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LES DERIVES SECTAIRES A MADAGASCAR

Madagascar est une nation laïque ainsi que l’affirme sa constitution. Cela signifie que le
gouvernement ne doit favoriser ni défavoriser la propagation des croyances ou des règles de vie en
société d’aucune religion. La liberté de religion est un droit fondamental pour chaque citoyen.

A l’heure actuelle, c’est seulement l’ordonnance n°62-117 du 1 er Octobre 1962 relative au régime des
cultes qui régit les associations cultuelles. Cette ordonnance est ancienne et ne développe que certains
points concernant la constitution de l’association cultuelle, sa gestion financière ou encore sa
dissolution. Rien ne mentionne les conditions relatives à la qualité de l’individu qui est emmené à la
diriger ou les sanctions en cas de dérives ou de commissions d’infraction dans le cadre de ladite
association.

Depuis plusieurs années, les sectes prolifèrent pour atteindre un effectif de plus d’une centaine et
demi dans tout Madagascar. La secte n’a pas une définition juridique précise en droit malagasy. En
effet, désireux de respecter toutes les croyances et soucieux de préserver la liberté de religion, de
conscience et d’opinion, le législateur malagasy n’a pas défini les notions de sectes et de religions.

On peut toutefois attribuer à la secte deux sens principaux. Elle peut être un ensemble de personnes
qui ont un attachement commun aux mêmes croyances, opinions ou idéologies. Elle peut aussi être un
groupement religieux créé afin de contredire ou de s’opposer à des idées pratiques dominantes.

On parle de dérives sectaires quand les activités de la secte ne se conforment plus à la «  normalité ».
Ceci amène une modification de la liberté de religion, d’opinion et de pensée qui porte atteinte à
l’ordre public, aux lois et règlements, aux droits fondamentaux et à la sécurité ou à l’intégrité des
personnes. Elle se caractérise par des pressions ou des techniques visant à réduire une personne dans
un état de sujétion psychologique ou physique. Ces techniques perpétrées par un individu isolé (par
exemple un gourou) ou par une organisation a pour but de priver l’adepte de son libre arbitre,
engendrant des atteintes à son équilibre moral, sanitaire, familial et financier.

Plusieurs faisceaux d’indices permettent de reconnaître les risques de dérive sectaire : la


déstabilisation ou emprise mentale, le renoncement aux valeurs antérieures, la rupture des liens avec
l’environnement d’origine, le caractère exorbitant des exigences financières, l’embrigadement des
enfants, le détournement des circuits économiques classiques, l’existence d’atteintes à l’intégrité
physique, etc. La déstabilisation est le facteur commun de toutes les dérives sectaires.

Les dérives sectaires sont de plus en plus nombreuses. Des victimes ou les proches de ces dernières
souhaitant porter l’affaire devant le tribunal se heurtent de prime abord au vide juridique concernant
les sectes. Le droit ne lutte donc pas contre ces dernières mais contre leurs dérives. Les actions en
justice pouvant être intentées contre elles seront ainsi pour les infractions commises dans le cadre de
ces dérives : escroquerie, abus de confiance, exercice illégal de la médecine, infractions aux droits de
l’homme, non-assistance à personne en danger, etc. Les sectes ou gourous peuvent aussi être attaqués
pour crimes : viols, pédophilie, provocations au suicide, meurtres, etc.

Un exemple de dérive sectaire qui a tourné tragiquement, c’est le massacre de la secte «  le Temple du
soleil » à Jonestown en 1978, le plus meurtrier de l’histoire de la secte en Amérique, faisant 900
morts. Jim Jones, le gourou avait contraint ses adeptes à boire un cocktail empoisonné afin de mettre
fin à leurs vies.

Les sectes présentent des risques tant sur leurs adhérents que sur l’ordre public. Le législateur
malagasy devrait ainsi sérieusement se pencher sur les dispositions à prendre pour faire face à ce fléau.

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