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PROGRAMME CINQ CHANTIERS

&

POPULATION

PROPOSITION DE CRÉATION D’UN

BUREAU D’ÉTUDES

POUR LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE

Enquête conduite et réalisée par Jean-Louis Mindanda Mohogu à la demande


de la Direction de la Presse Présidentielle.
Ce rapport ne représente pas le point de vue de la Direction de la Presse Présidentielle. Les nombreuses interprétations
et opinions contenues dans ce rapport n’engagent que son auteur
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TABLE DES MATIERES 2

I – INTRODUCTION 3

II – METHODOLOGIE 4

III – POINTS FORTS DU SONDAGE 5

IV – RESULTATS DU SONDAGE 6

A. VISIBILITE ET PERCEPTION DU PROGRAMME CINQ CHANTIERS 6

B. SECTEURS PRIORITAIRES DU PROGRAMME CINQ CHANTIERS 9

C. EVOLUTION DES TRAVAUX DES CINQ CHANTIERS 10

D. CINQ CHANTIERS ET POPULATION 12

E. CONDITIONS DE VIE DES CONGOLAIS 13

F. ACTIONS GOUVERNEMENTALES ET PRINCIPAUX DEFIS 17

V – CONCLUSION 20

VI – RECOMMANDATION 21

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I INTRODUCTION
Depuis quelques années, les congolais assistent à des travaux de grande envergure dans plusieurs
communes de la capitale, choses jamais connues depuis des décennies. Ces activités ne laissent
aucun congolais indifférents, et chacun les apprécie à sa manière. Pour certains, c’est le début
d’une grande transformation et modernisation du pays, pour d’autres, par contre, ces travaux n’ont
qu’une raison propagandiste. Toutefois, quelque soit l’opinion, l’effet de ces activités sur le
quotidien des congolais commence vivement à se faire sentir, exerçant ainsi sans le vouloir une
pression sur les opinions contraires.
C’est dans ce contexte que la Direction de la Presse Présidentielle avait commandité ce sondage
d’opinion afin d’évaluer le niveau de perception du programme Cinq Chantiers par les congolais.
Il s’agit, en effet, dans ce travail de comprendre comment les congolais apprécient ou perçoivent le
programme Cinq Chantiers, d’identifier les secteurs pour lesquels les congolais aimeraient voir
traiter en priorité et enfin, de voir comment ils jugent la situation économique du pays, leurs
conditions de vie et leur avenir le plus proche.

La première partie de cette étude montre que les congolais suivent les activités des Cinq Chantiers
et sont intéressés d'en savoir plus. Cependant, ils comprennent mal les objectifs des Cinq
Chantiers.
La deuxième et dernière partie présente une situation peu ordinaire. Si certains congolais
comprennent dans quelle mesure le programme Cinq Chantiers est susceptible de contribuer à la
modernisation du pays, il est peu aisé de dire, au vu des résultats de ce sondage, que beaucoup de
sondés ignorent les effets bénéfiques d’un tel programme sur l’ensemble de l’économie nationale.
En effet, la plupart des sondés ne croient pas aux effets positifs de ce programme sur leurs
conditions de vie, et tentent souvent d’associer ce programme de développement aux défis socio-
économiques auxquels ils sont quotidiennement confrontés.
Cette dernière partie souligne que l’appréciation et la perception du programme Cinq Chantiers ont
été aliénées faute d’une bonne gestion d’information et de ressources, et elle ouvre la voie à des
recommandations proposant la création d’un cadre de réflexions ou encore un Bureau d’Études
capable de soutenir la politique et les actions du Président de la République en matière de
développement.

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II MÉTHODOLOGIE
Ce sondage a été conduit auprès des habitants de la capitale Kinshasa de juillet à août 2010. Il a
été réalisé à partir d’entretiens en face-à-face avec des échantillons représentatifs des habitants
des 22 communes et âgés d’au moins 15 ans. La taille de l’échantillon a été fixée à 110 répondants.
Durant cette période, quelques interviews ont été également réalisées pour compléter ce sondage.
Les disparités entre échantillons ont été corrigées par une pondération après stratification, en
fonction des principales variables sociodémographiques. En effet, nous avons tenu compte des
populations réelles des 22 communes. Les résultats sont donc pondérés pour représenter
adéquatement la population de la capitale dans son ensemble.

LES COMMUNES AYANT PARTICIPÉ À L’ENQUETE

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III POINTS FORTS DU SONDAGE


Le tout se résume aux points forts suivants:
- Malgré l’effort fait dans la médiatisation du programme des Cinq Chantiers, près de 11% des
sondés disent n’avoir jamais entendu parler de ce programme. On ne peut toutefois affirmer
que certains Congolais manquent d’intérêt sur ce sujet, puisque 42% d’entre eux plaident en
faveur d’une meilleure couverture médiatique des questions liées aux activités des Cinq
Chantiers.
- Dans le cadre des activités les plus prioritaires des Cinq Chantiers, presque la quasi-totalité
des sondés estime que la priorité devrait être accordé premièrement à l’emploi, suivi par
l’éducation, la santé et l’eau/électricité. Au-delà de la présence partout dans la capitale des
activités de construction et reconstruction, les répondants considèrent que les infrastructures
ne constituent pas une activité prioritaire des Cinq Chantiers.
- En ce qui concerne l’évolution des activités des Cinq Chantiers, plus de 54 % des congolais
pensent que les travaux avancent moins vite et seulement une petite portion (7,3%) des
sondés estiment qu’ils avancent très vite.
- Plus de 68% des sondés disent que ce programme n’a pas encore commencé à avoir les
répercussions sur leurs vies. Et, près de 43% des sondés sont d’accord pour dire que leur
condition de vie est restée la même, alors que plus de 35% pensent qu’elle s’est empirée
d’avantage. Malgré cela, une majorité de congolais continuent de penser que leur condition
de vie sera améliorée dans un proche futur.
- Presque la moitié des répondants qui ont entre 26-35 ans s’accorde à dire qu’au cours de
l’année passée, ils ont quelques fois fait face à un manque de nourriture.

Il faut signaler que les réponses à ce sondage sont affectées par les conditions
sociodémographiques des répondants avec comme principales variables de différenciation,
l’éducation, le lieu d’habitation et l’âge des répondants. En effet, les personnes âgées de 15 à 35
ans sont particulièrement favorables aux Cinq Chantiers, tandis que les plus âgés sont plus
susceptibles de se déclarer sceptiques quant à ces activités. Il en va de même pour les congolais
habitant les zones considérées comme les plus défavorisées où les revenus sont souvent les plus
faibles. A coté de ces éléments, il faut dire que le choix politique des sondés a également influencé
certaines réponses.

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IV RESULTATS DU SONDAGE

A. VISIBILITÉ ET PERCEPTION DU PROGRAMME CINQ CHANTIERS

Un Congolais sur dix affirme n’avoir jamais entendu parler du programme Cinq
Chantiers. Cependant, parmi ceux qui l’ont déjà entendu, seulement 20% peuvent
donner exactement la signification de ce programme. Et, malgré sa médiatisation,
près de la moitié des Congolais pensent qu’ils ne sont pas bien informés sur les
activités des Cinq Chantiers. Ils croient qu’en dehors de la radio, la télévision et
l’internet, il serait mieux de penser à d’autres moyens de médiatisation, car tout le
monde n’a pas accès aux présents outils de communication.

Avez-vous déjà entendu parler du Programme Cinq Chantiers?

Lorsqu’on demande aux répondants s’ils ont déjà entendu parler du programme Cinq Chantiers,
près de 11% disent qu’ils n’ont jamais entendu parler de ce programme. Ceci paraît pratiquement
impossible quelque soit le niveau de couverture médiatique. Alors, pourquoi une réaction si sèche
et dure?
Il faut dire que derrière cette réponse, il y a une réalité bien cachée: Le scepticisme et l’antipathie
de certains sondés face au programme Cinq Chantiers. En effet, il se dégage de ce groupe une
forme d’agressivité verbale lorsqu’il s’agit de donner une opinion sur ce programme.
Il est vrai qu’à l’approche des échéances électorales, les réponses des sondés soient souvent
influencées par le choix politique. Certains même pensent que ce sondage a été financé par un
parti politique pour connaître les attentes de la population dans le but de préparer les prochaines
élections. Pour ce groupe de sondés, participer totalement à cette enquête reviendrait à donner une
chance à ce parti de gagner les élections.

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Êtes-vous bien informés sur le programme Cinq Chantiers?

Il est vrai qu’il n’existe pas une différence significative entre la minorité des personnes qui pensent
qu’elles ne sont pas suffisamment informées et celles qui pensent qu’elles ont l’information qu’il faut
sur les Cinq Chantiers.
Près de la moitié des sondés (49%) affirme ne pas être bien informée sur les activités des Cinq
Chantiers. Ces répondants estiment que la couverture médiatique est faible. Ils manifestent un réel
intérêt à en savoir plus sur la manière dont les activités des Cinq Chantiers sont réalisées. Ils
estiment que les medias devraient jouer un rôle important dans la diffusion d’une information
objective sur l’exécution et l’évolution des activités des Cinq Chantiers.
Cependant, 51% des sondés pensent que le niveau de couverture médiatique est suffisant. Parmi
ces personnes, environ un quart déclare connaître quelque peu le but de ce programme. Pourtant,
une seule personne interrogée sur dix est capable d’expliquer clairement le programme Cinq
Chantiers.
Du point de vue répartition géographique, la plupart des communes dans les sous-régions de la
Funa, Lukunga et Mont-Amba semblent satisfaits du niveau de couverture médiatique. Les
répondants de Kalamu (54%), de Kasa-Vubu (55 %), de Gombe (59 %), de Lemba (54 %) et de
Ngaba (56 %) estiment en majorité que la couverture médiatique est satisfaisante. La commune de
Limete constitue l’une des exceptions, dans la mesure où la majorité de répondants de cette
commune estime que la couverture médiatique concernant les Cinq Chantiers est moins
satisfaisante. Cependant, dans la sous-région de la Tsangu, la plupart des répondants ne sont pas
satisfaits de la couverture médiatique, plus particulièrement dans les communes de Ndjili, Masina,
Kingasani, et Kimbanseke.
Si nous prenons par tranche d’âges, nous constatons que parmi les groupes de personnes bien
informées, on retrouve plus de 16% dans la tranche d’âges de 26 à 35 ans mais aussi près de 21%
dans ce même groupe qui ne sont pas bien informé sur les activités des Cinq Chantiers.

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Nous pouvons ainsi dire que malgré la couverture médiatique sur les Cinq Chantiers, près de la
moitié des sondés considèrent qu’ils ne sont pas bien informés sur les activités de ce programme.
Durant l’interview, certains sondés ont ajouté que l’information à leur disposition n’est pas fiable
mais souvent maquillée par des éléments non objectifs. Ils ont plaidé en faveur d’une meilleure
couverture médiatique de toutes les questions liées aux activités des Cinq Chantiers.
Il est vrai que lorsqu’une information est jugée non objective par un groupe de personnes, elle
entraine un manque d’intérêt. C’est peut être le cas de 11% des sondés qui disent n’avoir jamais
entendu parler du programme Cinq Chantiers.
Nous devons cependant noter que parmi les personnes qui ne sont pas bien informés sur les
activités des Cinq Chantiers, il y a un grand nombre d’universitaires, souvent considérés comme
des personnes très critiques face à une nouvelle politique quelconque de développement.
En somme, concernant la visibilité et la perception des Cinq Chantiers, les résultats démontrent
clairement qu’ils dépendent du niveau de la couverture médiatique mais aussi de facteurs
sociodémographiques et de choix politique des sondés.

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B. SECTEURS PRIORITAIRES DE PROGRAMME CINQ CHANTIERS


Un grand nombre de répondants (23,9%) pensent que le secteur emploi est le plus
prioritaire que d’autres secteurs des Cinq Chantiers. Il est suivi respectivement par le
secteur éducation (22,8%), la santé (22,4%), l’Eau/Electricité (20,6%). Les
infrastructures ne constituent pas une priorité pour l’ensemble des sondés (10,3%).
C’est pratiquement près de 9/10 des sondés qui pensent que les infrastructures sont
les moins prioritaires.

Santé Eau/Électricité Infrastructures Éducation Emploi


22,4% 20,6% 10,3% 22,8% 23,9%

Si les jeunes âgés de 26-35 ans ont tendance à mettre plus largement l’accent sur l’éducation, les
personnes ayant probablement terminées leurs études (36-45 ans) et qui sont longtemps au
chômage mais disponible pour travailler tendent à affirmer que l’emploi est le plus prioritaire.
Les personnes âgées de 46 à 55 ans mettent plus fortement l’accent sur la santé comme principale
priorité. Il est vrai que plus on avance en âge, plus on est confronté aux problèmes de santé. Ce
profil, souvent à plus faible revenu, estime qu’une bonne couverture sanitaire et éducative de la
population soutiendrait tout programme de développement comme les Cinq Chantiers.

En somme, comme l’indique le tableau ci-dessus, presque tous les groupes des répondants ne
pensent pas que les infrastructures soient parmi les priorités des Cinq Chantiers. Pour ces
répondants, une activité prioritaire doit nécessairement avoir des effets immédiats sur leurs
conditions de vie. Cela n’est pas le cas, disent-ils.
Ainsi, pour toutes les tranches d’âge de la majorité de sondés, l’emploi reste le secteur le plus
prioritaire.

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C. EVOLUTION DES TRAVAUX DES CINQ CHANTIERS


A la question de savoir comment les sondés pensent de l’évolution des travaux des
Cinq Chantiers, plus de la moitié (54,5%) pense que les travaux avancent moins vite.
Seulement une petite portion (7,3%) estime que les activités avancent très vite. Près
de 23% de personnes sondées sont catégoriques. Ils estiment que les activités
n’avancent pas. 15,5% des sondés refusent de donner une quelconque réponse.

Peut-on considérer les opinions ci-dessus comme valables? Une chose est vraie, ce jugement est
fait en rapport avec les travaux exécutés sur certaines artères principales de la capitale. Prenons
l’exemple du Boulevard Lumumba dont les activités avaient connues une accélération durant la
période préparatoire de la fête du Cinquantenaire. Selon les sondés, bien qu’on a assisté à une
reprise des activités après cette fête, les travaux ont accusé un retard énorme. Cette opinion est
partagée par un grand nombre de sondés vivant dans la sous-région de la Tshangu et de la Mont-
Amba. Car, la plupart d’entre eux empruntent cette voie pour se rendre au centre ville.
Même si la majorité des sondés estiment que les activités n’avancent presque pas ou avancent
moins vite, il est important de noter que près de 7% des répondants pensent autrement. Ces
derniers estiment que les travaux avancent vite. Faut-il dire qu’il s’agit ici des répondants qui
acceptent inconditionnellement le programme Cinq Chantiers? Même s’il s’avère difficile de
répondre à cette question, en tout cas les arrêts provisoires des travaux observés dans certains
chantiers de la capitale empêchent de laisser passer une opinion positive sur l’avancement de ces
activités.

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Durant l’interview, les sondés ont également exprimé un scepticisme quant à la manière dont les
travaux sont exécutés par les entreprises chinoises, plus particulièrement l’entreprise CREC. Pour
la plupart des sondés, les activités sont exécutées en désordre. Au lieu de terminer d’abord le
chantier commencé, ils le laissent pour débuter un autre chantier ailleurs. En outre, d’autres
interviewés ajoutent que la main d’œuvre utilisée ne correspond pas à l’immensité des travaux sur
le terrain, et même utilisée, elle est journalière et souvent mal rémunérée. Par conséquent, les
ouvriers ne sont pas très motivés pour donner les meilleurs d’eux-mêmes et faire avancer le travail.
Beaucoup de sondés pensent qu’il n’existe pas un système efficace de contrôle de ces activités.
Selon certains interviewés, le contrôle par l’entreprise étatique OVD (Office de Voiries et Drainages)
est inexistant. Ils pensent qu’il est temps que le gouvernement revoit cette situation en mettant en
place non seulement un système efficace de contrôle de l’avancement des travaux des Cinq
Chantiers mais aussi un Code Spécial de Conduite pour toute entreprise engagée dans les Cinq
Chantiers.

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D. CINQ CHANTIERS ET POPULATION


Une grande majorité des congolais (68%) pense que ce programme n’a pas encore
commencé à avoir des répercussions positives sur leur condition de vie. Ce jugement
semble être sévère mais il traduit carrément le sentiment de beaucoup de sondés.
Car, pour la plupart, les effets positifs de ces activités devraient être sentis sur la
situation sociale de l’ensemble de la population. Or, selon ces sondés, il n’y a jamais
eu un iota de changement visible dans ce sens.

Globalement, les jeunes répondants entre 15-45 ans, ceux qui sont en âge de scolarité ou ceux qui
ont terminé leur scolarité, affichent une opinion négative concernant l’impact des Cinq Chantiers sur
leur condition de vie. Parmi eux, la tranche d’âges de 26-35 ans, considérée comme les plus actifs
dans la société, se retrouve en tête. Ce groupe est plus susceptible de dire que les répercussions
ne sont pas du tout perceptibles et pensent que le niveau du social reste présentement un vrai
baromètre. Les répondants âgés de 56 ans ou plus, accordent une importance minime concernant
l’impact de ce programme sur les conditions de vie.
Vraisemblablement, les sondés ne sont pas bien informés sur les effets indirects d’un tel
programme tant sur la population que sur le pays. Nous pouvons comprendre pourquoi le secteur
d’infrastructures est considéré par la majorité des sondés comme moins prioritaire que d’autres
secteurs dans les Cinq Chantiers.

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E. CONDITIONS DE VIE DES CONGOLAIS

43 % des répondants pensent que leur condition de vie est restée la même tandisque
35% s’accordent à dire qu’elle s’est empirée d’avantage. Parmi ces derniers, un
grand nombre d’universitaires. Ces personnes ayant étudié plus longtemps ou qui
cherchent du travail disent que rien n’a été fait pour que leur condition de vie
s’améliore.

A la question de savoir comment trouvez-vous votre condition de vie, il y a lieu de noter ici une
différence importante s’agissant de l’homme ou de la femme. En effet, beaucoup de femmes
pensent que leur situation est restée la même contrairement à la majorité des hommes qui trouvent
que la leur s’est empirée d’avantage. Cette proportion est toutefois inversée lorsque l’on examine la
réponse selon les études faites. Dans ce sens, le parcours scolaire ou professionnel affecte les
également les réponses données.
Aussi, la proportion des répondants qui trouvent que leur condition de vie s’est empirée d’avantage
est plus ou moins forte en fonction de la région. Ainsi, Masina, Kisenso, Matete, Kimbanseke, et
Kingasani sont les communes où on enregistre des proportions supérieures à celles exprimées par
l’ensemble des sondés. La majorité des répondants de ces communes trouvent que leur condition
de vie s’est empirée davantage. Dans la sous-région de la Lukunga, la moitié des répondants
(50%) trouvent que la situation économique actuelle est pire et seulement 39% la jugent en légère
amélioration. Dans la sous-région de la Funa, la perception est presque l’inverse: environ 37% des
répondants jugent que la situation est pire, cependant 49% disent qu’elle s’améliore légèrement.

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Interrogés sur la situation économique actuelle du pays, plus de la moitié des répondants décrit
cette situation comme étant mauvaise. Cette opinion est particulièrement partagée à 87% dans le
groupe des répondants ayant un niveau d’études primaire, à 75% parmi les répondants ayant le
niveau secondaire et, à 95% parmi ceux disposant d’un niveau d’instruction universitaire.

Au cours de l’année passée, combien de fois avez-vous fait face au manque de


nourriture pour manger à voter faim?

La réponse à cette question est liée aux conditions de vie des sondés. Kinshasa a connu durant les
vingt dernières années une augmentation spectaculaire de sa population. Ce phénomène a
entrainé des problèmes alimentaires sérieux favorisant l’accroissement de la pauvreté. Aujourd’hui,
la population est confrontée quotidiennement au manque de nourriture.
Dans cette enquête, près de 21% des répondants affirment avoir plusieurs fois manqué de la
nourriture. 45% affirment avoir été confronté quelques fois à ce problème, 15% rarement et 19%
aucune fois.
Donc, une majorité de sondés, soit 66%, a été souvent confrontée au manque de nourriture. Même
si la question de l’accès à une nourriture suffisante semble se poser davantage dans certaines
communes comme Kimbanseke, Kinseso, et Ngaba, elle est cependant très généralisée dans la
capitale.
De l’interview, il se dégage un constat amer. En effet, beaucoup de sondés ont soulevé avec regret
certains faits remarquables dans les familles. Selon eux, les parents n’arrivent plus à subvenir aux
besoins de leurs enfants, plus particulièrement en nourriture. Les enfants sont obligés d’employer
l’article 15 pour survivre. Il y a des familles qui passent deux ou trois jours sans même se mettre
quelque chose sous la dent. La nourriture est devenue un luxe pour beaucoup. Parler de la
nourriture, c’est comme-ci on parlait d’un jeu du hasard. On a pas mangé aujourd’hui mais on ne

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sait pas encore si demain on va manger, a déclaré un interviewé. Certains interviewés n’ont pas
hésité à parler de système délestage-repas dans les foyers.

Pensez-vous que votre situation va s’améliorer dans les jours à venir?

Malgré les difficultés socio-économiques, la majorité des répondants affiche un certain optimisme
pour le futur. En effet, 57% d’entre eux pensent que leurs conditions de vie vont s’améliorer dans
les jours à venir.
L’opinion des répondants varie très peu en fonction des catégories sociodémographiques. Les
répondants dont l’âge est compris entre 15 et 25 ans ont une vision plus positive de la situation
économique du pays dans un futur proche. Les répondants dans la sous-région de la TSANGU, à
savoir Masina, Kimbanseke, Kingasani, etc, semblent plus optimistes que ceux d’autres
communes en ce qui concerne l’amélioration de niveau de vie dans les jours à venir.
D’autre part, les femmes et les personnes âgées de plus de 55 ans comptent parmi ceux qui sont
les plus susceptibles de mentionner spontanément qu’il y a toujours un espoir dans la présente
situation.
Seule une minorité (11%) des congolais estime que leur niveau de vie restera le même ou même va
s’empirer. Cette portion est trop petite pour tirer une quelconque conclusion. En revanche, le
nombre des indécis (31%) pourrait fortement influencer ce jugement.
Cependant, la question est de savoir pourquoi un nombre non négligeable des répondants est resté
indécis. Faut-il dire que ces personnes voient plus loin qu’un avenir plus proche. Ou bien

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aperçoivent-ils à l’horizon aucun signe d’espoir, ou encore, sont-ils totalement indifférents de tout ce
qui se passe aujourd’hui à cause de leur choix, souvent politique.
Deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène. Il peut révéler que ces
répondants préfèrent ne pas se prononcer car ils ne trouvent aucun mot approprié pour faire leur
jugement. Ou encore, il peut trahir le fait que certains répondants préféreraient rester indécis plutôt
que de donner une opinion négative sur quelque chose.
Toutefois, quelque soit le cas, il est important d’étudier profondément les opinions de ces indécis
pour avoir une lumière sur cette question. Comme pour d’autres questions, il n’y a aucune raison de
négliger leurs non-opinions.
En somme, malgré leur situation présente, les congolais croient en un avenir meilleur. Ils ont
l’espoir que la situation ne restera pas la même d’ici quelques années. Ils espèrent vivre des
changements dans les jours à venir et, par conséquent, voir leurs conditions de vie s’améliorer.
Cela veut-il dire que la majorité des sondés trouvent leur espoir dans le programme Cinq
Chantiers? Il est difficile de donner une réponse exacte à cette question, car une très grande
majorité des sondés, soit 68%, pensent que le programme Cinq Chantiers n’a pas encore
commencé à avoir des effets positives sur leur condition de vie.

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F. ACTIONS GOUVERNEMENTALES ET PRINCIPAUX DEFIS


En général, les actions du gouvernement actuel sont jugées négatives par les sondés
en ce qui concerne la création d’emploi, la lutte contre l’impunité, la sécurité
alimentaire pour tous et la fourniture stable d’eau et d’électricité. La plupart des
sondés déplore également son inefficacité en ce qui concerne la lutte contre
l’insécurité et contre l’insalubrité dans beaucoup de communes.

Lorsqu’on demande aux personnes interrogées quel est le principal problème auquel le
gouvernement devrait s’attaquer en priorité, près de 18% des sondés affirment qu’il s’agit de mettre
sur pied une politique efficace de création d’emploi. Encore une fois l’emploi revient à la première
place. Les sondés pensent que le gouvernement devrait avoir une politique efficace d’emploi afin de
résorber une partie de chômage de la population dont ils font partie.
La figure ci-dessus nous montre que les répondants sont très concernés par la création d’emplois.
Ils considèrent qu’une bonne politique d’emploi aidera le pays à faire face au chômage qui
représente près de 90% de la population. Cependant, selon ces sondés, une politique efficace de
création d’emploi est beaucoup plus préférée à une augmentation des salaires, qui est pourtant un
élément important à l’assouplissement de poids social. Ce résultat porte à croire qu’une bonne
politique d’emploi aiderait le pays à réparer la fracture sociale.

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Cette analyse est toutefois limitée par le fait que nous ne savons pas si les sondés répondent en
fonction de résultats d’une politique gouvernementale antérieure ou de l’expérience d’un autre pays.
Ou encore, sont-ils motivés par le fait que l’emploi est un facteur de grande taille capable de
stimuler la consommation nationale et provoquer les effets multiplicateurs sur l’ensemble de
l’économie? En tout cas, cette question nécessite une enquête supplémentaire sur les conditions de
vie de congolais.
Par ailleurs, à la question de savoir quelle action directe le gouvernement devra-t-il mener pour la
création d’emploi, certains interviewés pensent que le gouvernement devrait d’abord améliorer les
conditions de travail existant. Cela veut dire qu’il devrait régulièrement être impliqué dans
l’amélioration des conditions de travail à travers une structure appropriée. Ensuite, la création
d’emploi devrait se faire à travers une bonne politique de promotion des investissements créatrice
d’emplois. Cependant, ils pensent que toute politique d’emploi doit être adaptée aux réalités de la
société congolaise. Car, une politique importée ne pourrait que créer des emplois provisoires pour
gonfler plus tard la classe des chômeurs.
La lutte contre l’impunité occupe la seconde place (15%). Beaucoup d’interviewés pensent que le
détournement et dilapidation des deniers publics devraient être au centre de la lutte contre
l’impunité. Ils estiment que l’appel à la tolérance zéro n’est devenu qu’une simple déclaration de
bonnes intentions. Il est incapable de mettre fin à cette culture de prédation au sein de l’appareil
étatique. Selon eux, il faut que cette tolérance zéro soit appliquée à tout le monde et non seulement
au petit peuple. Certains interviewés pensent qu’il est encore trop tôt de parler de tolérance zéro,
car la justice congolaise est incapable de faire son travail librement et impartialement. Aussi, ils
estiment que la justice n’est pas encore bien outillée pour déceler et punir les infractions de
concussion, de détournement de deniers publics et de corruption. Certains interviewés n’ont pas
hésité de parler de la privatisation de la justice pour éviter de parler de sa partialité. Pour certains,
la justice est une justice à deux poids et deux mesures.
Beaucoup d’interviewés sont très concernés par le phénomène Kuluna, majoritairement les
interviewés vivant dans les communes de Barumbu, Matete, Bandalungwa et Kintambo. Pour la
plupart d’entre eux, le phénomène Kuluna trouve sa cause dans la pauvreté et le manque
d’occupation. Tous pensent que le gouvernement n’a jamais fait un effort pour enrayer ce
phénomène social. Car, selon eux, il y a un écart énorme entre les discours et les actions sur
terrain. Le gouvernement s’attaque à la cause du problème et non à sa conséquence. Ce qui fait
que ces Kuluna aussitôt arrêtés ils sont relâchés pour revenir en force.
La troisième priorité est l’amélioration de la qualité de l’éducation (13,3%). Selon les interviewées,
le gouvernement est trop longtemps resté sans une bonne politique en matière d’éducation. Et, ils
pensent que le gouvernement devrait faire un grand effort pour améliorer les conditions d’accès à
l’éducation et la qualité de l’enseignement. Ils ajoutent que le gouvernement devrait construire dans
chaque commune des écoles de formation à courte durée pour permettre aux jeunes désœuvrés

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d’accéder à l’emploi. En effet, ils estiment qu’après cette courte formation, ces jeunes pourront
facilement et rapidement trouver du travail ou encore commencer leur propre activité. Par contre,
pour les établissements de formation déjà existants, certains interviewés pensent qu’ils doivent être
réhabilités et équipés en bancs, manuels didactiques, et si possible en ordinateurs pour une
meilleure éducation.
Malgré son importance, les sondés pensent que l’accès aux médicaments de traitement de
VIH/SIDA n’est pas une priorité en matière de politique gouvernementale (3,9%). En réaction à ce
point, certains interviewés pensent que la question n’est pas seulement d’avoir accès aux
médicaments de traitement de VIH/SIDA mais surtout d’avoir une politique de prévention de cas
pathologiques et de l’amélioration des conditions d’administration des soins de santé.
D’autres interviewés, en majorité universitaires, ont fait mention de la création de services
sanitaires de proximité. Selon ces personnes, les quartiers sont devenus très sales par manque
des services de contrôle sanitaire comme à l’époque. Ils pensent qu’il s’agit ici d’une question à
caractère urgent. Pour ces personnes, le gouvernement doit concevoir et mettre en œuvre une
politique visant à créer les services sanitaires de proximité.
Il faut également noter que lors de l’interview, une part significative des congolais vivant dans les
communes de Barumbu, Gombe, Kinshasa, et Lingwala ont fait avec regret mention du niveau
élevé d’insalubrité dans le grand marché de Kinshasa. Ils ont souhaité que des ressources
financières et humaines soient affectées dans l’entretien de cette place publique visitée
régulièrement par des étrangers. Au moins un tiers des interviewés, en majorité des étudiants,
pense que le gouvernement provincial de Kinshasa reste le seul responsable de cette situation.
Beaucoup d’entre-deux voudraient connaître la direction que prend l’argent payé comme taxes de
salubrité par les commerçants du grand marché. En prenant l’exemple de la gestion exemplaire de
Moise Katumbi dans le Katanga, certains interviewés ont parlé de cas de vol grave dans la gestion
et d’impunité dans la ville de Kinshasa.
Selon certains interviewés, l’insécurité causée par les Kuluna populaire et les vols «perpétrés» par
des Kuluna en cravate auront un impact important sur la prochaine élection provinciale et la
présidentielle 2011.

Sondage: Cinq Chantiers & Population


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V CONCLUSION
Ce sondage a été mené durant une période où la population et les groupes politiques se
mobilisaient pour les élections de 2011, ce qui n’a pas empêché plus de deux tiers des personnes
interrogées d’affirmer que les activités des Cinq Chantiers sont les bienvenues. Cependant, près de
la moitié de ces sondés estime n’être pas bien informée sur le programme Cinq Chantiers et, seule
une personne interrogée sur dix comprend le contenu de ce programme.
Les sondés estiment n’avoir jamais eu l’information adéquate pour apporter un jugement objectif sur
les activités des Cinq Chantiers, et ne comprennent pas le choix de certains secteurs comme
prioritaires dans le programme Cinq Chantiers. Ils expriment leurs besoins essentiels à l’emploi, à
l’accès à l’eau potable, à l’éducation et aux soins de santé primaire au détriment des infrastructures.

En outre, la plupart se sondés ne perçoivent pas une relation entre Cinq Chantiers et amélioration
de niveau de vie. Pour beaucoup de sondés, le programme Cinq Chantiers signifie construction des
réseaux routiers. La majorité des sondés sont donc ignorant de l’impact des infrastructures sur le
sociale de la population et estiment par contre qu’une large implication du gouvernement dans le
socio-économique apporterait une valeur ajoutée dans le programme Cinq Chantiers, et non le
contraire. Cette position est beaucoup plus observée dans les communes de Masina, Kimbaseke,
Kingasani, et surtout à Matete et Kitambo. Dans ces communes, le programme Cinq Chantiers est
non seulement loin de la population mais aussi loin d’apporter quelque à cette dernière.

En somme, nous disons que cette enquête-sondage n’a pas permis de dégager une vraie relation
de confidence entre les Cinq Chantiers et la population à cause d’une mauvaise gestion
d’information et des ressources. Cependant, malgré ce constat général moins satisfaisant, la
majorité des sondés garde l’espoir de voir la situation économique du pays et leurs conditions de
vie s’améliorer dans un avenir proche.

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VI RECOMMANDATION
De toutes les observations, nous pouvons souligner que l’appréciation et la perception du
programme Cinq Chantiers ont été aliénées faute d’une bonne gestion d’information et de
ressources. Cette mauvaise gestion a fait que la majorité des répondants ne perçoivent pas
facilement le lien existant entre les Cinq Chantiers et l’amélioration de niveau de vie de la
population. Ce déficit d’information a eu comme conséquence directe l’éloignement de la population
de ce programme de développement.
Le facteur humain a été certainement minimisé lors de la conception ou la planification de ce
programme de développent. Pourtant, c’est pour elle que ce programme a été conçu. Cette forme
de faiblesse est observée dans beaucoup d’institutions du pays, et c’est elle qui fait que le
développement des secteurs socio-économiques clés du pays soit en retard malgré toutes les
ressources humaines et naturelles en possession.
Ainsi, tenant compte de tous ces éléments déficitaires, et considérant les Cinq Chantiers comme un
programme de développement de la société congolaise initié par le Président de la République, il
s’avère alors important sinon urgent de doter la Présidence d’un cadre de réflexions capable de
soutenir la politique et les actions du Président de la République en matière de développement.
Autrement dit, mettre sur pieds un Bureau d’Études pour la Présidence de la République. Ces
cadres de réflexions ont fait leurs preuves dans les pays développés et actuellement dans
beaucoup de pays émergents.

Pourquoi un Bureau d’Études de la Présidence?


Il est vrai que le Collège des Conseillers de la Présidence comprend des acteurs compétents et
efficaces qui disposent des ressources nécessaires capables d’apporter des réponses
pragmatiques et originales à la politique du Président de la République. Mais, ce collège a une
faiblesse de ne pas être coordonné pour produire un travail commun et consistant.
Le Bureau d’Études aura comme avantage la coordination de toutes les études faites par différents
départements en intégrant le facteur humain dans toutes ses dimensions avec une étude
approfondie d’adaptabilité.
Ce bureau sera composé d’experts de différents domaines au sein d'une structure formalisée. Les
recherches de ce bureau seront orientées vers l’élaboration de propositions constructives destinées
à servir de base pour des réformes. En effet, il effectuera des études, des enquêtes, des sondages
et des recherches scientifiques sur l’efficacité de la politique du Président, notamment celle visant le
développement du pays, afin de proposer des mesures d’amélioration et des actions à mener en
vue de la mise en œuvre de ces mesures.
Ces propositions interviendront dans des domaines aussi variés comme la lutte contre l’impunité;
lutte contre le chômage, la sécurité alimentaire, le contrôle de la dépense publique, etc.

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En somme, le bureau aura comme rôle d’appréhender, d’identifier et de décrypter les enjeux afin de
produire des recommandations concrètes et opératoires sur des questions stratégiques de
développement. Il constituerait vraiment un creuset d’idées et de réflexions à la disposition du
Président de la République.

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