volume v)

IM est sous l'influence d'un certain nombre de paramètres qui définissent les
conditions de formation du floc dans le réacteur biologique :
• Intensité d ’agitation
• Etat physiologique de la biomasse
• Les conditions du milieu (Équilibre du substrat, pH, Température,…)
• Les charges de fonctionnement

Age des boues

L'état physiologique de la biomasse est mesuré par l'âge moyen de la boue


(ou temps de séjour moyen des solides dans le bassin) τb défini par:

τb = Biomasse en cours d’ aération


Débit masse des boues purgées

τb est fonction du temps de séjour τ, de la concentration des boues dans le


bassin et du taux de recyclage de la biomasse ainsi que de l’efficacité du
clarificateur

Ö un floc jeune, nouvellement formé, en pleine croissance, est capable


d'assurer une élimination rapide de la pollution mais pêchera par une
décantabilité réduite

Ö Un floc âgé, exerçant une activité métabolique modérée se séparera bien


dans le clarificateur.

Il y a donc une relation entre la décantabilité de la boue et l'âge de la Age des boues - IM

biomasse
Age des boues - Vd

25/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Charge organique spécifique (charge massique Cm)


Définition : la quantité de substrat mis à la disposition d'un micro-organisme
(ou d'une unité de masse de micro-organismes) par unité de
temps.
Cm est exprimée en kgDBO5/kgMS/j ou en kg DBO5/kg MVS/j

Q Se
Cm =
VX
Q : le débit de l'effluent à traiter [m3/j],
Se : sa concentration en substrat [kgDBO5/m3],
X : la concentration en biomasse dans le bassin [kgMS/m3 ou kgMVS/m3],
V : le volume du bassin [m3],

La charge massique appliquée est le paramètre qui a le plus d'influence sur


les conditions de formation du floc, donc sur sa structure et, par conséquent,
sa décantabilité

Variation de l’indice de Mohlman avec la charge organique


Les différents types de procédés de boues activées

Oxydation totale

Procédé conventionnel
600

500
IM (ml/g)

400

300 Forte charge

200

100

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5

Cm (kgDBO5/kgMES/j)

26/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Procédé à forte Procédé Procédé à faible charge


charge conventionnel ou d'Oxydation totale
Charge massique 1 à 5 0.02 à 0.1
0.2 à 0.5
kgDBO5/kgMS/j
Temps de séjour
heures
1 à 2 3 à 6 10 à 20

Taux de recyclage 0.6 à 0.8 0.8 à 0.95 > 0.95

Concentration en
biomasse dans le 1.5 à 3 3 à 5 5 à 8
bassin gMS/j
Production de boues 0.4 à 0.7 0.3 à 0.5 0.1 à 0.2
kgMS/kgDBO5 éliminée
Rendement (DBO5) 50 à 70 > 90
80 à 90
%
Consommation
spécifique en O2 0.4 à 0.8 0.8 à 1.2 1.3 à 2
kg O2/kgDBO5 éliminée

Nitrification nulle commencée très avancée

Mise en œuvre du procédé de boues activées


Les dispositions pratiques utilisées pour mettre en œuvre les boues activées
sont multiples.

• le schéma de circulation des fluides entre les différents éléments du


procédé
(Décanteur primaire, Bassin d’aération et Clarificateur)

et/ou

• le régime hydraulique du bassin d'aération


(dépend de la géométrie du bassin, du mode de son alimentation et du
soutirage ainsi que de la façon dont les boues en retour y sont introduites)

27/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Schéma de circulation des fluides


A - Les boues recyclées sont introduite à l'entrée du bassin d'aération en
même temps que les eaux à traiter
DP
BA
DS

BP Recyclage de boues
B A : Bassin d’aération
B P : Boues primaires BS
B S : Boues secondaire
D P : Décanteur primaire
D S : Décanteur secondaire (Clarificateur)

B - Recyclage des boues en excès dans le décanteur primaire


DP
BA
Recyclage

DS

BP + BS

BS

C - Dispositif multi-étages d'aération

DP

DS

BP Recyclage

BS

D - Dispositif multi-étages d'aération-décantation

BP

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Eaux Usées & Déchets Solides

Différents types d'alimentation et de reprise de l'effluent utilisés


dans les installations de boues activées

Boues recyclées

Boues recyclées

Critères de dimensionnement des procédés


de boues activées
Du point de vue du régime de fonctionnement d'un réacteur biologique, dans un
procédé à biomasse en suspension, on peut considérer deux cas de figure:
-1- Le cas du réacteur homogène à "mélange parfait" (ou infiniment
mélangé).
-2- Le cas du réacteur hétérogène ou partiellement mélangé.

29/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Cas de bassin parfaitement mélangé


ME
QT X 0 S 0
Q QT X S
Se
V S X
Xe (1- α)QT
Xt
S
AIR

αQT
QR = α β QT X S
Xb S

Qb = (1- β)αQT
S
Xb
Ö Se, S0,… sont les concentrations en substrat (DBO5)
Ö Xe, Xb,… sont les concentrations en biomasse (MVS)
Ö α est le taux de séparation dans le clarificateur
Ö β est le taux de recyclage de biomasse (boues)
Ö QR est le débit de recyclage.

Etude des bilans matières

On suppose:
• La concentration en MVS de l'effluent traité Xt négligeable

• La quantité de biomasse apportée par l'effluent décanté (décantation


primaire) Xe négligeable devant X et Xb

• Le substrat est entièrement dissous et, par conséquent, la MVS est un


indicateur valable de la teneur en biomasse.

Bilan biomasse sur le clarificateur


négligeable
QT X
(1 - α) QT Xt

α QT X b

X
QT X = α QT X b soit Xb = (1)
α

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Eaux Usées & Déchets Solides

X
α= Caractérise les performances de la clarification
Xb
α dépend de la décantabilité des boues (IM)

Bilan biomasse sur M E


ME
Q Xe QT X 0

α β QT X b

Q X e + α β QT X b = QT X 0

X0
Xe << Xb Xb = (2)
αβ

X
D ’après (1) on a Xb =
α
X 0 = βX (3)

Bilan biomasse sur le bassin d’aération

[Sortie] = [Entrée] + [Croissance]


Q T X = Q T X 0 + rx V
Q
D ’autre part : QT = Q + QR = Q + α β QT QT = (4)
(1 − αβ)
(3) X 0 = βX

Q
(1 − β ) X = rx V
(1 − αβ)

On définit un temps de séjour moyen apparent τ :

Q 1− β τ=
V
1 rx = X (5)
V 1− α β Q
τ

1− β X
rx = µ obs X = (6)
1− α β τ

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Eaux Usées & Déchets Solides

Bilan substrat sur ME

ME
Q Se QT S 0

α β QT S

Q Q
Q Se + α β Q T S = Q T S0 (4) Q Se + α β S= S0
1 − αβ 1 − αβ

S0 = Se − (Se −S) α β (7)

(S0 − S) = (Se −S) (1 − αβ ) (8)

Bilan substrat sur le bassin d’aération

[Sortie] = [Entrée] + [dégradation]


Q T S = Q T S0 + rs V
Se − S
Q
S=
Q
[Se − (Se − S)αβ] + rs V rs = − (9)
1 − αβ 1 − αβ τ

Concentration d’équilibre en substra « S »


Bilan matières biomasse Relation (6) :
1− β X
rx = µ obs X =
1− α β τ 1− β 1 S
= µ0 − k2
S 1− αβ τ S + Ks
Modèle cinétique : rx = µ 0 X − k2 X
S + Ks

k 2 (1 − αβ)τ + (1 − β)
S= Ks (10)
(µ 0 − k 2 )(1 − αβ) τ − (1 − β)

La relation (10) montre que la concentration d'équilibre en substrat est


exprimée en fonction :
Ö Des constantes cinétiques (µ0, Ks, k2…).
Ö Du temps de séjour moyen apparent (τ =V/Q).
Ö Du taux de séparation dans le clarificateur (α).
Ö Du taux de recyclage (β)

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Eaux Usées & Déchets Solides

On peut donc contrôler la concentration de l'effluent traité, autrement dit le


rendement épuratoire de l'installation, en agissant sur le taux de recyclage.
Le taux de recyclage permet en effet de contrôler le temps de contact réel
entre le substrat et la biomasse, la concentration en substrat à l'entrée du
bassin S0 ainsi que la concentration de biomasse dans le bassin et, par
conséquent, la charge massique appliquée et le paramètre α.

350
300 β=0

250 β = 0.5
β = 0.9
S [mg/l]

200

150

100

50

0
0 5 10 15 20
τ [heures]

Simulation de la concentration S dans l'eau traitée pour différents taux de recyclage


(µ0 = 0.25 h-1 ; k2 = 0.02 h-1 ; Ks = 80 mg/l ; Se = 300 mg/l ; α = 0.3 ; y = 0.5)

Concentration d’équilibre en biomasse dans le bassin d ’aération « X »

En négligeant l'énergie de la maintenance et le relargage de substrat par lyse


cellulaire en phase de déclin, on peut admettre la proportionnalité entre le
substrat dégradé et la biomasse édifiée avec:
1 1⎡ S ⎤
rs = − rx = − ⎢µ 0 X − k 2 X⎥
y y ⎣ S + Ks ⎦
Se − S
(9) rs = −
τ

Se − S 1⎡ S ⎤
− = − ⎢µ 0 − k2 ⎥ X
τ y ⎣ S + KS ⎦

y(Se − S)
X=
⎡ S ⎤ (11)
τ ⎢µ 0 − k2 ⎥
⎣ S + Ks ⎦

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Eaux Usées & Déchets Solides

4000

3500
β = 0.95
3000

2500
X (mg/l)

2000

1500

1000
β = 0.8
500
β = 0.5
0
0 5 10 15 20 25 30

τ (heures)

Simulation de la concentration d'équilibre en biomasse dans le bassin d'aération pour


différentes valeur du taux de recyclage.
(µ0 = 0.25 h-1 ; k2 = 0.02 h-1 ; Ks = 80 mg/l ; Se = 400 mg/l ; α = 0.3 ; y = 0.6)

18000
16000 τ=4h
14000
12000
X (mg/l)

10000
8000
6000
4000
2000
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.1

Taux de recyclage β

Simulation de l’effet du recyclage sur la concentration d’équilibre en biomasse


µ0 = 0.25 h-1 ; k2 = 0.02 h-1 ; Ks = 80 mg/l ; Se = 400 mg/l ; α = 0.3 ; y = 0.6

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Eaux Usées & Déchets Solides

Age des boues « τb »

τb est donné par le rapport entre la quantité de biomasse en cours d'aération


par le débit massique des boues purgées :
VX
τb =
(1 − β) α Q T X b
Q
QT =
1 − αβ
X (1 − α β)
Xb = τb = τ (11)
α (1 − β)
V 1
τ= µ obs =
Q τb
1− β X
(6) rx = µ obs X =
1− α β τ

1
Taux réel de croissance : µ= + k2
τb

Taux maximal de croissance : µ max = µ 0


1
Age de boues limite minimal : τ b lim = (seuil de lessivage)
µ0 − k 2
Rendement de dépollution %

100

80

60

40

20

0
0 50 100 150 200
τb (heures)

Simulation de l’évolution du rendement en fonction de l’âge des boues


µ0 = 0.25 h-1 ; k2 = 0.02 h-1 ; Ks = 80 mg/l ; Se = 400 mg/l ; α = 0.3 ; y = 0.6 ; β = 0.9

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Eaux Usées & Déchets Solides

Production de boues
1− β
Débit volumique de boues : Q b = (1 − β) α Q T = αQ
1− αβ
1− β 1− β
Débit massique de boues : M b = Q b X b = α Q Xb = QX
1− α β 1 − αβ

Besoins en oxygène

M O 2 = a 0 Q (Se − S) + b X V + δ c Q C N

a0 : Taux de consommation théorique d’O2 pour dégrader un unité de masse


de substrat en g O2 / g DBO5
b : Taux de consommation d ’O2 pour la respiration endogène en g O2/ g de
boues / unité de temps
c : Taux de consommation d’O2 pour la nitrification en g O2 / g d’azote
δ : Taux de nitrification (fonction de Cm et τb)

CN : Concentration en azote de l’eau à traiter

Cas de bassin partiellement mélangé


Les bassins d’aération industriels sont rarement homogènes. Leur tailles
importantes, leurs conception et les conditions de leur mélange sont telles
qu’une hétérogénéité spatiale des concentrations en substrat et biomasse est
souvent prévisible. Les causes de cette hétérogénéité son multiple. Parmi les
cause possibles on peut citer :
• Localisation de la biomasse à une interface (biomasse fixée sur un
support)
• Localisation de l’aération
• Conception du bassin (sa forme et/ou le mode de son alimentation et
reprise des effluents)

Dans le cas de mélange partiel, il est nécessaire, pour décrire le


fonctionnement du réacteur biologique, de combiner :
• Un modèle hydraulique
• Un modèle cinétique

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Eaux Usées & Déchets Solides

Procédés aérobies à biomasse


Fixée

Filtre bactérien & Biofiltre

Principe du film biologique


L'observation expérimentale a montré qu'un solide mis en contact avec une
eau usée chargée se recouvre plus ou moins rapidement d'un dépôt adhérent
de couleur brune.
L'examen microscopique de ce dépôt fait apparaître un conglomérat de divers
micro-organismes enfermés dans une masse gélatineuse d'où sa désignation
par: "film biologique" ou "Biofilm".

L'épaisseur atteinte par le film biologique dépend des conditions d'écoulement


à sa surface.
Elle atteint couramment plusieurs millimètres dans les zones calmes.
Elle peut atteindre des dimensions de l'ordre du centimètre dans les recoins
permettant un bon ancrage au support.
Le film biologique, très hydrophile, retient une pellicule d'eau plus ou moins
épaisse selon les conditions d'alimentation à sa surface

37/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Alimentation Liquide

Zone aérobie
Zone anaérobie

Circulation d’air
S
O2
O2

CO2 CO2

Support Film Film


Biologique Liquide

L'oxygène transféré est généralement épuisé à la traversée des couches les


plus superficielles du film biologique d'où le passage en anaérobiose des
zones profondes

9
Concentration en oxygène [mg/L]

film liquide film biologique


8
7
6 20 ppm de glucose
5
4
3
2
500 ppm de glucose
1
0
150 100 50 0 50 100 150 200 250

Distance [µ]

Concentrations en oxygène au voisinage et à l'interface d'un film biologique pour deux


concentrations différentes en substrat.

38/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Deux générations de procédés d'épuration utilisant le principe de la fixation


de la biomasse sur un support inerte ont été développées:

1ere génération : Elle comprend les procédé de lits (ou filtres) bactériens et
les disques biologiques (ou biodisques).

2eme génération : Elle concerne les nouveaux procédés en cours de


développement. Se sont principalement les filtres immergés,
les réacteurs à lit fluidisé ou turbulent et les réacteurs
triphasiques à lit fluidisé à l'air et à l'eau.

Procédé du filtre biologique (filtre ou lit bactérien)

A - Description
On fait ruisseler l'eau à traiter, préalablement décantée, sur un garnissage
poreux ou caverneux, accumulé sur une hauteur suffisante
Le garnissage servira de support à la biomasse épuratrice.
Cette biomasse comprend généralement des bactéries hétérotrophes
proches de la surface du biofilm et des bactéries autotrophes près du support.
Dans les couches supérieures on note souvent la présence de champignons
et, en surface, la présence d'algues.
La microfaune prédatrice est généralement abondante.

L'aération des lits bactériens est assurée par la circulation d'air provoquée par
le tirage naturel.
On prévoit dans certains cas une ventilation forcée.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Système de distribution de l’eau


à la surface du filtre

Ventilation naturelle
Garnissage

Sortie filtre
Conduite
d’alimentation

Représentation schématique d’un filtre bactérien classique

40/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Afin d'exploiter entièrement le lit bactérien, il est nécessaire de réaliser la


meilleure répartition de l'eau à travers sa surface.

On utilise pour cela soit des répartiteurs fixes soit des répartiteurs mobiles.

Ces derniers sont les plus efficaces puisqu'ils permettent l'arrosage en pluie
ce qui représente une pré-aération de l'eau usée.

Le garnissage doit présenter une aire spécifique importante. Il est donc


intéressant de choisir des matériaux de faibles dimensions, cependant, la
porosité doit être suffisante pour permettre le passage de l'eau et de l'air.

La masse volumique du garnissage intervient également dans la conception


du lit ainsi que la résistance à l'écrasement qui conditionne la hauteur du
filtre.

Les matériaux utilisés, comme garnissage, sont très diversifiés.

Matériaux utilisés comme garnissage dans les filtres bactériens


Poids Surface
Désignation %
Nature Forme et Dimensions Spécifique Spécifique
vide
kg/m3 m2/m3

Ø 75 - 125 mm 1350 40 – 50 ∼ 50
Scorie
Ø 30 - 50 mm 1350 90 – 105 ∼ 50
Traditionnels

Pierrailles calibré 1" 1350 140 ∼ 50


Supports

Gravier rond 2" 1350 105 ∼ 50


Granit 20 - 80 mm - 100 45
Petit granit 10 - 20 mm - 200 47
1500 -
Basalte 15 - 20 cm 40 ∼ 53
2000
Dowpac ou Surfpac clayonnage de feuilles
- 89 94
Supports Synthétiques en modules

(Dow Company) ondulées en PVC


clayonnage de feuilles de
Flocor E (ICI) 36.8 88.5 98
PVC
Cloisonyl (Cégedur) tube cloisonné en PVC 80 225 94
Koroseal (Goodrich) clayonnage en PVC 56 131 97
Celbouw (Procel) clayonnage en PVC
- 200 98
(nids d'abeille)
feuilles ondulées à enrouler 94 -
Hydropak (Hoechst) - 200
(Ø rouleau 1.5 m) 98
Bioprofil (VKW) feuilles profilées de PVC - 190 95
Babcock AG feuilles profilées en PVC - 120 - 190 -
Surfpac «normal» clayonnage de feuilles 64 82 94
Surfpac crinkleclose» ondulées en polystyrène 48 187 94

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Eaux Usées & Déchets Solides

Matériaux utilisés comme garnissage dans les filtres bactériens

POIDS SURFACE
DESIGNATION N ATURE FORME ET
SPECIFIQUE SPECIFIQUE % VIDE
DIMENSIONS
kg/m 3 m 2/m3
Flexirings (Koch Eng. Ø 1.5" : 133
anneaux de polypropylène - -
Co.) Ø 3.5" : 100
Supports Synthétiques en vrac

sphères de polyéthylène,Ø38
Euromatic DK 85 108 31
mm
anneaux à clayonnage
Biopac (Hydronyl 75 (type 90)
interne en polypropylène - 93
Ltd) 124 (type 50)
Ø 90 L 90 mm
Aéro-block terre cuite vitrifiée 1120 70 53
Ewall-porit Ing. E. anneau en PVC
60 120 93.3
Walloschke Ø 45 L 40 - 50 mm
anneaux en polyéthylène à
Filtrepac
clayonnage interne 64 120 et 190 93
(Mass Transfer Ltd)
Ø 50 L 20 mm
anneaux avec ondulations
Flocor RC (ICI) périphériques en PVC 70 330 95
Ø 35 L 25 mm

Support synthétique en vrac


EcoPak-CTM EcoPak-N

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Eaux Usées & Déchets Solides

B - Schémas de mise en oeuvre


L'eau usée, qui percole à travers le filtre, a un temps de séjour, au contact de
la biomasse, beaucoup plus court que dans un bassin d'aération.
Pour augmenter l'efficacité du filtre, on doit augmenter ce temps de contact en
prévoyant le recyclage de l'eau, après son premier passage dans le filtre.
Si on procède au recyclage d'un débit QR le taux de recyclage est :
Q + QR Q
r= = 1+ R (r = 1 à 5)
Q Q

Différents schémas opératoires peuvent être envisagés pour la réalisation de


ce recyclage. Parmi ces schémas on peut citer :

Schéma 1 - Recyclage dans le décanteur primaire Schéma 2 - Recyclage de l’eau clarifiée dans le décanteur primaire

Filtre
Filtre

DI DI

Recyclage
Clarificateur
Clarificateur
Recyclage

Schéma 3 - Recyclage de l’eau et des boues, extraites au fond du Schéma 1 - Recyclage directe de la sortie à l’entrée du filtre
clarificateur, dans le décanteur primaire

Filtre Filtre

DI DI
Recyclage
Boues
mixte
Clarificateur Clarificateur

Recyclage

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Eaux Usées & Déchets Solides

Remarques :
T Pour assurer le bon fonctionnement du filtre, en évitant son colmatage,
le décanteur primaire doit permettre une séparation aussi poussé que
possible de la pollution particulaire. Le déshuilage doit également être
très correct pour éviter la désactivation du biofilm par un revêtement
d'hydrocarbures.

T Etant donné que les boues entraînées par l'effluent traité sont sous
forme de plaques, elles sont facilement séparables. On peut donc
appliquer au clarificateur des vitesses de passage assez élevées (≈
2.5 m/h).

T Le recyclage du mélange d'eau et de boue dans le décanteur primaire


améliore le fonctionnement de ce dernier ainsi qu'un premier contact
de l'eau brute avec la biomasse ce qui améliore la qualité de l'eau
entrant dans le filtre.

C - Régime de fonctionnement
La charge de fonctionnement d'un filtre bactérien est caractérisée par deux
paramètres:
• La charge hydraulique Ch : C'est la vitesse d'écoulement en fût vide,
exprimée en m3/m2/j ou m/j.
Q + QR
Ch =
A
• La charge volumique Cv : C'est le flux de pollution rapporté au volume
du garnissage, exprimée en kgDBO5/m3/j.

Q Se
CV =
V

avec : Q le débit à traiter (m3/j)


QR le débit recyclé (m3/j)
Se Concentration de l'effluent brut (kgDBO5/m3)
V Volume utile total du filtre (m3)
A Section droite du filtre (m2)

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Eaux Usées & Déchets Solides

c-1 Les filtres bactériens à faible charge


Cv = 0.08 ÷ 0.4 kgDBO5/m3
Ch = 1 ÷ 5 m3/m2/j

Les filtres à faible charge peuvent, à la limite, représenter une solution


acceptable pour les petites installations.

Cependant, on tend de plus en plus à abandonner ce type de filtres qui


présente les inconvénients :
• de s'encrasser très vite,
• de mal s'adapter aux variations de débit
• s'avère peu économique comparativement à d'autres procédés plus
récents.

c-2 Les filtres bactériens à forte charge

Cv = 0.4 ÷ 4.8 kgDBO5/m3


Ch = 4.5 ÷ 30 m3/m2/j

On élimine de façon continue la substance cellulaire inutile en mettant à profit


l'effet de chasse qui résulte de l'application d'une charge hydraulique
importante.
On cherche ainsi à limiter l'épaisseur du biofilm à une mince couche active
suffisamment alimentée en oxygène.

Le rendement de dépollution du filtre sera dans ces conditions peu influencé


par la charge hydraulique à condition qu'elle reste en dessous du seuil de
lessivage.
Ce rendement est par contre fortement influencé par la hauteur du filtre et par
le taux de recyclage appliqué.

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Eaux Usées & Déchets Solides

c-2 Les filtres bactériens à très forte charge à garnissage


plastique
Cv = 5 ÷ 10 kgDBO5/m3
Ch = 25 ÷ 30 m3/m2/j
Les matériaux de remplissage classique (roches, pierrailles, scories…) ont
une porosité voisine de 0.5 ce qui, compte tenu de la présence du biofilm à
raison de 0.35 m3/m3 de garnissage, limite à 0.15 la fraction de volume
réservée à la circulation de l'air. Ainsi se trouve imposée une limite à la
croissance de la biomasse pour l'adaptation à des charges de
fonctionnement plus élevées.
Pour cette raison, les matériaux plastiques ont été introduits puisqu'ils
présentent une porosité plus importante pour une aire spécifique égale ou
supérieure. La légèreté de ces matériaux permet de mettre en œuvre des
tours allant jusqu’à 12 m de hauteur.
Grâce à ces matériaux on a pu atteindre des charges hydrauliques et
volumiques très élevées ce qui a permis d'utiliser les filtres bactériens pour le
traitement d’effluents industriels assez chargés.

Circulation de l ’eau dans le filtre très rapide Recyclage intensif

D - Modélisation et calcul des installations


On considérant le filtre comme une boite noire avec une entrée à la
concentration S0 et une sortie à la concentration S
Q
Se

On recherche des corrélations entre S et


Qr S0 faisant intervenir un certain nombre de
S variables opératoires tel que les
dimensions du filtre ou sa charge de
fonctionnement.

Q+Qr
S
Q
S

Dans cette approche, on considère que le filtre fonctionne en régime


permanent

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Eaux Usées & Déchets Solides

Modèle d’ECKENFELDER
Hypothèse :
Les filtres bactériens sont des réacteurs hétérogènes.
La cause d'hétérogénéité qui a le plus d'influence sur le rendement du filtre
est le développement plus important de la biomasse à son sommet, où la
concentration de substrat dans l'effluent est la plus importante.

Le temps de séjour moyen τ dans le filtre est exprimé en fonction de la


hauteur du filtre H et de la charge hydraulique Ch :

H
τ=C
C nh
Constantes caractéristiques du
filtre

Gradient de concentration en biomasse dans le filtre (Concentration maximale


au sommet et minimale au fond)

1
C est fonction de H C = C te q
H

H1− q
τ = C te
C nh

Eckenfelder utilise, pour l'expression de la vitesse de dépollution, l’expression


suivante en posant p = 1
P
⎛S⎞ S2
rs = − k S ⎜⎜ ⎟⎟ = − k
⎝ S0 ⎠ S0

En supposant un écoulement piston, l’intégration de cette expression conduit


à la relation suivante :
S τ
1 k S 1 S 1
∫S 2
ds = − ∫0 S0 dt =
S0 1 + k τ S0
=
H1−q
S0 1 + k n
te H
1− q Ch
τ=C
C nh

Dans le cas d’un filtre avec S 1


Q+Q
=
recyclage de taux r, ⎛⎜ r = Q r ⎞⎟ S0 H1−q
⎝ ⎠ 1 + rk
C nh

E. U. Urbaine : n = 0.5 q = 0.67 k = 5.55

47/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Rendement d’un filtre en fonction de la charge hydraulique pour


différents H

0.16 r=2

0.12 H = 1.5 m
H=2m
S/S0

0.08 H=3m
H=4m
0.04

0
0 2 4 6
Ch (m/h)

Rendement D’un filtre en fonction de la charge hydraulique pour


différents taux de recyclage

0.3
H = 2.5 m

0.2 r=1
S/S0

r=2
r=3
0.1
r=4

0
0 2 4 6
Ch (m/h)

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Procédés à biomasse fixée sur support fin


Les développements les plus récents, dans l'utilisation de la biomasse fixée,
concernent les réacteurs où la biomasse est immobilisée sur un support
granulaire en couche immergée fixe ou fluidisée.
Ce procédé, appelé biofiltration, est un procédé intensif. Il combine :
• une dégradation biologique intensive du carbone et de l’azote
(Concentration en biomasse 10 à 20 fois supérieure à celle des boues
activées)
• la filtration dans la masse permettant la rétention des matières en
suspension dont la biomasse formée (qui subit une oxydation très
avancée). La clarification des effluents n’est pas préconisée
On distingue :
• Le réacteur diphasique à biomasse fixée sur support immobilisé (RDBI):
filtre immergé en lit fixe (Biofor Degrement, Biocarbone OTV)
• Le réacteur diphasique à biomasse fixée sur support fluidisé (RDBF) :
filtre immergé en lit fluidisé (à l'eau) ou à lit granulaire flottant (Biostyr
OTV)
• Le réacteur triphasique à biomasse fixée sur support fluidisé (RTBF) :
filtre immergé en lit fluidisé à l'eau et à l'air

Biofiltre BIOFOR

Eau traitée
Matériau support Sortie
eau de
lavage
Eau
Air
Air Pompe eau de lavage
Entrée
eau brute

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A - Principe de fonctionnement

Une cellule de biofiltration est constituée d ’un bassin garni d ’un matériau
filtrant de faible granulomètrie (2 à 6 mm) immergé.
Pour maintenir les conditions aérobies, un apport continu en oxygène est
nécessaire
Selon la circulation des fluides dans le réacteur, il existe deux types de
biofiltres:
Les filtres à flux eau - air co-courent ascendant
Les filtres à flux eau - air contre-courent

Les rendements des filtres co-courent ascendant sont meilleurs.

B - Performances

Les biofiltres se distinguent par leur fiabilité, en particulier la stabilité de leur


rendement d’élimination des MES.
CMES des eaux traitées = 10 à 15 mg/l (équivalent à BA + Filtration)

Elimination de la DBO5 Peut atteindre 95%


Elimination de la DCO Peut atteindre 90%
Elimination de la MES En moyenne 80%

Ces rendements sont obtenus avec des charges de fonctionnement élevées :


de l ’ordre de 7 à 10 kg DCO/m3/j

La nitrification est assurée à 80 - 90% jusqu’à une charge pouvant atteindre 2


kg NH4/m3/j à la température de 20°C.
Lorsqu’une source de carbone est asuurée, la dénitrification est totale pour
des charges pouvant atteindre 2 kg NO3/m3/j.

Des installations comprenant trois étages de biofiltration : élimination du


carbone - nitrification - dénitrification sont mis en œuvre pour atteindre une
eau épurée de très bonne qualité (niveau tertiaire)

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C - Avantages - Inconvénients
Avantages en exploitation : Inconvénients en exploitation
•Hautes performances épuratoire •Colmatage (lavage cyclique du filtre
à lit fixe: 1 à 2 fois/j) - Ce problème
•Hautes charges de fonctionnement :
est moins important pour les filtres à
Installations compactes - temps de
lit mobile
séjour de l ’ordre de 30 à 40 minutes
•Entretien fréquent (semblable à une
•Montée rapide en régime (même
station de BA moyenne charge)
après un arrêt prolongé)
•Procédé intensif nécessitant une
•Insensibilité aux variations de
surveillance attentivepar un
charges (bonne fiabilité)
personnel qualifié
•Absence de clarification (pas de
•Coût énergétique élevé : 1 à 1.4
problèmes liés à la décantabilité des
kWh/kg de DCO éliminée
boues)
•Coût d ’investissement élevé (20 à
30% de plus que BA)

Comparaison des procédés à biomasse fixée

Filtre Bactérien Biofiltre


Capacité (Eqh) 500 à 2000 > 10 000
3
Charge volumique kgDCO/m /j 0.7 à 5 7 à 10
Rendement : DBO5 30% à 70% * 90%
MES 90%
Azote total 30% à 50% 90% **
Adaptation à la variation des
Moyenne Bonne
charges hyd. et bio.
Fiabilité Bonne Bonne
Limitation des bruits et des odeurs Bonne Bonne
Pas de risque si lavages fréquents
Colmatage Sauf très faible charge
ou lit mobile
Clarification Nécessaire Inutile
Surface de sol nécessaire Moyenne faible
Consommation d’énergie Faible Elevée
Maintenance électromécanique
Entretien Simple et régulier
fréquente
Coût d’investissement Élevé (inférieur à celui des BA) Elevé (supérieur à celui des BA)
Coûts d’exploitation Faibles Elevés
* Filtre à forte charge
** NH4 (avec étage de nitrification)

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Oxygénation des boues


activées

Introduction
Les installations de boues activées exigent un apport d’oxygène afin de
satisfaire aux besoins de la culture biologique responsable de la dégradation
de la pollution organique.
Les systèmes d’aération utilisés assurent :
• L ’apport d ’oxygène suffisant pour la croissance et la maintenance de
la biomasse
• Les conditions de mélange permettant de maintenir la biomasse en
suspension et de faciliter le transfert de matières (substrat, oxygène,…)

Le transport de l’oxygène dans l’eau jusqu’aux sites respiratoires des micro-


organismes est réalisé par diffusion.
Pour assurer un gradient de concentration suffisant, une concentration en
oxygène dissous supérieure à Ccritique (= 0.1 mg/l) est maintenue dans le
bassin d ’aération.
En pratique, la concentration en oxygène dissous dans les bassins d ’aération
est comprise entre 0.5 et 2 mg/l

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Les systèmes d’aération
Deux types de systèmes d’aération :
1 - Aération de surface
2 - Aération de volume

Aérateurs de surface
Aérateurs à turbine O2

O2 O2

Turbines lentes :
Constituées de pales fixées sus un plateau. les pales sont immergées de
quelques cm dans l’eau.
VP = π N D = 4 à 6 m/s
Diamètre de la turbine
Vitesse de rotation

Turbines rapides :
Constitués d ’une hélice placée dans une cheminée.

Vitesse de rotation : ϖ = 750 à 1500 tours/mn

Turbine lente Turbine rapide

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Aérateur à brosse :

Aérateurs à axe horizontal et à vitesse réduite (50 à 100 t/mn)


L’axe porte des pales immergée qui en tournant poussent l’eau en le projetant
dans l ’air (provoquent un déplacement horizontal de l ’eau en plus de
l ’aération)
Ces aérateurs équipent généralement des chenaux d’oxydation

Autres aérateurs de surface :

Aérateur à jet d’eau


Aérateur à jet d’eau et d’air

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Aérateurs de volume
Diffuseurs de bulles :
Introduction de l’air surpressé au fond des bassins pour produire des bulles qui
traversent ensuite la masse liquide en ascension libre.
Systèmes à moyennes bulles :
Des bulles de diamètres dB = 4 à 6 mm sont générées par des lames
vibrantes, clapets vibrants, des tubes perforés ou des cannes d’aération.

Systèmes à fines bulles :


Des bulles de diamètres dB < 3 mm sont générées par corps poreux en
céramiques, en résine, en mousse plastique sous forme de disques, de tubes
ou de dômes.
Des systèmes de diffusion à fines bulles de plus en plus fiables et
économiques sont actuellement disponibles.
L’aération à fines bulles est caractérisée par sa grande efficacité et ses
performances énergétiques. Les systèmes à fines bulles sont énergétiquement
deux fois plus efficaces que les systèmes d’aération de surface.

Diffuseurs à fine bulles

Dôme poreux Diffuseur à membrane

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Grandeurs caractéristiques des systèmes


d’aération
Les grandeurs caractéristiques des systèmes d ’aération sont :
• La capacité d’oxygénation CO
• La puissance absorbée ou fournie par l’aérateur
• L’apport spécifique nominal et brut (ASN, ASB)
• Le rendement de transfert
Ces grandeurs sont déterminées dans les conditions standards :
– eau propre
– concentration nulle en oxygène dissous
– température 10°C
– pression atmosphérique

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Le transfert d ’oxygène de la phase gaz à la phase liquide est effectué par
diffusion

Quantité transférée Coeff. de Surface Potentiel


=
/ unité de temps transfert * d’échange * d ’échange

La résistance au transfert est situé du côté du film liquide

Coefficient de transfert : kL
Potentiel d ’échange ∆C = (C* - CL)
C* : Concentration en oxygène dissous en équilibre de saturation vis-à-vis de
l’air d’aération
CL : Concentration en oxygène dissous dans la phase liquide
Quantité d’O2 transféré Surface d ’échange
q
= k L S (C * − C L )
t
S q
a : Aire interfaciale a= = k L a (C * − C L ) V
V t

kLa : Facteur de transfert [T-1] (Déterminé expérimentalement)


Détermination expérimentale du kLa :

• Le bassin expérimental, équipé du système d’aération étudié, est rempli


d’eau propre
• Le système d’aération est mis en route (jusqu’à stabilisation du régime hydraulique)
• Lorsque le régime hydraulique est établi, désoxygénation de l’eau par la
dissolution d’un excès de sulfite de sodium (Na2SO3) en présence d’ions
cobalt (CO++) comme catalyseur
1 ++
Na 2SO 3 + O 2 ⎯CO⎯⎯→ NaSO 4
2
Dose nécessaire :
Na2SO3 100 à 200 mg/l
CO++ 1 à 2 mg/l

• Suivi de l’évolution de la concentration en O2 dissous en fonction du temps


Quand le sulfite a été complètement oxydé, la concentration en O2 augmente
pour tendre vers C*

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CL

C*

Temps

= k L a (C ∗ − C L )
dC L
dt
d (C∗ − C L )
CL t ( C∗ − C L ) t

∫ ∫
dC L
C0
(C − C L ) = 0 k L a dt

− ∫
( C∗ − C 0 )

(C∗ − C L ) = 0 k L a dt

[ ] [ ]
Ln C ∗ − C L = Ln C ∗ − C 0 − k L a t

100

10 kLa = 0.2 min-1


C* = 10.4 mg/l
C* - CL

0.1

0.01

0.001
0 10 20 30 40
Temps (mn)

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Eaux Usées & Déchets Solides
Capacité d’oxygénation

Dans les conditions standards, la capacité d’oxygénation est déterminée par :


CO = k L a C ∗ V

kg O2/h h-1 kg/m3 m3

CO représente la quantité d ’oxygène apportée par le système

Puissance
Deux sortes de puissance :
Puissance nette fournie à la masse liquide (P
Pn). (puissance mesurée sur l’arbre
d’une turbine par exemple)

Puissance absorbée par le système d ’aération (P Pb). (puissance mesurée aux


bornes du moteur) - Pb représente la dépense réelle d ’énergie

Apport spécifique
C’est la quantité d ’oxygène dissous dans l ’eau par kWh consommé
CO
Apport spécifique brut : ASB =
Pb
CO
Apport spécifique net : ASN =
Pn

Performances des aérateurs ASB ASB


Aérateurs de

Aérateur à turbine
Turbine lente 1.2 - 1.9 1.5
surface

Turbine rapide 0.8 - 1.2 1

Aérateur à brosse 1.3 - 1.9 1.55


Aérateurs de

Diffuseur de bulle
volume

Moyennes bulles 0.8 - 1.3 1.05


Fines bulles 1.3 - 1.9 1.6
2 - 3.5

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Eaux Usées & Déchets Solides
Rendement d’oxygénation
Représente le pourcentage de l’O2 effectivement dissous dans l ’eau par
rapport à l’oxygène insufflé par les systèmes d’aération à bulles
CO
η% =
QG ρG a %
% d’O2 dans le gaz d’aération
Masse volumique du gaz d’aération
Débit de gaz d’aération

Influence de la qualité de l’eau sur les performances des


systèmes d ’aération
Les systèmes d ’aération sont appelés à fournir en continu la quantité QO2
nécessaire à la dégradation de la pollution organique et éventuellement à la
nitrification de l’azote et la stabilisation des boues.
Ces systèmes sont appelés à transférer cette quantité d ’O2 dans les
conditions réelles : eau usée, température ambiante, ...

Le système d’aération est caractérisé par un kLa, une CO et un ASB


déterminés dans les conditions standards. Soit :
Q O = α k L a (β C ∗ − C L ) V
2

α ; Coefficient qui tient compte de l ’effet de la qualité de l’eau sur le facteur de


transfert k a conditions réelles
α= L
k L a conditions standard
Ce coefficient est variable avec le type de système d’aération
Aération à fines bulles : α = 0.7 à 0.75
Aération à moyennes bulles : α = 0.8 à 0.85
Aération de surface : α = 0.9 à 1
β ; Coefficient qui tient compte de l’effet de la qualité de l’eau sur la
concentration de saturation C*
C ∗ conditions réelles
β=
C ∗ conditions standard
β est fonction de la salinité totale, de la température, de la pression atm., de la
hauteur de l ’eau dans le bassin d ’aération, ...

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Eaux Usées & Déchets Solides

Traitement des boues


résiduaires

Aspects quantitatif et qualitatif


La presque totalité des procédés d'épuration des eaux, qu'ils soient
biologiques ou physico-chimiques, conduisent à la concentration de la
pollution sous la forme d'une suspension aqueuse: boue résiduaire.

La gestion des boues résiduaires constitue donc une des principales étapes
dans la lutte contre la pollution.
Le traitement des boues résiduaires a également une grande importance
économique en représentant 20% à 60% du coût total d'une installation de
traitement des eaux et cela tant en investissement qu'en exploitation

Production de boues dans une STEP urbaine

Dans une station d'épuration urbaine conventionnelle on a deux sources de


production de boues résiduaires:
• la décantation primaire
• la clarification

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Eaux Usées & Déchets Solides

DP
Procédé BA BA
DS

Boues Primaire Recyclage de boues

Boues Secondaires

Boues fraîche

Procédé FB
Filtre

Recyclage

Boues Secondaire
Boues fraîche

Boues primaires
Ce sont les boues issus de la décantation primaire des eaux usées.
Ces boues sont riches en solides d'origine minérale donc peu hydrophiles
Teneur en eau des boues primaires ≤ 95% X BP ≤ 50 gMS / l

Boues secondaires
Ce sont les boues issus de la clarification des effluents traités.
Un traitement biologique fonctionnant correctement conduit à la
transformation d'une partie des matières organiques contenues dans les eaux
usées en un résidus solide (flocs ou plaques de biomasse).
Ce résidu solide est séparé dans un décanteur (clarificateur) d'où il est extrait
sous forme de boues dites secondaires.
Teneur en eau des boues secondaire = 99.2% à 98.5% X BS = 8 ÷ 15 gMS / l

Boues fraîches

Le mélange de boues primaires et secondaires constitue ce qu'on convient


d'appeler les boues fraîches

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Eaux Usées & Déchets Solides

Teneur en eau des boues fraîches = 99.5% à 97%


`Fraction organique des MS = 65% à 75%

Quantités de boues produites


Quantité de boue obtenue dans une installation d'épuration d'eau usée urbaine
(Valeurs indicatives)
Quantité de boues
Teneur en MS Teneur en eau
produites
% %
g/hab/j
Décantation + Filtre bactérien
à forte charge
• boues secondaires 5 95 0.4
• boues fraîches 5.5 94.5 1.48
Décantation + boues activées
Réseau séparatif
• boues secondaires 0.2 à 0.7 99.8 à 99.3 15.5 à 4.53
• boues fraîches 4.5 95.5 1.87
Réseau unitaire
• boues secondaires 0.2 à 0.7 99.8 à 99.3 20.25 à 5.68
• boues fraîches 4.5 95.5 2.12

Composition des boues


La composition des boues est extrêmement variable selon leurs origines.
On peut considérer, à titre indicatif, les compositions suivantes
Boues primaires
d'une façon générale, les boues primaires sont plus riches en solides que les
boues secondaires
La phase solide dans ces boues est généralement composée de :
) particules minérales
) graisses et hydrocarbures lourds
) fibres de cellulose provenant des déchets de papier
) débris végétaux et animaux

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Eaux Usées & Déchets Solides

Boues secondaires

La phase solide dans les boues secondaires est constituée de conglomérats


contenant :
) des micro-organismes vivants et morts
) des débris de micro-organismes lysés (enveloppes bactériennes en
particulier). La proportion de ces débris augmente avec l'âge des boues
) des colloïdes organiques piégés dans le floc bactérien. leur proportion
augmente quand l'âge des boues diminue
) des particules organiques plus ou moins biodégradables
) de très fines particules minérales ayant échappé à la décantation
primaire.

Boues fraîches
Les boues fraîches ont une composition intermédiaire qui dépend des
proportions du mélange.
L'analyse élémentaire d'une boue fraîche, issu d'un traitement biologique d'un
effluent urbain, a montré que :
• La fraction organique de ces boues (> 70 % des MS) est composée à
plus de 50% de carbone.
• Les autres constituants principaux sont l'oxygène, l'hydrogène et
l'azote.
• Elle contient également du phosphore et du soufre en faibles quantités.
Les boues fraîches sont encore riches en matières organiques et en micro-
organismes vivants ce qui représente un potentiel de fermentation important et
nécessite un traitement spécifique de stabilisation.
Les analyses microbiologiques montrent que les boues renferment des
germes pathogènes encore actifs et des œufs de parasites ce qui présente un
risque sanitaire.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Structure des boues


L'une des principales étapes de traitement des boues est la réduction de leur
volume par l'élimination des excès d'eau qu'elle contiennent et leur
transformation en un résidu solide facile à stocker et à transporter
L'aptitude plus ou moins grande à la déshydratation d'une boue est liée à sa
structure dans la mesure où les particules solides qu'elle contient sont plus ou
moins hydrophiles
Le constituant majeur des boues est évidemment l'eau.
On peut distinguer trois types d'eau dans une boues :
• L’eau de constitution
• L’eau de rétention
• L’eau de dilution

Eau de constitution
S Eau intracellulaire des organismes vivants ou morts
S Eau chimiquement liée aux matières organiques (les protéines en
particulier) par des liaisons hydrogène

L'eau de constitution représente de 50 à 150% du poids de la matière sèche


soit moins de 5% de l'eau totale de la boue
Eau de rétention
Correspond aux molécules d'eau libres voisines de la couche d'eau de
constitution avec laquelle elles sont faiblement liées
Cette eau se trouve piégée à l'intérieur de la structure du floc et maintenue en
place par l'eau de constitution.
L'eau de rétention représente plus de 90% de l'eau totale des boues

Eau de dilution
C'est l'eau libre qui s'élimine spontanément lorsque les boues sont mises à
décanter. Pendant cette décantation, les flocs de boues tombent au fond
jusqu'à constituer un empilement appelé boue épaissie.
La boue épaissie ne contient plus que l'eau de rétention et l'eau de
constitution.
Si on soumet cette boue épaissie à des contraintes mécaniques ou
thermiques, on peut provoquer la rupture des liaisons plus ou moins facilement
et libérer l'eau contenue dans ces boues.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Méthodes de Traitement des boues


• l'épaississement gravitaire ou par voie mécanique (centrifugation par
exemple) qui permet d'éliminer l'eau de dilution réduisant ainsi de façon
sensible le volume des boues,
• la stabilisation biologique ou chimique qui permet soit d'éliminer les excès
de matières organiques biodégradables susceptibles de fermenter, soit de
freiner l'évolution biologique des boues,
• l'hygiénisation qui consiste à réduire les risques sanitaires liés à la
présence de germes pathogènes. Cette opération peut être réalisée de
façon satisfaisante lors de la stabilisation des boues. Elle peut aussi faire
l'objet d'un traitement spécifique,
• la déshydratation qui a pour objet de transformer les boues épaissies et
stabilisées en un résidus solide pelletable. Elle peut être réalisée par voie
naturelle (séchage à l'air libre) ou par voie mécanique après un
conditionnement chimique ou thermique adéquat.
• L'élimination finale des boues déshydratées si possible en les valorisant.
La valorisation peut nécessiter la mise en oeuvre de traitements
complémentaires afin d'atteindre la qualité requise pour un usage
déterminé des boues.

Epaississement des boues


A - Principe
On a recours à l'épaississement chaque fois que la teneur en eau de la boue
est élevée (95% et plus).
Ce traitement a pour objet l'élimination de l'eau libre qui représente un faible
pourcentage de l'eau totale de la boue.
Il permet une réduction de l'humidité des boues de quelques pour-cent mais la
réduction de leur volume est sensible.
L'épaississement se ramène à une décantation statique dans laquelle la
boues séparée réside longtemps au fond et subit un tassement.
L'eau libre est recueillie à la surface de l'ouvrage par surverse et recyclée en
tête de station.

Etant donné la nature et la concentration des boues, celle-ci donne lieu à une
décantation freinée (décantation piston) caractérisée, lors d'un essai de
décantation statique, par l'apparition d'une interface entre le liquide clarifiée
et la suspension boueuse

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Eaux Usées & Déchets Solides

Dans un épaississeur fonctionnant en continue, on peut distinguer


principalement trois zones:

Zone de décantation libre

Zone de décantation gênée

Zone de tassement

B - Critères de dimensionnement
Le dimensionnement d'un épaississeur consiste à déterminer les
caractéristiques géométriques et fonctionnelles qu'il faut lui donner pour lui
permettre:
S d'éviter tout entraînement de boues à la surverse
S d'atteindre le degré de concentration voulu des boues épaissies

Mécanismes de décantation
Caractérisation expérimentale
complexe (décantation freinée)

h
10
Vi [m/h]

8
6
4
2
0
0 2 4 6 8 10 12
t Ci [g/l]

Fs = f(Ci)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Fs [kgMS/m2/j]

30

25

20

FSL 15

10

0
0 5 C1 10 15
Cu
Ci [g/l]

En absence de données expérimentales on peut, en première approximation,


utiliser les paramètres suivants pour le dimensionnement de l'épaississeur :

Fs Cu : concentration des boues


Type de boue
[kgMS/m2/ j] épaissies [gMS/j]

Boues primaires 100 ÷ 150 80 ÷ 100


Boues secondaires 25 ÷ 30 25 ÷ 30
Boues de filtre biologique 40 ÷ 50 70 ÷ 90
Boues fraîche 30 ÷ 50 50 ÷ 80
Boues fraîche de Filtre Bio. 50 ÷ 60 70 ÷ 90

H = Hm + Hb Hm : hauteur de la zone de décantation

Hm = 1 à 2 m H
Hb : hauteur de la couche de boue en
Hb = 2 à 3 m tassement

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Eaux Usées & Déchets Solides

La charge hydraulique superficielle ou vitesse ascensionnelle n'est pas


considérée comme un paramètre important.
Si la hauteur de l'épaississeur est suffisante elle peut atteindre 1 à 1.5
m3/m2/h.
On considère par contre que le paramètre essentiel de l'épaississement est le
temps de passage moyen des boues dans l'épaississeur τs définit comme :
Volume occupé par les boues en tassement dans l' épaissiseur
τs =
Débit d' alimentation de l' épaississeur

La qualité de l'épaississement augmente quand τs augmente.


On préconise pour τs une valeur comprise dans l'intervalle : 0.5 à 2 jours
lorsque la hauteur Hb est de 2 à 3 m

C - Epaississeur mécanisé
La cuve cylindro-conique dont la pente du radier est de 10° à 20° est équipée
d'un système de raclage de fond surmonté d'une herse qui tourne à faible
vitess
Le rôle de la herse est :
Ö faciliter le dégagement des micro-bulles de gaz piégées dans le lit de boue
et provenant d'une dénitrification ou d'un début de passage en
anaérobiose,
Ö faciliter la remonté vers le haut de l'eau libre dont le dégagement peut être
gêné par le piston de boue en décantation,

D
Surnageants

H1
Alimentation de
l’épaississeur
Boues H2
épaissies

69/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Stabilisation des boues


La stabilisation par voie biologique des boues résiduaires des stations
d'épuration reste la plus utilisée.
Elle peut être réalisée par une oxydation aérobie ou par une dégradation
anaérobie des excès de matières organiques afin d'éviter que se processus
ne se déroule dans le milieu naturel avec toutes les nuisances qu'il est
susceptible de générer.

A - Stabilisation aérobie des boues


Principe
La stabilisation aérobie des boues consiste en une oxydation prolongée dans
un réacteur continu sans recyclage de biomasse et à fort temps de séjour
Durant ce séjour prolongé dans des conditions aérobies, les micro-
organismes passent évidemment en phase de respiration endogène après
avoir épuisé toutes leurs réserves.
la proportion d'organismes vivants devient très faible

Une proportion importante des matières organiques des boues sont


transformées en CO2, stade ultime de la dégradation aérobie.
Celles qui subsistent sont en grande partie difficilement biodégradables donc
stables
En raison de la grande variabilité des boues, il est difficile de fixer le taux de
réduction des matières organiques qu'il faudra atteindre pour une stabilisation
correcte.
Un taux de réduction de 50% des matières organiques, en terme de MVS, est
souvent considéré comme suffisant

Critères de dimensionnement de la stabilisation des boues


La stabilisation vise la réduction de la teneur en matières organiques dans
les boues.
Ces matières organiques sont essentiellement :
• les particules de substrat piégés dans le floc bactérien,
• les réserves stockés dans les cellules (réserves intracellulaires)
• les constituants des cellules qui peuvent se transformer en substrat
secondaire relargué suite à la lyse des cellules.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Ces matières peuvent être en partie oxydées par un passage plus ou moins
prolongé en phase de respiration endogène

Qb
Xb Cl =2 mgO2/l
S
V XR SR
Qb
XR
SR

Xb : la concentration en MVS des boues à l'entrée du bassin de stabilisation


S : la concentration en substrat dans le liquide interstitiel des boues à traiter (DBO5)
Qb : le débit de boues à traiter
XR : la concentration en MVS des boues stabilisées
SR : la concentration en DBO5 dans le liquide interstitiel de ces boues

Bilans Matières en régime permanent

Bilan MVS : Q b X b + rx V = Q b X R
R

Qb ⎡ ⎤
Modèle d’Herbrt (X b − X R ) + ⎢µ 0 SR − k 2 ⎥ X R = 0 (1)
V ⎣ SR + K S ⎦

Bilan DBO5 :

Culture en phase de respiration endogène

Considérer dans le bilan substrat


les besoins de la croissance
(Significatifs devant les
les besoins de la maintenance
besoins de la croissance)
le relargage par lyse cellulaire

[Sortie] = [ Entrée ] + ⎡⎢ ⎤ ⎡ Utilisation pour ⎤ ⎡Relargage par ⎤


Consommation
⎥+⎢ ⎥+⎢ ⎥
⎣pour la croissance⎦ ⎣la maintenance ⎦ ⎣lyse cellulaire ⎦

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Eaux Usées & Déchets Solides

µ 0 SR k
Q bSR = Q bS − X R V − qX R V + 2 X R V
y SR + K S c

Qb ⎡µ SR k ⎤
Soit : (S − SR ) − ⎢ 0 − 2 + q⎥ X R = 0 (2)
V ⎣ y S R + K S c ⎦
Q 1
On note : D = b = (Equivalent au taux de dilution des boues activées)
V τ
⎡ SR ⎤ XR
La relation (1) donne : D = − ⎢µ 0 − k2 ⎥ (3)
⎣ SR + K S ⎦ (X b − X R )
En introduisant cette expression de D dans (2) on aura :
⎡ S R ⎤ (S − S R ) ⎡ µ 0 S R k2 ⎤
⎢ k 2 − µ 0 S + K ⎥ (X − X ) − ⎢ y S + K − c + q ⎥ = 0
⎣ R S⎦ b R ⎣ R S ⎦
Le développement de cette relation conduit à une équation du second degré
en SR dans laquelle Xb et S sont connus (Concentrations initiales) et XR est
fixé (rendement d’élimination des substances organiques des boues)

En reportant la valeur de SR dans la relation (3) on détermine le temps τ


nécessaire pour atteindre le taux de stabilisation voulu

Remarque
Culture en phase de déclin

⎡ SR ⎤ SR
rx R = ⎢µ 0 − k 2 ⎥ XR < 0 ⇒ µ0 < k 2 ⇒ rx R ≅ − k 2 X R
⎣ SR + K S ⎦ SR + K S

XR 1 ⎛ Xb ⎞
La relation (3) devient alors : D = −k 2 τ= ⎜⎜ − 1⎟⎟
(X b − X R ) k2 ⎝ XR ⎠

Ordre de grandeur : k2 = 0.01 à 0.05 h-1 (très sensible à la température)

Temps de séjour habituellement adopté : τ = 5 à 7 jours

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Eaux Usées & Déchets Solides

B - Stabilisation anaérobie des boues


Principe

La voie anaérobie de dégradation de la matière organique présente certaines


caractéristiques pouvant être considérées comme des avantages dans un
procédé de stabilisation des boues. Ces caractéristiques sont :
Faible production de biomasse Stabilisation plus poussée
Pas d’aération et production de CH4 Coût d’exploitation faible

Pour une digestion efficace, le chauffage du digesteur à la température


mésophile (Thermophile) est nécessaire.
Les besoins énergétique de chauffage sont couverts par la production de
méthane.

La digestion anaérobie des boues conduit à une meilleure hygiénisation des


boues.
les conditions qui règnent dans un digesteur sont favorable à l’inactivation
d’un grand nombre de micro-organismes pathogènes

En plus d’une stabilisation poussée, des boues traitées par voie anaérobie
sont caractérisées par :
• Une humidité plus faible (comparativement à la stabilisation aérobie)
• Une structure plus favorable à la déshydratation (meilleure filtrabilité)
grâce à une teneur plus importante en matières minérales et une
restructuration des matières organiques résiduelles.

Critères de dimensionnement

Le dimensionnement des digesteurs est basé sur :


• Une charge volumique (CV) Choisis en fonction de la nature
de la boue traitée et du degré
• Un temps de séjour (TRH) de stabilisation suhaité.

Digestion mésophile d’une boue issue d’un traitement biologique d’eaux usées
urbaines :
CV = 1.6 à 4.8 kgMVS/m3/j ( Valeur la plus fréquente = 3.2 kgMVS/m3/j )
TRH = 8 à 25 jours ( Valeur la plus fréquente = 15 j )
Réduction d’environs 50% des MVS entrantes

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Eaux Usées & Déchets Solides

Mise en œuvre de la digestion anaérobie des boues


Digestion non chauffée (Fosse de digestion type IMHOFF)
Pour de petites installations, des fosses de digestion, combinées avec le
clarificateur peuvent être employées.
Les boues décantées descendent dans la fosse de digestion faiblement
agitées. Les gaz formés ne sont pas récupérés.
La digestion non chauffée est lente, surtout en hiver. Le temps de digestion
nécessaire est important

Bassin d’aération

Clarificateur

Eau traitée

Boues digérées Digesteur

Digestion chauffée à un seul étage


L’installation comporte un seul étage de fermentation chauffé et partiellement
agité.
• La partie inférieur du digesteur, non agitée, sert de zone de pré-
épaississement des boues digérées.
• Dans la partie médiane du digesteur, chauffée et agitée, a lieu la digestion
des boues
• Dans la partie supérieure du digesteur s’accumulent les matières
flottantes (boues flottante, graisses, fibres…). Cette couche présente un
risque de bouchage du digesteur en se consolidant.
Pour permettre l’écoulement des fluides et le dégagement des gaz de
fermentation, un dispositif de brise chapeau est prévu.

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Eaux Usées & Déchets Solides

8 7
7 Vers
gazomètre

5
4

Zone de
3 digestion
9
10

1 2

1 - Pompe de recirculation de boue pour chauffage


2 - pompe de recirculation pour brise chapeau 7 - Limiteur de pression et anti-vide
3 - Chaudière 8 - Départ de gaz
4 - Echangeur 9 - Arrivée boues fraîches
5 - Vase d ’expansion 10 - Evacuation boues digérées
6 - Brise chapeau

Digestion chauffée à deux étages


Les installations de digestions comportent souvent deux étages :

1er étage : Chauffé et mélangé. Il est le siège de la digestion des boues. Il est
dimensionné pour atteindre un taux de stabilisation satisfaisant.

2er étage : Non chauffé et peu agité. Il a un volume plus faible que le premier.
Il sert essentiellement au pré-épaississement des boues digérées.
La prolongation du séjour des boues dans les conditions anaérobie
permet une stabilisation plus poussée des boues

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Eaux Usées & Déchets Solides

Brassage des digesteurs

Pompage et réinjection de la boue

Injection de biogaz sous pression

Agitation mécanique

Production de biogaz

Dans de bonnes de conditions de fonctionnement (température maintenue à


30 - 35°, alimentation régulière, brassage suffisant) la quantité de gaz
produite est estimée par la relation :

G = G max (1 − 10 − k t )

Gmax : quantité maximale de gaz pouvant être produite correspondant à un


temps de fermentation infini
k : constante ( k = 0.05 à 0.15 j-1)

La production de gaz lors de la stabilisation de boues issues du traitement


d’eaux usées urbaines est estimée à 470 - 560 litre / kg MS digérées
Le gaz contient notamment du H2S. Il est donc corrosif. Son épuration est
nécessaire avant son utilisation.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Procédé de Lagunage

Description et classification des procédés de


lagunage
Le lagunage consiste à utiliser des étendues d'eau, naturelles ou artificielles,
de faible profondeur et de grand volume dans lesquelles l'eau usée séjourne
longtemps (2 à 30 jours)

Du point de vue de la biomasse mise en jeu (association de biomasses algale


et bactérienne), de la vitesse de dégradation de la pollution organique et de la
consommation d'oxygène il s'agit d'un procédé intermédiaire entre le procédé
de boues activées et les processus naturels d'autoépuration dont les eaux de
surface sont le siège
La mise en œuvre du lagunage nécessite la mobilisation d'importantes
surfaces de terrain.
Il peut s'avérer très économique, comparé aux autres procédés de traitement,
à la seule condition que le terrain soit disponible et à un prix abordable

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Eaux Usées & Déchets Solides

Avantages du procédé :

¨ Economique (Coût variable selon la valeur du terrain et sa nature)


¨ Très grande stabilité vis à vis des variations des débits et des charges,
¨ Très bon rendement d'élimination des charges en DBO5 et en MES et
bon rendement de réduction du nombre de germes.
¨ Simplicité du procédé
¨ Faible coût d'exploitation (Variable selon le type de lagunage)

Inconvénients majeurs du procédé :

¨ Sensibilité à la température ambiante (vue le grand taux d'échange


thermique entre la lagune et l'atmosphère)
¨ Immobilisation de grandes surfaces de terrain ce qui limite l'utilisation
de ce procédé en zones urbaines
¨ Pour les fortes charges, l'accumulation de boue au fond de la lagune
pose le problème du curage et peut générer des nuisances tel que le
dégagement de mauvaises odeurs.

Classification des lagunes

Nous pouvons distinguer trois catégories principale de procédés de lagunage :


• Lagunage aéré
• Lagunage facultatif
• Lagunage anaérobie

Nous pouvon en outre distinguer le lagunage de maturation qui est un


traitement tertiaire dont l’objectif principal est l’amélioration de la qualité
bactériologique des eaux épurées par un procédé de lagunage ou par un
autre procédé de traitement secondaire (BA, BF)

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Eaux Usées & Déchets Solides

A - Lagunage aéré
Il s'agit, en fait, d'un cas particulier de traitement par boues activées dans
lequel:
- il n'y a pas de recyclage de boues
- l'oxygène est principalement apporté par la surface libre (aération de
surface et échange à l'interface air/eau)
- le temps de séjour est très élevé et les charges de fonctionnement sont
très faibles (comparé aux boues activées)

Dans ce type de lagunage, on cherche à maintenir toute la masse d'eau dans


des conditions d'aérobiose.
Les bassins de lagunage sont souvent aérés par des turbines montées sur
flotteurs.
Le fonctionnement des aérateurs est généralement asservi à la mesure de la
concentration en oxygène dans le bassin (en dessous d'une concentration
minimale en oxygène dissous, le système d'aération est mis en route)

Aération de surface

Lagune aéré

Clarificateur

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Eaux Usées & Déchets Solides

B - Lagunage facultatif

Le lagunage facultatif est plutôt inspiré du pouvoir autoépurateur des eaux de


surface. Dans ce type de lagunage :

- Les processus aérobies et anaérobies sont associés


- L'alimentation en oxygène du milieu se fait en partie par la biomasse
algale (photosynthèse)
- La biomasse formée décante et s'accumule au fond où elle continue
d'évoluer en anaérobie
La tranche supérieure d'une lagune facultative est riche en oxygène et
suffisamment éclairée pour permettre le développement d'une biomasse mixte,
algale et bactérienne aérobie.
Ces deux biomasses vivent en symbiose.
L'oxygène est en partie fournie par les échanges avec l'atmosphère mais
surtout produit par les algues par photosynthèse.
Le CO2 produit par les bactéries aérobies, suite à la dégradation des matières
organiques, est utilisé comme substrat par les algues.

Selon les conditions de fonctionnement de la lagune (charge organique,


conditions climatiques) il peut exister une zone anaérobie en dessous de la
zone aérobie
Les deux zones, aérobie et anaérobie, sont en équilibre dans des conditions
de fonctionnement données.

Si les conditions de charge ou les conditions climatiques changent, la limite


entre ces deux zones se déplace dans un sens ou dans l'autre.

Si la charge organique augmente par exemple, la couche anaérobie va


augmenter et peut occuper tout le volume de la lagune.
Au contraire, si la charge diminue ou si le transfert d'oxygène à travers la
surface et sa production par photosynthèse augmentent, on peut observer la
diminution de la zone anaérobie au profit de la zone aérobie

Au fond de la lagune se dépose une couche de sédiments riches en matières


organiques qui poursuit son évolution en anaérobiose

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Eaux Usées & Déchets Solides

Gaz (air)
Liquide Photosynth èse : CO 2 + H 2 O ⎯⎯→

O 2 + Biomasse algale
A
Alimentation Mat. Org. Soluble Eau traitée
MES
Dégradation aérobie: Mat. Org. + O2 CO2 + Biomasse bact.

B
Liquide
Solide
Boues Organiques Biomasse + Gaz (CO2, CH4)
C

A : Zone Aérobie
B : Zone Anaérobie
C : Couche de boues au fond

C - Lagunage anaérobie

La lagune anaérobie se comporte comme un réacteur anaérobie à grand


temps de séjour fonctionnant à la température ambiante où :
- on ne pratique pas de recyclage de la biomasse
- les gaz ne sont pas récupérés.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Rendement des systèmes de lagunage


A - Lagunage aérobie (Aéré et facultatif)

La dégradation de la matière organique dans les procédés de lagunage est


généralement décrite par une cinétique de premier ordre :
rs = − k S

Soit un bassin de lagunage de volume V traitant un débit Q avec une


concentration S0 en DBO5.

Q V Q
S0 S

En supposant le régime permanent établi et le mélange parfait on peut écrire :


V
Q S = Q S0 + V rs S = S0 − k S
Q
S 1
=
S0 1 + k τ

La constante k est variable avec la température k = k 20 α ( θ − 20 )

Remarque
L'hypothèse du mélange parfait est plus ou moins acceptable dans le cas du
lagunage aéré, du fait du brassage introduit par les systèmes d'aération, mais
difficilement admissible dans le cas du lagunage facultatif.
La relation ci-dessus est quant même appliquée à ce dernier type de lagunage
avec k une constante globale de vitesse
B - Lagunage anaérobie
La température est un facteur déterminant dans le processus anaérobie de
dégradation de la matière organique
(cinétique de dégradation très lente pour les faibles températures)
On estime, dans le cas d'un lagunage anaérobie, qu'il faut un temps de séjour
3 à 4 fois plus important en hiver qu'en été pour avoir des performances
épuratoires uniformes
On utilise, pour la prédiction des performances d'une lagune anaérobie, des
modèles empiriques dont le modèle ci-après : S 1
= n
n et kn sont des coefficients empiriques fonction S0 ⎛S⎞
des conditions climatiques, de la nature des k n ⎜⎜ ⎟⎟ τ + 1
effluents, …. ⎝ S0 ⎠

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Eaux Usées & Déchets Solides

Traitement de l’azote dans les


STEP urbaines

Aspects quantitatifs, qualitatifs et


reglementaires
Normes de rejet
La norme N.T 106.002, réglementant le rejet d’effluents dans le milieu
hydrique, fixe la teneur en azote (sous ses différentes formes) comme suit :

Milieu récepteur
D. P. Maritime D. P. Hydraulique Collecteurs publics
Azote organique
30 mg/l 1 mg/l 1 mg/l
et ammoniacal

Nitrates NO 3 90 mg/l 50 mg/l 90 mg/l

Nitrites NO 2 5 mg/l 0.5 mg/l 10 mg/l

83/105
Eaux Usées & Déchets Solides

L’azote dans les eaux usées

L ’azote des eaux usées est constitué essentiellement :


• d’azote organique ammonifiable ou réfractaire (dissous et particulaire)
• d’azote ammoniacal

Azote Kjeldahl (NK ou NTK) = Azote organique + Azote ammoniacal

Azote ammonifiable : peut être transformé en azote ammoniacal par


hydrolyse enzymatique

Suivie des différentes formes de l’azote dans le système d ’évacuation et


d’épuration des eaux usées : en terme d’unités d’azote N

Equivalent à
1 mg d’azote ammoniacal N-NH4+ 1.29 mg NH4+
1 mg d’azote nitreux N-NO2- 3.29 mg NO2-
1 mg d’azote nitrique N-NO3- 4.43 mg NO3-

Formes de l’azote dans


le EU Azote total

Azote réduit (NTK) Azote oxydé

Azote
Azote organique
ammoniacal NH4+

Azote organique Azote organique


ammonifiable réfractaire

Azote organique Azote organique Azote organique Azote organique


soluble particulaire soluble particulaire
ammonifiable ammonifiable réfractaire réfracteire

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Eaux Usées & Déchets Solides

Le rejet d’azote organique et ammoniacal (EqHn) est estimé à


12 - 15 g NTK/Habitant/jour
Ordre de grandeur :
Pour un rejet spécifique de Concentration en azote à l ’entrée
120 l/EqH/j de la STEP = 100 - 125 mg NTK/l

La proportion azote organique / azote ammoniacal à l ’entrée de la STEP est


variable selon le temps de séjour dans le réseau et la température.
La forme ammoniacale est souvent dominante : 50% à 75% selon la longueur
du réseau

L’azote organique dans une eau résiduaire urbaine (25 à 50% de NTK) se
répartit entre les fractions dissoutes, particulaire et ammonifiable, réfractaire.
Un ordre de grandeur des différentes fractions est donné ci-après :

N org. particulaire N org. soluble N org. soluble N org. particulaire


réfractaire réfractaire ammonifiable ammonifiable

2 à 3% de NTK 2% de NTK 5 à 15% de NTK 10 à 35% de NTK

Nitrification biologique
Mécanisme de la nitrification
La nitrification biologique de l’azote consiste en la transformation de l’azote
ammoniacal en azote nitrique par les bactéries autotrophes nitrifiantes en
présence d’oxygène dissous.

Cette transformation se fait en deux étapes :

• Transformation de l'azote ammoniacal en azote nitreux sous l'action de


bactéries nitreuses du genre Nitrosomonas en particulier

OH − + 32 O 2 + NH 4+ ⎯→ NO 2− + 2H 2 O + H +

• Transformation de l'azote nitreux en azote nitrique sous l'action de bactéries


nitriques du genre Nitrobacters
NO 2− + 12 O 2 ⎯→ NO3−

Pour la synthèse de nouvelles cellules, les bactéries nitrifiantes utilisent


exclusivement le carbone minéral (CO2 essentiellement) et puisent l’énergie
nécessaire dans les formes réduites de l’azote

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Eaux Usées & Déchets Solides

Cinétique de croissance de la biomasse nitrifiante


Le bilan global de la réaction de nitrification montre que la nitrification d ’un kg
d’azote ammoniacal :

Ö nécessite théoriquement 4.2 kg d’O2 dont 80% sont inclus dans les
nitrates formés
Ö s’accompagne d’une diminution de l’alcalinité (compensable par 3.9 kg
de chaux vive CaO)
Ö produit 170 g de bactéries nitrifiantes (faible production de boues)

La cinétique de croissance de la biomasse nitrifiante peut être modélisé par


une expression basée sur le formalisme de MONOD en considérant que la
croissance est contrôlée par la concentration en substrat (NH4+) et en
oxygène
Concentration en azote Concentration en oxygène
ammoniacal (mg/l) (mg/l)
Taux max. de croissance
des bactéries nitrifiante ⎛ NH 4 ⎞ ⎛ O2 ⎞
µ n = µ 0n ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜K + NH ⎟⎜K +O ⎟
⎝ NH 4 4 ⎠⎝ O2 2 ⎠

Concentration de demi Concentration de demi


saturation en NH4 (mg/l) saturation en O2 (mg/l)

Ordre de grandeur du taux de croissance maximal (à la température de 20°C)


Ö µ0n = 0.7 J-1 (Bactéries nitritantes) [La nitritation est l’étape limitante]
Ö µ0n = 1 j-1 (Bactéries nitratantes)

Pour les constantes de demi saturation, l ’International Water Association


(IWA) sont :
• KNH4 = 1 mg/l
0.7 µ0n
• KO2 = 0.5 mg/l 0.6
0.5
µn ( j-1 )

0.4
0.3
0.2 O2 = 3 mg/l O2 = 2 mg/l

0.1 O2 = 1 mg/l O2 = 0.5 mg/l

0
0 10 20 30 40 50 60
Concentration en NH4+ (mg/l)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Le taux de croissance est fonction de la température :

µn = µn
T 20°
θ ( T − 20)
Coefficient correctif
θ = 1.06
Taux de croissance Taux de croissance à
à la température T la température de 20°C

Vitesse de nitrification
La vitesse de nitrification peut être exprimée en fonction de la charge en
substrat et de la température avec :
Vnit = A θ ( T − 20) C V
T N

Charge volumique en NTK


(g NTK/m3 de réacteur /jour)
Vitesse de nitrification à la Coefficient ( =1.06 )
température T (mg N/l/h)
Constante = 0.116

Vnit T = 0.116 × 1.06 ( T − 20) × C VN

35 T = 10°C
Vnit (mg N/ l / h)

30 T = 20°C
25 T = 30°C
20
15

10

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160

CvN (g NTK / m3/ j)

Source : Documentation technique du Cemagref


FNDAE n° 25

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Eaux Usées & Déchets Solides

Inhibition
La biomasse nitratante est inhibée par de fortes concentrations en azote
ammoniacal.
De telles concentrations sont rarement observées dans le cas des eaux usées
urbaines sauf en cas de choc de charges dus à un incident sur le réseau ou
une variation importante de la population raccordée (saisonnièrement).

Dénitrification biologique
La réaction de biodégradation de substances organiques par des bactéries
hétérotrophes en absence d ’oxygène dissous mais en présence de nitrate
(Anoxie) est dite de dénitrification.
Elle conduit à la transformation des nitrates en azote moléculaire selon la
réaction de principe :

Mat.Org. + Bactéries ⎯NO

3
⎯→ Nouvelles Bactéries + H 2 O + CO 2 + N 2

La dénitrification est assurée par une biomasse hétérotrophe aérobie


facultative qui utilise de préférence l’oxygène libre (dissous) mais capable de
modifier son métabolisme pour utiliser l’oxygène combiné (nitrates) lorsque
l’oxygène dissous fait défaut.
Près de la moitié des espèces bactériennes présentes dans les STEP sont
capables d’opérer une telle transformation
Cette biomasse étant hétérotrophe, elle nécessite la présence d’une source
de carbone organique (substrat). Elle utilise préférentiellement l’azote
ammoniacal pour couvrir ces besoins en azote.
La biodégradation du substrat dans les conditions d’anoxie est plus lente
qu’en conditions aérobie, surtout lorsque le substrat est difficilement
biodégradable (produit de la lyse cellulaire)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Conditions de la dénitrification
Concentration en oxygène
La concentration en oxygène dissous doit`être nulle pour que les bactéries
adoptent une voie métabolique plus complexe, plus lente et plus coûteuse en
énergie que celle qui utilise l’oxygène dissous.
Charge
La dénitrification est d’autant plus rapide que la quantité de carbone
disponible est importante.
Une charge importante (en terme de DCO ou DBO5) favorise la dénitrification.
Au contraire, la nitrification ne peut être effectuée que lorsque la la charge
organique est suffisamment faible.
La nitrification et la dénitrification étant effectuées le plus souvent au sein de
la même culture bactérienne, il faut donc mettre en œuvre un dispositif qui
favorise la nitrification (Faible charge, conditions aérobies) et la dénitrification
(forte charge, conditions d’anoxies)

Température
La température influe peu sur la vitesse de dénitrification lorsqu’elle varie
progressivement (acclimatation des bactéries) et lorsque le carbone organique
rapidement assimilable est peu abondant.
Par contre, une augmentation brutale de la température active de manière
nette la dénitrification. (L’exposition au soleil du voile de boues dans un
clarificateur peut entraîner la remontée des boues par les bulles d’azote
résultant de la dénitrification)

Quand le carbone organique facilement assimilable est abondant (bassin de


dénitrification en tête de station ou nitrification tertiaire avec ajout de substrat
carboné), la vitesse de dénitrification peut être exprimée en fonction de la
charge organique et de la température par la relation :

Vdénit = B θ ( T − 20 ) C V
T

Charge volumique en DCO


(g DCO/m3 de réacteur /jour)
Vitesse de dénitrification à
Coefficient ( =1.05 )
la température T (mg N/l/h)
Constante = 0.0072

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Eaux Usées & Déchets Solides

Vdénit = 0.0072 × 1.05 ( T − 20 ) × C V


T

12 T = 10°C
T = 20°C
10
Vdénit (mg N/l/h)

T = 30°C
8
6
4
2
0
0 200 400 600 800 1000
CV (g N/m3/j)

Source : Documentation technique du Cemagref


FNDAE n° 25

Traitement de l’azote dans un procédé à


faible charge (réacteur unique)
Principe ; Alternance d ’épisodes d’aération (oxydation poussée du carbone -
nitrification) et d’épisode d’anoxie (dénitrification)
Conditions pour une nitrification - dénitrification avancée:
• Charge massique faible (0.1 kgDBO/kgMVS/j à 10°C - 0.2 kgDBO/kgMVS/j à 20°C)
• Age de boues élevé (>16 j à 10°C et 8 j à 20°C)
• Fonctionnement cyclique : Aération - Anoxie
Une zone dite de contact est prévue. Elle sert à mettre en contact l’eau à
traiter et les boues en retour et où s’opère une prédénitrification

Zone de contact Agitateur Aération intermittente

Eau à traiter

Eau épurée

Recyclage de boues
Boues en excès

90/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Capacité d’oxygénation
Le système d’aération doit avoir un apport d’oxygène suffisant pour couvrir
les besoins :
• d’oxydation de la matière organique :
0.6 à 0.7 kg d’O2 / kg de DBO5 éliminée
• de stabilisation de la boue (respiration endogène) :
0.07 à 0.1 kg d’O2 / kg MVS dans le bassin/j
• de nitrification de l’azote :
4.2 kg d’O2 / kg Nnitrifié

Nnitrifié = NTKent - Nopr - Nosr - Nass - N-NH4sort


Azote assimilé dans la biomasse
(0.05*DBO5 élim)
Azote org. soluble réfractaire
(2% de NTKent)
Azote org. particulaire réfractaire (2
à 3% de NTKent)

D’autre part la dénitrification libère une quantité d’oxygène dont on peut tenir
compte dans le bilan global d’oxygène :
2.85 kg d’O2 / kg d’azote nitrique dénitrifié
Cette quantité est déduite des besoins en O2
La capacité du système d’aération est déterminée en prenant en
considération la durée effective de son fonctionnement (en moyenne 14 h par
jour):

Demande journalière en O 2
Capacité horaire =
14

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Eaux Usées & Déchets Solides

Automatisation de l’aération
La gestion des cycles : aérobie - anoxie peut être automatisée par
l’asservissement de l’aération au moyen de capteurs et d’un automate
programmable.
Automate
Capteurs • Seuils de consigne
Aérateur
• Sonde à oxygène Marche - arret -
• Temporisation
• Electrode de platine modulation

Redox : un ensemble formé par deux ions contenant un même atome dont
l’un est oxydant et l’autre est réducteur
NO3- Oxydant
NH4+ Réducteur
Milieu riche en NH4+ Milieu réducteur Potentiel Redox - décroit
Milieu riche en NO3- Milieu oxydant Potentiel Redox - croit

Asservissement : • à la concentration d ’O2


• au Potentiel Redox
• à O2 + P. Redox

Aérateurs en marche
Nitrification Teneur en NO3- augmente
Agitateurs à l ’arrêt

Potentiel Redox augmente

OUI = consigne haute

Arrêt des aérateurs


Dénitrification
Mise en marche des agitateurs

baisse du Potentiel Redox

OUI = consigne basse

Modulation de l’aération
asservie à la mesure de la
concentration en O2 dissous
(sonde à oxygène)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Traitement de l’azote en B. A. à faible charge


avec bassin de dénitrification en tête
Un bassin en anoxie en tête de l’installation est prévue. Les boues en retour
ainsi que l ’eau à traiter sont introduites dans ce bassin. La liqueur mixte est
aussi recyclée dans se bassin pour subir une dénitrification plus poussée.
Ce bassin permet une dénitrification poussée en plus de celle réalisé par le
séquençage de l’aération dans le bassin d ’aération

Bassin de
dénitrification Agitateur Aération intermittente
O2 = 0
Eau à traiter

Eau épurée
Recyclage de la liqueur mixte
Recyclage de boues
Boues en excès

Critères de dimensionnement
Volume du bassin de dénitrification
On cherche à maintenir un temps de séjour compris entre 1 et 2 heures selon
le débit (Qm, Qp).
Un temps de séjour supérieur en anoxie peut provoquer des perturbations
pour la culture biologique.
Le volume de ce bassin doit aussi tenir compte d ’un recyclage atteignant
100% du débit entrant.

VBdénit = 2 Qph

Débit de pointe horaire


Capacité d’aération
La capacité d ’aération est calculée de la même façon que pour le bassin
unique mais en se basant sur un temps d’aération de 18 h / jour

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Eaux Usées & Déchets Solides

Cours Eaux Usées & Déchets Solides

La réutilisation des eaux usées

Introduction

La réutilisation des eaux s'impose actuellement comme une ressource


supplémentaire pouvant pallier, au moins partiellement, au déficit hydrique que
connaît nombre de pays dont la Tunisie.
Malgré son apparente nouveauté, le concept de la réutilisation des eaux fait
pourtant partie du cycle naturel de l'eau depuis que la présence de l'homme a
commencé d'acquérir une certaine importance

milieu naturel
Mobilisation Usage I

Rejet Réutilisation
Mobilisation Usage II
involontaire – I –

Rejet

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Eaux Usées & Déchets Solides

milieu naturel
Mobilisation Usage I Traitement

Rejet Réutilisation
Mobilisation Usage II Traitement involontaire – II –

Rejet

La nouveauté dans le concept de la réutilisation réside uniquement dans


l'intervention de l'homme pour court-circuiter le cycle naturel par l'introduction
de la réutilisation directe de l'eau usée.
L'eau, au lieu d'être rejetée dans le milieu naturel après un usage unique, est
maintenant rejetée après de multiples usages.

L'action de l'homme se substitue à celle de la nature afin de raccourcir le cycle


naturel de l'eau, qui fait appel aux processus d'autoépuration des milieux
naturels, caractérisés par leur lenteur

milieu naturel
Mobilisation Usage I Traitement

Usage II
Rejet
Réutilisation externe
Traitement
volontaire

On distingue deux types de réutilisation:


1. La réutilisation interne : Recyclage de l'eau usée, après un traitement
adéquat, qui servira au même usage que le premier
Exemple : Recyclage de l'eau dans une industrie par exemple

2. La réutilisation externe : Recycler l'eau usée à un autre usage que celui


qui a été responsable de la dégradation de sa qualité (usages I distinct de
l’usage II)
Exemple : Réutilisation de l'eau usée urbaine en agriculture

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Eaux Usées & Déchets Solides

L'usage externe peut être organisé par :


1. Traitement et transport sur le lieu d'utilisation
2. Après passage par le sol, par l'alimentation artificielle des nappes

Dans ce dernier cas, le sol peut apporter une amélioration de la qualité de


l'eau et permettre une meilleure adaptation des disponibilités à la demande

Pour des raisons économiques évidentes, on cherche à employer l'eau à des


usages exigeant une qualité de moins en moins bonne au fur et à mesure
qu'on s'avance dans la cascade des réutilisations successives

Intérêt de la réutilisation des eaux usées


Pénurie de ressources
facilement mobilisables Déséquilibre entre :
offre d'eau "primaire" / demande en eau
de qualité valable et en quantité voulue

Recherche de ressources alternatives :


• Dessalement
• Réutilisation

Avantages de la réutilisation :
• Disposer de ressources additionnelles en eau (pour des usages ne nécessitant pas
une eau de bonne qualité)
• Diminuer les rejets d’eaux usées, qui représentent une charge pour les
milieux récepteurs, même lorsqu’elles sont épurées (dégradation de la qualité des
ressources par la pollution résiduelle dans les eaux épurées)

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Eaux Usées & Déchets Solides

Les possibilités de réutilisation


Il n'y a pas, à proprement parler, de limite à la réutilisation des eaux usées
Tout est question de moyens techniques à mettre en œuvre et de retombés
économiques
Plus l'usage auquel on destine l'eau recyclée est noble, plus les exigences sur
la qualité sont strictes et, par conséquent, le coût de la mise en conformité de
l'eau est élevé
Dans l'état actuel des choses, la réutilisation des eaux usées urbaines a été
organisée en fonction de la qualité des eaux épurées dans les stations de
traitement urbaines avec, à la rigueur, un traitement d'affinage limité
la réutilisation des eaux usées épurées a concerné essentiellement l'irrigation,
avec l'aménagement de périmètres irrigués et l'arrosage de terrains de golf
dans les zones touristiques

La diversification des usages permet en outre d'augmenter le taux de


réutilisation des eaux en permettant une meilleure adaptation de l'offre à la
demande

Usage industriel des eaux usées urbaines

Traitements
Opportunité Contraintes Risques sanitaires
complémentaires
• Disposer d'un débit d'eau Risques minimes
constant et suffisant. puisque la probabilité
• Contrôle stricte de la qualité de contact des eaux de Variables selon la qualité de
des eaux à cause de la refroidissement avec l'eau.
Constitue une ressource variabilité de la qualité des les circuits de Les traitements les plus
d'appoint dans les zones effluents et du rendement production est faible courants sont :
de forte concentration des installations d'épuration. sauf en cas de • Coagulation floculation
urbaine et industrielle ou • Risque élevé d'entartrage et mauvaise étanchéité • Filtration
en cas de pénurie d’eau de développements des réseaux.
(zones arides) • Acidification
biologiques dans les circuits Risques possibles :
à cause de la teneur • Conditionnement anti-tartre
• Dégagement de gaz
importante des eaux en
azote ammoniacal et en • Contamination du
phosphates personnel d'entretien

97/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Usages récréatifs et municipaux


• Arrosage de parcs, terrains de golf, jardins publics, espaces verts le long de la voierie
• Alimentation de lacs artificiels
• Usages municipaux (nettoyage de la voirie, lutte contre les incendies, lavage des engins de
collecte des ordures…)

Opportunité Contraintes Risques sanitaires Traitements


complémentaires
Les usages municipaux de
l'eau usée comportent
normalement assez peu de
risques.
Plusieurs usages
municipaux et récréatifs Le personnel qui la manipule
Construction d'un
n'exigent pas d'eaux de est généralement averti. Objectifs : minimiser les dépôts
réseau de distribution
bonne qualité. dans le réseau de distribution.
supplémentaire.
L'utilisation à des fins de Les traitements
La diversification des loisirs et pour l'arrosage complémentaires les plus
L'importance des débits d'espaces verts peut
usages permet une courants :
d'eau doit justifier comporter des risques pour
bonne adaptation de • le lagunage
l'investissement les usagers et le voisinage (la
l'offre à la demande
nécessaire pour la probabilité de contact avec • la filtration rapide sur sable
(contrairement à une
construction de ce ces eaux est élevée : contact • la désinfection
utilisation saisonnière
réseau. direct ou aérosols).
comme en agriculture
par exemple).
Contamination des eaux
potables par les fuites à partir
du réseau de distribution des
eaux usées

Recharge de nappes

Traitement
Opportunité Contraintes Risques sanitaires
complémentaire
La recharge des nappes • Existence de conditions
permet : géologiques et
• Une gestion plus hydrogéologiques
Dépend de la qualité de
souple des eaux favorables :
l'eau usée utilisée, des
épurées en jouant le • Sol assez perméable et conditions de la recharge,
rôle de capacité de de texture pas trop de la nature des usages et
stockage intermédiaire grossière (pour favoriser des conditions
permettant les réactions chimiques et d'exploitation de la nappe.
l'adaptation de l'offre à biochimiques)
la demande (transfert • La couche non saturée
inter-saisonnier). La surveillance de la Naturel (Traitement par le
traversées pour atteindre sol)
qualité de l'eau est
• L'affinage de la qualité la nappe doit être
nécessaire pour détecter
de l'eau en mettant à suffisamment épaisse
notamment la présence
contribution le pouvoir (laisser le temps aux
d'éléments toxiques à effet
autoépurateur du sol processus biochimiques
cumulatif.
(zone non saturée) pour jouer leur rôle)
• La diminution des • Le temps de rétention
risques d'intrusions dans la nappe doit être La contamination micro-
salines dans les important et le parcours biologique est aussi à
nappes côtières souterrain suffisamment craindre dans certains cas.
surexploitées long.

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Eaux Usées & Déchets Solides

Réutilisation agricole – Irrigation des cultures

Traitement
Opportunité Contraintes Risques sanitaires
complémentaire
Risques liés aux éléments
chimiques toxiques :
Contraintes • Pour le sol (accumulation
psychologiques liées d'éléments toxiques à plus ou
• Economie d'eau de à la manipulation
première main moins long terme selon la Prévoir les traitements
d'une eau usées. composition de l'eau usée). complémentaires
• Création de • Pour le consommateur (risque nécessaires pour atteindre
Contraintes techniques faible : le seuil de phytotoxicité la qualité minimale requise
nouveaux périmètres d'adduction et de
irrigués est atteint avant celui de toxicité par les normes de
distribution. pour le consommateur du produit) réutilisation dans
Risques micro-biologiques : l'irrigation.
• Economie d'engrais Réglementation
(azote, phosphore, • Pour le consommateur :
restrictive : réglementation du type de Selon la qualité de l'eau on
potassium)
• Limitation des types cultures pratiquées et qualité peut prévoir :
de cultures minimale de l'eau utilisée. • Le lagunage de maturation
• Préservation des • Qualité minimale • Pour le personnel d'exploitation :
milieux naturels • La désinfection
requise pour information du personnel des
(diminution des l'irrigation risques encourus et des • La filtration rapide sur
rejets) précautions à prendre. Contrôle sable + Désinfection

Nature du sol (risques sanitaire.


de colmatage) • Pour les riverains (par les
aérosols notamment) : choix du
procédé d'irrigation. zone tampon

Risques environnementaux et sanitaires liées à la


réutilisation des eaux usées
Les facteurs de contamination dans les eaux usées sont de deux types :
chimiques et biologiques
La réutilisation des eaux usées urbaines dans l'irrigation peut donner lieu à
deux types différents de contamination
• la contamination de contact
• la transmission des contaminants du sol à la plante par les racines
La contamination par contact Importance de la méthode d’irrigation
reste la plus probable sur l’importance des risques de
contamination
L'irrigation goutte à goutte et l'épandage souterrain permettent de minimiser le
contact entre la plante et l'eau usée et par conséquent les risques sanitaires.
Par contre, l'irrigation par aspersion est associée à la génération d'aérosols et
à l'accumulation des contaminants sur les plantes

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Eaux Usées & Déchets Solides

• Risques de pollution chimique :


De nombreux éléments chimiques pouvant être apportés par les eaux usées
urbaines, utilisées dans l’irrigation ou l’arrosage, peuvent constituer une
menace importante pour la qualité des eaux de surface et souterraines
(Métaux lourds, Matières organiques, sels, nitrates, matières humiques …)
Les métaux lourds accumulés dans le sol sont susceptibles d’être lessivés et
entraînés jusqu’aux cours d’eaux et les nappes souterraines
Les apports en sels, en nitrates, en pesticides et en matières organiques sont
aussi à l’origine d’impacts négatifs liés à l’usage des eaux usées dans
l’irrigation (dégradation de la qualité des milieux naturels)

Limiter les risques de contamination


par des éléments chimiques toxiques Contrôler les rejets industriels
• Application stricte des normes de
raccordement des industries
• Lutter contre les raccordement illicites

La réutilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles est réglementée
par le décret n° 89-1047 de 1989. Ce décret fixe les modalités et les
conditions de l’utilisation des eaux usées en agriculture.
Selon ce décret, les eaux usées ne peuvent être utilisées en agriculture que si
elles répondent aux critères de qualité fixés par la norme NT 106.03 de 1989

Cette norme concerne essentiellement la qualité physico-chimique des eaux


usées

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Eaux Usées & Déchets Solides

Qualité
Qualité physico-
physico-chimique et biologique des eaux usé
usées destiné
destinées à la ré
réutilisation
(Norme NT 106.03 de 1989)
Paramètre Symbole Unité Teneur Max Admissible
pH - - 6.5 ÷ 8.5
Demande biochimique en oxygène DBO5 mg/l 30
Demande chimique en oxygène DCO mg/l 90
Matières en suspension MES mg/l 30
Chlorures Cl mg/l 2000
Conductivité électrique CE µmho/cm 7000
Fluorures F mg/l 3
Organochlorés mg/l 0.001
Arsenic As mg/l 0.1
Cadmium Cd mg/l 0.01
Cuivre Cu mg/l 0.5
Chrome Cr mg/l 0.1
Fer Fe mg/l 5
Mercure Hg mg/l 0.001
Manganèse Mn mg/l 0.5
Nickel Ni mg/l 0.2
Plomb Pb mg/l 1
Zinc Zn mg/l 5
Bore B mg/l 3
Cobalt Co mg/l 0.1
Sélénium Se mg/l 0.05
Moyenne arithmétique des œufs de
- Unité/l 1
nématodes intestinaux

• Risques de contamination biologique :


Dans la réutilisation des eaux usées urbaines, c'est la présence d'organismes
pathogènes qui représente fréquemment le risque sanitaire majeur
Les bactéries, helminthes, spores, protozoaires et virus sont les principaux
agents de contamination transmis par les eaux usées

La probabilité de contamination par un germe dépend de sa capacité de survie


aux opérations de traitement et dans l’environnement.

En considérant le critère de la capacité de survie des agents pathogènes dans


l’environnement, nous pouvons les classer comme suit :

Î Œufs d’Helminthes
ordre
Î Kystes protozoaires et Spores décroissant
Î Virus entériques de survie

Î Bactéries végétatives

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Eaux Usées & Déchets Solides

Bien que la réduction du nombre d’organismes pathogènes, lors des


traitements primaires et secondaires des eaux usées, semble importante, la
charge résiduelle en bactéries, virus, helminthes et protozoaires dans les eaux
épurées reste suffisamment élevée pour représenter un risque de
contamination.

Réduction de la charge en organismes pathogènes durant l'épuration


l'épuration des
eaux usées
Niveau de traitement Virus entériques Salmonelle C. Perfringens Giardia

Charge par litre d’eau usée 105 à 106 5 103 à 8 104 105 9 103 à 2 105

Traitement primaire
% d’élimination 50 ÷ 98.3 95.5 ÷ 99.8 30 27 ÷ 64
Nombre résiduel par litre 1.7 102 ÷ 5 105 1.6 102 ÷ 3.36 103 7 104 7.2 104 ÷ 1.46 105
Traitement secondaire
% d’élimination 53 ÷ 99.92 98.65 ÷ 99.996 98
Nombre résiduel par litre 8 101 ÷ 4.7 104 3 ÷ 1.075 103 2 103
Traitement tertiaire
% d’élimination 99.983 ÷ 99.9999998 99.99 ÷ 99.9999995 99.9 98.5 ÷ 99.99995
Nombre résiduel par litre 7 10-3 ÷ 1.7 102 4 10-6 ÷ 7 102 9.9 10-2 ÷ 2.95 103

Les œufs d’helminthes sont caractérisés par la survie maximale et


représentent donc le risque majeur de contamination lié à la réutilisation des
eaux usées
Leur important temps de latence, leur longue persistance dans
l’environnement, la faiblesse des doses infectieuses, l’absence d’immunité
chez les hôtes et l’absence de voies d’infection concurrentes font des
helminthes l’une des principales causes d’infections transmissibles par les
eaux usées
La contamination par des virus entériques semble être classée la dernière en
terme de probabilité de risque à cause de l’immunité acquise durant les
premières années de la vie, surtout si les conditions générales d’hygiène sont
médiocres
Avec l’amélioration des conditions hygiéniques et sanitaires générales, une
meilleure connaissance des mécanismes de contamination virale et la mise au
point de nouvelles méthodes de détection, le rôle de la réutilisation des eaux
usées dans la transmission de maladies entériques virales est maintenant
reconsidéré
La survie des virus dans les végétaux irrigués par des eaux usées varie
généralement entre 2 et 23 jours selon le type de végétaux, la charge virale
des eaux d’irrigation et de la température

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Eaux Usées & Déchets Solides

Temps de survie des virus entériques dans les plantes


(Wekerle (1986), cité
cité dans Schwartzbrod (1995))

Virus Produit agricole Conditions Durée de survie (jours)


Entérovirus Tomates 3 ÷ 8 °C 10 (taux de réduction : 90%)

Entérovirus Tomates 18 ÷ 21 °C 10 (taux de réduction : 99%)

Poliovirus Radis 5 ÷ 10 °C 20 (taux de réduction : 99%)

Entérovirus Tomates 18

22 ÷ 25 °C culture en serre 12
Poliovirus Tomates
37 °C culture en serre 5

Poliovirus Persil 15 ÷ 31 °C 2

Laitues Irrigation par aspersion durant l’été


Poliovirus 6
Radis et l’automne

Laitues Inondation préalable du sol par des


Poliovirus 23
Radis eaux usées inoculées

La qualité micro-biologique est donc la question essentielle soulevée par la


réutilisation des eaux usées à des fins d’irrigation.
Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé sont les seules
recommandations existantes à l’échelon international.
Ces recommandations sont destinées à servir de base de départ à
l’élaboration de réglementations nationales, adaptés aux conditions
socioculturelles, économiques et sanitaires de chaque pays.

En plus des recommandations de l’OMS, certains pays se réfèrent, pour


l’élaboration de réglementations nationales, aux recommandations adoptées
par l’état de Californie, Etats Unis.

La valorisation des eaux usées selon les critères californiens permet de lever
les restrictions quant aux usages de ce type d'eau. Il devient ainsi possible
d'utiliser ces eaux pour irriguer des cultures maraîchères dont le produit est
consommé cru

103/105
Eaux Usées & Déchets Solides

Recommandation relatives à la qualité micro- micro-biologique pour


l’utilisation des eaux usées en agriculture, OMS (1989)

Conditions de Groupe Nématodes Coliformes Traitement minimal


Catégorie
réutilisation exposé intestinaux fécaux requis
Passage par une série de
Irrigation des cultures Travailleurs bassins de stabilisation
susceptibles d’être ≤ 1 / litre
Consommat conçus pour atteindre la
A consommées crues, des (Moyenne 1000/100 ml
eurs qualité micro-biologique
terrains de sport ou des Arithmétique)
public requise ou traitement
parcs publics
équivalent
Retenu en bassins de
Irrigation de cultures stabilisation pendant 8 à 10
Aucune
céréalières, industrielle ou jours ou traitement
C Travailleurs ≤ 1 / litre recommend
fourragère, des pâturages équivalent : élimination des
ation
et des arbres fruitiers helminthes et des
coliformes fécaux
prétraitement dicté
Irrigation localisée des
uniquement par la
cultures de la catégorie B,
technologie d’irrigation,
D en l’absence d’exposition Aucun Sans objet Sans objet
sous réserve qu’il soit au
des travailleurs et du
minimum équivalent à la
publics
décantation primaire

Extrait du Titre-
Titre-22 du code administratif de l’état de Californie (1978)
Coliformes Traitement requis pour
Technique
Catégorie de réutilisation fécaux ou atteindre les objectifs de
d’irrigation
autre qualité
Trait. Secondaire + Coagulation +
Cultures de produits comestibles Par aspersion < 2.2 /100 ml
Clarification + Filtration + Désinfection
Cultures de produits comestibles De surface < 2.2 /100 ml Traitement secondaire + Désinfection

Arbres fruitiers et vignes De surface Pas de limites Traitement primaire


Cultures fourragères, production De surface ou
Pas de limites Traitement primaire
de fibres et de graines par aspersion
De surface ou
Pâturage du bétail laitier < 23 /100 ml Traitement secondaire + Désinfection
par aspersion
Terrains de golf, cimetière, aires
d’autoroutes et autres espaces De surface ou
< 23 /100 ml Traitement secondaire et désinfection
connaissant une forme similaire par aspersion
d’accès public
Parcs, jardins publics, terrains de
jeux, cours de récréation, et autres
De surface ou Trait. Secondaire + Coagulation +
espaces publics connaissant une < 2.2 /100 ml
par aspersion Clarification + Filtration + Désinfection
forme similaire d’exposition du
public

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Eaux Usées & Déchets Solides

Traitements complémentaires
Le traitement complémentaire des eaux secondaires est défini en fonction de
la qualité des eaux secondaires et des exigences de qualité pour un usage
déterminé
Le traitement complémentaire n’a pas pour objectif de pallier les insuffisances
aléatoires, conjoncturelles ou permanente du traitement secondaire.
Un effort doit être consenti pour une meilleure maîtrise de l’étape secondaire
par l’introduction de moyens de gestion plus évolués et l’optimisation de
l’exploitation de l’infrastructure de traitement
L’objectif principal du traitement complémentaire est la réduction du risque de
contamination d’ordre chimique ou micro-biologique

La prévention du risque de contamination chimique passe par le contrôle strict


des rejets industriels en amont
Le contrôle des risques de contamination micro-biologiques se base sur la
mise en place, au stade tertiaire de l’épuration des eaux usées, d’un procédé
de désinfection efficace et fiable

Les procédés de désinfection envisageables sont :


ƒ Le lagunage de maturation
ƒ La chloration
ƒ L’ozonation
ƒ La désinfection par rayonnement UV

L’efficacité de la désinfection, qu’elle soit de nature physique ou chimique, est


tributaire de la qualité physico-chimique des eaux secondaires
La teneur en matières organiques, en matières minérales ou inertes ainsi que
la turbidité de l’eau sont des paramètres essentiels de l’efficacité et de la
fiabilité des procédés de désinfection
Un traitement physico-chimique préalable pourrait améliorer sensiblement le
rendement du procédé de désinfection et augmenter sa fiabilité
Les traitements physico-chimiques les plus utilisés sont
• la floculation-décantation
et/ou
• la filtration rapide sur sable

105/105
ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

6............................................................................................................................................................................... 1

6.1 INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 2


6.2 PROBLEMATIQUES DES REJETS INDUSTRIELS .............................................................................................. 2
6.2.1 Utilisation de l’eau dans l’industrie..................................................................................................... 3
6.2.2 Caractéristiques principales et classification de la pollution hydrique industrielle............................ 5
6.2.3 Effluents industriels et station d’épuration urbaine............................................................................. 9
6.2.4 Prétraitement - Traitement – Technologie propre ............................................................................... 9
6.3 TRAITEMENT DES EFFLUENTS INDUSTRIELS - APPROCHE METHODOLOGIQUE........................................... 10
6.3.1 Enquête préliminaire.......................................................................................................................... 11
6.3.2 Caractérisation quantitative et qualitative des rejets......................................................................... 12
6.3.3 Définition des solutions...................................................................................................................... 12
6.3.4 Bilan pollution.................................................................................................................................... 14
6.3.5 Bilan matières-énergie ....................................................................................................................... 14
6.3.6 Évaluer le coût des mesures correctrices........................................................................................... 14

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-1


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

6.1 INTRODUCTION
Le développement de l’urbanisation et l’amélioration du niveau de vie a créé de grandes
concentrations humaines dont les besoins ne cessent d’augmenter et de se diversifier.

Afin de satisfaire à la demande croissante de biens de consommation et d’être le plus près


possible des sources d’approvisionnement et des circuits de commercialisation, plusieurs
activités à caractère industriel se sont développées au sein même des zones urbaines ou
suburbaines venant ainsi fragiliser encore plus ces milieux très éprouvés par ailleurs.

Etant donné la nature des activités spécifiques des établissements à caractère artisanal ou
industriel, ceux ci sont la source de nombreuses nuisances pour leur voisinage et peuvent
constituer une lourde charge pour leur environnement par des émissions polluantes de
différentes natures.

Pour garantir un fonctionnement normal et éviter les problèmes de gestion des réseaux
d'assainissement urbains et des équipements de traitement des eaux, il est nécessaire de
procéder au prétraitement des effluents industriels avant leur raccordement. Le prétraitement à
pour objet l'amélioration de la qualité des effluents industriels de façon que leur mélange avec
les effluents urbains ne modifie pas sensiblement la qualité de ces derniers.

Les industries rejetant leurs effluents directement dans le milieu naturel doivent mettre en place
des systèmes de traitement permettant d’atteindre une qualité conformes aux exigences fixées
par les normes de rejets en vigueur. Ces normes doivent garantir la sauvegarde de ces milieux
en exigeant une qualité du rejet ne pouvant entraîner aucunement la dégradation de la qualité
du milieu récepteur.

Etant donné la grande diversité des effluents industriels et la nature des polluants qu'ils
véhiculent, la mise au point, pour un type d'industrie, d'une méthode de prétraitement ou de
traitement efficace et économique, nécessite une étude spécifique pour la caractérisation des
effluents et la détermination des méthodes de traitement envisageables. Une étude
expérimentale pour l'optimisation des paramètres de fonctionnement et d'exploitation des
équipements de traitement peut s'avérer nécessaire.

6.2 PROBLEMATIQUES DES REJETS INDUSTRIELS


Les infrastructures industrielles ont été développées, dans leur majorité, à une époque où la
préoccupation essentielle était de produire le maximum sans tenir compte de l’impact que peut
avoir l’activité industrielle sur l’environnement.

La pollution industrielle a ainsi atteint des proportions alarmantes dans certaines régions. Ses
effets sont devenu sensibles et même catastrophiques sur certains milieux naturels. Elle conti-

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-2


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

nue de présenter une menace pour la santé humaine et dégrade sérieusement la qualité de la vie.

L'industrie lourde: industrie sidérurgique, industrie chimique, industrie du phosphate, raffinage


de pétrole…, n'est pas seule en cause. Des entreprises industrielles pouvant être classées dans
la catégorie des P.M.I. sont responsables de graves atteintes aux milieux naturels. Parmi cette
catégorie on peut citer: les industries du cuir, l'industrie agro-alimentaire, le secteur des
détergents….

La réorganisation de l'activité industrielle, en prenant en considération son impact sur


l'environnement, s'impose. Un effort particulier doit être consacré à la recherche de solutions
adéquates pour enrayer les impacts négatifs de cette activité. Les nouvelles zones industrielles
doivent être conçues dès le départ en fonction des contraintes liées à la préservation de
l’environnement.

On constate souvent la relative inefficacité des systèmes de prétraitement individuels


(conception peu étudiée, manque de moyens de gestion et parfois manque de volonté de la part
des industriels). Des solutions communes sont donc à favoriser. Cette orientation consiste à
encourager des réflexion et des études spécifiques par secteur d’activité (tannerie, laiterie, …)
ou à organiser les nouvelles implantations en pôles d’activités homogènes permettant la mise
en place de stations de traitements communes avec un dispositif d’exploitation adéquat et un
contrôle efficace.

Le financement des installations est l’un des problèmes qui peuvent faire obstacle à la mise en
oeuvre de moyens efficaces de lutte contre la pollution industrielle.

6.2.1 UTILISATION DE L’EAU DANS L’INDUSTRIE


L’eau utilisée dans l’industrie est puisée dans les ressources naturelles, à travers les réseaux
d’adduction et de distribution d’eau potable, ou directement prélevée dans les nappes ou la mer.
Cette eau sert à de multiples usages.

Le schéma d'utilisation de l'eau est généralement propre à chaque industrie et même à chaque
unité. On peut cependant classer les différents usages de l'eau en catégories caractérisées par
des éléments qualitatifs communs.

6.2.1.1 EAU DE REFROIDISSEMENT

Les eaux de refroidissement, généralement abondantes, sont généralement peu polluées mais
elles sont souvent rejetées chaudes (30 à 50°C). Si leur température n'est pas incompatible avec
les traitements ultérieurs (courants de convection dans le décanteur ou taux de viabilité des
cultures biologiques par exemple) on peut les utiliser pour diluer d'autres effluents concentrés

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-3


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

avant leur traitement ou leur rejet. Si ce mélange n'est pas utile, il est conseillé de les séparer du
reste des effluents pour ne pas surcharger hydrauliquement les ouvrages de prétraitement.

L’eau de refroidissement n’entre pas en contact avec le produit fabriqué et les circuits de
fabrication. Les exigences sur sa qualité, à part ce qui concerne les risques de corrosion et
d’entartrage des circuits de refroidissement, ne sont donc pas strictes. On peut facilement
envisager son recyclage. L'appoint peut dans ce cas être fourni par des eaux usées traitées.

6.2.1.2 LES EAUX DE LAVAGE DES SOLS ET DES CIRCUITS DE PRODUCTION


La quantité et la qualité des eaux de lavage sont variables. Les rejets de lavage sont
généralement chargés de produits divers: matières premières ou liqueurs de fabrication, sable,
terre, hydrocarbures et huiles de machines, détergents, produits bactéricides ou
bactériostatiques utilisés en désinfection.

Parfois, comme c’est souvent le cas dans l’industrie alimentaire, les lavages sont faits avec des
solutions très acides ou très alcalines. De fortes variations du pH dans les rejets sont à craindre.

L’importance des rejets d’eaux de lavage est variables au cours de la journée, avec un
accroissement considérable en volume à la fin de chaque période de travail ou à la fin de
chaque poste dans le cas du fonctionnement continu de l’usine. Ces rejets sont généralement
très abondants en fin de semaine et alors très chargées.

Dans l'industrie de transformation des produits agricoles, l'eau est utilisée pour le lavage et le
transport des produits (pomme de terre, betterave …). L’eau résiduaire produite dans ce cas est
très chargée en matières en suspension provenant de la terre collée aux produits agricoles et
dont l’importance est variable avec les conditions météorologiques.

6.2.1.3 LES EAUX DE PROCEDE


Leur nature est variable d'une industrie à l'autre. Dans l'industrie alimentaire, l'industrie
chimique, l'industrie du papier ainsi que dans certaines branches de l'industrie textile, c’est dans
les eaux de fabrication que l'on trouve l'essentiel de la pollution organique dissoute rejetée.

On peut rencontrer dans ces eaux les eaux de cuisson dont la pollution peut dépasser les 10
gDBO5/l. On peut également rencontrer de véritables liqueurs résiduelles avec des résidus secs
de plusieurs grammes, voire de plusieurs dizaines de grammes par litre.

En outre, certaines eaux de fabrication contiennent de très fortes concentrations de produits


toxiques, dont la présence peut masquer la valeur réelle de la pollution organique
biodégradable. Dans certains cas on remarque une très grande différence entre la valeur de la
DBO5 et celle de la DCO.
COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-4
ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

Dans la catégorie des eaux de fabrication, on peut classer les bains usées, très concentrés en
ions métalliques, en toxiques ou en colorants. Ces bains sont rejetés périodiquement et peuvent
entraîner des à-coups très violents de pollution.

On peut également citer le cas de l’industrie alimentaire, en particulier l’industrie de boissons,


où il est nécessaire de procéder à un traitement d’adoucissement, de filtration et de stérilisation
des eaux potables avant leur utilisation. Les ouvrages de traitement sont lavés (les filtres) et
régénérés (les résines) périodiquement, constituant ainsi des rejets ponctuels chargés en
polluants particuliers tels que des matières colloïdales ou des sels dissous. Il est donc
nécessaire d’identifier ces rejets ponctuels et de prévoir leur prétraitement in-situ.

6.2.2 CARACTERISTIQUES PRINCIPALES ET CLASSIFICATION DE LA


POLLUTION HYDRIQUE INDUSTRIELLE
La pollution transportée par les eaux usées, aussi bien urbaines qu'industrielles, se présente
sous deux formes:
Matières solides en suspension de différentes natures et de différentes dimensions.

Matières dissoutes de différentes natures.

Les effluents industriels se caractérisent par la grande diversité des polluants qu'ils renferment
par type d'industrie, par les fluctuations importantes des débits et des charges et par le caractère
saisonnier de certaines industries.

On peut classer les rejets hydriques industriels en trois catégories selon la nature de la pollution
qu’ils transportent:
1. Les effluents contenant principalement des polluants inorganiques (industries
minières, industries chimiques …).

2. Les effluents contenant principalement des polluants organiques (industries


alimentaires …)

3. Les effluents contenant à la fois des polluants organiques et inorganiques (industries


textiles, industries du papier, tanneries …).

Une classification des rejets industriels selon le critère de la nature de la pollution, effectué par
MEINCK & COL., est présentée dans le tableau 6-1.

On peut également, BOEGLIN, classer ces effluents suivant leurs aptitudes à être traités par
une méthode chimique, physico-chimique ou biologique. En effet on peut constater que la pol-

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-5


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

lution contenue dans les effluents industriels est constituée par:


1. Des éléments insolubles séparables physiquement:

Solides en suspension (sable, oxydes, argile, précipités divers).

Matières flottantes ou légères (déchets, graisses, huiles, hydrocarbures


libres).
2. Des éléments séparables par floculation, puis décantation ou flottation:

Matières colloïdales.

Produits en émulsion (huiles solubles et hydrocarbures émulsionnés…)

3. Des composés solubles séparables physiquement:

Matières adsorbables (colorants, détergents, éléments radioactifs).

Sels dissous extractibles par osmose inverse, électrodialyse ou échanges


d'ions.
4. Des éléments séparables par dégazage ou extraction gaz-liquide (stripping):

Gaz occlus ou dissous, produits sulfurés concentrés…

Des matières organiques biodégradables, colloïdales ou dissoutes,


justiciables d'un traitement biologique.

Un essai de classification des effluents industriels selon leurs aptitudes à être épurés par voie
chimique ou biologique est présenté dans le tableau 6-2.

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-6


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

Tableau 6-1 Classification des eaux résiduaires industrielles (D’après MEINCK F. & Col.)

A- Eau résiduaire B- Eau résiduaire contenant C- Eau résiduaire contenant


renfermant principalement des des constituants
principalement des constituants organiques organiques et
constituants inorganiques inorganiques

MINES ET INSTALLATIONS DE INDUSTRIES ALIMENTAIRES INDUSTRIES DE LA


TRAITEMENTS 1. Sucreries CELLULOSE DU PAPIER
1. Minerais 2. Féculeries 1. Fabriques de pâtes de bois
2. Charbons lignite 3. Laiteries-Fromageries 2. Fabriques de cellulose
3. Ardoisières 4. Margarineries-Graisses- 3. Papeteries cartonneries
4. Sel gemme Huiles-Suif
5. Conserveries
6. Fermentation (Malteries-
Brasseries-Distelleries…)
INDUSTRIES TEXTILES
INDUSTRIES DE 7. Abattoirs-Conserveries de
1. Fabriques (Lin-Chanvre-Soie
TRANSFORMATION naturelle-Synthétique-
viandes
1. Laminage Fibranne)
2. Décapage 2. Laveries de laine
3. Galvanoplastie 3. Blanchiment du coton
ENTREPRISES DE 4. Fabriques de toile,
TRANSFORMATION teintureries
1. Fabriques de pectine 5. Blanchisseries
INDUSTRIES CHIMIQUES
1. Fabriques acides - bases 2. Boyauderies industrielles
2. Potasse 3. Equarrissage (poudre de
3. Soudières sang-d'os-etc…) FABRIQUES DE CUIR-COLLE-
4. Sulfures 4. Fabriques de poudre de
GELATINE
5. Engrais artificiels boisson
1. Tanneries
6. Matières colorantes produits 2. Fabriques de colle
pharmaceutique-pesticides 3. Fabriques de gélatine
7. Poudreries INDUSTRIES DE TRAITEMENT
8. Savonneries--acides gras DES COMBUSTIBLES
9. Bougies 1. Carbonisation du bois
10. Fluor 2. Lavoirs à charbon FABRIQUES DE MATIERES
11. Acétylène 3. Usines à gaz-Cookeries- PLASTIQUES
Distillation de goudron-
Hydrogénation
4. Industrie Pétrolière

INDUSTRIES
PHOTOGRAPHIQUES

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-7


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

Tableau 6-2 Essai de classification de divers types d'eaux résiduaires industrielles suivant leur
aptitude à être épuré par voie chimique ou biologique (d’après BOEGLIN J. C.)

TRAITEMENT NATURE DU REJET INDUSTRIES CONCERNEES


PREFERENTIEL

Sucreries - Distilleries
Féculeries
Eaux résiduaires renfermant uniquement Malteries
des matières organiques biodégradables Conserveries
Voie biologique Abattoirs
Elevage intensif
Laiteries - fromageries
Industrie pharmaceutique (antibiotique)
Tanneries

Eaux résiduaires renfermant des Industrie de revêtement et traitement de


substances toxiques minérales et/ou surface
organiques avec des molécules Industries chimiques (élastomères)-
Voie chimique et organiques non biodégradables Eaux plastiques
physico-chimique résiduaires renfermant des constituants Sidérurgie (laminage - décapage)
inorganiques- Industrie mécanique
- milieu carencé en éléments nutritifs (S, Mines et installations de traitement
P) (minerais - charbons …)

Industrie photographique - Tanneries


Eaux résiduaires renfermant des Fabriques de colle et gélatine
Association
molécules organiques plus ou moins Fabrique de pâte à papier
obligatoire du biodégradables et des substances Papeteries - Cartonneries
traitement chimique minérales et ou organiques toxiques Textiles (teintureries)
en pré ou post -milieu généralement carencé Laverie de laine
traitement et du Industrie pharmaceutique
traitement biologique Margarineries
Industrie chimique (engrais)
Pétrochimie - Raffineries
Usine de gaz

Possibilité d'utiliser
indifféremment la voie Les toxiques considérés comportant Blanchisseries
chimique ou la voie principalement des substances Féculeries
réductrices ou oxydantes
biochimique

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-8


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

6.2.3 EFFLUENTS INDUSTRIELS ET STATION D’EPURATION URBAINE


(Freeman 811),

Les stations d’épuration urbaines reçoivent une contribution en eau usée d’origine industrielle,
commerciale et domestique qui contribue à une grande variété de métaux lourds, composés
organiques volatils et d’autres contaminants qui dégradent la qualité de l’environnement et
affectent la santé et la sécurité des opérateurs de stations d’épuration municipales. La
priorisation des activités de réduction de la pollution industrielle est illustrée à la figure
suivante.

Figure 6.-2-1 Priorisation des activités de réduction de la pollution industrielle à une station
d’épuration municipale

Etape 1 Etape 2 Etape 3

Identifier les polluants Identifier les sources Prioriser les usagers qui
préoccupants industrielles, devront réduire leur
commerciales et charge polluante
- qualité de l’effluent
domestiques
- Considération 1re:
- qualité des boues
- enquêtes auprès des importance de la
- qualité de l’air usagers contamination
- santé et sécurité au - enquêtes selon d’autres - Considération 2re:
travail des opérateurs bases de données
- volonté de
collaboration

- facilité d’implantation

- statut actuel de respect


des normes de rejet

6.2.4 PRETRAITEMENT - TRAITEMENT – TECHNOLOGIE PROPRE

6.2.4.1 PRETRAITEMENT OU TRAITEMENT DES EFFLUENTS


Les procédés d'épuration à mettre en œuvre sont définis en fonction de la nature de la pollution
et des objectifs de qualité fixés par les normes de rejet ou de réutilisation. Selon qu’il s’agisse
d’un rejet dans un milieu naturel ou d’un raccordement au réseau d’assainissement public, on
parle de traitement ou de prétraitement des effluents industriels. Le degré d’épuration à attein-

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-9


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

dre est donc variable, avec des exigences plus strictes lorsque les effluents traitées sont rejetés
dans un milieu naturel. Par contre, les normes de raccordement au réseau d’assainissement sont
moins strictes sachant que les effluents prétraités seront mélangés avec les effluents urbains et
subiront un traitement final dans la station d’épuration urbaine. La seule contrainte dans ce cas
est que le mélange n’entraîne pas une modification importante de la qualité des effluents ur-
bains rendant la gestion du système d’assainissement et de la station d’épuration difficile.

Dans le cas de petites agglomérations côtoyant une industrie assez importante on peut
envisager le traitement combiné des effluents urbains et industriels par la construction d’une
station d’épuration commune. La conception et l’exploitation de cette station sont définis en
tenant compte des caractéristiques spécifiques des effluents industriels qui y sont admis.

6.2.4.2 TECHNOLOGIE PROPRES


Face à la pénurie d’énergie, d’eau et de matières premières et l’aggravation de la pollution, il
devient de plus en plus urgent de prévoir, lors de la conception des procédés industriels, des
systèmes qui favorisent au maximum l’économie d’eau, de matières premières et d’énergie. Cet
objectif peut être atteint par la mise en œuvre de moyens de recyclage et de récupération. Il en
résultera la minimisation des rejets de toutes sortes et le soulagement des milieux naturels
d’une charge insupportable, en plus de l’économie réalisée au niveau de la production. Il
restera cependant à résoudre le problème posé par les industries existantes pour lesquelles il
faut trouver une solution adéquate permettant de minimiser leur impact sur l’environnement.
Pour cela on peut prévoir, selon le cas, des systèmes de prétraitement et/ou de recyclage.

Les technologies propres réfèrent, (MEF,1988), à un ensemble de mesures internes à une


industrie qui vise à réduire à la source le volume et la charge polluante des eaux usées. Deux
principes simples guident le réexamen des procédés existants;

- conserver, remanufacturer ou récupérer tout ce qui a une quelconque valeur,

- éviter de traiter inutilement.

La récupération du matériel ou de son énergie peut être réalisée par le recyclage, le


compostage, l’incinération ou la pyrolyse, par exemple.

Les mesures pourront être appliquées progressivement selon la nature des problèmes identifiés
et la complexité des interventions requises.

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-10


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

6.3 TRAITEMENT DES EFFLUENTS INDUSTRIELS - APPROCHE


METHODOLOGIQUE
Pour les raisons exposées plus haut, le traitement des eaux usées industrielles échappe souvent
à des solutions standards. Il est donc nécessaire de suivre, pour aborder le problème posé par
une unité industrielle, une méthodologie permettant de définir une solution adaptée au cas
étudié.

La solution proposée doit découler d’une étude approfondie du procédé industriel et des condi-
tions d’exploitation et d’organisation de l’usine. Une connaissance suffisante des sources
d’eaux usées et de la qualité de chaque rejet est aussi nécessaire.

On peut adopter une démarche en quatre étapes principales: enquête approfondie, caractérisa-
tion des effluents, définition de la solution et évaluation économique de la solution.

Des études expérimentales en laboratoire ou sur pilote peuvent s’avérer nécessaires pour la
résolution d’un problème particulier ou pour éprouver l’efficacité et la fiabilité de l’un des pro-
cédés de traitement envisagés ou de l’ensemble de la chaîne de traitement proposée.

6.3.1 ENQUETE PRELIMINAIRE


L’enquête préliminaire doit viser une connaissance aussi approfondie que possible des condi-
tions de fonctionnement de l’unité industrielle. Elle a pour finalité de fournir les éléments né-
cessaires à une définition aussi précise que possible des problèmes posés et d’ébaucher une
solution à chacun de ces problèmes en attendant de plus amples informations apportées par les
étapes suivantes de l’étude.

On doit considérer, dès le départ, que résoudre le problème des effluents ne peut se résumer en
la définition, aussi précise soit elle, d’un système de traitement permettant de conformer le rejet
final aux normes. On doit au contraire être capable, à la fin de l’étude, de présenter un train de
mesures à prendre afin de rationaliser la gestion de l’eau dans l’usine. Toutes les possibilités de
réduction de la pollution des rejets, d’économie d’eau, d’amélioration des conditions sanitaires
et environnementales doivent être explorés. Pour disposer des données nécessaires à une telle
réflexion, l’enquête doit permettre:

d’établir un schéma général du process avec les divers ateliers, la nature et le rythme
de fonctionnement de chaque poste,

de faire le bilan des flux matières avec le tonnage des produits fabriqués et des ma-
tières premières entrant dans la production ainsi que les différentes utilisations de
l’eau: lavage, refroidissement, process…

d’établir le schéma général de l’assainissement dans l’usine et d’en faire le diagnos-

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-11


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

tic: état des voies d’évacuation, rejets actuels, existence et état des équipements de
traitement disponibles ainsi que leurs conditions d’exploitation.

6.3.2 CARACTERISATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DES


REJETS
Sur la base du schéma du circuit de l’eau dans l’usine et des informations sur les différentes
utilisations de l’eau et leur localisation, on établi:
un plan d’échantillonnage et d’analyses
un programme de mesures des débits.

Chaque source d’eau usée dans l’usine constitue un point d’étude pour lequel on doit identifier
les différentes productions y contribuant et leur succession dans le temps.

Selon le type d’activité, relatif à chaque point d’étude, on peut faire une première évaluation
qualitative des rejets et proposer le programme spécifique d’analyses fixant les paramètres à
mesurer.

Les mesures de qualité sont faites sur des échantillons représentatifs. Elles portent sur des
échantillons ponctuels et moyens.

Echantillons ponctuels:

en fonction de la cadence de fonctionnement du poste de production concerné

pendant les périodes critiques: pointes de pollution, rejets brutaux de bacs ou de pro-
duits concentrés…..

Echantillons moyens:

La qualité moyenne des rejets est mesurée sur des échantillons moyennées sur une
journée ou un poste de travail. L'utilisation d'échantillonneurs automatiques est ici
fortement conseillée.

Une estimation précise, ou mieux la mesure, des débits correspondants à chaque point de rejet
est nécessaire afin de pouvoir déterminer les flux de matières polluantes.

6.3.3 DEFINITION DES SOLUTIONS


6.3.3.1 TECHNOLOGIES PROPRES
L’utilisation de technologies propres visera à être maximisée afin de réduire la pollution à la
source. L’utilisation de ces technologies requiert l’examen d’un procédé selon trois étapes :

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-12


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

6.3.3.1.1 Opérations préliminaires


Cette étape ressemble à un grand ménage et regroupe des interventions élémentaires peu coû-
teuses et fort avantageuses. Les actions suivantes sont les plus courantes :
a) connaître et contrôler sa consommation en eau (compteurs d’eau)

b) séparer les eaux polluées (eaux de pluie, réemployer les eaux de refroidissement ou les
condensats)

c) réduire l’utilisation d’eau (vannes à fermeture automatique, laver à haute pression et


faible débit, asservir les débits à des conductimètres (rinçages))

d) réemployer l’eau (laver à contre-courant, favoriser les circuits fermés, utiliser l’eau
contaminée pour des tâches moins nobles)

e) optimiser l’utilisation des matières premières et des produits (contrôler les déverse-
ments par des alarmes de niveau ou par un système d’arrêt des pompes, vidanger com-
plètement les réservoirs ou appareils avant de les laver).

6.3.3.1.2 Aménagements au procédé


Il faut souvent aller un peu plus loin et analyser le procédé pour identifier des interventions qui
n’en changeront pas la nature mais le rendront moins polluant. Les actions qui permettent de
limiter le gaspillage des sous-produits et réduire la contamination des eaux de lavage joueront
ce rôle. Par exemple,

- récupérer les premiers rinçages de certains appareils et les réintroduire dans le procédé,

- conserver un produit semi transformé à la fin d’un cycle et l’utiliser au cycle suivant,

- recueillir un sous-produit et le valoriser,

- extraire un sous-produit des eaux de lavage et le valoriser.

6.3.3.1.3 Procédés propres


Comme étape ultime de lutte aux polluants, on peut envisager de changer le procédé, en tout ou
en partie, pour le rendre moins polluant. C’est la solution la plus radicale mais aussi la plus
efficace. Compte tenu des coûts encourus, ces interventions sont exceptionnelles et particuliè-
res à un procédé. Par exemple,

- favoriser les procédés secs (transport par convoyeur plutôt que par eau)

- réemployer les solutions de procédé (récupérer les teintures-mères des textiles

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-13


ENIT LABORATOIRE D'HYDRAULIQUE

pour réemploi ultérieur, utiliser le nettoyage en place pour réduire la quantité des
solutions de lavage dans l’industrie laitière, utiliser des résines échangeuses
d’ions pour récupérer les métaux des solutions de placage)

- utiliser des produits moins polluants (savon sans phosphate, bain de traitement de
métal sans cyanure)

6.3.3.1.4 Schéma de procédé proposé


Un schéma sera élaboré qui présentera l’ensemble des mesures de technologies propres propo-
sées pour faciliter la comparaison par rapport au procédé existant.

6.3.4 BILAN POLLUTION


Un bilan pollution permet de mettre en parallèle les rejets polluants des deux procédés,
« l’ancien » et le « propre ». Les paramètres pertinents à l’industrie concernée seront retenus
pour cette comparaison.

6.3.5 BILAN MATIERES-ENERGIE


Un bilan matières-énergie met en évidence les besoins en matière et en énergie des procédés
considérés (« l’ancien » et le « propre »). On peut y faire ressortir les quantités de produits
récupérés.

6.3.6 ÉVALUER LE COUT DES MESURES CORRECTRICES


6.3.6.1 BILAN ECONOMIQUE
Un bilan économique présente une comparaison entre les procédés « ancien » et « propre »
quant aux dépenses d’investissement (amorties sur une base annuelle), aux coûts annuels
d’exploitation et, lorsque pertinent, aux revenus annuels générés par les sous-produits valori-
sés.

Les coûts à considérer sont les coûts directs (capitalisation - bâtiments, équipements, ingénie-
rie; opération et entretien; revenus par les matériaux récupérés), les coûts indirects (suivis et
rapports; assurance; gestion et opération), les coûts légaux (pénalités, amendes, dommages à la
propriété), de même que les bénéfices moins tangibles. Ces bénéfices moins tangibles incluent
des revenus accrus grâce à un produit de qualité améliorée, des revenus accrus grâce à une
image corporative améliorée de la compagnie ou de ses produits, une réduction des coûts asso-
ciés au maintien de la santé et de la sécurité des employés, et une productivité accrue grâce à de
meilleures relations entre les employés.

COURS : EAUX USEES ET DECHETS SOLIDES 6-14

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