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Université Hassan II Casablanca

Faculté des sciences juridiques Economiques et sociales


-Mohammedia-

Le contentieux des contrats


administratifs

Réalisé par : Salma EDDAOUI Encadré par :


Nawal EL FRAINI Mme Khadija ENNACIRI
Providence NAWEJ
Anas RAZZOUQUI

Introduction :
MASTER DROIT DES CONTENTIEUX 2018-2019
L’activité de l’administration, comme toute activité humaine, emprunte deux
voies : celle de la décision, celle de l’opération. Administrer, c’est tout à la
fois ,faire les actes juridiques qui fixent les droits et les obligations respectifs des
personnes publiques et des particuliers, et accomplir la masse des opérations tant
matérielles qu’intellectuelles qu’exige la satisfaction de l’intérêt général.

Les opérations administratives sont multiples et multiformes, soit qu’elles


précédent et préparent les décisions (études préalables), soit qu’elles en
constituent l’exécution, et plus largement, l’accomplissement du service.

Mais, qu’elle que soit leur importance pratique, leur rôle juridique demeure
secondaire, si elles peuvent donner naissance à des obligations, c’est de manière
indirecte.

L’acte juridique de l’administration, au contraire, est, comme tout acte juridique,


un acte de volonté destiné à introduire un changement dans les rapports de droit.
Ce dernier, peut se subdivisé en principe en deux grands types d’actes, à savoir
l’acte unilatéral et le contrat administratif.

S’agissant du premier type ,qui est l’acte administratif unilatéral, il se caractérise


par le seul fait qu’aucune autre partie que l’administration ne participe à son
élaboration , donc seule l’administration a le pouvoir d’édicter ce type d’acte qui
sera , par la suite, imposé aux administrés, même s’ils n’ont pas participé à sa
création.

Au procédé autoritaire de l’acte administratif unilatéral, l’administration peut


préférer le procédé consensuel du contrat administratif.

Le contrat administratif est un acte juridique inspiré du droit privé. Car, en effet
le contrat est une technique caractéristique du droit privé, réputé comme étant la
loi des parties. C’est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes
destiné à créer, modifier ou éteindre des obligations.

Le développement de l’interventionnisme public dans l’économie a conduit les


personnes publiques, qui se comportent alors en véritables acteurs économiques
plus qu’en autorités administratives, à recourir beaucoup plus fréquemment à la
technique contractuelle.

Cependant, il convient d’étudier l’indépendance du contrat administratif par


rapport aux contrats de droit privé.

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Donc qu’elle est la notion du contrat administratif ? Et Dans quelles mesures, la
contractualisation des rapports administratifs peut provoquer le déclanchement
d’un contentieux contractuel ? Et quels sont les moyens d’y remédier ?

Pour répondre à ces problématiques on va adopter le plan suivant :

Plan :

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Introduction

PARTIE I : le contrat administratif


Chapitre 1 : Qualification des contrats administratifs
Chapitre 2 : Typologie des contrats administratifs
PARTIE II : le contentieux des contrats administratifs
Chapitre 1 :l’exécution du contrat administratif
Chapitre 2 : le tribunal compétent et le pouvoir du juge

Conclusion

Bibliographie

PARTIE I : LE CONTRAT ADMINISTRATIF


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Chapitre 1 : qualification des contrats administratif :
Le contrat administratif est un contrat généralement mis à la disposition d'une
personne publique, lui conférant des prérogatives exorbitantes de droit commun
et se caractérise par le fait que son contentieux est soumis au juge administratif.
A ce titre, Le contrat administratif peut être qualifié en principe comme tel par
la loi, autrement dit, le législateur intervient pour donner le caractère
administratif à certains contrats, même s’ils se réfèrent aux règles du droit privé,
ils sont appelés des contrats par détermination de la loi (ex : le décret 20 mars
2013 sur les marchés de travaux publics, loi n° 54-05 de 14 février 2006 relative
à la gestion déléguée des services publics)

Mais dans certains cas, le contrat est administratif par détermination


jurisprudentielle, en raison du silence de la loi. La jurisprudence retient un
critère organique qu’elle combine avec l’un des critères matériels.

 le critère organique : les parties au contrat

Un contrat ne peut acquérir le caractère administratif que si l’un des


cocontractants soit au moins une personne publique, ce qui n’exclut pas qu’un
contrat entre deux personnes privées soit exceptionnellement qualifié
d’administratif (lorsque l’une des parties dispose d’un mandat de représentation
d’une personne publique).

Un contrat conclu entre deux personnes publiques revêt en principe un caractère


administratif. Un tel contrat est en effet « normalement à la rencontre de deux
gestions publiques », ce qui explique le principe de la présomption du caractère
administratif du contrat.

Il ne s’agit la cependant que d’une présomption simple, qui peut être renversée
lorsque, le contrat ne fait naitre entre les parties que des rapports de droit privé.1

 le critère matériel :

C’est dans le cas des contrats conclus entre une personne publique et une
personne privée que l’examen du critère matériel s’avère indispensable pour
qualifier le contrat, le critère organique étant insuffisant. Mais il est également
nécessaire s’agissant des contrats conclus entre personnes publiques, malgré la

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Cours de droit administratif général, Xavier Braud , 2018/2019

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présomption d’administrativité. En effet, vérifier que le contrat ne fait pas naitre
que des rapports de droit privé entre contractants, c’est examiner son contenu.

Le critère matériel se subdivise en deux sous-critères alternatifs : le caractère


exorbitant du droit commun du contenu du contrat (l’existence de clauses
exorbitante) ou son lien étroit avec le service public. Il suffit donc qu’en
présence d’une personne publique, l’un ou l’autre de ces critères soit présent
pour entrainer l’administrativité du contrat.

-l’exorbitance du droit commun : Le contrat est administratif lorsqu’il contient


une ou plusieurs clauses exorbitantes du droit commun.

Ces dernières sont des clauses qui soit manifestent la présence de prérogatives
de puissance publique (pouvoir de sanction, pouvoir de direction et de
contrôle…), soit placent la personne publique contractante en situation
prééminente par rapport à l’autre partie au contrat.

Mais il est regrettable que le droit administratif continue de faire référence au


droit privé comme étant le « droit commun », laissant entendre que le droit
administratif n’est qu’un droit dérogatoire, d’exception. L’exorbitance du droit
commun est donc concrètement ce qui sort de l’orbite, de l’ordre normal des
choses en droit privé.

-liaison du contrat avec le service publique : Le contrat doit avoir pour objet la
gestion d’un service publique ou la réalisation d’un intérêt général.2

Chapitre 2 : Typologies des contrats administratifs


2
Droit administratif, Jean-Claude Ricci,2018

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A/ Marchés publics : contrat conclus à titre onéreux entre une personne public
qui fait appel a différents fournisseurs afin qu’ils assurent certaines prestations.
Classique contrat synallagmatique entre un fournisseur et un client. Ces marchés
sont des contrats écrits passés par les personnes publiques avec des
entrepreneurs, en vue de la réalisation de travaux publics, de services, ou de
fourniture de biens. Dans ce contrat, le titulaire est rémunéré par
l’administration au moyen d’une somme d’argent qualifiée de prix, s’agissant de
l’objet des dits contrats, il réside dans la réalisation de tous travaux de bâtiment
ou de génie civil à la demande d’une personne publique exerçant la maitrise
d’ouvrage.

B/ La délégation de service public : Est un contrat par lequel une personne


morale de droit public confie la gestion d’un service public, dont elle a la
responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est
substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service. L’administration
ne verse pas un prix mais le cocontractant est rémunéré par les résultats de
l’exploitation. Le délégataire d’un service public assume donc une part du risque
de l’exploitation. Le délégataire peut etre chargé de construire des ouvrages ou
d’acquérir des biens nécessaires au service. La délégation recouvre en réalité
une diversité de contrats, tel que :

 Concessions de travaux publics : la concession peut être définie comme le


contrat en vertu duquel une personne publique
dénommée  « concédante », confie à une personne privée physique ou
morale dite « concessionnaire », la gérance d’un service public à ses
risques et périls, moyennant une perception de redevances sur les usagers.
Dans ce contrat, le concessionnaire assume une responsabilité globale
(financement, construction, exploitation)
 L’affermage : peut être défini comme le mode contractuel de gestion qui a
pour objet de confier à une personne l’exploitation, sous sa responsabilité
et à ses risques et périls, d’un service public, à l’exclusion de la réalisation
des travaux d’établissement nécessaires à l’exploitation du service public
qui demeurent à la charge de la collectivité concédante.
 Le contrat régie intéressée : dans ce type de contrat ,la collectivité finance
elle-même l’établissement du service dont elle confie l’exploitation et
l’entretien à une collectivité moyennant une rémunération qui n’est pas
assurée par les usagers, mais au moyen d’une prime fixée en pourcentages

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du chiffre d’affaires , complétée d’une prime de productivité et
éventuellement par une part des bénéfices.
 Le contrat de gérance : le contrat par lequel une collectivité publique
confie la gestion d’un service public à une personne moyennant une
rémunération
C/ Partenariats publics –privés : contrat administratif par lequel l’Etat ou
un établissement public confie un tiers partenaire une mission globale qui
comprend tous les aspects d’opérations complexes : financier, construire,
transformer, entretenir et exploiter des équipements publics etc.
La rémunération est destinée à permettre un préfinancement privé des
équipements publics : au lieu de payer intégralement le prix de l’ouvrage
construit par l’entreprise dès son achèvement, l’administration verse au
partenaire une rémunération sur toute la durée du contrat qui couvre aussi
bien le fonctionnement de l’équipement que le cout des travaux.

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PARTIE II : LE CONTENTIEUX DES CONTRATS
ADMINISTRATIFS
Chapitre 1 : L’exécution du contrat administratif :
L’exécution du contrat administratif, reflète d’une façon particulièrement nette
le caractère exorbitant de son régime juridique. Alors qu’en droit privé le contrat
fait la loi des parties , celles-ci n’ayant d’autres droits ou d’autres obligations
que ceux qui sont expressément prévus au contrat , en droit administratif
l’autorité administrative possède à l’égard de son cocontractant de plusieurs
prérogatives dont notamment le pouvoir de modifier ses obligations et se trouve
en quelque sorte dans une position prédominante , un autre trait de cette
prédominance réside dans le fait que ces prérogatives demeurent même dans le
silence du contrat , ceci s’explique parce que le contrat administratif est un
élément essentiel de la gestion du service public , et qu’il est indispensable que
l’autorité responsable du service puisse a tout moment orientez l’exécution du
contrat en fonction de l’intérêt général .

Cependant il faut noter que cette supériorité juridique dont bénéficie


l’administration, n’est pas sans contrepartie, puisque les obligations qui en
résultent pour les cocontractants sont compensées par certains droits dont
notamment le droit à l’équilibre financier du contrat.

Les obligations du cocontractant :

- Obligation de se soumettre au pouvoir de contrôle de l’administration :

Ce pouvoir est plus ou moins étendu selon le type de marché. S’il s’analyse
souvent en un simple pouvoir de surveillance de la qualité des prestations, il
peut se transformer en un véritable pouvoir de direction de l’exécution du
contrat. L’importance ou la technicité des marchés de travaux publics,
conduit l’administration à se comporter comme le maitre d’œuvre.

Le pouvoir de modification unilatérale des obligations du cocontractant :

En cours d’exécution du contrat, l’administration doit pouvoir adapter les


obligations de son cocontractant à l’évolution des besoins du service. Soit
que ceux-ci se révèlent plus important, soit au contraire apparaissent moins
importants, c’est encore l’intérêt général qui sert de fondement à un pouvoir

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aussi exorbitant du droit commun des obligations et des contrats qui consacre
le principe de l’intangibilité des conventions.

Enfin il ne peut conduire a un bouleversement du contrat, dans une telle


situation, le cocontractant est en droit de demander la résiliation du contrat.
Ce pouvoir est organisé aujourd’hui par les cahiers de charges afin d’éviter
les modifications successives par les administrations et les réclamations
abusives des cocontractants.

Le pouvoir de Sanction :

Si en droit privé il est de principe que les parties s’adressent au juge qui constate
et réprime les fautes contractuelles , cette procédure ne joue pas à l’égard du
cocontractant de l’administration en raison du fait que ce qui importe le plus ce
n’est pas la sanction en elle-même mais plutôt l’exécution du contrat tel qu’il a
été prévu , car c’est une nécessité au fonctionnement du service public et plus
largement l’intérêt général . C’est pourquoi le pouvoir de sanction s’exerce
unilatéralement. On en trouve deux catégories, les sanctions pécuniaires qui
sont des dommages et intérêt fixés forfaitairement par le contrat, et les sanctions
coercitives qui visent à assurer l’exécution du contrat malgré la défaillance ou
l’insuffisance du cocontractant.

Les droits du cocontractant et les obligations de l’administration :

Malgré l’inégalité juridique qui caractérise ce type de contrat, l’administration


doit assumer un certain nombre d’obligations aux quelles correspondent autant
de droit du cocontractant.

En tout premier lieu le cocontractant a droit au paiement du prix , ce droit


comporte d’abord la façon dont est assuré le financement du marché , car plus le
montant de ce dernier est important plus il est difficile pour le cocontractant de
faire face à son financement par ses seules ressources , ce droit comprend
également le versement du prix qui concerne les délais de règlement qui sont
généralement long en raison des formalités administratives propres à la
comptabilité publique .

Le deuxième droit existe d’une manière générale comme une conséquence de la


responsabilité contractuelle de l’administration, bien qu’elle dispose de plusieurs
prérogatives, celle-ci doit s’acquitter de ses obligations. Toute faute commise

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par l’administration dans l’exécution du contrat peut engager sa responsabilité et
donner lieu à des dommages intérêt en faveur du cocontractant lésé.

Chapitre 2 : le tribunal compétent et le pouvoir du juge


La responsabilité contractuelle est tout d’abord une responsabilité pour faute. A
cet égard la faute contractuelle ne présente aucune originalité par rapport à la
faute de service. Elle peut être constituée par un manquement à une obligation
précise insérée dans le contrat.

La responsabilité sans faute est admise soit pour permettre l’indemnisation du


préjudice causé par les sujétions imprévues ; soit dans le cas d’une modification
unilatérale des obligations du cocontractant par l’administration partie au
contrat.

Les litiges qui peuvent naître de la passation et de l’exécution du contrat


administratif doivent recevoir une solution juridictionnelle dans le cas où les
parties ne parviennent pas à les régler amiablement.

A- JURIDICTION COMPETENTE

L’article 8 de la loi 41-90 instituant les tribunaux administratifs, donne


compétence au tribunal administratif pour juger en premier ressort, les litiges
relatifs aux contrats administratifs.

Désormais, le tribunal administratif est le juge de droit commun en matière


administrative puisqu’il peut accueillir en principe les recours en annulation
contre les décisions des autorités administratives ainsi que les recours de pleine
juridiction tendant à la mise en cause des administrations publiques à raison des
contrats administratifs et des dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques.

En effet, le tribunal administratif peut être saisi par toute personne ayant un
intérêt à conclure le contrat et susceptible d’être lésée pour constater le
manquement des obligations de la personne publique.

Ainsi le tribunal administratif peut être saisi avant la conclusion du contrat en


cas de manquement par l’autorité publique aux obligations de publicité, de mise
en concurrence et d’égalité de traitement auxquelles la passation des contrats est
soumise.

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Le cocontractant peut lui aussi saisir le tribunal administratif et mettre en cause
la responsabilité contractuelle de l’administration quand cette dernière fait un
mauvais usage de ses pouvoirs ou elle n’a pas collaboré de bonne foi à
l’exécution du contrat.

Le cocontractant peut aussi demander la résiliation du contrat lorsqu’il y a une


faute grave de l’administration.

Par ailleurs, il semble impossible d’accueillir le recours en annulation contre le


contrat lui-même ; celui-ci est le résultat de la volonté de plusieurs personnes
dont une seulement est une personne publique ; le contrat ne peut donc pas
apparaitre comme une décision émanant des autorités administratives.

En ce qui concerne la compétence territoriale, l’action est portée devant le


tribunal du lieu où le contrat a été signé ou devant le lieu de l’exécution des
travaux liés au contrat (art 28 du code de procédure civile).

B- L’ETENDUE DES POUVOIRS DU JUGE DU CONTRAT

De façon général, le juge n’a pas le pouvoir d’annuler les mesures unilatérales
que l’administration peut prendre dans l’exécution du contrat (ordre de service,
décision de modification unilatérale, sanctions, etc.).

Le juge du contrat ne peut donc statuer que sur des actions à but pécuniaire : le
contentieux contractuel apparait au moins superficiellement comme un
contentieux de la seule responsabilité contractuelle pour faute ou sans faute (fait
du prince, imprévision…).

Cependant, cette limitation des pouvoirs du juge ne doit pas l’empêcher


d’accueillir des demandes tendant à la résiliation du contrat, et même des
demandes en annulation de celui-ci.

Parmi les recours possible il y a le recours en interprétation qui a pour objet


d’obtenir du juge qu’il se prononce sur le sens qui doit être donné à un contrat
administratif obscur.

Dans ce contentieux, le juge possède un simple pouvoir de constatation. Le


recours en interprétation tend à obtenir du juge qu’il se prononce sur la
signification précise d’un acte administratif obscur ou ambigu, qu’il s’agisse
d’une décision ou d’un contrat.
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Il y a aussi le recours en pleine juridiction où le juge ne doit pas seulement se
limiter à annuler ou à valider un acte administratif. Il peut aussi réformer l’acte
administratif, voire lui substituer un autre.

En matière de responsabilité et en matière contractuelle notamment, il s’agit


manifestement, pour le requérant, de se voir reconnaitre un droit. Il s’agit donc
bien d’un recours subjectif.
A la différence du juge de l’excès de pouvoirs, le juge du plein contentieux doit
se prononcer sur les droits des intéressés.

Par ailleurs, dans un certain nombre d’hypothèses, l’obligation faite au juge de


statuer sur la responsabilité de l’administration le conduit nécessairement à
envisager la régularité des décisions administratives. Il en va ainsi chaque fois
que de telles décisions sont à l’origine du préjudice dont le cocontractant
demande réparation. Mais dès lors que la décision administrative contestée
refuse au cocontractant le bénéfice d’une obligation contractuelle ou légale qu’il
incombe à l’administration d’assumer. La condamnation de l’administration
suppose que le juge reconnaisse préalablement l’irrégularité de la décision
administrative. Si la décision administrative refuse au cocontractant un avantage
pécuniaire l’aboutissement du recours, dans la mesure où le juge fait droit à la
requête, s’analyse en une véritable annulation de la décision considérée.
Il n’en est cependant pas de même dans d’autres hypothèses, celles où les
décisions de l’administration n’ont pas une portée exclusivement pécuniaire ;
l’allocation d’une indemnité par le juge n’est alors pas équivalente à la
disparition de la décision. La condamnation de l’administration à verser une
indemnité laisse subsister intégralement la décision.

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Arrêt n° 537
Du 14 Décembre 1995
Dossier n° 135/1995

Collectivité locale, Acte d’acquisition immobilière, Compétence du tribunal


Administratif.
L’exploitation par la collectivité locale d’un bien immobilier avant même la
promulgation du décret d’approbation de l’acte d’acquisition immobilière.

Défaut de preuve de l’autorisation du vendeur à la commune d’exploiter la


propriété avant la conclusion définitive de l’acte d’acquisition confère au
vendeur le droit de prétendre à des dommages-intérêts pour des actes et des
activités d’agent relevant du droit public ayant causé des préjudices à autrui
,par-devant le tribunal administratif dans le cadre de la juridiction globale.

Article 8 de la loi 41-90, mise en application par le Dahir du 10/09/1993.

AU NOM DE SA MAJESTE LE ROI

La Cour,
Apres délibération conformément à la loi,

En la forme :

Attendu que l’appel a été présenté dans le délai légalement requis et


conformément à la qualité légalement requise, il convient donc de le déclarer
recevable en la forme.

Au fond :

Attendu qu’il résulte des pièces du dossier et du jugement interjeté d’appel


prononcé par le tribunal administratif de Fès, le 22 décembre 1994, dans le
dossier n° 10/T/94, que Monsieur Abdelkader CHEKOUD avait introduit une
action par devant le tribunal précité, dans laquelle il a exposé qu’il avait cédé,
par entente , à la commune de LAAJAJRA, province de Zouagha Moulay
Yaacoub, sa part, soit le tiers de la propriété sise à Ouled Ichou.

Larbaa, pour y édifier un Souk hebdomadaire, moyennant le prix convenu dans


le contrat, que dés la signature de l’acte conclu en premier lieu le 26/09/1990 ,
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ma commune s’était alors accaparé la parcelle vendue, de la récolte d’olives et
de la maison qui s’y trouvait, alors que le prix de vente arrêté ne portait pas sur
la récolte d’arbres ni sur la maison ; il a alors sollicité de juger le paiement d’un
dédommagement préalable en sa faveur, au montant de mille dirhams, de
désigner un expert pour déterminer la contrepartie de l’exploitation du terrain à
compter de la date de la signature du premier acte, soit le 26/09/1990 jusqu’au
21/04/1994, date de promulgation du décret portant approbation de la vente
conclue avec le conseil communal défendeur, de même que le demandeur a
sollicité de lui fixer un dédommagement propre à la maison exclue, à son avis ,
de la vente antérieure et de préserver sont droit à formuler ses demandes après
expertise ;

Il a présenté les deux actes sur lesquels repose son action ;

Vu la réponse de la commune défenderesse, par l’intermédiaire de l’agent


judiciaire , le tribunal administratif à rejeté la requête en se basant sur ses
déductions des deux contrats conclu entre les deux parties, consistant à dire qu’il
s’agit d’une cession faite par le demandeur au profit de la commune
défenderesse, portant sur l’intégralité de la part lui revenant dans la propriété
avec ses composantes sans réserves, étant entendu que les composantes du bien
immobilier impliquant toutes les constructions et les plantations qui se trouvent
à l’intérieur dudit bien sans avoir besoin de déterminer la nature de ces
composantes comme indiqué dans les motivations de l’appelant :

Attendu que l’appelant a démontré dans sa requête le motif de son appel et que
la commune, intimée, a répondu sollicitant la confirmation du jugement interjeté
d’appel ;

En ce qui concerne le motif unique d’appel :

Attendu que l’appelant reproche au jugement interjeté d’appel le fait d’avoir


violé les dispositions de l’article 489 du code des Obligations et Contrats, car cet
article prévoit que lorsque la vente a pour objet des immeubles, des droits
immobiliers ou autre biens susceptible d’hypothèque, elle doit être faite par écrit
ayant date certaine et elle n’a d’effet au regard des tiers que si elle est
enregistrée selon la forme déterminée par la loi. En ce qui concerne le contrat
conclu avec la commune intimée, celui-ci n’est devenu définitif qu’a la date de
promulgation du décret portant homologation et qu’avant cette date, ledit acte
n’était autre qu’un simple acte à approuver ;

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Attendu qu’il résulte effectivement des pièces du dossier et des conclusions que
la vente du bien en litige a été conclue en premier lieu en vertu d’un contrat
signé par les deux parties en date du 26/09/1990 et en second lieu en vertu d’un
deuxième contrat signé par elles le 27/05/1992 sur la base d’un nouvel acte et de
nouvelles clauses, tout en signalant l’annulation de l’acte antérieur et
l’approbation a porté sur le dernier contrat par un décret daté du 21/04/1994 ;

Attendu que si le tribunal administratif était juste dans ses conclusions disant
que les composantes du bien immobilier vendu signifient toutes les
constructions et les plantations qui s’y trouvent sans avoir besoin de faire
mention de la nature de ces composantes comme indiqué dans ses motivations
précitées, ledit tribunal n’a par cependant examiné la date à laquelle le vendeur
devrait délivrer le terrain vendu à la commune acquéreur ;

Attendu que si rien ne prouve qu’il y a eu accord entre les deux parties à céder le
bien immobilier à la commune intimée avant la promulgation du décret
d’approbation de la vente et tant que cette vente n’est devenue définitive et
parfaite qu’a la date de promulgation du décret portant approbation, la
disposition de ce bien par l’administration nécessitant des dommages-intérêts ;

Ainsi, en rejetant la demande de dédommagement pour exploitation à titre de la


période antérieure à l’approbation de la vente, le tribunal a alors dénué son
jugement de tout fondement légal.

PAR CES MOTIFS

La Cour Suprême, en la forme, déclare l’appel recevable

Quant au fond : Annule le jugement interjeté d’appel partiellement en ce qui


concerne le rejet de la demande de dédommagement pour l’exploitation
antérieure à la date de promulgation du décret d’approbation de la vente

Renvoie le dossier et les deux parties par devant le tribunal administratif de


Fés , pour y statuer à nouveau dans les limites de l’annulation partielle précitée,

Confirme le jugement interjeté d’appel dans le reste

Et condamne aux dépens les deux parties à part égales entre elles.

P : M.Maxime AZOULAY


C.R : M.Mohamed Mountassir DAOUDI
A.G :M.Abdelhamid LAARICHI.
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Conclusion

Cet aperçu sur le Contentieux des contrats Administratif, bien qu'il soit
sommaire, est cependant suffisant pour permettre de porter un jugement sur sa
valeur actuelle. Une première constatation peut être faite: elle consiste à dire que
les instruments juridictionnels mis à la disposition des administrés (recours en
annulation - recours en indemnité) sont techniquement adaptés à la protection de
leurs droits; il est effet hors de doute qu’ils permettent de censurer les illégalités
commises par l'administration et d'obtenir la réparation des dommages qu'elle
cause.

Cependant, quelle que satisfaisante que soit cette constatation, elle ne peut faire
oublier que ce système est, toujours du seul point de vue technique, affecté d'un
certain nombre de défauts.

Il faut enfin faire remarquer le rôle important que joue la jurisprudence dans
l'élaboration d'un très grand nombre de règles procédurales de ce contentieux, et
d'un plus grand nombre encore de règles de fond. Le droit administratif apparaît
principalement jurisprudentiel. Il apparaît aussi très complexe.

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Bibliographie :

- Droit administratif, Jean-Claude Ricci, 2018


- Cours de droit administratif général, Xavier Braud , 2018/2019
- Contrats et marchés publics, Claudine Chardigny
- Droit administratif Marocain, Michel Rousset

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